Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Ensemble, ils reviennent sur la large victoire de Donald Trump face à Kamala Harris aux élections présidentielle américaine.
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00:00Et c'est parti pour 2h d'émission avec en cette première heure, Catherine Ney, bonsoir Catherine.
00:08Bonsoir.
00:09Grande voix d'Europe, éditorialiste politique, bonsoir Philippe Karsenti.
00:12Bonsoir.
00:13Vous êtes porte-parole pro-Trump des Republicans in France, d'ailleurs vous êtes habillée
00:17de la même façon que Donald Trump, cravate rouge, chemise blanche, costume bleu, tout
00:21va bien et on attend d'un instant à l'autre Gérard Carreyrou, grande voix d'Europe, spécialiste
00:26des Etats-Unis.
00:27D'abord votre première réaction, est-ce que ça vous a étonné Philippe Karsenti,
00:32que Trump gagne aussi vite et aussi nettement ?
00:35Alors non, d'abord parce que j'ai suivi la campagne depuis le début et que dès que
00:40j'ai vu que Kamala Harris avait été nommée, j'ai considéré qu'il n'y avait aucune
00:43chance qu'elle gagne.
00:44Pourquoi ?
00:45Parce qu'elle n'avait pas les capacités, parce qu'on a pu voir que Joe Biden, elle
00:50lui a été imposée par Bernie Sanders en 2020 parce que Bernie Sanders lui a dit
00:54je te soutiens Joe Biden, si tu prends une femme et une femme de couleur, c'est l'extrême
01:00gauche, c'est le socialiste américain, c'est l'extrême gauche woke américaine et donc
01:06il lui a imposé ce qu'on appelle D.I.
01:09Diversité, Égalité, Inclusion, donc vraiment le pire du wokeisme, il lui a imposé, dès
01:14que Joe Biden a vu la qualité de sa vie présidentielle, il l'a mise de côté et à la fin de la
01:22campagne, quelque chose d'assez amusant, c'est quand Joe Biden a été écarté de
01:26la campagne, il a senti une grande frustration et hier, Jill Biden a fait un message assez
01:32clair quand elle est allée voter, elle est allée voter en tenue rouge, vif, exactement
01:37la couleur du parti républicain, donc les divisions au sein du parti démocrate sont
01:41apparues clairement, Joe Biden ne voulait pas que Kamala Harris lui succède et objectivement
01:47je pense que c'est mieux pour les Etats-Unis et c'est mieux pour le monde.
01:50Je voudrais qu'on écoute quand même Donald Trump qui prend acte de sa victoire et qui
01:53remercie les électeurs d'avoir voté pour lui, c'était assez tôt ce matin du côté
01:58de la Floride dans son fief de Mar-a-Lago à Palm Beach.
02:02Nous n'avons jamais vu une telle victoire, je veux remercier le peuple américain pour
02:09l'honneur qu'ils m'ont donné d'être élu le 47ème et le 45ème président.
02:19Cette victoire est magnifique, elle est pour le peuple américain, elle va nous permettre
02:25de rendre sa grandeur à l'Amérique.
02:30Il y a eu ce passage aussi où il dit « look what we've done », c'est incroyable,
02:35c'est-à-dire qu'il n'y croit pas lui-même, il est totalement… et alors il est fatigué
02:40aussi après de multiples meetings.
02:43Oui, surtout ce qui m'a étonné, c'est qu'il venait de voter avec sa femme et
02:48on a vu tout d'un coup un homme fatigué qui avait changé de tête, je trouvais qu'il
02:52avait les yeux qui avaient rétréci sous sa casquette.
02:54Il avait enchaîné les meetings.
02:55Oui, mais oui, il avait enchaîné les meetings et puis trois heures plus tard quand il a
02:58su, enfin à trois heures du matin heure américaine, quand il a su qu'il était élu, alors évidemment
03:03c'était un lifting formidable, une victoire, mais tout d'un coup il avait retrouvé une
03:07pêche incroyable et il a parlé pendant une heure pratiquement.
03:12Sans note, sans rien, il félicitait tout le monde et c'était un ton modéré, moins
03:16triomphant, je dirais pas humble parce que ce n'est pas le genre de la maison, mais
03:19voilà, donc où il laissait tout ouvert, il n'était pas trop menaçant, enfin on
03:23ne sait pas d'ailleurs ce qu'il va faire.
