Emmanuel Macron continue à chercher son nouveau Premier ministre, Ségolène Royal annonce être «disponible» : L’Heure des Pros du 30/08/2024

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Chaque jour, entre 9h et 9h30, retrouvez Pascal Praud dans L'Heure des Pros en direct sur CNews et Europe 1. Ce vendredi, il s'intéresse à la recherche d'un nouveau Premier ministre qui se poursuit. Emmanuel Macron assure y travailler jour et nuit.

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00:00Une information qu'on va essayer, évidemment, de développer dans cette émission.
00:03Une fillette de 7 ans a été percutée par un deux-roues à Val-aux-Rouisses, c'était hier.
00:07Elle a été placée dans un coma artificiel, a-t-on appris de sources policières.
00:13Elle souffre d'un traumatisme crânien et de multiples fractures.
00:16Son pronostic vital est engagé et ce serait à l'occasion d'un rodéo urbain.
00:22Le conducteur de deux-roues, une moto de 600 cm3,
00:26peut remonter une file de voiture en faisant une roue arrière alors qu'elle l'a percutée.
00:32Donc, je le dis à Marine Lanson et à toutes les équipes de CNews,
00:35évidemment, c'est une information que nous allons essayer de développer ces prochaines minutes.
00:40Je salue sur ce plateau Eugénie Bastier, que vous connaissez, qui fait sa rentrée,
00:45Nathan Devers, Georges Fenech,
00:48sauf qu'une semaine sur CNews ne serait pas intéressante.
00:53Et je vous remercie d'être avec nous.
00:54Calme, comment dois-je prendre cela ?
00:56Mais vous êtes un sage.
00:59Au premier degré.
01:00Mais vous êtes notre sage et ça, c'est important.
01:03Joseph Macécaron est là et Florian Tardif.
01:07Alors, je pense à nos auditeurs d'Europe 1
01:11qui ne voient pas ce que je vois à l'antenne,
01:16cher Florian, très Tardif, pour le Premier ministre.
01:20Qu'est-ce qui se passe, Florian ?
01:22Qu'est-ce qui se passe ?
01:23Ah oui, d'accord.
01:24Qu'est-ce que tout cela ?
01:27Mais en tout cas, ça vous va très bien.
01:29On va écouter Emmanuel Macron.
01:31Alors, je le dis pour les auditeurs,
01:32Florian, d'abord, qui a la chance d'avoir un physique quand même extrêmement agréable,
01:36et aujourd'hui, un costume vert avec des rayures tennis.
01:41À l'italienne.
01:42Exactement.
01:43Je l'ai acheté en Italie.
01:44Exactement.
01:45Un peu italienne, effectivement, et ça vous va très bien.
01:48Alors, évidemment, tout le monde ne peut pas porter ça,
01:50mais ça vous va très bien.
01:52Je le dis, ne réglez pas la mire.
01:54Si vous êtes daltonien, le costume est bien vert.
01:57Emmanuel Macron était en service hier, cher Premier ministre, désespérément.
02:02Alors, Emmanuel Macron, il nous dit qu'il travaille.
02:03C'est bien, on travaille tous.
02:04Il travaille jour et nuit.
02:05On est très contents aussi de le savoir.
02:07Emmanuel Macron.
02:10Je fais tous mes efforts, et les jours et les nuits,
02:13et que je le fais depuis des semaines,
02:15même si vous ne l'avez pas forcément vu,
02:17pour aboutir à la meilleure solution pour le pays.
02:20En tout cas, la France a un gouvernement qui gère les affaires courantes,
02:24qui a permis d'avoir des Jeux olympiques qui ont émerveillé le monde.
02:28J'en félicite vraiment nos athlètes, nos organisateurs,
02:31et le gouvernement et les services de l'État et les collectivités
02:34de faire l'ouverture hier de nos Jeux paralympiques
02:36qui vont aussi éliminer le monde,
02:37et donc qui, en même temps, fait face aux défis, aux crises du moment.
02:41Donc, je ne voudrais pas qu'on laisse s'installer l'idée
02:43que les affaires ne sont pas suivies.
02:45Après, je ferai mes meilleurs efforts et je parlerai au français
02:47en temps voulu et dans le bon cadre.
