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Chaque jour, entre 9h et 9h30, retrouvez Pascal Praud dans L'Heure des Pros en direct sur CNews et Europe 1. Ce vendredi, il revient avec émotion sur le décès de Michel Blanc à l'âge de 72 ans.

Retrouvez "L’Heure des Pros" sur : http://www.europe1.fr/emissions/lheure-des-pros

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00:00Quand te reverrai-je, pays merveilleux, où ceux qui s'aiment vivent en tain d'oeufs ?
00:17Quand te reverrai-je, pays merveilleux...
00:23Quand te reverrai-je, pays merveilleux, j'étais à deux doigts de conclure,
00:28et tu as tout foutu en l'air, on sait jamais sur un malentendu, ça peut marcher.
00:33Que reste-t-il d'un acteur, sinon ses phrases cultes,
00:37quand elles deviennent des dialogues des cours d'école.
00:41Michel Blanc est mort, il avait 72 ans.
00:43Il est mort cette nuit, à Paris, à l'hôpital Saint-Antoine.
00:47Il est peu de dire que Blanc appartient à nos souvenirs.
00:50Jean-Claude Duss, premier garçon de la Troupe du Splendide, a quitté ses copains.
00:55Il y a 40 ans, tenue de soirée, où Monsieur Hyre a abordé un tournant pour un comédien
01:01qui refusait de n'être qu'une caricature.
01:05Michel Blanc est un immense comédien, je le trouve très beau.
01:08Chambre à part, les petites victoires, docteur, merci la vie.
01:12J'imagine la tristesse, ce matin, de Junio, Clavier, Lhermitte, Chazelle, Lavanant, Moineau, Balasco.
01:22Tous de la Troupe du Splendide.
01:24Et c'est vrai que désormais, on ne pourra jamais plus voir Les Bronzés ou un film des Splendides
01:30sans penser à Michel Blanc et sans le voir différemment.
01:35Il est 9h, on va évidemment parler beaucoup de cette mort qui nous attrise
01:41parce qu'à chaque fois, on dit souvent les mêmes choses.
01:44C'est une part de notre vie qu'incarnent ces comédiens et qui sont présents dans la mémoire collective.
01:51Marine Sabourin leur appelle des titres.
02:06Bonjour à tous, l'armée israélienne a mené sept nuits de nouveau raid aérien dans le sud de Beyrouth.
02:11Elissa l'affirme qu'elle continuera à infliger des coups sévères au Hezbollah.
02:15De son côté, Joe Biden a réagi sur la situation au Moyen-Orient. On l'écoute.
02:27Pour réduire la dette, Michel Barnier veut réduire les dépenses publiques parmi les mesures évoquées,
02:32fusionner les services publics, ne pas remplacer tous les fonctionnaires
02:36ou encore la mise en place d'une allocation sociale unique.
02:39Et puis ce chiffre particulièrement préoccupant, trois enfants par classe sont victimes d'inceste chaque année en France.
02:46C'est ce que révèle la Civis. La commission indépendante doit annoncer aujourd'hui 82 préconisations
02:51pour mieux protéger les enfants. C'est à vous, Pascal, pour leurs déprouves.
02:56Nous sommes avec Sabrina Medjaber ce matin, avec Georges Fenech, avec André Valigny, avec Joseph Macézcaron
03:02et avec Julien Pichnet que vous pouvez entendre régulièrement sur l'antenne d'Europe 1.
03:07Merci, Julien. Quand je dis que vous êtes un connaisseur du cinéma français des années 60, 70, 80 et 90,
03:12je pense que je devrais dire que vous êtes le meilleur connaisseur, que je connaisse en tout cas, de ce cinéma.
03:18Et c'est pour ça que je vous ai demandé de venir ce matin.
03:20Regardez cet extrait, parce qu'évidemment, il ne faut pas résumer Michel Blanc à Jean-Claude Dusse, bien sûr.
03:28Mais Jean-Claude Dusse aura marqué les Français. Il y a cette scène qu'on a vue 10 000 fois, qu'on va voir à l'instant.
03:35C'est Michel Blanc qui sort de l'eau dans le film « Les Bronzés » et qui parle à Dominique Lavanand et à Marianne Chazelle.
04:05Je m'en fous, j'ai tout mon temps. En plus, j'allais m'acheter des meubles.
04:20Allez, rendez-le moi, c'est plus drôle maintenant.
04:24Non, non, viens le chercher. Vous êtes poche, hein.
04:27Viens le chercher, là.
04:33Allez.
