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Chaque jour, entre 9h et 9h30, retrouvez Pascal Praud dans L'Heure des Pros en direct sur CNews et Europe 1.
Retrouvez "L’Heure des Pros" sur : http://www.europe1.fr/emissions/lheure-des-pros

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00:00Europe 1 et CNews, 9h, 9h30, l'heure des pros, Pascal Roux.
00:07Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros sur Europe 1 jusqu'à 9h30 et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:17Le 7 octobre a changé le monde, le 7 octobre a changé la France, le 7 octobre a changé les mots.
00:24Un pogrom n'est pas un pogrom, un attentat n'est pas un attentat, un terroriste n'est pas un terroriste, un islamiste n'est pas un islamiste.
00:33Les français de confession juive sont dévastés, la tête à Paris, le cœur brisé à Tel Aviv, ils s'interrogent, partir, rester.
00:42Le 7 octobre a ravivé l'antisémitisme en France et partout dans le monde, le 7 octobre allume le spectre de l'extermination si présent dans la conscience juive.
00:52Le 7 octobre dit aux juifs que jamais nulle part ils ne seront en sécurité.
00:58Le Hamas diffuse les images d'enfants tués à Gaza, le Hamas sait qu'un enfant sanglanté criminalise Israël, comment ne pas pleurer ses morts par milliers.
01:09La France insoumise, l'ONU et même la Croix-Rouge instruisent contre Israël un procès en génocide,
01:15quand bien même il existerait des couloirs humanitaires, quand bien même des vaccins contre la poliomélite seraient distribués à Gaza pour les enfants avec l'accord des autorités israéliennes,
01:24le Hamas sait que l'émotion détruit la raison.
01:29En France, Jean-Luc Mélenchon instrumentalise la guerre, Hamas contre Israël pour aller à la pêche aux voies,
01:37il y a bien longtemps qu'il a dépassé les bornes sans que la sphère médiatique lui en tienne rigueur.
01:42Emmanuel Macron a déclaré samedi que la France ne livrerait plus d'armes à Israël, invraisemblable timing, à deux jours de la commémoration du 7 octobre,
01:51le président de la République, déjà absent de la manifestation contre l'antisémitisme à l'automne dernier, marque une distance avec Israël qui interroge.
02:01Lundi 7 octobre, l'année d'après, pensez ce matin pour les 1200 victimes, pour les 7500 blessés et pour les 250 otages enlevés dont 97 croupissent ou croupiraient toujours dans les tunnels de Gaza.
02:19Il est 9h02, Shana Lusto.
02:219h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europe.
02:32Bonjour Pascal, bonjour à tous.
02:34Les cérémonies en mémoire des victimes du 7 octobre ont débuté en Israël, notamment à Reim, sur les sites du festival Supernova.
02:42Là-bas, 364 personnes ont été exécutées dans des conditions abominables, parmi elles Maya, 22 ans.
02:49Son père Laurent témoigne ce matin au micro.
02:53Je ne dois pas enterrer ma fille, c'est ma fille qui doit m'enterrer, c'est le monde à l'envers.
02:58Ils sont venus s'amuser, danser, vivre la joie, la joie de vivre, ils avaient la joie de vivre.
03:06C'est trop, c'est... je ne sais pas.
03:12Voilà, et notez que Jean-Noël Barreau, le chef de la diplomatie française, est arrivé sur place il y a quelques instants.
03:17Dans ce contexte, la branche armée du Hamas a revendiqué ce matin des tirs de roquettes sur Israël.
03:23Les tirs venaient de la bande de Gaza, un kiboutz, une base militaire et un rassemblement de soldats israéliens ont été visés.
03:29Tzahal annonce avoir intercepté trois projectiles, un quatrième est tombé sur une zone inhabitée.
03:35En France, Emmanuel Macron recevra des familles d'otages ce matin à 11h30 à l'Elysée.
03:40Et ce soir, Michel Barnier se rendra au Dôme de Paris, où une cérémonie sera organisée par le CRIF.
03:454000 personnes sont attendues au total, et notez que d'autres commémorations seront organisées en France, à Nice, à Marseille ou encore à Lyon.
