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Mettez vous d'accord avec Lucas Jakubowicz, Journaliste politique. Rédacteur en chef de Décideurs Magazine et auteur de “Un animal pour les gouverner tous” (Arkhe editions), Pascal Bataille, animateur, producteur, chef d'entreprise, Nicolas Corato, président fondateur du think tank Place de la République et Matthieu Baccialone, Communicant, président de M2B Conseil.

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2024-09-27##

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News
Transcription
00:00Et nous continuons avec les débats sur l'actualité, avec aujourd'hui Mathieu Bacchialone, vous êtes communicant président de M2B Conseil,
00:15Lucas Jakubowicz, journaliste politique, rédacteur en chef de Décideur Magazine, et vous avez publié « Un animal pour les gouverner tous » chez Arke Éditions.
00:24Et j'étais en train de vous dire que je vous avais cité l'autre jour quand on parlait du lien des dirigeants avec leurs animaux, c'est ce que vous racontez dans ce livre qui est passionnant.
00:34Pascal Bataille, animateur, producteur, chef d'entreprise, bonjour. Nicolas Corato, président fondateur du Think Tank, Place de la République, bonjour à vous.
00:43On va revenir sur le meurtre de Philippine et de ses conséquences. Tous les débats autour de ce meurtre avec la question de la durée de rétention, les EQTF.
00:54Aujourd'hui, la France est le pays qui renvoie le moins d'EQTF, qui exécute le moins d'EQTF en Europe.
01:02Macron se demande si la France est heureuse, c'est ce qu'il a dit au Canada. Bref, beaucoup de sujets, l'escalade au Liban, Israël qui refuse de cesser le feu.
01:09Je le sais, c'est le feu. On commence avec vos coups de cœur et vos coups de gueule. Mathieu, on commence avec vous. C'est un coup de cœur.
01:14Oui, c'est un coup de cœur international pour le coup. Ce sont vos confrères de Libération qui font aujourd'hui un très beau reportage sur les sorcières de Boucha.
01:24Les sorcières de Boucha, ce sont les gardiennes du ciel ukrainien. Ce sont des femmes qui sont dans une petite ville de la banlieue nord de Kiev.
01:31Ce sont des femmes qui ont des métiers, qui sont commerçantes, qui sont infirmières et qui, sur leur temps libre, si on peut parler ainsi,
01:43puisque le temps libre là-bas n'est pas forcément un temps de loisirs, travaillent à la défense aérienne.
01:47J'invite tout le monde à lire cet article qui est vraiment très bien fait, qui est très bien documenté. Je ne connaissais pas du tout ces femmes.
01:58Ça a le mérite de rappeler que nous avons quand même toujours une guerre à nos portes sur le continent européen, quelques heures d'avion de Paris.
02:05Et la deuxième chose, c'était pour parler des femmes en règle générale dans les combats, parce qu'on a effectivement un prisme et un biais
02:13qui veut que les héros des guerres soient tous masculins. Il y a une sorte de virilisme là-dessus, évidemment, dans l'histoire nationale, sur les combattants, sur Napoléon.
02:24Il faut rappeler aussi que, de tout temps, les femmes ont participé à l'effort de guerre, ont été des combattantes.
02:31Sans remonter évidemment aux Amazones, aux mythiques Amazones, il y en a partout dans l'histoire, que ce soit à l'arrière, mais aussi au front.
02:39On peut citer très proche de nous les Kurdes, les combattantes kurdes du Rojava, justement, qui se battent contre les islamistes.
02:48Et c'était d'essayer de mettre une focale un petit peu sur ces femmes qui ont été...
02:52Alors ça me fait penser aux propos du président Mitterrand, vous me direz, c'était il y a longtemps, mais lors de son discours d'investiture en 1981,
02:59je ne sais pas si vous vous souvenez, son discours commençait ainsi sur ces femmes et ces hommes qui, par leur travail et par le sang dans la paix et dans la guerre,
03:09ont participé à l'histoire sans jamais y avoir accès.
03:12Et donc voilà, c'était pour mettre un petit peu une focale sur ces combattantes ukrainiennes, mais qui sont, à mon avis, qui ont un message universel à porter.
03:20Oui, et un mot aussi pour les femmes victimes pendant les guerres, victimes de viols.
03:25Et je soutiens l'association Stand Speak Rise Up, qui est à l'initiative de la grande duchesse du Luxembourg,
03:32mais qui fait un travail phénoménal pour aider ces femmes qui sont victimes de viols, qui se tombent enceintes de leurs bourreaux.
03:41Et c'est important de les accompagner.
03:43Les femmes sont toujours les premières et les principales victimes de tout conflit.
03:47Mais il y a des combattantes.
03:50Mais il y a effectivement, et c'est important de le dire aussi, des combattantes.
03:53Et ce n'est pas nouveau, ça a toujours été, c'est un petit peu invisibilisé dans notre histoire.
03:57Voilà. Alors, Lucas, vous êtes égocentrique.
04:04Oui, allez-y, HH.
04:06C'est la médaille d'or de l'égocentrisme.
04:09Apparemment, non, c'est un coup de gueule contre moi-même.
04:12Puisqu'effectivement, j'ai appris hier que j'étais un néo-nazi.
04:15Oui.
04:16Suite au message d'Antoine.
04:18Alors, pour ceux, c'est de la radio.
04:19Pour ceux qui ne nous voient pas sur YouTube, vous avez un polo siglé HH.
04:24Ce n'est pas Heidifer, c'est Eli Hansen, une marque norvégienne.
04:28On a le droit de faire de la pub.
04:29De bois et de montagne.
04:31C'est de l'actualité, donc on va dire que oui.
04:33Ce qui s'est passé, c'est qu'hier, le député RN de Lyon, Julien Audoul,
04:38a pris la parole avec un impermable de marque Eli Hansen.
04:42Aussitôt après, le député LFI de l'Essonne, Antoine Loman,
04:46a dit qu'en fait, ça voulait dire Heil Hitler et que c'est une marque néo-nazie.
04:52Il a dit que c'était un dog whistle, c'est-à-dire un appel du pied des nazis
04:56à leurs potentiels partisans sans se faire choper par la justice.
05:00Et que donc, à partir du moment où on portait des vêtements au lien de scène,
05:03on était suspecté d'être néo-nazis,
05:06ce qui est le cas de pas mal de rappeurs américains, soit dit en passant.
05:10Petit coup de gueule.
05:12Après, ce qui m'a fait rigoler, c'est qu'effectivement Antoine Loman
05:15a parlé de dog whistle, de clin d'œil, etc.
05:17Alors qu'à la FI, ce sont les champions du monde en matière de dog whistle antisémite.
05:21Tout le monde le sait, tout le monde en parle, tout le monde les relève.
05:24Mais à chaque fois, ils disent que c'est n'importe quoi, le dog whistle n'existe pas.
05:27Par contre, quand il faut pourfendre des soi-disant nazis, là, ça existe.
05:32Ce qui m'a fait rire aussi dans l'histoire, c'est que si on va sur ce terrain-là,
05:35on peut dire pas mal de choses sur à la FI.
05:38Pour rire, on peut dire que l'espèce de manteau en cuir de Jean-Luc Mélenchon,
05:41c'est le cosplay de Rami Rez, le collabo dans Papy fait de la résistance.
05:46Et puis plus sérieusement, on peut dire que quand on a un parti
05:50qui est repris par Rivarol, par exemple,
05:53on ne va pas donner de leçons d'antinazisme aux autres.
05:56– Oui, HH, c'est une marque connue, ça vous a fait réagir les uns et les autres ?
06:01– Moi, je trouve que ça illustre bien le niveau auquel tombe la politique aujourd'hui,
06:06mais dans tous les sens du terme.
06:08Je pense que pour combattre l'extrême droite, qui est un parti raciste, fasciste,
06:13je pense qu'il y a d'autres moyens que ces bêtes moyens de réseaux.
06:17Je pense que les réseaux sociaux abrutissent complètement le débat public.