03:25Mais moi ce que je trouve extraordinaire, vous voyez c'est peut-être une leçon politique,
03:29d'abord en politique, moi je crois que avant même l'intelligence et les concepts
03:35et une politique, ce qui compte chez un politique c'est l'énergie.
03:39Et l'énergie avec laquelle vous vous battez, avec laquelle vous entraînez quelqu'un
03:44et si vous ne l'avez pas, je veux dire, tous les gens qui ont fait une carrière, y compris
03:48en France, ont des gens qui sont un peu hors normes.
03:51Mais là, lui il l'avait et alors qu'on voit, bon il joue au golf, je crois qu'il
03:55ne doit pas, mais il mange une nourriture américaine, mais il est incroyable, c'est
04:00un bison.
04:01Il ne voit pas, il le dit d'ailleurs, on parlait juste avant de faire cette émission
04:06du film qui est en ce moment au cinéma qui s'appelle The Apprentice, et il explique
04:11à Ivana Trump dans le film, il dit je ne bois pas parce que je n'aime pas tout ce
04:15qui me retarde, tout ce qui me slow down, tout ce qui retarde mes mouvements.
04:20Mais c'est un film aussi sur l'opiniatreté, la détermination.
04:23Si je peux permettre juste d'ajouter quelque chose, vous avez dit qu'en France, tous
04:27les hommes politiques qui sont arrivés à un haut niveau avaient beaucoup d'énergie,
04:30à une exception près, le précédent, François Hollande.
04:34Oui mais François Hollande, d'abord, il faut de l'énergie et montrer à un pays
04:39qu'on le désire depuis longtemps.
04:41Ça a été le cas pour Sarkozy, ça a été le cas pour Chirac, ça a été le cas pour
04:44Mitterrand.
04:45François Hollande, puisque vous me suggérez de parler de lui, il est arrivé parce que
04:51celui qui était désiré par la gauche a raté à New York.
04:54Non mais c'était juste une boutade.
04:56Et donc il est passé par un trou de souris et voilà, il n'a même pas pu se représenter.
05:01Mais il a de la vitalité.
05:03Il faut relire, rien ne se passe comme prévu sur l'élection de François Hollande, d'Axel
05:06Reeve, de Laurent Binet.
05:08Le film The Apprentice nous apprend beaucoup sur qui est Donald Trump.
05:13On voit cet homme qui grandit auprès de Roy Cohn, qui est vraiment son mentor.
05:18Et on peut voir qu'au début, c'est un gentil garçon qui apprend à devenir méchant.
05:25Il est arrivé quand même.
05:27Il est arrivé et il est vraiment méchant et c'est ce qui va nous rendre service.
05:31Parce qu'encore une fois, face à nos adversaires, vous savez, quand il y a eu cette élection,
05:35il y avait des gens qui souhaitaient ardemment la victoire de Kamala Harris.
05:41On peut dire qu'en France, c'était LFI, l'humanité, le monde, le service public français.
05:46Et du côté des très méchants, c'est l'Iran, c'est la Chine, c'est la Turquie, les Molas,
05:55tous ces gens-là qui sont nos adversaires.
05:57Donc moi je suis ravi que celui qui représente le monde libre soit à la tête du monde libre.
06:02Oui, moi ce qui me fait peur, c'est ses liens avec Elon Musk, dont il a inventé le génie,
06:08et ce qu'il est absolument.
06:10Mais je trouve que c'est un homme, pour moi c'est quelqu'un d'un peu satanique.
06:14Ça y est, vous le présentez comme le diable.
06:17Comme nos amis du service public.
06:19Je veux dire, c'est quelqu'un qui me laisse intranquille.
06:23Je pense que c'est un génie.
06:25Mais quand je pense que là, le président veut le nommer au gouvernement pour s'occuper...
06:29Ça n'est pas possible.
06:31Ça ne sera pas possible parce que comme il dirige des entreprises qui sont en rapport avec l'État,
06:36il ne pourra pas le faire, sinon il sera obligé d'abandonner tous ses acteurs.
06:38Mais vous n'avez pas appris aux États-Unis l'art du teasing ?
06:42Là il y a une publicité qui va arriver.
06:44C'est ce qu'on appelle une respiration publicitaire.
06:46Les respirations publicitaires sont là pour vous réserver un petit peu.
