• il y a 5 mois
Avec Marc Mortureux, directeur général de la Plateforme Automobile et Pierre Chasseray, porte-parole de 40 millions d’automobiliste, Jean-Charles Brisard, président du Centre d'analyse du terrorisme (CAT), Rhany Slimane, Militant "Quartier Populaire"à Montpellier, co-fondateur de l'association Force Populaire, Frédéric Fougerat, Président de Tenkan Paris (agence de communication), cofondateur de l'agence Cogiteurs et auteur de "Anthologie de la Com' " (éditions Bréal/Studyrama), Jacques Myard, Maire de Maisons Laffitte et auteur de "Bye Bye démocratie" (Lafont Presse), a été candidat LR/RN aux dernière Législatives et Baptiste Fournier, Président et Fondateur de l’agence de communication VIRTUS (notamment de communication politique), Ancien directeur de campagne de Cédric Villani quand il a candidaté à la mairie de Paris

---

Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
☀️ Et pour plus de vidéo du Grand Matin Sud Radio : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRJgbMndsvDtzg5_BXFM7X_

##LES_DEBATS_DE_L_ETE-2024-07-23##

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00SUDRADIO, les débats de l'été, 10h-13h, Thierry Guerrier.
00:00:07Bonjour à toutes et à tous, c'est ravi de vous retrouver pour ces débats de l'été.
00:00:11On est ensemble de 10h à 13h jusqu'à la fin de cette matinée.
00:00:16Vous allez voir un programme très riche dans ces débats de l'été.
00:00:19On va tout de suite parler de l'automobile.
00:00:21Et oui, automobile avec, vous savez, la fin annoncée pour 2035 du moteur thermique.
00:00:27Eh bien, les filières automobiles européennes, françaises, italiennes, allemandes,
00:00:32résistent et demandent à la Commission européenne de repousser l'échéance.
00:00:36Peut-être que c'est, peut-être pas, la fin annoncée du moteur thermique.
00:00:40On va en parler avec deux experts dans quelques instants,
00:00:44et le représentant des automobilistes, parce que le patron de Renault
00:00:47veut repousser l'échéance de la fin du moteur thermique.
00:00:49Il l'a dit hier dans les échos, il le demande à la Commission européenne.
00:00:53Ce sera notre premier sujet ce matin.
00:00:55Puis on va parler terrorisme.
00:00:57Et oui, malheureusement, on est encore obligé d'en parler,
00:00:59parce que nous sommes à J-3 du début des JO.
00:01:02Et un djihadiste, un radicalisé en prison, ici en France,
00:01:06à quelques centaines de kilomètres de Paris à peine,
00:01:09a été mis en examen hier, vous savez, après avoir attaqué un chauffeur de taxi,
00:01:13mis en examen, radicalisé en prison.
00:01:15Je vous le disais, quels sont les nouveaux profils des terroristes ?
00:01:18Le centre d'analyse du terrorisme vient de remettre un rapport.
00:01:22Plus jeune, plus loup solitaire, la menace se dissémine.
00:01:26On le verra dans quelques instants.
00:01:28Et puis à 10h30, mettez-vous d'accord,
00:01:31les débatteurs de cette session pour parler politique française, bien sûr.
00:01:35Emmanuel Macron s'est mis en mode JO, en mode Olympique.
00:01:39Il demande une trêve, le Président, mais est-ce bien sérieux,
00:01:42compte tenu de la situation politique, de l'absence de gouvernement réel
00:01:46qui gouverne la France, sinon les affaires courantes ?
00:01:49Le Président va parler ce soir, sur France 2, 20h.
00:01:52Qu'est-ce qu'il peut bien nous dire ?
00:01:54Nos débatteurs nous diront ce qu'ils attendent de la prise de parole du chef de l'État.
00:01:58La gauche, la gauche et sa nullité, ce n'est pas moi qui le dis,
00:02:01c'est François Ruffin qui est un député du Nouveau Front Populaire,
00:02:05ex-éléphiste qui a quitté l'Élysée, puisque purgé par Jean-Luc Mélenchon.
00:02:10François Ruffin parle de la nullité de la gauche.
00:02:12La réalité, c'est qu'il n'y a toujours pas de nom
00:02:15sur lequel ils se sont mis d'accord pour Matignon.
00:02:18À midi, ce sera avec Joseph Ruiz, les Jeux dans tous leurs états,
00:02:23les Jeux Olympiques, les JO dans tous leurs états.
00:02:26Comment va se passer la cohabitation entre athlètes palestiniens et israéliens ?
00:02:31La délégation palestinienne demandait hier au CIO d'exclure Israël,
00:02:37d'exclure leurs collègues israéliens.
00:02:39La sécurité a été renforcée autour de la délégation israélienne qui est arrivée à Paris,
00:02:44depuis notamment les menaces implicites proférées par le député et les filles Thomas Porte.
00:02:49Et alors, dans cette atmosphère un petit peu lourde, puisqu'on parle de sécurité énormément,
00:02:54on va tout de même alléger un peu, j'espère, l'atmosphère,
00:02:57puisqu'on sera en direct avec, souvenez-vous, Gérard Holt,
00:03:00superbe voix, super journaliste sportif, grand monsieur de France 2,
00:03:06grand journaliste sportif, nous parlerons avec lui des histoires insolites des JO.
00:03:12Et puis des parkings aussi, on peut se garer quand même encore à l'intérieur même de Paris,
00:03:18et en Ile-de-France, on le verra, avec le patron d'Indigo,
00:03:22qui est le leader français et mondial des parkings dans les grandes métropoles,
00:03:27on verra qu'on peut se garer encore.
00:03:28Vous voyez, le programme ce matin jusqu'à 13h était riche, très très riche,
00:03:32ce sont les débats de l'été, et si vous voulez intervenir, vous, n'hésitez pas, faites-nous signe !
00:03:37Appelez au 0 826 300 300, avec nous, en direct, sur Sud Radio.
00:03:48Alors on va se demander si c'est la fin de la menace, en tout cas de l'échéance,
00:03:53fixée à 2035, de la fin du moteur thermique.
00:03:56Tout simplement, pourquoi ? Pourquoi la question ?
00:03:58Et bien parce que le patron de Renault, le grand patron du groupe Renault aujourd'hui,
00:04:05M. Diluca, a demandé hier, dans les échos, à la Commission européenne,
00:04:12tout simplement de repousser l'échéance, ou plutôt d'adopter un petit peu de souplesse,
00:04:17puisqu'il y a avant 2035 d'autres échéances qui menacent, d'après lui, les industries automobiles.
00:04:23Nous sommes en ligne ce matin avec Marc Mortureux, bonjour M. Mortureux !
00:04:26Bonjour Thierry Guerrier !
00:04:28Vous êtes ingénieur spécialiste de ces questions,
00:04:32vous êtes directeur général de ce qu'on appelle la plateforme automobile.
00:04:35En un mot, expliquez-nous, vous êtes au service de tous les industriels
00:04:39pour essayer d'améliorer leur capacité industrielle en France, c'est ça ?
00:04:43Qu'est-ce que c'est la plateforme automobile ?
00:04:45Oui, on regroupe donc les constructeurs automobiles, mais aussi les grands équipementiers
00:04:49et à peu près 3500 entreprises, beaucoup de PME en fait,
00:04:53qui, dans la mécanique, dans la plasturgie, dans le caoutchouc, contribuent à la fabrication d'un véhicule.
00:04:59C'est très important parce que c'est une grosse filière encore en France,
00:05:03même si les Allemands sont plus forts que nous.
00:05:05Oui, on est 360 000 emplois directs dans cette filière
00:05:09et notre rôle principal, c'est d'accompagner toutes ces entreprises et les salariés
00:05:13dans, je dirais, une transformation totalement sans précédent de cette industrie
00:05:17puisqu'on est en train de passer du véhicule thermique au véhicule électrique
00:05:20et en plus avec un objet qui va être de plus en plus connecté, intelligent
00:05:24pour développer des nouveaux modes de mobilité partagée
00:05:27et tout ça, on le fait pour décarboner le transport routier.
00:05:31Alors, Marc Mortureux, délégué général de cette plateforme automobile
00:05:35qui est un peu une alliance de tous les industriels de l'automobile en France,
00:05:40expliquez-nous la prise de position de le Cadimeo,
00:05:44le patron de Renault, dans les échos hier.
00:05:46Quelle est sa demande faite à la Commission européenne ?
00:05:49On a l'impression vraiment que les partisans du moteur thermique,
00:05:52dont toute la filière automobile allemande et française,
00:05:55résistent. Par exemple, le patron de l'état du Lander,
00:05:59dans lequel il y a Audi, BMW en Allemagne,
00:06:03lui dit carrément qu'il est hostile à la fin du moteur thermique,
00:06:06qu'il faut maintenir et permettre aux industries de continuer à vendre des voitures
00:06:09avec des moteurs à explosion.
00:06:11Alors, qu'est-ce que demande le Cadimeo ?
00:06:13Il ne demande pas la fin de cette échéance de 2035,
00:06:16mais qu'on la repousse, c'est ça ?
00:06:18Alors, en fait, l'industrie automobile, depuis 2018,
00:06:21s'est engagée à fond dans le développement des véhicules électriques,
00:06:25tout simplement parce qu'il y a effectivement une réglementation
00:06:28qui amène, vous l'avez rappelé, aux bannes 2035,
00:06:32avec des échéances intermédiaires en 2025 et 2030,
00:06:36et que fondamentalement, cette industrie est tout à fait consciente
00:06:39de ses responsabilités par rapport au réchauffement climatique,
00:06:42et que l'électrique a du sens.
00:06:44C'est-à-dire, pour beaucoup d'usages, l'électrique a du sens,
00:06:47c'est le sens de l'histoire.
00:06:49On avait, dès le départ, des réticences pour faire de l'électrique
00:06:52la solution unique, mais par contre, cette industrie
00:06:55a engagé des investissements absolument majeurs
00:06:58pour aller le plus vite possible vers l'électrique.
00:07:01Concrètement, en 5 ans, on a multiplié par plus que 10
00:07:05la part de marché des véhicules électriques.
00:07:08Aujourd'hui, la difficulté qu'on rencontre,
00:07:11d'où l'interview de Lucas Déméo, le patron de Renault,
00:07:15c'est qu'on a eu une forte progression des ventes de véhicules électriques
00:07:18jusqu'à fin 2023, et sur ce premier semestre 2024,
00:07:22au contraire, on a un certain recul.
00:07:25On sent que la dynamique s'essouffle.
00:07:27Vous vendez moins de voitures électriques,
00:07:29et ça va être difficile de tenir les échéances 2025,
00:07:32car l'an prochain, de taux de CO2 produits
00:07:36par les voitures individuelles, exigés par la Commission, c'est ça ?
00:07:41Voilà, on doit concrètement, en 2025,
00:07:44vendre un peu plus de 20% de part de marché de véhicules électriques
00:07:49si on veut tenir l'objectif.
00:07:51Or, on était à 14% en Europe en 2023,
00:07:55et là, on recule, on est plutôt à un peu plus de 12% seulement.
00:07:59Donc, entre le 12% et le plus de 20% en moins d'un an,
00:08:03effectivement, la marge est extrêmement haute,
00:08:06et globalement, ça pose des questions,
00:08:08puisque si les constructeurs ne tiennent pas leur objectif 2025,
00:08:12ils seront soumis à des pénalités extrêmement importantes,
00:08:15ça va leur coûter très cher,
00:08:17au moment où ils doivent investir massivement, justement, pour la transition.
00:08:21Donc, Marc Portureau, vous nous dites finalement,
00:08:23on a pris le virage de la voiture électrique,
00:08:26on veut continuer là-dessus, parce que c'est des gros investissements,
00:08:29et on ne veut pas en finir avec le modèle de la voiture électrique,
00:08:32mais on en vend moins, c'est difficile,
00:08:35on ne tiendra pas les échéances et les rythmes qui sont demandés,
00:08:38on va devoir payer des grosses pénalités,
00:08:40donc ça, il n'en est pas question.
00:08:41Donc, la demande faite à la Commission Européenne,
00:08:43de par le cas d'IMEO, c'est,
00:08:45je ne veux pas arrêter le moteur, la voiture électrique,
00:08:48mais enfin, laissez-nous un peu de souplesse, très bien.
00:08:50Mais les Allemands vont plus loin, Marc Portureau,
00:08:53la filière automobile allemande,
00:08:55et les politiques qui la représentent,
00:08:57veulent carrément revenir sur l'interdiction du moteur thermique,
00:09:00dont même Van der Leyen, la présidente de la Commission Européenne,
00:09:04reconnaît que c'est une mesure totalement impopulaire,
00:09:07les gens ne comprennent pas,
00:09:09leur voiture deviendrait obsolète en 2035,
00:09:13toutes les voitures moteur à explosion qui roulent actuellement.
00:09:18Alors, nous on a toujours dit,
00:09:20que la solution unique de l'électrique en 2035,
00:09:23ça nous paraissait un pari très risqué,
00:09:25d'autant que l'électrique, c'est quand même le choix
00:09:27qu'ont fait les Chinois depuis 15 ans,
00:09:29et qu'ils ont effectivement beaucoup d'avance sur cette technologie,
00:09:32là où on était très fort sur les motorisations thermiques.
00:09:35D'un autre côté, encore une fois,
00:09:37un véhicule électrique sur l'ensemble la durée de vie,
00:09:39ça émet 2 à 4 fois moins d'émissions de CO2
00:09:42qu'un véhicule thermique,
00:09:44donc on n'a pas le choix, c'est le sens de l'histoire,
00:09:46et pour beaucoup d'usages, l'électrique nous paraît très bien.
00:09:49Simplement nous, ce qu'on a toujours plaidé,
00:09:51c'est pour garder un peu ce qu'on appelle de neutralité technologique,
00:09:54c'est-à-dire de laisser à l'industrie le choix des différentes solutions,
00:09:58et notamment les Allemands, ce qu'ils demandent,
00:10:00c'est de préserver la possibilité d'avoir des véhicules thermiques
00:10:03au-delà de 2035,
00:10:05avec ce qu'on appelle des e-fuels,
00:10:07c'est-à-dire des carburants qui seraient
00:10:09globalement neutres en carbone,
00:10:11quand on a une analyse globale
00:10:13de toutes les émissions de CO2 sur toute la chaîne.
00:10:15Oui, mais ces e-fuels,
00:10:17ces carburants de synthèse,
00:10:19d'abord, on ne comprend pas bien
00:10:21sur quoi ils reposent,
00:10:23c'est toujours un moteur à explosion qui les utilisera,
00:10:25et ils sont très chers, surtout.
00:10:27Absolument, c'est pour ça que notre analyse,
00:10:29c'est que ça ne peut représenter que des
00:10:31poches extrêmement limitées d'usage,
00:10:34simplement, globalement,
00:10:36la position de l'industrie, c'est
00:10:38qu'il faut réussir à aller
00:10:40vers l'électrique le plus vite possible,
00:10:42parce que c'est le sens de l'histoire.
00:10:44Pour cela, on a besoin que les pays
00:10:46et la Commission européenne soient cohérentes,
00:10:48elle a fixé une trajectoire extrêmement ambitieuse,
00:10:51nous avons répondu présent,
00:10:53nous sommes capables de fabriquer les véhicules électriques,
00:10:56simplement, pour réussir à les vendre,
00:10:59on a besoin de deux choses,
00:11:01d'une part, que les pays installent
00:11:03les infrastructures de recharge,
00:11:05il y a beaucoup de pays, l'Espagne,
00:11:07le Royaume de l'Est,
00:11:09il y a très peu d'infrastructures de recharge,
00:11:11ça c'est absolument majeur,
00:11:13et deuxièmement, tant que le véhicule électrique
00:11:15est aujourd'hui plus cher qu'un véhicule thermique,
00:11:17on voit qu'on a besoin
00:11:19d'un certain nombre d'aides à l'achat
00:11:21pour poursuivre cette dynamique,
00:11:23mais on a tout intérêt, néanmoins,
00:11:25à aller le plus vite possible,
00:11:27parce que c'est par le volume
00:11:29de véhicules électriques que nous réussirons
00:11:31à baisser les prix et à être compétitifs.
00:11:33Merci beaucoup Marc Mortureux,
00:11:35vous êtes ingénieur, je le rappelle,
00:11:37directeur général de la plateforme automobile,
00:11:39donc on a eu là
00:11:41l'opinion, l'analyse,
00:11:43l'expertise de l'expert que vous êtes,
00:11:45on va se tourner maintenant vers
00:11:47un représentant des automobilistes,
00:11:49avec Pierre Chasserey,
00:11:51porte-parole de 40 millions d'automobilistes,
00:11:53vous êtes un habitué de Sud Radio,
00:11:55Pierre Chasserey, bonjour.
00:11:57Bonjour.
00:11:59Qu'en pensez-vous de cette déclaration
00:12:01aux échos hier du patron de Renault,
00:12:03Lucas Dimeo, qui demande à la Commission Européenne
00:12:05laissez-nous vous respirer,
00:12:07laissez-nous souffler et repousser
00:12:09l'échéance peut-être de 2035 à 2040
00:12:11de la fin du moteur thermique
00:12:13et surtout là, à court terme, ne nous demandez pas
00:12:15de tenir des échéances qu'on ne peut pas tenir.
00:12:17De toute façon,
00:12:19elle sera repoussée cette date.
00:12:21Pourquoi vous dites ça ?
00:12:23Pour ceux qui me connaissent bien
00:12:25sur Sud Radio,
00:12:27ils le savent, ils le savent que je me suis rarement trompé.
00:12:29Pourquoi ? Eh bien parce qu'on est sur
00:12:31des engagements purement politiques.
00:12:33Et que l'engagement politique, c'est quoi ?
00:12:35C'est mettre une date, une échéance
00:12:37qu'on ne respectera sans doute pas
00:12:39avec un espèce de calendrier politique
00:12:41qui donne la sensation
00:12:43qu'on va pouvoir le tenir, mais on ne le tient pas.
00:12:45Les constructeurs eux-mêmes ne veulent pas
00:12:47le tenir. Et je vais aller un petit peu plus loin
00:12:49que ce que nous disait notre collègue
00:12:51délégué général de la plateforme
00:12:53automobile. Il faut
00:12:55comprendre qu'un constructeur, lorsqu'il prend
00:12:57la position que prend Luca Demeo,
00:12:59il engage
00:13:01quelque chose
00:13:03qui va plus loin que ce simple discours.
