• il y a 5 mois
Cette semaine, Alexandre Delpérier reçoit les Wonderwomen du Raid des Alizés 2021, Maxine Eouzan et Alexandra Pornet. En deuxième partie, Alais Kalonji, plongeuse française spécialiste du haut vol à 10m.

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Sport
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00:00...
00:18-"Parce qu'il y a les femmes, parce qu'il y a le sport",
00:21soyez les bienvenus dans votre rendez-vous.
00:24Bienvenue dans La Victoire éternelle.
00:26Je suis ravi de vous retrouver en ce début d'année
00:29particulièrement inspirante. Voici le sommaire.
00:33Retour sur le raid des Alizés 2021
00:35avec Maxine Ehousan et Alexandra.
00:37Elles nous raconteront leurs 5 jours d'aventure exceptionnelle
00:40en Martinique sur ce raid 100 % féminin.
00:43Et puis, la plongeuse française Alaïs Calongy sera avec nous
00:46via Skype. On reviendra avec elle sur son parcours atypique.
00:50A 24 ans, cette spécialiste du haut-vol à 10 m
00:52a de grandes ambitions pour Paris 2024.
00:56Soyez les bienvenus. Bonjour, Maxine.
00:58Salut, Alexandre.
00:59Que vous connaissez, évidemment, sur la chaîne.
01:01On est ravis de t'accueillir. Tu vas nous parler de ce raid
01:04qui s'est passé au mois de...
01:06C'était... novembre ?
01:08Novembre. Avec Alexandra, qui est en direct avec nous
01:12depuis le...
01:14Depuis où, d'ailleurs ? C'est déjà là où tu es. Bonjour.
01:16Pays de Gex.
01:18Depuis le Pays de Gex.
01:19Salut, tout le monde.
01:20Maxine.
01:22Salut, Alex.
01:23Soyez les bienvenues, les filles. Maxine, tu as 26 ans.
01:25On te connaît, donc, bien évidemment, sur la chaîne.
01:28Tu animes l'émission Génération Jeune.
01:30Tu es aussi la gagnante de Koh-Lanta, les armes secrètes.
01:33C'est dire si elle en a.
01:35Et avec toi, Alexandra, une autre gagnante de Koh-Lanta,
01:38c'était les 4 Terres.
01:40Tu as 34 ans, Alexandra. C'était quand, les 4 Terres ?
01:44C'était...
01:46fin 2020, la diffusion.
01:49Et toi ?
01:51Moi, c'était tout récent, en juin 2021.
01:53Donc là, il y a du lourd, les amis.
01:55Qu'est-ce qui vous a motivé, toutes les deux,
01:58pour monter cette équipe et faire le raid des Alizés ?
02:00Je crois que c'est moi.
02:02Je les ai embarquées dans mon projet un peu fou.
02:04Je voulais faire le raid des Alizés.
02:06C'était logique, parce que ça a été mon binôme dans Koh-Lanta.
02:09Du coup, j'ai envie de l'embarquer dans mes projets fous
02:12et de la faire sortir de son agriculture.
02:14Et il nous fallait une troisième personne,
02:17parce que c'est des équipes de 3 entièrement féminines.
02:19Et vu que j'aime beaucoup Alex, je me suis dit,
02:22tiens, elle pourrait compléter parfaitement cette équipe de 3.
02:25Comment vous vous connaissiez, toi et Alexandra ?
02:28Vas-y, Alex.
02:30On s'était rencontrées une fois pour un shooting photo
02:32et on a tout de suite accroché,
02:34parce qu'elle a vraiment le caractère que j'adore.
02:37C'est une fille positive, un peu compétitrice aussi.
02:43Et vraiment, ça a matché tout de suite.
02:46Et toi, quelles sont ses qualités ?
02:48Quand elle m'a proposé de faire le raid avec elle,
02:51j'ai tout de suite accroché.
02:52Les filles, en plus, des filles sportives, solidaires,
02:55ça me parle, donc je suis obligée de partir.
02:58On va expliquer ce qu'est le raid des Alizés.
03:00Toi, quelles sont les qualités que tu as chez Alex
03:03et qui te paraissaient indispensables ?
03:04Alex, elle lâche rien,
03:05donc je savais que quoi qu'il arrive,
03:07elle irait au bout du raid, elle donnerait tout.
03:09Et c'est surtout une fille très drôle, hyper spontanée.
03:12Ce n'est pas comme ça que tu gagnes le raid des Alizés.
03:14Non, mais là, on était parti entre copines,
03:16bien évidemment, qu'on voulait performer pour l'association.
03:19Mais c'est aussi une aventure humaine
03:21et je sentais que cette équipe, elle allait...
03:23Je ne sais pas, elle me faisait marrer toutes les deux
03:25et on s'est éclaté.
03:26On rappelle toi ton passé de sportive aussi ?
03:28Oui, oui.
03:30Cinq ans en équipe de France de plongeon
03:31et six ans en équipe de France de gymnastique acrobatique.
03:34On parlera de plongeon tout à l'heure avec notre autre invitée.
03:37Laquelle des deux hommes présents de ce raid des Alizés, c'est quoi ?
03:40Allez, Alex, tu t'y colles.
03:42C'est un raid solidaire, 100 % féminin,
03:46avec chaque jour des épreuves différentes.
03:48C'est vraiment une aventure parce qu'on découvre les épreuves
03:54pour le lendemain.
03:56C'est à l'étranger, donc c'était en Martinique.
03:58C'était vraiment top.
04:00C'était...
04:03C'était vraiment une aventure
04:05et avec du VTT, du canoë, du trail,
04:08donc un mélange de disciplines pour ce raid.
04:11Et vraiment, c'était vraiment bien.
04:14Et on était partis là-bas aussi pour soutenir une association.
04:17Nous, c'était l'association Enfants et Cancers.
04:20Et on a tout donné pour.
04:21Et c'est à Antrophy, donc vraiment, on a kiffé.
04:24Vous êtes préparée comment, Maxine ?
04:26Moi, j'ai pas trop changé grand-chose à mon petit rythme sportif
04:30que j'ai déjà de base.
04:32Tu fais du VTT, toi ?
04:33Non, j'avoue, je fais pas du VTT.
04:34Donc tu pars faire un raid où il y a du VTT
04:36et tu t'es pas préparée pour le VTT ?
04:37Alex, je me suis dit au talent.
04:40Non, mais j'allais à la salle, je courais,
04:42je faisais un peu plus de vélo que d'hab,
04:43mais ouais, au talent, quoi.
04:46Alexandra, toi, tu maîtrisais le vélo ou pas ?
04:49Non, le vélo, j'avoue, vraiment, j'en faisais pas beaucoup.
04:52Mon père, il en faisait pas mal,
04:53donc quand je lui ai dit qu'il y avait du VTT,
04:54tout de suite, il a remis en place mon vélo
04:57et on a fait quelques sorties.
04:59Et puis j'ai essayé de courir aussi.
05:03Le canoë, j'avoue que ça, pas du tout, je me suis pas entraînée.
05:06Mais voilà, un peu d'exercice, d'autodensité, de course et de VTT,
05:09j'ai essayé de faire un maximum quand même pour être prête,
05:11pour pouvoir tout donner pour la sauce et sur ce raid.
05:15Donc, vous me dites, j'ai du fond, j'ai la caisse et je m'acclimaterai,
05:19je me débrouillerai, c'est ça, Alexandra ?
05:23Ouais, voilà, c'est ça, c'était une découverte pour moi.
05:25C'est vrai que je fais pas trop de compétition,
05:26donc c'était l'occasion de me dépasser
05:28et de voir aussi ce que je pouvais donner.
05:30Donc, dépasser mes limites,
05:33sur un raid que j'avais jamais fait auparavant,
05:35donc ça, c'était hyper intéressant pour moi quand même.
05:39En même temps, il faut être, Maxine, hyper complémentaire,
05:41le trail, le VTT, le canoë.
05:43Est-ce que c'était très dur physiquement, j'ai l'impression, quand même ?
05:46En fait, c'était hyper chaud parce qu'on est arrivés en Martinique...
05:49Plus dur que prévu, dis-moi la vérité.
05:50Beaucoup plus dur que prévu, ouais.
05:52Parce qu'en fait, on est arrivés en Martinique,
05:53il y avait des petits soucis là-bas avec les grèves,
05:55on est vraiment arrivés en plein conflit là-bas, en fait.
05:58Et l'organisation a tout fait pour qu'on fasse le raid jusqu'au bout,
06:02mais c'est vrai qu'il y a eu des petits problèmes,
06:03par exemple, notamment au niveau du VTT,
06:05parce qu'ils n'arrivaient pas à aller récupérer les vélos en Martinique.
06:08Donc, en fait, ça s'est transformé en trail.
06:11C'était même plus un raid, on n'a fait que du trail.
06:13À part le premier jour où on a pu faire le canoë,
06:15sinon, c'était que du trail.
