Tous les vendredis, samedis et dimanches soirs, Pascale de La Tour du Pin reçoit deux invités pour des débats d'actualités. Avis tranchés et arguments incisifs sont aux programmes de 19h30 à 20h00.
Retrouvez "Ça fait débat" sur : http://www.europe1.fr/emissions/les-grandes-voix-du-weekend
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00:00Europe 1 Soir Week-end, 19h-21h, Pascal Delatorre Dupin.
00:05Et Vincent Roy, écrivain journaliste et éditorialiste, nous a rejoint dans ce studio, bonsoir, merci d'être là.
00:11Nous sommes toujours avec Jules Torres, avec Alexandre Chauveau, et nous sommes comme vous, auditeurs d'Europe 1, nous attendons.
00:19Ça devrait être imminent, il doit y avoir certainement des... alors je pense que la liste a été transmise, la liste a été transmise.
00:27Bref, est-ce que vous pouviez, quelqu'un peut m'expliquer dans ce studio, expliquer ce qui est en train de se passer,
00:32pourquoi ça prend du temps alors que la liste a été transmise à Emmanuel Macron depuis un moment, hier soir, exactement.
00:40Vincent Roy, allez-y, on ne vous a pas entendu encore.
00:42Parce qu'il y a des coups de fil à passer, il faut effectivement prévenir les sortants, prévenir les impétrants avant qu'ils ne le fassent eux-mêmes.
00:51Souvenez-vous, il n'y a pas si longtemps, les ministres s'annonçaient eux-mêmes.
00:54Donc, on essaie de faire à peu près, peut-être qu'on essaie de faire propre, correct.
00:59Mais enfin, la vraie question étant pas celle-ci, ça va probablement être annoncé dans les minutes qui viennent, mais on attend quoi ?
01:05On attend un gouvernement bloqué, on attend un gouvernement qui ne peut pas faire grand-chose, on attend quoi ?
01:09C'est ça la bonne question, ce n'est pas...
01:11On va y venir, on va y venir, mais d'abord, d'abord, que se passe-t-il ?
01:16On a appris en fin d'après-midi que Michel Barnier commençait effectivement ses appels aux ministres entrants, aux ministres sortants.
01:21S'il y a effectivement 38 ministres, c'est le nombre qui circule depuis un ou deux jours, ça fait quand même un petit peu de temps.
01:27Il faut traiter effectivement les ministres sortants.
01:29Gérald Darmanin, par exemple, je pense qu'il n'apprécierait pas d'apprendre de la part d'Alexis Kohler sur le périmètre de l'Elysée.
01:35Ça fait un moment qu'il s'est pétré un peu au gouvernement.
01:37Mais il y a la nécessité de traiter.
01:39Gabriel Attal, pareil.
01:41Donc ça prend du temps, s'il y a 38 ministres.
01:43Ce qu'on sait, c'est que la haute autorité pour la transparence de la vie publique aurait vraisemblablement fini son travail.
01:49Donc c'est effectivement plus qu'une question de minutes.
01:51Il y a toujours des mini-tractations.
01:53Justement, Jules Torres qui est en lien direct avec l'Elysée, vous n'avez pas eu encore un SMS ?
01:58On est comme Alexandre, on a des sources, on a un réseau.
02:01Je viens de recevoir un petit SMS de l'Elysée, c'est d'un chic.
02:05Moi, au JDD, aujourd'hui, on a eu une ministre, une potentielle ministre,
02:10qui a été appelée trois fois dans la journée.
02:13Une fois pour lui dire qu'elle était au gouvernement.
02:16Une fois pour lui dire qu'elle n'était plus au gouvernement.
02:18Et deux heures après pour lui dire qu'elle était à nouveau au gouvernement.
02:20Donc vous voyez très bien, ça c'est une ministre sur 38.
02:23Donc vous imaginez si ce scénario se reproduit sur, je ne sais pas moi, 5 ou 6 ministres.
02:27Et bien c'est pour ça que ça prend beaucoup de temps.
02:29C'est parce qu'en effet, Alexandre l'a dit, il y a des coups de fil à passer.
02:32Il y a des coups de fil pour les 38 nouveaux ministres.
02:34La plupart savent déjà qu'ils seront ministre.
02:36Il y en a même qui ont déjà prévu des interviews.
02:39Mais en effet, les sortants, il faut bien les traiter.
02:41D'autant qu'il n'y a pas beaucoup de ministres qui sont reconduits.
02:45Je crois que c'est seulement 4 ou 5.
02:47Vous nous dites, je trouve que les auditeurs d'Europe 1 ont dû entendre la même chose que moi.
