Face à Face Été (Émission du 04/08/2024)

  • le mois dernier
Deux personnalités aux points de vues opposés confrontent leurs idées dans #FaceaFaceEte

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00:00Il est 19h, bonsoir, soyez les bienvenus, c'est votre face-à-face et ce soir, pour débattre, Julien Dreyfus, Alexandre Devecchio, bonjour messieurs.
00:10Bonsoir.
00:11Vous êtes en pleine forme ?
00:12Ouais, pas en pleine forme.
00:15Prêt pour ce face-à-face ?
00:16Prêt pour ce face-à-face.
00:18On a beaucoup de sujets à aborder ensemble, mais tout de suite, on va faire un tour complet de l'information avec Maureen Vidal, que je salue. Bonsoir Maureen.
00:26Bonsoir Thierry, bonsoir à tous.
00:28À la une de l'actualité, une statue d'Anne Franck profanée à Amsterdam, inscription pro-palestinienne sur le socle et les mains peintes en rouge.
00:36C'est la deuxième fois en moins d'un mois que cette statue est prise pour cible.
00:39Le porte-parole du ministre de la Défense hollandais a qualifié de barbare dans un X les auteurs de cet acte.
00:45Nouvelle manifestation au Royaume-Uni aujourd'hui après un week-end sous tension.
00:49Plusieurs policiers ont été blessés et une centaine d'arrestations ont été effectuées.
00:53Des rassemblements d'extrême droite anti-immigration.
00:56La cause, la rumeur sur la nationalité et la religion de l'agresseur présumé qui a tué trois fillettes lundi dans la ville de Southport.
01:03Vous regretterez à déclarer le Premier ministre britannique.
01:07Et cette bonne nouvelle en tennis de table.
01:09Félix Lebrun remporte la médaille de bronze en 5 plombs à 17 ans.
01:13Il a battu le Brésilien Hugo Calderano 4-0.
01:16Il est le deuxième pongiste français de l'histoire à monter sur un podium au JO au terme d'une épreuve individuelle.
01:22Le cinquième mondial offre à la France une 42ème médaille dans ses Jeux.
01:26Merci beaucoup Maureen.
01:29Et ça continue les bonnes nouvelles.
01:31On va commencer assez rapidement messieurs parce qu'on a beaucoup de sujets à aborder ensemble.
01:35On va commencer par ce qui se passe sur la scène internationale et notamment au Proche-Orient.
01:39Et les craintes d'une escalade militaire après la mort du numéro un du Hamas, Ismaël Haniye.
01:44Tu es dans sa résidence à Téhéran.
01:46Il y a eu une réunion par visioconférence des chefs de la diplomatie du G7 ce dimanche.
01:51Emmanuel Macron et le roi de Jordanie appellent à éviter à tout prix une escalade militaire au Proche-Orient.
01:56C'est signe qu'évidemment la situation se tend.
01:59On parlera de la situation au Liban dans quelques instants.
02:02Puisque l'on a appris que l'Arabie Saoudite a appelé ses ressortissants à quitter le Liban.
02:06Mais on va évoquer pour commencer si vous le voulez bien ce qui s'est passé ce dimanche en Israël à Tel Aviv.
02:12Où une personne a été tuée et trois autres ont été grièvement blessés dans une attaque au couteau.
02:17Le suspect de cette attaque terroriste présumée a été neutralisé par un policier.
02:22On écoute le policier et on réagit juste après.
02:26Un terroriste s'est approché de ce parc avec un grand couteau et a commencé à poignarder des civils.
02:33Le bilan est de quatre victimes, un couple de personnes âgées dont le décès a été déclaré.
02:38Et deux autres personnes dans des états divers selon des sources médicales.
02:42La police est rapidement arrivée sur les lieux alors que le terroriste a attaqué les civils.
02:47Les officiers lui ont tiré dessus et sa mort a été déclarée sur les lieux.
02:51Nous sommes en état de guerre, nous demandons aux habitants de rester vigilants.
02:55Mais n'oublions pas que la terreur ne dictera pas notre quotidien.
03:02Votre réaction à cette attaque au couteau arrive dans un contexte ô combien sensible et ô combien tendu ?
03:10Cette attaque est illustrative de ce qui est en train de se passer.
03:14C'est une guerre, une guerre terrible, une guerre déséquilibrée d'ailleurs.
03:19On est dans un terrorisme où on s'en prend à des personnes âgées.
03:27Malheureusement c'est le lot commun de ces guerres.
03:31La question qui se pose, il y en a deux.
03:33La première c'est que ça fait maintenant 300 jours que la guerre a commencé,
03:38que l'armée israélienne intervient à Gaza.
03:41La question qui normalement doit se poser c'est jusqu'à quand ?
03:46Et quelle est la construction de la solution politique ?
03:48Parce que la guerre ne peut pas être une fin en soi.
03:50Je comprends qu'en ce moment on est dans une situation d'éradiquer le Hamas
03:55pour éviter qu'il ne puisse se reconstruire à toute vitesse dans les semaines à venir.
04:00Mais ce qui commence à me poser question c'est quelle est la solution politique
04:04qu'on va être capable de construire à Gaza ?
04:07Ça ne peut pas continuer comme ça.
04:09À un moment donné on va se demander comment vont faire les forces israéliennes elles-mêmes ?
04:13Après concernant le Liban, puisque c'est ça qui se prépare,
04:17et le rôle que joue Téhéran, c'est assez bizarre si vous me permettez.
04:25Parce que je n'arrive pas à croire, malgré l'efficacité du Shin Bet,
04:29des forces de sécurité israéliennes, qu'on puisse éliminer aussi facilement
04:33un certain nombre de dirigeants du Hamas, des choses comme ça,
04:38sans qu'il n'y ait pas des complicités à l'intérieur du régime.
04:41Ça veut dire beaucoup de choses.
04:42Ça veut dire beaucoup de choses.
04:44Ça veut dire que si on fait un continuum,
04:47président iranien qui meurt dans un accident,
04:52dont on sait désormais que ce n'était pas vraiment un accident,
04:54et puis à partir de là un nouveau président dont on n'arrive pas à savoir
04:57quel jeu il veut jouer, d'ailleurs il parle peu,
04:59mais par contre on voit tout d'un coup des choses se passer.
05:02Donc il y a beaucoup de questions qui sont posées
05:05sur quel rôle exact veut jouer l'Iran.
05:08Est-ce qu'on est dans une situation où on fait monter, monter, monter
05:11la tension pour, à un moment donné, faire peur à tout le monde ?
05:14Ou est-ce que c'est autre chose ? Est-ce que c'est une guerre qui se prépare ?
05:17Je n'arrive pas à bien saisir, si vous voulez, la situation exacte.
05:22Alors évidemment après, derrière, il y a toutes ces cortèges macabres.
05:26Toutes ces mobilisations, ces réunions qui s'organisent, ces négociations.
05:28Alexandre de Vécu, quel est le regard que vous portez sur la situation actuelle ?
05:32Moi j'ai le sentiment que le régime iranien est tout de même affaibli,
05:39ce qui pourrait expliquer qu'il y ait une forme de contestation interne,
05:44de complicité interne, qu'il est affaibli, qu'il répliquera de manière sans doute
05:52proportionnée, comme la dernière fois si on peut dire,
05:55de manière en tout cas à éviter un embrasement de la situation.
06:00Maintenant je pense qu'Israël, que tout ça n'est pas fini, qu'Israël à très court terme
06:06n'a pas intérêt à un embrasement parce qu'effectivement la situation à Gaza
06:12est loin d'être réglée et que la situation internationale reste floue
06:17puisqu'on ne sait pas qui va gagner l'élection américaine.
06:21Mais qu'une fois l'élection américaine passée, une fois le front à Gaza
06:26totalement stabilisé, peut-être qu'Israël a une fenêtre historique
06:31pour se débarrasser de ce qui est aussi un ennemi existentiel.
06:35Je pense qu'Israël ne peut pas vivre avec le Hezbollah à ses portes,
06:39ils en ont tout à fait conscience.
06:42Il est possible que la guerre se poursuive, d'autant plus que
06:46Benyamin Netanyahou a un intérêt politique personnel.
06:49Je ne dis pas du tout qu'il fait la guerre que par intérêt politique personnel,
06:53mais il a plutôt intérêt à ce que ça dure, à avoir un vrai bilan pour effacer
06:58le 7 octobre qui a été vécu comme un échec.
07:03Et effectivement cette faiblesse de l'Iran qui apparaît
07:08et qui peut aussi laisser penser que c'est le bon moment, la bonne fenêtre,
07:14je disais fenêtre historique parce que malgré tout le 7 octobre,
07:17même si Israël est très critiqué, la tragédie est telle qu'il y a
07:22une compréhension légitime vis-à-vis d'Israël.