02:49En tout cas, alors ça va être ce week-end, peut-être, Florian Tardif ?
02:53Alors, il y en a plusieurs qui disent dans son entourage
02:55que ça pourrait être ce week-end, tout simplement parce qu'il va se rendre
02:59après son déplacement en Serbie à la Lanterne et il a pour habitude,
03:03effectivement, de décanter un tout petit peu l'ensemble des informations
03:06qu'il peut avoir à sa disposition ou des idées qu'il peut avoir à la Lanterne.
03:11C'est pour ça qu'on évoque l'idée du nom d'un nouveau Premier ministre ce week-end.
03:16Moi, je ne vois pas ce qui aurait avancé d'ici ce week-end.
03:19Tout simplement parce que le président de la République
03:21cherche à constituer une sorte de majorité,
03:24une majorité stable, pas forcément une majorité absolue.
03:26Je ne vois pas ce qui aurait avancé d'ici ce week-end.
03:27M. Cazeneuve, paraît-il, il a un peu de plomb dans l'aile
03:30que le président de la République a dit à ses interlocuteurs ces dernières heures.
03:33Il pourrait avoir une motion de censure.
03:34Les socialistes n'accepteraient pas Cazeneuve, etc.
03:36Mais personne n'accepte... Il serait vraiment accepté, de toute façon.
03:40Ce serait la revanche de François Hollande.
03:42C'est ça, ça lui fait peur.
03:44Le président de la République, ça lui fait peur de nommer...
03:47Et M. Migaud ?
03:48Figurez-vous qu'il revient dans la course.
03:52M. Migaud.
03:53Bon, écoutez, comme on ne sait pas, on va attendre.
03:55C'est mieux.
03:56Mais en revanche, et là, l'archive que je vais vous montrer,
04:00c'est les réseaux sociaux qui montrent parfois des choses très intéressantes
04:04parce que la mémoire numérique existe.
04:07Et ce que dit Emmanuel Macron, ce que vous allez entendre, ça date de 2018.
04:12Et ça vient percuter le sentiment que nous avons avec nos hommes politiques.
04:17Parce qu'on a quelqu'un qui dit quelque chose de fort,
04:20qui a un point de vue moral fort,
04:22et qui, six ans plus tard, fait l'exact contraire.
04:24Donc, effectivement, ça crée une suspicion sur les hommes politiques.
04:30C'est-à-dire qu'au fond, on dit qu'ils sont là pour la place,
04:33qu'ils sont là pour la voiture à cocarde.
04:34Bon, ce n'est pas très gaullien, tout ça.
04:37Parce qu'il dit ce qu'il aurait dû faire après une élection perdue.
04:41C'est lui qui le dit, ce n'est pas moi.
04:43Emmanuel Macron, c'était il y a six ans.
04:47La phase A ne permet plus une forme de respiration démocratique,
04:50de mi-terme à la française, en tout cas de césure, de respiration,
04:54où le peuple français peut dire, j'ai confiance dans votre projet,
04:57donc je vous redonne une majorité pour le faire.
04:59La réalité, si on allait au bout de la logique,
05:01c'est que le président de la République ne devrait pas pouvoir rester
05:03s'il avait un vrai désavent en termes de majorité.
05:05En tout cas, c'est l'idée que je m'en fais et qui est la seule qui peut accompagner
05:09le fait d'assumer les fonctions qui vont avec.
05:12C'est l'idée que je m'en fais
05:14et la seule qui peut accompagner le fait d'assumer les fonctions qui vont avec.
05:20La réalité, si on allait au bout de la logique,
05:23c'est que le président de la République ne devrait pas pouvoir rester
05:25s'il avait un désaveu en termes de majorité.
05:28C'est ce qu'a fait De Gaulle.
05:29C'est ce qu'a fait De Gaulle.
05:31Oui, alors c'est pour ça qu'on est si critiques
05:35et c'est pour ça qu'on ne les croit plus.
05:37Et je ne veux pas employer de termes désagréables pour le président de la République
05:41parce qu'on doit un respect au président de la République, bien sûr.
