P.J. — Esclavage | P.J. – LA COLLECTION OFFICIELLE EN DVD — SAISON 3 – ÉPISODE 29 – DVD N° 8 - une production telfrance — france 2 — 1997

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P.J. — Esclavage | P.J. – LA COLLECTION OFFICIELLE EN DVD — SAISON 3 – ÉPISODE 29 – DVD N° 8 - une production telfrance — france 2 — 1997
DVD : PJ SAINT MARTIN
LA COLLECTION OFFICIELLE EN DVD
© telfrance
une production telfrance
PolyGram Collection
SAISON 3
DVD N° 8
ÉPISODE : 29
Titre : Esclavage

Éditeur : Polygram Collection
Classification : Policier
une production telfrance

Réalisateurs : Gérard Vergez - Christian François - Benoît d'Aubert - Christian Bonnet - Brigitte Coscas - Christophe Barbier - Claire de la Rochefoucauld - Thierry Petit
Premiers assistants réalisateurs : Akim Isker - Claire de la Rochefoucauld - Anne Sommaruga-Felotti
Producteurs : Michelle Podroznik - Delphine Claudel - Sébastien Combelles
Producteur exécutif: Alain Bucaille
Scénaristes : Frédéric Krivine, Bernard Jeanjean
Réalisateur : Frédéric Krivine
Directeur de production : Mathias Herman
Coproduction : Telfrance/France 2
Série créée par : Michelle Podroznik et Frédéric Krivine
Auteurs : Robin Barataud - Gilles-Yves Caro - Fabienne Facco - Bernard Jeanjean - Frédéric Krivine - Christiane Lebrima - Claire Lemaréchal - Catherine Moinot - Jean-Luc Nivaggioni - Jean Reynard - Armelle Robert - Jean-Dominique de la Rochefoucauld - Laurent Vivier
Casting: Bénédicte Guiho - Christiane Lebrima
Direction artistique: Gérard Vergez
Directeur de la photographie : Philippe Lu
Son: Michel Bensaïd
Musique : Richard Galliano
Costumes : Anne David
Décors : Philippe Decaix
Directeurs de collection : Frédéric Krivine - Catherine Moinot - Marc Eisenchteter
Directrice de la fiction France 2 : Laurence Bachman
Conseiller de programme France 2 : Cécile Roger-Machart

scénario
frédéric krivine
jean-dominique de la rochefoucauld

adaptation et dialogues
frédéric krivine

musique
richard galliano
éditions francis drefus music

réalisation
gérard verges

PolyGram Collection
une production Telfrance

Ce DVD comporte plusieurs couches et des fonctions spécifiques pouvant provoquer de très courtes pauses.
FORMAT : DVD 9 - 16/9 - PAL - COULEUR
AUDIO : FRANÇAIS : STÉRÉO DOLBY SR
DOLBY DIGITAL
'Dolby' and the double-D symbol are trademarks of Dolby Laboratories Licensing Corporation.
983433-6
EDV 17
© Telfrance - France 2 - 1997
℗ & © 2005 PolyGram Collection
Dépot Légal 1997
Durée : 47:28
Transcript
01:01Elle est tombée par la fenêtre du deuxième. Elle est malienne.
01:04A priori, elle n'a pas de traces de coup sur les bras. Elle ne s'est pas défendue.
01:08Quelqu'un l'a vue tomber ?
01:09Non, mais un passant a entendu des cris juste avant. On a déjà interrogé les voisins.
01:13On peut lui parler ?
01:20Vous êtes sa mère ?
01:21Sa tante.
01:22Vous pouvez me raconter comment c'est arrivé ?
01:25Elle était en train de faire les vitres et je ne sais pas ce qu'il s'est passé. Je n'étais pas dans le salon.
01:29Bon, on y va. Quel hôpital ?
01:31La Valette.
01:36C'est bizarre. La voisine de l'immeuble en face voit la fille faire le ménage tous les jours depuis plus d'un an.
01:41Elle pense que c'est la bonne. Il paraît que la fille nettoie du matin au soir.
01:44Mais la concierge de l'immeuble là, d'où la victime est tombée, elle dit qu'elle n'a jamais vu cette fille.
01:48Mais la tante, elle habite bien là, non ?
01:50Oui. Des excellents locataires, d'après la concierge. Toujours un mot gentil, pas bruyant, apprécié du voisinage.
01:56Ils ont un petit garçon de trois ans.
01:58Merci.
01:59Quel hôpital ?
02:00La Valette.
02:09C'est fou que tu n'aies jamais rien dans ton frigo. Même pas du beurre et du lait.
02:12Tu sais, moi, les courses...
02:15Bon, qu'est-ce qu'on fait à midi ? Je viens ou pas ?
02:17Remarque, pour faire le plan de bouffe au supermarché, il faudrait avoir un grand cogilo.
02:22Tu ne manges pas ?
02:24Et puis, pour ça, il faudrait avoir une grande cuisine.
02:28À nous deux, on y arrivera.
02:32On arrivera à quoi ?
02:35À être des adultes, quoi. Avoir une vie normale. On ne va pas rester éternellement comme ça.
02:40Pourquoi ? T'es pas bien comme ça ?
02:44Je crois qu'il y a du boulot qui t'attend, là.
02:50Bon, on se voit pour déjeuner ?
02:53Non. Non, je ne peux pas aujourd'hui.
02:55Attends, il y a deux secondes, tu me demandes si...
02:57Ouais, mais je me suis souvenu. J'ai un pote qui veut que je l'aide à réparer sa bécane.
03:06On s'appelle ?
03:20Il était au bord du canal Saint-Martin.
03:21Dans cette tenue ?
03:22Oui, il essayait de se cacher derrière un arbre. On lui a collé un PV pour outrage à la pudeur.
03:26Merci, on va s'en occuper.
03:28C'est que... c'est ma veste.
03:30Christophe ?
03:31Oui ?
03:32Tu nous l'amènes au vestiaire et tu lui donnes de quoi se couvrir.
03:40Chris, le téléphone, c'est pour toi.
03:44Sacré belles fesses, hein ?
03:47C'est vrai qu'on parle jamais des fesses des mecs.
03:53BG Saint-Martin ?
03:57Oui, ne quittez pas, je vous le passe.
04:00Bonjour Nadine.
04:02Bonjour patron.
04:03Prenez mon courrier, s'il vous plaît.
04:07Dis-moi Nadine, c'est qu'il commence à pousser ce petit. Alors, ça se passe bien ?
04:11Oui, très bien.
04:17Il y a un truc, je voudrais avoir votre avis.
04:18Oui ?
04:20J'ai revu son père.
04:22Paul ?
04:24Et il veut s'en occuper.
04:25En prison ?
04:27Il va pas y rester toute sa vie.
04:29Puis c'est son père, quand même. Un bébé, ça a besoin d'un père.
04:31D'un père, pas d'un toxico.
04:32Mais il a décroché, vous savez.
04:34Et puis, il dit que ça va l'aider à tenir, à résoudre ses problèmes.
04:37Moi je dis qu'un bébé, ça ne sert pas à résoudre le problème des parents.
04:39Vous voulez mon avis ?
04:40Vous, quand vous faites des conneries, Nadine, vous la faites jusqu'au bout.
04:43Tiens, vous m'avez gâché ma journée.
04:45P.J. Saint-Martin.
04:46Donc, vous vous appelez Marc Villon, vous êtes né le 15 avril 1980,
04:51vous êtes domicilié chez vos parents, étudiant en première année d'architecture, c'est ça ?
04:56Qu'est-ce que vous faisiez tout nu près du canal Saint-Martin ?
04:58C'est pas moi, ils m'ont forcé, les salauds. Je voulais pas, moi.
05:01Vous vous êtes fait agresser ?
05:02Non, enfin, oui.
05:03Oui ou non ?
05:04Oui, c'est... c'est le... le bizutage.