06:17Donc, en fait, hyper chaud pour les femmes
06:19qui n'ont pas l'habitude de courir autant de kilomètres, quoi.
06:23Parce que toi, quand tu t'entraînes d'habitude, c'est quoi ton rythme ?
06:27Franchement, je fais peut-être quatre séances par semaine,
06:30quand j'ai le temps.
06:31De combien ?
06:32Une heure.
06:33Une heure où je faisais beaucoup de cardio,
06:36du vélo, de la course,
06:39mais un peu de muscu.
06:40Mais je veux dire, là, on partait pour des trails,
06:43ils nous ont sortis 25 kilomètres, 1006 de dénivelé.
06:45Oui.
06:46Pas la même, quoi.
06:47Oui, et puis dans du caillou et avec la chaleur et tout ça.
06:49Alexandra, toi aussi, ça a été plus dur que prévu ?
06:53Ah, ouais, c'était...
06:55Que prévu ? Non, j'imaginais déjà ça être hyper dur,
06:57donc que prévu, je ne sais pas.
06:59En tout cas, j'ai bien flippé avant de commencer,
07:02même avant la première épreuve du canot.
07:04Et effectivement, c'était vraiment dur.
07:07Mais voilà, quand on est ensemble, on a une force et on se surpasse.
07:11Et les filles, elles étaient là aussi pour me soutenir, pour me pousser.
07:14Donc on s'entraînait ensemble et c'est ça, quoi.
07:16C'est vraiment un ensemble,
07:20un solidaire entre filles.
07:22Et c'est vraiment ça qui fait la force de ce rêve.
07:26Toutes les deux, vous avez gagné Koh Lanta.
07:29C'est pas du tout, ça n'a rien à voir.
07:30C'est-à-dire que là, c'est vraiment un team spirit, on se soutient,
07:34on n'est pas en train d'espionner le voisin, c'est l'inverse, quoi.
07:37Ouais, c'est clair. En plus, c'est assez drôle,
07:39mais on était quand même en bivouac.
07:40Mais là, on avait l'impression que c'était du bivouac 5 étoiles.
07:42Quand on est arrivés dans notre tente, on s'est dit,
07:44ah ouais, il y avait même des toilettes qu'ils ont fabriquées, là.
07:48Enfin, pour nous, c'était...
07:49Le luxe.
07:50Koh Lanta 5 étoiles, là, c'est...
07:53Mais parle-moi de cet esprit d'équipe entre vous.
07:56Eh bien, honnêtement, on l'a bien ressenti, Delcanoé, parce que...
08:00C'est qu'Alexandra, tu la connaissais peu, finalement.
08:02Je la connaissais peu, mais je sais pas, j'avais un bon pressentiment.
08:05Et je veux dire, dès qu'on s'est revues à l'aéroport,
08:07elles sont venues dormir chez moi la veille du départ.
08:09Enfin, je veux dire, on savait qu'on allait passer un super moment ensemble.
08:12Delcanoé, on est partis, on était à fond.
08:15Au trail, le deuxième jour, là, de 25 kilomètres dans la montagne Pelée,
08:18on voit les images.
08:20C'est vrai qu'Alexandra, on l'a pas mal tirée, quand même, la pauvre.
08:23Elle avait hyper mal aux genoux.
08:25Non, c'était hyper compliqué.
08:26Mais justement, c'est ça qui était beau,
08:27c'est qu'on a franchi cette ligne d'arrivée-là ensemble, ce jour-là,
08:30après 6h30, quand même.
08:31On a mis 6h30, je crois, à faire les 25 kilomètres.
08:33Et on est arrivées toutes les trois...
08:35Décalquées, épuisées.
08:37Épuisées. Enfin, Alex, elle en pouvait plus.
08:38On la portait à la fin et c'était fou, quoi.
08:42Alexandra, tu peux m'expliquer ? Elles t'ont portée ?
08:45Ouais, elles m'ont portée.
08:47Elles m'ont touchée les fesses aussi, elles m'ont poussée dans les montées.
08:51Est-ce qu'on voit... Alors, on a vu cette nature magnifique.
08:54Est-ce qu'il y a des bestioles ?
08:58Pas tant que ça, non ?
08:59Il y avait des ying-yings.
09:01C'est quoi ? C'est des petits chiens, les ying-yings ?
09:03Non, les ying-yings, c'est des espèces de petits moucherons
09:05qui sont en Martinique, mais il y en a vraiment énormément.
09:07Enfin, vraiment, c'est chiant, quoi.
09:08Mais c'est pas du moustique qui te pique ?
09:09C'est pas du moustique qui te pique, mais c'est du ying-ying que t'avales, quoi.
09:13Alexandra, cette fameuse journée avec les 26 kilomètres
09:16où t'arrives éreintée au bout de ta vie,
09:18la nuit doit faire du bien,
09:19mais elle doit paraître très courte, aussi.
09:21Ouais, elle paraît courte, surtout que le lendemain matin,
09:24quand on se lève... Enfin, moi, j'arrivais à peine à marcher, quoi.
09:26Du coup, entre les genoux, les courbatures et tout,
09:28on se dit qu'on va repartir encore pour un paquet de bornes.
09:32Et c'est là, en fait, que ça devient dur.
09:34Et c'est vrai que, vraiment, c'est l'enchaînement des quatre jours
09:37qui est vraiment très, très intense.
09:38Donc, oui, là, on souffre.
09:40Parce que c'est quoi, exactement ?
09:42Les 26 kilomètres, c'est le premier jour ?
09:44Deuxième. Premier jour, on a fait 12 kilomètres de canoë.
09:47On a mal au dos, on a mal au ventre,
09:49on a mal au dos, on a mal au bras, mal aux épaules, ou ça va ?
09:51C'est quand même un effort que, moi, personnellement,
09:53je suis pas à l'habitude de faire, ramer.
09:54Donc, on avait quand même un peu mal au bras.
09:56Attends, t'en bouge pas. Alexandra,
09:57après les 12 bornes de canoë, t'es comment ?
10:00Oui, j'avais mal au bras et en haut du dos, clairement.
10:04Et deuxième jour ?
10:05Deuxième jour, 25 kilomètres dans la montagne Pelée.
10:07C'était l'étape la plus dure, le deuxième jour.
10:09La température ?
10:10Il faisait chaud.
10:11Franchement, il faisait bien 30 degrés,
10:13mais très humide, en fait, surtout.
10:15Donc, ça, c'est chiant.
10:17Troisième...
10:18Vous avez l'eau, l'alimentation, tout qui va bien,
10:21tout est préparé ?
10:22Il y avait des ravitaux, je sais plus,
10:24à la moitié, à peu près, du parcours.
10:27Et on avait de l'eau, on avait des sacs où on a...
10:29Avec des gourdes.
10:31Donc, ça, c'était top.
10:32Donc, là, vous arrivez, deuxième jour,
10:34vous êtes au bout de votre vie.
10:35En fait, ça nous a rincés en deux secondes, quoi.
10:37Alors, ceci dit, pour avoir reçu d'autres participantes
10:40ou avoir lu des choses,
10:41j'ai l'impression que toutes les candidates,
10:44au terme du deuxième jour, elles étaient mais rincées.
10:47Abusées.
10:48Franchement...
10:49Ça doit être rassurant, quelque part, presque.
10:51Ils nous ont pas ménagées.
10:52Honnêtement, je crois qu'il y a peut-être 15 équipes
10:54qui n'ont pas pu finir cette étape-là,
10:56parce qu'il y avait un temps pour la finir.
10:59Normal.
11:00Un temps imparti.
11:01Ils pouvaient pas déployer les pompiers
11:02jusqu'à je sais pas quelle heure,
11:04mais il y avait vraiment un temps imparti,
11:05et c'est vrai qu'il y a pas mal...
11:06Il y avait quoi, 75 équipes ?
11:07Je crois que c'était ça, 75.
11:10Et oui, il y en a bien 15, je dirais,
11:11même peut-être 20 qui ont pas fini l'épreuve, quoi.
11:13Vous terminez 25e ce jour-là.
11:17Le lendemain matin, c'est un réveil à quelle heure, Alexandra ?
11:19Tu te souviens ?
11:23Peut-être 5, 6 heures ?
11:24Quelque chose comme ça.
11:26La grasse mat, quoi.
11:27Ouais.
11:30Ouais, c'est ça. Au moins, on se couchait...
11:34Hein, Maxime ?
11:35On se couchait tôt.
11:36En fait, ce qui est super dur,
11:38c'est qu'on a à peine le temps de s'acclimater au décalage horaire,
11:40qu'on est déjà en bivouac, direct.
11:41On arrive en Martinique, ça commence le lendemain,
11:44on a le décalage horaire en pleine tête.
11:45Enfin, c'est ça qui est...
11:46Oui, puis t'as 6-7 heures, là.
11:48Ouais, c'est ça.
11:49OK, le lendemain matin, donc réveil très tôt.
11:52Réveil très tôt, mais...