06:21Et abrutissent y compris les hommes et les femmes politiques
06:26qui se vautrent dans la logique du clic des réseaux sociaux.
06:32– C'est totalement le cas d'Antoine Léaumant, parce que...
06:35– Oui, mais pas que, vous dites Antoine Léaumant,
06:37mais on peut prendre d'autres exemples dans d'autres parties de la politique.
06:40Ce que je veux dire par là, c'est qu'on a droit, je pense en tant que citoyen aujourd'hui,
06:44à avoir un débat qui s'élève un peu et qui ne se concentre pas
06:48sur quelques tweets, quelques...
06:51Ça n'amène rien, ça n'amène absolument rien.
06:54Et ça ne fait pas la cause que défend Antoine Léaumant,
06:56à laquelle moi j'adhère complètement par ailleurs.
06:59– Alors peut-être une petite parenthèse quand même,
07:01c'est qu'Antoine Léaumant est loin d'être bête,
07:03c'est lui qui a mis en place toute la stratégie digitale de Jean-Luc Mélenchon
07:07qui marche vraiment très bien.
07:09Et assez souvent, il se vante sur ses réseaux sociaux,
07:12de faire du clic, de faire du buzz, etc.
07:15Cette polémique est faite pour faire du clic ou du buzz,
07:18mais j'imagine que si vous l'interrogez, il va dire,
07:21bien sûr que j'ai dit n'importe quoi,
07:23mais ça a permis de gagner des abonnés à mes comptes
07:26pour ensuite peut-être parler de politique.
07:28Mais c'est quand même assez dommage d'en arriver là pour des combats politiques.
07:31– Il devrait regarder dans son propre parti
07:33quand Ersilias Oudet va soutenir Elias Imsalen
07:37qui lui-même est lecteur de Mein Kampf, entre autres.
07:41Je pense qu'il y a du ménage à faire.
07:43– Oui, mais pour rebondir là-dessus,
07:45c'est vrai qu'il y a un appauvrissement du débat politique,
07:47mais on l'a vu, c'est effectivement pas que LFI.
07:50On se souvient de la stratégie de Jordan Bardella,
07:52qui était d'ailleurs la stratégie numérique de Bardella.
07:55Très efficace, comme ce que dit Lucas,
07:57stratégie LFI Léaumant très efficace pour avoir un certain public.
08:01On essaye de récupérer les gens,
08:03non pas en faisant des grands pavés ou de l'argumentaire politique,
08:07mais en jouant sur les émotions,
08:10et là c'est le rire,
08:12mais c'est effectivement un appauvrissement généralisé
08:16qui vient de beaucoup de camps et de beaucoup de cellules numériques
08:20où en fait la communication n'est pas la meilleure
08:22a pris le pas sur les idées et le programme.
08:24– On va marquer une pause et on se retrouve dans un instant avec vous,
08:27à tout de suite.
08:28– Sud Radio, parlons vrai.
08:30– Parlons vrai.
08:31– Sud Radio.
08:32– Parlons vrai.
08:33– Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
08:39Et on est ensemble avec vous jusqu'à midi pour commenter l'actualité
08:42avec Mathieu Bachalon, communicant, président de M2B Conseil,
08:47Lucas Jakubowicz, journaliste politique,
08:50vous êtes rédacteur en chef de Décideur Magazine,
08:53et je rappelle votre livre,
08:54Un animal pour les gouverner tous, qui est paru aux éditions Arke,
08:57Pascal Bataille, animateur, producteur, chef d'entreprise,
09:00et Nicolas Corato, président du Think Tank Place de la République.
09:04On va revenir sur le meurtre de Philippine,
09:07y a-t-il eu des défaillances ?
09:09Est-ce qu'il faut allonger la durée de rétention ?
09:12Est-ce que cet emballement médiatico-judiciaire peut faire changer les choses ?
09:18Ou encore une fois, on passera une fois de plus à autre chose ?
09:22Le syndicat de la magistrature dénonce une surenchère xénophobe,
09:26Macron se demande si la France est heureuse,
09:28faut-il une deuxième journée de solidarité pour financer les EHPAD ?
09:31Beaucoup de sujets avec vous.
09:32On continue notre tour de table.
09:35On va continuer avec vous, Nicolas.
09:38C'est un coup de cœur.
09:39Oui, c'est un coup de cœur qui, une fois n'est pas coutume,
09:43tient à la décision de notre nouveau Premier ministre
09:46de relancer le dialogue social.
09:48Vous savez que pendant des années,
09:51sur le premier et le second quinquennat d'Emmanuel Macron,
09:54les partenaires sociaux ont été particulièrement malmenés.
09:56D'ailleurs, qu'ils soient du côté du patronat ou du côté des salariés,
10:01on se souvient de l'humiliation de Laurent Berger
10:03pendant la réforme des retraites,
10:05mais que ce soit sous Édouard Philippe, Madame Borne
10:08ou ensuite M. Attal,
10:10les partenaires sociaux ont été dessaisis
10:13de la gestion et de l'orientation, par exemple,
10:16du régime d'assurance chômage ou du régime d'assurance vieillesse.
10:20Et M. Barnier vient d'annoncer coup sur coup
10:22que pour la réforme des retraites
10:24comme pour la réforme de l'assurance chômage,
10:26il pouvait envisager de remettre le sujet
10:29dans les mains des partenaires sociaux.
10:31Alors, pourquoi le fait-il ?
10:33Peut-être parce qu'il est contraint,
10:35ne pouvant plus vraiment faire marcher le Parlement,
10:37finalement de repasser par les partenaires sociaux.
10:39Mais je pense aussi que ça tient à sa culture
10:41d'homme de dialogue et d'homme de négociation.
10:43Et donc, ce cocktail fait qu'aujourd'hui,
10:46il y a une fenêtre qui s'ouvre
10:48pour que les partenaires sociaux se parlent,
10:50se parlent de sujets très importants
10:51pour l'avenir de notre modèle social.
10:53Un exemple, la réforme des retraites.
10:56Il faut le savoir, cette réforme étant
10:58très mal financée, elle est responsable
11:00d'une partie du déficit public
11:02que nous constatons aujourd'hui.
11:04Cette réforme faite par les Mozart de la Finance
11:06de l'Elysée et de Matignon, finalement aboutit
11:08à mettre les dépenses publiques dans le rouge.
11:10Et peut-être que les partenaires sociaux
11:12sauront mieux travailler ce sujet que d'autres.
11:14C'est la même chose pour l'assurance chômage.
11:16Je note par ailleurs, et c'est plutôt aussi
11:18une bonne nouvelle, que Sophie Binet,
11:20la secrétaire générale de CGT,
11:22a déclaré qu'elle était d'accord pour se mettre
11:24autour de la table. Et donc il y a peut-être
11:26chez les partenaires sociaux, ce qui n'existe pas
11:28aujourd'hui à l'Assemblée nationale,
11:30c'est-à-dire peut-être une volonté en tout cas
11:32de se parler, de dialoguer, d'échanger, de débattre
11:34et peut-être de trouver des consensus
11:36dans l'intérêt général. Moi je dis que c'est
11:38plutôt une bonne nouvelle, mais sous surveillance démocratique
11:40comme on dit maintenant.
11:42Réaction ? Non ?
11:44Peut-être un petit malentendu sémantique
11:46qui est souvent évoqué, c'est qu'on considère
11:48le bloc macroniste comme étant
11:50libéral. Et en réalité,
11:52le libéralisme a plusieurs critères
11:54pour être défini libéralisme
11:56et le macronisme n'en respecte pas
11:58beaucoup. Pardon,
12:00le libéralisme est d'abord le rejet du cul de l'homme
12:02fort. Dans le macronisme, il y a le cul
12:04de l'homme fort. Il y a aussi
12:06dans le libéralisme l'importance extrême
12:08qui est accordée au Parlement et aux corps
12:10intermédiaires. Et c'est vrai que depuis
12:122017, effectivement, vous avez raison,
12:14les corps intermédiaires dont font partie les syndicats
12:16sont souvent court-circuités.
