Emmanuel Macron prolonge le suspens concernant le futur Premier ministre et le procès des viols de Mazan : L’Heure des Pros du 05/09/2024

  • la semaine dernière

Chaque jour, entre 9h et 9h30, retrouvez Pascal Praud dans L'Heure des Pros en direct sur CNews et Europe 1. Ce jeudi, il revient sur Emmanuel Macron qui prolonge le suspens sur l'annonce du prochain Premier ministre et le procès des viols de Mazan.
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00:00Europe 1 et CNews, 9h, 9h30, l'heure des pros, Pascal Leroux.
00:07Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros, ce matin sur Europe 1 jusqu'à 9h30, sur CNews jusqu'à 10h30.
00:14Si j'ai bien compris, si j'ai bien compris, c'est donc Marine Le Pen qui choisit le futur Premier ministre.
00:21Si elle dit non, Emmanuel Macron propose un autre choix.
00:25Si elle dit oui, plus exactement si le RN annonce qu'il ne censurera pas un gouvernement,
00:31Emmanuel Macron peut choisir par exemple Michel Barnier, puisque c'est le dernier nom qui circule.
00:37Et j'apprends que le Président de la République prend son téléphone pour tester Mme Le Pen, si elle a d'ouble ou non.
00:44Mais alors ces gens se parlent.
00:47J'avais cru comprendre entre le 30 juin et le 7 juillet que jamais l'arc républicain n'acceptait la moindre compromission
00:54avec les héritiers du maréchal Pétain, avec un parti politique bâti sur les cendres de la collaboration,
01:01que quelques anciens vafenesses avaient rejoints, que la bête immonde bougeait encore,
01:06qu'il valait mieux pactiser avec Jean-Luc Mélenchon qu'avec Marine Le Pen.
01:10Tout cela était donc fausseté ?
01:12Mais alors on nous aurait menti ?
01:15Ce n'était que pleurnicherie, antifasciste, posture que l'été a dissous au nom de la réelle politique ?
01:23Marine Le Pen est faiseuse de rois.
01:25Elle a excommunié Xavier Bertrand.
01:28La vengeance est un plat qui se mange froid.
01:3051ème jour, sans gouvernement et a priori ce n'est pas encore pour aujourd'hui.
01:36Le macronisme, écrivait hier Vincent Trémolet de Villers dans une de ses formules lumineuses dont il a le secret.
01:43Le macronisme, écrivait-il dans le Figaro.
01:46C'est long, très long, surtout à la fin.
01:49Il est 9h01, Chana Lusso.
01:53Bonjour Pascale, bonjour à tous.
01:55Gisèle Pellicot, victime des viols de Mazan, est appelée à témoigner ce matin au procès de ses bourreaux.
02:00Cette mère de famille a été droguée pendant 10 ans par son propre mari qui la livrait ensuite à des hommes pour qu'il la viole.
02:06Les enquêteurs estiment qu'elle a vécu ce calvaire environ 200 fois.
02:10C'est donc avec beaucoup de courage et de force que cette femme va prendre la parole ce matin devant les 51 accusés.
02:168 Français sur 10 estiment que la justice est trop laxiste en France.
02:21C'est le résultat de notre dernier sondage CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD qu'on vous dévoile ce matin.
02:26Un avis partagé par 95% des électeurs du RN et par plus de 60% des électeurs de gauche.
02:34Et puis un professeur d'université suspendu à Toulouse après avoir tenu des propos anti-Israël devant des étudiants.
02:41Un enregistrement de 5 minutes a été publié sur les réseaux sociaux.
02:45L'enseignant appelle notamment à faire pression sur Israël en manifestant ou en boycottant certains produits israéliens.
02:51Un discours politisé, un discours militant qui ne respecte pas l'obligation de neutralité et de réserve imposée aux agents publics.
02:58Voilà, pour l'essentiel de l'information, c'est à vous Pascal.
