Trop de pouvoir pour le Conseil Constitutionnel ? / Attal et les agriculteurs, l'heure de vérité ?

  • il y a 8 mois
Mettez vous d'accord avec Régis de Castelnau, avocat (blog : « Vu du droit »), Auteur de « Une justice politique » (L'artilleur) et membre de la rédaction Front Populaire, Jean Claude Beaujour, vocat, président du Forum Transatlantique, Samuel Lafont, orte parole de Reconquête, Ergun Toparslan, vice président et Porte parole de Territoires de Progrès

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2024-01-30##

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00:00 (Générique)
00:02 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Christine Bouillaud.
00:06 Mettez-vous d'accord sur Sud Radio en ce mardi 30 janvier,
00:09 actualité très chargée encore aujourd'hui,
00:12 avec cette pression du monde agricole, et notamment,
00:15 on l'a suivi ce matin sur Sud Radio dans la matinale avec Patrick Roger et nos journalistes,
00:21 cette pression des agriculteurs qui tentent de remonter, de rallier Paris depuis le sud-ouest
00:26 et qui jouent à cache-cache avec les forces de l'ordre, mais il n'y a pas que cela comme blocage,
00:30 il y a d'autres blocages partout en France, il y en a moins certainement que la semaine dernière,
00:34 mais les taux se resserrent autour de Paris, cette mobilisation peut-elle durer ?
00:38 Que peut-on attendre du discours de politique générale de Gabriel Attal ?
00:43 Va-t-il d'ores et déjà plomber son quinquennat, en tous les cas son démarrage à Matignon ?
00:50 Tout ça sont des sujets avec le monde agricole, et nous autres également,
00:55 qui sommes suspendus aux annonces du gouvernement pour tenter d'enrayer cette crise de réponse aux agriculteurs.
01:02 Autour de la table, déjà je salue à distance Régis de Castelnau, bonjour Régis !
01:06 - Bonjour à tous ! - Comment ça va ?
01:09 - Ça va bien, je suis dans ma Provence et on se croirait au mois d'avril !
01:14 - Ah, ça bourgeonne alors ! - Ça va trop vite !
01:17 - Ça commence ! - Ça commence, ça commence !
01:19 - Sur les amendiers ! - Voilà !
01:20 Je rappelle l'avocat avec votre blog "Vu du droit", auteur d'une justice politique aux éditions de l'Artilleur et membre de la rédaction de Front Populaire.
01:27 Jean-Claude Beaujour, bonjour Jean-Claude !
01:30 - Bonjour ! - Avocat et président de Forum Transatlantique, Samuel Lafon, bonjour Samuel !
01:35 - Bonjour, bonjour à tous ! - Porte-parole de Reconquête et Agountho Passelan, bonjour Ergoun !
01:39 - Bonjour ! - Et vice-président et porte-parole de Territoire de Progrès.
01:43 Alors évidemment, avec vous on risque d'en parler souvent et si on a le temps, on essaiera de parler de l'inscription de l'IVG dans la Constitution avec ce vote cet après-midi à l'Assemblée Nationale.
01:55 On essaiera de dégager un peu de temps pour ce sujet.
01:58 Commençons par vos coups de cœur et vos coups de gueule dans l'actualité.
02:02 Eh bien Ergoun, c'est vous qui commencez. Un coup de cœur ?
02:04 - Oui, un coup de cœur pour l'entreprise Neuralink, la start-up qui a été co-fondée par Elon Musk en 2007,
02:11 qui a annoncé hier sur la plateforme que j'ait tiens également, Elon Musk X, des résultats...
02:17 - C'est jamais mieux servi que par soi-même !
02:19 - Ça sert parfois d'avoir des holdings !
02:21 Qui a annoncé hier des résultats très encourageants par rapport à l'implantation d'une puce dans le cerveau d'un être humain.
02:27 Il faut savoir que c'est une prouesse médicale, mais ce n'est pas une première mondiale.
02:32 Et mon coup de cœur allait également à l'Institut Grenoblois, qui avait été pour le coup précurseur sur le sujet en 2019,
02:40 avec l'implantation d'un implant qui permettait de développer, de faire bouger un isosquelette.
02:47 Donc aujourd'hui, Elon Musk a annoncé des résultats prometteurs,
02:51 qui permettaient de donner des perspectives très intéressantes, notamment pour les personnes tétaplégiques,
02:55 mais également pour les aveugles, c'est-à-dire qu'en gros, une puce de la taille d'une pièce de monnaie
03:01 implantée dans le cerveau de la personne permettrait, uniquement par la volonté,
03:05 de faire actionner certains mouvements, certaines actions que les tétrapélogiques ne peuvent plus réaliser.
03:14 Mais à côté de ça, évidemment, quelques craintes aussi sur une société,
03:17 où on a l'homme qui s'approche de plus en plus du robot, et pour lesquels il y a beaucoup de craintes aussi qui ont été annoncées.
03:25 En tout état de cause, des avancées spectaculaires et des prouesses pour des personnes qui souffrent de situations
03:31 qui auraient pu être handicapantes à vie, pour le coup, et un certain espoir pour le monde médical.
03:36 Petite parenthèse, encore une fois, pas qu'on se fasse dépasser par le marketing américain
03:40 sur les sujets d'innovation et de technologie, ou en tout cas de haute technologie.
03:44 Après, la puissance financière d'Elon Musk, effectivement, permet d'aller plus vite, certainement, que certaines sociétés françaises.
03:51 Bonne nouvelle, en tous les cas, les esprits chagrins diront "attention, c'est Elon Musk, on ne sait jamais ce qu'il a décidé derrière".
03:59 On ne sait pas trop par quelle philosophie d'éthologie il est animé.
04:02 On parlait tout à l'heure de la santé.
04:04 Juste une petite observation, moi je suis fasciné par ça.
04:09 Alors bon, ça peut être contradictoire, il peut y avoir des effets négatifs,
04:14 mais je veux dire, Elon Musk, oui, mais le monde entier travaille sur ces questions, sur les puces, etc., sur l'intelligence artificielle.
04:23 Bon, il va falloir qu'on maîtrise tout ça, mais Ergun vient de nous parler de la santé des gens et de la maîtrise de certains handicaps,
04:34 mais c'est magnifique, moi je suis très très favorable à tout ça.
04:38 Jean-Claude ?
04:39 Vous savez que le progrès vient toujours avec sa part de risque, et je pense que la peur n'empêche pas le malheur.
04:44 J'entendais ce qu'Ergun disait en direct, et ce sont les américains, mais la réalité, c'est que nous n'arrivons pas toujours,
04:52 en tout cas nous ne faisons pas tout ce qu'il faut pour pouvoir nous donner les moyens pour être meilleurs en matière d'innovation.
04:58 Donc oui, il faut dire chapeau aux équipes qui sont souvent internationales,
05:03 parce que précisément, ce sont des équipes avec des ingénieurs, des chercheurs qui viennent de partout,
05:11 et c'est aussi cela que nous devons faire.
05:13 Oui, c'est des équipes internationales, donc effectivement il n'y a pas de frontières.
05:15 Oui, des équipes internationales, et c'est aussi cela que, parce que j'ai entendu "attention, ce sont des américains",
05:22 ben oui, ça serait un français, on dirait que c'est génial.
05:24 Moi je dis que c'est très bien, puisque ça peut aussi faire progresser la médecine,
05:28 ça peut aussi faire progresser les difficultés qu'ont les uns et les autres,
05:34 et si vous regardez l'histoire il y a un siècle, il y a des choses qui nous auraient paru comme étant incroyables,
05:39 et qui relèvent de la médecine, par exemple, lorsqu'on vous met maintenant une prothèse de genou,
05:43 c'est quelque chose d'assez classique, lorsqu'aujourd'hui, souvenez-vous, il y a un siècle,
05:47 lorsqu'une personne de plus de 50 ans avait une fracture du col du fémur,
05:51 on disait "bon ben ça y est, dans quelques semaines elle sera morte parce qu'elle ne pourra plus bouger", etc.
05:55 On a beaucoup progressé. Mon message français, c'est de dire
05:59 plus que jamais, nous devons avoir la possibilité de bien payer nos chercheurs,
06:04 de tenir des équipes, de mettre l'argent là où il faut,
06:08 pour éviter pas simplement de se faire dépasser,
06:10 pour aussi assurer notre souveraineté industrielle.
06:14 - D'autre chose, d'autre chose, ça rejoint finalement l'unité qu'on avait précédemment,
06:18 qui a fait un documentaire qui passera ce soir sur France 5, je le redis,
06:21 concernant la pénurie de médicaments en France, comment on en est arrivé là,
06:24 et on s'aperçoit des incohérences, et aussi des pertes de chance pour les patients.
06:28 Il y a plus de 5000 médicaments à ce jour qui sont en pénurie en France,
06:33 et des médicaments courants, pas des médicaments de pointe.
06:37 Ce que je vous propose, Jean-Claude, retour après l'info et après les courses,
06:42 on fera votre coup de coeur ou votre coup de gueule Jean-Claude ?
06:44 - C'est un coup de gueule. - Ah bon ? Ben c'est bien, ça va bien démarrer l'heure.
06:48 On va faire une pause, donc l'info et les courses,
06:50 et on se retrouve juste après avec nos quatre débatteurs.