12:18Les parlementaires sont souvent
12:20court-circuités aussi. Et effectivement,
12:22Michel Barnier a beau être l'air,
12:24il a une culture qui est relativement,
12:26on va dire, de droite libérale. Et dans la droite libérale,
12:28quand on met en place des
12:30réformes sociales, on
12:32dialogue avec les syndicats.
12:34Mais ça témoigne d'ailleurs
12:36que la France est un pays
12:38quelque part fondamentalement
12:40illibéral. Parce que quand on regarde, par exemple, la gauche,
12:42pendant la réforme des retraites,
12:44elle a aussi court-circuité les syndicats.
12:46Elle fait les choses de son côté.
12:48Donc là, on remet un peu de libéralisme
12:50dans le moteur de la France, et c'est plutôt une bonne chose.
12:52Pascal Bataille,
12:54avec vous, on va aborder
12:56le meurtre de Philippine. C'est son traitement
12:58sur lequel vous vouliez revenir.
13:00Oui, c'est le traitement
13:02de ce meurtre. Et évidemment, je m'associe
13:04comme tout le monde ici, je pense
13:06à la douleur des
13:08proches philippines, dont les obsèques
13:10sont célébrés aujourd'hui.
13:12Et il se trouve que j'ai
13:14une belle fille qui fréquente la même université
13:16et qui est sortie de
13:18sa fac quelques minutes après, apparemment,
13:20d'après ce qu'on connaît du récit des faits,
13:22elle. Donc je
13:24peux me sentir effectivement
13:26un petit peu concerné indirectement
13:28d'autant plus par ce drame.
13:30Néanmoins,
13:32il me semble
13:34effectivement assez catastrophique
13:36que le traitement de
13:38ce drame soit devenu,
13:40pour la énième fois dans les médias et la
13:42plupart des chaînes d'infos,
13:44une nouvelle fois
13:46un procès des OQTF
13:48de la façon dont elles sont
13:50ou non exécutées,
13:52etc., qui est un vrai sujet
13:54en soi, mais un sujet qu'on connaît.
13:56— Bah donc, pourquoi pas en parler ?
13:58— C'est pas qu'on ne devrait pas en parler, mais que ça occulte
14:00y compris
14:02les morts au Liban, la situation
14:04au Proche-Orient,
14:06et puis surtout qu'on le traite uniquement
14:08de cet angle-là, c'est-à-dire que
14:10effectivement, si ce Marocain
14:12n'avait pas été sur le territoire français,
14:14ce qu'il n'aurait pas dû être,
14:16il n'y aurait pas eu cette mort
14:18atroce pour Philippines
14:20et pour ses proches. Effectivement.
14:22Une fois qu'on a dit ça, on a dit quoi ?
14:24Est-ce que quelqu'un autour de la table est capable de me dire
14:26combien il y a de crimes perpétrés
14:28par des personnes sous OQTF en France chaque année ?
14:30Je ne pense pas.
14:32Est-ce qu'effectivement le sujet des OQTF,
14:34qui est un sujet, mérite de prendre cette
14:36place prépondérante
14:38dans les titres des journaux,
14:40des radios, des télévisions, dans les débats
14:42que nous faisons tous, y compris encore
14:44maintenant,
14:46au point d'occulter
14:48plein d'autres sujets importants, y compris celui
14:50qui se cache derrière
14:52le crime de Philippines,
14:54le meurtre de Philippines, c'est celui
14:56des féminicides. Une femme sur trois
14:58meurt, pardon, meurt tous les trois jours
15:00en France,
15:02aujourd'hui, sous les coups
15:04de son conjoint
15:06ou d'un autre. Il y a une femme
15:08qui meurt tous les trois jours en France,
15:10agressée, violée, violentée, etc.
15:12Il y a des viols, malheureusement,
15:14tous les jours dans notre
15:16pays. Donc,
15:18est-ce qu'on ne regarde pas
15:20encore une fois les choses par le petit
15:22bout de la lorgnette, y compris
15:24et surtout pour faire valoir
15:26les problématiques d'immigration,
15:28pour faire valoir les problématiques
15:30d'insécurité, qui nourrissent encore une fois
15:32les thématiques du Rassemblement National,
15:34et tout ça pour ne pas faire avancer
15:36le final de Spielblick, parce que
15:38les solutions, on les connaît à peu près.
15:40Effectivement, elles méritent d'être débattues, certainement,
15:42au gouvernement, à l'Assemblée Nationale,
15:44mais pas pendant des heures dans
15:46les médias. C'est pas là
15:48que se trouvera la solution. En revanche,
15:50avoir un vrai débat sociétal sur
15:52la façon dont les femmes sont traitées encore aujourd'hui
15:54dans notre pays, sur la façon dont on éduque
15:56les petits garçons et les petites filles
15:58à la sexualité, au rapport au désir
16:00que
16:02les féministes, elles-mêmes,
16:04traitent d'une façon catastrophique
16:06la plupart du temps, je ne veux pas faire de généralité,
16:08mais parce qu'on nie le désir féminin
16:10comme s'il n'existait pas, comme si c'était sale,
16:12comme si c'était uniquement l'homme qui est en position
16:14de désir. Il y a plein de choses à revoir
16:16et qui sont, encore une fois, occultées
16:18derrière
16:20cette tragédie, ce triste,
16:22ce très triste événement.
16:24Mais je pense qu'encore
16:26une fois, on parlait... – C'est pas ou-ou,
16:28c'est-à-dire on n'est pas...
16:30– Si c'est ou-ou, la preuve, c'est qu'on ne traite ça
16:32que sous cet angle-là. Et quand on
16:34parlait tout à l'heure
16:36du
16:38traitement en permanence émotionnel
16:40de l'information, et jamais
16:42en essayant de mettre en perspective et de
16:44prendre un petit peu de hauteur, eh bien on est encore
16:46une fois dans ce sujet-là.
16:48Et il y a quelque temps, je disais, sur cette
16:50antenne, j'ai été...
16:52Comme j'étais en visio, c'était
16:54compliqué pour moi de me défendre, mais j'ai été
16:56ridiculisé par notre ami enseignant,
16:58qui se pose du col souvent chez vous,
17:00Kévin.
17:02– Qui ne m'a pas...
17:04Qui a évidemment complètement travesti ma pensée, mais
17:06quand on voit effectivement que
17:08le vote RN est
17:10la plupart du temps le plus élevé dans
17:12des régions de France qui sont les moins
17:14concernées par l'insécurité et l'immigration,
17:16je n'ai pas dit qu'il n'y avait pas de problème d'immigration et d'insécurité,
17:18j'ai dit que souvent, et je prenais
17:20l'exemple de mon, ma commune,
17:22à l'Échecapferré, où effectivement
17:24le RN est arrivé en tête, et où je peux
17:26vous assurer qu'il n'y a ni problème
17:28d'immigration, ni problème d'insécurité.
17:30Voilà, bon, Kévin m'a
17:32habilement
17:34travesti ce que je lui ai dit, mais voilà,
17:36c'est le résultat, tout ça, c'est le résultat
17:38effectivement de ces campagnes permanentes
17:40où on regarde l'arbre plutôt que de regarder
17:42la forêt. – Alors, Lucas ?
17:44– Oui, je vais essayer, non, j'allais dire
17:46un truc méchant. Non, j'allais dire, je vais essayer
17:48d'être plus subtil que Kévin Bossuet, c'est pas
17:50très difficile.
17:52– C'est pas gentil. – Non, c'est pas très gentil.
17:54– Non, mais parce que je sais
17:56qu'il aime bien faire ses numéros.
17:58Mais juste si on regarde les statistiques
18:00électorales, effectivement,
18:02il y a quand même un lien de causalité entre l'immigration
18:04et le vote RN.