03:52Voilà pour l'essentiel de l'information, c'est à vous Pascal.
03:54Merci Chana Lousteau. Elisabeth Lévy est avec nous, Nathan Devers, Georges Fenech, Sébastien Spitzer,
04:00que nous avions reçus il y a quelques jours et nous danserons encore.
04:03C'est un livre absolument formidable, si j'ose dire.
04:067 octobre et après, les survivants racontent, vous les avez rencontrés,
04:09et vous nous aviez émus évidemment par tous les témoignages que vous aviez rapportés.
04:13Elisabeth Lévy, causeur, 7 octobre, un jour sans fin.
04:16C'est un numéro évidemment qui vous touche particulièrement.
04:20Oui, qui a été pas très facile à faire, et je vous remercie pour votre édito.
04:25Je crois que vous avez bien campé le paysage idéologique dans lequel nous sommes aujourd'hui.
04:30Georges Fenech, que vous connaissez, et Arthur, va arriver dans une seconde.
04:34Arthur qui sera donc sur ce plateau dans quelques secondes.
04:38Ce matin, évidemment, il y a des hommages.
04:40Des hommages en Israël, des hommages également à Paris, dans le quatrième arrondissement.
04:46Mais je voulais que nous commencions peut-être cette émission
04:50par ce timing tout à fait étonnant d'Emmanuel Macron
04:54qui a demandé que des armes ne soient pas livrées à Israël.
05:01Il y a un communiqué d'ailleurs de l'Élysée.
05:03Les deux dirigeants assument leur différence de vue,
05:05tout comme leur volonté d'être chacun bien compris de l'autre.
05:07Le président de la République a redit au Premier ministre israélien
05:09que l'engagement de la France pour la sécurité d'Israël est un défectif.
05:12Le président de la République a également dit au Premier ministre israélien
05:15sa conviction que le temps du cessez-le-feu est désormais venu.
05:18On répète très souvent la difficulté de comprendre Emmanuel Macron,
05:24j'ai envie de dire, sur tous les sujets.
05:26Mais effectivement, la veille de la commémoration expliquait
05:32que la France ne doit pas livrer d'armes,
05:35alors que l'on livre, paraît-il, pas en plus.
05:37C'est ce qu'a dit François Hollande.
05:40Donc tu te dis, pourquoi ?
05:42Moi, je n'ai pas la réponse.
05:44Ce qu'il faut bien comprendre, Pascal,
05:45c'est que la France ne livre pas d'armes à Israël.
05:47Donc Emmanuel Macron lance un appel aux États-Unis,
05:49qui est le premier fournisseur.
05:50Mais pourquoi une journée ?
05:52Parce qu'évidemment, c'est interprété comme...
05:55Et surtout, on livre des armes au Qatar,
05:57qui abrite les chefs politiques du Hamas.
06:00On livre des armes à l'Arabie saoudite,
06:02qui a mené une guerre au Yémen.
06:04On livre des armes à des pays
06:07beaucoup plus sulfureux
06:09que la seule démocratie de la zone,
06:11qui est Israël.
06:12Donc déjà, là, il y a un sujet.
06:14Ensuite, pourquoi ?
06:15C'est le même homme qui, il y a un an,
06:16appelait à une coalition internationale
06:18contre le Hamas.
06:19Cette coalition internationale aurait agi
06:21si différemment de Benjamin Netanyahou ?
06:23La question se pose.
06:24Je vous propose de voir cet échange
06:27à distance entre le président de la République
06:29et Benjamin Netanyahou.
06:32Si on appelle à un cessez-le-feu,
06:33la cohérence, c'est de ne pas fournir
06:34les armes de la guerre.
06:35Et je pense que ceux qui la fournissent
06:37ne peuvent pas, chaque jour,
06:38appeler à nos côtés au cessez-le-feu
06:39et continuer de les approvisionner.
06:44Alors qu'Israël combat les forces
06:45de la barbarie menée par l'Iran,
06:47tous les pays civilisés devraient
06:48se tenir fermement aux côtés d'Israël.
06:51Pourtant, le président Macron
06:52et d'autres dirigeants occidentaux
06:54appellent maintenant à des embargos
06:55sur les armes contre Israël.