05:43Je ne sais pas comment je vais étendre mon avis,
05:46mais je me sens que j'ai écouté un texte de De Gaulle
05:49qui s'appelle « Refus de l'isolation »,
05:50un texte de De Gaulle qui se lève à partir du texte de De Gaulle.
05:54Je suis honnêtement très d'accueil.
05:55Je suis, je suis ce que je suis.
05:56C'est vrai que je suis très honnête.
05:58Je suis honnête.
05:59Je suis honnête en tout cas.
06:00Je crois que ce n'est pas moi qui ai écrit ce texte.
06:02Mais on a vécu des situations difficiles.
06:04On a vécu des situations difficiles ce jour où on se retrouve
06:08avec des gens qui ont été en colère,
06:10qui ont été en colère de chez moi.
06:11le fait d'assumer les fonctions qu'ils vont avec.
06:14C'est l'idée que je m'en fais, et c'est la seule.
06:16C'est ça qui est important.
06:17C'est la seule, dit-il, qui peut accompagner.
06:19Et aujourd'hui, j'y suis, j'y reste.
06:23Alors, évidemment, ça crée un malaise.
06:25Et s'il venait le président de la République sur ce plateau,
06:28ce qu'il ne fera jamais, d'ailleurs,
06:29eh bien, je lui demanderais ça, et personne ne lui demandera.
06:33Donc, ça crée un malaise dans l'opinion.
06:35Donc, les gens disent, au fond, voilà, ils sont là,
06:38quoi qu'il arrive, quoi.
06:39Quoi qu'il arrive, on s'accroche.
06:41On s'accroche, on est là, j'y suis, j'y reste.
06:43Moi, je pense que c'est un vrai problème démocrate.
06:46Sauf que, quand même, à deux reprises, trois reprises,
06:49les Français ont plutôt apprécié la cohabitation.
06:52Il faut quand même le voir en face.
06:54La cohabitation qu'on a connue sous Mitterrand et sous Chirac,
06:58ça a fonctionné.
06:59Je vous parle pas des Français.
07:00Non, mais il y a ce qu'il dit lui.
07:01Ce qui m'intéresse, c'est ce qu'il dit lui et ce qu'il ne fait pas lui.
07:05C'est ça qui m'intéresse, c'est la seule chose.
07:07Pardonnez-moi.
07:09Oui, non, mais je comprends.
07:11Ce qu'il dit lui, ce qu'il ne fait pas lui.
07:13Pourquoi il a changé d'avis ?
07:15Pourquoi il change d'avis ?
07:17Pourquoi il change d'avis ?
07:18Parce qu'il est bien allé l'éliger, qu'il a envie de rester.
07:20Il est resté.
07:21C'est ça.
07:22Mais c'est pas la logique.
07:24À ce moment-là, en fait, il n'y en a qu'un qui a su faire quelque chose.
07:27Général De Gaulle.
07:28C'est De Gaulle. On en revient toujours à la même chose.
07:31Donc, des gens comme De Gaulle, il y en a un par siècle, manifestement.
07:34Eugénie Bastier.
07:35Non, mais ce qui est absolument paradoxal,
07:36c'est qu'on risque de se retrouver avec un Premier ministre
07:38issu de la technocratie et centriste,
07:40alors même que ces élections censées redonner la parole au peuple
07:43ont fait émerger des voix populistes.
07:47Plus de 50 % des Français ont voté pour des partis populistes
07:50pour avoir une vraie demande de changement
07:51pour balayer, finalement, ce système qu'incarne Emmanuel Macron.
07:55Et on risque de se retrouver avec une forme, finalement, exacerbée
07:58de cette technocratie macroniste, libérale,
08:01que ce soit le profil de Didier Mignot ou celui de Bernard Cazeneuve,
08:04qui sont des profils de centristes technocrates.
08:08Donc, c'est vraiment un sentiment, même pas de surplace,
08:11mais de retour en arrière, retour vers le futur.
08:14Et c'est un marasme dont Emmanuel Macron ne pourra sentir,
08:17à mon avis, que par une forme de retrait.
08:19Joseph Macécaron.
08:20Le problème, c'est que tous les parlementaires, en tout cas,
08:23ont en mémoire ce qui s'est passé en Italie avec l'expérience Draghi.
