• il y a 10 mois
Mettez vous d'accord avec Georges Kuzmanovic, président de République Souveraine, Michel Taube, fondateur du site d'information Opinion Internationale,
fondateur « d 'Ensemble contre la peine de mort », Alex Darmon, journaliste politique, chaine Youtube Les Indécis, auteur du documentaire "Le ministre qui ne devait pas l'être », Benjamin Cauchy, chef d’entreprise

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2024-01-29##

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News
Transcription
00:00 [Musique]
00:02 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Christine Bouillaud.
00:06 Et on est ensemble jusqu'à midi par l'ombre et sur Sud Radio également,
00:10 vous régissez sur nos réseaux sociaux au 0826 300 300.
00:14 On va revenir évidemment aujourd'hui sur cette colère des agriculteurs
00:19 qui sont donc en route pour faire le siège de Paris,
00:22 en tous les cas de l'approche banlieue parisienne,
00:25 puisque pour l'instant on va voir, ils sont, on va dire, cantonnés,
00:30 arrestés à une vingtaine de kilomètres de la Grande Couronne parisienne,
00:32 mais est-ce que c'est véritablement la semaine de tous les dangers ?
00:35 Comment éteindre cette colère et cette fronte du monde agricole ?
00:39 On attend Gabriel Attal aussi, son discours de politique générale,
00:42 on va le voir ensemble avec nos quatre débatteurs que je présente et je salue.
00:46 Georges Kuzmanovitch, bonjour Georges.
00:48 - Bonjour.
00:48 - Président de République souveraine, Michel Do, bonjour Michel.
00:52 - Bonjour.
00:53 - Fondateur d'Ici d'Information Opinion Internationale
00:56 et fondateur d'Ensemble contre la peine de mort,
00:58 on est également avec Benjamin Cochy, bonjour Benjamin.
01:02 - Bonjour, bonjour à tous depuis l'Occitanie, un grand bonjour ensoleillé.
01:06 - Ah ben très bien, chef d'entreprise Benjamin,
01:09 et bonjour à l'Occitanie et puis Alex Darmon également.
01:11 - Bonjour.
01:12 - Bonjour Alex, journaliste politique de la chaîne YouTube,
01:14 les Indécis auteurs de ce documentaire.
01:16 Je le rappelle et je le redis, formidable ministre qui ne veut pas l'être,
01:20 ce que j'ai vu, c'est en replay sur la plateforme de France Télévisions,
01:24 ça concerne effectivement Eric Dupont-Morettier, son parcours avec son arrivée à la place Beauvau,
01:29 c'est très instructif sur les coulisses de la politique.
01:32 Alors on va dans un instant avec vous tous parler évidemment de ce dossier agricole,
01:37 qu'est-ce qu'il peut faire, il y a eu des annonces vendredi de la part du Premier ministre
01:40 mais l'incendie n'est absolument pas éteint,
01:42 qu'est-ce qu'il faut faire de plus, quelles sont les marges de manœuvre,
01:45 on va y revenir avec vous quatre dans un instant.
01:49 On va parler d'abord de vos coups de cœur et de vos coups de gueule.
01:52 Michel, ça s'est passé au musée du Louvre, cette image assez sidérante.
01:58 Deux militantes de riposte alimentaire qui ont saccagé,
02:06 en tout cas tenté, enfin qui s'en sont pris en fait à la joconde,
02:10 en la peignant, mais je pense que le terme n'est pas bon,
02:14 d'une soupe de légumes si je ne me trompe pas.
02:18 Et en fait, si vous voulez, c'est évidemment scandaleux,
02:22 évidemment ce sont des personnes qui n'ont pas le sens, à mon avis, de l'art,
02:27 en monnaie ça doit être l'une de leurs dernières préoccupations.
02:32 La joconde, évidemment c'était un monument,
02:34 c'est très mauvais pour l'image de la France,
02:36 parce qu'évidemment la joconde est une star,
02:39 et je pense que ces images ont largement dépassé nos frontières.
02:43 Mais moi ce qui m'étonne, c'est que la ministre de l'agriculture, Rachida Dati,
02:48 a condamné évidemment le fait de s'attaquer à une telle oeuvre d'art,
02:52 mais moi j'attends toujours, peut-être que je me suis trompé en vérifiant,
02:57 mais les réactions de Marc Fesneau, ministre de l'agriculture, du Premier ministre,
03:02 pourquoi je dis cela ? Parce qu'en fait c'est riposte alimentaire.
03:05 Ce sont en fait des militants qui attaquent, en fait à travers ce qu'ils ont fait,
03:10 la paysannerie française, les paysans français.
03:13 En fait ce sont des militants d'une agriculture complètement décroissante,
03:19 hors du temps, hors du monde, hors des réalités,
03:22 c'est cela le message qu'ils ont voulu faire passer.
03:24 Donc en fait, si vous voulez, c'est un événement dans la crise agricole que nous vivons aujourd'hui.
03:29 Et je pense qu'effectivement il aurait fallu une condamnation très très forte,
03:33 parce qu'encore une fois...
03:34 - Est-ce que ce n'est pas une réponse à ce qu'avait dit vendredi,
03:37 quand il était en déplacement à Haute-Garonne, Gabriel Attal,
03:40 qui effectivement appuyait là sur ce sujet des normes environnementales,
03:45 ou des actions des organisations environnementalistes ?
03:49 Est-ce que ce n'est pas ce que tu l'as pas déjà dit finalement ?
03:52 - Oui, mais je pense qu'il aurait fallu surtout réagir au moment de l'événement,
03:55 qui encore une fois n'est pas mineur,
03:57 parce qu'encore une fois s'attaquer à la joconde,
03:59 en termes d'impact médiatique, c'est considérable,
04:02 et bien au-delà de nos frontières.
04:04 Je pense que cette image a eu plus d'impact au niveau international
04:08 que Marine Le Pen sur un tracteur hier, où là il y avait un enjeu...
04:12 - Ah ça c'est sûr, la joconde a plus d'impact.
04:13 - Voilà, donc si vous voulez, en fait c'est du pur greenbashing,
04:16 c'est une attaque en règle contre l'agriculture moderne
04:20 à laquelle nous sommes attachés,
04:22 qui doit certes respecter l'environnement,
04:24 faire des efforts de transition évidemment,
04:26 mais c'est encore une fois, c'est un acte militant contre nos agriculteurs,
04:30 il ne faut pas se tromper.
04:32 - Qui rejoint Michel sur l'acte militant contre les agriculteurs ?
04:36 - C'est un acte militant contre tout en fait.
04:39 Vraiment, on parle de riposte alimentaire,
04:43 effectivement on parle de souveraineté alimentaire tous les jours dans notre pays,
04:47 or on l'a perdu cette souveraineté alimentaire.
04:49 - Mais on ne l'a pas perdue hier, pardonnez-moi.
04:51 - Non mais pas hier, justement hier,
04:53 elles font un acte en disant qu'il faut récupérer une souveraineté alimentaire,
04:56 enfin c'est contre-productif, et c'est contre tout ce qu'elles défendent.
04:59 Au-delà de ça, moi ce qui m'intéresse aussi beaucoup,
05:02 dans ce qui s'est passé hier,
05:04 je suis désolé, c'est la petite musique qu'on a entendu sur le fait que l'AFP était au courant,
05:08 et qu'ils ont envoyé quand même un journaliste pour filmer cet événement,
05:12 et qu'ils étaient au courant avant même que cet événement se déroule.
05:16 Il y a quand même un problème, un mélange des genres complet
05:18 qui est en train de se passer dans notre pays là,
05:20 c'est monté ce matin, et vous pourrez vérifier,
05:23 l'AFP a été informée que ces deux militantes allaient
05:27 faire une amicuté de la soupe,
05:29 il aurait été difficile pour l'AFP de...
05:32 - Pardonnez-moi, mais Alex... - C'est quand même ennuyeux, c'est la joconde.
05:35 C'est le Louvre, c'est la joconde, on arrive à rentrer avec de la soupe dans le musée du Louvre,
05:39 tout ça pose quand même des vraies questions.
05:41 - Moi c'est plus la soupe dans le musée du Louvre.
05:43 De prévenir la presse qu'on va faire une action,
05:46 on le sait tous, en étant journaliste, qu'on reçoit des infos en avant
05:49 pour nous dire "venez là, il va se passer quelque chose",
05:52 c'est assez commun, je... - La FP?
05:54 - Ben l'AFP, il y a d'autres médias... - Là où Alex a raison,
05:58 c'est qu'en fait, les journalistes ont été informés
06:01 qu'une action illégale allait être commise.
06:03 Parce qu'en fait, prévenir les journalistes à l'avance pour avoir une exclue,
06:06 avoir un maximum, c'est banal, moi je l'ai fait en tant que fondateur
06:09 de l'ensemble de la peine de mort, en 2004,
06:12 lorsque Georges Bush est arrivé à Paris, on a prévenu l'AFP
06:15 qu'on allait suspendre 179 mannequins de condamnés à mort
06:19 au-dessus du pont qui est en face de la maison de la radio,
06:22 et donc de l'ancien siège de Sud Radio,
06:25 pour dénoncer les exécutions par Georges Bush
06:28 lorsqu'il était gouverneur du Texas. Mais ça, c'était pas illégal de le faire.
06:31 Là, effectivement, l'AFP a été quelque part complice,
06:35 en tout cas d'information, de ce qu'il allait être commis.
06:38 - Ils savaient vraiment qu'il allait y avoir quelque chose d'acté ?
06:41 - Ça je sais pas. - Attention à ce qu'on dit, hein.
06:43 Ils ont peut-être été informés qu'on allait avoir une action
06:46 à l'intérieur du Louvre, mais sans savoir qu'ils allaient balancer de la peinture
06:49 sur la vitre qui protège la Joconde.
06:52 Georges ?
06:53 - C'est du militantisme crétin contre l'intelligence.
06:56 D'ailleurs, c'est amusant, ils choisissent toujours
06:59 des beaux musées et des belles oeuvres comme la Joconde,
07:02 et ils vont pas dans les musées d'art moderne de leurs copains,
07:05 parce que c'est des petits bobos.
07:07 C'est des bourgeois qui crament bien plus de CO2 dans leur existence
07:10 dans une année de vie que le moindre agriculteur,
07:13 avec son tracteur au diesel, et de très très loin.
