Mettez vous d'accord avec Jacques Myard, Frédéric Dabi, Eduardo Rihan Cypel et Jean Claude Beaujour
---
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
☀️ Et pour plus de vidéo du Grand Matin Sud Radio : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRJgbMndsvDtzg5_BXFM7X_
##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2025-02-19##
---
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
☀️ Et pour plus de vidéo du Grand Matin Sud Radio : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRJgbMndsvDtzg5_BXFM7X_
##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2025-02-19##
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Et nous continuons dans le 10h midi avec les débats, avec aujourd'hui Jacques Myard,
00:06maire de Maison-la-Fitte, bonjour Jacques Myard, comment vous dites salut et fraternité ?
00:12Honneur et patrie, bye bye démocratie, c'est votre dernier livre paru chez La Font-Presse,
00:18le brûlot de l'année mais il va falloir en faire un autre parce que c'était l'année
00:21dernière.
00:22Frédéric Dhabi, directeur général de l'IFOP, bonjour Frédéric, co-auteur avec
00:27Brice Socol de « Parlons-nous tous la même langue », c'est paru aux éditions de l'Aube,
00:32Édouard Dorian-Sipel, bonjour, ancien député, et Jean-Claude Beaujour, avocat, président
00:37du Forum Transatlantique, bonjour à vous.
00:40On va revenir sur l'affaire Betaram avec Bayrou qui charge le gouvernement Jospin,
00:46qui n'est pas très cohérent quand même dans ses explications, j'étais pas au courant
00:50mais j'étais au courant, en fait eux ils étaient au courant mais bon, on va en reparler,
00:54on va parler de la libération, de la restitution de corps d'otages demain, le français Oadiah
01:01Allomy en ferait partie, on n'a pas de confirmation mais c'est en tout cas ce qui circule,
01:07Jean-Noël Barraud ne l'a pas confirmé mais c'est en tout cas de plus en plus prégnant
01:13en tout cas comme information, bref, beaucoup de sujets avec vous, on va commencer avec
01:18vos coups de cœur et vos coups de gueule, Édouard Dorian-Sipel, on va commencer avec
01:22vous, c'est un coup de cœur pour la justice brésilienne.
01:25Oui, je voudrais porter un coup de cœur pour la justice et la démocratie brésilienne
01:33qui a inculpé hier Jair Bolsonaro, l'ancien président de la République pour tentative
01:39de coup d'État, je pense que c'est très important parce que quand M. Bolsonaro avait
01:46gagné les élections, quand il avait été président, il avait porté des coups contre
01:52l'État de droit, contre la démocratie, je rappelle que c'est un nostalgique de la dictature
01:57militaire brésilienne et je crois que la société, la justice et la démocratie brésilienne
02:05ont été beaucoup plus fortes et aujourd'hui des faits, des éléments, des indices montrent
02:10clairement qu'il a été informé et peut-être à la manœuvre d'une tentative de coup d'État
02:17avec aussi des tentatives d'assassinat du président élu Lula, de son vice-président
02:25et du président de la Cour suprême brésilienne, c'est très grave et je suis fier que mon
02:30pays d'origine où je suis né, une grande démocratie avance et par la démocratie et
02:37par un système de droit et de justice puisse poursuivre, inculper, nous verrons s'il sera
02:43condamné, celles et ceux qui veulent revenir à l'État de la jeune militaire, d'une dictature
02:50militaire qui a fait beaucoup de mal à ce pays, mes parents étaient jeunes, adolescents
02:57et d'ailleurs aujourd'hui vous avez même un film qui concourt pour les Oscars, qui
03:04a déjà eu le Golden Globe avec Fernanda Torres, cette immense actrice brésilienne
03:10qui s'appelle « Je suis toujours là » et que j'invite tout le monde à lire parce
03:14que c'est une plongée dans une famille, dans une victime de la dictature militaire
03:19brésilienne qui a été reconnue, le député socialiste à l'époque Rubens Paiva qui
03:25avait été chassé de son mandat au moment de l'arrivée de la dictature militaire en
03:291964 au Brésil et je pense que ce film n'est pas sorti par hasard parce que ça permet
03:34de plonger à l'époque de la dictature militaire au Brésil alors qu'un président brésilien
03:40avait été élu, M. Bolsonaro, nostalgique de cette dictature et aujourd'hui il est
03:44inculpé pour tentative de coup d'État, je pense que c'est une immense force qui
03:48donne confiance en la justice, en la démocratie, en ses institutions et c'est une bonne chose
03:52pour Brésil que la justice désormais fasse son travail.
03:55Ce que dit Eduardo est tout à fait juste, c'est des pays qui ont connu des sous-brossaux,
04:03des amis brésiliens de collège que je vois toujours, je me souviens de l'arrivée de
04:09Tancredo Neves qui s'était fait assassiner après la junte brésilienne, c'est vrai
04:14qu'on va faire un parallèle hasardeux, on a vu un ancien président qui a été inculpé
04:22de tentative de coup d'État auprès, je pense à Donald Trump après l'assaut du
04:26Capitole et revenir au pouvoir, on sait que, je ne vais pas dire bye bye démocratie, mais
04:31la démocratie reste tout à fait fragile et si je fais un petit pas de côté sur nos
04:37enquêtes électorales, nos enquêtes faites pour Féduciel et Sud Radio, on voit que l'attachement
04:42à la démocratie c'est beaucoup délité en France parce que la démocratie, le cadre
04:48démocratique n'est plus vu comme le lieu de la transformation, comme le lieu de la
04:53démocratie, le régime, l'action, change la vie des citoyens, la crise du résultat,
04:59la crise de l'écoute, on en parle dans notre livre avec Brice Socol, fait que les Français
05:04ont l'impression d'être déconsidérés, de ne pas être écoutés et donc il y a des
05:08tentations, les jeunes qui disent que ça serait bien d'avoir un chef militaire, ils
05:13ont environ 40% à le dire parce que ça serait plus efficace, il y a une crise de l'efficacité
05:18et donc on est prêt, on peut être prêt à renverser la démocratie, je rappellerai
05:23qu'il y a 2-3 ans en Allemagne, il y a eu une tentative, pas de coup d'État, mais
05:26il y a eu une conspiration de droite extrême qui a été déjouée.
05:30Je veux passer un message à nos concitoyens, aux Françaises et aux Français, aux Européens
05:37en général, en prenant appui sur cet exemple brésilien parce que je crois à la suite
05:41de ce que vient de dire Frédéric Dhabi, dont je lis les enquêtes, notamment sur notre
05:45rapport à la démocratie avec beaucoup de précision et je le remercie pour ses études.
05:51Je veux passer un message aux Françaises et aux Français, parce que nous devons et
05:56nous pouvons avoir confiance dans notre démocratie, dans nos institutions et cet exemple brésilien
06:00montre que les démocraties sont fortes, savent se défendre et je suis pour qu'on défende
06:06une démocratie forte.
06:07Peut-être que Jacqueline peut répondre sur le sujet parce qu'une démocratie forte,
06:12on n'a pas l'exemple aujourd'hui.
06:15Je ne vais pas juger des événements brésiliens que je connais mal, la seule chose que je
06:32connais c'est que c'est un très grand pays, c'est un pays qui se développe fortement
06:37avec une importante population et qu'il faut compter, donc nos relations avec le Brésil
06:43doivent être fortes.
06:44Il est clair que Lula revient de loin et que l'ancien président avait tout fait pour
06:51mettre fin à sa carrière politique.
06:53Donc on a un retour d'un homme avec lequel la France d'ailleurs s'était très bien
07:00entendue dans son premier mandat, mais aujourd'hui ce qu'il faut éviter c'est qu'il y ait
07:07une condamnation, je crois qu'elle viendra, mais il faut savoir aussi tourner la page
07:13et ne pas créer d'un ressentiment d'une partie de la population à l'égard de l'autre.
07:17– Quand il y a eu des faits graves.
07:21– Oui mais attends, le problème c'est qu'une tentative de coup d'État, permettez-moi
07:26de vous dire qu'il faut avoir moins d'effets précis, ça reste quand même quelque chose
07:30d'assez politiquement questionnable pour parler d'anglicisme, et donc il va falloir,
07:38il ressemble-t-il, vu le maphémètre, qu'au Brésil il retrouve une sérénité et une
07:44concorde nationale et qu'il refasse, je dirais, un sentiment démocratique profond
07:50et qu'il n'ait pas la tentation de régler aussi des comptes par ailleurs, et c'est
07:57ça qui est important.
07:58– Oui, Jean-Claude Beaujour.
