Avec Sylvia Bourdon, écrivain
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NewsTranscription
00:00En ligne nationale allemande, dimanche, ce dimanche, 59,2 millions d'Allemands éliront les 630 députés
00:07qui la représentera au Bundestag, l'Assemblée parlementaire de la République fédérale d'Allemagne.
00:12Et le futur chancelier sera issu de leur rang, évidemment.
00:16Donc, les électeurs sont appelés aux zones plutôt que prévues, on l'a dit,
00:19vu ce qui s'est passé à l'implosion de coalition du chancelier Scholz.
00:25On va en parler. Sylvia Bourdon, bonjour.
00:28– Bonjour André Bercoff.
00:29– Alors, vous êtes, je le rappelle, écrivain, éditorialiste à Résistance Républicaine,
00:35vous êtes franco-allemande, et justement, vous lisez, vous regardez,
00:40vous suivez l'actualité de l'Allemagne, comme de la France, ou comme d'ailleurs, bien sûr.
00:45Mais on voudrait savoir, ce qui se passe exactement aujourd'hui en Allemagne,
00:49quelles sont les forces en présence, compte tenu, je le rappelle,
00:53d'une situation économique et sociale très difficile en Allemagne,
00:58que je voudrais vous rappeler très rapidement, Sylvia Bourdon.
01:01– Oui, alors je voudrais rappeler déjà les origines de ces élections anticipées,
01:06parce que les gens ont oublié ou ne le savent pas,
01:09c'est qu'il y a eu des dissensions entre le ministre de l'économie et le ministre des Finances,
01:18sur les questions du financement de l'Ukraine.
01:20Ils ne sont pas tombés d'accord, et comme Olaf Scholz est un chancelier très faible,
01:26il a préféré licencier donc son ministre des Finances,
01:32et a gardé M. Habeck, le ministre de l'économie, qui est vert,
01:37et qui est aussi en partie responsable de la décadence de l'Allemagne ces trois dernières années.
01:43Bon, Angela Merkel a fait tout ce qu'il fallait pour aussi,
01:48mais disons qu'eux ont carrément mis l'Allemagne pratiquement à genoux,
01:52puisqu'elle est en récession aujourd'hui.
01:54Donc je rappelle juste un tout petit point économique,
01:57c'est qu'en 2024, il y a eu 22 000 faillites d'entreprises,
02:02le double est attendu pour 2024, donc l'Allemagne est en récession.
02:05En 2025, oui.
02:07En 2025, oui.
02:09Donc il y a eu cette origine-là,
02:12donc il y a eu la motion de censure qui a été votée avec beaucoup de retard,
02:18parce qu'Olaf Scholz se tient au pouvoir comme un clopard qu'à son rocher,
02:24il faut quand même le dire.
02:25Donc la motion de censure a été votée contre lui,
02:30et le 5 novembre, donc jour de l'investigation de Donald Trump,
02:36la coalition est tombée.
02:38D'accord. Donc nouvelles élections dimanche prochain.
02:42Alors les forces en présence aujourd'hui,
02:45et on va parler ensuite de ce qui s'est passé avec les Américains,
02:48notamment Elon Musk, Sylvain Bourdon,
02:50mais aujourd'hui, quelles sont les forces en présence, justement,
02:54pour le Bundestag et les forces en présence politiques en Allemagne ?
02:57Alors, il y a des petits partis comme
03:00Bündnis, Sarra, Wagenknecht,
03:03qui vient de Die Linke,
03:05mais qui se transforment de plus en plus en partis de droite,
03:08parce qu'elles défendent en fait les mêmes options que la ALD.
03:12Vous avez la SPD qui diminue de jour en jour.
03:16C'est la social-démocratie, la SPD.
03:18Les social-démocrates, oui.
03:21Qui diminue, comme en France d'ailleurs,
03:24un parti qui n'a pratiquement plus aucune importance.
03:27Vous avez la FPD,
03:30Freie Deutsche Partei,
03:32qui était jadis un faiseur de rois
03:35et qu'aujourd'hui ne sert plus à rien, pratiquement,
03:39et disparaît.
03:40Et vous avez les Verts qui sont hyper puissants.
03:43Alors pourquoi les Verts sont-ils aujourd'hui si puissants ?
03:46Parce que c'est Angela Merkel qui a déjà
03:50gouverné avec eux.
03:53Tout ce qui s'est passé dans le déclin de l'Allemagne,
03:57ce sont les Verts avec Angela Merkel.
04:00Donc aujourd'hui ils sont hyper puissants.
04:03Et ils le montrent par leur opposition physique
04:08en fait à la FD qui a eu une expansion...