07:16 Mais ils vont pas dans les trucs d'art moderne,
07:19 parce qu'on saurait pas déterminer après si c'est l'oeuvre initiale ou pas,
07:22 recouverte de soupe.
07:24 C'est donc... c'est pathétique,
07:27 et ça nuit à certaines bonnes idées,
07:30 parce qu'ils se revendiquent, si j'ai bien compris ces deux jeunes,
07:33 ils se revendiquent de l'assurance...
07:36 de la sécurité sociale alimentaire,
07:42 qui pourrait être un système qui est corrélé
07:45 à la production locale par nos agriculteurs,
07:48 qui assure un revenu aux agriculteurs tout en apportant
07:51 une alimentation saine aux concitoyens,
07:54 ce qui n'est pas une idée du tout absurde qu'il faudrait renvisager,
07:57 mais comme tous ces abrutis, ça salisse des bonnes idées
08:00 en ne comprenant rien à comment ça fonctionne,
08:03 et en faisant un happening pour se faire plaisir.
08:06 Et puis je suis convaincu qu'ils ont la famille derrière
08:09 pour les protéger et leur éviter des suites juridiques.
08:12 Je ne sais plus...
08:15 On verra, on vérifiera.
08:18 On vient à chaque fois comme ça, donc on peut vérifier.
08:21 Il y a un film récemment qui est sorti sur...
08:24 Je serais plutôt rapide sur cet événement,
08:27 c'est un événement de communication Instagramable,
08:30 qui pour moi tombe vraiment à côté encore plus que d'habitude,
08:33 pour la simple et bonne raison,
08:36 c'est que les Français sont alimentés depuis plusieurs jours
08:39 par la réalité de ce que vivent le monde des exploitants agricoles,
08:42 et donc finalement, au-delà du caractère crétin
08:45 qu'a soulevé Giorgia à l'instant de cette opération,
08:48 ça tombe complètement à l'eau,
08:51 parce que là on est en train de parler de la vraie vie,
08:54 de la dureté de ceux qui produisent vraiment,
08:57 et donc ce côté déconnecté de ces opérateurs de peinture alimentaire,
09:00 ça tombe complètement à côté.
09:03 J'ai l'impression que vous êtes en train de dire
09:06 que la peinture alimentaire tombe complètement à côté.
09:09 Pour moi c'est un bon événement,
09:12 malheureusement c'est bien des critiques préhétères.
09:15 Après quand on dit que si je puis permettre un truc,
09:18 oui effectivement les journalistes sont souvent informés
09:21 de trucs même illégaux, soyons bien clairs.
09:24 Si vous voulez regarder comment ça s'est passé à Carbone,
09:27 en Occitanie sur la 64...
09:30 - Et même avec les gilets jaunes, Benjamin, rappelez-vous !
09:33 - Je regarde ça avec un regard assez empirique,
09:36 si vous voulez, et non pas théorique,
09:39 sur la manipulation de la presse,
09:42 l'identification, la personnification du leader dans des mouvements d'opinion,
09:45 pour les faire exposer comme des baudruches pour diviser le mouvement,
09:48 je connais le truc par cœur.
09:51 Les journalistes ont toujours été de mèche avec des blocages illégaux,
09:54 c'est une évidence.
09:57 - J'aime pas le mot mèche, j'aime juste informer,
10:00 ils vont faire leur boulot et...
10:03 - Je préfère.
10:06 - Le fait qu'on préhienne des journalistes pour qu'ils viennent relayer l'information,
10:09 j'ai aucun problème, par contre qu'on préhienne l'agence France Presse,
10:12 oui ça me pose un petit problème, que ce soit l'agence France Presse
10:15 qui aille faire ses images et qu'ils soient au courant, voilà c'est tout.
10:18 - Il suffisait qu'un téléphone portable s'est balancé sur les réseaux sociaux
10:21 et ça fait un instant à même.
10:24 - Je pense que ça avait une vocation mondiale aussi,
10:27 la communication de ces groupes-là, c'est une stratégie mondiale.
10:30 - En tous les cas c'était surtout une attaque contre les paysans
10:33 et une certaine idée de l'agriculture moderne.
10:36 - Ce que je vous propose, parce qu'il reste à peine une cinquantaine de secondes
10:39 avant de continuer à faire les tours de table des coups de gueule et des coups de cœur de l'actualité,
10:42 on va s'arrêter, on va faire l'info,
10:45 on va faire également les courses dans un instant
10:48 et puis on se retrouve tous les quatre
10:51 pour continuer de débattre des sujets d'actualité aujourd'hui,
10:54 le lundi 29 janvier, c'est ça ?
10:57 - C'est ça. - C'est passé tellement vite ce mois de janvier,
11:00 à tout de suite.
11:03 - SUD RADIO - Parlons vrai.
11:06 - Bonjour ma chère Christine, bonjour à tous.
11:09 L'hippodrome de la Côte d'Azur qui nous accueille pour une très belle réunion
11:12 avec notamment le prix du Longue Doc dans la deuxième course de la Réunion 1,
11:15 2150 mètres sur la piste en gazon avec 16 concurrents.
11:18 Voici mes préférés, le 2 Allemands au ras
11:21 14 Morphée 1, 6 New Roller,
11:24 16 Isla del Sol, 4 Magellan,
11:27 5 Beautiful Memory, 7 Gauguen Space
11:30 et 8 Dianestar 2, 14,
11:33 6, 16, 4, 5, 7 et 8
11:36 pour la sélection du jour à Bordeaux-le-Bousca
11:39 en Réunion 3 course 4, le 5 Jakarta de Chenu.
11:42 - Merci mon cher Jean-Paul et cette sélection. Les résultats également,
11:45 c'est à retrouver sur sudradio.fr.
11:48 - Sud Radio,
11:51 le 10h midi, mettez-vous d'accord, Christine Bouillaud.
11:54 - En compagnie de Georges Kuzmanowitsch, Michel Thau,
11:57 Benjamin Cochy, Alex Darmon. Il y a un instant,
12:00 on parlait du résultat du rugby. Je voudrais quand même signaler
12:03 cette médaille d'or des Français, l'Euro de Handball hier soir.
12:06 Je ne m'en lasse pas. Et si vous êtes fan
12:09 de l'équipe de France de Handball, sachez qu'ils arrivent
12:12 et qu'ils rentrent d'Allemagne en train, en Eurostar
12:15 et ils arrivent à 12h21, tout à l'heure, une gare du Nord
12:18 à Paris. Donc pour les fans, c'est le moment d'aller faire signer, autographe
12:21 et faire des selfies. - Fantastique ! - Vive la France et vive l'Ande !
12:24 - Vive la France et vive l'Ande ! - Mais oui ! - Avec ces histoires
12:27 à l'intérieur de cette équipe, on en parlait, le Wim Brandy, une histoire
12:30 incroyable, qui met un but incroyable dans l'histoire.
12:33 - Qui va rester dans l'histoire. - Ah bah oui, parce que le but est vraiment
12:36 fantastique. - Pour connaître un peu ce sport, ils ne devaient
12:39 jamais le mettre. - Comment ça un peu ? Christine, moi je suis
12:42 comme les auditeurs de Sud Radio, je ne savais pas que vous étiez une ancienne
12:45 internationale de Handball. - Absolument, j'ai joué avec la maman des Wim Brandy.
12:48 - C'est un honneur d'être à votre table. - C'est un très beau résultat
12:51 et surtout c'est de très bon augure avant les JO, puisque
12:54 les équipes de France, fille et garçon, sont à la fois tenantes
12:57 du titre olympique et elles arrivent aussi, et à la fois championnes du monde
13:00 et champions d'Europe, donc c'est quand même assez, je pense
13:03 unique dans les annales du sport français. Ceci étant
13:06 refermé, on va continuer avec votre coup de cœur
13:09 Alex, c'est un coup de gueule
13:12 ou une polémique ? - Oui, c'est un coup de gueule auprès de
13:15 l'UNRRA, je ne sais pas si vous savez ce que c'est l'UNRRA. L'UNRRA c'est l'office
13:18 de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés
13:21 palestiniens, aux branches orient, qui est au cœur
13:24 d'un scandale depuis ce week-end, puisque plusieurs
13:27 de ses employés sont accusés d'avoir participé au pogrom
13:30 je vais utiliser le mot de pogrom, parce que c'est un pogrom, ce sont des pogroms
13:33 qui se sont déroulés le 7 octobre dernier, et ils ont été donc
13:36 ces 10 à 12 employés accusés de participer au pogrom du 7
13:39 octobre dernier en Israël, et donc
13:42 depuis hier, on n'apprend que plusieurs pays, les Etats-Unis, le Canada
13:45 l'Australie, mais aussi l'Italie, le Royaume-Uni, et depuis
13:48 quelques heures, la France, ont suspendu leur
13:51 financement auprès de cette organisation. C'est terrible
13:54 parce que c'est une organisation
13:57 onusienne, qui vient en aide aux 2 millions de réfugiés palestiniens
14:00 qui en ont besoin, et qui donc maintenant
14:03 vont se retrouver sans financement. Il faut savoir quand même que la France
14:06 a financé l'UNRWA à hauteur de 60 millions d'euros
14:09 en 2023. C'est considérable. Et on apprend
14:12 aujourd'hui qu'une partie de cet argent aurait servi
14:15 à préparer le 7 octobre, et aussi
14:18 dans cette guerre qui se déroule actuellement entre Israël
14:21 et les Palestiniens, à
14:24 stocker des armes, à cacher dans les écoles, dans les
14:27 associations, dans les hôpitaux, comme le disent les Israéliens depuis
14:30 plusieurs mois, des armes et des terroristes
14:33 du Hamas. Alors il y a plein d'histoires qu'on apprend au fil de l'eau.
14:36 Le New York Times nous apprend qu'un de ses employés
14:39 depuis quelques jours traqués
14:42 aurait kidnappé des otages
14:45 israéliens. C'est quand même incroyable.
14:48 Il faut qu'on se rende compte, pour une association onusienne
14:51 et dans le même temps, le président de l'ONU... - Ils font les contrôles en fait.