06:52 Régis De Castelnau, Jean-Claude Beaujour, Samuel Lafon et Ergoun Toparslan, à tout de suite.
06:57 Sud Radio, parlons vrai, arrive dans le joyau de la région Auvergne Rhône-Alpes.
07:02 Depuis le sommet de Fourvière, Sud Radio rayonne désormais à Lyon et le Grand Lyon sur 105.8.
07:07 Connectez-vous aussi avec l'appli Sud Radio et parlons vrai.
07:11 C'est l'heure des courses. Bonjour Jean-Paul Delperrier.
07:14 Bonjour ma chère Christine, bonjour à tous.
07:17 Tiers, c'est Cartek 1T+ qui se dispute à Vincennes aujourd'hui.
07:20 Le prix de Châteauroux va nous être présenté en Réunion-Gune-Course-Une,
07:24 sur le tracé des 2850 mètres, avec 14 concurrents seulement au départ dans cette épreuve européenne.
07:30 Avec le 2 bitcoins Dark, qui sera ici mon favori, devant le 12 Elios Kadursien,
07:35 3 Chichat, 14 Aida Dubélé, l'As Benaz, 8 Ortino et 4 La Sassicaia.
07:43 2, 12, 3, 14, As, 8 et 4. En sélection du jour à Cagnes-sur-Mer en Réunion-3-Course-4, je vous conseille le 5 Ronea.
07:53 Merci beaucoup et une sélection et des résultats pour les courses que vous retrouvez également sur sudradio.fr.
07:59 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Christine Bouillaud.
08:06 Ils sont à bout les agriculteurs, que va leur dire Gabriel Attal cet après-midi à l'Assemblée Nationale
08:10 lors de son discours de politique générale ?
08:13 On va en parler dans un instant avec nos 4 débatteurs-régistes de Castelnau,
08:17 Jean-Claude Beaujour, Samuel Laffont, Ergoun Toparslan.
08:20 On finissait avec le coup de cœur de Ergoun et on passe au coup de gueule de Jean-Claude.
08:26 Oui, nous sommes 2 avocats sur le plateau et c'est vrai que j'ai été exaspéré, 3.
08:32 J'ai été exaspéré par les déclarations qui ont été faites par des responsables publics
08:39 contre le Conseil Constitutionnel à la suite de la décision qui a été rendue sur la loi immigration.
08:44 Alors pour que les choses soient d'accord, moi je comprends très bien qu'on puisse être en désaccord avec une juridiction.
08:50 Je comprends, j'étais moi-même, je suis moi-même critique sur les enjeux
08:55 et sur le fait que certaines dispositions ne permettent pas de résoudre des problèmes très clairs.
09:00 Je reviendrai là-dessus.
09:01 Pour autant, pour autant, quand j'entends les déclarations de M. Mélenchon qui dit
09:06 "La décision du Conseil Constitutionnel montre qu'il est plus attentif aux besoins de la monarchie présidentielle qu'à ceux du peuple souverain."
09:13 Ça c'est Mélenchon.
09:14 Et Wauquiez qui dit "L'Assemblée Nationale et le Sénat devraient avoir le dernier mot après une décision du Conseil Constitutionnel."
09:21 Moi je m'interroge, je m'interroge, voyez pourtant ce sont des hommes éclairés, intelligents.
09:27 M. Wauquiez est membre du Conseil d'État, en tout cas de formation.
09:31 Il a été parlementaire ministre. La séparation des pouvoirs ça n'est pas rien.
09:36 La séparation des pouvoirs ça n'est pas rien. L'état de droit ça n'est pas rien.
09:39 Et je dis bien, on peut être en désaccord avec l'interprétation des juges.
09:44 On peut combattre, mais là qu'est-ce que cela fait ?
09:48 Finalement, ça instille l'idée dans l'esprit de nos concitoyens qu'au fond, les institutions ne sont pas à leur place.
09:57 C'est le non-respect des institutions.
09:59 Il y a un principe de séparation des pouvoirs et je suis désolé.
10:02 Dire cela, c'est porter atteinte à la légitimité même de l'institution.
10:06 Et moi je m'insurge contre cela parce qu'on fait exactement ce que font certains.
10:10 Vous parliez tout à l'heure d'Amérique et du risque.
10:12 Mais vous savez, c'est ce qu'on fait dans la société américaine, c'est ce qu'on commence à dire.
10:17 Les institutions n'ont plus leur place, elles ne font plus leur travail.
10:21 Elles ne nous conviennent pas.
10:23 Ou lorsqu'elles ne nous conviennent pas, elles doivent être abattues.
10:28 Et oui, c'est la porte ouverte à qui ?
10:30 Alors Samuel, on va faire tourner la parole sur cette critique qui a été faite suite à la décision,
10:36 mais la critique du Conseil constitutionnel en tant que tel.
10:38 Oui, j'en reparlerai aussi plus profondément lors de mon coup de gueule.
10:41 Mais je pense que ce qu'il faut bien comprendre, il faut se mettre à la base des Français.
10:44 Les Français qui sont très majoritairement opposés à l'immigration, on le voit dans tous les sondages,
10:49 attendez de cette loi qui est une loi immigration relativement faible par rapport aux enjeux.
10:54 On a 500 000 personnes qui entrent sur le territoire par an.
10:56 On vit toujours dans le dogme immigrationniste qui consiste à penser qu'il faudrait nécessairement qu'en France et en Europe,
11:02 mais en France en particulier, il y ait des gens qui rentrent chaque année en masse.
11:07 Les Français donc veulent mettre fin à cette immigration.
11:10 Et qu'est-ce qu'ils voient ? Ils se disent qu'il y a un Conseil constitutionnel qui censure la volonté populaire,
11:16 qui est exprimée à travers les représentants de l'Assemblée.
11:19 Alors, on ne va pas parler ici de la hiérarchie des normes dans le détail, mais la question est la suivante.
11:24 Premièrement, il a été fait remarquer que le Conseil constitutionnel,
11:28 sur une partie de ses décisions de censure de la loi, a utilisé l'argument de cavalier législatif.
11:34 Moi, j'ai vu des journalistes qui s'interrogeaient justement sur le fait de se dire
11:39 "Est-ce qu'on peut considérer qu'il y a un cavalier législatif sur les lois sur l'immigration quand on parle de regroupement familial ?"
11:43 Ça, c'est un premier point. On a l'impression que le Conseil constitutionnel a utilisé cet argument pour écarter une grande partie de la loi.
11:50 Et l'autre élément, c'est "Est-ce qu'on a un sujet à traiter d'urgence qui tient à cœur à de nombreux Français depuis des années ?"
11:59 Je ne vais pas en dire tous les conséquences négatives de l'immigration massive, sécuritaire, culturelle, identitaire, économique, etc.
12:06 On veut traiter le problème et il faut se mettre à la place des Français.
12:10 Ce qu'on voit, c'est qu'on ne peut pas traiter le problème.
12:14 Et on a l'impression que le problème est intraitable à cause de cette décision.
12:18 - Est-ce que la question qui peut se poser... Je vous pose cette question-là et Régis aussi, on va faire tourner la parole.
12:23 Est-ce que tout simplement, tous ces textes étaient pas mal écrits, pas mal fichés ?
12:28 - Vous posez le vrai sujet. - Et que du coup, les mecs ont fait leur boulot par des juristes ?
12:32 - Mais non, mais non, mais non. - Juste une précision.
12:36 Moi, j'ai expliqué que le drame dans cette histoire, c'est que par exemple,
12:40 quand on prend le département de Mayotte, oui, l'immigration clandestine est insupportable
12:45 puisque plus de 25% de la population maoraise, avec tout ce que cela peut comporter comme risque,
12:50 donc j'ai pris des positions qui expliquent qu'il y a danger et urgence à agir.
12:54 Donc là-dessus, sur le fond, je dis, j'ai aussi cette préoccupation.
12:59 L'égalité, l'accès aux soins n'est pas assumé à Mayotte
13:04 parce qu'effectivement, les moyens ne suivent pas.
13:08 Donc effectivement, la population est exaspérée, c'est vrai à Guyane et c'est vrai à Saint-Martin.
13:12 Donc là-dessus, nous sommes d'accord. Maintenant, c'est pas le sujet.
13:15 Le sujet, c'est qu'on n'attaque pas une institution parce qu'on décrédibilise l'institution dans un état de droit.
13:20 C'est un risque. - Ergoun, Régis ensuite.
13:22 - Alors, moi... - Attends, Régis, allez-y.
13:24 - Ah, pardon. - Allez-y, Régis, allez-y.
13:26 - Oui, bon, moi je dis qu'on attaque une institution qui a pris une décision
13:31 qui décrédibilise la gestion publique et qui décrédibilise les institutions.
13:38 Alors, un peu de publicité personnelle, j'ai écrit un article de 15 000 signes,
13:42 on va pas revenir là-dessus, où je pose une série de questions.
13:46 D'abord, le Conseil constitutionnel tel qu'il l'est aujourd'hui
13:50 n'était pas celui qui était prévu dans la Constitution de 58
13:53 et on trouve dans l'article une citation du général de Gaulle qui est très claire à ce sujet.
