Tous les vendredis, samedis et dimanches soirs, Pascale de la Tour du Pin reçoit deux invités pour des débats d'actualités. Avis tranchés et arguments incisifs sont au programme.
Retrouvez "Ça fait débat" sur : http://www.europe1.fr/emissions/les-grandes-voix-du-weekend
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00:00On va parler immobilier maintenant, spécial immobilier sur Europe 1, en partenariat avec le magazine Capital que j'ai à côté de moi.
00:06C'est le moment d'acheter un titre Capital qui nous donne la cote complète de plus de 150 villes en France.
00:14Bonsoir Mireille Vanberg, rédactrice en chef adjointe au magazine Capital.
00:19Bonsoir Pascale.
00:20Bonsoir, merci d'être avec nous. Dites-moi, le marché immobilier repart ou pas ?
00:24Oui, vous nous dites.
00:25Alors écoutez, ça dépend de quel côté vous vous trouvez.
00:28Mais en gros, les prix ont baissé de 4% en 2023 et cette année, ça devrait être supérieur, entre 5 et 7%.
00:37Bon, ça, c'est la moyenne sur l'ensemble du territoire.
00:40Maintenant, il y a quand même des spécificités.
00:42On a des très, très fortes chutes sur les 12 derniers mois.
00:45Par exemple, on a des 8% de baisse à Paris, Bordeaux, Grenoble, des 9% de baisse à Lyon et jusqu'à 11% à Nantes.
00:54Même dans les grandes villes, effectivement, ça baisse.
00:55OK. Qu'est-ce qui explique ça ?
00:57Surtout dans les grandes villes.
00:57Surtout dans les grandes villes.
00:58Alors, ce qui explique ça, c'est que...
01:01Il y a des différences de quartiers, évidemment, et d'arrondissements.
01:03Mais qu'est-ce qui explique cette baisse des prix ?
01:07Alors, ce qui explique la baisse des prix, c'est très clairement les conditions de financement qui se sont durcies.
01:12Aujourd'hui, enfin, depuis 2 ans, pour obtenir un crédit immobilier, c'est compliqué.
01:16Les taux ont été multipliés.
01:17Les taux des crédits ont été multipliés par 4 en 2 ans.
01:20Début 2022, ils étaient à 1%.
01:22On empruntait à 20 ans à 1%.
01:25C'était offert, j'allais dire, au quasiment début 2024.
01:29On emprunte à plus de 4%.
01:30Donc, c'est compliqué.
01:32Donc, fatalement, moins il y a de gens sur le marché, puisqu'ils n'ont pas les moyens de financement,
01:37plus l'offre baisse, les prix baissent aussi.
01:40Donc, dans ces villes-là, c'est vrai que ça a été un choc important.
01:44C'est encore un choc important.
01:45Et puis, vous savez, le marché immobilier, c'est un canevas.
01:48Ce n'est pas partout pareil.
01:50On a des villes qui résistent, qui résistent bien.
01:52On les connaît.
01:53C'est Cannes, Nice, Ajaccio, Annecy.
01:55Pourquoi ça résiste ?
01:56Ça dépend de la typologie des acheteurs.
01:59Dans ces villes-là, les gens qui viennent acheter n'ont pas de problème de pouvoir d'achat, finalement.
02:04Eux, ils n'ont pas besoin d'emprunter.
02:05Donc, ils ne sont pas pieds et poings liés avec leur banque.
02:08Ils ont du cash.
02:09Ils peuvent acheter comme ça.
02:11Donc, évidemment, ça, ça facilite les transactions.
02:14La demande est toujours là.
02:15Donc, les prix ne baissent pas.
02:17Vous savez, chez Capital, vous l'avez dit,
02:19on a 15 journalistes qui sillonnent la France pour établir une cote des prix la plus complète possible.
02:25Eh bien, on a eu des choses très rigolotes.
02:27À Deauville, les agents immobiliers nous disaient
02:29« Mais ici, c'est banal d'acheter en cash. »
02:32À Chamonix, les agents immobiliers nous disaient
02:35« Mais carrément ! »
02:35Pardon, mais c'est énorme ce que vous me dites.
02:37Mireille Wenberg, rédactrice en chef adjointe au magazine Capital, 20h52 sur Europe 1.
02:43Oui, vous parlez de ville à Saint-Tropez aussi.
02:45J'imagine que c'est la même chose, non ?
02:46Oui, Chamonix, bien sûr.
02:49Oui, mais ça, ce sont vraiment des exceptions.
02:51Donc, évidemment, là, ça ne baisse pas.
02:54Ça, c'est des toutes petites exceptions.
02:56Je vous ai dit au début, quand même, le marché, globalement, il baisse.
02:59Est-ce qu'on peut emprunter plus facilement, Mireille Wenberg ?
03:02On peut emprunter plus facilement, bien sûr.
03:04Est-ce que les banques sont plus clémentes, qu'elles sont plus aptes à prêter de l'argent ?
03:08Parce qu'on sort d'une période un peu compliquée, on est d'accord ?
03:11On sort d'une période extrêmement compliquée, puisque je vous l'ai dit,
03:14quadruplement du taux des crédits, donc c'était difficile.
