• il y a 3 jours

Tous les vendredis, samedis et dimanches soirs, Pascale de La Tour du Pin reçoit deux invités pour des débats d'actualités. Avis tranchés et arguments incisifs sont aux programmes de 19h30 à 20h00.
Retrouvez "Ça fait débat" sur : http://www.europe1.fr/emissions/les-grandes-voix-du-weekend

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Transcription
00:00Je voudrais qu'on passe, si vous le permettez, il est 19h37 sur Europe 1, à l'actualité du soir.
00:04Parce que c'est l'actualité du soir, un signal envoyé par Emmanuel Macron.
00:10Le chef de l'État sera présent au Stade de France jeudi soir pour ce match France-Israël
00:18en présence de seulement, entre guillemets, 20 000 personnes.
00:21Le Stade de France a 80 000 personnes normalement, donc seulement 20 000 personnes.
00:25Un dispositif de sécurité qui aurait été revu à la hausse.
00:28Laurent Nunez en a précisé les contours, 4 000 policiers et gendarmes,
00:322 500 autour du Stade de France, mais 2 000 également dans les transports en commun.
00:37C'est le match qui va être le plus regardé, j'ai envie de dire, depuis un sacré bout de temps.
00:47Parce qu'il y a un enjeu politique derrière.
00:49Et la présence d'Emmanuel Macron est un signal politique.
00:53C'est un geste symbolique très fort d'Emmanuel Macron,
00:58qui ces dernières semaines a été critiqué pour ses propos par rapport à Israël.
01:05On se souvient de ses propos à Valence 7 octobre,
01:07on se souvient de ses propos rapportés au Conseil des ministres,
01:09on se souvient de ses propos lors d'une conférence tout près d'ici,
01:12des locaux d'Europe 1, où il disait que Benjamin Netanyahou n'avait pas raison
01:18pour répondre à cette guerre de civilisation de semer la barbarie.
01:22C'est quelque chose qui avait beaucoup choqué,
01:24et qui avait provoqué mine de rien une détérioration grandissante
01:27des relations franco-israéliennes qui ont abouti, il faut en parler,
01:32mais cette semaine à deux gendarmes qui ont été arrêtés en Israël
01:36sur un territoire qui est administré par la France.
01:40Voilà, c'était la conséquence de tout ça.
01:42Emmanuel Macron, quand des supporters israéliens ont été lynchés à Amsterdam,
01:47il a eu une bonne réponse, une réponse haut niveau,
01:49en disant que ces images étaient des images qui nous rappellent
01:52les images les plus indignes de notre histoire.
01:54Il a complètement changé de tempo.
02:00Il a raison parce que le symbole est très fort.
02:03Ce match, il y a certaines personnalités politiques qui demandent à ce qu'on l'annule,
02:07d'autres qui demandent à ce qu'on le délocalise.
02:09Ce serait une victoire des antisémites.
02:11C'est ça la vérité de ce match-là.
02:13Donc il faut que ce match puisse se jouer.
02:16En effet, c'est un dispositif XXL pour une affluence XXS
02:21parce qu'on aura un policier pour cinq supporters.
02:25On n'aura qu'un quart du Stade de France qui sera rempli.
02:28Donc on peut bomber le torse, on peut dire c'est super,
02:31mais malheureusement on est en France aujourd'hui
02:33et on est obligé d'abaisser l'affluence du Stade de France
02:36de 80 000 à 20 000 et de mettre 4 000 policiers autour du Stade de France
02:40pour qu'on puisse jouer un match de fou.
02:42Est-ce que vous vous rendez compte le signal envoyé ?
02:44C'est terrible. Emmanuel Macron envoie un signal de fraternité
02:48à la communauté juive par sa présence ce soir.
02:51À Israël aussi.
02:52À Israël aussi.
02:54Israël qui a conseillé à ses ressortissants de ne pas y aller.
02:57Alors, on va y venir à ça.
02:59Parce que ça c'est incroyable, Jules Thorez, c'est incroyable.
03:02Vous disiez qu'il change de tonalité.
03:04Oui, je pense qu'il a...
03:05Il critiquait le gouvernement israélien.
03:07Deux jours avant les commémorations du Stade de France.
03:09C'était pas terrible.
03:10Le tableau était pas terrible.
03:12J'admire sa politique.
03:14Ce qui me paraît encore...
03:15Peut-être qu'il l'a fait d'ailleurs de façon maladroite
03:17et pas toujours très compréhensible.
03:19Mais on a encore le droit de critiquer la politique du gouvernement israélien.
03:24Quand par exemple au Liban, la France est extrêmement engagée
03:28avec des inquiétudes de la part de la France
03:30qui ne me paraissent pas toutes illégitimes.
03:32Une fois qu'on a dit cela, il avait parfaitement compris Emmanuel Macron
03:35que la façon dont ça avait été rapporté
03:37ou dont il s'était exprimé
03:39avait pu choquer, horter la communauté juive.
03:42Et il est évident qu'il veut marquer par là
03:44que sa critique était destinée au gouvernement
03:47ou au Premier ministre israélien
03:49mais pas à Israël
03:50et qu'il tenait comme son gouvernement
03:52à ce que ce match ait lieu.
03:54Donc je trouve que c'est bienvenu.
03:55Je trouve qu'il a raison.
03:56Parce que ça permet de remettre les choses à leur place
04:00et de la nuance.
04:01C'est une chose de critiquer une politique.
04:03C'est une autre chose que de vouloir boycotter un pays.
04:06Ça n'a absolument rien à voir.
04:08Et je trouve que l'attitude d'Emmanuel Macron
04:10dans cette affaire est la bonne.
04:12Ensuite, on a quand même l'expérience des JO.
04:14Parce que là, vous avez complètement raison
04:16de dire que c'est un match à haut risque.
04:18Evidemment, compte tenu de ce qui s'est passé à Amsterdam.
04:21Il est évident que c'est un match à haut risque.
04:23Mais je trouve qu'il faut quand même
04:25que nous soyons conscients que nous sommes dans un pays
04:27où pendant deux mois,
04:29puisqu'il y a eu les Jeux Olympiques
04:31puis les Para-Olympiques...
04:32Oui, vous avez raison, on est bien entraînés.
04:33On est bien entraînés.
04:34Pour assurer la sécurité des joueurs israéliens.
04:37On a quand même fait face...
04:38Pardon, mais qui n'est pas la norme.
04:39Jules, on a quand même fait face à un événement mondial
04:42dans une période extrêmement tendue.
04:44Pendant les six mois qui précèdent,
04:46plein de gens, parfois avec des bonnes raisons,
04:48ont dit, oh là là, la catastrophe sécuritaire nous pend au nez.
04:51Et ça n'a pas eu lieu.
04:52Donc nous avons réussi ce pari.
04:55Parce qu'il y avait 50 000 policiers et gendarmes dans la capitale.
04:58Oui, mais nous réussirons le pari du match France-Israël.
05:00Puis c'est une question d'honneur.
05:01La Belgique n'a pas réussi à maintenir son match.
