• il y a 3 mois
Avec Maître Laurent-Franck Liénard, avocat du policier mis en examen.

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2024-08-08##

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Transcription
00:00Soud Radio vous explique l'enquête du juge d'instruction sur la mort du jeune Nahel décédé le 27 juin 2023 à Nanterre.
00:14Cette enquête est terminée, c'est ce qu'on a appris hier. Les dernières précisions, Jules Boscherini.
00:19Oui Jean-Marie, l'enquête a démontré qu'il n'y avait pas de trace de coup sur le visage de la victime.
00:23Le policier a aussi été confronté aux analyses de l'expert qui a déterminé que le tireur n'était pas en danger au moment de son tir.
00:29Et puis l'enquête sur la mort de Nahel s'est terminée par d'ultimes confrontations entre les policiers impliqués et des témoins.
00:35Durant ces auditions, le policier auteur du tir mis en examen pour meurtre a maintenu que son tir était lié à un refus d'obtempérer de la part du jeune conducteur.
00:44Il a également indiqué ne pas avoir lancé les mots « balle dans la tête » en face du conducteur,
00:48alors qu'une analyse vidéo a démontré qu'il les avait bien prononcés, confirmant les dires de plusieurs témoins.
00:53L'avis de fin d'information judiciaire a d'ailleurs été salué par Maître Nabil Boudi, l'avocat de la mère de Nahel.
00:59Il estime que cet avis « arrive dans des délais beaucoup plus rapides que ceux rendus habituellement par la justice »
01:05et ajoute « ce délai finalement n'est pas si surprenant que ça compte tenu de l'émotion et du trouble à l'ordre public provoqué par le drame ».
01:12Les parties ont désormais trois mois pour faire des observations,
01:15avant que le parquet ne demande le renvoi ou non devant une cour d'assises du policier auteur du tir, on le rappelle mis en examen pour meurtre.
01:22Le jeune homme avait été tué à bout portant, à la suite de ce refus de contrôle routier,
01:27et son décès avait provoqué de nombreuses émeutes dans les villes françaises.
01:30Oui, dans toute la France, absolument.
01:32Pour en parler, notre invité qu'on retrouve avec plaisir, Maître Laurent-Franck Liénard, bonjour à vous.
01:37Oui, bonjour.
01:38Soyez le bienvenu sur Sud Radio.
01:40Vous êtes l'avocat de Florian M, ce policier qui est mis en examen.
01:44Quelles sont les prochaines étapes judiciaires ?
01:48Alors, tout d'abord, dans le résumé qu'a fait votre confrère, il y avait une énorme bourde.
01:53Jamais personne n'a dit que mon client aurait prononcé des mots balles dans la tête.
02:00Ça ne figure pas du tout en procédure, ni dans aucun rapport d'expertise.
02:04Qu'on soit clair là-dessus, mon client...
02:06La correction est apportée.
02:08Voilà, il a dit trois mots, c'est coupe, coupe, coupe, et c'est tout.
02:12Il a donc intimé l'ordre à ce conducteur de couper son contact.
02:17Ensuite, les prochaines étapes, nous allons formuler une demande de non-lieu,
02:23donc des observations aux fins de non-lieu, comme nous l'avons toujours fait,
02:27puisque ce policier, lorsqu'il a appliqué ce tir, lorsqu'il a été obligé de le faire,
02:32s'est trouvé dans une situation qui était juridiquement prévue par les textes.
02:38Quand on ne peut pas arrêter autrement un véhicule,
02:40et que ce véhicule risque de causer des atteintes aux gens,
02:43eh bien les policiers ont le droit d'utiliser leur arme de service contre le conducteur
02:47de manière à l'empêcher de repartir.
02:49C'est ce qu'a fait mon client, il est dans le carrière légale,
02:52et même si ça soulève de l'émotion,
02:55évidemment parce que jamais il n'a voulu la mort d'un homme,
02:58c'est l'application de la loi.
03:01Et si c'est l'application de la loi, les juges d'instruction, en conscience,
03:04devraient avoir le courage d'aller au bout du raisonnement,
03:08et de dire effectivement qu'il n'y avait pas d'autre moyen pour arrêter ce véhicule.
03:11Effectivement, ce véhicule causait un danger grave, imminent,
03:15à l'encontre des autres, et donc il fallait l'arrêter.
03:18Et s'il fallait l'arrêter, l'usage de l'arme est légal.
03:21C'est la prochaine étape.