14:54 - Oui, ils fuient les contrôles. Mais dans le même temps, le président de l'ONU
14:57 Antonio Guterres, qui dit que c'est terrible, mais qu'il ne faut pas suspendre
15:00 les financements. Il y a quand même quelque chose
15:03 qui est fou, qu'on n'arrive pas à déceler. Et aujourd'hui, comment
15:06 vous voulez que l'ONU ait une crédibilité viable auprès
15:09 des Israéliens quand ils apprennent ça ? Donc là, on est face
15:12 à un mur, et je ne sais pas comment
15:15 d'ailleurs on va pouvoir... Parce que le président de l'ONU a raison d'un autre côté.
15:18 Il dit qu'il faut quand même continuer à apporter ces financements pour pouvoir
15:21 venir en aide aux Palestiniens, mais les Israéliens s'y opposent.
15:24 Et de toute façon, aujourd'hui, je l'ai dit, les Français, les Américains,
15:27 les Australiens, les Canadiens, suspendent leurs financements. On est face
15:30 à une impasse, mais ce qui est terrible, c'est qu'aujourd'hui et demain,
15:33 l'ONU est en train de perdre sa crédibilité auprès des Israéliens, des Américains
15:36 et des autres puissances qui soutiennent l'État d'Israël.
15:39 - Qui veut rajouter quelque chose sur cette situation, Georges ?
15:42 - Moi, je suis toujours méfiant.
15:45 - Vous pouvez. - Parce que je connais très très bien
15:48 les questions internationales, et dans les conflits,
15:51 on a toujours des histoires de ce genre, horribles.
15:54 Si c'est avéré, après enquête, c'est totalement inadmissible.
15:58 Le massacre du 7 octobre, qui était un peu gromme,
16:02 maintenant, on a toujours des histoires qui aggravent le sujet.
16:09 On en a eu dans tous les conflits, et qui, des mois, des années après,
16:14 sont débunkées comme étant un moment de propagande nécessaire.
16:17 Donc il faut juste vérifier à chaque fois.
16:20 - En fait, ça arrive toujours à point nommé,
16:23 donc c'est assez à vérifier, et si c'est vérifié,
16:27 ça doit être sanctionné. - C'est une manière ou d'une autre.
16:30 - Simplement, j'ajoute juste que ça a été prouvé,
16:33 le New York Times a sorti des enregistrements,
16:36 a documenté... - Même la direction de l'agence
16:40 a quasiment reconnu qu'il y avait eu des...
16:43 - Alors, c'est suspendant. - Donc, à mon avis, Georges,
16:46 je ne comprends pas trop votre mission. - C'est un point général.
16:49 - Il y a des faits. - On a des livres entiers écrits
16:54 sur les couveuses en Irak, les massacres au Kosovo,
16:57 les trucs... À chaque fois, il était vérifié que c'était...
17:00 Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de problèmes,
17:02 qu'il n'y a pas d'invasion du Kuwait par l'Irak, par exemple,
17:04 ou qu'il n'y avait pas de problèmes au Kosovo.
17:06 Ça veut dire qu'il y avait une exagération utile médiatiquement.
17:09 - Mais bon, c'est juste à vérifier. - Michel, dernière chose,
17:12 et puis après, on continue. - Très très vite.
17:15 En fait, cette affaire est très intéressante sur une chose.
17:18 C'est que le Hamas verrouille tout ce qui se passe à Gaza.
17:25 Donc, toute aide qui est apportée à la population palestinienne,
17:30 qui est littéralement prise en otage par le Hamas,
17:33 est impossible. C'est-à-dire que le problème, il est là.
17:37 C'est un des drames principaux de la situation.
17:41 C'est-à-dire que toute l'aide humanitaire...
17:43 Ils ont ça lorsque je vois la France engager dans une aide humanitaire à Gaza.
17:46 Je le comprends d'un point de vue humanitaire,
17:48 mais en même temps, ça m'énerve considérablement.
17:51 Parce que tout argent qui est mis sur la bande de Gaza
17:54 est forcément passé par le Hamas, qui tient tout.
17:57 Donc, cette agence onusienne n'a malheureusement pas le monopole
18:00 de cette forme de complicité avec le Hamas,
18:03 parce que véritablement, tout passe par le Hamas.
18:06 Donc, il faut savoir ce qu'on veut.
18:07 On veut faire la guerre contre le Hamas ?
18:09 On veut en finir avec le Hamas ?
18:10 On veut libérer les Palestiniens de l'emprise du Hamas ?
18:13 Oui ou non.
18:14 Et dans ce cas-là, ça va bien au-delà de suspendre
18:17 les financements à la population palestinienne,
18:20 tant que le Hamas a le monopole sur ce territoire.
18:24 - J'ai juste une remarque. - Rapidement.
18:26 Oui, rapidement. J'ai fait beaucoup du matière dans ma jeunesse,
18:28 en particulier en Rwanda et en RDC.
18:31 C'est un fait.
18:32 Quand vous êtes humanitaire, vous emmenez de la nourriture
18:34 et du matériel que vous savez qui va être pillé,
18:37 parce que vous êtes dans des zones tenues par des chefs de guerre,
18:39 le Hamas ou que sais-je, qui eux-mêmes tiennent le coup,
18:42 souvent grâce à l'aide humanitaire occidentale,
18:45 parce qu'ils n'ont pas de chaîne logistique.
18:47 Mais ça, c'est une remise en cause générale.
18:49 Il faut repenser ce système humanitaire occidental
18:53 qui se donne bon ton, et puis ne pas oublier
18:55 que le Hamas aussi a été soutenu un peu légèrement
18:58 par certains, y compris par le Premier ministre israélien,
19:01 par le Mossad, par les États-Unis,
19:03 parce que ça affaiblissait l'OLP.
19:05 OLP dont les militants étaient massacrés par le Hamas.
19:07 Donc évidemment, on est dans un, désolé du terme,
19:10 une catastrophe et un merdier complet là-bas,
19:13 mais il y a beaucoup de responsabilités,
19:15 et on sait très bien, depuis des années,
19:17 c'est pas juste une surprise aujourd'hui,
19:19 l'aide apportée à Gaza finit partiellement au Hamas.
19:23 - Alors on continue des coups de cœur et des coups de gueule.
19:25 Georges, vous avez la parole. Vous voulez parler de l'hôpital.
19:27 - Oui, je veux reparler de l'hôpital.
19:29 Il faut en parler tout le temps. Bon, c'est avant-hier.
19:31 On a un jeune, Lucas, 25 ans, qui est mort d'agonie,
19:35 horrible, de septicémie à l'hôpital de hier, dans le Var.
19:39 Dernier message qu'il a écrit à sa mère,
19:41 "Horrible, maman, c'est horrible."
19:43 Et le journal Le Parisien, vos collègues,
19:47 font un formidable travail de recensement de toutes ces histoires.
19:50 - Qui se répètent. - Qui se répètent.
19:52 L'une des plus sordides, c'est en mai 2023,
19:55 c'est la petite Lou, 11 ans, morte d'une gangrène,
19:57 à l'hôpital Necker, à Paris.
19:59 On n'est pas à Beyrouth, on n'est pas à Gaza.
20:01 C'est le syndicat Sud qui dit que 150, urgence,
20:06 150 morts par mois sont évitables.
20:10 Là, ça commence à chiffrer dangereusement.
20:13 Et on a des médecins qui ont fait grève,
20:16 vous vous souvenez, un an avant le Covid.
20:18 Puis il y a eu le Covid, et puis ils ont menacé de démissionner,
20:20 et puis ils ont menacé de ne pas envoyer les fiches à l'assurance maladie.
20:24 Et puis rien. Et ça ne change pas.
20:27 - Il faut bloquer Paris. - C'est voulu.
20:29 Non, mais le problème, c'est qu'au bout d'un moment,
20:30 au bout de tant d'années, c'est que c'est voulu.
20:33 - Et puis qu'est-ce qu'on apprend ? - Quand vous dites voulu, c'est que...
20:36 - Par le gouvernement et par ceux qui étaient là un peu plus tard. - Qu'il y ait des morts ?
20:38 Non, que l'hôpital soit privatisé.
20:40 Que l'hôpital public soit affaibli.
20:42 Voilà, c'est voulu.
20:43 Au bout d'un moment, quand vous ne faites pas,
20:46 et que tous les médecins vous disent "mais ça va pas",
20:48 non seulement on ne fait pas, mais je pense à Mme Caroline Brémeau.
20:52 - Qui est le ministre de la Santé, là, aujourd'hui ? - Vautrin.
20:55 - Madame Vautrin. - Madame Vautrin, pardon.
20:58 - Elle n'a pas que ça. - Pardon ?
21:00 Elle n'a pas que ce ministère, là.
21:01 Ah non, c'est une spécialité du Gou... Atal 1.
21:04 - On parle des ministères de santé. - C'est d'avoir des titres à rallonge.
21:06 Mais ça montre bien que c'est un peu secondaire.
21:08 Mais regardez ce qui se passe. Une chef des urgences,
21:11 Mme Caroline Brémeau, de l'hôpital de Laval,
21:14 a été virée il y a deux mois, parce qu'elle s'est illustrée
21:16 dans la dénonciation du manque de moyens.
21:18 Elle a été virée par... Enfin, non, pas virée,
21:20 mais elle a été suspendue de ses fonctions de chef des urgences par l'ARS.
21:22 C'est-à-dire que même s'opposer à ce qui est une catastrophe
21:25 et que 90% des Français soutiennent,
21:27 ils n'ont pas envie d'avoir des urgences,
21:28 ou leurs enfants de 11 ans meurent à Necker,
21:30 en plein milieu de Paris, à côté des ministères.
21:32 C'est inadmissible. Or, ça, ça se passe.
21:35 Et en plus de cela, le monde découvre
21:39 qu'il y a 4 500 médicaments qui sont en rupture de stock.
21:42 C'était 900 en 2019.
21:44 Donc rien n'a été fait en 5 ans.
21:47 On n'a pas installé une usine.
21:49 Donc la catastrophe, Michel vient de souffler,
21:52 ça ne fait que commencer.
21:53 En fait, on va être dans une phase ascensionnelle.
21:56 Et ce qui va se passer, c'est que ceux qui auront les moyens,
21:59 et c'est la même histoire que Mme Oudéa Castera
22:01 avec l'école privée, l'école publique.
22:04 L'hôpital américain de Paris double ses capacités d'urgence.
22:11 Ça veut dire que ceux qui auront les moyens
22:13 seront soignés en payant les autres.
22:16 Allez voir, ceux qui ne connaissent pas, allez voir les urgences.
22:18 J'ai fait des missions humanitaires.
