• le mois dernier

Chaque jour, entre 9h et 9h30, retrouvez Pascal Praud dans L'Heure des Pros en direct sur CNews et Europe 1. Ce vendredi, il revient sur les déclarations de Jordan Bardella après les réquisitions d'inégibilité à l'encontre de Marine Le Pen.

Retrouvez "L’Heure des Pros" sur : http://www.europe1.fr/emissions/lheure-des-pros

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros sur Europe 1, jusqu'à 9h30.
00:05Vous êtes de plus en plus nombreux, merci encore.
00:07Et sur CNews, vous êtes toujours plus nombreux, merci encore.
00:12La mairie de Strasbourg a équipé 125 élèves de primaire de gilets connectés dans les cours de récréation.
00:20Madame Jeanne de Barcéguian est la maire écologiste de Strasbourg.
00:24Elle souhaite que l'espace de jeu entre les filles et les garçons soit repensé.
00:30Les enfants sont donc tracés avec des vêtements dits intelligents,
00:34ce sont bien les seuls dans cette expérience,
00:36afin qu'ils soient géocalisés en temps réel et que Madame le maire puisse tirer des enseignements
00:41et notamment rétablir l'égalité entre les garçons et les filles dans les cours de récréation.
00:47La municipalité ajoute, je cite,
00:49qu'elle s'attelle à proposer aux enfants de nouvelles activités,
00:52ainsi le harcèlomètre qui doit sensibiliser les élèves aux comportements inadaptés.
00:58Il y a toujours à gauche cette volonté de rééduquer le peuple.
01:03On n'envoie pas les enfants quand on travaille, on les suit avec une balise à Argos,
01:07parce que 80% de l'espace des cours de récréation est occupé majoritairement par des garçons.
01:14La mairie de Strasbourg conclut qu'elle n'a pas l'ambition de régler
01:17les conséquences de plusieurs siècles de patriarcat,
01:20mais quand même qu'il faut changer les règles.
01:23Il y a un mot nocif dans notre devise républicaine, le mot égalité.
01:28Nous ne sommes pas égaux, nous sommes différents.
01:32Au nom de l'égalité, on fait et on dit n'importe quoi.
01:36L'idéologie égalitaire entraîne ces fadaises
01:39qui vont jusqu'à pister des enfants de 5 ans dans leur bac à sable.
01:43Tout ça est ridicule.
01:45Souvent, la bêtise insiste.
01:47À ce jeu, la mairie de Strasbourg décroche la timbale.
01:51Mme Barseguian est une œuvre d'art.
01:54Il est 9h02, Jeanne Halousteau.
01:579h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europe 1.
02:08Bonjour Pascal, bonjour à tous.
02:10Le Camerounet, sous OQTF, soupçonné de meurtre,
02:13sera présenté à un juge aujourd'hui à Évry, en Essonne.
02:16Le parquet a requis sa mise en examen
02:18et son placement en détention provisoire.
02:20Il a été arrêté, je le rappelle, mardi dernier en gare de Toulon,
02:23après l'agression d'une jeune femme à bord d'un train.
02:26Il est soupçonné d'avoir tué un SDF à Lyon à coup de parpaing
02:30et d'avoir mené des attaques similaires à Évry,
02:33Dijon, Strasbourg et Rotterdam.
02:36Pour élever le niveau à l'école, il faut commencer par rétablir l'ordre.
02:40C'est ce qu'affirme la ministre de l'Éducation nationale.
02:42Ce matin, dans les colonnes du Figaro,
02:45un professeur sur deux déclare avoir déjà été contesté
02:48pendant ses enseignements, selon Anne Jeantet,
02:50qui ajoute « tout semble être prétexte à ces contestations ».
02:54En mathématiques, par exemple, la notion d'infini
02:57est parfois contestée au motif que seul Dieu est infini.
03:01Et puis, plus de 6 Français sur 10 estiment qu'il faut interdire
03:05la grève dans les transports en commun pendant les vacances de fin d'année.