08:27C'est-à-dire que tous ceux qui sont montés dans le bateau Draghi,
08:30sans exception, ont été balayés par les élections.
08:33Et ça a donné, évidemment, ça a fait la courte échelle
08:36au Fratelli d'Italia, qui est le mouvement de Giorgio Meloni.
08:38C'est exactement ce qui s'est passé.
08:40Donc, tout le monde a à l'esprit ça.
08:41Tout le monde a à l'esprit ça.
08:42Non, la France fait comme il dit, mais en retard.
08:46Ce qui m'intéresse, je le répète,
08:49c'est qu'un président dise quelque chose et ne fasse pas ce qu'il dit,
08:53ce qui crée après un divorce avec le monde politique.
08:56Je suis désolé. Si t'étais un homme politique,
08:58tu devrais dire, voilà, je m'engage à ça pendant cinq ans,
09:02et si ça marche pas, je partirais.
09:03Pascal, c'est dur pour la politique.
09:05Mitterrand a passé sa vie à critiquer les institutions
09:07de la Ve République, le coup de l'État permanent,
09:08avant de se mettre dans la peau du président
09:11et de ne jamais rien changer à cette constitution.
09:13Je vous le répète, j'entends,
09:15mais tu pourrais avoir une exigence qu'il y a dans plein de métiers.
09:20Dans plein de métiers, t'as une exigence de résultat.
09:22Mais si eux ne sont pas capables de dire,
09:24je me suis planté, je m'en vais...
09:26À partir du moment où vous dites, je veux redonner la parole au peuple...
09:29Oui.
09:31Nathan Devers.
09:32Vous devriez relire Le Prince de Machiavel.
09:34Oui, il faut toujours...
09:36Vous avez l'air de tomber, comme ça, d'un nuage.
09:38Mais je sais tout ça, mais...
09:39La politique, c'est aussi l'art du menson.
09:41Oui, mais moi, je n'aime pas ça.
09:43C'est pas ça, la politique.
09:44Mais votre politique à vous.
09:46Vous êtes menteur, peut-être, cynique, peut-être,
09:48et moi, pas. Je suis désolé de vous le dire.
09:50Réveillez-vous, d'accord ?
09:51C'est pour ça que les gens sont dans la rue.
09:53Oui, mais ils vont l'être de plus en plus.
09:55Moi, je mettrais une petite nuance.
09:57Je suis d'accord avec vous sur la contradiction,
09:59et on pourrait d'ailleurs la faire remonter à 2022,
10:01quand Emmanuel Macron a une majorité relative
10:03et qu'il fait la réforme des retraites, etc.
10:05Cela dit, il faut quand même remarquer
10:07que cette dissolution, c'est un peu le contraire.
10:09C'est une décision inédite dans l'histoire de la République
10:12où le président décide de perdre le pouvoir.
10:14Parce que globalement, le calendrier dans lequel il a fait cette dissolution,
10:17il désavantagait un seul parti politique, qui était le sien.
10:20Ça avantageait plutôt la gauche.
10:21Le Rassemblement national se voyait à Matignon.
10:23Le seul qui était vraiment perdant de la situation
10:26de faire une dissolution comme ça, dans l'urgence et en catastrophe,
10:29après la défaite des Européennes et pas en septembre ou en octobre,
10:32c'était Gabriel Attal, c'était sa propre majorité
10:34qu'il a, en quelque sorte, désiré perdre.
10:36C'est pour ça que je ne suis pas sûr qu'on puisse dire
10:38qu'il veut s'accrocher au pouvoir.
10:40C'est plutôt l'inverse.
10:41Pourquoi il a fait ce calcul ?
10:43Ce n'est parce qu'il souhaitait, justement,
10:45que le Rassemblement national arrive...
10:47Bien sûr, il perd le pouvoir.
10:49Mais attend, qui peut croire, une seule seconde ?
10:51Pourquoi est-ce qu'il a dit ce qu'il souhaitait ?
10:53Exactement.
10:54Ce scénario, d'une certaine manière, il eut préféré, peut-être,
10:58que le Rassemblement national gagne,
11:01pour, lui, sauver sa peau dans deux ans.
11:03C'est quand même ça qui est étonnant.
11:06C'est le contraire de l'histoire d'un homme qui s'accroche à son siège.