05:04Il a été obligé de le délocaliser.
05:06Voilà, exactement.
05:07Et Bruno Retailleau a bien dit qu'il était hors de question
05:09que ce match 1 soit annulé.
05:11Et délocaliser, on n'en parle même pas.
05:13Et deux choses, si je peux me permettre.
05:15Emmanuel Macron, il répond surtout, en effet,
05:18à nos compatriotes juifs, aux représentations,
05:21qui l'attendaient au tournant sur ce sujet-là.
05:24Qu'Emmanuel Macron partie à cet événement-là,
05:27c'est assez nouveau.
05:28Il n'avait pas fait la marche contre l'antisémitisme.
05:31C'est exactement ce que j'allais vous dire.
05:32C'est exactement ce que j'allais vous dire.
05:34J'allais vous dire qu'elle lui reproche, depuis des mois,
05:37de ne pas avoir participé à la manifestation
05:39contre l'antisémitisme organisée le 12 novembre dernier,
05:42où il y avait des anciens présidents de la République,
05:45les chefs du Parlement,
05:47tous les partis politiques quasiment représentés,
05:49sauf la France insoumise, je le rappelle, au passage.
05:52Donc, Emmanuel Macron était attendu au tournant
05:54par les institutions juives et nos compatriotes juifs.
05:57Et je pense qu'il a en effet raison
05:59que c'est un très bon symbole
06:01et j'espère, en effet, que ce match...
06:03Pourquoi il sera accompagné par Yacine Belatar ou pas, cette fois-ci ?
06:06Ah ah ah, vous êtes chicante, Pascal !
06:08J'ai le mauvais esprit, Pascal !
06:09Je pose la question !
06:10Vous savez, il l'a bien consultée à l'Elysée
06:12pour savoir ce qu'il fallait pour gérer la situation en Moyen-Orient.
06:15Personne ne pense sérieusement qu'il a pris ses décisions
06:18sur les conseils de Yacine Belatar.
06:19En tout cas, quelqu'un qui est reçu à l'Elysée,
06:21qui est condamné pour violence à Réunion,
06:24qui est un communautariste notoire,
06:26qui est proche des frères musulmans,
06:27qui a participé à une manifestation
06:29où l'on criait à l'Akbar à quelques encablures du Bataclan,
06:32je ne suis pas tout à fait sûr que ce soit le meilleur conseil
06:34pour vous conseiller sur la politique à mener
06:37au Moyen-Orient et au Grand-Orient.
06:39De là à dire que c'est à partir de là qu'il a précisé ses décisions,
06:42c'est une extrapolation.
06:43Je ne sais pas ce que j'ai dit.
06:45Je ne sais pas Yacine Belatar,
06:47qui est un conseiller d'Emmanuel Macron.
06:49Je pense que certains de ses conseillers le considèrent
06:51comme un thermomètre à tort ou à raison.
06:54Je ne suis pas sûr que vous ayez complètement raison
06:56d'un certain nombre de quartiers ou d'attitudes
06:58dans la communauté musulmane.
07:00Il l'affiche, je reviens quand il part au Maroc
07:02et qu'on le voit dans la délégation.
07:04Je ne suis pas seul d'ailleurs.
07:06Il l'affiche, c'est bien.
07:08Au départ, il n'avait pas trop affiché,
07:09parce qu'il n'était même pas dans la liste.
07:11C'est dire le niveau de tension.
07:12Pardon, excusez-moi, l'expression lousdée en plus.
07:14On le voit absolument.
07:16Restez avec nous, on va parler un instant
07:18aussi de la réaction du côté d'Israël,
07:20qui déconseille, vous vous rendez compte,
07:23aux Israéliens de venir en France
07:25pour des raisons de sécurité.
07:27Je suis gêné par ça.
07:29On est gêné, on est gêné.
07:31On en parle dans un instant, il est 19h44
07:33et le journal permanent de Brandon Ouarette.
07:35Pardon, Brandon, je me suis excusé, mais vous étiez parti.
07:37On était sur le livre de Jordan Bardella.
07:39J'ai bugué, ça doit être la fatigue.
07:41A tout de suite sur Europe 1.
07:45Bonjour, c'est Pascal Praud.
07:47Je suis heureux de vous retrouver sur Europe 1.
07:5111h, 13h, Pascal Praud et vous.
07:53Écouter Europe 1, c'est être libre.
07:55Bonjour, Pascal.
07:57L'argent public aurait pu servir à autre chose aujourd'hui.
07:59On regarde d'ailleurs pendant que la maison brûle.
08:01J'ai l'impression que les gens ne sont pas écoutés.
08:03Vous faites beaucoup en nous écoutant, monsieur Praud.
08:05Vous parlez pour nous, vous êtes notre voix à tous.
08:07Europe 1, la radio libre.
08:09Pascal Praud et vous.
08:11Je vous donne rendez-vous demain
08:13de 11h à 13h sur Europe 1.
08:15Je compte sur vous.
08:19Deuxième avis.
08:21Je consulte les astres.
08:23Ah bon ? En plein jour ?
08:25Non, parce que le médecin vient de me dire de me faire opérer,
08:27mais bon, j'aimerais bien avoir un deuxième avis quand même.
08:29Et du coup, ils disent quoi, les astres ?
08:31D'attendre la nuit. Il paraît qu'elles portent conseil.
08:33Bon, ben, attendons.
08:35Attendre des siècles pour obtenir un deuxième avis,
08:37c'est du passé.
08:39Avec Aesio Mutuel et DeuxièmeAvis.fr,
08:41obtenez un deuxième avis médical en moins de 7 jours.
08:43Aesio Mutuel, c'est ça la Mutuel d'aujourd'hui.
08:47Informations et conditions en agence ou sur Aesio.fr.
08:49Europe 1 présente le Salon du Made in France.
08:51Mode, beauté,
08:53gastronomie, déco,
08:554 jours pour découvrir le savoir-faire français
08:57et acheter auprès de plus de 1000 exposants.
08:59Le Salon du Made in France,
09:01l'événement grand public à ne pas manquer.
09:03Du 8 au 11 novembre à Paris,
09:05porte de Versailles.
09:07Téléchargez vos invitations sur Mifexpo.fr.
09:09Europe 1,
09:11le journal permanent.
09:13Il est 19h46,
09:15le journal permanent Brandon Moaretz.
09:17L'unité israélienne appelle les supporters
09:19à éviter de se rendre au match France-Israël
09:21jeudi soir au stade de France,
09:233 jours après les violences antisémites
09:25à Amsterdam,
09:27contre les supporters du Maccabit à la Vive.
09:29Une rencontre classée à haut risque
09:31par le préfet de police de Paris,
09:33Laurent Nunez.
09:3540 000, 4 000 policiers et gendarmes seront déployés.
09:37Le président Emmanuel Macron
09:39assistera à la rencontre.
09:41Objectif, envoyer un message de fraternité
09:43et de solidarité.