03:08C'est ce que révèle notre tout dernier sondage CSA pour CNews Europe 1
03:12et le JDD, ça fait suite à l'annonce d'une grève illimitée de la SNCF
03:16à partir du 11 décembre prochain.
03:18Les Français craignent, une fois de plus,
03:20de ne pas pouvoir retrouver leurs proches à Noël et on les comprend.
03:23Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous, Pascal.
03:26Merci, chère Chana Lousteau.
03:28Jenny Bastille est avec nous et je vous ai entendu sur Europe 1
03:30vous parler également de cette initiative de Strasbourg.
03:34Rachel Kahn, que je salue. Bonjour.
03:36Bonjour à Georges Fenech, qui est là.
03:40Bonjour également André Valigny.
03:41C'est un plateau avec beaucoup de personnalités du monde judiciaire
03:45puisque notre ami Pascal-Pierre Garbarini est là
03:49et je le remercie grandement parce que vous pourrez nous donner des renseignements.
03:52D'abord sur Ajaccio, parce qu'on attend la visite du pape et j'ai le programme.
03:56Il va arriver, le pape, avec 16 kilomètres de barrière.
03:59Il n'y en a que 500 à Ajaccio, mais tout va bien se passer.
04:01Première fois qu'un souverain pontife vient en Corse,
04:05sauf que la Corse aurait donné un pape à la chrétienté.
04:10Ah bon ?
04:11Oui, j'ai lu ça ces dernières heures.
04:14Alors bon, c'est entre légendes et...
04:17Il y avait le cardinal Fech qui était l'oncle de l'empereur.
04:20Bien sûr, mais un pape, la chrétienté...
04:23que la Corse aurait donné un pape.
04:25Mais je vous dirai son nom tout à l'heure.
04:27Et je voulais simplement que nous commencions...
04:30Oui, vous nous donnerez des précisions juridiques sur le dossier Marine Le Pen.
04:35Mais avant cela, je voulais qu'on parle de Grigny.
04:38Parce que c'est intéressant, Grigny.
04:40Depuis quelques mois, élus habitants signalent une présence importante de toxicomanes
04:43dans les rues de la ville de l'Essonne.
04:45Certains font le lien avec l'organisation des Jeux Olympiques de Paris,
04:47lorsqu'il fallait débarrasser la capitale de la misère.
04:49Un fantasme, répond la préfète du département.
04:53Et Fabrice Elsner est allé tourner sur place.
04:56Et je voulais vraiment qu'on voit ce sujet
04:58et qu'on imagine ce qu'est la vie des habitants de Grigny,
05:01alors que ceux qui, souvent, qui dirigent sont dans des quartiers protégés, disons-le,
05:06et qu'on imagine la vie de ces gens-là et ce qu'ils vivent au quotidien.
05:10Voyez ce sujet de Chloé Tarka.
05:15Sur ce parking d'un ancien supermarché, à seulement 200 mètres de la gare de Grigny,
05:20les consommateurs de crack zonent et font régner l'insécurité.
05:24Vendeurs à la sauvette, dealers,
05:26le quotidien est devenu invivable pour les habitants du quartier.
05:30Ils ont dû condamner le parking à cause de ça.
05:32Ils faisaient des fêtes, des méga-fêtes,
05:34des barbecues avec l'hudille de drogue sur le parking.
05:39Insupportable.
05:40Moi, il y a longtemps que je ne vais plus là-haut.
05:42C'est dangereux.
05:43Surtout pour les enfants.
05:44Pour les enfants, parce que moi, des fois, je viens avec lui,
05:48je passe, je dis bon, on est ici, mais ouais, ça fait peur.
05:51Hormis les honneurs, personne ne s'attarde,
05:53y compris dans le centre commercial déserté par les clients.
05:56Mais pour ce syndicat de police,
05:58les effectifs ne suivent pas et rendent toute intervention dangereuse.
06:02Le problème, c'est que mes collègues continuent à faire leur travail
06:04malgré le manque d'effectifs.