03:01Merci Chana Lousto et on pourra parler de ce sujet qui est extrêmement important.
03:04Il a été suspendu ce professeur parce que nous serons tout à l'heure avec Monsieur Blanquer, Jean-Michel Blanquer.
03:09Donc il pourra nous donner l'état des lieux, même s'il n'était pas ministre de l'enseignement supérieur.
03:16Mais il pourra néanmoins nous dire ce qui peut se passer parfois dans les classes.
03:21Je salue Sabrina Medjaber, je salue également Noémie Schultz, Olivier Dartigold, Gautier Lebret que vous connaissez.
03:28Notre ami Gérard Carreiro qui est notre envoyé spécial à Washington, qui est revenu à Paris et qui l'a aidé la semaine dernière.
03:36Nous a fait un point complet de ce qui se passe aux Etats-Unis.
03:40Et Philippe Bilger.
03:42Alors c'est vrai qu'on pensait que ce serait le jour J, hier.
03:45Finalement ce ne sera pas aujourd'hui, ce ne sera pas demain parce qu'il y a une manifestation ce week-end.
03:50Et que donner un nom aux manifestants, ce serait peut-être les regonfler un peu en énergie.
03:57Donc on va maintenant attendre lundi.
03:59On sera donc à 54, 55 jours.
04:01Mais je disais, si j'ai bien compris, c'est Marine Le Pen qui choisit le Premier ministre.
04:05A une exception près.
04:07C'est elle qui choisit.
04:08David Lysnard. Parce que David Lysnard, il n'était pas censuré automatiquement par Rassemblement National.
04:12Oui, mais c'est ce que je te dis.
04:13Oui, mais sauf qu'il n'est pas nommé.
04:14Sauf que ce n'est pas le choix d'Emmanuel Macron, David Lysnard, pour le moment.
04:18C'est elle, c'est elle.
04:20C'est-à-dire que si elle n'adoube pas, il n'y a pas de Premier ministre avec Emmanuel Macron.
04:24Elle peut censurer, mais par exemple, quelqu'un comme David Lysnard était, il ne faut pas dire adoubé par l'ORN,
04:30mais n'aurait pas été censuré de manière automatique.
04:31Ah si, ça s'appelle adouber.
04:32Oui, mais donc, il y avait une possibilité, Lysnard.
04:34Sauf qu'elle n'est pas retenue par Emmanuel Macron.
04:36David Lysnard, il n'y a rien.
04:38Ça ne s'appelle pas un droit de veto, ça s'appelle en latin, un il obstate.
04:46C'est-à-dire, il faut quelqu'un auquel ou à laquelle elle ne mettra pas effectivement un barrage.
04:53Ça revient, vous allez me dire que ça revient un petit peu à la même chose.
04:57Non, mais c'est formidable, parce qu'on nous a expliqué que vraiment, les pleurnicheries, je disais tout à l'heure...
05:03Elisa a cru qu'elle bluffait sur Xavier Bertrand.
05:05Elisa a cru qu'elle bluffait sur Xavier Bertrand, c'est ce que je vous expliquais hier.
05:08Ils ont pensé, finalement, elle ne censurera pas Xavier Bertrand parce qu'on va mettre d'autres ministres de droite
05:12et elle ne voudra pas le censurer pour donner le point à la gauche.
05:15Mais elle ne bluffait pas du tout.
05:16Mais donc, ça veut dire qu'il n'y a aucune sincérité entre le 30 juin et le 7 juillet ?
05:20Tout ça, c'est du cirque, lorsque c'est des pleurnicheries.
05:23Elle a 170 députés, quasiment.
05:25Mais alors, il ne faut pas nous expliquer qu'on ne parle pas avec le Rassemblement National, que c'est la bête immonde, etc.
05:31Tout ça n'est pas sérieux.
05:34Ça a toujours changé avec Emmanuel Macron.
05:36Je vous rappelle qu'il avait accepté Jordan Bardella aux rencontres de Saint-Denis.
