Chaque jour, entre 9h et 9h30, retrouvez Pascal Praud dans L'Heure des Pros en direct sur CNews et Europe 1. Ce lundi, il revient sur la nouvelle tentative d'assassinat à l'encontre de Donald Trump qui a été déjouée à temps. Il s'intéresse ensuite à la politisation du procès Pelicot, sur fond de lutte contre le patriarcat.
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00:00Bonjour à tous et bienvenue pour une nouvelle semaine qui sera peut-être décisive sur le plan politique, sur Europe 1 jusqu'à 9h30, sur CNEWS jusqu'à 10h30.
00:10Traitez vos adversaires de fascistes. Pendant qu'ils se justifieront, vous pourrez leur porter de nouveaux coups.
00:18Ces paroles sont du camarade Staline, qui est toujours un peu présent à la fête de l'humanité.
00:24J'écoutais éberler les cris de jeunes militants samedi dernier pour ce rendez-vous traditionnel qui ont accueilli le camarade Ruffin par un slogan
00:34« Tiamo tutti antifasti ». Traduction « Nous sommes tous des antifascistes ».
00:39Et ils hurlaient ces mots à la face de François Ruffin, comme si lui-même appartenait au mauvais camp.
00:45Il est vrai que François Ruffin a attaqué Jean-Luc Mélenchon, crime de l'aise leader maximo,
00:51ce qui fait de lui un fasciste, selon le principe que pour certains à l'extrême gauche, toute critique du chef est assimilée à un acte séditieux.
01:00« Je te le dis François, tu es dans la faute politique, tu as blessé beaucoup de camarades », a dit Raphaël Arnault, député de la France Insoumise, par ailleurs fiché S.
01:11Et de faire réagir le public pour qu'il conspue Ruffin et de le jeter ainsi en pâture sous les ladzis de la foule.
01:20« Bienvenue cher François Ruffin, bienvenue au club, vous voici parmi les fascistes désignés, vous serez pelle-mêle avec les journalistes de CNews, d'Europe 1,
01:27ceux évidemment du Figaro, les chasseurs de palombes, les mangeurs de viande rouge, les patrons de PME, les actionnaires du CAC 40, etc. etc.
01:35Pour M. Arnault et ses amis, l'objectif est de baïonner toute parole libre, l'antifascisme est une imposture, la plus belle escroquerie du moment.
01:46Il y a bien longtemps que les chemises noires et les chemises brunes sont rangées au placard.
01:51N'oubliez jamais la parole de Winston Churchill, les antifascistes d'aujourd'hui sont les fascistes de demain. »
02:019h01, Shana Lusto qui revient de Lyon.
02:049h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europe 1.
02:099h30, l'heure des pros sur CNews et Europe 1.
02:15Bonjour Pascal, bonjour à tous.
02:17Donald Trump, à nouveau victime d'une tentative d'assassinat.
02:20L'ancien président américain est sain et sauf, un suspect a été interpellé.
02:24Donald Trump se trouvait sur son parcours de golf chez lui en Floride lorsque des coups de feu ont été tirés près de lui.
02:30Un fusil AK-47 et deux sacs à dos ont notamment été retrouvés.
02:34En revanche, on ne connaît pas encore les motivations du tireur.
02:37Le procès des viols de Mazan reprendra ce matin sans Dominique Pellicot.
02:42Son état de santé ne lui permet pas de participer à l'audience.
02:45Le principal accusé souffre d'un caillot dans la vessie et d'une infection au rein droit.
02:50Information de son avocate, Béatrice Zavaro, ce matin sur CNews.
02:54Elle espère que son client sera de retour dans la semaine. Écoutez.
02:58Il est dans un état d'esprit qui est le même depuis le début de ce procès, c'est-à-dire qu'il veut qu'on paraitre.
03:03Il faut quand même se rappeler aussi que son épouse est venue à la barre le troisième ou quatrième jour de ce procès, qu'il était là.