06:57Ils devraient avoir honte.
06:59Donc c'est des mots assez forts, évidemment.
07:01Écoutez François Hollande,
07:02il était ce matin sur TF1.
07:05C'est sûr que la déclaration du chef de l'État
07:08la veille du 7 octobre
07:10aurait été forcément la plus appropriée.
07:13D'autant que la France
07:14ne livre pas d'armes à Israël.
07:16Il le disait pour les Américains principalement.
07:18Donc s'il faut discuter,
07:19et je crois qu'il faut discuter
07:20de ce point de vue,
07:21je peux avoir le même objectif,
07:23il faut discuter avec les Américains.
07:25Mais les Américains eux-mêmes
07:26font pression aujourd'hui sur le CCDF.
07:29La voie de la France,
07:30au-delà d'appeler un cessez-le-feu,
07:32c'est de préparer l'après.
07:34C'est-à-dire la paix.
07:36Je ne sais pas si vous avez une explication.
07:38Moi je vois deux explications.
07:40Une explication disons
07:42qui est plutôt internationale,
07:43c'est la fameuse politique arabe de la France.
07:46L'idée qu'on aurait une voix écoutée
07:48par tout le monde,
07:49ce qui est totalement faux.
07:50Mais le 6 octobre ?
07:51Non mais attendez, j'y arrive.
07:53Pourquoi le 5 ?
07:54J'y arrive.
07:55Donc il y a ça,
07:56il y a l'idée.
07:57Je vous rappelle qu'on a quand même
07:58des liens avec le Hezbollah
07:59qui ne nous servent à rien.
08:00On n'aurait pas réussi à les modérer,
08:02on n'a pas réussi à leur faire accepter
08:04la résolution 1701.
08:05Donc il y a cela,
08:06il y a l'idée que la France
08:07aurait une voix singulière
08:09que personne n'écoute,
08:10mais c'est pas grave.
08:11Et ça c'est le quai d'Orsay,
08:13qu'on appelle la rue arabe du quai.
08:15Donc il y a une espèce de préférence arabe
08:17de la politique étrangère française.
08:19Et la deuxième chose,
08:20c'est qu'Emmanuel Macron
08:22fait un choix dans ce pays.
08:24Il a peur.
08:25Il y a un électorat que Mélenchon flatte
08:27et Macron le ménage.
08:29Il a peur des réactions des banlieues.
08:31Si c'est ça, c'est grave.
08:33Excusez-moi, vous voyez.
08:34Pardon, Pascal.
08:35Vous n'avez pas donné
08:36l'explication dans votre édito,
08:37mais je vais être mal à penser
08:39que vous ne seriez pas
08:40un tout petit peu d'accord.
08:41Si c'est ça, c'est grave.
08:42Mais évidemment que c'est grave.
08:43C'est-à-dire qu'il acte
08:45le fait que sur le sol de France,
08:47il y a effectivement
08:49une culture,
08:51une pensée
08:53qui existe.
08:54Pourquoi il n'y a pas d'hommage
08:55aujourd'hui dans les écoles ?
08:56Et c'est par ailleurs pas d'hommage
08:57dans les écoles,
08:58pas d'hommage d'Emmanuel Macron.
08:59Avec Mme Gentay,
09:00qui a confondu
09:01l'hommage de Samuel Paty
09:02et de Dominique Bernard
09:03avec l'hommage du 7 octobre.
09:05Je ne veux pas passer mon temps
09:06à dire du mal des politiques.
09:07Mme Gentay, c'est un ministère
09:09sans doute le plus important
09:10de la République.
09:12Je ne suis même pas sûr.
09:14Elle n'a aucun rapport
09:15avec l'éducation nationale.
09:17Et la première chose qu'elle parle
09:19quand elle a pris la parole sur RTL,
09:21c'est pour dire une bêtise.
09:22Et je sais que ses communicants
09:23hésitent, entre guillemets,
09:24à la mettre devant un micro.
09:26Moi, vous disiez, Pascal,
09:27pourquoi le 6 octobre ?