05:07Vous vous êtes fait bizuter ?
05:10Oui.
05:11Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
05:13Ça fait trois semaines qu'on est rentrés, et ce matin, ils ont verrouillé les portes de l'amphi.
05:19Ils nous ont forcé à nous agenouiller à la tête baissée.
05:22Ils gueulaient comme des malades.
05:23On va les niquer !
05:24Ils s'étaient complètement bourrés.
05:27Puis...
05:29Ils ont choisi une fille, et...
05:32Et moi.
05:35On devait se déshabiller, et...
05:37Et moi.
05:40On devait se déshabiller, et...
05:42Et simuler une fellation devant tout l'amphi.
05:47J'ai pas voulu.
05:48Alors il y en a deux qui m'ont attrapé.
05:51Et un troisième qui m'a mis à poil.
05:54Il a demandé aux autres de me tenir penché en avant, les jambes écartées.
05:58Puis...
06:00Il a pris...
06:02Des olives.
06:07Et...
06:10Je sais que c'est difficile, mais il faut que vous nous le disiez, Marc.
06:18Il me les a introduites...
06:21Dans l'anus.
06:25Ça me faisait rigoler, ce salaud !
06:28Devant tout le monde !
06:29Vous vous rendez compte ?
06:31J'oserais jamais y retourner.
06:34Je savais pas que c'était ça, le bizutage.
06:36Bon.
06:38On va prendre votre plainte.
06:39Mais je veux pas porter plainte.
06:41Vous savez, dans un cas de bizutage, la loi est de l'autre côté.
06:43Vous obtiendrez gain de cause très facilement.
06:45Mais je peux pas porter plainte.
06:46Si je le fais, je serai jamais architecte.
06:48Et j'ai tellement bossé pour y arriver.
06:50Et pourquoi vous pourriez pas ?
06:52En archi, le bizutage, c'est un passage obligé.
06:55C'est tant que vous ne porterez pas plainte que ça restera un passage obligé.
06:57De toute façon, ça changerait rien.
06:59C'est pas seulement ce mec-là qui est responsable.
07:01C'est Duval, aussi.
07:02Alors...
07:04Le Duval de la Tour de São Paulo ?
07:08C'est un ancien de l'école.
07:10C'est lui qui patronne le bizutage.
07:12Alors, vous voyez...
07:13Écoutez, vous dites vous-même que vous n'oserez pas y retourner.
07:16Alors, si votre première année est gâchée dès la rentrée,
07:18que la suite de vos études est compromise, ainsi que votre carrière,
07:20autant essayer d'obtenir réparation, non ?
07:24Oui, peut-être, oui.
07:27Vous connaissez le nom de votre agresseur ?
07:28Non.
07:29Je sais seulement que c'est le président du bureau des élèves.
07:32Vous pourriez nous le décrire ?
07:34Oui.
07:35Brun.
07:36Cheveux chatins, frisés.
07:38Avec une cicatrice sur le menton.
07:40Côté gauche.
07:48Alors ?
07:49Elle a pas de Sécu, pas d'assurance, même pas ses papiers.
07:52D'après le médecin, elle a une plaie à la tête qui n'a pas été provoquée par la chute,
07:55mais par un objet contondant.
07:56En plus, elle présente des contusions encore plus anciennes.
07:59Tu veux dire qu'elle a été battue ?
08:00Oui, pas seulement, elle souffre de malnutrition, elle est physiquement surmenée.
08:03C'est où ?
08:04Tiens, c'est là.
08:05Quel numéro ?
08:06Affirmerie A.
08:07Pardon, excusez-moi.
08:13Bonjour.
08:17Tu vas mieux ?
08:18Oui.
08:19Elle va bien, mais elle est encore très fatiguée.
08:22On voudrait lui poser quelques questions.
08:24Tu veux bien ?
08:25Bien sûr qu'elle veut bien.
08:27Je vais l'aider.
08:28Non, je crois pas, Madame, nous allons vous demander de sortir.
08:30Nous aimerions rester seules avec votre nièce un petit moment.
08:32Mais elle est encore en état de choc.
08:34Elle a besoin de moi, vous savez, elle parle pas très bien le français.
08:37On va se débrouiller, s'il vous plaît.
08:38Merci.
08:49Zéphira, tu peux nous raconter comment tu es tombée ?
08:53En nettoyant les vitres.
08:58Quand est-ce que tu t'es cognée la tête ?
08:59La tête ?
09:00Oui, tu t'es fait une blessure à la tête avant de tomber.
09:03Je sais pas.
09:05Tu t'entends bien avec ta tante ?
09:07Oui.
09:08Je suis fatiguée.
09:10On va te laisser te reposer.
09:11On viendra te voir tout à l'heure.
09:16Dites, est-ce que je peux rester ici ?
09:20Ici, à l'hôpital ?
09:22Oui.
09:23Les gens, ils sont gentils.
09:25Tu veux pas retourner chez ta tante ?
09:26Si, mais...
09:27Mais quoi ?
09:29C'est bon, ce qu'on mange ici.
09:30C'est comme à la clinique cet hiver.
09:33À la clinique ?
09:34T'as déjà été hospitalisée en France ?
09:36Non, non, je me suis trompée.
09:37J'ai pas été à la clinique.
09:39Mais je peux rester ici quand même ?
09:41J'aime bien l'odeur du savon.
09:44T'inquiète pas, tu vas rester ici pour le moment.
09:47M. Malleux est demandé au bureau des admissions.
09:50Mme Bapparet,
09:52Zéphire habite chez vous depuis combien de temps ?
09:54Je sais plus très bien.
09:55Depuis deux ans à peu près, pourquoi ?
09:57Qu'est-ce qu'il vous a dit ?
09:58Où sont ses parents ?
10:00Au Mali.
10:02Son père et mon cousin,
10:03ils me l'ont envoyé pour que je fasse mon éducation.
10:08Excusez-moi, il faut que j'aille remplir les papiers
10:10pour son diplôme.
10:11D'accord.
10:13Excusez-moi, il faut que j'aille remplir les papiers
10:15pour son dossier d'admission.
10:18Comment se fait-il que depuis tout ce temps,
10:20votre concierge, votre voisin, n'ait jamais vu Zéphira dans l'immeuble ?
10:23C'est normal, elle sort jamais.
10:25Mais si elle préfère rester à la maison, c'est son droit.
10:27Elle est majeure.
10:28A quel âge ?
10:29Exactement, je pourrais pas vous dire.
10:30Vous savez, en Afrique, c'est pas comme ici.
10:32Ils sont pas à une année près.
10:33Qu'est-ce qu'elle fait toute la journée enfermée chez vous ?
10:35Elle aide aux travaux du ménage.
10:37Vous la déclarez, vous lui faites des fiches de paye ?
10:39C'est ma nièce, je vais pas lui faire des fiches de paye.
10:41Je la loge, je la nourris quand même.
10:43Est-ce qu'elle a déjà été hospitalisée en France ?
10:45Jamais.
10:46Qu'est-ce qu'elle a été encore vous raconter, Zéphira ?
10:48Vous avez son passeport ?
10:49Décidément, vous me pensez tout ce qu'elle s'avoue.
10:51Ici aussi, il me le demande, son passeport.
10:53Son passeport, il est chez moi.
10:54Très bien, nous passerons le chercher.
10:58Regarde ce qu'ils ont livré ce matin.
10:59Je peux voir ?
11:03Regarde-moi ça.
11:04L'emballage est super joli.
11:05Mais c'est pas chez moi.
11:06Attends, j'ai rien fait.
11:09Ça y est, vous l'avez trouvé ?
11:10Il était au café avec ses copains, il fêtait leurs exploits.
11:12Christophe, tu nous l'installes en cuisine,
11:15et tu lui fais du café bien fort pour le dessouler en arrière.
11:17T'es sûrement un prêt avant, toi.
11:22C'est en cristal.
