• il y a 3 mois
Avec Régis de Castelnau, Avocat, Auteur de « Une justice politique » et membre de la rédaction Front Populaire, Erwan Barillot, écrivain et journaliste, Noémie Halioua, Journaliste, essayiste, auteur de La terreur jusque sous nos draps et Virginie Le Guay, Journaliste et éditorialiste politique à France Info TV.

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
---
———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2024-09-18##

Category

🗞
News
Transcription
00:00Le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
00:04Et nous commençons nos débats dans ce 10h midi comme tous les jours avec Régis.
00:09Enfin, Régis de Castelnau n'est pas là tous les jours, mais les débats c'est tous les jours.
00:12Bonjour Régis, avocat.
00:14Bonjour Valérie.
00:15Votre livre, une justice politique aux éditions L'artilleur.
00:18On vous retrouve sur votre blogue Vu du droit et vous êtes membre de la rédaction de Front Populaire.
00:22Erwan Barillo, écrivain et journaliste. Bonjour, bienvenue à vous.
00:26Bonjour.
00:27Camille Allua, journaliste et séilliste. Vous avez publié La terreur jusque sous nos draps qui est parue chez Plon.
00:32Et Virginie Legay, journaliste, éditorialiste politique à France Info TV. Bonjour à vous.
00:37Merci d'être là. Les impôts, les impôts, les impôts.
00:40On n'a plus que ça depuis hier dans les médias.
00:43C'est vrai qu'un gouvernement de droite comme on a qualifié celui de Michel Barnier,
00:49on ne s'attendait pas à avoir cette première proposition ou en tout cas première information.
00:57M. Barnier qui est personnalité préférée des français dans notre baromètre IFOP Fiducial pour Sud Radio et Paris Match.
01:04La composition du gouvernement très très très compliquée.
01:07Bref, beaucoup de sujets avec vous pour ce 10h midi.
01:12Alors on va commencer peut-être avec vous Erwan, c'est l'actualité.
01:16Le déconflage de la vasque olympique, c'est un coup de cœur.
01:20C'est mon coup de cœur du jour tout à fait puisque c'est le symbole des Jeux Olympiques.
01:24Cette gigantesque vasque qui était dans le jardin des Tuileries.
01:28C'est vrai que le président de la République l'avait dit d'ailleurs, on est déjà nostalgique des Jeux.
01:32Vous savez, samedi je me promenais dans une fête de quartier dans le 15e arrondissement.
01:38Et soit dit en passant, il y a eu une deuxième vasque, la vasque du jardin André Citroën que vous pouvez toujours admirer.
01:44Et au pied justement de cette vasque, des jeunes étaient en train de chanter l'hymne olympique.
01:51Et là je me suis dit, quand même c'est un peu tôt pour être nostalgique.
01:55Mais après tout, il n'y a pas de durée légale de nostalgie.
01:58Et un mois après, on peut déjà se permettre de l'être.
02:01Et donc cette vasque qui est actuellement en train d'être dégonflée, c'est un symbole.
02:04Et c'est le symbole d'une réussite française parce qu'il faut encore une fois le redire.
02:09Et on est d'autant plus nostalgique qu'on ne sait pas quand sera la prochaine réussite française.
02:14En tout cas, on peut espérer qu'elle vienne assez vite.
02:17Mais je croyais que vous étiez content qu'on dégonfle le ballon.
02:19Moi j'aurais aimé qu'il reste, qu'elle reste cette vasque au-dessus des tilleries, c'était beau.
02:23Mais le côté éphémère rajoute de la beauté à la chose.
02:27Je ne sais pas s'il faut tout figer dans le marbre comme Mme Hidalgo veut le faire pour ses anneaux olympiques.
02:33Elle ne pourra probablement d'ailleurs pas faire, j'ai compris.
02:36Ils les ont commandés déjà les nouveaux apparemment.
02:38Apparemment ils seront plus légers.
02:40Mais disons qu'il faut savoir apprécier l'éphémère et se rappeler que rien ne dure sous le soleil.
02:45Et la sécurité non plus, ce matin je voyais différents articles sur l'esplanade devant la tour Eiffel
02:52et le pont Diena qui est interdit à la circulation, qui a retrouvé ses vendeurs à la sauvette,
02:58qui a retrouvé tout un tas de pickpockets et autres délinquants.
03:03Donc pardon d'être un peu rabat-joie.
03:05C'est vrai que la parenthèse enchantée des Jeux olympiques...
03:09C'est toujours le syndrome Émilie-Paris.
03:11C'est-à-dire qu'aux yeux du monde on doit être absolument parfait.
03:14Lorsqu'ils viennent nous voir à l'occasion de ces Jeux olympiques,
03:17Paris doit être une ville propre, belle, respectueuse de l'environnement.
03:21Les métros doivent être nettoyés, les rats doivent se cacher.
03:26Et puis dès que les touristes partent, le mauvais visage de Paris refait surface
03:32et malheureusement toutes ces mauvaises habitudes reviennent.
03:36Un mot Régis ?
03:38Oui, je voudrais ajouter deux petites choses.
03:41Sur les anneaux, je ne suis pas sûr qu'on puisse...
03:45Alors les maintenir ceux-là, non, ils font 60 tonnes et c'est dangereux.
03:50Mais Anne Hidalgo, qui considère que Paris c'est son pavillon de banlieue à elle qu'elle a,
03:57a décidé, elle, de les maintenir.
04:00Le problème c'est que les ayants droit, si j'ai bien compris,
04:04les ayants droit de Gustave Eiffel, c'est une œuvre d'art,
04:10donc doivent donner leur accord et ils l'ont refusé.
04:14Donc on ne peut pas déguiser la Tour Eiffel en l'état sans l'accord des ayants droit.
04:21Donc je ne suis pas sûr que ça perdure.
04:24La deuxième observation, effectivement les vendeurs à la sauvette,
04:28il y avait une très jolie petite séquence vidéo il y a quelques mois
04:32où on voyait un vendeur de kebabs qui venait nettoyer son étal dans la Seine,
04:38juste en dessous du pont.
04:40Donc effectivement ça donnait très envie de déguster le produit.
04:45Non, ça transforme tout ça un peu en cours des miracles.
04:49Je ne sais pas si c'est une bonne façon d'opérer.
04:52Oui, je voulais juste faire deux toutes petites remarques.
04:55La première c'est qu'il y a un nouveau mot qui a été inventé
04:58pour ceux qui regrettent cette période enchantée qui s'appelle la géostalgie.
05:01Vous savez que c'est la grande mode des nouveaux mots maintenant.
05:04L'Elysée avait dit que ce n'était pas une cohabitation avec une coalition,
05:08mais une coalitation.
05:09Bon, c'est des mots qui valent ce qu'ils valent.
05:11Et la deuxième observation c'est que malgré tout,
05:14cette période nous a permis à nous les parisiens,
05:16enfin ceux qui ont fait des va-et-vient cet été dont je fais partie,
05:19de voir que Paris pouvait être propre,
05:21que les forts de l'ordre pouvaient être dans la rue,
05:23qu'on pouvait circuler, nous les femmes, tranquilles
05:26et que c'était finalement très agréable.
05:28C'est tout juste si on ne nous mettait pas des petites bougies au jasmin dans le métro.
05:31C'est dommage qu'aujourd'hui on en revienne aux anciennes habitudes
05:35parce que ça va durer finalement beaucoup plus longtemps que les Jeux Olympiques.
05:39Alors certes, on nous expliquera que mettre des forts de l'ordre dans la rue,
05:43augmenter les équipes de nettoyage du métro, tout ça, ça coûte cher.
05:46Mais la seule chose que je regrette, moi, c'est que tout d'un coup c'était possible
05:50et que maintenant ça n'est plus possible.
05:51Voilà, c'est dommage.
05:52Et que ça fonctionnait aussi.
05:53Exactement.
05:54Puis on a vu les résultats directement.
05:55Je suis tout à fait d'accord avec vous.
05:56On se souvient des propos de Gérald Darmanin
05:57qui expliquait que la délinquance avait chuté
05:59justement parce qu'il y avait une présence policière très importante.
06:02Ça veut dire qu'il est possible aujourd'hui de lutter contre l'insécurité dans notre pays
06:05si on met les moyens.
06:06Oui.
06:07Moi, je voudrais ajouter un tout petit bémol très rapide sur la nostalgie.
06:15La géostalgie, Régis.
06:17Oui, oui, oui.
06:18Comme je l'étends à d'autres phénomènes.
06:22Moi, je me rappelle, je suis un grand amateur de sport.
06:26Donc, je me rappelle de la Coupe du Monde 98.
06:31La France Black Blamber, je me rappelle qu'il y avait une dimension politique forte.
06:37Il y avait même Pasqua qui s'était prononcé, qui avait dit c'est formidable.
