Iran/Israël : l’embrasement du Moyen-Orient

  • le mois dernier
Avec Jean-Paul Chagnollaud, président de l’Institut de recherche et d'études Méditerranée Moyen-Orient et auteur de "Israël/Palestine, La défaite du vainqueur" aux éditions Actes Sud

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##C_EST_A_LA_UNE-2024-08-06##

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00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Jean-Marie Bordry.
00:04Vous êtes les bienvenus sur Sud Radio, il est 8h14.
00:08J'ai entendu dire que l'Iran allait attaquer Israël cette nuit, c'est ce qu'a annoncé Donald Trump.
00:13Ça ne s'est finalement pas produit. Quoi qu'il en soit, on a pu craindre justement une escalade
00:17militaire entre l'Iran et Israël et elle risque de se produire d'ici la fin de la semaine. On en parle avec Jean-Paul Chaniolo. Bonjour à vous.
00:24Bonjour. Bienvenue sur Sud Radio.
00:26Président de l'Institut de recherche et d'études méditerranéens Moyen-Orient,
00:30auteur notamment de ce livre Israël-Palestine, la défaite du vainqueur. C'est publié aux éditions Actes Sud.
00:37Une escalade militaire
00:40directe et assumée entre l'Iran d'une part et Israël d'autre part. Est-ce que c'est un scénario probable pour cette semaine ?
00:48Non, je ne crois pas que ce soit un scénario probable, mais c'est un scénario possible, c'est-à-dire que
00:55il faut quand même revenir juste au point de départ, c'est-à-dire que nous étions dans une phase
01:00qui s'envoie à la guerre à Gaza, où il y avait des négociations qui, d'après Anthony Blinken lui-même, le secrétaire d'état américain,
01:07avaient des chances d'aboutir. D'aboutir à quoi ? A deux choses fondamentales.
01:11Un cessez-le-feu à Gaza, qu'on attend depuis des semaines et des semaines, et puis aussi, bien entendu, une négociation sur la libération
01:18des otages ou d'une partie des otages. Et ça s'inscrivait dans une résolution qu'on a complètement oubliée
01:23du conseil de sécurité d'il y a déjà quelques semaines. Alors, qu'est-ce qui s'est passé concrètement ?
01:28Israël a choisi d'assassiner le chef des négociateurs.
01:32Et quand vous assassinez le chef des négociateurs, celui qui est en face de vous, il est évident que les négociations
01:37sont aussitôt interrompues, pour ne pas dire mortes, pour un temps indéfini.
01:42Donc je crois que c'est ça le point de départ. Ça signifie quelque part que
01:45Netanyahou, car c'est de lui dont il s'agit, a littéralement choisi la position dans laquelle il se trouve, car en attaquant
01:53l'Iran de cette façon, ou plutôt en assassinant Ismaël Agnès, le chef du Hamas, à Téhéran, en violation du droit international,
02:01évidemment, eh bien, il ne pouvait pas ne pas s'attendre à une riposte. Donc on en est là aujourd'hui. Alors, quelle riposte ? Et par rapport à votre question,
02:07je veux dire que ce qui est entre le possible et le probable, sans faire de subtilité, il y a juste un point très important, c'est que
02:14on risque d'avoir une riposte plus forte que la dernière fois. Et dans cette hypothèse,
02:19on est à deux doigts d'un engrenage. C'est ça, à mon avis, le grand risque des prochains jours. C'est-à-dire que si,
02:25par exemple, la riposte conduisait à aller assez loin au sein des territoires, en profondeur, comme l'on dit, dans le territoire,
02:32il est possible à ce moment-là qu'Israël va, à son tour, riposter. Et c'est ça, tout l'enjeu est là. Et c'est pour ça qu'il y a en ce
02:37moment énormément de négociations,
02:39de discussions qu'on ne voit pas de manière officielle, à part quelques exceptions, mais c'est fondamental tout ça.
02:45Dernière escalade en date entre l'Iran et Israël, c'était au mois d'avril dernier. Plusieurs dizaines et dizaines, même centaines,
02:53de drones iraniens avaient été lancés en direction du territoire
02:57israélien. Concrètement, est-ce que l'Iran, d'abord, a les moyens militaires de frapper Israël ?