13:57 On a élargi le pouvoir de saisine, on a créé le contrôle à postériori
14:02 avec la question prioritaire de constitutionnalité,
14:05 on lui a donné des pouvoirs énormes, et lui, qu'est-ce qu'il en a fait,
14:09 ce Conseil constitutionnel ? Il n'a pas continué son contrôle de conformité
14:15 avec la Constitution. C'est ça qui compte, hein.
14:18 C'est est-ce que le texte de la Constitution et ses 90 articles ont été respectés ?
14:22 Non, il a inventé un système qui s'appelle le bloc de constitutionnalité,
14:27 dans lequel il fourre absolument tout et n'importe quoi.
14:31 Alors, par exemple, il avait dit que la fraternité était constitutionnelle,
14:36 ce qui a permis d'annuler et d'empêcher les condamnations des passeurs de migrants.
14:39 Bravo, magnifique, bien.
14:41 - C'était pas les passeurs, hein. - Mais ce que je veux dire,
14:44 ce que je veux dire, ce que je veux dire,
14:46 c'est que c'est une décision, je l'ai étudiée en détail,
14:51 comme par hasard, séparation des pouvoirs, c'est magnifique,
14:54 les 40 articles qui avaient été ajoutés par le débat parlementaire,
14:59 les 40 articles, au texte du gouvernement, puisque c'était le gouvernement
15:03 qui avait saisi de son projet, ces 40 articles ont tous été annulés.
15:07 C'est donc, moi je dis, maintenant, M. Macron, ne vous fatiguez pas,
15:11 vos textes de loi, vous les mettez directement entre les mains
15:14 du Conseil constitutionnel. Deuxièmement, les 40 annulations,
15:18 quand on les lit, on constate que le Conseil constitutionnel,
15:23 même avec cette bouillie du bloc de constitutionnalité,
15:27 aurait tout à fait pu prendre les décisions inverses.
15:31 C'est-à-dire qu'on est dans une insécurité totale,
15:34 et un arbitraire, il doit être arbitre, il doit contrôler la conformité
15:38 avec le texte de la Constitution, il n'est pas là pour donner son opinion.
15:42 - On constate quand même que ceux qui étaient plutôt contre le texte
15:45 au moment où il était débattu, ont trouvé que la décision était
15:48 plutôt juste et équilibrée de la part du Conseil constitutionnel,
15:51 et inversement, en fonction du côté où on est.
15:54 Est-ce que ça fait avancer le débat ?
15:57 Et du coup, est-ce qu'on est à se dire "Allez-y Ergoune" ?
16:00 - Pour moi, ce qui est important là-dedans, ce qui monte un fil rouge
16:04 du populisme, c'est cette remise en cause du fait majoritaire.
16:08 Aujourd'hui, à travers la contestation de nos institutions,
16:12 du Conseil constitutionnel, des sujets dont il a l'habitude de traiter,
16:16 des cavaliers législatifs, c'est absolument pas nouveau,
16:19 le Conseil constitutionnel a même retoqué des lois que la majorité
16:22 présidentielle avait elle-même votées à l'Assemblée nationale,
16:25 donc c'est une instance qui est supérieure à tout.
16:28 Mais remettre en cause cela, uniquement avec des arguments un peu populistes,
16:31 la population est contre, elle est contre l'immigration,
16:34 elle est en colère, etc., c'est extrêmement grave, et en réalité,
16:37 pour nous, ça montre l'enjeu qu'il y a derrière, c'est-à-dire la défense de la démocratie.
16:40 Et nous, on sera farouchement contre tout ce genre de raccourcis,
16:43 en nous expliquant que le Conseil constitutionnel protège des passeurs,
16:45 ce qui n'est pas le cas, mais le fait... - Absolument, et moi je le...
16:48 - Non, non, c'est pas le cas, il protège des personnes qui venaient
16:52 en assistance à des immigrés qui étaient sur le terrain,
16:55 qui n'étaient pas des passeurs. - Non, non, non, monsieur Cédric Ayrou,
16:56 ça a été, attendez, désolé. - Cédric Ayrou, il n'est pas passeur.
16:59 - Je veux répondre à ça, c'est dans une instance pénale.
17:01 - C'est votre intérêt, c'est votre jugement. - C'est dans le cadre d'une instance pénale
17:07 contre Cédric Ayrou, passeur pour migrants bien connus,
17:11 que ça a été invoqué, qu'on a dit, "égalité, fraternité, liberté",
17:17 c'est dans la... - Je peux pas appuyer ça.
17:19 - Sur la liberté et sur l'égalité, comment ça se fait que ce terme d'égalité...
17:23 - Cédric Ayrou n'est pas un passeur. - Non, non, non.
17:27 - C'est un passeur de migrants, attendez, c'est un passeur...
17:31 - En effet, j'ai juste besoin d'informations, je vous laisserai régler vos comptes avec lui,
17:35 si vous voulez, juste pour terminer. - Non, non, on dévie sur Cédric Ayrou,
17:38 mais le sujet est pas là. - Politiquement, ce que ça montre,
17:40 par contre, ça montre que les Républicains, qui étaient grands défenseurs
17:43 de la Ve République, de nos institutions, pour la première fois, lâchent l'affaire
17:47 et tombent dans les bras du populisme. Et là, pour le coup, c'est extrêmement grave,
17:51 et les positions d'Eric Ciotti, d'Olivier Marlex, de Laurent Wauquiez
17:54 sont extrêmement décevantes et extrêmement graves.
17:56 - On marche sur la tête. - Non, mais c'est sûr.
17:59 - Son position de gouverner avec des émotions, on le parle bien, ça se voit.
18:03 - Attendez, attendez, attendez. - Je viens d'entendre deux choses.
18:07 Je viens d'entendre la question d'un déni de démocratie, alors qu'en fait,
18:10 la démocratie n'est pas respectée, puisqu'on entre véritablement dans un gouvernement des juges.
18:14 Et je viens d'entendre parler de séparation des pouvoirs, où justement,
18:17 il n'y a plus de séparation des pouvoirs, puisque c'est le juge, avec des magistrats non élus,
18:21 neuf personnes, qui vont décider à la place des Français.
18:25 - Non, je n'ai pas le sujet. Le sujet important, c'est de remettre les choses en ordre,
18:30 et de se rendre compte d'une chose, c'est que vous parlez des institutions.
18:33 Il a été bien précisé que les institutions, elles évoluent,
18:36 qu'effectivement, le rôle actuel du Conseil constitutionnel a largement dépassé
18:39 ce pour quoi il a été institué.
18:41 Les institutions dont vous parlez, en fait, elles passent derrière l'intérêt national,
18:47 l'intérêt national, aujourd'hui, c'est de faire respecter...
18:49 - C'est votre avis, ça ? - C'est de faire respecter...
18:51 - Dans ce cas-là, on peut même remettre en cause la République, faut arrêter de dire ça en deux.
18:54 - C'est de faire respecter la démocratie.
18:56 La réalité, c'est qu'aujourd'hui, on est des sujets, des problèmes à traiter,
19:00 que tout le monde voit. Les Français sont largement d'accord là-dessus,
19:03 y compris la plupart des partis politiques, et en fait, dans votre raisonnement,
19:08 vous dites, ce Conseil constitutionnel doit empêcher qu'on prenne des décisions.
19:15 - Mais enfin, il faut arrêter de raconter des histoires.
19:18 - Non, non, non, dernier élément, vous avez parlé d'invasion clandestine.
19:23 - Je l'ai mis, je l'ai mis, je l'ai mis.
19:26 - Vous n'entendez pas, vous n'entendez pas, tout le monde vous entend pas.
19:28 - Je termine, il n'est pas question, encore une fois, d'immigration clandestine,
19:32 ça suffit d'avoir cet arbre qui cache la forêt, on parle aussi d'immigration légale,
19:36 il y a 500 000 personnes qui entrent en France par an, il faut arrêter de juste limiter le sujet au clandestin.
19:41 - Jean-Claude, faut terminer, puis après on fera la pause.
19:43 - Juste deux choses, il ne me souvient pas que notre ami ait refusé de saisir le Conseil constitutionnel
19:50 sur d'autres textes, donc il faut savoir, soit on considère que le Conseil constitutionnel,
19:54 ben on n'a pas à s'y référer et on ne le saisit jamais, et voilà,
19:58 mais vous ne pouvez pas d'un côté le saisir quand ça vous arrange,
20:01 et lorsqu'il rend une décision qui vous déplaît, dire qu'il ne doit pas exister,
20:05 ça c'est la première chose. La deuxième chose, moi je suis très à l'aise là-dessus,
20:08 parce que précisément, je viens de vous dire, j'ai dit au préalable,
20:11 que j'ai pris une position qui explique notamment que pour les départements d'Outre-mer,
20:16 et Mayotte par exemple, c'est un unième département, la situation démographique est explosive
20:22 et que c'est inacceptable, et que ça vient rompre le pacte national.
20:25 Donc vous voyez, sur le fond, ne racontez pas que je dis que le Conseil constitutionnel
20:30 a bien fait d'empêcher la politique des ballons. - C'est pas ce que j'ai dit.
20:33 - Et là-dessus je suis complètement clair, puisque ici même, j'ai pris un certain nombre de positions
20:39 en disant que la question migratoire c'est un vrai sujet que nous devons traiter,
20:43 plus sérieusement, et en pensant que c'est pas le droit policier à frontières.
