Face à Face Été (Émission du 17/08/2024)

  • il y a 2 semaines
Deux personnalités aux points de vues opposés confrontent leurs idées dans #FaceaFaceEte
Transcript
00:00Bonsoir, il est 19h, je suis très heureux de vous retrouver, 19h20, c'est le rendez-vous du week-end que vous attendez, l'heure de votre face-à-face, deux invités, deux regards sur l'actualité, deux décliptages, il va s'en dire, je vous présente mes deux invités dans quelques instants, mais tout de suite, on fait un tour complet de l'information avec Félicité Kinnocki que je suis très heureux de retrouver en ce samedi soir, bonsoir Félicité.
00:25Bonsoir Thierry, bonsoir à tous.
00:27Stéphane Séjourné appelle à la retenue et à la désescalade régionale au Moyen-Orient.
00:32Le ministre des Affaires étrangères démissionnaire s'est déplacé en Israël et dans les territoires palestiniens.
00:38Après avoir rencontré ses homologues britanniques et israéliens, il a souligné l'urgence d'un cessez-le-feu et d'une libération des otages tout en soulignant son sincère engagement pour un accord diplomatique.
00:48En Grande-Bretagne, un incendie s'est déclaré au cœur de Londres ce matin sur le toit de la célèbre Somerset House.
00:54Il s'agit d'un centre d'art situé sur les bords de la Tamise dont la bâtisse historique date de 1796.
01:00Une centaine de pompiers a été mobilisé pour lutter contre le feu.
01:03La circulation a été très perturbée.
01:06Au Venezuela, ce samedi marque une journée historique avec une grande mobilisation mondiale.
01:11L'opposition, qui a appelé à des rassemblements de Caracas à Sydney pour revendiquer la victoire à la présidentielle de fin juillet, appelle à continuer la bataille contre le président Nicolás Maduro.
01:22D'importants dispositifs sécuritaires ont été déployés pour maintenir le calme, tandis que la chef d'opposition vient d'arriver à la manifestation.
01:31C'est fini ?
01:32C'est fini.
01:33Merci, félicité.
01:34Allez, face à face, c'est parti.
01:37Deux regards, deux personnalités, deux façons de décrypter l'information.
01:41Avec moi, Geoffroy Lejeune.
01:43Bonsoir Geoffroy.
01:44Bonsoir Thierry.
01:45Vous allez bien ?
01:46Très bien.
01:47Nathan Devers.
01:48Bonsoir Thierry.
01:49Vous allez bien aussi ?
01:50Très bien.
01:51Alors je vous préviens, Emmanuel Macron est dans la série des commémorations.
01:53Donc il est à Bormes-les-Mimosas.
01:56Il peut prendre la parole à tout moment et il est possible que vous soyez interrompu par la parole du président.
02:03Je pense qu'il est plutôt en train d'écouter notre débat et sans méchanceté, pour votre émission d'après, qu'il attendra 20 heures pour prendre la parole.
02:11Parce que c'est possible que ce soit votre réponse aussi.
02:13Voilà.
02:14Mais au moins, les règles du jeu sont fixées.
02:16Alors justement, puisqu'on parlait d'Emmanuel Macron, oyez, oyez, bonnes gens, on a une date.
02:23On a une date.
02:24Le 23 août.
02:25Le 23 août, normalement, peut-être qu'il y aura fumée blanche.
02:30Ou pas.
02:31On n'en sait rien.
02:32C'est un des sujets sur lesquels vous avez souhaité, je ne dirais pas vous affronter, on verra, mais au moins discuter, échanger.
02:41On voit tout ça avec Briac, Japio et puis on ouvre le débat avec mes deux invités.
02:47À la fin du mois, le chef de l'État a donné rendez-vous aux différents chefs des forces politiques pour une série d'échanges.
02:54L'objectif, tenter de nommer un nouveau Premier ministre.
02:57Face à cette annonce, les représentants du Nouveau Front Populaire ont déclaré vouloir se rendre de manière unie à l'Élysée.
03:03Ils seront accompagnés de Lucie Casté, candidate désignée du Nouveau Front Populaire.
03:07Après sa défaite aux législatives, Macron veut recevoir les forces politiques du pays le 23 août.
03:12Le Nouveau Front Populaire s'y rendra ensemble pour exiger qu'il respecte le résultat des urnes et nomme Lucie Casté Première Ministre.
03:19Emmanuel Macron se décide enfin à avancer.
03:21Mais pour faire quoi ? Ce n'est pas au Président qui a perdu les législatives de constituer des majorités, mais au mouvement arrivé en tête.
03:28Le Président doit nommer Lucie Casté pour qu'on mette en place les priorités attendues.
03:33En réponse, l'entourage du Président de la République a réagi.
03:37Le Président ne s'y oppose évidemment pas si c'est une demande collective et que les forces politiques du NFP jugent que c'est utile pour que l'échange soit constructif.
03:45Pour rappel, le 23 juillet dernier, Emmanuel Macron avait semblé écarter l'hypothèse de Lucie Casté lors d'un entretien télévisé.
03:52Il avait déclaré que l'apprendre en tant que Première Ministre reviendrait à accepter une cohabitation.
03:58Pouf, ce sera toi qui commenceras.
04:02Nathan, qu'est-ce qu'on peut attendre de cette réunion prévue le 23 ?
04:10Il prend son temps Emmanuel Macron en tous les cas ?
04:12Il prend son temps et il n'y a pas besoin d'être un devin pour faire un pari qui est sûr et certain.
04:18C'est que quel que soit le résultat de cette réunion, quelle que soit la personne qui sera nommée à Matignon,
04:23ça ne changera rien puisque aucune réforme, aucune mesure politique ne pourra être votée,
04:29qu'aucune force politique ne pourra mettre en œuvre vraiment une politique.
04:34Tout ce qu'ils pourront faire, ce sera au sens un peu plus élargi que le terme habituel, gérer les affaires courantes.
04:39Mais un gouvernement qui soit d'extrême gauche, d'extrême centre, de droite, d'extrême droite,
04:44peu importe quel que soit son positionnement politique, s'il commençait à vouloir vraiment mettre en œuvre des propositions,
04:50qui seront des propositions clivantes, il se heurtera à la réalité du fait qu'on vit dans une France actuellement tripartite,
04:56avec trois blocs qui sont dans un refus absolu de travailler ensemble, je ne sais pas,
05:02mais en tout cas de faire des concessions les uns vis-à-vis des autres,
05:04et que donc ça engendrerait immédiatement une motion de censure.
05:08Ce qu'on peut remarquer aussi, c'est la position du Nouveau Front Populaire qui est intéressante.
05:12Au soir des élections législatives, Jean-Luc Mélenchon qui dit nous avons gagné,
05:17ce sera le programme, rien que le programme, tout le programme, avec ce traditionnel déni,
05:20ce n'est pas la première fois qu'on le voit chez lui.
05:22Ensuite, une position qui a consisté à se disputer, ce qui est formidable chez ces gens,
05:26c'est que la haine de la République, les fake news, insinuer que des élections sont fausses,
05:32reprendre une phrase d'éologie antisémite, être ambigu sur le Hamas, etc.
05:36Ça, ce n'est pas grave, ça ne divise pas, mais on se divise pour des postes.
05:40Alors là, on les a vus se diviser, les Laurence Toubiana, les Madame Bello, etc.
05:44Et finalement, dans la position de Lucie Castex, qui est sans doute une femme de grande qualité politique,
05:50ce n'est pas du tout ça ce que je remets en question, mais je pense qu'elle est tenue.
05:52Ça reste à prouver quand même.
05:54Je veux dire, à supposer même qu'elle le soit, je pense qu'elle est quand même tenue.
05:58Ça veut dire qu'elle a donné quelques petits signaux quand elle a fait l'interview au Parisien,
06:03quand elle a envoyé une lettre au parlementaire.
06:05Après, elle a fait quelques rétro-pédalages.
06:07Exactement. Elle a un tout petit peu indiqué un moment qu'elle allait faire des concessions,
06:12et puis immédiatement après, il a suffi d'un tweet d'Hercilia Soudé,
06:15qui n'est quand même pas une des personnalités principales du Nouveau Front Populaire,
06:18et ce n'est pas la personne la plus qualitative, sans insulter ses compétences politiques, intellectuelles, morales et humaines.
06:24Et elle a reculé pour un tweet d'Hercilia Soudé.
06:27Ça en dit très très long du décalage entre la réalité politique et le comportement de ce bloc.
06:33Geoffroy, quel est votre regard sur cette réunion du 23 août ?
06:38Alors, je vous promets Thierry qu'on va s'engueuler très très fort avec Nathan.
06:42Un peu plus tard dans l'émission.
06:44Si vous êtes en parfait accord, je suis un peu dans la mouise. On ne va pas se mentir.
06:47Mais par contre, ça arrivera plus tard. Pas là-dessus en tout cas.
06:49Je pense que là-dessus, moi j'ai buvé ses paroles, je suis assez d'accord.
06:52Enfin, j'étais assez d'accord avec ce que disait Nathan.
06:55Je vais prendre un autre prisme pour ne pas dire exactement la même chose.
06:59Comment vous dire ? J'ai le sentiment que nous vivons la situation rêvée pour Emmanuel Macron,
07:04qui adore être en position de point d'équilibre, qui adore être en position de...
07:10Finalement, il a théorisé la question du bloc central.
07:13Il est devenu le bloc central, puisque ce bloc central explose.
07:15Mais lui, en revanche, par contre, est au cœur, au centre des institutions,
07:18à garder un pouvoir de nomination, un pouvoir d'initiative,
07:22que finalement, pour l'instant, tant qu'il n'est pas en cohabitation, on ne peut pas lui contester.
07:26Et en fait, je pense qu'il aime beaucoup cette situation.
07:29Je pense que l'invention même de la trêve olympique et ce calendrier un peu parfait pour lui...
07:34Ils surfent.
07:35Exactement, ils surfent.
07:37Et étant le produit de la théorie selon laquelle la gauche et la droite se trompent
07:42et qu'il faudrait prendre un peu dans chacun des camps pour bâtir la politique parfaite,
07:45même si au bout de sept ans, on constate que ça ne fonctionne pas très bien
07:49et que c'était peut-être plus simple de vivre dans une alternance entre l'un et l'autre.