11:23Toi, il suffit que ça brille pour que ça te plaise.
11:25Ça a rien de truc pour mettre de l'eau dedans,
11:27y'a pas de quoi grimper au plafond.
11:28Si t'aimes pas les jolies choses, n'en dégoûte pas les eaux.
11:30Offrir un pot à eau à des sexes alcoolos,
11:32je sais pas comment ils vont le prendre.
11:34Bonjour.
11:36Regardez, le cadeau du taulier.
11:37Oh, c'est joli, ça.
11:38Ça peut être joli.
11:39Ça vaut 6 000 balles.
11:416 000 balles ?
11:42Ah bon, c'est pas foutu de lui, hein.
11:44Ma grande-tante, elle en avait plein, des trucs comme ça, chez elle,
11:46c'est pour les vieux.
11:48Ils sont plutôt jeunes, les tantons.
11:50Qu'est-ce que vous en pensez, vous ?
11:52Attention.
11:53Nadine, il est en haut, le taulier ?
11:55Ouais, il est dans son bureau.
11:56Tu viens, Bernard ?
11:57Ouais, bah 6 000 balles un pot à eau, hein.
12:00Allez.
12:01C'est dommage qu'on soit pas au mariage,
12:03moi j'aurais bien aimé voir la tête du taulier.
12:05C'est vrai, c'est bête, ça.
12:06Vous aussi, vous avez cotisé ?
12:08Bah, on pourrait peut-être lui offrir aujourd'hui,
12:10puisque tout le monde est là.
12:11Bah ouais, bonne idée, ouais.
12:17Merci.
12:27Vous vous appelez Alexandre Veyne,
12:28et le 14 août 1978 ?
12:31Oui.
12:33Vous êtes étudiant en deuxième année
12:34à l'école supérieure d'architecture et d'urbanisme ?
12:36Oui.
12:37C'est un crime ?
12:39C'est la première fois que vous avez affaire à la police.
12:41Oui, mais...
12:42Est-ce que vous pouvez enfin me dire ce que je fais, là ?
12:44Vous avez été mis en cause dans une affaire de bizutage.
12:48Attendez, on n'arrête pas les gens pour ça.
12:50Si.
12:51Et on risque même six mois de prison
12:52et 50 000 francs d'amende.
12:54Mais c'est n'importe quoi.
12:55C'est la loi.
12:57Bon, écoutez, de toute façon,
12:58j'ai jamais bizuté personne, moi.
12:59Que fassiez-vous ce matin entre 9 et 10h ?
13:01Ce matin ?
13:02Bah, j'étais à la bibliothèque.
13:04Ah oui.
13:05Quel livre avez-vous emprunté ?
13:07Quel livre ?
13:08Euh...
13:10Je sais pas, j'en ai pris plusieurs,
13:11je me souviens pas de tous.
13:13J'ai pris...
13:15une revue du CNRS
13:16sur l'anthropologie de l'espace
13:18et l'Europe en construction de Guérand.
13:20Tu me vérifies ça, s'il te plaît ?
13:22J'espère pour vous que c'est vrai,
13:23parce qu'autrement, nous serions obligés de vous accuser de...
13:25De bizutage.
13:26Bah, je sais, oui.
13:27Oui, et de viol.
13:29De viol ? Non, attendez, c'est quoi ?
13:30Toute introduction d'un corps étranger
13:32dans le corps de quelqu'un contre son gré
13:34est considérée comme un viol.
13:35Il y a une olive.
13:36C'est un corps étranger.
13:38Non, mais enfin, je vous dis que j'étais à la bibliothèque ce matin !
13:40Et Marc Villon, il avait pas du tout envie
13:41que vous lui fassiez une introduction anale.
13:44Non, mais je le connais même pas, ce type.
13:45Moi, je lui ai rien fait.
13:50Un certain Arrové a emprunté ce matin à la bibliothèque
13:53l'Europe en construction de Guérand
13:55et une revue du CNRS.
13:56Mais vous le savez, je vous l'avais dit.
13:57C'est pas moi qui ai bizuté ce type.
13:58Pilez vos poches, enlevez vos lacets, votre ceinture,
14:00vous êtes en garde à vue.
14:01Mais elle vient de vous dire que...
14:03Enfin, pourquoi ?
14:04Je sais pas comment vous vous êtes débrouillés,
14:06mais entre la description de Villon,
14:07la centaine de personnes présentes en amphi ce matin
14:09qui pourra témoigner que vous y étiez,
14:10votre témoignage,
14:11faut savoir où est la vérité.
14:32Je ne trouve pas le passeport de Zéphira.
14:34Il doit être au bureau, avec mon mari.
14:36Il travaille où, votre mari ?
14:37Il est en voyage d'affaires à Bamako,
14:38il faut attendre son retour.
14:40Il vous l'apportera ?
14:41Pourquoi votre mari est à Bamako
14:42avec le passeport de votre nièce ?
14:44En général, c'est lui qui le garde.
14:46Elle est tellement étourdie, vous savez,
14:48elle perd tout.
14:49Pour les soins, elle aura besoin
14:50de sa carte d'assurée sociale.
14:51Elle en a pas, elle n'est pas française.
14:53C'est pas une raison.
14:54Vous pouvez nous montrer sa chambre, s'il vous plaît ?
14:57Oui.
14:58C'est par là.
14:59C'est par là.
15:02Ben voilà.
15:05C'est là.
15:10Vous avez un fils ?
15:11Oui, Joseph.
15:13Il a trois ans.
15:20Des vêtements de garçons, ici.
15:22Ils sont où, ceux de Zéphira ?
15:24Je vous l'ai dit, elle est très désordonnée,
15:25d'habitude, elle les range là.
15:26C'est votre fils qui dort là.
15:28Elle dort où, elle ?
15:30Zéphira, elle préfère dormir dans le salon.
15:32Dans le salon, y a pas de canapé,
15:33elle dort pas par terre, quand même.
15:34Excusez-moi, j'avais mal compris votre question.
15:38Mais, qu'est-ce que vous cherchez comme ça ?
15:40Vous n'avez pas le droit de fouiller chez moi.
15:44J'ai trouvé !
15:50Ah, mais c'est à moi, ça, je l'avais perdu.
15:53Je sais plus où je mets mes affaires, moi non plus.
15:55Vous allez nous suivre au commissariat,
15:56essayer d'y voir un peu plus clair.
15:58Le commissariat, mais pour quoi faire ?
15:59J'ai rien de plus à vous dire, moi.
16:00Vous allez nous expliquer pourquoi Zéphira dort par terre,
16:03pourquoi elle travaille jour et nuit sans fiche de paye,
16:05pourquoi vous lui confisquez son passeport.
16:08Je vais appeler mon ambassade.
16:09Vous n'avez pas le droit.
16:11Je suis ressortie de Sainte-Valéenne.
16:12Vous habitez en France, madame.
16:14Vous devez respecter les lois françaises.
16:15Vous appellerez votre ambassade dans 20 heures.
16:17À partir de maintenant, vous êtes en garde à vue.
16:29Alain.
16:30Oui ?
16:31J'ai vérifié.
16:32Alexandre Rovet a une sœur.
16:34Amélie Rovet.
16:35Et devine quoi ?
16:36Elle est étudiante à l'école d'archi.
16:38C'est elle qui était à la bibliothèque ce matin, non ?
16:40En tout cas, c'est possible.
16:41Son frère lui a peut-être conseillé de passer la matinée à la bibliothèque
16:44pour éviter le bizutage.
16:45Ou pour se faire un alibi.
16:46C'était quand même entendu sur le nom des bouquins.
16:49Excuse-moi.
16:51Allô ?
16:53Ah, bonjour.
16:54Je pensais pas que vous m'appelleriez si vite.
16:56Ce soir ?
16:57C'est parfait.
16:58Vous passez me chercher ?
17:00Quatrième étage gauche, c'est ça.