11:53Il fait jour ?
11:54Il fait jour, hyper tôt.
11:56Mais ils nous ont laissé un peu nous reposer quand même le matin,
11:58justement, parce qu'il y avait quand même pas mal d'équipes
12:00qui étaient dans le dur.
12:01Oui, il y a eu de la casse.
12:02Et on est partis pour une course d'orientation à 14h.
12:04Donc, on pouvait faire grasse mat.
12:06Et la course d'orientation, c'était chaud.
12:08Franchement, je m'attendais pas à ce que ça soit aussi dur.
12:10Pareil, il faisait hyper chaud.
12:12C'était 14h, donc plein cagnard.
12:16Et puis, c'est quand même...
12:17Oui, puis là, tu peux vite être à 40 degrés.
12:18Ah oui. Non, mais là, même moi, j'étais dans le mal.
12:20J'avoue, Alex, pareil, elle était dans le dur.
12:23Mais même moi, là, franchement, j'étais pas bien.
12:25Je me sentais pas bien.
12:26Je sais qu'il y a pas mal de filles qui sont tombées dans les pommes
12:27ce jour-là parce qu'il faisait hyper chaud.
12:30OK, c'est 10 bornes, mais la Martinique, c'est comme ça.
12:33Il y a beaucoup de dénivelés.
12:34Et on devait vraiment se dépêcher
12:35pour finir la course d'orientation le plus vite possible.
12:37Vous avez quoi comme outil, Alexandra,
12:40pour cette course d'orientation ?
12:41On vous dit quoi ?
12:42On vous dit rendez-vous ?
12:43Vous êtes à un point A, rendez-vous à un point B,
12:45démerdez-vous.
12:46Et vous avez quoi comme outil ?
12:47Des cartes ?
12:48On avait des cartes avec des balises à trouver.
12:53Donc, voilà, on se dirigeait dans la ville.
12:55On n'avait pas de boussole.
12:56C'était vraiment retrouver,
12:58à travers les repères sur la carte, nos balises.
13:01Et aller le plus vite possible, du coup.
13:03Oui.
13:04Et toutes les équipes partaient toutes les trois minutes ?
13:06Ou comment ça se passe ?
13:07Il me semble que c'était toutes les 30 secondes, je crois.
13:10Moi, il me semblait que...
13:12Ah oui, 30 secondes.
13:13C'est une autre... Je mélange.
13:14Ça devait être 30 secondes.
13:16On partait toutes les 30 secondes.
13:17Nous, on était dans le tout début à partir.
13:18On devait être la troisième équipe, je pense, à partir.
13:20Donc, ça veut dire que tu vois très rapidement l'effet de vent,
13:23à moins qu'elle soit beaucoup plus rapide que vous,
13:25et puis vous sentez peut-être la pression derrière les autres ?
13:27Oui, exactement.
13:28Nous, on est revenus les premières sur cette épreuve.
13:31Donc, déjà, on savait qu'on était arrivées
13:32avant les trois qui sont parties avant nous.
13:34Vous les avez doublées.
13:35On avait l'impression d'être premières quand on est arrivées.
13:36Du coup, on était trop contents.
13:40Et ce jour-là, il y a les courbatures de la veille,
13:42j'imagine, Alexandra ?
13:45Il y a les courbatures de la veille.
13:46Et comme a dit Maxime, il fait hyper chaud.
13:49Du coup, c'est vrai qu'on a même la nausée.
13:53Enfin, franchement, ça, c'était dur.
13:55En ville, comme ça, sous le cagnard,
13:57c'est vraiment ça, la difficulté que je retiens,
14:00en plus des courbatures.
14:01Mais c'est vrai que quand on court,
14:03les courbatures, presque, on les sent.
14:04Les douleurs, on arrive un peu à passer dessus.
14:06Mais vraiment, la chaleur, ça, c'est chaud.
14:10Comment se passe la coordination entre vous ?
14:12Parce qu'il y a une vraie responsabilité
14:14sur une course d'orientation.
14:15C'est tu files le mauvais indice,
14:17vous partez à l'opposé,
14:20il y a un moment de tension un peu...
14:22Alors moi, je savais personnellement, Alex,
14:24que je n'allais pas du tout gérer la carte,
14:26parce que moi, l'orientation, c'est vraiment zéro.
14:27C'est pas mon truc.
14:28Donc en fait, Alexandra, son papa,
14:31a fait un peu de course d'orientation
14:32et avec Laure, elles ont pris la carte.
14:34Moi, j'ai suivi, clairement.
14:36Et ?
14:37Et elles étaient douées ou pas ?
14:40Du coup, comme les files tracées,
14:42moi, j'étais un peu derrière.
14:44Laure, elle nous a driveés à l'orientation.
14:47Donc je lui ai fait confiance, les yeux fermés, c'était nickel.
14:50Bref, c'est Laure qui a fait le taf ce jour-là.
14:52Franchement, j'avoue, Laure a tout fait.
14:54Déjà, de survivre avec la chaleur.
14:56En fait, nous deux, on était vraiment de survivre avec Alex.
15:00OK, ça se passe bien ce jour-là, vous terminez.
15:02Le soir, on est encore un peu cramés
15:05des trois jours précédents.
15:07Le lendemain matin, quel est le programme, Maxine ?
15:09Le lendemain matin, on a fini par...
15:11Ça devait être l'épreuve de VTT à la base.
15:13Annulée, puisqu'on n'a jamais eu les vélos.
15:15Ouais, du coup, on l'a fait en trail.
15:17Ce qui tombe bien, puisque vous n'étiez pas préparés.
15:20Pardon.
15:21Franchement, moi, j'étais trop contente de le faire en course à pied.
15:23Et c'était 17 kilomètres, si je me souviens bien,
15:26avec peut-être 600 ou 700 mètres de dénivelé.
15:29Et là, il y a Alex...
15:3017 bornes.
15:31Ouais, 17 bornes. Alex, elle nous a un peu abandonnées.
15:34Comment ça ?
15:35Mes genoux, depuis la montagne Pelée,
15:39déjà, dans la montée, c'était les essuie-glaces.
15:42Là, je ne pouvais plus.
15:43Franchement, j'ai tenu encore pour la concentration,
15:45mais je ne pouvais plus.
15:47Physiquement, je pense vraiment de courir, courir, courir.
15:50Encore, peut-être que ça aurait été du VTT.
15:51J'aurais pu mouler les genoux, mais là, je les ai laissés.
15:56Attends, bouge tes oreilles.
15:57Elle a craqué physiquement ou mentalement ?
15:59Parce que j'ai l'impression que le mental n'avait pas envie.
16:01Franchement...
16:02Attends, on laisse ta copine balancer d'abord.
16:04Franchement, c'est à force qu'il vient le mental.
16:06Tu vois, parce que, dès la montagne Pelée,
16:09franchement, au bout de 15 bornes, déjà, elle n'en pouvait plus.
16:13Même avec Laure, on pensait, on ne savait pas
16:14si elle allait pouvoir finir.
16:15Elle l'a finie comme une reine.
16:17La course d'orientation, elle l'anquille.
16:18On se demandait comment ça allait se passer, elle le fait.
16:21Là, franchement, limite, même nous, avec Laure,
16:23on s'est dit qu'il vaut mieux qu'on parte à deux,
16:24parce que là, la pauvre, c'était...
16:26Et je ne regrette pas ce choix-là,
16:27parce que même moi, j'étais au bout de ma vie sur cette épreuve.
16:30Mais vous aviez le droit d'abandonner, entre guillemets, une coéquipière ?
16:33Oui, on a le droit, mais par contre, on a une pénalité.
16:35Donc, en fait, on savait qu'avec Laure, il allait falloir cartonner,
16:38parce qu'on partait avec une pénalité qui était quand même assez conséquente.
16:40Je ne me souviens plus. C'est des minutes.
16:42C'était 20 minutes.
16:43Mais bon, j'étais tellement dans un état.
16:45De toute façon, je n'aurais pas...
16:46Oui, en fait, je pense qu'on perdait à peu près un peu moins de 30 minutes,
16:49avec Alex en moins.
16:50Et on s'est dit, en fait, ce temps-là...
16:52Oui, on l'aurait perdu s'il fallait la traîner par les cheveux.
16:55Donc, bon.
16:56C'était un peu un...
16:58Et dans ta tête, il se passe quoi, à ce moment-là, Alexandra ?
17:03D'aller quand même au bout en équipe et tout faire.
17:06Mais là, vraiment, il y a un moment, il faut savoir aussi écouter ses limites.
17:09Son corps, je me suis déjà surpassée.
17:12J'ai tout donné sous les épreuves précédentes.
17:14Et là, vraiment, mon corps ne pouvait plus.
17:17Donc, voilà.
17:18C'est dur à accepter.
17:20C'est dur à accepter.
17:21Je garde le sourire, mais je ne pouvais pas les handicaper plus que ça.
17:25Je n'aurais pas réussi à avancer.
