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Chaque jour, entre 9h et 9h30, retrouvez Pascal Praud dans L'Heure des Pros en direct sur CNews et Europe 1. Ce lundi, il revient sur la menace de motion de censure votée par le Rassemblement national qui plane sur au-dessus du gouvernement Barnier. Il s'intéresse ensuite à l'interdiction du calendrier de l'avent dans certaines écoles de l'Aisne.

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00:00Bonjour à tous et bienvenue pour une semaine, paraît-il, décisive en politique.
00:07Bienvenue sur Europe 1 jusqu'à 9h30, bienvenue sur CNews jusqu'à 10h30.
00:11La déconstruction de Noël est un sujet qui, chaque année, est mis en exergue.
00:15L'inspection de l'éducation nationale de l'Aisne a décidé d'interdire dans les écoles du département toute référence au calendrier de l'Avent.
00:24Cette décision oublie 2000 ans de racines chrétiennes et 20 siècles de culture française.
00:31Depuis 30 ans, 40 ans, la France, j'allais écrire éternelle, mais je sais que l'adjectif révulse les belles consciences.
00:38La France est attaquée, ses traditions malmenées, son histoire critiquée.
00:42Il faut détruire, peu ou prou, tout ce qui rappelle la France et tout ce qui rappelle un Français.
00:48Je suis certain que Mme Jeunetet, ministre de l'éducation nationale, dira demain « Un Français, ça n'existe pas ».
00:54Comme elle dit aujourd'hui « La théorie du genre, ça n'existe pas ».
00:58Pauvre pays gouverné parfois par des ministres à la colonne vertébrale de Coquille-Saint-Jacques, encore une référence chrétienne.
01:05A Saint-Denis, dans le département 93, le maire de la ville, Mathieu Annotin, ne souhaite plus joyeux Noël à ses administrés.
01:14Il a publié un tract qui est distribué dans les rues. « Bel hiver ! » écrit-il.
01:19Mon Dieu que tout cela est bête, bête et triste, triste comme ce sapin de Noël dans le 12e arrondissement fait en bois.
01:27Bois recyclé, j'imagine, au nom d'une idéologie entre écologie et wauquisme. Je vous laisse admirer.
01:34Nous sommes le 2 décembre. Au wauquiste, je rappelle que Napoléon fut couronné empereur en 1804.
01:39Et avant, il y eut Austerlitz, le 2 décembre 1802. « Vive l'empereur ! » comme on dit à Ajaccio.
01:45Au salisseur de la mémoire catholique, je rappelle que nous sommes le 2e jour du calendrier de l'Avent.
01:50Il reste 23 dodos avant le passage du Père Noël. 23 dodos, c'est peut-être plus qu'il n'en reste à Michel Barnier, à Matignon.
01:59Mais comme on dit chez Lelouch, non seulement le pire n'est jamais certain, mais en plus, il n'est jamais décevant.
02:05Alors, attendons. Il est 9h, 9h02. Chana Lusso.
02:099h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europe 1.
02:21Bonjour Pascal, bonjour à tous. L'ERN censurera le gouvernement Barnier.
02:26Sauf miracle, ce sont les mots de Jordan Bardella ce matin, qui dit par ailleurs, ne pas croire à un tel changement de dernière minute.
02:33C'est plié, dit le président du Rassemblement national.
02:36La porte-parole du gouvernement, Maude Bréjon, a réagi ce matin sur CNews et Europe 1.
02:41Elle dit que la porte du dialogue reste ouverte, mais pour cela, il faut être d'eux écoutés.
02:46Si les uns et les autres ont décidé, quoi qu'il en coûte, de voter la censure, je n'ai pas, moi, les moyens de les en empêcher.
02:53Je dis en revanche qu'il faudra ensuite assumer devant les Français, dans chacune des 577 circonscriptions de France,
03:01les conséquences de l'éventuel vote d'une motion de censure qui ferait tomber le gouvernement, mais surtout qui ferait tomber le budget.
03:08Dans le reste de l'actualité, dispositifs de sécurité à XXL pour la réouverture de Notre-Dame de Paris samedi prochain.
03:15Le préfet de police de la capitale, Laurent Nunez, parle d'un modèle inspiré de celui des JO cet été.
03:21Plusieurs milliers de policiers et gendarmes, mais aussi des militaires du dispositif Sentinelle, seront mobilisés.
