• il y a 2 mois

Chaque jour, entre 9h et 9h30, retrouvez Pascal Praud dans L'Heure des Pros en direct sur CNews et Europe 1. Ce mardi, il revient sur avec son équipe sur les relations qui semblent déjà tendues entre le nouveau ministre de l'Intérieur et le nouveau ministre de la Justice.
Retrouvez "L’Heure des Pros" sur : http://www.europe1.fr/emissions/lheure-des-pros

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Transcription
00:00Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros européens jusqu'à 9h30, c'est dû jusqu'à 10h30.
00:08Il ne suffit pas d'être grand clair pour deviner que le couple Retailleau-Migaud ne fonctionnera pas.
00:14D'un côté un homme de droite, connecté au réel, lassé de l'ultra-violence,
00:19partisan d'une tolérance zéro que le pays réclame.
00:22De l'autre un homme de gauche, connecté à l'idéologie,
00:26esprit rigide, qui n'apprend jamais rien, qui ne cèdera rien, qui ne fera rien.
00:30Ses premières déclarations définissent l'état d'esprit de l'ex-savaneurole de la Cour des comptes.
00:37Je ne crois pas que le Didier Migaud d'aujourd'hui soit différent du député socialiste, a-t-il déclaré hier sur France 2.
00:44C'est dire, la capacité de changement d'un homme confie dans ses certitudes depuis la nuit des temps.
00:50Il fut député entre 1988 et 2010 et il l'avoue lui-même, il n'a pas changé.
00:55Hélas, M. Migaud, si rien n'ébranle vos convictions, le monde, lui, a changé.
01:01Mais pour un idéologue, le réel n'existe pas.
01:05Hier, il a déclaré la guerre à Bruno Retailleau, je suis prêt aux échanges avec lui,
01:09a dit ce petit soldat de la bien-pensance farci des idées qui ont mis la justice en péril depuis 40 ans.
01:16Que M. Migaud soit content, France Inter, Libération et le syndicat de la magistrature le soutiendront.
01:22Quant aux criminels, aux délinquants, qu'il se rassure, M. Migaud gardera une approche humaine de leurs méfaits
01:28et n'oubliera jamais l'analyse sociale de leur parcours.
01:31Retailleau-Migaud, ça ne peut pas marcher.
01:33Retailleau-Migaud, nouvel avatar du « en même temps ».
01:36Retailleau-Migaud, avant que ça commence, c'est déjà fini.
01:39Il est 9h01.
01:41Chana Lusto.
01:439h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europe.
01:52Bonjour Pascal, bonjour à tous.
01:56La tension monte encore d'un cran entre Israël et le Hezbollah libanais.
02:00Tzahal a mené des dizaines de frappes cette nuit dans le sud du Liban.
02:03En 24 heures, près de 500 personnes sont mortes dans des raids israéliens, selon les autorités libanaises.
02:09Tzahal dit avoir frappé 1 600 cibles du Hezbollah et tué un grand nombre de terroristes.
02:14Le chef de la diplomatie européenne, Joseph Borrell, alerte sur un risque de guerre totale au Moyen-Orient.
02:20L'escalade est extrêmement dangereuse et inquiétante.
02:26Je peux dire que nous sommes presque au bord d'une guerre totale.
02:29Les civils paient un lourd tribut à cette guerre qui doit être évitée,
02:36notamment en renouvelant les efforts de médiation diplomatique.
02:39Bruno Retailleau va porter plainte contre Raphaël Arnault.
02:46Cela fait suite à un tweet publié par le député insoumis,
02:50dans lequel il accuse les forces de l'ordre d'avoir prémédité le meurtre d'Emmetier en Nouvelle-Calédonie.
02:55Le ministre de l'Intérieur l'a annoncé ce matin dans la grande interview sur CNews Europe.
02:59Dans la journée, je saisirai le procureur de la République, ça signifie que je porterai plainte.
03:06On ne peut pas se scindre d'une écharpe bleu-blanc-rouge pour avoir de tels comportements.
