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Chaque jour, entre 9h et 9h30, retrouvez Pascal Praud dans L'Heure des Pros en direct sur CNews et Europe 1. Ce jeudi, il revient sur la condamnation de Pierre Palmade à cinq ans de prison, dont deux fermes, sur les propos de Bruno Retailleau lors de la Grande Interview sur CNews et Europe 1.
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00:00Europe 1 et CNews, 9h, 9h30, l'heure des pros, Pascal Braud.
00:06Bonjour à tous et bienvenue ce matin sur Europe 1, l'heure des pros jusqu'à 9h30 et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:14Au-delà du jugement qui frappe aujourd'hui Pierre Palmade, deux ans de prison ferme, peine minimum, eu égard au drame provoqué,
00:21Pierre Palmade risquait jusqu'à 14 années de prison ferme.
00:24Au-delà de cette condamnation, c'est la décision de prononcer l'exécution provisoire qui retient ce matin l'attention.
00:32Ce jugement intervient quelques jours après les réquisitions du parquet dans le procès de Marine Le Pen qui ont aussi réclamé l'exécution provisoire.
00:41Hier soir, l'avocat Gilles-William Golnadel disait sur ce plateau qu'en plus de 40 ans de barreau,
00:47il n'avait jamais entendu un tribunal demander l'exécution provisoire en première instance.
00:53Interjeter l'appel jusqu'à présent remettait les compteurs à zéro.
00:58Cela me semblait effectivement la règle.
01:00Si vous demandez l'exécution provisoire d'un jugement qui est susceptible d'appel,
01:06vous condamnez de fait l'individu avant même qu'un deuxième jugement intervienne.
01:12Le 22 octobre, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Nicolas Bedos à un an de prison pour agression sexuelle.
01:19Nicolas Bedos a fait appel, mais le tribunal a ordonné qu'il porte un bracelet électronique.
01:24S'il est relaxé en deuxième instance, il aura subi un préjudice.
01:30Je pense aussi que l'exécution provisoire influencera les magistrats en cours d'appel.
01:35La justice, déjà peu encline à se déjuger, hésitera d'autant plus que le prévenu aura effectué sa peine.
01:43Il y a quelque chose qui me choque avec cette exécution provisoire.
01:47J'y vois une altération des droits de la défense.
01:50La possibilité d'appel est au cœur de notre justice.
01:54Et en même temps que je parle, je regarde notre ami Philippe Bilger qui est effondré de ce que je dis.
02:02Tout m'est assez familier.
02:04J'observe aussi que cette exécution provisoire, qui je le rappelle n'a jamais existé depuis 40 ans, paraît-il, est apparue.
02:10C'est ce que disait Maître Goldadel.
02:12J'observe aussi que cette exécution provisoire est apparue dans des procès médiatiques.
02:17Ces remarques dépassent évidemment le cap Almat qui, répétons-le, reçoit une condamnation qui me paraît le minimum.
02:22Il m'étonnerait d'ailleurs qu'il fasse appel tant le jugement du tribunal de Melun peut apparaître relativement clément.
02:29Il est 9h02. Merci Philippe Bilger.
02:31Vous êtes là comme contradicteurs et c'est pour ça qu'on vous aime.
02:35Chana Lousteau, c'est à vous, 9h02, les infos.
02:379h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europe 1.
02:48Bonjour Pascal, bonjour à tous.
02:50Un Français sur 10 ne sort pas seul de chez lui à cause de l'insécurité.
02:55C'est le triste constat de la dernière enquête du ministère de l'Intérieur.
02:58Bruno Retailleau était l'invité de Sonia Mabrouk sur CNews et Europe 1 ce matin.
03:03Pour rétablir l'ordre, il a demandé un plan d'action au préfet pour le 15 janvier prochain.
03:07Et dans son viseur, les délinquants multirécidivistes. Écoutez.
03:12Ce qu'on appelle les multirécidivistes, les multiréitérants.