00:13:05Parce qu'en fait,
00:13:07le patron automobile, lui, il veut rassurer
00:13:09ses investisseurs en leur démontrant
00:13:11qu'il est capable de tenir l'engagement.
00:13:13Or là, ce que fait Luca Demeo,
00:13:15c'est que c'est le premier à dire
00:13:17à haute voix, clairement,
00:13:19qu'aucun constructeur
00:13:21n'est en capacité de tenir cet objet.
00:13:23La filière automobile
00:13:25mondiale et européenne
00:13:27en particulier ne sera pas prête pour 2035.
00:13:29Non, et puis,
00:13:31pardonnez-moi mon langage un peu cavalier,
00:13:33mais les constructeurs, le marché
00:13:35européen, ils s'en foutent.
00:13:37Pourquoi ?
00:13:39Parce qu'en fait, n'oublions pas
00:13:41que nous sommes dans un schéma
00:13:43mondial. C'est-à-dire
00:13:45que l'Europe, le vieux
00:13:47continent, veut interdire les véhicules
00:13:49thermiques en 2035. OK,
00:13:51soit, mais pas les Etats-Unis,
00:13:53pas l'Amérique du Sud,
00:13:55pas la Chine,
00:13:57pas ces pays
00:13:59qui ont pris des engagements et qui
00:14:01n'ont pas pris ces engagements
00:14:03et qui pèsent beaucoup plus lourd
00:14:05dans le marché économique mondial.
00:14:07Et le comble, Pierre Chasserez,
00:14:09c'est que, comme vient de nous le dire Marc Mortureux,
00:14:11les Chinois, qui eux-mêmes
00:14:13vont garder les moteurs thermiques,
00:14:15sont capables de vendre
00:14:17des véhicules électriques moins chers,
00:14:19plus vite, et donc ils vont nous
00:14:21noyer, en quelque sorte, notre propre industrie,
00:14:23alors qu'on se tire des balles dans le pied
00:14:25en étant plus exigeant que la moyenne.
00:14:27Mais on va aller plus loin.
00:14:29De toute façon,
00:14:31quoi qu'il arrive, même dans 10 ans,
00:14:33les voitures électriques chinoises seront moins chères que les françaises.
00:14:35Ils sont propriétaires
00:14:37de tous les métaux et de
00:14:39toutes les matières premières qui permettent
00:14:41de construire les batteries. 95%.
00:14:43Donc, de toute façon, on a une dépendance
00:14:45totale énergétique
00:14:47à la Chine. Vous croyez sincèrement
00:14:49que les Chinois vont nous faire le cadeau
00:14:51de nous offrir les batteries à prix
00:14:53coûtant pour que nos voitures sortent
00:14:55à peu près au même prix, mais jamais
00:14:57de la vie. Donc, de toute façon,
00:14:59la voiture électrique,
00:15:01pour être clair,
00:15:03je ne parle pas de la qualité
00:15:05ou du fait que ça peut être bien ou pas bien
00:15:07à la conduite pour l'automobiliste,
00:15:09mais la voiture électrique en elle-même, c'est un gouffre
00:15:11économique pour la filière
00:15:13automobile française.
00:15:15Alors, votre avis,
00:15:17juste un mot en conclusion,
00:15:19les voitures à moteur thermique, malgré
00:15:21cette menace, cette épée de Damoclès
00:15:23de 2035, elles se vendent encore très bien.
00:15:25Tout le monde achète essentiellement
00:15:27des voitures à moteur thermique.
00:15:29Vous pensez qu'elle ira jusqu'où,
00:15:31vous, sincèrement ?
00:15:33Moi, je vais vous dire un truc,
00:15:35je n'ai jamais lu dans les boules de cristal
00:15:37comme la Commission européenne.
00:15:39Ni dans le litre de carburant
00:15:41ni dans le mar de café.
00:15:43Donc, en fait, qu'est-ce que ça veut dire ?
00:15:45Ça veut dire que, pour être très honnête,
00:15:47on va planter le décor. 2035,
00:15:49ce sera oublié. Il y aura encore des véhicules thermiques.
00:15:51C'est sûr. Et regardez les chiffres.
00:15:53Aujourd'hui, le marché
00:15:55des ventes de véhicules 100%
00:15:57électriques, il tombe.
00:15:59Ce sont les véhicules hybrides
00:16:01et notamment les hybrides
00:16:03non rechargeables
00:16:05qui augmentent. Grosso modo, ce sont
00:16:07les voitures, vous savez, qui n'ont pas besoin d'être branchées.
00:16:09Parce que garder toujours un fil
00:16:11à la patte, à la voiture.
00:16:13Ne plus être en capacité de faire
00:16:15500 kilomètres sans avoir besoin de charger.
00:16:17Être toujours,
00:16:19je l'ai vu en partant en vacances, j'ai vu une famille
00:16:21qui était plantée dans sa voiture pendant une heure et demie
00:16:23sur une aire d'autoroute
00:16:25parce qu'il fallait recharger la batterie.
00:16:27Ça n'a que très peu de sens.
00:16:29Je l'ai vu de mes yeux. En ce moment,
00:16:31je suis du côté de l'Annemesan, du côté des Pyrénées.
00:16:33J'ai vu du côté
00:16:35d'un centre commercial à l'Annemesan
00:16:37un parking pour voitures électriques.
00:16:39C'est le désert de Gobi.
00:16:41Il n'y a personne.
00:16:43Donc qu'on soit très honnête,
00:16:45le marché de la voiture électrique aujourd'hui
00:16:47est epsilon et ça ne marche pas.
00:16:49Merci Pierre Chasseret, porte-parole de
00:16:5140 millions d'automobilistes d'avoir été en direct
00:16:53avec nous. Évidemment, vous reviendrez sur
00:16:55Sud Radio souvent. C'est un sujet,
00:16:57l'automobile, que nous traitons et que nous aimons
00:16:59beaucoup ici. Parlons auto avec
00:17:01Jean-Luc Moron, le samedi de 11h à
00:17:0313h. Vous le savez, c'est un des rendez-vous.
00:17:05Et puis les vraies voix qui font rouler
00:17:07en France le jeudi soir à 19h.
00:17:09Et vous qui êtes notre invité
00:17:11régulier. Merci pour votre analyse
00:17:13ce matin. Donc le moteur technique
00:17:15thermique, le moteur à explosion
00:17:17classique des véhicules
00:17:19qui est loin d'être fini.
00:17:21On se retrouve tout de suite pour la suite
00:17:23de nos débats. Et le terrorisme et les JO
00:17:25dans un instant avec Jean-Charles Brizard
00:17:27du comité de surveillance
00:17:29du terrorisme.
00:17:37Sud Radio. Les débats
00:17:39de l'été. 10h-13h.
00:17:41Thierry Guerrier.
00:17:43Alors il faut bien s'intéresser à
00:17:45la menace terroriste qui pèse
00:17:47sur les JO. Nous sommes à
00:17:49trois jours de l'ouverture
00:17:51avec les cérémonies d'ouverture.
00:17:53Sous très haute protection policière,
00:17:55évidemment. On va s'intéresser
00:17:57au nouveau profil des terroristes
00:17:59parce qu'il semble que
00:18:01ils se rajeunissent.
00:18:03Qu'on est davantage de loups solidaires.
00:18:05On va le voir dans un instant avec Jean-Charles Brizard
00:18:07puisque vous êtes le président
00:18:09Jean-Charles Brizard du centre d'analyse
00:18:11du terrorisme. Bonjour.
00:18:13Vous venez de rendre
00:18:15un rapport sur
00:18:17l'évolution des profils des terroristes
00:18:19et si on s'intéresse à cette question particulièrement
00:18:21ce matin, c'est parce que à l'aube des
00:18:23JO, il y a ce
00:18:25fait qu'il y a quelques heures,
00:18:27un homme de 30 ans, connu pour sa radicalisation
00:18:29islamiste, a été mis en examen
00:18:31hier à Paris pour avoir attaqué un chauffeur
00:18:33de taxi près du Mans. Il avait
00:18:35l'interdiction de venir sur Paris
00:18:37à sa sortie de prison. Il venait déjà de faire quelques
00:18:39années en prison et puis il se rapprochait
00:18:41et il a été interpellé dans
00:18:43les Yvelines. Que montre votre
00:18:45rapport sur l'évolution des profils des
00:18:47terroristes aujourd'hui qui menacent la France ?
00:18:49Oui, alors ce rapport rendu
00:18:51public il y a quelques jours permet de constater
00:18:53d'abord la persistance de la menace
00:18:55endogène, la menace terroriste endogène, c'est-à-dire
00:18:57la menace interne, avec des profils
00:18:59qui évoluent considérablement.
00:19:01On observe notamment un rajeunissement
00:19:03significatif avec en
00:19:05moyenne des
00:19:07individus qui ont un âge
00:19:09d'environ 23 ans contre 29 ans
00:19:11sur la période précédente.
00:19:13Plus de 25% de mineurs impliqués
00:19:15dans des actes de terrorisme, par là on entend
00:19:17attentat ou projet d'attentat.
00:19:19Ce sont des individus qui également
00:19:21sont beaucoup plus instables psychologiquement
00:19:23que dans le passé.
00:19:2562% des auteurs d'actes terroristes
00:19:27dans cette période ont des antécédents psychiatriques
00:19:29contre 30% dans la période antérieure
00:19:31et ce sont des individus
00:19:33qui sont également beaucoup plus difficiles à détecter.
00:19:3570% des auteurs d'actes
00:19:37terroristes entre 2020 et 2023
00:19:39étaient inconnus des services
00:19:41de renseignement, contre un peu plus
00:19:43de 60% sur la période précédente.
00:19:45Donc ça veut dire qu'on est face à un terrorisme
00:19:47qui est de plus en plus difficile à détecter,
00:19:49plus en plus difficile à entraver également
00:19:51sur le plan intérieur. Et puis ce que
00:19:53montre le rapport également, c'est la résurgence de la
00:19:55menace exogène, la menace extérieure.
00:19:57On avait dit qu'effectivement, certaines
00:19:59organisations n'avaient plus la capacité de mener
00:20:01des opérations extérieures, des attentats
00:20:03et de projeter des attentats notamment.
00:20:05Ce n'est plus le cas aujourd'hui, on l'a vu, notamment
00:20:07après l'attentat de Moscou, bien sûr, qui est l'attentat
00:20:09le plus meurtrier commis par l'État islamique
00:20:11en Europe, mais par l'effet à la fois
00:20:13de la propagande qui s'est renforcée de ces
00:20:15organisations et puis également
00:20:17par l'effet de capacités opérationnelles
00:20:19qui ont été retrouvées par
00:20:21certaines branches de l'État islamique, notamment
00:20:23je pense à la branche afghane.
00:20:25Charles Brizard, comment vous expliquez qu'on est
00:20:271 mineur sur 4 concerné ?
00:20:29Des mineurs, des 14,
00:20:3117 ans pour certains,
00:20:33comment vous expliquez ce phénomène ?
00:20:35Ça s'explique par une évolution de la
00:20:37propagande notamment, et des
00:20:39plateformes qui sont utilisées par les organisations
00:20:41terroristes pour diffuser cette propagande.
00:20:43Ils utilisent de plus en plus
00:20:45des réseaux sociaux qui sont prisés,
00:20:47des jeunes notamment, je pense à TikTok par exemple,
00:20:49ils utilisent également des
00:20:51plateformes de jeux vidéo en ligne
00:20:53pour diffuser cette propagande
00:20:55et c'est effectivement
00:20:57une population qui est extrêmement...
00:20:59Mais qu'est-ce qui motive ces jeunes tout d'un coup
00:21:01séduits sur TikTok par
00:21:03une espèce de proposition
00:21:05épique d'aller être violents
00:21:07et de tout casser et de nuire
00:21:09à la nation ?
00:21:11Ce sont des individus qui sont effectivement
00:21:13fragiles et d'abord parce qu'ils sont jeunes,
00:21:15ça c'est certain, mais fragiles également parce que
00:21:17bien souvent ce sont des individus qui ont eu
00:21:19des failles identitaires, des failles
00:21:21familiales parfois
00:21:23et qui sont effectivement
00:21:25tout à fait réceptifs
00:21:27à ce type de messages
00:21:29qui en même temps se diffusent à grande échelle.
00:21:31Qu'est-ce que vous pensez du profil
00:21:33du cas particulier
00:21:35de cet homme de 30 ans qui a été
00:21:37mis en examen hier après avoir
00:21:39après s'être radicalisé,
00:21:41il était en prison pour du droit commun,
00:21:43pas pour du terrorisme, et en prison
00:21:45visiblement il s'est radicalisé, à peine sorti
00:21:47il se réarme
00:21:49à des fins d'objectifs
00:21:51terroristes en région parisienne ?
00:21:53Oui, là on est face à un profil
00:21:55complètement différent, un individu qui effectivement
00:21:57s'est radicalisé en prison,
00:21:59c'est le cas aujourd'hui de près de 500
00:22:01individus encore incarcérés qui sont
00:22:03considérés comme étant
00:22:05des détenus de droit commun mais qui ont été
00:22:07radicalisés en prison, c'est l'un d'entre eux
00:22:09qui effectivement a été déterminé à
00:22:11passer à l'acte, c'est une évidence, il a commis cette tentative
00:22:13d'attente sur un chauffeur de taxi et
00:22:15envisageait effectivement un projet d'attentat.
00:22:17Il faut savoir qu'à la veille
00:22:19des Jeux Olympiques et depuis
00:22:21à peu près un mois, s'agissant d'un événement
00:22:23qui a un retentissement mondial
00:22:25effectivement, on observe une
00:22:27intensification, une densification également
00:22:29des passages à l'acte, alors certains
00:22:31à caractère terroriste, pas tous, mais
00:22:33j'en veux pour preuve le fait que le
00:22:35parquet national antiterroriste s'est saisi
00:22:37en une semaine de trois ou quatre faits
00:22:39la semaine dernière
00:22:41qui étaient tout à fait inédits de sa part,
00:22:43ça n'était jamais arrivé depuis sa création.
00:22:45Donc on est vraiment dans une phase très particulière.
00:22:47Le paradoxe c'est qu'on a l'impression
00:22:49quand même que nos services sont très efficaces
00:22:51ils arrivent à peu près à...
00:22:53il y a très peu de trous dans les mailles du filet.
00:22:55Tout à fait, notre rapport
00:22:57montre par exemple que 77%
00:22:59des attentats ont été
00:23:01déjoués par les services de renseignement
00:23:03entre 2020 et 2023
00:23:05ce qui est véritablement un indicateur
00:23:07ce qui est considérable et c'est un véritable indicateur
00:23:09de l'efficacité des services
00:23:11et de l'expérience qu'ils ont acquise au fil du temps
00:23:13pour détecter ce type de profil
00:23:15y compris les plus jeunes
00:23:17qui se manifestent notamment sur les réseaux sociaux
00:23:19en se revendiquant l'état islamique
00:23:21en appelant parfois à des attentats
00:23:23ou en annonçant
00:23:25par avance qu'ils vont commettre un attentat
00:23:27donc c'est la capacité des services
00:23:29à détecter cette menace de manière très précoce.
00:23:31Au fond vous nous dites
00:23:33Jean-Charles Brizard, on râle tous
00:23:35contre la façon dont Paris
00:23:37est quadrillé dans tous les sens
00:23:39mais au fond avec une telle ambition
00:23:41et un tel projet avec cette cérémonie d'ouverture
00:23:43il faut en passer par là
00:23:45et c'est la rançon de l'efficacité
00:23:47pour les services de sécurité.
00:23:49Oui bien sûr, on parle le plus souvent
00:23:51d'ailleurs des attentats qui aboutissent
00:23:53on parle très rarement
00:23:55des projets d'attentats qui sont déjoués
00:23:57par les services de renseignement. Encore une fois
00:23:59notre rapport montre très clairement que ce sont
00:24:01les services qui sont parfaitement efficaces
00:24:03et qui parviennent à déjouer la très grande majorité
00:24:05des actes terroristes sur notre territoire
00:24:07et c'est vrai qu'à la veille des JO
00:24:09leur rôle est très important
00:24:11parce qu'ils sont en première ligne
00:24:13ce sont les services de renseignement qui pourront détecter
00:24:15et entraver le cas échéant des projets d'attentats
00:24:17qui pourraient viser
00:24:19les JO.
00:24:21Merci pour cet éclairage Jean-Charles Brizard
00:24:23président du Centre d'Analyse du Terrorisme
00:24:25et je renvoie sur votre site
00:24:27on peut lire la synthèse de votre rapport
00:24:29tout dernier rapport sur les nouveaux profils
00:24:31des terroristes entre la période
00:24:332020 et 2023.
00:24:35Merci Jean-Charles Brizard et à bientôt sur Sud Radio.
00:24:37Sud Radio, votre attention
00:24:39est notre plus belle récompense.
00:24:41Vos émissions sont toujours très riches quand je ne peux pas
00:24:43écouter le direct, je me sers le podcast le soir.
00:24:45Sud Radio, parlons vrai.
00:24:47Sud Radio,
00:24:49les débats de l'été, 10h-13h,
00:24:51Thierry Guerrier.
00:24:53Et voilà, c'est parti
00:24:55pour nos débats 10h30-12h.
00:24:57Mettez-vous d'accord,
00:24:59nous allons parler de politique française
00:25:01ce matin avec Emmanuel Macron
00:25:03au Président de la République qui s'est mis en mode
00:25:05olympique tout simplement et qui nous demande
00:25:07une trêve. Il nous demande à tous
00:25:09de réaliser ou de respecter
00:25:11une trêve. Est-ce que c'est bien sérieux ?
00:25:13C'est peut-être la question qu'on va poser
00:25:15à nos débatteurs ce matin que je vous
00:25:17présente Rani Slimane.
00:25:19Bonjour. Vous êtes proche
00:25:21du Nouveau Front Populaire, on peut le dire.
00:25:23Rani Slimane, militant
00:25:25quartier populaire à Montpellier
00:25:27cofondateur de l'association
00:25:29Forces Populaires et ancien collaborateur
00:25:31d'un député LFI.
00:25:33J'ai eu cette chance pendant deux ans à la Commission des Finances.
00:25:35Frédéric Fougera.
00:25:37Vous êtes communicant, vous n'aimez pas qu'on vous mette des étiquettes.