22:20 Il y a deux ou trois hôpitaux dans la région parisienne.
22:22 Ça commence à ressembler à des hôpitaux de campagne,
22:25 avec des rangées de gens qui sont blessés, malades,
22:29 sur des brancards, dans des couloirs.
22:31 Et des médecins qui n'arrivent pas à suivre,
22:33 et des infirmiers parce qu'ils ne sont pas assez nombreux.
22:35 C'est inadmissible.
22:36 Non mais, il y aura le feu un jour.
22:38 On entend, Georges, le temps passe.
22:41 Et je voudrais que Benjamin aussi,
22:43 parce qu'on va parler aussi de ce qui concerne nos premiers chefs,
22:45 les français.
22:46 Là, on parle de la santé.
22:47 Tout à l'heure, on va parler de l'alimentation, notre agriculture.
22:49 Benjamin, petit focus aussi sur la crise du logement
22:53 qui se profite, qui est déjà là en fait.
22:56 Oui, qui est déjà là et qui s'accroît de mois en mois.
22:59 Une crise structurelle qui existe déjà depuis pas mal d'années,
23:02 avec un déficit de construction de logements neufs
23:05 qui s'accumule d'année en année.
23:07 L'augmentation des taux d'intérêt suite au conflit ukrainien
23:12 n'a eu de cesse que de ralentir le nombre de primo-accédants sur le marché.
23:17 Et à cela, il y a un effet ciseau qui est l'inflation,
23:19 qui a eu un impact énorme sur les matières premières du second œuvre.
23:22 Et donc, augmentation du coût finalement de construction jugulée
23:26 par une baisse finalement du nombre de prêts fait qu'aujourd'hui,
23:30 d'aval en amont de la chaîne du logement, nous sommes au bord d'un tsunami.
23:34 Au bord d'un tsunami, au dernier trimestre 2023,
23:37 c'est près de 37 000 emplois qui ont été détruits.
23:40 La FNIM du 31, pour vous donner un exemple,
23:43 à Haute-Garonne du concret, annonce qu'il pourrait y avoir
23:46 possiblement une agence immobilière sur deux qui fermerait en 2024.
23:50 On a des artisans qui aujourd'hui pilotent à vue
23:53 et qui sont également excédés finalement de cette incapacité du gouvernement à entendre.
23:58 Alors, ils ne reversent pas les panneaux, ces agents immobiliers, ces courtiers,
24:02 ces plaquistes, ces plombiers, ces électriciens.
24:05 Mais ils sont là aujourd'hui dans une réelle situation d'inquiétude
24:09 puisqu'il n'y a plus de visibilité grosso modo sur les carnets de commandes.
24:12 Et puis, s'il devait y avoir un élément, si je puis me permettre à rajouter,
24:16 c'est que la crise du logement a un impact énorme sur le recrutement
24:21 et sur le développement des entreprises.
24:23 Si les employeurs surdissent, explique que le problème de l'employabilité
24:29 vient très souvent de la capacité du futur salarié à pouvoir être logé.
24:34 Donc, nous sommes dans une crise qui est structurelle, plus conjoncturelle,
24:37 mais qui a un impact sur tout l'écosystème.
24:39 Donc, je mets vraiment en alerte et de la même manière que Georget évoquait
24:46 l'hôpital avec une absence de ministre véritablement de plein exercice
24:50 sur le domaine de la santé, on attend toujours un ministre du logement.
24:54 Alors, c'est un peu embêtant, vu que l'agriculture est tout de suite tout.
24:58 - Mais le Valls, non ?
25:01 - C'est effectivement des sujets où on parle des ministères fantômes, là, aujourd'hui.
25:05 On s'interroge même à l'intérieur des équipes et dans les cabines ministériales.
25:09 C'est effectivement qu'il n'y a pas de ministre de tutelle pour des dossiers
25:13 comme le transport, le logement, la santé.
25:16 - Parce que ce sont des artisans, des indépendants,
25:18 ce sont des gens qui n'ont pas de couverture sociale.
25:20 - Non, mais moi, je m'interroge sur la capacité d'un ministre à avoir autant de portefeuille.
25:23 Je pense humainement, humainement, de populer des dossiers comme ça.
25:26 - C'est totalement impossible et je trouve que c'est un petit mensonge
25:32 d'avoir dit "on ne prend que 15 ministres"
25:35 parce que finalement, d'ici la fin de la semaine, il y en aura 30
25:38 avec les secrétaires d'Etat, les ministres délégués qui vont devoir s'ajouter.
25:41 - Ce sera toujours moins de 45.
25:43 - Et en plus, je trouve qu'il y a un manque de respect
25:45 pour tous les professionnels des différents secteurs concernés.
25:48 Vous parlez, Benjamin Cochy, fort justement du logement,
25:52 mais tous les acteurs n'ont pas de ministre en face.
25:55 C'est ça, la réalité.
25:57 - Et le tourisme. On a les JO, là, au mois de juillet-août.
26:00 - Le tourisme, c'est incroyable.
26:03 - Les transports.
26:05 - Je vais vous dire, ça ne me dérange pas d'avoir 45 ministres.
26:08 - Exactement.
26:10 - Si les 45 ministres bossent, à un moment donné, il faut dire les choses.
26:14 On a un ministère administré.
26:17 - On va parler, Benjamin, de trois ministres qui sont sur le grill
26:20 depuis maintenant une bonne dizaine de jours.
26:23 Le Premier ministre, ministre de l'Agriculture,
26:25 mais également le ministre de l'Environnement
26:27 et je rajouterai celui de l'Economie
26:29 et ces quatre ministères qui sont aujourd'hui aux manettes
26:31 pour sortir de la crise concernant les agriculteurs.
26:34 A tout de suite.
26:35 - Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
26:38 - On a une grande famille sur Sud Radio
26:41 et je suis très fier d'en faire partie.
26:43 - Sud Radio, parlons vrai.
26:45 - Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Christine Bouillaud.
26:51 - Et en compagnie de Georges Kuzmanovitch, Michel Thaube,
26:54 Benjamin Cochy, Alex Darmon, nous ouvrons donc cette séquence
26:58 concernant la colère du monde agricole,
27:02 cette colère qui va donc se recentrer et remonter sur Paris.
27:06 C'est un symbole de venir effectivement aux portes de Paris
27:10 parce qu'ils ne vont a priori pas rentrer dans la capitale.
27:13 Tout est mis en place.
27:14 Est-ce que dans les images, les uns et les autres, Benjamin,
27:17 est-ce que dans les images que veut absolument éviter l'exécutif,
27:21 c'est d'avoir des agriculteurs sur les Champs-Élysées,
27:24 devant l'Assemblée Nationale
27:25 et qui se rapprochent par exemple du palais de l'Élysée ?
27:29 Est-ce que ça, c'est absolument à éviter ?
27:31 Et Gérald Darmanin a raison d'éviter ce genre de situation de blocus ?
27:36 - Je crois qu'il y a deux choses.
27:37 Il y a effectivement les blocages stratégiques que sont les aéroports
27:41 et que sont Rungis.
27:43 Et puis, il y a la symbolique peut-être de voir défiler des tracteurs
27:46 sur les Champs-Élysées.
27:47 Je crois que le gouvernement a pris expérience des années précédentes
27:53 et des différents conflits, notamment celui des Gilets jaunes,
27:55 et ont compris qu'ils étaient assis sur une véritable poudrière
27:58 avec ce mouvement agricole.
28:00 J'ai envie de dire un mouvement agricole qui commence à faire converger
28:03 d'autres colères.
28:04 Et je crois que ces signes faibles-là sont tombés dans l'oreille du gouvernement.
28:09 Donc, ils y vont avec parcimonie.
28:12 Je crois qu'ils sont dans leur rôle stratégique finalement
28:14 de vouloir protéger les aéroports et Rungis.
28:17 On pourrait leur reprocher de ne pas le faire.
28:19 Maintenant, je crois que faire défiler des tracteurs sur les Champs-Élysées,
28:23 je ne vois pas en quoi ça dérangerait Gérald Darmanin.
28:25 Ça prouverait même qu'au sein d'un gouvernement qui semble incapable,
28:29 via Bruno Le Maire, via Marc Fesneau ou via Gabriel Attal,
28:34 Gérald Darmanin pourrait passer pour le ministre qui a su finalement
28:38 accompagner la colère des exploitants agricoles jusque Paris.
28:41 Donc, politiquement, je crois que c'est un élément à ne pas occulter
28:44 finalement dans le traitement sécuritaire des jours à venir.
28:48 - Michel ?
28:50 - Moi, plusieurs choses.
28:51 En fait, je pense qu'il y a une hyper dramatisation de la situation
28:54 depuis quelques jours, que l'on retrouve bien dans ce terme
28:57 qui est employé depuis 24 heures, 48 heures, de blocus de Paris.
29:01 Parce qu'en fait, ça n'est ni un blocus, ni Paris.
29:04 Ce n'est pas un blocus parce que les tracteurs vont aller sur 7 points
29:08 de blocage bien précis qui sont à des péages situés à 20 ou 30 km de la capitale
29:14 et n'ont absolument pas dit qu'ils allaient dans Paris
29:17 et bloquer Paris directement.
29:19 - On rajoute Lyon, hein.
29:21 - Oui, mais non, parce qu'en fait, ils vont surtout,
29:24 et c'est pour ça que pour moi, ce n'est pas non plus Paris,
29:26 c'est surtout les Franciliens, ça va surtout embêter les Franciliens,
29:29 ceux qui doivent aller du fin fond de la banlieue parisienne vers Paris
29:33 ou inversement, souvent pour leur travail.
29:35 Donc, c'est souvent d'ailleurs les plus démunis ou ceux qui sont,
29:38 ceux qui se lèvent très tôt, qui vont en être le plus impactés.
29:43 Mais ça n'est pas les Parisiens.
29:45 Ça, c'est la première chose.
29:47 La deuxième chose que je veux dire, c'est qu'effectivement,
29:50 c'est une crise extrêmement grave, c'est une crise extrêmement profonde.
29:55 Pour moi, le moment clé de la semaine, ça va être jeudi 1er février.
29:59 C'est clair.
30:00 Ce n'est pas la rencontre de ce soir entre Gabriel Attal
30:03 et la FNSE, la Légion agriculteure.
30:06 Ce n'est pas son discours de politique générale
30:08 ou sa déclaration de politique générale demain.