03:27Je rappelle qu'une cinquantaine de chefs d'État sont attendus pour l'événement.
03:31Et puis ce coup de tonnerre chez Stellantis. Le directeur général du groupe automobile, Carlos Tavares, a été poussé vers la sortie.
03:39Sa démission a été actée hier soir.
03:41Carlos Tavares est connu, entre autres, pour avoir redressé le groupe PSA, comprenant Peugeot et Citroën,
03:46mais surtout pour avoir réussi le pari de la méga fusion avec Fiat Chrysler en 2021.
03:51Le déclin du groupe viendrait d'un effondrement des marges en Amérique du Nord.
03:55Voilà pour l'essentiel de l'information. Et c'est à vous, Pascal.
03:58Merci, Chana Lousteau. Carlos Tavares, c'est un patron extraordinaire.
04:02Extraordinaire, qui a fait de Stellantis une firme au premier plan.
04:07Bruxelles a-t-il détruit l'industrie automobile ? C'est une question qu'on peut se poser.
04:13Parce qu'effectivement, avec l'avalanche de normes, et notamment sur une voiture électrique que personne ne veut,
04:18les Français ne veulent pas de la voiture électrique, tu as bousillé cette industrie automobile.
04:22Et M. Tavares s'en va. Je présente nos invités.
04:28Elisabeth Lévy, que vous connaissez, Elodie Huchard, Philippe Guybert,
04:32Olivier Bardol, qui était venu la semaine dernière, qui est écrivain, essayiste,
04:35et voilà, venez nous voir de temps en temps.
04:39Et puis Georges Fenech, qui reste toujours pour nous un pilier de notre petit théâtre.
04:45Tout à fait.
04:46Pilier. Alors, ce n'est pas le pilier de Notre-Dame de Claudel, mais c'est un pilier quand même.
04:52On avait imaginé commencer par ce Noël déconstruit,
04:56mais évidemment, l'info ce matin, c'est ce qu'a dit Jordan Bardella sur Radio Luxembourg,
05:00donc je vous propose de l'écouter.
05:03Le budget qui a été présenté par le gouvernement est un budget de punition
05:08qui va, je crois, ralentir très drastiquement l'activité économique de notre pays,
05:13fragiliser le pouvoir d'achat de nos compatriotes,
05:16et notamment de nos compatriotes les plus précaires, les plus modestes,
05:19en accélérant les déremboursements de médicaments.
05:22Nous avons tenté jusqu'à la dernière minute de proposer ce qui apparaissait
05:26comme des mesures et des économies de bon sens dans le budget de l'État.
05:29Le ministre Saint-Martin, le ministre du Budget, s'est exprimé hier en indiquant
05:32que le gouvernement n'entendait plus bouger.
05:34Le gouvernement ne fera pas de nouvelles concessions, a-t-il dit ?
05:36Par conséquent, à partir du moment où Michel Barnier poursuit la politique d'Emmanuel Macron,
05:42le Rassemblement National censura évidemment ce gouvernement.
05:45Sauf évidemment, miracle de dernière minute,
05:47Michel Barnier venait à revoir sa copie d'ici 15 heures,
05:49mais j'ai peu d'espoir qu'il soit touché par la grâce,
05:51étant entendu que nous avons été sciemment ignorés et méprisés depuis plusieurs mois.
05:56C'est plié ?
05:57De la responsabilité du gouvernement, oui c'est plié.
06:00Jusqu'à présent, j'étais sur une ligne,
06:03je n'imaginais pas que ce soit l'avantage, l'intérêt plus exactement de Marine Le Pen
06:07de demander la censure.
06:09Pourquoi ? Parce qu'il y a des gens comme M. Retailleau, Mme Bréjon, M. Portier,
06:15qu'on a écoutés l'autre jour, qui sont sans doute proches de son point de vue.
06:19Je ne suis pas sûr que ces électeurs la suivent complètement non plus.
06:22Évidemment, l'eau de la Seine ne va pas se transformer en sang,
06:25mais il y aura sans doute un certain climat.
06:27Il n'y aura pas les dix plaies d'Egypte.
06:29Elodie Huchard ?
06:30Oui, le problème, et c'est pour ça que le gouvernement pensait qu'elle ne censurerait pas,
06:34parce qu'ils se sont posés un peu la même question que vous,
06:36c'est en fait, quel est son intérêt ?
06:37Quel est son intérêt, notamment par exemple auprès du public,
06:40qu'elle essaye un petit peu de draguer, comme les entrepreneurs.