07:52Aujourd'hui, je pense qu'Emmanuel Macron est très heureux, très heureux,
07:55et que vous parlez du 23 août, la fumée blanche, etc.
07:58En fait, je pense que s'il vous écoute et il vous écoute...
08:01Si, il y aura à un moment donné une fumée, parce qu'il faudra un jour un premier ministre.
08:04Oui, parce qu'il y a un budget à prévoir quand même.
08:05Mais je pense qu'il adore vous entendre.
08:07Il adore vous entendre parler de fumée blanche.
08:09Il adore être celui qui va décider le moment où la fumée blanche va sortir.
08:13Il adore... Vous savez, tout était dans la formule maître des horloges, en réalité.
08:18Il n'a peut-être plus beaucoup de pouvoir, mais il a encore ce pouvoir-là.
08:22Et je pense que c'est une jouissance.
08:25au sens positif et négatif du terme dont il aime bien se servir.
08:30Donc aujourd'hui, le fait de pouvoir relancer, c'est quelque chose qui a échoué par le passé,
08:34c'est-à-dire les rencontres de Sandini en version UXXL pour décider qui va gouverner la France.
08:39Emmanuel Macron aime beaucoup cette situation, aime beaucoup ça.
08:42Et le fait de rencontrer Lucie Castex, je pense, lui va très bien,
08:46parce que ça le replace au centre du débat.
08:48Et je pense que, par contre, ça ne veut pas forcément dire du tout
08:51ce qui va advenir politiquement du gouvernement de la France.
08:54C'est pour ça que j'étais d'accord avec Nathan, c'est que finalement...
08:57Si, si, les autres sujets, on verra.
08:59Mais là-dessus, honnêtement, la marge de manœuvre d'un gouvernement,
09:02quel qu'il soit, honnêtement, est assez limitée.
09:04Parce que, imaginons, tirons le fil de la France insoumise, du Front populaire,
09:10si elle est nommée à Matignon, la motion de censure sera quand même assez rapide
09:15et probablement votée.
09:16Donc finalement, ça replace au centre du jeu quelqu'un qui a perdu les élections.
09:19Ils ont raison de le dire, pour le coup.
09:21Macron, Emmanuel Macron, n'a pas gagné les élections législatives,
09:24tout comme il avait perdu les élections européennes.
09:26Et donc, finalement, le jeu institutionnel le favorise.
09:29Après, ce n'est pas tellement surprenant.
09:31C'était fait pour ça.
09:32Bien sûr. Mais comment la réunion peut se dérouler ?
09:35Vous l'imaginez comment ?
09:37Bonjour Madame Castex, c'est quoi votre programme ?
09:40Bonjour Madame Le Pen.
09:42Qu'est-ce que les Français peuvent en attendre très concrètement ?
09:46Parce qu'il y a les dossiers prioritaires.
09:48On les évoque tous les jours.
09:50Les problèmes de santé, les problèmes d'éducation nationale.
09:52Ça va être la rentrée des classes bientôt.
09:54Il va bien falloir que des gens prennent des décisions.
09:56Et là, on est comme le disait très justement Geoffroy,
09:59il est le maître des horloges, mais il prend son temps.
10:01Entre le moment des dissolutions et le 23 août,
10:04vous aviez dit que vous n'étiez pas très loin.
10:06Aujourd'hui dimanche, vous l'avez dit, après le 15.
10:08Mon cher Thierry, c'était il y a une semaine.
10:11C'était il y a 15 jours.
10:12Ça change tellement vite.
10:14Ça change tellement vite, mais vous n'étiez pas très loin.
10:16Mais honnêtement, on a besoin de réponses concrètes.
10:19Les dossiers vont ressortir. On le voit bien.
10:21On les commente suffisamment régulièrement sur nos plateaux, sur CNews.
10:25Comment la réunion peut se dérouler ?
10:27Qu'est-ce qu'on peut en attendre ? Pas grand-chose.
10:29Vous avez totalement raison, je pense, tous les deux.
10:31Désolé pour le débat qui commencera plus tard.
10:34Moi, je suis censé l'animer.
10:36Mais en effet, il me semble que le message,
10:40ou les messages qui ont été envoyés par les Français
10:42au moment des européennes et des législatives,
10:44ils sont multiples.
10:46Premièrement, il y a une insatisfaction de la politique menée par Emmanuel Macron,
10:50sans doute depuis 2017, mais surtout depuis 2022.
10:53Emmanuel Macron a été réélu grâce à un barrage républicain,
10:56par des gens qui ont voté pour lui,
10:58beaucoup vont se pincer en le nez.
11:00Et il fait cette réforme des retraites,
11:01avec une politique qui était vraiment d'extrême-centre,
11:04pour reprendre le concept d'Alain Gérard-Slama,
11:06et c'était très brutal comme moment politique que nous avons vécu.
11:10Je pense qu'il y avait cela.
11:11Je pense qu'il y avait, et ça c'est peut-être d'ailleurs le dénominateur commun,
11:13du vote RN et du vote LFI,
11:15qu'ensuite il y avait d'autres souffrances et d'autres ruptures.
11:18Qu'il y a eu un refus, qui a été exprimé aussi,
11:20de porter M. Bardella et le Rassemblement National à Médecinion.
11:24Et qu'à partir de là, il y a une sorte de sursis qui s'instaure pour la classe politique.
11:29Comment va-t-elle se comporter d'ailleurs ?
11:31On a tous remarqué que le Rassemblement National se fait très petit,
11:34reste invisible, et qu'il surfe sur les comportements des autres.
11:37Parce que franchement, quelle image la classe politique donne-t-elle d'elle,
11:42depuis ce moment de clarification ?
11:44Est-ce que la clarification voulue par Emmanuel Macron,
11:46ce n'est pas celle avant tout de la médiocrité de la classe politique,
11:50quasiment tous partis confondus, avec naturellement des exceptions.
11:53Je ne suis pas là pour donner les bons et les mauvais points, je ne suis pas Dieu.
11:55Mais enfin, on voit un spectacle,
11:57où on a des gens qui de manière extrêmement indécente,
11:59de manière, j'emploie le mot, pornographique,
12:02nous parlent de leur poste en permanence.
12:04Moi, je me fiche complètement de savoir si quelqu'un va aller à Matignon pour ne rien faire.
12:08Parce que ça va être littéralement ça.
12:10Et ils ne nous parlent que de ça.
12:11Donc ça, ça intéresse, je pense, les politiques,
12:13les journalistes politiques, parce qu'ils commentent les intrigues des politiques.
12:16Mais je pense que c'est absolument déconnecté de la réalité des Français.
12:20Et que quand vous parliez du fait que Emmanuel Macron jubile d'être remettre des horloges,
12:23Emmanuel Macron qui ne vient pas, lui, du monde politique,
12:26je pense qu'il doit penser, voir les choses aussi ainsi.
12:28Se dire, ça va me faire remonter,
12:30me mettre dans une position vraiment jupitérienne,
12:32face à un personnel qui n'est pas de très, très grande,
12:35qui n'a pas beaucoup de sens de l'État, on peut dire les choses ainsi.
12:38Geoffroy, il y a des noms qu'on en a beaucoup parlé,
12:43Cazeneuve, Xavier Bertrand, etc.
12:47Et là, c'est terminé, on n'en parle plus là.
12:50Pour le moment, c'est voilà.
12:51Et on le disait déjà sur le plateau,
12:53quand on avance des noms de manière un peu trop tôt,
12:56généralement, ce sont rarement les bons noms qui sortent à la fin.
13:00Ça, c'est sûr, c'est un peu la loi du genre.
13:02Vous avez eu la gentillesse de parler du journal du dimanche tout à l'heure.
13:05Si vous le lisez demain, vous verrez d'autres noms.
13:08Notamment, par exemple, un nom qui est assez, comment dire, troublant.
13:13C'est quelqu'un d'une très, très grande qualité
13:15qui a réussi à peu près tout ce qu'il a fait dans le monde de l'entreprise,
13:18qui n'est pas une caricature de patron macroniste,
13:21et qui, pour autant, c'est Jean-Louis Dominique Senard,
13:23le patron de Renault, qui était patron de Michelin avant.
13:26Donc nouveau nom.
13:28Nouveau nom qui va sortir, et on vous expliquera pourquoi dans le JVV.
13:32Comment vous dire ?
13:33Je pense que la question du nom, la question de l'équation politique,
13:37ce n'est pas le plus important.
13:38Moi, je pense que ce qui est en train de se passer en ce moment,
13:40je rebondis sur ce que disait Nathan, et on se disputera plus tard,
13:43mais je poursuis cette réflexion.
13:47En effet, je pense qu'il y a une désaffection,
13:52même une déconnexion des Français par rapport à leur représentation politique
13:56qui est en train de se creuser de manière XXL par rapport à ce qu'on a connu,
14:00et on l'a beaucoup analysé avant, mais je pense qu'en ce moment,
14:02c'est encore pire.
14:03C'est-à-dire qu'on vient de commenter pendant deux semaines
14:06une forme de parenthèse enchantée liée aux Jeux Olympiques.
14:08Ce n'était pas du tout anecdotique.
14:10Je pense que c'était aussi un moment politique.
14:11En fait, il s'est passé quelque chose dans l'état d'esprit des gens,
14:13où on a...
14:15Je mets de côté le fait que sur le plan sécuritaire,
14:18la ville de Paris ait été très agréable à vivre, etc.
14:21Au-delà de ça, parce que tout le monde ne vit pas à Paris,
14:25on a vécu pendant 15 jours avec des belles histoires,
14:28des visages souriants, des gens méritants,
14:31travailleurs qui avaient la joie et la fierté de représenter la France,
14:37et un public, parce que le public a joué son rôle pendant les Jeux Olympiques,
14:40un public qui était enthousiaste, joyeux, qui chantait.
14:44On a vu un peuple.
14:46On a vu un peuple et on n'avait pas vu ça depuis très longtemps.