06:50Il faut dire à nos auditeurs que vous allez répondre dans un instant à Catherine Ney
06:55et également à une invective de François Villeroy de Gallo,
07:00le gouverneur de la Banque de France, qui dit que la victoire de Donald Trump
07:02augmente les risques pour l'économie mondiale.
07:05On va voir ce que vous en pensez dans un instant.
07:12Au dernier des comptes, Donald Trump engrange 291 grands électeurs face à 223 pour Kamala Harris,
07:19qui, je vous le rappelle, va s'exprimer vers 22h, heure française.
07:24Bonsoir à Gérard Carreyrou qui nous a rejoint.
07:26Merci d'être là juste avant la pause publicitaire.
07:30Catherine Ney posait la question de l'éventualité d'Elon Musk au gouvernement.
07:37C'est ce qu'a dit le président Trump, Pierre.
07:41Il faut savoir qu'Elon Musk, n'étant pas né aux États-Unis,
07:44ne pourra jamais être candidat à la présidence,
07:46ce que j'ai entendu parfois sur certains plateaux,
07:48ça n'avait pas de sens parce qu'il n'a pas été dit ici.
07:50Ça a été dit ici, mais vous le redites dans votre voix, c'est parfait.
07:54Non, je ne sais pas.
07:56Pour ce qui concerne le rôle au gouvernement,
07:58il faut comprendre que le nombre d'entreprises qu'il a
08:00qui dépendent de contrats avec l'État
08:02fait qu'il y aurait un vrai conflit d'intérêts pour lui
08:04s'il rentrait vraiment dans l'administration américaine,
08:06donc je ne pense pas.
08:07Mais ce qui est très important,
08:09et je pense qu'Elon Musk est un point capital
08:11de la campagne de Trump,
08:13c'est l'association d'images.
08:15C'est-à-dire que si vous voyez, par exemple,
08:17Elon Musk, qui est vraiment le plus grand entrepreneur
08:20des 50 ou des 100 dernières années,
08:23avec tous les champs d'industrie et d'économie qu'il couvre,
08:28son innovation, il a apporté cette image à Trump
08:31qui était un petit peu vieux par rapport à Kamala Harris.
08:35De l'autre côté, Kamala Harris s'est associée...
08:38Vous ne pouvez pas vous empêcher de sourire quand vous parlez de Kamala Harris.
08:41J'invite vraiment vos auditeurs,
08:43quand ils auront fini cette émission,
08:44d'écouter un tout petit peu de Kamala Harris en anglais
08:47pour comprendre de qui on parle.
08:49Et si vous voyez le vice-président qu'elle a choisi,
08:52Tim Walz, c'est quand même impressionnant
08:55de faiblesse en termes de personnel politique.
08:58Vous savez, Barack Obama a pris Joe Biden,
09:00qui était inférieur à lui en disant
09:02« Je veux quelqu'un qui ne me fasse pas d'ombre ».
09:03Joe Biden a pris Kamala en disant
09:05« Je veux quelqu'un qui ne me fasse pas d'ombre ».
09:06Et Kamala, elle a pris Tim Walz
09:08pour prendre quelqu'un qui ne fasse pas d'ombre.
09:10Il faut comprendre qu'on est vraiment en train de réduire...
09:12C'est la stratégie de l'escalier que vous nous dites.
09:14Oui, mais en descendant.
09:15Alors que de l'autre côté,
09:17Donald Trump a fait cette association
09:19avec aussi Tulsi Gabbard
09:21et le fils Kennedy.
09:23Mais surtout, Elon Musk lui apporte
09:25un côté inventif incroyable.
09:28Alors vous parlez de Kamala Harris et de ses faiblesses.
09:30Il y en a une que certains observateurs,
09:32notamment américains, ont relevé.
09:33C'est qu'elle rigolait beaucoup.
09:35Alors voilà un peu
09:37ce que ça a donné la campagne de Kamala Harris.
09:43Je peux d'abord.
09:49Bon.
09:50Ça vous donne une idée.
09:52Donald Trump, on le voit rarement rire ou sourire.
09:54Non, il sourit.
09:56J'ai une de mes formules préférées pour Kamala Harris
09:58pour que les gens comprennent.