03:17Début janvier, on était à 4,40% de taux sur 20 ans.
03:21Là, en septembre, on est à 3,60%, donc ça a baissé.
03:25Donc, ça donne du pouvoir d'achat aux acheteurs, évidemment.
03:30Avec 1 000 euros de mensualité en janvier, on pouvait emprunter 160 000.
03:34Maintenant, on peut emprunter 170 000, donc 10 000 de plus pour le même coût.
03:37Et en fin d'année, si les taux baissent à 3 %, on aura 20 000 de plus.
03:41On pourra emprunter 180 000, donc ça, ça donne de l'air.
03:44Ça, la baisse des taux des crédits, elle n'est pas encore parfaite, 3,60%,
03:49c'est encore assez élevé par rapport à ce qu'on a connu.
03:51Plus la baisse, parce qu'effectivement, elle est là, la baisse, je vous en parlais,
03:56la baisse des prix, elle est réelle.
03:58Cette baisse des prix, si on la coordonne avec cette baisse du taux des crédits immobiliers,
04:03finalement, dans certains endroits, le pouvoir d'achat immobilier des Français
04:07est en train de se reconstituer, et notamment à Paris.
04:10Pourquoi à Paris ?
04:11Dans quel arrondissement, par exemple ?
04:13Je n'ai pas le détail des arrondissements,
04:17mais ce que je peux vous dire, c'est qu'à Paris, depuis que ça baisse,
04:21ça a baissé de 15 % sur la période, sur les 2-3 ans, 15 %.
04:25C'est la plus forte baisse du siècle.
04:27Pendant la crise de 2008, les prix à Paris n'avaient en moyenne,
04:30sur l'ensemble de la ville, baissé que de 7 à 8 %.
04:33Là, on a une chute des prix de 15 % à Paris.
04:35On a, je viens de vous le dire, des taux des crédits immobiliers qui commencent à baisser.
04:39Les Parisiens, finalement, ils ont aujourd'hui un pouvoir d'achat immobilier
04:45qui est équivalent à ce qu'il était avant la crise.
04:47Pourquoi ? Parce que les prix ont perdu 15 %,
04:49et parce que les taux des crédits sont en train de baisser,
04:51et aussi, accessoirement, parce que leur salaire a un peu augmenté.
04:54Donc, ça reconstitue le pouvoir d'achat.
04:56Ça veut dire que dans ces villes où ça a le plus baissé,
04:58je vous l'ai dit tout à l'heure, Paris, Bordeaux, Grenoble, Lyon, Nantes,
05:01toutes ces grandes villes, avec la baisse des taux des crédits,
05:04qui devraient se poursuivre, si tout va bien,
05:06eh bien, là, on reconstitue, finalement, son pouvoir d'achat immobilier.
05:11Les gens vont s'en rendre compte, ils vont recommencer à acheter.
05:14La demande va grossir.
05:16Les prix vont nécessairement se stabiliser.
05:18Avant de remonter tout de suite, ils vont peut-être se stabiliser.
05:23Et puis, au printemps prochain, gros moment fort immobilier,
05:27là, peut-être que dans ces villes-là, les prix vont repartir.
05:31Ce n'est pas encore le cas.
05:32J'ai une pensée peut-être au primo-accédant,
05:34ceux qui rêvent d'acheter un appartement, ça coûte extrêmement cher.
05:39Ce sont eux qui ont du mal à se loger.
05:42Quel conseil leur donneriez-vous ?
05:45Oui, alors, ma boutade tout à l'heure des gens qui achètent en cash,
05:47eux, c'est vraiment l'inverse, les pauvres.
05:49Pourquoi ? Parce qu'un primo-accédant, a priori, il n'a rien vendu avant.
05:52Donc, il arrive, il a très peu d'apports ou pas du tout d'apports.
05:56Donc, lui, il est pied et poing lié avec la banque.
05:58Si les taux sont multipliés par 4, il va être écarté du marché immobilier.
06:02Donc, aujourd'hui, les taux baissent.
06:04Donc, ça, c'est une bonne nouvelle.
06:05Les taux des crédits, j'entends, baissent pour les primo-accédants.
06:08C'est une excellente nouvelle pour eux.
06:10Et il faut qu'ils sachent qu'il y a tout un tas de dispositifs qui peuvent les aider.
06:14Ces dispositifs, ils sont légaux.
06:16C'est le PTZ, qui est le prêt à taux zéro.
06:18Il faut peut-être se tourner vers son banquier.
06:19On n'a malheureusement pas trop le temps.
06:21Il faut se tourner vers son banquier et poser des questions.
06:24Oui, parce qu'avec le prêt à taux zéro, ça réduit vraiment la note.
06:28Donc, les intérêts là, c'est zéro.
06:30Mais surtout, les banquiers, en ce moment, ils ont vraiment envie de prêter.
06:33Ça veut dire qu'ils vous accordent des prêts complémentaires.
06:36Si vous êtes primo-accédant et que vous écoutez Europe 1, Mireille Wenberg,
06:38rédactrice en chef adjointe au magazine Capital, vous dit,
06:41allez voir votre banquier, c'est le moment.
06:43Merci beaucoup d'avoir été en direct avec nous sur Europe 1.
06:45Il est 20h56.