03:11Ce genre de comportement est une violence qui est inacceptable.
03:15Bruno Retailleau l'a dit, il veut un retour de l'ordre en France.
03:18Voilà un nouvel exemple de ce qu'il va falloir régler.
03:20À Villeurbanne, près de Lyon, un enseignant a été frappé au visage par un élève
03:25à qui il avait confisqué le téléphone portable.
03:27L'adolescent lui a fracturé le nez.
03:29Les enseignants et les élèves de ce lycée se mettent en grève aujourd'hui
03:32pour manifester leur soutien aux professeurs.
03:34Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous, Pascal.
03:37Merci, Chana Lousteau-Charlotte d'Ornella.
03:39C'était avec nous Joseph Macescaron, Philippe Guibert, Vincent Hervouet, Gauthier Lebret.
03:42C'est vrai, je dis, ça ne peut pas marcher, puisque ce sont un idéologue d'un côté
03:48qui dit « je n'ai pas changé », c'est-à-dire s'il comprend le monde dans lequel on est,
03:52et puis quelqu'un qui, effectivement, sera sur tolérance zéro,
03:56avec l'opinion publique derrière lui.
03:58Parce que tout le monde sera derrière M. Retailleau,
04:01en tout cas une très grande majorité des Français.
04:05Les deux n'ont pas la même épaisseur politique,
04:07on l'a vu avec les déclarations des deux aussi, quand même.
04:10C'est la différence, pardon.
04:11Joseph Macescaron.
04:12C'est la différence avec le précédent duel.
04:14Là, je suis désolé, j'ai entendu M. Didier Millau,
04:17j'ai trouvé que c'était très faible, son intervention.
04:20Je suis d'accord.
04:21Je suis d'accord.
04:22Non, mais que ce soit faible, oui.
04:23Le niveau politique n'est pas le même.
04:25Oui, mais il a un poste qui est quand même important,
04:30et puis il sera soutenu.
04:31Il sera soutenu par le syndicat de la magistrature,
04:33il sera soutenu par France Inter,
04:35il sera soutenu par Libération,
04:37et il ne sera pas soutenu par l'opinion publique.
04:40Philippe Nibert.
04:41En fait, il a quitté la politique Didier Millau il y a 15 ans,
04:44et là, c'est devenu un petit homme gris,
04:46comme vous les adorez.
04:47Il a été président de la Cour des comptes.
04:50Alors, j'avais écrit petit homme gris, moi-même je l'ai enlevé.
04:53C'est vous qui le dites.
04:54C'est vous qui le dites, c'est formidable.
04:57J'ai deviné, je crois.
04:58C'est la synthèse du petit homme gris.
05:01Je crois.
05:01Tous ceux qui l'ont abordé,
05:03tous ceux qui l'ont abordé,
05:05j'ai dit, c'est un tout petit peu,
05:07c'est Savonarole.
05:09Tous ceux qui l'ont approché,
05:11c'est un esprit ultra rigide.
05:13C'est tout ce qu'il ne fallait pas.
05:15Et donc, c'est un homme de comptes,
05:17c'est un homme de droits,
05:20mais je crois que par rapport au contexte de politique
05:23et au contexte de la société française,
05:24je ne suis pas sûr qu'il ait pris la mesure.
05:26Et je rejoins Joseph sur les interventions comparées.
05:30Il y avait deux ministères très différents.
05:32Le plus interloquant.
05:34Alors, pourquoi il est là ? Il faut le dire.
05:35C'est la seule personnalité de gauche,
05:37c'est le seul, et il a exigé un ministre important.
05:40Et Emmanuel Macron, sans doute,
05:41lui a donné avec M. Barnier.
05:43Mais c'est en même temps dans ce qu'il y a de pire.
05:45Il y a même une forme de perversité
05:47avec deux personnes qui sont antagonistes.