04:36Tu vas l'attraper froid, hein.
04:41Voilà.
04:44Je te retire.
04:55On ne va vraiment pas avoir le même sens de l'humour, hein.
05:00Louis Srego, Michel Creton, qui était une vedette et qu'on essaye d'ailleurs de joindre, Dominique Lavanand et Marianne Chazelle.
05:09Et ce film date, Julien ?
05:11Le 78, il est sorti en novembre 78, ça a été un immense succès. C'est l'adaptation cinéma, évidemment, de la pièce qu'ils avaient jouée aux Splendides pendant des années, « Amour, coquillage et crustacé ».
05:21Mais ce qui est étonnant, c'est que là, on est donc en 78, Michel Blanc a déjà quelques années de cinéma au compteur et il n'avait pas encore trouvé vraiment son personnage.
05:29Il n'avait eu que des petits rôles, mais beaucoup de petits rôles.
05:31On avait vu chez Lautner, chez Polanski, chez Chabrol, mais il n'avait pas encore posé les jalons de ce personnage hypochondriaque, un petit peu pénible, un petit peu maladroit, mais attachant, on va dire, qui fera son succès à partir de 78 jusqu'à 84.
05:47« Marche à l'ombre », vous l'avez dit, Pascal, on retient, il n'y a pas que ça dans la carrière de Michel Blanc, il n'y a pas que cette période Jean-Claude Dusse, mais ça a marqué les Français.
05:54Parce que dans l'histoire du cinéma français, c'est la première fois, on avait vu plusieurs types d'humour, Burlesque ou non, Pierre Richard, De Funès, c'était passé par là et j'en passe d'autres.
06:02Mais c'est la première fois qu'un personnage comme ça, hypochondriaque, un peu râleur, jamais satisfait de sa situation, réussissait à nous faire rire et à s'imposer.
06:11Je regardais sa filmographie, son premier film, c'est en 74, donc il y a 50 ans, ça s'appelait « Les filles de Malmort ».
06:17Et vous avez cité Bertrand Tavernier, on pourrait citer également Claude Miller ou Roman Polanski, parce que lui et d'autres, d'ailleurs, étaient toujours dans des seconds rôles.
06:28Par exemple, l'autre jour, j'ai vu M. Klein et Gérard Jugnot jouer un petit rôle, un tout petit rôle.
06:35Avant de devenir le splendide, avant d'être les stars qu'ils seront, ils sont dans le cinéma français, dans les 3e, 4e, 5e rôles.
06:43Parfois, c'est des apparitions et c'est le cas avec les films qu'on vient de citer.
06:47« Les bronzés », ils ne sont pas encore des vedettes quand le film sort en novembre 78.
06:50Ils sont connus un tout petit peu du grand public, mais c'est vraiment avec ce film qu'ils explosent.
06:54Aujourd'hui, tout le monde connaît par cœur « Les bronzés », qui est passé plus de 15 fois à la télévision.
06:59Et c'est l'un des derniers films, Pascal, à avoir fait plus de 10 millions de téléspectateurs, d'audience à la télévision.
07:04« Les bronzés », c'était en 2008.
07:06Quelle version des « Bronzés » ?
07:07Le premier.
07:08Et « Les bronzés 3 » a été un succès au cinéma exceptionnel.
07:12Bien plus fort que « Les bronzés au soleil » et « Les bronzés font du ski », puisqu'on a dépassé la barre des 8-9 millions.
07:18Alors que les deux premiers ont fait 2-3 millions à l'époque en 78 et 79.
07:23Mais je ne suis pas sûr qu'il sera rediffusé autant à la télévision.
07:25C'est vrai qu'on préfère retenir peut-être les deux premières versions.
07:28Alors, on va voir évidemment beaucoup d'images, beaucoup de séquences.
07:33Je crois que Marine Lenson va nous proposer des images de la photo qui avait été faite pour Paris Match l'année dernière,
07:42puisque c'était les 50 ans du « Splendide ».
07:46Et effectivement, vous reconnaissez Junio, Bruno Moineau, Thierry Lhermitte, Michel Blanc, Christian Clavier, Josiane Balasco et Marianne Chazelle.
07:55Et cette photo, évidemment, aujourd'hui, elle prend un sens différent.
07:59Donc, il y a la première époque de Blanc.
08:02Et puis, il y a un tournant parce qu'il n'a pas envie d'être réduit à une caricature.
08:07Et ce tournant, c'est peut-être « Tenue de soirée » qu'il va lui proposer, qu'il va lui apporter en 1986.