07:25Et ensuite justement l'Iran affaibli, ça fait deux paramètres
07:30qui pourraient, plus situation personnelle de Benyamin Netanyahou,
07:34faire qu'on irait vers une guerre.
07:37Alors ça dépend aussi beaucoup du résultat de l'élection américaine.
07:40Sans doute ce serait plus facile pour Israël si Donald Trump était élu.
07:44Alors vous parlez du premier ministre.
07:46Si on considère qu'il faut attendre l'élection américaine,
07:50ça veut dire que ce qui est en train de se passer,
07:53ça veut dire encore deux mois.
07:55Deux mois c'est long, c'est très long.
07:58C'est pour ça que je pense qu'on est dans un moment charnière,
08:03si vous voulez, où y compris la diplomatie doit reprendre l'offensive politique.
08:08Il faut trouver une solution.
08:10Donc il faut une conférence régionale qui construise une solution politique à Gaza.
08:14Parce qu'Israël ne va pas réoccuper Gaza comme ça Advitan et Ternam.
08:18Israël doit avoir des garanties que le Hamas ne va pas reprendre le pouvoir
08:22mais que la situation va évoluer.
08:25Donc là c'est clair que c'est les Émirats, l'Arabie Saoudite, le Maroc
08:31qui peuvent jouer un rôle très important dans l'aide à la construction
08:35de cette solution politique.
08:37Avec une inquiétude qui est réelle.
08:39Je dis moi-même, c'est quelque chose qui me tracasse.
08:43Je pensais qu'à un moment donné il y aurait une population de Gaza
08:47qui se révolterait contre le Hamas et qui chercherait à le renverser.
08:51Alors il y a des petits signes.
08:52Malgré tout il y a quand même encore un soutien qui est étonnant
08:56par rapport aux sacrifices que cette population est en train de subir
09:01qui sont terribles, il faut être honnête.
09:04D'autant que vous faites référence à l'élection américaine
09:06mais rien n'est joué.
09:07On le voit bien sur l'élection américaine.
09:09Après la tentative d'assassinat de Donald Trump
09:13où on se disait ça y est il a une voie royale.
09:16Les choses ont un peu changé pour le moment.
09:18Enfin on en parlera.
09:19En attendant vous parliez tout à l'heure du Premier ministre israélien.
09:22Symbole du climat actuel dans le pays.
09:26Des centaines de manifestants se sont déplacés près de chez lui
09:30pour lui demander de trouver un accord assez rapide avec le Hamas
09:34pour libérer les otages.
09:35C'est l'enjeu majeur.
09:37Et le Premier ministre israélien s'est exprimé ce matin.
09:43Nous faisons un effort suprême chaque jour pour le retour de tous les otages.
09:47J'insiste pour qu'ils le reviennent tous sans exception.
09:50Nous avons pris l'engagement irrévocable de les rendre tous vivants ou morts.
09:54C'est pourquoi j'ai donné l'ordre à la délégation de partir pour le Caire hier
09:58afin de poursuivre les négociations.
10:03On le voit bien Alexandre.
10:04Vous le disiez très justement.
10:05C'est un enjeu majeur pour lui.
10:06La libération des otages.
10:07Oui.
10:08Et le départ.
10:09C'est pour ça que c'est une intuition.
10:10Je n'ai pas de...
10:11Comme Julien Dray, je réfléchis.
10:13Je n'ai aucune certitude.
10:16Mais de moi c'est long et c'est court à la fois.
10:19Effectivement je pense qu'on est dans un moment de transition.
10:21Peut-être qu'il faudra régler...
10:23Il faut de toute manière régler la question des otages.
10:26Encore une victoire politique pour Netanyahou s'il arrive à en libérer au moins quelques-uns.
10:32J'ai tendance à penser qu'il n'y aura pas de surenchère militaire tout de suite.
10:37Mais qu'ensuite il y a une vraie possibilité pour les raisons géopolitiques que j'ai indiquées.
10:46Maintenant je partage aussi les inquiétudes de Julien Dray.
10:49Je pense qu'il faudrait une solution politique à Gaza.
10:52Je pense qu'il fallait éradiquer militairement le Hamas.
10:56On n'éradiquera pas l'idéologie mais les rendre le plus faibles possible.
11:00Mais il faudrait effectivement à terme pour qu'Israël puisse vivre en paix.
11:05Et parce que les Palestiniens méritent effectivement qu'il y ait une solution politique.
11:10On ne la voit pas.
11:11C'est ça la réalité.
11:12C'est qu'il n'y a pas les interlocuteurs aujourd'hui pour...
11:15D'ailleurs vous l'avez dit Julien Dray.
11:17La population semble rester favorable en plus au Hamas.
11:21Et on ne voit pas d'alternative politique.
11:24Donc dans ce contexte-là, encore une fois, dans quelques mois,
11:29il est possible que le conflit devienne régional et s'agrandisse d'une certaine manière avec un deuxième front.
11:37D'autant plus que l'Iran a été humiliée, vous l'évoquiez très justement Julien Dray.
11:43Et l'Iran a dit qu'elle est répliquée à tout va.
11:45La question qu'on peut se poser sur les otages c'est si Israël a pris la décision.
11:51Disons d'intervenir et d'intervenir en liquidant un certain nombre de dirigeants de très haut niveau du Hamas.
11:58Ça veut dire que quelque part, ils ont des informations sur la situation des otages qui sont dramatiques.
12:03Parce que, ça veut dire qu'ils savent que ce qui circule c'est qu'il y a beaucoup d'otages qui sont décédés,
12:10malheureusement, terriblement et dans des conditions dramatiques.
12:14Et qu'en fait il reste un noyau d'otages qui sert à protéger les derniers dignitaires du Hamas.
12:19Qui sont cachés au fond des tunnels.
12:22Ce qui fait d'ailleurs toute la difficulté des forces israéliennes.
12:24Parce qu'elles ne peuvent pas intervenir sans risquer la perte des derniers otages.
12:30Bon voilà, je n'ai pas plus de détails que ça.
12:32Mais il y a quand même beaucoup d'interrogations qui découlent de cette situation actuelle.
12:38Après sur le Liban, la question qui est posée c'est que le Liban c'est un pays ami de la France.
12:42Et où la France a eu nombre de prétentions.
12:45Il y a des liens très forts.
12:46Nombre de prétentions puisqu'on nous fêtons malheureusement et tristement l'anniversaire.
12:51Il y a 4 ans.
12:52De cette terrible explosion dont on ne sait toujours pas quelle est la réalité exacte.
12:57Voilà, on avait pris des engagements.
12:59Ils n'ont pas été vraiment tenus.
13:00Il n'y a toujours pas de gouvernement.
13:02Il y a une situation qui est très instable.
13:05Et on a un Hezbollah qui là par contre a été décapité.
13:09Il n'en reste plus que M. Nasrallah.
13:11Dont le courage est discutable si vous me permettez.
13:14Par rapport aux autres.
13:15Et où j'ai plutôt l'impression qu'il a déjà été exfiltré.
13:18Donc qu'est-ce que l'Iran n'est pas en train de sacrifier le Hezbollah et le Hamas.
13:22En se disant on les laisse, c'est la monnaie d'échange pour essayer de sauver le régime.
13:29Parce que tout le problème pour le régime des Mollah c'est ça.
13:32C'est que la contestation à l'intérieur est terrible.
13:34Et vous avez vu les messages qui circulaient en disant
13:37Les Israéliens on va vous donner les emplacements.
13:41Bombardez ces emplacements là.
13:43Vous êtes sûr que vous allez taper juste.
13:45Et nous on s'occupera du reste.
13:47C'est pour ça que je dis qu'il y a des contradictions à l'intérieur du régime.
13:50Il y a certainement une aile qui veut d'après moi
13:52essayer de trouver une porte de sortie par la négociation.
13:54Et qui est prête à sacrifier certaines choses.
13:56Et le problème dans ces cas là c'est le noyau dur
13:58qui lui va jouer jusqu'au bout la provocation pour essayer de tenir.
14:01Et puisqu'on parle du Liban on l'a vu plusieurs pays occidentaux
14:04ont carrément appelé le ressortissant à quitter le Liban.
14:07On voit tout ça avec Maxime Lavandier et on continue le débat.
14:11A l'aéroport de Beyrouth, les files d'attente s'allongent d'heure en heure.
14:15Face aux craintes croissantes d'une guerre totale entre Israël et le Hezbollah libanais
14:19de nombreux touristes ont dû écourter leurs vacances.
14:23On n'a pas vraiment ressenti de peur au centre de Beyrouth
14:25depuis la dernière frappe.
14:27Mais je pense que c'était plus safe pour nous de rentrer.
14:32Nous ne sommes pas heureux de partir maintenant.
14:34J'aurais préféré terminer mes vacances d'été ici au Liban
14:36et retourner à mon travail à temps.
14:39D'autres, les yeux rivés sur les panneaux d'information
14:42cherchent désespérément une solution.