06:06Je rappelle que sur le département, il manque 200 effectifs.
06:09Et puis, ce jeudi, à midi,
06:12on a eu un collègue blessé par un craqueux
06:14lors d'une perquisition dans un domicile.
06:17Un collègue qui a reçu des coups de machette.
06:19Donc, effectivement, c'est un problème
06:22qui est en train de prendre de l'importance.
06:24Si l'insécurité avait quelque peu diminué
06:26pendant les Jeux Olympiques,
06:27grâce à une présence policière renforcée,
06:29quelques mois plus tard, le constat est sans appel.
06:32Les consommateurs de craques sont bien de retour à Grigny.
06:36J'ai demandé, lorsque notre journaliste
06:39est revenu dans la rédaction,
06:41il a pu tourner très peu d'images,
06:44parce qu'effectivement, c'est pas facile, forcément, de tourner ces images.
06:47Et je lui ai dit, donne-nous tout tes rushs,
06:50pour qu'on voit, ça parle peut-être davantage encore
06:53que le sujet qu'on vient de voir.
06:55Et avec Marine Lanson, par exemple,
06:58il m'a parlé, il n'a pas tourné davantage
07:00que le premier plan qu'on vient de voir,
07:02dans un centre commercial complètement,
07:04j'allais dire presque désaffecté.
07:06C'est-à-dire qu'il n'y a plus de boutique.
07:08Donc, regardez ces images.
07:10Les gens, vous vous rendez compte,
07:12ça, c'est à 10 km de Notre-Dame.
07:14C'est à 10 km de Notre-Dame.
07:16Donc, vous avez des jeunes gens
07:18qui ne peuvent plus vivre en sécurité.
07:20En fait, c'est un drame.
07:22C'est un drame absolu.
07:24Mais on accepte ça. Personne ne dit rien.
07:26On pourrait imaginer mettre du bleu, du bleu, du bleu partout.
07:29Pendant, je ne sais pas, un an, deux ans.
07:31Ou alors, c'est à l'abandon.
07:33Donc, ces gens, ils sont en train de nous écouter.
07:35Ils disent, ils sont bien gentils de parler de ça.
07:37Ils sont dans leurs appartements sympathiques,
07:39dans des quartiers sympathiques.
07:41Ils ne sont pas confrontés à ça.
07:43C'est incroyable, quand même.
07:45Jamais ça n'existait en France.
07:47Il y a eu sans doute, dans la période fin du XIXe siècle,
07:49il y avait des bidonvilles, des choses comme ça.
07:51Depuis 30 ou 40 ans, ce n'était plus le cas, quand même.
07:54Donc, qu'est-ce qu'on fait ?
07:56On n'imagine pas ça en Corse.
07:58Non.
08:00Non, mais c'est assez intéressant,
08:02comme ce que dit Georges Fenay, d'ailleurs,
08:04Pascal-Pierre Garbarigny.
08:06On n'imagine pas ça en Corse.
08:08Non, non, parce que...
08:10Déjà, il y a une solidarité.
08:12Et puis, en plus, il y aurait une...
08:16En Corse, en fait,
08:18les débordements
08:21en fait, il y a le respect de l'autre.
08:23Voilà, point.
08:25Et quand on respecte l'autre,
08:27et qu'on ne le respecte pas,
08:29eh bien,
08:31on n'a pas besoin du gendarme.
08:33On se souvient que la population...
08:35C'est ce que j'imaginais.
08:37Le sous-texte qui existait, c'est que ça se règle.
08:39Ça se règle immédiatement, parce qu'il ne peut pas y avoir de débordements.
08:41Alors, encore une fois,
08:43on ne va pas le dire,
08:45on ne va pas justifier des débordements
08:47qui peuvent être violents, etc.
08:49C'est-à-dire, tout de suite, des mises en garde
08:51assez sérieuses, avec, on va dire,
08:53des situations.
08:55Pascal Pierre Garbarini.
08:57Rachel Kahn.