11:08C'est l'inverse.
11:09C'est quelqu'un qui décide, je ne veux plus avoir les manettes.
11:11Non, franchement, vous êtes naïf.
11:14C'est au contraire une personne qui est prête à tout,
11:17même à brader l'intérêt du pays, pour rester à son siège.
11:20Accrocher comme une manette pour les reprendre.
11:22On n'a pas parlé de Ségolène Royale.
11:24Ségolène Royale est candidate, c'est formidable.
11:26Je suis un masquémédien proche du Président.
11:28Compte tenu des appels que je peux recevoir...
11:30C'est pas très gentil.
11:31Oui, les proches du Président...
11:33Il y en a encore, d'abord, des proches du Président ?
11:36Ça existe encore ?
11:37C'est bien, ils sont fidèles.
11:38Compte tenu des appels que je peux recevoir...
11:40Ça, j'adore ça.
11:41Les gens sont dupes.
11:42C'est comme quand vous sortez dans la rue,
11:44les gens, ils vous disent que du mien,
11:45ils vous disent ce que vous voulez entendre.
11:47Donc, compte tenu...
11:48Vous avez des gens qui vous disent...
11:50Les gens, ils disent toujours ce que vous voulez entendre.
11:52Compte tenu des appels que je peux recevoir,
11:53des indications que je peux observer...
11:55Oui, je suis disponible.
11:57Je ne suis pas candidate, mais disponible.
12:00Pour essayer de constituer un gouvernement d'union républicaine.
12:03Mais elle voulait mener, je crois, la liste également de la gauche.
12:09Elle est candidate à tout.
12:10Il y a des gens qui sont candidats à tout.
12:11Elle est candidate à tout.
12:12Voilà, elle est candidate à tout.
12:14Bon, écoutez...
12:14Moi, j'ai remarqué une chose dans la séquence qui m'intéresse,
12:16c'est que la gauche veut le pouvoir et la droite ne le veut pas.
12:20C'est-à-dire qu'on voit beaucoup de personnalités de gauche
12:21qui se mettent en avant, qui disent
12:22« Moi, j'aimerais bien être Premier ministre. »
12:23Lucie Castex, évidemment.
12:25Et il y a cette idée que la gauche,
12:27sachant qu'elle ne peut gagner par les urnes par une élection,
12:30elle a absolument envie de saisir cette opportunité pour avoir le pouvoir
12:32parce qu'elle sait qu'elle perdra forcément
12:34la prochaine élection présidentielle.
12:37Alors que la droite, et moi, je suis un peu réservée sur cette stratégie,
12:39ne veut pas prendre le pouvoir.
12:41Moi, je pense qu'un tien vaut mieux que deux, tu l'auras.
12:42Si elle ne veut pas prendre le pouvoir,
12:44je pense que c'est qu'elle ne veut pas sauver le soldat Macron.
12:47Je suis d'accord avec vous.
12:48Mais un tien vaut mieux que deux, tu l'auras.
12:50Elle ne veut pas être la béguille d'un régime.
12:52Est-ce qu'il faut passer l'intérêt du pays
12:53au-dessus de l'intérêt de Macron ?
12:54De ressembler au Titanic, voilà.
12:56Le problème, c'est qu'il faut sauver Macron pour sauver la France.
12:59Louez l'orchestre.
13:00C'est le dilemme de la droite.
13:02Non, mais c'est tout le dilemme de la droite.
13:04Est-ce que vous laissez le pouvoir à la gauche ?
13:05En début d'émission, je me demande toujours
13:07quel est le frère Fenech qui nous rend...
13:11Non, vous pouvez tout dire.
13:13Je me demande toujours en début d'émission
13:14quel est le frère Fenech qui nous visite.
13:17Donc là, ça me paraît être le frère Fenech.
13:20Oui.
13:21Pour Marc-Éric, la gauche ne se pose pas de questions.
13:24Je n'ai aucun intérêt pour le pays.
13:26Enfin, pour le pays, si, mais...
13:28Votre frère aussi, c'est toujours pas le même pays.
13:30Je n'ai aucun intérêt pour le pays.
13:32Ça, c'est bien.
