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Tous les vendredis, samedis et dimanches soirs, Pascale de La Tour du Pin reçoit deux invités pour des débats d'actualités. Avis tranchés et arguments incisifs sont au programme de 19h30 à 21h00.
Retrouvez "Ça fait débat" sur : http://www.europe1.fr/emissions/les-grandes-voix-du-weekend

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Transcription
00:00Heureux Pinsoir Week-end, 19h21, Pascal Delatorre Dupin.
00:05Et on parle de ce budget, va-t-on arriver à se mettre d'accord sur ce budget ?
00:08Ça fait des semaines qu'on en parle et semble-t-il non, on va pas arriver à se mettre d'accord.
00:13J'ai envie de vous demander si c'était intéressant peut-être de s'interroger aussi sur nos ministres.
00:19Est-ce qu'ils ne doivent pas montrer l'exemple ?
00:21Je reviens sur ce rapport parlementaire qui est sorti sur ce que nous coûtaient les anciens premiers ministres.
00:26Pourquoi je reviens sur cette information ? Parce que Bruno Rotailleau dans les colonnes du Parisien,
00:29lui s'attaque aujourd'hui à la gabegie de la protection policière d'anciens ministres de l'intérieur.
00:35Qui sont protégés donc, qui ont effectivement des policiers qui les protègent.
00:39Ça a été décidé comme ça quand on avait beaucoup d'argent et ça n'avait pas de fin.
00:43Les premiers ministres ça a une fin aujourd'hui, mais ça dure quand même dix ans.
00:47Surtout aujourd'hui.
00:48Surtout aujourd'hui, oui.
00:50Surtout aujourd'hui, mais attendez, ne m'en parlez pas.
00:53C'est que Bernard Cazeneuve, qui est resté quand même six mois à Matignon, coûte à la France plus de 200 000 euros par an.
00:58Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais ce sont les chiffres.
01:01Dominique de Villepin, 197 000 euros.
01:04Jean-Pierre Raffin, 167 000 euros.
01:06Mais en frais, en chauffeur, en secrétaire.
01:11Alors je ne dis pas, je ne dis pas.
01:14Je dis juste que peut-être que par exemple, Édith Cresson, qui a été première ministre de 92 à 93.
01:21Je vais retrouver le chiffre, voilà.
01:25De 91 à 92, Édith Cresson.
01:27Elle n'a pas été ministre très très longtemps.
01:29Et je vais retrouver donc ce chiffre.
01:31Bon, alors voilà, ça y est, j'ai perdu ma forme.
01:33Le chiffre est astronomique.
01:34Une certaine somme.
01:35Voilà, une certaine somme.
01:36Je vous jure, Édith Cresson qui a quitté Matignon en 92, a coûté plus de 150 000 euros en 2023.
01:43Bien.
01:44Est-ce qu'il ne faut pas que la République...
01:46Voilà, et on multiplie par 35, bien sûr, et vous avez le chiffre total.
01:49Je ne dis pas que les premiers ministres n'ont pas besoin d'une certaine assistante.
01:53Peut-être quand ils quittent Matignon, ça peut durer quelques années.
01:56Est-ce qu'il ne faut pas que nos ministres montrent un peu l'exemple ?
01:59Adrien Matou.
02:01Réponse en deux temps.
02:02Mais le premier temps va être beaucoup plus rapide.
02:04J'entends beaucoup de gens dire que la crise de la dette publique est notamment due au fait que,
02:10par exemple, les ministres en aient plein les poches après,
02:13ou que les députés et sénateurs bénéficient de privilèges exorbitants, etc.
02:17Alors, c'est complètement faux parce que ces sommes-là, certes choquantes,
02:20représentent une goutte d'eau dans un océan.
02:23Oui, mais vous ne pouvez pas demander.
02:25C'est comme avec des enfants.
02:26Vous ne pouvez pas manger du chocolat en disant « je t'interdis de manger du chocolat ».
02:29Vous voyez ce que je veux dire ?
02:30C'est aussi simple que ça.
02:31C'est pour ça que c'était le premier point.
02:32Maintenant, je passe au deuxième.
02:33Suivant.
02:34Maintenant, je sors le lance-flamme pour le deuxième.
02:36Je pense que...
02:37Je vous écoute.
02:38La République française a toujours eu une espèce de tradition monarchiste zombie
02:44qui consistait à dire que les ministres devaient être dans des superbes palais
02:48et que les anciens, un peu comme des nobles d'ancien régime,
02:53on avait droit à des traitements parce qu'on avait occupé une charge importante
02:56et qu'on avait donc droit à des chauffeurs, à des bureaux, à des employés,
03:00y compris bien longtemps après la fin du passage aux responsabilités.
03:05Je pense que c'est complètement injustifié.
03:08C'est dépassé.
03:09Sur ça, je suis très scandinave.
03:10C'est marrant ça.
03:11C'est Éric Nolot qui me disait la même chose cette semaine dans mon émission sur C8.
03:15Je vous jure.
03:16Ça n'a aucune justification en réalité.
03:17D'accord, mais on en fait quoi de ces palais de la République ?
03:20Les palais, pour le coup, ils servent pour les ministères.
03:23Ah oui d'accord, parce qu'Éric Nolot, il est plus loin que vous.
03:25Il disait « attendez, des palais, ça n'a pas de sens ».
03:27On ne va pas les mettre dans des préfabriqués.
03:29Je disais mais on en fait quoi de ces palais des musées ?
03:31Ça ne choque pas qu'il y ait une espèce de pompe républicaine.
03:34Une espèce de majesté de l'État français.
03:36Vous ne voulez pas raser le château de Versailles comme Jean-Michel Chouty ?