30:10 C'est jeudi au Conseil européen de Bruxelles.
30:14 Parce qu'il y a un ordre de jour bien particulier.
30:16 Il n'y a qu'un seul point à l'ordre de jour.
30:18 C'est une sorte de rallonge budgétaire
30:21 dont va se doter l'Union européenne dans les cinq prochaines années
30:24 pour pouvoir ajouter 60 milliards d'euros dans plusieurs dossiers.
30:29 Le principal, c'est l'Ukraine.
30:31 C'est d'apporter un soutien financier massif à l'Ukraine.
30:34 Mais il y a d'autres sujets dans ces rallonges budgétaires.
30:36 Mais, jusqu'à présent, il n'y avait rien sur l'agriculture.
30:39 Aucun sujet.
30:41 Et la vraie grande question pour moi, c'est
30:43 est-ce que Emmanuel Macron, est-ce que la France
30:46 va réussir à imposer jeudi
30:49 et pas dans un prochain Conseil européen qui aurait lieu dans un mois
30:53 une discussion et des décisions qui se prendraient jeudi
30:57 dans le cadre de ce cavalier budgétaire
31:00 pour pouvoir effectivement tout de suite mettre sur la table
31:04 ce qu'ils vont faire pour les Ukrainiens.
31:06 Pour les Ukrainiens, c'est des dizaines de milliards d'euros
31:08 auxquels moi je souscris.
31:10 Encore faut-il prioriser aussi nos agriculteurs.
31:13 Et ça, j'espère que ça va être fait.
31:16 Parce qu'en plus, c'est pas que la France.
31:18 C'est pas que Emmanuel Macron.
31:20 C'est également la colère de l'Allemagne, de l'Europe, de la Pologne, des Pays-Bas.
31:24 Si jeudi soir, il n'y a pas de résultat concret à Bruxelles,
31:29 là je pense que la colère va se transformer en petite révolution.
31:33 Le problème c'est que...
31:36 Je vous adore Michel, vraiment.
31:38 C'est le Ciproc.
31:40 Je vous aime beaucoup, mais...
31:42 C'est pas Emmanuel Macron ou Gabriel Attal avec leurs petits bras
31:45 qui vont faire fléchir l'Europe.
31:47 Enfin franchement, si on pense que...
31:49 Attendez, je suis nié.
31:51 Je suis d'accord avec vous, mais si on pense que jeudi,
31:53 Emmanuel Macron ou Gabriel Attal vont arriver et vont dire
31:56 "Ah bah non, c'est comme ça que ça se passe, et pas autrement."
31:58 Peut-être qu'ils vont avoir des alliés au sein de l'Europe ?
32:00 Justement.
32:01 La Pologne...
32:02 J'espère que ça va arriver.
32:04 Effectivement, la Pologne, les Pays-Bas, on l'a dit,
32:06 l'Allemagne, qui fait face à une grande crise agricole aussi,
32:09 si on arrive à trouver un consensus européen,
32:12 ce qui est la base même de l'Europe au départ,
32:14 c'est d'essayer de faire converger les luttes
32:16 avec l'Europe en tête de pont.
32:18 Si on arrive à dire "L'Ukraine, oui, effectivement, c'est un problème,
32:22 il va falloir apporter une rallonge budgétaire."
32:25 Mais aujourd'hui, le vrai problème,
32:27 il est sur les normes,
32:29 il est sur le fait que nos agriculteurs,
32:30 mais les agriculteurs européens aussi des autres côtés,
32:32 n'arrivent pas à s'aligner et à travailler
32:34 par rapport aux normes qui sont imposées
32:36 aux gens qui sont extra-communautaires.
32:38 Quand je dis extra-communautaires, c'est extra-européens.
32:40 Si on arrive à faire converger cette lutte
32:42 avec les différents pays européens, oui, ça marchera.
32:44 Si on compte que sur Emmanuel Macron ou Gabriel Attal
32:47 pour dire "Il faut que ça change, il faut que ça bouge",
32:50 ils prendront un mur.
32:52 Après, sur les normes, il y a les normes européennes,
32:53 mais après, elles sont surinterprétées au niveau français.
32:57 J'aime beaucoup Alex, mais je ne suis pas du tout d'accord.
33:00 On continue.
33:01 Georges et ensuite Benjamin, je reviens vers vous.
33:03 Ça se situe où ? Jeudi, le Point d'Orgue à Bruxelles ?
33:06 Ou Paris peut faire quelque chose ?
33:07 Non, c'est sûrement pas le Point d'Orgue à Bruxelles.
33:09 Alors d'abord, Michel, comme tu le sais,
33:11 80% de l'aide de la PAC va à 20% des agriculteurs les plus riches.
33:15 En particulier, le patron de la FNSOAG,
33:18 avec des gens qui ont 700 hectares.
33:19 Les petits agriculteurs ne prennent pas grand-chose.
33:21 Donc si elle rallonge, ça ne servira pas à grand-chose.
33:24 La discussion principale jeudi,
33:26 ce sera 50 milliards pour l'Ukraine.
33:28 C'est délirant, vu les finances actuelles de l'Europe.
33:31 Pour une guerre, pérdue d'avance, dans un état failli.
33:34 Mais c'est pas grave si on décide de...
33:35 N'importe quoi, c'est pas perdu d'avance.
33:36 Mais pas du tout.
33:37 Le problème, c'est que...
33:38 Je vois que les agriculteurs...
33:39 Les agriculteurs...
33:40 Les agriculteurs...
33:41 Les agriculteurs...
33:42 Les agriculteurs...
33:43 Les agriculteurs polonais...
33:44 Pardon ? C'est compliqué de dire ça ?
33:45 Non, non, non.
33:46 Les agriculteurs polonais, hongrois, bulgares, roumains, croates,
33:51 ne veulent pas recevoir les céréales depuis des mois d'Ukraine.
33:54 C'est pas n'importe quoi, et vous le savez très bien.
33:57 Il y a une grève...
33:58 Les agriculteurs allemands, ça fait un mois qu'ils manifestent et investissent les villes.
34:05 Pendant des mois, il y a eu des grèves et des manifestations d'agriculteurs en Hollande.
34:10 Vous avez vu où ça a conduit électoralement.
34:12 Ils ont même réussi à acheter un char en Ukraine qu'ils ont ramené dans leurs manifestations.
34:16 C'est dire le bordel dans lequel on est.
34:18 Donc oui, ils n'ont pas envie de se retrouver avec une colère paysanne légitime.
34:23 Et je finis là-dessus.
34:24 En ce moment, à l'UE, on est en train de voter un nouveau traité de libre-échange avec le Chili.
34:30 C'est ça le problème.
34:31 On va ramener 20 000 tonnes de poulet en plus, des milliers de tonnes de viande bovine porcine en plus.
34:37 Alors que c'est ça le problème principal des agriculteurs.
34:40 On est chez les fous en fait.
34:42 Allez, on fait une petite pause.
34:44 On se retrouve, on continue de parler de ce dossier de l'agriculture française et européenne.
34:48 Dans un instant sur Sud Radio.
34:50 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Christine Bouillaud.
34:55 Bonjour.
34:56 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Christine Bouillaud.
35:01 Et en compagnie d'Alex Darmand, Benjamin Kochy, Michel Taub, Georges Kuzmanovitch.
35:05 Alors, on était en train de débattre sur cette journée de jeudi, parce qu'il y a un Conseil européen.
35:10 Donc tous les regards sont braqués évidemment vers le Parlement ou la Commission plutôt.
35:14 Le Conseil européen.
35:16 Le Conseil européen.
35:17 Le Conseil européen, des 27 chefs d'État et de gouvernement.
35:20 Et ça je le dis, c'est quand même important.
35:21 Parce qu'Alex, contrairement à ce que vous avez dit tout à l'heure,
35:23 il y a malgré les difficultés, la bureaucratie, la technostructure et tout ce qu'on veut de Bruxelles,
35:29 au final, c'est quand même les 27 chefs d'État et de gouvernement qui ont la décision.
35:34 Et s'ils le veulent, ils l'ont déjà prouvé, notamment lorsqu'il y a eu la guerre avec l'Ukraine,
35:39 mais dans plein d'autres moments de l'histoire de l'Union européenne,
35:42 s'il y a une grosse urgence, ils peuvent prendre des décisions et les imposer,
35:47 c'est le moins qu'on puisse espérer, à la Commission européenne,
35:49 qui n'est là que pour appliquer les décisions prises par les chefs d'État et gouvernement.
35:53 - Je m'attends que c'est Macron en nomme, non, mais en nomme avec lui d'autres chefs d'État.
36:00 - Je dis que ce sera la conclusion, il doit être au boulot dès maintenant.
36:04 - Il doit appeler tout le monde maintenant.
36:06 - Marc Fesneau a dit que sur la question des 4% de Jashar,
36:09 il a déjà constitué une coalition de 20 chefs ministres de l'agriculture
36:14 pour pouvoir changer le système dès jeudi.
36:16 Donc ce que je dis, c'est contrairement à ce qu'on dit sans arrêt,
36:19 en disant "c'est la commission de Bruxelles, les petits hommes gris et tout ça",
36:22 malheureusement oui, mais au final, c'est les chefs d'État et de gouvernement qui décident.
36:26 Donc il faut les mettre devant leur responsabilité,
36:29 et si je dis "soir il n'y a rien", il ne faudra pas s'en prendre à Madame von der Leyen,
36:33 il faudra s'en prendre à Emmanuel Macron,
36:35 parce qu'il a le pouvoir, avec ses collègues, de prendre les bonnes décisions.
36:40 - Rapidement, Alex et Jouret Patière, la parole à Benjamin.
36:44 - On dit pareil, simplement je vous dis,
36:46 il ne faut pas croire que c'est Emmanuel Macron, président de la République française,
36:49 qui peut changer les choses.
36:50 C'est lui, et comme vous dites, le collège de chefs d'État,
36:52 et le problème c'est qu'il ne faut pas attendre jeudi, en vérité.
36:54 Et la priorité aujourd'hui de l'État français...
36:56 - C'est dans trois jours.
36:57 - Non mais il faut le préparer.
36:59 - C'est en préparation.
37:00 - On n'a pas l'impression.
37:01 Et la priorité de la France n'est pas forcément la priorité des autres États membres.
37:05 C'est ça le problème de l'Europe.