06:40Black Blamber, il n'en reste rien.
06:42Donc, malheureusement, ce sera de la nostalgie.
06:45On a la nostalgie de ce moment.
06:46Mais là, en ce qui concerne les Jeux Olympiques,
06:49l'espèce de communion qu'on a constatée tout à fait incontestablement,
06:56je ne pense pas qu'elle dure bien longtemps.
06:58Oui, Virginie, il va décidément se faire réagir.
07:00Oui, et je voulais dire que c'était un moment d'autant plus béni et enchanté
07:03que pendant des mois et des mois, on a eu le droit,
07:05à tous ceux qui nous expliquaient que c'était une catastrophe, une très mauvaise idée,
07:08que les JO dans la ville, c'était insensé même d'y penser,
07:11que tous les lieux choisis étaient très dangereux,
07:13que les Français seraient très mécontents.
07:15Et en fait, non, pas du tout.
07:17Et ce que j'ai aimé dans ce déroulé des Jeux Olympiques,
07:21c'est que ce sont justement les Français eux-mêmes qui se sont appropriés les Jeux,
07:24qui en ont fait ce qu'ils sont devenus,
07:26et que c'est grâce à eux et pas à tous les mauvais pronostiqueurs,
07:31les mauvais penseurs, les tristes cires qui nous avaient expliqués que c'était une horreur.
07:35Avant, vous ne faisiez pas partie des gna gna gna,
07:37parce que moi, je me retrouve aujourd'hui avec autour de la table
07:39des gens qui disent « Génial, les Jeux Olympiques ! »
07:41et avant les JO, j'avais que des gens qui disaient « Ouais, ça ne va pas marcher. »
07:45J'assume de dire que j'ai eu tort et que j'ai été peine à jouir,
07:50comme dirait Mme Hidalgo, sur le sujet.
07:52Mais enfin, c'est les experts sécuritaires qui nous disaient
07:54qu'on avait toutes les raisons de s'inquiéter,
07:56parce qu'il était impossible de sécuriser les abords de la Seine, etc.
07:59Le monde politique a beaucoup entretenu cette hédémonie, c'est parfaitement exact.
08:03Bien sûr, donc nous, on se fiait aux experts.
08:05Je pense qu'il faut qu'on confesse tous, ici, autour de la table,
08:07de s'être trompés et avoir été, comme dit Mme Hidalgo, peine à jouir.
08:11Ou gna gna gna.
08:13Oui, il faut qu'on batte tous notre couple ensemble
08:15et qu'on dise « Voilà, on s'est trompés. »
08:17Maintenant, c'est vrai que les bonnes nouvelles ne sont pas si fréquentes,
08:20donc il faut qu'on s'en réjouisse.
08:22Allez, on se retrouve dans un instant avec vous, sur Sud Radio.
08:24Pour l'instant, c'est l'heure du journal.
08:38Avec vous, sur Sud Radio, jusqu'à midi,
08:40avec Régis De Castelnau, avocat.
08:42Votre blog « Vue du droit ».
08:44Votre livre « Une justice politique » est paru aux éditions L'Artilleur.
08:47Erwann Barillot, vous êtes écrivain et journaliste.
08:49Noémie Allioua, journaliste et séilliste.
08:51Votre dernier livre « La terreur jusque sous nos draps » est paru chez Plon.
08:55Et Virginie Le Guêche, journaliste et éditorialiste politique à France Info TV.
08:59On va revenir sur ce qui se passe en ce moment, même à Matignon,
09:03puisque le Premier ministre Michel Barnier a annulé le rendez-vous
09:08qu'il devait avoir avec Gabriel Attal à 10h30,
09:11en disant que la situation budgétaire était beaucoup trop grave
09:16pour qu'il puisse tenir cette réunion.
09:18Michel Barnier, on va évoquer la composition du gouvernement
09:22qui semble être d'une complexité absolue.
09:25Et puis, l'attaque au Bipper, ce qui s'est passé au Liban.
09:29On va continuer notre tour de table.
09:32Permettez-moi un coup de cœur pour nos chercheurs,
09:36nos archéologues qui ont mis à jour la sépulture du poète Joachim du Belay.
09:45Joachim, oui, on dit ça.
09:47Il me semble qu'on dit Joachim.
09:49Joachim du Belay, possiblement identifié lors des fouilles de Notre-Dame.
09:52Je trouve ça assez extraordinaire qu'aujourd'hui,
09:55c'est l'Institut National d'Archéologie Préventive
09:58qui a dévoilé ses premières conclusions des fouilles.
10:01C'est magnifique, c'est l'idée que l'histoire peut toujours nous surprendre,
10:04qu'on a toujours des nouvelles choses à découvrir.
10:06Ça faisait partie des deux cercueils en plomb qui ont été retrouvés
10:10dans les débris de l'incendie.
10:13C'est extraordinaire.
10:14Et c'est un poète, qui aurait peut-être presque pu imaginer un tel événement.
10:18Régis, ça vous a touché, ému ?
10:21Ah oui, ça m'a rajeuni aussi.
10:25Vous avez bien connu Joachim du Belay ?
10:29Il y avait une approche chronologique de la littérature française.
10:34Et on étudiait Ronsard et du Belay en cinquième.
10:39Et j'avais adoré ça.
10:40Et donc j'ai, dans ma bibliothèque...
10:42Moi j'aime bien la poésie, j'en relis de temps en temps.
10:45Et alors là, il y a un côté très émouvant, quoi.
10:50Que cette découverte.
10:52Vous ne pleurez pas Régis ?
10:54Non mais je trouve...
10:55Je ne pleure pas !
10:56Je m'attendris sur mon enfant.
11:00Non mais je trouve formidable, grâce à la science aujourd'hui,
11:03et avec des analyses, on puisse retrouver,
11:06confirmer l'identité du poète.
11:10Oui.
11:11Rappelez-vous, quand on a découvert les restes,
11:16enfin je ne sais pas comment on va dire,
11:18la sépulture d'Alain Fournier,
11:20qui a été tué dans les premiers jours de la guerre de 1914,
11:23l'auteur du grand monde, il se trouve que...
11:25Ça me renvoie à l'enfance, dans la mesure où
11:28je passais mes vacances dans le village d'Alain Fournier,
11:31où il avait été instituteur,
11:33dans lequel se déroule le grand monde.
11:35Oui, et on a retrouvé aussi
11:39les restes de verbes,
11:43le nom m'échappe au mauvais moment.
11:45D'Alain Fournier ?
11:47Non, d'Alain Fournier, bien sûr.
11:49Mais Charles Péguy, non, peut-être ?
11:51Voilà, je cherchais Péguy.
11:54Donc aussi, c'est extraordinaire.
11:57Et puis ça montre bien aussi le rapport qu'on a
11:59à la littérature et à la culture.
12:02Oui, absolument. Erwan, vous aussi ?
12:04Oui, ça m'a d'autant plus touché qu'ayant vécu
12:07dans la région Angevine,
12:09Angers d'ailleurs, qui est la plus belle ville de France,
12:12selon le baromètre JDD des villes et villages de France,
12:16est vraiment la terre de Joachim Dubélé.
12:19Et d'ailleurs, il dit
12:20« Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
12:22Que de palais romains le front audacieux,
12:24Et plus que l'air marin la douceur angevine. »
12:26Et donc, on ne peut pas se promener
12:28dans cette ville magnifique qu'est Angers
12:30sans voir des traces du poète un petit peu partout.
12:32Et donc, le redécouvrir aujourd'hui,
12:34qu'il nous parle comme ça d'outre-tombe,
12:36cinq siècles après sa disparition,
12:38c'est quelque chose qui ne peut pas laisser insensible, évidemment.
12:41Parce que c'est une part de notre patrimoine littéraire qui revient.
12:44Absolument.
12:46Alors, on va passer à vous, Régis, c'est un coup de gueule.
12:50Alors...
12:51C'est l'avocat qui parle.
12:53Absolument, c'est l'avocat qui parle,
12:55mais vous allez voir à double titre.
12:57Il se trouve, alors je vais parler de l'affaire de Mazan,
13:00et de la façon dont elle est politiquement et médiatiquement traitée.
13:04C'est une affaire hors normes,
13:06et quand je dis à double titre,
13:07c'est parce qu'il se trouve que M. Pédicaux
13:10fait l'objet d'un autre dossier de poursuite extrêmement grave,
13:15puisqu'il s'agit là de son décolleté,
13:17et que je suis assez concerné par le traitement de ce dossier.
13:20Donc, ce qui fait que j'ai une connaissance des deux, d'ailleurs.
13:23Il est mis en examen,
13:25il est poursuivi pour viol et assassinat,
13:29et pour tentative de viol.
13:30Bien.
13:31Donc, c'est une affaire complètement hors normes.