09:29Je pense que la réponse,
09:30on l'a eue très intelligemment
09:31ce matin, d'ailleurs,
09:32par Georges Bensoussan,
09:34au micro de Sonia Mabrouk.
09:36C'était une déclaration
09:37d'opportunisme
09:39au sommet de la francophonie
09:41composée de pays
09:42plutôt, je dirais,
09:44très critiques,
09:46pour le moins qu'on puisse dire,
09:47à l'égard d'Israël.
09:48Mais là, je vais vous dire
09:49quelque chose qui me pèse
09:50de vous le dire,
09:51mais je vais vous le dire quand même.
09:52J'ai le sentiment
09:53qu'on assiste
09:54à une forme de décomposition
09:56et de l'institution
09:58de la présidence de la République
09:59et personnelle,
10:00pour M. Macron,
10:01qui est seul aujourd'hui.
10:03Il a le soutien de qui
10:04dans ses déclarations ?
10:05D'Elifi, comme par hasard.
10:06Mélenchon.
10:07Un petit peu de Mélenchon.
10:08D'Insoumis.
10:09Et le fait qu'il y ait
10:10une décrédibilisation
10:11de la parole du président
10:12de la République
10:13sur le plan international,
10:14c'est un affaiblissement
10:15de notre pays.
10:16C'est pour ça que j'ai du mal
10:17à vous le dire,
10:18mais on assiste,
10:19sous nos yeux, je crois,
10:20à une décomposition...
10:21Il a tweeté ce matin,
10:22mais moi, je vous rejoins
10:23et c'est pour ça que
10:24je n'ai pas voulu être trop critique
10:25précisément sur le président
10:26de la République
10:27pour la raison que vous dites,
10:28c'est que je n'ai pas envie
10:29que, entre guillemets,
10:30mon président
10:31soit affaibli
10:33aux yeux du monde.
10:35La douleur demeure aussi vive
10:36qu'il y a un an,
10:37celle du peuple israélien,
10:38la nôtre,
10:39celle de l'humanité blessée.
10:40Nous n'oublions
10:41ni les victimes,
10:42ni les otages,
10:43ni les familles au cœur brisé
10:44par l'absence
10:45ou l'attente,
10:46je leur adresse,
10:47nos pensées fraternelles.
10:48Je ne sais pas,
10:49monsieur Sébastien Spitzer,
10:50si vous avez une explication.
10:51Oui, bien sûr.
10:52Ça fait quelques années
10:53qu'on fréquente maintenant
10:54le président Macron.
10:55On l'a vu déjà,
10:56il y a quelques années,
10:57en 2020,
10:58aller au Liban,
10:59se poser en sauveur
11:00de la situation libanaise,
11:01de ce conflit larvé,
11:02de cette tension
11:03après les explosions.
11:04Vous vous souvenez,
11:05il est reparti
11:06un peu penaud.
11:07C'est le moins qu'on puisse dire.
11:08Et là, à nouveau,
11:09c'est un peu
11:10l'exploitation
11:11de l'expression.
11:12C'est le moins
11:13qu'on puisse dire.
11:14Et là, à nouveau,
11:15cette déclaration,
11:16vous parlez d'opportunité,
11:17mais qui est parfaitement inopportune,
11:18évidemment,
11:19la date est absurde.
11:20Le choix de la date est absurde.
11:21Est-ce que c'est
11:22une improvisation de plus ?
11:23On peut se poser la question.
11:24Mais surtout,
11:25quand on écoute
11:26attentivement sa déclaration,
11:28il dit que la France
11:29ne livrera plus d'armes
11:30à Israël
11:32à destination
11:33de la guerre à Gaza.
11:34C'est-à-dire
11:35qu'il évacue
11:36la guerre
11:37contre le Hezbollah.
11:38C'est-à-dire
11:39qu'il élude
11:40la guerre
11:41contre l'Iran
11:42qui menace actuellement.
11:44Il y a une singularité
11:46qui est assez étrange.
11:48Alors, est-ce que c'est
11:49le fait d'une improvisation
11:50mal maîtrisée ?
11:51Une improvisation
11:52pour le président de la République ?
11:53Je n'y crois pas.
