Les débats de l'été avec avec Benjamin Lucas, député NFP des Yvelines, Kevin Bossuet, Professeur d'histoire en Seine-Saint-Denis, Pierre Cordier, député Les Républicains des Ardennes et Alexis Bachelay, adjoint à la mairie de Colombes et ancien député des Hauts-de-Seine et Camille Pouponneau, maire (DVG) de Pibrac, Bruno Bartocetti, responsable de LA zone Sud du syndicat de police Unité, Emmanuel Razavi, grand reporter franco-iranien et spécialiste du Moyen-Orient, notamment pour Paris Match, auteur du livre “La face cachée des mollahs” aux éd. Cerf
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##LES_DEBATS_DE_L_ETE-2024-08-27##
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00:00:00Sud Radio, les débats de l'été, 10h-13h, Benjamin Gleize.
00:00:06Nos débats de l'été avec vous, forcément, vous le savez, vous participez à cette émission, je suis très ravi.
00:00:12Je serai ravi de vous retrouver encore une fois ce matin, on est ensemble jusqu'à 13h avec Maxime Trouleau, qui nous rejoindra à partir de midi.
00:00:20Forcément, l'actualité, on va y revenir tout au long de cette émission, c'est l'absence, toujours, de nouveaux Premiers Ministres.
00:00:27Les consultations qui doivent reprendre, aujourd'hui, qui, pour Matignon, comment sortir de l'impasse ?
00:00:33Ça sera un peu notre question fil rouge tout au long de cette émission.
00:00:37Vous réagissez d'ailleurs, vous le savez, en temps réel.
00:00:40Vous nous appelez au 0826-300-300, Manu vous attend au standard, mais vous pouvez très bien aussi réagir, tout simplement, sur nos réseaux sociaux,
00:00:47notamment sur le compte Facebook de Sud Radio, j'aurai l'occasion de lire vos commentaires.
00:00:52Et puis, dans quelques minutes, on sera avec la maire d'une commune de Haute-Garonne, qui pousse un coup de gueule.
00:00:57Elle envoie un courrier à Emmanuel Macron, alors pas pour parler de la situation ou pour donner un nom éventuel de nouveau Premier Ministre au Président de la République,
00:01:06pas pour lui soumettre cela, mais pour passer un coup de gueule.
00:01:09Elle dit, voilà, élection législative anticipée, ce n'était pas prévu.
00:01:13Forcément, c'est des dépenses supplémentaires pour une commune comme la nôtre et ce n'est pas normal.
00:01:18On l'écoutera dans un instant, mais d'abord, mon premier invité.
00:01:22Sud Radio, les débats de l'été, 10h-13h, Benjamin Gleize.
00:01:27Et on revient sur ce drame, le choc après la mort d'un gendarme dans les Alpes-Maritimes.
00:01:31Hier soir, il a été percuté par un conducteur à la suite d'un refus d'aube tempérée.
00:01:35C'était à la sortie de l'autoroute A8 du côté de Mougins.
00:01:38Le suspect a été finalement arrêté dans la nuit du côté de Cannes.
00:01:41Bonjour Bruno Bartocetti.
00:01:43Bonjour, merci de m'avoir invité.
00:01:45Merci à vous, en tout cas, d'être présent avec nous pour revenir sur ce drame.
00:01:49Vous êtes le responsable de la zone sud du syndicat de police unité.
00:01:53Avant d'évoquer le profil du suspect et puis les circonstances de ce drame,
00:01:58j'imagine que vos pensées vont d'abord vers ce gendarme et ses proches
00:02:02et que l'émotion est très grande au sein des forces de l'ordre, que ce soit les gendarmes ou les policiers.
00:02:07Complètement, évidemment, on connaît le travail de nos amis gendarmes et bien sûr des policiers.
00:02:13On sait que tout peut arriver à tout moment.
00:02:15Lorsqu'un tel drame arrive, c'est beaucoup d'émotions dans nos rangs.
00:02:20J'imagine dans quel état psychologique doivent se trouver ses collègues proches
00:02:25qui étaient avec lui sur le lieu de cet homicide.
00:02:30Je pense bien sûr à ses enfants de 12 et 16 ans, à sa femme.
00:02:33C'est vraiment beaucoup, beaucoup d'émotions.
00:02:36Ça, c'est la première.
00:02:37Et la deuxième émotion, c'est la colère, bien évidemment, comme vous vous en doutez,
00:02:41à l'endroit de ce chauffard et de tous ces chauffards qui ne sont pas des refus d'obtempérer,
00:02:45qui sont tout simplement des criminels.
00:02:47Quand on force un barrage, c'est qu'on est capable de tuer parce que la voiture devient une arme par destination.
00:02:53Et voilà ce qui se passe aujourd'hui.
00:02:55Ces 25 000 refus d'obtempérer en France tous les ans, c'est insupportable.
00:03:00On doit requalifier ces refus d'obtempérer, ne plus parler de refus d'obtempérer,
00:03:04mais d'homicide, tentative de homicide volontaire.
00:03:07Et ça, c'est traduit par la mort d'un gendarme hier, dans les circonstances que l'on connaît.
00:03:10On va revenir là-dessus, sur cette question du refus d'obtempérer et de comment le punir.
00:03:15Est-ce que la législation, aujourd'hui, est suffisamment dure ?
00:03:19Juste, revenons, précisons un petit peu le profil du suspect qui a été arrêté du côté de Cannes.
00:03:25C'est un Capverdien de 39 ans, je crois, qui est en situation régulière en France.
00:03:30Son profil, il l'interroge, Bruno Bartecetti.
00:03:33Il l'interroge parce qu'il était déjà connu pour de nombreux faits de délits routiers, de refus d'obtempérer.
00:03:39Et puis, on l'a appris également il y a quelques minutes, il a été contrôlé positif à l'alcool.
00:03:45J'imagine que ça vous met en colère. C'est un véritable scandale que cet individu-là ait pu rouler, hier ?
00:03:52C'est plus qu'un scandale, bien sûr, c'est insoutenable.
00:03:57Comment, aujourd'hui, tel individu puisse évoluer avec sa voiture,
00:04:04alors qu'il est connu pour des violences, il est connu pour des refus d'obtempérer.
00:04:08Bien sûr, on ne peut pas retirer un permis à vie, mais comment est-ce possible, aujourd'hui,
00:04:12que les sanctions ne l'ont pas dissuadé ?
00:04:16Tout simplement parce qu'elles n'étaient pas assez hautes.
00:04:18Voilà, tout simplement parce qu'un refus d'obtempérer, c'est deux ans maximum ?
00:04:21Non, un refus d'obtempérer, ça doit être requalifié, on doit y revenir dessus.
00:04:25Et c'est vrai que nous sommes très en colère.
00:04:27Si on lui avait fait comprendre, avec une sanction plus lourde,
00:04:30qu'il n'avait pas à circuler, alcooliser,
00:04:34ou s'il n'avait pas à foncer sur des policiers ou des gendarmes lors d'un contrôle,
00:04:38eh bien, on n'en serait pas là.
00:04:40Et malheureusement, la sanction, il faut qu'elle soit aussi dissuasive.
00:04:45Bien sûr qu'il doit y avoir une sanction...
00:04:47Elle a été augmentée, cette sanction, c'est important de le préciser,
00:04:50pour un refus d'obtempérer, je parle d'un refus d'obtempérer simple,
00:04:53on est passé de trois mois à deux ans de prison,
00:04:57on a eu quand même une certaine prise de conscience, tout de même, de la part des autorités, non ?
00:05:03Vous voyez, vous me dites que vous me parlez, ne m'en veuillez pas, je vous reprends,
00:05:08des refus d'obtempérer simple, je ne sais pas ce que ça veut dire, moi.
00:05:11Je ne sais pas ce que ça veut dire un refus d'obtempérer simple.
00:05:13Moi, je dis qu'un refus d'obtempérer, c'est mettre à la vie des gens en péril,
00:05:17des policiers, des gendarmes et des passants.
00:05:19Et bien sûr qu'il y a peut-être une prise de conscience de la part des autorités,
00:05:22mais il va falloir aller plus loin.
00:05:24En 15 ans, vous avez deux fois et demi plus de refus d'obtempérer
00:05:27qui sont, pour moi, des homicides, des tentatives d'homicides volontaires.
00:05:30Donc, il faut aller beaucoup plus loin.
00:05:32La sanction doit être beaucoup plus lourde et il doit y avoir un autre travail là-dessus.
00:05:35Puis, en France, aujourd'hui, c'est le policier qui a une pression juridique sur les épaules
00:05:41et qui vient travailler avec la pression.
00:05:43Et puis, les criminels ne l'ont pas, cette pression.
00:05:46On a quand même un problème.
00:05:47Alors là, on parle de ces violences, de ces criminels de la route,
00:05:51mais c'est malheureusement sur beaucoup de sujets comme ça
00:05:54où on se rend compte que la sanction, si on voulait, qui est moins de sanctions en France,
00:05:59lorsqu'elles doivent être prononcées, elles doivent être, à mon sens, beaucoup plus lourdes.
00:06:02C'est-à-dire qu'aujourd'hui, si on n'arrive pas à endiguer ce fléau,
00:06:05c'est parce qu'on ne met pas suffisamment les moyens,
00:06:08on n'a pas assez de volonté, finalement, de vouloir les endiguer ?
00:06:12Disons que ça manque d'une volonté politique comme sur beaucoup de sujets.
00:06:16Je ne vais pas pointer du toit systématiquement la justice en me disant
00:06:20« elle ne fait pas son travail ».
00:06:21La justice, elle fait le travail, elle a les moyens qu'elle a.
00:06:23Et donc, si on lui donnait plus de moyens pour sanctionner,
00:06:26s'il y avait plus de possibilités pour faire comprendre à ces criminels
00:06:30qu'ils ne doivent pas recommencer, je crois qu'on pourrait peut-être freiner.
00:06:34Évidemment, il y aura toujours des criminels sur le territoire,
00:06:37mais je pense qu'on pourrait freiner cette évolution.
00:06:40Quand je parle du refus d'obtempérer, où on en a deux fois et demi plus qu'en 15 ans,
00:06:44c'est qu'il y a quand même un gros malaise, un gros problème dans notre société.
00:06:47Toutes les 20 minutes, vous avez un refus d'obtempérer en France.
00:06:51C'est incroyable, c'est insupportable.
00:06:53Pour revenir à ce qui s'est passé cette nuit, le suspect a finalement été arrêté.
00:06:57J'imagine qu'il est entendu en ce moment même par les forces de l'ordre.
00:07:02Juste en quelques mots, revenir sur la manière dont il a été interpellé cette nuit,
00:07:07parce qu'il avait pris la fuite.
00:07:09Voilà, il avait pris la fuite, il savait que de toute façon,
00:07:12il ne pourrait pas échapper à la pression des policiers et des gendarmes.
00:07:16Il ne pouvait pas circuler sans être interpellé.
00:07:21À ma connaissance, sauf erreur de ma part,
00:07:24il a compris qu'il fallait qu'il se rende vers un service de police ou de gendarmerie.
00:07:31Il a été interpellé devant un service où il venait se constituer prisonnier.
00:07:36Mais c'est la moindre des choses.
00:07:39Ce qu'on va retenir surtout, c'est cette fuite lâche,
00:07:44cette action très lâche de sa part en fonçant sur un policier.
00:07:49Et là, il va répondre de son acte, et puis bien sûr, traduit devant la justice.
00:07:54J'espère qu'il va être très, très, très lourdement sanctionné.
00:07:57Je précise que le gendarme qui a été abattu, qui a été tué hier,
00:08:02était un gendarme expérimenté du peloton autoroutier de Mont-de-Lieu-Lanapoule.
00:08:06C'était un homme âgé de 54 ans, marié et père de deux enfants âgés de 12 et 16 ans.
00:08:11Merci à vous, Bruno Barthold-Chetty, d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.
00:08:16Je rappelle que vous êtes le responsable de la zone sud du syndicat de Police Unité.
00:08:21Sud Radio, les débats de l'été, 10h-13h, Benjamin Gleize.
00:08:2610h10 sur Sud Radio, un tout autre sujet.
00:08:29Maintenant, le coup de gueule d'une mère, celle de Pibra,
00:08:34qui est commune de moins de 10 000 habitants, située en Haute-Garonne, près de Toulouse.
00:08:38Bonjour Camille Pomponoa.
00:08:40Bonjour, bonjour à tous.
00:08:42Soyez la bienvenue sur Sud Radio. Merci d'être avec nous ce matin, madame la maire.
00:08:45C'est une élue en colère, j'aimerais dire, que je reçois.
00:08:48Vous vous insurgez, en l'occurrence, contre les dépenses imprévues
00:08:52engendrées par les élections législatives anticipées, mois de juin, mois de juillet.
00:08:56Vous avez décidé d'interpeller directement le Président de la République
00:09:00en lui envoyant une lettre, un courrier.
00:09:03Racontez-nous, qu'est-ce qui vous a décidé, Camille Pomponoa, à écrire au chef de l'État ?
00:09:08Je ne suis pas en colère.
00:09:10J'aimerais juste participer à la prise de conscience des uns et des autres.
00:09:14La première de ces prises de conscience, c'est que quand on lance une grenade dégoupillée
00:09:20dans les pieds de quelques-uns, il y en a qui prennent les éclats.
00:09:23Et en l'occurrence, c'est nous, les communes,
00:09:25puisqu'on a dû de manière très opérationnelle organiser en trois semaines ces élections.
00:09:29On sait faire, on n'a aucune difficulté à participer à la vie démocratique.
00:09:34Simplement, la démocratie n'a pas de prix, mais elle a un coût.
00:09:38Et en l'occurrence, c'est les communes qui payent,
00:09:40alors que la loi dit que c'est l'État qui devrait payer ses frais.
00:09:43Comment vous expliquez cela ?
00:09:44C'est-à-dire que là, sur les dépenses engagées par la commune pour ces élections-là,
00:09:48l'État ne vous aide pas du tout ?
00:09:51L'État va nous rembourser, selon nos calculs, à peu près 1070 euros,
00:09:57quand l'organisation de ces élections nous a coûté plus de 18 000 euros.
00:10:02Donc l'État va rembourser un dix-huitième de la somme que nous avons dépensée.
00:10:08En soi, ce n'est pas tant un problème si ce même État ne nous répétait pas à longueur de journée
00:10:14que nous dépensons beaucoup trop d'argent,
00:10:16que nous sommes des gros dépensiers qui ne savons pas gérer l'argent public,
00:10:20alors que nous sommes responsables seulement de 9% de la dette publique.
00:10:24En fait, ce n'est pas tant les dépenses,
00:10:26c'est les mettre en parallèle avec ce qu'on nous reproche,
00:10:31de mauvaise gestion des collectivités territoriales,
00:10:34alors qu'en fait, on supporte plein de charges qui ne sont pas normalement de notre fait.
00:10:39C'est-à-dire qu'on dit un petit peu que c'est les communes, les petites communes,
00:10:41qui sont responsables de ce déficit, de ces déficits ?
00:10:44On vous demande toujours, toujours plus, de faire des économies.
00:10:48Exactement, on nous demande de faire des économies,
00:10:51on nous demande de maîtriser notre budget de fonctionnement,
00:10:53alors que c'est l'État, par ses décisions, qui aggrave notre budget de fonctionnement.
00:10:59Je pourrais vous donner un seul exemple.
00:11:01Quand le ministre décide d'augmenter le point d'indice des fonctionnaires,
00:11:05on y était favorable pour, évidemment, le pouvoir d'achat et la qualité de vie de nos agents,
00:11:09mais en attendant, c'est une décision qui est prise depuis Paris,
00:11:11et qui a coûté 100 000 euros à la commune.
00:11:13Et à la fin, on va m'expliquer que mes dépenses de fonctionnement explosent,
00:11:17or elles augmentent, de fait, de décision nationale.
00:11:21C'est-à-dire que, selon vous, Paris n'a pas conscience, finalement,
00:11:24du quotidien d'une petite commune, d'une commune comme la vôtre ?
00:11:29C'est ça le sentiment que vous avez ?
00:11:31Que vous n'êtes pas écoutée, pas sondée ?
00:11:34Qu'on se fiche un petit peu de vous, pour le dire franco ?
00:11:37On a l'impression, oui, d'avoir des élites un petit peu déconnectées
00:11:41sur un certain nombre de sujets,
00:11:43et je pense que ça se traduit, d'ailleurs, dans les urnes.
00:11:46Et donc, tout à l'heure, vous avez dit, en rigolant,
00:11:48que vous ne m'appeliez pas pour avoir un nom pour l'Elysée,
00:11:53mais si je peux faire une petite suggestion,
00:11:55quand se sent-il bien que nous ayons quelqu'un
00:11:58qui connaît la réalité des collectivités territoriales
00:12:01et de ce que vivent nos concitoyens au quotidien,
00:12:04et ce que permettent les collectivités territoriales ?
00:12:07Parce que je pense, en effet, que depuis quelques années,
00:12:09on a eu quand même des ministres un petit peu déconnectés.
00:12:12C'est-à-dire que vous souhaitez avoir des ministres,
00:12:14voire un Premier ministre,
00:12:15qui soit issu des rangs des élus locaux, d'une certaine manière ?
00:12:20En tout cas, qui connaissent le quotidien des élus locaux et des collectivités.
00:12:24Pour revenir au courrier, à la lettre que vous avez envoyée à Emmanuel Macron,
00:12:28qu'est-ce que vous lui demandez symboliquement ?
00:12:30C'est finalement que l'État prenne en charge ?
00:12:33C'est un peu plus de 18 000 euros dépensés par la Commune
00:12:36pour organiser ces législatives anticipées ?
00:12:39Alors, je pense en effet, je rappelle que l'article 70 du col électoral
00:12:43stipule bien que l'État doit prendre en charge
00:12:47les frais qui sont liés à l'organisation des élections.
00:12:50Donc, l'État ne respecte pas la loi,
00:12:53or l'État sait nous rappeler, vous, moi, les concitoyens,
00:12:57quand on ne respecte pas la loi,
00:12:58donc ce serait bien que lui-même la respecte.