13:34Et c'est la raison pour laquelle je trouve que la façon dont ça se passe,
13:38aujourd'hui, est très désagréable.
13:44Que la question du viol soit posée,
13:48que ça fasse l'objet d'un débat,
13:52d'un débat de société,
13:53je trouve ça tout à fait logique et légitime.
13:56Noémie, avec laquelle j'ai d'autres désaccords,
13:58a fait un travail important sur ces questions,
14:00et sur l'approche de ces questions.
14:02Mais là, on est dans le domaine judiciaire,
14:07et il faut que la justice fasse son travail comme elle doit le faire.
14:11Or, c'est devenu une espèce de match de foot.
14:16Alors, pour que les débats soient publics,
14:21il y a une salle d'audience,
14:23puis il y a une autre salle où c'est en vidéo,
14:26et lorsque apparaissent à l'écran
14:30les protagonistes et les personnes poursuivies,
14:34les présumés violeurs,
14:36je vais dire un mot sur leur défense,
14:39mais on les eut comme si on était dans un stade de foot.
14:43Et lorsque Mme Pellicot, la pauvre Mme Pellicot,
14:46dont on peut imaginer la tragédie,
14:48au bout de 50 ans, d'avoir appris tout ça,
14:50sort de la salle d'audience, on l'ovationne.
14:54Non, ce n'est pas comme ça que ça doit se passer.
14:56Et c'est d'autant que,
14:58et là je reviens sur les médias,
15:00il y a des manifestations avec des danses devant le palais de justice,
15:04ça me heurte, je suis un professionnel de la justice,
15:07un auxiliaire de justice, comme on dit,
15:09et ça me heurte.
15:10Et puis il y a eu tout le débat sur la défense des présumés violeurs.
15:15Je n'ai pas de doute sur le fait
15:20qu'ils savaient ce qu'ils faisaient
15:22et que par conséquent les viols sont constitués.
15:24C'est mon opinion,
15:25c'est pour quelqu'un qui a eu quelques éléments du dossier.
15:28Mais lorsque les avocats ont commencé à dire
15:31il y a un problème d'intentionnalité,
15:33ils ne savaient pas qu'eux,
15:34ils n'ont pas eu l'intention de violer,
15:36ce qui est la base du droit.
15:37Pour qu'il y ait une poursuite,
15:39il faut qu'il y ait une intention de commettre l'infraction.
15:42Eh bien, on leur a contesté leur défense.
15:47C'est-à-dire qu'il y a eu des polémiques,
15:49on est venu les insulter sur les plateaux,
15:53c'est minable, etc.
15:54Je me rappelle sur CNews.
15:56Non, je suis désolé, il n'y a pas de justice
15:59s'il n'y a pas de débat contradictoire,
16:01s'il n'y a pas d'avocats qui peuvent faire leur boulot,
16:04et qui ont la liberté de leur argumentation.
16:06Et ce d'autant que le principe de l'intentionnalité
16:11est un principe fondamental du droit,
16:13depuis toujours d'ailleurs.
16:14Donc, je n'aime pas trop la façon
16:17dans cette affaire qui est,
16:19je le répète, totalement hors norme et traitée.
16:22Oui, mais peut-être que le côté hors norme
16:25extraordinaire de cette affaire
16:28fait que les réactions sont aussi extraordinaires.
16:32Virginie, vous n'êtes pas d'accord avec Régis ?
16:34Oui, je voudrais dire à Régis, très bien,
16:36le droit des avocats, bien sûr que tout le monde
16:38a le droit d'être défendu.
16:39Moi, j'ai été extrêmement choquée par certaines
16:41déclarations des avocats qui disaient
16:43il y a viol et viol.
16:45Bon, ben non, il n'y a pas viol et viol en fait,
16:47il y a viol tout court.
16:48Et j'ai entendu M. Pellicot lui-même dire que...
16:51Je suis un violeur.
16:52Bien sûr, et que non seulement ça,
16:54mais que tous ceux qui avaient été à son domicile
16:57et qui se sont succédés pendant toutes ces années,
16:59la nuit, pour faire ce qu'ils avaient à faire
17:02sur le corps inanimé de Mme Pellicot
17:04étaient parfaitement au courant de la situation.
17:06Donc je crois aussi qu'il ne faut pas non plus
17:08trop jouer avec les mots.
17:10Quant à dire, oui, c'est honteux de voir
17:13que les accusés sont hués
17:16et opposer ça au fait que Mme Pellicot soit applaudie,
17:20là, j'ai une toute petite réserve.
17:23Peut-être que les épaules de Mme Pellicot
17:26sont un peu trop lourdes
17:29de tout ce qu'on lui met sur le dos.
17:31C'est-à-dire que, tout d'un coup,
17:32elle devient un symbole,
17:33elle devient une héroïne,
17:36ce qu'elle n'est pas en fait.
17:37Elle est simplement une femme courageuse
17:38qui a voulu qu'il n'y ait pas de huis clos
17:40pour que cette affaire se sache
17:42et soit jugée aux yeux de tout le monde.
17:45Ça, c'est extrêmement courageux.
17:46Après, elle porte trop sur ses épaules, je trouve.
17:50Et puis, dernière remarque,
17:51je me souviens quand même des accusés,
17:54les premiers jours,
17:55et de tout ce que racontaient les journalistes
17:57qui ont assisté aux audiences,
17:58qui arrivaient quasiment en se donnant des accolades,
18:01un salut, et toi, ça va, et toi, ça va.
18:03Ça, c'était carrément honteux.
18:05Pardonnez-moi, Régine.
18:06Donc, il y a quand même quelque chose.
18:07Vous dites, j'aime pas la façon dont ça se passe.
18:09Oui, peut-être.
18:10Mais moi, j'aime quand même
18:11que ce procès se déroule devant tout le monde,
18:14qu'il y ait toutes les réactions qu'il y ait.
18:16Ça ne me choque pas tellement,
18:17ni dans un sens, ni dans l'autre.
18:19Ça fait partie, j'allais dire, de la nature humaine.
18:22Il y a ceux qui défendent,
18:23il y a ceux qui accusent.
18:25J'ai aimé, par exemple,
18:26le témoignage du journaliste Karim Rissouli
18:28qui dit, ça nous interroge sur notre nature d'homme.
18:30J'ai aimé tous ces témoignages-là.
18:32C'est très bien que ce débat ait pleinement lieu,
18:34qu'il ait lieu avec ses excès,
18:35ne me gêne pas plus que ça,
18:36mais c'est très bien qu'il ait lieu.
18:37Alors, moi, j'ai pas aimé le témoignage de Karim Rissouli.
18:39J'ai trouvé que, le côté,
18:41tous les hommes sont coupables,
18:43c'est le procès.
18:44Il dit, c'est le procès du patriarcat.
18:46C'est pas exact.
18:48Vous connaissez mon tropisme féministe.
18:51Je ne suis pas en désaccord.
18:53Alors, attendez.
18:55Noémie va réagir.
18:57C'est une affaire du siècle,
18:58c'est une affaire hors normes,
19:00parce que c'est une affaire, justement,
19:01qui est exceptionnellement grave.
19:03Et c'est pour ça qu'il ne faut pas la banaliser.
19:05On ne peut pas considérer que le comportement
19:07de Dominique Pellicot représente
19:09le comportement de tous les hommes,
19:10sinon à nier le comportement de Dominique Pellicot
19:12qui a été, je veux dire,
19:15d'une violence,
19:17d'une perversion absolue.
19:19Et d'ailleurs, lorsque vous écoutez
19:21les psychologues qui se sont chargés
19:22d'établir une sorte de profil psychologique,
19:24ils dépeinent justement un personnage
19:26particulièrement
19:29pervers, narcissique, manipulateur.
19:32Et je trouve que cette affaire,
19:34elle est exceptionnellement intéressante,
19:36justement parce que c'est une affaire singulière.
19:39Et là, je vous rejoins complètement, Valérie,
19:41on ne peut pas en faire une affaire générale
19:44pour essayer de comprendre
19:46et d'expliquer le comportement des hommes
19:48vis-à-vis des femmes.
19:49C'est une affaire qui ne peut pas être généralisée
19:51et généralisable.
19:52C'est pour ça qu'en faire le procès du patriarcat,
19:54à mon sens, c'est un raisonnement
19:56qui ne fonctionne pas.
19:58Cette généralisation de cette affaire
20:00ne peut pas fonctionner.
20:01Erwann ?
20:02Oui, je suis évidemment d'accord avec Noémie.
20:04On ne peut pas généraliser quelque chose
20:06qui relève de l'exception et même de l'anormal,
20:08en un seul mot.
20:10C'est un petit peu comme,
20:12je vais rapprocher ça du procès Eichmann,
20:14vous voyez, on juge un ancien nazi
20:16et on dit finalement, c'est la banalité du mal,
20:18pour reprendre le terme d'Anna Arendt,
20:20tout le monde est un petit peu nazi.