09:45Enquête ouverte après la découverte
09:47d'un tag hostile à Israël sur un monument
09:49qui rend hommage aux victimes du nazisme
09:51à Brons, en banlieue lyonnaise,
09:53le ou les auteurs
09:55n'ont pas encore été identifiés.
09:57Une enquête a donc été ouverte.
09:59Une attaque record de 145 drones russes
10:01ont visé l'Ukraine la nuit dernière,
10:03selon le président Volodymyr Zelensky.
10:05De son côté,
10:07le Kremlin dit avoir abattu 70 drones ukrainiens,
10:09dont la moitié
10:11au-dessus de la région de Moscou.
10:13À Angers, une femme de 80 ans
10:15retrouvait morte à son domicile ce matin.
10:17Une connaissance de la victime
10:19qui se trouvait dans son appartement
10:21depuis au moins la veille a été
10:23interpellée, hospitalisée en psychiatrie.
10:25La victime, une femme veuve,
10:27vivait seule. Elle était prise
10:29en charge par une aide à domicile.
10:31Une enquête a été ouverte.
10:33Au Royaume-Uni, son visage souriant
10:35s'est affiché sur presque toutes les unes
10:37ce dimanche. Kate Middleton
10:39a fait sa première sortie officielle à Londres
10:41depuis la fin de sa chimiothérapie.
10:43La princesse a assisté à un
10:45concert donné en l'honneur des militaires
10:47britanniques tués au combat. C'était ce dimanche.
10:49La course du Vendée Globe
10:5110e édition est enfin
10:53lancée. 40 skippers ont
10:55pris le départ depuis les Sables d'Olonne.
10:57Un tour du monde en solitaire,
10:59sans assistance, sans escale.
11:0145 000 kilomètres,
11:033 caps mythiques à franchir.
11:05Le Cap de Bonne Espérance, le Cap Lewin
11:07et le Cap Horn. Le record actuel
11:09est détenu depuis 2017
11:11par Armel Le Cleac'h.
11:1374 jours.
11:15Arrivé potentiel pour le vainqueur
11:17au tour du 20 janvier.
11:19Merci beaucoup à tout à l'heure, Brandon.
11:21Il est 19h48.
11:23Europe 1 Soir Week-end.
11:2519h21, Pascal Delatorre Dupin.
11:27Emmanuel Macron se rendra donc
11:29au Stade de France
11:31pour assister à France-Israël. C'est l'information
11:33de la soirée. Le chef de l'État qui veut envoyer
11:35un signal fort et à la communauté juive
11:37de France, qui l'attendait,
11:39ce signal fort,
11:41et aux Israéliens également.
11:43Sauf que,
11:45pardon, mais dans la foulée,
11:47mais genre 10 minutes
11:49après, le Conseil de Sécurité Israélien
11:51dit, attention, warning,
11:53ne vous rendez pas
11:55en France.
11:57C'est trop dangereux. Je simplifie
11:59les choses, mais vous vous rendez compte.
12:01Mais vous vous rendez compte.
12:03Ça a l'air d'être un télescopage
12:05de communication, quand même. J'ai pas l'impression que
12:07le choix d'Israël
12:09de nous dire ça aujourd'hui ait un lien
12:11avec la décision d'Emmanuel Macron. Ça vient
12:13du Conseil de Sécurité Israélien,
12:15donc à mon avis, c'est une question
12:17qui a agité l'Israël
12:19depuis des années. Ça veut dire, les Israéliens,
12:21attention, vous n'êtes pas en sécurité en France.
12:23Oui, c'est le cas, Pascal.
12:25Vous vous rendez compte où on en est ?
12:27Plus de 192% d'actes antisémites
12:29depuis le 7 octobre 2023.
12:31Il y a Philippe Guybert qui...
12:33On peut parfaitement
12:35comprendre qu'un État s'assure d'abord
12:37de la sécurité de ses concitoyens.
12:39On ne va pas reprocher à Israël de dire
12:41attention. Et surtout
12:43après Amsterdam, évidemment.
12:45Mais je trouve que pour le pays
12:47qui accueille Hamas, France-Israël,
12:49qui ne cède pas
12:51à la tentation de le délocaliser,
12:53qui a organisé des Jeux Olympiques de manière
12:55impeccable, je trouve que c'est
12:57une manière peu élégante. Ils auraient
12:59pu trouver d'autres formes pour
13:01envoyer un autre signal que celui-là.
13:03Parce que la France a été irreprochable
13:05dans l'organisation
13:07des Jeux Olympiques. Elle sait
13:09faire pour ce type de match.
13:11Je trouve que ça aurait pu être
13:13plus élégant dans la forme.
13:15Je comprends l'inquiétude.
13:17Oui, mais leur priorité, c'est de protéger leurs citoyens.
13:19Oui, d'accord, bien sûr. Mais à ce moment-là,
13:21y compris l'équipe israélienne,
13:23est-ce qu'elle doit venir jouer à l'extérieur ?
13:25Vous voyez, ça devient compliqué.
13:27D'autant plus que dans le même temps,
13:29les équipes israéliennes
13:31vont jouer en Hongrie.
13:33Vis-à-vis du pays d'accueil de ce match,
13:35je trouve que les formes
13:37auraient pu être plus amicales et élégantes.
13:39Alors, il n'y a pas que Paris. Ici, d'autres villes européennes
13:41où les citoyens israéliens
13:43seraient potentiellement en danger.
13:45Moi, je pense qu'il faut complètement dissocier
13:47les deux informations. Le sujet, c'est aujourd'hui.
13:49Vous êtes sûr ? Oui, je suis sûr.
13:51Vous avez l'information comme quoi c'est un télescopage ?
13:53Non, mais à dix minutes d'intervalle,
13:55je ne suis pas sûr que la diplomatie israélienne
13:57réponde aussi rapidement.
13:59Et d'ailleurs, c'est quelque chose qu'elle a déjà dit
14:01pour plein de pays
14:03européens. Il est possible
14:05qu'Emmanuel Macron ait su que le Conseil
14:07de sécurité israélien...
14:09Je n'ai pas les infos de ce qui se passe
14:11dans le Conseil de sécurité ni de la France
14:13ni d'Israël. Le vrai sujet,
14:15c'est qu'aujourd'hui, pardonnez-moi,
14:17mais l'actualité récente nous montre que
14:19les juifs ne peuvent ni être
14:21en sécurité en France
14:23ni en Europe. À Amsterdam,
14:25on a assisté à un pogrom.
14:27À un pogrom.
14:29C'est-à-dire que des israéliens, des juifs
14:31ont été lynchés
14:33pour chasser, chassés parce
14:35qu'ils étaient juifs. Donc, est-ce que
14:37le gouvernement néerlandais peut
14:39assurer la sécurité de ses
14:41ressortissants israéliens ou juifs ?
14:43Non, ce n'est pas le cas. En France,
14:45on a beaucoup d'exemples qui nous ont montré
14:47qu'on ne pouvait pas
14:49une jeune fille à courbe voie
14:51qui s'est fait violer parce qu'elle était juive,
14:53parce qu'elle soutenait Israël.