09:59Encore une fois, pour les Français, je leur dis,
10:01c'est un mix de Anne Hidalgo
10:03avec ses ricanements
10:04et de Sandrine Rousseau
10:05au niveau des compétences économiques.
10:06Ça nous en dit long.
10:07Gérard Carreyrou,
10:09comment est-ce que...
10:10Alors vous avez été ce matin à 8h10
10:12de Potron Minet
10:14où nous avions déjà la victoire
10:16de Donald Trump.
10:18Vous êtes ensuite été chez
10:20Pascal Praud également,
10:22puisque c'est votre rendez-vous hebdomadaire.
10:24Et vous revoici ce soir
10:26et je vous remercie d'être là.
10:28Vous n'avez pas changé d'avis.
10:30On est à 291.
10:32Ce que vous disiez ce matin, mais ce qui se confirme,
10:34Gérard, c'est que
10:36d'abord, c'est sans précédent,
10:38ce comeback, ça n'était, je crois,
10:40jamais arrivé dans l'histoire des années 80.
10:42Une fois, il y a très longtemps,
10:44et c'était une histoire compliquée,
10:46mais on n'avait pas le sens
10:48qu'a cette histoire.
10:50Parce que cette histoire a du sens.
10:52Et puis surtout, c'est un raz-de-marée.
10:54C'est un raz-de-marée et surtout,
10:56ça montre quelque... Ecoutez, je ne veux pas refaire
10:58l'histoire ancienne.
11:00Non, parce que... Catherine...
11:02Mais en 2014,
11:04j'ai suivi la campagne
11:06que Trump s'est présenté aux primaires
11:08pour être...
11:10Il avait 22 adversaires à l'époque.
11:12Il les a éliminés l'un après l'autre
11:14parce qu'il avait à la fois son charisme,
11:16cette force,
11:18et puis ses propositions
11:20qui étaient un petit peu en dehors de ce que
11:22présentaient à l'époque les Républicains.
11:24Après avoir fait ça, il a été élu président.
11:26Il a présidé pendant 4 ans.
11:28Que je sache, il n'a tué personne.
11:30Que je sache, il n'a déclaré de guerre nulle part.
11:32Il a été plutôt quelqu'un qui a
11:34essayé de trouver des compromis.
11:36Il a été jugé dans des affaires.
11:38Je n'ai pas parlé des affaires.
11:40Les affaires, c'est une chose.
11:42Bon, qu'il soit jugé, c'est normal. C'est la démocratie.
11:44On verra. Et là, il aura peut-être
11:46une forme d'immunité.
11:48Mais un jour ou l'autre, peut-être, il aura à faire face.
11:50Le problème n'est pas là.
11:52Le problème, c'est pourquoi Trump ?
11:54Pourquoi ce monsieur ?
11:56Certains diront...
11:58Ce buteur qui méprise les femmes.
12:00Tout ce qu'on peut dire sur lui.
12:02Pour certaines critiques, je les partage.
12:04Pour d'autres, pas.
12:06Mais cet homme, peut-il apporter quelque chose à l'Amérique ?
12:08Oui. Parce que le peuple
12:10américain, ce n'est pas
12:12une petite majorité.
12:143 voix ou 12 voix
12:16ou 4000 voix.
12:18C'est une énorme majorité du peuple
12:20qui s'est prononcée. Quand le peuple se
12:22prononce, il faut se demander pourquoi.
12:24Et cette fois, sans fraude, Gérard.
12:26Et sans fraude.
12:28Le peuple américain s'est prononcé pour Trump
12:30parce qu'il n'y avait pas
12:32d'adversaire crédible.
12:34On ne va pas tirer sur l'ambulance
12:36de Mme Kamela Harris, mais
12:38la pauvre est arrivée au dernier
12:40moment. Elle n'a même pas eu le temps de dire 3 mots.
12:42Elle a souri.
12:44Et elle n'en avait pas dit non plus pendant la mandature de Biden
12:46qu'il ne l'a pas laissé dire.
12:48Elle avait un rire
12:50qui ressemblait à quelque chose.
12:52Je ne veux pas commenter le rire
12:54de Kamela Harris, la pauvre.
12:56Tu as dit ce matin qu'elle avait un joli sourire.
12:58Le problème, c'est pourquoi
13:00Trump ? Trump a été élu
13:02parce que les Américains en avaient marre
13:04d'un certain nombre de choses.