03:09Il n'a pas faim, quoi que ce soit, qui aurait pu lui permettre d'être absent et de ne pas affronter son épouse.
03:15Il a écouté ce qu'elle avait à lui dire.
03:18Et puis l'Allemagne lève provisoirement le principe de libre circulation avec ses voisins.
03:23Les contrôles aux frontières, déjà en vigueur à l'est et au sud du pays, sont désormais étendus à tous ses voisins, dont la France.
03:30Une décision prise, entre autres, après le triple meurtre de Ségolène en août dernier, perpétré par un réfugié syrien.
03:36Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous, Pascal.
03:39Merci beaucoup, Chana Louston.
03:41On est avec Elisabeth Lévy ce matin, Georges Fenech, Nathan Devers, Joachim Leflocq, Imadé Gauthier-Lebret,
03:45qui nous donnera peut-être des informations, tant qu'elles existent, sur le futur gouvernement.
03:49C'est ça.
03:50Chiamo tutti antifascisti.
03:52Oui, c'est pas antipastis.
03:54Pas antipastis, bon.
03:55Mais je rappelle qu'on est tous antifascistes.
03:58A priori.
04:00Bien sûr.
04:01Puis Raphaël Arnaud pourrait se poser des questions. Est-ce qu'il n'est pas fasciste lui-même ?
04:05Quand il n'y a pas de fascisme, c'est beaucoup plus facile d'être antifasciste.
04:08Mais c'est une séquence absolument extraordinaire, je trouve, et qu'on pourra tout à l'heure décoder.
04:14On va écouter dans quelques minutes, parce que Gisèle Pellicot vient de prendre la parole.
04:19Et là aussi, c'est intéressant, le procès Mazan, parce que le procès Mazan,
04:23il a commencé avec effectivement...
04:26On a découvert l'horreur de ce qu'a vécu cette dame-là,
04:31mais c'est vrai qu'il y a beaucoup de papiers aujourd'hui
04:33où on peut y voir une forme d'instrumentalisation, de récupération,
04:38et qui est terrible, parce que Camille Kouchner, par exemple, a écrit un papier,
04:41elle avait écrit La Familia Grande, on en parlera tout à l'heure,
04:44et elle dit que ce sont simplement des hommes.
04:47D'abord, elle a raison, c'est des hommes, mais le simplement...
04:51C'est la musique qui montre que tous les hommes sont potentiellement, vous voyez bien,
04:56que tous les hommes sont potentiellement comme ceux-là.
04:59D'ailleurs, je vous les citerai tout à l'heure, il y a plein de les hommes,
05:02et on ne dit plus des hommes, et c'est terrible.
05:06C'est le procès, ça devient le procès du patriarcat, de la domination masculine.
05:10Alors, le mot potentiel m'amuse toujours.
05:13Les gens sont ce qu'ils font.
05:14A partir du moment où ils ne l'ont pas fait, ils ne le sont pas.
05:16D'accord, vous avez bien compris que...
05:18C'est assez existentialiste, les gens sont ce qu'ils font.
05:20C'est bien qu'on dise que tout le monde soit violeur,
05:22mais ceux qui ne sont pas violés, ils ne sont pas violeurs.
05:25Vous avez bien compris que j'ironise ?
05:27Oui, bien sûr, bien sûr.
05:29Trump, Trump, Trump.
05:31La police fédérale américaine, le FBI, a annoncé dimanche
05:34qu'elle enquêtait sur une tentative d'assassinat.
05:36Je vous propose de voir le sujet de Marine Sabourin.
05:41C'est dans son club de golf que Donald Trump a été visé une seconde fois en deux mois.
05:46Il est aux alentours de 14h, heure locale,
05:49lorsque des agents du Secret Service aperçoivent un individu.
05:52L'homme, armé, est caché dans un buisson.
05:57Il était probablement entre 3 et 500 mètres.
05:59Mais avec un fusil à lunettes comme celui-là, ce n'est pas une longue distance.
06:04Repéré, l'individu va prendre la fuite.