05:50Le plus interloquant,
05:51ce n'est pas que Didier Migaud soit Didier Migaud
05:52et il dise la suite logique de ce qu'il a fait,
05:55c'est de rêver contre les peines planchers,
05:56les peines automatiques.
05:57Le plus interloquant, c'est que Michel Barnier
05:59et Emmanuel Macron aient fait le choix
06:01de ce profil-là à la chancellerie.
06:03Didier Migaud, vous lui proposiez Bercy,
06:05il y allait tout de suite.
06:06C'était évidemment son domaine de compétences
06:08depuis plusieurs années,
06:10en ayant été questionneur à l'Assemblée nationale,
06:12président de la Cour des comptes, etc.
06:14Donc c'est ça le plus interloquant,
06:15c'est pourquoi Michel Barnier et Emmanuel Macron
06:18ont fait le choix de Didier Migaud.
06:20Voilà, c'est tout.
06:20Mais pas pour que rien ne change.
06:22Voilà, c'est tout.
06:23Pour que rien ne change.
06:24C'est que Gauthier a raison.
06:26C'est d'aussi bête que ça.
06:27Il serait allé à Bercy.
06:28Vous lui proposez Bercy, il aurait pris Bercy.
06:29Et rien ne changera.
06:32Rien ne changera.
06:33C'est-à-dire que Bruno Retailleau,
06:35qui effectivement sera ferme,
06:37et vous aurez la justice qui restera là où elle est.
06:39Peut-être que Michel Barnier a un rôle à jouer là-dessus.
06:42C'est lui qui fixe la ligne.
06:44Philippe Guivert, vous vous rendez compte
06:45que M. Migaud a dit que les peines sont exécutées.
06:48Vous vous rendez compte, à ce niveau-là,
06:50les peines sont exécutées en France.
06:52Mais comment on peut dire...
06:53Elles sont aménagées.
06:54Comment on peut dire ça ?
06:55Oui, elles sont aménagées.
06:56Mais comment on peut dire ça ?
06:57Comment on peut être déconnecté du réel ?
07:01Comment on peut dire des choses...
07:03Il doit lire des statistiques.
07:05Il doit lire des statistiques qui disent
07:07exactement ce que vient de dire Charles.
07:08Oui, mais elles sont aménagées.
07:10Oui, elles sont exécutées.
07:12Alors, c'est un formaliste.
07:14Oui, c'est un formaliste.
07:16Vous avez vu qui M. Migaud a cité hier
07:19lors de la passation de pouvoir ?
07:20Les trois gardes d'essaux dont il compte s'inspirer.
07:22Il en a cité trois.
07:23Il a cité Robert Beninter, classique,
07:25Nicole Belloubet et Christiane Taubira.
07:26Vous avez compris.
07:27Voilà, donc, circuler, il n'y a rien à voir.
07:30Christiane Taubira, oui.
07:32Bien sûr.
07:33J'allais dire les trois pires, mais bon.
07:35Non, mais c'est...
07:37En tout cas, pour Robert Beninter,
07:39c'est autre chose.
07:41Beninter...
07:43Pour Robert Beninter, on peut souligner
07:45la philosophie de Robert Beninter.
07:47On n'est pas obligé de rester sur l'homme
07:49qu'il était, qui est sûrement remarquable,
07:51et sur la peine de mort qui était
07:53une bonne mesure.
07:55Mais la philosophie de Beninter,
07:57elle arrive après Perfit,
07:59on voit où on en est aujourd'hui.
08:02Voilà, tu...
08:04C'est ce qu'il y a pour aujourd'hui.
08:06Peut-être souligner que la société a beaucoup changé
08:08dans son rapport à la violence.
08:10C'est peut-être ça que M. Migaud...
08:12Mais M. Migaud, c'est un idéologue.
08:14Le réel n'existe pas.
08:16Il te dit hier, je n'ai pas changé.
08:18Il a tout dit.
08:20Je n'ai pas changé, je suis le même.
08:22Ils sont nés comme ça.
08:24Ils ne bougent pas.
08:26Ils sont confits.
