Jacques Pessis reçoit Alain Boublil : il a écrit des chansons à succès, « La Révolution Française », premier opéra rock mais surtout « Les Misérables », une comédie musicale qui triomphe depuis 40 ans dans 57 pays. Un conte de fées qu'il raconte par le détail pour la première fois.
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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-06-24##
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00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Les clés d'une vie, celles de mon invité.
00:05Vous êtes depuis 40 ans l'auteur de comédies musicales le plus joué dans le monde.
00:09Si vos livrets sont universels, votre histoire est méconnue.
00:13Ce manque, nous allons le combler aujourd'hui, afin que je ne passe pas pour un misérable.
00:18Bonjour Alain Goublile.
00:19Bonjour Jacques.
00:20Alors c'est un bonheur de vous recevoir parce que vous êtes très rare devant les micros.
00:24Vous êtes quand même l'auteur de comédies musicales le plus célèbre dans le monde, le plus vu.
00:28Avec Les Misérables, non ?
00:29Lundi.
00:31Les Misérables qui va reprendre au Châtelet à la fin de l'année, on va en parler.
00:36Mais le principe des clés d'une vie, c'est de parler de votre parcours.
00:39Parcours assez méconnu qu'on va évoquer à travers des dates.
00:42Et la première que j'ai trouvée, c'est le 9 février 1966.
00:46C'est le jour de votre adhésion à la SACEM.
00:49Oui, ça ne me rajeunit pas puisqu'on vient de fêter la semaine dernière.
00:55Enfin la SACEM fête le cinquantenaire des sociétaires définitifs.
00:59J'étais l'un d'entre eux avec mes camarades et amis Michel Fugain et Michel Sardou.
01:06À l'époque, vous étiez auteur de chansons.
01:08Bien entendu, pendant très longtemps.
01:11Et la première qui a marché, c'était celle-ci.
01:13Adieu jolie Candy, c'est ta honneur.
01:19Et vous êtes premier aux 8 parades de décembre 1969 à l'Imboublil.
01:24Devant Michel Polnareff, La Maison vide et Whitey Wise de Michel Delpech.
01:29Ça, je ne savais pas. En tout cas, je ne m'en souvenais pas.
01:32Et je crois que ces paroles de cette chanson vous ont été inspirées par un film qui s'appelait Candy.
01:37Oui, un film qui s'appelait Candy.
01:40Et aussi, c'était à Paris avec un ami compositeur qui s'appelait Raymond Jeannot.
01:45Un soir, dans un restaurant de la rue gauche,
01:48je me rappelle très bien que j'étais un peu jaloux de ces slows d'été dont on parlait à l'époque
01:54et qui devenaient le succès de danse de l'été puisqu'à l'époque, on dansait des slows.
01:58Et donc, je me suis dit mais je suis sûr qu'on est capable nous aussi de faire un slow d'été.
02:03Et sur le bord de la table, j'avais écrit quelques mots qui étaient
02:06C'était Orly qui commence les vacances à Paris.
02:10Et deux jours après, il est venu me voir avec un début de chanson.
02:14Tout ça a été fait en quelques jours. Il ne manquait plus qu'un interprète.
02:18Alors l'interprète, c'était un garçon que je connaissais très bien qui s'appelle Yves Rose
02:23lequel Yves Rose avait arrêté de chanter.
02:27Il avait gagné je crois la Rose d'Ordentible quelques années avant.
02:30Et puis, il avait arrêté. Et puis, je l'ai rencontré.
02:33Et puis un jour, il m'a dit mais moi, tu sais, j'ai toujours très envie de chanter.
02:36Je lui ai dit bah écoute, j'ai peut-être quelque chose que je voudrais essayer avec toi.
02:39Et à ce moment-là, on l'a écouté et puis on a enregistré.
02:43Je me rappelle avec mon beau-père à cette époque-là,
02:47Franck Pourcel, le chef d'orchestre.
02:49On avait coproduit ce disque.
02:51Et puis, on était les premiers stupéfaits de ce qui lui est arrivé.
02:53Oui, c'était un immense succès.
02:55Et je crois que c'était signé Franck Carvel cette chanson.
02:58Exactement.
02:59Parce qu'à l'époque, je n'osais pas me croire auteur de chanson.
03:03Et j'avais pris un pseudonyme qui prenait le prénom de mon jeune frère.
03:09Et à cette époque-là, je dois vous dire qu'Adieu Julie Candy, c'est pas seulement ça.
03:16C'est aussi par cette chanson que j'ai connu un homme qui a été très important dans ma vie.
03:23Puisqu'on parle de parcours.
03:26C'est un monsieur suédois, producteur de disques, comme moi, auteur et éditeur de musique.
03:34Et Stig Andersson, c'est son nom, est un monsieur qui avait écouté cette chanson quelque part
03:42et qui m'avait téléphoné pour demander si les droits pour la Suède étaient libres.
03:46Je lui ai dit oui, bien sûr, de grand plaisir.
03:48Qu'il pensait avoir une chanson enregistrée en Suède à l'époque.
03:51Et donc, il me dit, je vais faire le texte suédois et puis je l'enregistre.
03:56Il enregistre la chanson qui fait un succès apparemment en Suède, me dit-il.
04:00Et une année après, ou quelques années, donc quelques années après,
04:06je reçois un coup de fil de sa part et il me dit, je produis un groupe.
04:11Et j'ai pensé que je voulais essayer de le faire avec tous mes amis en Europe.
04:17Et tu es le premier d'entre eux, puisque tu m'as donné cette chanson qui a été un succès en Suède.