06:06Un fusil AK-47 est retrouvé sur place,
06:09ainsi que deux sacs à dos et du matériel d'enregistrement vidéo.
06:12Le suspect s'enfuit à bord d'une voiture noire
06:15et nous savons que les autorités le retrouvent grâce à un témoin.
06:18Il s'agit de ce véhicule entouré en rouge.
06:23Nos procureurs préparent actuellement des mandats d'arrêt
06:26et une requête en détention provisoire contre le suspect.
06:29Il sera maintenu en détention.
06:32Les équipes du candidat républicain ont transféré à la presse des nouvelles de Donald Trump.
06:36Le candidat républicain assure être en sécurité
06:39et ne rien lâcher face à ceux qui sont contre lui.
06:43Je vous propose d'écouter le shérif du comté de Palm Beach.
06:46Alors, il faut comprendre que ça s'est passé sur le golf sur lequel jouait Donald Trump.
06:51Il était au trou numéro 5, mais son service de sécurité était au trou numéro 6,
06:55puisqu'il est toujours en avance, bien évidemment.
06:57Pour ceux qui connaissent le golf, j'imagine qu'ils comprennent ce que je dis là.
07:00Écoutez ce shérif.
07:04Dans le buisson où se cachait le suspect, nous avons retrouvé un fusil d'assaut AK-47.
07:12Un sac à dos avec des carreaux de céramique
07:16et une GoPro pour prendre des photos.
07:19Voilà des objets qui sont en train d'être analysés.
07:22Les agents du secret de service qui étaient sur le terrain de golf ont fait un travail fantastique.
07:28Il y a un communiqué de Joe Biden et de Kamali Harris qui évidemment sont réjouis.
07:34Bien sûr que Donald Trump soit en saint-et-souffle.
07:39Joe Biden et Kamali Harris ont été informés de l'incident sécuritaire au parcours de golf Trump.
07:44Ils sont soulagés d'apprendre qu'il est sain-et-souffle.
07:46Il y a également un tweet de Donald Trump.
07:49Je suis sain-et-souffle et personne n'a été blessé, Dieu merci.
07:51Mais il y a des gens dans ce monde qui feront tout ce qu'il faut pour nous arrêter.
07:54Je n'arrêterai pas de me battre pour vous.
07:57On peut voir la sécurité d'ailleurs telle qu'elle est organisée, sauf qu'il n'y a pas grand-chose à commenter.
08:03Il y a une question à poser.
08:05Est-ce que ça va ? Ils sont à touche-touche pour l'instant.
08:09Est-ce que ça va bénéficier ? Non ?
08:11Un type qui rentre dans un secteur privé comme ça, le golf en plus de Trump,
08:16avec un AK-47, c'est-à-dire une arme longue, grâce qu'il équipe le red,
08:22ça pose quand même question.
08:24Vous avez raison.
08:25La question que je me pose des politiques, est-ce que ça va ?
08:30Ça va lui bénéficier, bien entendu.
08:32L'autre question qu'on peut se poser, c'est à qui la faute ?
08:34Est-ce qu'il n'y a pas une irresponsabilité d'une large partie des élites, des médias américains,
08:38qui ont fait de la politique un terrain d'affrontement entre les partisans de la démocratie et les ennemis de l'humanité,
08:45en dépeignant systématiquement Trump comme le nouvel Hitler, l'ennemi ultime de la démocratie ?
08:50Est-ce que ce genre de choses-là ne vous donne pas envie de passer à l'acte ?
08:53Joachim, tout à l'heure, je regrettais l'instrumentalisation qui est faite parfois des événements.
09:01Je ne voudrais pas que nous-mêmes tombions là-dedans.
09:04John Kennedy a été assassiné.
09:06Les réseaux sociaux n'existaient pas.
09:09Et avant lui, d'autres présidents des États-Unis ont été assassinés.
09:12Et en France, il y a un président qui a été également assassiné dans les années 1920 ou 1930.