17:02À tout à l'heure.
17:04Remise du cadeau dans dix minutes.
17:06Bureau de mortaux.
17:08Ah, Chloé.
17:09Oui ?
17:10Remise du cadeau dans dix minutes.
17:11Voilà un coup de fil qui te donne le sourire, ça fait plaisir.
17:13C'est un homme qui me plaît et à qui je plais, voilà.
17:15Ça te va comme ça ?
17:16Non, je t'ai rien demandé.
17:17Tu couches avec qui tu veux.
17:18Ça tombe bien parce que c'est exactement comme ça que je fonctionne.
17:20On se réauditionne Rovet après le cadeau ?
17:22Oui, bien sûr, bien sûr.
17:26Vous pouvez entrer.
17:38Surprise !
17:51Cadeau.
17:52Superbe, ça.
17:56Bon, attendez-vous.
17:59Mais c'est très, très, très, très, très beau, ça.
18:02Oh, dites.
18:03Alors là, vraiment, je ne sais pas quoi vous dire.
18:06C'est vraiment superbe.
18:08Ah, et puis c'est du cristal en plus.
18:10Eh, patron.
18:11Pour la bâtisse ?
18:12Non, non, pas du rétro, mais c'est que vous allez me la salir avec vos cochonneries, là.
18:15Ça passe au lave-vaisselle, vous savez.
18:16Oui, c'est ça.
18:17Pourquoi pas au Karcher pendant que vous y êtes ?
18:19C'est du cristal, Capitaine Monnier.
18:21Comme dit ma maman, rien de nouveau.
18:23Le vinaigre et le gros sel, un point, c'est tout.
18:25C'est que vous êtes une ménagère accomplie, en plus.
18:28C'est... c'est Simone qui va être contente.
18:31Elle qui aime tant la jolie vaisselle.
18:33Je vous préviens tout de suite, si vous pleurez, je pleure.
18:35Ah, non.
18:37Attends, ça ira dans du plastique ?
18:40Merci bien.
18:41Bon, eh bien, rendez-lui à la carafe et moi, nos bonnes actions.
18:46Infiniment.
18:47À la vôtre.
18:48Voilà, à la vôtre.
18:49À Simone.
18:56Merci.
19:00Madame Bapparet, vous reconnaissez que Zéphira travaille chez vous ?
19:03Oui.
19:04Qu'est-ce qui s'est passé avant qu'elle ne tombe par la fenêtre ?
19:07Je vous l'ai dit, je n'étais pas dans le salon, je n'ai rien vu.
19:10Il y avait quelqu'un d'autre dans l'appartement ?
19:11Non, mon fils est chez ma sœur pour l'anniversaire de sa cousine.
19:14Je suis seule à la maison avec elle.
19:16Un voisin dit qu'il a entendu des cris avant qu'elle tombe.
19:19Elle a dû avoir peur de tomber, et puis elle est tombée, et puis voilà.
19:22Non, non, non, pas « et puis voilà ».
19:23Nous parlons d'une jeune fille, madame, d'un être humain, pas d'une boulette de papier.
19:27Réfléchissez bien à ce que vous dites, parce que je ne suis pas loin de croire que c'est vous qui l'avez poussée.
19:30Ah non, je ne l'ai pas poussée.
19:32C'est Zéphira qui vous a raconté ça, ce n'est pas vrai, c'est elle qui a sauté.
19:37C'est elle qui a sauté ?
19:39Donc vous avez vu ce qui s'est passé ?
19:41Un petit peu.
19:44Vous étiez donc dans le salon à ce moment-là ?
19:47Qu'est-ce qui s'est passé avant qu'elle saute ?
19:49Le médecin dit qu'elle a été frappée par un objet contondant.
19:53Oui, c'est vrai, je reconnais, je me suis un petit peu emportée.
19:56Je l'ai frappée.
19:57Je ne suis pas toujours très douce avec elle.
20:00Je reconnais avoir frappé ma nièce Zéphira, avec quoi ?
20:07Un torchon.
20:09Avec un objet contondant, madame, quelque chose qui blesse.
20:12Un fer à repasser.
20:18Vous savez que frapper quelqu'un à la tête avec un fer à repasser, ça s'appelle une tentative d'homicide, madame.
20:21Ah non.
20:23Ah non, vous vous trompez, je n'ai pas voulu la tuer, j'ai juste voulu lui faire un petit peu peur.
20:26Elle est tellement paresseuse, tellement désordonnée.
20:28Il faut bien qu'elle apprenne à travailler correctement.
20:32Vous expliquerez tout ça au juge.
20:34Mais je n'ai rien à dire au juge, moi. Je veux rentrer chez moi.
20:36D'abord, avec Zéphira, je fais ce que je veux.
20:38Je l'ai achetée, elle m'appartient.
20:43Vous l'avez achetée ?
20:44Mais vous croyez que c'est gratuit, une bonne ?
20:46Son père me l'a vendue, j'ai le papier signé de sa main.
20:48Je lui ai acheté son billet d'avion. Vous croyez que j'ai envie de la tuer après tout ce qu'elle m'a coûté ?
20:51Madame Baparé, elle vous a peut-être coûté très cher, mais la loi française interdit le commerce d'êtres humains.
20:57Zéphira travaille jour et nuit, sans droit, sans salaire, sans papier.
21:01Elle est séquestrée, mal nourrie.
21:03Elle n'a pas de chambre.
21:04Elle dort par terre.
21:05La loi française interdit l'esclavage.
21:06La loi française, mais quelle loi française ?
21:08Depuis quand la loi française régit-elle la culture de mon pays ?
21:11La loi française s'applique à toute personne vivant sur le sol français, madame.
21:13Je vais appeler mon ambassade.
21:15Je vais appeler mon ambassade !
21:19Karl !
21:37Alors ?
21:38Vous ne nous aviez pas dit que vous aviez une petite sœur ?
21:40Une petite sœur qui vous a servi d'alibi ?
21:42C'est vrai, j'ai une sœur.
21:44Mais c'est moi qui ai été à la bibliothèque ce matin.
21:46Ah bon ?
21:47Vous avez prêté votre portable ?
21:49Mon portable ?
21:51Je ne crois pas, non.
21:52Vous ne croyez pas ou vous en êtes sûr ?
21:53Non.
21:54Non, j'en suis sûr.
21:55Alors comment se fait-il que vous ayez passé des appels de la bibliothèque ce matin entre 9h et 10h,
21:58alors que j'ai vérifié que les appels ne passent pas de là-bas ?
22:03J'ai peut-être été à la bibliothèque un petit peu après.
22:05L'ennuyeux, vous voyez, c'est que ces appels ont eu lieu exactement au même moment
22:08que l'inscription des livres à la bibliothèque par une personne appelée Arovet.
22:12Comme ce n'est pas vous, c'est votre sœur.
22:14On va être obligés de la mettre en garde à vue pour complicité dans une affaire de bisutage.
22:18Amélie est au courant de rien. Laissez-la.
22:20Et elle passera aux assises.
22:21Aux assises ? Pour un bisutage ?
22:23Il y a eu viol.
22:24Complicité de viol, c'est les assises.
22:27D'accord.
22:29D'accord, je vous dirai ce que vous voulez, mais je vous jure, ma sœur, elle y est pour rien.
22:33Donc vous reconnaissez avoir bisuté Marc Villon ?
22:37Oui.
22:39Mais je ne l'ai pas violé.
22:41Les olives, c'était juste pour se marrer.
22:43Voyons, vous avez une drôle de façon de vous marrer, vous.
22:46Mais c'est un mec qui m'avait raconté ça.
22:50C'est vrai, c'est con.
22:51Un mec qui avait déjà participé à un bisutage ?
22:54Oui.
22:55Qui ?
22:56Un mec.
22:57Non, parce que si c'est ce mec qui vous a donné l'idée, on peut faire jouer que vous avez agi sous influence.