20:46 - Et on n'oublie pas que le texte a été quand même validé en grande partie,
20:49 des articles y ont été supprimés. - Et après sur l'évolution de la géodiction,
20:53 c'est vrai qu'il y a un vrai sujet sur les cours constitutionnels ou sur les autorités constitutionnelles,
20:58 qu'on n'a pas seulement en France, - Oui, aux Etats-Unis aussi.
21:02 - Oui, mais c'est une réflexion qu'il faut mener, au-delà de simplement une décision,
21:06 je n'ai pas entendu un certain nombre dire "voilà, en projet présidentiel,
21:09 nous proposons qu'il y ait telle ou telle réforme".
21:11 - Allez, on va continuer de débattre et on va avancer dans les sujets,
21:14 parce que ce sujet du Conseil constitutionnel, évidemment,
21:16 on pourra y revenir au prochain texte de loi aussi.
21:19 - Et je lui enverrai mon article quand il peut arrêter de parler.
21:22 - Voilà, et Régis, on va continuer Régis, parce que vous avez un coup de gueule juste derrière,
21:26 on va vous entendre, on marque une courte pause et à tout de suite sur Sud Radio,
21:30 on va s'intéresser aussi à cette colère agricole.
21:33 Aujourd'hui est une journée importante avec le discours de politique générale
21:36 du Premier ministre Gabriel Attal. À tout de suite.
21:38 - Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
21:42 - Merci à toutes vos équipes pour la radio du rugby,
21:44 parce que grâce à vous, on peut suivre les matchs et c'est juste génial.
21:47 - Sud Radio, parlons vrai.
21:49 - Hé papa, t'as des nouveaux pneus ?
21:54 - Ouais, des Michelin, achetés chez Noroto.
21:56 Et tu sais quoi ?
21:57 - Non ?
21:58 - Ils m'ont remboursé le montage.
21:59 - Oh, c'est une bonne nouvelle ça !
22:00 - Ouais, de quoi bien commencer l'année.
22:02 - Ah bah carrément !
22:03 - En ce moment chez Noroto, pour l'achat de pneus Michelin,
22:06 le montage est remboursé. Oui, oui, remboursé.
22:09 Kilomètre après kilomètre, Noroto fait aussi avancer les automobilistes.
22:12 Conditions en centre ou sur noroto.fr.
22:15 - Sud Radio, à Chalon-sur-Saône, en dap +.
22:18 - Sud Radio.
22:19 - 10h midi, mettez-vous d'accord, Christine Bouillaud.
22:23 - Et vous continuez également, si vous le souhaitez,
22:25 sur les réseaux sociaux de réagir, interagir avec nos 4 débatteurs.
22:29 Régis De Castelnau, qui est avocat.
22:31 Jean-Claude Beaujour, également avocat.
22:33 Samuel Lafon, porte-parole de Reconquête.
22:35 Ergoun Topas, leur vice-président, porte-parole de Territoire de Progrès.
22:39 Alors, on va clore le chapitre, en quelque sorte, avec vous, Samuel,
22:43 sur ces notions de souveraineté.
22:46 C'est un peu votre coup de gueule aussi, on parlait du Conseil Constitutionnel.
22:49 - Oui, j'ai un coup de gueule contre l'abandon progressif de notre souveraineté.
22:52 Il se fait à deux niveaux.
22:54 Alors, évidemment, il y a les élections européennes qui arrivent le 9 juin.
22:56 Le premier niveau, c'est le niveau extérieur.
22:58 La souveraineté comme indépendance de l'État.
23:01 Ce qu'on voit, c'est que de plus en plus de décisions sont prises
23:05 au niveau de la Commission européenne, la Commission de Bruxelles.
23:07 Et donc, les décisions nationales sont moins libres.
23:10 Qu'on se fait imposer par des personnes non élues,
23:13 des décisions qui nous touchent tous au niveau européen,
23:15 et pour ce qui nous concerne directement, au niveau français.
23:18 Les français sont largement opposés à ça.
23:20 On le voit d'ailleurs dans les sondages, ils ont l'impression d'être dépossédés,
23:22 leur souveraineté, et que surtout que l'État n'est plus indépendant.
23:24 Ça, c'est le premier élément, c'est au niveau extérieur.
23:27 Au niveau intérieur, j'ai envie de parler de souveraineté populaire.
23:29 Ça rejoint ce qu'on disait vis-à-vis du Conseil constitutionnel,
23:32 avec ces décisions précisément sur la loi immigration.
23:36 Vous avez des français qui sont très largement opposés
23:39 à l'immigration massive, illégale et légale.
23:42 Avec aujourd'hui 500 000 personnes qui entrent sur le territoire par an,
23:45 c'est juste délirant. On vit dans un dogme immigrationniste
23:48 un peu unique au monde, avec toutes les conséquences négatives
23:51 que l'on connaît en termes sécuritaires, culturels et identitaires.
23:54 Et économiques, j'ajoute, économiques.
23:57 Quand vous avez des représentants des français,
24:00 donc au niveau du Parlement, et précisément de l'Assemblée nationale,
24:03 qui, après de longues discussions, de longs débats,
24:06 finissent par obtenir un texte amondé
24:10 du projet de loi d'immigration du gouvernement,
24:13 qui va plutôt dans le sens, même s'il y a des dispositions,
24:16 notamment sur les clandestins, qui à mon avis ne sont pas bonnes,
24:19 mais qui va plutôt dans le sens de ce que veulent les français,
24:21 en discutant du regroupement familial, en discutant du droit du sol.
24:24 Que les français, globalement on le sait, soutiennent ce qui ressort de ce texte.
24:28 Et qu'après le vote, après tant de débats,
24:31 il y ait 9 personnes du Conseil constitutionnel
24:34 qui décident de censurer cette loi,
24:37 et bien je considère, non seulement qu'on a un gouvernement déjuge,
24:40 mais qu'il est dangereux sur long terme d'enlever cette souveraineté aux français,
24:44 et qu'on va vers un déni de démocratie.
24:46 Et il faut prévoir, si on continue dans ce sens là,
24:49 clairement les français n'auront plus confiance dans leurs institutions,
24:52 parce qu'ils auront l'impression qu'ils ne peuvent plus décider de leur avenir.
24:55 Or, si on souhaite vivre en démocratie, et c'est mon souhait le plus cher,
24:58 il faut qu'on puisse montrer aux français, il faut qu'ils sachent,
25:01 qu'ils sont bien représentés, question du mode scrutin,
25:04 et que l'Etat est capable de prendre des décisions pour régler les problèmes du quotidien,
25:10 et prévoir et préparer la prospérité de notre pays et des français pour les années à venir.
25:16 - Par exemple la réforme de retraite, la majorité de français a été contre,
25:19 il y a eu un 49-3 certes, mais n'a pas été retoqué.
25:21 - Donc comment c'est la question que vous avez posée sur le Conseil constitutionnel ?
25:26 - La démocratie, elle est parlementaire.
25:27 Donc après, si vous voulez arrêter la démocratie parlementaire,
25:29 passer à une démocratie directe, faire miroiter des choses de ce genre,
25:32 le pouvoir aura besoin de son contre-pouvoir.
25:34 Donc on aura besoin d'un garde-fou qui nous permette d'empêcher de faire n'importe quoi.
25:38 - Le principe, le principe.
25:40 - Attendez, parce qu'il y a aussi Régis qu'on n'a pas entendu Jean-Claude depuis un moment.
25:43 Régis, la conclusion de tout ça, et ensuite, votre coup de gueule.
25:47 - Non, alors ce que je voulais dire, c'est faire un peu de provocation sur ce qu'a dit Samuel.
25:53 La France qui a, et je me tourne vers Jean-Claude qui doit bien connaître le problème aussi,
25:57 la France a un système d'immigration unique au monde.
26:01 Pour aller expliquer ça à Abbott, le gouverneur du Texas.
26:04 Mon cher Jean-Claude, en ce moment, il y a, je veux dire, une situation assez impressionnante aux États-Unis
26:11 parce qu'ils ont une politique immigrationniste avec l'ouverture de la frontière du Texas
26:15 qui n'est pas leur poser des problèmes considérables.
26:19 Et certains, je ne suis pas de cela, disent qu'on est au bord de la sécession.
26:24 Donc cette question de l'immigration, elle est mondiale.
26:27 La France essaie de la régler comme elle l'entend.
26:30 Mais je considère qu'à cette occasion, et ça, et comme mon coup de gueule va être populiste aussi,
26:37 puisque si on demande le respect des principes, le respect de la séparation des pouvoirs
26:43 et qu'on s'oppose à la privation de la souveraineté du Parlement,
26:48 tel que ça s'est passé avec le Conseil constitutionnel, on est populiste.
26:53 Alors mon coup de gueule, c'est le suivant.
26:55 Il y a le mouvement des agriculteurs et il y a un leader, je ne sais pas qui c'est,
26:59 qui s'appelle Bail, je crois, et qui est venu dire tranquillement à la télévision,
27:07 "Ben voilà, on m'a proposé un poste", alors on imagine un agent public,
27:14 "m'a proposé un poste si j'arrêtais le mouvement".
27:17 Ah bon ? Eh bien depuis, rien ne bouge, ça s'appelle une tentative de corruption
27:24 devant toutes les chaînes de télévision, toute la France l'a entendu,
27:27 et messieurs les magistrats dorment paisiblement.
