Tous les vendredis, samedis et dimanches soirs, Pascale de La Tour du Pin reçoit deux invités pour des débats d'actualités. Avis tranchés et arguments incisifs sont aux programmes de 19h30 à 20h00.
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00:0019h49, vous êtes sur Europe 1, merci à vous d'être là.
00:05Gabrielle Cluzel, éditorialiste, rédactrice en chef du site Boulevard Voltaire, est avec nous dans ce studio.
00:09Et Lou Frittel, journaliste politique à Paris Match également.
00:13Lou Frittel, qui me disait pendant la pause, j'ai passé ma matinée à l'Assemblée Nationale,
00:19c'est votre métier, pour la première journée de rentrée du RN.
00:23On a parlé de la gauche il y a quelques instants avec la Fête de l'Humanité en ce moment,
00:26nous y reviendrons ultérieurement, parlons un peu du Rassemblement National.
00:30D'abord sur la forme, sur la forme Lou Frittel.
00:34On a un peu changé de tempo, ce n'est plus la grande université d'été dans le sud comme avant,
00:39c'est un week-end qui s'affiche studieux à l'Assemblée Nationale avec des tables rondes,
00:44des formations, il y a 126 députés qui suivent ces tables rondes,
00:49avec le point d'orgue de main le Conseil National évidemment du parti,
00:52qui va enterriner d'après les mots de Marine Le Pen,
00:55une réorganisation profonde du mouvement.
00:57Marine Le Pen se prépare parce qu'elle veut que les choses changent très vite.
01:02On se retrouve dans un système où c'est celui qui a fait le moins de voix
01:05qui est chargé de constituer un gouvernement.
01:09Donc espérons que cette mandature soit la plus courte possible,
01:13la constitution interdit de dissoudre avant un an,
01:18il reste dix mois et moi je suis convaincu qu'il y aura à l'issue de ces dix mois,
01:24au printemps ou à l'automne, des nouvelles élections législatives
01:28et encore une fois je les appelle de mes voeux.
01:30Donc Marine Le Pen, vous y étiez ce matin.
01:33D'abord attendez, avant de tirer les enseignements des mots de Marine Le Pen,
01:38racontez-nous juste un peu les coulisses, l'ambiance pour cette rentrée.
01:42C'était très studieux, ce n'était pas ce qu'on avait l'an dernier.
01:45L'an dernier, on avait une rentrée à Bocaire qui était très belle,
01:48avec des spectacles équestres, etc.
01:50Il y avait une douceur de vivre, mais en même temps les circonstances étaient différentes.
01:55L'an dernier, on était en 2023, à quatre ans de la présidentielle,
02:01on pouvait parler de dissolution mais ça restait assez hypothétique.
02:04Là, Marine Le Pen nous l'a dit plusieurs fois, ils sont en campagne.
02:09Et jusqu'en juin 2023, l'ORN est en campagne.
02:12Il y a eu quand même des petits soucis avec certains candidats pendant la législative.
02:16L'ORN entend bien ne plus faiblir de ce point de vue.
02:21Il faut gommer toutes les failles, c'est un peu l'objectif de cette rentrée.
02:26Tirer les enseignements, ce n'est pas une défaite, ils nous l'ont bien expliqué,
02:31mais ça aurait pu être une meilleure moisson, en gros.
02:36Donc tirer les enseignements de ce qui s'est passé, restructurer,
02:40mais ce qu'il faut aussi avoir en tête, c'est que nous étions dans un cycle d'élections,
02:45et durant ce cycle d'élections, il n'y a pas de renouvellement des patrons de fédération au sein du RN.
02:51C'est cinq ans de mandat, mais par exemple il y a eu une campagne interne,
02:55il y a eu les européennes, il y avait la présidentielle avant,
02:57donc forcément il y avait du monde à renouveler.