06:42Par exemple, les entrepreneurs, les entreprises,
06:44n'ont pas forcément envie de ne pas avoir de budget.
06:46Le problème, c'est que là, on est rentrés dans une sorte de guerre
06:48où Marine Le Pen ne s'est estimée pas assez bien traitée.
06:52Et on a vu notamment la réunion de la semaine dernière à Matignon, lundi,
06:55qui a été un petit peu le point de basculement,
06:57où Marine Le Pen s'est sans doute dit, je vais voir le Premier ministre,
06:59qui va me donner certaines concessions.
07:01Et en fait, comme, je reprends ses mots, il a été campé sur ses positions,
07:04les enchères sont montées et on se retrouve aujourd'hui avec cette annonce.
07:06Bon, on va écouter une deuxième fois M. Bardella,
07:10mais il devrait s'inspirer de la gauche danoise, M. Barnier.
07:14Parce que le meilleur moyen d'attaquer le RN,
07:18c'est effectivement de faire une politique qui ressemble au RN.
07:21Sur certains points, en tout cas.
07:23Et c'est ce qu'a fait la gauche danoise.
07:25Et dans ces cas-là, le RN baisse.
07:28Puisqu'en plus, quand tu as Retailleau dans ton gouvernement,
07:31quand tu as des gens comme Portier dans ton gouvernement,
07:34ce sont autant de signes que tu envoies.
07:36Et au lieu de ça, il a fait une politique différente.
07:38C'est marrant parce que vous postulez...
07:40La gauche danoise !
07:42C'est ce qu'a fait la gauche danoise !
07:44Depuis le début, je pense qu'il n'y aura pas censure à cause de votre argument.
07:47Mais vous postulez, et nous postulons peut-être de façon hasardeuse,
07:51que les acteurs sont raisonnables, rationnels et qu'ils vont toujours dans le sens du RN.
07:55Et sa stratégie n'est pas bonne.
07:57La stratégie de M. Barnier n'est pas bonne.
07:59Comme je vous le dis, en plus vous dites que leurs électeurs,
08:01leurs militants les poussent beaucoup, j'ai l'impression.
08:04La stratégie, c'est d'aller chipper précisément sur le terrain du RN.
08:07Le terrain du RN, c'est ce que veulent les électeurs.
08:10Le problème, c'est la censure.
08:12Oui, vous avez raison.
08:13Georges Fenech.
08:14Toute la gauche s'apprête à voter la censure.
08:16Oui, Georges Fenech.
08:17Vous avez compris François Hollande.
08:18Oui, François Hollande, il doit son siège à la Nouvelle France Populaire.
08:22Mais si la gauche, disons le NFP actuellement, ne vote pas la censure,
08:27le RN, à lui tout seul, n'a pas la possibilité de faire tomber le gouvernement.
08:31Vous avez raison.
08:32Donc, ne focalisons pas entièrement sur le RN.
08:35Il y a aussi la gauche, à laquelle vous avez appartenu,
08:38dont François Hollande, qui s'apprête à faire tomber le gouvernement.
08:42Philippe Guibert.
08:43La gauche à laquelle j'ai appartenu.
08:45Non, le PS est complètement idiot de voter cette censure.
08:48Alors, si c'est ça que tu veux me faire dire,
08:50le PS n'a pas du tout intérêt à jouer la crise de régime.
08:53La stratégie de Mélenchon,
08:55qui consiste en fait à provoquer une présidentielle anticipée,
08:59pour être le seul candidat de la gauche,
09:01ce n'est pas du tout l'intérêt du PS.
09:03Donc, si c'est ça que tu veux me faire dire,
09:05je te rejoins volontiers.
09:07C'est irresponsable.
09:09Tout le monde oublie de dire qu'on va avoir une hausse des taux d'intérêt.
09:13Si le Barnier tombe, et le budget avec,
09:15on va avoir une hausse des taux d'intérêt.
09:17Non.
09:18Tout le monde n'oublie pas de le dire.
09:19Non.
09:20Pas forcément.
09:21Vous êtes le seul à le dire.
09:22Oui, mais parce que personne n'imagine le scénario auquel je pense.
09:25Barnier 2 ?
09:27Non.
09:28Ah oui.
09:29Article 16.
09:30Et pourquoi pas ?
09:31Et je vais vous dire pourquoi pas Article 16.