08:28Vous ne comprenez pas ce qu'est un homme de gauche.
08:30Rien ne change.
08:32J'en connais quelques-uns.
08:34Je n'ai pas changé, d'ailleurs.
08:36Il le dit lui-même.
08:38Il pragmatise qu'on change.
08:40Bon, M. Retailleau.
08:42Écoutons-le. Je serai intraitable.
08:44Il était actionné à Marbrouck tout à l'heure.
08:46Ma volonté,
08:48elle sera inflexible. Je serai intraitable.
08:50J'ai une feuille de route que le Premier ministre
08:52m'a donnée. C'est l'efficacité.
08:54C'est le rétablissement de l'ordre.
08:56Les Français, d'ailleurs, nous ont donné
08:58leur feuille de route. Il faut entendre le message
09:00qu'ils nous ont envoyé au premier tour
09:02des législatifs. Qu'est-ce qu'ils veulent ?
09:04Plus de sécurité, moins d'immigration.
09:06Eh bien, moi, je suis un démocrate,
09:08respectueux du peuple souverain et donc
09:10j'appliquerai cette feuille de route.
09:12Alors, M. Migaud, lui, a répondu hier sur France 2
09:14et la guerre a déclaré.
09:16Dans une bonne ambiance.
09:18Il doit savoir que la justice
09:20est indépendante dans notre pays
09:22et que c'est quelque chose qui est essentiel
09:24dans une démocratie.
09:26Il faut redonner
09:28confiance, justement, aux citoyens
09:30dans leurs institutions, dans la justice aussi
09:32parce qu'il y a le sentiment
09:34parfois que la justice
09:36est lente ou
09:38ne condamne pas
09:40suffisamment. Ça n'est pas toujours exact.
09:42Donc, j'aurai un certain nombre d'échanges
09:44avec Bruno Retailleau.
09:46J'y suis prêt.
09:48J'y suis prêt.
09:50La réponse est exceptionnelle.
09:52Bruno Retailleau, en l'occurrence,
09:54se fait l'héritier du résultat,
09:56c'est-à-dire du force corps du Rassemblement national,
09:58puisqu'il dit, au premier tour des législatives,
10:00le message a été clair,
10:02les gens veulent une immigration restreinte
10:04et plus de sécurité.
10:06Donc, il adopte toute la réponse
10:08dans les urnes au premier tour des législatives.
10:10Ce à quoi, en l'occurrence et au reste,
10:12mais Migaud répond,
10:14la justice est indépendante.
10:16Là où il n'a pas tort, c'est que quand Bruno Retailleau
10:18dit je serai intraitable, ça dépasse
10:20de loin ses prérogatives de ministre de l'Intérieur
10:22et ça va sur le terrain du ministre de la Justice
10:24qui a l'air beaucoup moins déterminé que lui
10:26à être intraitable. En tout cas, c'est sa réponse.
10:28Mais il dit, la justice est indépendante.
10:30Or, la justice, en France, elle est indépendante
10:32dans les pouvoirs, mais elle est rendue
10:34au nom du peuple français.
10:36Donc, quand Bruno Retailleau évoque
10:38ce qui sort des urnes, Didier Migaud devrait
10:40entendre de la même manière,
10:42puisqu'il est ministre de la Justice indépendante
10:44par rapport à d'autres pouvoirs d'accord,
10:46mais pas par rapport à la souveraineté populaire
10:48qui, normalement, s'exprime par le changement,
10:50pourquoi pas, des lois.
10:52Donc, on sent bien que là,
10:54elle n'est pas indépendante pour se retrouver
10:56entre les mains de quelques-uns.
10:58Non, mais la souveraineté populaire...
11:00Ce qui est frappant aussi dans la réponse
11:02de M. Migaud, c'est que
11:04il explique que les Français
11:06ont parfois le sentiment que la justice n'est pas
11:08assez rapide, qu'elle n'est pas assez dure.
11:10Donc, visiblement, c'est un sentiment
11:12qu'il va falloir rééduquer les Français.