00:25:39Vous m'avez dit
00:25:41hors antenne à l'instant
00:25:43que je n'aime pas qu'on me mette qu'une étiquette. Président de
00:25:45TENCAN Paris, vous êtes le patron
00:25:47d'une agence de communication et auteur
00:25:49de l'anthologie de la com aux éditions
00:25:51Bréal Studi Rama. Avec nous
00:25:53en duplex, bonjour M. le maire
00:25:55Jacques Millard.
00:25:57Salut fraternité !
00:25:59Maire de la très jolie Maison Lafitte
00:26:01de la région parisienne. On rappelle que vous avez été
00:26:03candidat à la députation en législative.
00:26:05LRRN, siotiste
00:26:07aux dernières législatives. Vous êtes auteur
00:26:09de Bye Bye Démocratie
00:26:11chez LAFON. Et avec nous, Baptiste...
00:26:13Et le combat continue !
00:26:15Vous allez devoir au moins
00:26:17combattre
00:26:19en termes rhétoriques, bien sûr, et dialectiques
00:26:21avec vos camarades
00:26:23ici présents dans le studio.
00:26:25Baptiste Fournier, président et fondateur
00:26:27de l'agence de communication Virtus
00:26:29notamment de communication politique.
00:26:31Ancien directeur de campagne de Cédric Villani
00:26:33mais à l'époque où il était encore macroniste.
00:26:35Cédric Villani quand il était candidat
00:26:37à la mairie de Paris. Quand il a effectué SAMU.
00:26:39Bonjour Thierry. Bonjour Baptiste.
00:26:41Alors on va commencer avec vous.
00:26:43Votre coup de coeur ou coup de gueule,
00:26:45de quoi s'agit-il ? Baptiste Fournier.
00:26:47C'est un peu un mélange des deux. On n'arrête pas
00:26:49de râler en France. On est dans une phase un peu décliniste
00:26:51et on l'a vu à l'occasion des élections. Or, on va
00:26:53recevoir et on va accueillir le plus
00:26:55grand événement planétaire.
00:26:57Avec certainement une cérémonie d'ouverture
00:26:59qui risque de marquer les esprits.
00:27:01Puisque pour la première fois, elle est prévue en dehors
00:27:03d'un stade et donc en plein air
00:27:05sur les bords de la Seine
00:27:07avec l'ensemble des monuments.
00:27:09Et donc ça c'est pour, entre guillemets,
00:27:11le coup de coeur, coup de gueule. C'est-à-dire qu'à un moment donné
00:27:13je pense que je ne suis pas d'accord
00:27:15sur le fait qu'il y ait une trêve olympique forcément
00:27:17sur la politique. Étant donné que le président de la République,
00:27:19et on y reviendra, a lui-même créé
00:27:21les conditions de cette situation chaotique.
00:27:23Néanmoins, je pense qu'on doit...
00:27:25Vous êtes paradoxal, parce que vous êtes en train
00:27:27de nous dire arrêtez de râler,
00:27:29arrêtez de vous lamenter, les français.
00:27:31Mais en même temps, vous êtes hostile à la trêve que demande le président.
00:27:33Il vous demande la même chose que vous.
00:27:35Je pense qu'on peut être unitaire sur le soutien qu'on fait
00:27:37à nos athlètes aux Jeux olympiques
00:27:39tout en continuant, bien entendu,
00:27:41à créer les conditions de la dispute politique.
00:27:43Les deux ne sont pas incompatibles.
00:27:45Dit Baptiste Fournier, il nous dit
00:27:47arrêtons de nous lamenter. Jacques Millard,
00:27:49qu'est-ce que vous pensez de cette interpellation ?
00:27:51Vous êtes d'accord ?
00:27:53J'ai toujours dit que je n'inscris pas
00:27:55à l'aune de mes espérances les malheurs
00:27:57de mon pays. Et en l'occurrence,
00:27:59effectivement, les Jeux olympiques sont
00:28:01un événement majeur. Et bien évidemment,
00:28:03je souhaite que ça se passe bien.
00:28:05Qu'il n'y ait pas d'emmerdements.
00:28:07Cela étant,
00:28:09je tiens à dire que
00:28:11appeler simplement
00:28:13à une trêve, c'est un peu court.
00:28:15Parce qu'on sait très bien qu'il y a
00:28:17un certain nombre de gens
00:28:19qui veulent que ça se passe peut-être pas très bien.
00:28:21Deuxièmement, on n'est jamais à l'abri
00:28:23bien sûr, d'un fou.
00:28:25Ça peut arriver.
00:28:27Et troisièmement, il est évident
00:28:29que si on veut avoir
00:28:31la paix dans ce pays,
00:28:33il faut engager
00:28:35une autre politique. J'attends
00:28:37à ce propos Macron-Jupiter
00:28:39parce que je pense que
00:28:41ce soir, on va avoir droit
00:28:43à un pathos à nouveau.
00:28:45On va y revenir.
00:28:47On va y revenir en effet, parce que ça mérite
00:28:49un peu de retard.
00:28:51Là, j'étais sur la réaction à la demande
00:28:53en quelque sorte de ne pas se lamenter
00:28:55de Baptiste Fournier à propos des JO.
00:28:57Quel est votre avis Frédéric Fougera
00:28:59sur cette idée qu'il faut
00:29:01qu'on arrête de râler à propos des JO ?
00:29:03Je dis ça alors que dans la demi-heure précédente,
00:29:05on a fait tout un sujet sur la menace
00:29:07terroriste sur les JO.
00:29:09On n'est pas à l'abri de contradictions
00:29:11à l'antenne même.
00:29:13Ça fait plusieurs mois que j'ai suggéré
00:29:15qu'on arrête de faire du JO bashing
00:29:17après les comptes, le bilan,
00:29:19ce qui s'est bien passé, ce qui s'est bien passé,
00:29:21ce qui a été promis, ce qui a été livré.
00:29:23Maintenant, quant à la proposition
00:29:25du président de la République de faire une trêve,
00:29:27j'y suis totalement favorable.
00:29:29Malheureusement, il propose de faire une trêve
00:29:31mais il prendra la parole ce soir, donc lui-même
00:29:33ne la respecte pas, donc ça c'est regrettable.
00:29:35Mais j'espère que les politiques
00:29:37et surtout les politiciens français seront plutôt
00:29:39à la hauteur de l'image de la France.
00:29:41J'ai peur que quelques minables puissent
00:29:43venir un peu gâcher la fête, mais je ne le souhaite pas.
00:29:45Je ne le souhaite pour personne.
00:29:47Je cherchais mon Macron compatible parmi vous quatre
00:29:49ce matin, je viens de le trouver quand même.
00:29:51Au moins sur la proposition de trêve
00:29:53initiale, merci.
00:29:55Mais j'ai dit qu'il ne la respectait pas lui-même.
00:29:57Paradoxal.
00:29:59Je vous taquine.
00:30:01Il n'est pas là le Macron compatible, c'est pas la peine d'essayer.
00:30:03Je tourne vers Rami Slimane
00:30:05qui me dit qu'il n'est pas là le Macron compatible.
00:30:07Ça, d'accord, j'ai compris.
00:30:09Mais qu'est-ce que vous pensez de cette idée
00:30:11de Baptiste Fournier ?
00:30:13Il faut éviter
00:30:15de taper sur les JO un peu
00:30:17gratuitement. Alors, plusieurs choses. Ceux qui,
00:30:19très souvent, expliquent qu'il faut arrêter
00:30:21le JO bashing et qu'il faut
00:30:23être respectueux
00:30:25de ce qui va arriver, sont
00:30:27souvent ceux qui ridiculisent eux-mêmes les JO.
00:30:29Entre la ministre qui se vote
00:30:31dans la Seine, entre
00:30:33les problèmes d'organisation... Il n'y a pas que la ministre qui se
00:30:35voterait dans la Seine, si je peux me permettre.
00:30:37Il y a une de vos copines aussi, il y a l'Hidalgo.
00:30:39Oh, copine, ça dépend des jours.
00:30:41Hidalgo qui a été la première
00:30:43à faire du JO bashing en critiquant les transports.
00:30:45Il a dit qu'on serait pas prêts.
00:30:47Le problème qu'il y a également dans l'organisation
00:30:49où les Parisiens sont enfermés
00:30:51et les touristes, on a vu des scènes horribles
00:30:53de gens dans des grillages en train de déjeuner.
00:30:55Ce qui est quand même assez incroyable
00:30:57d'organiser un tel événement de cette manière.
00:30:59Et en plus de cela,
00:31:01on a des conditions sociales
00:31:03qui ne sont pas réunies et il faut le dire.
00:31:05Et moi, je suis désolé, quand il y a quelque chose qui ne va pas,
00:31:07il faut le dire. Et surtout quand ça concerne
00:31:09les premiers concernés, à savoir ceux qui font les JO.
00:31:11Il y a des conditions sociales qui sont
00:31:13depuis très longtemps décriées par les organisations syndicales.
00:31:15Les danseurs qui vont
00:31:17faire l'ouverture en menacé de grève,
00:31:19et c'est pas pour rien, et d'ailleurs c'est un ancien danseur
00:31:21qui vous en parle, c'est que très souvent
00:31:23dans ces grands événements,
00:31:25les gens qui font que cet événement est magique
00:31:27et donne un côté
00:31:29de respiration pour toute la population
00:31:31sont eux-mêmes les plus maltraités,
00:31:33que ce soit dans leurs conditions de travail, leur rémunération.
00:31:35Et moi, je soutiens
00:31:37ces danseurs, qui sont mes camarades,
00:31:39mes anciens camarades,
00:31:41dans leur mouvement et j'espère qu'effectivement...
00:31:43Vous confirmez qu'il y a eu hier, pendant le filage,
00:31:45un défilage de la cérémonie d'ouverture,
00:31:47une partie des danseurs qui a refusé
00:31:49de danser et qui a levé le poing.
00:31:51Très beau symbole.
00:31:53Mais pour dire quoi ?
00:31:55Je ne sais pas si vous connaissez la condition
00:31:57des intermittents du spectacle en France,
00:31:59mais c'est même pas qu'eux. Depuis que
00:32:01Macron est là, et même un petit peu avant,
00:32:03on voit que tout le monde se paupérise,
00:32:05que ce soit les danseurs artistes,
00:32:07mais pas qu'eux.
00:32:09Les bouchers, les instituteurs,
00:32:11tout le monde perd de l'argent.
00:32:13Les intermittents du spectacle, ils n'ont pas le même statut
00:32:15que les bouchers ou les instituteurs.
00:32:17Oui, et ils font partie des gens
00:32:19dont le statut a été le plus attaqué ces dernières années.
00:32:21Alors qu'on a quand même un consensus
00:32:23dans notre classe politique et dans la société
00:32:25pour dire qu'on a besoin d'art
00:32:27pour se nourrir, pour tout simplement
00:32:29avoir une société civilisée.
00:32:31Et on maltraite ceux qui font cet art.
00:32:33Et moi, j'en suis très courossé.
00:32:35Frédéric Faujourin.
00:32:37Pour aller dans le sens presque de Rani,
00:32:39ou en tout cas sur une grosse partie de ce qu'il dit,
00:32:41je trouve que
00:32:43lever le point, faire le show
00:32:45avant et menacer la cérémonie,
00:32:47je trouve ça minable.
00:32:49Mais je trouve que la question est bien au-delà
00:32:51de la question des intermittents du spectacle.
00:32:53Elle est la question de tous ces gens
00:32:55que l'on appelle des bénévoles,
00:32:57et qui en fait ne sont rien d'autre que des emplois déguisés.
00:32:59On en l'a évoqué la semaine dernière, justement,
00:33:01à Rani ici.
00:33:03Tout le fric qui tourne autour des Jeux Olympiques,
00:33:05c'est énorme. Moi, j'ai rien contre ce sujet.
00:33:07Mais à ce moment-là,
00:33:09le gâteau doit être honnêtement
00:33:11et raisonnablement partagé entre tous.
00:33:13Et comment une fédération, et comment on peut faire
00:33:15autant d'argent autour des Jeux,
00:33:17mais avoir autant de bénévoles, donc d'emplois déguisés,
00:33:19qui ne sont pas payés pour faire les chauffeurs,
00:33:21pour faire la sécurité, pour faire le show.
00:33:23Là, il y a un problème.
00:33:25Mais Thomas Joly,
00:33:27le metteur en scène de cette cérémonie,
00:33:29c'est un intérieur de gauche.
00:33:31Il fait attention au statut
00:33:33et au financement de ses danseurs.
00:33:35Il y a fait attention. On a choisi un homme de gauche exprès.
00:33:37Je ne sais pas si c'est la responsabilité de M. Joly.
00:33:39Je ne connais pas l'organisation interne
00:33:41des Jeux Olympiques. Mais par contre,
00:33:43il y a une chose que je sais, c'est que le CIO,
00:33:45ce n'est pas la première fois que dans les Jeux Olympiques,
00:33:47ils sont épinglés pour des manquements
00:33:49graves aux droits du travail, ne serait-ce que
00:33:51dans des pays où le droit du travail est moins disant
00:33:53que le nôtre. Donc, il y a un moment,
00:33:55il faut se poser la question de ces entités
00:33:57qui sont supranationales. Je pense aussi à la FIFA.
00:33:59Je pense à toutes ces entités
00:34:01supranationales qui sont très opaques,
00:34:03qui gèrent des milliards et qui, d'ailleurs,
00:34:05font souvent des chantages aux Etats
00:34:07pour l'organisation de ces Jeux.
00:34:09Et moi, je pense qu'il faut vraiment
00:34:11se poser des vraies questions sur ça.
00:34:13Il ne vous a pas un peu taclé la bassiste fournie, votre copain de gauche
00:34:15Anis Limal, en disant que ceux qui demandent
00:34:17qu'on arrête
00:34:19le geobashing sont les premiers, parfois,
00:34:21à le critiquer ?
00:34:23Je ne pensais pas à lui.
00:34:25On ne doit pas du tout empêcher de regarder les choses
00:34:27objectivement et d'avoir une analyse
00:34:29avant ou après l'organisation
00:34:31de l'événement en tant que telle. Je ne rappelle juste
00:34:33une forme de concorde nationale en le moment.
00:34:35Comme le disait Frédéric Fougera, la surveillance
00:34:37dans les stades va être faite
00:34:39par une forme de bénévolat. C'est de l'emploi déguisé.
00:34:41Les dérives du CIO
00:34:43de la FIFA et d'autres organisations
00:34:45supranationales qui sont des ONG, c'est un vrai
00:34:47sujet aussi aujourd'hui.
00:34:49Mais néanmoins, on peut quand même
00:34:51se rassurer sur certaines choses et par rapport à une forme
00:34:53de savoir-faire français dans l'accueil des grands événements
00:34:55internationaux. Aujourd'hui, on a des
00:34:57JO qui sont délivrés
00:34:59à l'heure en termes d'infrastructures,
00:35:01en termes organisationnels.
00:35:03Or, ils se sont faits dans un moment extrêmement
00:35:05particulier. Covid,
00:35:07fermeture des ports,
00:35:09pénurie de matériaux. Dans ce cadre-là,
00:35:11on peut se dire quand même qu'à un moment donné,
00:35:13on peut se regarder dans une glace
00:35:15avec un peu de fierté, puisqu'on est
00:35:17encore une nation qui compte par les concerns
00:35:19de nos nations.
00:35:21Qu'est-ce qu'il y a des infrastructures, Jacques ? Vous n'êtes pas d'accord ?
00:35:23Oui, je voudrais quand même dire...
00:35:25Ensuite, il y a trois semaines d'événements,
00:35:27on sait les risques auxquels on doit
00:35:29faire face pendant ces trois semaines d'événements.
00:35:31Il ne faut pas oublier les parachutes.
00:35:33Il y a deux semaines de pauses dans ce sujet.
00:35:35Oui, je voudrais dire que...
00:35:37Baptiste, Jacques Meur vous répond.
00:35:39Oui, je voudrais dire que la FIFA,
00:35:41que le comité
00:35:43olympique soit au-dessus de tout soupçon.
00:35:45Moi, je n'irai pas jusque-là, c'est bien évident.
00:35:47Parce qu'on a vu
00:35:49dans le passé qu'il y avait
00:35:51un certain nombre de magouilles.
00:35:53Vous êtes fier qu'on ait réussi aussi
00:35:55à délivrer à tout les infrastructures ?
00:35:57Non, vous n'êtes pas fier de ça ?
00:35:59On fera les comptes après.
00:36:01Parce que quand on voit
00:36:03par exemple que
00:36:05les installations équestres
00:36:07qui ont lieu à Versailles,
00:36:09au château de Versailles,
00:36:11vont coûter 80 millions d'euros et qu'elles seront
00:36:13détruites parce qu'il n'y a pas eu
00:36:15d'accord avec la ville de Versailles
00:36:17et que le président voulait qu'on voit
00:36:19le château derrière, je trouve que ça,
00:36:21c'est un peu fort de café. Parce que
00:36:23balancer à la poubelle 80 millions
00:36:25d'euros, bravo, les contribuables
00:36:27français seront très satisfaits.
00:36:29On reçoit la satisfaction
00:36:31du maire de Maison-la-Philippe.
00:36:33Je vous l'ai dit,
00:36:35je souhaite que ça se passe bien,
00:36:37mais il y a parfois un peu,
00:36:39je dirais, il ne faut pas non plus rêver.
00:36:41Et il faut garder les pieds sur terre.
00:36:43Donc on fera les comptes après,
00:36:45je souhaite que ça se passe bien,
00:36:47mais il ne faut pas non plus se tromper
00:36:49et les comptes viendront.
00:36:51On se retrouve dans un instant avec vous quatre,
00:36:53nos quatre débatteurs de Mettez-Vous D'accord
00:36:55pour voir si vous êtes
00:36:57par exemple sur la même ligne.
00:36:59Avec le coup de gueule de Rani Slimane,
00:37:01dans un instant on va parler ruralité et banlieue.
00:37:03A tout de suite, restez avec nous sur Sud Radio.
00:37:15Et avec nos quatre débatteurs
00:37:17pour Mettez-Vous D'accord,
00:37:19Jacques Millard, qui est en direct de Maison-la-Phippe,
00:37:21sa ville, puisqu'il est le maire
00:37:23de Maison-la-Phippe, la ville du cheval.
00:37:25On l'entendait à l'instant râler un peu sur les installations
00:37:27équestres à propos du château de Versailles
00:37:29pour les JO, qui auraient pu
00:37:31peut-être être à Maison-la-Phippe, ou à Longchamp,
00:37:33qui sait, pourquoi pas,
00:37:35ou ailleurs à Chantilly. Vous êtes
00:37:37LR Ranciotiste, aux dernières législatives
00:37:39vous étiez candidat et vous êtes l'auteur, Jacques Millard,
00:37:41de Bye Bye Démocratie.