27:30 Tout comme ils ont dormi paisiblement après qu'un parlementaire ait raconté,
27:37 pour une histoire d'homonymie, qu'on lui avait proposé toute une série d'avantages politiques
27:43 et pour certains personnels, s'ils votaient bien dans le débat sur la loi immigration,
27:47 un autre a reconnu que c'était ça, et là, nos amis du parquet continuent à dormir paisiblement,
27:53 de la même façon que lorsqu'on a appris qu'un parlementaire qui s'appelle Pellerin
27:58 était consommateur de drogue, héroïne, hachiche, qu'il en avait proposé à son fils de 11 ans,
28:03 non seulement il a été prévenu par la chancellerie, mais le parquet, sans l'entendre,
28:07 a immédiatement classé sans suite.
28:11 Dernier point, dans sa conférence de presse, le président de la République nous a dit
28:16 qu'il fallait faire des opérations coup de poing au point de deal,
28:20 peut-être que ce serait intéressant d'en faire une au Sénat, puisqu'on a un sénateur du Modem
28:25 qui a dit "j'allais pas bien", donc c'est un de mes amis du Sénat qui m'a fourni de l'ectasie,
28:32 je crois que c'était de l'ectasie, ce qui ensuite lui a permis d'essayer de violer une de ses opérations.
28:36 - Mais revenez au fond du sujet, vous voulez quoi ?
28:38 - Mais si, le sujet est celui-là, on parle du gouvernement des juges,
28:42 moi je constate une complaisance vis-à-vis d'une partie du monde politique
28:49 que je trouve scandaleuse.
28:51 - Bah Jérôme Baille il est simple agriculteur de bovins au fin fond du Cominge,
28:57 donc c'est pas un homme politique et il est pas syndiqué, je le précise.
29:01 - Non, non, non, attendez, il dit... - Ça doit être ça le problème.
29:03 - Je parle pas de lui, lui il est la victime d'une tentative de corruption.
29:07 La première chose qu'aurait dû faire le parquet, c'est ouvrir une enquête préliminaire immédiatement
29:11 pour savoir qui lui avait proposé, de la même façon que celui qui dans Canard Enchaîné a expliqué
29:17 qu'on lui avait proposé de changer son vote contre des avantages personnels,
29:23 immédiatement le parquet dit "mais qui a fait ça ?"
29:26 - En même temps vouloir affaiblir un leader d'un mouvement de lutte, c'est vieux comme les combats...
29:32 - Oui, mais c'est une infraction pénale, je suis désolé.
29:35 - Et c'est bien de le rappeler aussi. - Si le code est agréable, c'est variable.
29:38 - Jean-Claude pour terminer, puis on va marquer la pause de la nuit.
29:40 - Je m'arrête là-dessus, mais ce que je constate simplement, et j'entends Régis qui dit finalement
29:45 "ayons recours aux institutions pour que l'état de droit soit remis au centre de notre société"
29:53 je suis d'accord avec vous... - C'est ce qu'il a dit, non ?
29:55 - Non mais attendez, c'est comme ça que je l'interprète, et je dis "oui, l'état de droit ça veut dire quoi ?"
30:02 ça veut dire que la loi doit être respectée, et s'il y a infraction, les institutions, et notamment le parquet
30:09 qui est en charge de poursuite, doit travailler.
30:13 - Oui, sans connaître le fond de l'affaire, je ne connais pas la plupart des personnes dont vous avez parlé,
30:17 ce sénateur, etc. Mais c'est ce que je dis, si nous voulons sauver... La démocratie est le moins mauvais des systèmes.
30:23 Le moins mauvais des systèmes que nous ayons. Et si nous voulons sauver cette démocratie...
30:29 - Régis, terminez Gérégis, parce que sinon on va déborder.
30:34 - Ce que je souligne, moi, ce que je souligne, c'est pas... Je rappelle pas le principe que le parquet aurait dû bouger.
30:42 Je pointe le fait qu'il ne bouge pas. Et c'est ça le problème de la maladie de nos institutions.
30:48 C'est ça que je pointe. Moi, je suis partisan de l'état de droit.
30:52 Mais quand il ne fonctionne pas, je dis qu'il y a un problème.
30:56 - Mais c'est bien ce que je dis ! C'est pas qu'il fonctionne à moitié, je vous ai compris Régis, cher confrère,
31:01 c'est pas qu'il fonctionne à moitié, mais qu'il fonctionne en totalité !
31:05 - Voilà, joute verbale entre confrère avocat Régis, en objet de faire Régis de Castelnau,
31:10 Jean-Claude Brugesour, Samuel Laffont, Hervé Mouton-Fassin, et je vous promets qu'on va parler tout de suite,
31:15 après la pause de 11h30, on va parler des agriculteurs et de cette journée capitale.
31:20 A tout de suite !
31:21 - Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Christine Bouillaud.
31:26 Ça s'est passé sur Sud Radio.
31:28 - Il y a un an, vous aviez diffusé la vidéo de vos voleurs sur les réseaux sociaux.
31:32 Vous avez donné tous vos éléments à la police.
31:35 - J'ai fortement, très fortement participé à la réalisation de l'enquête.
31:39 - Un an plus tard, il continue d'agir.
31:41 - Non. - Il sera...
31:42 - Mais je vous assure, je peux vous le montrer sur mon téléphone.
31:43 - Mais pourquoi n'a-t-il pas été arrêté ?
31:45 - Est-ce que police et justice se parlent ? Je me pose la question.
31:48 - Sud Radio, parlons vrai.
31:50 - Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Christine Bouillaud.
31:56 - Avec Régis de Castelnau, Jean-Claude Brugesour, Hervé Mouton-Fassin, et Samuel Laffont,
32:02 on s'intéresse donc à ce grand oral d'Abdou Gabriel Attal, cet après-midi, à l'Assemblée Nationale.
32:08 C'est son discours de politique générale, qui va donc avoir une couleur plutôt verte.
32:14 Alors verte, pas au sens écologique, mais au sens des prairies.
32:18 - Economique, un bon nom de la résilience.
32:20 - Le bonheur est dans le pré, on va dire, en les choses comme ça.
32:22 Que peut dire le Premier ministre cet après-midi pour éteindre l'incendie profond,
32:28 le désarroi énorme du monde agricole ?
32:32 On le rappelle, Paris, les grands axes à une vingtaine de kilomètres sont bloqués.
32:37 Il y a un convoi qui essaye de remonter pour aller sur un gis.
32:40 Le patron de la FNSA qui parle de "Semaine de tous les dangers".
32:43 Et Gabriel Attal qui a déjà, on va dire, usé quelques cartouches vendredi dernier du côté de la Haute-Garonne.
32:50 Est-ce qu'il lui en reste encore dans le chargeur ? Pardonnez-moi l'expression un peu triviale.
32:55 Mais est-ce que Samuel, il peut désamorcer, comme il a fait par exemple sur la Baïa,
32:59 faire ce discours très clair, très net, qui avait un peu scotché tout le monde, mais qui avait fait mouche ?
33:04 Alors j'aimerais que Gabriel Attal ait des mots très clairs pour les agriculteurs à court terme, mais aussi à long terme.
33:10 Qu'est-ce qu'on veut pour la souveraineté alimentaire de la France ?
33:13 Qu'est-ce qu'on veut au niveau européen ? Ça fera partie aussi de la campagne européenne.
33:16 Pour l'agriculture en Europe, est-ce qu'on est plutôt protégé des produits qui arrivent hors Union européenne en particulier ?
33:23 Mais au-delà de ça, il y a la question des agriculteurs, mais il y a aussi sa politique générale.
33:28 J'aimerais, nettement j'en doute, mais j'aimerais que Gabriel Attal nous dise,
33:33 le gouvernement mise sur le régalien, le gouvernement veut obtenir des résultats pour les Français le plus vite possible.
33:41 Tout ne peut pas se faire en deux jours, mais le plus vite possible.
33:43 On sait qu'il y a les problèmes suivants.
33:45 Il y a le problème de l'insécurité, il faut absolument qu'on règle le problème de l'insécurité,
33:49 et qu'on puisse à nouveau vivre sereinement en France.
33:52 Et on sait que ces problèmes d'insécurité se multiplient avant, et c'est que dans les métropoles,
33:55 ou essentiellement dans les villes moyennes et les petits villages.
33:57 J'aimerais qu'enfin il traite le sujet de l'immigration, même si on a vu le sujet de la loi immigration qui est passé.
34:02 J'aimerais qu'il parle du pouvoir d'achat des Français,
34:04 et qu'il montre aussi qu'il est conscient de ce qui se passe dans de très nombreuses communes en France,
34:08 de très nombreux départements dont on ne parle jamais.
34:10 Moi j'étais récemment dans l'Inde, je suis allé dans la Vienne, près de Poitiers,
34:12 également dans les Ardennes.
34:14 Mais sur l'agriculture ?
34:16 J'en reviens sur l'agriculture, mais je pense qu'il ne parlera pas que de l'agriculture.
34:20 J'aimerais qu'il parle de ce que vivent les Français au quotidien,
34:22 c'est-à-dire la désertification médicale,
34:24 qui fait que de nombreux Français n'arrivent plus à se soigner.