03:15Entre 5 et 10 % sont à l'origine cause à peu près au moins 50 % des actes délinquants.
03:20Donc moi, ce que je veux, c'est que ces gens-là, on les appréhende, on les mette à l'ombre.
03:25Ensuite, il faut que la justice fasse son travail.
03:27Parce qu'une fois qu'on a une baisse de 50 % des actes de délinquance, on respire un peu plus.
03:33Vous l'avez dit Pascal, Pierre Palma dira en prison.
03:36Il sera prochainement convoqué par le procureur de Bordeaux
03:39pour connaître l'établissement pénitentiaire où il sera incarcéré.
03:42L'humoriste est condamné à 5 ans d'emprisonnement, dont 2 fermes,
03:46après l'accident de la route qu'il a lui-même provoqué sous l'emprise de stupéfiants.
03:50Une peine assortie d'une obligation de soins et de travailler et d'une annulation du permis de conduire.
03:56Et puis, la SNCF propose une augmentation de 2,2 % des salaires en moyenne l'année prochaine.
04:02C'est plus que l'inflation, prévue à 1,5 %.
04:05La prime de travail des cheminots va également être valorisée à 15 euros par mois.
04:09Malgré cela, la grève d'aujourd'hui est maintenue.
04:12Une grève d'échauffement, nous dit-on, avant le mouvement illimité du 11 décembre prochain.
04:17Voilà pour l'essentiel de l'information.
04:19C'est à vous Pascal.
04:20Merci Chana Lousteau.
04:21Je salue Sabrina Medjaber, qui est avec nous.
04:23Gérard Carreyrou, que vous connaissez.
04:25Philippe Bilger, déjà présenté.
04:27Thomas Bonnet, Florian Bachelier, ex-député de Rennes.
04:31Je suis votre compte Twitter et à chaque fois, j'ai l'impression que Rennes est à feu et à sang.
04:35Je ne sais pas si c'est une réalité, mais quand vous tweetez, c'est pour souligner un problème d'insécurité à Rennes.
04:39Manifestement, cette ville est en difficulté.
04:41Elle ressemble affreusement à Nantes, oui.
04:44Effectivement.
04:45Et Julien Drey, qui est là avec nous pour un livre, Qui est Mélenchon ?
04:49On en parlera tout à l'heure.
04:50Je trouve que c'est un des livres les plus passionnants que j'ai lus depuis la rentrée.
04:53J'ai adoré lire ça.
04:54C'est bien parce que comme ça, vous justifiez que je me sois levé de bonne heure pour venir vous voir.
04:58De bonne heure.
05:00Écoutez, il est 9h05.
05:01Oui, mais bon, ça va quoi.
05:03Mais vous êtes déconnecté de la France qui se travaille.
05:05La France qui se lève tôt.
05:06J'ai un certain âge qui fait que maintenant, j'ai le droit de profiter un peu, de ne pas me lever aux horaires.
05:10A quelle heure vous vous levez d'habitude ?
05:11Non, je me couche tard.
05:13Ah oui, longtemps je me suis couché de bonne heure.
05:14Qui est Mélenchon ?
05:15Julien Drey.
05:16Qui est Mélenchon ?
05:17Bon, on va parler évidemment de Bruno Retailleau.
05:20On parlera de cette exécution provisoire juste deux secondes.
05:22On en reparlera tout à l'heure.
05:23Mais vous n'êtes pas d'accord avec ce que je vous dis ?
05:26C'est-à-dire que si on fait exécution provisoire, l'appel ne sert plus à rien, Philippe Bilger ?
05:30Oui, je comprends qu'elle puisse choquer.
05:32J'ai entendu...
05:33Je ne parle pas du cas Palmad.
05:34Non, non, mais là même, elle m'a énormément choqué pour Marine Le Pen.
05:42Je comprends qu'elle puisse choquer dans la mesure où, évidemment, on a l'impression qu'elle considère que la cause est entendue.
05:52Comme Nicolas Bedos, c'est un excellent exemple.