00:37:43Christophe Fournier est avec nous, président
00:37:45et fondateur de l'agence de communication
00:37:47Virtus. Il a travaillé avec Cédric Villani
00:37:49au moment où Cédric Villani était candidat
00:37:51à la mairie de Paris, et encore
00:37:53Macroniste. Frédéric Fougera, président
00:37:55de TENCAN Paris, agence de communication,
00:37:57auteur de l'anthologie de la com
00:37:59aux éditions Bréal. Et Ranis Limane,
00:38:01proche du nouveau Front Populaire,
00:38:03militant en Quartier Populaire à Montpellier,
00:38:05ancien assistant parlementaire
00:38:07d'un député Léphy dans la législature précédente.
00:38:09Alors, Sébastien Rome, très bien,
00:38:11qui était à la commission des finances.
00:38:13Alors, Ranis, dites-nous,
00:38:15quelle est votre réaction ce matin ?
00:38:17Je n'ose plus poser la question en termes de coups de gueule
00:38:19et de coups de cœur. Ah non, là c'est un vrai coup de gueule.
00:38:21En fait,
00:38:23moi je voulais revenir sur les politiques
00:38:25souvent locales, mais aussi nationales,
00:38:27qui conduisent à...
00:38:29Les élus ? Non, les politiques
00:38:31qui conduisent les élus, oui, les élus
00:38:33en tant que personnes, mais surtout
00:38:35les politiques qu'ils font, et qui conduisent
00:38:37à aggraver
00:38:39la fracture territoriale dans notre pays,
00:38:41que ça soit du centre-ville
00:38:43au banlieue, ou des centres-villes
00:38:45dans les ruralités. Moi je pense par exemple
00:38:47dans ma ville à Montpellier.
00:38:49Le maire de Montpellier, le maire de l'Est,
00:38:51Mickaël Delafosse, a décidé
00:38:53de rendre les transports gratuits
00:38:55à Montpellier.
00:38:57C'est plutôt sympa, tout le monde est d'accord, c'est génial.
00:38:59C'est discutable, parce que certains considèrent que c'est de la démagogie,
00:39:01mais en même temps... Et on s'est rendu compte
00:39:03qu'effectivement, rapidement, c'est devenu de la démagogie,
00:39:05parce qu'en plus de faire la gratuité des transports,
00:39:07on a, pour les Montpellierains, dégradé
00:39:09la qualité de l'offre, les tentes
00:39:11de tram sont interminables, la qualité
00:39:13du service n'est pas au rendez-vous, mais pire
00:39:15que cela... C'est un homme de gauche qui le dit.
00:39:17Oui, bien sûr. Moi je considère que
00:39:19le service public
00:39:21doit briller par sa qualité, et c'est ça
00:39:23qui devient intéressant de concurrencer...
00:39:25Et alors où est le problème ?
00:39:27Très récemment, on a décidé
00:39:29d'augmenter les prix des tickets
00:39:31pour les non-métropolitains, à Montpellier.
00:39:33Et ça vaut pour le coup
00:39:35pour pas mal de services publics. Et cette décision
00:39:37est symptomatique
00:39:39de la fracture sociale,
00:39:41la fracture territoriale qui augmente dans notre
00:39:43pays, et on ne peut pas s'étonner après
00:39:45qu'il y ait des gens qui basculent dans
00:39:47un vote dans lequel, naturellement, ils n'y seraient
00:39:49pas allés. Surtout, nous, dans le midi,
00:39:51l'ancien midi rouge, on se retrouve avec
00:39:53un midi brun, et par ses politiques...
00:39:55Ah oui, on a beaucoup voté Rassemblement National
00:39:57chez vous, à Montpellier. Tout à fait.
00:39:59Autour de Montpellier, aussi dans une partie montpellienne.
00:40:01Et vous dites que c'est lié au fait que, par exemple, on ne permet plus aux gens
00:40:03de la périphérie de venir au centre-ville
00:40:05à Montpellier. Et pareil pour les gens qui vivent en banlieue,
00:40:07qui, nous, par exemple, à Montpellier, on se retrouve avec
00:40:09en plein été, des piscines. Et à Montpellier,
00:40:11c'est pas Paris, en ce moment, il fait super chaud.
00:40:13Vous allez avoir des piscines qui sont fermées,
00:40:15vous allez avoir une augmentation
00:40:17des prix des piscines, des médiathèques.
00:40:19En fait, on tape, on cogne les gens
00:40:21qui n'ont... Et c'est quand même
00:40:23incroyable, les gens qui ne vivent pas au centre-ville avec
00:40:25un fort pouvoir d'achat, ils se font matraquer.
00:40:27Mais est-ce qu'il n'est pas légitime ? Je fais de la provoque, et puis on va
00:40:29poser la question à Jacques Myard, puisqu'il est maire.
00:40:31Mais est-ce qu'il n'est pas légitime qu'un élu
00:40:33défende d'abord ses propres administrés
00:40:35qui sont les premiers destinataires,
00:40:37bénéficiaires et financeurs
00:40:39d'un...
00:40:41d'une infrastructure, de culture
00:40:43ou de sport ? C'est pas normal, ça ?
00:40:45C'est une très bonne question, et ça appelle une réponse
00:40:47claire. Le phénomène de métropolisation,
00:40:49donc ce qu'on appelle la concentration des
00:40:51richesses dans les grands centres-villes,
00:40:53justement, dessert à terme
00:40:55les habitants eux-mêmes des centres-villes.
00:40:57Je viens de vous expliquer par exemple cette gratuité des transports
00:40:59qui fait qu'à Montpellier, moi mon tramway, je l'attendais
00:41:01tous les 4 minutes, maintenant je l'attends
00:41:03presque tous les 10 minutes.
00:41:05Et l'été, encore plus.
00:41:07Voire 15 minutes. Et le soir, j'en parle même pas.
00:41:09Ça fait qu'on a une dégradation
00:41:11de service public pour les habitants même du centre-ville.
00:41:13Et vous vous retrouvez avec des gens
00:41:15en dehors des villes...
00:41:17Et d'ailleurs, les premiers qui ont subi ça,
00:41:19c'est vous, les parisiens, avec Madame Hidalgo
00:41:21qui a fermé Paris
00:41:23à sa banlieue, alors qu'on sait très bien que
00:41:25la richesse de Paris, c'est les banlieusards qui l'a créée.
00:41:27Comme nous, à Montpellier,
00:41:29ceux qui créent la richesse, et d'ailleurs
00:41:31la réserve de richesse en termes de tourisme,
00:41:33en termes d'agriculture, elle se trouve en dehors des villes.
00:41:35Donc il va falloir se poser une vraie
00:41:37question, et là je pense que c'est pas une question
00:41:39vraiment de gauche ou de droite, c'est une question
00:41:41de bon sens, de comment on est en capacité
00:41:43de rééquilibrer ça et arrêter de faire crever
00:41:45les gens qui ne touchent pas
00:41:474000 balles par mois et qui vivent dans un centre-ville
00:41:49d'une grande métropole.
00:41:50Qu'est-ce qu'en dit le maire que vous êtes, Jacques Millard ?
00:41:52Alors, je vais être très
00:41:54direct, le camarade Slimane
00:41:56pose mal le problème. La
00:41:58gratuité, ça n'existe pas.
00:42:00Il y a toujours quelqu'un
00:42:02qui paye. Et donc
00:42:04dans la démagogie de rendre
00:42:06un certain nombre de
00:42:08transports gratuits,
00:42:10il est clair qu'il y a ensuite
00:42:12une dégradation et qu'on essaye de récupérer du fric
00:42:14ailleurs. Et donc c'est ça qui est
00:42:16en cause. Et donc moi je suis
00:42:18d'accord avec lui dans le fait
00:42:20qu'il y a, on le voit à Paris,
00:42:22Mme Hidalgo interdite de séjour
00:42:24à Maison Lafitte, d'ailleurs avec
00:42:26l'aubaine que j'ai faite
00:42:28puisque je l'ai...
00:42:29Vous avez le pouvoir de décréter Hidalgo interdite
00:42:31de séjour chez vous.
00:42:32Non seulement j'ai le pouvoir, mais je peux vous dire
00:42:34que j'étais député à l'époque
00:42:36et tous mes petits camarades
00:42:38socialistes étaient hilares
00:42:40lorsqu'ils ont vu ça, pour
00:42:42la bonne et simple raison qu'elle se fout de la gueule
00:42:44du monde. Parce qu'effectivement
00:42:46pouvoir interdire un certain
00:42:48nombre d'accès des banlieuseurs
00:42:50à Paris alors que c'est la banlieue
00:42:52qui fait vivre Paris,
00:42:54c'est la banlieue qui fait vivre Paris,
00:42:56c'est absolument inadmissible.
00:42:58Mais ce qu'il faut faire, c'est que les services
00:43:00publics effectivement, moi dans
00:43:02ma ville, je ne fais pas la différence
00:43:04quand il y a quelqu'un qui va à la piscine
00:43:06entre l'origine,
00:43:08pour moi le problème
00:43:10c'est qu'il faut que les services publics fonctionnent
00:43:12et que ceux qui prétendent
00:43:14qu'il faut les rendre gratuits sont des imbéciles
00:43:16parce qu'il est clair
00:43:18qu'on ne peut pas
00:43:20faire les choses gratuitement
00:43:22on est en charge d'un service
00:43:24public et on doit en assumer
00:43:26les coûts. Par contre monsieur Maillard,
00:43:28il faut expliquer à vos alliés du Front National
00:43:30que la préférence nationale justement ne doit pas s'appliquer.
00:43:32Il n'y a pas de Front National !
00:43:34Mettons un peu à jour !
00:43:36Non, non, moi je suis
00:43:38vintage, je suis vintage, moi j'appelle ça Front National.
00:43:40Non, non, tu n'es pas vintage.
00:43:42Tu es décalé, camarade !
00:43:44Mais en tout cas il y a quelque chose d'important moi
00:43:46pour la gratuité.
00:43:48C'était quoi l'argument de fond que vous évoquiez ?
00:43:50Je sais que monsieur Maillard il vient d'expliquer,
00:43:52je lui en donne crédit, je suis certain qu'il ne fait pas
00:43:54la différence
00:43:56entre les gens
00:43:58qui accèdent aux services publics.
00:44:00Je souligne juste que les alliés
00:44:02de monsieur Ciotti, eux, veulent le faire
00:44:04avec la question de la préférence nationale
00:44:06et qu'ils veulent introduire.
00:44:08On est repassé dans un débat complètement politique
00:44:10qui n'est pas de la nature de ce que vous dites.
00:44:12Et par contre aussi ce que je voulais rajouter
00:44:14sur la gratuité, pour revenir sur ça,
00:44:16moi je n'ai pas de problème avec la gratuité, bien évidemment
00:44:18la gratuité elle est financée, il n'y a pas
00:44:20de gratuité innée, mais en tout cas le fait
00:44:22qu'on puisse accéder à un service public
00:44:24sans débourser quoi que ce soit, moi je suis pour l'extension
00:44:26de la gratuité, je n'ai pas de problème. Mais par contre
00:44:28la gratuité ne doit jamais se faire
00:44:30au détriment de la qualité.
00:44:32De la qualité du service public.
00:44:34Et à Montpellier on peut le dire, le tramway c'est gratuit
00:44:36oui, mais c'est pourri.
00:44:38Donc c'est quand même une critique...
00:44:40C'est une critique entre...
00:44:42On va aller prendre conscience des réalités camarades.
00:44:44Alors Baptiste Fournier,
00:44:46Frédéric Fougera...
00:44:48Au fond ils sont assez d'accord,
00:44:50tous les deux, c'est ça le comble.
00:44:52Et moi je suis d'accord avec les deux d'ailleurs.
00:44:54Mettez-vous d'accord.
00:44:56C'est pas de chance, on va pas se taper dessus aujourd'hui.
00:44:58J'ai essayé pourtant.
00:45:00Moi j'ai eu la chance de débuter ma vie professionnelle
00:45:02en dirigeant des cabinets d'élus
00:45:04en collectivité territoriale, et c'est un sujet
00:45:06qui revient tout le temps, tout le temps, tout le temps, la question en fait du juste prix.
00:45:08Au-delà de la question de la gratuité,
00:45:10c'est la question du juste prix.
00:45:12Je suis d'accord sur le fait que la gratuité, ça n'existe pas,
00:45:14et c'est plutôt un mensonge démagogique.
00:45:16D'ailleurs vous noterez qu'en campagne électorale,
00:45:18on annonce que beaucoup de choses vont être gratuites.
00:45:20Puis après, il y en a beaucoup moins qui le sont.
00:45:22Non mais ce que nous dit René Slimane surtout,
00:45:24c'est que cette gratuité, elle s'est retournée contre les usagers eux-mêmes.
00:45:26Mais souvent le service se dégrade
00:45:28quand il est gratuit, parce qu'au final
00:45:30il y a moins d'argent pour financer un service.
00:45:32Donc finalement on abîme le service.
00:45:34On peut prendre l'exemple de Paris,
00:45:36et je ne tape sur personne,
00:45:38en plus ce n'est pas elle la responsable,
00:45:40mais par exemple des sanisettes,
00:45:42toutes les toilettes publiques.
00:45:44Un jour il a été décrété que Decaux
00:45:46gagnait trop d'argent avec les toilettes publiques.
00:45:48Donc on a décidé de changer le contrat,
00:45:50enfin à un renouvellement de contrat,
00:45:52et du coup on a viré
00:45:5440, 50, 60% des toilettes publiques
00:45:56pour qu'elles soient gratuites.
00:45:58Mais résultat, il y a moins de services.
00:46:00Quand je parle de la question du juste prix,
00:46:02moi je suis un partisan du quotient familial.
00:46:04Ça fonctionne très bien pour les cantines,
00:46:06ça fonctionne très bien pour le quotient familial.
00:46:08Tout le monde paye un peu,
00:46:10tout le monde paye en fonction de ses revenus.
00:46:12Moi je me l'appliquerais aux médicaments.
00:46:14Je sais que ça fait scandale quand on dit ça.
00:46:16On ouvre un autre débat.
00:46:18Moi quand je sors
00:46:20de chez le médecin et que je vois
00:46:22que mon Doliprane est gratuit,
00:46:24j'estime qu'avec mes revenus je n'ai pas à payer le Doliprane.
00:46:26Et d'ailleurs je ne donne pas l'ordonnance pour ne pas le payer.
00:46:28Et je trouve que jusqu'à un certain niveau de service,
00:46:30après quand il s'agit de traiter
00:46:32une grave maladie, un certain nombre de choses,
00:46:34je trouverais normal qu'à partir d'un certain niveau,
00:46:36jusqu'à un certain niveau de revenu, il y ait un certain nombre de choses
00:46:38que certains payent et d'autres
00:46:40ne payent pas ou que tout le monde ne paye pas au même prix.
00:46:42Le juste prix il est plutôt par rapport
00:46:44au revenu des personnes
00:46:46plutôt qu'à une démagogie sur
00:46:48il faut payer, c'est gratuit.
00:46:50L'appellation juste prix
00:46:52est inexacte.
00:46:54L'appellation juste prix est inexacte.
00:46:56Vous pouvez avoir
00:46:58effectivement des quotients familiaux,
00:47:00c'est ce que je fais sur la restauration scolaire,
00:47:02qui va de 1 euro
00:47:04jusqu'à ceux qui nous présentent
00:47:06leur
00:47:08imposition et qui payent
00:47:10plein pot, jusqu'à 0,95.
00:47:12Et ça
00:47:14ce n'est pas une question de
00:47:16juste prix, c'est une question de revenu.
00:47:18C'est une question de justice sociale.
00:47:20C'est une justice sociale
00:47:22en fonction des revenus, je suis
00:47:24d'accord, mais ce n'est pas une question de juste
00:47:26prix, ça n'a pas de sens.
00:47:28C'est du verbillage
00:47:30du 9ème siècle.
00:47:32Je reviens au propos initial de Ranny Seaman,
00:47:34qui dit qu'il y a une coupure entre les centres-villes
00:47:36et les périphéries bâtisse-fournières.
00:47:38Ça a été le paradoxe pendant de longues années
00:47:40sur les fameuses zones uniques de la RATP,
00:47:42puisque plus on habitait loin, par exemple sur la ligne du RERB,
00:47:44plus on payait ces postes navigaux
00:47:46très chers. Et en fait, les politiques
00:47:48font face à une sorte d'effet ciseau.
00:47:50Qu'est-ce que l'effet ciseau ?
00:47:52C'est qu'aujourd'hui, dans les centres-villes,
00:47:54les habitants exigent,
00:47:56souhaitent de la piétonisation,
00:47:58d'une part, et donc moins de voitures,
00:48:00moins de mobilité, d'une certaine manière, pour les gens
00:48:02qui habitent en dehors du cœur de ville.
00:48:04Sans parler de gentrification,
00:48:06le problème, c'est qu'à un moment donné,
00:48:08cette mobilité permet à ces cœurs de ville
00:48:10et à ces cœurs de métropole
00:48:12de vivre, puisque
00:48:14les travailleurs, généralement, en grande partie,
00:48:16viennent de la périphérie.
00:48:18Donc, déjà, là, il y a un effet ciseau
00:48:20au sens où la politique manque
00:48:22de cohésion territoriale. Le sujet,
00:48:24c'est qu'on a eu un phénomène intéressant en France,
00:48:26qui était celui de la métropolisation avec
00:48:28certaines réussites. Mais, aujourd'hui, que la mairie
00:48:30de Paris, avec l'île de France,
00:48:32ne soit pas, entre guillemets,
00:48:34dans une forme de cohérence par rapport
00:48:36justement à ces politiques de mobilité,
00:48:38je prends là Paris et pas Montpellier, pose un problème.
00:48:40Donc, à un moment donné, il faut qu'on arrive
00:48:42à passer à la métropolisation de manière
00:48:44réelle et même au suffrage universel direct
00:48:46de cette métropolisation
00:48:48pour que les gens de la périphérie
00:48:50de ces cœurs de ville
00:48:52aient la même voix au chapitre que les habitants
00:48:54des centres-villes.
00:48:56On pourrait passer une heure et demie complète sur cette
00:48:58question sûre de politique.
00:49:00C'est passionnant. Merci à René Simon d'avoir
00:49:02suggéré ce débat, que je suis obligé de clore maintenant
00:49:04parce que, nous, on vit. C'est pas gratuit.