07:59– Alors moi je voudrais intervenir doublement comme avocat bien sûr, mais aussi parce qu'il
08:04se trouve que je connais très bien le Brésil, la plus grande frontière terrestre que nous
08:07ayons, que la France aide, c'est avec le Brésil par la Guyane, et il se trouve que
08:13je rentre de Guyane, un pays que je connais vraiment très bien, je pense qu'on oublie
08:19de dire que Lula aussi a été condamné à la prison.
08:22– Non, il a été relâché, il a été libéré, il a été relaxé.
08:25– Il a été mis en prison, il a été…
08:27– Il n'a pas été condamné.
08:28– Attendez, ce que je veux dire, et je veux être dans votre sens parce que précisément
08:34le Brésil revient de loin, et quand on parle d'état de droit, moi je voudrais bien faire
08:39cette nuance, et je connais Jacques, ce n'est pas l'état de la loi, la loi peut être
08:44mal faite, monsieur le député, on peut la refaire, etc.
08:48Ce que veut dire l'état de droit, c'est séparation des pouvoirs, et une fois que
08:53la loi est votée, on l'applique, après, si elle est mauvaise, le législateur doit
08:57la changer, ça je comprends complètement, et je comprends complètement ce que vient
09:04de dire le député, c'est de dire qu'il est important pour un grand pays comme le
09:09Brésil, il est important pour ce grand pays d'Amérique latine, et il est important
09:13pour l'Amérique latine elle-même, qu'elle donne le lâche sur le fait qu'on ne peut
09:18plus, enfin on ne peut plus tolérer, on ne peut plus accepter des sociétés qui soient
09:22en émergence, en développement, en ayant des pouvoirs qui sont des pouvoirs entre les
09:27mains de quelques-uns, parce qu'avec toutes les dérives que l'on peut connaître, vous
09:31connaissez comme moi les écarts économiques et financiers dans ces pays-là, vous connaissez
09:36les difficultés d'abus de pouvoir, et c'est cela qui est important. Moi j'ai vécu dans
09:41des pays où la démocratie, c'est pas vraiment ce qu'on peut appeler une démocratie, et
09:45par rapport à l'étude de Frédéric, c'est de dire, attention, on dit, on veut jeter
09:51le bébé avec Claude Hubert sur la démocratie, la démocratie n'est pas parfaite, c'est l'un
09:56des moins mauvais systèmes que nous ayons.
09:58Moi je veux dire à nos compatriotes la chose suivante, c'est l'un des moins mauvais systèmes
10:03que nous ayons, prenons garde à ne pas jeter le bébé avec Claude Hubert, quand on sait
10:12ce qu'on peut vivre dans certains pays, où vous n'avez qu'aucun droit, celui de se taire,
10:17où le pouvoir principal vous dicte, ne vous dicte pas, etc., j'y faisons attention.
10:21C'est juste un dernier mot, parce que je veux vraiment, c'était le sens dans mon coup de
10:25cœur sur cette question brésilienne, je veux dire à nos compatriotes la chose suivante,
10:30il ne faut pas avoir peur dans le monde dangereux et instable dans lequel nous vivons, de ces
10:36tentations, il faut plutôt ne pas céder aux tentations autoritaires, il ne faut pas céder
10:42à ces régimes ou à ces figures qui veulent incarner une certaine forme de puissance,
10:48une illusion d'absence.
10:49– J'ai envie de vous dire que vous êtes marrant, je veux dire, il y a un moment…
10:51– Non, je ne suis pas marrant, je peux faire rire, mais pas là-dessus.
10:54– Non, non, mais quand je dis que vous êtes marrant, c'est-à-dire qu'on peut comprendre
10:56aussi que les gens à un moment se disent que ça ne fonctionne pas.
11:00Regardez Trump, regardez Trump.
11:03– Absolument, et si vous me permettez là-dessus, on a vu la différence dans la transition démocratique
11:08aux Etats-Unis, quand Trump a perdu et quand Biden a perdu, ce n'est pas le même sujet,
11:12et quand Bolsonaro avait perdu, nous avons vu les saccages et les manipulations du pouvoir
11:16qu'il avait perdu en place, etc.
11:18Je veux dire aux Français une chose simple, et je termine, il ne faut pas céder à ces tentations
11:23autoritaires qu'on peut voir ici ou là, et il ne faut pas penser que pour lutter contre
11:29des puissances ou des Etats qui veulent retrouver une volonté de puissance,
11:33il faille aller dans le même sens de régime autoritaire.
11:36Notre démocratie est le régime le plus fort pour faire face aux dangers du monde,
11:40à condition qu'on soit lucide sur les dangers, peut-être qu'on en parlera au moment de la question russe.
11:44Un mot Jacques Myard ?
11:46Oui, je crois qu'il faut quand même regarder les choses telles qu'elles sont.
11:49Notre démocratie est malade. Il faut quand même regarder les choses en face.
11:54Alors bien évidemment, c'est certainement l'un des systèmes politiques auxquels on est fortement attaché,
12:01parce que c'est le meilleur, c'est le pire, excepté tous les autres,
12:06mais aujourd'hui, il faut prendre en compte que la démocratie française et en Europe
12:12ne sont pas fortement, je dirais, reconnus comme un bon système.
12:17Et donc ça, il faut le prendre en compte.
12:19Il faudra qu'on fasse un débat là-dessus.
12:20On fera un débat sur la démocratie, effectivement, mais c'est intéressant.
12:22C'est bien parce que c'est la chute des social-démocraties qui ont apporté la démocratie, mais pas le social.
12:26Et ça explique que le sujet se passe partout et vrai partout.
12:30Et vous avez raison Jacques de dire, et c'est pour ça que j'ai dit,
12:32c'est le moins mauvais système parce que nous avons beaucoup d'errements
12:35sur lesquels il faut travailler, je suis complètement d'accord.
12:38On marque une pause parce que c'est l'heure du journal, il est bientôt 11h.
12:41A tout de suite.
12:47On est d'accord avec Jacques Millard, maire de Maison-Lafitte,
12:49vous avez publié « Bye bye démocratie » chez Lafond-Presse.
12:52Frédéric Dhabi, directeur général de l'IFOP, co-auteur avec Brice Socol
12:57de « Parlons-nous tous la même langue aux éditions de l'Aube ».
13:00Il est question de démocratie dans ce livre, évidemment.
13:03Edouard Dorian-Sipel, ancien député, Jean-Claude Beaujour,
13:06avocat et président du Forum transatlantique.
13:08On va revenir sur l'audition de Richard Ferrand en ce moment même
13:12auprès des députés et bientôt au Sénat.
13:16Donc audition pour savoir s'il peut devenir le président du Conseil constitutionnel.
13:21On apprend que le RN s'est abstenu.
13:23Évidemment on va commenter cette position prise par le Rassemblement national.
13:28Et puis évidemment beaucoup d'autres sujets avec vous.
13:31On avance sur vos coups de cœur et vos coups de gueule.
13:33Jean-Claude, vous voulez revenir sur ce scandale des airbags défectueux ?
13:39Oui, on rappelle aujourd'hui, alors je sais bien qu'il y a eu une première,
13:45pour que nos téléspectateurs se souviennent, il y a un rappel depuis maintenant 48 heures,
13:50de plusieurs milliers de 30 000 véhicules qui sont rappelés par Citroën.
13:59Alors que depuis un certain temps, notamment aux Antilles,
14:04il y a eu plus de 11 morts de gens qui sont décédés de dysfonctionnement de ces airbags.
14:11Alors je suis quand même surpris que les alertes qui ont été lancées,
14:15y compris sur le plan judiciaire, et je veux dire sur le plan judiciaire en termes d'ordre public,
14:21c'est pas simplement on a gagné ou on a perdu un procès, mise en cause de responsabilité,
14:25mais il y a eu des actions pénales et des alertes qui ont été lancées,
14:29qu'il a fallu attendre là, maintenant, en 2025, pour que Citroën prenne cette mesure.
14:36Je pense notamment à nos concitoyens d'outre-mer,
14:39et vous voyez en termes de politique publique le problème que ça pose,
14:42c'est que ceux et celles qui sont dans ces départements éloignés,
14:48ont le sentiment qu'une fois de plus, ce type de risque n'est pas pris en considération
14:53tant qu'au plan national, les choses ne constituent pas un danger.
14:58Donc c'est vrai que je voudrais rappeler que ça n'est pas une affaire récente,
15:02et que j'espère qu'à un moment donné, et c'est toute la différence avec notre système judiciaire
15:07qui fait que lorsqu'il y a, j'ai envie de dire, non pas intention,
15:12parce qu'on ne peut pas dire qu'il y a intention, on est juste à l'investigation,
15:15mais lorsque manifestement il n'y a pas eu diligence de la part de l'auteur de risques de ce type,
15:23qu'il n'y ait pas de sanctions suffisamment graves pour dissuader à l'avenir,
15:26parce qu'une telle mesure aurait dû être prise.