00:13:00Mais au-delà de ça, parce que ça c'est symbolique,
00:13:03je pense que nous n'aurons pas beaucoup d'argent en plus,
00:13:06je voudrais simplement dire aux gouvernements qui arrivent,
00:13:09voilà, travaillons ensemble.
00:13:11Les communes, c'est l'intendance quand il y a des décisions qui sont prises.
00:13:14Quand il y a eu le Covid, on a été aux côtés des concitoyens
00:13:18pour un certain nombre de choses,
00:13:20maintenir le lien social, trouver des solutions.
00:13:23On est dans le concret, on est l'intendance,
00:13:25on développe des politiques publiques,
00:13:27alors on est des partenaires,
00:13:29et arrêtez de nous voir seulement comme une charge
00:13:32pour le budget de l'État,
00:13:34parce qu'on voit bien qu'en fait,
00:13:35c'est un petit peu l'inverse qui se passe.
00:13:37En termes de dotations, les fameuses dotations de l'État,
00:13:41c'est quoi la réalité du côté de Pibrac, de votre commune ?
00:13:44La réalité, c'est qu'elles augmentent un petit peu,
00:13:47mais elles sont liées à l'augmentation de la population.
00:13:49Donc quand la dotation augmente,
00:13:51parce que la population augmente,
00:13:53ça veut dire aussi que vous avez besoin
00:13:55de plus de places dans les écoles, plus de places en crèche.
00:13:57Donc en fait, concrètement,
00:13:59à service constant,
00:14:01nous n'avons pas eu d'augmentation des dotations,
00:14:04et même, c'est ça qui m'inquiète,
00:14:06il est annoncé là, un nouveau serrage de vis.
00:14:10Merci à vous, merci beaucoup Camille Pouponneau
00:14:13d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.
00:14:15Je vous souhaite une très belle journée.
00:14:17Vous êtes la maire de Pibrac, près de Toulouse,
00:14:20et je rappelle que vous avez écrit Emmanuel Macron
00:14:22pour l'interpeller sur les dépenses imprévues
00:14:24liées aux élections législatives anticipées.
00:14:27Allez, Sud Radio à 10h16 dans un instant,
00:14:29l'actualité internationale.
00:14:31On va parler de la situation au Proche et Moyen-Orient.
00:14:34Le régime iranien a-t-il dit son dernier mot
00:14:38dans cette situation, dans ce conflit-là ?
00:14:40Élément de réponse à suivre.
00:14:42Sud Radio, parlons vrai.
00:14:46Parlons vrai.
00:14:48Sud Radio, les débats de l'été, 10h-13h, Benjamin Gleize.
00:14:53Les débats de l'été, 10h20 sur Sud Radio,
00:14:55cette question désormais.
00:14:56L'Iran, des molas, a-t-il dit son dernier mot ?
00:14:58Ce week-end, Israël a été la cible d'une attaque du Hezbollah libanais.
00:15:01Le groupe chiite armé, financé par l'Iran,
00:15:04dit avoir lancé des centaines de drones et de roquettes.
00:15:06Israël évoque des dégâts mineurs et a riposté.
00:15:09L'Iran, pour sa part, a salué l'opération de son allié libanais.
00:15:12Bonjour Emmanuel Razavi.
00:15:14Bonjour Benjamin, merci de me recevoir.
00:15:16Merci à vous d'être présent,
00:15:18justement pour évoquer cette actualité internationale très pesante.
00:15:22Vous êtes grand reporter franco-iranien,
00:15:24spécialiste du Moyen-Orient, notamment pour Paris Match,
00:15:26auteur du livre La face cachée des molas.
00:15:30C'est aux éditions du CER, Emmanuel Razavi.
00:15:32Le régime iranien promettait de venger la mort
00:15:35du chef politique du Hamas sur son sol.
00:15:37C'était fin juillet, on le rappelle,
00:15:38assassinat attribué à Israël.
00:15:40Est-ce que l'attaque du Hezbollah, ce week-end, dimanche,
00:15:43est la riposte qui a été promise par Téhéran depuis bientôt un mois ?
00:15:49Je ne suis pas sûr que ce soit la riposte, si vous voulez, promise.
00:15:52Il y a plusieurs facteurs qui rentrent en ligne de compte.
00:15:54Ce week-end, à la télévision,
00:15:57il y a eu une allocution du président iranien,
00:16:00Pézech Kian,
00:16:02qui a clairement dit...
00:16:04C'est intéressant, double discours,
00:16:05parce qu'il dit clairement d'un côté
00:16:07qu'il veut faire en sorte d'aller vers la calmie,
00:16:09qu'il veut aller vers une reprise du dialogue
00:16:12avec les États-Unis.
00:16:13Et dans le même temps, le Hezbollah,
00:16:15vous l'avez très bien rappelé,
00:16:17qui est la milice aux ordres des gardiens
00:16:19de la révolution islamique iranienne,
00:16:21attaque Israël,
00:16:23mais attaque et puis très rapidement annonce
00:16:25qu'elle a fait ce qu'elle avait à faire
00:16:27et finalement laisserait entendre
00:16:30qu'elle a atteint ses objectifs,
00:16:32qu'elle s'arrête là.
00:16:33Je pense que les informations qui viennent aujourd'hui
00:16:35de l'état-major israélien sont justes.
00:16:37Je pense que c'est très, très mineur
00:16:39les dégâts qui ont été faits par le Hezbollah.
00:16:42En fait, on est toujours dans cette espèce
00:16:44de double discours qu'on a
00:16:46avec la République islamique d'Iran
00:16:48depuis des années.
00:16:49Mais comment on explique ce double discours ?
00:16:51Dites-nous Emmanuel Razavi,
00:16:52comment on l'explique ce double discours ?
00:16:54Pour répondre à votre question,
00:16:56il faut comprendre le contexte
00:16:58dans lequel évolue aujourd'hui
00:17:00la République islamique d'Iran.
00:17:01Vous avez d'abord des dissensions,
00:17:03je l'ai déjà raconté sur votre antenne,
00:17:05mais des dissensions très importantes
00:17:07entre ce qu'on appelle nos courants
00:17:09réformateurs iraniens,
00:17:11dont est-il fût le président
00:17:13de la République islamique, Peshchian,
00:17:15et puis ce qu'on appelle
00:17:17les conservateurs ou les ultraconservateurs
00:17:19qui s'inscrivent dans l'idéologie
00:17:21la plus dure de l'islam chiite
00:17:23et qui sont dans la continuité
00:17:25de ce que prônait l'Ayatollah Khomeini
00:17:27en 1979,
00:17:29c'est-à-dire l'éradication
00:17:31de l'État hébreu,
00:17:33continuer ensuite à exporter le djihad
00:17:35en Occident. Donc, on est là-dedans.
00:17:37Et puis, il y a aussi, au milieu de tout cela,
00:17:39la contestation populaire sans précédent
00:17:41en Iran depuis deux ans,
00:17:43avec un contexte économique qui est tragique pour l'Iran.
00:17:45Vous avez un Iranien sur deux
00:17:47qui vit en dessous du seuil
00:17:49de pauvreté.
00:17:51En clair, ce que je suis en train de vous dire, c'est que l'Iran
00:17:53aboie en permanence pour faire peur
00:17:55et pour faire oublier qu'il est dans une situation
00:17:57qui est une situation dramatique.
00:17:59Parce qu'il n'arrive pas sur le plan intérieur
00:18:01aujourd'hui le régime...
00:18:03Avec des femmes iraniennes qui sont tuées
00:18:05parce qu'elles ne portent pas le voile aussi.
00:18:07C'est ça, disons les choses franchement.
00:18:09Oui.
00:18:11Le voile, si vous voulez,
00:18:13incarne un peu l'un des piliers du régime.
00:18:15En 1979, quand Ayatollah Khomeini a pris le pouvoir,
00:18:17très rapidement, il a imposé le voile
00:18:19parce qu'il considérait qu'avec le voile,
00:18:21l'islam occuperait
00:18:23l'espace
00:18:25public, très clairement, qu'on le verrait à tous les carrefours
00:18:27dans toutes les rues, sur toutes les avenues.
00:18:29Mais si vous voulez, derrière
00:18:31la contestation liée au voile,
00:18:33cette situation aujourd'hui économique, sociologique
00:18:35et politique, que je vous explique en fait
00:18:37en Iran et qui fait de ce pays un pays au bord
00:18:39du gouffre en permanence, mais qui tient, qui tient
00:18:41parce qu'il est en permanence, dans le bluff,
00:18:43menace en permanence, si vous voulez, d'étendre
00:18:45un espèce de conflit généralisé aux proches
00:18:47et au Moyen-Orient, avec
00:18:49une diplomatie occidentale
00:18:51aujourd'hui qui, dans l'ensemble, est
00:18:53assez faible et compose
00:18:55plus qu'elle n'impose quoi que ce soit à la République
00:18:57islamique d'Iran et au Mollah.
00:18:59Vous le dites, au bord du gouffre,
00:19:01est-ce que, pour autant, c'est un pays qui
00:19:03est dangereux ou pas, très clairement,
00:19:05pour la stabilité ? On sait que c'est
00:19:07un pays central à ce niveau-là pour la stabilité
00:19:09régionale.
00:19:11Ah ben oui, évidemment,
00:19:13l'Iran, si vous voulez, est un pays quand même
00:19:15qui a une armée qui est très importante. Il faut comprendre
00:19:17qu'il y a quand même plus de 400 000 soldats
00:19:19au sein de l'armée régulière. Vous avez
00:19:21à minima 161 000
00:19:23gardiens de la Révolution, plus une milice
00:19:25civile dont on ne connaît pas
00:19:27le nombre exact. Certains,
00:19:29même jusqu'à plusieurs millions de miliciens.
00:19:31Donc, la réalité, c'est que, oui, l'Iran
00:19:33aujourd'hui est un danger pour la stabilité
00:19:35du Proche et du Moyen-Orient,
00:19:37notamment par le biais de ce qu'on appelle
00:19:39ces proxys qui sont, évidemment,
00:19:41le Hezbollah chiite-libanais
00:19:43que les gardiens de la Révolution ont créés
00:19:45en 1982 dans le sud d'Iban,
00:19:47par le biais des outils. Et puis, on le voit
00:19:49bien, évidemment, aussi par le biais du Hamas,
00:19:51parce que l'Iran est l'un des sponsors
00:19:53du Hamas à Gaza, mais aussi du
00:19:55FPLP et du djihad islamique palestinien.
00:19:57On parlait de cette riposte
00:19:59à Israël de la part de l'Iran.
00:20:01Est-ce qu'elle a un véritable intérêt
00:20:03à passer à l'action ?
00:20:05Est-ce que le régime iranien a un intérêt
00:20:07véritablement à passer à l'action ?
00:20:09Et est-ce qu'elle craint ou pas ? Est-ce que l'Iran
00:20:11craint, finalement, derrière tout cela,
00:20:13la réaction d'Israël, mais aussi
00:20:15des États-Unis ?
00:20:17Alors, oui, vous avez raison de le souligner. Moi, j'ai discuté
00:20:19avec des gens qui sont à l'intérieur du régime,
00:20:21qui disent, alors c'est plutôt les plus modernés,
00:20:23qui disent qu'il ne faut surtout pas qu'on suive
00:20:25les conservateurs dans une logique
00:20:27de conflit parce qu'assurément,
00:20:29les États-Unis défendraient Israël
00:20:31et ce serait la fin, très clairement,
00:20:33la fin de la République islamique.
00:20:35Pour autant, quand ces plus modérés disent
00:20:37cela, il faut comprendre qu'ils viennent en général du Parti
00:20:39réformateur. C'est ce que je raconte dans mon livre.
00:20:41Ce Parti réformateur, il est quand même islamiste
00:20:43et c'est un Parti réformateur qui a la main sur
00:20:45les trafics de drogue, sur les trafics d'armes,
00:20:47sur la prostitution en Iran,
00:20:49mais quasiment dans l'ensemble
00:20:51du Moyen-Orient et même
00:20:53jusqu'en Amérique du Sud
00:20:55où ils ont des partenariats, des accords
00:20:57avec des cartels. Donc si vous voulez, aujourd'hui
00:20:59c'est très difficile de trouver une source
00:21:01entre guillemets « stable »,
00:21:03honorable au sein des composantes
00:21:05ou de la composante qui dirige
00:21:07le pouvoir en Iran,
00:21:09mais il ne faut jamais oublier que c'est un pays
00:21:11qui est en permanence sur le fil.
00:21:13Et si vous voulez, le fait qu'en permanence
00:21:15les Mollahs aboient
00:21:17menaces, c'est aussi une façon pour eux,
00:21:19c'est un peu la question que vous posiez,
00:21:21d'arriver à négocier ce qui les intéresse.
00:21:23En ce moment, je crois
00:21:25que c'était samedi ou dimanche,
00:21:27quand le président iranien est passé à la télévision
00:21:29d'État iranien, il allait clairement
00:21:31laisser entendre qu'il allait avoir
00:21:33une remise à plat des accords
00:21:35sur le nucléaire.
00:21:37C'est aussi
00:21:39une façon, les menaces sur Israël,
00:21:41de faire un chantage à la communauté
00:21:43internationale, aux grandes démocraties,
00:21:45nonobstant le fait que le président iranien
00:21:47a clairement dit que de toute façon
00:21:49la République islamique allait aujourd'hui
00:21:51davantage se rapprocher de la Chine
00:21:53et de la Russie. En clair,
00:21:55c'est une forme de mise en garde
00:21:57aux grandes démocraties européennes
00:21:59et aux États-Unis pour leur dire
00:22:01qu'on peut très bien se débrouiller sans vous.
00:22:03Il y a encore une fois des négociations.
00:22:05Mais tout ce jeu-là dure depuis des décennies
00:22:07et
00:22:09avec tout ce que ça implique de dramatique,
00:22:11de tragique pour le Proche et le Moyen-Orient,
00:22:13je fais allusion au 7 octobre
00:22:15dernier évidemment, mais c'est en permanence
00:22:17ça l'Iran, c'est un jeu qui est aussi
00:22:19en fait entre terrorisme, chantage,
00:22:21diplomatique
00:22:23et ça dure depuis 40 ans.
00:22:25Donc ça veut dire finalement de ce qui se passe actuellement,
00:22:27cette question de la riposte en direction d'Israël,
00:22:29c'est qu'un prétexte,
00:22:31si je vous suis bien, pour
00:22:33poser une façon d'avoir une influence
00:22:35plus importante au niveau international,
00:22:37c'est ça ?
00:22:39Clairement, en tout cas oui, moi c'est ce que je comprends
00:22:41puisque je discute avec l'Iran
00:22:43comme vous le savez assez régulièrement.
00:22:45Oui, c'est une réalité, aujourd'hui
00:22:47c'est un moyen pour les mollahs iraniens
00:22:49de dire à l'ensemble du monde
00:22:51nous pesons,
00:22:53nous avons les moyens de déstabiliser
00:22:55le Moyen-Orient et puis par extension
00:22:57l'ensemble du monde.
00:22:59Parallèlement, il ne faut pas oublier que
00:23:01toutes les manifestations
00:23:03dites pro-palestinienne qu'on a depuis un an,
00:23:05mais qui sont clairement très souvent des manifestations pro-Hamas,
00:23:07elles ont pu être aussi influencées
00:23:09parfois par des agents du régime iranien.
00:23:11Je fais allusion à des manifestations
00:23:13notamment en Angleterre où on a vu
00:23:15ou ont été filmées des gens
00:23:17qui travaillaient pour le régime iranien.
00:23:19Donc s'il voulait fragiliser
00:23:21à un point,
00:23:23de façon extrême, le régime iranien
00:23:25aujourd'hui
00:23:27montre un peu les muscles
00:23:29et les gros bras, justement,
00:23:31pour montrer qu'il a encore les moyens de peser.
00:23:33Alors que comme je vous le disais tout à l'heure,
00:23:35il est quand même dans une situation d'asphyxie
00:23:37économique très clairement
00:23:39et de contestation populaire vraiment sans précédent.
00:23:41– Un grand merci pour votre éclairage
00:23:43Emmanuel Razavi, je rappelle que vous êtes
00:23:45grand reporter franco-iranien,
00:23:47spécialiste du Moyen-Orient,
00:23:49auteur du livre « La face cachée des molasses »
00:23:51et aux éditions du CR.
00:23:53Sud Radio, bientôt 10h30,
00:23:55vous le savez cette heure-là, ça veut dire quoi ?
00:23:57Ça veut dire qu'on va bientôt débattre.
00:23:59A suivre, toujours pas de fumée blanche, Emmanuel Macron refuse
00:24:01pour l'heure de nommer un nouveau Premier ministre,
00:24:03retour à la casse des barres.
00:24:05Nouvelle consultation au programme aujourd'hui, à qui la faute ?
00:24:07On est en débat avec vous,
00:24:09en ce moment, au 0826 300 300,
00:24:11nos réseaux sociaux et nos débatteurs
00:24:13qui nous rejoignent, on les accueille juste après ça.
00:24:15– Sud Radio,
00:24:17c'est vous qui donnez le temps.
00:24:19– Je vous remercie d'abord de permettre à des tas de gens
00:24:21de s'exprimer et de leur laisser surtout le temps
00:24:23de développer leur discours.
00:24:25– Sud Radio, parlons vrai.
00:24:29Sud Radio, les débats de l'été,
00:24:3110h-13h, Benjamin Gleize.
00:24:33– Et oui, 10h30 passés,
00:24:35les débats de l'été,
00:24:37peut-être pas de nouveau Premier ministre,
00:24:39mais on a nos débatteurs qui sont là avec nous jusqu'à midi.
00:24:41Je les accueille, je vous les présente.
00:24:43Benjamin, Lucas, bonjour. – Bonjour à vous.
00:24:45– Député Nouveau Front Populaire des Yvelines,
00:24:47porte-parole du groupe écologiste social,
00:24:49avec nous également Kevin Bossuet,
00:24:51professeur d'histoire en Seine-Saint-Denis, bonjour.
00:24:53– Bonjour Benjamin. – Pierre Cordier, bonjour.
