• il y a 2 semaines

Chaque jour, entre 9h et 9h30, retrouvez Pascal Praud dans L'Heure des Pros en direct sur CNews et Europe 1. Ce mercredi, il revient sur la victoire de Donald Trump face à Kamala Harris. Il devient le 47e président des États-Unis malgré le wokisme médiatique.

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00:00C'est bienvenue sur Europe 1 jusqu'à 9h30 et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:09Rien n'est encore définitif bien sûr, mais la tendance Trump-élu à la maison blanche est forte, on parle même de raz-de-marée.
00:16Elle couronne une campagne intelligente et efficace menée par Donald Trump,
00:22campagne que les médias américains et français ont refusé de voir par idéologisme ou militantisme.
00:28Trump est notamment allé dans des états qui ne lui étaient pas favorables.
00:32Contrairement à l'avis de ses conseillers, il a parlé à ses détracteurs.
00:35Souvenez-vous, son dernier rassemblement à New York, une terre démocrate, il a rempli le Madison Square Garden.
00:41Sur le plan économique, Trump a parlé pouvoir d'achat, prix de l'essence ou coût du logement
00:47quand les éditorialistes à Paris ou à Washington ne regardaient que les indicateurs macroéconomiques qui sont, c'est vrai, positifs.
00:54Les mêmes éditorialistes sur les questions identitaires pensent que le wokisme est un progrès.
00:59Ils sous-estiment le rejet massif de ces idées portées par une classe médiatique coupée de la réalité du terrain.
01:06Ce qui est vrai aux Etats-Unis est aussi vrai en France ou de France Inter à France Télévision,
01:10en passant hélas par les cabinets ministériels, le wokisme est infusé à haute dose matin, midi et soir.
01:18Trump a affiché sa détermination à lutter contre l'immigration.
01:21Là encore, il se heurte à la morale dominante chez les intellectuels, les artistes, les écrivains, les journalistes, etc.
01:28pour qui la seule position moralement acceptable est d'être pro-immigration.
01:33Allez interroger les Etats frontaliers, les Texans par exemple, qui subissent au quotidien l'immigration avec ses conséquences
01:39et vous comprendrez pourquoi ils votent massivement Trump.
01:43Enfin, les médias français ne comprennent pas le poids de la religion et des églises dans le vote américain.
01:50Il y a toujours un regard condescendant sur ce sujet, d'où ce que vous entendez depuis des semaines.
01:55L'électeur de Trump est présenté comme un fanatique mal dégrossi, un mâle blanc obèse avec une casquette rouge ou un chapeau de cow-boy,
02:04un être inculte ou religieux, un pauvre diable manipulé par Trump.
02:09Quel naufrage général des médias français ? Eh bien non, il existe des motivations réelles pour voter Trump.
02:17Hélas, la presse française les a peu exposés dans un mouvement de panurgisme dont elle est coutumière, appelons ça l'enfumage habituel.
02:26Ajoutez à cela le talent de Trump, du McDonald au camion en poubelle, de son point levé après l'attentat jusqu'à sa figure ensanglantée,
02:35vous avez le cocktail d'une victoire annoncée, Trump sera sans doute à la Maison Blanche ces prochaines semaines.
02:42Il est 9h01 et évidemment nous allons commenter ensemble, notamment avec Gérard Kérérou,
02:49qui a dit sur ce plateau les raisons pour lesquelles Trump pourrait être élu et même serait élu lorsqu'il est revenu des Etats-Unis.
02:57Je le taquinais en lui disant qu'il était notre envoyé spécial aux Etats-Unis dans le 15e arrondissement.
03:02À l'arrivée, son analyse était juste.
03:18Bonjour Pascal, bonjour à tous.
03:19Donald Trump revendique sa victoire devant ses partisans à West Palm Beach en Floride,
03:24une victoire politique jamais vue dans le pays, a-t-il dit il y a quelques minutes seulement.