15:28Quand on me dit qu'en 2025, seulement, aujourd'hui,
15:32on met en place une politique d'alerte et de retour des véhicules qui soit efficace,
15:38alors qu'elle a été mise en place en 2024, mais pas efficace du tout,
15:42avec tous les moyens de communication que nous ayons,
15:45on se moque du monde et ça n'est pas acceptable.
15:47Alors même que dans d'autres pays, les politiques de rappel ont fonctionné.
15:51Comment dans un grand pays industriel comme le nôtre, cinquième ou sixième puissance du monde,
15:55on est incapable de rappeler les véhicules en question,
15:58alors même qu'il y a eu des alertes, notamment dans nos régions d'outre-mer ?
16:01Ceci est inacceptable.
16:03Alors je vous encourage à regarder le reportage, l'enquête qui a été diffusée dans Complément d'Enquête,
16:10quand vous dites qu'il n'y a pas intention, il y a des ingénieurs qui ont été interrogés,
16:14qui avaient alerté...
16:16Valérie, quand je dis qu'il n'y a pas intention prouvée,
16:19parce qu'il n'y a pas encore eu...
16:21Je suis volontairement prudent pour dire que même en étant prudent,
16:26même lorsqu'on ne va pas jusqu'au bout de la chaîne pénale,
16:29il y a une obligation, et je ne parle même pas de principe de précaution,
16:33il y a une obligation de prendre un certain nombre de mesures,
16:36on ne peut pas comprendre que dans un grand pays industriel,
16:38on n'ait pas été plus réactifs, plus diligents que cela.
16:41Bien sûr, alors on signale que ces dysfonctionnements d'airbags,
16:44c'est pour ça qu'il y a eu beaucoup de victimes, aux Antilles en particulier,
16:48parce qu'ils sont très sensibles à l'humidité,
16:50mais ces airbags ont été installés sur de très très nombreux véhicules,
16:54parce qu'ils coûtaient moins cher.
16:56Mais Valérie, oui c'est dû à l'humidité, je ne suis pas ingénieur,
17:00mais quand vous êtes un acteur économique responsable,
17:03et qu'on vous dit que vous vous en fichez de dire qu'on est sur les tropiques,
17:07vous voyez, c'est intéressant votre remarque,
17:09parce que votre remarque raduit bien.
17:11C'est pas grave parce que c'est là-bas.
17:13Exactement, c'est comme ça que ça va être pire.
17:15C'est au fil de leur déconne aussi.
17:17Absolument, vous voyez maintenant pourquoi est-ce que le peuple peut se révolter,
17:22parce qu'en entendant cela, quels que soient vos arguments intellectuels,
17:26ils se disent, ah bon, comme c'est nous et que c'est loin,
17:28ce n'est pas bien grave, on ne prend pas les mesures qu'il faut.
17:30Sauf que là, ils prennent la mesure du danger de ces airbags défectueux,
17:34et à signaler qu'il y a des situations,
17:36et c'est ce que raconte le reportage de Complément d'Enquête,
17:39des gens à qui, et pour le coup c'était aux Antilles,
17:42à qui on a dit vous ne prenez plus votre voiture,
17:44mais il n'y a pas d'indemnisation, il n'y a pas de solution de rechange,
17:47il n'y a pas d'action de groupe qui existe,
17:49donc je ne sais pas comment tout ça va...
17:51On me l'a signalé depuis un certain temps,
17:53la chaîne pénale, l'action pénale est en cours,
17:57donc des gens qui ne sont pas des fous du cerveau,
18:01qui, je parle de choses sérieuses, donc c'est inacceptable.
18:04Mais le document est remarquable,
18:07et vous allez voir à la fin, il interroge,
18:09je ne me souviens plus de la fonction de la dame,
18:11mais c'est une dame importante qui normalement aurait dû répertorier
18:13toutes les marques, etc., et qui ne l'a pas fait,
18:15on lui dit pourquoi vous ne l'avez pas fait,
18:17elle dit, ben je ne sais pas.
18:19Vous savez quand on est chef et patron, on assume ses responsabilités.
18:22Jacques Miarch, vous voyez réagir ?
18:24Écoutez, moi je pense que Jean-Claude donne un coup de gueule
18:28qui est parfaitement légitime,
18:30parce qu'effectivement le temps de réaction est assez lamentable,
18:34et qu'on n'a pas pris, je dirais, la bonne mesure.
18:37Ça me rappelle d'autres dossiers,
18:39vous savez qu'on a depuis X temps,
18:41le scandale de l'éternite, etc.,
18:44je peux vous dire qu'on connaissait ça depuis 1950,
18:48et on a attendu des années avant de réagir.
18:51Et c'est là où il y a un problème,
18:53c'est que quand il y a, je dirais, la certitude
18:56qu'il y a un problème de ce type,
18:58qu'il y a mise en danger d'autrui,
19:01il faut agir vite,
19:03même si ensuite on peut, je dirais,
19:06temporiser parce qu'on est allé trop loin.
19:09Il vaut mieux aller plus loin rapidement que pas du tout.
19:12Bien sûr. Bon, on continue avec vous, peut-être Frédéric,
19:16un coup de projecteur ?
19:18Un éclairage, ce n'est pas un coup de coeur ni un coup de gueule,
19:20mais j'ai toujours plaisir à venir ici
19:22et on fait souvent de la pédagogie sur les sondages,
19:24on montre que ce n'est pas l'alpha et l'oméga,
19:26ce n'est pas la réalité, c'est une perception du réel,
19:29c'est toujours plus solide que des réseaux sociaux
19:32ou une tournée sur le terrain,
19:34mais ça reste quelque chose de fragile.
19:36Et on va rentrer dans une période électorale interne
19:39avec le congrès de LR prévu le 17 et 18 mai de mémoire
19:44et cette opposition entre Bruno Rotaillot et Laurent Wauquiez.
19:49Et déjà, j'incite nos auditeurs à une plus grande prudence
19:52sur des sondages qui vont être publiés,
19:55peut-être par l'IFOP, on n'en a pas encore fait,
19:58et par d'autres auprès de sympathisants LR.
20:02Sachant que quand on fait un sondage sur un sujet,
20:06il faut coller à la population.
20:08Si je fais une enquête à Dieu ne plaise en Guyane,
20:12il faut que j'interroge des Guyanais.
20:14Ce n'est pas ici en métropole qu'on va interroger les Français
20:17sur des sujets typiquement Guyanais.
20:19Et je vais faire rapide, il n'y a pas chez aucun institut
20:23le fichier des adhérents LR.
20:25C'est un fichier d'un parti, d'adhérent,
20:29c'est un trésor que personne ne diffuse.
20:31En plus de 20 ans de carrière, j'ai eu une fois,
20:33deux fois des fichiers de partis politiques,
20:35j'ai eu les jeunes pop en 2009,
20:37on avait fait une enquête auprès des jeunes de l'UMP,
20:39c'est une enquête assez passionnante.
20:41Mais donc, lorsqu'il y aura des sondages
20:44entre qui préfère-t-on comme président de LR en mai prochain,
20:49entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez,
20:51ce sera des sondages qui seront imparfaits,
20:54qui seront un éclairage, mais qui ne seront pas la réalité.
20:56On interrogera des sympathisants LR.
20:59Et je rappelle des précédents fameux.
21:02Juppé.
21:03Copé-Fillon en 2012, les sondages faits auprès de sympathisants
21:07donnaient deux tiers de préférence à François Fillon
21:11contre un tiers à Jean-François Copé.
21:14On se souvient que Copé l'avait emporté,
21:16en tout cas c'était du 50-50, on va fâcher personne 12 ans après.
21:19Il y a eu un exemple encore plus fort,
21:22et finalement l'IFOP, par ma personne,
21:24avait refusé de publier des enquêtes,
21:27c'était la primaire écologiste de 2011
21:30entre Eva Jolie et Nicolas Hulot,
21:33auprès des sympathisants écologistes,
21:35c'était du 80-20 pour Nicolas Hulot.
21:38On se souvient qu'un corps électoral assez radicalisé
21:41avait choisi Eva Jolie.
21:43Donc ces sondages auprès des sympathisants auront de l'intérêt,
21:46mais on peut très bien imaginer un Bruno Rotailleau,
21:49il y aura demain une enquête,
21:51l'IFOP fait du ciel une balise pour Sud Radio
21:53sur les traits d'images comparés entre Bruno Rotailleau et Laurent Wauquiez.
21:57On bien sûr regardera ce que nous diront les sympathisants de droite,
22:00les sympathisants EREN, voire l'ensemble des Français,
22:03mais on n'aura pas la clé des adhérents de l'air.