08:18Parce qu'avant, il a fait « Marche à l'ombre », qui est un immense succès avec Gérard Lanvin, mais qui est un peu dans son registre encore.
08:26Et puis, il y a donc « Tenue de soirée », qui est un film, je trouve, formidable.
08:30Les trois premiers quarts d'heure de « Tenue de soirée » sont époustouflants.
08:33Gérard Depardieu, Miu Miu, il y a un dialogue de Blié, qui est le grand Blié de cette période-là.
08:40Il y a la musique de Serge Gainsbourg avec la scène d'ouverture dans cette salle.
08:45Il y a Jean-Pierre Mariel et Catherine Ciolle qui rentrent un soir d'une soirée et qui vont braquer, ceux qui sont en train de les braquer.
08:54Il y a un dialogue époustouflant.
08:56On peut la revoir, cette scène. Je le dis à Marine où Mariel parle à Gérard Depardieu.
09:04On ne peut pas tout répéter.
09:05On ne peut pas tout répéter.
09:06Ça m'est souvent arrivé de répéter cette scène auprès de certains amis, mais je ne vais pas le faire là.
09:11Il est un peu tôt.
09:12Il est un peu tôt.
09:13Mais voyons cette scène de « Tenue de soirée », parce qu'elle a changé la carrière de Blanc.
09:21Pour un mec qui a du pif, tu pourrais commencer par éviter les proprio, surtout quand ils sont armés.
09:25C'est de ta faute, tu n'as qu'à pas me troubler.
09:27Comment ça, c'est de ma faute ? Il est beau, lui.
09:29Parfaitement, tu me troubles, alors moi je fais des conneries.
09:32Comment ça, je te trouble ?
09:33Ta présence me trouble, ton odeur me trouble.
09:36Te sentir derrière moi dans l'obscurité, ça me fait perdre mes moyens.
09:39Quand tu es devant, c'est encore pire.
09:48Tu ne le trouves pas un peu bizarre, toi, ce mec ?
09:50À quel point de vue ?
09:52Tu n'as pas l'impression qu'il aurait derrière la tête comme une idée de m'enculer ?
09:55Ce n'est pas exclu.
09:58C'est tout ce que tu trouves à dire.
10:01Quel effet ça te fait d'être une proie ?
10:07Ça ne t'ennuierait pas de retirer ta main de ma braguette, s'il te plaît, quand je mange ?
10:10Pourquoi ?
10:11Parce que ça me gêne.
10:12La première fois, ça gêne toujours.
10:14Il faut savoir patienter pour y prendre du plaisir.
10:16Je t'ai dit, enlève ta main de ma braguette.
10:17Oh, ben dis donc, il n'est pas aimable.
10:19Je suis très aimable, mais je ne suis pas pédé.
10:21Nuance.
10:22Mais personne ne t'a jamais demandé d'être pédé.
10:25Quelqu'un lui a demandé d'être pédé ?
10:27Non, je ne crois pas.
10:29C'est bien de voir ces extraits.
10:31Peut-être y a-t-il des jeunes gens qui ont 15 ans, 20 ans.
10:34Moi, j'avais 20 ans, lors de Tunis de soirée.
10:37Cette liberté de ton, cette intelligence, ce second degré, cette drôlerie.
10:43On ne pourrait plus faire ça aujourd'hui.
10:45Bertrand Blier est un génie.
10:47Ce qu'il a fait, les films qu'il a faits, c'est extraordinaire.
10:50Et cette scène-là, elle résume une époque de très grande créativité,
10:56de très grande liberté, de très grande intelligence.
10:58Et puis une qualité de jeu.
11:00Mais c'est un film qui secoue, vous avez raison, Pascal.
11:02Mais ce qui est étonnant, et je pense à ça en voyant cet extrait,
11:05c'est le risque finalement qu'a pris Michel Blanc.
11:07Il y a beaucoup d'acteurs comiques qui n'ont pas osé franchir le pas
11:11et aller vers d'autres registres.
11:12Dauphina s'est posé la question toute sa vie.
11:14Il avait trop peur de ne plus faire rire ou de ne pas faire rire
11:17et d'être dans le registre dramatique.
11:18Il y en a qui l'ont fait très bien.
11:20Bourville l'a fait très régulièrement dans sa carrière.
11:23Mais Michel Blanc l'a fait assez tôt, à une époque où, en 84, 85, 86,
11:27sa notoriété était peut-être à son maximum, sa popularité aussi.
11:30Et il a osé franchir ce pas pour aller dans un registre différent.