34:27 J'aimerais qu'il parle du logement, de la crise du logement,
34:29 dont on peu parle, alors qu'en fait, l'augmentation du coût du logement pour les Français,
34:34 que ce soit sur l'achat, mais également et surtout sur la location,
34:38 fait que les dépenses contraintes des Français augmentent chaque jour,
34:41 et donc le pouvoir d'achat des Français baisse.
34:43 J'espère que Gabriel Attal aura un discours très clair sur ce sujet,
34:46 sur l'agriculture, et bien je pense qu'il doit prendre des engagements tout de suite.
34:50 Emmanuel Macron, on sait qu'il a aussi pris sa part sur ce sujet,
34:54 enfin, on espère en tout cas, ce qu'il annonce, et qu'il parlera de l'accord avec le Mercosur,
34:58 mais en tout cas, il faut des réponses très claires.
35:00 On sait que les agriculteurs ont un ensemble de problèmes,
35:02 la surtransposition des normes,
35:04 la France qui considère qu'il faut aller encore plus loin que ce que demande l'Europe,
35:09 et qui fait que les agriculteurs français subissent une concurrence
35:14 contre laquelle ils ne peuvent pas lutter finalement,
35:17 une concurrence déloyale, évidemment extra-européenne,
35:20 mais d'une certaine manière aussi intra-européenne,
35:22 puisqu'on va trop loin sur la transposition des normes.
35:24 Il faut une simplification, enfin, les agriculteurs le demandent,
35:27 et après, les produits qui sont interdits en France ne sont pas forcément interdits ailleurs.
35:31 - Bon, il y a effectivement un dossier.
35:34 Régis, depuis votre Provence,
35:37 comment pensez-vous que sur le dossier agricole,
35:39 le Premier ministre peut faire des annonces suffisamment percutantes,
35:43 cet après-midi, pour inciter au calme,
35:48 en tous les cas, au retour dans les fermes ?
35:50 - Il ne peut pas.
35:52 Donc, Samuel a pointé toute une série de questions qui relèvent de...
35:58 - Mais là, par exemple, on parle du Mercosur.
36:00 Apparemment, le Mercosur s'est suspendu.
36:02 On n'en parle pratiquement plus, là.
36:04 - Alors, le problème, c'est que ce sont un peu des pansements sur des jambes de bourras.
36:09 Après, avant qu'ils reprennent, moi, j'entends du Pascal Lamy,
36:12 le socialiste ancien patron de l'OMC,
36:15 me dire "mais si, mais si, ces accords sont merveilleux".
36:19 Il y a ceux avec le Pacifique Sud, la Nouvelle-Zélande,
36:23 il y a plus les normes européennes,
36:25 le principe de concurrence libre et non faussée.
36:28 Moi, il y a quelque chose qui m'a totalement stupéfait,
36:31 c'est de voir ces camions qui rentrent,
36:33 avec des produits qui affichent sur leurs étiquettes
36:37 qu'ils ne sont pas conformes aux normes européennes.
36:40 Donc, il faudrait savoir.
36:42 Non, je pense qu'on est dans un dispositif.
36:45 Alors, une partie, je pense, des agriculteurs,
36:49 parce que ce n'est pas un corps homogène,
36:52 il y a une agriculture intensive, industrielle,
36:57 je pense que, heureusement,
36:59 elle est souvent décriée par les écologistes
37:02 parce qu'il faut bien nourrir les gens.
37:05 Et puis, il y a également toute cette partie des agriculteurs
37:11 qui sont confrontés à des problèmes sociaux.
37:13 Je pense que cette colère est une colère à caractère social.
37:17 Alors après, c'est tout un tas de conséquences
37:19 qui s'agglomèrent et qui font qu'on devient...
37:23 J'ai entendu Wauquiez interviewer un jeune agriculteur
37:28 qui expliquait qu'il avait été poursuivi pour avoir curé un fossé.
37:32 C'est vrai que c'est délirant,
37:34 mais en même temps, c'est global, les suicides.
37:36 Les suicides, c'est du désespoir social qui les conduit.
37:39 Alors, au-delà de ça, ce que va dire tout à l'heure Gabriel Attal,
37:46 moi, je pense que ce n'est pas très intéressant.
37:49 Le gouvernement, il est à l'Élysée.
37:52 Le discours de politique générale,
37:55 c'est la conférence de presse d'Emmanuel Macron
37:57 il y a quelques jours, sinon semaines.
37:59 Et que là, si, la chose nouvelle, c'est sur les agriculteurs.
38:03 Sinon, pour le reste, Emmanuel Macron a bien montré
38:06 que c'était lui le vrai Premier ministre.
38:08 - Ergoun.
38:09 - Ce n'est pas le premier à faire pareil.
38:11 - Non, c'est un discours de politique générale qui est très attendu.
38:15 Tout d'abord, effectivement, à l'actualité des agriculteurs.
38:17 Mais il ne faut pas perdre de vue que le début d'année
38:20 et les objectifs qu'avait fixés le gouvernement
38:22 étaient très ambitieux pour ce début d'année,
38:25 pour le mois de février.
38:27 L'attente des Français, contrairement à ce qu'a dit tout à l'heure par Samuel,
38:32 c'est qu'ils sont en premier lieu dans une attente
38:34 en ce qui concerne leur pouvoir d'achat.
38:36 Et effectivement, il y avait les annonces du ministre de l'Économie.
38:38 - Les agriculteurs sont des Français, ils ont un pouvoir d'achat
38:40 qui est oral et pas crête.
38:42 - Mais c'est un discours qui englobera tous ces domaines-là.
38:47 Il ne faut pas perdre de vue aussi qu'il y a des engagements
38:49 très forts du gouvernement qui ont été faits,
38:51 notamment sur la réduction du déficit.
38:53 On a besoin d'un retour de sérieux budgétaire sur ce sujet-là.
38:56 Il y a aussi une demande d'une attente d'autorité et d'ordre,
38:59 qui est également valable sur la mobilisation des agriculteurs.
39:01 Il y a des réponses qui ont été faites vendredi dernier.
39:03 Il y a d'autres éléments qui ont été exprimés entre-temps,
39:05 notamment le pourcentage de mise en sachaire ou autre,
39:08 par les agriculteurs, qui peuvent être débattus
39:10 et pour lesquels ils ne pourront pas avoir des propositions politiques.
39:12 Pour rappel, en gros, l'Union européenne a donné un objectif
39:15 d'atteindre de 10 % de mise en sachaire des terres.
39:19 Et en France, on les contraint à 4 %.
39:22 Les agriculteurs ont demandé une marge de manœuvre
39:24 dans leur calendrier pour pouvoir atteindre cet objectif-là.
39:26 Ça peut être des sujets de discussion, mais ça ne sera pas
39:28 le cœur et l'essentiel du discours de politique générale
39:30 du gouvernement, qui va faire grimper la table demain.
39:32 Et pour lesquels aussi, les députés, y compris de la majorité présidentielle,
39:35 sont attentifs, parce qu'il y a une tribune et un courrier
39:37 qui ont été faits, de très nombreux députés de la majorité présidentielle,
39:40 qui demandent une opposition à l'accord du Mercosur en l'État.
39:44 Donc, clairement, de le refuser.
39:46 Et donc, c'est un discours qui va être attendu également
39:48 dans ces aspects politiques étrangères.
39:50 - Le Mercosur, j'ai cru lire que, pour l'instant,
39:53 du côté de Bruxelles, on voulait un petit peu calmer les choses.
39:58 Parce que je rappelle que ça manifeste en Belgique,
40:00 ça manifeste encore aujourd'hui aussi du côté de l'Allemagne.
40:03 Enfin, c'est... Jean-Claude, cet exercice un peu obligé,
40:07 dans lequel tout le monde espère des réponses,
40:09 mais finalement, à la fin, tout le monde est un peu déçu.
40:13 - Tout le monde est un peu déçu, forcément,
40:15 parce que la marge de manœuvre, finalement, est faible.
40:19 C'est pas... En attendant, on attend le discours de politique générale
40:24 de Gabriel Attal, mais Gabriel Attal, c'est pas le Messie.
40:27 Il fera pas de miracle, il fera avec ce qu'il a,
40:30 il fera avec ce que son gouvernement, et il n'est pas le seul,
40:34 au commande. Il y a un ministre des Finances qui a déjà dit
40:36 qu'il y a des hausses qui sont annoncées.
40:38 Il y a un certain nombre de décisions qui ont été prises.
40:41 Il y a un contexte qui est ce qu'il est.
40:43 Donc, moi, je n'attends pas de miracle.
40:45 En revanche, ce que je veux, parce que je veux absolument
40:47 répondre à votre question. Vous avez demandé en début
40:50 qu'est-ce qu'il peut annoncer d'autre,
40:53 qu'est-ce qu'il peut, comme ça, régler le sujet.
40:56 Mais là encore, il n'est pas le Messie,
40:58 parce que le sujet est beaucoup plus profond.
41:00 Oui, on a dit, le problème des normes,
41:02 et là où il aurait fallu être plus vigilant,
41:06 c'est lorsque d'un côté, nous avons des normes en France,
41:09 et puis des normes à l'extérieur, qui font que les nôtres
41:13 sont plus contraignantes parfois que celles qui sont à l'extérieur.
41:16 Et on n'arrive pas à dire, ben non, nous, on a un minimum
41:19 et on va pas plus loin. C'est la question des circuits de distribution.