05:40Son entourage avait dit qu'il était formidable, ce jeune Bardella, qu'il avait plein de qualités.
05:44Et puis, quand vous êtes en campagne, ça redevient un cordon sanitaire et tout ce qui va avec.
05:48Olivier d'Artigone, et après, on va écouter Jean-Philippe Tanguy qui, visiblement, a mis un point d'arrêt à Michel Darnier.
05:54Vous avez raison, c'est interminable et ça vire à la farce.
05:57Oui, c'est grotesque.
05:58De la clarification, nous l'avons.
06:00C'est donc Marine Le Pen qui, de fait, va choisir, oui, le locataire de Matignon.
06:07Mais l'interrogation que j'ai, pourquoi faut-il autant de temps à Emmanuel Macron
06:13pour admettre que les options 15-9 ou Xavier Bertrand, qu'on a beaucoup évoqué, ne passaient pas ?
06:21Eh bien, François Hollande a répondu.
06:23Pourquoi il lui fait autant de temps pour admettre ça ?
06:27Parce que vous n'êtes pas dans la tête d'Emmanuel Macron et que chacun a, avec la décision, un rapport personnel.
06:34Et que François Hollande, qui était hier soir chez nos amis quotidiens,
06:39nos grands amis,
06:41a donné une réponse, une clé psychologique, et elle vaut ce qu'elle vaut.
06:45Et je vous propose d'écouter François Hollande.
06:48Quand vous l'avez vu, la question de Julien, il vous a semblé un peu perdu, un peu hésitant.
06:53Parce que vous l'avez vu, c'est un privilège de le voir.
06:56Je ne sais pas si c'est un privilège.
06:57C'est un privilège.
06:58Oui, moi j'aimerais bien le voir.
07:00Je veux vous...
07:01Et je ne peux pas, vous voyez.
07:02Et donc c'est un privilège.
07:03En tout cas, c'eût été un privilège si j'avais compris dans quelle direction il voulait aller.
07:07Et en réalité, il citait beaucoup de noms, mais il n'en choisissait aucun.
07:11Il n'y a pas de tactique, je pense, de la part d'Emmanuel Macron.
07:13Vous pensez qu'il n'y en a pas ?
07:14Si c'était ça, on pourrait saluer.
07:16Franchement, c'est un grand jour à faire croire qu'on va décider,
07:22tout en ayant déjà décidé, sans donner la décision.
07:25Non, ça serait de grand tas.
07:26Est-ce qu'il y a...
07:27Non, je pense qu'il y a un problème chez le président de la République,
07:30c'est son rapport à la décision.
07:33Pour avoir exercé cette fonction,
07:35gouverner, puisque je pose cette question dans le livre,
07:38gouverner, c'est nommer.
07:40C'est le premier acte de président, c'est de nommer.
07:46Il y a un moment où, il faut dire, la durée est trop longue,
07:51il faut décider.
07:52Décider, peut-être même parfois décider mal,
07:57vaut mieux que de ne pas décider.
07:59Décider mal, vous trouvez ?
08:01Ah oui, moi, j'ai tout retrouvé, François Hollande,
08:04très remarquable dans l'analyse et le commentaire,
08:07et peut-être moins dans l'action.
08:10Mais, en l'occurrence, il a totalement raison,
08:13il y a, en dehors de la situation difficile d'aujourd'hui,
08:17il y a chez Emmanuel Macron une perpétuelle résistance
08:22à la tentation de la décision.
08:24Parce qu'au fond, c'est un intellectuel,
08:27et décider, c'est sacrifier.
08:29Et il y a des moments où ne pas décider devient plus qu'une faute.
08:34Et je trouve que l'analyse...
08:36Il a décidé sur la dissolution.
08:38Oui, mais alors là, il ne faut pas oublier un trait.
08:43Il ne faut pas oublier un trait particulier chez lui,
08:47me semble-t-il.