09:33Parce que si l'Article 16, c'est pour être aussi efficace
09:36que Notre-Dame de Paris ou les Jeux Olympiques,
09:38si l'Article 16, c'est d'éliminer de temps en temps l'administration
09:41qui est un frein à tout,
09:43si l'Article 16 permet de gouverner en décret
09:45et que ses décrets sont bons pour la France,
09:47pourquoi pas ?
09:48Mais attendez, pourquoi pas ?
09:49Je pense qu'en fait, l'Article 16 est un putsch légal.
09:52Mais non !
09:53Pourquoi vous dites ça ? Pardonnez-moi.
09:56Parce qu'il y a le texte de l'Article 16, mais il y a aussi l'esprit.
09:59Mais vous n'êtes pas gaulliste, cher ami.
10:01Attendez, l'Article 16, c'est quand il y a une menace imminente contre le pays.
10:04Et alors ?
10:05Et bien la menace, elle existe.
10:06C'est utilisé par le général de Gaulle pendant l'affaire algérienne.
10:08Mais on peut considérer que la France est en danger sur le plan économique.
10:11Mais oui, mais pour en faire quoi ?
10:13Bon, écoutez M. Bardella, deuxième passage.
10:15Et après, je vais vous lire l'Article 16.
10:17Ouais.
10:18La gauche a toujours refusé, par sectarisme, par idéologie, par bêtise,
10:24par défense de son propre mouvement politique,
10:26de voter la censure du Rassemblement national.
10:28Donc si évidemment une motion de censure est déposée
10:30qu'elle ne vient pas du Rassemblement national,
10:32en l'occurrence qu'elle ne vient pas de la droite mais de la gauche,
10:34alors évidemment que nous sommes parfaitement disposés à la voter.
10:37Ce qui ne veut pas dire qu'on est en accord avec la politique du mouvement qui va la présenter.
10:41En tout cas, vous voterez la motion de censure du Nouveau Front Populaire.
10:43Moi, je ne suis pas sectaire.
10:44Et je considère aujourd'hui qu'un gouvernement qui fait du mal au pays,
10:47qui va ralentir l'activité économique, qui va décourager le travail,
10:50qui ne fait pas les économies nécessaires
10:52et qui va pénaliser le pouvoir d'achat de nos compatriotes les plus précaires,
10:55est, à mon sens, une ligne rouge.
10:58Je voulais vous lire l'article 16 puisque vous en parliez tout à l'heure.
11:00« Le Président dispose de la plénitude des pouvoirs législatifs et exécutifs. »
11:03Mais si c'est pour reconstruire Notre-Dame, moi, ça ne me gêne pas du tout, en fait.
11:07Mais ce n'est pas la même chose, justement, le but.
11:09C'est le reniement de la démocratie.
11:12Reconstruire Notre-Dame ou faire des Jeux olympiques, faire un événement...
11:16Mais que ça vous plaise ou non, c'est un fait
11:18que l'article 16, c'est une condition véritablement d'urgence, de menace contre le pays.
11:23Oui, pour six mois, pourquoi pas.
11:25Il y a une double condition.
11:26Il y a un éclatement politique à l'Assemblée nationale,
11:28qu'il y a une menace qui pèse sur le pays.
11:29Si ?
11:30Non.
11:31Si, il y a une menace...
11:32Vous faites un chef de l'État, vous faites un monarque de droits divins
11:36avec un pouvoir absolutiste.
11:38Il fera ce qu'il voudra.
11:39Nous vous en déplaise.
11:40Mais surtout pour faire quoi ?
11:42Surtout pour faire telle politique ?
11:44Exactement.
11:45Mais ce que je pense surtout, c'est que de faire un budget qui est forcément impopulaire,
11:49c'est infaisable avec l'Assemblée actuelle.
11:52C'est infaisable.
11:53C'est pour ça que je vous dis...
11:54Donc vous allez vers l'article 16 ?
11:56Oui, mais moi je pense qu'il faut...
11:57Non, il y a une autre solution.
11:58Il y a une autre solution.
11:59Il y a une autre solution.
12:00Ah oui, vous voulez que le Président s'en aille, moi je pense.
12:02Non, moi je veux rien du tout.
12:03Je constate qu'il n'y a plus de pouvoir.
12:04Philippe Guybert va terminer sa phrase.