22:08– Pourquoi vous faites les sondages ?
22:10– Non, ça donne un éclairage, ça donne un élément de contexte.
22:13– Y compris pour les militants qui vont voter.
22:15– Oui, l'adhérent va se dire Bruno Rotailleau,
22:18il a la cote auprès des Français.
22:20D'autres diront Laurent Wauquiez, c'est quelqu'un qui connaît bien le terrain,
22:24il a fait du bon travail en région Rhône-Alpes, etc.
22:27Auvergne. Donc voilà, c'est pour inciter à la prudence.
22:30– Edouard Daume, vous connaissez bien la politique.
22:33– Oui, moi je suis socialiste, mon parti c'est le parti socialiste.
22:37– Lui parfois. – Il se soigne.
22:40– Oui, mais y compris en tant que socialiste.
22:43– Celui de Olivier Faure.
22:45– Donc nous avons des règles un peu différentes
22:48pour désigner nos dirigeants socialistes,
22:51mais ce que j'observe et qui me paraît aussi éclairer les sondages
22:55que vous allez faire, qui sont toujours éclairants,
22:57parce que comme militant je sais que les sondages
23:00pèsent, comptent dans la réflexion, la méditation,
23:04le choix d'un militant dans un parti politique,
23:06parce qu'ils veulent aussi que ce soit celui qui soit le mieux à même
23:09de défendre sa famille, d'aller vers l'élection présidentielle.
23:13Donc ça pèse dans le choix, ce que pense l'électorat large
23:17désympathisant et qui se reflète en partie à travers les sondages.
23:20Moi ce que j'ai noté ces derniers jours, ce sont deux choses.
23:24C'est d'abord que monsieur Retailleau,
23:26qui est un homme de droite, conservateur, catholique, vendéen,
23:32il est sur la même ligne que celui qui l'avait défendu en 2017,
23:37François Fillon. C'est la même ligne, un peu renouvelée,
23:40avec la personnalité de monsieur Retailleau en plus.
23:43J'ai observé aussi, et je crois que tout le monde l'a noté,
23:46que sa stratégie est une stratégie mimétique à celle de Nicolas Sarkozy
23:52qui avait porté Nicolas Sarkozy au succès que l'on connaît.
23:55C'est je suis ministre de l'Intérieur, je prends le parti de la droite
24:00et j'avance vers la présidentielle.
24:02Les deux sont logiques et cette logique politique a bien fonctionné
24:07pour monsieur Sarkozy, je pense que monsieur Retailleau cherche à la répéter.
24:10Et puis enfin, pour les rapports de force et l'évolution
24:14dans la bataille interne entre monsieur Wauquiez et monsieur Retailleau,
24:18j'ai observé jusqu'à quel point c'était assez organisé du côté de monsieur Retailleau
24:22parce que nous avons vu une opération que je pourrais appeler
24:25étouffée Laurent Wauquiez, puisque toutes les 48 heures,
24:30vous avez eu des leaders et des barons de la droite et de l'ERC.
24:34Xavier Bertrand d'abord.
24:35C'est du classique.
24:36C'est normal.
24:37C'est du classique.
24:38Ça a été fait au PS pendant la...
24:39Xavier Bertrand à un moment donné, 48 heures après François-Xavier Benhamy
24:43et 48 heures après encore Jean-François Copé et on attend les prochains.
24:46Donc je pense qu'il est en train de tuer le match à l'intérieur de l'UMP,
24:49enfin pardon de l'LR, qui est à peu près la même famille.
24:52Mais nous verrons.
24:53Effectivement, ce sont les militants qui tranchent.
24:55Mais je pense que l'affaire me semble assez pliée pour monsieur Retailleau.
24:57Je vous donne la parole.
24:58C'est pas sûr.
24:59Mais nous verrons.
25:00C'est pas sûr.
25:01On se retrouve dans un instant et vous aurez la parole Jacques Millard sur le sujet.
25:03A tout de suite.
25:04Sud Radio.
25:05Sud Radio.
25:06Parlons vrai.
25:07Parlons vrai.
25:08Sud Radio.
25:09Parlons vrai.
25:10Le 10h midi, mettez-vous d'accord.
25:11Valérie Expert.
25:12Alors, de retour, Jacques Millard, vous avez été interrompu par la publicité.
25:16Frédéric Dhabi avait une question sur le nombre d'adhérents chez LR.
25:19Vous le savez ou pas ?
25:20De militants.
25:21Pas de militants, d'adhérents.
25:22Vous savez, de ce côté-là, ça croît chaque jour.
25:24Voilà.
25:25Donc, c'est comme quand on vous demande votre âge, vous répondez je ne sais pas,
25:29parce que ça change à chaque minute.
25:32Donc, il est...
25:33Non, mais moi, je voudrais poser une question à Frédéric.
25:37C'est qu'il veut enquêter sur les sympathisants aujourd'hui LR.
25:44Je ne sais pas comment il va faire pour trouver les sympathisants.
25:47Je vais vous répondre, mon cher Jacques.
25:49C'est véritablement un défi.
25:50Non, non, Jacques.
25:51C'est un défi.
25:52Comme tel.
25:53Jacques, j'ai peut-être pas été clair.
25:55Je félicite que Eduardo ait décidé de voter pour...
26:00Je n'ai pas dit ça.
26:01J'étais sur l'analyse politique, mon cher Jacques.
26:04Non, non, c'est pas la peine de nier ce que tu as dit.
26:07Je ne donnais pas mes positions personnelles.
26:08Il est évident que tu es pro-Rotaillot et je t'en félicite parce que moi aussi,
26:13moi aussi, et donc je pense qu'il a toutes les chances de l'emporter.
26:18Vous êtes bien bavard, là.
26:20Écoutez un instant.
26:21Je pense qu'il a toutes les chances de l'emporter parce que c'est un homme qui est pondéré.
26:25C'est un homme qui sait faire la part des choses et qui crée, je dirais,
26:29ce qui est nécessaire dans un parti et dans une candidature, la confiance.
26:34Et donc je pense que de ce côté-là, il a toutes les chances.
26:38Ce qui n'enlève pas, bien sûr, un certain nombre de qualités à invoquer,
26:43mais ce n'est pas tout à fait la même chose.
26:45Et j'ai reproché un peu aussi à Wauquiez d'avoir trop, je dirais,
26:49pactisé avec la Macronie.
26:51Mais c'est aussi simple que ça.
26:53Donc...
26:54Je vais répondre à votre question, Jacques.
26:56Allez-y, puisque vous voulez parler de ça.
26:58Effectivement, Rotaillot qui va l'emporter.
27:00Moi, je fais juste une description de Bruno Rotaillot, très simple.
27:04C'est que je pense que sa ligne, elle est très dure au plan politique.
27:07Une ligne de droite très dure.
27:09Mais il parle et il a aussi...
27:12Il parle comme un prêtre.
27:13Il a le visage rassurant un peu d'un prêtre.
27:15Et je le dis avec tout le respect que je dois à tout ça.
27:18Donc moi, je me méfie aussi de ceux qui ont une ligne très dure
27:23et qui parlent avec une voix douce.
27:25Alors, doucement, pour répondre à Jacques...
27:28Comment on les trouve, les sympathisants LR ?
27:30Très difficile d'avoir des adhérents, on est d'accord.
27:32Par contre, les sympathisants, on les trouve à travers une question
27:35que les instituts éliphobes posent depuis une soixantaine d'années
27:38qui est de laquelle des formations politiques êtes-vous le plus proche
27:41ou disons le moins éloigné.
27:43Et les personnes qui déclarent LR sont vues comme des sympathisants LR.
27:46Je rappellerai qu'en 2012, au moment de l'affrontement Copé-Fillon,
27:50on avait 25 à 30% des Français qui se positionnaient sur UMP.
27:54On est aujourd'hui entre 5 et 8% qui se mettent sur LR.
27:58– D'accord.
27:59– Je peux juste dire un mot sur les sondages.
28:01– Allez-y Jean-Claude.
28:02– Pas ce programme à faire.
28:03– Oui, Jean-Claude, bonjour.
28:04– Juste un mot puisque la remarque de Frédéric
28:07c'était sur la technique aussi des sondages.
28:10Il se trouve qu'il y a très longtemps, lorsque j'étais étudiant,
28:12j'étais sondeur pour Bulle BVA.
28:14Et je peux vous dire, voyez c'était il y a un bout de temps,
28:16et je peux vous dire que c'était un travail
28:19qui techniquement était fait avec beaucoup de sérieux.
28:22Alors effectivement, les sondages ne sont pas rationnels
28:25mais donnent une tendance de l'opinion.