00:49:06Ben oui, on vit avec la publicité notamment
00:49:08et on va la passer. Et puis, il y a les infos
00:49:10à 11h. On se retrouve tout de suite. Restez avec nous.
00:49:12Vous êtes dans vos mettez-vous d'accord
00:49:14sur Sud Radio.
00:49:246h13, Thierry Guerrier.
00:49:26Et nos quatre débatteurs
00:49:28ce matin pour mettez-vous d'accord
00:49:30sont Ranis Limane, proche du Nouveau Front Populaire,
00:49:32Frédéric Fougera, homme de communication,
00:49:34Jacques Myard,
00:49:36maire de Maison Lafitte, qui a été
00:49:38candidat LRRN siotiste
00:49:40aux dernières législatives,
00:49:42et Baptiste Fournier, président et fondateur
00:49:44de l'agence de communication Virtus
00:49:46et proche de Cédric Villani
00:49:48quand il était macroniste.
00:49:50Alors, on continue notre tour
00:49:52des coups de cœur
00:49:54et des coups de gueule,
00:49:56ça a changé depuis, oui, c'est ça la politique.
00:49:58Frédéric Fougera, alors,
00:50:00votre coup de gueule à vous ?
00:50:02Un coup de gueule, oui Thierry,
00:50:04je voulais venir sur le
00:50:06même-si. Parce que le même-si,
00:50:08il envahit le discours
00:50:10politique. Alors, c'est pas le en même temps
00:50:12largement moqué du président de la République,
00:50:14j'ai d'ailleurs jamais bien compris pourquoi
00:50:16on moque à son en même temps,
00:50:18parce que le en même temps, c'est pas l'art du compromis
00:50:20et le consensus. Alors, je sais que dans notre société
00:50:22de plus en plus clivée par des radicaux
00:50:24de tout poil, ou même de mauvais poil,
00:50:26le consensus, c'est presque devenu
00:50:28un gros mot. Mais mon coup de gueule,
00:50:30il va contre le même-si.
00:50:32Qui est-ce qui dit même-si et pourquoi ?
00:50:34Je pense que vous allez
00:50:36les trouver tout seuls sans que j'aie à les nommer.
00:50:38Ceux qui utilisent le même-si,
00:50:40ce sont ceux qui l'utilisent pour de plus en plus
00:50:42justifier la violence.
00:50:44Alors, même si c'est mal d'être antisémite,
00:50:46il faut condamner l'antisémitisme structurel.
00:50:48L'antisémitisme contextuel,
00:50:50lui, serait pour certains
00:50:52acceptable. La haine,
00:50:54c'est mal. Même si
00:50:56la haine contre les électeurs qui ne votent pas comme vous,
00:50:58c'est acceptable. La violence,
00:51:00c'est mal. Même si la violence
00:51:02des activistes armés jusqu'au cou est
00:51:04compréhensible, car ils défendent des justes
00:51:06causes. Alors, juste, mais pour
00:51:08qui d'ailleurs ? Apparemment pour ceux qui distribuent les bons points
00:51:10en déclarant la violence qui est
00:51:12inacceptable un jour, mais parfaitement justifiable
00:51:14le lendemain. Pour reprendre les mots
00:51:16de la philosophe... On prend les voix
00:51:18pour se faire élire au bureau de l'Assemblée,
00:51:20par l'ORN, même si on ne veut pas lui serrer sa main
00:51:22par ailleurs. Ça marche dans votre système ?
00:51:24Vous allez voir, le même-si, il fonctionne
00:51:26très bien. Et je voulais reprendre, juste pour finir,
00:51:28les mots de la philosophe Elisabeth Jeffroy
00:51:30qui dit que la violence, elle couvre autant
00:51:32l'intimidation que la torture, l'agressivité que
00:51:34le viol, l'insulte que la barbarie
00:51:36ou le meurtre sauvage. Et c'est pourquoi
00:51:38face à ces différents visages de la violence,
00:51:40on en vient à ouvrir la porte
00:51:42de la violence acceptable face à
00:51:44celles qui ne le seraient pas. Moi, je suis désolé,
00:51:46non, la violence n'est jamais
00:51:48acceptable, et celles et ceux qui l'affirment
00:51:50ne vous veulent pas du bien.
00:51:52Même si, Jacques Millard,
00:51:54qu'est-ce que vous pensez ? Même si vous,
00:51:56vous êtes à la mise sur la file...
00:51:58Qu'est-ce que j'en pense de ce coup de gueule du XIXe siècle ?
00:52:00Il n'a pas tort, parce que
00:52:02énoncer une proposition et la
00:52:04remettre en cause derrière,
00:52:06c'est un oxymore.
00:52:08C'est-à-dire, c'est une contradiction.
00:52:10En politique,
00:52:12on ne peut pas justifier
00:52:14la violence, point barre. C'est tout.
00:52:16C'est aussi simple que ça. Parce que
00:52:18si on commence par
00:52:20justifier la violence,
00:52:22il est évident que
00:52:24c'est une dérive qui peut nous
00:52:26mener loin. Le débat politique, c'est
00:52:28un débat d'idées, point barre.
00:52:30Et donc,
00:52:32dans les exemples que nous donne
00:52:34Frédéric, il a
00:52:36raison. Il a raison.
00:52:38Et donc,
00:52:40il faut débattre de manière
00:52:42posée, sereine.
00:52:44On peut ne pas être d'accord.
00:52:46Pour autant, c'est pas pour aller
00:52:48se casser la gueule dès qu'on a tourné le dos.
00:52:50Mais quelquefois, il y a de la violence
00:52:52verbale aussi, sans être
00:52:54physique.
00:52:56Je peux vous dire que la violence
00:52:58verbale, elle a toujours fait partie,
00:53:00je dirais, du débat
00:53:02politique. C'est pas pour autant
00:53:04qu'il y a une
00:53:06frontière à ne pas franchir,
00:53:08une violence débat. Alors bien sûr,
00:53:10si c'est diffamatoire, il y a des tribunaux pour ça.
00:53:12– Oui. Baptiste Fournier,
00:53:14comment vous réagissez au même-ci ?
00:53:16Vous vous sentez concerné par le même-ci ?
00:53:18– Je suis entièrement d'accord avec ce que vient de dire
00:53:20Frédéric Fougera. Par contre, j'ai un petit
00:53:22décalage sur la fin, avec Jacques Millard.
00:53:24Je pense que la violence
00:53:26verbale, à un moment donné, au-delà même
00:53:28d'inciter, peut légitimer la violence physique
00:53:30d'une certaine manière. – À quoi vous pensez ?
00:53:32– À quoi je pense ?
00:53:34À toute l'histoire de la République. C'est-à-dire qu'à chaque fois
00:53:36qu'on a eu, dans l'histoire de la République,
00:53:38des débats extrêmement polarisés, clivants,
00:53:40violents, généralement, derrière, il y a eu
00:53:42des débouchés de violence physique.
00:53:44C'est pas nouveau. Sous la
00:53:46troisième, je rappelle que Jean Jaurès
00:53:48fut assassiné. On va parvenir
00:53:50sur l'affaire Dreyfus, on va parvenir
00:53:52sur ce qu'elle subit. – On va dire que la violence
00:53:54verbale peut engendrer une violence générale.
00:53:56– Généralement physique. Quand on est dans une société
00:53:58violente, de manière générale,
00:54:00elle est exacerbée, cette violence
00:54:02physique, par la parole, dans un premier
00:54:04temps, verbale. – Rani Slimane ?
00:54:06– C'est un sujet très sérieux, très grave.
00:54:08Je pense qu'il faut effectivement
00:54:10prendre avec beaucoup de précaution
00:54:12les expressions de la violence dans notre société.
00:54:14L'expression de la société, comme
00:54:16ça vient d'être dit, a beaucoup évolué.
00:54:18Il y a une superbe exposition en ce moment
00:54:20aux Invalides sur les
00:54:22duels, et à quel point le duel
00:54:24au cours des temps a régulé
00:54:26notamment la chose politique. Il y a des
00:54:28vidéos de Léon Blum en train de se battre à l'épée.
00:54:30– Alors c'était interdit depuis Richelieu.
00:54:32– Avant même. Ça a toujours été
00:54:34interdit, notamment par l'Église catholique,
00:54:36au nom de la paix de Dieu, mais ça a toujours...
00:54:38– Mais le pouvoir politique, c'est à peu près Louis XIII
00:54:40qui l'interdit, je crois. – Même avant,
00:54:42ça a toujours plus ou moins été interdit, en vrai.
00:54:44Mais il y a eu toujours cette régulation
00:54:46de la violence par la violence.
00:54:48On considérait qu'on va utiliser ce phénomène
00:54:50de violence ritualisée pour contenir
00:54:52la violence plus généralisée. C'était ça l'idée.
00:54:54Et petit à petit, on est arrivé jusqu'à
00:54:56refuser justement
00:54:58ces actes même de violence
00:55:00physique, même mineur. Et on a
00:55:02construit ça, notamment avec
00:55:04la confrontation, le
00:55:06dissensus politique. Moi, je suis d'accord
00:55:08avec tout ce que vous dites sur la violence. Par contre,
00:55:10il y a quelque chose que je ne veux pas faire
00:55:12et je vais l'utiliser le même six mois.
00:55:14Je vais l'utiliser. – Comme ça, c'est clair.
00:55:16– Je suis contre
00:55:18la violence. Par contre,
00:55:20il y a quelque chose sur lequel, moi,
00:55:22je pense qu'il ne faut jamais revenir. C'est sur
00:55:24la nécessité du dissensus politique
00:55:26exprimé parfois de manière véhémente.
00:55:28Ça ne veut pas dire
00:55:30la condamnation à mort
00:55:32ou l'anathème
00:55:34au point de provoquer la violence.
00:55:36– On appelle la violence contre quelqu'un. – Voilà.
00:55:38C'est condamné par la loi.
00:55:40– Qui appelle
00:55:42à violenter les Israéliens.
00:55:44– Non, c'est faux. Parce que vous me direz que c'est une fake news.
00:55:46– Non, pas du tout. J'ai vu la vidéo.
00:55:48– Il n'a pas dit violenter. Il a dit à manifester.
00:55:50– Il dit qu'il faut s'adresser. Non, il faut s'opposer.
00:55:52Il faut s'opposer physiquement,
00:55:54même contre les Israéliens.
00:55:56– C'est dommage que vous débordiez
00:55:58comme ça, parce qu'il ne dit pas ça. Mais moi, je ne veux pas
00:56:00revenir spécialement sur ça. Je veux surtout revenir sur le fait
00:56:02– parce que c'est un sujet important, je pense qu'il faut prendre un peu de hauteur –
00:56:04c'est vraiment sur la question de
00:56:06préserver le dissensus. Le jour
00:56:08où il n'y aura plus de dissensus, le jour où à l'Assemblée nationale
00:56:10les gens ne crieront plus. – Mais qui dit ça ? C'est pas ce qu'a dit Frédéric Faustin.
00:56:12– Le jour où à l'Assemblée nationale
00:56:14les gens ne crieront plus et ne porteront pas
00:56:16une certaine
00:56:18contradiction véhémente
00:56:20verbalement, ce jour-là, craignez. Craignez
00:56:22la République parce qu'elle sera devenue aseptisée
00:56:26Frédéric Fougera. Il n'était pas contre la fin
00:56:28du dissensus. – C'est bien ce que je dis.
00:56:30– Vous, vous justifiez là, Rani,
00:56:32le dissensus, comme vous dites,
00:56:34mais comme a fait LFI, puis dans
00:56:36la procédure de législature, c'est-à-dire en mettant
00:56:38un bordel et un chaos, c'est pas possible.
00:56:40– Il peut y avoir dissensus
00:56:42sans véhémence, sans caricature,
00:56:44sans vulgarité, sans insulte.
00:56:46– Sans vulgarité, oui. – Mais bien entendu.
00:56:48L'opposition, quelle qu'elle soit,
00:56:50sa radicalité,
00:56:52pas quelle qu'elle soit, parce que d'ailleurs
00:56:54elle est encadrée par le droit généralement.
00:56:56À un moment donné,
00:56:58la fonction élective oblige aussi
00:57:00à une forme de formalisme.
00:57:02Je pense vraiment qu'aujourd'hui, certains
00:57:04des débordements, et je ne veux pas
00:57:06qu'ils ne viennent pas que de la FI,
00:57:08des débordements qui viennent de l'ensemble des bancs.
00:57:10On l'a vu ces dernières années. Et certains propos
00:57:12même du président de la République, qui pouvaient être méprisants
00:57:14à l'égard de la nation française.
00:57:16On a aujourd'hui
00:57:18une obligation de responsabilité quand on est élu
00:57:20vis-à-vis aussi de nos électeurs.
00:57:22– C'est assez sympathique
00:57:24d'observer les cinquante nuances de Jaurès.
00:57:26– Jaurès n'était pas insultant, Blum n'était pas insultant
00:57:28et pourtant ils étaient radicaux.
00:57:30Contre l'insulte, par contre, je suis pour
00:57:32une certaine force dans la parole.
00:57:34– Oui, mais je crois qu'il ne faut pas,
00:57:36et Baptiste a tort sur un point,
00:57:38il ne faut pas aller chercher, malheureusement,
00:57:40le cas de Jaurès,
00:57:42voire de Dreyfus à Dreyfus,
00:57:44ça a divisé tous les partis
00:57:46de droite et de gauche. Et je peux vous dire
00:57:48qu'un jour, j'ai vu à l'Assemblée
00:57:50où Jospin disait que
00:57:52la gauche était Dreyfusarde
00:57:54et la droite anti-Dreyfusarde,
00:57:56j'ai vu Mazeau descendre
00:57:58les travées, arriver jusqu'au Premier ministre
00:58:00et lui dire, je vais te foutre
00:58:02mon poing dans la gueule !
00:58:04– Oui, parce qu'il y avait une partie de la droite
00:58:06qui était Dreyfusarde, pourtant c'est une menace !
00:58:08– Il faut arrêter de se lamenter qu'il y ait
00:58:10à l'Assemblée Nationale, alors il a été arrêté,
00:58:12il ne s'est pas passé à l'acte,
00:58:14mais il ne faut pas
00:58:16se tromper, à l'Assemblée
00:58:18il y a toujours eu,
00:58:20je dirais, des attaques verbales
00:58:22fortes, mais bien évidemment,
00:58:24dans l'hémicycle seulement.
00:58:26Et il faut se
00:58:28méfier de reprendre
00:58:30les exemples
00:58:32historiques, parce que
00:58:34à ce moment-là, on a quand même légèrement
00:58:36changé d'époque et on a les moyens
00:58:38je dirais, de s'exprimer
00:58:40sans tomber dans la violence imbécile.
00:58:42– Vous Jacques Millard, votre coup
00:58:44de gueule c'était quoi ? Alors dites-nous, ça va
00:58:46vous dire le chou ? – Mon coup de gueule il est simple,
00:58:48c'est pour dénoncer, je dirais,
00:58:50le règne
00:58:52des faux-culs à l'Assemblée,
00:58:54parce que faire réélire,
00:58:56même si ça a été mon adversaire
00:58:58Brandepivet
00:59:00ou Perchoir, ça c'est fort de café,
00:59:02elle représente la quintessence
00:59:04de l'échec
00:59:06de, je dirais, de la Macronie.
00:59:08Pour moi, c'est évident.
00:59:10Et donc, quand je vois mes camarades
00:59:12ou mes compagnons se prendre
00:59:14les pieds dans le tapis et jouer
00:59:16les marchandages de seconde zone,
00:59:18je dis là, mes camarades
00:59:20et mes chers compagnons, vous déconnez.
00:59:22Et je tiens à le dénoncer fortement
00:59:24parce que
00:59:26on va dans le mur avec ce genre
00:59:28de choses, nos concitoyens,
00:59:30nos électeurs n'y comprennent
00:59:32plus rien. Et c'est là
00:59:34où c'est dangereux, parce que
00:59:36on est en train, effectivement,
00:59:38de créer la confusion
00:59:40et ce qui va se passer aux prochaines
00:59:42élections, car il y aura des prochaines
00:59:44élections, et bien je peux
00:59:46vous dire qu'ils vont en tirer les
00:59:48conséquences et ils vont voter
00:59:50comme ils l'entendent. Quand on
00:59:52bannit, comme ça s'est passé,
00:59:54le RN, alors moi je suis LR,
00:59:56j'ai fait une campagne LR sans
00:59:58mettre, justement, RN. Et donc,
01:00:00il n'en demeure pas moins qu'il faut regarder
01:00:02les choses telles qu'elles sont et on est
01:00:04en train de servir, je
01:00:06dirais, les RN parce
01:00:08que c'est imbécile que
01:00:10de les avoir bloqués comme ça a été le fait.
01:00:12Alors on reviendra là-dessus et
01:00:14on va poursuivre sur la trêve
01:00:16olympique, la trêve politique
01:00:18demandée à l'occasion des Jeux olympiques par le Président
01:00:20de la République, qui va parler ce soir sur Franc 2.
01:00:22On se retrouve tout de suite, c'est Mettez-vous d'accord
01:00:24et c'est sur Sud Radio avec nous.
01:00:26Sud Radio. Parlons
01:00:28vrai. Parlons vrai. Sud Radio. Parlons
01:00:30vrai. Les heures Thierry Guerrier.
01:00:32Et jusque là, c'est
01:00:34Mettez-vous d'accord jusqu'à midi
01:00:36avec nos débatteurs dont Jacques Myard qui nous
01:00:38a fait du bal des faux-culs à l'Assemblée
01:00:40il y a quelques instants. Jacques Myard, ancien député
01:00:42qui a été candidat à LRN
01:00:44aux dernières législatives, maire
01:00:46de Maison Lafitte. Merci Jacques d'être avec nous
01:00:48en direct. Rani Slimane est avec nous
01:00:50proche du nouveau Front Populaire. Vous voyez, c'est
01:00:52assez libre et large.
01:00:54L'Assemblée est bien représentée
01:00:56ici au fond. Baptiste Fournier, président
01:00:58et fondateur de l'agence de communication
01:01:00Virtus et Fric, fougera à autres communicants.
01:01:02Président de Tencan Paris.