17:27Donc, je ne pouvais plus.
17:28C'était les genoux ? C'était les mollets ? C'était les cuisses ?
17:30C'était quoi ?
17:31C'était l'essuie-glace.
17:33On ne t'entend pas bien.
17:35C'était le syndrome de l'essuie-glace, on lui a dit.
17:38Enfin, c'est les genoux.
17:39Donc, ça veut dire quoi ?
17:41Ça veut dire que tu n'étais pas assez préparée, tu penses ?
17:44C'est-à-dire que je cours, mais pas tant que ça.
17:47Après, je me suis entraînée,
17:49mais comme dit Maxine, 4 jours avec 20 bornes par jour.
17:54Là, on n'a fait que de la course, en fait.
17:55Enfin, que de la course, à part le canoë,
17:57mais on n'a pas fait de TP, peut-être autre chose.
17:59Et sur les genoux, c'est vrai que je savais
18:01que j'étais sensible au niveau des genoux rapidement,
18:03donc là, sur la durée, sur 4 jours,
18:06mon corps...
18:07Je ne me suis pas entraînée assez, peut-être,
18:09sur de la longue distance, comme ça, oui.
18:11Oui, peut-être sous évaluation,
18:13mais en même temps, ça devait être du vélo, quoi.
18:15C'est ça, mais il n'y a pas qu'Alex.
18:17Franchement, là, cette dernière étape,
18:18il y en a très peu qui l'ont finie à 3.
18:21Vous avez terminé combien ?
18:22On a terminé 4e !
18:25Sur 75 ?
18:26C'est pas mal, dis donc.
18:28On s'est donné,
18:29mais je crois que je ne me suis jamais autant donné de ma vie.
18:30Ah, ouais ?
18:31J'étais insupportable.
18:33Développe, s'il te plaît.
18:34Non, mais Laure, la pauvre...
18:35En fait, au début, ça allait.
18:38En plus, Alex, elle n'est même pas venue nous dire
18:40« allez » au départ.
18:43Attends, pourquoi tu es insupportable ?
18:45Parce qu'au début, ça allait, tout allait bien,
18:47et puis là, ça a commencé à monter comme ça.
18:49Ça ne terminait jamais.
18:50En fait, la montée, j'avais l'impression
18:52qu'elle ne terminait jamais.
18:53Donc, en fait, j'ai commencé à râler.
18:54Pourtant, franchement, d'habitude, je ne râle pas trop.
18:56Mais tu râles contre qui ?
18:57L'organisation ?
18:58Contre moi. Oui, j'avais un peu râlé aussi.
19:00Dès que je croisais des gens, ils me disaient « Maxime, ça va ? »
19:03Je disais « bah non, ça ne va pas ! »
19:05Non, franchement, j'étais insupportable.
19:06Et Laure, elle m'a bien poussée et tout.
19:08Au final, on finit quatre.
19:09J'étais trop contente,
19:10mais à la fin, je me suis écroulée par terre.
19:12J'ai cru que j'allais vomir.
19:14C'était un enfer.
19:15Parlez-moi de l'ASSO.
19:16Alors, vas-y, Alex.
19:19Donc, c'est l'association Ubergoin Enfancés Cancer.
19:22Donc, du coup, c'est une association
19:25qui soutient la recherche
19:26contre le cancer des enfants et des adolescents.
19:29Donc, moi, personnellement, c'est une cause qui me touche
19:32parce que j'ai deux petites filles,
19:33donc les maladies des enfants, voilà, ça me touche énormément.
19:36Et voilà, je trouve que c'est important aussi
19:39de montrer l'importance de soutenir la recherche
19:46contre le cancer des enfants, des jeunes qui souffrent,
19:49et tout ça en récoltant des fonds,
19:51donc à travers des événements comme le RAID, là.
19:53Voilà, c'est pour ça qu'on a soutenu cette association.
19:56Que je comprenne, j'imagine que les fonds récoltés
19:58étaient en fonction du classement ?
19:59Absolument.
20:00Vous savez combien vous avez récolté ?
20:02Alors, c'est pas énorme, mais je veux dire, c'est déjà ça,
20:05mais on a récolté 400 euros.
20:06En fait, il y avait une grille, je crois que du top 1 au top 5,
20:10ça devait être... Mais c'était pas énorme.
20:11En fait, ils ont vraiment réparti les choses bien.
20:14Ah, ouais, OK.
20:15Ça devait être peut-être 1 000 euros pour vraiment les toutes premières,
20:18et après, ça faisait des petits montants,
20:21mais comme ça, même les dernières, elles gagnaient quand même quelque chose.
20:23Oui, mais au-delà de l'argent...
20:24Alors, il y a l'aspect pécunier,
20:25et puis il y a le fait de pouvoir parler de cette association
20:28dans la communication qui est faite maintenant ou ailleurs.
20:31C'est ce qui permet aussi de...
20:34Entre guillemets, de faire vivre la marque
20:36et de promouvoir cette générosité
20:39dont on a tous et toutes besoin, évidemment.
20:41Ils étaient super contents.
20:42On a fait la remise de chèque il n'y a pas trop longtemps, d'ailleurs,
20:45chez Alexandra.
20:46Donc, non, c'était émouvant. Franchement, c'était super.
20:49J'imagine. Quel bilan vous tirez de tout ça, Alexandra ?
20:53Qu'ensemble, on est plus fort.
20:55Du coup, pour avancer sur des défis comme ça,
20:58pour se surpasser et aussi pour soutenir des associations
21:01telles qu'Enfants, c'est cancer,
21:02c'est ça, le plus important.
21:05C'est ensemble, tout donner et avancer comme ça.
21:09C'est ça qui donne l'espoir.
21:11Moi, j'ai envie de dire, on repart en fin d'année, non, Alex ?
21:15Oui.
21:16C'est vrai ? Vous le refaites l'année prochaine ?
21:18Moi, j'aimerais tellement le refaire.
21:20Alors, attends.
21:21Alexandra, tu changes quoi si tu repars l'année prochaine ?
21:24Sachant que théoriquement, il y a du vélo à faire.
21:27Je vais faire plus de vélos et puis je vais me mettre au trail, alors.
21:34Je vais me mettre au trail.
21:35Là, je comprends mieux maintenant.
21:37Le mal de genou au bout de ta vie.
21:38Oui, je vais me mettre au trail. Oui, c'était du trail.
21:41Il va falloir se préparer.
21:43Les filles, c'est génial.
21:44C'est un Red, c'est à 100 % féminin.
21:47Et faire d'autres choses et pourquoi pas des compétitions mixtes,
21:50c'est un truc qui vous branche, Maxine ?
21:52Oui, carrément.
21:53Moi, de toute façon, dès qu'il y a des challenges en équipe maintenant,
21:56parce que je n'ai plus envie de faire des trucs solo,
21:58mais je me motive.
21:59Moi, je me chauffe direct.
22:01Alexandra ?
22:03Oui, c'est clair.
22:05Après, mix ou filles,
22:09je veux dire, on partage une expérience et c'est génial.
22:14En même temps.
22:16Avec Maxime, avec d'autres personnes,
22:19c'est vraiment, comme dit Maxime,
22:20encore mieux que faire une compétition seule,
22:22c'est vraiment partager ça en équipe.
22:26En même temps, tu pourrais dire aussi,
22:27je veux bien, mais je ne veux plus avec Maxine.
22:30Oui, mais là, je ne peux pas.
22:32Encore.
22:34Et l'année prochaine, on reçoit Alexandra.
22:36Bonjour, Nathalie. Bonjour, Brigitte.
22:38Et Maxine...
22:41Non, Alex, elle ne m'a pas vue chiante.
22:43C'est Laure qui m'a vue chiante.
22:45Ah oui, c'est là que je me suis dit,
22:47ouf, finalement, je n'y étais pas sur le quatrième.
22:50Et comme par hasard, Laure n'est pas là.
22:52Allez savoir pourquoi.
22:53Non, mais tu sais qu'en plus, elle a réussi...
22:55Parce que ça, elle ne te l'a pas dit, forcément.
22:56Qui, elle ?
22:57Alex, elle a réussi à louper notre arrivée avec Laure.
23:00Quand on a fait quatrième.
23:02Les derniers jours, quand elle a abandonné ?
23:04Oui.
23:05Alors qu'elle avait quand même une heure et demie devant elle.
23:08Elle était en soins, non ?
23:09Ben oui.
23:10Je veux dire, tu n'étais pas en train de se faire les ongles.
23:12Tu étais où, Alexandra ?
23:13Alors, je discutais avec le médecin du camp
23:18et je leur avais promis de ranger la tente.
23:20Donc, je me suis dit, elles vont tout donner,
23:21la moindre des choses que je peux faire, c'est ranger la tente.
23:23Et j'entends d'un coup, la première équipe arrive.
23:27Je fais, bon, je vais vite arrêter de ranger la tente
23:28parce que je n'avais pas encore commencé.