03:28Nous avons écrit l'histoire et nous allons aider les Etats-Unis à guérir. On l'écoute.
03:34C'est une victoire politique. Nous n'avons jamais vu une telle victoire.
03:42Je veux remercier le peuple américain pour l'honneur qu'ils m'ont donné d'être élu le 47e et le 45e président.
03:55Les derniers résultats donnent Donald Trump vainqueur dans 27 Etats sur 50, dont trois Etats-clés,
04:01la Caroline du Nord, la Géorgie et la Pennsylvanie. Ce qui va compter, c'est le nombre de grands électeurs.
04:06Il en faut 270 pour l'emporter. Et à l'heure où l'on se parle, Donald Trump en cumule officiellement 266.
04:12Kamala Harris, 188. Reste à savoir de quel côté vont pencher les quatre Etats-pivots restants.
04:19Et puis de son côté, c'est officiel, Kamala Harris ne prendra pas la parole.
04:23L'un de ses conseillers l'a annoncé tôt ce matin, signe d'une défaite annoncée pour la candidate démocrate.
04:28Ses soutiens, rassemblés à l'université d'Oward à Washington, ont quitté le QG.
04:33Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous, Pascal.
04:36Merci beaucoup, Shana Lustow. Sabrina Medjeber est avec nous. Eric Nolot, que vous connaissez.
04:40Renaud Girard du Figaro. Gérard Cailloux, je l'ai dit. Gauthier Lebret sera peut-être tout à l'heure avec nous également.
04:48Et Mathieu Boccoté, je vous ai demandé de rester parce que ce que vous disiez, comme toujours, était très intelligent et très intéressant.
04:55Vincent Hervouet, nous disions hier, vous disiez hier, que nous ne saurions pas, ce matin, qui est le président des Etats-Unis.
05:03Et comme toujours, la surprise, elle est arrivée, puisque c'est Ranmaré.
05:09On va voir, attendez les résultats. Effectivement, il y a peut-être le grand chlème.
05:14Alors là, ce serait vraiment un magnifique triomphe pour Donald Trump.
05:19D'ores et déjà, c'est un comeback stupéfiant. C'est une revanche éclatante sur le sort.
05:26C'est quand même l'homme qui a réalisé tout ce qu'il a dû endurer depuis huit ans.
05:34D'abord, il a eu un premier mandat qui a été contesté. Ensuite, il y a eu les deux procédures de destitution.
05:40Après, il y a eu les deux procès. Il y a eu 19 chefs d'inculpation. Il y a eu un attentat meurtrier. Il y a eu deux tentatives d'attentat.
05:47C'est invraisemblable. C'est une histoire, ça vaut vraiment du mas.
05:54Ce n'est pas le retour de Monte-Cristo, mais c'est quelque chose, quand même, qui est de cet endroit-là.
05:58C'est vraiment la légende, une légende.
06:00Je le disais tout à l'heure, parce que chacun va tenter l'explication.
06:02Est-ce qu'il n'y a pas une outrage pour les sondeurs ?
06:04Oui, alors, les sondeurs, bien sûr. Mais les sondeurs, on peut imaginer, d'ailleurs, qu'ils peuvent être, eux aussi,
06:10enclins à certains prismes idéologiques. Mais ce qui m'intéresse toujours, c'est d'expliquer, de comprendre,
06:17ce qui n'a pas été dit, sauf parfois ici, sur ce plateau.
06:20Pourquoi l'électeur américain, il va vers Trump ?
06:23Pourquoi il se défie de cette classe médiatique ?
06:26Et ce qui est vrai aux États-Unis est vrai également en France.
06:29Le wokisme. Les gens ne veulent pas de ces idées.
06:33Il y a le parallèle avec Marine Le Pen et Donald Trump.
06:36Elle doit, ce matin, regretter de ne pas l'avoir soutenue davantage.