08:59C'est plus que le respect de l'autre,
09:01ça commence par le respect de soi-même,
09:03pour pouvoir respecter l'autre.
09:05Et cette situation-là, ce qui est fou,
09:07c'est que la fin des JO, et hop, ça y est,
09:09ça recommence l'énergie morbide qu'il y a de ces craquets.
09:11C'est-à-dire qu'on sent la mort
09:13près de soi.
09:15Je pense que la personne qui a fait le reportage
09:17a senti quelque chose de morbide.
09:19Mais j'ai échangé avec elle
09:21et je lui ai dit, viens sur le plateau,
09:23et cette personne m'a dit
09:25non, je ne veux pas venir, parce que justement,
09:27pourquoi ? Les reporters,
09:29s'ils sont identifiés,
09:31ils n'auront pas la même facilité
09:33pour, évidemment,
09:35filmer et témoigner.
09:37Mais il est revenu hier soir
09:39à la rédaction,
09:41son témoignage, c'était effrayant.
09:43Ce qu'il m'a dit, il m'a dit, mais c'est juste
09:45effrayant, et c'est à 10 km de Notre-Dame.
09:47Et personne, je ne veux pas dire que personne
09:49ne fait rien, mais c'est...
09:51Je pense qu'il faut faire
09:53effectivement des solutions
09:55radicales. Eugénie Bastier.
09:57C'est vrai que ce décalage entre ces JO
09:59où on a mis la poussière sur le tapis,
10:01ces JO Potemkin, qui ont effectivement réjoui tout le monde,
10:03on pourrait se dire que les Jeux Olympiques,
10:05normalement, doivent servir à quelque chose dans le pays,
10:07c'est-à-dire qu'il doit y avoir un après,
10:09où ça dure, où finalement l'ordre est quelque part rétabli
10:11dans certains endroits, des infrastructures sont créées,
10:13une forme de retour de l'ordre
10:15et de la propreté, et on voit bien que là,
10:17c'était absolument comme si on avait vraiment
10:19mis la poussière sur le tapis,
10:21et qu'immédiatement, tout était revenu,
10:23et je trouve ça assez désastreux, parce que ce n'est pas
10:25ce qu'on nous avait promis avec ces JO.
10:27Et cette réalité-là
10:29n'est pas montrée, c'est-à-dire qu'elle est
10:31souvent, et on l'a vu
10:33avec les Jeux, c'était tous les jours,
10:35tout va très bien, Mme Lamercky,
10:37c'est formidable, regardez la France, etc.
10:39Et effectivement,
10:41il y a un décalage entre ceux qui sont sur le terrain
10:43et puis l'espace médiatique
10:45qui ne veut pas montrer
10:47cette réalité, parce que ça
10:49percute l'idéologie.
10:51Je me souviens de la phrase d'Emmanuel Macron à la fin des JO,
10:53il avait dit que les JO, c'est la vraie vie.
10:55Sauf que là, c'est ça la vraie vie.
10:57C'est un marathon et une course de front.
10:59Ce n'est pas un sprint comme ça.
11:01Marine Le Pen, et Jordan Bardella
11:03était hier sur le plateau de Laurence Ferrari,
11:05Jordan Bardella qui est revenu sur
11:07les réquisitions, et je vous propose d'écouter
11:09le président du Rassemblement national.
11:11Je pense que
11:13la justice cherche
11:15à triompher là où la classe politique
11:17a échoué, à savoir
11:19rendre Marine Le Pen
11:21inéligible et ruiner financièrement
11:23le Rassemblement national.
11:25Il y a le fond du dossier
11:27et il y a évidemment une disproportion
11:29dans les réquisitions
11:31qui sont faites. Un procureur
11:33ne peut pas décider
11:35avant même l'épuisement
11:37de toutes les possibilités d'appel
11:39du fonctionnement de la démocratie d'un pays.
11:41Encore une fois, il y a des
11:43arguments qui sont opposés
11:45d'un côté comme de l'autre sur le fond de l'affaire.
11:47OK, il n'y a aucun problème,
11:49c'est le fonctionnement normal de la justice.