14:55Bon, est-ce qu'on a pu assurer la sécurité
14:57des anciens d'Afghanistan ?
14:59En tout cas, c'est ce que
15:01supputaient, pardon,
15:03son violeur et ses agresseurs.
15:05On a un certain nombre, dans les universités
15:07françaises, pardon, Yael Brown-Pivet,
15:09elle a été la cible
15:11de tags haineux et infâmes
15:13il n'y a pas deux jours, dans l'université Lyon 3,
15:15à Lyon. On a plus 192
15:17actes antisémites
15:19en 2023 par rapport à 2022.
15:21Plus de 1600 qu'entre 400 l'année d'avant.
15:23Et là, je ne parle pas
15:25juste de tags, les 57%
15:27de ces actes-là sont des actes à la
15:29personne. Donc, on voit bien
15:31qu'il y a un antisémitisme aujourd'hui en France
15:33qui est d'atmosphère, que les juifs
15:35ne sont pas en sécurité. Il suffit d'avoir
15:37discuté avec un seul juif qui vit en France
15:39pour savoir que quand il sort dans la rue,
15:41tard le soir, dans un quartier,
15:43eh bien, il n'est pas en sécurité.
15:45Donc, il y a cette vérité-là. Malheureusement,
15:47c'est très difficile aujourd'hui
15:49en effet, de lier cette question
15:51à la diplomatie entre les deux pays.
15:53Mais non, les juifs, en tout cas, qui habitent en France
15:55ne sont pas en sécurité en France.
15:57Et les juifs, on rappelle, pardon,
15:59juste une chose. Moi, je voudrais rappeler aux auditeurs
16:01d'Europe 1 qu'être
16:03de confession juive, enfin, ce sont des Français.
16:05Oui, bien sûr. Ça ne veut pas dire
16:07qu'ils défendent la politique israélienne.
16:09Et même si c'était le cas. C'est bien de le rappeler.
16:11C'est bien de le rappeler.
16:13D'abord, à tous ceux qui...
16:15Et même s'ils la défendraient. Je suis d'accord
16:17avec vous, Jules Torres.
16:19Mais d'abord, la base, ce sont nos...
16:21Enfin, c'est pas possible. Ça veut dire quoi ?
16:23Les juifs sont à part des
16:25catholiques, des protestants, des musulmans.
16:27C'est odieux.
16:29C'est odieux. Le rappeler.
16:31Le rappeler, oui.
16:33Et c'est tombé dans le piège des actes antisémites
16:35qui se fondent. Des actes
16:37ou des paroles antisémites, ou de ce qu'a dit
16:39cette députée Léphy de façon
16:41scandaleuse sur Twitter ces derniers jours.
16:43C'est de tomber dans cet amalgame
16:45systématique et de considérer
16:47que tout juif est un soutien à la politique
16:49de M. Netanyahou. Quand bien même
16:51le serait-il, d'ailleurs, ça ne justifie en rien
16:53quoi que ce soit. Précisons-le aussi.
16:55Mais je reviens en arrière sur la discussion.
16:57C'est une chose de dire que
16:59d'après les informations
17:01dont on dispose, les services
17:03israéliens avaient donné des informations à la police
17:05d'Amsterdam sur le risque
17:07qui entourait ce match
17:09avec, peut-être,
17:11c'est au moins une hypothèse à ce stade
17:13qui devrait être vérifiée,
17:15une opération peut-être pilotée
17:17depuis l'Iran.
17:19La mise en cause de la police
17:21hollandaise et de la police d'Amsterdam
17:23me paraît au moins une question
17:25qu'on peut légitimement poser. Je trouve
17:27qu'en France, compte tenu
17:29encore une fois de notre expérience
17:31très récente d'organisation
17:33des JO, où je rappelle, parce que je n'habite pas
17:35très loin du Parc des Princes, qu'il y a eu un match
17:37avec Israël au Parc des Princes,
17:39et que les mesures de sécurité étaient
17:41totales, je peux vraiment témoigner,
17:43je trouve qu'il pourrait y avoir
17:45une confiance.
17:47Sauf que les services israéliens,
17:49le Conseil de sécurité israélien
17:51se bat sur des renseignements
17:53des services israéliens.
17:55Et les services de renseignement israéliens avaient signalé
17:57qu'effectivement il y avait un potentiel
17:59dangereux à Amsterdam,
18:01mais à Paris aussi.
18:03Je suis désolé, vous parlez du Parc des Princes,
18:05qu'est-ce qu'il s'est passé cette semaine au Parc des Princes ?
18:07Les supporters parisiens
18:09qui ont brandi une banderole géante
18:11avec écrit Free Palestine.
18:13Je suis désolé, c'est le même sujet.
18:15Sur cette affiche,
18:17Israël avait disparu de la carte.
18:21Je ne sais pas ça, la question
18:23sur ce tifo,
18:25c'est de savoir quel est le rôle du club et sa responsabilité
18:27dans cette affaire.
18:29Evidemment que le tifo est intéressant,
18:31mais ce tifo n'est pas arrivé
18:33tout seul, il n'a pas pu être constitué tout seul.
18:35Je suis d'accord.
18:37Il n'y a pas eu le tifo de nos compatriotes juifs
18:39qui étaient au Parc des Princes ?
18:41Qui a disparu de la carte ?
18:45Il pourrait y avoir une confiance
18:47faite à la France, je suis désolé de le dire
18:49et de le réaffirmer.
18:51Compte tenu de notre expérience en matière
18:53d'organisation sportive,
18:55il pourrait y avoir une confiance
18:57a priori dans la capacité
18:59de l'Etat en France à organiser
19:01un match de cette nature
19:03qui pourrait être plus grande.
19:05Je ne veux pas entrer dans une logique
19:07où a priori ça va mal se passer
19:09et a priori la France n'y arriverait pas.
19:11Non mais Philippe Guibert,
19:13Philippe Guibert, vous savez...
19:15Écoutez, c'est une petite réaction patriotique,
19:17je suis un peu gêné par ça.
19:19J'ai l'impression que ça exprime
19:21comme une sorte de défiance à l'égard de la France.
19:23La France est sous surveillance.
19:25Moi j'ai aucun problème à dire qu'aujourd'hui la France n'assure pas la sécurité
19:27de ses citoyens.
19:29Quand on voit les chiffres de l'insécurité...
19:31Le témoignage à 20h30,
19:33le témoignage d'Hélène,
19:35de confession juive,
19:37mais ça la personne qui l'a agressée ne le savait pas,
19:39qui voit quelqu'un arracher les images
19:41des otages, vous savez les affiches.
19:43C'est les 400 jours des otages aujourd'hui.
19:45Elle interpelle la personne, le ton monte,
19:47cette personne bouscule
19:49l'insulte,
19:51la traite d'israélienne, confond tout,
19:53elle porte plainte,
19:55on se rend compte que la personne,
19:57auteur de ces faits,
19:59n'en est pas à son coup d'essai, qu'elle est identifiée,
20:01il n'y a rien qui se passe.