06:39Oui, alors, d'abord, c'est très intéressant ce que vous dites, parce qu'elle-même doit se dire...
06:43Non, mais elle-même doit se dire, cette volonté qu'elle peut avoir d'être plus dans le système,
06:52et de ne pas appeler toujours un chat un chat, ce que fait Trump, ça peut, en miroir, lui dire que ce n'est pas la bonne stratégie.
06:59Mais laissons Marine Le Pen de côté.
07:01Moi, je viens d'écouter, quand même, le discours de vainqueur.
07:05Le spectacle que vient de donner le 47e, puisqu'il change de numéro.
07:10Il n'est plus le 45e, il sera le 47e.
07:13Et ce qui était frappant, c'était la gravité qu'il habitait.
07:16Jérémie Melania, sa femme, souriait à toutes les caméras.
07:19Et lui, tout le monde était euphorique, ça avait un côté Kermesse.
07:22Et lui, il était à la fois très, très, très calme, très grave, pénétré par sa fonction.
07:28Il avait un discours de président remerciant tout le monde.
07:31Pas un mot sur Kamala Harris, quand même, pas un mot, même pas cité, même pas évoqué.
07:36Et en revanche, félicitant chacun et promettant d'être un président rassembleur.
07:42Donc, selon que l'on est proche du pouvoir ou qu'on est, au contraire, dans la campagne, il a fait 900 réunions.
07:48Prenez compte, 900 réunions.
07:49Et il est allé dans des territoires, je l'ai dit, hostiles.
07:52Et c'est vrai que ce qui est agaçant dans le traitement médiatique, c'est lorsqu'il y a un débat Harris-Trump.
07:58Toute la presse, le lendemain, explique qu'Harris a gagné.
08:01C'est ça qui est un peu agaçant.
08:02Alors, il y a un tweet du président Macron.
08:04Il y a un tweet sur elle, quand même.
08:05Moi, ça qui m'a frappé, c'est que quand vous l'écoutez, quand vous l'écoutez en longueur,
08:09quand vous écoutez, en tout cas, ses meetings, vous êtes frappé par le vide, le vide sidérant.
08:15Oui, mais ça peut être dit, ça peut être dit, sauf ici.
08:18C'était assez stupéfiant.
08:20Et elle s'est planquée.
08:21Ce soir, elle se planque encore.
08:22Mais j'entends ce que vous dites.
08:24On disait c'est un référendum pour ou contre Trump.
08:26Moi, j'ai aussi l'impression que ce matin, c'est un référendum contre Kamala Harris.
08:31Et là, elle s'est votrée.
08:33J'entends ce que vous dites, mais personne ne le disait comme ça dans l'espace médiatique depuis des jours.
08:41Et c'est sans doute pour cela que les...
08:42Vous êtes sévère avec vos confrères.
08:45Mais ce n'est pas mes confrères, c'est un système.
08:47Ils n'y peuvent rien, les pauvres.
08:49Parce que même s'ils disent le contraire, c'est compliqué pour eux.
08:52Ils pourraient faire un effort, cela se dit.
08:53Il n'est pas interdit d'être de temps en temps honnête et courageux.
08:56Une fois par année, peut-être.
08:57En même temps, ce sera encore mieux.
08:58Mathieu Bocoté, dont vous avez reconnu la voix de ce tenteur.
09:02Je voudrais qu'on voit le tweet d'Emmanuel Macron.
09:06J'attends vraiment avec impatience la rencontre Macron-Trump.
09:11Félicitations, Président Donald Trump, prêt à travailler ensemble,
09:14comme nous avons su le faire durant quatre années,
09:16avec vos convictions et avec les miennes,
09:18avec respect et ambition pour plus de paix et de prospérité.
09:21Moi, je voudrais saluer quand même, Gérard,
09:23parce que vous parlez de confrères intelligents et courageux.
09:25En voici un exemple sur la société américaine,
09:29puisque vous avez dit les choses telles que vous les avez perçues
09:33lorsque vous étiez aux Etats-Unis.