09:17C'est le Carnot.
09:18Bon, et il n'y avait pas de réseaux sociaux.
09:20Si je peux juste répondre sur ce point, il y a quand même un écosystème aux États-Unis,
09:24notamment dans les campus, qui est de plus en plus favorable à la violence.
09:27Oui, la violence a toujours existé.
09:31Les attaques de Trump contre ses concurrents ne sont pas...
09:34Elisabeth Lévy.
09:35Vous avez raison de dire que...
09:36Il y a deux points de mesure dans la réaction judiciaire.
09:38Pardon Joachim, vous avez souffert que l'on vous réponde.
09:41Vous avez raison de dire que d'un côté, les médias sont effectivement très violents contre Trump,
09:46mais le camp Trump est aussi très violent contre ses adversaires.
09:49C'est intéressant.
09:50C'est plutôt la montée aux extrêmes de la vie politique américaine.
09:54La sécurité.
09:57Pour aller dans votre sens, c'est sans instrumentaliser un incident,
10:00mais c'est qu'en tout cas, les États-Unis nous donnent un très mauvais exemple de débat public.
10:05Brutalité du débat public.
10:06Et vous trouvez que la France donne un meilleur...
10:08Non, mais justement.
10:09Et que très souvent, la France s'inspire de ce qui se passe aux États-Unis.
10:13C'est peut-être nous qui les inspirons.
10:14Et que là, peut-être, on rentre un peu de plus en plus dans cette logique-là.
10:17Nathan, toutes les démocraties occidentales sont soumises au même débat aujourd'hui
10:22qui est pollué notamment par les réseaux sociaux
10:26et qui devient d'un niveau très faible.
10:29Et après, vous avez des dirigeants aujourd'hui qui s'alignent là-dessus.
10:34Donc, c'est partout pareil, hélas.
10:36Ou qui ne pensent qu'aux réseaux sociaux.
10:37Comment ?
10:38Ou qui ne pensent qu'aux réseaux sociaux,
10:39car leur petite séquence à l'Assemblée nationale a publié sur les réseaux.
10:41C'est une partie de l'hémicycle en particulier.
10:43Donc, on en reviendra toujours à la même chose ?
10:45Oui, c'était mieux avant, en fait, sur la politique.
10:48Oui, il y avait un peu plus de niveau culturel et intellectuel dans les débats.
10:54Sauf qu'avant, Nathan n'était pas né.
10:57Donc, c'est beaucoup mieux.
10:58Oui, quand vous avez effectivement, dans les années 70,
11:01le leader politique que vous avez, c'est autre chose.
11:03Bien sûr.
11:04Écoutez ce débat sur la sécurité avec Marine Le Sabourin.
11:08La sécurité aux Etats-Unis.
11:11C'est grâce aux agents du Secret Service que le pire a certainement été évité.
11:16Les agents du Secret Service, qui étaient sur le terrain de golf,
11:20ont fait un travail fantastique.
11:21Car depuis l'attaque contre Donald Trump le 13 juillet,
11:27la sécurité autour du candidat républicain a été largement renforcée.
11:32Cela s'est vu notamment avec cette image marquante,
11:35celle du candidat républicain le 21 août, derrière des vitres pare-balles.
11:40Depuis la première tentative d'assassinat contre lui,
11:43Donald Trump ne monte qu'à bord de véhicules blindés et résistants aux bombes.
11:47Cela inclut un cortège de plusieurs véhicules,
11:50dont des unités médicales d'urgence, prêtes à intervenir à tout moment.
11:54Lorsqu'il assiste à des réunions ou se déplace,
11:56des restrictions temporaires de vol sont fréquemment mises en place.
12:00Enfin, la cybersécurité constitue un enjeu majeur dans sa protection.
12:05Les agents du FBI et le Secret Service surveillent constamment
12:08les menaces en ligne à son encontre.
12:12Voilà ce qu'on pouvait dire sur cet attentat manqué contre Donald Trump.