14:48Et je pense que le décalage entre l'image des 15 jours des Jeux Olympiques
14:53et ce qu'on a vécu juste avant...
14:55Parce que moi, je suis de formation journaliste politique.
14:58Ça a été mon métier pendant assez longtemps et ça l'est encore un peu.
15:01Et donc je devrais être au premier rang des passionnés
15:04par ce qui est en train de se passer.
15:06Il faut imaginer à quel point j'ai coupé avec bonheur,
15:09à quel point les Français ont tourné cette page avec bonheur
15:11des élections européennes, législatives, etc.
15:13Et je suis persuadé que ça joue le rôle d'un...
15:15Je m'avance un peu, c'est de me remouiller,
15:17mais que ça a joué le rôle d'un choc psychologique
15:19de voir tout ça qu'on avait un peu oublié.
15:21Et aujourd'hui, ce décalage, il va être très dur à combler.
15:24Je ne suis même pas sûr, d'ailleurs, que Macron réussisse
15:27à passer pour quelqu'un qui est extérieur au monde politique.
15:30Maintenant, il en fait partie. Il n'en vient pas, Nathan a raison.
15:33Mais maintenant, il est au centre de tout ça.
15:35Et donc, pour toutes ces raisons-là, il faut inventer quelque chose.
15:39Si vous voulez, il y a un enjeu au-delà de la question
15:42de qu'est-ce qu'on pense des retraites,
15:44de la gestion de l'immigration, de l'école,
15:46de l'hôpital, etc. Vous avez raison,
15:48il y a des vrais sujets qui vont revenir très vite sur la table.
15:50Mais au-delà de ça, pendant 15 jours,
15:52il y a eu l'image d'un peuple qui s'exprimait,
15:58qui vivait et qui donnait envie,
16:00et qui, d'ailleurs, donnait peut-être même envie
16:02aux autres pays qui nous regardaient.
16:04Et je pense que la fonction du politique,
16:06c'est de retrouver ça aujourd'hui.
16:08Et je ne vois pas tellement comment Xavier Bertrand,
16:11Lucie Castex, tous les noms et la course de petits chevaux
16:14que les journalistes politiques, en effet, adorent commenter,
16:16pourra nous mettre à la hauteur de ça.
16:19Vous êtes tous les deux des amours des lettres, évidemment.
16:22Et on retrouve une certaine tradition en ce moment,
16:25puisque un grand nombre de politiques
16:27ont écrit aux parlementaires, etc.
16:30On se souvient des courriers de France Invitant,
16:33même Nicolas Sarkozy s'était lancé dans l'exercice.
16:37Et on retrouve cette tradition avec Thibaut Marcheteau
16:39et Guylaine Salé, et on s'en parle juste après.
16:43Pour la deuxième fois de la semaine,
16:45Gabriel Attal s'exprime via une lettre.
16:47Cette fois-ci, c'est à son groupe.
16:49Alors que les Jeux Olympiques s'achèvent
16:51et que chacun s'apprête à prendre un peu de repos bien mérité,
16:53je tenais à m'adresser directement à toi
16:55pour un double message de remerciement et d'espoir.
16:57Ce lundi, le groupe Horizon a lui aussi rédigé une lettre.
17:00Elle s'adressait à plusieurs présidents de groupe
17:03dans le but de constituer une nouvelle majorité.
17:05Nous, députés du groupe Horizon et indépendants,
17:08héritiers des valeurs de la droite et du centre,
17:10sommes convaincus que des points de convergence
17:12peuvent être retrouvés pour répondre le plus rapidement possible
17:15aux attentes exprimées par nos concitoyens.
17:17Dans son courrier, adressé à tous les chefs de parti
17:20sauf au Rassemblement national,
17:22la candidate du Nouveau Front Populaire, Lucie Castet,
17:24donne un premier aperçu de la manière
17:26dont elle envisagerait de gouverner la France.
17:28Il devra en premier lieu tenir compte du fait
17:30que la majorité sur laquelle il s'appuie n'est que relative
17:33et qu'il lui sera dès lors nécessaire
17:35de convaincre au-delà des rangs du Nouveau Front Populaire
17:38pour construire des majorités parlementaires.
17:40Toutes ces tractations n'ont qu'un but,
17:42réunir une majorité, même relative, pour gouverner.
17:45Le président de la République recevra les chefs de parti
17:48et Lucie Castet le 23 août.
17:50Il devrait nommer un premier ministre dans les prochaines semaines.
17:53Geoffroy, pour rebondir sur ce que vous venez de dire,
17:55je pense que, honnêtement, les Français qui nous regardent
17:57ou ceux qui encore tentent de profiter
17:59des derniers jours de vacances,
18:01ils s'en moquent comme de l'an 40.
18:03On est d'accord sur le sujet.
18:05On s'en moque littéralement.
18:07C'est ça.
18:09Ça me paraît évident.
18:12Encore une fois, les Jeux Olympiques ont fait beaucoup de mal
18:14à la séquence politique
18:16parce qu'on est passé littéralement à autre chose.
18:18Dans pas très longtemps, les Jeux Paralympiques vont commencer.
18:21Je vous promets une forme d'engouement.
18:23Peut-être que ce ne sera pas au même niveau,
18:25mais une forme d'engouement pour des parcours extraordinaires,
18:27pour des histoires humaines, etc.
18:29Encore une fois, on renoue avec un héroïsme.
18:31Macron avait dit ça au tout début de son premier mandat.
18:33Il avait accordé une très longue interview au Point
18:35qui était d'ailleurs assez brillante.
18:37Il avait dit « je veux renouer avec l'héroïsme en politique ».
18:39C'est-à-dire que l'héroïsme se joue en dehors de la politique.
18:41On la comprend, la volonté.
18:43Macron aussi est un littéraire.
18:45Macron était un ancien disciple de Paul Ricoeur, etc.
18:49Quand il est élu en 2017 et qu'il dit ça,
18:51ça veut dire quelque chose.
18:53À l'époque, il faut se souvenir qu'il est élu
18:55sur les décombres du hollandisme,
18:57en pleine affaire Fillon, etc.
18:59Quand il dit « je veux renouer avec l'héroïsme en politique »,
19:01on peut l'analyser comme du pur narcissisme,
19:03mais on peut aussi comprendre qu'il y a une volonté
19:05de restaurer le geste politique, quelque chose d'un peu noble.
19:07Et aujourd'hui, l'héroïsme,
19:09même l'héroïsme politique,
19:11se joue en dehors de la politique.
19:13C'est ça qui est assez sidérant.
19:15Pour moi, depuis l'annonce de la dissolution,
19:17peut-être même un peu avant,
19:19je ne l'aurais pas dit avant,
19:21on vit une forme de crise de régime.
19:23Peut-être même que nos institutions
19:25vont être emportées par le fond
19:27et qu'il faudra inventer autre chose pour gouverner la cité.
19:29Mais aujourd'hui,
19:31si votre question, c'est
19:33est-ce que les Français se fichent de ce qu'on est en train de raconter,
19:35la réponse est oui.
19:37Oui, 100% oui, bien sûr.
19:39Je pense que personne ne va arriver devant son poste
19:41le 23 août pour savoir
19:43quel accueil a été réservé à Lucie Kestey.
19:45Est-ce qu'elle a réussi à convaincre Emmanuel Macron
19:47de faire une majorité du nouveau Front populaire ?
19:49Je ne pense vraiment pas. D'ailleurs, c'est assez inquiétant.
19:51Encore une fois, je ne veux pas réhabiliter
19:53le clivage droite-gauche à toute force.
19:55Je sais qu'il a été éméché,
19:57ébréché à certains endroits,
19:59mais il y avait une vertu à ça,
20:01c'est que tout le monde savait où il habitait
20:03et il y avait des gagnants et des perdants.
20:05Aujourd'hui, il n'y a plus personne
20:07où il habite. Il n'y a plus de point de repère.
20:09Nathan ?
20:11Je suis totalement d'accord avec tout ce que vous avez dit.
20:13Le paradoxe, en effet, c'est que nous sommes
20:15un peuple extrêmement politique.
20:17On l'a montré lors des élections. Il y a eu un taux de participation
20:19qui était énorme. On le montre, je pense,
20:21tous les jours, absolument partout.
20:23On le montre sur ses plateaux, on le montre dans les bistrots,
20:25on le montre sur les réseaux sociaux.
20:27On le montre lors des Jeux olympiques où, en effet,
20:29il y a eu, comme ça, la constitution d'un peuple.
20:31Un moment qui était
20:33semblable à ce que Rousseau appelait
20:35les fêtes républicaines, où ce n'est pas
20:37un moment de spectacle où le peuple est passif,
20:39mais où le peuple de spectateurs devient
20:41spectateur et acteur. Il se donne en spectacle
20:43à lui-même. C'est exactement ce qu'on a eu pendant
20:45les Jeux olympiques et en cela, c'était un moment très, très politique.
20:47Et en face, une classe politique
20:49qui, à peu près tous partis
20:51confondus, n'est vraiment pas à la hauteur.
20:53Alors, il y aurait plusieurs analyses
20:55qu'on pourrait faire. Une analyse constitutionnelle,
20:57se dire les institutions. Une autre qui serait un peu
20:59méprisante, consistant à dire
21:01les politiques seraient devenues des imbéciles,
21:03c'était mieux avant, et du jour au lendemain,
21:05progressivement, il y aurait eu une décrépitude.
21:07Il y aurait une troisième, à mon avis, qui consisterait
21:09à dire qu'on assiste aujourd'hui à une forme de
21:11dévaluation de la politique. Ça veut dire
21:13que pour beaucoup de raisons, pas seulement des
21:15raisons de rémunération, mais la politique
21:17ne donne plus tellement envie... Enfin, je veux dire, un métier,
21:19une profession politique, donne de moins
21:21en moins envie à des gens qui, pourtant,
21:23auraient pleinement cette vocation.
21:25Ils ne donnent pas envie parce que vous vous retrouvez
21:27pris dans la médiocrité du débat public,
21:29vous vous retrouvez pris dans une ère de la transparence,
21:31où vous savez que si vous faites de la politique, vous allez
21:33un jour ou l'autre vous faire
21:35embêter parce que vous avez mangé
21:37une fois du homard dans un dîner protocolaire,
21:39une fois qu'on a vu une photo de vous dans la rue avec je ne sais qui,
21:41etc., etc., etc.