11:54Vous avez raison.
11:55Comme si on pouvait
11:56trier les armes
11:57et savoir...
11:58Écoutez, Dominique de Villepin,
11:59je vois que notre ami Arthur
12:01est en train d'arriver
12:02sur ce plateau,
12:03donc je veux le remercier
12:04d'abord
12:06de l'accueillir
12:08et de partager
12:10avec nous
12:11ce moment
12:13d'émotion
12:14et de souvenir.
12:15Arthur, vous pouvez
12:16venir sur ce plateau.
12:18Je vous remercie
12:19vraiment grandement.
12:20Bonjour.
12:21Merci, merci
12:22beaucoup d'être avec nous.
12:23Chacun, évidemment,
12:24vous connaît
12:25et puis on a l'occasion
12:26de vous entendre
12:27depuis un an.
12:28Et...
12:29D'abord, c'est moi
12:30qui vous remercie.
12:31D'abord parce que
12:32C News est la seule chaîne
12:33qui a eu le courage
12:35de diffuser le documentaire
12:36sur le Festival Nova.
12:38Je n'oublie pas,
12:39c'était il y a un an.
12:40Un documentaire
12:41sur lequel j'ai longuement
12:42travaillé,
12:44qui m'a bouleversé,
12:45qui m'empêche encore
12:46de dormir aujourd'hui.
12:47Et vous l'avez fait,
12:48je crois que vous le rediffusez
12:49ce soir.
12:50Voilà, c'était la moindre
12:51des choses que je commence
12:52par vous dire merci.
12:53Mais, vraiment,
12:54ce que vous dites,
12:55c'est très intéressant.
12:56L'espace médiatique,
12:57la sphère médiatique.
12:58On a le sentiment aujourd'hui
12:59qu'en France,
13:00c'est aussi un des problèmes.
13:01Ce matin, j'ai vu,
13:02par exemple,
13:03chacun choisit ses invités
13:04ce matin.
13:05France Info a choisi
13:06d'inviter Dominique de Villepin.
13:09Ça fait sens.
13:10Forcément.
13:11Moi, je le dis
13:12parce que je le pense.
13:13Et d'autres...
13:14C'est indécent.
13:15Je n'ai rien contre France Info.
13:17Mais, voilà,
13:20c'est un jour de deuil,
13:21de recueillement.
13:22Il y a 43 Français
13:23qui sont morts.
13:24Il y a 2 Français
13:25qui sont actuellement
13:26dans les tunnels du Hamas,
13:28dans des conditions atroces.
13:30On a vécu un pogrom.
13:32Et je crois qu'il était temps
13:35d'aujourd'hui donner la parole
13:38peut-être à ceux
13:39qui ont souffert, aux victimes,
13:41à ceux qui peuvent raconter
13:43ce qui a été vécu le 7 octobre
13:45et pas à tous les détracteurs
13:46d'Israël à droite à gauche.
13:48Cette course au buzz permanente
13:51fait que tout et n'importe quoi
13:53est raconté sur les plateaux télé,
13:55sur les réseaux.
13:56Enfin, le mal du siècle
13:57est sur TikTok.
13:59Il y a un problème
14:00d'éducation terrible
14:01et je pense que les médias,
14:03nous avons notre part
14:04de responsabilité.
14:07Vous dites que le mal
14:09est sur TikTok,
14:10mais ce matin,
14:11dans les écoles de France,
14:13il n'y aura pas un mot
14:14sur le 7 octobre.
14:15Donc, moi, j'y vois
14:16comme une démission.
14:19C'est une incompréhension pour moi.
14:21Je ne comprends pas.
14:22Comme on a mis des longs mois
14:24avant de rendre hommage
14:25aux Français assassinés
14:27le 7 octobre.
14:28Souvenez-vous, aux Invalides.
14:29Je ne comprends pas.
14:31Tout passe par l'éducation.
14:33L'antisémitisme est puni par la loi.
14:35Il est temps de l'expliquer
14:36aux enfants.
14:37Mais quand vous dites
14:38que vous ne comprenez pas,
14:39vous ne comprenez que trop.
14:40C'est ce que dit Elisabeth.