23:02Dans ces cas-là, c'est lui qui est cop de la prison, vous comprenez ?
23:05Mais toutes les deuxièmes années bisutes, si c'est dégueulasse que je traine pour tout le monde !
23:10Je suis foutu, moi, si je vais en prison.
23:12Mais alors c'est qui ce type qui vous a donné l'idée ?
23:14Mais pourquoi vous vous acharnez sur moi ?
23:16Qu'est-ce que vous voulez de moi, merde ?
23:18Son nom.
23:20Ça, je peux pas.
23:22Vous vous rendez pas compte.
23:25Si je fais ça, je suis foutu. Je serai jamais architecte.
23:28Bon.
23:29On va convoquer vos parents, on va leur dire que leur fils et leur fille vont aller en prison.
23:32Non.
23:34Non, pas eux, je vous en prie.
23:36Alors qui c'est ?
23:40Je vais vous aider.
23:42Voilà la liste des appels téléphoniques que vous avez passés depuis votre portable.
23:45Il y en a eu un ce matin, à 8h59, juste avant le bisutage, à Didier Duval.
23:50Et vous l'avez appelé plusieurs fois cette semaine.
23:57C'est avec lui qu'on organise les bisutages.
23:59Avec Didier Duval ?
24:01Oui.
24:04On a eu une réunion dimanche soir.
24:07C'est lui qui donne les instructions, après, nous, au bureau des élèves, on met en place ce qu'il nous dit.
24:12C'est très bien, Alexandre.
24:15Maintenant vous allez nous raconter cette réunion dimanche soir.
24:17Parce que si vous voulez compléter votre cause auprès du procureur, nous, on a besoin de prouver ce que vous nous dites.
24:21Mais c'est passé où cette réunion ?
24:23Dans son bureau.
24:24Vous étiez combien ?
24:27Lui, et le bureau des élèves, 8.
24:29Comment il donne ses instructions ? Par oral, par écrit ? Allez-y, racontez.
24:36On avait rendez-vous à 20h. Il avait commandé des pizzas.
24:43Qu'est-ce que tu fais là ?
24:44J'ai apporté plainte.
24:45Plainte pour quoi ?
24:46Tu prends ma déposition.
24:48Tiens, assieds-toi.
24:49Qu'est-ce qu'il se passe ? Dépêche-toi, j'ai plein de boulot, là.
24:52Je connais le voleur.
24:53Mais qu'est-ce qu'on t'a volé ?
24:55Il m'a volé mon cœur.
24:56Bonjour, Mathilde. Vous avez un grand problème ?
24:59Non, non, tout va bien, merci.
25:02J'ai envie de toi.
25:03Mathilde, c'est pas le moment, je te jure.
25:05Viens.
25:06Je peux pas.
25:07Écoute, c'est l'heure du déjeuner. Je t'aime. Viens.
25:13Vas-y, je te rejoins.
25:14Sûr ?
25:15N'oublie pas de venir te chercher.
25:17J'arrive, je te promets.
25:19Bon, Mathilde, je vous tiens au courant.
25:24Mathilde ?
25:33Didier Duval, c'est l'auteur de La Tour de São Paulo, entre autres.
25:37Oui, oui, je sais. Évidemment, c'est délicat.
25:40Il dîne régulièrement avec le beau-frère du président.
25:42Oui, mais il a quand même été mis en cause à deux reprises, par Villon et par Rovay.
25:46Le premier a entendu une rumeur, le deuxième essaie d'éviter une mauvaise posture.
25:49Leur déclaration ne tiendra pas deux secondes devant l'armée d'avocats de Duval.
25:53Là, vous avez des déclarations, pas des fails.
25:55Rovay nous a dit que, lors de la réunion, Duval a noté toutes les instructions sur un paperboard.
25:59Si on retrouve la feuille, c'est bon.
26:01Attendez, attendez, attendez.
26:03Pour ça, il faudrait perquisitionner chez lui.
26:05Oui, mais si on ne trouve pas la feuille de paperboard tout de suite, il faut l'empêcher de la détruire.
26:08Si ce n'est pas déjà fait.
26:10Il nous faudrait aussi une autorisation de garde à vue.
26:12Duval en garde à vue ? Ça va être lourd à gérer, ça.
26:15Avec Duval, c'est une énorme machinerie qui est visée.
26:17La société des anciens élèves fait des victimes tous les ans parmi les nouvelles recrues.
26:20Il y a des dépressions, des tentatives de suicide.
26:22Et parce que s'ils parlent, leur carrière est foutue, tous se taisent.
26:25Je vous donnerai une autorisation que si une tierce personne qui ne soit ni bisu, ni bisuteur, le met en cause une troisième fois.
26:30Mais on a convoqué le directeur de l'école. Dans une histoire de bisutage, il est co-responsable.
26:34Bon, allez, ça suffit maintenant. Tenez-moi au grand.
26:36Et rien contre Duval sans mon feu vert, bien entendu.
26:39Bien sûr, monsieur le substitut. Merci.
26:44Bon, mais c'est pas la peine d'attendre. Allez-y.
26:54C'est à cette heure que tu arrives ?
26:56Dis donc, t'en as mis du temps.
27:02Vous pouvez nous voir ? Je vais fermer la porte.
27:04Je t'aime, embrasse-moi.
27:05D'abord, je vais fermer la fenêtre.
27:06Ah, tu as honte de moi.
27:08C'est pas ça, mais j'ai pas envie que tout le commissariat...
27:10Et là, sache que je sors avec toi.
27:12Tu as honte de moi. Tu ne dois pas. On punit les gens qui ont.
27:17Mathilde, arrête, là. Ça suffit maintenant. Je joue plus.
27:22Détache-moi et ferme la fenêtre.
27:24Ça, il faut le mériter.
27:26Embrasse-moi. C'est vrai, tu peux pas.
27:29Arrête, Mathilde. Je supporte plus, là.
27:32Je comprends quand il faut s'arrêter, merde.
27:34Si tu promets d'être sage, j'accepte de te détacher. Tu promets ?
27:39C'est bien. Où sont tes clés ?
27:43Putain, les clés.
27:44Tu les as oubliées ?
27:47Elles sont dans ma veste au commissariat.
27:49C'est malin qu'elles sont à faire, maintenant.
27:51Ça t'amuses, toi ? Mais ferme la fenêtre, au moins.
27:57Putain, c'est pas vrai. De quoi j'ai l'air, là ?
28:02Entrez.
28:04Où est Léonetti ?
28:06Je le cherche depuis tout à l'heure. Il a dû aller déjeuner.
28:09Lopez a téléphoné. Elle prend une semaine de congés supplémentaires.
28:13On est déjà en sous-effectif.
28:15Il nous faudra tenir encore un peu à ce rythme-là.
28:17Dites-moi, vous vous en êtes de votre histoire d'esclavage ?
28:20Elle a été séquestrée, exploitée, violentée aussi.
28:22Il nous faut sa plainte.
28:23Sinon, ça va se terminer en haut de boudin, au tribunal du travail.
28:26Au mieux, la victime récupérera ses salaires, et puis basta.
28:29Et la tante ne sera pas plus inquiétée que ça. Entrez.
28:33Excusez-moi, commissaire, on demande le capitaine Fourniot au téléphone.
28:36Répondez le message. Dites qu'il le rappellera.
28:38C'est de la part du lieutenant Léonetti.
28:40C'est Bernard ?
28:41Non, c'est une femme. Elle a dit que c'était urgent.
28:44Je vais voir.
28:54Allô ?
28:56Oui, bonjour, Mathilde.
28:59Sa veste ? Oui, bien sûr.
29:02Au premier, en face du cours de danse.
29:05J'arrive.
29:19Bonjour, capitaine.
29:20Bonjour.
29:21Entrez.
29:22Entrez.
29:26On voulait s'amuser, puis j'ai eu un geste maladroit.