20:03Voilà, il n'y a rien qui se passe.
20:05Donc moi je comprends qu'effectivement,
20:07quand il y a ces faits-là qui se reproduisent,
20:09qu'il y a beaucoup de
20:11compatriotes de confession juive
20:13qui font remonter ce genre d'éléments, pardon,
20:15c'est choquant.
20:17Si je peux me permettre, vous avez tout à fait raison,
20:19et la question des actes
20:21antisémites et de leur répression
20:23peut évidemment se poser
20:25compte tenu de ce qu'on vit
20:27depuis le 7 octobre en France.
20:29Absolument. Mais l'organisation
20:31d'un match de football, c'est autre chose,
20:33c'est d'une autre nature.
20:35On espère tous que ce match va bien se passer.
20:37Dans ce domaine, on peut considérer,
20:39sans faire du
20:41cocorico et du patriotisme outrancier,
20:43que la France a une certaine expérience,
20:45une certaine compétence qu'elle a démontrée.
20:47On le souhaite tous.
20:49On le souhaite tous.
20:51On souhaite évidemment que ce match se passe bien,
20:53et que la France gagne.
20:55Une petite touche de patriotisme à la fin.
20:57Oui, c'est bien, ça c'est important,
20:59la petite touche de patriotisme. Vous avez bien raison, Gilles Taurez.
21:01Merci beaucoup, en tout cas, Philippe Guébert,
21:03Gilles Taurez, d'avoir été avec nous.
21:05Une petite annonce en têne pour les copains
21:07d'Europe 1. Sonia Mabrouk vous donne
21:09rendez-vous dans Europe 1, matin, pour la grande interview
21:11CNews Europe 1, des entretiens sans concession,
21:13tous les matins, en direct, à 8h10,
21:15sur Europe 1. Et demain matin,
21:17Sonia Mabrouk reçoit
21:19Sylvain Maillard, députée ensemble pour la République de Paris
21:21et président du groupe Renaissance
21:23de Paris. Il est
21:2519h58, le journal de 20h,
21:27dans un instant, sur Europe 1.
21:29Europe 1, soir, week-end,
21:3119h21, sur Europe 1.
21:33Europe 1, soir, week-end,
21:3519h21, Pascal
21:37de la Tour du Pain. Il est 20h12
21:39et nous avons déjà commencé à débattre dans ce
21:41studio avec Gabrielle Cluzel et
21:43Nathan Devers. Évidemment, c'est l'information
21:45de la soirée. Emmanuel Macron, qui participera
21:47à ce match, allait qualifier de
21:49à haut risque. Il faut dire qu'il y a un dispositif de sécurité
21:51exceptionnel qui est déployé pour
21:53cette rencontre France-Israël.
21:554 000 policiers et gendarmes mobilisés,
21:572 500 autour du stade
21:59et 1 500 dans les
22:01transports en commun pour assurer la sécurité
22:03de tous. Bien qu'il n'y aura pas grand monde, puisque 20 000
22:05personnes seulement dans le stade de France,
22:07la jauge a été revue à la baisse,
22:09c'est vrai qu'il était hors de question que la
22:11France affiche,
22:13qu'il y ait des problèmes autour de ce match, qui devient
22:15un match politique.
22:17Ça, c'est une chose. La présence d'Emmanuel
22:19Macron au stade de France, c'est un signal
22:21quand même, envoyé par le chef de l'État.
22:23On a tant de verses.
22:25C'est un signal de courage,
22:27de courage de la part de la France.
22:29Dieu sait que j'ai beaucoup de
22:31désaccords sur à peu près tout avec Bruno Retailleau,
22:33mais là, il faut reconnaître que dans cette situation,
22:35c'est lui qui, le premier, a eu
22:37une manifestation de courage
22:39quand il a dit que le match était maintenu,
22:41qu'il était hors de question que la France
22:43capitule. Je ne sais pas
22:45si c'est ça qui a influencé Emmanuel Macron
22:47dans sa décision, mais en tout cas,
22:49Emmanuel Macron a aussi une décision
22:51courageuse de maintenir,
22:53d'affirmer sa présence
22:55lors de ce match. Il faut rappeler,
22:57je pense que c'est central, on en a beaucoup parlé ces jours-ci,
22:59mais que les événements d'Amsterdam
23:01ont une dimension
23:03véritablement, si vous voulez,
23:05y créer un avant et un après. Ce sont
23:07un événement au sens fort du terme.
23:09Les Juifs d'Europe
23:11se sont réveillés au lendemain de cette nuit
23:13en se posant une question extrêmement concrète.
23:15Est-ce qu'on a encore notre place ici ?
23:17Il y a des Juifs qui aiment leur nation
23:19et qui aiment le continent, la civilisation,
23:21l'esprit, l'âme européenne.
23:23Il y a eu trois drames
23:25dans cet événement. Le premier,
23:27c'est évidemment le lynchage,
23:29la chasse aux Juifs, le pogrom
23:31organisé des jours à l'avance
23:33qui n'avait rien à voir avec le comportement de certains
23:35hooligans israéliens, qui étaient en effet absolument
23:37scandaleux et condamnables, qui étaient
23:39organisés méthodiquement,
23:41calculés, etc.
23:43Le deuxième, c'est, je suis désolé
23:45de le dire, mais le commentaire d'une certaine partie des médias
23:47qui ont parlé de Heure,
23:49qui ont parlé d'agression entre supporters,
23:51qui ont parlé en gros d'Algarade.
23:53Et le troisième, si on a vu certains,
23:55inverser la charge de la responsabilité
23:57et dire en gros que c'était les Juifs qui étaient responsables
23:59d'avoir été jetés dans
24:01un canal Amsterdam,
24:03d'avoir été lynchés, etc.
24:04Vous voulez écouter ce que dit Raphaël Arnaud à ce sujet ?
24:06Justement, c'est exactement ce que vous dites.
24:08Sur le service public,
24:10député LFI, Raphaël Arnaud, écoutez.
24:12À la fin du match, on a des images claires,
24:14des centaines de supporters du Maccabit à la Vive
24:16qui sont des hooligans d'extrême droite,
24:18qui se baladent dans les rues d'Amsterdam pour chercher la confrontation.
24:20Et ils viennent pour ça. Et d'ailleurs, ils le revendiquent,
24:22pour suivre encore une fois ça
24:24très attentivement, ils le revendiquent sur des
24:26chaînes hooligans, des réseaux sociaux hooligans.
24:28Ils revendiquent très régulièrement des affrontements
24:30avec des armes, où ils sont casqués, où ils sont armés.
24:32Et ils se déplacent pour ça.
24:34Donc les supporters, là où il y a eu des violences
24:36qui sont inacceptables, je ne suis pas pour qu'il y ait
24:38des personnes qui se fassent lyncher, peu importe,
24:40qui soient supporters du Maccabit à la Vive,
24:42mais cette espèce de truc, on essaie de nous faire croire
24:44que c'est de simples citoyens qui se seraient déplacés
24:46pour un jeu de foot, c'est faux. Bon, les personnes qui étaient
24:48dans les rues ce soir-là, c'était des hooligans d'extrême droite
24:50et c'est bien de les appeler comme ça.