03:02Je crois que l'Iran a des moyens directs ou indirects de frapper Israël, très probablement.
03:08Ce qui s'est passé la dernière fois, ce que vous évoquez en avril, c'était intéressant parce que, eh bien, il a envoyé notamment des drones, des
03:14drones qui circulent à peu près à 200 kilomètres à l'heure pour une distance de 2000 kilomètres, ce qui veut dire qu'il y a eu la
03:21possibilité pour Israël et ses alliés de faire en sorte que ça ne fasse pas trop de dégâts.
03:26Mais ils ont eu le temps parce que ça a mis des heures et des heures.
03:292000 kilomètres à 200 à l'heure, ce n'est pas compliqué, ça fait des heures, plusieurs heures, peut-être dix heures. Donc, c'était une riposte qui était tout à
03:35fait calculée,
03:37graduée, si je puis dire, et même d'après... Est-ce que c'est sûr ? Je n'en suis pas tout à fait certain,
03:42mais ils avaient prévenu les Iraniens et les Américains. Donc, il y avait quelque chose de... On riposte, mais on veut une riposte limitée. Or, là,
03:49nous sommes, à mon avis, dans un schéma un peu différent. Et ce schéma différent, il est un peu sur la crête.
03:54Et sur la crête, on peut tomber d'un côté ou de l'autre dans le précipice.
03:57Si jamais la riposte est trop forte, eh bien, à ce moment-là, il y a forcément,
04:01du côté israélien, la volonté de réagir. C'est ce qu'on appelle une escalade. Et on est à deux doigts de ça. C'est pour ça qu'il y a eu
04:07une telle tension diplomatique ces derniers jours. Parce qu'on veut tout faire, évidemment, pour éviter cet embrasement régional. Car si on démarre
04:12un embrasement régional de cette importance,
04:15plus personne ne contrôle plus rien.
04:17Oui. Alors, la France et d'autres pays ont appelé leurs ressortissants à quitter, notamment le Liban. Est-ce que le Liban est le théâtre d'opérations
04:25militaires, malheureusement, le plus probable ?
04:28Si il y a effectivement un embrasement, ça commencera par le Liban. Et le Liban, il y a plusieurs niveaux. Ça peut être
04:35le Sud-Liban, mais ça peut être tout le Liban, comme pendant la guerre de 2006.
04:39Donc, les Libanais sont évidemment très inquiets par ce qui peut se passer. Malheureusement, le Liban est comme
04:45prisonnier de cette guerre depuis très longtemps. Pas simplement depuis quelques semaines, mais depuis très longtemps.
04:51Et évidemment, avec le rôle du Hezbollah, qui dépend plus de l'Iran que du gouvernement libanais. D'ailleurs, il participe au gouvernement libanais.
04:59C'est une force politique importante au Liban.
05:01Donc, tout l'enjeu est là. Et ça serait terrible pour le Liban, qui est déjà, vous le savez, chacun le sait, dans un état de
05:06décomposition à la fois politique, il n'y a pas de président de la République, et économique, et sociale.
05:11Il faut voir, mes collègues sont passés d'un salaire de, je ne sais pas, disons 4 000 euros.
05:17Les universitaires, comme moi, ils sont passés d'un salaire de 3 ou 400 euros, c'est-à-dire l'effondrement
05:24de cette classe moyenne supérieure du Liban. Donc, il y a vraiment une paupérisation terrible au Liban, à tous égards.
05:29C'est une situation dramatique, ça c'est vrai. Cela étant dit, on parle d'escalade.
05:33Malgré tout, les échanges de tirs ont commencé il y a des mois et des mois, et on en est probablement à plusieurs centaines de requêtes
05:40tirées par le Hezbollah en direction du territoire israélien depuis des semaines et des semaines. Le Hezbollah n'a pas attendu ce qui s'est passé dans les derniers jours
05:47pour commettre des actes de guerre à l'encontre d'Israël.