12:17Sauf si vous avez un commentaire.
12:19Qui réserve encore cette campagne d'ici le 4-5 novembre, c'est ça ?
12:22Georges Fenech. Il reste 50 jours.
12:24Deux tentatives d'assassinat, un retrait d'un candidat.
12:27Enfin, je veux dire, c'est une campagne absolument folle.
12:30Comment vont terminer les candidats le 4 novembre ? On se le demande.
12:34Et en plus, il y a Mme Harris qui réclame un deuxième débat
12:39et que, manifestement, Trump refuse.
12:42Donc, on a du mal à les suivre, franchement.
12:45Gisèle Pellicot a donc pris la parole il y a quelques minutes
12:48parce que vous savez que son ex-mari ne sera pas présent.
12:53Je vous propose d'écouter Mme Pellicot qui a pris la parole devant les caméras.
13:00Je souhaite remercier toutes les personnes qui m'ont témoigné
13:03leur soutien depuis le début de cette épreuve.
13:06Et plus particulièrement celles et ceux qui ont pris le temps
13:10de se réunir samedi dernier à travers toute la France.
13:15J'ai été profondément touchée par cet élan qui me donne une responsabilité.
13:20Grâce à vous tous, j'ai la force de mener ce combat jusqu'au bout.
13:25Ce combat que je dédie à toutes les personnes, femmes et hommes
13:29qui, à travers le monde, sont victimes de violences sexuelles.
13:33À toutes ces victimes, je veux leur dire aujourd'hui,
13:37regardez autour de vous, vous n'êtes pas seules.
13:41Beaucoup de courage chez cette femme.
13:43Je trouve que c'est elle qui avait demandé l'absence de huis clos
13:47et qui a voulu que ces hommes-là soient désignés,
13:53soient vus, qu'on paraisse en public.
13:57Ça interroge forcément sur la banalité du mal, M-A-L-E,
14:04même si on peut aussi regretter, parce que c'est ce qui se passera
14:08et c'est toujours le cas aujourd'hui en France,
14:10que tout débat soit parfois instrumentalisé, récupéré.
14:14C'est le procès des hommes.
14:16Oui, mais c'est des hommes, c'est 52 hommes, c'est pas des femmes.
14:19Non, mais c'est pas le procès de 52 hommes qu'on essaye que Mme Maïfer,
14:23que Camille Kouchner, que vous avez citée avec cette tribu,
14:26Elisabeth Lévy,
14:28essayent de faire, elles le disent.
14:30Elles le disent, c'est le procès du patriarcat,
14:33c'est le procès de la domination masculine.
14:37Camille Kouchner parle d'un homme où les hommes,
14:40les hommes, pas des hommes,
14:42se permettent encore,
14:45se permettent de croire qu'un mari peut disposer du corps de sa femme.
14:49Et en gros, elle nous dit
14:51comme si les violences faites aux femmes n'étaient pas la norme.
14:54Et moi, c'est ça qui me frappe, c'est la confusion permanente
14:56entre la norme et l'exception.
14:58La norme dans nos pays,
15:00c'est évidemment qu'elles sont condamnées unanimement, ces violences.
15:04J'ai un mot juste, j'en finis là,
15:06sur ce qu'on appelle la banalité du mal et les hommes ordinaires.
15:08Parce qu'il y a un gros malentendu là-dessus.
15:11Vous aimez les sophismes, Pascal.
15:13Et là, il y a vraiment un sophisme.
15:15Ce sont des hommes ordinaires,
15:17tous les hommes sont ordinaires par définition,
15:19donc tous les hommes sont potentiellement ceux-là.
15:22Vous avez raison sur potentiellement.
15:24Mais je suis désolée,
15:26ce que nous dit la banalité du mal de Arendt
15:28et les hommes ordinaires de Brunning,
15:30c'est que personne n'est humainisé.
15:32Elle ne nous dit pas que tout le monde devient criminel.
