En plein crise budgétaire, Macron parle culture à Variety
Tous les vendredis, samedis et dimanches soirs, Pascale de la Tour du Pin reçoit deux invités pour des débats d'actualités. Avis tranchés et arguments incisifs sont au programme.
Retrouvez "Ça fait débat" sur : http://www.europe1.fr/emissions/les-grandes-voix-du-weekend
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00:00Europunsoir Week-end, 19h21, Pascal Delatorre Dupin.
00:05Et nous sommes avec Jules Torres, Paul Melun dans ce studio, je voulais vous faire quand même réagir.
00:10Parce que voilà, ça fait beaucoup réagir à cette interview d'Emmanuel Macron en anglais qui a été traduite bien sûr, vous allez entendre ses mots.
00:18Puisque vu le contexte de la France, bien sûr le plus important c'est Emeline Paris.
00:22Excusez-moi d'être un peu tranchée, mais ça m'agace.
00:26Je voudrais qu'on réécoute les mots, je vous le dis, vous allez me dire ce que vous en pensez a priori.
00:31On va réécouter Emmanuel Macron en interview, Emeline Paris, série sur une plateforme qui raconte la vie merveilleuse d'une jeune américaine en France, à Paris, dans un Paris qui n'existe pas.
00:44Ecoutez les mots d'Emmanuel Macron.
00:48J'étais super fier, et elle était très contente de le faire.
00:52Ce n'est que quelques minutes, mais je pense que c'était un très bon moment d'abord pour elle.
00:56C'est un souvenir très positif.
00:59Et je pense que c'est bon pour l'image de la France.
01:01Je veux dire que Paris est super positif en termes d'attractivité pour le pays.
01:05Pour ma propre entreprise, c'est une très bonne initiative.
01:08Vous êtes-il essayé de vous avoir au casting ?
01:10Je suis moins attirant que Brigitte.
01:14C'est fort sympathique.
01:16Moi je ne suis pas adepte de la série Emeline Paris, c'est peut-être pour ça.
01:20Le maire de Rome lui a répondu, est-ce qu'il n'y a pas plus important à faire en ce moment ?
01:23Et moi je vous pose la question.
01:25On est quand même passé, en 7 ans, du président jupitérien, du président Jupiter,
01:30donc le dieu de la Terre et du ciel, celui qui contrôle tout, même la République,
01:34à Emmanuel Macron, qui demande à Netflix de conserver une série en France et de ne pas la donner à Rome.
01:41Si vous voyez bien, non seulement la solitude du pouvoir, mais la déchéance du pouvoir à laquelle on assiste depuis des semaines,
01:49c'est quand même hallucinant.
01:50D'autant plus qu'on parle d'une série qui représente un Paris, en effet, un petit peu fantasmé,
01:55une sorte de Paris Potemkin, où on n'a pas les poubelles dans la rue,
01:59où on n'a pas les embouteillages, où on n'a pas les migrants à la porte de la chapelle,
02:05où on n'a pas le trafic de drogue.
02:07C'est un Paris un petit peu fantasmé.
02:09Mais il y a Brigitte Macron.
02:11Donc évidemment, ça va aller tout l'heure du monde pour notre président de la République.
02:14Voilà, cette intervention à charge.
02:16Je me dois de remettre l'église au milieu du village et la tour Eiffel au milieu de Paris, pardon.
02:20Peut-être que Jules Torres, d'ailleurs, est jaloux du fait que le président de la République parle très bien anglais.
02:24Ce qui, je sais, n'est pas le cas de Jules Torres.
02:26Mais il est vrai, il y a un point sur lequel on peut donner raison au président de la République,
02:30c'est qu'Emiline Paris, qu'on aime ou pas, ça a participé au soft power de la France.
02:34Et que si les gens aiment regarder Emiline Paris, ils aimeront notre capital, ils aimeront notre pays.
02:41Donc, se réjouir que Paris soit mis à l'honneur, peut-être sous une forme un peu fantasmée, vous avez raison, d'accord, là-dessus.
02:48Mais que Paris soit mis à l'honneur et vue par des millions de téléspectateurs à travers le monde,
02:52oui, on a le droit de s'en réjouir et on a le droit de dire qu'il est légitime qu'elle reste à Paris.
02:58Emiline Paris à Rome, pardonnez-moi, ça n'a pas trop de sens.
03:01Je ne sais pas où on va le faire, peut-être au Vatican, je ne sais pas.
03:03C'est une drôle d'idée.
03:05C'est sûr que ce ne sera pas Emilie in Melun.
03:07Je peux vous le dire.
03:09Il y a même une chose, en effet, l'anglais n'est pas ma langue première.