11:14C'est-à-dire que l'idée de la souveraineté populaire,
11:16non seulement elle lui est étrangère,
11:18mais je considère qu'il faut,
11:20en fait, franchement,
11:22prendre garde à ce que ressentent
11:24les émotions populaires, et s'en garder,
11:26vraiment, s'en défendre,
11:28qu'il faut éduquer le peuple, en quelque sorte.
11:30Parce que c'est un sentiment, ce qu'il habite.
11:32C'est pas une réalité objective, que la justice soit
11:34lente, qu'elle soit faible,
11:36qu'elle soit discréditée. C'est juste
11:38une impression. Donc, il faut de la com'.
11:40Il ne faut pas gouverner.
11:42Michel Barnier avait proposé un autre
11:44ministère, qui était les comptes publics,
11:46et c'est lui qui a voulu aller
11:48à la justice.
11:50Mais il a voulu y aller...
11:52Parce qu'en fait, il y a aussi une dimension
11:54psychologique pour ces gens-là.
11:56C'est important, vis-à-vis
11:58de leur camp, en l'occurrence la gauche,
12:00d'être un peu
12:02quelqu'un qui...
12:04Il va avoir le sentiment, en fait, de combattre
12:06le fascisme, de résister.
12:08Voilà, il va être habité par cette
12:10idée-là, monsieur Migaud.
12:12Il y a cette dimension psychologique.
12:14C'est pas à lui qu'il faut le reprocher.
12:16Cet homme a des idées.
12:18On peut être opposé à ses idées,
12:20trouver qu'elles sont malvenues,
12:22inadaptées ou initialement mauvaises.
12:24C'est plusieurs choses différentes.
12:26Simplement, lui poursuit
12:28son métier, son
12:30aventure, son combat, et il
12:32dit, en arrivant aujourd'hui,
12:34le plus important, c'est la justice. Il a raison.
12:36Mais qu'en pense Michel Barnier ?
12:38Qu'en pensent les ministres qui ont accepté d'être dans son gouvernement ?
12:40Non seulement, vous êtes un
12:42homme de droite à un âge
12:44quand même respectable, où vous n'avez plus rien à prouver à personne,
12:46vous arrivez, la première chose que vous nous expliquez,
12:48c'est que votre mère est de gauche, trois fois de suite,
12:50on a compris, et ensuite qu'il faut absolument
12:52ouvrir... Comment ?
12:54Catholique de gauche. Oui, j'ai
12:56retenu, j'ai mon cerveau à bloquer.
13:00Et ensuite, vous dites, il faut absolument
13:02une ouverture, et vous la faites sur la justice.
13:04C'est là qu'il y a une incohérence grave.
13:06Bien sûr, c'est comme si, à l'économie, vous aviez Alain Madelin
13:08à l'économie et Sophie Binet au budget.
13:10Donc,
13:12effectivement, ça ne peut pas marcher.
13:14Alors, autre passage de monsieur Migaud
13:16qui dit, je n'ai pas changé.
13:18Je n'ai pas changé.
13:20Vous êtes toujours de gauche ?
13:22Je me suis
13:24retiré de la vie politique en
13:262010, à partir du moment
13:28où les fonctions que j'occupais
13:30comme premier président
13:32de la Cour des comptes nécessitaient
13:34une indépendance et une neutralité
13:36absolue.
13:38Et puis, même chose au niveau
13:40de la présidence de la Haute Autorité
13:42pour la transparence de la vie publique.
13:44Je suis resté un citoyen.
13:46Je ne pense pas
13:48que le Didier Migaud d'aujourd'hui soit si éloigné
13:50que cela
13:52du Didier Migaud quand il était
13:54député socialiste et qui
13:56portait un certain nombre
13:58de convictions, mais
14:00j'ai toujours été contre les extrêmes,
14:02toujours été contre les intégrismes,
14:04et j'ai toujours souhaité qu'on puisse
14:06travailler
14:08majorité,
14:10opposition, pour essayer de trouver
14:12des solutions dans l'intérêt général.