20:22Non, on ne peut pas dire ça de la même manière.
20:24On ne peut pas dire que tout le monde
20:26est comme M. Pellicot.
20:28Heureusement, d'ailleurs.
20:30Sinon, quel triste visage on donne
20:32sur l'humanité, sur l'homme en particulier.
20:34Ce qui m'interroge, c'est la nature
20:36de ceux qui ont abusé de cette femme.
20:38Ils ont tous les âges, toutes les professions,
20:40qui ont des profils extrêmement,
20:42d'une banalité folle, qui ont des métiers,
20:44qui ont une carrière de famille.
20:46Le procès dira s'ils étaient pleinement au courant
20:48de la situation ou pas.
20:50Enfin, pleinement au courant, je veux bien tout.
20:52Moi, ils se rendaient la nuit dans des domiciles.
20:54On ne peut pas dire qu'ils n'étaient pas au courant.
20:56Profiter du corps d'une femme qui est inanimée,
20:58c'est du viol.
21:00On ne peut pas remettre ça en question.
21:02C'est pour ça qu'il y a peut-être, sur le coup,
21:04d'un point de vue juridique, des choses à faire avancer
21:06sur la notion de consentement.
21:08Moi, qui ne suis pas justement une féministe délirante,
21:10je considère quand même que jouir d'un corps inanimé
21:12d'une femme inconsciente parce qu'on l'a droguée,
21:14c'est du viol. Il n'y a pas de question là-dessus.
21:16Maintenant, est-ce que ça représente le comportement
21:18des hommes en général ? C'est là-dessus
21:20que je ne suis pas d'accord.
21:22Attendez, il y a débat là-dessus, mais attention.
21:24Pedico et les autres,
21:26ce sont des choses différentes.
21:28Pedico a donné sa femme
21:30à violer.
21:32Pedico et
21:34quelqu'un de très particulier,
21:36les experts psychiatres, l'ont démontré.
21:38Et je vous rappelle
21:40qu'il est mis en examen
21:42grâce à l'ADN
21:44pour une tentative de viol
21:46en essayant d'asphyxier
21:48la personne, etc.,
21:50avec de l'éther.
21:52Et plus une autre affaire.
21:54Mais ça ne dédouane pas
21:56ceux qui sont venus violer
21:58Mme Pedico.
22:00Ça ne les dédouane pas.
22:02Donc, Pedico
22:04venir dire que ça renvoie
22:06au comportement des hommes, non.
22:08C'est un criminel hors normes.
22:10En revanche,
22:12les 51
22:14personnes poursuivies,
22:16et il y en a d'autres qui n'ont pas pu être identifiées,
22:18une vingtaine au moins,
22:20tout a été filmé.
22:22Donc, si vous voulez,
22:24l'absence d'intention,
22:26le sentiment
22:28que Mme Pedico
22:30aurait été consentante,
22:32ça ne tient pas debout.
22:34C'est une défense qui a été adoptée,
22:36c'est la question des morts.
22:38Donc, on est d'accord.
22:40Moi, je partage cette idée.
22:42C'est-à-dire
22:44que ça nous renvoie,
22:46ça nous interpelle.
22:48Le fait que ce sont des gens tout à fait normaux.
22:50Virginie a raison.
22:52Ce sont des gens tout à fait normaux.
22:54Et je reviens à mon début de propos,
22:56puis j'arrête.
22:58C'est la raison pour laquelle
23:00un procès, c'est un procès.
23:02Le débat, il aura lieu.
23:04Il faut que
23:06la procédure se déroule.
23:08Il va y avoir des sanctions
23:10qui vont être données.
23:12Vous avez les 51 personnes
23:14qui vont probablement
23:16se retrouver en détention.
23:18Tout ça est très violent.
23:20Donc, il faut que ça se déroule
23:22normalement.
23:24Est-ce que ça vous étonne que ça suscite autant de réactions ?
23:26On est obligés de marquer une pause.
23:28On a beaucoup débordé.
23:30On se retrouve dans un instant.
23:32Soudradio, parlons vrai.
23:34Soudradio, parlons vrai.
23:36Soudradio,
23:38le 10h midi,
23:40mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
23:42On va essayer d'avancer un petit peu.
23:44Noémie, coup de cœur.
23:46Vous avez sûrement vu toutes ces mesures
23:48qui ont été prises récemment par un certain nombre
23:50d'états-nations dans toute l'Europe.
23:52Il y a un durcissement de cette politique migratoire.
23:54Je vous donne quelques exemples. Vous avez raison Valérie.
23:56L'Allemagne a rétabli le contrôle aux frontières
23:58dès le début de la semaine
24:00à durée de 6 mois minimum.
24:02Vous avez la Suède qui offre 30 000 euros aux migrants
24:04qui comptent retourner dans leur pays d'origine.
24:06Vous avez les Pays-Bas qui refusent désormais
24:08d'appliquer le pacte migratoire européen.
24:10Je pourrais vous en citer d'autres.
24:12Des mesures comprises les états-nations
24:14qui montrent le délitement du système européen
24:16et le délitement de la croyance
24:18en l'espace Schengen.
24:20Il faut savoir que jusqu'ici
24:22le Parlement européen était très peu sensible
24:24à cette question et préférait plutôt
24:26agir et se concentrer ses efforts
24:28sur l'écologie.
24:30C'est ce qu'explique Dominique Reynier
24:32de la Fondapol dans un papier du Figaro
24:34sur la question aujourd'hui.
24:36Et finalement ce qui a fait basculer les choses,
24:38ce qui a fait basculer les états,
24:40ce qui a fait que les gouvernements
24:42aujourd'hui ont pris plus cette question
24:44à part le Corée qu'ils mettent en place des mesures
24:46c'est évidemment les élections nationales
24:48qui ont porté majoritairement ce qu'on appelle
24:50l'extrême droite au pouvoir,
24:52les changements de mentalité, les attentats
24:54notamment en Allemagne
24:56qui ont porté finalement la voix
24:58des Européens et qui ont poussé à ce changement
25:00dans la politique migratoire.
25:02Ce qui est dommage c'est qu'on ait eu besoin
25:04d'en arriver là, c'est-à-dire qu'il y ait
25:06une voix qui s'exprime par les urnes,
25:08en votant pour des
25:10partis dits populistes,
25:12mais malgré tout on voit qu'il y a un changement
25:14et il y a une prise en compte de la voix
25:16des électeurs, ce qui est toujours bien pour les démocraties
25:18ce qui est un peu moins bien pour l'Europe
25:20puisque forcément
25:22quand c'est aux états de prendre ce genre
25:24de dispositions, la croyance
25:26en l'Europe est bien empreinte.
25:28Virginie,
25:30c'est un coup de coeur ou un coup de gueule ?
25:32Non, un coup de gueule.
25:34Franchement, contre le parti socialiste
25:36qui je trouve depuis des semaines se comporte
25:38d'une façon effrayante
25:40quand on pense que ça a été un très grand
25:42parti de gouvernement
25:44pendant quasiment
25:46toute la Ve République jusqu'à l'élection d'Emmanuel Macron
25:48et qu'on voit aujourd'hui
25:50toutes les déclarations
25:52et franchement
25:54les positions que je trouve
25:56réellement tout à fait
25:58honteuses. On refuse de
26:00rencontrer M. Barnier,
26:02on peut être en désaccord mais on peut le rencontrer
26:04enfin je ne sais pas, il y a un minimum
26:06de courtoisie républicaine
26:08M. Le Foll
26:10qui dit, moi j'ai été contacté, j'ai dit non
26:12on peut se taire jusqu'à la composition du gouvernement
26:14mais cette façon de faire pression
26:16sur tous les autres qui éventuellement
26:18pourraient avoir envie d'y aller, je trouve ça honteux
26:20on dit non d'abord
26:22à la procédure de destitution
26:24puis finalement, je pense sous la pression de la France Insoumise
26:26ils ont dit, ah bon alors
26:28on va dire oui à la première étape, c'est-à-dire le passage
26:30devant le bureau, mais on dira non après
26:32moi je sais pas, il y a un moment, il faut un peu se comporter
26:34de façon digne, je trouve
26:36soit c'est oui, soit c'est non, mais ce oui, non
26:38on ne veut pas mettre en cause
26:40l'union du nouveau front populaire
26:42mais pourquoi en fait ? Qu'est-ce qu'on sauve là-dedans ?
26:44Des circonscriptions ? Qu'est-ce qu'on ne dit pas ?