09:35Je n'ai pas de mérite.
09:36Mon seul mérite, c'est d'avoir épousé une américaine,
09:38fait des enfants qui vivent en Amérique,
09:40et y aller depuis 60 ans régulièrement.
09:43Après, j'ai plus qu'à feuilleter mon carnet de notes, si j'ose dire.
09:47Je n'ai pas besoin de réfléchir et d'idéaliser les choses.
09:50Je vois. Moi, je la vois, l'Amérique.
09:53Je ne suis pas comme les Français, en général.
09:55Ils vont à New York trois jours, ils reviennent,
09:57et ils vous disent « Moi, l'Amérique, je connais », etc.
10:01Effectivement, ils ont été voir trois ou quatre personnes à New York
10:06qui sont des intellectuels, souvent,
10:08qui ne sortent pas de New York eux-mêmes.
10:11C'est ça, en général, l'image de l'Amérique qu'on a.
10:14Alors que l'Amérique...
10:15Les Français, ils ont vu la carte, ce matin.
10:17C'est simple, l'Amérique.
10:19C'est un grand continent, et il y a deux côtés.
10:22D'un côté, il y a la Californie,
10:24ce pays magnifique où, actuellement, on détruit les villes
10:27en les faisant coloniser par des gens qui viennent de nulle part
10:32et qui sont dans les rues et qui détruisent...
10:35San Francisco étant l'exemple typique.
10:38Et puis, de l'autre côté, il y a New York,
10:40la ville formidable, mais cosmopolite,
10:42où on fait souvent que passer.
10:45Et puis, le reste, c'est les 40 États au milieu.
10:48Du sud, du nord, etc.
10:50Et il y a des gens qui ne sont pas toujours passés par Harvard.
10:53Ils ont parfois des chapeaux qui font rire.
10:56Ils ont parfois des...
10:59Leur nourriture n'est pas formidable.
11:03Je veux dire par là.
11:04Il y a une Amérique réelle,
11:06et cette Amérique réelle, moi, je sentais la première fois en 2014.
11:11Je l'ai suivie et je l'ai sentie aussi cette fois-ci
11:14puisque j'y étais l'été, tout l'été.
11:17Elle avait du Trump dans...
11:20Tour de table, les uns, les autres.
11:22Renaud Girard, une dimension peut-être christique, je ne sais pas.
11:27C'est Vincent Herbret qui disait ça, côté Montecristo.
11:30En tout cas, vous disiez, avant qu'on entre dans ce studio,
11:34souvenez-vous dans quel état il était le 20 janvier 2021.
11:38Le 7 janvier 2021, c'est-à-dire après l'attaque du Capitole,
11:43qu'il avait plus ou moins cautionné ses partisans.
11:46Et donc, on disait que c'était le danger de l'Amérique,
11:49que c'était un fasciste.
11:51Et d'ailleurs, l'erreur du Parti démocrate,
11:53c'est d'avoir gardé ce thème du danger de la démocratie.
11:56Ils ont crié aux loups alors qu'il n'y avait pas de loups, si vous voulez.
12:00Et ça, et le deuxième thème qui était mauvais de la part des démocrates,
12:07c'est aussi essayer de concentrer la campagne sur l'avortement,
12:12évidemment pour gagner le vote féminin.
12:14Or, aux États-Unis, c'est une décision qui appartient à chacun des États,
12:19si vous voulez, ce n'est pas une histoire fédérale.
12:21Alors que la campagne de Trump a été beaucoup plus réaliste,
12:25si vous voulez, sur l'économie, sur l'immigration
12:28et aussi un petit peu sur la politique étrangère,
12:31le retour d'une grande Amérique forte dans le monde.
12:35Mais je pense que le wokisme dont vous avez parlé,
12:37c'est ce qui a détruit, en fait, le Parti démocrate.