05:51Oui, vous avez raison. C'est en fait, l'idée pour le Hezbollah, c'était de soutenir, d'ouvrir un front,
05:57mais qui est tout de même un front relativement limité à ce jour, on ne peut rien savoir pour demain,
06:02pour soutenir le Hamas à Gaza.
06:04Mais il faut revenir à l'histoire, comme j'évoquais tout à l'heure, c'est-à-dire que la vraie question, c'est la guerre à Gaza,
06:11qui continue dans des conditions épouvantables.
06:13Et je rappelle, c'est quelque chose d'étonnant, c'est qu'on oublie toujours le droit, on oublie toujours le conseil de sécurité.
06:18Évidemment, il est coincé par ses impuissances successives, mais le conseil de sécurité, il y a déjà quelques semaines, a posé à l'unanimité,
06:25donc États-Unis inclus,
06:27un cadre très clair pour un cessez-le-feu. Et c'est ça, il faudrait revenir à ça. Malheureusement,
06:32on est en train de s'en éloigner, et si l'hypothèse que j'évoquais tout à l'heure d'une riposte trop forte, et bien à ce moment-là,
06:37le droit va être complètement broyé,
06:40écarté, marginalisé, au profit de la force.
06:42Et qu'est-ce qui peut permettre un cessez-le-feu aujourd'hui, dans les conditions actuelles,
06:47dans la bande de Gaza ?
06:49Il y a deux choses. Je pense que s'il y a actuellement forcément des contacts, je ne dis pas des négociations, mais des contacts pour
06:55faire en sorte, justement, que cette riposte soit
06:57très limitée, très maîtrisée. Mais rien ne nous le garantit, évidemment. Surtout qu'en plus, en Iran, c'est un nouveau président qui vient d'arriver,
07:04donc qui était plutôt ouvert à l'ouest, et qui se retrouve complètement à porte à faux.
07:09Celui-ci, ce n'est pas lui qui a le pouvoir.
07:11Oui, non, mais ce n'est pas lui qui a le pouvoir, mais il a une légitimité toute neuve, par rapport à la légitimité, quelque peu, en lambeaux,
07:18du guide, qui est quand même...
07:20Il a 85 ans, et il représente des forces qui ne sont pas forcément majoritaires aujourd'hui. Donc, ce président a été ouvert
07:26à l'ouest. En tout cas, c'est sur cette base-là que la société, une partie de la société iranienne, l'a élu.
07:31Donc, c'était important. Or, il se retrouve à porte à faux. Donc, il y a ces contacts, mais d'un autre côté,
07:36malheureusement, ce n'est pas des négociations. Et si cette riposte est trop forte,
07:39eh bien, il est évident qu'on ne pourra pas revenir aux négociations. Or, la seule solution, et j'insiste là-dessus en un mot,
07:43c'est de revenir à ça, revenir aux négociations sur Gaza, ou pour être encore plus concret, faire en sorte qu'une résolution
07:49fondamentale du Conseil de Sécurité, d'il y a quelques semaines, soit mise en oeuvre.
07:52Merci. En tout cas, pour cet éclairage, Jean-Paul Chagnelot, je rappelle que vous êtes le président de l'Institut de Recherche et d'Études
07:58Méditerranéens et Moyen-Orient, et auteur de ce livre
08:00Israël-Palestine, la défaite du vainqueur. C'est publié chez Actes Sud.
08:05On sera amené à reparler de ce sujet avec notre invité politique dans un petit quart d'heure, Carlos Martens Bilongo, député France Insoumise.
08:11On sera ensemble à partir de 8h40, à suivre sur Sud Radio, même tout de suite, plutôt un rappel des titres.
08:18Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Jean-Marie Bordry.
08:24Avec cette nouvelle médaille d'or pour la France, dans un cadre paradisiaque, c'est du surf, le français Kaoli Vast,
08:30donc de la vague mythique de Théa Houppot. C'est aussi le cas de la française Joanne Defay, qui, elle, remporte le bronze en tout.
08:38La France compte donc 48 médailles, dont 13 médailles d'or. Elle pointe à la troisième place des nations, derrière la Chine et les États-Unis.
08:46À suivre, un certain nombre d'épreuves d'athlétisme aujourd'hui, avec un peu moins de chance, malheureusement, de médailles françaises.