13:34À mon avis, c'est un bon tel de campagne.
13:38Vous pouvez dire ça, Jean.
13:39Non, non. En tout cas, vous êtes bronzé,
13:41vous êtes beau comme tout, vous êtes en pleine forme.
13:43Je reviens de vacances, je suis...
13:44Exactement.
13:45Jean-Michel Blanquer.
13:47Alors, Jean-Michel Blanquer, ça balance pas mal, évidemment, à Paris.
13:50Parce que c'est très intéressant, d'ailleurs,
13:52ce qu'il dit, Jean-Michel Blanquer,
13:53parce qu'il est un homme très intelligent,
13:54qui trouve les mots, d'ailleurs, assez précis.
13:58Sur le fond, je ne suis pas un fan des gens qui crachent dans la soupe.
14:01Je pense que c'est never explain, never complain.
14:03Je trouve que c'est la meilleure des solutions.
14:04Quand tu as travaillé avec quelqu'un, tu ne dis rien.
14:06Ça doit être la règle, il me semble.
14:09Sauf si vous avez été humilié par la personne.
14:10Oui, quand même.
14:12Mais je pense que tu...
14:15Voilà, c'est comme ces gens dans les dîners
14:18qui disent du mal de leur ancienne compagne ou ancien compagnon.
14:21Je pense que c'est une erreur.
14:23Mais bon, ça, ça met personnel, comme rapport au monde.
14:26Tu dis rien, voilà. Tu passes à autre chose.
14:28Mais il n'empêche que M. Blanquer a parlé.
14:30Donc, on va l'écouter.
14:31Et il a parlé de suicide inconscient sur la dissolution.
14:37Finalement, quand il y a des erreurs de ce genre,
14:39ça relève d'une sorte de suicide inconscient.
14:41Et en l'occurrence, il n'y avait aucune raison
14:43de dissoudre le soir des élections européennes,
14:44mais strictement aucune vis-à-vis de personne.
14:48Pour ma part, je pensais qu'il y aurait une dissolution en 2024,
14:51et elle me paraissait devoir arriver.
14:54Elle me paraissait devoir advenir après les Jeux olympiques.
14:57Elle me paraissait devoir advenir
14:59s'il y avait un blocage constaté au Parlement.
15:01Il y aurait eu là, alors, une logique institutionnelle à dissoudre.
15:06Et le président de la République aurait d'ailleurs eu, sans doute,
15:09beaucoup plus de députés proches de lui s'il avait agi ainsi.
15:12Donc, il y a quelque chose, en effet, d'un peu masochiste
15:15et d'un peu fou dans ce qui s'est passé.
15:17Bon, cette analyse est effectivement partagée par plus.
15:22Je suis d'accord avec vous.
15:23En revanche, ce qu'il va dire là, maintenant, est plus précis.
15:26Et là, on attaque quelque chose qui est souvent un mystère,
15:30c'est-à-dire qui est Emmanuel Macron.
15:32Voilà, qui est Emmanuel Macron, la psychologie d'Emmanuel Macron.
15:35Chacun cherche à comprendre, à savoir, etc.
15:39Et lui est dans cet exercice d'interprétation.
15:43Il y avait depuis fort longtemps en France
15:46le besoin de dépasser les clivages et de dépasser les logiques partisanes,
15:50ce qui est, d'une certaine façon,
15:52le projet du fondateur de la Ve République.
15:54Et cette capacité à le faire,
15:56Emmanuel Macron a eu une forme de génie
15:58dans la capacité à cristalliser ça en 2017.
16:00Et ça avait une grande valeur.
16:02Et d'ailleurs, tout ceci a produit des choses très positives
16:05pendant plusieurs années.
16:06Moi, je tiens à un bilan positif pour l'essentiel du premier quinquennat.
16:09Et l'histoire sera...
16:10Et après ?
16:11Je pense qu'à un moment donné, si vous voulez,
16:13où les choses se dégradent,
16:14il faut lire le livre pour en voir tous les détails.
16:17Mais si je dois résumer,
16:18je dirais qu'Emmanuel Macron a eu une très bonne gestion
16:21de la crise sanitaire.
16:22J'en suis, pour le coup, un témoin direct.
16:24J'étais dans tous les conseils de défense.