04:12Alors on va parler de la FD, pardon Sylvain Bourdon,
04:14mais je rappelle quand même pour nos auditeurs
04:17que l'Allemagne est un pays qui n'a plus une seule centrale nucléaire
04:21et qui les a faites toutes fermées.
04:23Il n'y a plus de centrale nucléaire en Allemagne,
04:26c'est le charbon qui règne.
04:28C'est les Verts.
04:29C'est la politique des Verts que Merkel a suivie
04:32suite au tsunami de Fukushima.
04:34Voilà, c'est aussi simple que ça.
04:36Et ce sont des fous furieux, il faut quand même le dire.
04:40Et ils avaient même installé dans notre ministère de l'Environnement
04:44des lobbyistes, des lobbyistes politiques Verts.
04:47Oui, Fabien Bouglet nous en a parlé, effectivement.
04:50Alors Sylvain Bourdon, parlons alors de la FD notamment.
04:54Oui, alors la FD a pris une expansion assez importante.
05:00Est-ce que c'est un parti, pardon,
05:02c'est pas pour vous interrompre, mais pour bien préciser,
05:05est-ce que c'est un parti d'extrême droite,
05:07voire fasciste, voire néo-nazi, comme le disent certains ?
05:11Oui, mais ça c'est la rhétorique habituelle.
05:14En fait, le programme de Alice Weidel,
05:16il est exactement celui de Konrad Adenauer.
05:20Ah oui, carrément.
05:21Je voudrais quand même dire une chose sur la Russie,
05:25parce qu'elle veut aussi un rapprochement avec la Russie,
05:28elle veut un rapprochement avec les États-Unis,
05:30elle veut travailler avec tout le monde.
05:32Et vous savez, Bismarck disait,
05:34un bon accord politique se fait toujours avec les Russes.
05:39C'est pas d'extrême droite.
05:41Et en plus, comment voulez-vous qu'elle soit d'extrême droite ?
05:44C'est une femme qui est lesbienne, qui vit avec une femme,
05:47qui élève deux enfants,
05:49je vois pas en quoi c'est être d'extrême gauche tout ça.
05:54Ou d'extrême droite, pardon.
05:56D'accord, alors, oui, allez-y, allez-y.
05:59Alors, les sondages, je veux en venir aux sondages aujourd'hui,
06:02parce que ça c'est très important,
06:04je ne les vois pas évoluer depuis le 5 novembre.
06:08C'est quand même incroyable.
06:10Donc, la CDU est toujours à 30.
06:13Les chrétiens démocrates, la CDU.
06:15Les chrétiens démocrates.
06:17La AFD vacille entre 20 et 22.
06:22Et puis la SPD, les socialos descendent.
06:29Ainsi que les Verts, mais pas tant que ça.
06:32Les Verts gardent un électorat assez stable.
06:36Ils sont à combien, les Verts, à peu près ?
06:38Ils sont à combien aujourd'hui ?
06:40Ils sont à 13, 12, 13.
06:42D'accord.
06:43Donc, quelle coalition peut se former, justement,
06:46après le 23 février ?
06:49Ben, c'est là la question.
06:51Parce que le 23 février, on ne sait pas.
06:53Vraiment, on ne sait pas pourquoi.
06:55Bien sûr.
06:56C'est ce que je dis.
06:57Les sondages ne bougent pas.
06:58Alors, il y a des raisons à ça, pour moi,
07:00qui ne sont même pas évoquées par les commentateurs allemands,
07:03de la réinformation.
07:05Alors, pour moi, ça veut dire que
07:07le peuple est tellement terrorisé
07:10par les manifestations de masse
07:12dans toutes les grandes villes d'Allemagne,
07:15qui sont, je le souligne, ce qui est caché en France,
07:18parce qu'on vous dit, en Allemagne,
07:20on manifeste contre l'extrême droite, etc.
07:24Mais, ils sont payés, ces manifestants,
07:27par le gouvernement Scholz.
07:30Vous êtes sûre de ça, parce que vous avancez ?
07:33Absolument.
07:34Non, non, non, je n'avance rien du tout.
07:36C'est le directeur de campagne de Olaf Scholz
07:39qui l'a tweeté.
07:41Et puis, ça a été relaté par Die Welt, également,
07:45et d'autres journaux.
07:47Donc, ça, c'est la vérité.
07:49Ils sont tous payés.
07:51C'est inouï.
07:52Alors, quand il y a des grandes manifestations,
07:54mettons, à Bernard,
07:55on affrète des bus, et hop,
07:57les gens montent dans les bus,
07:59sont payés et vont à Bernard.
08:00Tout ça est payé.
08:01C'est illégal.