29:32Détache-moi, plutôt que de te marrer.
29:34Les clés sont dans la poche.
29:53Au revoir, Mathilde. Au revoir, capitaine.
29:55Au revoir, Bernard. Au revoir.
30:00Bonjour. Bonjour.
30:02Vous vous appelez Maurice Ambar ?
30:03Oui, c'est moi.
30:05Ça fait combien de temps que vous dirigez l'école supérieure d'architecture et d'urbanisme de la rue Lantier ?
30:10Depuis 20 ans, exactement.
30:12Que faisiez-vous ce matin entre 9 et 10 heures ?
30:15J'étais dans mon bureau, pourquoi ?
30:17Vous savez que le bizutage est interdit.
30:19Je l'ai interdit. C'est dans le nouveau règlement de l'école.
30:21Mais ça ne sert à rien. Tant que la SAE a questionné le bizutage...
30:24La SAE ?
30:26La Société des Anciens Élèves d'Archie.
30:28Attendez, c'est elle qui fait la loi chez vous ?
30:32Elle aide les nouvelles promos à trouver du travail, des stages.
30:35Elle facilite l'obtention de prêts bancaires, elle a fondé une mutuelle.
30:39Elle se porte garante pour les appartements, elle est incontournable.
30:42Le bureau des élèves suit à la lettre tout ce que dit la SAE.
30:46Et Didier Duval, il fait partie de la Société des Anciens ?
30:49Parmi d'autres.
30:50C'est lui qui organise le bizutage ?
30:52Ça, je ne sais pas.
30:53Allons, ça fait 20 ans que vous dirigez cette école.
30:57Justement, je ne fais pas partie de la Société des Anciens.
31:00Monsieur Anvar, ce matin, un de vos élèves a été maltraité.
31:03Et en tant que directeur, vous risquez la co-responsabilité dans une affaire de bizutage.
31:06Moi, j'ai fait ce que j'avais à faire.
31:08J'ai interdit, j'ai prévenu.
31:11Je ne peux pas mettre un flic derrière chaque élève.
31:13Vous risquez aussi d'incitation à la violence ?
31:15Viole et autres douceurs.
31:17Moi, je n'ai rien fait.
31:18C'est exactement ce qu'on vous reproche.
31:20Vous avez fermé les yeux sur un événement qui a conduit un jeune homme à l'humiliation publique.
31:23Écoutez.
31:25Quand on a la chance d'avoir un appui comme Didier Duval,
31:28ce n'est pas à moi que ça profite.
31:31C'est aux élèves.
31:32Vous reconnaissez que Didier Duval organise le bizutage de votre école avec le bureau des élèves ?
31:37Duval.
31:39Entre autres.
31:41Il n'y a pas un distributeur de cochonneries dans le coin, là ?
31:43J'ai la dalle, moi.
31:44Evidemment, c'est plus sans tête pas les repas.
31:47Justement, je voulais t'en parler.
31:48Je ne suis pas sûr que tout le monde comprenne.
31:50Ça pouvait rester entre nous.
31:51Evidemment, je ne dirais rien.
31:53Je peux te poser une question ?
31:55Oui.
31:56Ça te plaît, ce genre de truc ?
31:58Tu sais, c'est juste un jeu.
31:59Elle me fait pas mal.
32:00Elle ne me tape pas dessus.
32:01C'est surtout dans la tête que ça se passe.
32:04C'est vrai.
32:05C'est vrai.
32:06Elle me tape pas dessus.
32:07C'est surtout dans la tête que ça se passe.
32:10Je ne vais pas te dire que j'adore ça.
32:13Mais...
32:14Mathilde.
32:16Elle me plaît.
32:22Tu as de la visite ?
32:23Bonjour.
32:24Je suis son frère.
32:26Je ne savais pas que tu avais un frère à Paris.
32:27Je suis en France depuis pas longtemps.
32:29Je fais la plonge dans une brasserie.
32:30Mais je suis en règle, vous pouvez vérifier.
32:32C'est inutile.
32:33Qui vous a prévenu ?
32:34Mon oncle a appelé mon père au Mali.
32:36Très bien.
32:38Zéphira, on a une bonne nouvelle pour toi.
32:40Tu ne retourneras pas chez ta tante.
32:42Je vais aller en prison ?
32:43Ben non, pourquoi ? Quelle idée ?
32:45Parce que je me suis enfuie.
32:47Pourquoi tu t'es enfuie ?
32:50Vous pouvez prévenir votre père que le calvaire de Zéphira est terminé.
32:53Dès qu'elle aura porté plainte, votre tante sera déférée et tout ira très vite.
32:57Non, non, je porte pas plainte.
32:58C'est un accident.
33:00Ma tante, elle m'a rien fait.
33:01Elle me traite comme il faut.
33:02C'est moi.
33:03Je me suis cognée et je suis tombée.
33:06Zéphira, si tu portes pas plainte, tu vas retourner chez ta tante.
33:09Excusez-moi, messieurs, mais ma soeur vient de vous le dire.
33:11Elle porte pas plainte.
33:13Zéphira.
33:15Oui, c'est vrai.
33:16J'ai tout inventé.
33:18Zéphira, ta tante a avoué qu'elle t'avait battue avec un fer à repasser.
33:21Je porte pas plainte.
33:24Vous pouvez m'expliquer ?
33:25Mon père a vendu Zéphira.
33:26Elle appartient à ma tante.
33:27Elle peut pas aller contre sa décision.
33:29Mon père a envoyé une autre soeur aussi.
33:31C'est pour qu'elle s'en sorte.
33:32C'est une chance qu'il leur donne.
33:33Une chance ?
33:34Votre tante martyrise Zéphira et vous appelez ça une chance ?
33:36Oui.
33:37Pour elle et aussi pour ceux qui restent.
33:39L'argent qu'il a eu pour Zéphira a nourri les autres pendant trois mois.
33:42Quand elle aura remboursé son voyage,
33:44la moitié de son salaire sera envoyée là-bas pour la famille.
33:46En deux ans, Zéphira a largement remboursé son voyage.
33:49Je sais, mais il faut pas qu'il y ait de procès.
33:51Ça sera au village et ça sera la honte pour mon père.
33:54Et aucun employeur ne voudra de mes autres soeurs.
33:56Et ça sera la misère.
33:57Si personne ne porte plainte,
33:59des gens comme votre tante continueront à croire que tout leur est permis.
34:02Et le calvaire de jeunes filles comme Zéphira ne s'arrêtera jamais.
34:11Quel âge a-t-elle, Zéphira ?
34:12Je sais plus.
34:13Chez nous, il y a tellement d'enfants qu'on se perd dans les dates.
34:18Zéphira,
34:20dans quelle clinique t'as été cet hiver ?
34:23J'ai pas été à la clinique. Je me suis trompée.
34:27Bon.
34:29Vous avez entendu le substitut.
34:31Donc, vous y allez.
34:34Vous me retrouvez cette feuille de paperboard.
34:37Mais, attention, avec délicatesse.
34:39Et je veux que deux mots résonnent dans votre tête
34:41quand vous serez face à du val, discrétion et diplomatie.
34:45Il y a deux fois plus de risques de suicide
34:47chez les personnalités que chez le délinquant de base.
34:50Si ils se suicident, c'est qu'ils sont coupables.
34:52On n'en sait rien, Mathieu, puisqu'ils sont morts.
34:54Et puis, même s'ils sont coupables,
34:55moi, par principe, j'aime mieux quand les gens sont vivants.
34:57Allez.
35:00Regardez ce que j'ai trouvé en classant le fax la semaine dernière.
35:05Merde !
35:06Fais voir.
35:08On a quand même fait une bonne affaire.
35:096 000 balles au lieu de 70 000.
35:12Tenez, regardez.
35:14Mais bon, on a quand même offert un cadeau volé à notre commissaire.
35:18T'as vu ? C'était à Lalique.