16:27Tout ça a été beaucoup critiqué aussi à l'époque.
16:28Mais en réalité, je peux le dire, il y a eu à l'époque une collégialité,
16:31un respect des institutions aussi, en réalité,
16:34contrairement à ce qui a été dit,
16:35puisqu'on allait en permanence devant le Parlement.
16:37Et les circonstances très graves
16:40exigeaient une concentration très forte du pouvoir.
16:42Et là, toutes les qualités d'Emmanuel Macron se voyaient.
16:44L'intelligence, la capacité de travail,
16:46la capacité de décision, de la prise de risque pertinente.
16:50Tout ça était là.
16:51Le problème, c'est que quand la crise sanitaire s'est arrêtée,
16:54il y a eu comme une sorte de crise psychologique,
16:56au sens où il a continué à travailler
16:59avec cette concentration des pouvoirs.
17:01Et avec son secrétaire général de l'Élysée,
17:03à deux, d'une certaine façon,
17:04ils se sont mis à prendre toutes les décisions.
17:06Et avec cette idée folle que si ce n'est pas fait par moi,
17:09ce n'est pas bien fait.
17:10Donc, vous arrivez à ce que chacun connaît dans ces structures.
17:12Tous ceux qui nous écoutent savent ça très bien.
17:15Si le chef commence à faire du micromanagement,
17:17les choses ne peuvent pas marcher.
17:20Donc là, on attaque la personnalité.
17:21En fait, ce qu'il nous dit, c'est qu'Emmanuel Macron
17:23prend tout le monde pour des imbéciles,
17:25sauf lui et Alexis Colère.
17:26Je résume.
17:27Ce qu'il dit, si j'ai bien compris aussi,
17:29c'est que dans la période de crise que nous avons vécue,
17:31qui était le coronavirus,
17:33où il y a eu une sorte d'urgence,
17:34les méthodes de gouvernance ont changé.
17:37Comme on le sait très souvent,
17:38les mesures d'exception finissent par se pérenniser
17:40ou les méthodes d'exception finissent par se pérenniser.
17:43Et si j'ai bien compris, ce qu'il est en train de dire,
17:45Jean-Michel Blanquer, c'est que depuis le coronavirus,
17:47on est rentré dans une logique de management,
17:49où la politique est devenue vraiment managériale,
17:51surtout parce qu'elle l'a été pendant le coronavirus,
17:53et appliquée à cette épidémie.
17:55Et qu'ensuite, ils ont cette logique qu'ils appliquent
17:57à d'autres domaines, à l'économie, à la société, aux impôts...
18:00Mais il y a aussi de la psychologie là-dedans.
18:01De considérer que tous les autres sont des imbéciles,
18:04ce n'est pas une bonne manière d'avancer.
18:06Ce n'est même pas une bonne manière de management.
18:08Et ce n'est pas une bonne manière non plus,
18:09c'est un rapport au monde, c'est un rapport au monde.
18:12C'est ce qu'il nous dit, je ne dis pas que ce n'est pas mon analyse.
18:15C'est son analyse à lui.
18:18Je le précise, je traduis.
18:20On a toujours constaté que le pouvoir isolait aussi.
18:23Oui, mais François Mitterrand n'était pas comme ça.
18:25À un certain moment, il y a une concentration telle
18:27dans notre système institutionnel, à l'Élysée,
18:30que ça finit par isoler et perdre pied.
18:32Oui, mais ça, c'est autre chose qu'il dit.
18:34Il dit qu'il veut tout faire. C'est autre chose, Georges.
18:36Oui, c'est-à-dire qu'il n'entend plus, il n'écoute plus le pays.
18:40Il n'est plus au diapason du pays.
18:42On l'a vu avec la crise agricole.
18:43Ce n'est pas exactement ça non plus qu'il dit.
18:46Il dit qu'il veut tout faire.
18:47Il dit qu'il veut tout faire, mais quand vous voulez tout faire,
18:49c'est que vous n'entendez plus ce qui se passe.
18:51Je pense que Jean-Michel Blanquer a la bonne analyse.
18:53Je pense que le Covid a accéléré et radicalisé,
18:56pour moi, qui est un défaut qui ressurgit aujourd'hui,
18:59du système politique français, qui est cet hyperprésidentialisme.