05:54Alors, il faut accepter l'idée que peut-être l'exécution provisoire, d'une certaine manière, est ordonnée lorsqu'on a l'intuition que l'appel ne changera rien.
06:06C'est bon ?
06:08Je ne demande pas aux magistrats d'avoir des intuitions, pardonnez-moi.
06:11C'est mon point de vue.
06:13Il est évident que pour Marine Le Pen, il est peu probable que l'appel change quoi que ce soit en ce qui concerne les infractions.
06:22Et pour Pierre Palmad, c'est évident aussi.
06:25Écoutez, d'abord, ce que vous dites n'est pas forcément juge.
06:27Je vous ai souvent dit que c'est piloufage.
06:29J'ai cité Georges Tron, qui une fois est au premier instance.
06:32Je vous l'ai dit dix fois.
06:33Mais je vous ai déjà répondu.
06:35Vous m'avez répondu, vous ne pouvez pas contester les faits.
06:37Bernard Tapie, pareil. Il est acquitté en première instance, condamné en deuxième.
06:42Et bien c'est piloufage.
06:44Je suis désolé de vous le dire.
06:45L'intelligence, Pascal Praud, elle est capable d'aller vers l'ombre et vers la lumière.
06:52C'est le même dossier pour Tapie ou Georges Tron ?
06:54C'est le même dossier ou pas ?
06:56Est-ce que c'est le même dossier ?
06:57Donc c'est des magistrats qui apportent un regard différent sur deux dossiers qui sont les mêmes.
07:02Mais c'est tout à fait normal.
07:04L'acquittement ou la condamnation...
07:06Allez dire ça à Georges Tron.
07:08Mais je tiendrai à le lui dire sans problème, s'il était là.
07:12Si vous me permettez, j'ai entendu quelque chose qui, en tant qu'ex-parlementaire, me choque.
07:18L'intuition qu'en appellent, les choses se passeront de la même manière qu'en première instance ?
07:24C'est quoi l'intuition ?
07:26Un procès, c'est des intuitions.
07:28Non, ce n'est pas des intuitions.
07:30Je réponds aux éditos sans nuance, en l'occurrence de Pascal Praud.
07:36Je dis que les exécutes...
07:38Il l'a fait sans nuance, mais là je l'ai trouvé plutôt nuancé.
07:40Alors là, dire qu'il n'y a pas de nuance...
07:42Ce n'est pas parce qu'il a dit du bien de mon livre qu'il dit ça.
07:46Absolument, j'ai l'impression qu'il y a une relation de condamnation.
07:50D'abord, je suis désolé de vous le dire, mais c'était très nuancé ce que j'ai dit.
07:54Pardonnez-moi.
07:55Rien, si vous le pensez.
07:58Parfois, je peux jouer à ne pas avoir de nuance.
08:00C'est vrai que vous avez critiqué avec modération l'exécution provisoire.
08:04Mais lorsque je voulais dire que l'intuition, ce n'est pas qu'en appel,
08:09on va mettre en oeuvre des impressions,
08:14je veux dire par là que l'exécution provisoire,
08:17lorsque les infractions sont constituées, n'est pas un scandale.
08:23Bruno Retailleau.
08:24Et on a le droit.
08:25Florian Bachelet qui est avocat.
08:27C'est juste le trouble que peut apporter le nuancé éditorial de Pascal ce matin.
08:33Il y a des critères pour qu'un magistrat décide d'opérer une exécution provisoire ou pas.
08:40Ce n'est pas un bout de sanction complémentaire.
08:43Naturellement, il faut l'interpréter de façon très restrictive.
08:47C'est pour éviter notamment que des faits délicieux ou criminels soient commis à nouveau.
08:52Et dans les cas que donnait Pascal, c'est vrai qu'on imagine peu ce sujet-là,
08:57mais on commente un dossier aussi.
08:59On en parlera tout à l'heure de l'affaire Palma.
09:01De toute façon, avec Célia Barod qui était hier soir au tribunal de Melun,
09:05simplement Bruno Retailleau.