28:27On a beau critiquer les sondages, mais malgré tout, ils donnent une tendance.
28:30Il ne faut pas les prendre pour parole d'évangile,
28:32ou de la Torah, ou du Coran, tout ce que vous voulez.
28:35Mais il faut simplement se dire, c'est une tendance,
28:37on en fait ce qu'on en veut.
28:39Et le jour du vote, on prend sa décision indépendamment
28:42des sondages qui sont diffusés.
28:44– Quand même, on peut saluer les instituts de sondage français
28:46parce que les méthodes françaises et notamment aliphobes
28:49sont des méthodes beaucoup plus fines qu'on peut avoir
28:52par exemple aux Etats-Unis d'Amérique.
28:54Et on a vu avec l'élection, ils n'ont pas réussi à avoir les biais
28:58avec l'élection de Trump, ils ont surévalué Harris.
29:03Alors qu'en France, depuis très longtemps,
29:05avec le vote du Front National, Jean-Marie Le Pen d'abord
29:07et Marine Le Pen ensuite, vous avez des correctifs.
29:10Et moi, il faut saluer, je crois, la capacité de précision
29:13des sondages français qui sont des instantanés
29:15et qui nous permettent quand même, moi je le dis comme professionnel
29:18du métier d'analyste des situations politiques,
29:21je fréquente, j'utilise, je lis les sondages pour ce qu'ils sont
29:24et je dois quand même dire que c'est de la science
29:27et de la sociologie politique qui nous permet quand même
29:29d'approcher une réalité, un réel, à partir duquel ensuite
29:33il faut savoir les interpréter et les prendre pour ce qu'ils sont
29:35mais quand même, saluons la qualité de ce qui se fait en France
29:38par rapport aux Etats-Unis.
29:39Vous avez mes auditeurs qui, je le dis très tranquillement...
29:42Il y a des moqueries.
29:44Valérie, ne jamais oublier que c'est un sondage,
29:48c'est une question de l'instant, du thé et que ça ne veut pas dire
29:54que ça sera le résultat.
29:56C'est un éclairage à un moment, à un instant.
29:58Deuxièmement, pour rebondir sur ce que vient de dire Eduardo
30:01sur la surestimation d'Aris pendant les élections.
30:05Vous parlez essentiellement de ce qui s'est passé
30:08sur un certain nombre de médias français
30:11qui ont joué effectivement la réélection ou l'élection d'Aris.
30:15Non, je parle des sondages américains qui ont sous-évalué Trump
30:18parce qu'ils ne savent pas poser des questions aux sondés.
30:22Il y a eu de la part d'un certain nombre de médias français...
30:25Non, mais il n'y a pas eu de sondage commandé par des médias, Jacques.
30:30Avant de vous donner la parole, Jacques, deux choses.
30:33Un coup de gueule et de tristesse.
30:35Une bibliothèque a été incendiée à Grenoble en marge des chauffourées
30:39avec la police. Quel scandale.
30:41C'est une bibliothèque qui venait d'être rénovée,
30:44refaite à neuf et inaugurée il y a deux mois.
30:47Une voiture bélier enflammée a été lancée contre l'établissement
30:51de 1000m² qui a brûlé 1,5 million d'euros.
30:54Ça avait coûté...
30:56Le symbole de la bibliothèque.
30:58Oui, le symbole de la bibliothèque, moi.
31:00Quand on brûle des livres, on finit par brûler des hommes.
31:03Vous connaissez la fameuse phrase d'Henrich Heinrich Heinrich Heinrich Heinrich Heinrich Heinrich Heinrich Heinrich Heinrich Heinrich Heinrich Heinrich.
31:05Et plus précisément, au moment où on dit que les réseaux sociaux
31:08s'emparent de tout et qu'il y a un besoin de lecture
31:11chez nos jeunes, quel message, de la part de ceux
31:14C'est Grenoble, c'est géré par les écolos, c'est une ville en perdition.
31:19Non, mais il ne faut pas dire des choses comme ça Jacques Myard.
31:23Non, vous avez été maire, on ne va pas responsabiliser le maire et les élus de Grenoble d'avoir eu une voiture bélier, etc.
31:31Non, c'est la responsabilité des criminels et des délinquants.
31:34Vous avez été maire, cher Jacques Myard, vous ne pouvez pas dire des choses comme ça.
31:37On ne peut pas dire qu'à Grenoble les choses se passent très bien.
31:40Oui, mais ce n'est pas eux qui ont lancé une voiture bélier, ils ont rénové la bibliothèque, c'est différent.
31:44Moi j'ai des différences avec les écologistes.
31:47Non, pas du tout.
31:50Oui, mais ils jugeront ça au moment des élections l'année prochaine.
31:53Absolument.
31:54Mais je trouve qu'il ne faut pas faire d'amalgame, on ne va pas dire que la victime qui a la mairie doit sa bibliothèque attaquer.
31:59Je pense qu'il faut mettre tout le monde d'accord.
32:04Jacques évoque la responsabilité indirecte, tandis qu'Edouard Daus soulève la responsabilité directe.
32:09Ils disent effectivement que le maire n'a pas de responsabilité directe.
32:12C'est pas une question d'avocat, c'est une question de revenir sur...
32:15Même de responsabilité indirecte.
32:17De bien dire que le maire, attention, parce que même pour la chaîne, on ne vient pas de...
32:21Je pense que Jacques n'a pas dit que le maire avait une responsabilité directe.
32:25Il a dit que le contexte politique est de manière indirecte, il y a une responsabilité.
32:30Je vais juste préciser pour qu'il n'y ait pas de soucis derrière.
32:33Petite pause et on se retrouve dans un instant.
32:35On va parler de Richard Ferrand, à tout de suite.
32:46Mettons-nous d'accord.
32:47Les coups de coeur, les coups de gueule, ça prend du temps, mais c'est intéressant.
32:49C'est ce qu'on était en train de se dire, c'est que ça suscite le débat.
32:51Ce sont des sujets qui sont pas forcément...
32:53Qui sont des sujets de fond et qui sont pas forcément tout de suite à la une de l'actualité
32:58ou dont on parle un peu moins.
33:00Jacques Miard, je ne vous ai pas oublié.
33:02Coup de gueule sur la naïveté face au nouveau...
33:06Oui, c'est la naïveté actuelle en Occident sur le régime syrien.
33:11Il me revient par de multiples canaux et des canaux différents
33:16qu'actuellement il y a une répression en Syrie, il y a des exécutions.
33:23Un ami chrétien de Damas m'a dit, nous sommes en voie de talibanisation.
33:31Et j'ai de multiples témoignages où il y a actuellement des massacres.
33:38Alors il y a des règlements de comptes chez les adaouites, ça c'est évident,
33:43mais pas forcément des gens qui ont collaboré avec le régime.
33:47Et il y a aussi chez les chrétiens d'Orient des très grandes inquiétudes.
33:51A preuve, c'est que Al-Jalani qui est le patron d'Al-Sham a rétabli la charia dans les écoles.
34:01Donc il faut cesser de voir dans ce régime, je dirais, une avancée démocratique.
34:07Je crains qu'on s'en morde les doigts.
34:10La France a rétabli des relations diplomatiques, là elle a raison,
34:14parce que c'est des relations diplomatiques entre les états.
34:17Mais il faut se méfier de croire qu'aujourd'hui on a un régime qui va vers la démocratie.
34:24C'est une drôle de démocratie.
34:26Et en réalité, qu'est-ce qui s'est passé ?
34:29On dit qu'il a réglé des comptes avec Daesh.
34:32C'est une lutte de pouvoir au sein des djihadistes.
34:35Et en réalité, il a éliminé des gens qui n'étaient pas en sa faveur.
34:41Et donc en réalité, lui-même est dans la tradition djihadiste.
34:45Ne pas se tromper.
34:47Et il est clair, aujourd'hui, qu'on a un régime qui est un régime djihadiste, point barre.
34:53Alors, réaction sur...
34:56Oui, je pense qu'il faut...
34:58Une forme de naïveté ?
34:59Non, non, mais on a eu l'occasion de le dire chez vous et ailleurs.
35:02Il était temps que l'Assad s'en aille, mais ça ne veut pas pour autant dire que nous sommes,
35:08en tout cas que les Syriens, parce qu'avant de dire nous,
35:11c'est d'abord avant tout le peuple syrien qui est victime dans cette histoire.
35:17Ça ne veut pas pour autant dire qu'ils sont sortis d'affaires.
35:20Donc la réalité, c'est que rien n'est complètement réglé.
35:24Oui, absolument, rien n'est réglé.
35:27Je voudrais qu'on parle peut-être quand même de ce qui est en train de se passer,
35:31c'est-à-dire l'audition en ce moment de Richard Ferrand par les députés et par les sénateurs.