12:40Le Parti démocrate de Kennedy n'est pas un parti wokiste.
12:46Mais ces idées sont rejetées, mais c'est vrai aussi en France.
12:49Quand je vois, je l'ai dit, matin, midi et soir,
12:53les grands médias infuser le wokisme en permanence par leurs éditorialistes
12:59et même dans la fiction, dans la fiction,
13:03aujourd'hui, les réalisateurs de séries, de cinéma, etc.,
13:06je me dis qu'il y a quelque chose qui ne va pas,
13:08que cette classe médiatique est coupée de la réalité du pays.
13:13Et même un type comme Tim Walz, le vice-président choisi,
13:16candidat par Kamala Harris,
13:19qui est pourtant un type de la campagne ancré dans un État du centre des États-Unis,
13:23mais lui-même, il s'est détruit par le wokisme,
13:26parce qu'il a fait, il a passé des mesures dans cet État.
13:29Bon, c'est un de vos...
13:30Toilettes non genrées ou des...
13:32C'est un de vos...
13:33Les Américains trouvent absurde.
13:35Mais tout le monde trouve absurde.
13:37Mathieu Bocoté, Mathieu Bocoté.
13:39Il avait transformé son État en État sanctuaire
13:41pour les thérapies de transition pour les mineurs.
13:44Pour les mineurs, il faut bien s'entendre.
13:46Donc, il y a un côté, là-dedans, docteur faux d'amour.
13:49On est devant des gens qui traitent les enfants à la manière de cobayes.
13:52Donc, on y revient, il y a une révolte aux États-Unis,
13:54une forme d'insurrection populiste contre des élites qui ont fait faillite.
13:57Premier élément.
13:58Deuxième élément, la révolution woke, effectivement,
14:01elle exaspère à peu près tout le monde.
14:04Mais le Parti démocrate n'avait plus que ça comme projet.
14:06On pourrait dire, le Parti démocrate de Kamala Harris,
14:08c'est du Terra Nova à l'américaine, version 2024.
14:12Donc, le wokisme était le cœur du projet.
14:14Par ailleurs, il y a une forme de mépris du commun et mortel,
14:18une campagne antifasciste aux États-Unis en 2024.
14:20Il fallait y penser.
14:21Or, ils ne savent parler des électeurs qui ne votent pas pour eux
14:24qu'à la manière de dégénérer, dédentés, malodorants,
14:28de crétins ambulants.
14:30Ils sont incapables de comprendre.
14:31Mais j'ai entendu ça.
14:32Je ne vais pas citer une des consoeurs
14:34qui a un petit peu d'expérience,
14:36que j'ai entendue hier sur une chaîne concurrente,
14:38qui a longtemps présenté un journal...
14:40Je ne le citerai pas, moi non plus, madame O'Grant.
14:43Mais je l'ai entendue.
14:45J'ai écouté ça.
14:46J'ai écouté ça hier.
14:48J'étais mais sidérée.
14:50J'étais révolté quand je l'entendais,
14:51parce que j'avais tant d'expérience pour dire tant au mieux
14:54de propos nuls au pire de propos absurdes.
14:57Je cache un troisième terme.
14:58Il y avait une forme de fausse expérience là-dedans.
15:01C'est la connaissance des côtes américaines,
15:02côtes est, côtes ouest,
15:03une méconnaissance complète du pays.
15:05Et par ailleurs, je le redis,
15:07ces gens-là ne sont pas conscients
15:08à quel point le mépris qu'ils déversent sur la population
15:11devient le carburant électoral de leurs adversaires.
15:14Et ça, je pense, c'est l'élément central.
15:16Ils n'ont pas compris qu'à toujours mépriser,
15:18ça revient contre eux à la manière d'une insurrection vive
15:20dont Trump a été le véhicule et le porteur et l'incarnation.
15:23Non, mais votre phrase est très juste.
15:25C'est-à-dire que ce mépris devient le carburant.