14:14Et on a vu que ça marche bien.
14:16On n'a pas de troisième personne du singulier, ça commence mal.
14:18Oui, mais en fait
14:20c'est caricatural.
14:22Et l'opinion publique jugera.
14:24Les hommes de gauche assument toujours d'avoir été
14:26de gauche et même d'extrême gauche.
14:28C'est les hommes de droite en général qui ont du mal à assumer.
14:30Et la curiosité de ce matin, c'est d'avoir entendu
14:32Bruno Retailleau
14:34qui, lui, est présenté
14:36depuis dix jours comme une sorte
14:38de repoussoir absolu.
14:40Eh bien, il assume d'avoir été
14:42un homme de droite
14:44et il ne regrette rien.
14:46C'est de ça la curiosité.
14:48C'est une gauche très modérée, M. Migaud.
14:50Je ne sais pas si vous avez des souvenirs.
14:52Moi, j'en ai quelques-uns.
14:54Oui, on n'est jamais assez de gauche.
14:56C'est Nicolas Sarkozy
14:58qui le nomme à la Cour des comptes.
15:00Ce n'est pas la gauche qui l'a nommée, je le précise.
15:02C'est déjà la petite ouverture.
15:04Pour moi, c'est plus un haut fonctionnaire
15:06aujourd'hui qu'un politique.
15:08C'est peut-être...
15:10C'est peut-être ça, le problème.
15:12C'est le principal danger, je suis d'accord.
15:14Parce qu'il est confié.
15:16Joseph Macécilan.
15:18Il est confié dans le formalisme.
15:20Je ne crois pas que sa conviction soit une conviction
15:22d'homme de gauche, véritablement.
15:24Il est rentré dans le formalisme.
15:26Écoutez-le. Il dit les extrêmes...
15:28Je suis pour. La paix, je suis pour.
15:30Les extrêmes, il les compte.
15:32Si Marine Le Pen censure, il est là parce que
15:34Marine Le Pen le veut bien.
15:36Ce que l'on veut dire...
15:38Ce que l'on veut dire avec Gauthier,
15:40c'est qu'il est à peine nommé
15:42que déjà, ses éléments de langage
15:44sont préparés.
15:46Ce n'est pas de sa faute.
15:48C'est vraiment ceux qui l'ont nommé.
15:50Écoutons M. Retailleau.
15:52M. Retailleau, je trouve que
15:54effectivement, on va tout à l'heure
15:56entendre les passations de pouvoir.
15:58Les passations de pouvoir hier
16:00ressemblaient à la Starac et au Bonheur
16:02et dans le Pré. C'était des émissions de télé-réalité.
16:04C'est insupportable.
16:06Ces gens qui parlent de leur mère, de leur
16:08grand-mère, de ceci... Sauf Retailleau
16:10qui a parlé de la France.
16:12C'est insupportable.
16:14Et l'émotion. Il y en a un qui parle italien.
16:16Mais c'est vraiment ces gens
16:18déconnectés, évidemment.
16:20Qu'ils parlent de leurs résultats,
16:22qu'ils parlent de ce qu'ils ont envie de faire
16:24et qu'ils parlent de la France. S'ils veulent être
16:26artistes et parler d'eux, ils sont artistes.
16:28Ou journalistes. T'as le droit de parler de toi.
16:30Mais pas quand t'es ministre. Tu bosses.
16:32Et t'arrêtes avec cette émotion
16:34à dessous. Moi, je trouve
16:36que c'était insupportable.
16:38Nous allons donc écouter ce qu'a dit
16:40M.... Que dites-vous ?
16:42Je dis que théoriquement, journaliste, non. On n'est pas censé
16:44raconter sa petite vie personnelle.
16:46En tout cas, t'as pas
16:48la même exigence. T'as pas la même exigence.
16:50Forcément.