01:01:04Alors faux-cul disiez-vous, la réalité,
01:01:06vous nous disiez Jacques, il y a quelques instants
01:01:08nos électeurs sont perdus. Je voudrais
01:01:10vous livrer à tous un
01:01:12sondage, Odoxa
01:01:14qui a été publié par Le Figaro ce matin
01:01:16qui montre bien que
01:01:18les Français, écrit Le Figaro, sortent
01:01:20groguillis complètement. 82%
01:01:22rejettent l'attitude
01:01:24des politiques et regrettent qu'ils
01:01:26ne se mettent pas d'accord pour une coalition.
01:01:28Ils sortent écœurés les Français de cette
01:01:30séquence politique.
01:01:32Et là aujourd'hui, le président de la République qui va
01:01:34donner la parole à 20h ce soir, nous dit
01:01:36lui qui est passé en mode olympique, comme si
01:01:38il ne s'était rien passé
01:01:40et bien il nous dit, allez
01:01:42une petite trêve les enfants,
01:01:44qu'est-ce que ça vous inspire, cette demande
01:01:46du président et qu'est-ce que vous attendez
01:01:48de lui ce soir ? Allez Jacques, je commence par vous.
01:01:50Jacques Myard. Écoutez,
01:01:52je veux dire, j'ai presque envie de lui dire
01:01:54tu as un exemple à suivre,
01:01:56c'est celui de Biden.
01:01:58Il est pardonné,
01:02:00sauf son respect à Biden.
01:02:02Et Mme Macron n'est pas gâteux.
01:02:04Non, non, non.
01:02:06Thierry, il faut
01:02:08savoir que dans l'état actuel
01:02:10des forces politiques à l'Assemblée,
01:02:12il n'y a aucune solution.
01:02:14On va droit à la crise de régime.
01:02:16La seule possibilité pour en sortir,
01:02:18l'élection,
01:02:20je dirais cardinale,
01:02:22l'élection formatrice et qui
01:02:24commande à tout, c'est l'élection présidentielle.
01:02:26Vous dites Macron démission.
01:02:28Mais c'est évident qu'il devra
01:02:30d'ailleurs, à mon avis, la suivre.
01:02:32Parce que qu'est-ce qui va se passer ?
01:02:34Il va se passer qu'il y a un moment,
01:02:36il n'y aura pas de gouvernement
01:02:38en France et qu'on
01:02:40est coincé. C'est jamais arrivé depuis le début
01:02:42de la cinquième. Il peut
01:02:44à ce moment-là attendre un an
01:02:46et on recommence les élections, on aura
01:02:48sans doute le même résultat.
01:02:50L'élection
01:02:52qui commande tout, c'est l'élection présidentielle.
01:02:54Et donc il y a un moment,
01:02:56s'il ne comprend pas ça,
01:02:58il aura tout raté
01:03:00et ça se terminera mal.
01:03:02Aujourd'hui, on voit Laurent Wauquiez se rapprocher
01:03:04de Gabriel Attal, d'une discussion...
01:03:06C'est secondaire !
01:03:08Emmanuel Macron a une coalition,
01:03:10il peut peut-être exister cette coalition.
01:03:12Il n'y a pas de majorité
01:03:14dans cette assemblée.
01:03:16Mais il est clair
01:03:18que même s'il y a une nouvelle
01:03:20dissolution dans les conditions viennes,
01:03:22on risque d'avoir...
01:03:24Il faut en sortir par le haut.
01:03:26De Gaulle, lorsqu'il a perdu,
01:03:28eh bien, il a perdu
01:03:30et il a démissionné.
01:03:32Et donc c'est aussi simple que ça.
01:03:34Il n'y a pas de possibilité de cohabitation,
01:03:36il n'y a pas de majorité,
01:03:38on va vers une crise de régime.
01:03:40Frédéric Fougeron.
01:03:42Jacques, il y a un petit souci, il n'y a pas de possibilité
01:03:44de cohabitation peut-être, et on le verra,
01:03:46mais une élection présidentielle anticipée
01:03:48ne résoudra rien puisqu'il n'y aura pas
01:03:50de législative, il ne peut pas y avoir
01:03:52de législative avant un an.
01:03:54Frédéric Fougeron.
01:03:56Non, non, non, c'est faux !
01:04:02S'il y a
01:04:04une...
01:04:06S'il y a des élections
01:04:08présidentielles,
01:04:10on repart
01:04:12pour quelque chose de neuf.
01:04:14Frédéric Fougeron.
01:04:16Non, pas forcément !
01:04:18Mais non, parce que là,
01:04:20on en sort par le haut.
01:04:22La question initiale, ça ne vous dérange pas ?
01:04:24On a un président de la République qui va
01:04:26s'exprimer ce soir.
01:04:28Qu'est-ce que vous attendez de Macron ce soir ?
01:04:30Vous avez raison, Baptiste.
01:04:32J'aimerais qu'il soit garant d'unité nationale,
01:04:34mais pour être garant d'unité nationale,
01:04:36il aurait dû attendre déjà quelques jours pour s'exprimer,
01:04:38c'est-à-dire éventuellement rentrer dans les délais
01:04:40de la cérémonie d'ouverture qui se tient vendredi.
01:04:42Il parle trop tôt, c'est ça que vous voulez dire ?
01:04:44Déjà d'une part, il parle trop tôt de mon point de vue,
01:04:46c'est-à-dire que s'il veut vraiment être
01:04:48dans cette période de trêve olympique,
01:04:50c'est-à-dire la cérémonie d'ouverture des JO.
01:04:52Que va-t-il nous dire ce soir ? Personne n'en sait rien.
01:04:54Néanmoins, au-delà de parler de trêve,
01:04:56déjà, à sa place, je parlerais
01:04:58de concorde, c'est-à-dire que la démocratie
01:05:00va poursuivre
01:05:02son activité.
01:05:04Que les politiques s'expriment ces prochains jours,
01:05:06ils en sont légitimes. D'autant qu'on est
01:05:08dans une situation inédite, c'est-à-dire
01:05:10avec un gouvernement démissionnaire. Or, les précédents
01:05:12de ces gouvernements démissionnaires
01:05:14sous la Ve République étaient dans un délai maximal
01:05:16de neuf jours.
01:05:18Là, à la fin des JO,
01:05:20on sera dans un délai d'un mois.
01:05:22J'appelle plus ça un gouvernement démissionnaire,
01:05:24d'autant que ce gouvernement démissionnaire
01:05:26prend des décisions à travers la signature
01:05:28de décret, à travers des actions potentiellement
01:05:30de maintien de l'ordre,
01:05:32et que dans ce cadre-là, on n'est déjà plus dans un gouvernement
01:05:34démissionnaire.
01:05:36Vous allez entendre plus tôt,
01:05:38je vous propose, parce que ça s'inscrit un peu
01:05:40dans les propos que vous venez de tenir, Baptiste Fournier,
01:05:42ce matin, chez Benjamin Gleize,
01:05:44sur Sud Radio, dans la matinale,
01:05:46Jean-Philippe Tanguy, député
01:05:48RN de la Somme, et membre du bureau national,
01:05:50du Rassemblement National, quelqu'un qui pèse,
01:05:52c'est un des lieutenants de Marine Le Pen,
01:05:54sur Sud Radio, évoquer la situation
01:05:56politique que provoque
01:05:58finalement l'attitude du Président de la République
01:06:00à ses yeux, et la gestion de l'Assemblée.
01:06:02Écoutez bien, Jacques, écoutez bien, messieurs,
01:06:04vous allez réagir à ce que dit Jean-Philippe Tanguy
01:06:06à propos de l'attitude du Président de la République.
01:06:08Des députés comme M. Turcot, dont on n'a
01:06:10jamais entendu parler, à part cet incident,
01:06:12ne survivent que parce
01:06:14qu'ils font des pactes entre
01:06:16Insoumis, amis de M. Wauquiez,
01:06:18Macronistes, bref, un espèce
01:06:20de nouveau parti unique. Vous savez
01:06:22d'ailleurs, j'ai surnommé ce groupe,
01:06:24puisqu'ils se sont appelés Ensemble pour la République,
01:06:26Ensemble pour la République Bananière.
01:06:28Il faut savoir le
01:06:30parti unique, c'est-à-dire qu'un coup,
01:06:32le Front Populaire, c'est horrible,
01:06:34c'est
01:06:36trop différent, c'est en dehors de la République
01:06:38pour M. Tanguy, et le lendemain,
01:06:40c'est le parti unique. Personne ne pense
01:06:42que Macron et Mélenchon, c'est le parti unique.
01:06:44Il faut arrêter de dire des bêtises. Moi, pour revenir
01:06:46au sujet, il y a quelque chose...
01:06:48On est dans le sujet, parce que la République Bananière...
01:06:50Ce que dit M. Tanguy est rarement au cœur des
01:06:52sujets qu'il aborde. Il y a
01:06:54quelque chose qui, moi, m'a particulièrement
01:06:56choqué, qui a peut-être été relevé, c'est ce qui a été
01:06:58dit lundi à la terrasse de l'Elysée par le Président,
01:07:00donc c'est des confrères à vous qui le rapportent,
01:07:02les gens m'en veulent, il aurait dit,
01:07:04les gens m'en veulent, la
01:07:06dissolution n'est pas comprise.
01:07:08Moi, je pense que la seule personne qui n'a pas compris
01:07:10quoi que ce soit, c'est lui. Vraiment.
01:07:12Il est complètement coupé.
01:07:14Il est complètement coupé de la réalité.
01:07:16Il faut qu'il émissionne, vous aussi vous dites.
01:07:18Il nous prend, nous, dans notre globalité,
01:07:20avec nos tendances, il nous prend pour une masse
01:07:22sauvage et inculte. C'est pas la première fois qu'il explique
01:07:24qu'on comprend rien. Vous le noterez,
01:07:26c'est documenté,
01:07:28et je pense que c'est frais dans la mémoire de tout le monde.
01:07:30Pour l'instant, c'est pas public. En tout cas, il y a une chose
01:07:32qui est sûre, et une chose qui est sûre, c'est que c'est la
01:07:34première fois, sous la Ve République, qu'un président
01:07:36deux fois de suite
01:07:38est minoritaire à l'Assemblée Nationale.
01:07:40C'est jamais arrivé. C'est le pire président
01:07:42de la Ve République sur ce côté-là. Donc, moi,
01:07:44si j'attends une chose, vous me demandez ce que vous attendez
01:07:46ce soir. Moi, la seule chose que j'attends,
01:07:48effectivement, c'est qu'il annonce qu'il parte.
01:07:50C'est inéluctable. Pourquoi il nous affiche
01:07:52sa longue agonie politique ?
01:07:56Moi, je pense que si jamais il a du mal
01:07:58vraiment à comprendre
01:08:00qu'il organise un référendum, le peuple français
01:08:02sera très heureux de lui montrer la sortie.
01:08:04Et il vaut mieux qu'il parte.
01:08:06Moi, j'en suis certain.
01:08:08Et moi, je pense qu'il y a un truc qu'il doit comprendre.
01:08:10Je veux terminer sur ça. Il vaut mieux
01:08:12qu'il parte. Parce qu'en France, les gens dans les palais
01:08:14qui regardent le peuple,
01:08:16qui disent qu'ils ne comprennent rien et qui trahissent leurs paroles,
01:08:18très souvent, le peuple,
01:08:20il le rappelle à l'ordre.
01:08:22Et c'est ça la grandeur du peuple français.
01:08:24En effet, il vient de perdre deux élections coup sur coup,
01:08:26dont une qu'il a convoquée lui-même
01:08:28dans un moment où il crée
01:08:30les conditions de l'instabilité.
01:08:32Le scénario de son départ est un scénario
01:08:34qui pourrait tenir la corde par rapport
01:08:36à une geste gaullienne.
01:08:38Néanmoins, j'attire aussi l'attention
01:08:40sur les responsables politiques
01:08:42de l'Assemblée nationale
01:08:44qui, aujourd'hui, sont incapables
01:08:46de trouver des voies et moyens
01:08:48pour essayer de gouverner. D'ailleurs,
01:08:50c'est le paradoxe. J'entends Mathilde Panot,
01:08:52j'entends aussi des responsables socialistes qui en appellent
01:08:54à Emmanuel Macron pour nommer un ou une
01:08:56première ministre sans qu'ils soient eux-mêmes capables
01:08:58d'en proposer. C'est-à-dire que
01:09:00Emmanuel Macron, qui a toujours une forme de mépris
01:09:02aussi des responsables et des élus politiques,
01:09:04il faut le dire, depuis d'ailleurs
01:09:06la création du Marchant 2017,
01:09:08a aussi, et les politiques n'ont pas saisi
01:09:10quelque chose. Et là, vraiment,
01:09:12l'ensemble débant. C'est-à-dire
01:09:14que les ferments de
01:09:162017 étaient aussi le dépassement
01:09:18et la création de conditions de coalition.
01:09:20Le sondage
01:09:22que vous citiez tout à l'heure, Thierry,
01:09:24est intéressant. Pourquoi ?
01:09:26Parce que, pendant les élections législatives,
01:09:2862% des électeurs étaient déjà
01:09:30favorables à des formes de coalition.
01:09:32Aujourd'hui, on est monté à 82%. Je ne pense pas
01:09:34que ce soit le même institut, mais d'un institut à l'autre,
01:09:36on peut considérer qu'il y aurait une augmentation
01:09:38de 20 points face à l'inanité
01:09:40des politiques à réussir à s'entendre.
01:09:42Donc, ça demande pour que...
01:09:44Ce que je vous dis, c'est qu'il y avait, il y a trois semaines,
01:09:46c'était 62%, et là, vous avez un sondage de 82%.
01:09:48Mais ce n'est pas dû qu'à la situation.
01:09:50Ça fait depuis 2017
01:09:52qu'il y a la notion de dépassement
01:09:54et de coalition qui est aussi
01:09:56demandée par une majorité française et de français.
01:09:58Ils sont incapables
01:10:00de s'entendre, parce qu'on a affaire aussi,
01:10:02il faut le dire, à des
01:10:04boutiquiers à l'Assemblée Nationale.
01:10:06À l'inverse du général, et c'est là où tout le paradoxe
01:10:08institutionnel et réel,
01:10:10c'est que d'un côté, on a
01:10:12un président de la République qui ne prend pas
01:10:14ses responsabilités, et de l'autre, on a des responsables
01:10:16politiques, et notamment des chefs de partis,
01:10:18qui ne les prennent pas non plus. Donc, tout le monde
01:10:20se rejette la faute, et on est dans un chaos institutionnel.
01:10:22Alors, les boutiquiers, vos réactions,
01:10:24dans un instant, mais d'abord la pub...
01:10:26Bien vu, vous me faites saigner, je vous promets,
01:10:28je vous repasse la parole et on reparlera des boutiquiers.
01:10:30Et puis, je vais vous faire réagir à François Ruffin,
01:10:32quand même, parce que Ruffin dit la nullité de la gauche.
01:10:34C'est pas un homme de droite, c'est à tout de suite,
01:10:36c'est un nélephi. Oui, oui, Rani, c'est un nélephi,
01:10:38comme vous. Il l'a été, en tout cas, après
01:10:40avoir été purgé, ou avant d'avoir
01:10:42été purgé. On se retrouve dans un instant sur
01:10:44Sud Radio, et ne me faites pas la tête comme si je disais des bêtises.
01:10:46A tout de suite, mettez-vous d'accord.
01:10:48C'est parti !
01:10:56C'est toujours l'heure de se mettre d'accord. On va voir
01:10:58s'ils se mettent d'accord, après
01:11:00avoir critiqué, tous les quatre,
01:11:02finalement, les parlementaires,
01:11:04la nouvelle assemblée,
01:11:06cette incapacité à se mettre d'accord, à trouver une coalition.
01:11:08Vous nous avez dit, un peu, je vais
01:11:10vite en substance, les uns et les autres, que, au fond,
01:11:12peut-être pas tous, par Annie Slimane, mais que
01:11:14finalement, il fallait, ni Jacques Millard peut-être,
01:11:16qu'il fallait
01:11:18accepter cette nouvelle culture politique
01:11:20en France, qui s'installe du soit d'une
01:11:22coalition, d'une capacité à discuter, et vous
01:11:24avez fustigé le fait qu'ils ne se mettent pas d'accord.
01:11:26C'est un peu ce qui sort de ce
01:11:28sondage Odoxa
01:11:30publié par le Figaro aujourd'hui, où
01:11:3282% des Français disent, mais qu'ils se mettent d'accord,
01:11:34ils n'y arrivent pas, et on est grogui.
01:11:36Baptiste Fournier, vous nous disiez à l'instant,
01:11:38boutiquier, alors je reviens,
01:11:40après avoir parlé de la droite, à la gauche,
01:11:42boutiquier à gauche aussi, il n'y a toujours pas de
01:11:44nom sorti de
01:11:46la part du Nouveau Front Populaire,
01:11:48un nom à proposer à
01:11:50Emmanuel Macron, et même si
01:11:52Emmanuel Bompard hier nous a dit qu'il m'appelle,
01:11:54je lui donnerai un nom, on a bien compris qu'il n'y en a pas,
01:11:56ils ne se sont pas mis d'accord, c'est ça la réalité.
01:11:58Donc les boutiquiers, ils sont partout, ils ne sont pas qu'à droite.
01:12:00Baptiste Fournier ?
01:12:02Ah oui, mais je ne visais pas spécialement la droite, bien au contraire,
01:12:04on a un quartier d'électeurs à la gauche
01:12:06qui n'a eu que 72 heures pour s'entendre, avec des cultures
01:12:08politiques différentes,
01:12:104 présidents de partis
01:12:12qui n'ont jamais dirigé un exécutif,
01:12:14une incapacité chronique à se
01:12:16mettre d'accord et à s'entendre
01:12:18sur un nom, voilà, ça donne une
01:12:20forme de fiasco.
01:12:22Le paradoxe, c'est qu'ils en appellent à
01:12:24Emmanuel Macron.
01:12:26Non, pas du tout, tout le contraire.
01:12:28Non, justement, je parle de cartel électoral
01:12:30et politique, où il y a une différence
01:12:32de culture fondamentale,
01:12:34et donc, je pense que ça n'aboutira
01:12:36à rien. Pour en arriver,
01:12:38alors qu'Emmanuel Macron était mort politiquement,
01:12:40à en appeler
01:12:42à Emmanuel Macron pour qu'il les appelle,
01:12:44sans même qu'il propose un nom,
01:12:46c'est con, c'est pathétique.