18:06Là où le vote RN augmente, c'est pas parce qu'il y a
18:08une forte immigration, mais c'est
18:10parce que l'immigration, entre guillemets,
18:12est juste à côté,
18:14et les populations ont peur que ça
18:16atteigne leur territoire. Et il y a
18:18plusieurs villes ou plusieurs départements
18:20où ça se voit très bien, en fait, vous prenez
18:22rien qu'en Ile-de-France,
18:24vous prenez des villes de grandes banlieues, comme par exemple
18:26Meaux ou Montreau,
18:28qui sont en Seine-et-Marne, à chaque fois
18:30les villes sont, entre guillemets,
18:32métissées, créolisées, avec
18:34un vote RN assez faible,
18:36et les communes juste à côté, les petits villages,
18:38là il y a un sur-vote Rassemblement
18:40National, pourquoi ? Soit parce que
18:42c'est des habitants qu'on peut appeler les petits blancs
18:44qui ont quitté, en fait,
18:46ces barres d'immeubles pour aller dans des pavillons,
18:48ou soit c'est des gens qui ne veulent pas
18:50qu'entre guillemets, les tours arrivent
18:52dans leurs pavillons, donc.
18:54C'est pas parce qu'on est dans une commune
18:56où il y a peu d'immigrés, qu'on n'a pas
18:58peur de l'immigration, et que le vote
19:00RN n'est pas corrélé
19:02à la peur de l'immigration. Après,
19:04sur tout ce qui est Philippines, etc., on aura l'occasion
19:06d'y revenir, mais vraiment, il y a
19:08des tas de travaux sociologiques. Le dernier en date,
19:10celui d'un sociologue qui s'appelle Félicien Faury,
19:12qui montre bien que c'est
19:14la proximité quasi
19:16immédiate de l'immigration qui fait monter
19:18le vote Rassemblement National.
19:20On va marquer une pause et on va
19:22continuer sur ce sujet dans un instant, à tout de suite.
19:24Sud Radio.
19:26Parlons vrai.
19:28Parlons vrai.
19:30Sud Radio, le 10h
19:32midi, mettez-vous d'accord,
19:34Valérie Expert. Et on est ensemble
19:36avec vous jusqu'à midi, nous
19:38débattions autour du coup de gueule de Pascal
19:40Bataille sur le traitement médiatique
19:42de l'affaire Philippines. Mathieu Bachalon,
19:44vous en pensez quoi ? Pas que le traitement médiatique, c'est même le traitement
19:46politique, parce qu'effectivement, il y a
19:48une question des OQTF qui doit être réglée,
19:50mais c'est toujours le problème,
19:52c'est-à-dire qu'on va ouvrir
19:54ce sujet parce qu'il y a eu un drame et parce que
19:56l'émotion
19:58met un coup de
20:00pression aux politiques pour ouvrir ce sujet.
20:02Et il y a la deuxième chose
20:04sur laquelle je voudrais insister,
20:06ce serait totalement illusoire de faire croire
20:08aux Français que si les
20:10OQTF étaient appliqués, il n'y aurait plus aucun
20:12viol sur le territoire.
20:14Non mais Philippines ne sera pas morte.
20:16Non mais Philippines...
20:18Cette rhétorique,
20:20si on le pousse,
20:22le raisonnement est l'absurde.
20:24C'est vrai. Si le type
20:26avait exercé son
20:28OQTF, il ne serait pas sur le territoire et
20:30cette pauvre Philippines serait toujours en vie.
20:32Mais on ne peut pas résumer
20:34cette question uniquement à ça.
20:36C'est-à-dire que... Non, mais il y a
20:38beaucoup de questions en fait dans l'affaire Philippines,
20:40dans ce drame.
20:42Il y a beaucoup de choses, c'est pour ça que quand on annonce
20:44des lois, des machins, commençons déjà par
20:46observer ce qui est là et ce qui dysfonctionne.
20:48Et Pascal a tout à fait raison
20:50de mettre la focale beaucoup plus
20:52grande sur le rapport
20:54qu'il y a, certaines fois,
20:56sur les femmes qui sont
20:58sursexualisées,
21:00qui sont...
21:02Ecoutez les témoignages,
21:04toutes les femmes qui sont autour de nous
21:06racontent qu'au moins une fois, et si ce n'est qu'une fois,
21:08ce n'est pas beaucoup, ont été agressées
21:10dans les transports, ont subi des réflexions
21:12sexistes,
21:14se sont senties réellement en danger.
21:16Donc il y a aussi un problème...
21:18Non, mais 80
21:20ou 85%, je n'ai plus le chiffre
21:22exact, des agressions se sont faites
21:24par des proches dans les
21:26tribunaux. Mais au quotidien,
21:28les femmes aujourd'hui ont du mal quand même
21:30dans les transports en particulier
21:32à ne pas être
21:34importunées. Après, on ne peut pas
21:36non plus ne pas parler de la question des OQTF
21:38et voir quand même qu'on est...
21:40On ne peut pas réduire ce sujet uniquement à l'application
21:42ou non de l'OQTF.
21:44Ce serait trop facile.
21:46Je reviens sur le traitement médiatique et politique.
21:48Moi, ce qui me choque beaucoup, c'est l'instrumentalisation
21:50politique qui en est faite, alors que
21:52les parents et la famille
21:54de Philippines...
21:56Et Naël, il n'y avait pas eu d'instructeur.
21:58C'est pareil.
22:00Et d'ailleurs, je pense qu'on n'arrive pas
22:02à régler les situations quand on les traite comme ça
22:04sous l'émotion. Il y a quand même,
22:06puisqu'on parle de civilisation,
22:08j'entends beaucoup parler de civilisation ces jours-là,
22:10la première valeur
22:12d'une civilisation, c'est le respect qu'elle doit à ses morts.
22:14Et moi, je pense qu'on
22:16doit aussi un minimum de respect à la
22:18famille de Philippines dont on ne sait pas ce qu'ils pensent
22:20de ce qui s'est déroulé, mais qui sont simplement
22:22dans le deuil en train d'enterrer leur fille,
22:24leur petite-fille, leur nièce, leur
22:26amie. Et je pense que
22:28les femmes et les hommes politiques de ce pays doivent
22:30aussi se soumettre à ce respect qui est un respect
22:32issu de nos règles de civilisation.
22:34Ensuite, sur les OQTF,
22:36il y a beaucoup de choses à dire,
22:38mais si je pousse
22:40moi aussi le raisonnement à l'absurde,
22:42effectivement, si tout avait fonctionné,
22:44si la ligne de liaison entre les différents
22:46services impliqués avait fonctionné,
22:48Philippines serait aujourd'hui vivante. Très bien.
22:50Et cette personne aurait été
22:52expulsée au Maroc, et donc elle
22:54aurait tué et violé au Maroc, et ça, ça nous concerne moins.
22:56Non, non,
22:58pardon, mais...
23:00Ce tropisme
23:02occidental qui dit que la solution,
23:04c'est d'expulser les gens, mais de pas traiter
23:06le problème... Enfin, on va pas s'occuper des problèmes au Maroc,
23:08enfin, attendez... Mais ne pas considérer
23:10que la cause de la femme est une cause internationale
23:12et pas uniquement nationale. Mais franchement...
23:14Non, mais...
23:16J'ai bien dit que c'était un raisonnement pour l'absurde,
23:18mais on voit bien que ce raisonnement
23:20est complètement absurde. Mais ça veut dire quoi ?
23:22Qu'on les castre, qu'on les tue, qu'on les élimine ?
23:24Je reviens sur le sujet des OQTF.
23:26Les OQTF, on a dit beaucoup de bêtises
23:28ces derniers temps. D'abord, il faut savoir que la moitié...
23:30On dit qu'il y a un très très
23:32faible taux d'exclusion
23:34en France, d'exécution des OQTF.
23:3610% contre nos voisins...
23:387% ! 7% contre nos voisins
23:40allemands qui en font 30. Il faut savoir
23:42que vous savez d'où vient la moitié des OQTF ?
23:44La moitié des OQTF ?
23:46Maroc, Algérie... Mayotte !
23:48Donc, vous pouvez enlever
23:50toutes les OQTF de Mayotte. Et vous voyez que vous n'avez pas
23:52du tout les mêmes statistiques si vous êtes
23:54concentré sur l'hexagone. Dernier
23:56sujet sur la ligne...
23:58Sur ce sujet, il y a eu une erreur de l'État.