11:51Marine Le Pen accepte cela,
11:53elle s'est rendue à l'ensemble des audiences,
11:55elle a été d'un caractère
11:57irréprochable dans cette affaire, mais qu'on vienne lui dire
11:59demain vous êtes inéligible et cela vous prive de candidature
12:01à l'élection présidentielle, je trouve que c'est une dérive
12:03qui est extrêmement grave, et je pense
12:05que ça choque beaucoup, beaucoup de Français
12:07et ça choque même, d'ailleurs, j'en termine,
12:09des responsables politiques qui ne sont pas de notre famille politique.
12:11Le procureur dit
12:13je n'ai pas d'élément, mais je ne peux pas
12:15demander la relax car ça me ferait
12:17trop mal. Mais tout est dit.
12:19On a donc une justice
12:21dans ses réquisitions qui est
12:23partiale, et on a donc une personne
12:25qui exprime une opinion
12:27personnelle, mais ce n'est pas la première fois.
12:29D'ailleurs, ce n'est pas la première fois qu'une partie
12:31de la justice fait oeuvre
12:33de politisation. On a une partie de la justice
12:35dans notre pays qui est évidemment
12:37politisée et qui cherche parfois
12:39à s'ériger en une contre-chancellerie.
12:41Pascal-Pierre Garbarigny est avec nous,
12:43vous êtes avocat pénaliste, vous êtes venu
12:45plusieurs fois sur ce plateau, et puis on avait besoin
12:47d'un éclairage, d'abord judiciaire, et puis même
12:49politique, j'ai envie de dire. D'abord,
12:51judiciaire, qu'est-ce qui peut se passer ?
12:57Admettons que
12:59le tribunal entre en voie de condamnation
13:01et suive les réquisitions.
13:03Donc, on va se retrouver
13:05avec une réelle
13:07difficulté et, à mon sens,
13:09une inégalité du citoyen
13:11devant la loi, auquel il faudra
13:13remédier. C'est que
13:15une peine d'amende,
13:17très bien,
13:19une peine peut-être de prison,
13:23si on est dans une peine de prison,
13:25je crois que les faits sont anciens,
13:27donc on est sous l'empire de l'ancienne loi,
13:29c'est-à-dire que s'il y a une peine de prison
13:31qui est inférieure ou égale
13:33à deux ans, il n'y a pas
13:35d'entrée en prison réelle.
13:37Vous avez la possibilité immédiatement
13:39de l'aménager. Et
13:41une peine pénale,
13:43une peine, pas une amende,
13:45une peine
13:47annexe, qui est donc
13:49l'inéligibilité.
13:51Vous relevez appel de ce jugement
13:53dans le délai de dix jours.
13:55Mais malgré,
13:57comme le tribunal,
13:59s'il suit
14:01les réquisitions, prononcera
14:03l'exécution provisoire, c'est-à-dire que
14:05malgré l'appel,
14:07la peine s'applique.
14:09Celle de l'inéligibilité.
14:11Et les autres. C'est-à-dire que
14:13Mme Le Pen, par exemple, pourra être
14:15convoquée devant le juge d'application des peines pour se faire mettre
14:17le bracelet à la cheville.
14:19Par exemple, pour d'ores et déjà...
14:21Parce qu'il y a exécution provisoire.
14:23Mais ça, c'est la loi.
14:25Ça, c'est la loi.
14:27La loi qui a été votée, d'ailleurs, par les parlementaires.
14:29On est bien d'accord. Mais la difficulté,
14:31et la suivante, c'est que
14:33normalement, vous avez relevé appel
14:35de la décision, ce qui veut dire
14:37que vous êtes présumé innocent, puisque
14:39l'appel anéantit
14:41la condamnation
14:43de première instance. Donc, vous repartez
14:45à zéro. D'ailleurs, ce n'est pas
14:47sur votre casier judiciaire.
14:49Là, ce qui se produit, c'est que
14:51malgré l'appel,
14:53l'inéligibilité...