24:52Alors, Nathan Devers.
24:54Les propos de Raphaël Arnaud sont absolument scandaleux.
24:56Évidemment, tout ça a été montré,
24:58c'est factuel, il y a eu,
25:00parmi les supporters israéliens, c'était pas tous,
25:02mais certains, qui ont eu des slogans
25:04absolument scandaleux, racistes,
25:06haineux,
25:08condamnables, et l'extrême droite israélienne
25:10est condamnable, comme toutes les extrêmes droites.
25:12Ça n'a rien à voir avec ce qui s'est passé
25:14quelques heures plus tard à Amsterdam.
25:16L'enquête va étayer tout cela,
25:18mais pour l'instant, les informations que nous avons,
25:20c'est que les services de
25:22renseignements israéliens étaient au courant
25:24plusieurs jours avant cette nuit
25:26qu'il y avait des islamistes,
25:28probablement avec des ingérences
25:30iraniennes, qui organisaient
25:32une chasse aux Juifs. Ça s'improvise pas comme ça.
25:34Et encore une fois, ça a été très bien organisé,
25:36c'était méthodique. Ils ont prévenu
25:38les autorités des Pays-Bas.
25:40Ils les ont prévenus avant.
25:42Les autorités des Pays-Bas n'ont rien fait.
25:44Les témoignages israéliens, pour l'instant,
25:46qui remontent, sont des témoignages consistant à dire
25:48on a vu la police hollandaise,
25:50les mains dans les poches, pendant qu'on se faisait tabasser
25:52par des islamistes, par des voyous,
25:54qui nous demandaient si nous étions
25:56juifs, si nous avions un passeport de tel ou tel pays,
25:58etc., avant de nous jeter
26:00dans un canal. Et le lendemain,
26:02c'est facile que la maire d'Amsterdam dise
26:04il y a des juifs qui se sont fait frapper, c'est terrible.
26:06Ils n'ont rien fait pendant la nuit. Et c'est pour ça,
26:08de la même manière qu'il faut condamner l'inertie
26:10des autorités hollandaises,
26:12il faut dire que la France,
26:14là, agit avec grandeur, agit avec sérieux,
26:16agit avec dignité. Il faut féliciter
26:18M. Retailleau, il faut féliciter M. Macron,
26:20et c'est encore une fois une bataille cardinale
26:22parce qu'il s'agit de l'avenir des juifs européens
26:24et évidemment, surtout, de l'avenir
26:26de l'Europe tout court.
26:28C'est rare de vous voir
26:30aussi remonter à Nathan Devers,
26:32mais vous dites les choses
26:34à propos de ce match,
26:36et on parlera de la décision du Conseil de sécurité israélien
26:38parce que, quand même, ça pose quelques questions.
26:40Gabrielle Cluzel, sur ce match,
26:42la présence d'Emmanuel Macron, le signal
26:44qu'il envoie peut-être à la communauté juive
26:46de France, qui attendait depuis
26:48longtemps un signal du chef de l'État,
26:50mais aussi peut-être un signal envoyé
26:52à Israël,
26:54puisque Emmanuel Macron
26:56n'a pas été tendre avec la politique de Netanyahou.
26:58Oui, c'est le moins qu'on puisse dire, puisque
27:00d'une certaine façon, il a renvoyé
27:02sur le même pied
27:04la barbarie supposée
27:06d'Israël et la barbarie
27:08du Hamas, je vous le rappelle.
27:10C'était quand même assez incroyable,
27:12pour ne pas dire plus, et puis, il n'était pas
27:14allé à la marche contre l'antisémitisme.
27:16Il parait que c'était Yassine Belatar
27:18qui lui avait conseillé de ne pas y aller, donc Yassine Belatar,
27:20j'imagine, est en vacances, il ne lui a rien soufflé.
27:22Je me demandais, avec beaucoup d'ironie tout à l'heure,
27:24à Jules Thorez si Yassine Belatar
27:26serait au Stade de France avec Emmanuel Macron.
27:28En tout cas, visiblement,
27:30il n'a pas été mauvais conseiller,
27:32cette fois, peut-être parce qu'il ne l'a pas conseillé du tout.
27:34Donc, très bien, il y sera,
27:36mais moi, je veux bien
27:38dire que c'est l'honneur
27:40de la France de faire ce match, c'est vrai,
27:42mais c'est aussi son déshonneur de devoir
27:44déployer une telle
27:46usine à gaz sécuritaire, et c'est le déshonneur
27:48de l'Europe de façon générale,
27:50pour protéger un match
27:52France-Israël et des supporters. Parce qu'il faut
27:54voir quand même tout ce qui est déployé.
27:56C'est absolument incroyable,
27:58cela en dit long sur ce que l'on sait
28:00au gouvernement de l'état
28:02de l'antisémitisme dans notre
28:04pays. Et moi, ce que je voudrais
28:06quand même, c'est que tout ce qui se
28:08passe en Europe, et en France
28:10en particulier, mais ça a été aussi
28:12Bruxelles qui, pour le coup, a capitulé,
28:14a baissé le pantalon, n'a pas voulu faire de match,
28:16puisque ça a été
28:18délocalisé en Hongrie,
28:20se pose de véritables questions
28:22sur l'éthiologie de cet antisémitisme.
28:24Pourquoi
28:26en Hongrie, on peut faire des matchs
28:28et pourquoi en France, c'est très
28:30compliqué ? Et pourquoi à Bruxelles,
28:32on ne peut carrément pas ? Pourquoi
28:34le fait que ce soit en Seine-Saint-Denis,
28:36avec la
28:38composante démographique,
28:40avec le grand chlème
28:42qu'a réalisé la gauche là-bas, qui a fait quand même
28:44campagne sur la Palestine exclusivement,
28:46dit de ce
28:48département ? Pourquoi ça rend les choses encore plus compliquées ?
28:50Moi, je constate qu'on n'aborde pas
28:52les vrais sujets. En réalité,
28:54le vrai sujet, c'est qu'on a laissé
28:56ces pays européens se faire
28:58submerger par des vagues migratoires
29:00qui ont permis à un
29:02antisémitisme culturel
29:04de venir sur nos territoires
29:06et ils ne se sont à aucun moment
29:08posés le principe
29:10de précaution élémentaire,
29:12notamment sur ces sujets-là. Alors,
29:14aujourd'hui, on pleure sur les renversés
29:16en disant, ah mais c'est pas possible,
29:18pour faire un match de foot, il faut déployer,
29:20on a l'impression d'être en guerre. Mais c'est complètement délirant.