00:24:55– Bonjour. – Député Voulez-Républicain
00:24:57des Ardennes. – La droite républicaine.
00:24:59– La droite républicaine, bah oui, effectivement.
00:25:01– C'est pas pareil. – Oui, c'est vrai.
00:25:03Il faut mettre un jour suffisant.
00:25:05La droite républicaine. – Ça a changé plein de choses.
00:25:07– D'ailleurs, ça a changé, c'est pour les députés,
00:25:09c'est les députés, mais pour le reste...
00:25:11– Je vais prendre une phrase qui va
00:25:13plaire à nos deux amis, le changement, c'est maintenant
00:25:15au niveau de la droite, donc voilà.
00:25:17– Faut faire gaffe, ça n'a pas porté chance au dernier
00:25:19qui l'a utilisé. – Non, c'est ce que vous vous rappelez de la Corée.
00:25:21– Oui, oui.
00:25:23– Bon, Alexis Bachelet,
00:25:25bonjour, je ne vous ai pas salué,
00:25:27merci d'être avec nous.
00:25:29Vous êtes adjoint à la mairie de Colombes et ancien député
00:25:31d'Eau de Seine. Vous l'entendez,
00:25:33le débat a déjà commencé. Vous le savez,
00:25:35vous pouvez réagir à tout moment au 0826 300 300
00:25:38et puis sur nos réseaux sociaux, le compte
00:25:40Facebook de Sud Radio, allez-y, je regarde ça
00:25:42en temps réel pour lire un petit peu
00:25:44vos commentaires, vos réactions. On va
00:25:46commencer avec les coups de cœur, les coups
00:25:48de gueule de chacun. On va
00:25:50commencer, tenez, par des coups de cœur.
00:25:52Benjamin Lucas, vous avez un coup de cœur
00:25:54aujourd'hui, ce matin. – Oui, coup de cœur pour
00:25:56le secours populaire et ces
00:25:58journées pour que des
00:26:00enfants, des familles découvrent la mer. Voilà, chaque
00:26:02été, à peu près
00:26:044 Français sur 10 selon les études
00:26:06se privent de départ en vacances.
00:26:08Ça touche y compris de plus en plus de personnes
00:26:10de familles de la classe moyenne, du fait
00:26:12de l'inflation, qui
00:26:14doivent arbitrer à la fin de l'année entre nourrir
00:26:16leurs enfants, acheter les fournitures
00:26:18pour la rentrée scolaire et puis aller en vacances et qui du coup
00:26:20sacrifient les vacances. Or, moi, c'est un
00:26:22engagement très fort pour moi, je crois que pour
00:26:24réussir mieux à l'école, on a besoin de
00:26:26pouvoir s'émerveiller, développer son
00:26:28imaginaire, prendre confiance en soi, que les vacances, c'est pas un
00:26:30côté, c'est pas un gadget. C'est très
00:26:32important, voilà. Moi, j'ai eu le bonheur, et je termine
00:26:34par ça, si vous me le permettez, d'aller
00:26:36passer une journée à la bise
00:26:38dans le Jura avec
00:26:40Athédée Carmonde, qui a une maison
00:26:42où elle accueille en vacances des gens
00:26:44qui partent pour la première fois, qui
00:26:46vivent dans une très très grande précarité, qui
00:26:48retrouvent l'espace de quelques instants, le
00:26:50plaisir d'abord de se retrouver. Des fois, on a des familles qui sont séparées,
00:26:52disloquées par la vie, qui peuvent
00:26:54se retrouver, apprendre à faire du vélo,
00:26:56apprendre à nager, et puis qui reviennent avec
00:26:58peut-être un peu mieux armés
00:27:00psychologiquement pour affronter des difficultés sociales
00:27:02extrêmement grandes. Et ce type de vacances, c'est vrai que c'est les
00:27:04premiers souvenirs, c'est des émotions très importantes.
00:27:06Découvrir la mer,
00:27:08découvrir la montagne, c'est
00:27:10plus précieux, c'est une richesse incroyable, et
00:27:12aujourd'hui, malheureusement, c'est un privilège
00:27:14dont sont privés beaucoup nos
00:27:16concitoyens, donc je crois que
00:27:18on est dans un moment très sombre,
00:27:20les actualités, l'actualité
00:27:22climatique, l'actualité géopolitique,
00:27:24l'actualité nationale, sont pas toujours
00:27:26réjouissantes, je crois qu'on a aussi la responsabilité
00:27:28comme décideurs politiques, comme
00:27:30monde associatif, de construire un chemin
00:27:32un peu optimiste et d'espoir, d'avoir de nouvelles conquêtes
00:27:34pour le temps libéré, pour les jours heureux,
00:27:36et je trouve que ce que font déjà concrètement un certain nombre d'associations
00:27:38est merveilleux, moi je propose par exemple qu'on réoriente
00:27:40les crédits du service national universel
00:27:42qui est un gadget qui ne fonctionne pas très bien,
00:27:44qui est un peu ringard, et qui objectivement
00:27:46n'est voulu par personne, qu'on réoriente
00:27:48ces centaines de millions d'euros
00:27:50vers une grande politique d'accompagnement
00:27:52du monde de l'éducation populaire et du monde associatif
00:27:54pour permettre ces initiatives, qu'on libère
00:27:56les énergies du monde associatif et de l'éducation populaire
00:27:58qui fait des choses magnifiques chaque été
00:28:00et pas que l'été.
00:28:01Pierre Cordier, ce serait une bonne idée ça ou pas ?
00:28:03Député de la droite républicaine.
00:28:05La droite républicaine, on ne sont plus les républicains,
00:28:07on connaissait le contexte national,
00:28:09et donc voilà. Je rejoins
00:28:11ce que vient de dire mon collègue,
00:28:13parce qu'il y a aussi dans le département des Ardennes
00:28:15une association qui permet à tous
00:28:17ces jeunes de partir en vacances
00:28:19pour la première fois,
00:28:21des jeunes, des familles en difficulté,
00:28:24et je crois que c'est effectivement toutes ces initiatives
00:28:26qui sont prises par des associations
00:28:28locales, avec d'ailleurs des financements
00:28:30communaux, intercommunaux, des départements,
00:28:32des régions parfois, même si ce n'est pas
00:28:34leur compétence, et puis des gens qui toute l'année
00:28:36se retroussent les manches pour avoir
00:28:38quelques crédits et pouvoir partir
00:28:40aussi et permettre à ces familles en difficulté d'y aller.
00:28:42Moi, mon coup de cœur, c'était les Jeux Paralympiques.
00:28:44Voilà, on est dans l'actualité,
00:28:46c'est vrai que pendant longtemps
00:28:48ces Jeux ont été un peu mis de côté
00:28:50par rapport aux Jeux Olympiques eux-mêmes,
00:28:52et là je trouve qu'il y a
00:28:54depuis deux ou trois Olympiades
00:28:56une remise à niveau, si vous me passez l'expression,
00:28:58avec une place qui l'aurait réservée
00:29:00à toutes ces personnes en difficulté.
00:29:02La situation politique
00:29:04risque quand même de faire peut-être un peu d'ombre
00:29:06à ces Jeux Paralympiques.
00:29:08Ce qui compte, c'est en tous les cas
00:29:10qu'il y ait aussi, que le monde
00:29:12médiatique relaie de manière
00:29:14importante ces Jeux, qu'il n'y ait pas que
00:29:16les Jeux Olympiques, et je crois qu'aujourd'hui
00:29:18le monde médiatique a pris aussi
00:29:20conscience de ça, et je crois que c'est une excellente
00:29:22chose, donc c'est vraiment, moi, mon coup de cœur de ce matin.
00:29:24Réaction à Kevin Bossuet,
00:29:26peut-être avant de passer à votre coup de gueule ?
00:29:28Non, je suis d'accord avec ces deux coups de cœur,
00:29:30les Jeux Paralympiques c'est quelque chose
00:29:32d'important, et insister sur l'insertion des
00:29:34personnes handicapées dans notre société,
00:29:36et pour revenir sur le coup de cœur de
00:29:38Benjamin Lucas, qui m'a
00:29:40ému, parce que j'ai pensé aussitôt
00:29:42à ce que j'ai vu avant les vacances scolaires,
00:29:44où vous aviez des enfants
00:29:46qui se disaient entre eux, où tu vas partir en vacances,
00:29:48où tu ne vas pas partir, et beaucoup d'enfants
00:29:50disaient, moi je ne partirai pas en vacances,
00:29:52je resterai chez moi, et j'ai
00:29:54senti à quel point c'était extrêmement
00:29:56dur, extrêmement compliqué, le sentiment
00:29:58finalement, d'un sentiment
00:30:00d'injustice, et d'être marginalisé
00:30:02parce que le papa a perdu
00:30:04son travail, ou parce que la maman ne gagne
00:30:06pas suffisamment, et insister aussi beaucoup
00:30:08sur les jeunes ruraux, on n'en parle pas
00:30:10suffisamment, qui sont souvent livrés
00:30:12à eux-mêmes, vous citiez
00:30:14les Ardennes, c'est quelque chose d'important, dans les villes
00:30:16comme Rottel, Sedan, Charleville,
00:30:18des jeunes qui sont
00:30:20beaucoup laissés pour compte, moi j'ai
00:30:22déjà rencontré ces jeunes qui me disaient, je n'ai même
00:30:24pas l'essence nécessaire, je ne peux même pas
00:30:26me payer l'essence, pour aller à Charleville-Mézières,
00:30:28pour aller trouver un travail, c'est
00:30:30très compliqué, ce sont des jeunes qui sont
00:30:32assignés à résidence, ce sont des jeunes
00:30:34qui n'ont pas beaucoup de perspectives,
00:30:36et il faut penser évidemment aux jeunes
00:30:38de Seine-Saint-Denis, mais également aux jeunes
00:30:40ruraux, et je pense que la jeunesse,
00:30:42et son avenir, c'est un chantier essentiel
00:30:44pour nos politiques,
00:30:46et puisque j'ai deux élus en face de moi,
00:30:48j'espère que vous travaillerez de concorde
00:30:50pour améliorer le sort de nos jeunes.
00:30:52Double coup de cœur, donc,
00:30:54validé, en tout cas partagé,
00:30:56par vous, Kévin Bossuet, vous avez un coup de gueule
00:30:58à faire passer ce matin.
00:31:00On va revenir dans quelque chose d'un peu plus politicien,
00:31:02un coup de gueule contre Lucie
00:31:04Castex, et ses propos,
00:31:06notamment sur ses news, qui m'ont quand même
00:31:08assez estomaqué, puisqu'elle a
00:31:10raconté que ceux qui regardaient
00:31:12ses news étaient devenus racistes,
00:31:14tout simplement parce que
00:31:16c'était en gros une chaîne raciste.
00:31:18C'est ce qu'elle nous a laissé comprendre.
00:31:20J'ai été extrêmement choqué pour plusieurs raisons.
00:31:22Tout d'abord, c'est qu'elle remet en cause la liberté
00:31:24de la presse. Déjà, remettre
00:31:26en cause une chaîne de télévision,
00:31:28on sent bien qu'il y a une volonté politique
00:31:30de censurer ses news, de censurer
00:31:32ses huit, et disons...
00:31:34Enfin voilà, l'objectif a été atteint,
00:31:36et je trouve ça extrêmement grave. Sur ses news,
00:31:38qu'est-ce qu'on fait, en fait ? On raconte la vie
00:31:40quotidienne des gens. On parle de problèmes
00:31:42qui ne sont pas abordés ailleurs.
00:31:44On parle évidemment de tous les racistes,
00:31:46dont du racisme anti-blanc.
00:31:48Et ceux qui racialisent le débat public,
00:31:50ce sont justement ces gens d'extrême-gauche
00:31:52qui n'ont de cesse de ramener les gens
00:31:54d'origine immigrée
00:31:56finalement à leur
00:31:58pays d'origine, ou même leur race.
00:32:00Et moi, ça me choque profondément.
00:32:02Et je remets ça dans quelque chose
00:32:04de plus large, qui est
00:32:06la stratégie du bouc émissaire.
00:32:08J'ai vu Madame Castex dire qu'il fallait
00:32:10passer la tondeuse aux milliardaires,
00:32:12tondre les milliardaires.
00:32:14J'ai trouvé ça extrêmement choquant.
00:32:16Quand je vois ce que fait une partie de l'extrême-gauche
00:32:18de prendre les juifs,
00:32:20de manière indirecte, comme bouc émissaire,
00:32:22je trouve ça très grave.
00:32:24J'ai l'impression de revenir au temps des régimes
00:32:26totalitaires, où finalement,
00:32:28pour essayer de percer
00:32:30électoralement, on choisit des cibles.
00:32:32Le milliardaire, une chaîne de
00:32:34télévision, le juif qui est
00:32:36forcément sioniste, et je trouve que ça
00:32:38renvoie une très mauvaise image de la
00:32:40politique, et surtout, ça fait d'énormes
00:32:42dégâts dans notre société.
00:32:44Donc moi, je n'ai rien contre Madame Castex,
00:32:46je n'ai rien contre les idées
00:32:48que porte Madame Castex, mais attention
00:32:50à ce qu'on fait, parce que quand elle fait ça,
00:32:52je trouve ça extrêmement grave, et c'est
00:32:54pareil à l'extrême-droite. L'extrême-droite
00:32:56fait parfois la même chose, et je trouve ça également
00:32:58très grave. Donc attention quand on
00:33:00prend la parole des conséquences
00:33:02que peuvent avoir certains de
00:33:04nos propos. La stratégie du bouc émissaire,
00:33:06non, ça, c'est plus possible.
00:33:08Avant d'évoquer votre coup de cœur,
00:33:10Alexis Bachelet, réponse
00:33:12avec vous, Benjamin Lucas,
00:33:14Lucie Cassez, ça reste votre
00:33:16candidate encore aujourd'hui, jusqu'à preuve du contraire,
00:33:18on verra comment ça évolue.
00:33:20On aura l'occasion
00:33:22d'y revenir justement là-dessus tout à l'heure, mais déjà,
00:33:24réaction à ce que disait à l'instant
00:33:26Kevin Bossuet, son coup de gueule
00:33:28à l'égard de sa position, notamment
00:33:30vis-à-vis de CNews, ou vis-à-vis des grands patrons.
00:33:32Bon, j'ai pas de réaction particulière,
00:33:34on a eu le bingo habituel avec un mélange
00:33:36de tout, voilà, la défense
00:33:38des milliardaires. Évidemment,
00:33:40CNews, c'est à la fois
00:33:42un projet, c'est une M. Bolloré,
00:33:44une autorité publique, une offensive
00:33:46raciste, extrémiste, qui vise à
00:33:48polluer le débat public.
00:33:50Je l'assume parfaitement.
00:33:52D'ailleurs, je suis bientôt en procès contre vos amis
00:33:54de Boulevard Voltaire, et vous, j'ai aucun problème à assumer
00:33:56mes convictions.
00:33:58Il y a,
00:34:00je ne vous ai pas interrompu,
00:34:02il y a chez M. Bolloré
00:34:04un projet, c'est lui qui a organisé l'alliance
00:34:06entre M. Ciotti et M. Bardala
00:34:08et Mme Le Pen. Je trouve qu'il est
00:34:10sain que la démocratie se défende de ceux
00:34:12qui veulent la détruire de l'intérieur,
00:34:14ce qui est le cas
00:34:16de CNews. Après, pour le reste, je laisse
00:34:18M. à ses élucubrations
00:34:20et à ses fantasmes.
00:34:22Bon, Alexis Bachelet, allez, un petit peu de
00:34:24beau moqueur. Un coup de cœur de votre
00:34:26côté, c'est ça ?
00:34:27Moi, en fait, j'avais un peu le même coup de cœur
00:34:29sur le démarrage des
00:34:31JO paralympiques. Donc là, on va en venir à des sujets
00:34:33plus apaisants.
00:34:35Mais, effectivement,
00:34:37oui, je trouve que ça
00:34:39nous remet dans cette séquence qui
00:34:41était plutôt agréable
00:34:43et fédératrice, avec
00:34:45en plus la découverte
00:34:47de parcours hors normes. Parce que, bon,
00:34:49c'est vrai qu'on admire des athlètes valides.
00:34:51Enfin, ils sont valides, donc ils font des exploits sportifs.
00:34:53Mais regardez les exploits sportifs
00:34:55de gens qui courent
00:34:57avec une jambe en moins,
00:34:59avec un handicap moteur lourd,
00:35:01avec des déficiences
00:35:03mentales, physiques, etc.
00:35:05importantes. Moi, franchement, je trouve
00:35:07que ça mérite, évidemment,
00:35:09un coup de chapeau, mais c'est surtout
00:35:11un motif d'espoir de montrer
00:35:13que même dans des parcours de vie,
00:35:15finalement, parfois, l'irruption d'un handicap,
00:35:17parfois des handicaps de naissance, mais parfois,
00:35:19c'est des handicaps liés à la vie,
00:35:21des gens qui s'accrochent au sport pour se redonner,
00:35:23finalement, envie
00:35:25de vivre comme si de rien n'était,
00:35:27comme s'ils n'avaient pas eu un accident, comme s'ils n'avaient pas ce handicap.
00:35:29Et donc, c'est des parcours
00:35:31de vie exceptionnels. Hier soir,
00:35:33je regardais, on commence à avoir des reportages
00:35:35dans les journaux télévisés,
00:35:37on en parle ce matin, mais c'est vrai que
00:35:39voir ces champions, parce que c'est aussi des champions,
00:35:41partir quand même
00:35:43accomplir des exploits
00:35:45sportifs dans des conditions
00:35:47de handicap
00:35:49parfois très importantes, franchement,
00:35:51moi, je trouve ça exceptionnel.
00:35:53C'est vrai que l'exposition médiatique aujourd'hui,
00:35:55elle est beaucoup plus forte. Avant, c'était vraiment
00:35:57la suite des JO,
00:35:59mais on n'en parlait pas beaucoup,
00:36:01on ne savait pas trop comment ça se passait,
00:36:03et puis c'était un peu dans l'indifférence générale.