23:30Je commence à ranger la tente et j'entends deuxième équipe,
23:32troisième équipe, je fais cinq minutes.
23:33D'un coup, j'entends quatrième Wonder Woman.
23:36Du coup, j'ai paniqué, j'ai tout jeté, j'ai perdu mon téléphone.
23:39Je voulais le filmer, je ne le retrouvais plus.
23:42Et quand je suis arrivée, c'était trop tard.
23:43Qui est-ce qui se jette par terre ? C'est toi ?
23:47Oui, on ne la voit pas.
23:49Donc, attends, si j'ai bien compris,
23:51ton argument, c'est que tu étais en train de ranger la tente.
23:54Tu n'as pas eu le temps et quand vous êtes arrivée,
23:55c'était le bordel dans la tente, Maxime.
23:57Exactement.
23:57Donc, elle n'a rien fait.
23:58Elle n'a rien fait.
23:59Oui, j'ai compris.
24:01Parce qu'après, quand...
24:02Oui, oui, joueuse de flûte, on a compris, ne t'inquiète pas.
24:05Je suis revenue et Laure, elle m'a engueulée.
24:08Tu étais où ?
24:09Après, elle est tombée de la tente rangée quand même.
24:11Oui, tu as raison.
24:12Attends, non, pas trop rangée.
24:14Excuse-nous.
24:16Bon, merci, Alex.
24:17Merci d'avoir été avec nous.
24:19Merci à vous.
24:21Je vous embrasse tous.
24:23Et achète-toi des genoux, surtout.
24:24C'est utile.
24:27Merci, profite bien de ta belle région et des montagnes.
24:29Maxime, tu restes avec nous.
24:31Une plongeuse qui t'a joué aux Olympiques,
24:32ça tombe bien, pardon, tu en as fait aussi.
24:34Ne bougez pas.
24:40Alaïs Kalonji, plongeuse française de 24 ans qui était à Tokyo
24:44l'été dernier, est avec nous.
24:46Bonjour, Alaïs.
24:47Bonjour.
24:48On est ravis de t'accueillir.
24:49Bonjour, Maxime.
24:50Dans la victoire.
24:51Merci beaucoup.
24:53Merci beaucoup.
24:54Avec Maxime, ça nous fait plaisir de t'accueillir
24:56parce que Maxime, elle sait tout faire.
24:58Alors, il y en a qui se disent,
24:59je l'ai déjà vue sur Sport en France.
25:00Oui, elle est journaliste, mais elle n'était pas Koh-Lanta.
25:03Oui, elle a gagné Koh-Lanta,
25:04mais avant, elle a eu une passée de sportive.
25:05Est-ce que tu peux nous rappeler ?
25:07Cinq ans, en équipe de France de plongeon,
25:09où j'ai croisé Lala.
25:11Alaïs surnom Lala.
25:13Oui, sauf que tu me disais, Lala, quand je l'ai connue,
25:15c'était un bébé.
25:16Alors, Lala, c'est vrai que quand je l'ai rencontrée,
25:18moi, elle était à ses tous débuts en plongeon.
25:20On a fait quelques petites compétitions ensemble
25:23et elle avait passé de couple là et elle était bien.
25:26Oui, mais là, elle a 24 ans, elle avait 17-18 ans.
25:28C'est une femme, voilà.
25:32Alaïs, tu es une femme et on est ravis de t'accueillir.
25:34Et bravo.
25:36Maxine, elle était quoi pour toi ?
25:38Comment tu la regardais ?
25:40Maxine, c'était une des plus grandes dans l'équipe à l'époque.
25:44Donc, c'est vrai qu'on a fait beaucoup de compétitions ensemble,
25:47beaucoup de stages aussi.
25:48J'ai un souvenir d'un stage à Trieste, en Italie,
25:51qui était assez sympa.
25:53Et donc, pour moi, Maxou, c'était une mentor,
25:57c'était une très, très bonne plongeuse
26:01avec qui je pouvais partager beaucoup de choses.
26:03Et puis, voilà, j'apprenais beaucoup en la regardant plonger.
26:09Aimer, partager ?
26:10En vrai, après toutes ces années de sport de niveau,
26:13je me rends compte que ce qui me manque le plus dans tout ça,
26:15c'est les rencontres que tu peux faire.
26:17Justement, ces moments-là, quand tu es en stage dans la galère
26:20ou en compète et que ça se passe bien ou pas bien,
26:22en fait, c'est le partage que tu as avec les autres.
26:24L'esprit d'équipe.
26:26En fait, le plongeon, c'est un sport individuel,
26:28mais le collectif est tellement important,
26:30les gens avec qui tu t'entraînes au quotidien.
26:32Et oui, ça, ça me manque.
26:34Alors, Alaïs, tu étais, on le disait, à Tokyo.
26:37Tu as terminé 16e.
26:39Auparavant, tu as terminé 4e des Jeux olympiques de la jeunesse en 2014,
26:437e des championnats d'Europe en 2019.
26:45On va reprendre tout ton parcours.
26:48Tu as commencé toute jeune.
26:49Alors déjà, tu es née en Bretagne, il y a quatre ans.
26:52Pardon, tu es née en Bretagne.
26:54À quatre ans, ta famille déménage aux États-Unis.
26:56Pourquoi ? Et ça représente quoi, ce déracinement, entre guillemets ?
27:00Oui, c'est ça, c'est exact.
27:02À quatre ans, en fait, on décide de déménager,
27:05enfin, avec ma famille, pour le boulot de mon père.
27:10Et du coup, j'y passe cinq ans.
27:12Et donc, oui, ça a été un déracinement,
27:15mais j'ai vécu ça pleinement et avec beaucoup de joie.
27:19C'était une enfance incroyable, vraiment.
27:23Donc, j'ai vraiment des bons souvenirs de mon enfance.
27:26J'ai pu vraiment découvrir, en fait, la langue,
27:29et puis apprendre la langue aussi assez facilement.
27:32De quatre ans à neuf ans aux États-Unis,
27:34à San Francisco, la Californie,
27:36un État hyper sportif.
27:39Est-ce que tu as découvert le sport là-bas ?
27:41Est-ce que...
27:42Tu étais probablement trop petite,
27:44mais est-ce que le fait d'être entourée de gens qui font du sport,
27:47ça a généré en toi quelque chose, tu penses ?
27:49Ça a éveillé quelque chose en toi ?
27:51Oui, beaucoup.
27:52J'ai commencé du coup avec la gym quand j'avais six ans,
27:56dans un club à San Francisco.
27:59Et donc, vraiment la culture américaine,
28:02je pense que c'est...
28:03Parce qu'ils sont très compétiteurs là-bas.
28:06Il y a vraiment un esprit de compétition,
28:10d'un épanouissement dans tout ce qui est activité extrascolaire.
28:17Et puis, j'ai commencé à faire des activités
28:19tout ce qui est activité extrascolaire.
28:22Et on est vachement encouragées à avoir plusieurs projets,
28:26des projets scolaires, des projets sportifs.
28:30C'est culturel là-bas, Maxine.
28:32Faire de la gym avant de découvrir le plongeon, c'est indispensable ?
28:36Ce n'est pas indispensable, mais je dirais que la plupart des plongeurs,
28:39en tout cas français, voire étrangers,
28:41passent quand même par la gym avant le plongeon.
28:43Il y a quelques exceptions qui font du plongeon direct,
28:48mais en fait, c'est vraiment une bonne passerelle, la gym,
28:51parce que ça t'apprend à maîtriser ton corps dans l'espace.
28:54On a déjà toute la notion de salto, de vrille.
28:56Donc, il y a vraiment toutes les entrées à l'eau.
28:57Je ne dis plus que, mais c'est un peu la particularité du plongeon.
29:00Mais ça nous aide tellement, la gym, pour le plongeon.
29:04À cette époque-là, il n'est pas question de faire de plongeon,
29:06ni de piscine, ni de natation, ni rien du tout ?
29:10Quand tu es toute petite.
29:11Non, du coup, j'étais vraiment axée sur la gym.
29:14J'étais passionnée par la gym.
29:16Je faisais un petit peu de danse et de jiu-jitsu,
29:18mais mon premier amour, ça a vraiment été la gym.
29:23Tu avais quel niveau ?
29:24Alors, à 9 ans, tu rentres en France,
29:25tu avais quel niveau en gym à ce moment-là ?
29:29Donc, quand je suis rentrée en France,
29:30j'avais un bon niveau en gym quand même.
29:33Je faisais tous les circuits nationaux élites.
29:39En 2010, en 2011.
29:41Donc, voilà, j'adore.
29:44Et puis aussi, quand j'ai commencé la sixième,
29:49on m'avait proposé d'intégrer le pôle à Saint-Étienne.
29:55Parce que j'avais peur,
29:56ou j'étais pas forcément prête de quitter ma famille,
30:00de quitter l'école à Rennes.
30:04Mais j'ai toujours été hyper...