35:36On sait que Richard Ferrand est le candidat poussé par Emmanuel Macron
35:40pour devenir président du Conseil constitutionnel.
35:43Ça fait beaucoup réagir, on en a parlé un petit peu hors antenne.
35:46Le RN vient de s'abstenir, c'est-à-dire ni pour ni contre Richard Ferrand.
35:51Bien au contraire.
35:52Bien au contraire, absolument.
35:53Une réaction, un vote qui peut surprendre et en même temps qui peut se comprendre
36:00en étant un gage donné au macronisme et à Richard Ferrand,
36:06dans la mesure où s'il devient président du Conseil constitutionnel
36:09et que Marine Le Pen, dans le cadre de son procès, dépose une QPC,
36:13une question prioritaire de constitutionnalité.
36:17Il sera peut-être un peu plus vigilant, plus attentif à cette question.
36:23Frédéric ?
36:24Je vais répondre à côté, mais quand même à votre question.
36:27Déjà, c'est très bien situé, mais est-ce que ça intéresse les Français ?
36:32Absolument pas.
36:33Pour autant, on vient de réaliser une enquête à l'IFOP.
36:35Ce qui les intéresse, c'est de savoir que c'est un copain du Président.
36:37Ou que c'est un proche du Président.
36:39Ça a été dit tout à l'heure en off, mais je vais le redire à ma façon.
36:42Je le dirai en on, avec plaisir.
36:44C'est assez hypocrite de délégitimer une candidature parce qu'il est proche du Président.
36:52Quand Laurent Fabius a été nommé, Roland Dumas, Jean-Louis Debré a été le Chiracien.
37:00Quand Chirac était complètement abandonné pendant la guerre avec Édouard Balladur,
37:05c'est un des seuls.
37:06Avec Ana Juppé et Villepin qui est resté avec Jacques Chirac.
37:10Donc c'est tout à fait normal qu'il y ait une proximité entre le Président et Richard Ferrand.
37:17On est dans une continuité.
37:18Mais est-ce que l'époque n'a pas changé ?
37:21Tout a changé. Il faut motiver ça.
37:23Moi, ce que je veux dire, c'est qu'il y a un intérêt des Français pour le Conseil constitutionnel.
37:27Avec notre amie Sophie de Menton pour Éthique.
37:30Sophie a reçu il y a une quinzaine de jours Ana Juppé pour un déjeuner débat.
37:34Et l'IFOP a fait à cette occasion une enquête sur l'image du Conseil constitutionnel.
37:37L'image n'est pas très constituée, mais il y a une image qui est quand même bonne.
37:41C'est-à-dire que c'est utile pour la vie démocratique.
37:45Il y a aussi la critique, notamment à droite,
37:47sur laquelle ce Conseil constitutionnel fait parfois un petit peu trop de politique.
37:51Je ne parlerai pas d'une indifférence très forte des Français vis-à-vis de la nomination de Richard Ferrand.
37:57Mais est-ce que Marine Le Pen et l'ORN soutiennent Ferrand parce que c'est un jeu de billard à trois bandes
38:03pour éviter qu'après le 31 mars, si elle est condamnée à une inéligibilité,
38:08Richard Ferrand renvoie l'ascenseur ?
38:11Un, nous n'avons aucune preuve là-dessus.
38:14Et deux, on est vraiment loin des préoccupations des Français.
38:16— Alors je vois que Philippe Bas a été nommé au Conseil constitutionnel, mais pas président.
38:23Il est sorti de membre. C'est ça, oui.
38:25— Ah oui, c'était non, mais c'est prévu. Il y a...
38:26— Pas Gérard Larcher, pas Gérard Larcher.
38:28— Et il y a Laurence Wyschniewski qui serait nommé par Yael Brune-Pivet.
38:31— Oui. Donc...
38:32— Et Philippe Bas va libérer une place au Sénat.
38:34— Alors Jacques Myard, vous levez la main.
38:36— Oui. Alors je suis d'accord avec Frédéric pour dire qu'en réalité,
38:40le président du Conseil constitutionnel,
38:43il n'a pas à être un juriste forcené.
38:46Premièrement parce qu'il y a un secrétaire général qui prépare ça.
38:49Et je peux vous dire que...
38:52Mais c'est une fonction politique.
38:54Et dans la fonction politique, il faut savoir aussi tenir compte, je dirais,
39:00de l'ambiance politique et des rapports qui existent.
39:04Et donc je pense pas que ça serait s'il était élu un mauvais président. Bien au contraire.
39:13Ce qui veut pas dire qu'il va tout pardonner, qu'il va tout accepter par avance,
39:18y compris à son propre président.
39:20Je me souviens encore de la phrase d'Edgar Ford un jour qu'on avait nommée à une présidence
39:26et qui avait répondu à ceux qui l'avaient menée.
39:29« C'est pas parce que vous m'avez nommée que je vais vous obéir. »
39:32Eh bien c'est un peu ça.
39:33C'est qu'il y a une volonté aussi de la part du Conseil à épouser le statut du président du Conseil.
39:41C'est le Conseil constitutionnel.
39:43Maintenant, il y a un autre problème qui se perdra.
39:46C'est qu'il faut pas non plus aujourd'hui, et ça c'est une dérive que nous avons dans les pays occidentaux,
39:52aller vers le gouvernement des juges.
39:54Donc je crois qu'à terme, il va falloir trouver une solution
39:58que si le Parlement n'est pas d'accord avec des décisions du Conseil d'Etat
40:02ou des décisions du Conseil constitutionnel,
40:04il puisse y revenir et imposer sa vision à une majorité qualifiée.
40:10C'est ce que je propose, parce qu'on ne peut pas accepter
40:14que la loi aujourd'hui soit uniquement celle qui est interprétée par les juges
40:19et parfois très loin du texte initial.
40:24Alors, Edouardo, la vraie question c'est « the right man at the right place »,
40:30c'est-à-dire est-ce que c'est le bon candidat à la bonne place ?
40:33Je suis un peu gêné pour répondre à cette question.
40:36Je ne vois pas quelle serait ma légitimité pour porter un jugement de cette nature,
40:40même si je peux avoir une idée.
40:42Je suis en revanche surpris à la fois par les arguments de ceux qui veulent être contre.
40:46Mes amis et camarades socialistes ont décidé de voter contre,
40:49je peux le comprendre et je peux le respecter.
40:51Les LR aussi.
40:53Simplement, je trouve que les arguments ne sont pas bons.
40:57Oui, parce qu'honnêtement, ça a été dit,
41:00la proximité avec le président de la République,
41:03ça a tout de même été le cas pour tous les anciens présidents du Conseil constitutionnel,
41:07Laurent Fabius, Jean-Louis Debré, Roland Dumas, etc.
41:11Et ça n'a pas empêché le Conseil constitutionnel de faire son travail.
41:16Ensuite, on pourrait juger l'homme à ses compétences,
41:19mais ça vient d'être dit.
41:23Il y a une institution, il y a d'autres juristes,
41:26d'autres membres du Conseil constitutionnel.
41:29Et puis je trouve aussi intéressant qu'il n'y ait pas que simplement des professionnels du droit.
41:34C'est quand même une forme de corporatisme conservateur
41:37qui me paraît inapproprié pour l'étant présent.
41:41Et c'est aussi préjugé des capacités et des connaissances juridiques
41:47d'un homme qui a été député et président de l'Assemblée nationale.
41:51– Et battu aux élections. – Et alors ?
41:54– Rejeté. – C'est une condamnation à vie ?
41:57– Ce n'est pas une condamnation, mais c'est un élément qui peut jouer.
42:01– Ce n'est ni une flétrition, ni une condamnation, mais c'est un élément.
42:04– Pour moi, cet homme sait ce que c'est que de perdre.
42:07Et croyez-moi, dans la vie de nos jours, ça peut aussi être une utilité.
42:12Enfin, pour terminer, je crois qu'il faut surtout arrêter d'être naïf.
42:18Moi, j'ai une vision un petit peu plus sociologique,
42:21sociologie des institutions, qui nous montre qu'en fait,
42:24ce sont aussi les institutions qui font les hommes et les femmes.
42:27C'est-à-dire que cet homme qui va, s'il est nommé au Conseil constitutionnel,
42:32il va être pris par l'institution elle-même.
42:35Il va incorporer les règles, incarner, dit-on, dans le sens commun.
42:40Et donc, je crois que c'est un peu naïf de croire qu'un homme
42:43va bouger les lignes d'une institution.
42:45Il peut, au contraire, avec une vision, parce qu'il a été élu,
42:48parce qu'il a un autre parcours, peut-être apporter aussi,
42:52par rapport aux règles juridiques et lois fondamentales
42:54que sont celles qu'énonce le Conseil constitutionnel,
42:57qui apprécient aussi les choses en fonction de l'évolution de la société.