24:00L'État a dysfonctionné
24:02à plusieurs reprises. La pénitentiaire a dysfonctionné,
24:04le juge de la liberté de la détention
24:06manifestement commet une erreur de droit
24:08et on voit bien qu'à la préfecture
24:10concernée, ça n'a pas fonctionné
24:12non plus. Mais ça, ça se
24:14règle. Et ça se règle tranquillement
24:16dans les bureaux des ministères.
24:18Pourquoi est-ce que vous avez trois services
24:20qui n'ont pas les mêmes logiciels pour correspondre entre eux ?
24:22Pourquoi est-ce que ce passeport consulaire
24:24met trois semaines à arriver
24:26alors que l'un des services l'avait déjà
24:28dans son tiroir ?
24:30On pourrait discuter
24:32tranquillement de cette chaîne
24:34de dysfonctionnement, reconnaître les responsabilités
24:36et faire en sorte que ces services demain
24:38puissent fonctionner de la même manière
24:40et d'une manière qui fasse en sorte que les personnes
24:42qui sont dangereuses restent dans les cras
24:44dans les centres de rétention administrative.
24:46Et puis un dernier mot. Les centres de rétention administrative,
24:48je ne sais pas si vous y êtes peut-être déjà allés,
24:50il faut aller les visiter si vous avez l'occasion de le faire.
24:52Dans les centres de rétention administrative,
24:54il n'y a pas des coupables. Il y a des gens
24:56qui sont simplement en cours d'expulsion,
24:58qui sont en procédure administrative,
25:00qui ne sont pas détenus, qui sont en rétention.
25:02Et dans les cras, vous trouvez des familles.
25:04Moi j'ai vu dans les cras des femmes
25:06avec leurs enfants retenus.
25:08– Vous êtes en train de faire du misérabilisme
25:10en nous disant, il y a un quotidien
25:12à faire portage hier où il n'y avait que
25:14des gens formidables qui étaient dans les cras.
25:16– Allez voir en France des femmes
25:18et des enfants retenus
25:20par des policiers
25:22traînés dans ces cras
25:24qui sont dans des conditions d'hygiène
25:26absolument passables.
25:28Vous imaginez la vie sociale que vous pouvez avoir.
25:30Et il ne faut pas s'étonner non plus
25:32que notre droit organise
25:34une forme de protection,
25:36y compris des personnes qui sont dans ces centres de rétention
25:38et qui ont droit à la liberté
25:40parce qu'elles ne sont pas condamnées.
25:42Elles sont simplement en train d'être expulsées.
25:44Donc il faut bien comprendre que ces centres de rétention
25:46ne sont pas faits pour protéger la société
25:48contre des personnes en situation irrégulière
25:50qui seraient potentiellement dangereuses
25:52pour l'ordre public.
25:54Et c'est bien ça le sujet qu'on devrait têter.
25:56Où est-ce qu'on met et qu'est-ce qu'on fait
25:58de ces personnes qui,
26:00comme le meurtrier
26:02présumé de Philippines
26:04qui avait purgé sa peine
26:06mais dont on savait qu'il pouvait récidiver.
26:08Qu'est-ce qu'on en fait ?
26:10Je pense que le traitement, ce n'est pas dans les centres de rétention administratives.
26:12– Alors c'est où ?
26:14– C'est un sujet qui devrait être
26:16à-dedans le débat.
26:18– Mais c'est où ?
26:20– Il faut peut-être inventer
26:22un nouveau système
26:24de mise à part de ces personnes
26:26mais pas dans les centres de rétention administratives.
26:28– Mais là il devait partir dans un hôtel
26:30et il avait une obligation
26:32de pointer
26:34et de se présenter.
26:36– Mais on a bien vu que c'est insuffisant.
26:38L'hôtel en Bourgogne
26:40alors qu'il était dans un centre de rétention administrative
26:42dans le Nord, c'est complètement délirant.
26:44Et c'est ça qu'il faut regarder.
26:46– Oui mais on fait quoi ?
26:48Les propositions sont de prolonger
26:50les séjours en centre de rétention administrative ?
26:52– Mais ce n'est pas fait pour ça.
26:54Les policiers vous disent qu'ils ne sont pas là pour gérer des gens
26:56qui atteintent à l'ordre public.
26:58Ce n'est pas une prison, un CRA.
27:00C'est un lieu où
27:02des gens qu'on connaît, qu'on croise
27:04dans la rue tout simplement, parce qu'ils n'ont pas de papier
27:06sont pris sur un chantier,
27:08sont amenés et sont en attente d'être conduits
27:10à la frontière. Vous n'allez pas mélanger ces personnes-là
27:12avec de dangereux multirécidivistes.
27:14Et la vraie question qui est posée
27:16à la société, c'est qu'est-ce qu'on fait de cette population ?
27:18– Dans ce reportage de quotidien,
27:20la plupart, je crois que c'était même la très grande majorité,
27:22étaient des gens qui avaient eu
27:24une comparution au tribunal.
27:26– Oui, mais pas qu'eux.
27:28– Mais pas qu'eux, mais la très grande majorité.
27:30– Et la comparution au tribunal, c'est souvent parce qu'ils sont en situation irrégulière.
27:32– Non, non, pour des troubles à l'ordre public.
27:34– Je suis d'accord, le problème des CRA…
27:36– Non, vous n'êtes pas d'accord. Vous dites que ce sont des gens
27:38qui sont des gentilles personnes,
27:40qui sont juste en infraction…
27:42– Je dis que les CRA ont été faits pour des gens qui n'étaient pas pénalisés.
27:44Et qu'aujourd'hui,
27:46on demande à des policiers,
27:48avec très peu de moyens, de s'occuper de personnes
27:50qui manifestement attendent à l'ordre public.
27:52– Mais aujourd'hui, ce sont des gens qui attendent
27:54à l'ordre public.
27:56– Non, vous avez regardé un reportage allé dans les CRA.
27:58– Et c'était quelqu'un qui était dans un CRA
28:00avec Antoine Léaumont en plus.
28:02Donc je ne pense pas qu'il puisse y avoir eu…
28:04– Je pense qu'il faut aller sur le terrain pour se rendre compte
28:06de la population qu'il y a dans les CRA.
28:08– Je ne sais pas qui veut répondre.
28:10– Moi, je pense qu'il y a une typologie de personnes
28:12qui va être très heureuse de vous entendre,
28:14c'est les agresseurs potentiels.
28:16Parce qu'ils se disent, mais en fait…
28:18– Je ne vous permets pas de dire ça.
28:20– Parce que cette personne qui vous écoute
28:22va se dire, en fait, je peux tuer, violer.
28:24Il y aura toujours des gens qui trouveront
28:26des circonstances atténuantes.
28:28– Moi, j'ai trouvé une circonstance atténuante.
28:30Mais ce n'est pas tout ce que j'ai dit.
28:32– Ça s'appelle l'état de droit.
28:34C'est juste la défense de l'état de droit des principes.
28:36Si on laisse ça après…
28:38– Un vrai état de droit, et par exemple,
28:40en Suisse, c'est comme ça.
28:42Une personne qui commet un crime sur le territoire suisse,
28:44purge sa peine de prison,
28:46est expulsée du territoire suisse.
28:48C'est un territoire qui est une démocratie.
28:50C'est un état de droit.
28:52Et il y a des règles démocratiques
28:54qui sont mises en place
28:56pour justement virer du pays
28:58des personnes qui sont étrangères,
29:00qui n'ont pas à être là, et qui sont coupables de crimes.
29:02En Allemagne, c'est pareil.
29:04– Personne n'a dit l'inverse ici.
29:06– On dirait qu'on trouve des circonstances atténuantes.
29:08– Est-ce que j'ai trouvé une circonstance atténuante ?
29:10– Allez-vous aller voir dans l'écras ?
29:12Mais l'écras n'ont rien.
29:14– Vous y êtes allés, vous, dans l'écras ?
29:16Faites moins de plateaux de télé.
29:18– Vous y êtes allés, vous, dans l'écras ?