37:06 - Benjamin Cauchy, une réponse.
37:08 J'apprends à l'instant, par exemple, que la direction de l'agriculture à l'Europe
37:13 est la plus importante de l'institution.
37:15 1000 personnes travaillent sur ce poids lourd de l'économie européenne.
37:18 Benjamin.
37:19 - Oui, moi j'ai envie de répondre à Michel, que j'apprécie par ailleurs beaucoup,
37:24 mais j'ai quand même envie de dire qu'attendre jeudi,
37:28 le Conseil européen est quand même pour le monde agricole aujourd'hui
37:32 un flagrant délit d'impuissance de la part de nos gouvernants.
37:37 C'est-à-dire que le mal français, qui est celui de trop de taxes, trop de normes,
37:42 en est réduit à une négociation à 27 en Conseil européen.
37:47 Marc Fesneau avait déjà obtenu une coalition de 25 chefs d'État
37:52 au mois d'octobre dernier, concernant ces 4% déjà chers,
37:55 mais la Commission européenne l'a retoqué.
37:57 Donc je n'irai pas dans le même sens que Michel.
37:59 Je pense que la Commission européenne, sur un même trait comme vous venez de le dire,
38:03 a pour moi une responsabilité forte.
38:07 Donc du coup, qu'est-ce qu'on dit aux exploitants agricoles ?
38:10 Il y a des choses que l'on peut faire sans doute à l'échelle nationale,
38:13 parce que le temps qu'on arrive à négocier avec nos partenaires européens,
38:16 vu qu'on est coincé avec eux, qu'est-ce qu'on peut faire à l'échelle nationale ?
38:19 Est-ce que par exemple renforcer les contrôles douaniers,
38:21 tout simplement pour vérifier qu'il n'y a pas de produits illégaux qui rentrent
38:25 et qui ne correspondent pas à nos normes ?
38:26 Est-ce qu'on les fait rentrer ou pas ?
38:28 Et ça, on peut le faire sans besoin.
38:30 Baisser les charges sociales sur ces entrepreneurs agricoles,
38:34 parce que ce sont des entrepreneurs.
38:35 Est-ce qu'on a besoin de l'Union européenne ?
38:36 On n'en a pas besoin pour baisser les charges sociales.
38:38 Pour exonérer la transmission sur les exploitations agricoles,
38:42 est-ce qu'on a besoin de l'Union européenne ?
38:43 On n'en a pas besoin.
38:44 En revanche, aujourd'hui, on n'a plus des ministres,
38:46 on a des agents de liaisons européens.
38:48 Et que ce soit Boulogne ou Marseille, on a l'impression qu'ils donnent tout,
38:52 finalement, dans les mains de l'Union européenne,
38:55 alors que je pense encore des marges de manœuvre.
38:57 Benjamin, est-ce que c'est à l'Union européenne
38:59 d'effectuer les contrôles dans la loi EGalim
39:01 pour que les uns et les autres respectent le prix du producteur ?
39:05 Est-ce qu'on a besoin de l'Europe pour ça ?
39:07 Non, je pense que notre administration française,
39:11 qui est déjà tellement riche et tellement forte,
39:13 doit avoir la capacité de le faire.
39:14 Ils sont capables d'emmerder les Français avec un drum
39:17 pour savoir s'ils ont une piscine ou un abri de jardin.
39:19 Donc je pense quand même, pour s'assurer de la sécurité alimentaire
39:22 et de la souveraineté alimentaire du pays,
39:23 on pourrait reprioriser les priorités.
39:25 Benjamin, je crois que c'est une erreur de considérer
39:28 que le problème principal, c'est celui des taxes et des normes,
39:32 même si c'est un problème sérieux, en particulier...
39:34 Pas les normes, oui.
39:35 Pas les normes, mais le problème...
39:37 Mais c'est important pour notre compétitivité,
39:39 je ne suis pas un libéral à la poutre à Jean-Jean Dijonif.
39:41 Le problème, c'est le salaire.
39:43 En Amérique, le marché du porc, par exemple, est subventionné.
39:45 Benjamin, le problème, c'est ce que gagnent les agriculteurs.
39:49 Or, ils ne fixent pas leur prix.
39:52 Oui, c'est un vrai problème.
39:54 Ils n'ont pas le contrôle de la facture.
39:55 Et quelle autre économie française a existé ?
39:58 Imaginez, vous êtes payés, j'imagine, par ceux de radio, vous avez un salaire.
40:00 Imaginez qu'à la fin du mois, ils vous disent, je ne sais pas, je dis au hasard,
40:03 vous êtes payés 2 500, 3 000, allez,
40:05 et ils vous disent "ah, en fait, ce n'est pas 3 000, ce mois-ci,
40:07 ça sera 1 224".
40:08 Eh bien, l'agriculteur, il ne peut rien faire.
40:10 C'est ça, la réalité.
40:12 Les marges sont prises...
40:13 On va dire la vente à perte, Georges, pour les producteurs.
40:15 Non, les marges sont prises par la grande distribution.
40:17 C'est pour ça que Galim est contourné par quoi ?
40:19 Par des centrales d'achat qui sont en Espagne, en Hongrie, ailleurs.
40:23 Et vous ne pouvez rien faire.
40:25 Ce pauvre Bruno Le Maire, qui était ministre de l'Agriculture sur Sarkozy,
40:28 découvre que, oh là là, on va faire des contrôles.
40:30 Des contrôles avec quoi ?
40:31 Vous l'avez dit très justement.
40:32 Ils ont sabordé nos douaniers.
40:33 On supprime les douaniers dans ce pays et leurs attributions,
40:36 c'est-à-dire celles des contrôles.
40:38 De toute façon, aujourd'hui, sur 1 000 conteneurs qui rentrent en oeuvre,
40:41 il y en a 3 qui sont contrôlés.
40:42 Ça, c'est la force qu'on a en douaniers.
40:44 On contrôle rien du tout.
40:45 C'est un boulevard.
40:46 On peut faire passer de lance-missiles si on a envie, dans ce pays.
40:48 Donc non, le problème, c'est le prix que va être payé l'agriculteur.
40:55 Et après, la grande distribution, c'est l'agro-business
40:58 qui se fait des marges irréliantes.
41:00 Or, il y en a un, il s'appelle...
41:02 Le prix de production...
41:04 Oui, Arnaud Rousseau, président de la FNESA,
41:07 et patron du groupe Avril.
41:09 C'est une multinationale.
41:11 Vous savez qu'Avril est installé en Nouvelle-Zélande ?
41:13 Quand il y a un traité du libre-échange,
41:16 ça contribue au Réunion de la France,
41:18 à la rédibilance commerciale...
41:20 C'est comme si la secrétaire générale de la CGT
41:22 était en même temps patron de Renault et de la Banque Populaire.
41:25 C'est du Mélenchon à la sauce...
41:27 Enfin, il est patron d'une multinationale.
41:29 ...soupe de la Joconde, là.
41:31 Michel !
41:32 Mais non, il faut arrêter de caricaturer.
41:33 L'agriculture française...
41:34 Non mais, je vais te laisser te caricaturer.
41:36 C'est un patron d'une multinationale.
41:39 Et en plus, il est patron d'une entreprise
41:42 qui fait les prêts aux agriculteurs.
41:44 C'est un sacré secrétaire général.
41:47 Et puis, je vais finir sur un truc.
41:49 Vous savez ce qui s'est passé le 23 mai 2023 ?
41:52 Le 23 mai ?
41:54 Je ne vais pas vous insulter.
41:56 M. Emmanuel Macron
41:59 est intervenu aux 40 ans de l'anniversaire du groupe Avril.
42:02 Il a dit "depuis que je travaille à la Banque Rothschild,
42:05 ce sont mes meilleurs partenaires,
42:07 je serai toujours là pour les soutenir."
42:09 Il y avait là plusieurs hauts syndicalistes de la FNSA,
42:13 trois anciens agriculteurs.
42:15 Comment voulez-vous qu'avec cette connivence
42:17 au plus haut niveau, au niveau international,
42:19 qui abaisse les prix en jouant sur la misère des agriculteurs
42:22 à travers le monde,
42:24 on ait une quelconque solution pour nos agriculteurs
42:26 qui sont trop chers dans ce contexte-là ?
42:28 S'il n'y a pas de protectionnisme aux frontières,
42:30 ils sont morts.
42:32 Alors, Michel, Alex,
42:36 je voudrais qu'on pose la question sur la marche de manœuvre,
42:39 certes du gouvernement,
42:41 mais de Gabriel Attal,
42:43 qui est allé encore hier sur le terrain,
42:45 qui annonce des choses,
42:47 et qui doit prononcer demain son discours de politique générale.
42:50 Et nous dit-on, il n'est pas encore écrit ce discours,
42:52 compte tenu de la situation.
42:54 Comme, pas comme,
42:56 toujours est-il qu'on en est là.
42:57 Déjà hier, il a commis, à mon avis,
42:59 une faute de communication majeure,
43:01 c'est-à-dire qu'il est allé sur le terrain pour ne rien annoncer.
43:03 Dès que les agriculteurs ont su
43:05 qu'il refaisait un déplacement,
43:07 tout le monde s'attendait à ce qu'il y ait de nouvelles annonces,
43:09 et puis en fait, rien du tout.
43:11 Donc là, je pense effectivement, c'est jouer avec les nerfs,
43:13 et mettre de la pression inutilement sur les agriculteurs,
43:17 que d'aller, soi-disant, sur le terrain,
43:19 pour ne rien annoncer.
43:21 Après, moi j'espère,
43:23 tout à l'heure je parlais du rendez-vous important,
43:25 c'est le Conseil européen,
43:27 mais ce n'est pas tout le Conseil européen.
43:29 Évidemment qu'il y a des marches de manœuvre,
43:31 notamment sur les charges sociales,
43:33 ou même de sursoire d'une année,
43:35 aux paiements des charges sociales et fiscales,
43:37 pour leur donner de la trésorerie.
43:39 Et surtout,
43:41 la principale erreur qu'a commise Gabriel Attal,
43:43 c'est que vendredi soir,
43:45 dans son intervention en Haute-Garonne,
43:47 il n'a sorti comme annonce financière
43:49 que 215 millions d'euros.
43:51 Mais ça c'était une énorme erreur.
43:53 Parce qu'évidemment, on sait très bien,
43:55 sur les Gilets jaunes, c'était la même chose.