21:43Et on se retrouve donc avec une situation
21:45où, sans être méchant, des parcours qui sont
21:47souvent
21:49brillants, plein
21:51d'énergie, à l'instar de ces sportifs,
21:53vont travailler ailleurs,
21:55et puis on se retrouve avec des politiques qui, parfois,
21:57s'expriment et pensent à la manière
21:59de Chajipiti. Quand vous prenez les lettres
22:01qui ont été écrites par les différents
22:03Luz de Gasté, etc., faites l'exercice,
22:05demandez à Chajipiti d'écrire
22:07une lettre de politique, vous aurez à peu près la même.
22:09Ce n'était pas le cas des lettres de Mitterrand.
22:11Ce n'était pas le cas des textes de De Gaulle.
22:13Autre période, Nathan, autre période.
22:15Oui, autre période, mais surtout autre
22:17rapport à la politique. Et je pense qu'il faut aussi,
22:19c'est trop facile de critiquer les politiques,
22:21il faut aussi mettre en cause notre
22:23propre responsabilité. Ce qui fait que nous,
22:25en tant que peuple, on demande aux politiques
22:27de subir aussi
22:29des couches de médiocrité, par notre voyeurisme,
22:31par notre transparence, par notre
22:33manière de faire des polémiques tout le temps,
22:35par notre manière aussi de donner de la visibilité politique
22:37à des gens qui sont nuls.
22:39Regardez quelles sont les personnalités politiques qui ont émergé
22:41ces dernières années.
22:43Quelqu'un comme Louis Boyard, quelqu'un comme,
22:45on pourrait prendre à droite exactement les mêmes exemples
22:47d'ailleurs, quelqu'un comme Hercilia Soudé,
22:49des gens qui n'ont aucune idée à apporter,
22:51qui ne connaissent rien à leur propre sujet.
22:53Une Mathilde Panot qui n'est pas capable de situer la Palestine
22:55sur une carte alors qu'elle a passé six mois à faire campagne
22:57sur la Palestine, etc.
22:59Pourquoi aussi nous, en tant que français,
23:01pourquoi par exemple sur les réseaux sociaux,
23:03ce sont des postes comme ça qui sont likés ?
23:05Pourquoi ce n'est pas des gens qui sont plus intéressants ?
23:07On parlera peut-être tout à l'heure d'une personnalité
23:09qui est plus intéressante et dont à mon avis le nom
23:11ne dira rien à beaucoup de gens.
23:13On pourrait parler aussi de quelqu'un, je ne sais pas,
23:15comme Cazeneuve à gauche, il y en a plein.
23:17Mais on doit aussi mettre en cause notre
23:19propre responsabilité et la médiocrité
23:21qui peut aussi animer le corps politique
23:23dans son ensemble.
23:25– Une réaction ? Je regarde sur mon écran de contrôle,
23:27je vous signale qu'Emmanuel Macron est arrivé
23:29à bord de l'ému, donc on continue quand même nos thèmes.
23:31Vous voulez réagir sur les propos
23:33ou on enchaîne sur le thème
23:35qu'a choisi Nathan Devers ?
23:37– Le thème que Nathan,
23:39c'était d'ailleurs,
23:41connecte au thème du dernier livre de Nathan
23:43sur l'artificialisation des rapports humains.
23:45Le problème c'est que
23:47le débat que vous soulevez est
23:49beaucoup trop important,
23:51c'est-à-dire que s'il faut,
23:53moi je suis d'accord,
23:55j'aimerais qu'on n'ait jamais connu
23:57les réseaux sociaux, j'aimerais qu'on n'ait jamais
23:59connu cette bascule-là, je pense que l'élection
24:01de De Gaulle, l'élection de Mitterrand, tout ça
24:03n'aurait pas été possible s'il y avait eu des réseaux sociaux.
24:05La question que je me pose aujourd'hui,
24:07c'est comment on fait, une fois qu'ils existent,
24:09pour s'extraire de leur…
24:11Il y a un mouvement d'ailleurs de recul
24:13pour essayer d'échapper
24:15à l'enfer auquel ils nous condamnent.
24:17Le problème c'est que je pense
24:19que ça mettra beaucoup de temps et qu'on est bien
24:21englués par le fond, c'est ma seule réaction.
24:23Je suis assez d'accord avec vous
24:25en tant qu'observateur.
24:27Nathan, vous avez voulu me parler
24:29du profil du maire de Saint-Ouen-sur-Seine.
24:31C'est un élu socialiste, je ne sais pas son nom,
24:33c'est Karim Bouamrane.
24:35Pourquoi ce choix ?
24:37Parce que sa figure,
24:39je trouve qu'elle est très intéressante.
24:41Et ça fait partie précisément des gens dont
24:43on n'entend pas beaucoup parler.
24:45Il y a probablement beaucoup de Français qui découvrent son nom
24:47à l'instant où on en parle.
24:49Il est maire de Saint-Ouen.
24:51Il incarne
24:53une gauche, maire de Saint-Ouen depuis 2020,
24:55et il incarne une gauche
24:57qui est aux antipodes,
24:59non seulement de la France insoumise,
25:01mais de la manière dont certains à gauche
25:03se montrent complaisants envers la France insoumise.
25:05Une gauche qui est à la fois très attachée
25:07à la justice sociale,
25:09lui-même est le produit de la censure sociale,
25:11il est maire de Seine-Saint-Denis,
25:13il est parfaitement au fait
25:15de toutes les inégalités
25:17qui ont été accentuées par la politique
25:19aussi d'Emmanuel Macron.
25:21Mais une gauche, premièrement, et ça rejoint ce que vous disiez
25:23tout à l'heure Geoffroy, qui refuse les passions tristes.
25:25Et il dit, moi j'ai envie de parler de réussite,
25:27j'ai envie de parler de bonheur,
25:29j'ai envie de parler d'épanouissement,
25:31j'ai envie de démocratiser le beau,
25:33j'ai envie de nous élever collectivement
25:35et de ne pas venir comme ça
25:37activer, stimuler
25:39le ressentiment chez les électeurs.
25:41Ça me semble très important. Une gauche qui n'a pas de problème
25:43à parler d'ordre, à parler d'autorité
25:45et pour laquelle il n'existe pas des questions
25:47qui seraient de gauche ou de droite.
25:49La sécurité ce n'est pas une question de droite.
25:51Et une gauche, enfin, qui est universaliste.
25:53Et si vous lisez l'interview
25:55qu'il a accordée au Figaro ces derniers jours,
25:57elle est d'une violence très inouïe
25:59envers la France insoumise.
26:01Il accuse d'avoir créé un pacte
26:03communautariste qui décompose
26:05le corps social, qui fait du mal à la démocratie,
26:07etc.
26:09Quelqu'un qui incarne cette gauche,
26:11quel va être son avenir politique ? Certains,
26:13comme Gaspard Ganzer, parlent de lui comme un présidentiable.
26:15On ne sait pas.
26:17La presse internationale
26:19allemande et américaine
26:21parle de lui comme le Obama français.
26:23On ne sait pas. Mais peut-être aussi
26:25que cette gauche-là
26:27ne correspond plus au peuple de gauche
26:29actuel, aux appareils politiques de gauche
26:31et qui va se faire balayer s'il avait
26:33des ambitions nationales. Les deux sont possibles
26:35et je serais incapable de vous dire ce qui pourrait arriver.
26:37Geoffroy, vous partagez
26:39le même regard sur KM
26:41Bouamrane. Je pense que Nathan a raison d'être
26:43prudent à la fin de sa démonstration.
26:45Je vais dire deux choses.
26:47La première, c'est
26:49qu'il faudrait me citer un exemple
26:51de quelqu'un qui a apporté ce discours à gauche
26:53qui a réussi. Il n'y en a malheureusement pas.
26:55C'est ça le vrai constat
26:57d'échec.
26:59Je suis très heureux que des gens portent ce discours-là.
27:01Il n'est pas seul, il y en a quelques autres aussi,
27:03notamment le maire de Saint-Denis.
27:05Juste après...
27:07Il y en a beaucoup entendu.
27:09Pendant les JO, il a tiré des conclusions.
27:11Il travaille depuis très longtemps,
27:13mais au moment où les JO
27:15provoquaient cet élan, cet espèce d'unanimisme
27:17dans la classe politique
27:19et même dans la société française,
27:21il a expliqué qu'il avait découvert des recettes
27:23incroyables, qu'il était très heureux pour sa ville.
27:25Et qu'il apportait la sécurité, qui est quand même un sujet un peu tabou.
27:27Bien sûr, bien sûr. Donc, Ikner,
27:29peu ou prou, le même discours.
27:31Je suis très heureux. Je pense, comme Nathan,
27:33que moins la sécurité est une affaire de droite,
27:35mieux la France se porte.
27:37C'est-à-dire que si tous les élus étaient autant préoccupés
27:39par la sécurité que les élus de droite,
27:41il y aurait moins de zones
27:43de non-droits, il y aurait moins de laissés-pour-compte,
27:45il y aurait moins de gens qui sont livrés
27:47à eux-mêmes, etc. Donc ça me va très bien.
27:49Je suis très heureux de ça.
27:51Maintenant, je ne connais pas une réussite
27:53politique à gauche
27:55qui soit sur ce discours-là.
27:57En fait, le seul qui a essayé, c'est Manuel Valls,
27:59il est élu à Ivry et on lui a connu le destin.
28:01Il pèse aujourd'hui dans le débat public,
28:03lui, tout seul, mais politiquement,
28:05il n'a plus de poids.
28:07Et la deuxième chose, c'est que
28:09que penseront ces électeurs ?
28:11C'est ça, mon problème, c'est qu'être élu socialiste
28:13dans ce genre de territoire, Saint-Denis, etc.,
28:15avec une étiquette
28:17socialiste, ça arrive.
28:19Et ensuite, se faire réunir une fois qu'on a adopté
28:21ce discours-là, c'est un peu l'inconnu
28:23de la prochaine équation.
