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Regardez Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet et Céline Landreau du 28 août 2024.

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Transcription
00:00J'accueille Maxime Lévy dans le studio du service police-justice d'Ayrtel. Bonjour Maxime.
00:06Rapidement, ce matin il y a donc eu une cérémonie, que s'est-il passé, à quelle occasion
00:12la veuve de ce gendarme de 54 ans, Éric Comines, s'est exprimée exactement ?
00:17Il y a eu une cérémonie d'hommage, il y en aura une deuxième ce soir à Cannes et effectivement elle s'est exprimée
00:21en tribune au micro face aux journalistes ce matin.
00:25Où avait-elle lieu cette cérémonie ?
00:27À Mandelieu-la-Poule en fait, c'est là où est basé le peloton de gendarmerie.
00:33Je vous propose de l'écouter, la veuve d'Éric Comines.
00:37Je remercie notre France d'avoir tué mon tendre époux.
00:41Que j'aime tant le père de nos enfants.
00:45Attention, je ne parle pas d'étranger, mais de récidiviste.
00:49Je l'affirme haut et fort, la France a tué mon mari.
00:55La France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance.
01:01La France a tué mon mari.
01:04Pourquoi cet homme multirécidiviste peut-il évoluer en toute liberté ?
01:09Quand est-ce que nos législatifs ouvriront réellement les yeux ?
01:13Faut-il qu'il soit touché directement pour agir ?
01:16Combien de morts avant que ces assassins soient vraiment punis ?
01:21Voilà, mesdames, messieurs, vos réactions tout de suite.
01:24Je vous passerai le micro dans un instant, Maxime Lévy, Céline Lambreau,
01:27mais je vous propose de prendre tout de suite au 3210 ceux qui nous ont appelés.
01:30On va commencer avec Fabrice.
01:32Mon cher Fabrice, bonjour.
01:34Bonjour Éric, bonjour Céline.
01:36Vous avez fait le 3210, j'ignore pourquoi, mais nous vous écoutons.
01:40Écoutez, quand j'ai entendu le récit de ce qui est arrivé il y a deux jours,
01:46j'ai 60 ans, j'ai fait un bond de 45 ans en arrière.
01:52En 1979, j'avais 15 ans, mon petit frère en avait 12,
01:56soit à peu près l'âge des enfants de l'adjudant commune.
02:00Notre père était gendarme.
02:02On l'a appelé un soir, il était de permanence, il est parti.
02:06Le lendemain matin, à 6 heures, j'ai entendu la porte qu'on frappait à la porte de l'appartement.
02:11Ma mère est allée ouvrir, j'ai entendu discuter avec des voix masculines.
02:15J'ai vu sonner à la porte de ma chambre, frapper à la porte de ma chambre.
02:19Elle est entrée et elle m'a dit « Papa a été blessé à la tête ».
02:23Et elle m'a dit « Fais une petite prière pour lui ».
02:27Donc voilà, mon père a été blessé mortellement le 23 novembre 1979 par une bande de,
02:34allez je dirais crapules, pareil, qui avait un palmarès long comme le bras,
02:39attaque à main armée, attaque d'une station service.
02:43Et pour finir, prise d'otage de personnes âgées dans un camping-car.
02:47Des barrages avaient été mis en place dans tout le département de l'Eure-et-Loire,
02:51puisque c'est là-bas que ça se passait.
02:53Mon père commande un de ces barrages avec deux jeunes gendarmes.
02:56Le camping-car arrive, il freine, il fait demi-tour.
02:59Écoutant que leur conscience professionnelle, mon père et un de ces jeunes gendarmes,
03:03sautent dans leur voiture, mon père conduit, le jeune gendarme à côté de lui,
03:06il se lance à leur poursuite.
03:08Ils les ont vite rattrapés, tout d'un coup les portes du camping-car se sont ouvertes.
03:12Un coup de fusil de chasse à balles à sanglier est parti,
03:16un ou plusieurs coups de fusil, mon père a pris une balle en pleine tête.
03:19Voilà, il est décédé en février 1980.
03:23Et quand je pense à ces deux jeunes enfants, de 16 et 12 ans,
03:28je vais vous dire exactement ce qu'il va se passer.
03:31Ils vont être devant le cercueil de leur père.
03:33Il y aura un drapeau français.
03:35Il y aura un petit coussin avec une médaille, je sais pas,
03:38légion d'honneur, médaille militaire, médaille pour le mérite.
03:43Madame Commis, elle va recevoir un joli cadre, qu'elle accrochera ou pas.
03:47Acte de courage et de dévouement.
03:50Il y aura deux rangées de gendarmes, dont certains ne retiendront pas leurs larmes.
03:55Il y aura un général de gendarmerie qui va venir, qui va prendre
03:59ou le petit coussin ou le képi de leur père, qui va le donner au fils aîné.
04:03C'est ce qui m'est arrivé, j'étais le fils aîné.
04:05Vous avez 15 ans, il y a un général devant 50-60 personnes
04:08qui vous remet le képi de votre père et qui vous dit
04:11maintenant c'est toi l'homme de la famille.
04:13Là vous savez pas trop ce qui vous arrive.
04:16Vous, vous avez perdu votre père et il ne reviendra pas.
04:19Il va se passer ça.
04:21Ils vont être jugés.
04:23Il va être jugé, pardon.
04:24Il va prendre quoi ? 15 ans, remise de peine, 4-5 ans.
04:27C'est la loi, il n'y a rien à dire.
04:28Il sortira dans 10 ans.
04:30On considérera qu'il a payé sa dette à la société.
04:33Mais ce n'est pas à la société qu'il faut payer sa dette.
04:37Il a une dette envers la veuve et envers les deux enfants.
04:40Et cette dette là, elle ne se paiera jamais.
04:42Ils ont pris perpète.
04:44Moi j'ai 60 berges, c'est arrivé il y a 45 ans.
04:47La blessure n'est toujours pas très bien refermée.
04:49Et chaque fois que j'entends un événement comme ça,
04:52je repars en arrière.
04:54Et là je fais un gros effort pour ne pas me laisser submerger par l'émotion.
04:58Et on l'entend l'émotion dans votre voix Fabrice.
05:00Voilà.
05:01C'est un simple témoignage.
05:03Alors après, c'est la faute à qui ?
05:05Le système législatif qui est trop permissif ?
05:07Je ne sais pas.
05:09Les juges qui ne se rendent pas bien compte de qui ils laissent en liberté,
05:12de qui ils remettent en liberté.
05:15Étranger, pas étranger, récidiviste.
05:18Si récidiviste, c'est important quoi.
05:20Elle n'a pas voulu, Fabrice,
05:23la veuve d'Éric Comine, l'adjudant de Jean-Marie,
05:27n'a pas voulu...
05:29Vous avez vu, elle fait une nuance.
05:31Je ne parle pas des étrangers là.
05:33Je parle du système législatif,
05:36laxiste, insuffisant,
05:39qui a permis à ce monsieur,
05:41qui avait fait l'objet d'une condamnation très dure,
05:44qui aurait mérité d'ailleurs une peine de prison en 2023,
05:47qui a permis à ce monsieur d'être dehors,
05:50et de tuer mon mari.