26:46Tous les sujets sur lesquels ils ne sont pas d'accord
26:48et on se dit
26:50ah là là, s'il y a une dissolution, je veux sauver mon
26:52petit bastion électoral, c'est une honte
26:54moi franchement j'ai honte de ce parti, j'ai honte
26:56de monsieur Hollande et de ce qu'il dit, comment il peut
26:58soutenir le nouveau front populaire, comment il peut
27:00soutenir la France Insoumise
27:02alors qu'on connaissait l'état de leur désaccord
27:04avant la dissolution, il y a quelque
27:06chose que je ne comprends pas et qui franchement
27:08me scandalise. Oui, Erwann ?
27:10Oui, effectivement, c'est d'autant plus
27:12scandaleux que Fabien Roussel, lui
27:14a annoncé qu'il participait et d'ailleurs
27:16il a rencontré une nouvelle fois
27:18le Premier Ministre, sans illusion
27:20mais il l'a rencontré parce qu'il faut toujours entretenir le dialogue
27:22on voit bien qu'il y a deux choses dans la stratégie du Parti Socialiste
27:24il y a effectivement la volonté
27:26pour Olivier Faure de garder son siège de député
27:28parce qu'il sait qu'il est dépendant électoralement
27:30des Insoumis et il y a aussi l'idée
27:32qu'il faille préparer l'après
27:34et donc plus il y aura de ministres de droite
27:36dans le gouvernement, plus ça fera un espace
27:38politique pour la gauche en 2027
27:40et si possible même avant. Oui, mais
27:42on sait depuis des semaines
27:44que le Parti Socialiste est écartelé entre
27:46ceux qui voudraient rejoindre plutôt le bloc centriste
27:48et donc se rapprocher d'Emmanuel Macron
27:50et intégrer un gouvernement
27:52mais ils sont assez peu nombreux et effectivement
27:54ils ne font pas entendre leur voix parce qu'ils craignent
27:56pour leurs propres intérêts, leur place et leur siège
27:58et ceux qui considèrent que
28:00aujourd'hui, le moteur
28:02de la gauche c'est la France Insoumise
28:04et qu'il convient de s'en rapprocher
28:06et quelque part c'est ce que fait Olivier Faure
28:08qui, en acceptant de se joindre
28:10à ce nouveau Front Populaire
28:12et bien à renoncer aussi
28:14à ses valeurs, à son âme, mais pour des raisons purement
28:16électoralistes. Et pour le coup
28:18les deux lignes sont d'accord, c'est-à-dire que
28:20exceptionnellement la ligne droite
28:22du Parti Socialiste représentée par
28:24François Hollande et la ligne gauche représentée par Olivier Faure
28:26sont d'accord avec le fait de ne pas parler
28:28à Barnier et de ne pas intégrer un gouvernement
28:30Barnier parce que les deux veulent
28:32conserver leur espace politique pour la prochaine
28:34échéance. Oui mais enfin c'est un
28:36rebours de ce qu'est la politique, la politique
28:38c'est de parler, de rentrer,
28:40d'établir des désaccords, de dire oui, de dire non
28:42mais au moins de rencontrer. Et c'est là aussi qu'on voit qu'ils se soumettent
28:44à la stratégie de la France insoumise
28:46parce que la stratégie de la France insoumise c'est une dégérence honteuse
28:48c'est la brutalisation de la politique.
28:50Exactement.
28:52Je voudrais prendre la défense du Parti Socialiste
28:54Non, non, non. On reconnaît l'avocat.
28:56Allez Régis, allez-y.
28:58Les causes perdues.
29:00Non, et surtout de ma part, mon Dieu
29:02Seigneur, j'ai jamais voté pour eux.
29:04Donc, non, mais
29:06si ce n'est que je voudrais rappeler
29:08quand même
29:10d'où revient le Parti Socialiste.
29:12Ils ont été détruits
29:14par l'arrivée d'Emmanuel Macron
29:16au pouvoir qui a été porté par une partie
29:18du Parti Socialiste en 2017
29:20rappelez-vous. Tous les éléphants
29:22Ils ont été détruits bien avant.
29:24Y compris que je me rappelle d'Olivier Faure
29:26qui à l'époque avait fait des offres de service
29:28pour être ministre. Bien.
29:30Donc, ils sont
29:32un petit peu sortis de cette ornière
29:34Merci, ils peuvent dire merci à
29:36Jean-Luc Mélenchon parce que les élections
29:38le Nouveau Front Populaire
29:40leur a permis à eux d'augmenter considérablement
29:42leur groupe et aujourd'hui
29:44ils sont dans cette situation.
29:46Ils sont dans cette situation
29:48ils veulent continuer
29:50à
29:52progresser, mais ils veulent
29:54continuer à progresser comme force d'opposition
29:56à Emmanuel Macron
29:58qui est complètement rejeté. Le résultat
30:00européen du 9 juin
30:02est caractéristique.
30:04Et ils ont un deuxième
30:06problème et ça c'est ma méchanceté native
30:08qui revient. Il faut qu'ils effacent
30:10les traces. C'est eux qui amènent
30:12Macron au pouvoir
30:14en 2017. En 2022,
30:16il le confirme, il est réélu
30:18et là, avec l'alliance électorale
30:20entre le NFP et
30:22les macronistes
30:24ils ont sauvé Emmanuel Macron
30:26qui a conservé 100
30:28députés miraculeusement de plus
30:30que ce qu'il devait avoir.
30:32Donc il faut effacer les traces
30:34de cette connivence. Il faut effacer
30:36les traces. Donc on va surjouer
30:38l'opposition. On va surjouer l'opposition
30:40pour faire oublier qu'on a toujours
30:42voté Macron. Le castorisme
30:44il a des impératifs
30:46et je pense que ça relève de ça.
30:48Allez, on marque une pause. On se retrouve
30:50dans un instant avec vous et on va
30:52évoquer la situation
30:54de Michel Barnier qui semble
30:56être très compliquée. Est-ce qu'il pourrait partir ?
30:58C'est une bonne question.
31:00Vous ne pensez pas ? Personne n'y a intérêt.
31:02Mais si personne ne veut travailler avec lui, si la situation de la France
31:04est catastrophique comme il le dit. Mais qui vous dit que
31:06personne ne veut travailler avec lui ? On verra.
31:08A tout de suite. Restez avec nous. Suspense.
31:10Quel teasing.
31:12Parlons vrai.
31:16Sud Radio. Le 10h
31:18midi. Mettez-vous d'accord.
31:20Valérie Expert. Juste un mot
31:22sur Mazan parce que je vois
31:24que le maire de Mazan
31:26a accordé une interview
31:28à la BBC
31:30et c'est absolument sidérant.
31:32Aucune femme n'est morte. Ce sera difficile
31:34pour la famille mais ils pourront se reconstruire.
31:36Après tout, personne n'est mort.
31:38Quelle horreur.
31:40Louis Bonnet, maire de Mazan.
31:42Ça vient aussi
31:44d'un certain état d'esprit
31:46dans notre société quand même.
31:48Oui, ce n'est pas si grave que ça
31:50finalement. C'est invraisemblable.
31:52On peut même se demander s'il faisait partie de la fête.
31:54Oui, absolument.
31:56Bref.
31:58Michel Barnier.
32:00C'est compliqué. Il a du mal à faire son gouvernement.
32:02Moi, ce qui m'interroge, c'est cette histoire d'impôts.
32:04Faut-il augmenter les impôts ?
32:06Hier, selon une indiscrétion,
32:08on apprend que
32:10le Premier ministre
32:12évoquerait l'idée
32:14d'augmenter les impôts. Gérald Darmanin,
32:16je ne sais pas si on a le son,
32:18on va l'écouter, a dit. Écoutez-le.
32:20Il est hors de question que nous puissions
32:22rentrer dans un gouvernement ou que nous puissions
32:24retenir à l'Assemblée nationale, puisque
32:26je vais redevenir député, un gouvernement
32:28qui augmente les impôts. Quand on a fait
32:30la volonté de faire
32:32une union avec les Républicains,
32:34eux-mêmes, ils ont dit dans leur pacte républicain
32:36pas d'augmentation d'impôts, aucune
32:38augmentation d'impôts et 25 milliards d'euros
32:40d'économies. C'est dans le projet qu'a porté
32:42M. Wauquiez que j'avais salué. D'ailleurs,
32:44rappelez-vous au lendemain des élections
32:46législatives. Élections législatives que ni les LR
32:48ni nous n'avons totalement gagnées.
32:50On peut aussi se le dire qu'il faut que nous
32:52soyons tous inspirés par l'humilité.
32:54Voilà.
32:56Michel Barnier, donc, plutôt
32:58homme de droite. On serait attendu peut-être à des
33:00premières déclarations sur l'immigration
33:02ou sur... Enfin, je ne sais pas.
33:04Là, sur les impôts, alors que le gouvernement
33:06se félicitait, Gérald Darmanin, de ne pas
33:08avoir augmenté les impôts pendant sept ans,
33:10c'est patatras.
33:12Je ne sais pas qui veut commencer.
33:14Il découvre la situation...
33:16Noémie.