02:51Il y en a certains qui ont déjà prévu leurs interviews.
02:53Vous prenez toutes les balles, vous montez sur toutes les balles.
02:56Vous montez au filet, vous êtes une tennis woman,
02:58même pour la matinale de CNES Europe 1 la semaine prochaine.
03:00C'est vrai, c'est incroyable.
03:02Il n'est pas impossible que demain, dans la presse dominicale,
03:05il y ait des interviews de ministres si le gouvernement arrive ce soir.
03:08Je ne dis ça, je ne dis rien.
03:09Attendez, racontez aux auditeurs d'Europe 1 comment ça se passe.
03:12C'est le cabinet ou l'entourage des ministres ?
03:15Généralement, c'est plutôt les journalistes qui sont demandeurs.
03:18Moi, j'ai envoyé 15 messages aujourd'hui pour verrouiller des interviews.
03:22Et il y en a qui nous disent, demain, pourquoi pas ?
03:25Vous n'attendez pas la passion du pouvoir ?
03:27Il y a des ministres qui, a priori, veulent parler dès maintenant.
03:30Vous savez qu'il y a des tensions aujourd'hui dans la majorité.
03:33La majorité de Michel Barnier, ce n'est pas vraiment sa majorité.
03:35C'est-à-dire qu'Alexandre l'a dit, il y aura 10 ministres
03:37qui seront issus des rangs macronistes.
03:39Il y a 7 ministres qui sont, a priori, plutôt proches de Gabriel Attal.
03:44Et on sait qu'il y a évidemment beaucoup de tensions,
03:46que Gabriel Attal ne va pas se laisser faire,
03:47que Gérald Darmanin ne va pas se laisser faire.
03:48Gérald Darmanin, on sait qu'il a beaucoup d'influence
03:51dans les ministres qui pourraient arriver au gouvernement.
03:53Il y a peut-être des amis à lui qui vont arriver.
03:56C'est des billards à 15 bandes.
03:58Et au final, on verra peut-être ce soir et demain matin
04:00qu'il y aura beaucoup d'acquis.
04:02Ce soir ou demain ?
04:04Michel Barnier, il aimerait faire un journal de 20 heures,
04:06peut-être demain, pour donner les grands axes de sa politique
04:10et les quelques noms, et possiblement se justifier sur certains noms.
04:14On sait qu'il y a eu beaucoup de remous ces derniers jours,
04:16notamment sur le nom de Laurence Garnier,
04:18qui, a priori, ne sera pas au gouvernement.
04:19Ensuite, en effet, il y aura un séminaire gouvernemental.
04:22Là, c'est plutôt une sorte d'accueil, un petit déjeuner
04:24avec des croissants, des pains au chocolat et des cafés
04:26pour faire connaissance, parce qu'ils ne se connaissent pas tous.
04:28Et ensuite, en effet, il y aurait un conseil des ministres.
04:30Là, pour le coup, on commencerait sur du sérieux.
04:32D'accord. Dès lundi, Vincent Roy.
04:34Et puis, c'est formidable que les ministres appellent
04:36Jules Thorez pour se faire connaître.
04:38Pour le coup, c'est vraiment moi qui les appelle.
04:40Admettons que ce soit eux qui les appellent,
04:42puisque finalement, tous ces ministres, à part M. Retailleau
04:44et peut-être Mme Datti, mais personne ne les connaît,
04:46évidemment, ce sont que des gens qui ne sont pas présidentiables.
04:48Oui, c'est le fil rouge.
04:52C'est-à-dire qu'on les reconnaît.
04:54Ah, vous avez une possibilité de rentrer au gouvernement.
04:56Évidemment.
04:58Et regardez, même à l'économie,
05:00ça va être très marrant de savoir qui a envie
05:02d'aller dans cette galère.
05:04Pas Laurent Wauquiez, en tout cas.
05:06C'est pourtant pas ce que lui avait dit Nicolas Sarkozy.
05:08Il lui avait dit que c'est de l'intérieur qu'on change les choses
05:10et pas de l'extérieur.
05:12Mais lui, il a compris l'intérieur, il a compris Beauvau.
05:14Il a compris Bercy.
05:16Il a surtout compris le mot et pas la localisation.
05:18Il a surtout compris 2027.
05:20Oui, Vincent Roy, vous avez raison.
05:22Il y a des noms, il va falloir faire connaissance
05:24avec des personnalités.
05:26Surtout 38.
05:28Pas tous, parce qu'il y a certains noms
05:30qui sont connus.
05:32J'ai peut-être demandé à Alexandre
05:34qui a planché sur le dossier.