12:06Comme cette Assemblée ne se mettra jamais d'accord sur un budget,
12:10jamais d'accord, parce que tout le monde veut satisfaire
12:13telle catégorie de Français ou d'entreprises en fonction de ses clients électoraux,
12:17c'est ça la réalité, que ce soit l'ERN, que ce soit la droite, les compagnies...
12:20Donc ?
12:21Je pense qu'il faut un autre deal, qui ne passe pas par l'article 16,
12:25qui consiste à dire vous nous laissez passer le budget
12:28et en échange on fait la proportionnelle, parce que c'est ça que tout le monde...
12:31Je ne sais plus.
12:32Voilà.
12:33Mais on a déjà une Assemblée qui semble avoir aidé...
12:36Mais quelle est l'avantage de la proportionnelle dans le système d'aujourd'hui ?
12:40Quand vous êtes dans un système simpolaire où personne n'a la majorité,
12:44il faut construire des coalitions.
12:46Mais il n'y a rien à foutre.
12:48Attends, je termine juste ma phrase.
12:50Avec le scrutin majoritaire, vous ne pouvez pas construire de majorité.
12:53Écoutez, sérieusement, vous êtes allé dans la rue,
12:55il y a quelqu'un qui vous a dit je veux la proportionnelle...
12:57Mais c'est pas ça le sujet.
12:58Ah mais si, parce que vous êtes entre vous, c'est des boutiquiers, vous êtes déconnectés...
13:01Mais non, il faut s'adapter à la nouvelle donne politique,
13:04qui est qu'il y a trois blocs en France,
13:07il y a un bloc de droite dominé par l'ERN,
13:10il y a un bloc centriste, il y a un bloc de gauche qui est radical.
13:13Et avec ça, vous ne pouvez pas construire de majorité.
13:17Le spectacle que donne aujourd'hui,
13:19moi qui suis un peu plus naïf que vous par rapport à ça,
13:22c'est une aberration.
13:23C'est-à-dire que ça donne la nostalgie du Sénat romain
13:26qui désignait un dictateur et qui lui foutait la paix pendant qu'il y travaillait,
13:29quitte à lui couper la tête dix ans après.
13:32Barnier a été nommé il y a à peine quelques mois.
13:37Je crois que ce pays a besoin, après le Covid,
13:41après...
13:42Vous savez, les cavaliers de l'Apocalypse, ils arrivent groupés.
13:44Ils n'arrivent pas l'un derrière l'autre.
13:46Donc on assiste aujourd'hui à un combinatoire des effets.
13:51Vous avez...
13:52On sort péniblement d'une épidémie avec le confinement à la clé.
13:56On a un réchauffement climatique.
13:58Non, mais on sait tout ça.
13:59Mais non, mais c'est parce qu'on a autre chose à faire
14:02que de vivre les affres d'une petite époque.
14:05Je suis d'accord avec vous.
14:06On est tous d'accord.
14:07Le pays profond n'est pas ça.
14:09Donc quoi ?
14:10Qu'est-ce que vous voulez dire ?
14:11Eh bien, il faut arrêter les enfantillages.
14:13Oui, d'accord, mais quoi ?
14:14Eh bien, il faudrait garder Barnier.
14:16Ah bon, ben d'accord.
14:17Et le laisser bosser.
14:18Eh bien, très bien.
14:19Écoutons M. Moscovici.
14:21Ça suppose un deal pour le laisser bosser.
14:23M. Barnier est arrivé dans une situation très compliquée.
14:25Qu'il a dû faire un budget en urgence.
14:28Ça, c'était une donnée de base.
14:30Qu'il a tenté d'écouter et de négocier.
14:33Qu'il est conscient qu'il faut baisser les déficits.
14:36Ça, ce sont des points qui, je dirais,
14:38jouent clairement dans la faveur du choix d'un homme d'expérience
14:42qui manifeste aussi un certain désintérêt.
14:45Même s'il n'est pas apolitique.
14:46Des intérêts personnels, vous voulez dire.
14:47Sur ses ambitions personnelles.
14:48Oui.
14:49Il a l'âge qu'il a, comme il le dit lui-même.
14:51Et ça lui donne un recul.
14:52En tout cas, il a été mon prédécesseur à la Commission européenne.
14:55Je le connais bien.
14:56J'ai beaucoup d'estime pour lui.
14:57Mais il n'empêche que, depuis le début,
14:59il y a une limite ou une hypothèque.
15:00Qui est qu'effectivement, il faut que le Rassemblement national
15:03ne censure pas ce gouvernement.