08:48C'est qu'il n'aime une décision, la plupart du temps,
08:52que lorsqu'elle va créer un dissensus,
08:55une provocation, une rupture.
08:58Et derrière la dissolution, c'est horrible, ce que je veux dire.
09:02Il n'y a pas du tout une lucidité démocratique,
09:05mais plutôt une volonté de provocation.
09:07C'est un enfant qui joue avec un outil qu'on lui a donné.
09:11Et c'est très grave pour la France.
09:13Alors, à chaque fois, il y a cette psychologie
09:16qui est commentée d'Emmanuel Macron,
09:20et on en revient toujours au mot enfant.
09:22A chaque fois, hier, ou adolescent,
09:24hier, c'était Gilles-William Golnadel qui disait la même chose.
09:27Mais tout le monde...
09:28Je veux dire, c'est une entienne avec Emmanuel Macron,
09:30de dire, voilà, c'est un enfant.
09:31Bon, c'est pas un enfant.
09:33Éric Zemmour disait qu'il n'était même pas fini.
09:36Oui.
09:37Soyons respecteux.
09:39Enlevons cette phrase.
09:41La construction de sa personnalité.
09:43Voilà.
09:44On est peut-être tous, d'ailleurs, des enfants.
09:46En revanche, un mot sur François Hollande.
09:48Il s'est vraiment trompé de métier, et tant mieux pour nous, d'ailleurs,
09:50parce qu'il est bien meilleur commentateur,
09:52et pour faire rire les gens, il aurait dû monter sur scène,
09:54que pour être président de la République.
09:56Il a fait rire beaucoup de monde quand il était président de la République aussi.
09:59Oui, mais bon, c'était pas la même chose.
10:01Il est remarquablement intelligent.
10:03Oui, c'est vrai.
10:04L'ennui, c'est que...
10:05Avec toujours, il se fiche de la tête.
10:07Son truc, c'est quand même se ficher de la tête de tout le monde.
10:09C'est une clé.
10:11Il a de l'autodérision.
10:12Oui.
10:13Il a tellement d'autodérision qu'il est jamais venu sur ce plateau.
10:16Il va là où il est en majesté, avec des gens...
10:18Il est capable d'encaisser.
10:19Il a pas...
10:20Voilà.
10:21Qu'il vienne un jour, et puis on verra si on peut lui balancer
10:24deux, trois petites vannes, comme ça.
10:26J'en ai deux ou trois en magasin.
10:28J'en ai deux ou trois en magasin, s'il veut.
10:30Moi, je reçois un millier.
10:32Il serait parfaitement capable de venir et d'encaisser.
10:36Mais...
10:37J'ai eu la chance de le questionner pendant une heure.
10:40On peut être sévère sur l'Hollandisme.
10:42Le bilan s'est tenu lors des attentats, quand même.
10:45Il a été un chef d'État.
10:47Il n'y a pas de souci.
10:49Vous avez raison, en plus.
10:51Vous avez raison.
10:52Monsieur Carreiro.
10:53Je voudrais dire une chose.
10:54C'est pour ça que vous êtes là, en même temps.
10:56Oui, en contradiction avec beaucoup de choses
10:59que je l'entends depuis 50 jours.
11:01Parce qu'en fait, ça aura duré...
11:03Je dis aura duré comme si c'était au passé.
11:06Il me semble, effectivement, qu'il y a eu un événement hier.
11:10Alors, on attendait hier, comme on attendait la veille
11:13et comme on attendait encore la veille,
11:15le nom d'un nouveau Premier ministre.
11:17C'était effectivement la loi du genre.
11:20Et on a eu autre chose.
11:22Mais cette autre chose, c'est quelque chose
11:25qui va déterminer la solution de ce qu'on attendait
11:28depuis 50 jours.
11:30C'est-à-dire qu'on attendait un destin parlementaire.
11:34Puisqu'on a dit que c'est le Parlement, quelque part,
11:37aujourd'hui, qui va être maître de la décision.