28:25Et je lui souhaite de réussir. J'aimerais beaucoup qu'il réussisse,
28:27j'en suis persuadé.
28:29On va suivre l'évolution de la carrière de ce monsieur,
28:31avec attention, évidemment. On marque une pause rapide
28:33et on se retrouve parce que je surveille
28:35avec attention ce qui se passe du côté de Borbely-Mimosa.
28:37A tout de suite.
28:43Merci, merci mille fois de nous accueillir.
28:45C'est votre face-à-face
28:47été avec moi pour débattre ce soir
28:49de regards, de personnalités,
28:51Geoffroy Lejeune et Nathan Devers.
28:53Ce soir, je voudrais que l'on revienne sur
28:55je ne sais pas si vous connaissiez
28:57cette personne. Elle s'appelle
28:59Gwenella Ricordo. Je ne la connaissais pas.
29:01Et sa communication
29:03après le crash des deux pilotes
29:05de Rafale, dont on vous a
29:07beaucoup parlé sur ces news,
29:09m'a pour le moins
29:11interpellé, pour ne pas dire choqué.
29:13L'armée de l'air vit une
29:15seule série noire, car hier
29:17au Lavandou, on en a beaucoup parlé
29:19ce matin avec le général
29:21Bruno Clermont. C'est un autre pilote qui s'est
29:23crashé au cours d'une démonstration. Cela fait
29:25beaucoup. Et regardez
29:27ce que cette sociologue
29:29a posté. Ça, c'était suite au crash
29:31des deux pilotes du Rafale.
29:33Regardez ce qu'elle a posté.
29:35Je rappelle que c'est une universitaire
29:37qui se présente comme féministe et
29:39qui milite pour l'abolition
29:41du système pénal.
29:43Ça sème la mort et le désespoir
29:45aux quatre coins du globe.
29:47Et puis après, bref,
29:49tché ! Voilà ce que
29:51déclare cette
29:53sociologue. C'est pour
29:55le moins étonnant.
29:57Et ce matin,
29:59le général Bruno Clermont, qui est profondément
30:01touché, évidemment, par ces trois
30:03drames, j'ai vraiment assisté pour qu'il
30:05puisse réagir. Dans un premier temps, il m'a dit, toi, ce matin,
30:07non, Thierry, je ne souhaite pas
30:09donner plus d'importance
30:11à cette personne. Mais écoutez,
30:13néanmoins, sa réaction ce matin
30:15dans leur dépôt. Et c'est assez fort.
30:17Et je pense que, sur le fond, il a raison.
30:19Cette dame, que je ne connais pas,
30:21que je n'ai pas envie de connaître et d'ailleurs que personne n'a
30:23envie de connaître, donne un peu son sens au mot
30:25lamentable. C'est évidemment inacceptable
30:27mais c'est aussi la conséquence
30:29de ces réseaux sociaux dans lesquels on trouve le meilleur
30:31et le pire. Mais de plus en plus, on a tendance
30:33à trouver le pire. Donc évidemment,
30:35tout ce qu'elle dit est inacceptable.
30:37Moi, je retiens plutôt
30:39de la mort, de l'accident du Raphaël
30:41qui a eu lieu il y a trois jours,
30:43l'immense élan de solidarité
30:45de la part de tous les Français
30:47qui aiment leur armée, qui aiment leur
30:49aviation, qui sont dans une grande
30:51tristesse de voir ces deux jeunes
30:53hommes, un de 35 ans, l'autre de 29
30:55ans, qui sont morts dans leur avion
30:57en s'entraînant pour défendre la France.
30:59Donc c'est ça qui m'intéresse.
31:01Alors là, il écrit un livre qui s'appelle
31:031.3.1.2. Raison d'abouir la police.
31:05Très concrètement, ça a une signification, je le dis
31:07pour nos téléspectateurs. En gros,
31:09en substance, je traduis, ça veut dire que toutes les flics sont
31:11des... voilà. Et je ne préfère
31:13pas prononcer le mot. Réaction
31:15Geoffroy.
31:17Moi, je suis...
31:19je suis très, très, très en colère
31:21en fait. Très, très, très en colère
31:23parce que...
31:25votre question était très bonne. Est-ce qu'on la connaît, cette dame ?
31:27Pas du tout. On ne la connaissait pas. On la découvre, d'ailleurs.
31:29Mais en même temps,
31:31elle ressemble tellement à beaucoup de ses congénères.
31:33Elle n'est pas seule à être
31:35chercheuse au CNRS avec pignon sur rue.
31:37Et elle enseigne aux Etats-Unis. Bien sûr.
31:39Avec des diplômes, avec
31:41une reconnaissance, avec un tampon officiel
31:43à pouvoir proférer ce genre de choses.
31:45Moi, je vais parler de ce que je connais. Il se trouve que je connais bien l'armée
31:47parce que mon père était... mon père, mon grand-père, mes grands-pères,
31:49mes arrière-grands-pères étaient militaires tous.
31:51Donc, je connais ce milieu assez bien.
31:53Je connais
31:55quelqu'un qui avait mon âge
31:57et qui est mort, qui était pilote
31:59et qui est mort en opération au
32:01Mali. Donc, je vois
32:03à peu près de quoi on parle. En fait,
32:05quand elle dit semer la mort aux quatre coins du globe,
32:07je vois à peu près
32:09de quoi il s'agit. C'est-à-dire que
32:11c'est exactement l'inverse. En fait, ces gens
32:13n'ont aucune
32:15dignité. Je suis en train, en ce moment, c'est drôle de
32:17lire les mémoires de quelqu'un que
32:19le grand public ne connaît sûrement pas, qui s'appelle
32:21Elie de Saint-Marc, qui était
32:23un soldat,
32:25qui était en fait un jeune
32:27résistant qui a été déporté
32:29à Buchenwald et puis qui ensuite s'est engagé dans l'armée,
32:31qui a été en Indochine plusieurs fois,
32:33puis en Algérie, puis qui a fait le putsch en Algérie,
32:35qui a été condamné à la prison, puis qui a été
32:37réhabilité par la suite et qui
32:39a été décoré à la fin de sa vie par
32:41le président Sarkozy, et qui
32:43raconte
32:45cette existence hors du commun,
32:47parce que vous avez vécu
32:49plusieurs conflits, vous avez vu la mort,
32:51vous avez vu la guerre, etc. Je suis en plein
32:53dans ce récit en ce moment.
32:55Et vous vous dites, on n'est rien. On n'est rien
32:57par rapport à ces gens qui connaissent le combat.
32:59En fait, on n'est vraiment rien. Nous, on vit une période
33:01de paix, avec certes
33:03de la détresse, de la misère, etc. Mais toutes ces
33:05choses nous sont parfaitement étrangères.
33:07La question de donner sa vie,
33:09de la perdre,
33:11de voir des gens mourir à côté de nous, etc.
33:13Et quand je vois des gens comme
33:15cette dame oser donner un avis
33:17sur
33:19des gens qui prennent le risque
33:21potentiellement de mourir
33:23pour leur pays, et apparemment elle est étrangère
33:25complètement à cette notion-là et
33:27ça ne lui traversera jamais l'esprit,
33:29j'ai honte pour elle et
33:31j'ai envie de demander pardon à tous les soldats
33:33qui
33:35vivent cet engagement
33:37cet absolu,
33:39qui sont exceptionnels, grâce à qui
33:41on peut vivre, nous, en paix.
33:43Et je vous le jure,
33:45vraiment, ça m'a fait une peine infinie.
33:47En fait, il y a eu des époques
33:49où il y avait des clivages
33:51ultra violents entre
33:53les monarchistes, les républicains,
33:55les catholiques, les communistes, etc.
33:57Mais il y avait une chose qui faisait
33:59consensus, c'était la France.
34:01Aujourd'hui, on vit dans une époque où
34:03il y a des gens, quelles que soient leurs opinions d'ailleurs,
34:05qui croient en la France et qui sont des patriotes,
34:07et il y a des gens comme elle.
34:09Et j'ai honte de ça, en fait.
34:11Le témoignage du général est
34:13très fort, je trouve.
34:15Vous savez quoi ? Parce qu'il sait de quoi il parle.
34:17Il sait de quoi il parle, et c'est pour ça que je voulais absolument
34:19qu'il réagisse.
34:21Il a un fils
34:23militaire,
34:25le général Clermont a un fils militaire
34:27que je connais, et c'est des choses qui se transmettent.
34:29Et d'ailleurs,
34:31le général nous racontait
34:33qu'il connaissait très bien le pilote
34:35qui s'est craché hier au Lavandou,
34:37dont le papa s'était lui-même
34:39craché aussi. Donc c'est vraiment
34:41une histoire de famille, et
34:43on percevait très fortement cette
34:45émotion du général Bruno Clermont.
34:47Je ne veux pas donner plus d'importance
34:49à cette personne, mais
34:51il était important
34:53d'en parler
34:55vu les circonstances du moment d'attente.
34:57Oui, c'est quand même important d'en parler,
34:59de se dire, qu'est-ce qui se passe...
35:01Parce que c'est ça aussi, la France d'aujourd'hui.
35:03Ce genre de témoignage.
35:05Qu'est-ce qui se passe dans la tête de quelqu'un
35:07que je ne connaissais pas non plus,
35:09qui est sociologue,
35:11intellectuel,
35:13et pour qu'elle puisse écrire ça.
35:15Il y a des années-lumières
35:17entre le fait de tenir des positions anti-militaristes,
35:19ce qui n'est pas interdit dans
35:21le débat démocratique, on a le droit
35:23d'être pour l'abolition de l'armée
35:25si on en a envie, on a le droit d'être pour l'abolition
35:27de la police. Je ne vois pas très bien
35:29l'intérêt de ce genre de positionnement
35:31parce que je les trouve assez creuses.
35:33Il me semble que l'anti-militarisme a du sens
35:35dans certains contextes. Par exemple,
35:37pendant la première guerre mondiale,
35:39il y a une émergence
35:41de plusieurs types de gens,
35:43de plusieurs milieux, très à gauche,
35:45très à droite, qui deviennent anti-militaristes
35:47parce qu'ils ont l'impression que les armées d'Europe
35:49à ce moment-là, se battent pour rien
35:51et qu'elles sont en train de suicider
35:53une civilisation, de faire massacrer
35:55toute la jeunesse de tous les pays, pour aucune raison
35:57et donc là, il y a un anti-militarisme qui est légitime.