11:33Là, il est encore un petit peu Jean-Claude Dusse dans Tenue de soirée,
11:36mais il est déjà aussi dans autre chose.
11:38Et ça va se confirmer après avec des films comme Monsieur Hire,
11:41même sa deuxième réalisation, Grosse Fatigue, en 1994.
11:43Il est 9h10, vous êtes sur Europe 1, vous êtes sur CNews.
11:46On est avec Julien Pichenay,
11:48qui est un spécialiste hors norme du cinéma français.
11:51Moins que vous, Pascal.
11:52Non.
11:53D'ailleurs, vous avez fait pour Europe 1 des podcasts sur Delon
11:57et sur Brigitte Bardot, qui sont toujours disponibles, Julien.
12:00Peut-être devoir en faire un sur Michel Blanc.
12:02Peut-être, effectivement, parce que sa filmographie,
12:05elle est, quand je dis impressionnante,
12:07je suis en dessous de la vérité.
12:09J'avais vu un très joli film de Tristan Seguela,
12:12ces dernières années, qui s'appelait Docteur,
12:16en 2019, où il joue le docteur Serge Mamou.
12:19C'est un film formidable.
12:21Une comédie qui se passe de nuit dans Paris.
12:23Exactement, de Tristan Seguela.
12:24Il est tellement juste, comme toujours.
12:27D'ailleurs, il a fait Les Tuches 4, également,
12:29où il joue Jean-Yves.
12:31Je vous propose de voir Monsieur Hire,
12:33parce que Monsieur Hire, aussi, de Patrice Lecomte,
12:36qui est une adaptation de Simnon,
12:38sans doute, qui est un film sombre.
12:40Formidable.
12:41Il y avait une première version...
12:42Du vivier avec Michel Simon.
12:44Exactement.
12:45Et qui est tout à fait étonnant,
12:47la version du vivier avec Michel Simon,
12:49qui est tout à fait étonnant.
12:50Et celle-là, qui doit dater des années 80.
12:5388.
12:5488 ?
12:55Juste après Tenue de soirée.
12:56Voyons cet extrait.
12:58On l'a retrouvée dans le terrain vague.
13:00Et vos voisins se sont fait une joie
13:02de me dire que c'était la vôtre.
13:03Effectivement, j'ai à peu près la même.
13:07Elle est neuve, non ?
13:09Je l'ai depuis six mois,
13:10mais je la mets très peu.
13:12Elle fait triste.
13:15Vous avez un mot,
13:16glissé sous le paillasson ?
13:28Vous ne pouvez pas savoir
13:29combien je regrette ce qui s'est passé l'autre jour.
13:33Peut-être que je n'aurais pas dû venir vous voir,
13:35mais j'en avais tellement envie.
13:37Voulez-vous déjeuner avec moi dimanche ?
13:39Acceptez, s'il vous plaît,
13:41que l'on puisse se retrouver,
13:42calmement,
13:43tous les deux.
13:44Alice.
13:48On va appeler...
13:49Il est très fort, M. Hier,
13:50parce que M. Hier, c'est aussi lui.
13:53C'est-à-dire quelqu'un qui est jugé
13:55par ce qu'on trouve,
13:56parce qu'on ne le comprend pas,
13:57par son comportement étrange,
13:59parce qu'il est aussi en dehors
14:00et qu'il regarde les autres.
14:01Et ça, c'était aussi lui.
14:03C'était aussi Michel Blanc.
14:04Je crois qu'un de ses derniers films,
14:05c'est Mariline et son juge,
14:07avec Louane.
14:09Oui, qui est sorti il y a un an.
14:10Il était venu nous voir, d'ailleurs,
14:12Michel Blanc, le 9 octobre,
14:14donc il y a presque un an,
14:15sur Europe 1.
14:17Je crois qu'il y a un autre film
14:18qui est en chantier,
14:19qui va peut-être sortir bientôt.
14:20Il m'a semblé avoir trouvé cette information.
14:22Mais à ce jour,
14:23c'est son dernier film,
14:24Mariline et son juge,
14:25sorti en octobre 2023.
14:27L'information était connue
14:28depuis cette nuit,
14:29puisque Gérard Gignot était,
14:31notamment avec Gérard Louvin,
14:35cette nuit.
14:36Et cette information,
14:38effectivement,
14:39elle n'a pas été donnée.
14:41Il y a toujours une forme de respect
14:43pour la famille,
14:44pour les amis.
14:45Et les journalistes hésitent toujours,
14:47forcément,
14:48à donner une information comme cela.