14:55J'entends bien, parce qu'il y a exécution provisoire.
14:57Mais est-ce que l'exécution provisoire se justifie ?
14:59Alors...
15:01Pour moi, non.
15:03Mais au vu de la jurisprudence, c'est aussi ça
15:05la question.
15:07La jurisprudence... Il n'existe pas réellement
15:09de jurisprudence en matière pénale.
15:11C'est compliqué, puisque
15:13chaque fait est différent.
15:15Est-ce que dans un cas comme ça, on demande l'exécution provisoire
15:17dans un dossier comme ça ? En clair, si ce n'était pas
15:19Mme Le Pen, est-ce qu'on demanderait l'exécution provisoire ?
15:21Je ne pense pas. Je pense qu'il y a
15:23forcément une approche
15:25politique également. Mais ce qui
15:27est important, pour revenir sur le judiciaire,
15:29c'est que
15:31imaginons
15:33les mêmes faits, où vous avez un mandat
15:35de dépôt qui est prononcé à la barre.
15:37C'est-à-dire que le tribunal va plus loin et dit
15:39« Ecoutez, Mme Le Pen, je vous
15:41rentre en prison. » Mme Le Pen,
15:43elle relève appel, mais elle a
15:45le droit de solliciter
15:47des demandes de mise en liberté qui peuvent être
15:49acceptées devant la cour.
15:51Elle peut être libérée et elle
15:53comparaîtra libre. En revanche,
15:55l'exécution provisoire
15:57sur l'inéligibilité, il n'existe
15:59pas de recours.
16:01C'est important, parce que personne ne le dit.
16:03Il n'existe pas de recours.
16:05C'est très important.
16:07C'est-à-dire que vous êtes obligé d'exécuter
16:09la peine. Et pourquoi il n'y a pas de recours ?
16:11Parce que le législateur ne l'a pas prévu.
16:13C'est pour ça que je parlais
16:15d'inégalité citoyenne devant la loi.
16:17C'est pour ça que vous êtes venu ce matin,
16:19parce que personne n'a dit ce que vous dites là.
16:21Il n'y a pas de recours sur l'exécution provisoire.
16:23Il n'y a pas de recours. Il y a un recours
16:25uniquement sur les dispositions civiles.
16:27Par exemple, sur...
16:29Mais sur la personne exécute
16:31sa peine, c'est particulièrement
16:33inadmissible dans un État de droit.
16:35Si c'est 3 ans ou plus,
16:37elle n'est pas candidate en 2027
16:39si c'est avec exécution
16:41provisoire. Le seul doute, c'est
16:43est-ce qu'elle reste députée et patronne
16:45du groupe ? Parce que si c'est exécution
16:47provisoire, par exemple Louis Alliot perd la mairie
16:49de Perpignan,
16:51Julien Audoul pourrait repartir à une élection,
16:53enfin pas lui du coup, mais il pourrait y avoir une nouvelle élection
16:55du député de Lyon.
16:57Elle, pourquoi il y a un doute ? Parce qu'il y a une jurisprudence
16:59justement sur le sénateur Guérini
17:01qui a été condamné pour la même chose,
17:03à une peine, le rendant inéligible.
17:05Et le Conseil constitutionnel a jugé
17:07qu'il pouvait rester sénateur le temps de l'appel.
17:09D'ailleurs, on en parlait ce matin avec André Valigny
17:11qui est siégé avec lui au Sénat.
17:13Donc, on ne sait pas encore à l'heure où on se parle,
17:15si elle perd tout Marine Le Pen. Mais il y a un scénario
17:17où elle ne peut pas se présenter, elle perd son siège de députée
17:19et donc aussi la présidence
17:21du groupe EREN.
17:23André Valigny, parce qu'on a échangé ensemble,
17:25d'abord, je vous cite de temps en temps
17:27dans nos émissions,
17:29vous m'avez dit, le parquet ne peut recevoir
17:31d'instruction du garde des Sceaux dans un dossier particulier
17:33donc le ministre de la Justice ne peut intervenir.