35:59Aujourd'hui, il faut m'expliquer
36:01à quel moment
36:03l'armée française répand
36:05la mort partout dans le monde. Je me trompe
36:07peut-être, il faudrait aller regarder dans le détail.
36:09Est-ce qu'une sociologue comme ça,
36:11elle écrit des phrases de cette nature sur l'armée
36:13de Poutine ? Est-ce qu'elle écrit des phrases
36:15de cette nature sur le Hamas ?
36:17Est-ce qu'elle a écrit ça quand M. Agnier est mort ?
36:19Je ne pense pas. Et ça en dit très long,
36:21non seulement sur
36:23ce que vous avez dit sur la perte
36:25du sens de l'héroïsme, et en effet, quand on
36:27voit la génération titanesque
36:29des résistants, enfin pas que les résistants
36:31d'ailleurs, il y en a eu d'autres, mais la génération des résistants
36:33notamment, qui nous écrasent de par son
36:35héroïsme et qu'on est même souvent incapables de comprendre,
36:37mais ça en dit long aussi sur une
36:39certaine forme de relativisme. Comment
36:41une sorte de violence verbale
36:43peut être déclenchée envers l'armée française ?
36:45En gros, qu'est-ce qui est reproché à l'armée française ?
36:47Là, j'imagine, de la part de
36:49cette personne, c'est de dire la France est un pays
36:51qui a des beaux idéaux, égalité,
36:53liberté, fraternité, et elle n'est pas
36:55toujours à la hauteur de ses idéaux. Et peut-être
36:57que dans les actions faites par l'armée française,
36:59on peut trouver ici ou là, ou même
37:01avoir des oppositions
37:03par rapport à cela. Mais d'accord,
37:05on peut critiquer toujours dans un pays
37:07l'écart entre l'idéal et la réalité.
37:09Mais en fait, il y a des pays en face
37:11qui ont des idéaux de mort,
37:13qui ont des idéaux d'emprise, qui ont
37:15des idéaux même de fascisme
37:17pour certains. Et je
37:19constate que globalement, les gens
37:21qui parlent comme ça, de l'armée française,
37:23ou de la police française, etc., je les vois
37:25rarement employer une telle violence
37:27verbale, en allant jusqu'à se
37:29réduire de la mort de deux individus,
37:31jeunes, c'est horrible, une telle violence verbale,
37:33je les vois rarement faire ça en face.
37:35Et c'est très intéressant parce que ça nous dit tout le
37:37relativisme moral de certaines personnes
37:39qui ne savent plus faire la part des choses.
37:41Entre un pays qui a des idéaux légitimes
37:43et qui ne les applique pas toujours, ce qui est la définition
37:45d'un idéal, on n'applique jamais un idéal,
37:47c'est des pays qui ont des idéaux nihilistes.
37:49Et ça, ce relativisme-là
37:51est extrêmement
37:53dangereux.
37:54Geoffroy, qu'est-ce qu'on a
37:56raté dans notre
37:58pays pour en arriver à
38:00de telles réactions
38:02de gens de ce niveau-là, qui
38:04ce n'est pas n'importe qui sur le papier,
38:06je le répète, je ne la connais pas,
38:08mais c'est une universitaire, comment
38:10on peut en arriver à ce type de déclaration
38:12en 2024 ?
38:14Alors déjà,
38:16l'éducation aux lettres, parce qu'elle
38:18est obligée d'écrire « bienfait » en arabe
38:20parce qu'elle n'a pas le vocabulaire pour dire « bienfait »
38:22en français, ça, ça m'a frappé
38:24aussi.
38:26Je sais que toute la jeunesse,
38:28ma propre fille,
38:30dit « ché » quand elle veut dire « bienfait »
38:32donc je ne suis pas épargné.
38:34Mais par contre,
38:36elle est
38:38censée être un peu
38:40une intellectuelle
38:42et elle n'a pas le vocabulaire
38:44pour le dire dans sa propre langue.
38:46Et ensuite, la deuxième chose, surtout, moi je vais vous dire,
38:48j'ai pensé en écoutant Nathan là,
38:50au moment où Jacques Chirac est mort,
38:52une grande partie,
38:54tous les journalistes de France ou presque,
38:56ont téléphoné à ses anciens adversaires
38:58politiques pour demander une réaction
39:00aux gens qui les côtoyaient, etc.
39:02Et donc on a tous appelé Jean-Marie Le Pen.
39:04Le Pen qui avait affronté Jacques Chirac au second tour
39:06en 2002, mais aussi pendant des décennies,
39:08tout le monde savait qu'il se détestait,
39:10tout le monde savait que
39:12les relations étaient très conflictuelles, etc.
39:14Le Pen avait eu cette réponse, il avait dit la même phrase à tout le monde,
39:16on a tous écrit la même chose,
39:18il avait dit « mort, même l'ennemi
39:20a le droit au respect ».
39:22Et en fait, c'était une phrase de soldat,
39:24parce que Le Pen avait combattu en Algérie,
39:26c'était une phrase de soldat, c'était une phrase
39:28qui voulait dire
39:30« je peux dire tout le mal
39:32d'un homme, mais au moment où il est mort,
39:34j'arrête, c'est terminé, c'est la trêve ».
39:36Et c'est ce qui a conduit d'ailleurs,
39:38et ça c'est une question de civilisation,
39:40c'est ce qui a conduit ces gens-là,
39:42les gens de cette génération-là,
39:44pas uniquement Le Pen,
39:46tous ceux qui avaient ça,
39:48à enterrer leurs ennemis
39:50quand ils étaient morts sur le champ de bataille
39:52avec les honneurs,
39:54à éviter, je reparle du fameux
39:56Edith Saint-Marc qui raconte dans son récit
39:58en Indochine qu'il a renvoyé les soldats
40:00en métropole parce qu'il savait qu'ils avaient
40:02achevé à coup de poignard des soldats
40:04vietmines,
40:06et il était contre ça, parce que c'était contre
40:08le code d'honneur de la guerre, etc.
40:10C'était en fait une civilisation,
40:12même dans l'affrontement. Et aujourd'hui,
40:14là vous avez des gamins
40:16qui sont morts en fait, et vous avez quelqu'un
40:18qui, sur son téléphone,
40:20éprouve de la réjouissance.
40:22Donc la vérité,
40:24Thierry, votre question est
40:26excellente. Qu'est-ce qu'on a perdu ? On a perdu
40:28une civilisation.
40:30C'est clair. Nathan ?
40:32Oui, c'est très intéressant ce que vous dites
40:34sur le fait que
40:36dans notre société, on voit de plus en plus
40:38une sorte de banalisation
40:40de ce comportement qui,
40:42sur le papier, est absolument injustifiable,
40:44se réjouir de la mort de quelqu'un.
40:46Et on observe ça
40:48dans beaucoup de contextes.
40:50On observe tous les jours sur les réseaux sociaux,
40:52je reviens à ça, parce que c'est quand même
40:54l'indicateur intéressant du débat public.
40:56Prenez un conflit comme le conflit israélo-palestinien,
40:58combien de gens avons-nous vu
41:00se réjouir du 7 octobre ? On voit aussi
41:02des gens se réjouir de la mort
41:04des civils palestiniens.
41:06Dans les deux cas, qu'est-ce qui permet
41:08si vous voulez, qu'on ait perdu
41:10ce rapport à la mort qui est celui
41:12simplement de la dignité ? J'aimerais vous donner
41:14une anecdote, mais que je trouve très intéressante.
41:16Il y a quelques jours,
41:18à quelques centaines de mètres
41:20d'ici, il y a eu un énorme incendie
41:22dans un immeuble, énorme, et ce fait que j'étais à côté
41:24et que je voyais
41:26les piétons
41:28passer devant l'incendie.
41:30Et j'étais sidéré par le comportement des piétons.
41:32Ils passaient, alors
41:34on ne pouvait rien faire, le quartier était bouclé, il y avait des ambulances,
41:36il y avait les pompiers, on ne pouvait pas aider.
41:38Mais ils passaient, ils prenaient leur téléphone,
41:40ils faisaient « Oh, un incendie ! » Ils prenaient la photo
41:42et ils repassaient, ils repartaient.
41:44Et parfois même avec un regard
41:46comme un peu ozo, en souriant, en se disant
41:48il y a une attraction. Et après je suis allé voir sur Twitter
41:50et en effet il y a pas mal de gens qui ont posté
41:52l'incendie,
41:54la vidéo de l'incendie.
41:56Alors là, personne ne s'est réjoui, personne
41:58n'a dit « bien fait ». Autre exemple,
42:00quand le pilote est mort au Lavandou,
42:02hier. Quelqu'un
42:04a assisté à la scène, c'est lui qui a donné
42:06les images à toute la presse. Et il a écrit sur Twitter
42:08« Sous mes yeux, un avion
42:10s'écrase. » Je mets la vidéo
42:12« En espérant que le pilote s'en sorte. »
42:14Phrase hallucinante, quiconque connaît
42:16un tout petit peu, quand vous vous écrasez dans l'avion,
42:18dans un avion dans la mer à cette vitesse, dans ces
42:20conditions, je ne vois pas comment le pilote peut s'en sortir.
42:22Donc même sans se réjouir,
42:24là dans les deux cas, les gens qui passaient
42:26devant l'incendie ou celui qui montre la vidéo
42:28de quelqu'un qui s'écrase
42:30sans se dire peut-être que l'épouse de ce monsieur
42:32ou ses enfants vont voir la vidéo, ils n'auront pas
42:34envie de le découvrir dans l'instant.
42:36Ça ne leur traverse pas l'esprit.
42:38Ils ne se réjouissent certes pas, mais ça en
42:40dit long sur un rapport à la mort qui a disparu.
42:42Et en effet, une mort qui est congédiée, qui est
42:44écartée, qu'on ne veut plus voir en face
42:46et en même temps dont on a complètement perdu
42:48la signification, même métaphysique.