14:50On ne sait pas précisément
14:51les conditions de sa mort,
14:53sinon qu'il est décédé
14:54à l'hôpital Saint-Antoine.
14:56Gérard Gignot,
14:58qui, sur Instagram,
15:00a posté une vidéo
15:02il y a quelques minutes.
15:04Je vous propose de la découvrir.
15:06Putain, Michel,
15:08qu'est-ce que tu nous as fait ?
15:10C'est donc les simples mots
15:12de Gérard Gignot.
15:14Et on le disait, évidemment,
15:16la troupe du Splendide
15:18est endeuillée.
15:19Alors, c'est vrai qu'Anémone
15:21était dans cette troupe.
15:22Elle était décédée,
15:23Anémone.
15:24Mais elle n'était pas aussi présente
15:26dans les films.
15:27D'ailleurs, Anémone,
15:28elle est dans Le Père Noël est une ordure.
15:30Mais autrement,
15:31elle apparaît dans quelques films.
15:33Elle n'est pas dans Les Bronzés,
15:34me semble-t-il.
15:35Et puis, elle avait rompu...
15:37Elle apparaît dans des films
15:38apparentés à la troupe du Splendide,
15:39comme Elle devait craquer,
15:40de Le Terrier, en 1980.
15:42Film formidable de Le Terrier.
15:44Avec Christian Clavier,
15:45c'est un film absolument formidable.
15:47On peut revoir...
15:48Elle n'est pas pleinement apparentée
15:49à la troupe du Splendide,
15:50mais, effectivement,
15:51ça doit être une peine terrible
15:52pour l'ermite Clavier et les autres,
15:54parce qu'ils se connaissaient...
15:55C'est pas une troupe
15:56qui s'est rencontrée sur les planches
15:57au moment du Splendide.
15:58Ils se connaissaient depuis les années 60,
15:59depuis l'école.
16:00Oui, alors, il y a la légende,
16:01effectivement, qu'on connaît.
16:02C'est-à-dire qu'ils sont
16:03au lycée Pasteur de Neuilly,
16:05pas de Paris,
16:06et ils sont dans la même classe.
16:08Il y a Junio,
16:09il y a l'ermite,
16:10et il y a...
16:11Clavier, l'ermite, Junio, Blanc,
16:13d'après...
16:14Ils sont ensemble.
16:15Et ils vont monter...
16:1660 ans.
16:17C'est pas une légende.
16:18Oui, quand je dis la légende,
16:19le mythe, vous avez raison.
16:20Je sais que c'est pas une légende.
16:21C'est pas une légende, oui.
16:22Et ils vont être pilotés,
16:25si j'ose dire,
16:26par Tilla Shelton.
16:27Tilla Shelton, qui était...
16:28Voilà, qui était une professeure
16:30et qui jouait Tati Daniel,
16:32et qui est une figure, évidemment,
16:34connue du cinéma et du théâtre.
16:36Alors, qu'est-ce que nous avons
16:37comme extraits ?
16:38Évidemment, comme cette information
16:39est tombée il y a un quart d'heure
16:41avant notre émission,
16:42Marine Lanson va me piloter,
16:44si j'ose dire,
16:45et me dire les extraits
16:46que nous recevons au fur et à mesure
16:48de l'émission.
16:49Je vous propose de voir
16:50Marche à l'ombre,
16:51qui avait été un immense succès.
16:52Il y avait eu deux films
16:53dans ces années-là
16:54qui avaient marqué le cinéma français.
16:55Il y avait Les Spécialistes,
16:56avec Bernard Giraudeau
16:58et donc Gérard Lanvin,
17:01et puis De le Compte,
17:03je crois, Les Spécialistes.
17:04Et Marche à l'ombre, c'est de ?
17:0684, ça sort en octobre 84,
17:08je dis ça de mémoire,
17:09mais il me semble que c'est ça.
17:11Et qui a été un grand succès,
17:12où à un moment,
17:13il y a une scène,
17:14je ne sais pas si c'est là qu'on voit,
17:15où Michel Bland dit
17:16« j'ai les dents qui poussent ».
17:17« Je crois avoir pris le renard. »
17:18Voilà, il y a Gérard Lanvin
17:20qui dit « je crois que ça va être compliqué,
17:22je crois que ça va être un peu long. »
17:23C'est ce qu'il réalise sur Marche à l'ombre.
17:24Exactement.
17:25C'est sa première réalisation,
17:26vous avez raison.
17:27Et donc c'est un film qui a 40 ans, ça.
17:29Exactement, pile.