15:35Et moi, ce que je vois aujourd'hui,
15:36c'est qu'une écrasante majorité des hommes dans nos pays s'empêchent.
15:39Heureusement encore.
15:41Mais avant aussi, quoi, c'est pas...
15:43Oui, oui, absolument.
15:44Pardon, Pascal, vous avez raison, mais disons...
15:46Oui, c'est pas parce qu'il y a eu MeToo que...
15:49Ah ben tiens, je vous ai converti.
15:51Non.
15:52Si.
15:53Je veux dire, il y a beaucoup d'hommes
15:55qui, effectivement, savent aujourd'hui
15:57qu'ils ne peuvent pas se permettre
15:59ce qu'ils se permettaient avant
16:01parce qu'ils seraient rattrapés
16:03par les témoignages et parce que les femmes parleraient,
16:06et tant mieux.
16:08Mais en revanche,
16:10depuis la nuit des temps,
16:12certains hommes ont un...
16:15Je sais pas si c'est un rapport normal avec les femmes,
16:18je sais pas comment le définir,
16:19mais enfin, ils n'agressent pas,
16:21ils ne violentent pas,
16:22ils ne violent pas, etc., etc.
16:24Vous savez, il y a aussi un récit complètement fou
16:26qui nous dit que rien n'est condamné.
16:28Alors j'ai cherché, j'avais dit une erreur un jour,
16:30j'avais augmenté le chiffre,
16:32mais là j'ai cherché.
16:33Il y a, en gros,
16:3520% des détenus dans nos prisons
16:37le sont pour des crimes sexuels.
16:38En 80, c'était 5%.
16:40Donc ça prouve.
16:42Ce que dit Camille Kouchner,
16:44elle s'appelle Gisèle Pellicot,
16:46c'est un long papier que vous pourrez lire,
16:47elle voudrait que ce procès soit celui de la soumission chimique,
16:49il le sera, il faut l'espérer,
16:50mais il devra aussi être celui de la violence patriarcale
16:53de cette société qui n'en finit pas
16:55avec la culture du viol,
16:57écrit-elle.
16:59Est-ce que vous êtes d'accord ou pas avec ça, Nathan Devers ?
17:02J'ai préféré, puisqu'on cite des articles,
17:04celui de Lola Laffont,
17:06où elle dit que c'est un procès qui nous montre
17:08que le concept de la monstruosité ne fonctionne pas.
17:10Je suis d'accord avec vous pour ne pas instrumentaliser
17:12des affaires judiciaires,
17:13et je n'aime pas faire ça et les récupérer,
17:15mais il y a une chose qui m'interpelle fondamentalement
17:17dans cette affaire depuis le début,
17:19non seulement c'est les accusés,
17:20mais c'est le fait que parmi les gens
17:22qui ont eu accès à cette annonce,
17:23qui était postée sur Internet,
17:25annonce où manifestement on comprenait
17:27l'accès de quelqu'un qui voulait faire violer son épouse.
17:30Donc il y a des hommes qui ont refusé de le faire.
17:32D'ailleurs, pas beaucoup, mais il y a des hommes
17:34qui ont refusé.
17:35Il y a vraisemblablement, en dix ans,
17:37peut-être des dizaines de milliers d'internautes
17:39qui sont tombés sur cette annonce,
17:40et on n'a pas eu un pour dénoncer,
17:42pour faire un signalement,
17:44ne serait-ce qu'un signalement anonyme.
17:46Pour l'instant, en tout cas,
17:48sauf si ce fait venait à remonter dans l'instruction,
17:51personne n'a dénoncé ces faits.
17:53Et c'est quand même incroyable de voir
17:55qu'il ne s'agit pas de dire forcément
17:57les hommes, tous les hommes,
17:58mais en tout cas que dans cette histoire,
17:59il y a eu zéro homme ou femme,
18:01zéro individu, mais en l'occurrence zéro homme.
18:03Nous sommes d'accord.
18:04Zéro homme, zéro femme aussi.
18:06En l'occurrence, c'était des hommes
18:07qui avaient accès à cette annonce.