42:50On enchaîne si vous voulez.
42:52Ce soir, vous avez souhaité aborder également
42:54le nouveau projet d'accord. Vous parliez
42:56de la situation au Proche-Orient, donc nouveau projet
42:58d'accord pour une trêve à Gaza après deux jours
43:00de négociations à Doha. Mais le Hamas,
43:02on le sait, a immédiatement retoqué
43:04la chose. On fait le point avec notre
43:06correspondante permanente aux Etats-Unis,
43:08Sarah Anderson, et
43:10on en parle ensemble juste après.
43:12Joe Biden a appelé tous les acteurs
43:14de la région à ne pas saper
43:16les efforts diplomatiques en cours.
43:18Le président américain a
43:20également parlé directement avec les
43:22dirigeants du Qatar et de l'Egypte,
43:24pays qui se trouvent eux aussi
43:26à la table des négociations lors de ces
43:28pourparlers, parce que les Américains
43:30cherchent à tout prix à éviter une escalade
43:32militaire au Moyen-Orient.
43:34Ils ont donc proposé hier
43:36un nouveau plan de rapprochement,
43:38l'objectif étant de réduire les
43:40écarts qui persistent entre Israël
43:42et le Hamas. Selon
43:44la Maison-Blanche, cette proposition
43:46de compromis reste en réalité
43:48conforme au plan qu'avait déjà
43:50proposé Joe Biden en mai
43:52dernier, un plan en trois parties
43:54qui comprend notamment un
43:56cessez-le-feu et la libération des
43:58otages. Pour les pays
44:00médiateurs, les négociations de ces deux
44:02derniers jours ont été sérieuses,
44:04constructives et se sont déroulées dans
44:06une atmosphère assez positive.
44:08Mais le Hamas a déjà rejeté
44:10certaines de ses nouvelles conditions
44:12et dire qu'on approche d'un accord
44:14de trêve est une illusion, selon
44:16un responsable du Hamas qui dénonce
44:18l'imposition des dictates américains.
44:20Accord de trêve
44:22est une illusion. On écoute Stéphane
44:24Sejournet qui a pris la parole
44:26sur cet accord ou pas.
44:28Il faut
44:30d'urgence avancer vers
44:32la solution à deux États
44:34en Israël et en Palestine
44:36fondés sur les lignes de
44:381967. Il est
44:40d'ailleurs à pousser
44:42des sanctions contre les colons violents
44:44qui menacent
44:46aujourd'hui la paix au Proche-Orient
44:48et dans la région. Nous devons
44:50ensemble éviter à tout prix une escalade
44:52régionale dont les conséquences
44:54seraient dévastatrices pour la région.
44:56Nous appelons toutes
44:58les parties à la plus
45:00grande retenue et mettre
45:02fin à cette logique de représailles.
45:04Nathan, réaction.
45:08Je pense
45:10qu'après
45:12huit mois de dilemme
45:14insoutenable vécu du côté
45:16israélien entre d'une part
45:18l'exigence inconditionnelle
45:20de tout faire pour récupérer
45:22des otages qui sont des civils et ça
45:24ça a été la position historique d'Israël.
45:26Chaque fois qu'Israël s'est retrouvé
45:28dans une situation où des gens étaient pris
45:30en otage, ils ont été prêts à tout.
45:32Il ne comptait pas le nombre de terroristes
45:34qu'il fallait libérer en échange. Ils l'ont fait
45:36au moment de la libération de
45:38Gilad Chalit et ils ont libéré d'ailleurs des gens
45:40qui ont été des terroristes qui ont fait
45:42le 7 octobre, qui ont participé ou
45:44organisé le 7 octobre et d'autre part
45:46une chose
45:48qui est aussi une vérité, c'est que
45:50depuis le 7 octobre, la carte du Moyen-Orient
45:52a changé et le rapport
45:54aux pays ennemis
45:56a changé aussi. Il y a un slogan
45:58un peu israélien qui reflète ça
46:00assez bien. Il disait le 6 octobre
46:02on se disait le jour où l'Iran
46:04aura la bombe nucléaire, ils pourront
46:06nous menacer de l'utiliser. Et le 8 octobre
46:08on se dit le jour où l'Iran
46:10aura la bombe nucléaire, ils l'utiliseront.
46:12Je pense que c'est ça la différence de perception
46:14c'est que jusqu'alors il y avait cette
46:16confiance un peu naïve
46:18notamment chez Netanyahou
46:20que le Hamas à Gaza
46:22c'était contrôlable, que ces gens-là on leur donnait
46:24un peu d'argent, on voulait laisser un peu d'argent
46:26rentrer par le Qatar
46:28que globalement il y avait des petites
46:30escarmouches mais que ça s'arrêtait là. Et que
46:32désormais on a compris que tout était possible
46:34de tous les côtés. Et à partir de là
46:36l'exigence de faire en sorte
46:38que le Hamas ne puisse pas recommencer
46:40et une des grandes raisons pour lesquelles les négociations
46:42ne marchent pas très bien c'est que le Hamas veut reprendre
46:44le couloir de Philadelphie qui est au sud
46:46de la bande de Gaza pour pouvoir de nouveau
46:48avoir accès, construire des tunnels
46:50et avoir accès à des armes
46:52qui puissent venir en provenance d'Egypte.
46:54Et que là il n'a plus
46:56cette capacité de se
46:58réarmer, n'existe plus.
47:00Et donc je pense que ces deux
47:02exigences
47:04éthiques sont impossibles
47:06en fait, insolubles et que
47:08bien présomptueux serait
47:10celui qui viendrait dire
47:12je sais. Dans cette situation, personne
47:14ne sait à moins d'être un menteur.
47:16Geoffroy ?
47:18Moi je ne suis pas un menteur
47:20donc je vais dire la vérité, je ne sais pas.
47:22Mais en effet depuis
47:24moi, cette
47:26double injonction de libérer
47:28les otages et d'anéantir
47:30ou d'éradiquer le Hamas est
47:32intenable et donc
47:34on en est arrivé à cette situation là. Je note juste
47:36moi, ce qui de mon point de vue est apparu
47:38comme une progression,
47:40en tout cas une
47:42amélioration dans la guerre menée par Israël
47:44c'était de
47:46réussir à couper
47:48les têtes du Hamas, même si elle repousse
47:50évidemment comme celle du Nidre.
47:52Mais il y avait
47:54au moins dans le récit qui a été fait,
47:56moi j'ai vraiment noté de mon petit poste
47:58d'observation occidentale,
48:00très éloigné de tout cela, j'ai noté
48:02une vraie
48:04dégradation de l'image
48:06d'Israël entre le 7 octobre où le monde
48:08entier ou presque était à pleurer
48:10les 1500 morts israéliens
48:12et assez rapidement
48:14à les accuser de génocide
48:16en expliquant que c'est pas uniquement
48:18la France insoumise, c'est quand même une grande partie du monde
48:20pas que occidental d'ailleurs
48:22qui a accusé Israël
48:24de faire n'importe quoi là-bas.
48:26Quand les chefs du Hamas
48:28ont commencé à tomber, c'était assez récent finalement
48:30ça a mis beaucoup de temps,
48:32le récit a pu être un peu différent maintenant
48:34est-ce que les négociations vont aboutir ?
48:36Je n'en sais rien et ça pour le coup je suis d'accord avec Nathan
48:38ça dépend tellement pas de nous
48:40qu'on n'en a aucune idée
48:42mais disons que cette stratégie
48:44de décapiter
48:46les têtes du Hamas,
48:48de tuer
48:50les gens qui fomentent des attentats
48:52ceux qui avaient été notamment libérés
48:54par Israël
48:56au moment de la libération
48:58de Gilad Shadid
49:00c'est plus efficace que bombarder aveuglément Gaza
49:02puisque ça a finalement
49:04beaucoup desservi Israël.
49:06La France a condamné
49:08l'attaque menée par des colons israéliens
49:10en Cisjordanie
49:12un homme de 23 ans est mort dans cette attaque
49:14contre un village palestinien en Cisjordanie
49:16on va voir peut-être la déclaration de Stéphane Séjourné
49:18oui parfait
49:20elle s'affiche
49:22tout acte qui viendrait à déstabiliser un processus
49:24de négociation et de conclusion
49:26d'un accord notamment sur le cessez-le-feu
49:28c'est inacceptable dit Stéphane Séjourné
49:30et encore plus inacceptable
49:32dans cette période que nous vivons
49:34Nathan.