19:02Emmanuel Macron a été élu sur une proposition libérale et centriste,
19:06même de décentralisation, même de répartition du pouvoir.
19:09Et là, finalement, il est devenu un ultra jacobin
19:13qui prend toutes les décisions à l'Élysée,
19:14dans le bunker de l'Élysée.
19:16Et il paye l'addition, je pense, à cette concentration des pouvoirs.
19:18Alors, vous pourrez dire...
19:19La méfiance qu'il suscite
19:20et l'incapacité à trouver des solutions pour le pays.
19:23Vous pourrez dire l'interview dans Le Point.
19:25On l'a détaillé hier.
19:27Il y a deux ou trois choses qui sont intéressantes.
19:29Jean-Michel Blanquer dit
19:30« J'ai ressenti une forme de disgrâce »
19:32que, par exemple, Niquer et Turgot ont connu du temps de Louis XVI.
19:37La Ve République donne, à juste titre,
19:39un pouvoir très important au président de la République.
19:41Mais cela ne doit pas conduire à des décisions
19:42prises en fonction de réflexes psychologiques,
19:45plutôt qu'à partir d'analyses politiques.
19:47Je suis assuré, ceux qui connaissent bien Emmanuel Macron,
19:50à chaque fois, évidemment, il faut lire entre les lignes.
19:52Mais il souligne la personnalité d'Emmanuel Macron
19:55qui, pour ce poste-là, peut-être a quelques handicaps.
20:00C'est ce que je lis, en tout cas.
20:01La disgrâce est classique, l'amnésie masochiste, en revanche, c'est rare.
20:05Et on lui pose la question.
20:06Macron, c'est Louis XVI, il dit qu'il y a un bon et un mauvais en même temps.
20:09Dans la personnalité du président,
20:10Emmanuel Macron a une dimension lumineuse,
20:12une grande intelligence, une très forte puissance de travail,
20:15du dynamisme, de la créativité.
20:16Mais il ne déteste pas non plus les coups tordus,
20:19aime écouter les conseillers du soir plutôt que les ministres du jour,
20:23et se crée à lui-même des problèmes qui seraient évitables.
20:26Tout ça, c'est intéressant parce qu'on en arrive...
20:28C'est un personnage romanesque.
20:29Oui, mais on en arrive toujours à la même chose.
20:31C'est la psychologie, forcément, les gens sont-ils que...
20:35Non, mais c'est du roman de guerre, alors.
20:38Sinon, c'est une trajectoire...
20:41C'est une psychologie, c'est une psychologie globale.
20:43C'est une trajectoire convenaisante, particulière.
20:47Macron n'est en rien un personnage romanesque.
20:50Si, c'est un héros de roman, bien sûr.
20:52Le roman qu'on mérite.
20:53Non, on a le roman.
20:55Célia Barone va rentrer sur le plateau dans une seconde
20:58parce que je vous parle depuis tout à l'heure à Valorise.
21:01Valorise, d'ailleurs, c'est l'endroit où...
21:04C'est l'endroit, c'est le secteur, en tout cas,
21:07où le gendarme a été tué.
21:12On va faire peut-être un passage d'antenne tout de suite.
21:15Passage d'antenne, c'est un peu technique, peut-être,
21:18avec notre ami Thomas Hidde,
21:22qui est là. Bonjour, Thomas.
21:23Ici, Cognac G, effectivement, je vous reçois.
21:28Écoutez, vous ne croyez pas si bien dire
21:30parce que tout à l'heure, on va célébrer les 85 ans,
21:32je le dis parce que c'est son âge, de Michel Chevalet.
21:3585 ans.
21:36Thomas Hidde, comment ?
21:38Ça marche, ça marche.
21:39Eh bien, il sera avec nous, Michel,
21:41et on a trouvé son premier plateau.
21:44Mais non, à Faridab.
21:47Quand il avait interviewé Ramsès II.
21:52Et on va voir, il était aussi à Tchernobyl, etc.
21:55Ça va être un jeu formidable.
21:57Avec les conséquences qu'on connaît, oui.
21:59Bon, je vous embrasse, cher Faridab.

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