29:22Moi, j'aimerais qu'on se pose
29:24les véritables questions, qu'on se demande pourquoi
29:26en Hongrie c'est possible ? Pourquoi dans d'autres pays,
29:28ça ne l'est pas ? C'est effectivement une bonne
29:30question. D'ailleurs, le Conseil de
29:32Sécurité israélien, mais dans la foulée
29:34de l'annonce de la présence d'Emmanuel Macron au
29:36Stade de France, pu bien communiquer
29:38en recommandant
29:40aux citoyens qui souhaiteraient
29:42se rendre, justement, en France,
29:44notamment, il n'y a pas que Paris
29:46qui est cité, il y a Amsterdam,
29:48notamment, et deux autres villes européennes,
29:50de n'y aller pas.
29:52Israël leur dit de n'y aller pas, c'est dangereux.
29:54En gros, c'est ça le communiqué. Vous vous rendez compte ?
29:56Mais quelle honte pour
29:58la France ! Mais quelle honte, on n'est
30:00pas capable d'accueillir
30:02des citoyens
30:04israéliens en toute sécurité.
30:06Vous vous rendez compte, Nathan Devers, le message
30:08qui est envoyé ? C'est logique
30:10qu'Israël donne
30:12ses consignes. Les rares,
30:14les franco-israéliens qui peuvent exister
30:16aujourd'hui en France ne parlent pas hébreu dans le métro,
30:18par exemple. Ils ne prendraient pas ce risque.
30:20Ils ne mentionnent pas le nom d'Israël,
30:22ils ont parfois des techniques, ils parlent d'autres pays,
30:24mais évidemment qu'il y a,
30:26on le voit quotidiennement,
30:28pluri-quotidiennement,
30:30une poussée, une orgie
30:32d'antisémitisme depuis
30:34plus d'un an, depuis le 7 octobre 2023,
30:36en Europe et dans le monde.
30:38Maintenant, le désaccord que j'aurai avec
30:40vous, Gabriel, ce n'est pas tellement un désaccord,
30:42je ne sais pas. Moi, je ne vois pas tellement l'origine
30:44des gens, je vois leur idéologie.
30:46Et je pense que la vraie question, pour reprendre votre expression,
30:48c'est la montée,
30:50la poussée de l'islamisme
30:52en Europe, en France, mais plus
30:54généralement dans le monde.
30:56J'aimerais rappeler quand même, on peut le célébrer,
30:58Kamel Daoud qui a reçu le prix Goncourt
31:00récemment, qui s'est battu
31:02contre l'islamisme, qui s'est battu contre
31:04l'islamisme dans son pays natal,
31:06en Algérie, qui s'est battu
31:08contre l'islamisme en France
31:10par ses textes, qui s'est battu contre
31:12l'islamisme dans sa vraie patrie qu'est la littérature,
31:14qui a été couronnée
31:16de ce prix, d'abord parce qu'il a écrit un chef-d'oeuvre,
31:18mais pour aussi couronner un combat qui a été
31:20le sien, lui qui a vu l'islamisme
31:22détruire la patrie dans laquelle
31:24il avait grandi. Je pense que là,
31:26on assiste à quelque chose qui, encore une fois, il faut
31:28le répéter, ne concerne pas les
31:30juifs européens, ne concerne pas les juifs
31:32français, mais concerne l'idée qu'on se fait
31:34de notre société, de notre civilisation,
31:36de notre politique, peu importe le mot,
31:38mais en tout cas de notre vivre ensemble. Et évidemment,
31:40l'islamisme aujourd'hui est notre
31:42ennemi pour une raison très simple, c'est parce qu'il nous a
31:44désignés comme ennemis. C'est pas nous
31:46qui nous sommes réveillés un matin en disant que nous
31:48étions les ennemis de l'islamisme. C'est l'islamisme
31:50qui est une doctrine, enfin
31:52un ensemble de doctrines très intelligentes,
31:54très explicites, très précises,
31:56qui nous désignent, nous,
31:58société libre, société
32:00d'égalité, société de respect des
32:02minorités, société d'émancipation individuelle,
32:04etc., comme ses
32:06ennemis. Et donc, cette guerre existe,
32:08nous sommes en guerre à l'échelle mondiale, et évidemment
32:10que dans ce contexte, on peut comprendre qu'il y a
32:12un dispositif sécuritaire pour le match France-Israël.
32:14Cet antisémitisme,
32:16il n'est pas né le 7 octobre,
32:18même s'il a explosé le 7 octobre, nous sommes d'accord,
32:20mais Mohamed Merah,
32:22ce qui s'est passé
32:24à Toulouse, évidemment,
32:26nous a alertés, et même encore avant,
32:28on pourrait citer
32:30mille signaux,
32:32mille drames, du reste qui ont été
32:34étouffés aussi pour des raisons politiques.
32:36Je pense à
32:38Madame Halimi,
32:40c'était les élections présidentielles, et on avait préféré
32:42ne pas trop en parler. Et pourquoi ?
32:44Et là, je reviens à votre deuxième remarque, vous me dites
32:46je suis pas d'accord avec vous, je trouve que c'est un petit peu spécieux.
32:48Vous me dites,
32:50le responsable, c'est l'islamisme.
32:52L'islamisme, c'est un produit d'importation
32:54sur notre sol, et qui est arrivé
32:56à la faveur, ce qui ne veut pas dire qu'évidemment
32:58tous les immigrés soient antisémites, c'est pas du tout
33:00ce que je veux dire, mais néanmoins, à la faveur
33:02des flux migratoires en
33:04provenance de pays qui étaient
33:06fondamentalement contre Israël,
33:08ou majoritairement,
33:10avec un antisémitisme
33:12d'atmosphère,
33:14et vous ne pouvez pas l'ignorer,
33:16et tout cela...
33:18Oui, nous sommes d'accord,
33:20Pascal, mais si vous voulez,
33:22moi ce qui me déplaît, c'est que j'ai l'impression qu'en matière d'antisémitisme,
33:24il envoie, vous savez, c'est l'11 novembre demain,
33:26donc je vais rester dans le thème, c'est un peu la ligne
33:28Maginot. Vous vous souvenez,
33:30pendant la guerre de 39, pourquoi ils se sont plantés ?
33:32Parce qu'ils avaient le regard fixé sur la ligne
33:34Maginot, et ils se disaient, ça va arriver par là.
33:36A force de voir l'antisémitisme
33:38d'extrême droite, alors ça, on en a fait
33:40beaucoup là-dessus, mais le problème, c'est qu'il ne vient
33:42plus de cette direction-là. Il vient d'une autre
33:44direction, et on ne veut pas le regarder
33:46cette direction-là, parce que
33:48ça déplait à certains,
33:50à la gauche, qui en a fait
33:52son électorat de substitution,
33:54donc il ne faudrait pas
33:56vexer cet électorat-là, d'abord,
33:58et puis il ne faudrait pas dire que l'antisémitisme
34:00vient de ce côté-là. C'est un sujet absolument
34:02tabou. Et moi, je
34:04vous demande simplement de
34:06remarquer factuellement
34:08d'où viennent aujourd'hui
34:10ceux qui commettent des actes antisémites.