30:09Rennes-Saint-Étienne, c'est pas à côté.
30:11Et puis, j'imagine que déjà,
30:12partir de France pour aller aux États-Unis, revenir,
30:15ça fait beaucoup, et on employait le mot tout à l'heure,
30:17déracinement, mais ça fait peut-être beaucoup.
30:19À 14 ans, tu découvres le plongeon.
30:21Comment ? Pourquoi ? Qui ? Où ?
30:24Oui, donc, j'ai découvert le plongeon
30:26à travers ma soeur jumelle, Anastasia,
30:29qui, à l'époque, faisait de la natation à la piscine de Brikini.
30:33Et donc, un jour, je suis allée la voir à l'entraînement.
30:36Et puis, tout à fait par hasard,
30:38j'ai vu, en fait, Fanny Bouvet et Timothée de Neuville,
30:41à l'époque, qui plongeaient avec Frédéric Pierre.
30:45Et donc, voilà, ils faisaient de beaux plongeons,
30:48des tremplins de 1 mètre, des tremplins de 3 mètres,
30:50et ça m'a vraiment, vraiment donné envie.
30:53Et à ce moment-là, tu dis, tiens, c'est marrant,
30:55je sais gérer mon corps dans l'air
30:56et j'ai envie de me balancer, de tomber dans l'eau.
30:59Oui, c'est exactement ça.
31:02Et surtout de la plateforme de 10 mètres.
31:04Ouais, non, c'est clair que le plongeon,
31:07je trouve ça beaucoup plus ludique que la gym.
31:09Enfin, c'est vrai que moi, quand je suis arrivée au plongeon,
31:11c'était pas la même façon de s'entraîner.
31:13Je dis pas qu'il n'y avait pas de rigueur,
31:14mais je veux dire, la gym, c'est très strict, très carré.
31:16Les coachs, peut-être un peu plus sévères.
31:18Et je pense que Lala a vécu ça aussi.
31:19Quand tu arrives au plongeon, c'est différent.
31:21C'est un peu plus à la cool.
31:23T'as vraiment l'impression de faire plus un sport plaisir, quoi.
31:27Donc, c'est ça qui est hyper cool avec le plongeon.
31:29Puis, sauter dans l'eau, c'est pas mal.
31:31Faire des petits plats, à tout moment.
31:33Alaïs, la première fois que tu montes sur le plongeoir,
31:37que tu te retrouves à 10 mètres,
31:38tu te souviens de ce jour-là ?
31:39Parce que là, t'avais quoi ? 14 ans.
31:41J'avais 14 ans.
31:42Oui, je me souviens de ce jour-là.
31:44Je me souviens de...
31:44Tu te dis quoi ?
31:47Déjà, je suis choquée quand mon entraîneur me dit
31:51que je dois faire une entrée à l'eau par la tête à 10 mètres.
31:54Mais j'y vais avec motivation, avec une joie,
31:58avec une adrénaline aussi qui monte.
32:01Et je pense que c'est ça aussi qui est hyper addictif avec le plongeon.
32:04C'est vraiment ce sens d'accomplissement, en fait,
32:08quand on réussit à dépasser nos peurs.
32:10Donc, directement après la première entrée à l'eau,
32:12j'ai su que j'allais vraiment réussir à me dépasser
32:17et à dépasser mes peurs en faisant du plongeon.
32:19Attends, ça veut dire, Alaïs,
32:20que la première fois que t'as ta première entrée à l'eau,
32:23t'es en haut du plongeon et tu plonges direct en bas comme ça
32:27ou tu fais déjà une figure ?
32:28Ou non, juste déjà, on va la faire tranquillou ?
32:31En fait, j'ai commencé sur les tremplins,
32:34donc les tremplins de 1 mètre et 3 mètres.
32:36Déjà, on commence au bord du bassin,
32:39puis on monte à 1 mètre, puis on monte à 3 mètres.
32:41Et puis éventuellement, j'ai commencé à 10 mètres.
32:44Et voilà, c'est là où j'ai vraiment commencé
32:49à vraiment m'épanouir à fond dans le plongeon
32:51parce que le 10 mètres, c'était vraiment ma spécialité.
32:53J'adorais être sur la plateforme de 10 mètres.
32:58C'est marrant, ça.
32:59Et je voudrais avoir ton opinion là-dessus, Maxine,
33:01parce que si je t'écoute, Lala, ton pied, c'est d'être en haut.
33:06Moi, je pensais que t'allais me dire, le pied, c'est d'être en l'air.
33:10Moi, le pied, c'est plutôt d'être en l'air
33:12parce que le 10 mètres, ce n'était pas pour moi.
33:14Pourtant, je pense que j'étais plutôt destinée, comme Lala,
33:16à faire du 10 mètres avec ma morphologie.
33:19J'étais plutôt longiligne et à 10 mètres,
33:21il y a vraiment une morphologie type de plongeuse de 10 mètres et de 3 mètres.
33:24Parce que c'est esthétique ou parce que...
33:26Oui. En fait, les plongeuses de 10 mètres,
33:28vu que c'est un tremplin, on a vraiment des cuisses plus développées.
33:32C'est des plongeuses plus puissantes, vraiment, en termes de jambes.
33:36Et quand on regarde, les plongeuses à 10 mètres,
33:38elles sont vraiment toutes fines, toutes longilignes,
33:41parce qu'il n'y a pas de ce tremplin où ça nécessite vraiment d'avoir des cannes.
33:45Mais non, moi, à 10 mètres, je ne suis pas avec toi.
33:48Franchement, je montais là-haut, je ne me sentais pas bien.
33:49Vraiment, impossible.
33:51Toi, ce que t'aimais, c'est d'être en haut de la plateforme.
33:55Oui, c'est ça. J'adorais vraiment être à 10 mètres.
33:58Et puis, le temps de chute aussi.
33:59En fait, on a passé en gym, ce temps de chute.
34:03Et puis, la possibilité de faire vraiment plus de rotation en l'air.
34:09Donc, ça, ça m'a vraiment plu.
34:10Quelles sont les vraies similitudes, même si elles paraissent évidentes,
34:13mais malgré tout, ça doit être différent.
34:15Déjà, parce que la réception ne se fait pas de la même façon.
34:18Quelles sont les similitudes avec la gym
34:20et où la gym, ton passé de jeune gymnaste, a aidé ?
34:24Oui, le fait d'être gymnaste, ça m'a vachement aidée
34:27parce que j'arrivais à me repérer dans l'espace.
34:30J'avais une maîtrise sur mon corps.
34:32Tout ça, c'était déjà établi, en fait.
34:35Et puis, en fait, ce qui change beaucoup
34:38et ce qui est dur pour les gymnastes à appréhender au début,
34:42c'est les demi-rotations.
34:43Parce qu'on n'a pas du tout l'habitude en gym
34:44de faire des demi-rotations, forcément, parce qu'on arrive sur les pieds.
34:48Et au plongeon, tout se fait par la tête.
34:51Donc, il faut quand même un bon temps d'adaptation
34:54avant de comprendre ce principe de faire des demi-rotations.
34:58Maxine, explique-moi, c'est quoi une demi-rotation ?
35:00En fait, c'est qu'en gym, si tu veux, on arrive par les pieds.
35:02Enfin, je veux dire, on atterrit sur nos pieds.
35:04Oui, tu ne peux pas atterrir sur la tête.
35:05Et au plongeon, ben non.
35:06Et alors, ce qui est très drôle, c'est que quand tu fais de la gym
35:09et que tu te perds en l'air,
35:11eh ben, bien souvent, t'arrives sur la tête.
35:13Et quand tu fais du plongeon et que tu te perds en l'air,
35:16eh ben, t'arrives tout sauf par les mains, tu vois.
35:19Donc, ça, c'est vraiment un truc que t'apprends.
35:21Je ne sais pas d'où ça vient,
35:22mais c'est vrai que c'est difficile à gérer les entrées à l'eau
35:25pour quelqu'un qui a toujours atterri par ses pieds, en fait.
35:28Il y a une autre solution, quand même, Alaïs, c'est le plat, hein.
35:33C'est ça.
35:35J'ai évité quand même les plats.
35:36On en fait... Attends.
35:38Non, mais ça, c'est intéressant, par contre, dans la gestion,
35:40pour les gens qui, comme moi, n'ont jamais fait tout ça.
35:43Dans la gestion de son corps,
35:44est-ce que quand on sent qu'on décroche, entre guillemets,
35:47qu'on ne va pas aboutir complètement et qu'on va faire la figure,
35:50est-ce qu'on a, malgré tout, le temps, la ressource intellectuelle
35:53de, j'en sais rien, se cabrer, se...
35:55Pour éviter le plat et, malgré tout,
35:58rentrer dans l'eau à peu près correctement ?
36:00Enfin, sans se faire mal, en tout cas.
36:02Ouais. Mais ça dépend, en fait, du niveau...
36:05Enfin, ça dépend si on est vraiment perdu, en fait,
36:08dans son plongeon ou pas.