43:01Je parle sous le contrôle de notre cher maître.
43:04Mais quand même, je crois qu'il y a une collégialité,
43:08je crois qu'il y a une institution,
43:10et je crois que les institutions sont toujours, en l'occurrence,
43:13beaucoup plus fortes que les hommes qui occupent les places au sein de l'institution,
43:16et que les institutions font davantage les hommes
43:18que les hommes ne font les institutions dans le poste présent.
43:21Donc je crois qu'on peut un peu dédramatiser cette question.
43:24Et si on veut changer les choses,
43:26changeons peut-être le modèle du Conseil constitutionnel,
43:28mais c'est un autre débat.
43:29– J'ai la faiblesse de dire qu'avant, je parle pour moi-même,
43:32de simplement être dans l'impression ou le sentiment,
43:36on revient simplement au texte.
43:38Le Président de la République,
43:39tout comme le Président de l'Assemblée nationale, le Président du Sénat,
43:42peuvent nommer qui ils veulent sous réserve d'approbation.
43:45C'est discrétionnaire, c'est la loi qui le veut, ça a toujours été ainsi.
43:49On a connu Roger Frey, etc.
43:51Robert Manintel était un très grand juriste, etc.
43:54L'histoire de la proximité m'exaspère toujours un peu,
43:57parce que si vous nommez quelqu'un qui n'est pas un proche de vous,
44:00on vous dit c'est un gage que vous donnez.
44:02Si vous nommez quelqu'un qui n'est pas un proche ou très connu,
44:05on vous dit on a nommé un illustre inconnu,
44:07et on abaisse la fonction, etc.
44:10Donc on nomme des gens qu'on connaît.
44:12Arrêtons cela, parce que même pour vos auditeurs,
44:14lorsque vous devez recruter quelqu'un,
44:16lorsque vous mettez dans votre équipe, évidemment à compétence égale,
44:20vous prenez de préférence des gens avec lesquels vous avez l'habitude de travailler.
44:23Arrêtons cette hypocrisie, c'est ma première remarque.
44:25La deuxième remarque, là encore on regarde des textes,
44:28le Président est bien dans une instance collégiale,
44:32et ce n'est pas parce qu'il est Président
44:34que les décisions vont aller dans un sens ou dans un autre.
44:36Évidemment la personnalité du Président,
44:39lorsqu'il y avait Robert Badetteur avec tout ce qu'il pouvait représenter,
44:41on pouvait imaginer qu'on l'écoute.
44:43Mais il a été dit très justement, je crois que c'est Jacques qui l'a rappelé,
44:47il me semble, que le Secrétaire Général, il y a les services,
44:51le Secrétaire Général du Conseil Constitutionnel,
44:53c'est généralement un conseiller d'État, un juriste averti,
44:56donc on ne se lève pas.
44:58Il y a une institution, il y a un état de droit,
45:01c'est beaucoup plus fort que ça, vous avez raison.
45:04Oui mais techniquement, puisqu'on parle de technique,
45:07techniquement vous avez des services qui font 80% du travail.
45:11Donc le fait que ce ne soit pas un juriste pur jus
45:14qui ait fait l'agrégation de droits ou qui soit membre du Conseil d'État,
45:17c'est marginal.
45:19Enfin, rapidement, Monsieur Bas a été Sénateur Secrétaire Général
45:25de l'Elysée et membre du Conseil d'État.
45:31Laurence Wisniewski est une magistrate connue et reconnue.
45:35Donc il y a des juristes, ce n'est pas un sujet.
45:37Chacun doit nommer un truc qui met à approche.
45:39Macron a nommé à approche.
45:40Dernier point, dernier point,
45:42Brottivet nommé à approche, Larcher nommé à approche.
45:44Dernier point, ne préjugeons pas des décisions
45:47que le Conseil pourrait être amené à prendre.
45:49On peut avoir des surprises.
45:51Soyons plus prudents sur les critiques ou les fortes approbations.
45:55On se retrouve dans un tout petit instant.
45:58On va parler des négociations entre la Russie et l'Ukraine,
46:05ou plus précisément la manière dont la France peut jouer un rôle ou pas.
46:10A tout de suite.
46:15C'est vraiment agréable d'entendre une radio aussi joyeuse,
46:18même que ce soit le 7h du matin et le soir.
46:20C'est excellent.
46:31Avec vous sur Sud Radio jusqu'à midi.
46:33On parle de Trump, de la Russie, de Jean-Noël Barraud, d'Emmanuel Macron.
46:38Emmanuel Macron qui a précisé hier qu'il n'y aurait pas d'envoi de troupes
46:42au sol belligérante.
46:44Et pour le ministre des Affaires étrangères,
46:46ce n'est pas la question du moment.
46:48Mais elle se posera après que les hostilités ont cessé.
46:51On a vu que d'un côté, Trump avait pris l'angue avec Vladimir Poutine.
47:02Ce matin, Jean-Noël Barraud alerte contre la menace que représente la Russie
47:05pour l'Europe et la présente comme un ennemi pour le continent.
47:09C'est assez confus tout cela.
47:12Le fait qu'Emmanuel Macron appelle Donald Trump diplomatiquement.
47:17Je vais parler du point de vue des Français qui, d'une part, sont beaucoup plus intéressés
47:23que par le passé sur la question des relations internationales.
47:26L'époque où ça ne concernait que des personnes diplômées, âgées,
47:31avec un capital culturel élevé complètement fini.
47:33Les Français s'intéressent, contraints et forcés, parce qu'il y a une prise de conscience
47:39dans laquelle ce qui se passe dans ces relations a des conséquences concrètes pour notre pays.
47:43Maintenant, on peut être, et si je puis dire, une opinion publique
47:47qui est viscéralement opposée à Vladimir Poutine.
47:50Il y a la France des réseaux sociaux, où on a des courants poutinolâtres,
47:54mais qui ne sont absolument pas représentatifs à la cote de popularité de Vladimir Poutine
47:59dans une enquête IFOP d'il y a quelques mois.
48:01C'est 11% de bonnes opinions, 89% de mauvaises.
48:05Et puis, par rapport à Trump, il y a une sorte de fascination-répulsion.
48:10Répulsion, bien sûr, quand on interroge qualitativement,
48:13c'est-à-dire spontanément les Français sur Donald Trump.
48:16Il y a quelqu'un qui paraît dangereux, qui paraît imprévisible,
48:19enfin tout ce qu'on peut imaginer.
48:21Mais il y a aussi une fascination sur le président qui agit,
48:25le président qui signe 100 décrets par jour,
48:27le président qui répond à la promesse du politique
48:30telle que les Français la matérialisent dans leur imaginaire,
48:33qui est que le politique est là pour agir, pour changer la vie.
48:36Et le contraste avec la situation française,
48:38où on a le sentiment que plus grand-chose ne se passe,
48:41voilà, maintenant, entre ce qu'a dit le président Macron et Jean-Noël Barraud,
48:45c'est moins contradictoire, j'ai envie de dire, que complémentaire.
48:48Oui, on peut rappeler le danger d'une Russie qui ne lâche pas l'affaire sur l'Ukraine.
48:57Et oui, effectivement, Donald Trump fait peser la menace,
49:01on a l'exemple d'un schisme européen,
49:03si ces belles idées sur le Groenland se matérialisent.
49:06Je voudrais juste faire deux observations sur la question soulevée,
49:10le rapport soulevé par Frédéric.
49:12Il est évident qu'aujourd'hui, les Français ressentent bien l'impact
49:17que la dimension de l'activité internationale peut avoir au quotidien.
49:20Je le dis sous le contrôle de Jacques, qui a été diplomate.
49:23Avant les diplomates, ceux qui faisaient de l'international,
49:26c'était les gens de cocktails.
49:27On pensait qu'on se limitait aux cocktails, aux grandes conventions internationales.
49:30Aujourd'hui, on voit que la relation internationale, c'est l'énergie,
49:33c'est la souveraineté alimentaire.
49:34Ce sont des sujets, y compris médicals, très concrets pour nous.
49:37Sur le fond, en réalité, les Russes ne sont pas nos ennemis.
49:42Attention.
49:43Il se trouve que Poutine, évidemment, a envahi l'Ukraine.
49:49Et là-dessus, il faut que nous soyons très clairs,
49:51ce n'est pas le peuple russe, nous ne sommes pas les ennemis du peuple russe.
49:54En revanche...
49:55C'est pour ça que j'ai trouvé que cette phrase était...
49:56Oui, mais c'est pour ça que je rappelle simplement,
49:58pour éviter les raccourcis.