13:06Vous aviez cité cet exemple
13:08où on était au fin fond du Kansas ou de l'Arizona
13:10et qu'il y avait des routes à perte de vue
13:12et qu'il y avait tout d'un coup une maison.
13:14On comprenait, vous disiez Gérard Carreyrou,
13:16que certains Américains soient armés
13:18parce qu'à un moment donné,
13:20il peut tout arriver.
13:22La pire
13:24des bêtises, c'est de comparer
13:26l'Amérique qui est un immense
13:28pays que je connais bien
13:30à la France qui est un magnifique pays
13:32que j'aime beaucoup. J'aime les deux
13:34mais ce n'est pas le même.
13:36Essayez de plaquer des choses. En Amérique,
13:38ce n'est pas scandaleux quand on habite
13:40dans un coin perdu,
13:42dans un de ces états immenses
13:44et qu'on est avec sa famille,
13:46avec des enfants et que tout d'un coup
13:48on voit des rôdeurs qui arrivent. Ce n'est pas
13:50scandaleux d'avoir un flingue et de dire
13:52attention et de dire
13:54keep out
13:56sinon éventuellement, je vous tire dessus.
13:58Moi, ça ne me choque pas.
14:00Évidemment, je ne suis pas dans ces intellectuels
14:02de gauche qui vont aller chercher
14:04pourquoi. Mais
14:06donc l'Amérique, c'est ça. Il faut
14:08comprendre l'Amérique. Mais ce n'est pas
14:10seulement ça. C'est aussi que ce pays
14:12avait une classe moyenne
14:14formidable. Moi, j'ai vécu
14:16je connais l'Amérique depuis 60 ans.
14:18Depuis les années
14:2060, les années de Merton Luther King
14:22et ça. J'ai connu l'Amérique à ce moment-là.
14:24Cette Amérique a fait des progrès
14:26considérables, considérables.
14:28Mais il y a aujourd'hui
14:30l'industrie américaine a été peu à peu
14:32éliminée d'un certain
14:34nombre d'états qui aujourd'hui
14:36ont tous voté pour Trump. Et l'Amérique
14:38n'a pas encore retrouvé, même
14:40si elle reste le premier pays du monde,
14:42elle n'a pas retrouvé encore
14:44sa force économique.
14:46Moi, j'ai été
14:48l'été dernier, je suis peut-être le seul autour de la table
14:50à avoir été avec un caddie
14:52dans un supermarché américain
14:54et de m'être dit mais c'est pas possible.
14:56L'année dernière, ça coûtait 200 dollars
14:58et aujourd'hui c'est 350.
15:00Les gens, aujourd'hui
15:02et c'est ça le vote de Trump.
15:04Et c'est ça et l'idée
15:06que le pays serait envahi en même temps
15:08parce que c'est vrai que la frontière
15:10quand on va au Sud, dans les états du Sud
15:12et qu'on voit effectivement
15:14des milliers de migrants, les pauvres,
15:16les pauvres migrants, mais les milliers de migrants.
15:18Comme on dit en France, on ne peut pas accueillir
15:20Michel, que j'aimais beaucoup, Michel Roca,
15:22on ne peut pas accueillir toute la misère du monde.
15:24L'Amérique d'aujourd'hui ne peut pas accueillir
15:26toute la misère du sphère
15:28de l'Amérique du Sud
15:30et centrale.
15:32Gérard Carreiro, Catherine et Philippe Carson
15:34ils sont là pour commenter cette victoire
15:36de Donald Trump à
15:38292 grands électeurs
15:40contre 226 au dernier décompte
15:42des chaînes américaines.
15:44On va revenir dans un instant
15:46vous avez effleuré la question
15:48et Catherine avait aussi
15:50ce questionnement tout à l'heure
15:52sur la question des femmes.
15:54C'est très important aussi
15:56quelle est la perception
15:58de Donald Trump sur les femmes
16:00et puis on reviendra aussi
16:02sur les relations entre la France
16:04et l'Amérique, ce coup de fil
16:06entre Emmanuel Macron
16:08et Donald Trump qui a eu lieu à 18h
16:10qui a duré 25 minutes. On va en parler
16:12tout ça dans un instant.
16:14Voilà, c'est sur
16:18tous les bandeaux des
16:20chaînes de télé américaines
16:22Harris calls Trump to concede presidential race
16:24voilà, c'est
16:26Kamala Harris qui a appelé Donald Trump
16:28pour le féliciter de sa victoire
16:30et qui avec cet appel évidemment
16:32reconnaît sa défaite.