00:36:05Aujourd'hui, on me dit que les places se sont vendues aussi,
00:36:07donc le public, c'est génial,
00:36:09et les personnes porteuses de handicap
00:36:11qui pratiquent leur sport toute l'année,
00:36:13elles disent, nous, il faut qu'on s'y habitue,
00:36:15parce que d'habitude, quand il y a 50 personnes, on est content,
00:36:17là, on va se retrouver devant 1000, 5000
00:36:19personnes dans certains
00:36:21stades, c'est exceptionnel,
00:36:23je crois que ça mérite vraiment
00:36:25ce coup de chapeau, et puis
00:36:27on va les suivre.
00:36:29Avec la question qu'on peut se poser aussi, à quoi peut servir
00:36:31cette exposition médiatique particulièrement
00:36:33forte à l'occasion de ces Jeux Paralympiques ?
00:36:35On va se poser la question dans un instant, vous restez
00:36:37avec nous, Benjamin Lucas, Kevin Bossuet,
00:36:39Pierre Cordier et Alexis Bachelet,
00:36:41on poursuit les débats de l'été, dans un instant,
00:36:43vous continuez de réagir sur notre compte Facebook
00:36:45Sud Radio, à tout de suite.
00:36:51Leclerc, bonjour !
00:36:53Les débats
00:36:55de l'été, avec nos débatteurs
00:36:57du jour, Benjamin Lucas, député Nouveau Front
00:36:59Populaire des Yvelines, porte-parole du groupe
00:37:01écologiste et social, Kevin Bossuet, professeur
00:37:03d'histoire en Seine-Saint-Denis, Pierre Cordier,
00:37:05député à droite républicaine des Ardennes,
00:37:07et Alexis Bachelet, adjoint à la
00:37:09mairie de Colombes, ancien député
00:37:11des Hauts-de-Seine, je retiens
00:37:13de ces coups de cœur, coup de gueule, notamment
00:37:15le coup de cœur commun
00:37:17entre vous, Alexis Bachelet et Pierre Cordier,
00:37:19concernant ces Jeux Paralympiques
00:37:21G-1,
00:37:23ça débute, cérémonie d'ouverture prévue
00:37:25demain, avant le lancement
00:37:27des épreuves, exposition médiatique
00:37:29qui sera particulièrement forte
00:37:31pour ces Jeux Paralympiques,
00:37:33à quoi ça doit servir, cela,
00:37:35cette exposition médiatique,
00:37:37d'une certaine manière, Pierre Cordier ?
00:37:39Écoutez, moi je suis en même temps député
00:37:41et conseiller départemental, et c'est vrai
00:37:43que le handicap est une compétence des départements,
00:37:45puisque les maisons départementales
00:37:47du handicap sont des maisons
00:37:49qui sont sous la responsabilité des conseils départementaux.
00:37:51Donc, en tant qu'élu local,
00:37:53je mets les mains dans le cambouis, si vous voulez,
00:37:55par rapport à ça.
00:37:57Je crois que ce qui est important, ça a été dit
00:37:59par notre collègue tout à l'heure,
00:38:01l'effort, la notion d'effort
00:38:03de la part de ces sportifs qui,
00:38:05j'allais dire,
00:38:07expriment leur
00:38:09passion dans des conditions
00:38:11qui ne sont pas toujours évidentes.
00:38:13Donc, le goût de l'effort, que ça soit
00:38:15dans le monde du travail ou dans le monde du sport
00:38:17ou dans d'autres domaines,
00:38:19moi, c'est quelque chose de très important pour moi.
00:38:21Et donc, j'ai un profond respect pour
00:38:23ces personnes qui essayent
00:38:25tant bien que mal, j'allais dire,
00:38:27parfois, il faut le dire,
00:38:29de surpasser leur
00:38:31handicap pour prouver
00:38:33en réalité qu'elles sont
00:38:35comme les autres. Et en fait, il s'agit de cela.
00:38:37Ici, les personnes en situation de handicap,
00:38:39c'est pas toujours facile pour elles
00:38:41au quotidien. Il y a aussi beaucoup de
00:38:43collectivités qui ont fait des efforts ces dernières années
00:38:45sur l'accessibilité, etc.
00:38:47Pour moi, cette notion
00:38:49d'effort est quelque chose de très important
00:38:51et je veux vraiment rendre hommage
00:38:53à toutes ces personnes qui,
00:38:55je l'espère en tous les cas, vont être sous le feu de la rampe
00:38:57dans les prochains jours parce que
00:38:59c'est important de mettre en avant
00:39:01toutes ces personnes
00:39:03qui donnent
00:39:05le meilleur d'elles-mêmes à l'occasion de ces Jeux.
00:39:07On l'espère, de très belles médailles
00:39:09à la clé pour nos Bleus.
00:39:11On a pas mal de chances de médailles
00:39:13et de titres paralympiques. On va suivre cela
00:39:15bien sûr sur Sud Radio.
00:39:17Benjamin Lucas, ça met en
00:39:19certaine manière aussi en avant l'accessibilité.
00:39:21De faire un point là-dessus, est-ce qu'il y a encore des efforts
00:39:23à faire ? Oui, ça dit,
00:39:25vous l'avez très bien dit, messieurs, juste avant,
00:39:27qu'il n'y a pas de sportifs de seconde zone.
00:39:29Ce sont des Olympiades
00:39:31à part entière. Il n'y a pas de citoyens de seconde zone.
00:39:33Il n'y a pas d'élèves de seconde zone.
00:39:35Et donc, ça doit aussi être
00:39:37un moment de réflexion collective.
00:39:39Ces Jeux paralympiques,
00:39:41pour se dire qu'on doit être
00:39:43à la hauteur de chacune et de chacun
00:39:45et donc en faire plus pour
00:39:47l'inclusion des élèves en situation de handicap
00:39:49à l'école. Les moyens sont
00:39:51difficiles à trouver.
00:39:53A chaque fois, c'est un parcours du combattant
00:39:55pour les familles
00:39:57qui rajoute de l'angoisse,
00:39:59qui rajoute de l'incertitude, qui rajoute
00:40:01parfois de la tension aussi dans un certain nombre
00:40:03de familles quand il faut
00:40:05encore, la veille de la rentrée scolaire, se demander
00:40:07en quelles conditions son enfant va être ou pas
00:40:09accueilli à l'école. C'est une pression
00:40:11insupportable. Et évidemment, sur l'accessibilité,
00:40:13on n'en fait jamais trop.
00:40:15Il reste encore beaucoup, beaucoup,
00:40:17beaucoup à faire. Donc, je crois que si on sort
00:40:19de ces Jeux paralympiques, à la fois avec
00:40:21cette idée que
00:40:23ce moment, comme pour les Jeux olympiques
00:40:25précédemment, de fraternité partagée,
00:40:27d'émotion
00:40:29collective devant des exploits sportifs
00:40:31qui sont des exploits sportifs renforcés en plus
00:40:33par la situation de handicap de celles et ceux
00:40:35qui vont aller conquérir des médailles, et qu'en plus
00:40:37on en sort avec une réflexion collective
00:40:39dans notre nation sur la façon
00:40:41dont on permet mieux l'inclusion, dont on adapte
00:40:43mieux aussi, je pense, nos villes.
00:40:45Beaucoup reste à faire sur l'aménagement
00:40:47urbain.
00:40:49C'est tout bête, mais quand vous sortez des grandes métropoles,
00:40:51c'est parfois difficile
00:40:53de circuler
00:40:55en fauteuil
00:40:57dans un certain nombre d'endroits. Mais je pense que même
00:40:59le métro parisien, par exemple, est quand même
00:41:01aujourd'hui assez archaïque de ce point de vue-là.
00:41:03Donc évidemment, ce sont des investissements lourds
00:41:05et je crois que la puissance publique n'a pas le choix. Il faut qu'on soit
00:41:07à la hauteur, encore une fois, de chaque citoyen
00:41:09et citoyen de ce pays.
00:41:11Et puis, Kevin Bossuet, la rentrée, c'est pour bientôt. On apprend
00:41:13que des milliers d'enfants handicapés
00:41:15sont sans solution encore aujourd'hui.
00:41:17Ça, c'est un scandale également.
00:41:19Ah oui, c'est un véritable scandale
00:41:21et c'est un drame humain
00:41:23au quotidien. Quand vous êtes en situation
00:41:25de handicap et que vous ne pouvez pas
00:41:27bénéficier
00:41:29de l'aide qu'il vous faudrait pour progresser
00:41:31normalement, c'est évidemment une
00:41:33honte. Et souvent, nous, personnels
00:41:35de l'éducation nationale, on fait des demandes,
00:41:37on remplit des dossiers, notamment pour
00:41:39avoir des AVS, qui sont souvent
00:41:41des personnes qui sont là pour aider les élèves
00:41:43en difficulté. Parfois, on met un an,
00:41:45deux ans, trois ans à avoir
00:41:47une AVS. Parfois, pour avoir un ordinateur
00:41:49pour les élèves qui ont du mal à écrire. Parfois, ça met
00:41:51deux, trois ans. Ce sont des
00:41:53paperasses à remplir
00:41:55qui sont extrêmement compliquées.
00:41:57Les délais sont extrêmement longs
00:41:59et souvent, il n'y a pas les moyens
00:42:01financiers.
00:42:03Et ça, en effet, c'est compliqué.
00:42:05Dans la structure même des bâtiments scolaires,
00:42:07parfois, un ascenseur qui ne fonctionne
00:42:09pas, ne permet pas
00:42:11à un élève en chaise
00:42:13roulante de pouvoir
00:42:15accéder au cours. Parfois, il y a les surveillants
00:42:17qui prennent l'élève, qui le portent. Mais est-ce que vous vous rendez
00:42:19compte le sentiment de honte que ça peut générer
00:42:21chez ces personnes-là ?
00:42:23Et moi, ce qu'il y a
00:42:25que je trouve important, c'est
00:42:27ce que renvoient ces Jeux paralympiques.
00:42:29Les Jeux olympiques, déjà, c'était
00:42:31le goût de l'effort et du mérite. Je suis très attaché à ça.
00:42:33Le dépassement de soi, le sens du respect,
00:42:35les règles du sport.
00:42:37Et là, on se dit quoi ? On peut avoir
00:42:39un handicap et on peut réussir.
00:42:41On peut se dépasser, on peut
00:42:43se surpasser. Et c'est un magnifique
00:42:45message. Et je sais
00:42:47à quel point les jeunes en banlieue,
00:42:49notamment en Seine-Saint-Denis, regardent ces Jeux
00:42:51paralympiques, sont fans de foot,
00:42:53arrivent à trouver finalement
00:42:55une forme de rêve à travers le sport.
00:42:57Et je sais que c'est quelque chose
00:42:59de très important. Donc voilà, il faut avoir une
00:43:01pensée pour tous les personnes handicapées
00:43:03dans ce pays et
00:43:05partir du principe dans notre quotidien
00:43:07que chaque chose qui peut nous
00:43:09nous paraître anodine est quelque chose de difficilement
00:43:11surmontable pour les personnes handicapées.
00:43:13J'ai pris le RER ce matin. Quand vous
00:43:15avez l'ascenseur qui ne fonctionne pas pour
00:43:17monter dans la rame, c'est extrêmement compliqué.
00:43:19Quand vous êtes devant un commerce et que
00:43:21vous avez deux, trois marches, c'est compliqué
00:43:23pour une personne qui
00:43:25est en fauteuil roulant. Donc on a souvent de
00:43:27beaux discours. Il y a des choses qui pourraient être
00:43:29améliorées, mais il ne faut pas grand-chose.
00:43:31Construire quelque
00:43:33chose devant un commerce, etc., qu'on ne fait
00:43:35pas parce qu'on ne se met pas suffisamment
00:43:37à la place des personnes
00:43:39handicapées. Donc il faut prendre conscience
00:43:41de ça parce qu'en effet, je trouve
00:43:43qu'on juge une société dans sa
00:43:45capacité à traiter
00:43:47bien ou non les personnes vulnérables.
00:43:49C'est le cas, par exemple, des personnes
00:43:51dans les hôpitaux psychiatriques.
00:43:53C'est le cas, évidemment, des
00:43:55personnes handicapées. Donc à un moment,
00:43:57s'il doit y avoir un élan de solidarité...
00:43:59En un mot, Kevin Bossuet, du côté de
00:44:01votre établissement scolaire,
00:44:03l'accessibilité est respectée
00:44:05ou pas ? Oui, on fait
00:44:07en sorte que ce soit respecté. Après,
00:44:09il y a des élèves qui auraient besoin d'une
00:44:11AVS qui n'ont pas d'AVS.
00:44:13Parfois, on demande des aménagements au niveau
00:44:15du brevet des collèges et on se rend compte le jour J
00:44:17finalement que ça n'a pas été pris en compte.
00:44:19Parfois, même pour
00:44:21les élèves qui ont de la dyslexie,
00:44:23etc., on demande des rendez-vous
00:44:25chez des spécialistes. On met
00:44:274-5 mois avant de les obtenir. Donc, en effet,
00:44:29c'est le parcours du combattant.
00:44:31Alexis Bachelet, on l'a compris tout à l'heure,
00:44:33vous allez suivre ces Jeux Paralympiques.
00:44:35On va s'enthousiasmer, forcément,
00:44:37sur les performances de ces Paralympiques.
00:44:39Alors, de ces athlètes, il faut le dire. À quoi ça
00:44:41doit servir, au-delà de ça, ces Jeux Paralympiques ?
00:44:43Ça pourrait
00:44:45servir, par exemple, à faire un premier bilan de la loi
00:44:47de 2005. Ça va faire 20 ans
00:44:49que cette grande loi en faveur
00:44:51du handicap, qui avait été une promesse
00:44:53de Jacques Chirac et qui, celle-ci, a été tenue.
00:44:55En tout cas, la loi a été
00:44:57votée, mais
00:44:59appliquée de manière très
00:45:01inégale, puisque c'était une loi qui, notamment,
00:45:03devait permettre à l'ensemble
00:45:05des bâtiments publics d'être accessibles
00:45:07en une décennie, un peu plus.
00:45:09Bon, là, on est à presque deux décennies.
00:45:11Il y a encore aujourd'hui, on l'a évoqué,
00:45:13mais je crois qu'il faut le souligner,
00:45:15c'est l'occasion, justement, de faire
00:45:17un bilan et de dire qu'il y a encore du chemin à parcourir.
00:45:19Ça a été dit sur
00:45:21les aides à la vie scolaire, dans les
00:45:23écoles, mais, tout simplement, dans la vie
00:45:25quotidienne, c'est, effectivement,
00:45:27les trottoirs adaptés, c'est
00:45:29les transports en commun accessibles.
00:45:31Et, force est de constater, mais c'est aussi
00:45:33lié au nombre de
00:45:35lignes de métro que, le métro parisien,
00:45:37il n'a pas du tout été conçu dans cette
00:45:39optique-là. Il y a énormément de stations
00:45:41aujourd'hui qui ne sont pas accessibles et qui, probablement,
00:45:43d'ailleurs, ne le seront pas avant des décennies
00:45:45parce que ça nécessite des investissements
00:45:47extrêmement lourds et c'est plus facile quand on
00:45:49fait des prolongements, quand on refait
00:45:51des mises à niveau. Mais, voilà,
00:45:53il faut faire ce bilan-là et c'est un travail intéressant
00:45:55pour les législateurs, justement,
00:45:57peut-être, de faire un bilan et maintenant...
00:45:59Justement, Benjamin, Lucas, en un mot, vous vouliez réagir
00:46:01à ce sujet-là. Je voulais dire, je pense aussi
00:46:03à toutes celles et tous ceux dont le métier,
00:46:05la fonction est d'accompagner des personnes
00:46:07en situation de handicap et qui sont, très souvent,
00:46:09dans une précarité insupportable.
00:46:11Et là aussi, on juge une société aussi à la façon
00:46:13dont elle aide ceux qui aident, dont elle
00:46:15protège ceux qui aident et ceux qui permettent au quotidien
00:46:17que des personnes vivent
00:46:19convenablement et dans la dignité.
00:46:21Et je trouve, là aussi, on y viendra tout à l'heure,
00:46:23qu'il est urgent qu'il y ait un gouvernement,
00:46:25d'abord, mais qu'il est urgent
00:46:27que, par-delà des clivages politiques,
00:46:29on arrive, concrètement, dans les mois qui
00:46:31viennent, à augmenter,
00:46:33à améliorer les conditions
00:46:35de vie et de rémunération de celles et ceux
00:46:37qui, dans nos écoles, dans nos
00:46:39hôpitaux, dans la rue, aussi parfois
00:46:41dans leur cadre familial, je pense aussi aux
00:46:43aidants familiaux qui ont besoin
00:46:45d'être accompagnés, d'être soutenus, parce que
00:46:47c'est aujourd'hui d'une très grande
00:46:49difficulté et ça génère d'énormes souffrances.
00:46:51Et on a du mal, parfois, à exprimer puisqu'on est
00:46:53soi-même confronté à la souffrance.
00:46:55On va y revenir, justement, dans un instant, nos débatteurs de l'été,
00:46:57débatteurs du jour, Benjamin Lucas,
00:46:59Lexie Bachelet, Kevin Bossuet,
00:47:01Pierre Cordier, on poursuit les débats, on va parler, bien entendu,
00:47:03politique, on va revenir aussi sur ce drame
00:47:05qui a eu lieu du côté des Alpes
00:47:07maritimes avec ce gendarme qui a été victime.
00:47:09Eh bien, la refus d'obtempérer,
00:47:11ça soulève énormément de questions,
00:47:13notamment sur le profil du suspect. A tout de suite.
00:47:15Sud Radio. Parlons vrai.
00:47:17Parlons vrai. Sud Radio.
00:47:19Parlons vrai.
00:47:21Sud Radio. Les débats de l'été.
00:47:2310h-13h. Benjamin Gleize.
00:47:25Les débats de l'été, vous le savez,
00:47:27avec vous, 08126-300-300,
00:47:29vos commentaires également sur
00:47:31nos réseaux sociaux, le Facebook de Sud Radio,
00:47:33puis nos débatteurs du jour qui nous font
00:47:35le plaisir de nous accompagner
00:47:37jusqu'à midi. Benjamin Lucas, député
00:47:39à Nouveau Front Populaire des Yvelines,
00:47:41porte-parole du groupe écologiste et social.