29:20Parce qu'il paraît que c'est uniquement autorisé avec des élus.
29:22– Avec des députés,
29:24avec des bâtonniers
29:26qui ont le droit d'aller regarder
29:28ce qui se passe dans les lieux de création de libéraux.
29:30– C'est 13 Cabreau, l'argument de dire
29:32vous êtes allés dans un endroit…
29:34– Demandez aux avocats et renseignez-vous
29:36sur ce qui se passe et sur la population
29:38qui sont dans les centres de rétention administrative
29:40et sur la manière dont on les traite.
29:42Vraiment, ce ne sont pas des endroits faits
29:44pour sécuriser la population.
29:46– Mais vous êtes en contradiction,
29:48vous êtes en train de dire que la plupart des gens…
29:50– C'est notre système qui est contradictoire.
29:52– Vous dites que les gens qui sont en crâ
29:54ou sont tous, en grande majorité,
29:56ont commis des troubles à l'ordre public.
29:58– De plus en plus, pas en majorité, mais de plus en plus.
30:00– Mais là,
30:02pour rejoindre ce que dit Nicolas,
30:04il a parlé d'une chose très importante,
30:06c'est la récidive.
30:08Là, on passe des heures, depuis plusieurs jours,
30:10à parler des OQTF,
30:12qui représentent encore une fois
30:14un petit point de détail
30:18de la problématique de la justice.
30:20– De façon que le meurtre, les gens qui vous écoutent
30:22vont vous dire que ce n'est pas un point de détail.
30:24– Mais non, il y a un meurtre,
30:26il y en a hélas tous les jours des meurtres.
30:28Je ne galvaude pas du tout le sort de Philippine
30:30et encore une fois, je suis comme tout le monde
30:32scandalisé par ce qui s'est passé,
30:34le sujet n'est pas là, le sujet est de poser
30:36les vraies questions. Est-ce qu'on pose en France
30:38aujourd'hui, par exemple, le problème de la récidive ?
30:40J'ai lu hier
30:42une statistique très intéressante,
30:44que je n'ai vu nulle part, quasiment,
30:46évoquée dans ces débats.
30:48En France, le taux d'exécution des peines de prison
30:50ferme est de 95%.
30:52– C'est plus élevé dans…
30:54– Il y a 25 ans, c'était 68%.
30:56D'accord ?
30:58La durée moyenne de détention a été multipliée par 2
31:00en 20 ans. Elle est plus élevée en France
31:02qu'en Allemagne, par exemple.
31:04Or, le taux de récidive
31:06en matière criminelle
31:08a doublé en 10 ans.
31:10Ça veut dire qu'on met les gens, pour résumer
31:12de façon un peu caricaturale, on met les gens en prison
31:14et on en fait des récidivistes.
31:16Est-ce que ce sujet-là, il est vraiment débattu ?
31:18Est-ce que ce n'est pas un sujet plus important que les OQTF ?
31:20Est-ce que ce n'est pas un sujet,
31:22aujourd'hui, au lieu de dire que la justice ne fait pas son travail
31:24d'opposer le ministère de l'Intérieur et le ministère de la Justice
31:26dans des petites polémiques politiciennes
31:28qui, encore une fois, permettent
31:30de ne pas traiter le fond des problèmes ?
31:32Est-ce qu'on pose, encore une fois, le vrai problème
31:34des prisons, de la façon dont
31:36le système pénitentiaire fonctionne
31:38et de la façon dont on accompagne les détenus
31:40pour ne pas en faire des récidivistes ?
31:42Non. On parle des OQTF, effectivement.
31:44Surtout des agresseurs sexuels et des violeurs.
31:46Sauf que le sujet, c'est les OQTF. On peut traiter tout le problème de la peine pénale.
31:48Non, le sujet, c'est la récidive.
31:50Et on l'a très bien posé dans la chose.
31:52Ce sujet, c'est un récidiviste.
31:54Ce meurtrier présumé, il a quand même
31:56fait de la prison ferme pour viol.
31:58Si je reprends le dossier.
32:00Et effectivement, on est en droit
32:02de se poser la question de
32:04est-ce que cet emprisonnement a été
32:06utile socialement pour protéger
32:08la société ? Parce qu'une fois qu'il a purgé
32:10sa peine, il est sorti et
32:12malheureusement, il a récidivé.
32:14On marque une pause et on continue dans un instant.
32:16Sud Radio.
32:18Parlons vrai.
32:20Parlons vrai.
32:22Du pays auquel il a largement contribué
32:24ces derniers temps, notamment
32:26avec cette dissolution.
32:28Je trouve ça quand même
32:30presque choquant, cette question
32:32de la part de quelqu'un
32:34qui devrait pouvoir dire
32:36les Français ne sont pas assez heureux.
32:38Il faut que je travaille
32:40et que nous travaillons tous à y remédier.
32:42Ou les Français me semblent heureux, j'en sais rien.
32:44Mais qu'il pose la question me semble assez choquant.
32:46En fait, il pose la question aussi dans le cadre
32:48de rencontres autour de la francophonie.
32:50La phrase exacte, c'est je ne sais pas si la France
32:52est heureuse à cette date, mais la francophonie
32:54à coup sûr. Là aussi,
32:56ça mérite un petit débat sur la francophonie
32:58parce que je trouve que la France est bien à la ramasse.
33:00On a un petit peu évoqué le sujet hier,
33:02c'est-à-dire qu'on a cette semaine où tout le monde,
33:04où il y a des campagnes, etc. Sauf qu'au quotidien,
33:06ce film dont on rappelait
33:08My Little French Bank de La Poste,
33:10on ne peut pas dire qu'on soit au top,
33:12pour reprendre un mot anglais, en matière de francophonie.
33:14Donc c'est dans ce cadre-là
33:16qu'il l'a dit.
33:18Lucas ?
33:20Il y a des études barométriques qui mesurent
33:22le bonheur des gens par pays.
33:24Je crois que le dernier baromètre en date date de 2024.
33:26Il y avait 7 Français sur 10
33:28qui se déclaraient heureux.
33:30Ce qui est quand même assez élevé, c'est dans la moyenne nationale.
33:32Après, il y a des biais dans ces sondages
33:34parce qu'il y a des pays où ça ne se dit pas
33:36de dire qu'on est malheureux. Dans les pays
33:38anglo-saxons, on doit toujours avoir la pêche.
33:40Mais à l'échelle française, 70%
33:42de Français qui se déclarent heureux,
33:44c'est plutôt un bon chiffre, sachant quand même
33:46que le dernier baromètre était
33:48en 2011 ou 2014, et le chiffre était
33:50à 84%. Donc les Français sont
33:52encore, d'après les sondages,
33:54majoritairement heureux, même si
33:56ça baisse. Et je me souviens qu'il y a eu un gros sondage
33:58sur le bonheur. Je ne sais plus quel institut
34:00l'avait fait, c'était en 2022. Après les élections
34:02de 2022, on corrélait le
34:04niveau de bonheur par rapport au vote.
34:06En fait, plus on était heureux de sa vie,
34:08plus on était optimiste, plus on avait
34:10tendance à voter Macron.
34:12Le Bloc central, en termes stratégiques,
34:14a intérêt à avoir un maximum
34:16de Français heureux.
34:18Je reprends le thème de fatigue, Mathieu Bachelot.
34:20Ça s'ajoute à la tradition des
34:22petites phrases à l'étranger. C'est quand même
34:24un grand classique depuis l'élection d'Emmanuel Macron.
34:26Il y avait eu, vous vous souvenez,
34:28les gaulois réfractaires, ce genre de choses.
34:30C'est curieux, vous vous souvenez dans les Tontons-Flingueurs,
34:32il y a cette phrase qui dit, c'est curieux cette habitude
34:34qu'ont les marins de toujours faire des phrases.
34:36C'est curieux cette habitude qu'a ce président de toujours
34:38vouloir parler des Français de manière un petit peu
34:40ironique à l'étranger. C'est curieux.