16:34Catherine, vous aviez
16:36une question pour Philippe Carson
16:38autour des femmes.
16:40Je me posais une question, c'est vrai que
16:42Kamala Harris n'était pas tout à fait préparée
16:44qu'elle ait arrivé comme ça au dernier moment
16:46mais il y a 4 ans plus tôt
16:48Mme Clinton qui elle était préparée
16:50et qui est une femme qui connaissait
16:52le métier, elle n'a pas été élue
16:54elle aussi. Alors est-ce que vous diriez
16:56qu'il y a peut-être un plafond de verre
16:58aux Etats-Unis ?
17:00Une réticence
17:02à avoir une femme
17:04présidente ?
17:06Comme il peut y avoir dans d'autres pays.
17:08Je ne le pense pas parce que Kamala Harris
17:10a eu moins de voix que Donald Trump
17:12mais en 2016
17:14Hillary Clinton a eu 3 millions de voix
17:16de plus que Donald Trump
17:18Donald Trump n'a gagné que par le jeu des grands électeurs
17:20ça c'est le premier point. Maintenant
17:22si je voulais être un tout petit peu taquin, je vous parlerais
17:24du wokeisme et je vous dirais que maintenant aux Etats-Unis
17:26on ne sait plus ce qu'est un homme et ce qu'est une femme
17:28puisque maintenant vous avez des hommes qui se déguisent
17:30en femmes et qui vont faire, qui vont nager
17:32dans les compétitions de femmes
17:34Vous avez par exemple dans l'état du Minnesota
17:36qui est l'état dont est gouverneur
17:38Tim Waltz, colistier de Kamala Harris
17:40il a fait en sorte que dans son état
17:42on installe dans les toilettes publiques
17:44des serviettes hygiéniques dans les toilettes
17:46des garçons pour que les filles
17:48qui se sentent garçons puissent
17:50aller dans les toilettes des garçons
17:52Il a aussi fait de son état...
17:54Des urinoirs j'espère dans les toilettes de femmes
17:56parce que au cas où des hommes
17:58voudraient se sentir femmes
18:00Mais il a aussi fait en sorte que son état soit un état refuge
18:02pour les enfants
18:04qui voudraient faire une transition sexuelle
18:06parce que par exemple vous êtes un enfant dans un autre état
18:08vous vous dites tiens mes parents ne veulent pas
18:10que je change de sexe mais moi j'ai envie de changer de sexe
18:12Vous partez dans le Minnesota
18:14vous êtes protégé et c'est l'état qui paye
18:16Il y a un humoriste américain qui a dit quelque chose
18:18là-dessus, quelqu'un qui est pourtant assez à gauche
18:20qui s'appelle Bill Maher qui a dit un truc
18:22qui est très drôle, il a dit écoutez moi je pense que c'est une erreur
18:24de faire des renditions sexuelles si jeune parce que moi
18:26quand j'étais jeune je voulais être pirate
18:28et je suis ravi que mes parents ne m'aient pas crevé un oeil
18:30et coupé la main
18:32Comme ça au moins c'est fait sur le
18:34trait de l'humour
18:36Que penser de la relation
18:38entre Emmanuel Macron et
18:40Donald Trump, il a été
18:42pratiquement un des premiers à envoyer
18:44des félicitations à Donald Trump
18:46ce matin, il a été le premier
18:48il a également
18:50dans un tweet un peu alambiqué disant que
18:52en même temps on construisait une grande
18:54Europe qu'il allait appeler Olaf Scholz
18:56pour cela, il y a d'ailleurs ce
18:58sommet à Budapest dans lequel les deux hommes
19:00vont se retrouver, alors je pose la question
19:02parce que le 8 janvier
19:042024, Donald Trump
19:06était en meeting
19:08et il racontait cette
19:10histoire avec Emmanuel
19:12Macron, il dit voilà le France comptait
19:14prélever 25% sur les
19:16entreprises américaines qui feraient des affaires en France
19:18j'ai dit non, ils ne vont pas faire ça, j'ai confié
19:20le dossier à mes collaborateurs, deux mois plus tard ils m'ont dit
19:22qu'ils ne pouvaient pas conclure d'accord, alors j'ai dit
19:24que j'allais conclure cet accord et j'ai appelé
19:26le président français
19:28Emmanuel Macron, c'est un type très sympa
19:30vraiment très sympa, j'ai dit Emmanuel comment ça va
19:32il a dit très bien, j'ai dit j'ai entendu dire
19:34que vous alliez imposer une taxe de
19:3625% aux entreprises américaines pour qu'elles
19:38fassent des affaires au Mexique, qui d'autre le fait ?