14:45Plusieurs compagnies aériennes ont suspendu leur vol vers Beyrouth.
14:49Mon vol était prévu pour après-demain mais il a été annulé.
14:52Alors j'ai décidé de voyager aujourd'hui.
14:55J'espère que je vais y arriver.
14:58L'aéroport de Beyrouth devrait continuer à voir affluer des touristes.
15:02Paris, Londres ou encore Washington ont exhorté leurs ressortissants
15:06à quitter rapidement le pays.
15:11Fragile le Liban, Alexandre de Vecchio.
15:13Oui, ça laisse peut-être indiquer une extension du conflit.
15:19Quand je parlais d'extension, ce n'était pas contre l'Iran mais contre le Hezbollah libanais.
15:24Si on rappelle nos ressortissants, peut-être que les chancelleries
15:27ont des informations que nous n'avons pas.
15:31En tout cas, il y a un pays qui est dans le chaos.
15:35Les habitants de ce pays-là sont des victimes du Hezbollah d'abord.
15:43Si Israël décidait d'intervenir, ce serait contre le Hezbollah libanais
15:48et pas contre le Liban en tant que tel.
15:51L'Arabie saoudite, c'est fondu d'un communiqué qu'on va découvrir.
15:54Je vous donne la parole juste après, mon cher Julien.
15:57L'Arabie saoudite dit que l'ambassade du royaume d'Arabie saoudite
16:00suit de près l'évolution de la situation dans le sud du Liban
16:02et renouvelle son appel aux citoyens saoudiens pour qu'ils quittent immédiatement le Liban
16:05conformément à la décision d'interdire les voyages dans ce pays.
16:09Julien Dray.
16:10On voit bien que toutes les chancelleries sont une mobilisation générale.
16:14D'ailleurs, la question est posée aussi à la diplomatie française.
16:18On ne peut pas simplement dire qu'il y a une grande amitié avec le Liban
16:22et à un moment donné ne pas ouvrir nos portes pour accueillir un certain nombre de Libanais
16:25qui veulent venir en France.
16:27Or, visiblement, ça traîne des pieds, d'après les échos que j'ai
16:31d'un certain nombre d'amis à moi.
16:33Il faudrait savoir qu'on ne peut pas gagner sur tous les tableaux.
16:37Le Liban, c'est un pays qu'on doit aider,
16:39mais il y a aussi beaucoup de franco-libanais,
16:43qu'il faut aider à venir là pendant un temps,
16:47parce que c'est clair que le Hezbollah a pris en otage ce pays
16:52et qu'il va se servir, c'est ça le plus terrible,
16:55il va se servir de la population libanaise comme bouclier pour se protéger.
16:59C'est en ce sens-là que la solidarité doit être totale.
17:04Après, il y a une vraie question qui est posée.
17:07Depuis le début de ce conflit, je le dis, le centre de décision, c'est le Liban.
17:11C'est l'Iran.
17:15Le centre de décision, il est là.
17:17Il y a un moment donné ou un autre, la question se pose.
17:21Comment on arrive à mettre à bas ce régime,
17:25à aider à mettre à bas ce régime ?
17:27D'autant que, je ne dis pas qu'il faut faire la guerre à l'Iran,
17:30mais il y a aujourd'hui un peuple iranien qui attend quelque chose,
17:34qui attend des gestes de solidarité.
17:38Il faut arrêter de venir simplement devant les caméras dire que l'Iran, c'est des méchants
17:43et continuer à faire tout le commerce qu'on fait avec l'Iran.
17:46La communication également de Stéphane Séjourné,
17:48puisque les communications s'enchaînent, on va la découvrir ensemble.
17:53Stéphane Séjourné, dans un contexte sécuritaire très volatile au Liban,
17:56nous appelons à nouveau l'attention des ressortissants français,
18:00en particulier ceux de passage sur le fait que des vols commerciaux directs
18:03avec escale vers la France sont encore disponibles.
18:07Alexandre Devecchio.
18:08Non, mais là encore, ça montre que peut-être au cas d'Orsay,
18:12ils ont des informations sur une escalade du conflit.
18:16Il faudra attendre.
18:17Moi, je pense qu'elle ne sera peut-être pas immédiate,
18:19mais il y a toujours un risque de toute manière,
18:21puisque l'Iran va sans doute riposter.
18:23Alors, on l'a dit, ils sont affaiblis,
18:25ils vont peut-être sacrifier le Hezbollah,
18:27mais pour la forme, ils vont le faire.
18:29Et on sait que toujours dans ces cas-là, il peut y avoir un dérapage.
18:33Donc, c'est normal qu'on rapatrie nos ressortissants,
18:37qu'on fasse preuve de prudence pour ce qui est d'accueillir des chrétiens libanais.
18:41Oui, il faudra juste voir qui est-ce qu'on accueille.
18:44Peut-être aussi tirer un certain nombre de leçons sur ce qui est devenu le Liban,
18:49un pays multiconfessionnel, multiethnique,
18:52où on a laissé prospérer l'islamisme,
18:55un pays qui était un paradis et qui est devenu un pays en guerre civile permanente.
19:01Sur l'Iran, c'est intéressant aussi,
19:03révolution islamiste soutenue par la gauche à l'époque,
19:08d'ailleurs la gauche française, mais également là-bas,
19:10les communistes qui ont fini par se faire décapiter,
19:14si j'ose dire, par les islamistes.
19:17Là aussi, ça doit nous alerter,
19:19ça doit alerter certaines formations politiques
19:21sur les alliances qu'elles choisissent de nourrir.
19:24Julien, parce qu'on veut en parler, vous me faites une transition facile.
19:27Sur l'Iran, Alexandre parle de ce qui s'est passé en 1979,
19:31c'est-à-dire la nuit des temps.
19:33Depuis, il y a quand même eu toute une série de gouvernements
19:35qui ont eux-mêmes pas forcément, je dirais,
19:40eu toujours des positions très combatives.
19:44Moi, ce que je sais, c'est que, par exemple,
19:47puisque vous avez parlé de la gauche,
19:48je m'honore qu'un gouvernement français ait essayé de mener la bataille jusqu'au bout
19:51pour que l'Iran n'ait pas la bombe atomique.
19:53C'est pas, évidemment, la chose qui a été totalement poursuivie par la suite.
19:57Vous nous ramenez sur le sol français, justement,
20:00et je vous attends là-dessus.
20:01Je vois que l'on évoque maintenant la déclaration de Sofia Shikirou.
20:04Je suppose que vous la connaissez, évidemment.
20:06Je la rappelle pour nos téléspectateurs,
20:08la députée Alephi a partagé un long hommage au leader du Hamas.
20:12Tu es à Téhéran, on en parlait il y a quelques instants.
20:14Ismaël a nié et c'était un message sur Instagram
20:17et plusieurs responsables socialistes se sont indignés.
20:21On sait que la députée est très proche de Jean-Luc Mélenchon, mon cher Julien Dray.
20:26Je sais que vous connaissez bien Jean-Luc Mélenchon.
20:28On va voir la réaction, tout d'abord, d'Olivier Faure.
20:31Olivier Faure qui, évidemment...
20:33C'était effectivement des insoumis que je parlais.
20:36Mais oui, j'avais bien compris ce que vous voulez dire.
20:38J'avais bien compris le message.
20:40Julien Dray nous a ramenés à François Hollande, mais c'est aussi de notre époque.
20:44Je vous lis la réaction de Olivier Faure.
20:46Et puis j'ai envie de vous entendre.
20:48Nécessaire mise au point de Chloé Hidal.
20:50Aucune ambiguïté possible.
20:51Le programme du Nouveau Front Populaire est très clair, dit-il.
20:55Chikuru n'engage qu'elle-même par ses provocations
20:58qui n'ont pour seul effet de susciter des polémiques qui minent le travail collectif.
21:04Une autre réaction peut-être, avant de vous entendre,
21:07c'est celle de Carole Delga.
21:09Ca voit compte, Carole Delga.
21:11On la voit de plus en plus.
21:13Que dit Carole Delga ?
21:16En relayant les hommages au chef du Hamas,
21:18la députée Chikuru fait l'apologie du terrorisme
21:21et le porte-voix de la haine des Juifs.
21:23Le contrat et les engagements du Nouveau Front Populaire
21:26sont une fois de plus piétinés
21:28et les valeurs socialistes sont bafouées.
21:32Réaction.
21:33Oui, mais moi, Carole Delga,
21:35elle a été ferme depuis longtemps face à la France insoumise,
21:38mais j'en ai un peu assez de ces gens qui font élire la France insoumise
21:42et qui pactisent sans vergogne pour Olivier Faure,
21:46qui signent un programme commun avec eux,
21:48et ensuite s'étonnent.
21:49Tout le monde connaît les positions de la France insoumise.