33:18Parce que ça se termine en i.
33:20Il découvre la situation économique qui est beaucoup
33:22plus grave que ce qu'il imaginait.
33:24C'est-à-dire qu'en fait,
33:26on a bien compris que
33:28les gouvernements successifs ont mis
33:30sous le tapis la gravité de la situation
33:32économique, la gravité
33:34de nos comptes publics, de la dette, etc.
33:36Ça fait combien de temps qu'on parle de ces
33:383 000 milliards de dettes ? Ça fait longtemps,
33:40mais ça a explosé après le Covid, ça a explosé
33:42encore ces derniers mois.
33:44Les économistes sont très inquiets et
33:46aucune mesure n'a été prise en compte. Alors,
33:48évidemment, les gouvernements successifs
33:50pouvaient aussi se féliciter de ne pas avoir
33:52augmenté les impôts,
33:54notamment le dernier, mais manifestement,
33:56la situation est très grave.
34:00L'inquiétude, c'est qu'on ajoute
34:02à une crise institutionnelle
34:04une crise sociale, avec
34:06une nouvelle crise de gilet jaune qui va paralyser
34:08le pays pendant des semaines et des semaines.
34:10C'est ce qui pourrait arriver s'il y a une augmentation
34:12d'impôts. Je ne suis pas certaine que les Français
34:14vont se laisser déplumer sans réagir.
34:16On parle de taxer les entreprises et les plus riches.
34:18À partir de combien est-ce qu'il va
34:20considérer que les Français sont riches ?
34:224 000 euros avait dit François Hollande.
34:24Pour vous, Erwann,
34:26cette information
34:28est quand même assez étonnante.
34:30Oui, alors, il faut quand même saluer
34:32la prise de conscience du gouvernement Barnier
34:34puisque, en octobre,
34:36je crois qu'il y a 4 agences de notation
34:38les plus importantes qui se penchent
34:40sur le cas de la France et une dégradation
34:42de la note de la France serait catastrophique
34:44pour la dette
34:46puisque le taux augmenterait drastiquement
34:48et on aurait du mal à se refinancer.
34:50Donc, il faut évidemment prendre des mesures.
34:52On ne peut pas juste réduire le déficit
34:54parce que réduire le déficit, ça veut dire moins de
34:56services publics, ça veut dire moins de dotations,
34:58ça veut dire moins de politique sociale.
35:00Et donc, il faut effectivement
35:02augmenter les impôts des plus aisés.
35:04La France, on dit toujours que c'est le record
35:06man du monde
35:08des prélèvements obligatoires et des impôts.
35:10Mais, en fait, quand on regarde dans le détail,
35:12les ultra riches payent très peu d'impôts.
35:14Les 500 foyers les plus aisés
35:16payent 2% d'impôts
35:18sur le revenu.
35:20Alors même qu'ils devraient en payer beaucoup plus.
35:22Donc, on a toujours l'impression qu'on parle de nous
35:24quand on dit qu'il faut augmenter les impôts
35:26parce qu'effectivement, quand on regarde
35:28les artisans, petits commerçants,
35:30certains sont taxés à 50%,
35:32mais il faut que le gouvernement
35:34se penche sur les inégalités
35:36de paiement de l'impôt en France
35:38qui est un vrai sujet.
35:40Et donc, tant mieux si c'est un gouvernement
35:42dit de droite qui s'y penche, mais en tout cas, c'est une question de justice
35:44fiscale.
35:46Mais il y a un moment où il faut se pencher aussi sur les dépenses de l'État.
35:48Il y a un certain nombre de choses à faire
35:50peut-être avant d'aller taxer les Français.
35:52Où est-ce qu'on va trancher dans les dépenses de l'État ?
35:54Est-ce qu'on va réduire la fonction publique hospitalière,
35:56donc ça veut dire supprimer des lits encore ?
35:58Est-ce qu'il faut moins de professeurs ? Est-ce qu'il faut moins de policiers ?
36:00Je suis d'accord, mais il n'y a rien qui fonctionne.
36:02On paye des impôts, on est le pays qui est le plus taxé
36:04et les services publics ne fonctionnent pas.
36:06Régis Castelnau sur cette
36:08hausse des impôts inéluctable,
36:10visiblement.
36:12Ça nous ramène aux Jeux Olympiques.
36:14Quand on veut, on peut.
36:16Il y a la question du coût,
36:18mais on a fait cet effort.
36:20C'est pour ça que moi je faisais partie,
36:22comme vous Valérie, des lanceurs d'alerte.
36:24Je plaisante,
36:26mais en disant qu'il y a trop de risques, etc.
36:28Moyennant quoi, non, parce qu'on a mis les moyens.
36:30Alors, on parle
36:32de la situation économique
36:34qui crée des difficultés
36:36à margner
36:38pour constituer son gouvernement,
36:40mais il a une situation politique
36:42épouvantable.
36:44Il est membre d'un parti
36:46qui a 47 députés,
36:48qui a fait 6% des voix...
36:508%
36:52de la représentation de l'Assemblée nationale.
36:54Oui, oui.
36:56Au premier tour,
36:58le premier tour est très intéressant,
37:006% des Français,
37:02des votants,
37:04ont été votés pour ce parti.
37:06Donc, c'est minuscule.
37:08Donc, il doit constituer, quand même,
37:10essayer de constituer un gouvernement
37:12avec des forces qui vont au-delà
37:14de ce malheureux groupuscule,
37:16mais personne n'est d'accord
37:18sur ce qu'il faut faire.
37:20C'est une de ces missions impossibles.
37:22On nous a sorti un homme charmant,
37:24Hibernatus, j'ai eu le privilège de le connaître
37:26pour longtemps,
37:28et on lui donne
37:30un challenge qui n'est pas tenable.
37:32Donc, qu'est-ce qui va se passer ?
37:34Est-ce qu'il va faire un gouvernement ?
37:36Je pense qu'il arrivera. Il va mettre quelques noms.
37:38J'ai lu un article ce matin
37:40avec de parfaits inconnus.
37:42Ensuite, ce gouvernement
37:44sera sous l'épée de Damoclès
37:46du Rassemblement national
37:48qui ne pourra pas
37:50prendre l'initiative de le renverser.
37:52Le RN ne pourra que voter
37:54parce que s'il dépose
37:56une motion de censure, les autres ne la voteront pas.
37:58Ils l'ont dit. En revanche,
38:00si la gauche
38:02dépose une motion de censure,
38:04le RN ne la votera pas ce coup-ci,
38:06je ne pense pas, mais
38:08peut la voter à tout moment.
38:10Donc, c'est une situation
38:12tout à fait impossible. La vraie solution,
38:14le vrai problème,
38:16compte-t-il de la situation institutionnelle,
38:18politique, dans laquelle
38:20la décision d'Emmanuel Macron
38:22nous a mis, qui fait que
38:24on ne respecte plus aucune règle,
38:26les ministres
38:28n'ont plus aucune légitimité institutionnelle,
38:30ils continuent à travailler, etc.
38:32Donc, c'est clairement
38:34le départ d'Emmanuel Macron.
38:36C'est ça, on n'en parle pas, c'est le non-dit,
38:38c'est l'éléphant
38:40dans le salon, Emmanuel Macron
38:42est aujourd'hui
38:44tellement affaibli politiquement,
38:46il est tellement coincé par la situation
38:48qu'il a créée, que
38:50la solution politique
38:52pour prendre en charge...
38:54Qu'est-ce que ça va changer aux finances
38:56de l'État ?
38:58Attendez, Valérie, je n'ai pas dit
39:00que ça va changer,
39:02ça va changer, il faut
39:04relever cet abcès politique.
39:06La France est ingouvernable avec
39:08cette Chambre-là.
39:10Régis, pardonnez-moi,
39:12c'est vous qui le dites et c'est vous
39:14qui l'assurez. Moi, je me souviens
39:16exactement de ce qu'on entendait avant l'IGO,
39:18ça ne va pas marcher, c'est impossible,
39:20on fait des choses qui sont au-dessus
39:22de nos moyens. Je ne suis pas sûre,
39:24pardon, je vais aller jusqu'au bout de mon
39:26raisonnement, si vous m'y autorisez, cher Régis,
39:28je ne suis pas sûre
39:30que Michel Barnier ne va pas arriver à former
39:32un gouvernement, je ne suis pas sûre
39:34qu'il ne va pas arriver à gouverner, et je ne suis
39:36pas sûre du tout que les autres forces politiques
39:38ont l'intention de le renverser. Quand vous entendez
39:40ce qui se dit,
39:42pas franchement là, devant
39:44les micros et les caméras, mais ce qui se dit dans les
39:46couloirs, c'est que personne aujourd'hui
39:48n'a intérêt à renverser le gouvernement
39:50qui va arriver, j'imagine, d'un jour
39:52à l'autre, de Michel Barnier. Et non seulement
39:54personne n'a intérêt à le faire, mais y compris
39:56le Rassemblement National. Le Rassemblement National
39:58veut bien être un parti d'opposition,
40:00mais ne veut pas être un parti de
40:02déstabilisation permanente. Quant à votre idée
40:04de dire, oui, Emmanuel Macron
40:06devrait démissionner,
40:08et alors qu'est-ce que ça changerait, à part rajouter
40:10la crise à la crise, la crise de régime
40:12à la crise politique ? Et on ne pourrait
40:14toujours pas dissoudre pendant un an, donc je ne vois
40:16pas du tout en quoi ce serait quelque chose
40:18qui nous permettrait de sortir de l'ornière.