16:52Écoutons ce qu'a dit M. Retailleau ce matin avec
16:54M. Moabrouk sur
16:56la fermeté qu'il mettra en place.
16:58Toutes celles et ceux
17:00qui mettent une cible dans le dos
17:02de nos policiers,
17:04de nos gendarmes, me trouveront
17:06en travers de leur route. Un exemple très concret.
17:08Un député,
17:10M. Raphaël Arnault,
17:12qui est par ailleurs fiché S.
17:14Un insoumis,
17:16fait il y a deux jours un tweet.
17:18Je lui...
17:20Je vais vous lire simplement le début du tweet.
17:22Un assassinat de Kanak par les forces
17:24policières envoyé spécialement
17:26à 17 000 kilomètres.
17:28Vous avez ici,
17:30mais les auditeurs radio ne le voient pas.
17:32Ceux qui écoutent CNews le voient.
17:34Eh bien, dans la journée, je saisirai
17:36le procureur de la République.
17:38Ça signifie que je porterai plainte.
17:40Mais c'est ça qu'on attend.
17:42Et l'opinion publique attend ça.
17:44C'est ça, de la fermeté, du courage.
17:46Des gens qui ne se planquent pas.
17:48Vraiment, je trouve...
17:50Arnault aussi attend ça.
17:52Il va se victimiser,
17:54être traîné en justice
17:56par le ministre de l'Intérieur.
17:58Mais quelle joie ! Il est déjà fiché S.
18:00Ça fera une barrette de plus
18:02sur sa légion de...
18:04Le pire, c'est que, peut-être,
18:06ne sera-t-il même pas...
18:08C'est formidable !
18:10Peut-être qu'il y aura un juge pour le relaxer.
18:12Peut-être.
18:14Oui, mais pour cette raison,
18:16les hommes de droite,
18:18se sont toujours, évidemment,
18:20refusés à adopter cette ligne Retailleau.
18:22Justement, parce qu'ils craignaient,
18:24ils craignent le chaos,
18:26le candidaton, etc.
18:28J'ai dit, le bonheur est dans le pré.
18:30Heureusement, il y a des téléspectateurs
18:32qui sont un peu plus intéressés
18:34par ce que je dis que vous.
18:36L'amour est dans le pré, bien sûr,
18:38et non pas le bonheur.
18:40Mais c'est pas une émission de télé-réalité.
18:42L'amour est dans le pré.
18:44M. Retailleau qui a répondu
18:46à M. Migaud ce matin.
18:48Écoutons, écoutons.
18:50Il a parfaitement raison.
18:52Une démocratie,
18:54c'est pas seulement le suffrage universel,
18:56c'est aussi la séparation des pouvoirs.
18:58Donc, bien sûr, la justice est indépendante.
19:00Simplement, ce que je veux dire,
19:02c'est que les juges appliquent la loi.
19:04Les juges ne sont pas déconnectés
19:06de la volonté générale.
19:08La volonté, notamment, du Parlement.
19:10Et il nous appartient, gouvernement,
19:12de prendre l'initiative.
19:14Évidemment, aussi, pour changer les lois.
19:16J'estime que sur la justice des mineurs,
19:18on ne peut plus rester de cette façon-là.
19:20On ne peut pas, moi, me demander
19:22d'envoyer mes policiers, mes gendarmes
19:24en première ligne.
19:26Ils risquent parfois leur vie
19:28sans qu'il y ait des sanctions qui soient fermes.
19:30Donc, c'est pas un problème de la justice,
19:32de l'indépendance.
19:34L'indépendance des juges, oui,
19:36mais il y a la souveraineté du Parlement
19:38et du peuple français à travers les lois
19:40que le Parlement peut voter.
19:42Ça, c'est intéressant, parce qu'on voit se dessiner
19:44une stratégie. Ce que va jouer M. Retailleau,
19:46c'est l'opinion publique
19:48contre M. Migaud
19:50ou contre même
19:52les magistrats.
19:54Justement, ce matin,
19:56il a défendu les magistrats par rapport
19:58aux discours qu'on entend parfois.