18:08C'est intéressant.
18:09Je lis la tribune de Camille Kouchner
18:11parce qu'elle est intéressante,
18:12parce que je pense qu'elle est représentative
18:14d'un courant, disons-le,
18:15ce monde où des hommes,
18:16après qu'ils ont violé à plusieurs reprises
18:18une femme endormie la nuit,
18:19retournent tranquillement à leur activité au matin.
18:21Celui aussi qui fait naître un florilège
18:23de remarques nauséabondes sur Internet,
18:25tellement elle ne pouvait pas savoir.
18:27Ce monde incestral de la domination,
18:30cette violence de la norme des hommes
18:32faite par les hommes et pour les hommes.
18:36Ça a été vrai à une époque.
18:38Moi, je me souviens à une époque
18:39qui n'est pas si ancienne que ça.
18:41Dans les tribunaux,
18:42on avait tendance à correctionnaliser,
18:44comme on disait, les viols.
18:46Un viol est criminel.
18:48Mais bon, voilà,
18:49on retenait l'agression sexuelle.
18:52Et elle conclut en disant...
18:53Il a fallu combattre Gisèle Halimi,
18:55souvenez-vous,
18:56pour faire en sorte que la justice se ressaisisse
18:58et qu'on qualifie correctement ce qu'est un viol,
19:00c'est-à-dire un crime.
19:01Et elle termine en disant une phrase que je conteste.
19:04Elle s'appelle Gisèle Pellicot
19:05et dans cette société française
19:06où le mouvement MeToo ne prend pas aussi peu.
19:10Je ne partage pas l'avis de Mme Kouchner.
19:14Je trouve qu'effectivement,
19:15MeToo a changé beaucoup de choses
19:17dans la société française
19:18qui est un avant et un après MeToo.
19:20À l'image de la puissance des femmes espagnoles
19:21poussant la modification des lois
19:23après les crimes de la Meut,
19:24il est temps que nous nous unissions tous et toutes,
19:28car ils ne sont ni des loups, ni des monstres,
19:30mais simplement des hommes.
19:32Alors là, en revanche,
19:33je trouve qu'elle a raison,
19:34ce n'est pas des monstres.
19:35Effectivement, le docteur Jekyll et Mr Hyde,
19:37je ne suis pas sûr que ça existe,
19:38mais effectivement,
19:39ce sont des hommes et elle a raison.
19:41Alors, Régine Delfour est avec nous.
19:43Bonjour, Régine,
19:44et merci d'être avec nous
19:45puisque vous suivez ce procès, Mazan.
19:47Donc aujourd'hui, si j'ai bien compris,
19:49le procès est ajourné.
19:53Alors, il est suspendu pour le moment, Pascal,
19:55puisque Dominique Pellicot n'est pas présent
19:58dans le box des accusés.
19:59Son avocate nous avait dit
20:00qu'il avait peu de certitude,
20:02plus qu'il le soit,
20:03puisque hier, il a été hospitalisé.
20:04Il souffrirait d'un caillot dans la vessie
20:06et aussi d'une infection au rein.
20:08Donc, le président de la Cour criminelle,
20:10Roger Arrata, a deuil
20:12qu'il allait diligenter un collège d'experts
20:15pour avoir plus d'informations
20:18sur la situation médicale de Dominique Pellicot.
20:21Mais alors, il nous a dit que pour le moment,
20:23le procès était suspendu,
20:25qu'on aurait peut-être une information
20:27vers midi ou alors dans la soirée.
20:29Tout est très, très flou.
20:30Alors, les avocats des partis civils,
20:32vous pouvez l'imaginer,
20:33ont dit que c'était un scandale
20:35si ce procès allait être donc renvoyé.
20:38C'est parce que si Dominique Pellicot
20:40est hospitalisé, cela veut dire
20:41que le procès ne sera plus suspendu,
20:42mais l'affaire sera renvoyée.