00:47:43Kevin Bossuet, professeur d'histoire en Seine-Saint-Denis.
00:47:45Pierre Cordier, député droite républicaine
00:47:47des Ardennes. Et puis Alexis Bachelet,
00:47:49ancien adjoint à la mairie
00:47:51de Colombes et ancien député
00:47:53des Hauts-de-Seine. Messieurs, revenons
00:47:55tout de suite sur ce drame. Dans les Alpes
00:47:57maritimes, un gendarme mortellement
00:47:59percuté par un chauffeur hier soir.
00:48:01Le suspect avait refusé d'obtempérer
00:48:03lors d'un contrôle routier du côté de Mougins.
00:48:05A la sortie de l'autoroute A8,
00:48:07le conducteur a été arrêté
00:48:09dans la nuit à Cannes.
00:48:11Avant d'en parler avec vous,
00:48:13j'accueille notre journaliste
00:48:15Jules Boschireni. Jules, que sait-on
00:48:17ce matin de ce qui s'est passé, de ce drame ?
00:48:19Les faits se sont déroulés hier soir
00:48:21vers 20h40 au niveau de la sortie
00:48:23numéro 42 sur l'autoroute A8
00:48:25entre Mougins et Cannes dans les Alpes maritimes.
00:48:27Le gendarme a été violemment percuté
00:48:29par une BMW noire qui a refusé de s'arrêter
00:48:31et qui a pris la fuite
00:48:33malgré l'intervention des gendarmes et des secours.
00:48:35Le militaire qui était en arrêt cardio-respiratoire
00:48:37est décédé. Le suspect a été
00:48:39interpellé à Cannes dans la matinée comme annoncé sur X
00:48:41par Gérald Darmanin.
00:48:43Qui était ce gendarme qui est décédé cette nuit ?
00:48:45Le ministère de l'Intérieur précise que le gendarme
00:48:47était âgé de 54 ans, marié
00:48:49et père de deux enfants âgés de 12 et 16 ans.
00:48:51L'adjudant était
00:48:53engagé depuis 30 ans dans la gendarmerie
00:48:55comme sous-officier. Il avait rejoint le
00:48:57peloton de Mandelieu-Lanapoule en 2007.
00:48:59Un mot sur
00:49:01le suspect qui a été arrêté. Quel est le
00:49:03profil ? Gérald Darmanin a annoncé que l'homme
00:49:05est un capverdien en situation régulière.
00:49:07Le ministre démissionnaire de l'Intérieur précise
00:49:09également que l'homme est un délinquant de la
00:49:11route, connu des services de police depuis plusieurs
00:49:13années. L'individu de 39
00:49:15ans a été testé positif à l'alcool.
00:49:17Il avait 9 points sur 12 sur son permis.
00:49:19Merci pour toutes ces
00:49:21précisions Jules. J'ajoute
00:49:23que nous serons en direct à midi et demi
00:49:25avec la porte-parole de la gendarmerie
00:49:27nationale sur Sud Radio. Donc d'ici
00:49:29un peu moins d'une heure et demie.
00:49:31Messieurs vous avez entendu notamment le profil
00:49:33de l'individu suspecté
00:49:35Kevin Bossuet, positif
00:49:37à l'alcool, déjà connu
00:49:39pour de nombreux faits de délits routiers,
00:49:41de refus d'obtempérer. Ça doit nous interroger ?
00:49:43Oui, ça doit nous interroger
00:49:45parce qu'apparemment il y a un lourd
00:49:47passé. Quelqu'un qui ne respectait pas
00:49:49le code de la route, quelqu'un qui était dans
00:49:51la délinquance perpétuelle.
00:49:53Qu'est-ce que cette personne faisait encore
00:49:55avec un volant
00:49:57entre les mains ? C'est incompréhensible
00:49:59et ça donne encore une fois le sentiment
00:50:01d'une justice laxiste,
00:50:03d'un Etat qui ne se fait
00:50:05pas respecter et qui laisse
00:50:07beaucoup faire. Je crois qu'il faut avoir un mot
00:50:09également pour nos gendarmes, pour nos policiers
00:50:11qui font un travail admirable,
00:50:13qui risquent leur vie tous les jours
00:50:15pour assurer notre sécurité
00:50:17parce que quand on sombre dans le
00:50:19débat politique, on entend
00:50:21ces choses sur la police, sur la gendarmerie
00:50:23qui sont, je le dis, criminels.
00:50:25Quand vous racontez à des gamins de banlieue
00:50:27que la police tue, quand vous racontez
00:50:29à des gamins de banlieue
00:50:31notamment que la police est leur ennemi,
00:50:33forcément c'est l'autorité de la police
00:50:35et à travers l'autorité de la police,
00:50:37l'autorité de l'Etat qui est ici
00:50:39égratignée. Je ne comprends pas
00:50:41que dans ce pays on ne soutienne pas
00:50:43nos forces de l'ordre. Tout à l'heure,
00:50:45je parlais de bouc émissaire. Là encore, le
00:50:47policier est mis en avant comme
00:50:49étant un bouc émissaire dans notre société
00:50:51et ça, ça a des effets dévastateurs.
00:50:53Il n'y a qu'en France que c'est comme ça.
00:50:55Vous allez dans les pays de l'Est,
00:50:57vous allez partout en Europe, on respecte
00:50:59notre police et là,
00:51:01en France, non, il y a un débat.
00:51:03Peut-être pas forcément dans certains pays, je pense
00:51:05ne serait-ce qu'aux Etats-Unis où le rapport entre
00:51:07la police et la population est parfois très compliqué.
00:51:09C'est encore un discours racial, etc.
00:51:11Mais en tout cas, soutenons nos policiers,
00:51:13ça il faut le dire, et dire qu'on les aime aussi.
00:51:15Et moi, je croise beaucoup de policiers
00:51:17qui me remercient de mes prises de position
00:51:19parce que ça leur fait du bien au milieu
00:51:21d'un maras politicien où l'insulte
00:51:23est de mise.
00:51:25Pierre Cordier, j'imagine beaucoup d'émotions
00:51:27au lendemain de ce drame et de la mort
00:51:29de ce gendarme.
00:51:31Beaucoup d'émotions, mais comme on le dit aussi
00:51:33souvent, et bien entendu,
00:51:35une pensée très claire pour cet homme
00:51:37et sa famille, puisqu'il était père de deux enfants.
00:51:39Mais à un moment ou à un autre, il faut aussi
00:51:41arrêter de sortir les mouchoirs
00:51:43et agir. Et je crois que
00:51:45nos compatriotes l'ont clairement exprimé
00:51:47il y a quelques semaines.
00:51:49Quand on voit ce type de situation,
00:51:51effectivement, on se pose des questions.
00:51:53On se pose des questions, 9 points sur 12,
00:51:55un taux d'alcoolémie important,
00:51:57et moi je vais être un peu provoque.
00:51:59Qu'est-ce qu'une partie de l'échiquier politique français
00:52:01aurait dit si le gendarme avait tiré
00:52:03et avait abattu la personne en question ?
00:52:05La police tue, etc.
00:52:07Ça vient d'être évoqué à l'instant.
00:52:09Dans une société organisée,
00:52:11dans une société démocratique, on a besoin
00:52:13d'ordre. Les citoyens ont des
00:52:15trois, mais ils ont aussi
00:52:17des devoirs. Et à un moment
00:52:19ou à un autre, il faut aussi prendre ses responsabilités.
00:52:21Moi, je me pose la question,
00:52:23effectivement, concernant cet individu,
00:52:259 points sur 12, est-ce qu'il avait passé
00:52:27des stages pour récupérer des points, etc.
00:52:29En tous les cas, je pense que le législateur doit
00:52:31passer par là et se dire qu'à partir du
00:52:33moment où il y a plusieurs refus d'obtempérer,
00:52:35il semblerait que ce soit le cas
00:52:37ici, à un moment ou à un autre, passer des
00:52:39stages pour récupérer ses points, c'est quand même
00:52:41un petit peu facile. Donc voilà, qu'il soit
00:52:43un peuple verdien ou qu'il vienne du fin fond
00:52:45de la Corrèze, j'allais dire, à la rigueur,
00:52:47peu importe. Il ne faut pas non plus
00:52:49focaliser sur la couleur de peau des
00:52:51personnes pour avoir une position
00:52:53X ou Y. Je pense qu'il faut, voilà,
00:52:55c'est un citoyen qui était
00:52:57au volant de sa voiture, qui n'a pas respecté
00:52:59la loi, qui a tué un homme. Voilà, il faut dire
00:53:01les choses. J'espère que la justice
00:53:03sera d'une sévérité implacable concernant.
00:53:05Rien que samedi dernier,
00:53:07tenez à des faits graves
00:53:09de refus d'obtempérer. Un policier blessé
00:53:11après un refus d'obtempérer à Châtellerault,
00:53:13trois autres à Paris, là encore samedi, deux gendarmes
00:53:15dans Lyon.
00:53:17Benjamin Lucas, est-ce qu'il faut aujourd'hui
00:53:19dépasser l'émotion
00:53:21qui est légitime ce matin après ce drame ?
00:53:23D'abord, vous me permettrez d'exprimer la mienne.
00:53:25Comme chacun l'a fait ici,
00:53:27pour ce gendarme, pour sa famille,
00:53:29pour l'ensemble de la gendarmerie
00:53:31nationale.
00:53:33C'est un drame terrible
00:53:35et j'espère que la justice
00:53:37fait correctement
00:53:39et je ne doute pas que la justice fasse correctement
00:53:41son travail. Moi, j'ai confiance
00:53:43aussi dans l'autorité judiciaire
00:53:45et dans sa capacité à faire
00:53:47et à établir, comme c'est son
00:53:49devoir, l'ensemble
00:53:51des faits.
00:53:53C'est nécessaire. Moi, je ne dispose
00:53:55que des informations que vous voulez bien nous donner.
00:53:57Je ne suis pas magistrat, je ne suis pas enquêteur
00:53:59et donc je fais avec ce que j'aimais déjà, effectivement,
00:54:01dire mon émotion. Après, moi, dans un moment comme celui-ci,
00:54:03y compris mes propres
00:54:05erreurs passées d'expression impérative,
00:54:07m'enseigne la
00:54:09prudence dans la récupération politique
00:54:11et m'enseigne à ne pas
00:54:13extrapoler sur des grandes
00:54:15théories politiques générales, sur
00:54:17l'ordre, l'autorité, la police,
00:54:19etc. Là, on est
00:54:21d'abord...
00:54:23Là, on est d'abord face
00:54:25à une situation dramatique
00:54:27particulière, mais évidemment, moi, si
00:54:29vous me demandez... Mais qui interroge, forcément.
00:54:31Mais évidemment, qui interroge.
00:54:33Moi, je le dis, je suis là aussi
00:54:35pour qu'on soutienne davantage
00:54:37nos fonctionnaires de police dans les moyens
00:54:39qu'on leur attribue, aussi dans la façon dont on les
00:54:41forme, parce que M. Cordy a parlé
00:54:43de la question du fait de tirer sur quelqu'un
00:54:45qui pratique un refus
00:54:47de tempérament. En l'occurrence, ce n'était pas le cas, ici.
00:54:49Ce n'était pas ce qui s'est passé. Je dis, là aussi,
00:54:51vous parliez de l'étranger, regardons
00:54:53quelles sont les techniques de maintien de l'ordre qui se passent ailleurs,
00:54:55y compris pour protéger nos
00:54:57policiers et nos gendarmes. Regardons comment, par exemple,
00:54:59les Allemands, je prends l'exemple des manifestations,
00:55:01comment nos Allemands maintiennent l'ordre
00:55:03dans une manifestation et pourquoi il y a
00:55:05moins de policiers et de gendarmes blessés
00:55:07en Allemagne qu'en France, par exemple.
00:55:09Regardons tout cela. Si vous voulez qu'on ait un débat général
00:55:11sur le maintien de l'ordre et les refus d'obtempérer,
00:55:13on peut l'avoir, mais je crois qu'il ne faut pas instrumentaliser
00:55:15la mort de ce gendarme, instrumentaliser
00:55:17la douleur de sa famille, la douleur de nos gendarmes.
00:55:19Mais, bien sûr,
00:55:21personne n'est pour le désordre.
00:55:23Personne n'est pour le désordrement.
00:55:25On se pose parfois les questions, quand on écoute certains responsables politiques
00:55:27dans ce pays, il faut dire les choses. Ce n'est pas votre cas, M. Lucas,
00:55:29je vous connais, je connais votre passé,
00:55:31je sais ce que vous avez un peu dans la tête, ce n'est pas votre cas,
00:55:33je m'en réjouis, mais il y a quand même, dans l'échiquier
00:55:35politique français, un certain nombre de personnes
00:55:37qui remettent en cause clairement
00:55:39l'autorité de la police.
00:55:41Mais écoutez, c'est parce que vous les écoutez
00:55:43mal, ou que vous êtes partials ce matin,
00:55:45ce que je regrette, mais
00:55:47il faut à un moment ou à un autre prendre ces responsabilités.
00:55:49On les lit, on les entend dans
00:55:51certaines manifestations, M. Lucas.
00:55:53C'est vrai, porté par la gauche,
00:55:55l'idée qu'il faut rétablir un lien
00:55:57de confiance entre la police et la population. Par exemple,
00:55:59en luttant contre les contrôles aux faciès
00:56:01qui sont une réalité documentée.
00:56:03Par exemple, en changeant, en réfléchissant
00:56:05sur nos tactiques de maintien de l'ordre, et je le dis,
00:56:07y compris pour protéger nos policiers
00:56:09et nos gendarmes. Il y a des pays qui fonctionnent
00:56:11autrement. Regardons ce qui se fait.
00:56:13Il y a, oui, du côté de la gauche,
00:56:15une volonté de mieux former
00:56:17nos policiers et nos gendarmes. Ces dernières années, on a réduit...
00:56:19Tout le monde est d'accord là-dessus.
00:56:21Mais la loi de programmation du ministère de l'Intérieur
00:56:23que vous avez votée avec les macronistes,
00:56:25elle n'a pas répondu. Moi, je n'ai pas voté.
00:56:27Vous avez bien fait.
00:56:29Elle ne répond pas à ce besoin
00:56:31aujourd'hui de mieux former, de mieux accompagner
00:56:33nos fonctionnaires de police, de leur donner les moyens.
00:56:35Moi, je suis, par exemple, aussi pour qu'on mette plus de moyens
00:56:37dans la police et dans la justice, pour qu'on rétablisse
00:56:39une police de proximité qui peut jouer
00:56:41son rôle au plus proche des petits délits
00:56:43du quotidien, au plus proche de la population
00:56:45et qui connaissent le terrain. Voilà des exemples
00:56:47parmi d'autres. Et par exemple, sur la question
00:56:49de la sécurité routière,
00:56:51moi, je n'ai aucune difficulté à ce qu'on réfléchisse
00:56:53aux façons dont on sanctionne davantage
00:56:55l'usage d'alcool ou de stupéfiants
00:56:57au volant. Je suis tout à fait prêt à en discuter.
00:56:59Mais je crois que ce n'est pas le sujet, là, en l'occurrence.
00:57:01Réaction juste rapide
00:57:03dans un instant, qu'il y ait une motion. Mais d'abord, avec vous,
00:57:05Alexis Bachelet, on ne vous a pas encore
00:57:07entendu sur ce débat, l'émotion et après.
00:57:09Oui.
00:57:11D'abord, effectivement, il faut s'incliner
00:57:13devant l'émotion
00:57:15que provoque ce drame humain. C'est d'abord ça
00:57:17le sujet. Après, effectivement,
00:57:19on peut avoir toute une série
00:57:21de débats sur le maintien
00:57:23de l'ordre, le rôle
00:57:25de l'autorité judiciaire,
00:57:27la loi, est-ce qu'elle est suffisamment répressive
00:57:29concernant les délits commis
00:57:31sur la route, la délinquance
00:57:33et les criminels
00:57:35au volant. Il y en a beaucoup, malheureusement.
00:57:37Il y a trop encore de
00:57:39morts sur nos routes. Il y a aussi,
00:57:41là, évidemment, c'est un gendarme,
00:57:43mais il y a aussi des piétons
00:57:45qui se font écraser, je ne vais pas dire
00:57:47tous les jours, mais ça arrive quand même
00:57:49assez souvent. Il ne faudrait pas non plus
00:57:51que sous le coup de ce fait divers
00:57:53dramatique, on oublie aussi
00:57:55tout ce pan de délinquance
00:57:57routière qui touche tout à chacun
00:57:59aujourd'hui, n'importe qui d'entre nous.
00:58:01C'est la récidive qui fait réfléchir en réalité par rapport
00:58:03au profil de la personne. Ce qui peut faire réfléchir, c'est le parcours
00:58:05délinquance
00:58:07répétée
00:58:09et prononcée, dont
00:58:11semble être la victime
00:58:13le gendarme. Il semblerait que c'est quelqu'un qui était
00:58:15un délinquant routier.
00:58:17Donc après, est-ce que les outils
00:58:19législatifs permettent de traiter
00:58:21ce type de cas de manière suffisamment
00:58:23efficace ? Je pense que c'est très compliqué.
00:58:25Et moi, dans ce moment-là,
00:58:27je n'ai pas envie d'ouvrir la boîte
00:58:29aux polémiques sur tous les sujets.
00:58:31Je pense qu'il y a des sujets qui nécessitent
00:58:33aussi du temps de réflexion.
00:58:35Là, il y a un moment d'émotion, je pense qu'il faut la partager
00:58:37et puis après prendre le temps de réfléchir
00:58:39sans jeter immédiatement
00:58:41tous les sujets très...
00:58:43Tout à fait. On conclut sur ce sujet
00:58:45effectivement, Kevin Bossuet, puis après on va passer
00:58:47à la politique.