20:00C'est la responsabilité des magistrats
20:02idéologisés. On cite souvent le syndicat de la magistrature
20:04qui est fort, mais qui représente
20:06un tiers des magistrats. Et il a dit
20:08qu'il y a des magistrats qui voudraient être fermes
20:10et parfois, d'ailleurs, à l'issue du tribunal,
20:12il y a une peine qui est prononcée
20:14et qui est ferme. Simplement,
20:16par le biais de la loi et pendant des années,
20:18nous avons organisé le détricotage
20:20de ce que prononce une première instance
20:22via l'aménagement des peines,
20:24via les relaises de peines. Et donc, il a pointé
20:26le vrai responsable de cette évolution
20:28de la justice, à savoir le législateur,
20:30en remettant à sa place
20:32le pouvoir de changement, c'est-à-dire
20:34entre les mains de l'Assemblée nationale.
20:36Donc, en effet, il prend à partie l'Assemblée,
20:38mais je pense qu'il a un discours qui est plus constructif,
20:40on va dire, pour l'avenir
20:42de la justice que simplement se plaindre
20:44de tel ou tel magistrat.
20:46Est-ce que vous voulez qu'on voit peut-être le premier déplacement
20:48de Bruno Retailleau hier soir, qui était
20:50dans un commissariat à la Courneuve ?
20:54Premier pas ministérial
20:56pour Bruno Retailleau dans le commissariat
20:58de la Courneuve. Plusieurs objectifs,
21:00d'abord, prendre le pouls de ses troupes
21:02et les assurer de son soutien.
21:04Ce que je constate, moi,
21:06c'est qu'il y a quand même une ultra-violence.
21:08Des refus d'obtempérer.
21:10Un tout,
21:12les vingt minutes. Moi, je ne tolérerai
21:14de ce point de vue aucune offense,
21:16rien. Et ceux qui mettent
21:18des cibles dans le dos de nos policiers
21:20et de nos gendarmes,
21:22je me mettrai en travers de l'eau.
21:24Ensuite, donner le ton
21:26de son mandat. De priorité,
21:28la lutte contre le trafic de drogue
21:30et l'immigration clandestine.
21:32Les peuples d'Europe veulent de la fermeté.
21:34Ils veulent qu'on maîtrise ce désordre
21:36migratoire. Soit on délègue
21:38au passeur notre politique
21:40migratoire, ou soit
21:42on reprend le contrôle
21:44de la politique migratoire. Moi, je suis pour la souveraineté.
21:46Le nouveau ministre de l'Intérieur
21:48n'exclut pas une prochaine loi,
21:50jugeant essentiel certains articles
21:52de la loi immigration, censurés
21:54par le Conseil constitutionnel en janvier
21:56dernier. Mais pour faire changer la loi,
21:58le ministre aura besoin du soutien
22:00des macronistes. De leur côté,
22:02les syndicats de police saluent
22:04ces messages de fermeté affichés d'entrée,
22:06mais restent vigilants sur
22:08d'éventuels coups de rabots budgétaires.
22:10Moi, ce qui m'étonne toujours, c'est
22:12tolérance zéro, c'est pas
22:14être de droite ou être de gauche.
22:16Je vous demande de vous arrêter.
22:18Je vous demande de vous arrêter.
22:20Vous avez été sauvé par le gong.
22:22Bon, tolérance zéro,
22:24c'est pas de droite ou de gauche.
22:26On va en parler dans une seconde.
22:28Thomas Hill, bonjour. Bonjour, Pascal.
22:30Vous allez bien ? Vous pouvez finir
22:32votre phrase quand même, vous avez le droit,
22:34sur la tolérance zéro.
22:36Souvent, on sait ce que je vais dire.
22:40C'est vrai qu'on aurait pu le deviner, effectivement.
22:42Merci Thomas,
22:44on vous suit jusqu'à 11h. Non mais,
22:46tolérance zéro, c'est ça ?

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