11:39Et ce n'est pas du tout ça.
11:41En fait, le destin de cette crise
11:43sera un destin présidentiel.
11:45Et comment le mesure-t-on ?
11:47On le mesure à la décision d'un candidat qui compte,
11:51l'ancien Premier ministre Édouard Philippe,
11:54de se présenter, quel que soit le timing...
11:58On en parlera tout à l'heure avec M. Blanquer aussi.
12:00Oui, on en parlera.
12:01Mais ça colore complètement le film que nous vivons depuis 50 ans.
12:05Écoutons Jean-Philippe Tanguy.
12:07On rappelle qui est Jean-Philippe Tanguy.
12:08Député du Rassemblement national
12:10qui a descendu Michel Barnier sur France Inter ce matin.
12:13C'est vrai que moi, je n'ai rien contre Michel Barnier.
12:16En général, je n'ai rien contre personne.
12:18Mais tu attends d'un président ou d'un Premier ministre
12:20qu'il te donne envie.
12:22Qui a un peu de charisme.
12:24On va chercher des fossiles.
12:26On essaye de redonner vie.
12:28M. Barnier est non seulement un fossile,
12:30mais aussi fossilisé de la vie politique.
12:32Tout ce qu'il a pu faire est un échec.
12:34Ce qui n'est pas faux.
12:36C'est quand même l'homme qui était directeur de campagne de Valérie Pécresse
12:39qui m'expliquait qu'elle serait présidente de la République.
12:42Il a négocié le Brexit.
12:43Il a été deux fois commissaire.
12:44On ne peut pas balayer comme ça, d'un revers de la main,
12:46toute la carrière de Michel Barnier.
12:48Monsieur, c'est un petit homme gris.
12:50C'est un haut fonctionnaire de qualité.
12:52Il en faut dans la République.
12:54Mais tu as besoin d'envie, d'allant.
12:59C'est quand même la tristesse.
13:03Tu l'écoutes, tu t'endors.
13:04Il faut dire les choses.
13:05Il est encore plus loin, Jean-Philippe Tanguy.
13:07Il a dit que c'était l'un des hommes politiques
13:09les plus stupides de la Ve République.
13:11Ça, je n'irai pas sur ce terrain.
13:13Mais oui, il faut donner un peu envie.
13:15Autrement, tu ne fais pas de politique.
13:17On n'est plus à l'envie d'avoir envie.
13:19Ben si, justement.
13:20Il faut aussi donner un peu d'envie.
13:22Pour aller plus loin que Gérard Carreyrou,
13:23ce matin, ça y est, ça commence.
13:25La musique de la démission d'Emmanuel Macron,
13:27peut-il tenir encore trois ans,
13:29alors qu'au bout de 50 jours,
13:30ça devient une farce absolument grotesque
13:32où, à chaque jour, son Premier ministre s'est enclenché.
13:35C'est évidemment alimenté et décuplé
13:37par la déclaration d'Édouard Philippe.
13:38Mais pour une raison simple,
13:39parce que la psychologie, là encore,
13:41Emmanuel Macron préfère perdre en étant au centre
13:45que gagner en étant à l'extérieur.
13:48Quand vous avez compris ça,
13:49vous avez compris toute sa psychologie.
13:51Là, par exemple, il aurait pu se retirer.
13:54Il aurait pu se retirer,
13:55c'est Philippe Guybert qui disait ça hier.
13:57Donner le pouvoir à l'Assemblée nationale
13:59qui trouvait le Premier ministre
14:02et lever les hypothèques,
14:04comme le disait Philippe Guybert très justement,
14:06après les autres.
14:07Il n'a pas voulu.
14:08Il veut être au centre, au centre de tout.
14:10C'est pour ça que quand Mbappé perd la Coupe du monde,
14:13il va sur le terrain, il lui vole son moment
14:15et il se met à côté de lui.