41:23 Parce que, vous savez, quand on vend son lait,
41:27 quelques centimes le litre de lait,
41:29 vous ne vous rendez pas compte de ce qu'il faut travailler
41:31 lorsque vous vendez, alors j'ai plus le chiffre en tête,
41:33 je crois que c'est 45 centimes le litre de lait.
41:35 Qu'est-ce qu'il faut vendre du lait pour pouvoir joindre les deux bouts ?
41:38 Ça, c'est considérable. Et je vais vous dire,
41:40 on parle beaucoup des agriculteurs, j'ai vu beaucoup de gens.
41:42 Et bien, même si je ne suis pas un agriculteur,
41:45 mais j'ai eu l'occasion de vivre en milieu paysan.
41:47 La semaine, quand on est en milieu paysan,
41:50 la journée de travail, elle commence au moment où vous vous réveillez,
41:54 elle se termine le soir. Il n'y a pas de samedi, il n'y a pas de dimanche,
41:57 il n'y a pas d'RTT, il n'y a pas tout cela.
42:00 Et même si vous prenez quelques jours de vacances,
42:03 et qu'il y a un coup de chaud, il y a un coup de froid sur votre exploitation,
42:08 vous revenez d'ardor pour pouvoir vous occuper,
42:11 là, de vos bêtes, là, de votre culture.
42:14 Donc c'est vrai que ce sont aussi des êtres humains.
42:17 Il a été rappelé un certain nombre de questions
42:21 qui prennent notre vie rurale.
42:24 Et puis enfin, il faut aussi rappeler que la société française,
42:27 donc là aussi, c'est pour ça que je vous dis qu'il peut y avoir de solutions miracles.
42:31 On a beaucoup parlé, les mentalités ont changé,
42:34 et je ne dis pas qu'il ne faut pas consommer moins de viande,
42:36 médicalement, il faut consommer moins de viande.
42:38 Mais vous savez, celui qui se dit "je travaille, je produis",
42:41 et malgré tout, même cette société que j'alimente n'est pas contente,
42:45 parce qu'au fond, on me dit que ce que je fais est mauvais.
42:48 Mais oui, là, il faut, pardonnez-moi juste un mot,
42:52 là, je pense qu'il faut, alors même si c'est une formule,
42:55 il faut une vraie transition, je dirais, non pas transition écologique,
43:00 mais transition agricole, pour pouvoir aider nos agriculteurs
43:04 à justement, à la fois s'adapter, il y a tout,
43:10 il y a l'industrie, il y a tout ce qui va autour pour pouvoir les aider,
43:13 parce que c'est insupportable.
43:15 - C'est un discours de politique générale, du coup, là.
43:17 - Oui, il va parler de tout, mais effectivement, on fait un focus particulier
43:19 - Vous nous avez interrogé sur l'agriculture.
43:21 - Sur l'agriculture, parce qu'il y a une vraie tension,
43:23 et on ne sait pas trop comment les choses vont pouvoir évoluer,
43:25 en sachant quand même que le temps joue contre les agriculteurs aussi,
43:28 parce qu'ils ne vont pas pouvoir.
43:30 - Oui, mais parce que votre journée, elle ne s'arrête pas juste à ce soir,
43:32 il ne va pas y avoir de miracle, et c'est ça qui est dramatique.
43:34 - Mais est-ce que ça peut, et ça sera le sujet du prochain quart d'heure,
43:37 parce qu'on va marquer une courte pause,
43:39 est-ce que ça peut être le début aussi d'autres mouvements de contestation ?
43:42 Rappelons que jeudi, il y a aussi une grève importante du monde enseignant,
43:46 on attend des taux de participation assez élevés dans les écoles,
43:50 pour le démarrage de la ministre de l'Éducation nationale.
43:53 On va parler de tout ça, et un auditeur fidèle, et que j'embrasse,
43:56 me donne cette phrase et cette citation d'un certain Henri IV,
44:00 qui disait "Labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France".
44:03 Allez, à tout de suite.
44:05 - Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Christine Bouillaud.
44:15 - En compagnie toujours de Régis De Castelnau, Ergoun Toparslan,
44:18 Samuel Laffont, Jean-Claude Beaujour,
44:20 alors, on en était à se demander sur ce discours de politique générale,
44:24 ce qu'il pouvait dire, et quelle était la forme,
44:28 pour le Premier ministre, prendre certes de la hauteur aussi,
44:32 c'est pour lui certainement quelque chose qu'on va découvrir,
44:36 devant cette assemblée, ce tout jeune Premier ministre,
44:39 le plus jeune que l'on ait connu de la Ve.
44:42 - Mais c'est pas ça qui intéresse les Français,
44:44 c'est pas l'âge du Premier ministre,
44:46 ils ont des préoccupations hautes,
44:48 que le plus jeune, ça n'a pas grand intérêt.
44:52 - Oui, mais l'exercice, on va quand même regarder...
44:54 - Ah oui bien sûr, il faut se réveiller.
44:56 - Non mais, est-ce qu'on regarde le style aussi ?
44:58 On a tous écouté, regardé, ce qu'a pu faire Elisabeth Borne,
45:01 ou d'autres Premiers Ministres...
45:02 - Moi je me souviens de Laurent Fabius, le plus jeune Premier ministre.
45:04 - Laurent Fabius, Michel Rocalle, Manuel Valls, ont fait des grands discours.
45:07 - Ce que je veux dire, et c'est important,
45:09 puisque vous nous disiez qu'il y a un certain nombre de milliers d'auditeurs
45:13 qui nous écoutaient, c'est que ça n'est pas leur préoccupation majeure.
45:16 C'est vrai qu'on va ici ou là commenter le style, la cravate,
45:19 le machin, le verre d'eau qu'on aura bu au hôtel,
45:22 mais ce qui va intéresser nos concitoyens,
45:24 par exemple nos agriculteurs, mais pas seulement,
45:27 ce sont les fins de mois, c'est le désert médical,
45:29 c'est effectivement ce qu'on met dans l'assiette,
45:32 comment on joint les deux bouilles.
45:33 Vous avez des gens qui sont à 5 euros,
45:35 et je ne suis pas en train de faire du misérabilisme,
45:37 mais c'est ça les vrais sujets.
45:38 Quand vous devez bosser et qu'il vous faut absolument une voiture,
45:42 ça s'achète, nous on a peut-être des réactions de citadins en se disant
45:45 "on prend le métro, on prend le bus",
45:46 mais vous comprenez, il y a des gens pour lesquels l'essence à mettre dans la voiture
45:50 parce qu'il y a 50 kilomètres pour pouvoir aller au travail,
45:52 donc oui, c'est ça les vraies préoccupations.
45:55 - Et qu'avez-vous pensé de ce jeu du chat et la souris ce matin
45:58 avec ces CRS qui essayent d'empêcher ces agriculteurs
46:00 de remonter sur l'autoroute A20 pour rejoindre Rungis ?
46:04 - On ne peut pas avoir la demande d'ordre et d'autorité sélective.
46:10 Aujourd'hui, l'expression a été largement autorisée lorsqu'elle était,
46:14 d'ailleurs ça a été le cas pour la très grande majorité des agriculteurs,
46:16 de façon saine et respectueuse, des biens et des représentants de l'État,
46:22 mais dès lors qu'on attaque des préfectures,
46:24 dès lors qu'on veut couper les alimentations et les distributions
46:27 qu'il y a autour de Rungis qui permettent à beaucoup de personnes de vivre,
46:30 il y a une limite.
46:32 Il faut faire respecter l'ordre, également pour ce genre d'expression,
46:35 ils peuvent manifester de plusieurs manières.
46:37 Il y a des revendications, politiquement on essaie d'y répondre,
46:40 mais pour autant il y a une frontière à ne pas franchir,
46:41 c'est respecter les biens et les forces de l'ordre.
46:43 - Régis ?
46:44 - Oui, je voudrais, on n'en parle pas beaucoup,
46:47 mais parce qu'on n'en parle pas beaucoup en France,
46:49 on est très auto-centré, rappelez quand même que ce mouvement des agriculteurs,
46:53 sous des formes différentes, avec des bases différentes,
46:56 c'est l'ensemble de l'Europe qui les connaît,
46:58 il y en a même en Pologne, en Allemagne, en Pays-Bas,
47:02 c'est assez impressionnant ce qui est en train de se produire,
47:06 donc cette concentration tout d'un coup qui émerge.
47:11 Alors est-ce que, parce que sur la question de la tolérance initiale d'Armana,
47:17 alors qu'il y avait quand même déjà pas mal de choses avec des projections de lisiers,
47:22 venir dire "mais non, mais non, ils sont très gentils nos agriculteurs, on ne va pas intervenir",
47:27 on sentait qu'il y avait l'appréhension que ça dégénère, ça c'est clair.
47:30 Et puis il y a aussi le fait que la population française, les études le démontrent,
47:35 attention aux études, mais quand même, c'est un soutien massif, c'est un soutien massif.
47:40 Donc, ordre public, c'est toujours un arbitrage qu'il faut rendre,
47:44 je suis d'accord sur les principes, mais après, est-ce que ça peut dégénérer,
47:49 où est-ce que ça peut aller ? Et je crois qu'il y a une grande, grande incertitude,
47:54 et c'est ce qui se passe sur l'ensemble de l'Europe qui m'y fait penser.