15:28Et même, il agissait...
15:30Parfois, il ne s'agit pas de prendre parti autour de cette table,
15:33mais quand tu voyais la manière
15:35dont les adversaires de Trump parlaient de Trump,
15:39il te le rendait sympathique.
15:41Et je pense qu'il y a beaucoup de gens qui sont dans cet état d'esprit.
15:44Sabrina qui n'a pas encore parlé.
15:46Je suis entièrement d'accord avec tout ce qui vient d'être dit.
15:48C'est clairement la thèse de Christopher Lach
15:51lorsqu'il parle de la crise, de la révolte même des élites.
15:54C'est-à-dire que là, évidemment,
15:56on assiste en réalité à la victoire finalement
16:00d'un président qui a été proche de son peuple,
16:03qui a défendu des thèmes,
16:05qui s'est érigé comme le vainqueur
16:09justement de cette Amérique
16:11qui souffre du déclassement à la fois identitaire
16:13et à la fois économique.
16:15Donc là, c'est la preuve...
16:16Avec des bons indicateurs.
16:17Avec des bons indicateurs.
16:18C'est ça le paradoxe, je le répète.
16:20Ils vont même dans le vote communautaire.
16:21Il a gagné beaucoup de points sur le vote hispanique,
16:23beaucoup de points sur le vote afro-américain
16:25et beaucoup de points sur le vote musulman également.
16:28Donc il y a une victoire là qui est écrasante,
16:30qui est globalisante
16:32et qui a réussi à agréger tous les particularismes
16:34américains.
16:36Et c'est cela, je pense, qu'il faut saluer.
16:38Et je suis même ravie finalement
16:40d'assister à cette victoire
16:44contre cette élite complètement déconnectée
16:46des préoccupations du peuple américain
16:48et même plus largement du peuple occidental.
16:49Éric Nolot, on pourrait citer Douglas Kennedy,
16:51que vous connaissez, qui est à Paris d'ailleurs
16:53et qui symbolise cet état d'esprit anti-Trump
16:57que vous avez rencontré d'ailleurs,
16:59qui est sûrement très sincère d'ailleurs,
17:02bien évidemment, mais qui voit dans Trump un diable.
17:06La sincérité n'excluse pas tout.
17:08Ça peut même être une circonstance aggravante.
17:10Bon, donc, les députés américains avaient le choix
17:13entre une représentante de la mouvance
17:15walkist communautariste
17:17et un représentant de la mouvance, disons, populiste.
17:19Un populiste poussé jusqu'à organiser
17:21ou en tout cas trempé dans une tentative de coup d'État.
17:23Les électeurs américains ont décidé
17:25que c'était l'identité qui primait
17:27sur tout le reste.
17:28Donc le message est clair
17:29et peut-être c'est un message qui devrait être
17:31entendu du côté de la France.
17:33Alors moi, il se trouve que je vais très peu à New York,
17:35mais beaucoup dans le Minnesota, l'état de Tim Walz.
17:37Et en effet, ça fait 20 ans que j'y vais
17:40et dans mon café préféré est apparue
17:42cette année ou l'année dernière,
17:44une affichette selon laquelle il fallait éviter
17:46de s'adresser directement de manière genrée
17:48au serveur ou à la serveuse
17:50pour ne pas provoquer un traumatisme majeur chez elle.
17:52Donc vous lisez l'affichette
17:54et ensuite vous vous dirigez vers les toilettes non genrées.
17:56Donc effectivement, il y a un dérèglement total
17:58et l'Américain de base, il ne peut pas se reconnaître là-dedans.
18:01Alors après, j'ai entendu votre éditorial,
18:03la victoire de Trump, ça ne vaut pas
18:05absolution de tout.
18:06C'est-à-dire que quand vous parlez de la religion,
18:08la religion aux États-Unis,
18:09ce n'est pas du tout la même chose que la religion en France
18:11et je ne souhaite pas que cette forme de religion
18:13s'impose en France.