02:59Puis il y a aussi les patrons de fédération qui ont eu un trou dans la raquette,
03:06qui ont présenté des personnes qui n'étaient absolument pas baquées,
03:09certaines qui les ont un peu flouées aussi,
03:12il y a des soupçons de barbouserie sur certains candidats,
03:15notamment celle avec la casquette nazie.
03:17Donc il y a du travail, mais c'est vrai que Marine Le Pen, paradoxalement,
03:23s'est trouvée assez ouverte à la discussion,
03:26après une campagne qui finalement n'a pas tant tâché le RN sur le coup,
03:34mais qui quelques semaines, quelques mois plus tard,
03:37nécessitent quand même quelques ajustements, oui.
03:40C'était un crash test.
03:42Gabrielle Cluzel, il y a vraiment deux salles des ambiances,
03:45la fête de l'humanité où on se déchire d'un côté au sein de la gauche,
03:49et au Rassemblement National, on va afficher effectivement peut-être,
03:53peut-être aussi, cette image de sérieux,
03:56dont on travaille les dossiers sur le fond.
03:58Il y a aussi une image qu'on renvoie, non ?
04:01Oui, c'est le miroir inversé de la France insoumise.
04:04Le RN veut être le premier de la classe,
04:06et il travaille là-dessus depuis des mois et des mois,
04:09il veut gagner en respectabilité, il veut montrer qu'il est compétent.
04:12Du reste, dans l'électorat, les derniers sondages le montrent,
04:15il a monté en respectabilité, il y a une adhésion à son programme,
04:20le dernier sondage l'a montré, et pas seulement un vote de rejet.
04:24Et eux-mêmes veulent se mettre dans l'idée de gagner.
04:27On a souvent dit, du RN, quand il s'appelait le Front National,
04:30en fait, ils n'ont pas envie de gagner,
04:32et je pense que le RN se dit qu'on ne peut pas se contenter de faire la fête
04:36à chaque fois qu'on a moins perdu que d'habitude, si j'ose dire.
04:40Donc là, ils veulent vraiment rentrer dans une dynamique de victoire.
04:45Alors, on a beaucoup glosé sur certains candidats un peu boiteux,
04:50néanmoins, quand on voit les députés élus de la France insoumise,
04:54on se dit que la France insoumise n'a pas du tout fait son adjornamento là-dessus,
05:02contrairement au RN, et n'a même pas fait son mea culpa.
05:05Mais le RN, pendant plusieurs mois, plusieurs années, depuis 2022,
05:10nous a vendé quand même son plan Matignon,
05:12et nous a dit, en fait, le soir des élections européennes avant la dissolution,
05:16on en avait reparlé, j'en parlais avec un cadre,
05:18ils nous assuraient que c'était bon, ils avaient fait tous les ajustements,
05:22toutes les personnes qui devaient être investies avaient été choisies, auditionnées, etc.
05:27Sauf qu'en fait, on s'est aperçu pendant la campagne que non,
05:30que tout n'avait pas été fait, que certains patrons de la fédération s'étaient trompés,
05:34d'autres avaient carrément menti, et qu'il y avait eu un petit peu de plastronage,
05:39trop, et s'était trop vu.
05:42J'entends votre discours, cependant ce que je veux dire,
05:47c'est qu'on voit bien qu'aujourd'hui, les faits parlent d'eux-mêmes,
05:50c'est-à-dire que la France Insoumise, elle, a été un peu moins marquée à la culotte avec son casting,
05:55on s'est un peu moins préoccupés de savoir qui avait dit quoi,
05:58on n'en a pas parlé pendant des heures sur les plateaux, ou beaucoup moins,
06:02et aujourd'hui quand même, je ne veux pas manquer de charité en parlant de Sébastien Delogu,
06:06mais il y a quand même un certain nombre de questions qui se posent sur tous les plans,
06:09et pas seulement sur le plan de la diction,
06:12donc la diction, de la lecture,
06:16donc c'est vrai que je pense qu'ils ont compris qu'ils devaient absolument donner des gaz,
06:20et peut-être plus que d'autres parties.