00:58:49Quand j'entends parler d'instrumentalisation, ça me fait
00:58:51doucement rigoler. Qui a instrumentalisé
00:58:53par exemple la mort de Naël ?
00:58:55Et on regrette tous la mort
00:58:57de ce jeune homme. C'est évidemment
00:58:59la gauche. La vérité, c'est que la gauche
00:59:01jette la suspicion sur notre police.
00:59:03Quand vous prétendez que la police tue,
00:59:05c'est extrêmement grave.
00:59:07De même, vous dites...
00:59:09Je suis de gauche,
00:59:11ça suffit.
00:59:13La gauche, la police, non.
00:59:15Il peut y avoir des gens
00:59:17dans une frange de la gauche
00:59:19ou d'autres formations politiques qui tiennent
00:59:21un discours de défiance systématique
00:59:23envers la police.
00:59:25Ça n'est pas le cas de Benjamin.
00:59:27Halte aux généralisations et aux raccourcis.
00:59:29Stop. Ça, c'est la gauche totalitaire
00:59:31qui ne laisse pas
00:59:33terminer ce qui s'exprime.
00:59:35Non mais je continue.
00:59:37Il y a une partie de la gauche
00:59:39qui nous raconte que la police tue
00:59:41et vous avez une autre partie de la gauche
00:59:43qui ne tient pas ce discours mais qui va s'allier
00:59:45avec des gens qui nous racontent que la police tue.
00:59:47Donc un petit peu de cohérence idéologique.
00:59:49En août, il y a quelque chose qu'il faut signaler.
00:59:51Quand j'entends qu'une partie de la gauche
00:59:53aura du côté de la police, regardez ce qui se passe
00:59:55au niveau de nos policiers municipaux
00:59:57où vous avez beaucoup de municipalités
00:59:59comme à Nantes ou à Lille qui refusent
01:00:01d'armer nos policiers municipaux.
01:00:03C'est-à-dire que
01:00:05une partie de la gauche aime la police
01:00:07quand la police n'est pas armée
01:00:09et quand la police ne peut pas gérer.
01:00:11Et si on est dans cette situation-là,
01:00:13c'est à cause d'une idéologie complètement laxiste
01:00:15qui fait de nos policiers
01:00:17des gens qui forcément font le mal.
01:00:19L'œuvre, le laxisme ambiant,
01:00:21c'est la gauche.
01:00:23Juste, Benjamin Lucas,
01:00:25député Nouveau Front Populaire des Yvelines,
01:00:27vous êtes visé par les attaques ici de Kévin Bossuet.
01:00:29Je ne vais pas attaquer Monsieur Lucas.
01:00:31Directement, si, voire directement.
01:00:33Je les prends pour moi parce que j'ai consacré une grande partie
01:00:35de mon engagement à combattre les contrôles discriminatoires,
01:00:37un certain nombre de violences policières
01:00:39et j'ai un immense respect pour tous les fonctionnaires
01:00:41qui servent la puissance publique et l'État,
01:00:43dont nos policiers, nos gendarmes,
01:00:45comme nos enseignants, comme nos soignants.
01:00:47Je pense qu'ils sont indispensables
01:00:49à la République
01:00:51et que je préfère un système
01:00:53dans lequel on a une police républicaine.
01:00:55Et justement, je veux qu'elle puisse être exemplaire
01:00:57et je veux qu'elle puisse susciter
01:00:59la confiance de ses concitoyens.
01:01:01Et moi, vous savez, il y a deux façons de voir les choses.
01:01:03On peut, comme ça, débiter des slogans,
01:01:05des anathèmes et faire les choses comme ça.
01:01:07On peut regarder la réalité en face
01:01:09et les problèmes en face.
01:01:11Moi, la réalité, c'est que je suis élu de quartier populaire
01:01:13dans lequel des mamans ont peur
01:01:15quand leurs gamins de 15 ans croisent des policiers
01:01:17alors que ces gamins n'ont rien fait,
01:01:19alors que ces mamans n'ont rien fait.
01:01:21Et ça, ça me dit, moi, comme élu,
01:01:23que je dois trouver une solution pour que personne
01:01:25ne se sente pas en situation de confiance
01:01:27quand il y a la police dont la fonction, dont la vocation,
01:01:29dont l'engagement,
01:01:31dont l'engagement.
01:01:33Bien sûr.
01:01:35Non, monsieur, c'est pas vrai.
01:01:37C'est un slogan facile.
01:01:39Je vous dis qu'il y a aujourd'hui, et je termine par cela,
01:01:41il y a aujourd'hui une réalité
01:01:43qui est qu'il y a un rapport compliqué
01:01:45dans notre pays entre la population
01:01:47et sa police, et je ne m'en satisfais pas.
01:01:49Et donc, je cherche à la fois, je vous l'ai dit,
01:01:51notamment sur le maintien de l'ordre, les réponses politiques
01:01:53et réponses pragmatiques,
01:01:55notamment en regardant ce qui se fait ailleurs, mais en regardant aussi
01:01:57ce que peuvent être des propositions d'organisation de police
01:01:59elles-mêmes, des propositions d'élus locaux eux-mêmes,
01:02:01ce qui permet à la fois de protéger mieux
01:02:03nos fonctionnaires de police et nos concitoyens
01:02:05et de créer un lien de confiance pour que nous ayons la police républicaine
01:02:07la plus parfaite qu'il soit.
01:02:09Je crois que tout peut s'améliorer.
01:02:11La police, l'école, l'éducation.
01:02:13Et je veux travailler à cela, et ce n'est pas vos caricatures.
01:02:15Non, s'il vous plaît, s'il vous plaît, s'il vous plaît,
01:02:17Kevin Bossuet, on poursuit les débats.
01:02:19On poursuit les débats.
01:02:21Dans un instant,
01:02:23Kevin Bossuet, Benjamin Lucas,
01:02:25Pierre Cordier, Alexis Bachelet,
01:02:27dans un instant, tout autre sujet.
01:02:29On reviendra sur cette course,
01:02:31cette course folle à Matignon.
01:02:33Juste un mot pour terminer sur ce sujet.
01:02:35Rappelez que la porte-parole de la
01:02:37gendarmerie nationale sera
01:02:39sur Sud Radio à midi et demi,
01:02:41dans un peu plus d'une heure pour revenir sur ce
01:02:43drama. Tout de suite sur Sud Radio.
01:02:45Sud Radio, votre avis fait la différence.
01:02:47J'adore vos invités,
01:02:49la variété de vos émissions.
01:02:51Je suis bercée par le rythme
01:02:53de Sud Radio.
01:02:55Sud Radio, parlons vrai.
01:02:57Sud Radio, parlons vrai.
01:02:59Parlons vrai.
01:03:0110h-13h, Benjamin Gleize.
01:03:03Les débats de l'été avec nos débatteurs
01:03:05du jour, Benjamin Lucas, député Nouveau Front
01:03:07Populaire des Yvelines, Kevin Bossuet,
01:03:09professeur d'histoire en Seine-Saint-Denis,
01:03:11Pierre Cordier, député droite républicaine
01:03:13des Ardennes et Alexis Bachelet, adjoint
01:03:15à la mairie de Colombes, ancien
01:03:17député des Hauts-de-Seine. Venons-en
01:03:19à la politique. Pas de fumée blanche,
01:03:21donc du côté de l'Elysée, Emmanuel Macron n'est toujours pas
01:03:23nommé de nouveau Premier ministre.
01:03:25Après la fin des consultations hier, rebelote.
01:03:27Le chef de l'État a décidé de convoquer
01:03:29de nouvelles consultations. Aujourd'hui,
01:03:31une seule certitude, Emmanuel Macron
01:03:33écarte l'option d'un gouvernement
01:03:35issu du Nouveau Front Populaire
01:03:37au nom, je le cite dans son communiqué
01:03:39hier soir, de la stabilité institutionnelle.
01:03:41Benjamin Lucas, LFI,
01:03:43Les Insoumis, appellent à une grande mobilisation
01:03:45dans la rue le 7 septembre prochain
01:03:47pour, je cite, faire face
01:03:49au coup de force d'Emmanuel Macron.
01:03:51Est-ce que vous, est-ce que les écologistes
01:03:53seront de la partie, seront présents
01:03:55à l'occasion de cette grande mobilisation ?
01:03:57Moi, je serai de toutes les démonstrations de fermeté
01:03:59à l'égard du chef de l'État pour qu'il entende raison
01:04:01et qu'il joue son rôle et qu'il cesse
01:04:03ce coup de force
01:04:05antidémocratique. J'organise d'ailleurs moi-même
01:04:07dans ma circonscription
01:04:09jeudi à 18h
01:04:11un rassemblement devant la gare de Montelajolie, pour celles et ceux
01:04:13qui voudraient s'y rejoindre, pour la démocratie,
01:04:15pour le respect des urnes.
01:04:17On est finalement là, je prenais
01:04:19cette image, mais comme si on avait un enfant
01:04:21qui, au pied du sapin de Noël,
01:04:23découvre un kit du petit chimiste
01:04:25et puis à force de mélanger les produits, les ingrédients
01:04:27de se prendre pour un sachant qui sait tout faire
01:04:29qui est vraiment formidable, à qui on explique depuis toujours
01:04:31que c'est un génie, et surtout
01:04:33sans lire la notice,
01:04:35en l'occurrence la Constitution,
01:04:37en vient à faire exploser la maison.
01:04:39Et la maison, c'est la démocratie. C'est ça aujourd'hui
01:04:41Emmanuel Macron. On a tous été horrifiés
01:04:43quand on a vu Trump contester le résultat
01:04:45des urnes,
01:04:47essayer d'entraver un processus démocratique.
01:04:49On a tous été horrifiés par ça.
01:04:51On a tous dit que vraiment, pourvu que ça n'arrive jamais en France.
01:04:53Et on a aujourd'hui une dérive trumpienne
01:04:55du Président de la République qui est extrêmement
01:04:57préoccupante. Moi je ne croyais pas.
01:04:59Emmanuel Macron
01:05:01refuse de respecter la séparation
01:05:03des pouvoirs. Il a organisé un détournement
01:05:05de l'élection de la Présidente de l'Assemblée Nationale
01:05:07en permettant à des ministres, des missionnaires,
01:05:09de participer à une élection au Parlement.
01:05:11Ils sont ministres et parlementaires.
01:05:13Ils le sont, d'ailleurs on vient de battre un record
01:05:15depuis la 4ème République.
01:05:17Le Président de la République, sa fonction
01:05:19est de nommer un Premier ministre, pas de le choisir.
01:05:21C'est une différence sémantique constitutionnelle
01:05:23qui a son importance.
01:05:25Les consultations du Président de la République
01:05:27ne sont prévues nulle part dans la Constitution.
01:05:29Ce qui se passe dans le huis clos élyséen, là,
01:05:31ne peut pas remplacer le Parlement.
01:05:33On sait qu'un gouvernement est censuré quand une motion de censure
01:05:35est votée. La preuve de la censure, c'est qu'elle est votée.
01:05:37Tout ce qui reste avant, c'est déclaratif.
01:05:39J'en veux pour preuve que nous avons
01:05:41vécu pendant 2 ans des situations que nous n'avions pas
01:05:43prévues. Moi, 20 minutes avant que la motion
01:05:45de rejet sur la loi immigration soit votée,
01:05:47j'en étais le porteur, donc je peux en parler,
01:05:49on me disait, et des conseillers très influents,
01:05:51des observateurs très avisés
01:05:53de la vie politique française, médiatique,
01:05:55conseillers ministériels, ils disaient, non, ça passera pas,
01:05:57on a fait les comptes, on est sûrs. Donc, on ne sait jamais
01:05:59ces choses-là. Le Président, ce qui est plus grave,
01:06:01et je termine par cela, c'est que le Président s'est retrouvé
01:06:03là, à être finalement le télégraphiste
01:06:05d'une coalition qui va de l'extrême droite
01:06:07au centre droit, en passant par le MEDEF,
01:06:09qui explique que la gauche est illégitime par
01:06:11principe à gouverner, même quand elle est
01:06:13en situation de majorité relative
01:06:15à l'Assemblée nationale. Je termine juste,
01:06:17les choses doivent se faire dans l'ordre.
01:06:19Ceux qui gouvernent, c'est la coalition en tête.
01:06:21Il n'y en a pas d'autres. La droite républicaine
01:06:23vous le dira mieux que moi, ils ne souhaitent pas faire
01:06:25de coalition avec M. Macron, et je les comprends,
01:06:27et je respecte cette position.
01:06:29Il n'y a donc qu'une coalition en situation de majorité relative,
01:06:31c'est le Nouveau Front Populaire, et ensuite,
01:06:33c'est au Nouveau Front Populaire, texte après texte, sujet
01:06:35après sujet, censure après censure,
01:06:37motion de censure après motion de censure,
01:06:39de démontrer qu'elle est capable de s'inscrire
01:06:41dans la durée et de gouverner. C'est comme ça que ça doit se passer.
01:06:45Merci, en décidant d'écarter le Nouveau Front Populaire
01:06:47de la course à Matignon.
01:06:49Non, à l'évidence,
01:06:51il outrepasse le rôle d'arbitre
01:06:53que lui confère la Constitution
01:06:55de la Vème République, et d'ailleurs,
01:06:57c'est comme ça que le général De Gaulle
01:06:59l'avait imaginé,
01:07:01et en fait, on voit bien que le président
01:07:03de la République refuse finalement
01:07:05une cohabitation,
01:07:07que pourtant, les électeurs lui ont imposée.
01:07:09Le camp présidentiel
01:07:11a été largement battu
01:07:13lors de ces élections
01:07:15législatives. D'ailleurs, je lisais
01:07:17que 35 députés du camp
01:07:19présidentiel avaient été sauvés
01:07:21grâce au Front Républicain, donc grâce aux voix
01:07:23de la gauche
01:07:25qui aujourd'hui
01:07:27doit être... Il y a aussi beaucoup de députés de gauche qui ont été élus
01:07:29grâce à des retraits de la République en marche.
01:07:31Un peu moins, un peu moins.
01:07:33Mais il y en a eu aussi,
01:07:35je crois même savoir qu'il y a des députés
01:07:37de la droite républicaine qui ont pu être élus
01:07:39suite à des retraites de candidature.
01:07:41Au fond, le Front Républicain,
01:07:43il a bien fonctionné, jusqu'à ce que
01:07:45Emmanuel Macron
01:07:47s'aperçoive qu'il n'a plus de majorité
01:07:49et là, d'un seul coup,
01:07:51il fait tout pour éviter
01:07:53de nommer un Premier ministre du Nouveau Front Populaire.
01:07:55Alors, au débarrage, c'est vrai qu'il y a eu
01:07:57les épisodes de qui pourrait être Premier ministre,
01:07:59ça c'était... Donc au début, c'était facile.
01:08:01Ils diraient, ah oui, mais ils n'arrivent pas à se mettre d'accord
01:08:03le Nouveau Front Populaire. Bon, finalement,
01:08:05on arrive à se mettre d'accord sur Lucie Castet
01:08:07et pas Castet, le Castet c'est plutôt
01:08:09pour le Président de Macron.
01:08:11Et puis, après, il y a eu
01:08:13les Oukaz. Alors, on disait, ah oui,
01:08:15attention, s'il y a des ministres
01:08:17et les filles, et les filles c'est l'extrême-gauche,
01:08:19c'est les méchants, on n'en veut pas au gouvernement,
01:08:21on censura.
01:08:23Et Henrique Mélenchon dit, bah écoutez, si vraiment c'est ça le point
01:08:25de blocage, moi,
01:08:27ça a déjà arrivé d'ailleurs dans l'histoire parlementaire,
01:08:29les communistes, souvent, ont soutenu sans participer
01:08:31et parfois d'autres forces politiques ont soutenu sans participer.
01:08:33Alors, oui, mais alors, ça va
01:08:35toujours pas. C'est-à-dire qu'on se demande finalement
01:08:37par quelles conditions Emmanuel Macron
01:08:39accepterait de nommer Lucie Castet Premier ministre.
01:08:41Je pense qu'en fait, il n'y en a pas. Je pense qu'on est
01:08:43dans une volonté du Président de la République de
01:08:45tordre le bras du suffrage universel
01:08:47et ce qui m'inquiète un petit peu, c'est que les autres forces politiques
01:08:49devraient s'inquiéter aussi. Parce que imaginez
01:08:51vous, député de la droite républicaine,
01:08:53si la droite républicaine avait été dans la situation du
01:08:55Nouveau Front Populaire. C'est-à-dire que vous êtes
01:08:57en tête, vous avez 200 députés, vous êtes encore
01:08:59loin, mais ça peut arriver.
01:09:01Qu'est-ce que vous auriez demandé ? Vous n'auriez pas demandé
01:09:03à ce que le Premier ministre soit issu de vos rangs ?
01:09:05Moi je vais vous dire, je vais même plus loin, je trouve que c'est
01:09:07même encore plus inquiétant. C'est que je pense que
01:09:09si Jean-Denis Bardella
01:09:11et le Rassemblement National avaient eu
01:09:13200 ou 250 députés,
01:09:15donc pas la majorité, je pense que Emmanuel Macron l'aurait
01:09:17nommé à la Matignon. Donc là, il y a
01:09:19quand même quelque chose d'extrêmement
01:09:21inquiétant et je ne comprends pas ce
01:09:23discours qui consiste à dire « Ah non, mais on ne peut pas nommer
01:09:25tel Premier ministre parce qu'il va être censuré. »
01:09:27Non, je suis désolé, ça n'existe pas. On est censuré
01:09:29quand on est nommé, qu'on se présente devant
01:09:31l'Assemblée Nationale et qu'il y a des mots sous censure.
01:09:33On est censuré et voté.
01:09:35Toute autre situation, c'est de l'extrapolation.
01:09:37Je vois Pierre Cordier qui est en train de bouillir.
01:09:39Je vous en dirais.
01:09:41La réponse,
01:09:43elle arrive
01:09:45juste après ça. On laisse passer
01:09:47une petite pause de publicité
01:09:49et puis votre réponse, on l'attend.
01:09:51On l'attend de pied ferme.
01:10:03Le débat de l'été avec nos débatteurs du jour.