03:39Ni le château de Versailles, ni le palais Bourbon, ni l'hôtel de Bazillion.
03:42Ça va Adrien Mathieu, vous pouvez rester dans le studio.
03:44Par contre, pour les ministres qui ne sont plus en activité, les anciens présidents, etc.
03:49Je trouve ça absolument révoltant en réalité qu'on les entretienne,
03:52alors qu'ils ont tout à fait soit l'âge de travailler, soit l'âge de percevoir une retraite.
03:58Surtout que les sommes sont quand même, excusez-moi, 200 000 euros par an, mais c'est un très gros salaire.
04:04Et vous l'avez dit, en termes de légitimité, en termes de symboles, on ne peut pas demander aux gens de faire des efforts si il y a une telle gabegie de l'autre côté.
04:11Dépenses prises en charge par l'État.
04:15Donc Bernard Cazeneuve, alors c'est Jean Castex qui est le plus raisonnable, 3600 euros, ça va.
04:20Jean Castex, effectivement, il a tout refusé.
04:23En plus, il a un vrai travail, il est patron de la RSP.
04:26Par ailleurs, Bernard Cazeneuve a un vrai travail aussi.
04:28Dominique de Villepin, 197 000 euros, 539 000.
04:32Enfin, non.
04:34Charlotte Dornelas, mais oui, mais en plus, effectivement, il travaille.
04:39Mais pourquoi ?
04:43Je pense qu'Adrien a très bien résumé la situation et je suis d'accord avec les deux temps, d'ailleurs, de sa démonstration, ça c'est sûr.
04:49Mais je pense que la perception, parce qu'en effet il y a une forme de tradition, on va dire, ça a toujours été comme ça, on va dire,
04:56et d'ailleurs il y a même une continuité historique, là pour le coup, dans ces privilèges qui sont accordés et qui sont remises en cause de manière assez récente.
05:06Et je pense que la remise en cause s'est faite pour une autre raison que le coût réel de ces ministres après leur exercice.
05:14C'est que ça devient insupportable.
05:16Un, et on le disait en rigolant, mais c'est vrai, quand il y a une instabilité politique comme celle qu'il y a actuellement,
05:20on ne peut pas s'imaginer que tous les premiers ministres et tous les ministres, dont on change tous les deux mois et demi,
05:24vont nous coûter ce prix-là, parce que là ça va commencer à devenir important, même sur le montant total.
05:29Mais au-delà de ça, je pense que la vraie raison pour laquelle l'argent que nous coûtent nos anciens premiers ministres pour ne prendre qu'eux est devenu un sujet,
05:39c'est à mesure que le pouvoir s'est éloigné.
05:41C'est qu'il y a dans le fond cette idée que non seulement vous n'êtes pas capable de répondre à nos attentes,
05:47de répondre aux promesses finalement que vous faites au moment où vous cherchez à vous faire élire,
05:52puisque le pouvoir ne vous appartient plus, en tout cas recule et s'éloigne de plus en plus des électeurs eux-mêmes,
05:58et en plus vous nous coûtez de l'argent.
06:00Et à ce côté ça devient insupportable parce que finalement le pouvoir politique a été vidé de sa substance.
06:07Donc là en plus, les privilèges qui pourraient être supportables quand ils sont associés à une grande responsabilité,
06:13quand cette responsabilité est caduque et que vous voyez petit à petit sur tous les sujets,
06:19et on en parle et ils sont dans l'actualité en permanence, c'est le budget en ce moment,
06:23mais c'est la question de la santé, la question de l'école, la question de la sécurité, la question des services publics,
06:27tout a reculé, vous n'avez plus d'interlocuteur direct responsable,
06:32à la fois parce que la chaîne de responsabilité s'est considérablement diluée dans la subsidiarité et éloignée,
06:39plus vous vous approchez des hautes sphères du pouvoir en France, plus elles se sont éloignées à l'extérieur de la France,
06:44et c'est toute la question de la souveraineté.
06:46Quand en plus vos responsables politiques ne sont ni responsables ni ont le pouvoir politique,
06:51en effet qui vous coûtent de l'argent c'est un peu la cerise sur le gâteau pénible.
06:55Et je pense que c'est devenu un sujet aussi prégnant pour cette raison,
06:59qui est beaucoup plus politique finalement qu'une raison juste de jalousie financière,
07:03comme pourraient être tentés de le dire certains, c'est une raison qui rend encore plus légitime
07:07le caractère scandaleux finalement de ces dépenses et qui sont en effet symboliques.
07:13Je suis d'accord avec le premier point, dans la masse on va dire des économies à faire c'est symbolique,
07:18mais parfois vu l'état dans lequel nous sommes, en effet le symbole et pour le coup l'exemplarité
07:23serait plus importante là-dessus que parfois sur d'autres choses et sur les repas qu'on vous sert dans le ministère
07:28quand on a des invités importants par exemple.
07:30Ah ça je suis d'accord avec vous, Charlotte Dormelas, on ne touche pas,
07:33Andrien Matou dites-moi oui, parce que je sens que vous êtes capable de dire je ne suis pas sûre,
07:37mais quand on reçoit des chefs d'état, la France a les moyens de recevoir quand même, on reçoit correctement des chefs d'état.
07:42Je préfère qu'ils reçoivent correctement et conservatables des bons mets et des bons vins,
07:48puisque nous sommes en France, avec modération puisque nous sommes à la radio,
07:52et je préfère ça plutôt qu'en effet 70 ans après des voitures de fonction et des policiers pour protéger des gens que plus personne ne reconnaît.
08:02Exactement, tout est une question de dosage en fait.
08:06Et de gens qui passent leur temps à nous expliquer qu'ils sont au service.
08:09Bien sûr, évidemment.

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