14:41C'est-à-dire qu'on comprend,
14:42on sait très bien la difficulté.
14:44C'est qu'il y a,
14:45sur le sol de France,
14:46aujourd'hui,
14:47peut-être,
14:48une immigration massive
14:50qui est venue importer
14:52ce conflit
14:54dans nos banlieues,
14:56dans nos villes
14:57et que ceux qui dirigent
14:58savent que
15:00parler du 7 octobre,
15:02c'est inflammable.
15:03Oui, c'est...
15:04C'est inflammable dans un cours.
15:07Le sujet est radioactif.
15:08Mais dans les écoles
15:10et dans les universités,
15:11on n'a pas attendu le 7 octobre
15:12pour éviter ou faire l'impasse
15:14sur les sujets comme la Shoah
15:15ou d'autres sujets.
15:16Aujourd'hui,
15:17c'est très compliqué
15:18pour certains étudiants juifs
15:20dans les écoles ou dans les facs
15:21de pouvoir assister à leurs cours.
15:23Mais ça ne date pas du 7 octobre.
15:24C'est juste que,
15:25depuis le 7 octobre,
15:26c'est exacerbé.
15:27Et c'est vrai qu'aujourd'hui,
15:28on aurait aimé,
15:29peut-être pas jusqu'à une mine de silence,
15:31mais au moins
15:32que les enseignants expliquent
15:34ce qui s'est passé.
15:35Puisqu'il y a une telle déformation
15:37de l'histoire du 7 octobre,
15:38il y a un tel déni,
15:39il y a eu tellement de fake news
15:41que plus personne ne sait.
15:42Je veux dire,
15:43il y a un brouhaha terrible.
15:44Peut-être qu'il est temps d'expliquer
15:45que 1 200 personnes
15:47ont été sauvagement assassinées
15:49par 3 000 ou 4 000 terroristes
15:50qui sont rentrés
15:51dans le but de faire un génocide.
15:54Et qu'à l'échelle de la France,
15:561 200 personnes,
15:57c'est 12 000
15:58et c'est 30 000 terroristes
15:59qui ont pu rentrer.
16:00C'est 10 fois les vagues d'attentats
16:02que nous avons connues
16:03pour un pays 10 fois plus petit.
16:05Peut-être que je crois
16:06que la seule solution
16:09passera par l'éducation
16:10et qu'au-delà des belles phrases
16:12et des belles déclarations
16:14qu'on va entendre aujourd'hui,
16:16on va passer peut-être aux actions.
16:18Maintenant, vous dites
16:19que c'est l'immigration
16:20qui a apporté le conflit.
16:21Moi, je pense plutôt
16:22que ce sont certains politiques
16:23qui l'exploitent
16:24et qui l'instrumentalisent au quotidien.
16:27Regardez la France insoumise,
16:29ça fait maintenant un an
16:30qu'ils sont obsessionnels sur le sujet.
16:33Mais ils instrumentalisent
16:34des sentiments qui existent.
16:35C'est-à-dire que s'il n'y avait pas
16:36quand même un antisémitisme musulman
16:39qui ne concerne pas d'ailleurs
16:40seulement les immigrés
16:41arrivés récemment,
16:42mais souvent des descendants,
16:44une partie,
16:45toutes les enquêtes le monde,
16:46il n'y aurait rien à exploiter, Arthur.
16:48Écoutez, après, chacun a son avis.
16:50Moi, je vous dis simplement
16:51qu'en bas de Sciences Po,
16:53moi, je ne vois pas que des musulmans.
16:55Bah, dis que !
16:56Mais vous voyez ce que je veux dire ?
16:57Donc, l'antisémitisme n'est pas que musulman.
17:01Il y a beaucoup...
17:02Je veux dire, la communauté musulmane
17:04n'est pas antisémite.
17:05Les islamistes, peut-être, sont antisémites,
17:07mais pas les musulmans.
17:08Vous savez, Arthur,
17:09juste avant de partir en Israël, rencontrer...
17:11Je ne sais pas si vous connaissez
17:12Sébastien Spitzer et nous dans ce rancor
17:14qui avait fait un livre absolument formidable
17:15et qu'on a reçu ici.