14:16C'est sa psychologie.
14:18Moi, moi, moi.
14:20Ça veut dire lui avant tout.
14:21Lui avant tout le reste.
14:22Lui avant la France.
14:23Mais c'est être...
14:24C'est mettre en tout.
14:25C'est jusque-là qu'on va aller.
14:27Le détail n'existe pas.
14:30L'affaire Mbappé, elle est révélatrice.
14:33Le type, il a perdu la finale de la Coupe du monde
14:35et qu'est-ce qu'il va faire ?
14:36Il va être à côté de lui.
14:38Ceux que je dis, c'est des personnalités.
14:40Vous n'y pouvez rien.
14:42Ils sont comme ça.
14:43C'est sa nature.
14:44C'est sa nature.
14:45Il ne peut pas imaginer ne pas être au centre des choses.
14:48Mais dans ces conditions-là, il peut réussir sa sortie.
14:51C'est compliqué, bien sûr.
14:53C'est qu'il peut réussir.
14:54C'est un rapport au monde qui n'est pas simple.
14:56On a vu penser que les épreuves et l'expérience politique
14:58allaient le plus vite.
14:59Mais non, parce que c'est ancré dans ça.
15:01C'est tout un rapport au monde.
15:03Il y a des gens qui se font comme ça, d'ailleurs.
15:05Et ça n'enlève rien à son intelligence, etc.
15:08Il fait quand même beaucoup d'erreurs.
15:09La dissolution en est une.
15:12Noémie Schultz.
15:13Bonjour, Pascal.
15:14Bonjour.
15:15Et on sera avec M. Blanquer tout à l'heure.
15:17On sera avec M. Blanquer tout à l'heure.
15:18Je le répète.
15:19Et ça va être intéressant.
15:20Alors, cette histoire, la banalité du mal
15:24ou la banalité du mal, M.A, accent circonflexe, L.E.
15:29Parce que ce procès, qui est absolument terrible,
15:33dont on parle depuis deux jours,
15:35c'est le début ce matin du quatrième jour de procès
15:37de Dominique Pellicot et 50 autres personnes
15:40à Avignon dans le Vaucluse.
15:41Dominique Pellicot est accusée d'avoir drogué son épouse,
15:44d'avoir recruté des dizaines d'inconnues sur Internet
15:46pour la violer pendant presque dix ans.
15:48Pour la première fois ce matin,
15:49elle va s'exprimer 50 ans de vie commune, quasiment.
15:54Trois enfants.
15:56Et cet homme qui a été, je le répète,
15:58qui a été découvert complètement par hasard.
16:01C'est-à-dire qu'il est dans un supermarché.
16:03Il est en train, avec son smartphone,
16:05de filmer sous les jupes des jeunes filles.
16:09Des clientes.
16:10Des policiers l'interpellent
16:12et vont découvrir dans son ordinateur,
16:14dans son smartphone,
16:154000 fichiers vidéo de scènes hors jacques
16:20où sa femme inconsciente et droguée
16:23est violée par des gens qu'il recrute
16:25sur une plateforme dite Coco.
16:28C'est entre Simon et Chabrol,
16:30disait Éric Nolot hier.
16:32C'est l'immonde, c'est le sordide.
16:35C'est même plus que Simon et Chabrol.
16:37Oui, parce qu'il n'aurait jamais imaginé ça.
16:39Non.
16:40Et cette victime, Gisèle Pellicot,
16:42découvre donc tout
16:44quand elle est convoquée par les policiers
16:46dans la foulée de l'arrestation de son mari
16:48et qu'ils lui apprennent les raisons
16:50pour lesquelles son mari a été arrêté.
16:52Savoir qu'il a abusé d'elle
16:54et qu'il l'a fait violée par des dizaines d'autres hommes.
16:57Pendant son...
16:58Le terme de pendant son sommeil n'est pas exact,
17:00puisqu'elle n'était pas endormie, Gisèle Pellicot.