20:44Et comme Maître Zavaro,
20:46l'avocate de Dominique Pellicot,
20:48a dit que ça fait quand même
20:49plus d'une semaine qu'on sait
20:50que l'état de santé de Dominique Pellicot
20:52est très mauvais et qu'il n'a pas reçu
20:54les soins en conséquence.
20:56Merci beaucoup, Régine.
20:57Je trouve que tout ça baigne
20:59dans un amateurisme qui m'étonne.
21:02Tu as un procès qui est attendu,
21:05tu as un accusé qui arrive mis en examen
21:09et qui arrive malade,
21:11et tout ça montre une forme d'amateurisme.
21:13De quoi ? Amateurisme de qui ?
21:15La juridiction ne pouvait pas prévoir
21:17les problèmes de santé de l'accusé.
21:19Ce qu'explique l'avocat de M. Pellicot,
21:20c'est qu'il était malade depuis une semaine
21:22et que les agents pénitentiaires
21:23ont laissé traîner.
21:24S'il avait été pris en charge
21:25en début de semaine dernière,
21:26il serait capable de comparaître aujourd'hui.
21:29Là, ce qu'on risque,
21:30quand on parle de renvoi,
21:31c'est que tout est annulé.
21:32On recommence à zéro.
21:33Oui, mais c'est pour ça
21:34que je vous dis que tout ça
21:36va finalement assez bien
21:38avec la justice française
21:39telle qu'on l'imagine.
21:40Tout ça baigne dans une forme d'amateurisme.
21:42Je ne peux pas vous dire autre chose.
21:43Les problèmes de santé...
21:45Non, mais on ne vous avait pas écouté ce qu'a dit.
21:47Oui, mais c'était prévisible.
21:48C'est fou.
21:49Georges, ne dites pas ça.
21:51Ce n'est pas prévisible.
21:53Ça fait une semaine
21:55et personne n'a rien dit.
21:56Non, c'était prévisible.
21:57Il y a eu des interruptions la semaine dernière.
21:59Bien sûr.
22:00Pour des raisons médicales.
22:02Et il y a eu tout un week-end.
22:03Ils ont laissé traîner.
22:05Je vous propose d'écouter en revanche
22:07Mme Zavarro,
22:09qui est l'avocate
22:11de M. Pellicot
22:13et qui était ce matin
22:15avec Romain Désart.
22:25Oui, mais c'est la fièvre.
22:27C'est très bien.
22:28Ça vous effraie.
22:29On l'écoutera juste après la sirène.
22:31Ça effraie.
22:32Thomas Hill, bonjour.
22:34Bonjour Pascal.
22:36Qu'est-ce que vous avez passé dans vos week-ends ?
22:37Formidable.
22:38Est-ce que vous allez au cinéma parfois le week-end ?
22:40Bien sûr, bien sûr.
22:42Est-ce que vous avez vu un film ce week-end ?
22:43Le Fil.
22:44Est-ce que j'ai vu un film ce week-end ?
22:46Ah non, je n'ai pas vu ce week-end.
22:48Pascal, qu'est-ce que vous êtes allé voir ?
22:49Moi, j'ai vu Le Fil
22:51de Daniel Otteuil,
22:53réalisé par Daniel Otteuil.
22:55C'est formidable.
22:56Allez voir ce film.
22:57Grégory Gadebois, extraordinaire.
22:59César, du meilleur second rôle, on peut déjà lui donner.
23:01César, du meilleur second rôle, on peut déjà lui donner.
23:03Vous êtes bien là.
23:05C'est bien.
23:06Allez voir ce film.
23:08Unanimité.
23:10Ne spoilez pas.
23:11Ne spoilez pas ?
23:12Mais si.
23:13J'ai dit que c'était un refondissement.
23:15Mais vous donnez une information au spectateur.
23:19Il va l'attendre.
23:21Il va la bouche, là.
23:23Merci Thomas Hill.
23:25A tout à l'heure, Pascal.
23:26On vous retrouve à 11h.