34:42Oui, oui, non mais c'est
34:44effectivement
34:46plutôt, voilà,
34:48sur cette phrase, la France heureuse,
34:50le qualificatif. Et là où je rejoins Pascal,
34:52c'est effectivement ce côté,
34:54le président,
34:56le président ne devrait pas dire ça, c'est un autre titre,
34:58mais c'est assez curieux de la part d'un président
35:00qui est censé, je dis bien censé,
35:02parce que pas non plus être naïf
35:04et penser qu'il peut être en prise
35:06avec toutes les réalités, mais est censé
35:08quand même être un petit peu, avoir des
35:10remontées pour savoir quel est l'état du pays.
35:12Et là on a un peu un sentiment
35:14de déconnexion,
35:16semi-avouée.
35:18Il y a un petit côté, alors heureuse.
35:20Voilà,
35:22je n'irai pas plus loin.
35:24Il y avait une caricature comme ça je crois,
35:26c'était de Jacques Faisan à l'époque dans
35:28Le Figaro, où c'était, je ne sais plus
35:30quel président, disait à Marianne, alors heureuse.
35:32Je crois que c'était Giscard à l'époque.
35:34Voilà, en fait il était aussi devant
35:36une fresque, il faut revoir le contexte, il était devant
35:38une fresque d'un peintre
35:40au Canada, où était inscrit
35:42la France heureuse.
35:44C'est aussi en réaction à ça, mais il doit savoir que
35:46chacune de ses paroles va être
35:48décortiquée. On se retrouve dans un instant.
35:50Est-ce que vous êtes
35:52prêts à cotiser,
35:54à donner un peu d'argent pour les Ehpad
35:56à votre bon cœur ? A tout de suite.
35:58Sud Radio, votre attention est notre
36:00plus belle récompense.
36:02Sud Radio,
36:04le 10h midi, mettez-vous d'accord.
36:06Valérie Expert.
36:08Avec vous, et on se demande où va l'argent
36:10quand même, pardon de poser cette
36:12question un peu banale
36:14et un peu triviale, mais
36:16on va parler du rapport du
36:18Sénat qui propose une deuxième journée de
36:20solidarité pour financer les Ehpad.
36:22Depuis
36:2420 ans, les salariés travaillent sans aide payée
36:26lors de la journée de solidarité.
36:28Initialement, c'était le lundi de Pentecôte,
36:30ce qui permet aux employeurs de participer
36:32au financement d'actions en faveur de
36:34l'autonomie des personnes âgées. Seulement,
36:36les Ehpad, entre 2020
36:38et 2023, sont déficitaires.
36:40C'est passé de 27%
36:42à 66%,
36:44selon les chiffres de la Direction
36:46Générale de la Cohésion Sociale.
36:48Il faut reconstruire ce modèle,
36:50consolider le financement,
36:52et donc l'idée d'une deuxième journée.
36:54Force est de constater qu'effectivement,
36:56les entreprises payent
36:58souvent cette journée,
37:00mais ça n'a pas été
37:02suffisant. Est-ce que c'est une bonne idée ?
37:04Nicolas, vous connaissez un peu ces sujets ?
37:06Oui, d'abord dire que dans les Ehpad
37:08qui sont déficitaires, la plupart d'entre eux,
37:10la très grande majorité d'entre eux, sont soit des Ehpad
37:12publics, donc un Ehpad géré par une mairie
37:14par exemple, soit des Ehpad associatifs qui tous
37:16appliquent des tarifs à l'aide sociale.
37:18C'est-à-dire que les personnes qui sont accueillies dans ces Ehpad
37:20généralement payent peu
37:22ou quasiment rien de leur séjour.
37:24C'est la solidarité nationale qui prend
37:26ça en cause, et c'est ceux qui souffrent le plus
37:28parce que depuis le Covid
37:30et surtout depuis l'inflation, les conseils
37:32départementaux, notamment, qui sont en charge de
37:34financer ces Ehpad, n'ont pas
37:36repris l'inflation, et donc
37:38ça a décroché depuis que l'inflation
37:40était... On a pris 15% d'inflation
37:42et à peu près on a augmenté les
37:44dotations aux Ehpad de 1 à 2%.
37:46Donc on voit bien qu'il y a un gap.
37:48Donc le sujet, c'est qu'est-ce qu'on fait
37:50pour nos aînés les plus précaires,
37:52les plus fragilisés, ceux qui ont le moins de patrimoine
37:54et qui demain devront
37:56éventuellement se confronter à une baisse de l'aide sociale
37:58dans ces Ehpad et payer de leur poche.
38:00Donc il y a un vrai sujet de société
38:02qui a été très peu
38:04pris en compte par ce quinquennat, on a pris
38:06beaucoup de retard, il y a une loi bien vieillir
38:08qui était sur le bureau de l'Assemblée nationale
38:10et qui y est toujours, et que tout le monde
38:12attend parce qu'on cherche du financement.
38:14Il faut une décision, une décision courageuse.
38:16De deux choses l'une, soit effectivement
38:18on augmente la CSG ou on trouve
38:20une nouvelle journée de solidarité
38:22comme ce qu'avait fait monsieur Raffarin
38:24à l'époque, et ça permettra peut-être
38:26en tout cas de s'occuper des plus précaires
38:28de nos aînés de demain
38:30soit on dit à tout le monde
38:32que c'est dès aujourd'hui
38:34qu'il faut préparer sa fin de vie.
38:36Mais il faut vraiment que ce débat public ait lieu
38:38et tout le monde dit, il faut une loi bien vieillir
38:40de l'extrême droite à l'extrême gauche
38:42tout le monde est d'accord, mais personne ne veut
38:44commencer à discuter du petit
38:46début
38:48de comment on finance tout ça.
38:50Mais il manque de l'argent.
38:52Il en manque partout et il en manque là en particulier.
38:54Lucas.
38:56Ce qui est intéressant c'est qu'effectivement il y a des problèmes
38:58de financement d'EHPAD, il y a des difficultés
39:00pour les personnes âgées à trouver des places
39:02il y a aussi le même type de difficultés
39:04et tous les jeunes parents le savent
39:06pour les places en crèche.
39:08Et quand on regarde les politiques
39:10publiques, on a l'impression que l'idée c'est plus
39:12de mettre le paquet, entre guillemets,
39:14ou demander des efforts pour les EHPAD
39:16plus que pour justement
39:18les places en crèche par exemple
39:20c'est des problématiques
39:22pouvoir public à chaque fois.
39:24Et les électeurs.
39:26Voilà, mais en tout cas
39:28on voit que les politiques publiques sont quand même
39:30de plus en plus orientées vers les personnes
39:32âgées que vers la jeunesse.
39:34Là aussi c'est pas
39:36ou-ou, il faudrait les deux.
39:38Il faudrait les deux, mais quand on a des budgets
39:40limités, il faut faire des choix et visiblement
39:42les choix ont été mis sur
39:44les EHPAD, ce qui est un choix comme un autre.
39:46Mais ça prouve que oui, petit à petit, la France,
39:48mais tout l'Occident d'ailleurs, deviennent des sortes de
39:50gérontocratie, où en fait
39:52les politiques publiques seront mises
39:54plus au service de la génération
39:56en sortante que de la génération
39:58montante.
40:00Oui, je sais pas, Pascal.
40:02Surfinancée, donc deuxième journée
40:04de solidarité.
40:06Moi j'aimerais déjà, parce que je ne connais pas
40:08aussi bien que Nicolas le sujet, savoir combien rapporte
40:10la première, et est-ce que l'argent va
40:12vraiment aux EHPAD.
40:14Un peu comme la vignette.
40:16La vignette c'était déjà aussi pour les vieux comme on dit.
40:18Donc je vous avoue mon ignorance
40:20sur le sujet.
40:22Donc oui, bien sûr qu'il faut financer davantage.
40:24Mais encore une fois, vous avez posé
40:26au retour de pub la bonne question,
40:28Valérie, pardon, mais même si elle peut
40:30paraître un peu populiste, c'est où va l'argent quand même ?
40:32Il faudrait déjà le savoir.