18:14Je ne parle pas de la religion en général,
18:16que ça soit clair.
18:17Mais la manière dont certaines églises
18:21influencent les électeurs,
18:23en tant que laïque, je ne le souhaite pas.
18:25Donc, le triomphe ne doit pas valoir
18:27absolution de tous les travers de Trump.
18:29En tout cas, la leçon, puisqu'en plus,
18:31il va sans doute avoir le contrôle des deux chambres,
18:33la leçon est claire, c'est l'identité avant l'économie.
18:36L'identité avant l'économie.
18:38Avant l'économie, il a parlé, vraiment,
18:41il a parlé à ceux qui sont en difficulté,
18:43il a parlé pouvoir d'achat,
18:45il a parlé inflation,
18:47il a parlé prix de l'essence,
18:48il a parlé coût du logement.
18:50Et c'est ça que je reproche à la presse française
18:52et je parle sous le contrôle de Vincent Hervé,
18:55de ne pas avoir expliqué
18:56combien cette campagne
18:58était différente de celle de 2016.
19:02Et combien il avait été vraiment sur le terrain.
19:05J'ai dit, il est allé parler à ses contradicteurs.
19:07Le Madison Square Garden, c'est un Etat démocrate,
19:09c'est à New York.
19:11Alors, on peut voir, Vincent, peut-être,
19:13la photographie des Etats.
19:15J'ai deux ou trois questions à vous dire.
19:18D'abord, est-ce qu'il y a parenthèse, maintenant,
19:21avec, alors, effectivement,
19:23il y a un côté raz-de-marée,
19:25puisque si les derniers Etats tombent rouges,
19:27ça sera quand même une surprise.
19:29Et vous avez parlé tout à l'heure des sondeurs.
19:33Est-ce que ces ennuis judiciaires,
19:35parce que je crois qu'il est convoqué dans quelques jours,
19:38comment ça se passe dans ces cas-là ?
19:40Mais tout est suspendu.
19:42Tout est même enterré, d'ailleurs, en réalité.
19:45Non, il y aura avant et après, si vous voulez.
19:49Il y a une peine qui a été prononcée.
19:53Il a été... Alors, attendez, où est-ce qu'on en est ?
19:56On avance la colle du jour, du matin.
19:58Où est-ce qu'il en est sur le plan judiciaire ?
20:01Je crois pas qu'il y ait une peine qui ait été prononcée.
20:03Non, non, non, il n'y a pas de peine qui ait été prononcée.
20:06Il y a un truc qui est en suspens.
20:08Voilà, c'est en délibéré, donc la peine devait être...
20:10En fait, vous avez parfaitement raison.
20:12La peine, dans le dernier procès, est en délibéré
20:15et elle devait arriver, je ne sais plus si c'était le 15 novembre,
20:17le 20 novembre ou le 30 novembre.
20:19Vous posez des questions dont vous connaissez la réponse,
20:21alors que vous êtes un premier seigneur.
20:23C'est horrible, ce qu'on fait.
20:25Il y a une audience qui est prévue le 20 novembre.
20:28Exactement.
20:29Il y a une audience qui est prévue.
20:31Je vois pas comment, parce qu'il ne sera que président élu,
20:34donc il n'a pas l'immunité de la fonction présidentielle,
20:38je vois pas comment il ne pourrait pas se présenter à l'audience,
20:43mais d'ailleurs, il s'est présenté à toutes ses audiences,
20:46donc il y a aucune raison qu'il n'ait pas le choix.
20:48Alors, j'ai dit tout à l'heure qu'il y avait une carte,
20:50et effectivement, je précise pour nos amis d'Europe 1 qui nous écoutent,
20:54que cette carte, elle est à dominante rouge,
20:57qu'il y a encore combien ?
20:58Cinq États qui ne sont pas tombés ?