17:16Oui, préfacé par mon ami Émilie Moiti.
17:18J'allais le dire.
17:19Que j'ai lu.
17:20Frérot, juste avant de partir
17:22et de retrouver Émilie en Israël
17:25pour recueillir le témoignage des rescapés
17:27du 7 octobre,
17:28parce qu'aujourd'hui, c'est d'eux qu'on parle.
17:30C'est d'eux qu'on parle.
17:32J'ai été invité dans une école,
17:33comme vous l'avez mentionné tout à l'heure.
17:35J'ai été invité dans une école
17:36par quatre professeurs
17:37pour évoquer un livre
17:39que je venais d'écrire sur Victor Legault.
17:41Et j'avais quatre classes réunies.
17:43Et juste avant de m'adresser à eux
17:45dans cet amphithéâtre,
17:46j'ai déjeuné avec les professeurs.
17:47Je leur ai dit, vous savez,
17:48après-demain, je vais partir en Israël.
17:51J'ai déjà eu au téléphone Jonathan Silver,
17:54le fils de Viviane Silver, pacifiste.
17:56La mère a, pendant 30 ans,
17:58milité pour la paix,
18:00avec ses longues marches
18:01entre les femmes palestiniennes
18:02et les femmes israéliennes,
18:03pour Women Watch for Peace.
18:06Et j'ai dit aux professeurs,
18:07j'aimerais leur parler,
18:08j'aimerais raconter cette histoire
18:10à vos élèves.
18:11Les professeurs étaient très mal à l'aise,
18:13en me disant, c'est pas le sujet,
18:14c'est compliqué, c'est inflammable,
18:16c'est vraiment, vous savez,
18:18c'est difficile pour nous.
18:19Et puis, depuis le professeur a assassiné,
18:20enfin, c'est très compliqué.
18:22Et je leur ai dit, écoutez,
18:23laissez-moi faire,
18:24faites-moi confiance.
18:27Je me suis adressé à cette centaine d'élèves,
18:29ces quatre classes réunies,
18:31je leur ai raconté une histoire.
18:33L'histoire, la singularité,
18:35l'histoire personnelle des uns et des autres,
18:37on peut tout raconter.
18:38Il faut partir en tournée, cher ami,
18:40il faut faire toutes les écoles.
18:44Moi, le manque de courage de tout ça,
18:47pas simplement dans votre milieu,
18:49les artistes qui, parfois, se planquent,
18:51qui ne veulent pas en parler,
18:52le manque de courage, effectivement,
18:54des politiques,
18:55le manque de courage des journalistes,
18:57je vous assure,
18:58ce qui se passe depuis un an,
19:00je trouve ça terrifiant.
19:02Je ne peux pas vous dire autre chose.
19:04Parce que ceux qui donnent, parfois, des leçons,
19:06notamment dans le milieu artistique,
19:08que je n'entends pas,
19:09ne veulent surtout pas, entre guillemets,
19:11se mouiller,
19:12parce que c'est leur public, de temps en temps.
19:14Pascal, le sujet est radioactif.
19:16Oui, mais c'est ça le courage,
19:18c'est quand il est radioactif qu'il faut en parler,
19:20autrement, on n'a pas d'intérêt.
19:21Pascal, vous savez, moi, après le 7 octobre,
19:23mon téléphone a cessé de sonner.
19:25J'ai perdu des amis chers.
19:27Mais c'est ce que vous disiez...
19:28J'en ai rencontré des formidables.
19:30Mais pourquoi vous avez perdu des amis chers ?
19:34Parce que les gens ont du mal
19:37à avoir de l'empathie sur ce sujet,
19:39et je ne me l'explique pas.
19:42Je suis descendu dans la rue avec mes amis
19:44pour les femmes afghanes,
19:46pour les LGBT,
19:48pour toutes les causes, l'Arménie...
19:50Enfin, j'ai été aller taper Arthur, Manif,
19:52toutes les Manifs.
19:54Et quand on a eu besoin d'eux,
19:56juste pour nous exprimer un peu d'humanité,
20:00ils ont répondu aux abonnés absents.