15:04Et il le savait, bien sûr.
15:06Il le sait.
15:08Maude Bréjean était également avec nous.
15:09Elle est porte-parole du gouvernement.
15:11On va l'écouter.
15:14Si les uns et les autres ont décidé, quoi qu'il en coûte,
15:17de voter la censure,
15:18je n'ai pas, moi, les moyens de les en empêcher.
15:21Je dis en revanche qu'il faudra ensuite
15:23assumer devant les Français
15:25dans chacune des 577 circonscriptions de France
15:28les conséquences de l'éventuel vote d'une motion de censure
15:32qui ferait tomber le gouvernement
15:34mais surtout qui ferait tomber le budget.
15:36Voilà ce qu'on pouvait dire ce matin.
15:38Alors, Élodie, c'est quand ?
15:40C'est cet après-midi, déjà ?
15:41Alors, à 15h, à l'Assemblée nationale,
15:43effectivement, ils vont discuter du texte
15:45issu de la commission mixte paritaire.
15:46Et après, Michel Bernier a plusieurs options.
15:48Soit il dégaine le 49.3 dès 15h et il coupe les discussions.
15:51Soit il attend un certain nombre de discussions
15:53et il dégaine le 49.3.
15:54Et sinon, il peut aller au fait qu'il ne le vote pas
15:57et dégainer plus tard.
15:58Je pense que...
15:59Je vais vous montrer une petite photo
16:00qui en dit plus que n'importe quel édito.
16:02Et voilà ce qui peut arriver si la censure est votée.
16:05Donc, voilà.
16:06Donc, après, chacun...
16:08Je trouve que cette photo en dit plus que n'importe quel édito.
16:11Madame Castex, vous voyez, je ne ferai aucun commentaire.
16:13Et Madame Montondelier, je ne ferai aucun commentaire.
16:15Envoyez-la Madame Le Pen, peut-être.
16:17Ils n'ont aucune chance.
16:18Aucune chance.
16:19Ça tombera immédiatement.
16:20Ça tombera immédiatement.
16:21Oui, oui.
16:22Ça n'arrivera pas.
16:23Monsieur Olivier Bardol.
16:24Il y a quand même une illusion
16:26dont nous sommes tous plus ou moins victimes
16:28parce qu'on barbote dans notre microcosme parisien
16:31et français, mais parisien surtout.
16:33C'est cette notion de la France est too big to fail.
16:38Il ne lui arrivera finalement rien.
16:40La dette sera indéfiniment reportée.
16:42On paiera les intérêts chaque année.
16:44Ça, on ne peut pas les refuser.
16:46Comme un gros fardeau, ça passe devant le budget de l'éducation nationale.
16:49Personne ne remboursera rien.
16:51On pense que finalement, on va s'en sortir comme ça
16:54et que le reste n'a pas d'importance.
16:56On peut nommer celui-là ou celui-là.
16:58Et donc ?
16:59Et donc, moi, je pense qu'on n'est pas too big to fail.
17:02Que le système est extrêmement vulnérable.
17:04Mais non, le pire, c'est...
17:05La déconstruction de Noël.
17:06Le pire, c'est qu'on continue.
17:08C'est qu'on puisse continuer.
17:10Et en réalité, si personne ne veut faire péter l'euro,
17:13ça va continuer.
17:15Ça va continuer et c'est...
17:17Donc ça, on est too big to fail.
17:19C'est intéressant d'ailleurs parce que l'agence ne nous a pas dégradé
17:22alors qu'on pourrait être dégradé depuis longtemps.
17:24Mais si on est dégradé, c'est tout le système qui est dégradé.
17:26Et donc, on continuera à devenir un petit pays de l'Union européenne.
17:30Je suis quand même étonné par la stratégie de Marine Le Pen
17:32parce qu'elle a fait monter quand même très haut le...
17:35Maintenant, pour redescendre...
17:36Elle n'a pas besoin de vous.
17:38Je vous assure que Marine Le Pen, pour sa stratégie,
17:40jusqu'à aujourd'hui, elle est plutôt payante.
17:42Vous avez dit le contraire tout à l'heure.
17:44Tout à l'heure, vous disiez le contraire.
17:45Vous disiez qu'elle n'avait pas d'intérêt.
17:47Elle n'a pas d'intérêt.
17:48Je suis d'accord.
17:49C'est pour ça que je me...
17:50Elle a encore voté.