40:34Dans un pays où on est les plus taxés, je faisais une parenthèse,
40:36hier j'entendais un procureur qui disait
40:38moi j'ai dans mon
40:40tribunal 20 magistrats,
40:42si j'étais en Espagne,
40:44j'en aurais 60.
40:46Donc de quelques côtés qu'on se tourne,
40:48les services
40:50publics ne sont plus à la hauteur.
40:52L'éducation, la santé,
40:54la justice,
40:56et on paye.
40:58C'est une question d'argent et c'est dramatique
41:00parce qu'au-delà de la question d'argent, en réalité
41:02c'est une vraie question civilisationnelle.
41:04On parlait tout à l'heure en disant que
41:06le premier devoir d'une civilisation c'était le respect du
41:08assez mort, c'est aussi le respect du assez ancien.
41:10Mais assez jeune aussi il a raison,
41:12Lucas, quelque part.
41:14Je ne pense pas qu'il faille forcément
41:16toujours vouloir opposer les deux, c'est-à-dire que là
41:18on est sur le sujet des anciens et le fait
41:20je vois, c'est
41:22tentant effectivement d'avoir
41:24ce discours qui peut être de dire que
41:26la génération d'avant s'est gavée, les boomers
41:28et bien évidemment ça peut exister aussi mais
41:30là on parle aussi notamment
41:32de personnes précaires qui ont travaillé
41:34toute leur vie et qui ont une retraite
41:36vraiment toute petite, qui ne sont pas
41:38sur des retraites énormes et qui
41:40ne peuvent peut-être même
41:42pas avoir une fin de vie digne.
41:44Ça interroge peut-être aussi
41:46ça je ne suis pas du tout un expert donc je pense
41:48qu'il faudrait peut-être
41:50au moins ouvrir le sujet
41:52la question du tout EHPAD, c'est-à-dire que
41:54il y a en France
41:56cette culture
41:58de l'EHPAD mais effectivement
42:00le fait que les personnes âgées sont
42:02à un moment ou à un autre orientées
42:04rapidement vers ce qu'on appelait la maison de retraite autrefois
42:06ou l'EHPAD, là
42:08c'est vraiment une question ouverte et je pense
42:10que la réflexion devrait peut-être être menée
42:12sur les alternatives qu'il pourrait y avoir
42:14alors effectivement
42:16souvent ces maisons sont médicalisées
42:18donc pour des personnes qui ont des santé
42:20très fragiles ou qui ont des grosses pathologies
42:22ils ne peuvent pas rester chez eux. Mais il y a aussi
42:24peut-être la question de voir pour certaines personnes
42:26réadapter
42:28la façon de voir la fin
42:30de vie, le fait
42:32de pouvoir peut-être être chez soi, d'avoir d'autres
42:34dispositifs, de pouvoir avoir des aides
42:36à domicile qui existent, qui sont très chères aujourd'hui
42:38Mais il faut revaloriser ces métiers aussi
42:40c'est-à-dire qu'on ne peut pas demander à des gens
42:42de travailler pour le SMIC
42:44mais comme beaucoup d'autres métiers
42:46qu'on a vu qui étaient les fameux métiers en première ligne pendant la crise
42:48Covid, qui sont souvent les métiers de l'aide à la personne
42:50et du soin et qui sont effectivement
42:52pas du tout mis en avant et pas du tout
42:54valorisés aujourd'hui. Mais je pense
42:56que Nicolas a raison, on ne peut pas
42:58uniquement penser que c'est une question
43:00d'argent, il va falloir repenser le modèle
43:02il va falloir aussi s'interroger sur
43:04que les Français peut-être
43:06mais ça personne ne voudra le dire, qu'ils doivent eux-mêmes
43:08commencer à réfléchir au financement
43:10et à la préparation
43:12de leurs derniers jours et aussi peut-être
43:14culturellement s'interroger eux-mêmes
43:16sur ce que nous sommes et la façon dont nous pouvons
43:18et nous voulons nous occuper
43:20de nos anciens.
43:22Je regardais la répartition des ressources
43:24de la Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie
43:2688%
43:28c'est la CSG.
43:30Oui, c'est la CSG
43:32et la Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie qui est financée
43:34par cette journée de solidarité qui n'existe plus
43:36en tant que telle
43:38il faut savoir qu'elle sert
43:40aussi à financer le handicap
43:42elle n'est pas réservée à la dépendance
43:44et à l'autonomie. Un petit point quand même
43:46sur l'argent, où va l'argent ? C'est vrai que vous posez la question
43:48Valérie, on a des prélèvements obligatoires très élevés
43:50les Français ne comprennent pas que les services publics soient...
43:52Il y a des choix politiques qui sont faits
43:54vous savez que l'État, par la Caisse des dépôts
43:56et consignations, qui est la caisse
43:58de l'État, c'est de l'argent public, c'est notre argent
44:00a renfloué le groupe Orpea
44:02à hauteur de 500 millions d'euros
44:04500 millions d'euros d'argent public
44:06qui ont permis à l'État de sauver ce groupe
44:08qui avait véritablement
44:10maltraité les personnes
44:12qui étaient accompagnées dans ces EHPAD
44:14ça c'est un choix politique
44:16si on décide de sauver des groupes cotés
44:18en bourse avec de l'argent public
44:20plutôt que de distribuer cet argent public, 500 millions d'euros
44:22aux EHPAD publics, ben oui
44:24effectivement ensuite, il ne faut pas s'étonner
44:26qu'on ait une partie de notre aide sociale
44:28des solutions qui vont
44:30vers les plus précaires, qui soit précarisée
44:32Il y a
44:34plusieurs livres de sociologues que j'aime bien
44:36Emmanuel Todd et Jérôme Fourquet
44:38qui montrent aussi une rupture
44:40dans la population française
44:42c'est que pendant très longtemps, les parents
44:44vivaient à proximité de leurs aînés
44:46c'est à dire que quand nos parents
44:48étaient trop âgés ou avaient
44:50des problèmes de mobilité, on pouvait
44:52au quotidien aller les aider chez eux parce qu'on
44:54habitait dans le village. Aujourd'hui
44:56il y a beaucoup de personnes
44:58âgées dont leurs enfants vivent
45:00parfois 300, 400 kilomètres
45:02et donc ça fait des besoins en plus
45:04pour des EHPAD qui n'y auraient pas eu
45:06si on avait eu moins de mobilité
45:08et donc c'est pour ça qu'il y a plein de phénomènes
45:10qui se complètent, mais par exemple
45:12la décentralisation
45:14la généralisation du télétravail
45:16le fait de faire en sorte que des gens qui viennent
45:18de village puissent
45:20continuer à avoir des travails de cadre
45:22mais de chez eux, ce serait aussi
45:24potentiellement des politiques publiques qui permettraient
45:26je ne dis pas de tout sauver
45:28mais entre guillemets de diminuer
45:30peut-être à terme le nombre de places dans les EHPAD
45:32et je ne sais pas si c'est des solutions
45:34qui sont évoquées, c'est des externalités positives
45:36mais je ne sais pas dans quelle mesure
45:38les pouvoirs publics les ont cartographiées
45:40On verra
45:42mais ça veut dire que
45:44c'est un impôt supplémentaire
45:46pour les français
45:48et que ce n'est peut-être que le début
45:50d'une taxation plus importante
45:52puisqu'il faut trouver de l'argent.
45:54Le Premier ministre l'a annoncé
45:56et Laurence Amartin, nouveau ministre
45:58en charge de ces questions
46:00a été assez transparent
46:02en disant qu'en gros
46:04il allait falloir trouver
46:06que l'état des finances était à priori
46:08moins bon
46:10qu'il ne le pensait
46:12et qu'il allait falloir trouver des recettes
46:14donc il n'y a pas 36 solutions
46:16pour avoir des recettes immédiates.
46:18Dans un instant c'est Alexis Poulin qui sera avec vous
46:20merci à tous les quatre
46:22bon week-end, très bonne journée sur Sud Radio
46:24Sud Radio, parlons vrai
46:26parlons vrai
46:28Sud Radio, parlons vrai

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