17:33C'est toi François ?
17:35Ça va pas ?
17:37J'ai très très froid.
17:38Mais ça va s'arranger.
17:40T'as fermé la porte ?
17:41Oui, pourquoi ?
17:42Est-ce que j'ai été attaqué
17:43par des renards tout à l'heure ?
17:44Mais c'est normal,
17:45ça c'est la saison.
17:46Ah bon ?
17:47Tu peux y aller si tu veux,
17:48parce que le temps est grave,
17:49il y en a pour un moment.
17:50T'es sûr ?
17:51J'ai du mal à parler
17:52parce que j'ai les dents qui poussent.
17:55Si t'as besoin de quelque chose,
17:56tu m'appelles.
17:59Bon, essaie de dormir un peu.
18:01Non, j'ai peur qu'il neige.
18:02Si il neige, je te réveillerai.
18:04Tu promets ?
18:05Ben oui.
18:07Homer, tu restes là.
18:11Si ils reviennent,
18:12j'ai des comprimés
18:13contre les renards dans mon sac,
18:14t'auras qu'à les prendre.
18:16T'inquiète pas,
18:17ils me connaissent les renards,
18:18garde-les pour la prochaine fois.
18:19La prochaine fois ?
18:20Oui.
18:24T'es fâché ?
18:25Bonsoir.
18:26Non, un petit peu.
18:27Ça va ?
18:29Regarde-moi ça.
18:33Bon, j'ai pas revu le film
18:35depuis très longtemps,
18:36mais je crois qu'il est dans cet état-là
18:37parce qu'il a fumé un pétard,
18:38c'est ça ?
18:39Effectivement,
18:40il a tiré un petit peu trop
18:41sur une grosse cigarette
18:42dans un squat,
18:43mais là aussi, c'est étonnant
18:44parce qu'il reprend les codes
18:45qui ne sont pas forcément
18:47attribués à la comédie,
18:48ça fait penser un petit peu
18:49à ce chef-d'oeuvre américain
18:50de 1969,
18:51Macadam Cowboy,
18:52avec John Voight
18:53et Dustin Hoffman,
18:54deux paumés qui errent
18:55dans une grande ville
18:56et qui essayent de s'en sortir
18:57tant bien que mal.
18:58On n'avait jamais vraiment
18:59fait de comédie sur ce thème-là,
19:00donc là aussi,
19:01il y a tout le talent
19:02de Michel Blanc
19:03dans le scénario de ce film,
19:04dans la réalisation de ce film,
19:05de nous faire rire.
19:06C'est un film très tendre
19:07et très drôle
19:08qui m'ont couché
19:09un autre visage de Paris
19:10en 84,
19:11celui des squats
19:13et des sangrades,
19:14et là aussi,
19:15le film est très atypique.
19:16Et c'est vrai que
19:17vous avez dit
19:18que c'est un film tendre
19:19et c'est ce mélange
19:20de comédie
19:21mais aussi de cette scène
19:22qu'on vient de voir,
19:23où l'envin est formidable.
19:24D'ailleurs,
19:25dans cette scène,
19:26il est jeune acteur
19:27et c'est un couple
19:30qui avait marqué
19:31le cinéma français.
19:32On est avec Norbert Saada,
19:33que vous connaissez,
19:34qui intervient régulièrement
19:35sur notre antenne,
19:36qui est le producteur
19:37que vous connaissez
19:38et que nous aimons tendrement.
19:40Cher Norbert,
19:41vous m'avez envoyé un texto
19:43il y a quelques instants
19:44parce que vous avez
19:45déjeuné avec Michel Blanc
19:47vendredi dernier.
19:50Par hasard de la vie,
19:51on s'est retrouvés
19:52côte à côte chez Lippe.
19:54Je déjeunais justement
19:55avec Caroline Mangès
19:56de Paris Match.
19:57D'ailleurs,
19:58elle l'a félicité
19:59pour le reportage.
20:01Je ne l'avais pas vu
20:02depuis des années.
20:03Je lui avais proposé
20:04un projet il y a six mois,
20:05huit mois,
20:06mais je ne lui avais pas parlé.
20:07Et on a parlé très longuement
20:08de sa carrière,
20:09de sa vie,
20:10de tout ce qu'il faisait,
20:11de plein de choses.
20:14Et vraiment,
20:15je n'en reviens pas
20:16parce qu'il avait l'air
20:17en pleine forme.
20:18D'ailleurs,
20:19on avait parlé de son quartier.