05:36Quels sont les noms que nous connaissons déjà,
05:38qui sont connus du grand public,
05:40qui ont une grande chance d'intégrer ce gouvernement Barnier ?
05:42Ce dont on est quasiment sûr, c'est Bastien Lecornu
05:44qui devrait rester aux armées, qui est au gouvernement
05:46depuis 2017, qui est passé par plusieurs postes
05:48à un proche, même on peut dire maintenant,
05:50à un intime d'Emmanuel Macron.
05:52Bruno Rotailleau, à l'intérieur, c'est quasiment fait aussi.
05:54Patron des sénateurs LR au Sénat.
05:56Vrai homme de droite
05:58pour le coup, qui a suscité aussi
06:00la colère de la partie gauche
06:02de la Macronie et de la gauche tout court.
06:04Agnès Pannier-Runacher
06:06à l'écologie.
06:08Astrid Panosian, qui est un petit peu moins connue, députée de Paris,
06:10qui est une des fondatrices d'En Marche,
06:12qui connaît très très bien Emmanuel Macron.
06:14Oui, mais elle n'est pas connue du grand public.
06:16Il y a des journalistes politiques qui la connaissent,
06:18dont vous, mais...
06:20Annie Gennevard,
06:22qui est une députée quand même assez influente.
06:24Jean-Michel Trouniard, aux affaires sociales.
06:26Personne ne la connaît.
06:28Mireille Marchand-Boltézet,
06:30qui devrait rester.
06:32Mais c'était une des volontés de
06:34Michel Barnier, justement, d'avoir
06:36parmi ses critères, c'était des personnalités compétentes
06:38et qu'il ajoute au collectif.
06:40Et c'est pour cette raison aussi que les présidentiables,
06:42donc Gabriel Attal, Gérald Darmanin,
06:44Laurent Wauquiez, vont se retrouver à l'Assemblée.
06:46Et ça va être très intéressant de voir ce rapport entre
06:48le gouvernement et l'Assemblée, parce qu'à l'Assemblée,
06:50on aura François Hollande, Marine Le Pen,
06:52Laurent Wauquiez, Darmanin, Attal.
06:54Donc ça va être
06:56le vrai théâtre des oppositions à venir.
06:58Et le gouvernement, finalement, va devoir
07:00essayer de manœuvrer et de naviguer avec cette Assemblée
07:02très hétéro...
07:04hétérodoxe, je ne sais pas comment on peut dire.
07:06Hétéroclite ?
07:08Oui, Jules Torres.
07:10En effet, ce qui est intéressant, c'est que Michel Barnier, dès le début,
07:12et ça, pour le coup, c'est une phrase
07:14d'un de ses conseillers, c'est
07:16« Je sors tous les alligators », c'est-à-dire que
07:18tous les présidentiables, tous ceux qui pensent à 2027,
07:20tous ceux qui pensent, non pas à l'intérêt du pays,
07:22mais à leurs petits intérêts propres,
07:24Oust, Darmanin, Attal, évidemment,
07:26il ne serait pas retourné au gouvernement,
07:28David Lysnard, il rentre là-dedans,
07:30Laurent Wauquiez, il rentre là-dedans, Xavier Bertrand, il rentre là-dedans.
07:32Donc il a décidé de prendre
07:34non pas une équipe B, c'est sans doute l'équipe B
07:36d'Emmanuel Macron, c'est-à-dire qu'en effet, on a
07:38des députés macronistes qui deviennent
07:40ministres, on a
07:42des gens des Républicains, le problème, c'est qu'aujourd'hui,
07:44les Républicains, c'est un parti qui est quasiment orné,
07:46et donc, quand on parle des ténors
07:48de la droite, il n'y en a plus, ça n'existe pas,
07:50les ténors de la droite, ils sont 4 ou 5 à être connus
07:52des Français parce qu'ils étaient ministres sous Sarkozy
07:54ou, pour le coup, Bruno Retailleau, parce qu'il s'est présenté
07:56et à la primaire de 2021
07:58et au congrès de 2022, donc il est un peu plus connu,
08:00mais il a encore une notoriété
08:02qui n'est pas dans le top 10
08:04des personnalités politiques, donc non, en effet,
08:06à part Rachida Dati, il n'y a pas de star
08:08dans ce gouvernement. Il n'y a pas de star dans ce gouvernement.
08:10J'aimerais peut-être qu'on écoute, et vous allez me dire
08:12si vous êtes d'accord avec ça, ce que disait
08:14Hervé Marseille, je ne sais pas si vous l'avez entendu,
08:16le sénateur centriste,
08:18il dit qu'Emmanuel Macron n'est pas
08:20du tout intervenu dans la
08:22composition de ce gouvernement.