17:51Mais c'est trop tard.
17:52C'est-à-dire qu'elle satisfait sa base la plus radicale
17:55mais qu'elle s'éloigne de tous les électeurs qu'elle voulait séduire.
17:58Le calendrier de l'avant.
18:00Et ça, c'est tellement assez affligeant.
18:03C'est-à-dire que j'ai découvert un texte que je ne connaissais pas,
18:05de Jean Raspail, qui est ressorti du 17 juin 2004.
18:0817 juin 2004, qui avait été publié dans le Figaro.
18:11Je ne connaissais pas ce texte.
18:12Absolument formidable.
18:132004, il y a 20 ans.
18:15« Car je suis persuadé que notre destin de Français est scellé »,
18:17écrivait-il.
18:18« Parce qu'ils sont chez eux, chez moi »,
18:20c'est Mitterrand qui avait dit ça,
18:22« au sein d'une Europe dont les racines sont autant musulmanes que chrétiennes ».
18:25Ça, c'est Chirac qui avait dit ça.
18:27« Parce que la situation est irréversible jusqu'au basculement définitif
18:30des années 2050 qui verra les Français de souche
18:33se compter seulement la moitié la plus âgée de la population du pays,
18:37le reste étant composé d'Africains, Maghrébins ou Noirs et d'Asiatiques
18:40de toute provenance issue du réservoir inupuisable, inépuisable, butièrement,
18:45avec forte domination de l'Islam, djihadistes et fondamentalistes compris,
18:49cette danse-là ne faisant que commencer. »
18:512004.
18:52On aurait écrit ça il y a 20 ans.
18:53« La France n'est pas seule concernée.
18:55Toute l'Europe marche à la mort. »
18:572004.
18:58« Les avertissements ne manquent pas de l'ONU qui s'en réjouit. »
19:012004.
19:02« Travaux incontournables de Jean-Claude Chenet et Jacques Dupaquier,
19:06notamment, mais ils sont systématiquement occultés
19:09et l'innette pousse à la désinformation. »
19:12Tout ça a été écrit il y a 20 ans.
19:13« Le silence quasi sépulcral des médias, des gouvernements
19:18et des institutions communautaires sur le crash démographique de l'Europe
19:21des 15 est l'un des phénomènes les plus sidérants de notre époque.
19:24Quand il y a une naissance dans ma famille ou chez mes amis,
19:27je ne puis regarder ce bébé de chez nous sans songer
19:29à ce qui se prépare pour lui dans l'incurie des gouvernances
19:32et qu'il lui faudra affronter dans son âge d'homme. »
19:36Jean Raspail, il y a 20 ans.
19:38Quel rapport avec l'avant ?
19:39Eh oui, quel rapport avec l'avant.
19:40Si, le rapport est assez évident quand même là.
19:42Vous êtes extraordinaire.
19:43Non mais moi j'essaie de comprendre.
19:45Est-ce que je peux expliquer ?
19:46Non mais écoutez, mais tout est dans la question.
19:50Vous comprenez pourquoi la droite en est là dans la question de monsieur.
19:5440 ans de défaite.
19:5640 ans de défaite idéologique dans une question.
19:59Quel est le rapport ?
20:00Est-ce que je peux répéter ?
20:01Non, écoutons le sujet.
20:02Sarah Warnier, et après vous répondez.
20:05Vous n'avez pas répondu.
20:06Philippe, vous répondez.
20:11C'est dans un courrier de l'inspection de l'éducation nationale
20:14que certaines écoles dans l'Aisne ont reçu un rappel
20:17sur l'interdiction du calendrier de l'avant.
20:19Un courrier qui a fait réagir certains élus,
20:22notamment le président de la région des Hauts-de-France,
20:24Xavier Bertrand,
20:25qui a fait part de son indignation sur les réseaux sociaux.
20:28C'est incompréhensible à une jeuneté.
20:30L'éducation nationale n'a-t-elle pas d'autre priorité
20:32que de s'attaquer au calendrier de l'avant des écoles et à nos traditions ?
20:35Une décision qui pose la question de compatibilité
20:38du calendrier de l'avant avec les principes de laïcité.
20:41Je comprends ce que certains enseignants voulaient faire,
20:43c'est-à-dire utiliser finalement un calendrier de l'avant
20:46à des fins pédagogiques pour faire apprendre notamment le français,
20:50pour transmettre des connaissances en mathématiques,
20:52utiliser finalement un support un petit peu ludique
20:56pour la transmission des connaissances.