43:57 Sur les Gilets jaunes, il a fallu attendre
43:59 des semaines et des semaines,
44:01 pour que l'État débloque
44:03 10 milliards d'euros pour répondre
44:05 en partie aux demandes des Gilets jaunes.
44:07 Donc là, on sait très bien qu'avec les Gilets verts
44:09 et le monde agricole, à un moment donné,
44:11 il faudra lâcher du lest.
44:13 Vu la gravité de la crise,
44:15 vu cette colère extrêmement profonde et extrêmement forte,
44:17 il va falloir lâcher du lest.
44:19 Autant le faire le plus rapidement possible,
44:21 parce que nécessairement ça va devoir arriver.
44:23 Donc espérons qu'entre le discours de demain
44:25 et le Conseil européen de Beaucer,
44:27 il y aura des annonces très fortes.
44:29 - Sur l'installation des blindés du côté...
44:31 Enfin, c'est quand même surprenant à Rungis
44:33 de voir des blindés de la gendarmerie
44:35 protéger un site comme celui-là,
44:37 et en même temps le ministre de l'Intérieur qui dit
44:39 "Oui, il faut être vigilant,
44:41 mais on sera coulant", en gros, je dis ça.
44:43 - Je crois pas que ça puisse dégénérer,
44:45 quand vous écoutez les agriculteurs, c'est pas leur état d'esprit du tout.
44:47 Ils parlent de non-violence depuis le début.
44:49 - Sauf certains.
44:51 - Il y a quand même la MSA d'Astron, qui a brûlé...
44:53 - Oui, il y a la coordination Europe.
44:55 - C'est vrai, vous avez raison.
44:57 - Vous n'allez pas revendiquer ?
44:59 - Je ne pense pas que ça puisse dégénérer.
45:01 Juste pour revenir sur les marges de manœuvre de Gabriel Attal,
45:03 et pour faire suite à ce que disent
45:05 Michel et Georges.
45:07 Moi je pense qu'il y a quand même aussi un problème,
45:09 c'est que tous les syndicats ne sont pas d'accord entre eux,
45:11 du côté agricole.
45:13 - Il y a des élections en cours.
45:15 - C'est quand même très très fort
45:17 le désaccord entre les syndicats
45:19 et entre les leaders agricoles.
45:21 Et je pense que la marge de manœuvre
45:23 aujourd'hui de Gabriel Attal, c'est de se dire
45:25 que tout le monde autour de la table,
45:27 faire une réunion intersyndicale,
45:29 parce que là il parle effectivement avec la FNSOA.
45:31 Alors moi je n'irai pas jusqu'à ce que dit Georges
45:33 de dire qu'il y a une complaisance, une connivence.
45:35 - C'est la fête.
45:37 - Non mais ok, mais moi je n'irai pas jusque là dire qu'il y a une connivence.
45:39 Vous savez quand vous êtes politique, il faut que vous parliez avec des gens
45:41 et que vous vous rendez mieux avec certaines personnes que d'autres.
45:43 - Il ne sera pas à la conférence de la Confédération Paysanne par contre.
45:45 - Mais justement, moi je pense que
45:47 la marge de manœuvre aujourd'hui du Premier ministre Gabriel Attal,
45:49 c'est de se dire, demain,
45:51 il nous rabâche des grenelles de la santé, des grenelles de l'environnement et tout.
45:53 Peut-être que là, il faudrait
45:55 aujourd'hui clairement dire,
45:57 il ne faudra pas l'appeler grenelle,
45:59 mais il faudra peut-être l'appeler autre chose.
46:01 - Il y a eu des états généraux de l'alimentation.
46:03 - Et mettre tout le monde autour de la table.
46:05 Parce que tout le monde n'a pas la même vision de l'agriculture française quand vous travaillez dedans.
46:07 - Allez, on s'arrête un court instant, on va revenir justement
46:09 sur peut-être cette différence
46:11 des syndicats agricoles
46:13 dans l'action et dans les revendications.
46:15 On va revenir dans un instant sur Sud Radio.
46:17 Vous ne bougez pas, il est presque midi.
46:19 On va revenir sur les syndicats, à tout de suite.
46:21 - Sud Radio, le 10h midi,
46:23 mettez-vous d'accord, Christine Bouillot.
46:25 Sud Radio, le 10h midi,
46:29 mettez-vous d'accord, Christine Bouillot.
46:31 - Allez, on continue ces dernières
46:33 lignes droites dans ce débat.
46:35 On va tenter de mettre d'accord
46:37 Georges Kuzmanovitch, Michel Thaube, Benjamin Cochy,
46:39 Alex Darmont. Alors, on est toujours
46:41 sur cette crise agricole.
46:43 On a parlé de l'Europe, des marges de manœuvre du gouvernement
46:45 et puis on en venait effectivement à ce que
46:47 vous disiez, Alex Darmont, c'est-à-dire
46:49 cette possibilité, cette idée que pourrait
46:51 avoir le gouvernement de mettre autour
46:53 de la table comme un peu une réunion
46:55 entre tous les syndicats
46:57 quand il y a eu la grève, la manifestation
46:59 en tout les cas le mouvement des retraites, de tous les syndicats agricoles.
47:01 Il les a pris les uns après les autres.
47:03 - Moi je pense que ce n'est pas une bonne idée. - Pourquoi ?
47:05 - Je pense que ce n'est pas une bonne idée parce que la coordination
47:07 rurale... - Alors il y a la FNSEA,
47:09 la coordination rurale, la Confédération
47:11 Texas et le MoDef.
47:13 Le MoDef, ne les oubliez pas.
47:15 - Un jeune éditeur, c'est effectivement le
47:17 pendant de la FNSEA. - Mais ils ne sont pas
47:19 conciliables tous les cinq ou tous les quatre.
47:21 Entre la coordination rurale et la Confédération
47:23 Paysanne, c'est quasiment impossible
47:25 de les mettre d'accord. - Mais ils ont un intérêt convergent.
47:27 - Oui, mais leurs solutions ne sont pas du tout
47:29 les mêmes. Et puis surtout, moi ce que je veux dire,
47:31 il faut arrêter d'être naïf.
47:33 La colère des paysans, elle est
47:35 légitime. Il faut
47:37 répondre à leur colère
47:39 de façon très audacieuse. Et s'il faut
47:41 bousculer l'Union Européenne, s'il faut
47:43 bousculer certaines habitudes
47:45 administratives françaises, allons-y,
47:47 faisons-le. Mais en revanche, il ne faut pas être dupe
47:49 sur la coordination rurale.
47:51 Elle est quand même très à droite.
47:53 Elle est proche, assez proche,
47:55 pour beaucoup de ses dirigeants, du Rassemblement National.
47:57 Et je ne serais pas étonné que certains
47:59 se retrouvent candidats aux élections européennes
48:01 sur la liste de Jordane Bardella.
48:03 Et en même temps, vous avez à l'autre bout
48:05 la Confédération Paysanne, qui est
48:07 beaucoup plus à gauche. - Après...
48:09 - Il faut aussi ne pas être dupe.
48:11 - Comme les syndicats de salariés,
48:13 il y a des tendances.
48:15 - C'est aussi une guerre politique.
48:17 - On ne peut pas l'empêcher.
48:19 - Georges a raison dans ce qu'il dit
48:21 depuis tout à l'heure en disant que
48:23 ce que je ne veux pas dire, et ce que je ne crois pas non plus,
48:25 je suis désolé, il y a un entre-deux,
48:27 entre vous deux sur ce plateau aujourd'hui, on ne peut pas dire
48:29 qu'Emmanuel Macron
48:31 a des incohérences,
48:33 s'entend mieux son gouvernement avec l'Amnesty.
48:35 - La solution... - Une agriculture qui dans le même temps
48:37 ne veut pas recevoir la Confédération Paysanne
48:39 ou les autres syndicats parce qu'ils sont
48:41 à l'extrême droite et à l'extrême gauche, mon frère, il a fait
48:43 l'avancée commune. - La solution, c'est parce que
48:45 prenez Georges, c'est de prendre les 140
48:47 propositions des jeunes agriculteurs
48:49 et de la FNSEA,
48:51 qui sont déjà très ambitieuses,
48:53 très audacieuses, qui ne sont pas des propositions
48:55 de défense d'une agriculture
48:57 multinationale, proche des riches,
48:59 etc., et d'y répondre.
49:01 Si on répond aux demandes de la FNSEA
49:03 et des jeunes agriculteurs,
49:05 on règle déjà beaucoup
49:07 des problèmes. Donc c'est pour ça d'ailleurs que
49:09 Gabriel Attal, la présidente
49:11 de la coordination rurale,
49:13 s'étonne de n'avoir pas été appelée
49:15 par Gabriel Attal depuis mardi dernier.
49:17 Et ce soir, Gabriel Attal reçoit
49:19 de nouveau les jeunes agriculteurs
49:21 et la FNSEA. Mais moi, je trouve
49:23 que là-dessus, Gabriel Attal a plutôt
49:25 raison. En revanche, il doit
49:27 répondre positivement
49:29 aux demandes de la FNSEA
49:31 et des jeunes agriculteurs. Sinon,
49:33 effectivement, c'est la coordination rurale qui aura
49:35 le dernier mot. - Jean-Jean, et après Benjamin.
49:37 - Tu sais quels sont les
49:39 agriculteurs
49:41 ex-FNSEA, ou
49:43 ils sont ceux qui sont élus ? Ils sont élus à Renaissance
49:45 ou à Renu au Parlement européen ?
49:47 Donc c'est juste, il y a quand même un petit peu
49:49 de relation. - Non mais attendez, parce que le vrai sujet de fond...
49:51 - Je comprends bien la critique. Coordination
49:53 rurale est bien proche
49:55 évidemment du Rassemblement national.
49:57 La Confédération Pré-Paysanne est proche de la FI.
49:59 Ce sont des visions différentes. Donc il y a l'affrontement.
50:01 C'est bien évident. Mais il ne faut pas oublier quand même
50:03 qu'il y a un fort rapprochement avec la FNSEA.
50:05 Il ne faut pas oublier un truc. C'est qu'il y a eu une loi EGalim
50:07 qui a été faite. Vous savez pourquoi elle s'appelle EGalim ?
50:09 C'était les
50:11 États généraux de l'alimentation.