17:35En revanche, depuis la réforme qui a fait suite
17:37à l'affaire Outreau, le Conseil supérieur de la magistrature
17:39peut être saisi par un justiciable.
17:41Bon, moi je vous ai dit
17:43que la justice est parfois
17:45politique. Vous me dites non.
17:47Quand le syndicat de la magistrature
17:49explique
17:51en juin dernier
17:53qu'il faut combattre
17:55l'extrême droite, sous-entendu le Rassemblement National,
17:57évidemment,
17:59tu peux avoir quand même
18:01un soupçon sur une décision prise
18:03par la justice française. Moi, ça me choque.
18:05Je n'aimerais pas être un prévenu
18:07qui puisse
18:09être taxé
18:11ou soupçonné d'avoir
18:13un camp politique et parce que je suis d'un camp politique
18:15je suis sanctionné par la justice
18:17française.
18:19Oui, moi j'ai été choqué par le mur des cons aussi.
18:21Oui, mais pas que ça. Vous n'avez pas été choqué par le mois de juin ?
18:23Comment ? Le mois de juin, vous n'avez pas été
18:25choqué ? Qu'est-ce qu'il y a au mois de juin ?
18:27Le syndicat de la magistrature qui appelle
18:29à se mobiliser. Non, mais
18:31répondez-moi. Non, j'ai pas
18:33été choqué parce que c'est pas le syndicat.
18:35On peut supprimer les syndicats
18:37dans la magistrature. On peut supprimer les syndicats.
18:39Oui, il faut 30%.
18:41Qui vous dit d'ailleurs que les juges, enfin le procureur
18:43qui a requis contre Mme Le Pen
18:45appartient au syndicat de la magistrature ?
18:47Je ne sais rien, mais je demande de la neutralité.
18:49Heureusement.
18:51Pourquoi ça ne vous choque pas ?
18:53Pourquoi ça me choque et pas vous ?
18:55En fait, je suis désolé.
18:57Je peux terminer mon raisonnement.
18:59Parce que c'est un syndicat qui a le droit
19:01comme beaucoup de syndicats
19:03de participer à la vie de la cité.
19:05C'est choquant de la part des juges.
19:07Admettons,
19:09on interdise aux syndicats de la magistrature
19:11d'exprimer quelques positions politiques
19:13que ce soit. Admettons.
19:15Admettons même qu'on interdise les syndicats dans la magistrature.
19:17Quelles qu'ils soient. Et pourquoi pas.
19:19Voilà ce que dit Georges Feynet.
19:21Qu'est-ce qui empêchera un magistrat d'avoir des idées politiques ?
19:23Tu ne peux pas entrer dans la tête des magistrats
19:25et heureusement, les magistrats sont
19:27des hommes et des femmes comme les autres qui ont des idées politiques.
19:29Et qui empêchera un magistrat
19:31consciemment ou inconsciemment
19:33de façon subjective ou objective
19:35de tenir compte ou non de ses opinions politiques.
19:37Donc la justice est humaine
19:39comme toutes les oeuvres humaines.
19:41Elle est imparfaite. Sauf à faire rendre la justice
19:43par l'intelligence artificielle, par un ordinateur.
19:45On aura toujours des suspicions.
19:47Georges Feynet !
19:49J'entends André Valli nous dire
19:51à l'instant qu'il est normal
19:53que des juges expriment des opinions politiques.
19:55Non, je n'ai pas dit ça du tout.
19:57Qu'ils aillent à la fête de l'humain
19:59pour attaquer les violences policières.
20:01Pour se mettre du côté des manifestants.
20:03Donc tout ça est normal.
20:05C'est un syndicat. Mais si, ça revient à ça.
20:07Ce syndicat n'est plus
20:09un syndicat de justice.
20:11C'est un syndicat trotskiste
20:13qui a infiltré toute l'institution.
20:15Et André, vous le savez très bien.
20:17Donc aujourd'hui, comment voulez-vous
20:19avoir confiance ?