17:02Elle était dans un état proche du coma.
17:04Elle était très lourdement droguée
17:06et donc elle n'avait aucune conscience
17:08de ce qui lui arrivait.
17:10C'est un des enjeux des débats,
17:12puisqu'il y a la ligne de défense qui se dessine.
17:14Pas pour Dominique Pellicot, le principal accusé,
17:16qui reconnaît les faits et dit qu'il va les assumer,
17:19mais pour beaucoup des 50 autres accusés,
17:22il y a l'idée de dire
17:24qu'il n'y avait pas l'intention de la violer
17:26puisqu'il n'avait pas le sentiment que cette femme
17:28n'était pas d'accord.
17:29En gros, Dominique Pellicot, le mari,
17:31disait, si, si, mais c'est un jeu entre nous.
17:34Elle fait semblant de dormir
17:35ou alors elle est d'accord pour que je la drogue.
17:37Et hier, le policier, le directeur d'enquête,
17:39a été entendu pendant plusieurs heures à la barre
17:42et il est venu dire qu'à aucun moment,
17:44ces hommes n'ont pu avoir le sentiment
17:46qu'ils avaient recueilli le consentement d'Isaël Pellicot
17:48puisqu'à aucun moment,
17:49il n'y a eu une once de lucidité chez cette femme.
17:52Parfois, elle ronflait, il y avait un peu des grognements,
17:55mais elle était assommée.
17:57Donc c'est difficile pour eux de dire
17:59qu'ils pensaient qu'elle savait ce qui lui arrivait
18:01ou en tout cas qu'elle avait consenti en amont
18:03à ce qu'il fasse ça.
18:05Elle va parler aujourd'hui pour la première fois.
18:08Ces enfants sont là.
18:09J'ai entendu qu'une de ces filles,
18:11pendant les faits qu'on rappelait, était...
18:15Ils ont eu trois enfants, deux garçons et une fille.
18:18Caroline Darian, leur fille, a écrit un livre
18:21qui est sorti il y a quelques années
18:23qui s'appelait « J'ai cessé de t'appeler papa ».
18:25C'est une épreuve pour elle.
18:26D'abord, pour ces enfants, c'est une épreuve terrible
18:28parce qu'eux aussi, lors de la lecture des faits,
18:31ont été confrontés à ce que leur mère a subi.
18:34Vous rajoutez à ça le fait qu'on a retrouvé des fichiers,
18:37des photos de Caroline Darian dénudées.
18:40Donc elle-même se demande si son père n'a pas abusé d'elle,
18:43même s'il explique qu'il n'a jamais rien fait
18:45et qu'il s'est contenté de la prendre en photo.
18:48Et effectivement, on va entendre aujourd'hui
18:50pour la première fois la voix de Gisèle Pellicot.
18:52Elle a accepté d'être filmée.
18:53On le rappelle, cette femme a accepté...
18:54On peut la voir, d'ailleurs, ces images marines.
18:56Cette femme a accepté que le huis clos soit levé.
18:59C'était de droit, elle aurait pu l'obtenir
19:01en tant que victime de crime sexuel.
19:03Si elle avait dit, je veux que ce soit à huis clos,
19:05elle l'aurait obtenue.
19:06C'est elle qui a demandé à ce que ce procès soit public.
19:08Voilà, c'est cette dame qui a des lunettes de soleil.
19:12Elle a 72 ans, cette dame.
19:15Vous imaginez...
19:16D'ailleurs, c'est inimaginable.
19:18Tu vis 50 ans avec quelqu'un
19:20et tu découvres qu'il est un monstre.
19:23C'est une histoire particulière, quand même, dans une vie.
19:26Tu l'as aimé, t'as fait trois enfants.
19:30Tu imagines la vie amoureuse, la vie familiale,
19:33et tout d'un coup, tout s'effondre,
19:36et tu dois vivre avec ça, te reconstruire avec ça.