21:00L'État de Pennsylvanie que chacun scrutait est tombé,
21:04l'État de Caroline du Nord est tombé.
21:06Je vous signale qu'hier matin...
21:07En tout cas, il reste Michigan, Wisconsin et Arizona.
21:10Que disions-nous ce matin ?
21:12Hier matin, nous disions que les bookmakers, à 65 %, voyaient la victoire de Trump.
21:18Nous disions que la bourse était très favorable,
21:20puisque Tesla avait pris 5 % hier.
21:23Tesla, c'est Elon Musk.
21:24Dans la nuit, le dollar se fait rancher et le bitcoin...
21:27Et nous disions, effectivement...
21:31Les parieurs pariaient sur Trump.
21:32Exactement, nous disions qu'il y avait des éléments
21:34qui allaient dans le sens d'une victoire de Trump.
21:37Bon, sur le plan économique, est-ce qu'on peut imaginer déjà
21:40les changements pour l'Amérique ?
21:42Il va falloir accrocher sa ceinture.
21:44Ça ne va pas être...
21:46Profiter de ce grand moment de trumpisme,
21:48parce que je ne suis pas du tout sûr que, dans quelques mois,
21:52on soit aussi enthousiaste en regardant le 47e président
21:56et son administration agir.
21:58Pour nous, Européens...
22:00Bien sûr, oui. D'abord, il va s'occuper de l'intérieur
22:02bien davantage que de l'instabilité extérieure.
22:06Ça va d'abord être, effectivement, se battre contre l'inflation,
22:09plus de protectionnisme, plus de régulage.
22:11Bon, ça va être intéressant de voir comment est-ce qu'il s'y prend
22:14pour répondre à cette attente immense qu'il a suscité dans le pays.
22:18Mais pour nous, Français, pardon d'être... ou Européens,
22:22les lendemains vont être assez raides.
22:24Alors, j'imagine qu'aujourd'hui, à Kiev,
22:27les Ukrainiens se réveillent avec une grande angoisse,
22:30puisqu'il a dit qu'il allait régler le problème
22:32en trois coups de cuir à peau ou en simple... en 24 heures.
22:37J'imagine qu'à Pékin, ils sont très inquiets.
22:40C'est-à-dire, sur l'Ukraine, c'est-à-dire que l'Amérique se désengagerait ?
22:44Oui.
22:45Bon, c'est ça.
22:46Il n'est pas question de continuer une guerre dont on ne veut pas.
22:49Il n'y a pas de victoire en vue.
22:50D'accord. Ça, c'est la première chose.
22:51Vous allez me dire après la position, et puis Renaud Girard également,
22:54sur le Moyen-Orient, la position de Trump.
22:56Mais, vous entendez le carillon d'Europe 1,
22:58je salue l'excellent, toujours, Thomas Hill.
23:01Bonjour à vous, cher Thomas.
23:02Merci, Pascal.
23:03Je ne sais pas si vous avez parlé de la...
23:04Ça serait bien que vous réinvitiez Douglas Kedidi,
23:06parce que, souvenez-vous, il y a quelques jours,
23:08il était à votre micro, et il disait qu'il avait passé la soirée
23:12avec une bouteille de champagne et une bouteille de whisky.
23:14Alors, j'ai peur qu'à 9h22, il soit en difficulté, si vous l'appelez.
23:18Je pense qu'il ne doit pas être très enfant, 27 ans.
23:20J'ai peur qu'il soit un petit peu en difficulté, Douglas Kedidi.
23:24Mais d'ailleurs, j'ai demandé à Marine de ressortir ce qu'il avait dit,
23:27parce qu'il symbolise aussi cet anti-Trumpisme, j'allais dire primaire,
23:32et qui m'étonne toujours d'un écrivain un peu sophistiqué comme Douglas Kedidi.
23:35Mais peu importe, bonne journée.
23:38Merci, bonne émission, à tout à l'heure.

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