20:58Après, je comprends également la position de l'inspection
21:02qui réaffirme évidemment le caractère laïc de l'école
21:05et le caractère de neutralité.
21:08Une initiative qui semble individuelle.
21:10Du côté du gouvernement,
21:11le ministre délégué chargé de la réussite scolaire a rapidement réagi.
21:15Ce qui me semble important de rappeler dans tous les cas,
21:19c'est qu'avant même les questions de convictions religieuses,
21:22le calendrier de l'avant, c'était pas une question de tradition populaire.
21:25Il suffit aujourd'hui de se rendre dans un supermarché
21:27pour s'en rendre compte.
21:28Et je pense que l'école aujourd'hui a peut-être d'autres priorités,
21:33que ce soit maintenant ou même plus tard que ce genre de questions.
21:36Le calendrier de l'avant, comme la fête de Noël,
21:38font aujourd'hui partie du patrimoine culturel commun.
21:41Elisabeth Lévy, répondez à Georges Fedex.
21:44C'est tout simplement que le catholisme...
21:46Trop tard. Non, non, répondez.
21:48Le catholicisme en France, ce n'est pas une religion parmi d'autres
21:52qui doit évidemment bénéficier, s'imposer l'égalité,
21:58avec doute, dans l'espace public.
22:00C'est la culture de référence.
22:03C'est une partie de la culture de référence.
22:05Nous sommes tous, y compris les laïcs, les athées,
22:08tous les Français, doivent se reconnaître comme des enfants de cette culture-là.
22:14Et l'auto-effacement, le fait de dire
22:16nous n'existons pas quand toutes les autres cultures,
22:19elles sont triomphantes, conquérantes, veulent s'installer dans l'espace public,
22:23c'est une modalité du suicide.
22:25Non, non, le carillon, le carillon.
22:27Et c'est ça le texte de Raspail, c'est ça qui veut dire Raspail.
22:30En fait, quand il parle des Français de souche.
22:32Non, non, mais c'est le carillon.
22:34Un dodo, un dodo.
22:35Philippe, le carillon, est-ce que vous pouvez discipliner une fois dans votre vie ?
22:41Vous avez un problème avec l'autorité.
22:44S'il vous plaît.
22:46Monsieur...
22:47Bravo, Pascal.
22:49Vous allez parler de culture.
22:50On en parlera tout à l'heure.
22:51Vous allez parler de Nils Saarestrup, sans doute.
22:53Mais moi, je voudrais vraiment, parce que je l'ai vu ce week-end,
22:55dire à tous les gens qui nous écoutent,
22:57allez voir le film de Vincent Vandon, Le choix.
23:00C'est un film qui dure 1h16.
23:02Contrairement à ce que j'ai lu,
23:04c'est pas simplement une performance d'acteur,
23:07c'est une histoire, un scénario,
23:09qui interroge celui qui le regarde,
23:12sur ce qu'il ferait,
23:13comment il parle à sa femme, comment il parle à ses enfants,
23:15comment il se conduit dans l'entreprise,
23:17quelle est sa morale, son éthique, etc.
23:19C'est un film formidable.
23:21Donc allez voir ce film-là,
23:23parce qu'il a, pour le moment, il a du mal,
23:26comme on dit, c'est un film un peu peut-être plus exigeant,
23:29je ne sais même pas ce que ça veut dire d'ailleurs,
23:30parce que ce n'est pas du tout un film exigeant,
23:31c'est un film formidable.
23:32Il n'y a pas énormément de ça.
23:35Il n'y a rien d'exigeant,
23:36c'est un film qui raconte une histoire,
23:38et dans lequel tu peux t'identifier,
23:40ce qui est quand même bien de s'identifier à un personnage,
23:42dans un film ou dans un livre,
23:43et tu t'identifies à Vincent Lindreau.
23:45Je suis allé le voir hier à l'UGC d'Anton à 17h,
23:48dans Paris,
23:49Paris qui grouillait hier à 17h,
23:51parce que c'était le Black Friday, paraît-il.
23:53Eh bien, allez voir ce film,
23:55et si vous n'êtes pas content, je vous rembourse.
23:57Ça vous va ?
23:58Très bien, c'est noté, le choix.
23:59Merci.
24:00On va aller voir ça.
24:01Merci Pascal, à tout à l'heure.

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