47:58 Il y a déjà d'ailleurs deux décès qui ne sont pas d'une femme et sa fille qui sont décédés,
48:03 ce qui est déjà dramatique. Voilà, on l'oublie.
48:07 Il faut dire dans quelles conditions, ils sont faits rentrer dedans pour une voiture
48:10 qui est occupée par des OQTF, donc des personnes étrangères
48:13 qui n'auraient pas dû être en France malheureusement. Encore deux décès de trop.
48:16 - Des Arméniens, oui. Les deux femmes sont assignées à résidence,
48:20 elles vont être conduites à la frontière, et l'autre est mise en examen et a été écrouée.
48:24 Alors, on parlait de cette façon de gérer le...
48:29 On sent bien aussi que dans le discours, alors on parle de Gérald Darmanin,
48:33 mais aussi du Premier ministre, c'est d'arriver à aller dans le sens des agriculteurs,
48:37 mais ne pas non plus complètement... Et là, on va parler un peu d'écologie.
48:42 On sait par exemple que... Enfin, on sait... Les sondages montrent
48:46 qu'une majorité de Français ne veulent pas de produits pesticides dans leurs assiettes,
48:50 et en même temps, les agriculteurs disent "il y a tellement de produits aujourd'hui
48:56 qui nous sont interdits alors que les autres le sont, comment on fait ?"
48:59 - Oui, après il y a un maillon qui a disparu d'ailleurs depuis quelques jours
49:02 de tout le circuit médiatique, c'est les distributeurs,
49:04 qu'on entendait beaucoup au moment de l'inflation, de la crise post-Covid ou autre.
49:09 Là, ils ont complètement disparu, pour ne pas les citer,
49:12 mais aujourd'hui, il est certain qu'il faut rappeler notre engagement
49:16 pour l'ambition et le défi écologique, qui est supérieur et qui est primordial
49:20 pour notre humanité. Aujourd'hui, on constate qu'il y a beaucoup...
49:23 Le dérèglement climatique impacte également nos agriculteurs.
49:25 Le nombre d'inondations, le nombre d'événements climatiques
49:27 qui leur empêchent de produire, d'ailleurs c'est pour ça qu'on a mis en place
49:30 une assurance pour les événements graves climatiques,
49:34 exclusivement pour les agriculteurs, mais à un moment donné,
49:37 c'est un combat qu'on doit mener tous ensemble.
49:39 Après, il ne faut pas qu'une interdiction ne soit pas synonyme de solution.
49:43 Aujourd'hui, ce qui est exprimé par les agriculteurs, c'est qu'ils disent
49:45 "Ok, on est prêts à s'engager pour ce combat-là".
49:47 D'ailleurs, ils ont été, je pense, assez...
49:49 On ne peut pas leur reprocher grand-chose là-dessus,
49:51 mais il ne faut pas nous étouffer non plus, il faut qu'on puisse gagner de l'argent,
49:54 parce qu'au final, ce sont des entreprises, malgré tout.
49:56 - Dernière chose, petite, parce qu'il nous reste 3 minutes.
49:58 Est-ce que l'Europe a finalement bon dos dans cette crise agricole française ?
50:01 - C'est un sujet fondamental.
50:04 En quelques minutes, il y a des décisions qui sont prises au niveau français,
50:08 qui sont de mauvaises décisions.
50:10 Le fait de faire la transposition des normes,
50:13 le fait d'être spécialiste de la multiplication des normes,
50:16 c'est aussi quelque chose de très français.
50:18 Il a été dit que le sujet des agriculteurs, la mobilisation des agriculteurs,
50:21 ne se limite pas à la France, mais il y a une partie toujours française.
50:24 Il faut toujours se dire qu'il y a une partie qui est due à l'Union Européenne,
50:28 à la Commission Européenne, mais une partie qui est due aussi au niveau français.
50:31 Ensuite, il est vrai qu'on a l'impression,
50:34 et on n'est pas le seul peuple d'Europe, vu ce qui est en train de se passer,
50:37 dans les élections, pardon, ce qui est montré dans les sondages,
50:41 ce qui s'est passé dans les élections récentes dans les différents pays,
50:44 on n'est pas les seuls à se rendre compte que, malheureusement,
50:46 ça rejoint mon coup de gueule de tout à l'heure,
50:48 on a notre souveraineté populaire qui est retirée petit à petit,
50:51 et on a un système technocratique qui est mis en place.
50:53 Donc, il y a des décisions à prendre au niveau national,
50:56 pour l'insécurité tout à l'heure, je parlais de l'immigration,
50:58 on peut agir au niveau national.
50:59 Il y a aussi des décisions à prendre au niveau européen,
51:01 c'est pourquoi les élections européennes vont être très importantes.
51:03 J'espère qu'on aura un maximum de mobilisation des Français
51:06 pour faire entendre leur voix, en sachant qu'ils peuvent s'exprimer
51:08 aussi librement qu'ils veulent, puisqu'à un seul tour,
51:10 ils vont voter pour aller ce qu'ils veulent pousser.
51:12 - Jean-Claude, l'Europe a bon dos.
51:14 Régis aussi, je vous poserai la question.
51:16 On en a parlé avec vous en disant que c'était effectivement
51:18 un mouvement qui était parti aussi de nos voisins européens.
51:20 Donc, on voit qu'elle cristallise quand même beaucoup de tensions.
51:24 Comment on en sort ?
51:26 - Oui, moi je pense que c'est vrai que l'Europe,
51:29 qui est parfois trop attachée à des textes, des normes, etc.,
51:34 devrait se souvenir que l'Europe, c'est aussi l'Europe des peuples
51:39 et que l'idée, c'est de faire en sorte que le projet qu'il y a,
51:43 un meilleur ou un autre projet européen,
51:46 en fait, c'est le vrai sujet de l'Europe,
51:48 c'est que l'Europe ne soit pas qu'une administration
51:51 où en tout état de cause, ne soit pas conçue ou vue
51:54 qu'une administration avec des règles.
51:56 Parce qu'en fait, oui, vous avez, et vous avez besoin,
51:59 d'élaborer des règles lorsque vous faites quelque chose ensemble.
52:02 Mais peut-être est-ce qu'il faut plus que nous parlions,
52:05 et c'est le moment, on l'a vu avec la guerre en Ukraine,
52:07 du projet européen. Qu'est-ce qu'on veut faire ensemble ?
52:10 Où est-ce que nous allons ?
52:12 Parce que moi, je ne crois pas qu'isolé, on n'ira pas très loin.
52:16 Parce qu'il ne faut pas oublier qu'aujourd'hui,
52:18 là où quand nous étions au lycée, on nous disait
52:20 "la Chine avec un milliard, c'est dramatique parce que ce sont des pauvres",
52:23 aujourd'hui c'est un vrai pouvoir.
52:26 Le Brésil, l'Inde, etc.
52:28 Nous, qu'est-ce que nous serions ?
52:30 Je rappelle, on parlait d'innovation technologique tout à l'heure,
52:32 l'Inde produit à elle seule, elle fabrique à elle seule,
52:34 c'est dire ça d'être humain, mais c'est 100 000 ingénieurs par an.
52:38 Donc si vous voulez, nous dans cette compétition-là,
52:41 nous serions trois fois rien.
52:43 On voit bien que sur certains projets d'innovation,
52:45 il faut que nous soyons plus nombreux.
52:46 Donc, en revanche, ce qu'il faut, c'est que nous parlions plus.
52:49 C'est peut-être le moment des occasions où il faut s'attacher
52:52 et réfléchir aux projets européens.
52:54 Est-ce qu'on veut être ensemble, et comment on le fait ?
52:56 Sur quelques grands axes, et remettre l'être humain au centre de la réflexion.
53:01 C'est faire Europe ensemble, on dit faire citoyen, mais c'est faire Europe ensemble.
53:06 - Bon, Régis, je suis désolée, le chrono tourne.
53:08 - Oui, non mais c'est pas grave.
53:09 - Jean-Claude vous a mangé la pendule.
53:11 Mais il faudrait juste qu'on termine tous les quatre quand même
53:13 par une information importante qui concerne Sud Radio,
53:16 c'est qu'on salue aujourd'hui, et pour la première journée,
53:18 nos auditeurs de la région de Lyon et de Lyon à Tramuros.
53:21 Puisqu'on a un nouvel émetteur là-bas.
53:23 On les salue, et ils sont les bienvenus, et effectivement ça s'agrandit,
53:27 les fréquences de Sud Radio en devient de plus en plus gros.
53:32 - Bonne nouvelle ! - Oui, c'est une très bonne nouvelle.
53:34 - On ne parlera pas de foot alors. - On vous salue les Lyonnais.
53:35 Allez, dans un instant, merci à tous les quatre pour ce débat aujourd'hui.
53:38 On va écouter tout à l'heure Gabriel Attas, son discours de politique générale.
53:42 On y reviendra demain, et dans un instant, après l'info,
53:45 c'est l'ami André Bercoff. A tout de suite.
53:48 Patrimoine historique, gastronomie renommée, quartiers animés,
53:51 festivités culturelles, bouchons lyonnais, sport et créativité.
53:54 Depuis le sommet de Fourvière, Sud Radio rayonne désormais à Lyon et le Grand Lyon sur 105.8.
53:59 Connectez-vous aussi avec l'appli Sud Radio, et parlons vrai.

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