34:12C'est tout. Ils ne sont pas
34:14tombés de la lune posés
34:16par une cigogne. Ils sont arrivés d'une
34:18certaine façon, et ça me semble la moindre des choses
34:20pour régler ces problèmes-là, de se
34:22poser la question migratoire. Encore une fois,
34:24je le dis,
34:26la Hongrie
34:28permet aux
34:30matchs, puisque c'est de cela dont il s'agit,
34:32aux matchs comprenant
34:34l'équipe d'Israël, de
34:36jouer. C'est même là qu'Israël délocalise
34:38ses propres matchs, puisque je crois que
34:40Netanyahou et Orban s'entendent bien.
34:42Donc, il y a quand même
34:44des vraies questions. Sinon, on ne va jamais s'en sortir
34:46si on n'ose pas les poser, ces vraies questions.
34:48Mais je crois que Nathan Devers, vous êtes d'accord.
34:50Effectivement, sur une frange
34:52de l'extrême-gauche, qui est antisémite,
34:54mais qui joue sur le fil du
34:56rasoir à chacune de ses déclarations.
34:58Ça, je suis évidemment totalement d'accord.
35:00Voilà, c'est ce que dit Gabriel Cluzel.
35:02Et cette frange d'extrême-gauche,
35:04elle emprunte à une tradition,
35:06même en dehors de l'islamisme, qui est celle de
35:08l'antisémitisme de gauche, qui a existé,
35:10qui a existé au 19e siècle, qui a existé au
35:1220e siècle.
35:14C'est le seul point commun entre Marx et Proudhon,
35:16qui étaient en désaccord sur tout. Ils étaient
35:18d'accord sur cette question-là.
35:20C'est évidemment le déchirement
35:22d'une partie de la gauche française pendant l'affaire Dreyfus.
35:24Il y a une partie qui dit non, on ne va absolument pas prendre
35:26la défense de ce juif
35:28qui représente tout ce qu'on déteste,
35:30etc. Donc, évidemment que ça existe
35:32dans l'histoire de la gauche française et européenne.
35:34Il faut le voir. Maintenant, le désaccord que j'aurai avec vous,
35:36c'est un désaccord qui serait...
35:38Enfin, je ne sais pas si c'est un désaccord, mais c'est que
35:40ce qui nous permettra demain
35:42de lutter contre l'islamisme,
35:44c'est évidemment des réponses sécuritaires en France,
35:46pénales, militaires, si l'on veut.
35:48Mais avant tout, les vraies personnes
35:50qui vont pouvoir demain, parce que moi, je suis
35:52convaincu que l'islamisme ne durera pas.
35:54Comme toutes les formes de nihilisme politique,
35:56l'islamisme promet quoi ? Un malheur des corps,
35:58une nuit des âmes,
36:00notamment dans les pays arabo-musulmans,
36:02en Europe, en Occident.
36:04L'islamisme ne durera pas.
36:06Ce qui va tuer l'islamisme, je l'espère,
36:08ce sont avant tout
36:10des voix musulmanes,
36:12voix aujourd'hui du roi du Maroc,
36:14voix peut-être demain de l'Arabie saoudite,
36:16voix de théologiens
36:18qui se battent, voix d'écrivains,
36:20alors pas forcément musulmans, mais même arabes,
36:22je reviens sur l'exemple
36:24de Kamel Daoud que je citais,
36:26et c'est pour ça qu'à mon avis, il est central
36:28de montrer qu'il s'agit là d'une lutte
36:30qui se base sur des idées, ça veut dire
36:32sur la manière dont on conçoit la construction
36:34d'une société.
36:36C'est très joli, mais ça me semble
36:38vraiment irénique, pour le moment
36:40en tout cas. C'est vrai que l'islamisme
36:42sera vaincu un jour, le problème est de savoir quand,
36:44si c'est dans 3 ou 4 siècles et qu'avant
36:46nous sommes rentrés dans un état de
36:48dimitude, j'avoue que,
36:50personnellement, j'aimerais...
36:52Oui, mais les consciences sont en train...
36:54Moi, je vais vous dire, en matière
36:56d'immigration, puisque
36:58c'est cela dont il s'agit, et je pense que c'est là-dessus que porte
37:00notre désaccord, d'ailleurs vous parlez de Kamel Daoud,
37:02mais Kamel Daoud, comme
37:04Boalem Sansal, nous trouve très naïfs
37:06en matière d'immigration,
37:08ils disent tous les deux en substance,
37:10sauf erreur de ma part, je connais moins
37:12bien Kamel Daoud que Boalem Sansal,
37:14vous êtes en train de vous faire
37:16bouffer, il faut quand même ouvrir les yeux
37:18à un moment. Non, ce que je veux dire,
37:20c'est que les gens, et je pense que vous allez
37:22le comprendre Nathan Devers, parce que vous le
37:24dites souvent, et sur ce point-là nous sommes d'accord, ne sont
37:26pas des pages blanches, vous voyez, c'est
37:28vraiment, il faut être un
37:30quelqu'un de...
37:32un économiste
37:34absolu pour croire que
37:36l'homo economicus écrase
37:38le reste, donc on fait venir des gens
37:40qui ne vont pas laisser leur conviction à la
37:42frontière, alors peut-être qu'ils peuvent
37:44changer en 4, 5, 6 générations, j'en sais rien,
37:46mais à l'instant T, ils ne laisseront pas
37:48leur conviction à la frontière, ils arrivent avec leur
37:50conviction, et cela,
37:52et bien ne pas en tenir compte
37:54dans le phénomène
37:56migratoire, ça me paraît
37:58d'une inconscience, alors notamment en matière
38:00d'antisémitisme et dans d'autres, parce que vous avez raison,
38:02les juifs, les israéliens
38:04sont la figure aujourd'hui
38:06de l'occidental, du colonialiste, de tout ce que
38:08vous voulez, mais en fait ils nous
38:10représentent tous autant que nous sommes,
38:12que nous soyons juifs ou pas, mais donc
38:14ça me paraît extrêmement dangereux
38:16et encore une fois, je suis très frappée de voir que ce pays,
38:18même ce continent, qui pose des principes
38:20de précaution pour tout, mais même
38:22les plus absurdes, en matière migratoire
38:24n'a aucun principe de précaution.
38:26On va
38:28écouter un témoignage en
38:30quelques instants, parce qu'aujourd'hui c'est les 400 jours
38:32des otages, il y avait une mobilisation
38:34à Paris, aujourd'hui un rassemblement,
38:36une mobilisation pour
38:38ces otages, je rappelle qu'il y a deux otages français, qui sont toujours
38:40aux mains du Hamas, 400 jours après.
38:42Vous allez entendre dans ce cadre
38:44le témoignage d'une femme
38:46que nous avons appelée Hélène pour des raisons de sécurité,
38:48qui s'est faite agresser dans la rue, bousculée,
38:50insultée face à
38:52un homme qui était en train d'arracher
38:54ses affiches avec le visage
38:56de ses otages. Vous allez entendre
38:58son témoignage dans quelques instants,
39:00mais d'abord, le journal Permanent,
39:02Brandon Warhead.

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