03:14Mais on a des traducteurs qui sont très bons.
03:16Et quand Jean-Claude Président nous dit « nous allons nous battre »,
03:19utilisez le registre guerrier pour parler du but du série.
03:23Il n'est pas chef d'entreprise Emmanuel Macron, le mot « entreprise ».
03:27Ou alors il est chef d'une entreprise qui a, depuis qu'il est là, 1000 milliards de dettes en plus.
03:33Dans ce cas, c'est une entreprise qui est non seulement faillite,
03:37mais qui est en cessation de paiement.
03:39Donc elle devrait fermer.
03:40Donc ce n'est pas du tout une entreprise.
03:50Je suis d'accord avec vous sur le fond, l'image de Paris qui rayonne dans le monde.
03:53C'est très important, le tourisme est une activité clé pour la France,
03:56pour faire rentrer de l'argent.
03:59Et puis on ne va pas résumer la politique culturelle française à Émilie in Paris.
04:03D'ailleurs, pour le coup, le Président de la République en ce moment se base sur la francophonie
04:07pour qui il y a un grand projet à Villers-Cotterêts sur la langue française.
04:09Il y a peut-être d'autres projets plus structurants.
04:12Il y a la reconstruction de Notre-Dame de Paris.
04:14Il y a plein de choses qui se font dans notre politique culturelle
04:16et qui font la grandeur de la France et de Paris.
04:18Les châteaux du Toitercé sur lesquels j'ai écrit un ouvrage assez remarquable.
04:21Effectivement, il y a plein de sujets sur lesquels on peut se réjouir d'être français,
04:25autre que Émilie in Paris.
04:26Mais ça y contribue, donc ne soyons pas toujours pessimistes
04:30ou à faire des procès d'intention au Président de la République.
04:33C'est important, c'était une bonne chose que cette série puisse être tournée à Paris.
04:36Et si elle pouvait rester un peu, moi je ferais partie de ceux qui seraient contents.
04:39Mais moi je ne savais pas, Paul, que vous étiez pour le repli national.
04:42C'est-à-dire que vous ne laissez pas aux autres ce qui marche dans notre pays.
04:46Donc on a le droit de sublimer Rome, qui est une des plus belles villes.
04:50Pourquoi pas Madrid dans quelques années ?
04:52Pourquoi pas Stockholm ? Pourquoi pas Copenhague ?
04:54Pourquoi pas Katmandou ?
04:58On a le droit de donner ce qui fonctionne en France à nos compatriotes européens.
05:04Donc Émilie in Paris deviendra Émilie in Rome,
05:06deviendra Émilie in Madrid, et ce sera très beau.
05:09Et on sublimera toutes ces capitales,
05:13et on verra, chaque capitale aura sa spécificité.
05:17Il y a peut-être un point qui nous réunira, mon cher Jules,
05:18c'est que Paris a existé avant Émilie in Paris,
05:21et Paris existera après,
05:23et qu'on a fait une formidable cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques,
05:26qu'on est visible à travers le monde,
05:28et que ça continuera,
05:29et que Paris, je l'espère, sera toujours une grande capitale du tourisme à travers le monde,
05:33malgré le départ d'Émilie in Paris.
05:35Peut-être, mais sûrement.
05:37Moi j'en suis sûr.
05:38On a un pays qui est merveilleux, il faut en être fier, nous Français.
05:40A chaque fois qu'on voyage dans le monde entier,
05:42les gens nous disent The Moulin Rouge, la Tour Eiffel,
05:45les gens sont emballés quand on parle de la France.
05:46Il n'y a que les Français qui ne s'aiment pas.
05:48Moi aussi, on adore Paris !
05:50C'était pas ça dont on parlait, Paul, je suis d'accord avec vous.
05:52Ils disaient juste Emmanuel Macron, qui montent au traîneau, voilà.
05:55Il n'en met pas une dedans en ce moment.
05:58Il fait une sortie contre Israël deux jours avant,
06:01il parle d'Émilie in Paris,
06:03là on a le budget de l'Elysée,
06:04alors qu'on demande à tout le monde de faire les efforts qui viennent d'augmenter de 3 millions d'euros.
06:07Ah non mais ça aussi !
06:09Je veux bien qu'on soit très gentils avec le président de la République, comme certains.
06:13Soyez pas des nageaux, Jules.
06:15En ce moment, on ne comprend pas ce que fait le président de la République.
06:19Vous ne comprenez pas.
06:21Ce sera l'objet d'un débat, c'est très intéressant, vous revenez demain.
06:24Oui, je reviens.
06:26Vous revenez demain, Paul aussi.
06:2819h56 sur Europe 1.