20:20Il habitait maintenant
20:22en rue de Turin
20:23et il me dit
20:24que j'ai préféré
20:25habiter à Saint-Germain.
20:26Et on a parlé
20:27de plein de choses.
20:28Il déjeunait
20:29avec son meilleur ami
20:30qui arrivait du Canada.
20:31Il m'a présenté.
20:33Et je ne sais pas,
20:34je ne sais quoi,
20:35je ne me paraissais pas malade,
20:36rien,
20:37je ne comprends pas du tout.
20:38Franchement.
20:39Alors,
20:40on ne sait pas,
20:41j'ai dit les circonstances
20:42de son décès.
20:43Donc,
20:44je n'en dirai pas davantage
20:45puisqu'il faut évidemment
20:46vérifier tout ce qu'on a pu entendre
20:48ces dernières heures.
20:49Mais,
20:50je vous confirme
20:51qu'il n'était pas malade.
20:52A priori,
20:53c'est quelque chose de soudain.
20:56Moi qui suis intime
20:58de l'an 20,
20:59clavier et compagnie,
21:00j'étais moins proche de Blanc,
21:02je connaissais très très bien.
21:04Mais franchement,
21:05on a eu un déjeuner
21:06tellement sympathique
21:08parce qu'il était très lucide
21:09sur sa carrière.
21:10Ce qu'il avait fait de bien,
21:11pas bien,
21:12ce qu'il aimait,
21:13ce qu'il n'aimait pas.
21:14On a parlé très longuement
21:15du film qu'il a fait avec Louane
21:16l'année dernière
21:17que j'avais vu
21:18au Festival d'Aix-les-Bains.
21:19Il m'a dit
21:20qu'il avait été étonné
21:21par la qualité
21:22de cette actrice
21:23avec qui il a tourné.
21:24Et puis,
21:25il m'a dit
21:26que je me suis arrêté longtemps.
21:27Et puis,
21:28j'avais trop fait.
21:29Et puis,
21:30j'ai un film à faire là.
21:31Et puis,
21:32ça traîne
21:33sur la vie
21:34de,
21:35je ne me rappelle plus qui d'ailleurs,
21:36quelqu'un de l'histoire de France
21:37qui n'arrivait pas
21:38à se monter.
21:39Alors là,
21:41les bras me sont tombés,
21:42franchement,
21:43parce que
21:44je ne sais pas quoi vous dire.
21:45Je suis tellement surpris.
21:46Je croyais que c'était
21:47un gag ce matin
21:48quand on m'a dit
21:49Michel Blanc est mort.
21:50Je croyais que c'était un gag.
21:51Et en fait,
21:52je vais vous dire une chose.
21:53Moi qui ai fait
21:54beaucoup de films
21:55avec beaucoup de gens importants,
21:56les gens ne se rendent pas compte
21:57en France.
21:58Mais Michel Blanc
21:59fera partie de l'histoire
22:00du cinéma français
22:01parce que
22:02c'est un personnage rare.
22:03Il a fait des films
22:04qui ont marqué le public.
22:05D'ailleurs,
22:06je lui ai raconté
22:07que quand il avait fait
22:08le panneau
22:09il était une ordure.
22:10A l'époque,
22:11je préparais un film
22:12avec Michel Audiard
22:13et Audiard m'a dit
22:14« Le Splendide,
22:15ils sont formidables.
22:16Ils ont un humour décalé
22:17qui n'est pas le mien
22:18mais surtout,
22:19ils sont très très forts.
22:20C'est les premiers
22:21qui font tellement rire
22:22sans jamais m'avoir fait
22:23les poches. »
22:24Michel Audiard,
22:25voilà.
22:26Et je trouve ça formidable
22:27parce que
22:28c'est vrai que
22:29Le Splendide,
22:30il a sorti,
22:31il avait une qualité,
22:32c'est qu'il a été
22:33un souffle nouveau
22:34dans le cinéma français.
22:35D'ailleurs,
22:36je me disais à la table
22:37une chose
22:38qu'il n'avait pas bien réalisée
22:39dans l'appareil longuement.
22:40Je lui ai dit
22:41« Écoute,
22:42il y a eu plusieurs vagues.
22:43Il y a eu la Nouvelle Vague.
22:44On va pas parler de tout ça
22:45parce qu'on était d'accord
22:46tous les deux
22:47sur un certain côté néfaste
22:48de la Nouvelle Vague
22:49mais La Bande du Splendide,
22:50ça a été
22:51une époque
22:52du cinéma français
22:53et ça a été
22:54un vrai passage
22:55dans l'histoire
22:56de la comédie française. »
22:57C'est sûr.