20:21J'interroge Pascal Pierre-Garbarini
20:23parce que vous, vous êtes en permanence
20:25dans les tétoirs. Vous êtes plutôt pénaliste.
20:27Même très pénaliste.
20:29Très pénaliste.
20:31Et puis, est-ce que vous diriez
20:33que cette justice est politique ?
20:35C'est un syndicat trotskiste.
20:37C'est tout à l'honneur du plateau.
20:39C'est parce qu'on met la justice
20:41sur un piédestal
20:43et vous voudriez, et ce que je comprends,
20:45c'est que les hommes et les femmes
20:47qui rendent justice soient neutres.
20:49Mais où je rejoins M. Vallini,
20:51c'est qu'on oublie, c'est que ces gens-là
20:53sont faits de chair et de sang.
20:55Donc ils ont leurs propres problèmes,
20:57alors ça ne devrait pas, mais il y en a
20:59qui votent à gauche, il y en a qui votent à droite,
21:01il y en a qui le matin vont arriver
21:03et qui vont avoir des problèmes d'argent,
21:05il y en a d'autres qui vont avoir des problèmes familiaux, etc.
21:07Vous trouvez normal qu'ils adressent
21:09une contre-circulaire à celle du garde des Sceaux ?
21:11Non, mais moi je ne parle pas.
21:13Je ne parle pas de son délérin et les cœurs.
21:15Mais ce sont des syndicats qui se comportent en politique.
21:17La justice, elle est obligée d'être subjective.
21:19On ne parle pas de la même chose.
21:21Bon, écoutez,
21:23on continuera tout à l'heure, de toute façon,
21:25en parlant de Mme Le Pen, mais puisque vous devez partir à 9h25
21:27et que vous connaissez bien Ajaccio,
21:29vous êtes ajaccien, vous-même, que le pape
21:31est en Corse, alors le pape,
21:33c'est le pape Formose.
21:35Le pape Formose, 11e pape au IXe siècle,
21:37serait né en Corse à Vivario.
21:39Il est connu pour un tableau,
21:41le Concile cadavérique de Jean-Paul Laurence,
21:43le pape Formose.
21:45J'ai appris ça il y a 24 heures.
21:47Avec le pape, vous connaissez.
21:49Souvent, je cite Proust,
21:51qui parlait de quelqu'un qui sait quelque chose
21:53depuis très peu de temps et qui le dit à tous ses amis,
21:55il appelle ça les savants de la veille.
21:57Là, j'ai appris ça,
21:59je suis le savant de la veille.
22:01C'est parce que le pape est en Corse, certains en disent
22:03attention, il y a déjà un pape qui a été...
22:05Pape Corse, pape Formose.
22:07Le pape François est donc pressenti,
22:09a priori, plus que ça.
22:11A priori, je crois que c'est demain
22:13que le cardinal
22:15va...
22:17Déjà, les cloches sonnent.
22:19Bon, je dis
22:21très vite bonjour à Thomas Hill.
22:23Bonjour Thomas. Et je vous cède
22:25la parole... Ah ben non, c'est
22:27Patrick Sébastien. Ah, il a changé
22:29Thomas Hill. Bonjour mon Pascal.
22:31Oh là là, Thomas Hill, vous n'allez pas avoir à
22:33parler beaucoup, là. Vous posez une question à
22:35Patrick Sébastien, et puis après, vous revenez
22:37une heure et demie après. Je suis assez tranquille ce matin.
22:39Mais toi, tu parles aussi beaucoup, beaucoup.
22:41Mais tu ne dis que des choses intéressantes.
22:43Tout va bien ? Oui, ça va super.
22:45Super. À part qu'on me fait le véto,
22:47mais...
22:49On fait le véto, oui. 9h22, la France se lève.
22:51Oui, mais moi, je me couche à 4h du mat', moi.
22:53Eh ben, faut pas...
22:55Vous êtes en pleine somme, en tout cas.
22:57Bonne émission à vous.
22:59À tout à l'heure. 9h30.

Recommandations