20:03Et ça, ça m'a perturbé.
20:05Alors je ne les ai pas rappelés.
20:07Mais j'ai rencontré des gens tellement incroyables.
20:09Ils ont parlé d'immigration...
20:10Mais vous savez pourquoi ils vous ont...
20:11Parce qu'ils pensent à eux,
20:13ils pensent que de parler de ça,
20:15les éloigne de leur...
20:17Ils gèrent leur boutique.
20:18Non, pas uniquement.
20:19C'est vrai qu'il y a certains qui sont des petits boutiquiers,
20:21mais il y a aussi des gens qui ne savent pas quoi dire,
20:24qui ont peur de dire une connerie.
20:26Et le fait qu'ils n'aient pas parlé
20:27ne veut pas dire qu'ils n'ont pas vécu le drame
20:30de la même manière que nous tous.
20:31Attention, ce ne sont pas des monstres.
20:33C'est juste que certains,
20:35et c'est une minorité me concernant,
20:37ont disparu du radar, mais c'est la vie.
20:39Écoutez, on en apprend tous les jours,
20:41et c'est dans l'adversité qu'on reconnaît ses amis.
20:43Donc dans ce moment de deuil aujourd'hui,
20:45et de recueillement,
20:46un an est passé,
20:47et je sais désormais qui appeler quand j'ai les larmes.
20:51Nathan Devers.
20:52Moi, je veux poser une question.
20:54Je me demande, en vous écoutant,
20:56s'il ne faut pas être un peu plus spécimiste
20:58sur la nature du silence qu'il y a eu sur le 7 octobre.
21:00Vous dites que c'est de la lâcheté,
21:02que c'est la peur d'être, si vous voulez,
21:04de perdre des amis,
21:06que c'est peut-être une incapacité de parler.
21:08Est-ce que ce n'est pas plus ?
21:09Est-ce qu'il n'y a pas presque une sorte de réjouissance cachée ?
21:13Moi, j'ai été très frappé le 7 octobre
21:15de voir des gens exprimer publiquement,
21:17rare, mais leur réjouissance officielle.
21:20Et d'autres n'ont pas eu le courage, en quelque sorte,
21:22d'aller jusqu'au bout,
21:23mais ont utilisé toutes sortes d'arguments,
21:26relativisation,
21:27fausse contextualisation,
21:29destinés, s'il vous plaît,
21:31à bloquer l'empathie,
21:32à expliquer que, finalement, Israël était coupable,
21:35Israël était bourreau,
21:36dans le jour le plus noir de son histoire.
21:38Est-ce qu'il n'y a pas un peu de ça aussi ?
21:39Il y a un sondage
21:40qu'a fait l'American Jewish Committee en Europe
21:43qui montre que près de 90 % des Français
21:46ont condamné les massacres du 7 octobre.
21:50C'est vrai que dans ce sondage,
21:53on découvre qu'il y a une grande solitude
21:55des Juifs de France
21:56et que nous avons l'impression
21:58de vivre dans un monde parallèle, quelque part,
22:00où les gens ne comprennent pas
22:01ce que nous avons vécu,
22:02qui est un changement, une bascule,
22:06que ce soit en France,
22:07mais dans le monde entier.
22:08Mais le problème, c'est qu'au-delà des mots,
22:13ce que nous attendons,
22:14ce sont des actes, en fait.
22:15Et donc, je suis toujours optimiste,
22:17parce que si je rentre dans ce schéma pessimiste,
22:20alors qu'est-ce qu'il nous reste ?
22:21Qu'est-ce qu'on va laisser ?
22:22Qu'est-ce qu'on va transmettre à nos enfants ?
22:24Je fais partie de ceux qui pensent
22:25qu'on peut changer les choses.
22:27Peut-être à temps,
22:28mais je ferai tout pour.
22:29Thomas, il nous attend.
22:31Thomas, vous allez prendre la parole sur Europe 1
22:35jusqu'à 11h,
22:36et on se retrouvera évidemment ensuite
22:38pour la suite des programmes d'Europe.
22:40Merci beaucoup, Thomas.
22:41A tout à l'heure, Pascal.

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