01:10:05Je vous les présente à nouveau.
01:10:07Benjamin Lucas, député Nouveau Front Populaire
01:10:09des Yvelines, porte-parole du groupe Écologiste
01:10:11et Social. Kévin Bossuet, professeur d'Histoire
01:10:13en Seine-Saint-Denis.
01:10:15Pierre Cordier, député droite républicaine
01:10:17des Ardennes et Alexis Bachelet, adjoint
01:10:19à la mairie de Colombes, ancien député
01:10:21des Hauts-de-Seine. Alexis Bachelet, vous avez
01:10:23interpellé juste avant la pub
01:10:25Pierre Cordier, député de la droite républicaine des Ardennes.
01:10:27Si la droite avait été la place
01:10:29du Nouveau Front Populaire, en gros,
01:10:31avec une majorité relative,
01:10:33est-ce que comment
01:10:35la droite républicaine aurait réagi
01:10:37si Emmanuel Macron n'avait pas nommé
01:10:39un Premier ministre de votre camp ?
01:10:41On ne va pas faire de politique fiction ce matin.
01:10:43On n'a pas gagné les élections non plus.
01:10:45Mais la gauche ne les a pas gagnées
01:10:47non plus et le Rassemblement National
01:10:49ne les a pas gagnées non plus.
01:10:51Aujourd'hui, Emmanuel Macron se trouve
01:10:53dans une situation particulièrement compliquée
01:10:55dont il est le responsable.
01:10:57Et moi, je le dis depuis un certain
01:10:59nombre de jours, il faut que
01:11:01Emmanuel Macron, le Président de la République,
01:11:03se pose la question par rapport
01:11:05à lui-même et à sa position.
01:11:07Et moi, je le dis que si on ne trouve
01:11:09personne, et même si Madame Castex
01:11:11avait été nommée Premier ministre,
01:11:13en tout état de cause, son gouvernement
01:11:15aurait eu une durée de vie sans doute
01:11:17la plus courte de la Ve République.
01:11:19Donc, à un moment ou à un autre...
01:11:21Il aurait été censuré, effectivement, rapidement.
01:11:23Oui, il aurait été censuré rapidement. J'entends nos amis
01:11:25parler, je suis comme vous l'actualité.
01:11:27En fait, dans ce pays, il n'y a pas
01:11:29une seule gauche, il y a plusieurs gauches.
01:11:31Qu'est-ce qu'il y a en commun entre François Hollande
01:11:33et Louis Boyard ? Je vous pose la question.
01:11:35Ils se sont
01:11:37massacrés à l'occasion
01:11:39des élections européennes, dans l'hémicycle.
01:11:41Moi, je suis député depuis 2017.
01:11:43Je peux vous dire qu'ils n'allaient pas tous
01:11:45en vacances ensemble. Et aujourd'hui, ils font
01:11:47mine d'être copains, on tope, et on va
01:11:49faire un gouvernement parce qu'on est 190
01:11:51sur 577.
01:11:53La politique, c'est aussi un petit peu
01:11:55mathématique. Donc, en réalité, la durée
01:11:57de vie de ce gouvernement...
01:11:59Mais nous, camarades, on est 47.
01:12:01Donc, vous vous aimez comme jamais.
01:12:03Non, on ne s'aime pas comme jamais. Nous, on a été
01:12:05très clair avec Laurent Wauquiez. On a dit
01:12:07qu'on a des propositions à faire. On a été les
01:12:09premiers à monter au créneau pour dire
01:12:11voilà ce que l'on souhaite, mais on ne participera pas
01:12:13au gouvernement. Mais moi, je le dis,
01:12:15Emmanuel Macron doit se poser la
01:12:17question de ne pas rester
01:12:19simplement aux manettes de ce pays.
01:12:21On aurait une élection présidentielle
01:12:23à laquelle il pourrait d'ailleurs être candidat.
01:12:25Des législatives derrière, et les choses
01:12:27seront plus simples.
01:12:29Kevin Bossuet, juste en un mot,
01:12:31le président de la République aurait pu...
01:12:33On ne peut pas dissoudre.
01:12:35C'est un point très important.
01:12:37Pour le raisonnement de notre collègue,
01:12:39il faut lui rappeler que demain, il y a une élection
01:12:41présidentielle. L'Assemblée nationale
01:12:43restera encore scalée jusqu'au mois de juin suivant.
01:12:45On ne peut pas redissoudre.
01:12:47C'est constitutionnel.
01:12:49Donc, la présidentielle, malheureusement,
01:12:51ne résoudrait pas forcément la crise politique
01:12:53en espèce.
01:12:55Je ne sais pas, mais le président de la République
01:12:57aurait pu nommer un gouvernement issu du Nouveau Front Populaire.
01:12:59Kevin Bossuet,
01:13:01pour qu'il prenne ses responsabilités,
01:13:03assumer cette majorité.
01:13:05Non, parce que la gauche n'a pas gagné
01:13:07les législatives.
01:13:09Le Nouveau Front Populaire
01:13:11a 193 députés.
01:13:13Ce n'est qu'une majorité très relative.
01:13:15Et comme vous l'avez très bien dit,
01:13:17M. le député,
01:13:19Macron avait nommé Mme Castex à Matignon.
01:13:21De toute façon, ça n'aurait pas tenu.
01:13:23Et j'en veux pour preuve,
01:13:25par rapport à ce qui s'est passé au niveau de l'élection
01:13:27de la présidence
01:13:29à l'Assemblée nationale,
01:13:31où les députés du Nouveau Front Populaire
01:13:33n'ont pas réussi à faire élire
01:13:35leur candidat André Chassen,
01:13:37puisque c'est Mme Yaël Brone-Pivet
01:13:39qui a été élue, ce qui montre bien
01:13:41que le Nouveau Front Populaire est dans l'incapacité
01:13:43finalement
01:13:45de composer des majorités.
01:13:47Et une chose aussi, quand on regarde
01:13:49les résultats, 70% des Français
01:13:51n'ont pas voté pour le Nouveau Front Populaire.
01:13:53La vérité, c'est que vous avez
01:13:55des gens de gauche
01:13:57qui sont minoritaires
01:13:59au niveau idéologique dans la société
01:14:01qui se sont dit, ah super,
01:14:03on va faire un coup d'État
01:14:05et justement, nous,
01:14:07on va prendre le pouvoir. Parce que j'entends parler
01:14:09de coup d'État pour Emmanuel Macron.
01:14:11Le véritable coup d'État, c'est le coup d'État
01:14:13du Nouveau Front Populaire qui essaie d'en parler.
01:14:15Alors que la gauche
01:14:17a perdu les élections.
01:14:19Benjamin, Lucas,
01:14:21juste savoir, alors réaction,
01:14:23est-ce que le Nouveau Front Populaire peut réellement
01:14:25élargir sa majorité ? Parce que c'est ça
01:14:27tout l'enjeu en fait.
01:14:29D'abord, moi je n'ai jamais cru qu'on pouvait élargir
01:14:31une coalition tout simplement parce qu'il y a trois blocs
01:14:33à l'Assemblée Nationale qui portent des projets
01:14:35antagonistes, des projets contradictoires.
01:14:37Je le dis très clairement, on n'est pas à l'arrière
01:14:39d'une épicerie.
01:14:41On est capable de se rassembler sur des sujets, on a parlé tout à l'heure
01:14:43aux vacances, je suis sûr que mon collègue Cordier,
01:14:45quand j'irai le voir avec la proposition qu'on a construite à l'État des Quarts-Mondes,
01:14:47il la regardera avec bienveillance et puis on arrivera peut-être à trouver
01:14:49des compromis.
01:14:51On a proposé avec Laurent Wauquiez, on a un catalogue
01:14:53de 13 propositions qui sont très claires,
01:14:55on peut s'entendre aussi avec vous.
01:14:57Et je vais vous dire, même dans la précédente législature,
01:14:59il est arrivé sur l'inscription de l'IVG dans la
01:15:01constitution, sur des questions de santé pour les jeunes,
01:15:03qu'on soit capable de se
01:15:05rassembler à l'occasion de vote.
01:15:07Ça c'est une chose. Donc moi j'ai jamais cru à cette
01:15:09étape de l'élargissement. Vous m'imaginez moi,
01:15:11on nous a reproché pendant l'élection législative
01:15:13d'être l'alliance de la carpe et du lapin. Et là on voudrait faire une
01:15:15coalition des contraires ? Vous m'imaginez moi dans un
01:15:17gouvernement avec Madame Borne
01:15:19qui a fait la réforme des retraites dont je pense que la priorité
01:15:21absolue c'est de la broger ? Vous m'imaginez ?
01:15:23Enfin je ne vous imagine pas avec Louis Boyard non plus.
01:15:25Mais donc je vais vous dire une chose très simple.
01:15:27C'est pour ça que j'évoquais tout à l'heure les gauches. Attends je te coupe parce que
01:15:29par rapport à ce que tu viens de dire, il y a à mon avis
01:15:31aussi peu de points communs entre
01:15:33toi et Elisabeth Borne qu'entre toi
01:15:35et Louis Boyard, excuse-moi de te le dire.
01:15:37La gauche elle est plurielle, pour reprendre
01:15:39cette expression de 97,
01:15:41peut-être, mais tout est à cause.
01:15:43Entre Séguin et Madeleine, il y avait
01:15:45des différences importantes.
01:15:47Séguin et Alain Madeleine n'ont jamais été dans le même gouvernement.
01:15:49Si, pour Alain Madeleine, de façon très courte.
01:15:51Dans la même majorité.
01:15:53Concrètement.
01:15:55Mais ils n'étaient pas dans le même gouvernement.
01:15:57Je voudrais proposer à ceux qui nous écoutent une grille
01:15:59de l'extérieur. Parce que j'entends
01:16:01plein de choses sur qui serait capable ou pas de gouverner,
01:16:03d'être censuré ou pas censuré. Puis on peut faire de la politique
01:16:05fiction. Comme ça, je peux vous dire
01:16:07avec tel ministre dans tel gouvernement, on aurait
01:16:09ceci, on aurait cela. Ça ne se passe pas comme ça.
01:16:11On est dans une situation inédite que nous
01:16:13subissons avec mon collègue Cordier. C'est pas nous
01:16:15qui avons décidé de dissoudre quand l'extrême droite
01:16:17était au plus fort. C'est le président de la République qui avait envie
01:16:19de cohabiter avec M. Bardella. Pas de chance
01:16:21pour lui. Le barrage républicain
01:16:23a fonctionné. Pas de chance pour lui. La gauche s'est
01:16:25unie. C'est l'histoire de la gauche que d'être capable de se retrouver
01:16:27quand l'essentiel est en jeu. Et je m'en réjouis, je suis un
01:16:29unitaire pour ma part. Et donc, on est en une
01:16:31situation qui avait été prévue nulle part. Aucune école de
01:16:33journalisme ne l'avait anticipée. Aucune formation
01:16:35d'aucune université permanente
01:16:37de parti politique n'avait envisagé cette hypothèse.
01:16:39Et aucun cours à sciences politiques n'avait
01:16:41préparé ce scénario. Et donc,
01:16:43il faut fonctionner avec des principes. Le principe, quel est-il ?
01:16:45On regarde la composition de l'Assemblée Nationale.
01:16:47Il y a donc une coalition qui, certes,
01:16:49n'a pas de majorité absolue. Mais M. Macron
01:16:51n'avait pas non plus la majorité absolue dans le mandat précédent.
01:16:53190, c'est pas du tout ça. D'accord. Donc, vous pourrez me dire
01:16:55quel est le bon nombre ? Est-ce que c'est 210 ? Est-ce que c'est
01:16:57192 ? C'est simplement pour faire passer des textes.
01:16:59Je termine. Et donc, il y a une coalition
01:17:01qui est en tête. Je préférerais qu'elle ait 100 députés le plus.
01:17:03Ça me faciliterait la vie à votre micro.
01:17:05Le rêve, c'est gratuit. Evidemment, le rêve, c'est
01:17:07gratuit. Donc, il faut rêver le plus possible.
01:17:09Et juste,
01:17:11il n'y a de majorité absolue disponible pour personne.
01:17:13On est tous d'accord là-dessus. Ensuite, il n'y a aucune coalition
01:17:15alternative à celle-ci, puisque
01:17:17M. Wauquiez, et c'est son droit,
01:17:19et je le respecte, a dit que M. Macron
01:17:21doit nommer un Premier ministre.
01:17:23Je termine.
01:17:25Que tout le monde puisse avoir la parole.
01:17:27M. Wauquiez a dit qu'il ne souhaitait pas
01:17:29gouverner avec M. Macron. Et donc, il n'y a qu'une coalition.
01:17:31Encore une fois, il y a deux choses différentes.
01:17:33Il y a qui gouverne, et ensuite, comment ça se passe au Parlement.
01:17:35Qui gouverne ? La réponse doit être simple.
01:17:37C'est la coalition qui est en tête. Et ensuite, nous nous l'avons dit,
01:17:39c'est le Parlement qui fera son travail.
01:17:41Et donc, de fait, dans le Parlement, par le jeu
01:17:43d'amendement, il dit, s'il vous plaît, soit on arrivera
01:17:45à la commune, soit on doit faire des compromis.
01:17:47Que tout le monde puisse avoir la parole.
01:17:49Bachelet, la question là, c'est qu'on a des consultations
01:17:51qui redémarrent aujourd'hui, qui ont déjà
01:17:53redémarré pour essayer de sortir de l'impasse.
01:17:55Quelle est la solution aujourd'hui ?
01:17:57La question, elle est très difficile,
01:17:59très ardue, mais quelles seraient les solutions
01:18:01possibles qui se présentent à Emmanuel Macron ?
01:18:05En fait, on a l'impression que
01:18:07Emmanuel Macron fait tout pour retarder
01:18:09le moment de la clarification.
01:18:11Le moment de la clarification, c'est qu'il va falloir
01:18:13qu'il nomme un ou une Premier ministre.
01:18:15Enfin, une Première ministre ou un Premier ministre.
01:18:17À ce moment-là, cette personne-là,
01:18:19elle aura un parcours, elle sera
01:18:21soutenue ou pas par des forces politiques.
01:18:23D'ailleurs, parce qu'il pourrait choisir un profil
01:18:25extra-parlementaire, même extra-politique
01:18:27finalement, on ne sait pas. Aujourd'hui,
01:18:29on est dans l'expectative
01:18:31la plus totale, et en fait, on a l'impression
01:18:33qu'Emmanuel Macron joue vraiment
01:18:35de ce pouvoir que lui confie la Constitution,
01:18:37de nommer un Premier ministre.
01:18:39Alors lui, il pense que c'est le Premier ministre
01:18:41qui doit être le plus confort pour lui.
01:18:43Je pense qu'il devrait nommer...
01:18:45Le plus confort pour lui, c'est qu'il ait encore la main ?
01:18:47Exactement. En fait, la vérité,
01:18:49c'est qu'Emmanuel Macron n'accepte pas
01:18:51le résultat des élections européennes
01:18:53donc il a dit sous.
01:18:55Législative, donc il tergiverse.
01:18:57Et en fait, Emmanuel Macron, aujourd'hui,
01:18:59effectivement, ça a été dit par Pierre Cordier,
01:19:01va devenir un problème.
01:19:03Le comportement du Président de la République va devenir un problème.
01:19:05S'il refuse la clarification
01:19:07issue du résultat des urnes,
01:19:09ça n'est pas quelqu'un
01:19:11qui a un comportement démocratique.
01:19:13Qui est, en tout cas, à la hauteur
01:19:15de sa fonction. Le Président de la République,
01:19:17il n'est pas là pour jouer et contourner
01:19:19le vote des Français et essayer de dire
01:19:21j'ai perdu au tirage,
01:19:23je vais au grattage ou l'inverse.
01:19:25Il est là, normalement, pour mettre en oeuvre
01:19:27les attentes du suffrage universel.
01:19:29Alors qu'effectivement, il n'y a pas de majorité.
01:19:31Ça, lui, facilite la tâche
01:19:33parce qu'il peut faire durer pendant
01:19:3540 jours le plaisir.
01:19:37Mais à un moment donné, il va falloir qu'il nomme une personnalité.
01:19:39Et si cette personnalité n'est pas lusticastée,
01:19:41ça va rajouter de la crise
01:19:43à la crise. Je suis désolé de le dire.
01:19:45Et si ça avait été quelqu'un
01:19:47de droite, si la droite républicaine avait eu
01:19:49200 députés, j'aurais tenu le même discours.
01:19:51Parce que moi, ce qui m'intéresse, ce n'est pas l'intérêt des boutiques.
01:19:53Ce n'est pas l'idéologie, comme mon voisin.
01:19:55Ce n'est pas l'idéologie,
01:19:57je ne vois pas. C'est l'intérêt du pays.
01:19:59L'intérêt du pays, pardon de vous le dire,
01:20:01vous êtes parlementaire, c'est qu'il y ait un gouvernement,
01:20:03que le pays soit dirigé.
01:20:05Après, on sait très bien que si c'est lusticastée,
01:20:07elle ne pourra pas mettre en oeuvre le programme du Nouveau Front Populaire
01:20:09à la virgule, elle n'a pas la majorité.
01:20:11Donc il faudra qu'elle trouve des accords avec les gens
01:20:13qui veulent l'accord.
01:20:15Si la droite républicaine
01:20:17dit, nous, lusticastée,
01:20:19parce qu'elle est de gauche, c'est hors de question,
01:20:21si d'autres groupes parlementaires disent
01:20:23que ce n'est pas possible de travailler avec elle,
01:20:25eh bien, les Français seront éclairés
01:20:27sur l'ouverture
01:20:29et la capacité à travailler ensemble des uns et des autres.
01:20:31Et si on repasse aux élections
01:20:33l'année prochaine,
01:20:35eh bien, au moins, on aura...
01:20:37La responsabilité, là, on est dans une situation
01:20:39très clairement d'impasse, encore aujourd'hui.
01:20:41Alexis Bachelet nous dit, Emmanuel Macron
01:20:43joue la montre, il reste au centre du jeu,
01:20:45c'est sa volonté. Il n'accepte pas
01:20:47le résultat des urnes.