40:20Je termine, dernière
40:22petite chose, quand vous dites
40:24personne ne va aller au gouvernement,
40:26vous verrez, il va y avoir des gens qui vont aller
40:28au gouvernement, et entre ceux qui disent aujourd'hui
40:30ah là là, moi je n'irai pas,
40:32je ne veux pas que les gens de ma famille y aillent,
40:34il va y en avoir qui vont y aller, et qui vont peut-être
40:36arriver à faire mieux que ce que vous pensez.
40:38Alors, Erwann ?
40:40Oui, alors, on voit qu'aujourd'hui, les seuls
40:42qui vraiment jouent la destitution
40:44d'Emmanuel Macron, c'est la France insoumise.
40:46Et même au sein du NFP, il y a énormément
40:48de divisions sur ce sujet.
40:50Hier, Éric Ciotti a dit qu'effectivement
40:52il ne vaudrait pas la destitution,
40:54qu'il était pour l'ordre,
40:56qu'il fallait de la stabilité, et
40:58l'alliance des droites est sur la même ligne.
41:00Donc aujourd'hui, les seuls qui veulent de l'instabilité
41:02et du désordre, c'est la France insoumise.
41:04Aujourd'hui, il faut
41:06que chacun ait intérêt à conserver les équilibres
41:08politiques, puisqu'on a dit que
41:10Michel Barnier était l'homme politique
41:12préféré des Français, selon
41:14le dernier sondage IFOP
41:16pour Sud Radio. Mais ce qu'on n'a pas
41:18dit, c'est qu'il est également très populaire
41:20au sein du RN, au sein des
41:22sympathisants du RN. 6
41:24sympathisants du RN sur 10
41:26lui accordent leur confiance.
41:28Donc Marine Le Pen se tirerait une balle
41:30dans le pied si aujourd'hui
41:32elle tuait dans l'œuf un gouvernement
41:34qui n'est pas encore constitué.
41:36Donc ce qu'elle va faire, c'est qu'elle va donner sa chance
41:38au gouvernement, et que dans quelques mois
41:40après quelques renoncements
41:42peut-être, elle va à ce moment-là activer
41:44la bombe nucléaire, mais elle ne va pas le faire maintenant.
41:46Elle n'aurait pas intérêt politiquement à le faire en plus.
41:48Et là, je boucle
41:50la boucle, sauf si
41:52ce gouvernement décide d'une augmentation des impôts.
41:54Parce qu'ils l'ont déjà dit,
41:56qu'il est censuré, qu'il présenterait
41:58une motion de censure.
42:00Il y a deux lignes.
42:02Ça a été répété par les députés
42:04du RN.
42:06On voit bien par exemple que Sébastien Chenu,
42:08qui est sur une ligne plus populaire, a dit
42:10que lui était plus favorable à la justice fiscale
42:12quand d'autres, qui sont plus sur une ligne droitière,
42:14disent aucune augmentation d'impôts. Mais ça dépend
42:16qui paye les impôts. On est un peu dans la situation
42:18pré-révolutionnaire, où le tiers-État
42:20qui sont en gros les gilets jaunes,
42:22payent un peu pour tout le monde. Et il faut
42:24aujourd'hui revoir la justice fiscale.
42:26Et si le gouvernement Barnier le fait, tant mieux.
42:28Il y a Marine Le Pen qui a tweeté
42:30il y a quelques minutes, lorsque nous réclamions
42:32lors des élections législatives
42:34un audit sur les finances de l'État, conscient que
42:36la situation budgétaire de la France était
42:38préoccupante, on nous expliquait que tout était sous contrôle.
42:40Aujourd'hui, tout le monde
42:42finit de découvrir une situation catastrophique.
42:44On se souvient pendant les débats
42:46que Jordan Bardella avait beaucoup insisté
42:48sur cette question, en affirmant
42:50que beaucoup d'éléments
42:52concernant l'économie française n'étaient pas révélés
42:54au grand public. Et manifestement, il avait raison.
42:56Parce qu'aujourd'hui, quand on
42:58lit un petit peu les propos qui sont
43:00rapportés de Michel Barnier, il est effrayé
43:02par la situation économique de notre pays. Je pense
43:04qu'il est sans doute bien pire que ce qu'a
43:06toujours voulu dire Bollemère, qui s'est permis
43:08au moment de partir, de faire une grande
43:10fête, comme s'il fallait fêter son bilan.
43:12Là, il y a aussi quelque chose qui ne va pas
43:14du côté de l'ancienne majorité macroniste.
43:16C'est-à-dire que ce débat-là, autour
43:18des finances publiques,
43:20le déficit colossal, le fait qu'on soit
43:22engagé dans une procédure pour déficit
43:24excessif, n'a jamais été abordé.
43:26En fait, c'est un non-sujet
43:28qu'il ne voulait pas mettre sur la
43:30place publique, et qui aujourd'hui arrive un peu tard.
43:32Mais qui, probablement,
43:34qu'ils connaissaient tous, plus ou moins.
43:36On marque une pause et on continue ce débat, tout de suite.
43:48Allez, dernière ligne droite avant midi.
43:50On reste sur la question politique,
43:52de voulu réagir, Erwann,
43:54sur, justement,
43:56sur Michel Barnier et
43:58la situation budgétaire de la France.
44:00La situation budgétaire de la France est assez catastrophique.
44:02Mais surtout, ce qui est peut-être
44:04le pire, dans un régime démocratique,
44:06c'est l'opacité. Parce qu'on ne sait
44:08rien. Évidemment, on ne sait rien sur
44:10les nominations du gouvernement, mais on ne sait rien
44:12non plus sur la situation précise
44:14et sur la situation budgétaire.
44:16Vous savez, hier, Éric Coquerel,
44:18le président de la commission des finances,
44:20et Charles de Courson,
44:22le secrétaire du budget à l'Assemblée nationale,
44:24ont été obligés d'aller
44:26quémander les lettres plafond à Matignon,
44:28alors que c'est un droit constitutionnel.
44:30Et on leur a répondu
44:32qu'ils auraient, à la fin de la semaine, un document provisoire.
44:34Mais ce n'est pas sérieux.
44:36C'est une négation des droits du Parlement.
44:38Et ce gouvernement est assez mal parti
44:40pour ce qui concerne
44:42la transparence, et en particulier la transparence budgétaire.
44:44Ou alors, on peut considérer qu'il
44:46essaie de faire un audit
44:48le plus précis possible, avant même de
44:50transmettre des documents
44:52qui ne seraient pas, eux-mêmes,
44:54en adéquation avec la situation réelle.
44:56Gabriel Attal
44:58les avait signés, ces documents.
45:00Gabriel Attal, Bruno Le Maire,
45:02et toute cette partie-là
45:04de l'échiquier politique, ne nous ont jamais parlé
45:06réellement des déficits
45:08du pays. Alors,
45:10aujourd'hui, ils ont l'air de nous dire
45:12qu'ils ne viennent pas donner de leçons.
45:14Je vois cette dépêche AFP
45:16qui date d'il y a quelques minutes.
45:18La situation budgétaire du pays
45:20que je découvre est très grave,
45:22dit Michel Barnier. J'ai demandé tous les éléments
45:24pour en apprécier l'exacte réalité.
45:26Mais ça sous-entend qu'on lui a caché des choses.
45:28Ça sous-entend qu'on a caché des choses aux Français.
45:30Et que la situation est encore pire
45:32que ce qu'on a bien voulu nous dire
45:34jusqu'à présent. Régis ?
45:36Vous vous rendez compte ?
45:38Alors, j'apprécie l'optimisme
45:40de Virginie,
45:42que Barnier va arriver à constituer un gouvernement...
45:44Non, je n'ai pas dit ça. J'ai dit que peut-être qu'il essaie de faire
45:46un audit sérieux des... Ah oui, oui,
45:48il va arriver à former un gouvernement. Oui, ça, j'en suis sûre.
45:50Je pense que c'est quelqu'un de responsable.
45:52Je pense que c'est quelqu'un
45:54de responsable et qu'il essaie
45:56de se débattre dans une situation absolument
45:58impossible. Moi, je suis pessimiste
46:00sur la suite
46:02parce qu'il y a justement...