50:13 Ça a déjà été fait, ce que vous proposez.
50:15 C'est le premier truc qu'a fait Macron
50:17 en juillet 2017.
50:19 Et quand on regarde ce qui était dedans, c'est
50:21 toutes les revendications qui sont
50:23 sur la table aujourd'hui. C'est facile à vérifier.
50:25 Toutes les revendications, et les
50:27 seules auxquelles ça a profité, la loi EGalim
50:29 pour le moment, réellement.
50:31 - Je vous voudrais poser la question.
50:33 J'ai l'impression que sur ce sujet,
50:35 pardonnez-moi, depuis le début,
50:37 on tourne autour de sujets qui sont quand même
50:39 très anciens. Ça fait 20 ans.
50:41 Non mais ça fait 20 ans qu'on parle de revenus agricoles,
50:43 de malaise agricole. - C'est le problème ?
50:45 - Oui, mais ça veut dire que tous les gouvernements
50:47 successifs ont mis ça sous
50:49 le tapis, comme pour la santé, comme pour l'éducation,
50:51 comme pour d'autres sujets. - Mais non, c'est parce
50:53 qu'ils ont choisi un modèle économique qui est celui
50:55 du libre-échange intégral.
50:57 Quand on signe, il va y avoir le Mercosur
50:59 demain, c'est la fin. Si le Mercosur est signé,
51:01 ils sont morts. Tous les éleveurs vont
51:03 disparaître en France. Point. On ne peut pas
51:05 rivaliser avec l'Argentine et le Brésil sur
51:07 l'élevage, des conditions
51:09 de salaire et de
51:11 destruction d'un maze. Il n'y a aucune chance.
51:13 Ils vont crever.
51:15 Et ces accords de libre-échange
51:17 ont fait que 42%
51:19 des agriculteurs touchent moins que le RSA,
51:21 80 moins que 1 700 euros par mois.
51:23 Donc c'est une catastrophe.
51:25 Et c'est comme les gouvernements de gauche
51:27 et de droite ont privilégié cette
51:29 logique. Et ils continuent encore une fois
51:31 avec le traité de libre-échange avec le Chili.
51:33 Si ça, ça n'est pas arrêté, c'est-à-dire
51:35 si cette logique mortifère qu'impose
51:37 entre autres la Commission européenne n'est pas
51:39 stoppée nette, ça explosera.
51:41 Ou ils crèveront doucement, comme ils crèvent depuis 30 ans.
51:43 - Benjamin, on ne vous a pas entendu sur
51:45 à la fois les convergences des syndicats
51:47 et les issues possibles.
51:49 - Oui, alors sur la
51:51 convergence syndicale,
51:53 c'est un constat. Emmanuel Macron a
51:55 toujours pris soin de casser
51:57 les corps intermédiaires depuis le début
51:59 de sa présidence en
52:01 2017. Et là, d'ailleurs, le
52:03 premier déplacement que
52:05 Gabriel Attal a fait a été
52:07 fait auprès d'une personne qui n'était
52:09 pas syndiquée et qui, justement,
52:11 avait raillé la
52:13 tièdeur des syndicats
52:15 Place du Capitole à Toulouse.
52:17 L'histoire de Jérôme Baille. Voilà,
52:19 faisons un peu d'histoire occitane. Ce que je veux dire
52:21 par là, c'est que le premier symbole de l'échange
52:23 entre Gabriel Attal et le monde agricole, c'était
52:25 un non-syndiqué. Ça, c'est le premier
52:27 élément. Donc, Gabriel Attal
52:29 a bien compris, effectivement, que les syndicats
52:31 ne représentaient plus
52:33 forcément la base, puisque à l'image
52:35 de notre échiquier politique
52:37 et de notre Assemblée nationale, je
52:39 pense qu'il y a une recomposition bien plus
52:41 rapide du monde agricole qu'est
52:43 celui qui est incarné par les organisations
52:45 syndicales. La FNSEA ne pèse
52:47 plus forcément 75%, et c'est
52:49 une réalité. Et la coordination
52:51 n'est pas forcément que Rassemblement national.
52:53 Je m'amusais hier après-midi à voir sur
52:55 un plateau de télévision le
52:57 porte-parole de la coordination rurale. Je le connais
52:59 bien, il était candidat LR face à
53:01 moi, législatif dans l'Aisne.
53:03 Donc, ce n'est pas la peine de me raconter des tarabistouilles.
53:05 Il n'y a pas que des gens du Rassemblement national.
53:07 Donc, tout ça pour dire qu'il y a
53:09 une recomposition et une défiance
53:11 du monde agricole comme des Français, maintenant,
53:13 de la capacité de l'Union européenne
53:15 à résoudre leurs problèmes, ou en tout cas
53:17 à les protéger, à minime.
53:19 Donc, cette désaffection européenne,
53:21 elle a une influence sur
53:23 la désaffection que les agriculteurs ont auprès de la
53:25 FNSEA, qui a toujours conduit
53:27 cette politique depuis des années.
53:29 Donc, il y aura quand même une convergence,
53:31 mais la convergence, ça viendra de la base, pour résumer.
53:33 Mais il ne viendra pas des syndicats.
53:35 - Mais est-ce qu'il n'y a pas un risque, malgré tout, d'annonces
53:37 qui seront importantes, malgré tout, mais qui...
53:39 - Mais qui sont déjà importantes.
53:41 - Envredi, il y a quand même eu des annonces.
53:43 Alors, ça ne convient pas, ça ne satisfait pas.
53:45 - Mais, pour le bio, il y a un problème
53:47 structurel, il y a un suicide. - Bien évidemment.
53:49 - Il y a 20 fermes qui ferment par jour, et on répond
53:51 à 50 millions pour le bio.
53:53 Le problème, c'est que les exploitants américains,
53:55 ils veulent qu'il leur travaille.
53:57 Et là, on répond par de la subvention. Ils veulent juste
53:59 moins de taxes, en fait.
54:01 - Juste politiquement, en fait,
54:03 on a tendance à l'oublier, parce qu'on parle
54:05 des agriculteurs, et c'est bien normal, c'est leur crise.
54:07 Mais politiquement, Gabriel Attal, il joue très, très
54:09 gros. C'est-à-dire qu'il est arrivé il y a 15 jours,
54:11 il se prend cette crise en pleine tête,
54:13 mais en même temps, je pense qu'à
54:15 le couver
54:17 depuis longtemps, cette crise. - Oui, oui.
54:19 - Et aujourd'hui, moi, je pense... - C'est pas que leur crise,
54:21 Alex. C'est pas que leur crise, c'est la crise
54:23 de tous ceux qui ne sont pas salariés. - Mais bien sûr.
54:25 Et quand vous voyez les enquêtes, d'ailleurs, d'opinion
54:27 la semaine dernière, que vous voyez 70... D'ailleurs, c'est
54:29 une enquête Sud Radio. 78%
54:31 des Français qui craignent
54:33 les explosions de risques sociaux, on est
54:35 qu'au début, là. Là, vous savez, depuis longtemps,
54:37 on dit que les Français vont descendre dans la rue, qu'ils vont
54:39 se plaindre et tout. Je pense que là, on est
54:41 vraiment qu'au début. Et dire,
54:43 "Ah, c'est à la raison que jeudi, à Bruxelles,
54:45 va se jouer un moment important
54:47 de cette crise." Oui, bien entendu.
54:49 Mais toute la semaine, pour Gabriel Attal, et depuis
54:51 10 jours, pour Gabriel Attal,
54:53 se jouent des moments importants chaque jour.
54:55 Je veux dire, demain, c'est un discours de politique
54:57 générale. - Oui, d'ailleurs...
54:59 - Et la difficulté, quand même, c'est d'avoir une motion...
55:01 - Et la difficulté, quand même, c'est d'avoir une motion... - D'ailleurs, au niveau de la...
55:03 - Une motion de censure dès demain, et en parallèle, devoir gérer la crise agricole.
55:05 - D'ailleurs, là... - Il y a quand même beaucoup de choses en même temps qui s'agissent.
55:07 - D'ailleurs, au niveau de la convergence des luttes,
55:09 il s'est passé, comme je le dis, deux choses importantes.
55:11 D'abord, la CGT, au courant
55:13 de la semaine dernière, a appelé à rejoindre le mouvement.
55:15 Ils se sont fait remballer par tous les acteurs
55:17 du monde agricole en disant "Il en est hors de question."
55:19 Très bonne décision. Deuxième
55:21 chose, c'est que depuis hier ou avant-hier,
55:23 les acteurs des bâtiments et des travaux
55:25 publics menacent de bloquer
55:27 également tous les chantiers,
55:29 et ils sont nombreux, parce qu'ils réclament
55:31 la même chose que pour les paysans, c'est-à-dire
55:33 la suspension de la taxe sur le gasoil
55:35 non routier, et les taxis, voilà.
55:37 Et donc ceux-là, les acteurs des bâtiments
55:39 et des travaux publics, ils ont aussi une capacité
55:41 de nuisance et de blocage.
55:43 Et cette fois, eux, ils sont en ville.
55:45 Ils sont en ville, ils n'ont pas besoin de tracteur
55:47 pour monter sur Paris.
55:49 Donc on a effectivement
55:51 les ingrédients d'une possible crise
55:53 qui, à mon avis, va se déclencher
55:55 si cette semaine est décevante
55:57 pour les paysans.
55:59 - C'est un ras-le-bol fiscal, Michel.
56:01 - Oui.
56:03 Rapidement, c'est Bruxelles aussi,
56:05 ça commence à bouger avec les évacueurs belges
56:07 qui sont sortis également de leurs exploitations
56:09 aujourd'hui, et pour information,
56:11 c'est surtout la vallée du Rhône, vous oubliez,
56:13 la 64 est encore bloquée, ça coince autour
56:15 de Bergerac, Paris n'est pas encore assiégée,
56:17 ça se rapproche, mais c'est
56:19 à une vingtaine de kilomètres de la
56:21 capitale, et donc c'est une affaire à suivre.
56:23 Tous ensemble, on y reviendra, évidemment
56:25 dans toutes nos émissions d'infos sur
56:27 Sud Radio et de débats. Merci à tous les quatre.
56:29 - Merci. - Merci. - Bonne journée.
56:31 - Merci. - Et dans un instant, vous retrouvez André Bercoff. A tout de suite.
56:33 Sud Radio, parlons vrai.

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