09:07Parce qu'effectivement, Bruno Retailleau marque en ce moment l'opinion française
09:12par une sincérité, une authenticité, une détermination.
09:16Et puis quelque chose qui est parfois impalpable, qui est un supplément d'âme.
09:20Une sorte de souffle quand il dit que la politique est mystique,
09:25quand il fait appel à l'émotion, aussi au sentiment.
09:28Et c'est pour ça qu'il est très entendu, très écouté aujourd'hui dans l'opinion.
09:34Alors, il est intervenu ce matin avec Sonia Mabrouk,
09:36et je vous propose de l'écouter d'abord sur la possibilité de censure
09:39et les conséquences de cette censure, et notamment une crise financière.
09:43Écoutons le ministre de l'Intérieur.
09:46Comme le ministre de l'Économie, ce matin dans le Parisien Antoine Armand,
09:49vous dites au Premier ministre, attention, attention à l'impôt de trop.
09:54Bien sûr, j'ai toujours...
09:56C'est quand même une pression sur le Premier ministre.
09:58Ce n'est pas une pression.
09:59Simplement, Michel Barnier, en 15 jours, il a dû faire un des budgets les plus exigeants
10:04qu'on ait jamais fait sous la Ve République.
10:06Si il ne passe pas à crise financière, hier, le ministre des Affaires étrangères
10:12a affirmé sur ce plateau que si Marine Le Pen votait la motion de censure,
10:16la motion de censure, ce serait la chienlit ?
10:18Ce n'est pas déjà le cas ?
10:19C'est la crise politique, mais c'est immédiatement la bascule dans une crise financière.
10:25C'est vous le chaos, monsieur le ministre de l'Intérieur ?
10:27Ce n'est pas ça du tout.
10:28Mais ce que je peux dire, et je l'affirme à ce micro,
10:31c'est que demain, si le gouvernement tombait sur le budget,
10:35il y aurait immédiatement une crise financière.
10:37Crise financière et crise de régime ?
10:39Crise financière et crise politique.
10:41Mais vous savez que la dissolution...
10:43De régime ou politique ?
10:44De régime et politique. Pourquoi ?
10:46Parce que la dissolution, on ne peut en faire une nouvelle que dans un an.
10:51Enfin, que l'été prochain, avec des élections au mois de septembre.
10:54Ça sert à quoi de faire tomber un gouvernement sur un budget ?
10:58Ça sert précisément à mettre le chaos financier.
11:01A bon entendeur, Marine Le Pen.
11:02Marine Le Pen, si elle appuie sur le bouton, elle met le chaos,
11:05c'est elle qui serait comptable de la situation financière.
11:08Moi, je respecte chacun sa propre politique.
11:11Mais faire tomber le gouvernement, très bien.
11:14Pour mettre un Premier ministre de gauche ?
11:17Pour mettre à ma place Mme Pannot comme ministre de l'Intérieur ?
11:22C'est ce que veut le Rassemblement national ?
11:27Il pourrait tomber ce ministre, ce gouvernement, entre le 20 et le 24 décembre.
11:33Entre le 15 et le 21 décembre.
11:34Voilà. Pourquoi ?
11:35On va arriver au moment du budget.
11:38Il n'y aura pas de vote.
11:39Ça sera 49-3 par le Premier ministre.
11:41À ce moment-là, une motion de censure va être déposée par la gauche.
11:44Peut-être aussi par le Rassemblement national.
11:46Il peut y avoir deux motions de censure ?
11:47Il peut y avoir plusieurs motions de censure.
11:48La question, c'est de savoir si ils vont unir leur voix.
11:51A votre avis ?
11:52Tout dépend de Marine Le Pen.
11:53Est-ce que Marine Le Pen veut appuyer sur le bouton rouge ?
11:55Il y a un argument, quand même, qu'il faut entendre.
11:57C'est les électeurs du Rassemblement national.
11:59Aujourd'hui, ils ne trouvent plus leur compte dans la situation actuelle.