35:19Évidemment, il est signé.
35:20Mine de rien, ça fait que le patron est pour être accusé de recel maintenant.
35:24Et t'imagines la tête de tous les flics invités à son mariage
35:26quand ils vont boire la carafe parmi les cadeaux ?
35:29Faut trouver un moyen de lui reprendre.
35:33Moi, j'aurais trop les boules.
35:34Et vous avez vu comment elle était contente, tout à l'heure ? Non, non.
35:36Mais bon, on a intérêt à se dépêcher,
35:37parce que d'ici, est-ce qu'il ramène la carafe chez lui ?
35:39À tous les coups, il va vouloir la montrer à Simone ce soir.
35:41Oh, mon dieu.
35:57Monsieur Isker est prié de rappeler son assistante, mademoiselle Sabrina.
36:07Monsieur Delemaire, poste 49-20.
36:11Ce sont les projets dont je suis le plus fier.
36:14J'ai une affection toute particulière pour la gare de Benoistre.
36:16J'aime bien la tour de Sao Paulo, aussi.
36:19Vous vous intéressez à l'architecture ?
36:20Non, non.
36:21Monsieur Duval, nous souhaitons vous entendre dans le jardin.
36:24Monsieur Duval, nous souhaitons vous entendre dans le cadre d'une enquête
36:27sur la Société des Anciens de l'école d'architecture.
36:31Oui, je vous écoute, madame.
36:33Capitaine.
36:34Vous en êtes un membre éminent, je crois.
36:36Disons que j'en suis un des membres, capitaine.
36:40Vous êtes responsable de la revue éditée par la Société des Anciens.
36:43En tout cas, vous en signez tous les éditos.
36:44En effet, je suis même très fier.
36:46Cette revue est lue dans le monde entier.
36:48Et fait connaître partout nos jeunes talents.
36:50Monsieur Duval, vous gardez un bon souvenir de votre passage à l'école supérieure d'archi ?
36:53Bien sûr.
36:54Avez-vous vous-même été bijouté ?
36:56Oui, capitaine.
36:59Vous me rappelez ma jeunesse.
37:01Vous savez que le bijoutage était interdit par la loi ?
37:03Oui, mais à l'époque, il ne l'était pas.
37:06Faites un sondage parmi les anciens comme moi,
37:08personne n'a été traumatisé.
37:09Bien au contraire.
37:10Le bijoutage, c'est une fête, un rituel.
37:12Ça permet aux nouveaux de connaître les anciens.
37:15C'est très confraternel.
37:16Oui.
37:18Monsieur Duval, je ne vois pas votre paperboard.
37:21Mon paperboard ? Il est dans la pièce à côté.
37:28Pourquoi elle veut aller voir mon paperboard ?
37:30Simple vérification.
37:34Le rouleau de paperboard est neuf.
37:36Qu'avez-vous fait de l'ancien ?
37:38Je serais bien incapable de vous le dire.
37:39C'est mon assistante qui s'occupe de ça.
37:41Oui, et où est-elle ?
37:43Dans le bureau, en face.
37:49J'appelle mon avocat.
37:50Vous pourrez le faire dans 20 heures.
37:51Qu'est-ce que c'est que cette plaisanterie ?
37:53De quoi m'accuse-t-on ? Vous voulez m'arrêter ?
37:54Monsieur Duval, à partir de maintenant, vous êtes en garde à vue.
37:56Veuillez poser ce téléphone, s'il vous plaît.
38:01C'est absurde.
38:03Si la fille ne veut pas porter plainte, on ne peut pas intervenir.
38:06Avec les ressortissants étrangers,
38:08on va avoir le quai d'Orsay sur le dos.
38:10Ce sont leurs histoires de famille.
38:11Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
38:12Sauf qu'on n'a pas encore déterminé l'âge de la victime.
38:15Vous pensez qu'elle est mineure ?
38:16Non, attendez, parce que si elle est mineure, là, ça change tout.
38:18La procédure roule toute seule. Trouvez-moi l'âge de cette fille au plus vite.
38:20Comment ? Même son frère, il ne le sait pas.
38:22Débrouillez-vous !
38:23Épluchez les demandes de visiteurs en provenance du Mali ces deux dernières années.
38:26Je ne sais pas.
38:27Moi, je ne vais quand même pas vous apprendre d'autres métiers, les honnêtis.
38:29Elle a peut-être été hospitalisée cet hiver.
38:38L'assistante, elle est sûre qu'elle l'a changée hier, le rouleau de pepperboard ?
38:41Parce que là, on n'a rien.
38:42Et ça fait deux jours qu'ils n'ont pas sorti les poubelles, alors.
38:44Je ne comprends pas. Il devrait y être.
38:45Moi, je dis que c'est lui qui s'en est débarrassé.
38:47En plus, c'est logique. Il détruit une pièce à conviction.
38:51Bon. Allez, on rentre.
38:53Allez, venez.
38:54Je vais appeler la femme de ménage qui s'occupe du bureau de Duval.
38:56Si elle, elle n'a pas vu le rouleau, c'est que vous avez raison.
38:58Zéphira Mbapparé. Zéphira. Z-E-P-H-I-R-A.
39:02Vous n'avez personne sous ce nom ?
39:04Vous êtes sûr ?
39:05Oui.
39:06Je vous remercie, madame.
39:07Non ? Bien, merci.
39:08Je pense que vous êtes au trois quarts de la liste.
39:11Oui, bonjour, madame. Police judiciaire.
39:15Enzo ?
39:16Ça va ?
39:17Oui, c'est bon.
39:19Et sinon, ça s'est bien passé avec ton pote ?
39:23Il est annulé.
39:25Bah, pourquoi t'es pas venu manger avec moi, alors ?
39:28Bon.
39:31Et sinon, c'est toujours OK pour ça ?
39:36Il t'a dit oui.
39:38Ah bah, il est gonflé. Il sait que j'existe, quand même.
39:41Non, mais je m'énerve pas.
39:42Sors avec ton pote si ça te fait plaisir.
39:44Bon, bah, on se voit demain, quand même ?
39:47Ouais.
39:48Bah, à demain.
39:50Ouais, je t'aime, hein. Ciao.
39:56Madame Raymond, vous êtes bien chargée de nettoyer les bureaux de M. Duval,
39:58tous les soirs, de 21h à 22h ?
40:00Oui.
40:01Hier soir, est-ce que vous avez trouvé un paperboard dans la corbeille à papier du bureau de M. Duval ?
40:04Un quoi ?
40:05Vous savez, ces grandes feuilles que M. Duval utilise comme un tableau à scie, vous ?
40:09Oui, oui.
40:11Et vous l'avez jeté ?
40:12Dans la poubelle de l'immeuble.
40:15Hier soir, lorsque vous êtes partie, est-ce que M. Duval était encore là ?
40:19Oh non, il n'y avait plus personne dans les bureaux.
40:21Dans la poubelle, vous en êtes sûre ?
40:24Oh, je savais que ça arriverait un jour.
40:27Je suis pas une voleuse, vous savez.
40:28Mais c'est tellement cher, ces grandes feuilles.
40:30Et mes enfants, ils aiment bien faire des grands dessins avec des grands gestes.
40:33C'est juste de la récupération.
40:35Ne vous inquiétez pas, madame, nous n'avons aucune intention de vous accuser de vol.
40:38Nous avons juste besoin d'une feuille, et c'est tout.
40:40Nous avons juste besoin d'une feuille du dernier rouleau de paperboard.
40:43Ah, c'est pour les feuilles.
40:45Elles sont à la maison, mais les enfants ont dû s'en servir ce matin.
40:48Très bien, je vais vous accompagner chez vous.
40:52Oui, c'est ça, mademoiselle, Zephyra.
40:55Sa date de naissance, c'est le 15-12-84.
41:02Si vous pouviez me faxer une fiche de renseignement, ce serait formidable.