36:10Et je pense...
36:12Il y a aussi... Enfin, les plats à 10 mètres,
36:15on n'en fait pas souvent, ça, c'est sûr.
36:16Moi, j'en ai fait peut-être deux dans ma carrière.
36:19Vraiment des plats où je suis ressortie de l'eau
36:22et j'étais... J'avais mal et j'étais perdue.
36:25Mais on essaie quand même d'éviter ça.
36:28Par contre, sur les tremplins de 1 mètre et 3 mètres,
36:31on a plus de... Enfin, une marge d'erreur
36:33parce qu'à cause de la hauteur qui est moins élevée,
36:37voilà, on a moins peur de se faire mal sur les plus petites.
36:42Ça veut dire que l'eau arrive plus vite quand tu sautes à 1 mètre ou 3 mètres.
36:45L'eau arrive plus vite et c'est surtout
36:47qu'on est vraiment dépendants du départ avec le tremplin.
36:50Et notamment en compétition,
36:53t'as un peu les jambes qui tremblent, ça change tout.
36:55Et du coup, si tu tournes plus lentement,
36:57ton plongeon, tu sais très bien que tu ne vas pas le finir.
36:59Le tremplin, en vrai, c'est un enfer.
37:03C'est un enfer pour toi, mais c'est une passion pour Alahis.
37:0514 ans, tu débutes.
37:06Très vite, tu commences à avoir des bons résultats.
37:11Oui, oui, oui.
37:12Je commence le plongeon à 14 ans
37:14et puis très vite, je monte à 10 mètres.
37:16Et c'est là où vraiment je m'épanouissais.
37:19Et en 2014, du coup, je me qualifie
37:23aux Jeux Olympiques de la jeunesse à Nanjing, en Chine.
37:28Donc ça, ça a été vraiment une compétition phare
37:31de ma jeune carrière de plongeuse.
37:34Surtout que tu vas terminer quatrième, tu te souviens ?
37:36Tu l'avais repérée déjà ? On en parlait d'Alahis ou pas encore ?
37:39Moi, je me souviens, quand elle est arrivée,
37:40elle avait quelque chose de différent déjà.
37:43C'est qu'en fait, elle est arrivée toute petite, comme ça.
37:46Elle faisait déjà ce qu'on appelle en plongeon des trous.
37:48C'est-à-dire que c'est quand tu rentres dans l'eau
37:49et que ça fait vraiment aucune éclaboussure.
37:51Vraiment. C'est...
37:52C'est l'entrée parfaite.
37:54Et en fait, cette petite, là, elle est arrivée comme ça
37:57et puis elle faisait...
37:58Peu importe comment elle rentrait dans l'eau,
37:59ça faisait que des trous.
38:00Donc déjà, tu savais qu'elle allait performer à l'étranger
38:02parce qu'on sait qu'au plongeon, même si tu fais un beau plongeon,
38:06si l'entrée à l'eau est mauvaise,
38:07ta note, elle descend facile de 3 points.
38:10Dès que tu fais un trou, même si c'est un peu à plat,
38:12même si ton plongeon avait quelques fautes de pointe de pied, de jambes,
38:15tu sais que la note, elle va monter directement.
38:17Donc ça, c'était...
38:18Pour moi, c'était la première force d'Alaïs,
38:19c'était qu'elle était monstrueuse. Que des trous.
38:21Alaïs, comment on fait un trou ?
38:24Moi, on m'a toujours dit, c'est parce que j'ai des grandes mains.
38:28Donc c'est plus facile de faire des trous
38:31quand on a des grandes mains, apparemment.
38:33Pourquoi ? Attends, les mains, elles rentrent en premier ou à la fin ?
38:37En premier, du coup.
38:38OK, donc ça veut dire qu'on n'arrive toujours avec les mains en premier.
38:43C'est ça.
38:44Et en quoi elles font un trou mieux, sachant que, pardon,
38:46mais après les mains, il y a les épaules, la tête, la poitrine, les hanches,
38:49il y a tout le reste, quoi.
38:52Bah, ouais.
38:53Du coup, aussi, il faut avoir une bonne technique, je pense,
38:57d'entrée à l'eau, et Frédéric Pierre, mon entraîneur qui m'a formée,
39:00je pense qu'il m'a vraiment bien appris à faire des trous.
39:04Donc ouais, il y a toute une technique aussi à acquérir,
39:06et puis un gainage et une morphologie aussi
39:10qui m'aidaient, en fait, à faire des trous.
39:13Ce qui est fantastique avec Alaïs, c'est que, rapidement, elle performe,
39:16vous l'avez entendu avec les JO de la jeunesse.
39:20Tu arrives à avoir un bac scientifique, option internationale,
39:22tu décides de repartir aux États-Unis pour suivre tes études,
39:25tu intègres l'Université du Texas à Houston,
39:28tu continues le plongeant en compétition, ça va, tout se passe bien, on gère.
39:33Oui, après, ouais, tout se passe bien.
39:36Oui, c'était vraiment des belles années où j'ai eu beaucoup d'opportunités,
39:40donc j'en ai profité.
39:43En 2015, j'ai mon bac, comme tu l'as dit,
39:45et j'ai été recrutée, en fait, par un coach américain
39:49que j'avais rencontré en compétition en Italie à un Grand Prix,
39:52et donc j'ai saisi cette opportunité, je suis partie aux États-Unis,
39:55j'ai continué le plongeant à feu là-bas,
39:58donc c'était vraiment une belle expérience.
40:00Quand tu pars, tu te dis quoi ?
40:02Tu veux une formation spécifique avec tes études ?
40:05Tu sais déjà le diplôme que t'as envie d'obtenir quelques années plus tard ?
40:09Oui, en fait, ce qui m'a intéressée, avec le fait de partir aux États-Unis,
40:13c'était d'avoir ce double projet sportif et...
40:18Enfin, sport-études.
40:20Et donc, j'ai regardé, en fait, l'université était hyper performante
40:25au niveau des formations d'ingénieurs qu'elle proposait,
40:29donc ça, ça m'a vraiment intéressée,
40:31et l'équipe de plongeant et de natation là-bas
40:35était hyper performante aussi.
40:37Et vraiment, c'est deux aspects que j'adorais.
40:40Et t'arrives à avoir des résultats dans les deux en même temps ?
40:44Oui, oui, plus ou moins, je bosse dur.
40:47Tout était aménagé pour, donc c'est quand même...
40:52Il y avait un accompagnement des sportifs qui était très intéressant,
40:55donc c'était plus facile d'allier sport et études.
41:00Fantastique, comme elle dit. Moi, j'adore ça, entendre ça.
41:02Je bosse dur.
41:04Parce que déjà, être sportif de haut niveau, c'est compliqué,
41:05mais en même temps, tu y vas pour être ingénieur,
41:07et quand on va voir le diplôme et le bachelor qu'elle arrive à obtenir,
41:10tu te dis, mais elle n'est pas faite comme nous, quoi.
41:12Non, vraiment pas.
41:15Non, mais c'est génial. Bravo, franchement, Alaïs, bravo.
41:18En 2019, tu te classes 26e de la Coupe du Monde en Corée du Sud,
41:217e des championnats d'Europe en Ukraine,
41:236e de la National Collegiate Athletic Association,
41:28la compétition universitaire majeure aux États-Unis.
41:31En 2020, tu as ton diplôme, un bachelor en, s'il vous plaît, génie nucléaire.
41:37Waouh.
41:40Tu fais comment ?
41:41Est-ce qu'il y a des moments où il faut privilégier l'un ou l'autre,
41:45où tu arrives à organiser ta vie de sportive et d'étudiante
41:48de très haut niveau en même temps et de manière parallèle ?
41:52Oui.
41:54En fait, ce qui était bien, c'est que, justement, il y avait un accompagnement,
41:57donc j'étais entourée de gens qui avaient les mêmes ambitions que moi,
42:04au niveau académique, mais aussi au niveau sportif,
42:07parce que j'étais entourée de plongeurs internationaux,
42:10et puis de nageurs aussi, parce que là-bas, aux États-Unis,
42:14l'équipe de natation et de plongeon forme une équipe entière.
42:19Donc, voilà, il y avait beaucoup de sportifs de haut niveau internationaux
42:23qui alliaient les groupes,
42:25enfin, qui poursuivaient des études, de très bonnes études,
42:30mais aussi qui avaient des projets et des ambitions sportives très importantes
42:34sur le niveau universitaire, mais aussi sur le niveau international.
42:38Oui, ça doit être aménagé, il faut avoir la volonté et y arriver.
42:42Tu es rentrée quand des États-Unis ? En 2020, après ton bachelor ?
42:46C'est ça, oui, je suis rentrée en juin 2020.
42:50Et là, tu prépares les Jeux ?
42:52Les Jeux Olympiques de Tokyo, qui sont remportés d'une année pour 2021.