12:01Oui, mais si crise financière, c'est eux qui sont percutés.
12:04C'est l'argument de l'autre côté, du côté du gouvernement, qui est aussi entendable.
12:08Le fait d'avoir, en solution de repli, Mme Pannot à l'intérieur, ça fait mouche.
12:12En revanche, mettez-vous une seconde à la place d'un électeur du Rassemblement national.
12:16Vous avez un parti qui tente de s'accommoder avec le système depuis plusieurs mois,
12:20avec la stratégie dite de la cravate.
12:22Qu'est-ce qu'ils ont eu en échange ?
12:23Quasiment rien.
12:24Si ce n'est un fonds républicain contre eux,
12:25le fait de n'avoir aucun poste-clé à l'Assemblée nationale
12:28et rien de leur proposition retenu dans le budget.
12:30Ça commence à faire beaucoup.
12:32J'ai l'air qu'il y a...
12:33Oui, puisque c'était ce matin le moment des intuitions,
12:37j'ai entendu l'intuition de mon voisin et ami Philippe Bilger.
12:41Moi, j'ai une intuition politique qui concerne effectivement
12:45à la fois Marine Le Pen, l'exécution provisoire.
12:49Je pense qu'il y a un lien entre les deux choses.
12:52Je pense que tous les arguments politiques allaient, depuis quelques semaines,
12:58dans le sens de le Front national n'a pas intérêt,
13:02le Front national a au contraire intérêt à durer, etc.
13:06Tout ça, à mon avis, est remis en question par la décision,
13:12les réquisitions, il ne s'agit pas encore d'une décision,
13:15les réquisitions sur l'affaire des assistants parlementaires.
13:18Je pense que Marine Le Pen, quand elle dit effectivement
13:21« c'est la peine de mort pour moi »,
13:23je pense qu'à un moment donné, cette femme,
13:26cette leader politique qu'est Marine Le Pen,
13:29a pensé que si on voulait sa peau à ce point,
13:32il n'y avait plus rien à ménager et qu'à partir de là,
13:37l'arme fatale de la censure était utile.
13:40Un mot justement sur ces réquisitions qui m'intéresse dans le fonctionnement
13:44et vous allez me dire vraiment comment ça se passe.
13:46Réquisition, c'est le parquet.
13:48Le parquet, c'est entre guillemets l'exécutif.
13:52Est-ce que le procureur, la veille des réquisitions,
13:56sur un sujet aussi important que Marine Le Pen,
13:59est-ce qu'il remonte au procureur général,
14:01qui lui-même remonte au ministre de la Justice,
14:03qui lui-même remonte au Président de la République ?
14:05En clair, est-ce que les réquisitions du parquet sont connues la veille,
14:10selon vous, du Président de la République ou du ministre du Garde des Sceaux ?
14:14Peut-être pas du Président de la République, peut-être pas du Garde des Sceaux
14:18si j'en réfère à mon expérience.
14:20Dans les quelques affaires médiatiques que j'ai eues,
14:23j'ai tout refusé de donner la nature de mes réquisitions
14:28pour une raison très simple,
14:29c'est que je ne les connaissais qu'à l'issue des débats.
14:32Ça n'a aucun sens de les donner avant.
14:35Je n'exclus pas que dans le statut hiérarchique,
14:42les deux procureurs aient dit
14:45« Voilà ce que j'ai l'intention de requérir. »
14:48Et ça n'est pas scandaleux dans notre système.
14:51Je ne l'aurais pas supporté,
14:54parce que je suis un caractériel.
14:57Vous êtes un caractériel ?
14:59Disons que j'ai du mal à supporter les dépendances,
15:03que ce soit sur les plateaux ou ailleurs.
15:06Oui, parce que parait-il que quand vous rencontrez des gens à l'extérieur,
15:08vous dites « Pascal ne me laisse pas parler ».
15:10Ah non, je ne dis plus un mot, je sais que c'est terrible.
15:14Il ne faut surtout pas critiquer Pascal Proulx.