21:51Tout le monde sait que Jean-Luc Mélenchon, pardonnez-moi,
21:54est sur la ligne T1,
21:55donc ce n'est pas nouveau.
21:57Sophia Chikuru, c'est une nouvelle pièce dans la machine,
22:01mais il faudrait peut-être arrêter de signer des accords avec des gens,
22:05les faire élire.
22:07Faire élire ce qui est la pire des extrêmes gauches,
22:10islamo-gauchistes,
22:12soi-disant pour vaincre les fascistes,
22:14et ensuite pousser des cris d'orfraie
22:17comme si on découvrait à chaque nouvelle provocation...
22:20Non, ils savent très bien ce qu'ils ont fait,
22:22ils en sont complices.
22:23Voilà.
22:24À un moment donné, Olivier Faure, c'est un collabo,
22:26il faut qu'il l'assume.
22:28Julien Nerey, c'est quoi la stratégie ?
22:30Je n'appellerai pas le terme collabo,
22:31parce qu'il est...
22:32Le terme est fort.
22:33Il vous appartient et vous l'assumez, Alexandre Lévi-Thiau.
22:35Je l'assume même.
22:36Vous l'assumez, ça vous engage.
22:37Je pense que ce que j'ai dit déjà depuis un certain temps,
22:39en employant cette expression,
22:41je pense que la gauche française n'a pas d'avenir avec Mélenchon.
22:44Et vous le connaissez bien.
22:46Et je pense qu'elle n'a pas d'avenir,
22:48si ce n'est de parler de l'avenir de Mélenchon,
22:51qui est donc, contrairement à ce qu'il a déjà dit,
22:54qu'il avait dit auparavant,
22:55candidat à l'élection présidentielle,
22:57et le seul au plus vite possible.
22:58C'est pour ça qu'il va empoisonner la vie politique
23:00par tous les moyens possibles
23:02et par toutes les provocations possibles
23:04pour essayer d'arriver à ce qui est son objectif.
23:06C'est-à-dire, il le dit,
23:07il l'explique dans les interviews.
23:09Désormais, il veut une confrontation entre eux et nous.
23:12Il y a Mme Guettet qui va publier un livre
23:15qui explique que la seule manière
23:17d'empêcher la victoire du Front National,
23:19aujourd'hui, la victoire de l'extrême droite,
23:21c'est dans l'histoire.
23:23Je ne sais pas comment elle arrive à faire cette démonstration,
23:25mais en tous les cas, ce qu'elle explique,
23:27c'est évidemment l'existence de la France insoumise
23:30et que c'est elle qui va jouer un rôle.
23:32Donc tout est construit autour de ça.
23:34C'est pour ça que les provocations des unes, des uns, des autres,
23:37tout ça a un but.
23:39Ils ont d'autant plus un but, là, ces dernières heures,
23:42que la situation est désagréable pour eux.
23:45Ils la vivent mal.
23:46C'est compliqué, tous ces gens
23:48qui applaudissent les policiers dans la rue,
23:51qui ne crient pas tout le monde est insoumis.
23:53Zéro déclaration sur les sportifs et les victoires et les médailles.
23:55Au contraire.
23:57Ils ont dit qu'on parlait trop des Français.
23:59Il y a un député qui s'est plaint du fait,
24:01un député de la France insoumise s'est plaint du fait
24:03qu'on aimerait trop les penser aux services publics.
24:06C'est gênant pour eux,
24:08parce que cette ambiance qui s'est installée,
24:10elle est contraire au climat de guerre civile
24:12qu'ils prônent.
24:14D'ailleurs, elle interpelle toutes les forces politiques,
24:16à un moment donné, sur la manière dont il faut se comporter.
24:18Et elle interpelle le parti socialiste aussi.
24:20Parce que plus il court après la France insoumise,
24:23moins il est audible.
24:24Plus il s'affronte avec la France insoumise
24:27et il se démarque brutalement de Mélenchon
24:29sur toutes ces questions-là.
24:30On l'a vu, d'ailleurs.
24:31Vous voyez, moi je n'ai pas aimé la réaction d'Olivier Faure.
24:34Il n'a pas à se réfugier derrière la déclaration de quelqu'un d'autre.
24:37C'est à lui de dire.
24:38Pour assumer.
24:39Oui, voilà, c'est à lui de dire.
24:40Ça suffit.
24:41C'est un pas trop.
24:43Et nous n'avons plus rien à voir.
24:44Parce qu'il est toujours en train de...
24:46Vous savez, c'est celui qui tire la veste, là.
24:49Et puis après il dit, mais non, mais non, pas du tout.
24:50Au contraire.
24:51Non, il faut savoir ce qu'on veut dans la vie.
24:52Et je pense que savoir ce qu'on veut,
24:54c'est rompre avec ces gens-là,
24:56pour dire qu'ils sont une impasse,
24:57comme ils l'ont été dans l'histoire.
24:59Parce que leurs références historiques, pour en discuter,
25:01sont toujours, en fait, c'est les meilleurs alliés de la victoire de l'extrême droite.
25:04Toujours.
25:05Jusqu'à quand ça va ?
25:06Parce que l'élection présidentielle...
25:07Vous avez remarqué par ailleurs,
25:08le silence total sur le Venezuela,
25:10sur ce qui est en train de se passer.
25:11Bien sûr, mais on en parlait aussi du Venezuela.
25:12Mais, eh bien oui, il y a eu une gêne obligatoire sur le Venezuela.
25:15Jean-Luc Mélenchon était plutôt proche de Maduro, si je ne m'abuse.
25:19Celui qui nous disait que pendant la cérémonie d'ouverture des JO,
25:24il était contre la peine de mort,
25:25il était contre le sang, etc.
25:26Mais au Venezuela, visiblement, ça ne le gêne pas
25:29qu'on liquide un certain nombre d'opposants,
25:30qu'on les liquide physiquement.
25:32D'ailleurs, sur la cérémonie d'ouverture,
25:34quoi qu'on pense de cette cérémonie-là,
25:36je pense que le fait qu'il critique la cérémonie
25:42était un choix tactique.
25:43Je parlais de l'interront tout à l'heure.
25:46C'est-à-dire que, bon, Jean-Luc Mélenchon,
25:49il veut une forme de soumission complète face à l'islamisme.
25:53Donc, pour l'obtenir, si vous voulez,
25:55il faut qu'il montre que c'est pareil pour toutes les religions.
26:00Donc, je pense qu'il y a une forme de cohérence dans son choix
26:03qui a étonné les gens de critiquer la cérémonie d'ouverture.
26:09Mais c'était un choix quand même très opportuniste
26:12et en fait très cohérent par rapport à sa ligne politique.
26:14Donc, en gros, Julien, cette stratégie va continuer
26:16jusqu'aux prochaines élections présidentielles ?
26:19Mais ce n'est pas tout d'abord.
26:20Non, il veut empoisonner la situation.
26:22Mais ce n'est pas tenable.
26:23Non, mais parce que son calcul...
26:24Et il n'y a toujours pas de Premier ministre.
26:26Son calcul, c'est que, justement, le président de la République
26:29va s'enliser, qu'il ne va pas trouver d'équilibre politique
26:34et qu'il n'aura plus que comme solution de démissionner
26:37et de provoquer une élection présidentielle.
26:39Et c'est à ça qu'il se prépare.
26:40Et c'est en ce sens-là que la gauche française
26:42et notamment le Parti Socialiste ne comprennent pas
26:45la responsabilité qui est la sienne et qui est la leur maintenant.
26:49Parce que s'ils ne débarquent pas maintenant
26:52et s'ils ne prennent pas leur distance maintenant
26:54et s'ils ne créent pas les conditions d'une alternative politique
26:56comme ils ont commencé à le faire aux Européennes
26:58avec M. Glusman, alors ils seront obligés de se raccrocher.
27:01D'ailleurs, c'est ce qu'ils pensent.
27:02Vous savez, il a eu cette phrase terrible, il a dit
27:04« Oui, il y a 78% de gens qui me détestent, d'accord,
27:07mais j'en ai 22 qui m'aiment. »
27:09Ça, ça veut dire que je suis au deuxième tour
27:10et les autres, ils sont obligés de voter pour moi
27:11s'ils ne veulent pas voter pour l'extrême droite.
27:12Voilà, il a tout résumé.
27:14On se retrouve dans quelques instants,
27:16c'est la mi-temps de ce Face à Face
27:18et on parlera justement, justement, et c'est important
27:20de la situation au Venezuela.
27:22Parce que ce qui se passe au Venezuela
27:24est particulièrement grave, évidemment,
27:26et il faut en parler.
27:27Allez, à tout de suite.
27:32Merci de nous accueillir chez vous.
27:34C'est la deuxième mi-temps de ce Face à Face
27:36entre Julien Dray et Alexandre Devecchio.
27:38Il n'y a pas de médaille d'or.
27:39Il n'y a pas de médaille d'or.