42:56Ça a été, malgré tout, une bonne chose pour toi,
42:58ça t'a donné plus de temps, ou tu étais prête déjà en 2020 ?
43:03J'étais quand même...
43:04Donc, j'avais réellement commencé ma préparation en 2019,
43:10du coup, après toutes les compétitions, les Championnats du monde,
43:14les Championnats d'Europe,
43:15et donc j'étais quand même prête,
43:18mais on a eu une coupure avec la Covid et les confinements
43:21de quatre mois, donc ça, ça a été assez difficile.
43:25Mais après, je me suis...
43:26En fait, j'ai décidé de déménager des États-Unis et de revenir en France,
43:31puisque c'était difficile aussi de rester aux États-Unis
43:34au niveau des visas, etc.
43:36Donc, je reviens en France, j'intègre l'INSEP,
43:39ce qui a été vraiment une expérience incroyable,
43:42et je me consacre entièrement au plongeon.
43:44Donc, ça, c'était hyper...
43:46Ça a été vraiment hyper enrichissant.
43:49Et puis...
43:52Voilà, j'atteins mon objectif olympique,
43:55donc c'était vraiment un rêve.
43:57Alaïs, pardon, la qualif, tu l'obtiens un peu au dernier moment ?
44:01Au mois de mai, je crois que c'est ça ?
44:03C'est ça, ouais.
44:04Donc, la Coupe du monde, à l'origine, devait se faire en avril,
44:07mais elle a été repoussée à mai.
44:11Et donc, je me qualifais à la dernière étape de sélection pour les JO.
44:15Là, tu te dis quoi ?
44:16À cette Coupe du monde.
44:18Et là, c'était beaucoup d'émotions.
44:22C'était une Coupe du monde quand même assez stressante.
44:26Je pense que j'ai vécu ça...
44:28Enfin, j'étais beaucoup plus stressée à la Coupe du monde qu'aux JO,
44:32parce que j'y attachais vraiment une importance énorme.
44:40Et puis, c'était vraiment une échéance quand même assez importante.
44:44Donc, la Coupe du monde, ça a été très stressant,
44:47mais quand je me suis qualifiée,
44:49c'était vraiment un rêve d'enfant qui se réalisait.
44:52J'ai pleuré dans les bras de mon entraîneur
44:55et j'ai partagé ce moment avec mes coéquipiers,
44:58Mathieu Rosset et Alexis Jean Bart.
45:00Donc, ça, c'était encore...
45:02C'est vraiment une femme de défi, Maxime.
45:04Non, mais elle est incroyable.
45:05Mais je le savais, quand elle est arrivée,
45:07que ça se voyait dans la chambre.
45:08Elle était hyper carrée, très drôle.
45:13Elle m'apprenait des petits mots d'anglais, je me souviens.
45:16T'imagines, elle a un bâchure en génie nucléaire en même temps.
45:19Non, mais c'était une tronche.
45:20Il faut se rendre compte, quoi.
45:21C'était une tronche.
45:23C'est incroyable.
45:24Je veux dire, sport, en fait, j'admire ces gens-là.
45:26Je sais pas comment ils font pour être aussi forts partout, en fait.
45:28C'est chiant.
45:32Tu crois que t'as plus faim que les autres
45:33ou t'es juste mieux organisée ou tu travailles mieux que les autres ?
45:40Que les autres, je sais pas.
45:41Je me compare pas forcément aux autres.
45:42Je pense que j'ai appris ça aussi du plongeon.
45:45C'est un sport individuel et vachement axé sur le dépassement de soi.
45:51Donc, je pense que naturellement, je suis ambitieuse
45:54et j'aime beaucoup les challenges et j'aime bien me dépasser.
46:01Ça, c'est sûr.
46:03Mais j'ai pas forcément été dans la compétition par rapport aux autres.
46:06C'était toujours réussir à battre mes propres records
46:09et réussir à me dépasser.
46:11Donc, il y a les larmes après la calife et puis il y a Tokyo, il y a les Jeux.
46:15Lors de la calife, sur place,
46:17tu bats ton record personnel en compétition internationale
46:20en obtenant une note cumulative de 995,90 points.
46:25Je dois avouer que ça me...
46:26295, pardon.
46:27Je dois avouer que ça me parle pas,
46:29mais c'est la meilleure performance féminine française depuis 60 ans.
46:36Oui, c'est ça.
46:38Oui.
46:39Là, c'est une bonne entrée en matière.
46:40Tu te dis quoi, à ce moment-là ?
46:43Oui, déjà, oui.
46:44En fait, j'ai abordé cette compétition vraiment avec sérénité.
46:48J'étais déterminée.
46:49Et puis, j'avais fait beaucoup de prépa mental aussi
46:52avec une psychologue du sport, Cécilia Delage,
46:55qui nous accompagnait à l'INSEP
46:58et avec qui j'avais travaillé pendant trois ans avant les JO.
47:04Donc, ça, ça m'a beaucoup aidée.
47:06Et puis, voilà, j'ai décidé, en fait, avant de commencer ma compét'
47:10que j'allais prendre du plaisir.
47:13Et je pense que ça, c'est le plus important, en fait, dans le sport.
47:16C'est vraiment réussir à faire abstraction, en fait,
47:21de tout ce qui se passe autour de nous,
47:22de ne pas penser au décor, de ne pas penser aux caméras, au public, etc.
47:27De se concentrer, en vrai, sur ce qu'on fait
47:29et puis prendre du plaisir.
47:32Voilà.
47:34Et tu termines 16e de cette compétition.
47:36T'as pris du plaisir.
47:38Maintenant, t'as Paris 2024 en face de toi.
47:40C'est l'objectif suivant ?
47:43Oui.
47:44Oui, à 100 %, c'est un objectif majeur.
47:48En plus, j'ai hâte que les JO soient à la maison, à Paris,
47:53avec une cérémonie de verture en bord de scène.
47:55Ça va être magnifique.
47:57Et puis, il y a plein d'objectifs à aller atteindre.
48:01Donc, c'est hyper motivant.
48:04Parfait. Les filles, attention.
48:05Maintenant, on va savoir.
48:07Alaïs, Maxine nous dit depuis le début,
48:10je savais qu'elle était forte.
48:12Maintenant, vous allez vous affronter.
48:14C'est un petit quiz de culture générale sur le plongeon.
48:19Attention, il faut répondre vite, il faut être rapide.
48:22En quelle année le plongeon fait son apparition aux JO ?
48:26Oh.
48:30Vite, vite. Anaïs ?
48:311920.
48:34Toi, tu dis combien ?
48:361960.
48:39C'était 1904. Et un point pour Alaïs.
48:431960. J'en rêve.
48:45Je ne sais pas, moi.
48:46Combien de médailles a gagné la Chine aux JO de Tokyo ?
48:50Oh.
48:52En plongeon.
48:53Je ne vais pas savoir ça.
48:54A gagné la Chine...
48:56Il y en avait 24 au total.
48:58Combien a gagné la Chine ?
49:00OK.
49:02On va dire... On va dire 16.
49:05Tu dis combien, Alaïs ?
49:0717.
49:08C'était 12. C'est un point pour Maxine.
49:11Je vais vous mettre zéro toutes les deux.
49:13Je pensais que c'était plus que ça.
49:15Elles ont pris la moitié des médailles.
49:17Normal.
49:18Combien de médailles a-t-elle remporté aux JO en plongeon ?
49:22Zéro.
49:24Zéro.
49:25Depuis 1904.
49:26Zéro.
49:27Zéro, oui.
49:28Non.
49:29Maddy Moreau, en 1952, une médaille.
49:32Ah, oui ?
49:33On est nuls.
49:34Les filles, franchement...
49:36Je suis le président de la télé, je ne vous dis pas.
49:39Qui est le recordman du monde de victoire
49:41sur les Cliff Diving World Series ?
49:43C'est le plongeon de haut vol.
49:45C'est venu de la part d'Alaïs.
49:48Pour vous départager, combien de titres ?
49:54Neuf.
49:55Dix.
49:56Neuf, c'est la bonne réponse. Deux-un pour Maxine.
49:59Dernière question. Attention.
50:01Quel est le record du plongeon le plus haut tête en avant ?
50:0560 mètres.
50:06Ah, ouais.
50:0735, j'aurais dit, moi.
50:09À part la tête ?
50:10Oui. Toi, tu dis combien ?
50:12Je dis...
50:1840.
50:19C'était 36 mètres. Le Français Lionel Franck.
50:22C'est donc une victoire pour Maxine.
50:24Tu auras battu, mais ça méritera une revanche.
50:27On t'embrasse à Alaïs. Merci et bravo.
50:29Tu es tellement inspirante.
50:32Merci beaucoup à vous. C'était un plaisir.
50:34Merci, Maxine, d'avoir été avec nous.
50:36Merci à toi.
50:37A bientôt sur Sport en France. Je vous remercie.
50:40On vous embrasse. Salut.
50:52SOUS-TITRAGE ST' 501

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