41:0501-48-78-15-30.
41:08Oui, c'est urgent, merci.
41:11C'était pour un avortement.
41:13En plus, son oncle l'a violée.
41:14Elle a 15 ans.
41:15Elle a avorté il y a 6 mois dans une clinique privée.
41:17La fille me faxe tous les renseignements.
41:18Bon, il ne nous reste plus qu'à appeler la brigade des mineurs.
41:20On peut dire qu'on leur a quasiment bouclé l'affaire, là.
41:32Asseyez-vous, monsieur Duval.
41:38Vous reconnaissez votre écriture ?
41:41Oui.
41:42C'est une feuille du rouleau de paperboard que vous avez jeté hier.
41:45C'est possible.
41:46J'aimerais que vous nous expliquiez ce plan.
41:49Vous vous intéressez aux jeux de rôle ?
41:52Pardon ?
41:53Je me demande si vous vous intéressez aux jeux de rôle, parce que c'est de ça dont il s'agit.
41:57Alors quand je lis Rovet, là, ça veut dire que c'est avec Alexandre Rovet que vous avez joué aux jeux de rôle ?
42:01Oui.
42:02Alexandre est un jeune homme que j'apprécie beaucoup.
42:04Il est venu me trouver il y a quelques mois pour un projet.
42:08Il est prometteur.
42:09C'est un crime de jouer avec lui ?
42:11C'est bizarre, parce que ce plan-là est le plan de l'amphite de votre ancienne école.
42:16Et le bizutage qui a eu lieu ce matin s'est déroulé exactement comme c'est décrit, là.
42:19Mais j'y peux rien, si certains prennent ces jeux pour de la réalité.
42:21Ce n'est pas la première fois que j'entends dire, mais je ne suis pas responsable pour autant.
42:23Que faisiez-vous dimanche soir ?
42:25Dimanche soir ?
42:27J'étais chez moi avec ma femme.
42:30Nous avons regardé Derrick à la télé.
42:32Et il s'est passé quoi ?
42:34Je ne me souviens pas.
42:35Un homme a été assassiné, je crois.
42:37Ah non, dimanche soir, c'était une femme qui se faisait enlever.
42:39C'est possible. Il faudrait demander à ma femme.
42:43C'est elle qui regarde ce genre de feuilleton.
42:45Moi, ce genre de programme m'endort.
42:47Je ne comprends pas.
42:48Si vous étiez chez vous, pourquoi avoir commandé huit pizzas, deux pains surprises,
42:52un plateau de fromage et une tarte, et les avoir fait livrer à votre bureau ?
42:57Je ne m'explique pas.
42:58C'est sans doute un de mes collaborateurs.
43:00Je vais demander si vous le voulez.
43:02Pourriez-vous me donner le nom de vos collaborateurs ?
43:04Si le juge me le demande, je le ferai.
43:07Comme vous voudrez.
43:08Alors expliquez-moi, quand avez-vous joué aux jeux de rôle avec Alexandre Revé ?
43:23Vous avez de la chance, monsieur Duval.
43:26L'élève molesté s'est rétracté pour le viol et il a retiré sa plainte.
43:30Ah, justement, les voilà.
43:32Alors, vous en êtes...
43:33Marc Villon s'est rétracté. Il n'a jamais été violé, il a retiré sa plainte.
43:36Il est malin.
43:37A l'heure qu'il est, je suis sûr qu'il s'est vu offrir une carrière toute tracée en échange de son silence.
43:41Ça se termine toujours comme ça quand on touche à un personnage connu.
43:43Bon, allez, j'appelle le procureur tout de suite. Au revoir.
43:45Au revoir, monsieur le substitut.
43:49C'est dégueulasse !
43:51Ma carafe !
43:53C'est quoi, ça ?
43:54C'est la carafe !
43:55C'est quoi, ça ?
43:56C'est la carafe !
43:57C'est quoi, ça ?
43:58C'est la carafe !
43:59Excusez-moi, je...
44:00On ne peut même pas recoller les morceaux, là.
44:02Mathieu ! Mais c'est mon cadeau de mariage que vous venez de foutre en l'air !
44:05Je suis désolée, je vais ramasser.
44:07Non, non, non, touchez plus à rien !
44:09Prenez donc le reste de votre journée et puis alors disparaissez !
44:11Allez, allez, allez-vous-en, je ne veux plus vous voir. Et puis vous aussi, allez.
44:14Allez, oh, là, là, là, là.
44:23Vous avez vu ? Il est connu, on s'est débarrassé de la carafe.
44:26Pardon ?
44:27On ne savait pas comment lui reprendre, maintenant on est tranquille.
44:29Tu as cassé la carafe exprès ?
44:31Oui.
44:32Vous êtes malade.
44:33Vous vous rendez compte que vous venez de foutre 70 000 balles en l'air ?
44:36Sans compter nos 6 000.
44:37C'était une pièce à conviction. Comment est-ce qu'on remonte la filière, maintenant ?
44:40Comment est-ce qu'on met la main sur le branc qui nous a refilé un objet volé ?
44:42Alors ça ?
44:43On était d'accord qu'il fallait empêcher le patron d'être recelleur, je m'en occupe et c'est moi qui me fais engueuler ?
44:47Merde, à la fin, si vous aviez trouvé mieux, il ne fallait pas vous gêner !
44:51Putain, ça chauffe avec Mathieu.
44:58Tu dors où en ce moment ?
44:59Un petit hôtel, là, sur le canal.
45:02Messieurs, je vous en supplie, laissez ma sœur tranquille, vous mettez la honte sur ma famille.
45:06Elle a 15 ans, en France, la justice assure la protection des mineurs.
45:09Mais ma tante, qu'est-ce qui va se passer pour elle, maintenant ?
45:11Elle va aller en prison jusqu'à son procès, elle y restera sûrement après.
45:14En prison ? Vous êtes fiers de vous, hein ?
45:16C'est facile, ma tante.
45:17C'est pas facile.
45:18C'est pas difficile.
45:19C'est pas difficile.
45:20C'est pas difficile.
45:21C'est pas difficile.
45:22C'est pas difficile.
45:23C'est pas difficile.
45:24C'est pas difficile.
45:25C'est pas difficile.
45:26Vous, hein ? C'est facile pour vous.
45:27Vous avez fait votre boulot.
45:28Vous avez la conscience tranquille, mais dans mon pays, là-bas,
45:30tous mes parents vont vivre le cauchemar jusqu'à leur mort.
45:33Dites-vous au moins que Zéphira souffrira moins.
45:35Elle ira dans un foyer jusque sa majorité où elle suivra des études, c'est mieux que l'esclavage, non ?
45:39Vous vous rendez pas compte ?
45:40Quand on est si nombreux, il y en a toujours une qui paie pour les autres.
45:43C'est la fatalité !
45:44Dites-vous que c'est la fatalité que ça s'arrête un jour.
45:46Bonjour.
45:56Oh là là, mais c'est pas la carafe quand même.
45:59Non.
46:00Alors, chagrin d'amour ?
46:02C'est pas un chagrin, c'est juste que je comprends rien aux hommes.
46:05Mais en amour ça sert à rien de comprendre, faut juste prendre et laisser prendre.
46:09Bon, si on veut construire quelque chose, faut être un peu plus rationnel que ça.
46:12Construire ? Mais me dis pas que tu veux déjà te marier.
46:15Moi aussi.
46:16Pour toute la vie ?
46:17Ah oui.
46:18Quelle horreur, mais si t'en choisis un, t'abandonnes tous les autres.
46:21Mais tous les autres, je m'en fous moi, j'en veux un, c'est beaucoup plus.
46:24Je vais te dire moi ce que je redoute le plus dans le mariage, c'est les hommes mariés.
46:27Ceux-là, je les fuis comme la peste.
46:29Mais c'est pas facile, ils sont partout.
46:32À demain, ciao !
47:15Abonnez-vous !

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