27:40Je ne dessine pas de médaille d'or.
27:41C'est un match amical.
27:42C'est un match amical.
27:43C'est un match amical.
27:44Peut-être que je dessinerai une médaille
27:46à l'un d'entre vous à la fin de cette émission.
27:48Vous avez parlé très justement
27:50de la situation du Venezuela
27:51et c'est important de parler du Venezuela
27:53parce que la situation est grave.
27:55Les Vénézuéliens sont dans la rue.
27:57Seulement qu'en plus il y a l'opposition
27:59et de nombreux pays refusent de reconnaître
28:01la victoire de Nicolas Maduro.
28:02Le pape François appelle également à la vérité
28:04sur la dernière élection présidentielle
28:06alors que la population se mobilise
28:08dans la rue de Caracas.
28:09On voit le sujet de Duna Tangour
28:11et on en parle ensemble, évidemment,
28:12parce qu'il y a eu quelques soutiens français.
28:14N'est-ce pas mon cher Julien ?
28:18Ne cesse de gronder au Venezuela.
28:20Depuis la réélection de Nicolas Maduro
28:22à la tête de l'État,
28:23des milliers de partisans de l'opposition
28:25battent le pavé à Caracas, à Madrid
28:27ou encore à New York.
28:29Nombre d'entre eux demandent plus de transparence
28:31sur les résultats dans ce pays
28:33qui utilise pourtant le vote électronique
28:35avec trace écrite.
28:37Officiellement, le Conseil national électoral
28:39donne 52% des voix
28:41au président sortant,
28:43contre 43% pour son opposant
28:45Edmundo González Urrutia.
28:47Mais selon le décompte de l'opposition,
28:49le candidat Edmundo González
28:51aurait recueilli 67% des voix.
28:53Pour les observateurs,
28:55la totalité des votes n'aurait pas été
28:57comptabilisée par le Conseil national électoral.
29:01Déclarer un vainqueur sans avoir compté
29:03100% des votes, cela ne respecte pas
29:05le vote des Vénézuéliens.
29:07Le président du Conseil national électoral
29:09ne peut pas déclarer qu'il a 80% de votes certifiés.
29:11Pour sa part,
29:13Washington soutient l'opposition
29:15et demande plus de clarté.
29:17Le Conseil national électoral a rapidement
29:19déclaré Maduro vainqueur sans aucune preuve
29:21à l'appui. Pendant ce temps,
29:23l'opposition vénézuélienne et la société civile
29:25ont fourni des preuves décisives
29:27montrant qu'Edmundo González
29:29a reçu la majorité des voix lors de cette élection.
29:31En dépit de la contestation,
29:33Nicolas Maduro n'entend pas
29:35reconnaître une quelconque défaite
29:37et annonce un coup d'Etat orchestré
29:39par les Etats-Unis.
30:07C'est important de parler du Vénézuélien.
30:09On a tendance à l'oublier.
30:11C'est important parce que
30:13c'est un pays qui est sous l'emprise
30:15d'un gouvernement qui ne respecte
30:17aucune liberté publique
30:19et qui assassine parce qu'il a
30:21des milices qui sont chargées
30:23de ça régulièrement.
30:25Surtout, il a été mis en exemple
30:27par un certain nombre de personnalités politiques
30:29et qu'il est défendu, y compris chez nous,
30:31comme étant une référence. Je ne vois pas
30:33où est la référence. Je ne vois pas comment
30:35se revendiquer de quoi que ce soit
30:37dans la manière dont les choses se passent.
30:39Peut-être qu'au début, ça avait un caractère sympathique
30:41du temps de M. Chavez,
30:43mais là, aujourd'hui, c'est autre chose.
30:45C'est une vraie dictature.
30:47Le scénario, on pouvait l'écrire à l'avance.
30:49Ceux à qui on assiste,
30:51il n'y a pas besoin de faire d'élection.
30:53On savait très bien ce qui allait se passer.
30:55Ils allaient se précipiter pour dire qu'ils avaient gagné,
30:57dire que tous ceux qui contestaient cette élection,
30:59c'était les Américains,
31:01c'était la CIA, c'est tout ce que vous voulez.
31:03La question qui va être posée
31:05et qui est posée maintenant,
31:07c'est que font
31:09les grands pays d'Amérique latine
31:11qui sont voisins du Venezuela ?
31:13Est-ce qu'ils acceptent ce coup d'État
31:15ou est-ce qu'ils font pression ?
31:17Ils l'ont fait sur la Bolivie.
31:19Le Mexique, la Bolivie, le Cuba
31:21ont maintenu le soutien, pour le moment.
31:23Qu'est-ce qu'il va faire M. Lula ?
31:25Pour l'instant, il a été assez silencieux.
31:27Je pense que c'est aussi une interpellation
31:29qui est faite à tous ces pays-là.
31:31D'accepter cette triche
31:33et la présence d'un tel régime,
31:35c'est une forme
31:37de cynisme politique dangereux.
31:39Alexandre Devecchio ?
31:41Oui, pour en revenir
31:43à Jean-Luc Mélenchon,
31:45je pense que son silence...
31:47Parce que Julien n'a pas nommé principalement.
31:49Non, oui, oui.
31:51Je le nomme.
31:53Il avait fait...
31:55Il avait expliqué que la révolution
31:57bolivarienne avait fait faire
31:59grand progrès à la démocratie.
32:01On voit le résultat.
32:03Et surtout, c'est un modèle pour lui.
32:05Il a calqué la révolution bolivarienne
32:07c'est un peu sa révolution citoyenne
32:09à lui.
32:11Donc, s'il reconnaît qu'il s'est trompé là,
32:13ça veut dire qu'il s'est trompé aussi
32:15sur son projet politique.
32:17Et ça veut dire surtout
32:19que son projet politique est dangereux.
32:21Je vais vous dire, je ne croyais pas
32:23au départ.
32:25Il y a une dizaine d'années,
32:27il y avait une boîte de droite
32:29Jean-Luc Mélenchon, ils disent tout de suite
32:31l'extrême gauche, il est dangereux, etc.
32:33Moi, je crois que maintenant, réellement,
32:35il est dangereux.
32:37Il y a des pulsions dictatoriales
32:39chez lui.
32:41Et ça se confirme tous les jours
32:43avec ses amitiés politiques,
32:45que ce soit la Chine, le Hamas
32:47ou maintenant M. Maduro.
32:49Donc, encore une fois,
32:51ce n'est pas à lui, à la limite, que j'en veux.
32:53Lui, il joue carte sur table.
32:55C'est-à-dire qu'il veut permettre à sa formation politique
32:57de prospérer.
32:59Et qui encore aujourd'hui, hypocritement,
33:01disent qu'ils sont choqués,
33:03qu'ils ne partagent pas tout,
33:05mais qu'ils lui font finalement
33:07un tapis rouge.
33:09Ce qui est intéressant,
33:11ce qui est démonstratif
33:13sur l'affaire du Venezuela,
33:15parce que c'est le même raisonnement
33:17que sur le Proche-Orient.
33:19Les ennemis de mes ennemis sont mes amis.
33:21Mon ennemi suprême, c'est l'Amérique,
33:23c'est les gringos.
33:25Les gringos aux Etats-Unis,
33:27l'impérialisme américain
33:29comme point d'avancée de l'État d'Israël.
33:31C'est le même schéma partout.
33:33C'est l'idée qu'il y a une confrontation
33:35qui est binaire et que dans cette confrontation
33:37binaire, dans laquelle il y a le méchant
33:39Satan américain et toutes ses
33:41proxys, si je me permets.
33:43Et de l'autre côté,
33:45tout ce qui combat ça, ce n'est pas important
33:47s'ils ne sont pas forcément
33:49démocratiques, transparents, etc.
33:51Parce que le plus important, c'est qu'ils combattent l'Amérique.
33:53Et en faisant ça,
33:55on cohabite avec des gens qui sont de plus en plus
33:57infréquentables, mais peu importe.
33:59J'ai une amie qui est vénézuélienne
34:01qui m'a demandé de l'amener voter dimanche
34:03et qui était plutôt confiante
34:05sur l'issue du vote.
34:07C'est vrai qu'il y avait du monde aux consuls vénézuéliens
34:09à Paris. Il y avait une vraie
34:11mobilisation.
34:13Et quand elle a vu le résultat,
34:15elle n'endort plus.
34:17Elle dit que ce n'est pas possible.
34:19C'est vrai qu'ils ont le sentiment
34:21que les médias ne parlent pas
34:23de ce qui se passe au Venezuela.
34:25Et tous les jours, elle me montre les images
34:27en me disant que c'est intéressant.
34:29Notamment les médias publics,
34:31puisqu'il y a une grande complaisance
34:33vis-à-vis de LFI
34:35qu'on ne peut pas définir,
34:37qu'on ne peut pas nommer.