49:36Oui il y a en Cisjordanie
49:38et dans une partie importante
49:40une partie minoritaire mais hélas
49:42trop importante de la société israélienne
49:44ce que les journalistes
49:46nomment des colons d'extrême droite
49:48ça c'est une lecture de français
49:50parce que c'est des références qui sont
49:52différentes. Oui ce sont des gens
49:54d'extrême droite, oui ce sont des colons
49:56mais leur idéologie
49:58c'est une idéologie théocratique
50:00ce sont des gens qui sont fondamentalement
50:02contre l'existence de la Palestine cela va s'en dire
50:04mais contre l'existence originaire d'Israël
50:06c'est-à-dire pays fondé comme un pays
50:08laïque où tout le monde peut cohabiter
50:10même s'il y a des références à l'identité juive
50:12la religion ne dicte pas
50:14la politique, cette séparation existe
50:16et ces gens-là, ces colons
50:18d'extrême droite
50:20cisjordaniens sont contre
50:22cette logique, ils veulent vraiment que l'Israël
50:24devienne une théocratie. Alors ce qu'il faut bien dire
50:26c'est que c'était des individus qui pendant très longtemps
50:28étaient considérés comme la lie d'Israël
50:30le plus grand philosophe israélien
50:32Yeshayahu Leibovitz dans les années 80
50:34il parlait de leurs ancêtres qui étaient quelques centaines
50:36et il avait dans une interview, il disait que
50:38c'était des judéo-nazis, il avait employé ce mot-là
50:40le fondateur de l'état d'Israël
50:42Ben Gurion comparait lui-même
50:44les ancêtres idéologiques
50:46même pas de ces gens un peu moins
50:48extrêmes encore, eux aussi
50:50avec des références au fascisme
50:52Ce qui s'est passé depuis quelques années
50:54c'est qu'ils ont pris de plus en plus
50:56de place dans le cadre d'un système constitutionnel
50:58qui donne de l'importance à des tout petits partis
51:00c'est un système comme la 4ème République
51:02et qui je pense a beaucoup joué aussi
51:04dans ce que vous avez appelé la dégradation
51:06de l'image d'Israël, parce que quand on regarde
51:08dans le détail, il y a
51:10deux ministres au gouvernement israélien
51:12qui sont condamnés à l'unanimité
51:14en fait, par tout le monde, et en Israël
51:16et chez tout le monde, le président
51:18israélien, même Netanyahou
51:20il n'en pense aucun bien, quoi qu'on puisse dire de lui
51:22bon, et ces gens là sont ministres
51:24ce sont des fous furieux
51:26qui ont une logique théocratique
51:28qui tiennent des propos hallucinants
51:30depuis 8 mois, non seulement moralement
51:32mais même stratégiquement, quand vous êtes ministre israélien
51:34que vous savez tout l'antisémitisme
51:36qu'il y a sur Terre, vous n'avez pas le droit de dire un propos
51:38que vous allez, que la guerre
51:40est menée pour reconquérir Gaza
51:42parce que vous permettez, après
51:44à tous les médias mensongers de pouvoir dire
51:46regardez, Israël a bien dit
51:48c'est un ministre qui l'a dit, que le but était de recoloniser Gaza
51:50quand vous êtes ministre israélien, vous n'avez pas
51:52le droit de dire, on peut affamer les civils
51:54de Gaza, oui, c'est pas un problème. Moi, un matin, j'étais
51:56en Égypte, en janvier
51:58et je regarde les médias
52:00et les médias disaient, Israël,
52:02parole officielle, nous allons affamer les Gaza, oui
52:04vous imaginez ce que ça crée pour un
52:06imbécile fous furieux. Donc je pense qu'il est
52:08très important, dans cette logique, que
52:10après la guerre
52:12quand ce sera fini, faire le
52:14mettre en cause la responsabilité
52:16de Netanyahou, d'accord, mais ça c'est juste
52:18une personne, c'est pas en accusant
52:20une personne qu'on change fondamentalement les choses
52:22mais de réfléchir aussi à la constitution d'Israël
52:24et il me semble dangereux que des
52:26extrémistes puissent être le centre de gravité
52:28de la vie gouvernementale
52:30d'un pays.
52:31Un dernier mot ou on enchaîne ?
52:33Moi, ce qui me fait réagir, je ne suis pas en désaccord avec
52:35Nathan, mais ce qui me fait réagir, c'est la parole
52:37de la France, c'est-à-dire la parole de Stéphane Séjourné
52:39qui, comment dire, qui semble vivre
52:41dans un monde dans lequel
52:43ce que dit le Quai d'Orsay a une
52:45incidence sur ce qui se passe sur place. Je suis assez frappé
52:47par ça depuis le début, c'est-à-dire qu'on avait
52:49Emmanuel Macron dans un premier temps qui était allé sur place
52:51et il
52:53annonçait quasiment qu'il allait être à l'origine
52:55de la résolution du conflit,
52:57de la libération des otages, etc. Ensuite, il y a beaucoup
52:59de ministres qui se sont déplacés et c'est
53:01le ton que je trouve un poil péremptoire
53:03par rapport à la complexité de la situation et
53:05par rapport à la puissance des
53:07états
53:09qui ont un intérêt dans la région
53:11et notamment dans les Etats-Unis, dans la résolution
53:13du conflit. Moi, c'est ça qui m'a le plus frappé.
53:15Ce n'est pas incompatible avec ce qu'il dit maintenant, mais je trouve ça
53:17un poil prétentieux. – Je comprends.
53:19Très rapidement, parce que l'émission
53:21touche à sa fin, je voulais qu'on se parle du Venezuela.
53:23Vous savez que c'est un sujet qui me
53:25tient à cœur parce qu'évidemment, on n'en parle pas
53:27suffisamment et aujourd'hui, c'était une journée de manifestation
53:29mondiale. Il y avait plus de 300 rassemblements
53:31dans le monde, 300 rassemblements
53:33depuis l'élection de Maduro.
53:35Il y avait une manifestation à Paris
53:37d'ailleurs, je ne sais pas s'il y avait beaucoup de monde ou pas.
53:39Quel est votre regard
53:41sur ce qui se passe au Venezuela
53:43et on recevra l'ancien
53:45consul dans l'heure des pros
53:47justement, on fera un point étape
53:49sur l'évolution de la situation là-bas.
53:51– Merci d'en parler
53:53parce que je pense que c'est extrêmement important. – Personne n'en parle.
53:55– C'est très marrant de voir,
53:57enfin, ce n'est pas drôle, mais de voir qu'on vit dans
53:59une société où on peut avoir des
54:01hurlements hystériques sur les réseaux sociaux,
54:03dans la démocratie, etc., sur par exemple
54:05le conflit israélo-palestinien, je ne dis pas
54:07qu'il n'est pas important, et que les mêmes personnes
54:09qui hurlent
54:11en utilisant les mots les plus
54:13incroyables pour parler
54:15d'un drame, peuvent
54:17silencier tout un tas d'autres drames
54:19qui existent sur Terre.
54:21Qui parle des Ouïghours ? Quasiment Raphaël Glucksmann,
54:23sinon on n'en entend jamais parler.
54:25Qui parle des Rohingyas ? Qui parle de ce qui s'est passé au
54:27Bangladesh ? Qui parle de la persécution des musulmans en Inde ?
54:29Bon, etc., etc. Et dans le contexte
54:31de ce Venezuela, peut-être
54:33faire une remarque en tant que Français,
54:35il y a eu il y a quelques années un débat
54:37sur le service public entre Jean-Luc Mélenchon
54:39et Laurence Debray.
54:41Laurence Debray, fille de Régis Debray,
54:43en dehors de ça, qui est une écrivaine, qui est une essayiste,
54:45et qui connaît très bien le Venezuela,
54:47puisque sa famille en vient,
54:49et qu'elle est très bien, par son parcours,
54:51elle était très légitime
54:53pour dire que le régime
54:55de M. Maduro et
54:57avant lui, de Chavez, était une catastrophe.
54:59Et quand elle avait fait ce débat face à lui,
55:01il y a quelques années, il l'avait
55:03rabroué avec des termes
55:05limite sexistes, en lui parlant
55:07comme un petit enfant, en l'accusant
55:09de faire de la boîte, de la vache à meux,
55:11et de hurler comme une vache
55:13sur le Venezuela, en lui disant
55:15vous demanderez à votre papa, il vous expliquera.
55:17Je vais être obligé de vous interrompre.
55:19C'est une phrase, et on ne l'a pas entendue
55:21sur ça, beaucoup. Emmanuel Macron.
55:23Monsieur François, pour votre accueil et pour vos mots,
55:27Madame la Ministre,
55:29Madame, Messieurs les députés,
55:31Monsieur le Ministre,
55:33Monsieur le Préfet,
55:35Messieurs les ambassadeurs,
55:37Mesdames et Messieurs les maires,
55:39Mesdames et Messieurs les élus,
55:41Mesdames et Messieurs
55:43les présidentes et présidents d'associations,
55:45Mesdames et Messieurs en vos grades
55:47et qualités,
55:49Borméennes, Borméens, chers amis.
55:53Je suis heureux,
55:55Monsieur le maire,
55:57une fois encore, de vous retrouver
55:59ce soir à Bormes,
56:01fidèle
56:03à un rendez-vous qui nous
56:05rassemble depuis six ans.
56:09Vous l'avez dit,
56:11cette année
56:13a été marquée hier par un drame.
56:15J'ai une pensée pour
56:17Monsieur Berger, à mon tour, pour
56:19toute sa famille, et pour notre
56:21armée de l'air et de l'espace,
56:23car, hier,
56:25c'est un ancien de cette armée
56:27qui a été touché et qui, ensuite,
56:29prenant la retraite,
56:31nous offrait les démonstrations aériennes
56:33comme hier au Lavandou,
56:35mais cette semaine aussi, ce sont deux pilotes de Rafale
56:37qui sont tombés pendant
56:39l'exercice de leur mission.
56:41Alors, avec ces rites,
56:43se prend le pli
56:45des habitudes, les visages qu'on retrouve
56:47d'année après année, des portes-drapeaux,
56:49des présidentes d'associations
56:51dont je salue
56:53l'engagement,
56:55des Borméennes, des Borméens,
56:57de toutes celles et ceux qui font cette mémoire,
56:59et des visages manques.
57:01Je me souviens encore
57:03de Pierre Welch, qui était assis ici même
57:05durant toutes ces années,
57:09ne prenant pas au sérieux son propre héroïsme,
57:11et avec détachement,
57:13écoutant chaque année
57:15raconter ses propres exploits.
57:17Et, comme vous,
57:19je me souviens de la petite Lana,
57:21et j'ai une pensée pour elle et sa famille.
57:23Elle n'avait pu être là l'année dernière
57:25sans raison de ses traitements,
57:27et cette année, elle n'est plus.
57:31Cette année est aussi particulière,
57:33M. le maire, et vous l'avez évoquée,
57:35car elle est marquée par
57:37des rendez-vous importants pour la nation.
57:39Nos Jeux olympiques,
57:41que vous avez admirablement évoqués
57:43à l'instant, nos Jeux paralympiques,
57:45qui arrivent dans quelques jours,
57:47à la fin de l'année, la réouverture de Notre-Dame de Paris,
57:49rendez-vous tant attendu,
57:51et,
57:53en effet,
57:55les commémorations des 80 ans
57:57de nos débarquements,
57:59et de ces moments si importants
58:01de libération de notre pays.
58:03Je veux vous remercier, Mme la ministre,
58:05pour le remarquable travail que vous conduisez,
58:07et remercier,
58:09en effet, le groupement d'intérêt public
58:11et M. l'ambassadeur, ainsi que toute son équipe,
58:13pour tout ce qui a été conduit
58:15avec des historiens de grand renom.

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