46:04Il faut qu'on adopte le budget. On aurait dû
46:06l'adopter le 1er octobre. Alors, on a décalé.
46:08Non, on n'aurait pas dû l'adopter le 1er octobre.
46:10On aurait dû commencer les discussions.
46:12Non, non, non. Oui, pardon, pardon. Oui, oui.
46:14Tout à fait, Virginie. Vous avez raison.
46:16Vous avez raison. On aurait dû, bon, commencer le travail.
46:18Mais on n'a pas les moyens de le faire.
46:20Alors, on va décaler, etc.
46:22On passe son temps à violer la Constitution,
46:24à violer les règles.
46:26Quand l'Assemblée
46:28s'installe, on vire
46:30le Rassemblement national qui a le 1er
46:32groupe et 11 millions de voix
46:34par un seul poste. C'est-à-dire qu'on prend l'habitude.
46:36On a des ministres, Mme Odéa
46:38Castera, qui dit « je suis ministre »,
46:40totalement engagée, alors qu'elle est démissionnaire,
46:42qu'elle devrait se contenter
46:44d'expédier les affaires courantes.
46:46M. Lecornu fait du commerce
46:48d'armes internationales, ce qui est
46:50insensé. Donc, on est dans
46:52un bazar institutionnel
46:54et juridique extraordinaire. On a un malheureux
46:56Premier ministre qui a accepté
46:58cette mission et qui
47:00doit essayer de constituer
47:0257% des Français.
47:04Mais ce n'est pas sérieux, voyons.
47:06C'est le genre de choses qu'on nous donne tout de suite.
47:08Il avait fait un triomphe à la primaire de la droite,
47:10rappelez-vous, bâti par Mme Pécresse.
47:12Tout le monde a oublié, d'ailleurs, qu'il était
47:14candidat. Il est arrivé en 3e position, Régis,
47:16et si mes souvenirs sont exacts, ce n'est pas non plus...
47:18Oui, c'est ça, il a fait un triomphe.
47:20Bon, donc...
47:22Non, mais attendez, un triomphe
47:24au sein d'un parti qui fait 6%
47:26des électeurs français.
47:28J'ai envie de pleindre.
47:30Et d'ailleurs, je n'arrive
47:32pas à
47:34me départir d'une certaine sympathie
47:36pour le boulot
47:38qu'il doit être en train d'effectuer, ça ne doit pas
47:40être simple. Et c'est ça qui va
47:42poser des problèmes.
47:44Quand je dis la destitution
47:46de Macron, c'est une plaisanterie,
47:48c'est une pantalonade de Mélenchon
47:50pour essayer de faire oublier qu'il a
47:52aidé Macron à chaque fois.
47:54Il est celui qui vient à son secours tout le temps.
47:56Bon, le castor Mélenchon.
47:58Donc, ça n'ira nulle part.
48:00Ce n'est pas ça, le problème. C'est qu'à un moment,
48:02le blocage
48:04de la situation, avec peut-être
48:06un gouvernement renversé, sans
48:08possibilité de redissoudre, puisque
48:10la motion de censure, sa contrepartie,
48:12c'est l'arme nucléaire, certes, mais
48:14derrière, c'était la dissolution. De Gaulle l'avait fait.
48:16Donc, non, là, on ne peut pas.
48:18Donc, c'est une situation de blocage.
48:20Moi, je ne dis
48:22pas qu'Emmanuel
48:24Macron va être obligé de démissionner, j'en sais rien.
48:26Mais je dis qu'on va vers un blocage
48:28économique, un blocage politique
48:30majeur.
48:32C'est vous qui le dites, Régis. Rien ne le dit
48:34vraiment. C'est votre opinion, vous avez le droit de
48:36l'exprimer.
48:38On voit que c'est quand même
48:40pas fluide.
48:42On peut imaginer que ce que dit Régis...
48:44Le blocage ? Mais qui
48:46a intérêt au blocage ?
48:48Il y a beaucoup de gens qui doutaient
48:50sur le fait qu'on puisse trouver
48:52un Premier ministre.
48:54Beaucoup de gens considéraient qu'il était
48:56impossible de trouver un profil parfait, un profil
48:58qui ne soit pas censuré, un profil qui soit relativement
49:00consensuel, un profil qui convienne
49:02car il soit à la fois dans l'opposition
49:04vis-à-vis d'Emmanuel Macron, mais qui
49:06puisse, en même temps, se mettre sous sa tutelle
49:08parce qu'on sait qu'Emmanuel Macron ne voulait pas
49:10un Premier ministre qui remette en question
49:12notamment sa réforme des retraites, sa réforme
49:14sur l'immigration, etc.
49:16Donc il fallait un profil très particulier.
49:18Il a été trouvé. Maintenant, oui, il faut
49:20peut-être faire aussi preuve d'optimisme
49:22et se dire qu'un gouvernement peut être trouvé.
49:24Alors, il ne va pas révolutionner
49:26nos comptes, il ne va pas révolutionner
49:28l'histoire de notre pays. Ce sera un gouvernement
49:30fonctionnel qui va durer au moins pendant
49:32un an, puisqu'il ne peut pas y avoir de
49:34dissolution avant un an, et qui
49:36gouvernera la France
49:38en traçant des lignes qui vont être le plus
49:40consensuel possible, évidemment. Ce sera une sorte
49:42de blocage. Mais, enfin,
49:44je pense qu'un gouvernement va être trouvé
49:46et d'ailleurs il l'a dit, Michel Barnier, qu'il sera
49:48trouvé. Mais ça peut être un gouvernement technique
49:50aussi, ce qu'on avait évoqué
49:52avant même la nomination de Michel Barnier, c'est-à-dire
49:54avec des spécialistes, avec des
49:56experts, mais c'est vrai
49:58que ce qu'on entend et ce qui se joue en coulisses
50:00est assez pitoyable
50:02de gens qui grattent à la porte,
50:04ou d'autres qui refusent pour des raisons...
50:06Et qui disent qu'ils ont refusé, ça aussi c'est honteux,
50:08on se tait ? En fait, ce qui est dommage, c'est que personne
50:10ne pense à l'intérêt de la France. Personne ne pense
50:12à l'intérêt supérieur du pays.
50:14Je vais faire plaisir
50:16à Virginie.
50:18Je voudrais faire plaisir à Virginie.
50:20Oui, faites-moi plaisir.
50:22C'est que la Vème République,
50:24ça c'est le juriste qui reprend la parole, la Vème République
50:26a une particularité,
50:28le parlementarisme
50:30rationalisé, comme on disait,
50:32c'est qu'on peut
50:34gouverner sans majorité.
50:36Elisabeth Borne l'a fait.
50:38On peut gouverner sans majorité
50:40parce que le contrôle du
50:42gouvernement se fait par la défiance.
50:44On ne vote pas la confiance, c'est pas comme ça que ça fonctionne.
50:46On ne doit pas rassembler une majorité
50:48qui vote la confiance. On ne doit pas
50:50subir la
50:52défiance de la majorité. Motion de censure.
50:54Et donc, tant qu'effectivement
50:56il n'y ait pas
50:58une convergence
51:00pour voter la censure.
51:02Regardez ce qui s'est passé pour Borne.
51:04Il y a eu plusieurs tentatives et comme par hasard,
51:06à la fin, personne ne la votait. Enfin, si.
51:08Il y en a une qui était à 7 voix près quand même.
51:10Oui, c'est vrai. Vous avez raison.
51:12Il y a eu cet épisode.
51:14Ce que je veux dire, c'est que
51:16il n'est pas impossible du tout
51:18de gouverner sans majorité.
51:20Même avec une majorité très faible.
51:22Absolument, je suis d'accord
51:24avec ça. Le problème, c'est que vous êtes
51:26en permanence sous
51:28la pression des différents
51:30acteurs.
51:32Voilà.
51:34C'est le principe des coalitions.
51:36C'est ce que font un certain nombre de voisins.
51:38C'est pas une coalition.
51:40C'est que vous devez
51:42ne pas avoir de coalition
51:44contre vous. Oui, mais ça veut dire
51:46que ça impose une culture du compromis.
51:48Et c'est vrai que nous n'y sommes pas habitués. Vous avez rappelé,
51:50la Vème République n'est pas formée pour ça.
51:52Mais sans doute que, de part
51:54la façon dont aujourd'hui l'Assemblée nationale
51:56se...
51:58qu'on dit tripartite
52:00fonctionne,
52:02nous allons être obligés
52:04d'apprendre cette culture du compromis.
52:06Et le compromis n'est pas forcément une compromission. Faudra bien que
52:08cette classe politique française l'entende.
52:10On est sur des postures. Bien sûr.
52:12Merci à tous les quatre.
52:14Très bonne journée.

Recommandations