34:39Elle m'en parlait pas plus tard qu'hier.
34:41Jean-Luc Mélenchon
34:43n'est jamais interrogé.
34:45Il ne vient pas sur CNews, mais de temps en temps sur France Inter.
34:47Est-ce qu'on l'interroge sur Maduro ?
34:49Je ne crois pas.
34:51Est-ce qu'on l'a interrogé sur la campagne ?
34:53Est-ce qu'on a interrogé ses alliés là-dessus ?
34:55Je ne crois pas.
34:57Il y a un deux poids, deux mesures.
34:59Il y a, à mon avis, une soi-disant menace fasciste
35:01qu'on braque
35:03comme ça,
35:05qu'on grossit alors qu'il n'y a pas d'éléments
35:07concrets. Puis il y en a une autre
35:09où on s'en fait l'accomplice sans vergogne.
35:11Qu'est-ce qu'on fait ? Comment voyez-vous
35:13l'évolution, Julien ?
35:15Je pense que la mobilisation, c'est la mobilisation
35:17internationale, et notamment en Amérique latine.
35:19Parce que la question doit être posée aussi
35:21par l'Europe,
35:23je pense.
35:25L'Europe s'est mobilisée.
35:27Hormis la Grèce.
35:29Pas simplement dans la dénonciation
35:31de ce qui est en train de passer.
35:33Elle doit être posée à l'ensemble des régimes
35:35avec lesquels nous travaillons, qui sont des régimes
35:37qui se revendiquent d'un profil démocratique,
35:39d'une volonté
35:41de transparence, en leur disant
35:43qu'ils ne pouvaient pas laisser, et continuent
35:45à laisser, un régime comme le régime
35:47de M. Maduro, salir
35:49l'Amérique latine. Parce que c'est
35:51tous les peuples d'Amérique latine qui sont salis
35:53dans leurs combats par la présence d'un tel régime.
35:55Et donc je pense que notamment
35:57le Mexique, le Brésil, le Chili,
35:59qui jouent un rôle bizarre
36:01dans cette affaire-là, son gouvernement,
36:03pas les Chiliens, je pense que tous ces gouvernements-là
36:05sont interpellés. Et ils doivent être interpellés
36:07politiquement, sur le thème
36:09d'où vous voulez aller en laissant faire ça.
36:11Quelle est votre volonté politique ?
36:13L'Amérique latine a connu un bond
36:15considérable, il y a 20 ans, parce qu'elle
36:17a accédé, dans un certain nombre de pays, à la démocratie.
36:19Et pour ça, ça a permis
36:21à plein des pays de se développer. Est-ce qu'elle veut
36:23revenir en arrière ? Est-ce qu'elle veut laisser des forces
36:25qui sont des formes
36:27obscurantistes, reprendre le pouvoir,
36:29et susciter d'ailleurs après ? Parce que c'est
36:31toujours comme ça que ça se passe. C'est-à-dire susciter
36:33après des coups d'État militaire, des choses
36:35comme ça, des gouvernements d'extrême droite, etc.
36:37Donc c'est comme ça que le dialogue doit
36:39s'engager aussi pour l'Europe.
36:41Apparemment, seule la Grèce
36:43se démarque par rapport
36:45au soutien apporté par les autres
36:47pays européens, Alexandre Devecchio.
36:49Oui,
36:51non, mais effectivement,
36:53je crois,
36:55je suis d'accord avec
36:57ce qu'a dit Julien Dray,
36:59mais effectivement, c'est une question que doit régler, moi,
37:01je crois, l'Amérique latine.
37:03C'est leur continent, c'est leur
37:05espace, c'est à eux de régler ça.
37:07Alors, effectivement,
37:09en mettant symboliquement
37:11le régime de Maduro
37:13au banc, moi, je ne crois pas du tout à une forme
37:15d'intervention militaire qui serait
37:17prise pour un coup d'État de toute
37:19manière, mais on peut
37:21imaginer des mesures
37:23de sanctions économiques, on peut imaginer
37:25tout un tas de choses. Après, c'est vrai que c'est
37:27l'espace
37:29de l'Amérique latine, c'est à eux
37:31de régler ça. Nous, on ne peut
37:33qu'observer, s'inquiéter,
37:35c'est pour ça que j'ai choisi cet angle-là,
37:37de voir que dans les démocraties
37:39occidentales, certains ont l'air
37:41d'admirer ce type de régime.
37:43Après, bien sûr,
37:45la démocratie est l'affaire de tous, mais
37:47la politique, c'est aussi de la géopolitique,
37:49et ça se passe sur le continent
37:51sud-américain.
37:53En sachant une chose, c'est que
37:55Venezuela est très dépendante des échanges extérieurs,
37:57et notamment par rapport au pétrole.
37:59Par rapport au pétrole, qui est un jeu majeur pour le pays.
38:01Donc, c'est un peu
38:03la même chose qu'avec l'Iran. On ne peut pas simplement
38:05avoir des condamnations morales, et à un moment donné, il va falloir tirer
38:07des conséquences. Parce que,
38:09par ailleurs, ce régime est une faillite économique.
38:11Alors qu'il avait des ressources considérables,
38:13et une rente pétrolière qui aurait permis,
38:15c'était d'ailleurs ce que mettait en avant,
38:17dans un premier temps,
38:19M. Chavez et M. Mélenchon, en disant
38:21vous voyez, ça permet,
38:23sur la santé, sur l'instruction,
38:25ils ont réinvesti. Maintenant, c'est pas ça,
38:27ils ont réinvesti dans le vol
38:29qui essaie d'installer
38:31une corruption généralisée
38:33à l'intérieur de ce pays,
38:35avec la violence qui découle
38:37de cette corruption généralisée.
38:39On se parle de la sécurité,
38:41alors qu'on n'arrête pas de dire que tout se passe bien
38:43à Paris. Vous l'y en parlez d'ailleurs,
38:45mon cher Julien Drey.
38:47Mais, c'est vrai
38:49qu'on est avec
38:51ces Jeux Olympiques,
38:53on est relativement sereins
38:55pour le moment à Paris, tout semble
38:57pour aller pour le mieux dans le meilleur des mondes.
38:59Je ne sais pas si vous avez un mot
39:01par rapport à cela, Julien ?
39:03Non, moi je trouve que c'est une agréable
39:05surprise, y compris par rapport à
39:07ce que je pouvais entendre, y compris dans des débats avec un certain
39:09nombre d'experts, qui m'expliquaient que
39:11la cérémonie d'ouverture, c'était
39:13le risque maximum qui était pris,
39:15qu'on allait voir ce qu'il y avait à voir,
39:17qu'ils nous annonçaient plein de choses.
39:19Pour l'instant, l'agréable surprise, c'est que ça se passe bien,
39:21que la circulation était difficile au début,
39:23mais que tout le monde finalement...
39:25Oui, mais les Parisiens sont partis !
39:27Vous savez, ce que me
39:29murmure un certain nombre d'amis,
39:31c'est qu'un certain nombre de Parisiens qui sont partis,
39:33maintenant veulent revenir, parce qu'ils entendent dire
39:35que c'est la fête et tout, c'est formidable !
39:37On respire, le métro...
39:39Moi, ce qui m'intéresse là, dans ce
39:41moment particulier, parce que c'est du sport,
39:43on peut dire que c'est que du sport,
39:45mais c'est cette cohésion,
39:47cette fraternité,
39:49cette humanité,
39:51et je pense, par exemple, qu'il y a des images extraordinaires
39:53de ces policiers à cheval
39:55qui sont applaudis par la population,
39:57de cette relation qui s'établit,
39:59et qui est à l'inverse de tout ce qu'on a pu nous raconter,
40:01et qui est, pour être clair,
40:03toute population confondue,
40:05parce que là, on est dans un monde
40:07d'unité nationale, et celui
40:09qui s'amuserait à essayer de la briser
40:11se prendrait, je crois, des réactions très fortes,
40:13avec des symboles qui sont
40:15magnifiques, dans ceux qui gagnent,
40:17dans ceux qui ne gagnent pas,
40:19mais qui pleurent, mais qui nous font pleurer
40:21parce qu'ils n'ont pas gagné,
40:23je pense que c'est un élément très important,
40:25et que si les politiques, il ne s'agit pas de récupérer
40:27les Jeux Olympiques,
40:29mais récupérer l'instant,
40:31ce qu'ils expriment comme besoin d'unité,
40:33comme besoin de cohésion, comme besoin de solidarité,
40:35comme besoin de vie collective,
40:37et de capacité,
40:39et comme projet, aussi, de vivre ensemble,
40:41je crois que ça, c'est très important.
40:43Si Julien Dern nous explique
40:45que la France n'est pas un pays
40:47raciste, je crois qu'on le savait déjà,
40:49on n'avait pas besoin des Jeux Olympiques pour le savoir,
40:51qu'il y ait un besoin de fraternité,
40:53je le crois, d'union, aussi,
40:55ça, c'est
40:57une certitude.