19:40et bien personne pour l'instant mais il y en aura d'autres
19:42j'ai dit non non non vous n'allez pas faire ça Emmanuel
19:44il m'a dit non non Donald mais c'est déjà passé
19:46et j'ai dit ben non vous feriez mieux d'annuler
19:48parce que si vous ne l'annulez pas
19:50vous allez payer les droits de douane de 100%
19:52sur tous les vins et tous les
19:54champagnes expédiés aux Etats-Unis
19:56à partir de ce soir
19:58écoutez la suite par Donald Trump
20:00lui-même, je n'ai pas besoin de traduire
20:02non non non vous ne pouvez pas faire ça Donald
20:04vous ne pouvez pas faire ça
20:06voilà vous ne pouvez pas le faire Donald
20:08et l'histoire
20:10c'est la fin de la histoire
20:12là ce qu'on vient de voir c'est les stratégies
20:14de négociation de Donald Trump, on voit très bien
20:16qu'il sait qu'il a la puissance avec lui
20:18et c'est cela qu'on aime, c'est la puissance
20:20la paix par la puissance
20:22et c'est ce qu'on n'a pas eu pendant les 4 ans
20:24de Joe Biden et c'est ce qu'on n'avait pas non plus pendant les
20:264 ans de Barack Obama
20:28Barack Obama a laissé la Crimée se faire envahir
20:30par la Russie, il ne s'est rien passé
20:32personne n'a bougé, il y a eu des petites sanctions
20:34quand Poutine a vu que Trump est arrivé
20:36il n'a strictement rien fait et tout ça c'est pour
20:38complètement ridiculiser
20:40les documentaires récemment qui sont sortis pour dire que
20:42Donald Trump est une marionnette de Poutine
20:44on va revenir là-dessus mais juste sur l'économie
20:46mondiale, quand Villeroy de Gallo
20:48le patron de la bande de France
20:50dit ça va être
20:52tragique, augmente
20:54la victoire de Donald Trump augmente les risques pour l'économie mondiale
20:56qu'est-ce qu'il faut comprendre ?
20:58J'ai envie de lui demander est-ce qu'aujourd'hui
21:00la France est en mesure
21:02compte tenu de sa situation financière
21:04de donner des avis ou des conseils
21:06à qui que ce soit sur la gestion
21:08des finances mondiales, je pense que ce n'est pas le cas
21:10vraiment il y a un moment donné
21:12c'est comme quand j'entends Bruno Le Meur
21:14La dette des américains est colossale, le déficit
21:16est à peu près semblable au nôtre
21:18la seule différence qu'il y a et c'est Agnès Verdier-Molinier
21:20qui l'expliquait très bien sur l'antenne d'Europe 1
21:22c'est que les fonds d'investissement
21:24la dette elle est chez eux, elle est aux Etats-Unis
21:26tandis que chez nous
21:28la dette est étrangère puisque c'est justement
21:30souvent des fonds d'investissement américains
21:32Pourquoi on n'a pas de fonds d'investissement locaux ?
21:34Pourquoi on ne fait pas
21:36de retraite par capitalisation ?