15:18Et il m'arrive à l'extérieur même de vous défendre avec sincérité.
15:24Je vous jure, un jour, on va faire une émission spéciale uniquement avec vous.
15:26Ce serait bien, mais je rêverais de ça.
15:28Ce serait la meilleure.
15:30Un dialogue à deux, c'est Julien Dreyfus.
15:32On va écouter dans une seconde Bruno Retailleau sur ses ambitions présidentielles.
15:36Moi, j'ai lu votre bouquin.
15:37Qui est Mélenchon ?
15:38Et question simple, deuxième tour de la présidentielle.
15:42Jean-Luc Mélenchon contre Bruno Retailleau.
15:44On va écouter.
15:45Vous vous abstenez, vous votez Mélenchon ?
15:48Vous encore réfléchissez.
15:49C'est assez simple.
15:51Il n'y a pas besoin de réfléchir longtemps.
15:53Non, parce que déjà, vous pensez que M. Retailleau sera candidat.
15:56Non, mais on va l'entendre là, parce qu'il est aujourd'hui…
15:58Pascal, vous êtes un homme expérimenté.
16:00Mais qui incarne la droite aujourd'hui ?
16:02Vous savez comme moi que les ministres de l'Intérieur,
16:04les premiers mois, ils promettent mondes et merveilles et ils sont formidables.
16:08Ils ont tous pris modèle.
16:09Vous savez quel est leur modèle ?
16:10Nicolas Sarkozy.
16:11Nicolas Sarkozy.
16:12Le premier.
16:13Et répondez à ma question.
16:15Je vais répondre.
16:16Je vais gagner un peu de temps.
16:17Attends, je réfléchis.
16:19Ça va vite chez vous généralement.
16:21Non, non, non.
16:22Je serai bien ennuyé.
16:23Voilà, je serai bien ennuyé.
16:26Quand je vous lis, ce que je trouve extraordinaire,
16:29c'est que quand je vous lis, je ne vois pas que vous seriez ennuyé en fait.
16:32Avec le réquisitoire que vous dressez contre Mélenchon.
16:36Si vous m'aviez dit, je vais être honnête avec vous,
16:38si vous m'aviez dit Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon,
16:43ma réponse aurait été plus rapide.
16:44Pierre Retailleau contre M. Mélenchon,
16:46au regard de ce qui est en train de se passer aujourd'hui,
16:48du positionnement politique que prend Mélenchon et la France Insoumise,
16:54c'est pour ça que je vous dis...
16:55Mais Mélenchon-Le Pen, vous faites quoi ?
16:57Mélenchon-Pen, j'avais dit au mois d'avril que je votais pour Mélenchon.
17:03Voilà, maintenant j'ai beaucoup d'amis à moi qui au départ me disaient non
17:07et j'entends même des gens maintenant me dire,
17:09s'il faut, on votera Le Pen pour faire barrage à Mélenchon.
17:12Bon, on n'en est pas là bien sûr, mais en revanche, on peut écouter Bruno Retailleau
17:16et je parlais tout à l'heure, quand il fait appel à autre chose finalement qu'un programme,
17:21quand il dit l'engagement politique, c'est pour moi une mystique.
17:25Il y a quelque chose... ou un idéal d'ailleurs.
17:28C'est intéressant d'entendre ça puisqu'on a souvent des...
17:32on a le sentiment parfois d'avoir des hommes politiques
17:34qui sont là par cynisme ou par opportunisme.
17:36Écoutez Bruno Retailleau.
17:38Moi, ma force, c'est ma liberté.
17:40Moi, je ne suis pas dévoré par le virus de la présidentielle.
17:44C'est ce qu'on dit.
17:45Je ne suis pas dans le coup d'après,
17:47ce qui me donne une forme de force et de liberté.
17:50Une anomalie alors dans l'orgueil politique, M. Retailleau.
17:53Peut-être, mais en tout cas, je suis là pour accomplir une mission.
17:57Pour moi, la politique, c'est un idéal.