08:53Quoi qu'il en soit, il faudra surveiller le saut d'obstacle individuel, la vitesse par équipe pour les hommes, et puis cette épreuve magnifique qui est le 1500 mètres.
09:01Pour les Français à suivre, les femmes en handball, c'est pour les quarts de finale. Les hommes en basket, c'est toujours des quarts de finale contre le Canada.
09:08Et puis, on suivra aussi très attentivement Alice Finault, qui est en train de décrocher une médaille en 3000 mètres, ce type-là.
09:17On a retrouvé tout de suite Jules Boscherini. Bonjour à vous, mon cher Jules.
09:22On en parle avec vous, sans aucun doute la star de la délégation française aux JO de Paris 2024.
09:28Après une véritable radia de médailles, cinq au total, dont quatre en or, Léon Marchand a fêté ses titres olympiques avec le public français.
09:37Et il a reçu un accueil digne des plus grandes rock stars, c'est amplement mérité pour le Toulousain, car ce n'est pas tous les jours qu'on est sacré quatre fois sur les mêmes Olympiades.
09:45Je n'ai pas grand-chose à dire. Les gars, vous avez été monstrueux, vraiment.
09:49C'était énorme de vous voir dans les tribunes. Vous rendez les jeux magiques. Donc, merci à tous. Vraiment.
09:55Léon, Léon, Léon, merci !
10:09Phénomène dont on ne parle pas encore d'ailleurs, mais dont on parlera dans quelques jours, je pense, le retour à la mode du prénom Léon.
10:15Peut-être que ce qui s'est passé au Club France et dans les bassins lors des JO olympiques va donner des idées aux parents.
10:22Mais comme vous avez pu entendre le public, il a scandé. Léon, merci à la gloire de celui qui est devenu véritablement le chouchou de toute la patrie.
10:28Et ce qui est encore plus frappant que ses exploits, c'est l'humilité dont fait preuve le nageur de 22 ans.
10:33Avec cet état d'esprit, Léon, tu es déjà grand. Espérons que ce ne soit que le début de ton règne dans les bassins.
10:38Exactement. A suivre aussi, et à surveiller plutôt, à la une de votre presse ce matin, Jules Boschainy.
10:46Eh bien, les politiques internationales et sportives, la course pour Matignon.
10:49Mais Macron sous pression, titre de Figaro dans son édition du jour.
10:53Le quotidien fait le point sur la trêve olympique décrétée par le chef de l'État et fait le tour des candidats au poste de Premier ministre.
10:59Pour la dépêche du midi, Harris relance le match face à Trump.
11:02La présidentielle américaine se rapproche à grands pas et le journal régional consacre une double page à la candidate qui redonne espoir au parti démocrate.
11:09On termine ce tour de la presse avec l'équipe et cette une spéciale du Plantis, le record du mundo.
11:15Le Suédois est le premier perchiste à conserver son titre depuis Bob Richards en 1952 et 1956.
11:21Il a aussi battu son propre record du monde et le porte désormais à 6m25.
11:25C'est dingue, c'est un phénomène d'ailleurs. Il faut le dire, du Plessis, il faut vraiment regarder ses sauts, c'est irréel, tout simplement.
11:33Merci beaucoup Jules Boschainy, on vous retrouve dans quelques minutes.
11:37A suivre sur Sud Radio, l'interview politique avec notre invité Carlos Martens Bilongo.
11:42On va parler de la situation internationale, on va parler des JO.
11:45Sont-ils trop politisés ? On se posera cette question.
11:47Est-ce que la gauche n'aime pas le sport ? C'est une ministre qui l'a dit, il nous donnera sa réponse.
11:52On va parler aussi avec vous, chers amis qui nous écoutez sur Sud Radio au 0826 300 300.
11:57On vous donne la parole avec cette question qu'on vous pose ce matin.
12:00Est-ce que la France doit soutenir Israël en cas d'attaque iranienne ?
12:04On vous donne la parole. Pour l'instant, vous répondez non à plus de 50% d'entre vous sur les réseaux sociaux.
12:08On se retrouve dans quelques instants. Place à un rappel des informations. A tout de suite.

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