01:12:48Franchement, il n'est pas crédible,
01:12:50Manuel Bompard, votre copain, quand il dit,
01:12:52hier, mais si qu'il m'appelle Macron, je vais lui donner
01:12:54un nom. Enfin, on sait bien qu'il n'y en a pas de nom sur lequel
01:12:56vous êtes. Personne n'est d'accord là-dessus
01:12:58au Nouveau Fonds Populaire.
01:12:59C'est tellement distrayant.
01:13:01C'est tellement distrayant d'écouter...
01:13:03Je ne parle pas spécialement ici.
01:13:04Non, mais vous ne me répondez pas.
01:13:06Vous avez un nom à nous proposer ce matin ?
01:13:07Monsieur Guéry, je vais vous répondre, croyez-moi.
01:13:09Je trouve que c'est très distrayant de voir
01:13:11sur les chaînes de télé
01:13:13d'Infos en continu, d'entendre
01:13:15des éditorialistes, qui d'ailleurs très souvent
01:13:17pensent tous la même chose, qui pendant sept ans ont expliqué
01:13:19qu'Emmanuel Macron était exceptionnel,
01:13:21que c'était super, tout d'un coup
01:13:23demander absolument que la gauche
01:13:25produise un gouvernement.
01:13:27C'est elle qui prétend être d'accord.
01:13:29C'est incroyable.
01:13:31Mais si elle ne prétendait pas, on ne poserait pas la question.
01:13:33La vérité, c'est qu'on a cassé le fonctionnement
01:13:35habituel, et c'est les Français qui l'ont décidé,
01:13:37on ne va pas... Ils ont décidé
01:13:39de casser le fonctionnement habituel de la
01:13:41Ve République avec une chambre
01:13:43qui n'est pas majoritaire.
01:13:45Et à un tel point où ce n'est jamais arrivé.
01:13:47De fait, il y a des nouvelles pratiques
01:13:49qu'il faut avoir. Mais avant de se mettre d'accord
01:13:51et de demander des dépassements de coalitions,
01:13:53il faut déjà que les coalitions en elles-mêmes
01:13:55prennent du temps. Dans les autres pays,
01:13:57moi c'est incroyable,
01:13:59dans les autres pays où une culture parlementaire
01:14:01prend le temps de trouver
01:14:03le nom de quelqu'un,
01:14:05un programme, alors que le Front Populaire
01:14:07a un programme. Dans d'autres pays, des fois, ils font des coalitions
01:14:09sur le fait, et ils créent le programme pendant la négociation.
01:14:11Et nous, on est choqués,
01:14:13là que ça met du temps. C'est tout à fait normal.
01:14:15En fait, on découvre le parlementarisme.
01:14:17On découvre le parlementarisme.
01:14:19Pourquoi ? On a été drogués
01:14:21à la monarchie républicaine, avec quelqu'un
01:14:23qui décide de tout depuis... Et c'est ça la Ve République.
01:14:25Voilà, c'est comme ça.
01:14:27Pourquoi Laurence Tubiana, par exemple, vous l'avez rejetée ?
01:14:29Pourquoi vous avez rejeté Laurence Tubiana ?
01:14:31Et pourquoi ils ont rejeté Mme Bellot ?
01:14:33Parce qu'on va pointer quelque chose qui est important.
01:14:35Dans la coalition gauche,
01:14:37dans le président de la Réunion,
01:14:39le problème, pour moi,
01:14:41dans cette coalition de gauche, c'est que
01:14:43tout l'ensemble de la gauche est OK
01:14:45pour trouver une solution.
01:14:47Ils ne sont pas d'accord sur les noms, ça c'est normal, il n'y a pas de soucis.
01:14:49Mais il y a une partie de la coalition,
01:14:51les droites du Parti Socialiste, qui...
01:14:53Tout à l'heure, M. Millard parlait de balle des faux-culs.
01:14:55Là, quand même, on a la prime des faux-culs
01:14:57qui est la droite du Parti Socialiste.
01:14:59Ils étaient contre la lupesse, puis...
01:15:01Et je parle par exemple du maire de chez moi, M. Delafosse,
01:15:03Mme Delga, Mme Hidalgo,
01:15:05M. Le Foch...
01:15:07Qui ont tous signé le Front Populaire
01:15:09pour gratter des circonscriptions.
01:15:11Nous, chez nous, on nous a remis
01:15:13une ancienne Hollandaise qui a tout voté
01:15:15sur la troisième circonscription de l'héros.
01:15:17Et qui dit, moi, je veux le Front Populaire,
01:15:19je veux le Front Populaire. Le jour où elle est élue,
01:15:21elle commence à dire, ben non, il faut s'entendre
01:15:23avec les macronistes...
01:15:25Et qui fait l'alliance avec la France Insoumise.
01:15:27Le problème, ce n'est pas une question de culture.
01:15:29Et là, je suis d'accord, le fait qu'il y a des cultures différentes
01:15:31entre les Verts et les partis communistes.
01:15:33C'est arrivé plein de fois dans l'histoire
01:15:35que cette gauche qui s'est très déchirée,
01:15:37c'est entendu, on ne va pas faire croire que ça n'est jamais arrivé.
01:15:39Par contre, il y a une partie de ce cartel de gauche
01:15:41qui est l'aide droite du Parti Socialiste,
01:15:43qui met la pression à Olivier Faure pour casser
01:15:45cette alliance. Non pas élargir,
01:15:47mais casser l'alliance. Donc moi, je pense que ces gens-là,
01:15:49c'est eux qui font qu'actuellement,
01:15:51on n'a toujours pas le nom d'un Premier ministre de gauche.
01:15:53Vous voulez qu'il fougera ?
01:15:55Il y a beaucoup de choses, parce qu'on est effectivement
01:15:57sur ce cartel électoral
01:15:59qui est une alliance tactique, en réalité pas du tout
01:16:01une alliance politique.
01:16:03L'LFI s'est construit quand même sur la détestation
01:16:05du Parti Socialiste. Alors aujourd'hui, on y voit
01:16:07des ailes droites, ailes gauches, je ne sais pas combien d'ailes,
01:16:09mais la réalité, c'est qu'il n'y a pas
01:16:11grand-chose qui les rassemble.
01:16:13C'est François Ruffin lui-même, qui ne vient quand même pas du Parti Socialiste,
01:16:15mais de l'LFI, qui le dit nullité.
01:16:17Il n'y a pas grand-chose qui en réalité les rassemble,
01:16:19si ce n'est de garantir quelques sièges
01:16:21à l'Assemblée Nationale. Mais après, pour en faire quoi ?
01:16:23Là, c'est leur problème.
01:16:25C'est leur problème de boutique.
01:16:27J'ai bien aimé que Baptiste utilise le terme de boutiquier,
01:16:29parce que je l'utilise très souvent.
01:16:31Si vous me permettez, je voulais juste revenir sur 2-3 points
01:16:33qui étaient liés à la question d'origine.
01:16:35Le président, qu'est-ce qu'il va nous dire ce soir ?
01:16:37Qu'est-ce que vous attendez ?
01:16:39Sur ce que va dire le président ce soir, moi j'attendrai
01:16:41qu'il nomme un Premier Ministre, mais je ne pense pas
01:16:43qu'il le fera ce soir, et ça ne me paraîtrait pas être
01:16:45le bon agenda.
01:16:47Mais effectivement, ça serait un coup.
01:16:49Moi, je ne comprends pas qu'il intervienne
01:16:51ce soir, à quelques heures
01:16:53de l'inauguration des Jeux Olympiques.
01:16:55Je pense qu'il va abîmer son image.
01:16:57Je pense qu'elle n'est pas dans un état
01:16:59où il soit nécessaire de l'abîmer davantage.
01:17:01Pourquoi ? Parce qu'il va
01:17:03hystériser le débat.
01:17:05On va avoir des multiples réactions.
01:17:07Alors qu'il appelle à une trêve, et finalement
01:17:09il participe à faire exactement le contraire.
01:17:11C'est dans sa stratégie d'occuper
01:17:13beaucoup le terrain.
01:17:15C'est la fonction présidentielle, il parle de des Jeux.
01:17:17Oui, mais la fonction présidentielle ne justifie pas tout,
01:17:19et n'explique pas qu'on intervienne n'importe quand
01:17:21pour dire n'importe quoi.
01:17:23Là, je n'ai pas des intentions,
01:17:25je retire ce que je viens de dire,
01:17:27mais il a une prise de parole mondiale qui va être,
01:17:29je déclare, ouverte, la énième
01:17:31cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques.
01:17:33C'est ça, sa prise de parole attendue
01:17:35cette semaine, c'est l'image de la France
01:17:37et de la France dans le monde. Et qu'il vienne faire une interview
01:17:39sur un plateau. Donc vous dites, comme la France est divisée,
01:17:41il ne devrait pas au moins venir sur le terrain politique.
01:17:43Il devrait rester dans la fonction présidentielle
01:17:45vendredi, c'est tout.
01:17:47Moi je vais essayer d'être cohérent avec ce que je disais tout à l'heure, je suis pour la trêve,
01:17:49donc la trêve, il faut qu'il se l'applique
01:17:51à lui-même, qu'il reste dans son jeu de
01:17:53président de la République et pas de chef de
01:17:55parti. Et je voulais juste revenir sur deux
01:17:57points, si vous me permettez. On a évoqué
01:17:59un supposé manque de légitimité
01:18:01du gouvernement. Non, je suis désolé,
01:18:03le gouvernement, il est complètement légitime
01:18:05à agir, il agit dans un cadre
01:18:07très strict, qui est celui des affaires courantes,
01:18:09et c'est absolument
01:18:11encadré, et il agit dans ce cadre-là.
01:18:13On n'est pas en train d'une certaine lutte ?
01:18:15Et deuxième point,
01:18:17un gouvernement démissionnaire, ça a déjà
01:18:19été évoqué, ne peut l'être
01:18:21qu'un mois, donc au
01:18:23terme de ce mois, il va y avoir un vrai sujet.
01:18:25Est-ce que c'est le deuxième
01:18:27ou le troisième membre du gouvernement qui va devenir
01:18:29Premier ministre par intérim, en accumulant
01:18:31les responsabilités, les compétences
01:18:33des portefeuilles des 17 ministres
01:18:35élus ? Là, le vrai sujet,
01:18:37il est là. Aujourd'hui, que le gouvernement
01:18:39dirige les affaires courantes
01:18:41tel que c'est prévu, tel que c'est encadré
01:18:43et limité, et notamment en matière de
01:18:45sécurité, il n'y a aucun
01:18:47problème de légitimité,
01:18:49et c'est heureusement pour la France.
01:18:51Baptiste Fournier et Jacques Millard.
01:18:53Il y a un sujet de continuité de l'État. Juste un petit
01:18:55désaccord avec Frédéric,
01:18:57il n'y a pas, aujourd'hui,
01:18:59d'encadrement légal sur la durée.
01:19:01À partir du moment où le Premier ministre
01:19:03a fait un techno, on est sur une forme de droit
01:19:05coutumier, c'est-à-dire que...
01:19:07Non, non, j'ai parlé d'encadrement, de ce que sont les affaires courantes.
01:19:09Vous parliez d'un mois. Il n'y a pas de délai,
01:19:11en fait.
01:19:13C'est-à-dire qu'à un moment donné, Gabriel Attal
01:19:15et les ministres vont devoir quitter le gouvernement
01:19:17pour siéger à l'Assemblée complètement.
01:19:19Je reprends, il y a une note
01:19:21manuscrite, qui est extraordinaire,
01:19:23archivée, du général De Gaulle
01:19:25au moment de l'écriture
01:19:27et de la rédaction de la
01:19:29Constitution de 58,
01:19:31qui précise, vraiment manuscrite,
01:19:33c'est-à-dire de sa main,
01:19:35que les députés ne peuvent pas être
01:19:37ministres, et inversement.
01:19:39Ce qui est de la tradition depuis la Révolution.
01:19:41Le gouvernement démissionnaire permet une forme
01:19:43de continuité de l'État, en effet, dans des
01:19:45moments de crise, d'instabilité
01:19:47politique et institutionnelle.
01:19:49Le sujet,
01:19:51c'est que la seule
01:19:53fois, il y a eu quelques cas sous la cinquième,
01:19:55mais le cas le plus long avait été un gouvernement
01:19:57démissionnaire de neuf jours.
01:19:59Encore une fois, que ce gouvernement
01:20:01démissionnaire, en l'État,
01:20:03puisse agir,
01:20:05étant donné les circonstances des Jeux
01:20:07olympiques, jusqu'à la fin des Jeux olympiques...
01:20:09Là, on ne dira rien. Tout le monde trouvera ça normal.
01:20:11On ne dira rien. Par contre, peut-être,
01:20:13et là, Frédéric,
01:20:15un peu
01:20:17inspiré,
01:20:19est-ce qu'Emmanuel Macron ne va pas annoncer
01:20:21un agenda ce soir, et notamment
01:20:23appeler le Parlement assiégé
01:20:25dès le lendemain de la clôture
01:20:27des Jeux olympiques, avant les Paralympiques,
01:20:29puisque les Jeux olympiques se clôturent
01:20:31le 12 août, et
01:20:33les Paralympiques démarrent le 28 août.
01:20:35Est-ce qu'à ce moment-là, il ne va pas
01:20:37annoncer, justement, qu'il
01:20:39proposera à une
01:20:41personnalité de former
01:20:43un gouvernement, et que l'Assemblée
01:20:45nationale puisse siéger
01:20:47dans cette période, sachant
01:20:49qu'il y a un cas de figure...
01:20:51C'est un peu technique, mais ceux qui nous écoutent
01:20:53voient bien que c'est important politiquement.
01:20:55Vu qu'on en sera dans un délai exceptionnel de gouvernement
01:20:57des missionnaires, qui aura quand même
01:20:59pris des décisions. Ce ne sera pas que des affaires courantes.
01:21:01On le voit déjà, là, dans la signature
01:21:03de certains décrets, dans certaines prises de positions politiques.
01:21:05Je ne leur en veux pas, encore une fois.
01:21:07Les circonstances sont particulières.
01:21:09On pourrait très bien imaginer un cas de figure
01:21:11qui pourrait interroger le Conseil constitutionnel.
01:21:13Le Conseil constitutionnel, on ne peut pas faire de référé.
01:21:15Mais, est-ce qu'une motion
01:21:17de censure, aujourd'hui, contre un gouvernement
01:21:19qui serait resté là plus d'un mois, pourrait
01:21:21tenir la route, alors qu'il est démissionnaire en affaires courantes ?
01:21:23On ne sait pas. Il y a un fou.
01:21:25Jacques Millard.
01:21:27Attendez, on laisse parler de moyens.
01:21:29Messieurs, s'il vous plaît. Non, non.
01:21:31Jacques Millard, s'il vous plaît. C'est lui qui a la parole.
01:21:33Il a été député, en plus. Donc, c'est intéressant
01:21:35d'avoir votre avis, Jacques.
01:21:37La réforme qui a permis
01:21:39à des députés, à des ministres
01:21:41qui perdaient
01:21:43leurs membres du gouvernement
01:21:45qu'ils puissent revenir,
01:21:47au bout d'un certain temps, comme députés,
01:21:49c'est une faute qui a été
01:21:51voulue par Sarkozy, et j'ai voté contre.
01:21:53Et j'ai voté contre.
01:21:55Parce que ça trahissait l'histoire de la cinquième, c'est ça ?
01:21:57C'est la quatrième... Un instant.
01:21:59C'est la quatrième, je dirais, instabilité
01:22:01permanente. Premier point.
01:22:03Deuxièmement, il est clair
01:22:05qu'il appartenait,
01:22:07et il appartient toujours au Président de la République,
01:22:09de nommer
01:22:11un Premier ministre,
01:22:13et de lui faire confiance, et on verra
01:22:15ce qui se passe derrière. Donc, aujourd'hui,
01:22:17le Président de la République
01:22:19est en faute, déjà, par rapport
01:22:21à ses propres pouvoirs. Il a
01:22:23trop attendu, c'est évident.
01:22:25Ensuite, bien évidemment, il peut nommer
01:22:27qui il veut, une personnalité,
01:22:29je dirais, de la société
01:22:31civile, etc. Mais,
01:22:33il ne faut jamais oublier
01:22:35qu'on est dans une phase où il va falloir
01:22:37préparer le budget. Et c'est là
01:22:39où ça va devenir sacrément
01:22:41difficile. Parce que
01:22:43les lettres de cadrage, normalement,
01:22:45elles partent maintenant.
01:22:47Elles partent maintenant à l'ensemble des ministères.
01:22:49Les administrations ne peuvent pas les envoyer alors qu'elles
01:22:51n'ont pas été cadrées par les ministres.
01:22:53Et donc, il y a un problème réel,
01:22:55et c'est la raison pour laquelle je crains
01:22:57que cela finisse mal,
01:22:59parce qu'on a inéluctablement
01:23:01une crise de régime
01:23:03et il faut sortir
01:23:05par le haut. Donc, voilà où on en est
01:23:07aujourd'hui.
01:23:09On verra si vous êtes mis d'accord. Enfin, moi, ce que je
01:23:11comprends des trois interventions, c'est-à-dire Frédéric
01:23:13Fougera, Baptiste Fournier
01:23:15et Jacques Millard, c'est qu'au fond, vous dites tous les trois
01:23:17qu'au-delà d'un certain délai, on n'a
01:23:19jamais vu ça, d'abord dans la Ve République, un gouvernement
01:23:21d'affaires courantes au bois de neuf jours,
01:23:23donc au-delà d'un certain délai, ça ne va plus le faire
01:23:25du tout. C'est ça que vous nous avez dit tous les trois. Vous êtes assez
01:23:27d'accord là-dessus ? Eh bien, c'est déjà ça. Ils se sont
01:23:29mis d'accord. C'est sur Sud Radio et on se retrouve dans
01:23:31quelques instants. A tout de suite.
01:23:33Sud Radio. Parlons vrai. Parlons vrai.
01:23:35Sud Radio. Parlons vrai.
01:23:37Sud Radio.
01:23:39Les débats de l'été. 10h-13h.
01:23:41Thierry Guerrier.
01:23:47On discute
01:23:49beaucoup hors antenne, il faut vous le dire, parce que
01:23:51la tragique comédie
01:23:53à gauche, par exemple,
01:23:55ils essayent de trouver des solutions.