40:59Maintenant, je me méfie toujours,
41:01c'est très bien qu'on ait un moment d'unité nationale,
41:03ces belles images, aussi,
41:05font plaisir, parce que ça magnifie
41:07Paris, ça magnifie la France,
41:09pour les amoureux de la France, c'est toujours quelque chose
41:11de positif.
41:13Maintenant, il faut toujours se méfier
41:15de ce type d'enthousiasme
41:17qui est temporaire, une fois que
41:19la réalité revient à la surface.
41:21Il y avait eu la France Black Thunder,
41:23on avait vu ce qui avait
41:25suivi. Maintenant, on ne peut que se réjouir
41:27qu'il n'y ait pour l'instant eu pas
41:29d'incidents, pas de violences,
41:31et que la sécurité
41:33ait été maintenue. Je pense que ceux qui ont
41:35alerté, c'était par souci
41:37de bien faire, et pas
41:39un acte antipatriotique.
41:41Maintenant, je me méfie de ce que je n'aime pas,
41:43c'est la seule chose que je n'aime pas dans l'ambiance,
41:45c'est l'enthousiasme obligatoire.
41:47Il se trouve que je suis plutôt enthousiaste
41:49pour ce qui n'est pas tellement
41:51pour la cérémonie d'ouverture,
41:53ce qui m'a valu d'être réprimandé
41:55par Julie André et par d'autres.
41:57Je crois qu'on devrait avoir le droit
41:59de critiquer un spectacle dans ce pays
42:01sans être taxé d'être un mauvais citoyen.
42:03Même si demain, on décide de vomir
42:05les jeux olympiques parce qu'on n'aime pas ça,
42:07ça peut arriver, on a le droit aussi,
42:09on est encore en démocratie. L'enthousiasme
42:11obligatoire, c'est un peu le propre
42:13des régimes totalitaires.
42:15Il y a un enthousiasme qui est réel,
42:17je pense qu'il n'est pas obligatoire,
42:19mais il n'y a pas d'obligation non plus.
42:21Les Français, je crois,
42:23on a un peu marre qu'on leur explique
42:25ce qu'ils doivent penser, comment ils doivent voter
42:27et maintenant, qu'est-ce qu'ils doivent aimer.
42:29Je ne veux pas casser l'ambiance.
42:31Personne n'a obligé les Français
42:33à venir aussi massivement.
42:35Il n'y a pas d'enthousiasme obligatoire.
42:37Il n'y a pas d'enthousiasme obligatoire.
42:39Il n'est pas obligatoire, c'est pour ça
42:41qu'il y a un enthousiasme qui s'est créé
42:43et qui n'est pas de la même nature
42:45que celui de 1998.
42:47On sent bien
42:49ces Marseillais,
42:51ces drapeaux tricolores,
42:53ce besoin d'affirmer
42:55cette identité-là,
42:57ce n'est pas la même chose qu'en 1998.
42:59Ça ne veut pas dire que tout ça
43:01va porter je ne sais pas quoi par la suite,
43:03mais il y a quand même une notion.
43:05On ne peut pas dire
43:07que c'est simplement le sport,
43:09on aime le sport, on n'aime pas le sport,
43:11mais je m'excuse quand je vois
43:13des gens porter autant
43:15d'attachement à leur pays
43:17dans une ambiance en plus de respect
43:19énorme. Tout le monde me témoigne
43:21de solidarité. Dès qu'il y a quelqu'un
43:23qui a un problème, tout le monde est là.
43:25C'est quelque chose
43:27qu'il faut faire vivre par la suite.
43:29Ce n'est pas simple, mais il y a quelque chose.
43:31Julien Dray a raison, mais encore une fois,
43:33que les Français soient fiers de leur pays,
43:35de leurs drapeaux, aiment leur paysage,
43:37aiment la France. Ce n'est pas nouveau.
43:39On aimerait bien que les élites
43:41soient fiers de leur pays,
43:43de l'histoire de France,
43:45de ses valeurs. Des Français,
43:47quels qu'ils soient,
43:49quelle que soit l'origine sociale,
43:51la manière dont ils pensent, sont le sport.
43:53Il n'y a pas besoin
43:55du sport pour être patriote,
43:57même si c'est une bonne raison de l'être aussi.
43:59Il y a une partie des élites
44:01qui, excusez-moi,
44:03s'est vraiment comportée en élite.
44:05C'est-à-dire avec un certain mépris
44:07par rapport à ce que représente cela.
44:09On le voit au travers d'un certain nombre
44:11de tweets, ou d'absence de tweets,
44:13ou de discrétions.
44:15On a l'impression qu'il y a
44:17une forme d'élitisme qui n'aime pas
44:19qu'on aime la France comme on l'aime en ce moment.
44:21Je ne veux pas casser l'ambiance,
44:23mais on va aller à Marseille,
44:25puisque la sécurité demeure aussi.
44:27Ce qu'on voit aussi,
44:29juste avant Marseille, c'est que quand on veut
44:31la sécurité, on peut.
44:33Quand il y a du bleu,
44:35parfois ça va mieux, mais on ne pourra pas
44:37mettre du bleu partout, à chaque fois.
44:39Peut-être qu'il faudrait faire un effort
44:41supplémentaire, budgétaire, en tirer
44:43d'un enseignement.
44:45On ne peut pas
44:47mettre tous les moyens et abandonner
44:49certaines populations à leur triste sang.
44:51Marseille, où hier soir, un autobus
44:53a percuté délibérément deux hommes à scooter.
44:55La victime venait de lui arracher sa montre.
44:57L'une des deux est décédée,
44:59l'autre est gravement blessée.
45:02La scène s'est déroulée
45:04en plein cœur de Marseille,
45:06dans le quartier touristique du Pannier,
45:08aux alentours de 23h.
45:10Victime d'un vol à l'arraché,
45:12un automobiliste s'est fait justice lui-même
45:14en prenant en chasse ces voleurs
45:16qui étaient à bord d'un scooter.
45:18C'est un quartier où il y a beaucoup de gens
45:20le soir qui sortent dans les bars,
45:22dans les restaurants.
45:24Il s'avère qu'hier soir, il y a eu,
45:26semble-t-il, deux individus qui, en scooter,
45:28ont dérobé une montre.
45:30C'est certainement une montre de luxe
45:32à une personne.
45:34Elle a poursuivi les deux individus en scooter,
45:36des jeunes individus.
45:38Elle les a probablement percutés,
45:40faisant un mort et un blessé grave.
45:42Loin d'être marginale,
45:44le phénomène des vols à l'arraché
45:46semble prendre de l'ampleur dans la cité phocéenne.
45:48C'est un phénomène qui est assez répandu,
45:50le vol de montre de luxe à Marseille.
45:52On en voit très régulièrement,
45:54au moins deux ou trois par semaine.
45:56On a des individus qui, pour arracher la montre,
45:58peut-être 20, 30, 40 000 euros,
46:00sont prêts à être extrêmement violents
46:02pour la saisir
46:04et pour la revendre
46:06au marché noir.
46:08L'automobiliste à l'origine de l'accident mortel
46:10est toujours recherché.
46:12L'enquête a été confiée à la division
46:14de la criminalité territoriale.
46:16Pour l'heure, le parquet de Marseille
46:18n'a pas communiqué sur cette affaire.
46:20Je voulais faire le parallèle,
46:22deux ambiances un peu différentes.
46:24Tout va bien pour le moment.
46:26Il y a un déploiement de forces
46:28qui est considérable.
46:30Même le champ de Mars,
46:32c'est sur haute sécurité.
46:34On se pose même la question
46:36de savoir si Paris n'a pas été
46:38vidé de ses policiers.
46:40Ils sont là massivement,
46:42extrêmement présents.
46:44Souvent, d'ailleurs,
46:46ce sont des policiers de province.
46:48Ils sont très courtois.
46:50Désolé.
46:52Ceux de Paris,
46:54je le sens un peu moins.
46:56Faites attention à ce que vous dites.
46:58Je ne voulais pas avoir de soucis
47:00avec nos amis policiers.
47:02Ça m'est arrivé plusieurs fois
47:04de tomber sur des policiers
47:06qui me disaient
47:08je ne sais pas où vous voulez aller
47:10parce que je ne suis pas d'ici.
47:12C'est normal.
47:14La question qui est posée,
47:16c'est la mobilisation,
47:18la présence.
47:20Tant qu'il n'y aura pas
47:22d'agressive,
47:24il y aura ces exactions,
47:26ces vols à l'arraché
47:28qui ont augmenté,
47:30pas qu'à Marseille.
47:32Le nombre d'agressions qu'il y a
47:34à Paris le soir,
47:36de gens qui se font arracher,
47:38dérober des bijoux,
47:40est aussi très important.