01:20:49Aujourd'hui, la responsabilité face à cette situation
01:20:51politique, c'est quoi ? C'est une responsabilité de la part
01:20:53du Président de la République, lui-même,
01:20:55uniquement ? Est-ce que les partis ont une responsabilité
01:20:57aussi là-dessus ?
01:20:59Je crois qu'Emmanuel Macron
01:21:01voit l'intérêt de son pays.
01:21:03Emmanuel Macron a vu la dangerosité
01:21:05du programme du
01:21:07Nouveau Front Populaire, qui est minoritaire
01:21:09dans l'opinion, puisque, je le rappelle, que 70%
01:21:11des Français n'ont pas voté
01:21:13pour ce programme, et surtout, il veut une stabilité
01:21:15pour son pays. Et la stabilité,
01:21:17c'est la capacité
01:21:19à trouver une majorité
01:21:21au sein de l'Assemblée Nationale, ce qui est
01:21:23incapable de faire le Nouveau Front Populaire.
01:21:25Donc, j'entends ici et là, du
01:21:27blabla habituel, et machin...
01:21:29Enfin, bref, on s'en fiche.
01:21:31L'important, c'est l'intérêt du pays.
01:21:33Et à un moment donné, il faut sortir
01:21:35de ces petites querelles politiciennes
01:21:37et voir ce que l'on peut faire.
01:21:39On ne peut pas faire grand-chose, parce qu'en effet,
01:21:41c'est compliqué de trouver des majorités
01:21:43au sein de l'Assemblée Nationale.
01:21:45Peut-être faire appel à un gouvernement d'élus locaux,
01:21:47plus pragmatique, plus sur
01:21:49le terrain, qui pourra
01:21:51notamment régler le problème
01:21:53de beaucoup de Français, ou un gouvernement
01:21:55technique. En tout cas, on sait très bien que la France
01:21:57est ingouvernable pendant un an, il n'y aura
01:21:59pas de grande réforme, il y aura sans doute une dissolution
01:22:01dans un an. Il faut prendre son
01:22:03mal en plaçance, et je pense que ce qui dégoûte
01:22:05notamment les Français, c'est toutes ces petites
01:22:07querelles politiciennes. Quand vous avez M. Attal
01:22:09qui appelle à voter pour les candidats
01:22:11du Nouveau Front Populaire, et qui maintenant dit
01:22:13en censure, s'il y a quelqu'un du Nouveau Front Populaire
01:22:15dans un gouvernement, ce n'est pas audible.
01:22:17Quand je vois M. Xavier Bertrand, qui se prétend de droite,
01:22:19qui appelle à voter pour un communiste,
01:22:21et qui maintenant nous raconte que le programme
01:22:23du Nouveau Front Populaire, c'est horrible, ce n'est
01:22:25pas audible. La vérité, c'est que les Français en ont ras-le-bol
01:22:27de ces petits blablas politiciens,
01:22:29ils sont dégoûtés, ils ont envie de vomir
01:22:31en entendant cela, et ils aimeraient bien
01:22:33qu'on règle leurs problèmes, et là, on n'y est pas du tout.
01:22:35Kévin Bossuet, Pierre Cordier, Benjamin Lucas,
01:22:37Alexis Bachelet, on reste ensemble.
01:22:39La dernière ligne droite de ces débats de l'été,
01:22:41on poursuit justement ces débats à propos
01:22:43de Matignon, qui, pour
01:22:45gouverner, quelle suite donner
01:22:47à tout cela ? Est-ce qu'on est dans une impasse ? Comment en sortir ?
01:22:49On continue d'en parler, juste après ça.
01:22:59Les débats de l'été, 11h50,
01:23:01avec nos débatteurs du jour, suite et fin,
01:23:03Benjamin Lucas, député Nouveau Front Populaire
01:23:05des Yvelines, porte-parole du groupe écologiste et
01:23:07social, Pierre Cordier, droite
01:23:09républicaine, député des Ardennes,
01:23:11Kévin Bossuet, professeur d'histoire en Seine-Saint-Denis,
01:23:13Alexis Bachelet, adjoint à la mairie
01:23:15de Colombes, ancien député
01:23:17des Hauts-de-Seine.
01:23:19Juste pour un mot sur ce point-là,
01:23:21j'aimerais vous entendre, Benjamin Lucas,
01:23:23Emmanuel Macron, vous avez lu son communiqué, bien évidemment,
01:23:25qui tend la main aux socialistes, aux communistes,
01:23:27et à vous, les écologistes,
01:23:29il vous demande de parler,
01:23:31de discuter avec les autres forces politiques.
01:23:33Est-ce que vous avez l'intention,
01:23:35un jour, de vous détacher des insoumis ?
01:23:37Mais pour qui se prend-t-il, Emmanuel Macron ?
01:23:39Il est président de la République,
01:23:41il n'est pas Premier ministre
01:23:43en charge de former un gouvernement,
01:23:45il n'est pas chef de parti politique.
01:23:47C'est quand même hallucinant, ce communiqué
01:23:49est hallucinant. Il sera étudié
01:23:51dans les manuels d'histoire, dans les manuels
01:23:53constitutionnels, mais pas pour les bonnes raisons.
01:23:55D'ailleurs, à la fin, il dit même,
01:23:57ce vote les oblige, en parlant des partis politiques.
01:23:59Eh mon gars, c'est quand même celui qui a décidé
01:24:01la dissolution.
01:24:03Il a décidé la dissolution au moment où l'extrême-droite
01:24:05était la plus forte dans ce pays, au lendemain des élections européennes.
01:24:07Ça veut dire qu'il se préparait à cohabiter
01:24:09avec M. Bardella, et là, il refuse
01:24:11à la gauche de cohabiter, et en plus, il vient se mêler
01:24:13de nos affaires. C'est pas M. Macron
01:24:15décider de la façon dont la gauche se rassemble.
01:24:17La gauche a su être unie contre sa réforme des retraites,
01:24:19contre sa loi immigration. Elle reste unie
01:24:21et solidaire parce que nous partageons
01:24:23ensemble, vous l'avez dit, malgré nos nuances,
01:24:25parfois nos différences, notre pluralité, je pense que c'est une chance
01:24:27d'ailleurs, la pluralité et la diversité,
01:24:29y compris dans la vie politique, mais nous partageons
01:24:31l'aspiration à abroger la réforme des retraites,
01:24:33à augmenter le SMIC et les salaires,
01:24:35à faire la gratuité des fournitures scolaires.
01:24:37On va être, au moment de la rentrée scolaire,
01:24:39je pense là aussi, que nos compatriotes, leur préoccupation
01:24:41première, c'est pas de savoir comment M. Macron
01:24:43reprend la main dans je ne sais quel jeu cynique,
01:24:45y compris dans son rapport de force, en vrai,
01:24:47dans son rapport de force interne avec Gabriel Attal,
01:24:49parce qu'on a vu ce qui se jouait là, c'est
01:24:51l'avenir du leadership au sein du centre droit
01:24:53ou de la droite libérale dans ce pays,
01:24:55puisqu'on voit bien les dissensions entre les uns
01:24:57et les autres, depuis la
01:24:59dissolution et tout ça, M. Macron ne tient plus rien,
01:25:01parce que, d'un mot, si M. Macron
01:25:03voulait la stabilité, c'est le grand mot à la mode,
01:25:05d'ailleurs c'est pas son rôle, la stabilité du Parlement,
01:25:07c'est au Parlement de s'en occuper, mais si M. Macron
01:25:09voulait la stabilité, il demandait à ses parlementaires
01:25:11de ne pas voter la censure contre un gouvernement de Mme Castex,
01:25:13et puis ça se faisait comme ça, la vérité c'est que M. Macron
01:25:15n'a plus d'autorité sur rien, je pense même
01:25:17sur son chien à l'Élysée.
01:25:19Là, ce qui joue en ce moment, c'est
01:25:21l'après-Macron déjà ? On est déjà en train de
01:25:23s'y railler à ce niveau-là ?
01:25:25Moi, je ne sais pas, parce que de toute façon
01:25:27l'après-Macron, il a commencé
01:25:29au moment où le Président a été réélu,
01:25:31il a un mandat à exercer,
01:25:33mais il ne peut pas se représenter, donc on sait que dans
01:25:35ces types de situations, dans son camp,
01:25:37on a bien vu que, très rapidement,
01:25:39il y a quand même une course à l'échalote
01:25:41entre Gérald Darmanin, Gabriel Attal,
01:25:43Bruno Le Maire, et
01:25:45beaucoup d'autres.
01:25:47Et là, maintenant, il y a même une bagarre pour savoir
01:25:49qui sera le chef du parti présidentiel, entre
01:25:51Élisabeth Borne et Gabriel Attal, qui lui-même est déjà
01:25:53Président du groupe à l'Assemblée Nationale, tout en étant encore
01:25:55Premier ministre. Alors, le pompon,
01:25:57si je puis dire, ça aurait été qu'il arrive
01:25:59à accumuler Premier ministre,
01:26:01Président de groupe, et Président du parti.
01:26:03Alors là, c'était Maduro,
01:26:05on n'aurait pas dit mieux. C'était parfait.
01:26:07Parti unique, c'est le même chef partout.
01:26:09Il faut être sérieux à un moment donné.
01:26:11Il y a quand même l'esprit des institutions,
01:26:13il y a des votes
01:26:15qui ont été exprimés
01:26:17dans un parlement qui a été reconfiguré.
01:26:19Encore une fois, ce qui est bien,
01:26:21c'est qu'à ma gauche, Kévin Bossuet a donné
01:26:23un peu le ton de ce que pense Emmanuel Macron.
01:26:25Emmanuel Macron, effectivement, aujourd'hui,
01:26:27pense comme Kévin Bossuet, pour des raisons
01:26:29cyniques ou idéologiques, je ne sais pas,
01:26:31Kévin, c'est idéologique,
01:26:33Macron, je pense que c'est plutôt cynique,
01:26:35qu'il ne faut pas nommer
01:26:37quelqu'un du Nouveau Front Populaire, parce que
01:26:39finalement,
01:26:41finalement,
01:26:43finalement, ça acterait
01:26:45un échec,
01:26:47semble-t-il, qu'il a du mal à admettre.
01:26:49Parce qu'effectivement, le Nouveau Front Populaire
01:26:51a réussi à se faire
01:26:53élire, beaucoup de députés, parce qu'il est
01:26:55contre la réforme des retraites, parce qu'on veut
01:26:57des mesures sur le pouvoir d'achat.
01:26:59Donc, ça crante un petit peu, c'est un contre-
01:27:01direction par rapport à ce qui a été fait.
01:27:03Et Macron, il ne veut pas revenir en arrière,
01:27:05il ne veut pas changer de direction. Donc, effectivement,
01:27:07il dit non, ça ne sera pas le Nouveau Front Populaire,
01:27:09ça remettrait trop en cause
01:27:11ce en quoi je crois et ce que j'ai fait depuis
01:27:13que je suis élu depuis 7 ans.
01:27:15Bon, très bien, mais moi ce que je dis, et je le dis
01:27:17aussi d'ailleurs à Kévin Bossuet,
01:27:19c'est un déni démocratique. Ce que fait Emmanuel
01:27:21Macron, que vous le vouliez ou non, je le répète,
01:27:23dans n'importe quel régime parlementaire,
01:27:25on aurait ce type de situation,
01:27:27on aurait désigné le chef de la
01:27:29coalition qui était la plus
01:27:31susceptible de rassembler au Parlement.
01:27:33Après, libre à cette coalition
01:27:35de mettre de l'eau dans son vin pour réussir
01:27:37à fédérer au-delà de son
01:27:39camp de départ, les 30% de députés
01:27:41et le programme. Et s'il n'y arrive pas,
01:27:43c'est la censure et Macron nomme
01:27:45quelqu'un d'autre. Et les institutions
01:27:47ont été respectées.
01:27:49La gauche,
01:27:51enfin une partie de la gauche, sinon je vais me faire
01:27:53invectiver,
01:27:55tente
01:27:57de créer
01:27:59un récit
01:28:01qui est totalement fantasque.
01:28:03Je le redis, la gauche est
01:28:05minoritaire dans le pays. Les Français
01:28:07ne veulent pas du retour de la gauche.
01:28:09Quand on voit le programme
01:28:11économique
01:28:13de la gauche, c'est un désastre
01:28:15sans nom.
01:28:17C'est donc idéologique qu'il y ait une coalition qui va de l'extrême-droite
01:28:19CNews jusqu'à M. Macron, en passant
01:28:21par le Medef qu'il a exprimé hier, pour expliquer
01:28:23que la gauche est illégitime à gouverner.
01:28:25C'est le même procès qu'on lui a fait en 36,
01:28:27c'est le même procès qu'on lui a fait en 80,
01:28:29et j'imagine M. Bossuet nous dire, faites attention
01:28:31en sortant du studio que les chars soviétiques ne vous
01:28:33écrasent pas quand vous allez prendre votre taxi.
01:28:35On remarque la haine des gens
01:28:37qui sont censés représenter la gauche
01:28:39sur ce plateau, puisqu'ils sont dans les
01:28:41invectives. L'extrême-droite CNews
01:28:43et de l'autre,
01:28:45on est sans cesse en train de me caricaturer,
01:28:47de me couper,
01:28:49cendillon en effet, sur l'esprit
01:28:51démocratique des gens qui débattent
01:28:53ici. Je vais peut-être vous mettre d'accord,
01:28:55on a quand même une situation clinique.
01:28:57Moi je débat dans un cadre démocratique,
01:28:59je ne débatte pas au milieu des invectives
01:29:01et de personnes qui, de leur air
01:29:03supérieur,
01:29:05tentent de nous imposer un récit
01:29:07qui est rejeté par les Français.
01:29:09D'un mot, on a quand même une situation
01:29:11qui est dingue, parce qu'on a Nicole Belloubet,
01:29:13ministre d'éducation démissionnaire,
01:29:15qui nous fait une conférence de rentrée, là,
01:29:17pour nous dire ce qui va se passer, pour nous dire quoi ? Pour nous dire
01:29:19qu'elle souhaite l'interdiction généralisée
01:29:21des smartphones à l'école et au collège dès janvier
01:29:232025. Est-ce qu'on marche pas un peu sur la tête ?
01:29:25Il faut dire les choses.
01:29:27En réalité, expédier les affaires
01:29:29courantes, c'est fait quand il y a
01:29:31quelques jours, en attendant la nomination
01:29:33d'un nouveau Premier ministre. En réalité, on est dans une situation
01:29:35totalement inédite,
01:29:37qui conduit à ce que la notion
01:29:39d'affaires courantes, alors c'est un peu technique,
01:29:41mais évolue avec la
01:29:43situation, finalement, institutionnelle
01:29:45de ce pays, liée aux résultats
01:29:47des élections législatives. Donc, ça peut
01:29:49encore durer. Et si demain,
01:29:51il y a un gouvernement, entre guillemets,
01:29:53technique, avec, effectivement, des personnes
01:29:55de la société civile, etc.,
01:29:57ça va durer comme ça encore pendant une
01:29:59année. Mais je le dis, cette
01:30:01chambre, cette Assemblée nationale, est
01:30:03issue des élections législatives,
01:30:05elle a été voulue par les Français, même s'il y a aussi beaucoup
01:30:07de gens qui n'ont pas voté pour un candidat,
01:30:09mais contre un autre. Et ça a été
01:30:11rappelé tout à l'heure, avec ce jeu des
01:30:13coalitions de « je préfère un tel à une
01:30:15telle ». Gabriel Attal,
01:30:17il a été très clair dans le cadre de la notion
01:30:19de démarche contre le Rassemblement national.
01:30:21Aujourd'hui, effectivement, il a
01:30:23190 députés de gauche, dont il est
01:30:25en partie responsable. Donc, il faut aussi
01:30:27dire les choses. Bon, Gabriel Attal,
01:30:29on sait bien qu'il était un peu socialisant
01:30:31dans le passé, mais...
01:30:33Oui, oui, enfin, il était quand même
01:30:35conseiller de Marisol Touraine, il n'était pas de droite,
01:30:37en tout cas. Mais, en tout
01:30:39état de cause, moi, ce qui m'inquiète plutôt,
01:30:41si vous voulez, et on l'évoquait tout à l'heure, c'est
01:30:43l'avenir du pays, et ce qui va se passer
01:30:45pour nos concitoyens qui, sur le terrain,
01:30:47moi, comme mes collègues ici, on est tout le temps
01:30:49sur le terrain, on discute avec les gens,
01:30:51ils disent « mais qu'est-ce que vous foutez, qu'est-ce que vous foutez ? »
01:30:53Mais qu'est-ce que vous foutez ? On est
01:30:55à un blocage, et on ne peut pas dissoudre avant
01:30:57une année, ça a été rappelé tout à l'heure très justement,
01:30:59et donc, voilà, il faudra faire
01:31:01avec. Donc, moi, je crois qu'il va se passer
01:31:03ce qui va se passer dans les prochains jours,
01:31:05c'est un gouvernement très technique,
01:31:07qui va continuer à expédier les affaires courantes,
01:31:09sans prise de décision courageuse
01:31:11dont le pays a besoin, tant au niveau
01:31:13budgétaire, tant au niveau de la sécurité,
01:31:15tant au niveau de l'immigration, et je
01:31:17renvoie là très clairement aux propositions qui ont été faites par
01:31:19Laurent Wauquiez il y a quelques semaines.
01:31:21On conclut ce débat de l'été. Un grand merci
01:31:23d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.
01:31:25Alexis Bachelet, adjoint à la mairie de Colombe,
01:31:27ancien député des Hauts-de-Seine,
01:31:29Kevin Bossuet, professeur d'histoire en Seine-Saint-Denis,
01:31:31merci à Benjamin Lucas, député Nouveau Front Populaire
01:31:33des Yvelines, merci à vous également,
01:31:35Pierre Cordier, député droite
01:31:37républicaine des Ardennes. On file
01:31:39dans un instant le retour
01:31:41des débats de l'été avec les infos.
01:31:43C'est Maxime Trouleau qui nous rejoint, à tout de suite.