08:02C'est-à-dire qu'on est en train de museler,
08:05de vouloir museler une opposition
08:07avec les moyens gouvernementaux.
08:09Oui, mais attendez, Sylvia Bourdon,
08:10pourquoi il n'y aurait pas,
08:11parce qu'on a vu des manifestations allemandes
08:13depuis des années,
08:14pourquoi il n'y a pas des manifestations
08:16de l'autre côté ?
08:17Vous dites que le peuple est sidéré,
08:19il est terrifié.
08:20Mais enfin bon,
08:21les manifestations,
08:22elles peuvent être dans les deux sens.
08:24Oui, elles ne sont pas dans les deux sens.
08:27La droite ne descend pas dans la rue, c'est tout.
08:29C'est-à-dire l'activisme des verts.
08:33Moi, je n'hésite pas à le dire,
08:37parce qu'il ne faut pas toujours utiliser
08:39les termes Ad Hitlerum.
08:46La réduction Ad Hitlerum, oui.
08:48La réduction.
08:49La réduction Ad Hitlerum.
08:51Là, c'est vraiment le cas.
08:53Les verts sont des nazis repas en verre.
08:56Oui, enfin, je trouve que vous allez
08:58un peu vite en besogne.
08:59Non, parce que...
09:00Non.
09:01Oui, non, attendez, attendez.
09:02Je voulais quand même réagir,
09:03parce qu'il y a quelque chose
09:04de presque plus grave.
09:05Parce que les étiquettes, c'est bien,
09:07mais ce qui est presque plus grave,
09:08je vais vous faire réagir là-dessus,
09:09parce que ça, on en parle très peu,
09:11c'est qu'en Allemagne,
09:12comme en Angleterre,
09:13quand vous exprimez,
09:15mettons même sur Twitter,
09:17sur X Wire, sur Facebook,
09:19vos opinions,
09:20il y a certains gens
09:21où la police vient vous voir à domicile.
09:24Ça, c'est terrifiant quand même.
09:26Oui, absolument.
09:27Alors, vous savez,
09:28il y a même une chaîne CBS américaine.
09:30Ça, ça fait le tour du monde.
09:32On en parle dans tous les journaux,
09:33que ce soit en Inde, en Australie.
09:35C'est incroyable.
09:37C'est vraiment une honte pour l'Allemagne.
09:39C'est-à-dire que cette équipe de CBS,
09:42de 90 Minutes,
09:4460 Minutes,
09:48donc, ils ont suivi des équipes de police,
09:52moi que j'appelle la Gestapo,
09:53parce que c'est ça,
09:54qui viennent à 6h du matin
09:56frapper chez les gens
09:58pour les embarquer,
10:00saisir, enfin, perquisitionner chez eux,
10:03saisir tout ce qui est informatique,
10:05téléphone, etc.
10:06Et les gens sont embarqués, voilà.
10:08Mais ils sont embarqués pourquoi ?
10:09On leur donne quelle raison ?
10:12Ils s'expriment de manière critique
10:15contre le gouvernement, tout simplement.
10:17Et alors, donc, on pense que ce sont des gens de l'AFD.
10:20Mais tout le monde peut critiquer
10:22ce qui se passe en Allemagne.
10:23Enfin, quand il y a une inflation,
10:25quand le beurre coûte 3 euros,
10:27ou que les vêtements coûtent très cher,
10:30ou que vous n'avez même plus de papier chiotte,
10:32il faut le dire,
10:33parce que la société de fabrication de papier toilette
10:37vient de fermer ses portes aussi.
10:39Comme le grand redoute allemand qui s'appelle Otto
10:42vient de fermer ses portes.
10:44– Grand distributeur, c'est ça.
10:46– Oui, oui, comme la redoute, si vous voulez.
10:49C'est un peu ça.
10:50C'est comme si la redoute
10:51fermait ses portes demain, voilà.
10:53Donc, les Allemands critiquent.
10:56Et même, je dois dire que les deux pires gestapistes,
11:02je vous le souligne, je le maintiens,
11:04c'est Annalena Baerbock,
11:06la ministre des Affaires étrangères verte,
11:08qui est une vraie honte pour l'Allemagne,
11:10parce que dès qu'elle se déplace à l'étranger,
11:12elle dit connerie sur connerie,
11:14elle fait la leçon à tout le monde.
11:16Et Robert Aabeck, son collègue vert,
11:19ministre de l'économie.
11:20À eux deux, ils ont 800 plaintes
11:23contre des citoyens allemands
11:25qui ne pensent pas comme eux.