17:59Voilà, c'est un idéal.
18:00Cet idéal, je m'y consacre.
18:02Et je veux montrer, et je le montrerai si j'ai du temps,
18:04je le montrerai, que la politique, elle peut faire quelque chose.
18:08Oui, si vous avez du temps.
18:09J'ai deux observateurs sur le plateau de la politique,
18:11deux observateurs très différents
18:12et qui connaissent toutes les présidentielles depuis bien longtemps.
18:15Gérard Carreyrou et M. Drey.
18:18Quel est son potentiel aujourd'hui, selon vous ?
18:20En tout cas, il y a une chose certaine,
18:22c'est qu'il monte de jour en jour.
18:24C'est-à-dire qu'au fond,
18:26si le gouvernement devait être renversé
18:28dans les délais qu'on vient de mentionner,
18:31il ne resterait qu'une chose
18:33de ces quelques semaines du gouvernement Barnier,
18:36qu'un homme, ça serait lui, ça serait Retailleau, à mon avis.
18:40Donc, je pense qu'il s'est imposé en très peu de temps.
18:45Aucun potentiel.
18:47Et M. le Baron Noir, qui connaît bien la politique française ?
18:50Je découvre.
18:51Je ne le connaissais pas, pour être honnête.
18:53Ce n'est pas ma génération,
18:54donc je vois qu'il a un certain talent.
18:56Mais vous savez, à la ministre de l'Intérieur,
18:58il y a une réalité simple.
18:59C'est l'effet, les chiffres.
19:01Donc, si dans les trois mois qui viennent,
19:03il n'y a pas de modifications substantielles
19:06en termes de sécurité,
19:07il sera aussi éphémère qu'une étoile filante.
19:10Est-ce que vous me permettez deux remarques sur Bruno Retailleau ?
19:12Bien sûr, Thomas Bonnet.
19:13Ce qu'on peut noter quand même sur Bruno Retailleau,
19:14c'est sa constance d'abord.
19:15Il dit aujourd'hui ce qu'il disait il y a 20 ans.
19:17Et finalement, c'est assez rare dans le paysage politique actuel.
19:20Il n'avait pas forcément les comédiatiques qu'il a aujourd'hui,
19:22je vous l'accorde,
19:23mais en tout cas, on forçait de le constater.
19:25Et puis, l'autre chose,
19:26c'est que jamais un ministre de l'Intérieur
19:27n'a semblé autant en adéquation avec les Français.
19:29Bruno Retailleau, il parle aux Français.
19:30Ce matin, il ne parle pas à Sonia Mabrouk,
19:32il parle aux Français.
19:33Et je trouve que c'est là sa force,
19:34c'est d'être en adéquation avec une large majorité des Français
19:37sur un grand nombre de sujets en matière de sécurité notamment.
19:39Juste une remarque.
19:40Quelle est la différence avec Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur ?
19:42Je pense que c'est l'autre exemple que l'on peut citer dans son registre.
19:46C'est que Nicolas Sarkozy,
19:48même quand il réussissait son premier mandat à Beauvau,
19:53pensait à tout autre chose que l'Intérieur.
19:57Et donc, il n'était pas dévoré par l'ambition,
20:01mais il n'était pas tout entier dans la tâche qui lui avait été...
20:05Philippe Bilger.
20:07Avec le temps que vous avez connu comme moi,
20:11vous pensez franchement que quand un homme politique vous dit
20:13« je ne pense pas à la présidentielle », il n'y pense pas ?
20:15Il arrive que ce soit vrai.
20:17Philippe Bilger.
20:18Franchement, j'en ai rarement...
20:19Quand Nicolas Sarkozy a nuit un matin,
20:22il entre dans une classe pour sortir des enfants,
20:25quand il y a eu « human bomb »,
20:27vous pensez qu'il pense à la présidentielle ?
20:29Arrêtez.
20:30Mon cher Pascal, le rapport...
20:34Vous pensez que ce matin-là,
20:36il pense à la présidentielle quand il va chercher des gosses ?