49:59En revanche, ce qui est sûr, c'est que ce qui se passe,
50:02aussi bien les réactions de Poutine,
50:05dont la ligne politique est claire depuis maintenant deux décennies,
50:09c'est chasse gardée de la Russie et de son environnement.
50:14Et c'est cela qui est sa ligne de crête depuis une vingtaine d'années.
50:19Du côté américain, Donald Trump réaffirme très clairement
50:23que l'Amérique nous dit, c'est Amérique d'abord,
50:26et le reste, ensuite, adieu le multilatéralisme.
50:29Ce qui veut dire pour nous, Européens, la vraie réalité.
50:32Que voulons-nous faire ?
50:34Est-ce que nous nous donnons les moyens de faire ce que...
50:37de notre politique ?
50:38Est-ce que nous mettons le pognon ?
50:40Est-ce que nous prenons les décisions politiques
50:42avec un minimum de cohérence
50:44et qu'on ne joue pas chacun sa partition,
50:46l'Allemagne de côté, la France, l'Italie, etc. ?
50:48Oui.
50:49Edouardo, puis après Jacques Myard, oui.
50:51Edouardo Riencipel, sur la situation...
50:53Donc, le rôle de la France,
50:55et puis ce qui est en train de se passer finalement
50:57avec Trump qui reprend la main sur le conflit.
51:01Cela fait plus de dix ans
51:03que je défends une Europe souveraine et autonome
51:07qui se donne tous les moyens réels
51:10pour défendre son modèle de civilisation libre et démocratique.
51:15Et ceci dans un monde instable et dangereux
51:18que nous voyons chaque jour
51:22devenir de plus en plus instables et dangereux
51:25parce que nous avons de nouvelles volontés de puissance,
51:28nous avons de nouvelles courses aux armements,
51:31nous avons une rivalité, une compétition,
51:33une bataille sans pitié
51:35dans tous les domaines des activités humaines,
51:37l'économie, le commerce, la finance, la sécurité,
51:41la technologie, l'alimentaire,
51:43et que dans cette bataille,
51:45il faut savoir ce que l'Europe veut.
51:48On ne peut pas, et je le dis depuis dix ans voire davantage,
51:52avoir simplement un projet de gestion des acquis,
51:55des dividendes de la paix depuis 1945.
51:58Il faut prendre conscience, et ça ne date pas d'aujourd'hui,
52:01je le sais et nous le savons parce que je suis ces questions
52:04notamment sur le plan de la défense
52:06et des questions stratégiques depuis plus de dix ans.
52:08Depuis 2008, depuis la crise financière,
52:11les Etats-Unis d'Amérique sous Obama
52:15ont décidé de ce qu'on appelle le pivot géostratégique vers l'Asie-Pacifique.
52:19Leurs intérêts sont désormais davantage vers la bataille
52:23et la compétition avec la Chine qui montent en puissance
52:25et donc qui se désengagent de beaucoup d'endroits.
52:27Trump n'est que la continuation de cet axe stratégique
52:30qui ne dépend ni des Républicains, ni des Démocrates,
52:32ni de Trump, ni d'Obama,
52:34qui est une ligne américaine et qui sera constante.
52:36Face à ça, qu'est-ce qu'on fait quand on est Européen ?
52:38Est-ce qu'on a un minimum de dignité,
52:40cher Valéry Expert ?
52:42Est-ce qu'on est des adultes ?
52:44Est-ce qu'on est capables d'avoir de la volonté politique ?
52:46Je suis père de deux enfants.
52:48Je n'ai pas envie que mes enfants vivent dans un continent
52:52qui soit sous la domination de quelques autres régions du monde.
52:56On a un modèle de civilisation européenne à défendre.
53:00On a une civilisation et nous devons nous donner les moyens de cela.
53:05Donc il faut prendre presque comme un cadeau du ciel
53:08le discours de J.D.Bentz.
53:10Permettez-moi juste de terminer là-dessus.
53:12Je pense qu'on peut même prendre comme un cadeau du ciel
53:15le discours de J.D.Bentz à la conférence de Munich
53:18sur la sécurité il y a quelques jours.
53:20Parce que si ça choque certains,
53:22ça nous donne au moins peut-être un réflexe de dignité
53:24pour dire maintenant ça suffit.
53:26Vous savez, moi ça fait dix ans que je défends,
53:28et pas simplement à la commission de la défense nationale
53:30et des forces armées, que par exemple,
53:32uniquement cela, que nos dépenses de défense
53:34en France et donc pour toute l'Europe
53:36sortent du calcul des 3% du déficit public.
53:40Enfin on entend des dirigeants européens
53:42bouger sur cette ligne.
53:44Alors je crois que le niveau de conscience
53:46et de préoccupation doit monter chez les élites
53:48et les dirigeants européens.
53:50Si on veut quand même faire face et défendre
53:52notre modèle de civilisation, de liberté démocratique,
53:54donnons-nous les moyens.
53:56Je pense que c'est la grande tâche de la génération politique qui vient.
53:58Edouardo, je suis désolé,
54:00mais la souveraineté européenne,
54:02la seule formule, la seule réponse,
54:04c'est en attendant Godot.
54:06Il ne faut pas rêver.
54:08Je ne suis pas comme vous, je ne crois pas du tout
54:10que c'est du trait pour rêver.
54:12C'est du trait pour rêver, c'est du pavard,
54:14c'est du verbiage tout ce que tu dis.
54:16Moi je suis capable de le démonter quand tu veux.
54:18Alors Jacques Mian,
54:20pourquoi vous n'êtes pas d'accord ?
54:22Et je l'ai dit dans un X,
54:24c'est qu'on a effectivement
54:26posé la question aux ministres
54:28est-ce que vous avez des contacts avec
54:30l'Avrof,
54:32aux ministres d'affaires étrangères ?
54:34Réponse, non. Eh bien quand on est dans une situation
54:36de ce type, bien évidemment
54:38que Trump ne va pas défendre nos intérêts.
54:40L'Amérique n'a jamais défendu nos intérêts.
54:42Jamais de confiance
54:44dans l'alliance avec un puissant.
54:46La question c'est la question de l'Europe.
54:48C'est à la France de prendre des
54:50initiatives. C'est aux
54:52ministres d'affaires étrangères à se faire entendre.
54:54Or il est absent.
54:56Et ça c'est dramatique.
54:58Ce n'est pas la peine de pleurnicher
55:00aujourd'hui sur la volonté américaine
55:02d'écarter les
55:04européens. C'est à la France
55:06de prendre des initiatives et on en a les moyens.
55:08Donc arrêtons
55:10de pleurnicher. Prenons
55:12des initiatives pour rentrer
55:14dans le jeu. Parce qu'il est évident
55:16que Trump, aujourd'hui, qu'est-ce qu'il représente ?
55:18Et je l'ai dit dans un message,
55:20c'est le retour du politique.
55:22Il a décidé ça et il fonce.
55:24C'est vrai. Absolument.
55:26Alors à quoi le retour du politique
55:28en Europe, donc de faire du commerce
55:30et de la concurrence libre
55:32et non faussé ? Qu'est-ce que c'est que cette naïveté ?
55:34Est-ce que tu peux écouter,
55:36Edouard Beaume ? Allez-y, Jacques Bien.
55:38On t'a entendu.
55:40Tu prends justement
55:42la volonté de discipliner ta parole.
55:44Et donc il est évident
55:46que sur ce point précis,
55:48c'est un type qui fonce.
55:50Eh bien, à mon avis, il va avoir
55:52des retours de bâton parce qu'il y a
55:54un moment, il est à la
55:56limite de l'extrocrit.
55:58Donc c'est pas la peine d'assister.
56:00Mais il montre qu'il veut.
56:02Qui est à la limite de l'extrocrit ?
56:04C'est ça le plus déterminant.
56:06Écoutez, on aura l'occasion d'y revenir.
56:08Une efficacité.
56:10J'emploierai pas les mêmes mots que Jacques.
56:12Mais c'est vrai que l'efficacité,
56:14moi j'attends de voir parce que c'est là
56:16où je dis soyons prudents.
56:18Tous les décrets qui sont signés tous les jours,
56:20l'expérience montre et le 2018, la précédente
56:22mandature l'a montré. Après,
56:24on cherche l'efficacité des mesures.
56:26Donc c'est là où il faut être extrêmement prudent.
56:28Quand on me dit qu'il y a une sorte de fascination,
56:30oui il faut agir.
56:32Mais il faut agir malgré tout dans un minimum de cadre.
56:34La question est bien celle-là,
56:36c'est la volonté politique.
56:38Et les mentalités bougent en Europe et c'est une bonne chose.
56:40Demain, très bonne journée sur Sud Radio.