21:38Ce qui serait quand même un pas
21:40en avant vers une modernisation
21:42d'économie. Ce n'est pas le même modèle
21:44économique ni politique
21:46On peut changer, on peut évoluer
21:48On peut toujours évoluer, on peut aussi supprimer la sécurité sociale
21:50et avoir une sécurité privée
21:52Sans s'en faire une sécurité sociale
21:54Non mais simplement, sur les fonds de retraite, on voit bien que
21:56on a plus de retraite aux Etats-Unis
21:58grâce à la capitalisation
22:00que par le système de répartition
22:02Moi je crois qu'une chose que Macron
22:04ne comprendra jamais
22:06vis-à-vis de l'Amérique
22:08et j'ai entendu
22:10son message, très bien
22:12qu'il ait fait ce message, il faut bien faire
22:14un message sympathique
22:16Il ne comprend pas que l'élection
22:18la réélection de Trump
22:20c'est
22:22le patriotisme américain
22:24le patriotisme américain
22:26America Great Again
22:28c'est le patriotisme américain
22:30Ce n'est pas le patriotisme européen
22:32Ça n'existe pas le patriotisme européen
22:34On peut être
22:36européen, moi je l'ai été longtemps dans ma vie
22:38maintenant je ne suis plus mesuré
22:40mais souhaiter plus d'Europe
22:42de mesures, de choses
22:44Mais le patriotisme, c'est national
22:46C'est le sursaut
22:48d'un pays en danger
22:50Donc dans le tweet, il aurait dû parler d'abord
22:52de la France avant de parler de l'Europe
22:54Oui, il faut parler de la France
22:56comme il faut parler de l'Amérique
22:58et Trump a compris ça, les américains
23:00aujourd'hui, pourquoi y a-t-il là ?
23:02Il y a eu effectivement une sorte de
23:04conjonction, j'étais surpris
23:06moi le premier, de voir
23:08les noirs, on voyait bien qu'il y avait eu une évolution
23:10aujourd'hui qu'un noir sur quatre
23:12à peu près, est voté pour Trump
23:14Dans la communauté hispanique
23:16c'est plus encore que
23:18les anciens
23:20venus de pays du sud
23:22aujourd'hui votent Trump
23:24Parce qu'ils ne veulent pas
23:26de l'immigration
23:28qui vient des pays...
23:30Mais même Catherine, toi qui es attachée
23:32bien sûr à juste titre aux femmes
23:34les femmes américaines
23:36on a dit avec l'histoire de l'avortement
23:38etc... Trump
23:40Non !
23:42L'Amérique, le drapeau américain
23:44moi quand je vois un pays
23:46qui met son drapeau en avant
23:48je suis content, j'aimerais que la France
23:50essaie de faire que le sursaut
23:52français, peut-être avec Barnier ou d'autres
23:54j'en sais rien, mais que le sursaut français
23:56soit allé à l'image
23:58de ce sursaut patriotique
24:00américain. Philippe Kersanti ?
24:02Je partage tout à fait votre avis, vous savez moi j'ai
24:04récemment sur un plateau de télévision je disais
24:06après MAGA je voudrais qu'on fasse MEGA
24:08Make Europe Great Again
24:10on pourrait faire Make Europe Great Again
24:12on est en train de le faire
24:14c'est ce que vous êtes en train de faire
24:16grâce à toutes les équipes d'Europe 1
24:18c'est ça qui est exceptionnel
24:20mais ce que je voulais revenir sur l'Europe
24:22on a une puissance économique
24:24groupée
24:26qui nous permettrait de rivaliser
24:28sauf que
24:30par exemple quand on regarde sur l'armement
24:32les polonais vont s'armer aux Etats-Unis
24:34comment est-ce que vous le comprenez ça ?
24:36parce qu'en fait on n'a pas de crédibilité
24:38et puis c'est sûr qu'à 27
24:40c'est très difficile
24:42d'avoir une union
24:44une coordination
24:46après c'est l'OTAN aussi
24:48oui mais d'un autre côté
24:50n'oubliez pas que
24:52les polonais se disent
24:54on va être défendu par les américains
24:56si jamais les russes nous attaquent
24:58peut-être pas forcément par les français
25:00absolument mais les anciens pays communistes
25:02ont quand même eu un grand traumatisme
25:04que ne comprennent pas nos pays
25:06ils ne comprenaient pas
25:08leur traumatisme de l'invasion
25:10Philippe Karsanti, Catherine
25:12pardonnez-moi et Gérard Cariot
25:14après vous savez c'est open ici
25:16Europe un soir c'est une grande famille
25:18si vous voulez rester en deuxième heure
25:20vous pouvez je ne vire personne
25:22Philippe Etienne ancien ambassadeur de France
25:24aux Etats-Unis
25:26Louis Oselter du Figaro
25:28Georges Fenech
25:30mais vous faites ce que vous voulez
25:32Catherine
25:34mais bien sûr
25:36mais je me sens tout à fait chez moi
25:38dans un instant le journal de 20h sur Europe 1
25:40à tout de suite