20:38Si vous voulez me faire dire que Nicolas Sarkozy a du courage,
20:42a du talent,
20:43qu'il a fait une formidable campagne en 2007
20:46et qu'il a beaucoup déçu après,
20:48on est d'accord.
20:50Et que, évidemment,
20:52vous considérez que la justice est la vie,
20:54sauf en ce qui le concerne.
20:56Non, vous disiez simplement qu'il pensait à la présidentielle.
20:58C'était une manière de réduire son activité au ministère de la Fédération
21:02et j'ai pris un exemple très précis.
21:04C'était une manière, j'espère élégante,
21:06de contredire Julien Dray.
21:08Non, mais...
21:09On va mettre les points sur les îles.
21:10Il n'y a pas de honte à penser à la présidentielle.
21:12Non.
21:13Ce n'est pas de honte pour un homme politique...
21:14J'ai expliqué un peu la différence.
21:16...qui aime la politique,
21:17puisque c'est ce qu'il dit,
21:18de penser à la présidentielle.
21:19La seule question, c'est,
21:20est-ce qu'en pensant à la présidentielle,
21:22vous ne faites rien avant,
21:23parce que vous êtes totalement paralysé,
21:25ou si c'est l'inverse,
21:26vous dites, je vais faire mes preuves,
21:28et parce que je vais faire mes preuves,
21:29peut-être que j'aurai...
21:30Pierre Palmade.
21:31On parle de Pierre Palmade.
21:33Même sur la sécurité, évidemment,
21:35qui est un sujet extrêmement important,
21:37et on le voit bien, par exemple,
21:38Florian Bachelier est, comment dire, à Rennes.
21:41La police municipale n'est pas armée à Rennes.
21:43Et ça vous renvoie aux années du PS, Julien Dray.
21:46Hier, j'entendais cette interview absolument incroyable,
21:48Laurent Tapie, interrogé, fils de Bernard Tapie,
21:52disait dans le débat,
21:54Bernard Tapie, Jean-Marie Le Pen,
21:56c'est mon père qui avait tort.
21:58Sur la forme, Bernard Tapie a gagné,
22:00mais c'est Jean-Marie Le Pen qui avait raison,
22:03d'une certaine manière, sur les arguments.
22:05Et ça pose, effectivement,
22:07parce que vous étiez au cœur de ça.
22:09Vous n'avez pas vu ce qui s'est passé.
22:12Oui.
22:13Pourquoi ça, j'ai pas vu ?
22:14Touche pas à mon poste.
22:15Et la chance, il y a le gong, alors.
22:17Comment dire, touche pas à mon pote.
22:19Et on a tous, j'ai envie de dire, tous porté ce badge-là.
22:23Mais on n'a pas vu les conséquences
22:27de la non-assimilation et de la non-intégration
22:29qu'on était en train de produire.
22:31On va faire une spéciale, un jour,
22:33sur le bilan de SOS Racisme.
22:35Parce que vous réécrivez l'histoire, les uns et les autres.
22:37SOS Racisme, il n'a jamais gouverné le pays.
22:39Désolé.
22:40Il a influencé fortement.
22:41Il a influencé pour permettre la victoire de François Mitterrand en 88.
22:44Pas que ça.
22:45J'assume.
22:46Si vous croyez que le bilan du deuxième septénaire
22:49de François Mitterrand est bon,
22:51notamment par rapport à tout ce qui était le combat de SOS Racisme,
22:53je vous dis non.
22:54Dis non.
22:55C'est-à-dire que la ghettoïsation, c'est pas...
22:58Pardonnez-moi.
23:00C'est dommage parce que c'est passionnant ce que nous disons.
23:03Le Carillon, Thomas Hill.
23:06Thomas ?
23:07Oui, j'en reprends la main parce qu'elle a...
23:08Oui, service minimum parce que ce que nous disons est passionnant.
23:10Europe 1 jusqu'à 11h.
23:12Merci.

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