08:24Il est normal qu'il y ait
08:26eu des discussions entre le Premier Ministre
08:28et le Président sur un certain nombre de sujets
08:30qu'on connaît, évidemment, qui sont
08:32du domaine habituel du Président,
08:34c'est-à-dire la défense, la politique étrangère,
08:36la sécurité.
08:38En revanche, et le Premier Ministre
08:40nous l'a dit quand il nous a réunis,
08:42j'ai les mains libres.
08:44J'ai les mains libres,
08:46pardon, alors regardez,
08:48vous voyez, pour tout vous dire, auditeurs d'Europe 1,
08:50qui nous écoutaient,
08:52évidemment, nous étions en train de discuter
08:54de, mais quand, cette annonce
08:56de ce gouvernement Barnier,
08:58et on a le sentiment que ça s'accélère.
09:00On surveille les chaînes d'infos
09:02pour l'instant, nos confrères sont sur le trottoir
09:04en face du ministre de l'Intérieur.
09:06Oui, mais ça, ça ne veut rien dire, il peut rester pendant des heures,
09:08je suis bien placé pour le savoir.
09:10Si c'est une annonce d'Alexis Kohler
09:12sur le perron de l'Elysée, il faut le temps que les caméras
09:14rentrent à l'intérieur, et donc ça nous
09:16donnera encore un peu plus d'indices
09:18sur l'imminence de l'officialisation.
09:20Voilà, et la radio ça va être très très vite,
09:22donc nous vous retransmettrons en direct, évidemment,
09:24les annonces d'Alexis Kohler. Juste un mot peut-être
09:26sur Hervé Marseille, qui dit
09:28Emmanuel Macron n'a pas mis ni son veto
09:30ni suggéré de non. Est-ce possible, Jules Torres ?
09:32Est-ce qu'on y croit ? A priori,
09:34c'est pas loin de la vérité, c'est-à-dire
09:36qu'on sait qu'il a deux domaines qui sont réservés,
09:38c'est le domaine des armées, Alexandre l'a justement
09:40dit, Sébastien Lecornu va rester,
09:42c'est un intime de Macron, et je dirais même
09:44c'est un intime du couple Macron, il est très très apprécié
09:46notamment par la femme du Président de la République,
09:48donc c'est quelque chose qui, à mon avis, a joué
09:50ces deux dernières années dans
09:52l'ascension de Sébastien Lecornu.
09:54Il y a un autre domaine qui est réservé, c'est le domaine
09:56du quai d'Orsay, des affaires étrangères, on sait que
09:58ce quai était lorgné par
10:00Gérald Darmanin, Michel Barnier a dit
10:02ça hors de question, et donc on a une
10:04solution qui est
10:06la promotion du ministre de l'Europe
10:08Jean-Noël Barraud, qui
10:10va, à priori, avoir une promotion et être
10:12nommé aux affaires étrangères. Après, Emmanuel
10:14Macron, il est aussi intervenu hier
10:16sur Laurence Gardier, dont on a parlé, qui est une
10:18proche du Bruno Rotailleau, sénatrice de Loire-Atlantique,
10:20qui est
10:22conspuée parce que...
10:24Elle était à la manif pour tous,
10:26elle a voté contre la constitution de l'IVG,
10:28je ne savais pas que c'était interdit aujourd'hui en France,
10:30sachant qu'en plus, c'est la même ligne
10:32que Bruno Rotailleau, donc c'est assez drôle que
10:34Bruno Rotailleau reste au gouvernement, mais qu'on n'accepte pas
10:36que Laurence Gardier y aille, c'est
10:38sans doute une question de poids politique, évidemment.
10:40Mais donc,
10:42le président de la République dit
10:44qu'il conseille, qu'il alerte,
10:46mais pas qu'il choisit.
10:48On joue sur les mots.
10:50On joue sur les mots, messieurs.
10:52On joue sur les mots. Il est 19h26,
10:54restez avec nous.
10:56Imminent, me dit-on.
10:58Depuis l'Elysée.
11:00Depuis Beauvau et l'Elysée.
11:02Depuis Beauvau et l'Elysée, c'est imminent, donc vous restez
11:04évidemment sur Europe 1. Imminent veut dire
11:06aller dans les prochaines minutes.
11:08Le quart d'heure vendait un.
11:10Ça va aller très très vite. Donc restez sur
11:12Europe 1, je n'en dis pas plus. J'espère qu'on aura le temps de le commenter
11:14ici. Mais bien sûr, mais pourquoi ?
11:16Vous n'auriez pas le temps. Restez sur Europe 1.