19:39Il y a un vrai risque dans ce procès, sans doute pour elle,
19:42il y a un vrai risque peut-être de décompensation,
19:44d'effondrement psychique.
19:45Encore une fois, elle va être confrontée...
19:47Elle ne sait pas, elle n'a aucun souvenir,
19:49elle ne peut pas en avoir, elle n'était pas consciente.
19:51Donc elle va découvrir.
19:52Si elle assiste aux quatre mois de procès,
19:55il va y avoir des vidéos,
19:56il va y avoir des récits précis de ce qu'elle a subi.
19:59Donc il faut saluer le courage de cette femme.
20:03Et effectivement, je crois qu'aujourd'hui,
20:05elle va venir notamment dire à ses hommes
20:07« Non, je n'ai jamais consenti,
20:09et je ne comprends pas que vous ayez pu penser
20:11que je consentais à ce que vous m'avez fait. »
20:13Philippe Belger, vous qui avez été longtemps magistrat
20:17et procureur, avocat général,
20:20est-ce que vous avez souvenir d'une histoire
20:23où le sordide et l'immonde...
20:25Sur un tel mode aussi statistique,
20:28je n'ai jamais connu ça.
20:30J'ai déjà eu la chance de pouvoir en parler
20:34lors de l'une de vos émissions.
20:37C'est assez hallucinant.
20:39Et pour répondre, non pas répondre,
20:41compléter, si vous le permettez, Noémie,
20:44ce que vous avez dit sur le fait
20:46que certains prétendent ne pas savoir
20:49puisqu'elle était selon un assoupi,
20:52ils auraient dû être évidemment très attentifs
20:56au fait que si elle n'avait pas été droguée
21:02ou délibérément tétanisée,
21:05ils n'auraient pas eu besoin de donner
21:08un certain nombre d'instructions
21:10pour éviter qu'on la réveillât
21:13lorsqu'il devait se déshabiller ailleurs.
21:16Il avait des consignes extrêmement claires.
21:18Et puis il était parfois très clairement
21:20dans les échanges de messages,
21:22pression de vire.
21:24Je crois que parfois on entend Dominique Pelligot dire
21:26« Ah oui, t'aimes bien quand tu la... »
21:29Les termes de viol apparaissent,
21:31donc chez certains, il n'y a aucune ambiguïté.
21:33Il y a toujours une interrogation
21:35sur le compagne ou la compagnie
21:37d'un monstre, entre guillemets,
21:39et je vous recommande le livre de Jacques Expert,
21:41même s'il n'est pas exactement,
21:43même pas du tout sur cette affaire,
21:45qui s'appelle « La femme du monstre », justement.
21:47Et il y a des femmes qui, parfois,
21:51savent des choses, n'interviennent pas
21:53dans l'affaire de pédophilie, par exemple.
21:55On est toujours parfois surpris qu'elles n'interviennent pas.
21:57Parlez de Monique Olivier, l'année dernière,
21:59lors de son procès, bien sûr.
22:01Bien sûr, bien sûr.
22:03Je récuserais, si vous le permettez,
22:05le terme de « monstre », en ce qui me concerne.
22:07Non, parce que...
22:09Alors, les actes sont monstrueux,
22:11si vous préférez ?
22:13Absolument, à partir d'une approche, peut-être,
22:15qui m'est propre,
22:17tout ce qui est humain,
22:19même dans la perversion absolue,
22:21n'est pas monstrueux,
22:23me semble-t-il,
22:25parce que même ce comportement-là,
22:27qui va être condamné gravement,
22:29on peut le comprendre.
22:31Il y a des orveils,
22:33on peut élucider.
22:35C'est la sirène, désormais,
22:37parce que, comme nous étions en retard tout le temps,
22:39avec notre ami Thomas Hill,
22:41on a décidé, à 9h22 tous les jours,
22:43d'avoir une petite sirène,
22:45pour ne plus jamais être en retard.

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