22:58C'était d'ailleurs
22:59très très moderne.
23:00Merci beaucoup Norbert.
23:01Merci vraiment beaucoup
23:02d'être intervenu.
23:03Et dans la phrase
23:04de Michel Audiard
23:05il y a une phrase
23:06la phrase de Michel Audiard
23:08« Ils ne m'ont pas fait les poches »
23:10ce qu'il veut dire
23:11c'est qu'ils ne m'ont pas
23:12« pillé ».
23:13C'est-à-dire qu'ils ont inventé
23:14un humour à eux
23:16qui n'était pas référencé
23:18à la façon de parler d'Audiard
23:20ou à faire du Audiard.
23:22Et c'est ça évidemment
23:24qui était tout à fait
23:25moderne.
23:26Disons-le parce que
23:27quand Les Bronzés sortent
23:29la grande vedette encore
23:30c'est Louis de Funès.
23:31La grande vedette du comique
23:32c'est Louis de Funès.
23:33Oui, il y a Pierre Richard aussi.
23:34Et il y a Pierre Richard.
23:36Rien à voir.
23:37Rien à voir.
23:38Dans le cinéma français
23:39ça ne ressemble à rien.
23:41C'est totalement inédit
23:42l'humour des Bronzés
23:43qui est un humour féroce
23:44sarcastique, ironique.
23:45Ça viendrait plutôt peut-être
23:46du grand cinéma italien
23:47des années 60-70.
23:49C'est peut-être à la rigueur ça
23:50la filiation.
23:51Ces films avec Alberto Sordi
23:53Vittorio Gassman
23:54où on peint.
23:55Et puis il y a quand même
23:56une lignée avec
23:58Coluche
24:00Patrick Devers
24:02Henri Guibet
24:03qui est au Café Théâtre.
24:05Miu Miu, bien sûr.
24:07Toute cette troupe-là
24:09qui va naître à la fin des années 60-70.
24:11Coluche va être la figure de Proulx.
24:13Bien sûr.
24:14Mais il y a des parenthèses
24:17des parentés plus exactement
24:19entre eux.
24:20D'ailleurs, on les voit parfois
24:22dans des films.
24:23Inspecteur la Bavure, par exemple.
24:24Dominique Lavanant
24:25elle est avec Coluche.
24:26Vous n'aurez pas
24:27L'Alsace et la Lorraine
24:28seule réalisation de Coluche.
24:30Il n'y a pas un grand film.
24:32Bien sûr, vous n'aurez pas
24:33L'Alsace.
24:34Mais vous savez qu'on a
24:35à chaque fois
24:37ça c'est le carillon d'Europe 1
24:38qui arrive à 9h20
24:39parce que c'est notre nouvelle sirène.
24:41Mais lorsqu'on est avec
24:43Jacques Vendroux
24:44chaque vendredi
24:45notre indicatif
24:46c'est
24:47On m'appelle le Chevalier Blanc.
24:49C'est la chanson de
24:50Vous n'aurez pas l'Alsace.
24:51C'est par Gérard Lanvin.
24:52Exactement. C'est un film de qui
24:53Vous n'aurez pas l'Alsace ?
24:54C'est un film de Coluche.
24:55Vous avez raison, bien sûr.
24:56Bon, monsieur Thomas Hill.
24:58Oui, bonjour Pascal.
24:59Je vous annonce que vous avez perdu
25:00votre chroniqueur cinéma.
25:01Est-ce que vous pouvez me le rendre
25:02s'il vous plaît ?
25:03Non.
25:04Non, il est chez nous.
25:05Il est chez nous.
25:06Je vais vraiment devoir y aller.
25:07C'est vrai ?
25:08Je suis attendu.
25:09Oui.
25:10Alors qu'est-ce qu'on peut faire ?
25:11Parce que nous
25:12c'est notre
25:13il est excellent.
25:14Je sais, je sais qu'il est excellent
25:15mais j'en ai besoin pour mon émission.
25:16Qu'est-ce que vous croyez ?
25:17C'est nous qui le rémunérons, Pascal ?
25:19Oui, mais
25:20alors si vous placez
25:22le terrain sur
25:24bon, il y a beaucoup de tristesse
25:26évidemment parce que
25:27Michel Blanc était
25:29apprécié du grand public
25:31même
25:32merci Thomas
25:33évidemment vous allez consacrer
25:34une partie de votre émission à cela.
25:35Bien sûr.
25:36Merci.
25:379h30.

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