47:42Cette histoire est triste
47:44et révélatrice.
47:46On ne l'a pas vue dans votre reportage
47:48mais je crois avoir lu
47:50la victime d'abord
47:52qui a récupéré son billet
47:54en percutant
47:56un des voleurs.
47:58Elle l'a laissée pour morte
48:00et est partie en récupérant
48:02sa montre.
48:04Je tenais à dire
48:06que c'est quelque chose
48:08que je ne comprends pas,
48:10qu'on ne peut pas approuver.
48:12Il y a un manque d'honneur
48:14quand on tue quelqu'un.
48:16Le fait qu'il ait récupéré sa montre
48:18montre que ce n'est pas un mouvement de panique.
48:20Par contre, sur la réaction initiale
48:22d'aller les poursuivre,
48:24je trouve que c'est intéressant
48:26parce que ça dit des choses.
48:28Je comprends parfaitement, voire je cautionne,
48:30qu'il ait essayé de se défendre
48:32mais ça montre que tant qu'il n'y aura pas
48:34de force à la loi
48:36et à l'autorité de l'État,
48:38on risque d'avoir des drames
48:40comme ceux-là, des gens qui essayent
48:42de se défendre, de se faire justice eux-mêmes
48:44et que ça tourne mal.
48:46C'est en cela que se fait,
48:48au-delà des vols à l'arraché,
48:50hélas on savait que ça existait,
48:52ça existe beaucoup à Marseille et ça existe ailleurs,
48:54c'est l'enchaînement
48:56des causes
48:58et des effets
49:00et le scénario
49:02dramatique sur lequel ça débouche
49:04qui préfigure peut-être
49:06ce qui pourra arriver plus souvent
49:08en France si l'autorité de l'État
49:10n'est pas rétablie.
49:12Je vous invite à faire un petit plouf dans la scène,
49:14on a parlé de CGO, baignable, pas baignable,
49:16ça a été baignable puisqu'il y a eu le triathlon
49:18et on a appris que
49:20une attête belge
49:22a été hospitalisée
49:24après s'être baignée
49:26et du coup l'équipe belge va déclarer
49:28forfait, ce qui n'est pas très rassurant
49:30évidemment, il devait y avoir
49:32un entraînement ce matin,
49:34cet entraînement a été une nouvelle fois
49:36annulé, Mathilde Ibanez vous explique
49:38tout ça et je vous fais réagir
49:40et je ne vous demande pas si vous êtes prêts à plonger ou pas,
49:42c'est très rassurant ce que je suis en train de vous raconter là.
49:44Ecoutez, avec Axel Rebo
49:46on n'a vu aucun athlète s'entraîner
49:48aujourd'hui, se baigner dans la scène
49:50puisqu'elle est jugée trop polluée
49:52à cause des récentes précipitations
49:54l'entraînement qui était quand même
49:56prévu aujourd'hui pour le relais
49:58mixte du triathlon a été
50:00une nouvelle fois annulé, une épreuve
50:02qui doit pourtant se tenir
50:04ici au départ du pont Alexandre 3
50:06à partir de 8 heures demain
50:08si Tony Estonguet
50:10se dit serein sur la tenue de cette épreuve
50:12elle peut être reportée
50:14si la scène est trop polluée
50:16l'épreuve pourrait donc se passer
50:18mardi, ce n'est pas la
50:20première fois en tout cas que la scène met à mal
50:22le planning des organisateurs
50:24le 30 juillet dernier
50:26l'épreuve de triathlon
50:28pour les hommes avait été annulée
50:30comme les deux entraînements
50:32mais une chose est sûre, c'est qu'elle avait pu se faire
50:34le lendemain.
50:36Voilà, je rappelle la somme investie
50:38à 1,4 milliard
50:40évidemment ce n'est pas que pour
50:42ces JO, puisqu'Anne Hidalgo
50:44se projette également pour l'après
50:46mais là on voit un résultat très concret
50:48avec cette athlète qui souffre
50:50visiblement elle est infectée par la bactérie
50:52la bactérie est colie.
50:54Mais c'est là où il faudra peut-être arrêter de prendre des gens pour des imbéciles
50:56tout le monde a compris qu'on ne se baignerait pas
50:58dans la scène, au mieux
51:00ça avait été fait pour
51:02la durée des JO, on voit que ça va être
51:04compliqué
51:06malgré tout, même si là
51:08on ne sait pas si c'est à cause de son plongeon
51:10dans la scène qu'elle est malade
51:12il faut rester prudent, mais on voit bien que c'est extrêmement
51:14compliqué, effectivement
51:16la facture est un peu
51:18lourde, donc arrêtons de dire
51:20n'importe quoi, qu'on va tous aller faire trempette
51:22dans la scène, d'ailleurs aucun parisien ne le demandait
51:24je crois, donc ça c'est un peu un délire
51:26des élites pour le coup
51:28une vieille promesse de
51:30Jacques Chirac, lui
51:32avait dit qu'il allait se baigner
51:34il a dit aussi Jacques Chirac
51:36que les promesses n'engagent que ceux qui y croient
51:38je ne sais pas si Anne Hidalgo était obligée
51:40de tenir cette vieille promesse
51:42de Jacques Chirac
51:48de faire la compétition dans
51:50Paris même, c'était un
51:52pari, pour le coup
51:54plutôt bien relevé, même si
51:56ce n'était pas très facile de vivre
51:58à Paris ces temps-ci
52:00en tout cas de circuler à Paris
52:02mais le pari est relevé
52:04ça fait de belles images, peut-être que là
52:06il aurait fallu faire preuve
52:08de moins d'orgueil et
52:10faire la compétition
52:12de triathlon ailleurs, il y a sans doute
52:14d'autres endroits en France où on pouvait la faire
52:16d'ailleurs il n'y a même pas de plan B, c'est ce qui est un peu
52:18embêtant
52:20il y a eu le triathlon quand même, parce que ça devait être un duathlon
52:22oui, le plan B c'est un duathlon
52:24mais ce n'est plus le même sport
52:26qui me met à la place des sportifs
52:28par ailleurs dans un contexte
52:30où on nous dit qu'il faut faire
52:32des économiques, les Français doivent faire
52:34des efforts, partir à la retraite plus tard
52:36c'est ce que les Français n'arrivent plus à comprendre
52:38c'est-à-dire qu'on demande des efforts à ceux
52:40qui travaillent
52:42en permanence, et puis pour le bon plaisir
52:44de quelques-uns on se permet
52:46certaines folies, et je crois que
52:48ce n'est pas la seule, je pense que si on faisait un audit
52:50des comptes publics, on aurait des surprises
52:52de l'argent totalement
52:54gâché, parce que là c'est de l'argent gâché
52:56pardonnez-moi
52:58je pense que
53:02le projet était beau
53:04sur le papier
53:06le projet était beau, c'est vrai que
53:08faire de la Seine un élément
53:10de ses compétitions était
53:12tentant
53:14mais cette affaire
53:16est une option technocratique qui dure depuis des années
53:18il y a une obsession
53:20d'arriver à faire qu'on puisse se baigner
53:22dans la Seine, et tout le monde tourne autour
53:24avec le sentiment que j'ai
53:26c'est que personne n'ose dire
53:28finalement on ne va pas y arriver, ou on n'y arrivera pas
53:30et donc on s'entête
53:32voilà
53:34on s'entête avec un milliardaire
53:36comme le dit très bien Julien Drez, c'est une obsession technocratique
53:38je ne connais pas un parisien qui est obsédé
53:40à l'idée de se baigner dans la Seine
53:42mais mademoiselle Cot, il ne voulait pas se baigner
53:44il n'est pas dit qu'il voulait se baigner
53:46c'est un rêve, c'est vrai que ce fleuve
53:48quand on le voit
53:50il y a des problèmes
53:52techniques à chaque fois
53:54on sait que lorsqu'il pleut
53:56ils ont du mal
53:58on n'arrive pas à trouver
54:00les bonnes solutions par rapport à ce fleuve
54:02et arriver à le rendre attractif
54:04pour la baignade
54:06et vous, vous n'êtes pas prêt à plonger ?
54:08je vais être un peu réticent, je suis honnête
54:10sinon la Seine, c'est très beau
54:12il est attractif pour des tas de raisons
54:14mais effectivement pas pour se baigner
54:16pour pêcher, je ne pense pas non plus
54:18j'aimerais pas non plus manger du poisson
54:20pêcher
54:22on peut faire du doki
54:24ça sera le mot de l'après
54:26merci à tous les deux
54:28merci Julien Drey, merci Alexandre,
54:30merci à l'équipe qui m'a entouré
54:32Sabriza, Michael, Martin, David
54:34vous pouvez revivre ce duel
54:36ce face à face
54:38sur notre site cdews.fr
54:40dans quelques instants je vous retrouve
54:42évidemment pour l'heure des pros 2
54:44à tout de suite