01:23:57Alors, ils, c'est qui ? Ce sont nos quatre débatteurs
01:23:59de Mettez-vous d'accord, parce que, vraiment,
01:24:01je voulais essayer
01:24:03de le souligner à l'instant, dans les discussions qu'on venait
01:24:05d'avoir, on l'avait entendu, finalement,
01:24:07ils sont assez d'accord, Jacques Millard
01:24:09et nos autres débatteurs, sur l'idée
01:24:11qu'on va peut-être vers un blocage
01:24:13institutionnel, de plus en plus,
01:24:15avec un gouvernement chargé des affaires courantes,
01:24:17mais qui, ça ne s'est jamais vu dans la cinquième,
01:24:19dans notre histoire récente politique,
01:24:21aller au-delà de neuf jours.
01:24:23Et là, ce sera peut-être la sortie des JO.
01:24:25Alors, Anis Liman est avec nous, Frédéric Fougera,
01:24:27Jacques Millard et Baptiste Fournier.
01:24:29Alors, je reviens à cette
01:24:31tragique comédie à gauche. J'emploie
01:24:33ces termes volontairement, parce que c'était
01:24:35un peu l'éditorial
01:24:37du journal L'Opinion, ce matin,
01:24:39qui écrivait ça.
01:24:41Grand quotidien de gauche.
01:24:43Le pire, c'est qu'il est délibéral, et alors, où est le sujet ?
01:24:45Il n'a pas le droit d'être cité ici ?
01:24:47Vous avez du réflexe,
01:24:49vous avez du réflexe.
01:24:51Si je livre ma source,
01:24:53et je rebondis sur une opinion,
01:24:55qui est celle de L'Opinion.
01:24:57Journal de Nicolas Béthoud, qui est plutôt libéral,
01:24:59pro-entreprise,
01:25:01et voilà.
01:25:03Il est plutôt à droite, pas mal en effet.
01:25:05Bon, et il parle de tragique comédie
01:25:07à propos de la gauche.
01:25:09La réalité, c'est que Laurence Tubiana,
01:25:11elle a fini par rejeter l'éponge, elle a dit
01:25:13« Ok, ça va, j'ai compris ».
01:25:15Et puis, alors là, il y a des noms qui sortent. Benoît Hamon,
01:25:17qui a fait 6% pour le Parti Socialiste.
01:25:19Oh, j'oubliais lui,
01:25:21parce qu'il y a eu une algo qui a fait
01:25:23un peu plus de 1%.
01:25:25Bon, c'est ça.
01:25:27Benoît Hamon, par exemple, aujourd'hui.
01:25:29Et puis, Cécile Duflo, ancienne ministre
01:25:31Europe Écologie-Les Verts
01:25:33du Logement, par exemple.
01:25:35Bon, ça vous paraît crédible ?
01:25:37Enfin, tout ça, c'est quand même
01:25:39incroyable. Tragique comédie, pardon,
01:25:41moi j'assume ce terme.
01:25:43J'ai la même opinion que L'Opinion,
01:25:45Rani.
01:25:47Tragique comédie, comme je l'ai dit tout à l'heure, c'est excessif.
01:25:49On est dans une phase où
01:25:51la mécanique de la 5ème République
01:25:53est déréglée, qu'il y a un moment
01:25:55dans un cadre où vous avez
01:25:57clairement une Assemblée nationale
01:25:59qui est fragmentée, que
01:26:01le Front Populaire prenne du temps pour sortir un nom,
01:26:03moi, ça ne me choque pas. Je l'ai dit la semaine dernière,
01:26:05je l'ai dit cette semaine, et je le dirai probablement
01:26:07la semaine prochaine, même si je ne serai pas là.
01:26:09Pourquoi pas ? Vous êtes le bienvenu.
01:26:11Je sais bien, mais moi je serai en vacances.
01:26:13La vérité.
01:26:15Par contre, la chose qui est claire
01:26:17pour moi, parce qu'on joue
01:26:19un peu à qui est-ce, pour savoir
01:26:21qui serait le Premier ministre,
01:26:23moi, je pense qu'effectivement, les noms que vous venez de citer,
01:26:25bon, je ne suis pas
01:26:27certain que c'est effet
01:26:29Flores dans le cadre
01:26:31des quatre parties. Ce ne sont pas des noms comme
01:26:33Mme Tubiana ou Mme Bello
01:26:35qui, pour le coup, étaient proches d'un consensus.
01:26:37Ces gens-là, je pense qu'ils ont leur manqué de respect,
01:26:39qu'ils n'ont pas la même portée.
01:26:41Même point politique.
01:26:43Mais vous permettez une objection quand même, Rani ?
01:26:45Vous venez de nous dire,
01:26:47deuxième fois vous avez utilisé l'argument, parce que j'y suis revenu,
01:26:49je vous l'accorde,
01:26:51vous venez de nous dire qu'il faut apprendre
01:26:53à vivre avec le nouvel esprit, la nouvelle culture
01:26:55qui est celle de se mettre d'accord,
01:26:57et c'est long. Sauf que ce serait crédible
01:26:59si, en fait, on ne savait pas
01:27:01qu'il n'y a plus de discussion.
01:27:03Il n'y a plus de discussion sérieuse actuellement entre les patrons
01:27:05des différents pôles du Nouveau Front Populaire.
01:27:07Ça a été rapporté.
01:27:09Ils essayent, mais...
01:27:11Non, mais vous dites qu'il n'y a pas de discussion. Il y a des discussions.
01:27:13C'est pas parce qu'elles avancent moins vite qu'au début
01:27:15qu'elles n'avancent plus du tout.
01:27:17Mais vous venez dire qu'il n'y a pas de discussion. Il y a des discussions.
01:27:19Moi, ce que je pense,
01:27:21pour répondre à votre question,
01:27:23sur la question du profil,
01:27:25je pense que la personne,
01:27:27et ça a été un faux démarrage
01:27:29à cause, et je l'ai dit tout à l'heure, de la droite du Parti Socialiste,
01:27:31quelqu'un qui avait quand même coché
01:27:33toutes les cases, c'est la vérité,
01:27:35et même au sein du Parti Socialiste,
01:27:37c'était Mme Bello. Moi, je pense,
01:27:39et vous me demandez mon opinion, je vous la donne.
01:27:41Ça fait sourire, Baptiste Fournier,
01:27:43qui est un nouveau camarade, a une nuance un peu plus...
01:27:45Oui, je pense qu'il pense à quelqu'un d'autre.
01:27:47Mais moi, je pense effectivement
01:27:49que Mme Bello, c'est la personne qui coche
01:27:51toutes les cases pour représenter le Front Populaire.
01:27:53Je parle du Front Populaire.
01:27:55Très progressiste sur le mariage pour tous.
01:27:57Très pro-vaccin sur l'assurance.
01:27:59Qui a été la première personne, à La Réunion, à célébrer
01:28:01un mariage homosexuel,
01:28:03il me semble.
01:28:05Je connais beaucoup d'élus de droite qui ont fait pareil.
01:28:07Ah ouais ? Comme quoi, les gens, ils bougent, c'est bien.
01:28:09Et à un moment,
01:28:11vous me disiez, tout à l'heure, que les gens,
01:28:13c'est pas bien, ils sont boutiquiers.
01:28:15Et dès qu'ils bougent, on dit, vous savez, ils ont changé d'avis.
01:28:17Il faut être cohérent.
01:28:19Elle n'a pas changé d'avis. Elle l'a fait pour respecter la loi.
01:28:21Elle n'a pas changé d'avis. Elle est toujours hostile.
01:28:23Non, non, elle l'a dit.
01:28:25Moi, je ne suis pas dans le cœur et les âmes
01:28:27de mes frères et soeurs humains.
01:28:29Mais une chose est sûre, c'est qu'il faut une personne.
01:28:31Cette personne était proche. On était proche,
01:28:33j'arrivais dans le consensus, et moi, j'appelle de tous mes voeux
01:28:35de sa candidature, qu'il revienne, parce qu'elle a dit
01:28:37qu'elle a jeté l'éponge, qu'elle revienne
01:28:39sur sa décision, et que le Front Populaire
01:28:41s'accorde sur ce nom.
01:28:43Il y a un nom qui émerge. C'est nous qui allons faire le gouvernement.
01:28:45Allons-y.
01:28:47Je plaisante. Ce ne serait pas si grave
01:28:49que la galégiate sera...
01:28:51Oui, Jacques. Allez-y, Jacques.
01:28:53Oui, je voudrais juste dire une chose.
01:28:55C'est au Président de la République d'agir
01:28:57et de tenir compte
01:28:59de la réalité, à la fois de l'Assemblée
01:29:01ou d'aller chercher
01:29:03quelqu'un à l'extérieur.
01:29:05Et ça, il faillit à sa mission.
01:29:07Il faillit à ses responsabilités.
01:29:09Ensuite, on verra
01:29:11comment ça évolue.
01:29:13Vous voulez dire qu'il ne peut pas laisser le bouillon de culture
01:29:15de l'Assemblée fonctionner tout seul ?
01:29:17C'est à lui d'appeler quelqu'un.
01:29:19Il est évident, et ça vient d'être dit,
01:29:21que le bouillon de culture va continuer.
01:29:23En revanche, le Président
01:29:25de la République dit, moi, je vous présente
01:29:27telle personne
01:29:29qui va constituer un gouvernement.
01:29:31Est-ce que ce sera un gouvernement de coalition ou pas ?
01:29:33Il faut bannir cette histoire de
01:29:35coalition et de consensus.
01:29:37C'est du salmigondi à l'allemande.
01:29:39Je vais vous raconter une histoire.
01:29:41Allez-y, Jacques, allez-y.
01:29:43Rapide, rapide.
01:29:45Vous avez deux membres du SPD,
01:29:47des sociodémocrates,
01:29:49qui se rencontrent dans la rue et qui disent
01:29:51Guten Tag,
01:29:53c'est-à-dire, salut camarades.
01:29:55Vous avez deux mecs de la CDU
01:29:57qui se rencontrent et qui disent
01:29:59Bonjour, Monsieur.
01:30:01Et vous avez deux types du FDP
01:30:03et des partis charnières
01:30:05qui se rencontrent et qui disent
01:30:07Bonjour, Monsieur le ministre.
01:30:09On voit très bien que tous ces partis
01:30:11charnières,
01:30:13c'est se foutre de la gueule du monde.
01:30:15Donc arrêtez de parler de consensus.
01:30:17C'est du salmigondi
01:30:19pour les chats.
01:30:21En revanche, si le Président
01:30:23de la République nomme quelqu'un,
01:30:25monte un gouvernement
01:30:27et on verra comment ça se passe
01:30:29ensuite à l'Assemblée.
01:30:31Mais c'est ça le bon processus.
01:30:33– Jacques, pardon, je vous fais l'objection.
01:30:35Ça, c'est le processus avec la culture politique
01:30:37qui est la vôtre, grande, d'un gaulliste.
01:30:39D'un gaulliste, si j'ose dire,
01:30:41vision de la cinquième à l'ancienne.
01:30:43– Mais le Président de la République, c'est sa responsabilité.
01:30:45C'est la responsabilité du Président de la République.
01:30:49– La question que je vous pose, c'est est-ce que votre lecture...
01:30:51– De la même manière qu'il est le chef des armées,
01:30:53il doit prendre une initiative
01:30:55et une décision.
01:30:57Aujourd'hui, il se vôtre dans la non-décision.
01:31:01– Est-ce que votre lecture gaulliste, gaullienne
01:31:03des institutions n'est pas un peu dépassée
01:31:05au regard de ce qui se passe ?
01:31:07– Pas du tout !
01:31:09C'est tout simplement qu'on a affaire à du sale migondier
01:31:11pour les chats, avec un Président de la République
01:31:13qui n'est pas à la hauteur.
01:31:15Il y en a autant qu'on le sait.
01:31:17– Frédéric vous répond et Baptiste Fournier.
01:31:19– Je partage un des points de vue de Jacques
01:31:21qui est que c'est la responsabilité du Président de la République
01:31:23et une de ses prérogatives de nommer le Premier Ministre.
01:31:25– Là-dessus vous êtes d'accord tous les jours.
01:31:27– Et de ne pas attendre qu'on vienne lui proposer.
01:31:29Et donc c'est à lui d'agir, on est bien d'accord.
01:31:31Je suis moins d'accord avec Jacques
01:31:33sur le fait qu'il faut bannir
01:31:35toute coalition ou tout consensus
01:31:37dans une Assemblée nationale qui est divisée en trois.
01:31:39Donc de toute façon, soit on n'a pas envie qu'elle fonctionne
01:31:41alors ok on bannit ça, mais si on a envie qu'elle fonctionne
01:31:43et je pense que les Français ont plutôt envie
01:31:45que le pays fonctionne, on ne peut pas bannir cela.
01:31:47– Vous êtes au Premier Ministre de se démerder.
01:31:49– Mais je pense que la question primordiale
01:31:51n'est pas nécessairement celle de nommer un Premier Ministre.
01:31:53Parce qu'une fois qu'on a nommé un Premier Ministre
01:31:55on n'a pas forcément fait grand-chose.
01:31:57Derrière il y a un gouvernement à nommer.
01:31:59Ça, ça va être sacrément complexe
01:32:01avec la représentativité du poids
01:32:03des uns, des autres.
01:32:05Est-ce que je tiens compte de la représentativité
01:32:07de la dernière élection présidentielle ?
01:32:09Est-ce que je tiens compte de celle des Européennes ?
01:32:11Après il faut que le gouvernement fonctionne.
01:32:13Alors est-ce qu'un gouvernement...
01:32:15Quel gouvernement pourra fonctionner ?
01:32:17Et ensuite il faut surtout qu'il soit soutenu
01:32:19par le Parlement,
01:32:21pas seulement par l'Assemblée nationale.
01:32:23Il faut tenir compte du Sénat,
01:32:25il va falloir tenir compte de l'Assemblée nationale.
01:32:27Donc la seule nomination du Premier Ministre
01:32:29ce n'est pas forcément l'essentiel.
01:32:31C'est une étape indispensable
01:32:33mais ça ne va pas tout faire.
01:32:35– Tout a été dit,
01:32:37mais il y a aussi, au-delà,
01:32:39si on essaie de compléter ce que viennent de dire
01:32:41Jacques et Frédéric, il y a aussi
01:32:43entre guillemets la feuille de route.
01:32:45On serait dans une situation
01:32:47un peu inédite, c'est-à-dire que
01:32:49ce serait un Premier Ministre en CDD
01:32:51pour un an, avec potentiellement
01:32:53le coup près d'une nouvelle dissolution
01:32:55au mois de juin prochain.
01:32:57Dans ce cadre-là, comment il gouvernerait
01:32:59et avec qui il gouvernerait ?
01:33:01– C'est ce que dit Frédéric, il faut quand même,
01:33:03pour être plus loin que la nomination,
01:33:05il faut aussi qu'il y ait une coalition.
01:33:07– Le Président de la République charge une personnalité
01:33:09d'où qu'elle vienne, de former un gouvernement.
01:33:11Cette personnalité ensuite a un délai.
01:33:13Là pour le coup il y a un délai
01:33:15mais il n'y a pas de délai légal,
01:33:17c'est-à-dire que ça peut être trois jours
01:33:19comme ça peut être deux semaines.
01:33:21Pendant ce temps imparti, le but c'est
01:33:23d'établir une feuille de route avec laquelle
01:33:25il arrive à composer, et je suis d'accord aussi
01:33:27de ce point de vue-là avec Jacques,
01:33:29le but ce n'est pas forcément de faire une coalition à l'allemande
01:33:31mais c'est quels enseignements des élections
01:33:33européennes et des élections législatives.
01:33:35Et je pense qu'il y a des enseignements
01:33:37sur les retraites, sur la sécurité,
01:33:39sur éventuellement même
01:33:41potentiellement une réforme des institutions
01:33:43et une petite fièvre démocratique
01:33:45auquel on a assisté.
01:33:47La feuille de route, je pense qu'elle est
01:33:49rédigeable.
01:33:51On peut le faire. Maintenant,
01:33:53c'est encore une fois au Président de la République
01:33:55de trouver la bonne personnalité, à cette bonne personnalité
01:33:57d'avoir la bonne feuille de route pour composer
01:33:59un gouvernement après à sa manière.
01:34:01Mais pour le moment,
01:34:03on n'a même pas franchi la première étape. Il va falloir la franchir
01:34:05à un moment ou à un autre.
01:34:07Dans ce mettez-vous d'accord, on a tenté d'essayer
01:34:09encore ce matin de
01:34:11rassurer ou de faire plaisir
01:34:13finalement à tous les auditeurs
01:34:15français, quel était leur vote,
01:34:17qui sont un peu désespérés.
01:34:19Et c'est ce que montre ce sondage. 82%
01:34:21des Français un peu, aujourd'hui,
01:34:23soient en colère parce qu'on ne respecte pas leur vote
01:34:25du côté du RN, soient désespérés
01:34:27quand ils avaient vu une coalition
01:34:29à gauche peut-être donner un espoir
01:34:31d'arriver au pouvoir. Dans tous les cas, ça fait
01:34:33beaucoup de déçus. On a essayé ce matin de vous mettre d'accord.
01:34:35Un mot, une phrase, Baptiste Fournier ?
01:34:37C'est assez simple. On a voté
01:34:39trois fois en moins d'un mois.
01:34:41C'est assez rare.
01:34:43Il y a, sur ces trois fois,
01:34:45le parti du Président de la République
01:34:47qui est arrivé en troisième position.
01:34:49Les Françaises et les Français ne voient pas de changement.
01:34:51Donc, ils en veulent. C'est ça qui les désespère.
01:34:53Jacques, vous avez comme doyen
01:34:55le droit d'une demi-phrase
01:34:57pour conclure cette matinale de mettez-vous d'accord.
01:34:59Le combat continue. Ne jamais
01:35:01baisser les bras. La France
01:35:03se redressera, mais pas avec ses
01:35:05cloportes.
01:35:07Jacques Millard.
01:35:09C'est la violence en politique.
01:35:11Merci à tous les quatre
01:35:13d'avoir été ce matin nos débatteurs
01:35:15dans mettez-vous d'accord.
01:35:17On va parler des Jeux Olympiques
01:35:19dans un instant avec Joseph Ruiz pour
01:35:21les JO dans tous leurs états de 12h
01:35:23à 13h après le journal
01:35:25de midi dans quelques instants. Merci encore à nos
01:35:27débatteurs et à bientôt.
01:35:29Jacques Millard, Baptiste Fournier, Frédéric Fougera,
01:35:31Ranis Limane. Merci d'avoir été
01:35:33ce matin avec nous. A bientôt.
01:35:35Sud Radio.
01:35:37Parlons vrai.
01:35:39Parlons vrai.

Recommandations