11:27S'ils les critiquent,
11:28qu'ils ne sont pas forcément insultants,
11:30par exemple, il y a un retraité
11:32qui a traité Robert Aabeck de schwarzkopf,
11:35ça veut dire d'idiot.
11:37Simplement pour avoir été traité d'idiot
11:39à 8h du matin, la police a débarqué,
11:41a embarqué ce monsieur
11:43avec perquisition, etc.
11:46– Oui, c'est assez terrible.
11:48Maintenant, encore une fois, Sylvia Bourdon,
11:50ne faisons pas, nous, de réduction à Dittlerum,
11:52et ne parlons pas de la Gestapo,
11:54on n'en est pas là,
11:56parce que justement, c'est à nous,
11:58il appartient de garder un peu mesure
12:00dans tout cela.
12:01Je voudrais juste quelque chose.
12:03À votre avis, aujourd'hui,
12:05qu'est-ce qui a joué ?
12:07C'est une question importante.
12:09On a vu Elon Musk, quand même,
12:11venir interviewer, d'ailleurs,
12:15la patronne de l'AFD,
12:19sur X,
12:21ça a fait des dizaines de millions de vues,
12:24a dit qu'il faut absolument voter pour l'AFD.
12:27Est-ce que ce n'est pas, quand même,
12:29une ingérence ?
12:31Parce que très bien, on peut penser
12:32ce qu'on veut d'Elon Musk,
12:33mais est-ce qu'il a à dire,
12:35oui, il faut voter pour l'AFD,
12:37c'est ça qui est bon pour l'Allemagne,
12:38et pour le monde ?
12:39Qu'est-ce que ça a fait,
12:40comme réaction, je dirais ?
12:43– Alors, les réactions, évidemment,
12:45sont indignées dans toute la classe politique,
12:47parce que vous imaginez,
12:48l'homme le plus riche du monde,
12:50qui soutient l'AFD,
12:52qui, à leur jeu, est le parti nazi,
12:54par excellence.
12:56Donc, Elon Musk est traité de nazi
12:58par la même occasion.
13:01Mais il a le droit, en tant qu'individu,
13:04de s'exprimer, me semble-t-il,
13:06parce que, lorsqu'on parle d'ingérence,
13:08il faut quand même penser à George Soros,
13:10qui s'ingère toutes les cinq minutes
13:11dans la politique allemande,
13:12dans la politique européenne,
13:14qui corrompt 220 parlementaires européens,
13:18qui s'appellent « the best friends of George Soros »
13:21in the European Parliament.
13:23Vous voyez ?
13:25– Oui, les ingérences sont partout.
13:27Les deux poids, deux mesures, c'est vrai.
13:29– En plus, j'ajoute que Elon Musk a le droit
13:33de s'inquiéter de ce qui se passe en Allemagne.
13:35Pourquoi ?
13:36Parce qu'il a la plus grosse usine d'automobiles d'Europe,
13:40Tesla, qui est en Allemagne.
13:42Donc, il a quand même tout intérêt aussi
13:45à se préoccuper de ses affaires, me semble-t-il.
13:47Et il a le droit de le faire.
13:49– Donc, pour vous, Silvia Bourdon,
13:51dernière question.
13:52On est dans l'incertitude totale
13:54de ce qui peut se passer.
13:56Évidemment, on ne va pas faire
13:58un télémarque de café.
14:00De ce qui peut se passer le 23 février,
14:02tout est ouvert.
14:04– Écoutez, non, ce n'est pas ouvert
14:06parce que Merckx sera élu.
14:08Le chancelier qui est le chef du parti
14:11des critères démocrates sera élu.
14:14Parce que comme les sondages ne baissent pas,
14:17on peut logiquement penser que c'est lui.
14:19Mais il refuse de faire une coalition avec l'AMD.
14:24Il l'a encore dit trois fois hier,
14:26encore durant un débat sur la ARD
14:28avec Olaf Scholz.
14:30Donc, on écarte l'AMD,
14:32qui va, selon moi,
14:34devenir très puissante.
14:36Parce que, comme je disais tout à l'heure,
14:38les citoyens sont apeurés,
14:40n'osent pas s'exprimer.
14:42Et il faut aussi dire que des chefs
14:44d'entreprise allemands licencient
14:46des employés qui s'expriment
14:48en faveur de l'AMD.
14:50Donc, vous imaginez que les gens sont muselés.
14:52En revanche, peut-être que dans les urnes,
14:54ils vont s'exprimer.
14:56– Écoutez, c'est ce qu'on saura.
14:58Merci Sylvia Bourdon, merci pour vos éclaircissements.
15:00Eh bien, qui votera, verra en Allemagne.
15:02Et nous, nous verrons aussi, nous suivrons cela.