03:24Ensuite, nous verrons quelle sera la position du parquet,
03:27et nous verrons surtout quelle sera la position des deux juges d'instruction
03:30qui sont saisis de ce dossier.
03:32Alors rappelons que la mort du jeune Nael avait déclenché
03:34une série d'émeutes spectaculaires sur l'ensemble du pays.
03:38Est-ce que vous pensez que ce procès qui pourrait se tenir
03:42sera sous le même genre de pression ?
03:45On n'en est pas du tout là.
03:48On n'est pas du tout à l'étape d'un procès, avec des pressions,
03:51avec des émeutes à venir, etc.
03:53On est simplement à l'étape du règlement d'un dossier d'instruction
03:57pour savoir s'il existe des charges suffisantes
04:00pour envoyer une personne devant une juridiction de jugement, ou pas.
04:03Pour moi, la première étape, c'est celle-là.
04:06Et c'est l'étape qui nous concerne,
04:08c'est l'étape qui mobilise notre énergie,
04:11et ce n'est certainement pas celle d'un procès éventuel
04:15si le juge d'instruction, dans plusieurs mois,
04:18prenait la décision de renvoyer mon client devant une juridiction.
04:20On n'en est vraiment pas là.
04:21On n'en est pas là aujourd'hui.
04:22Ceci dit, l'affaire est beaucoup suivie par beaucoup de Français.
04:25Qu'est-ce que vous dites aux très nombreux Français
04:27qui ont vu, comme tout le monde, les images,
04:29ces images du tir qui entraînent la mort du jeune Nael,
04:33et qui se sont dit qu'il avait quasiment été abattu à bout portant ?
04:36Parce que c'est les images que les Français sont persuadés
04:38d'avoir vues pour une bonne partie d'entre eux.
04:40Alors, je leur dis deux choses.
04:42La première, c'est que mon client essayait d'atteindre M. Merzouk
04:46dans les parties basses de son corps,
04:48de manière à l'impacter, à le blesser,
04:50et pour qu'il ne reparte pas avec la voiture.
04:53Il n'a jamais voulu le tuer,
04:54et c'est l'avancée de la voiture qui fait dévier le tir.
04:57Et ça, c'est vraiment terrible.
04:59C'est terrible parce que ça n'a jamais été la volonté de mon client,
05:02qui n'avait jamais tiré sur quelqu'un.
05:04Il a été militaire, il a été déployé en Afghanistan,
05:06il n'a jamais tiré sur quelqu'un.
05:08Et là, il a été obligé de le faire.
05:10Donc, c'est la première étape de ma réponse.
05:13La deuxième étape, c'est qu'à 100 mètres de cette voiture,
05:16et ce qu'on ne voit pas, et ce que les gens ne perçoivent pas,
05:19c'est qu'à 100 mètres de cette voiture,
05:21il y a la place Nelson Mandela, à Nanterre,
05:24qui est la place centrale où passent tous les gens
05:27à 8h30 du matin, un jour de semaine, au mois de juin,
05:30tous les vélos, toutes les trottinettes, toutes les poussettes,
05:33tous les étudiants sont là,
05:35tout le monde circule sur cette place,
05:37et nous avions un véhicule qui allait rouler à 116 km heure en ville,
05:41qui allait débouler à pleine puissance sur cette place,
05:44et qui allait tuer des gens.
05:46Et c'est ça que mon client a évité.
05:48C'est ça qu'il a évité en appliquant ce tir qu'on lui reproche aujourd'hui.
05:52Et s'il ne l'avait pas fait,
05:54nous sommes tous persuadés, tous intimement persuadés,
05:57qu'il lui aurait tué un drame.
05:59Nous en sommes persuadés parce que, quelques secondes avant,
06:02il avait manqué d'écraser un piéton et un cycliste.
06:05Il avait manqué de très peu d'écraser un piéton et un cycliste.
06:08Et donc, cette voiture déboulant sur la place Nelson Mandela
06:11aurait fait un carnage.
06:13Il appartient aux policiers qui sont chargés de notre protection,
06:17à nous, citoyens, de savoir, à un moment,
06:20utiliser la force pour éviter un drame.
06:22Et c'est ce qu'a fait mon client. C'est courageux de le faire.
06:25Franck Lienard, avocat du policier.
06:28Florian M, mise en examen dans cette affaire.
06:31Merci pour cet éclairage.
06:32On donnera la parole aux autres parties dans cette affaire, évidemment,
06:36puisqu'elle est loin, malheureusement, d'être terminée.
06:39Merci à vous d'avoir pris la parole sur Sud Radio.
06:41On vous retrouvera une prochaine fois avec plaisir.

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