04:22J'ai dit oui, oui, d'accord.
04:23Et il vient à Paris, il me fait écouter son groupe.
04:26Et c'était deux garçons et deux filles qui s'appelaient Bjorn, Benny, Agnetha et Frida.
04:33Et j'écoute une chanson qui s'appelait Ring Ring.
04:37Et je trouve ça très, très bien.
04:39Et à l'époque, j'avais une alliance avec les disques Vogue.
04:44Et je leur fais écouter.
04:45Ils me disent, oui, bien sûr, c'est très bien, on va le sortir.
04:48On sort ce disque et je crois qu'on en vend 20 000 exemplaires, ce qui n'était pas mal.
04:53Mais c'était pour l'époque pas beaucoup.
04:56Quelques mois après, il me dit, j'ai des nouvelles.
04:59On va peut-être être sélectionnés pour l'Eurovision.
05:03Le reste, je ne sais pas s'il faut que je vous le raconte, la chanson, c'était Waterloo.
05:06Le groupe avait changé de nom.
05:08Avec les initiales des quatre interprètes, il avait fait le nom A2BA.
05:13Le groupe A2BA était né.
05:14Et je me suis retrouvé pendant dix ans, l'éditeur du groupe A2BA.
05:18Et l'histoire ne s'arrête pas complètement là,
05:20puisqu'elle m'a donné l'idée d'écrire une comédie musicale,
05:23un conte musical à partir de certaines de leurs chansons,
05:26qui s'est appelé Abba Kadabra et qui a été un grand succès à l'époque en France.
05:30À la télévision, réalisé par Robert Réa.
05:32Absolument, à TF1, la dernière semaine de Noël,
05:36les fêtes de fin d'année, il y a 74, je crois.
05:41Alors il se trouve que vous êtes né à Tunis mais vous êtes arrivé à Paris
05:44et la chanson, le monde du spectacle, la radio, ça a été votre vie depuis le début à la Bouguile.
05:49Oui, c'était là aussi un signe, appelons-le le destin si vous voulez,
05:54c'est que j'ai fait des études très sérieuses,
05:58j'ai fait les hautes études commerciales.
06:00Et uniquement pour pouvoir partir de Tunis plus vite,
06:04parce que c'était les seules études qui n'avaient pas une première année d'université à Tunis.
06:10Alors que la médecine, les métiers, toutes les études légales,
06:14avaient leur première année à Tunis.
06:16Et donc je suis parti tout de suite.
06:18J'ai réussi à rentrer à HEC, j'ai fait HEC,
06:22et à la fin il y a un stage de fin d'études.
06:24Et moi je suis sorti 119e, qui est une mauvaise place,
06:28et donc tous les stages importants, L'Oréal, IBM, etc. étaient pris.
06:35Il en restait 4-5, et je vois sur la liste Europe numéro 1.
06:40C'était comme si on me donnait les clés du paradis.
06:42Et tout à coup j'appelle, Lucien Maurice me reçoit,
06:46comme ça 3 minutes, et il me dit,
06:48écoutez, oui vous m'avez l'air d'un étudiant des hautes études,
06:51pas tout à fait comme les autres.
06:53Et je me retrouve en stage à Europe numéro 1.
06:56A partir de là, j'ai connu beaucoup beaucoup de gens dans les couloirs,
07:02et puis à la fin du stage,
07:04on m'a proposé à Europe, tout de suite,
07:06de devenir programmateur à Europe,
07:08et c'est ce que j'ai fait pendant les deux premières années de ma vie professionnelle.
07:11Et ensuite vous avez écrit des chansons,
07:13et l'une des premières que vous avez signées ou co-signées, c'est celle-ci.
07:16Par hasard j'étais entrée
07:20dans la petite église
07:23La petite église, avec Sheila.
07:25Vous vous en souvenez de celle-là ?
07:27J'ai pris des cours de carrière qui signaient automatiquement.
07:29Oui oui, mais je me rappelle.
07:31Je me rappelle aussi que c'était
07:33d'une chanson qui était sur,
07:35si je me souviens bien, le 45 tours
07:37de Petite Fille de France, c'est moyen.
07:39Et que c'était en plein mai 68.
07:42Et que tout le monde croyait,
07:44qu'il n'y avait plus aucun disque qui allait sortir,
07:46c'était une catastrophe.
07:48Et c'était après la
07:50la grande manifestation sur les Champs-Elysées,
07:53qui avait apporté tout le soutien général de Gaulle à l'époque,
07:56qui fait que tout à coup les choses se sont renversées,
08:00et que la situation s'est à peu près
08:02politiquement rétablie à ce moment-là.
08:04Je me rappelle, j'appelle Claude Carrère
08:06en lui disant, est-ce que tu crois que ça va
08:09faciliter la sortie du disque ?
08:11Il me dit, ne t'occupe pas de ça,
08:13j'ai une nouvelle chanson
08:15qui s'appelle Petite Fille de France, c'est moyen,
08:17c'est la façade du 45 tours,
08:19tu vas voir, ça sort dans une semaine.
08:21A la fin de mai 68,
08:23pour moi ça a été
08:25finalement la sortie d'une chanson
08:27interprétée par Sheila.
08:29Totalement lunaire, invraisemblable,
08:31incompréhensible, mais c'est ce qui s'est passé.
08:33La chanson a été co-signée par Jean Schmitt
08:35qui était le chorégraphe de Sheila
08:37à l'époque pour tous ses balais à la télévision.
08:39Oui, absolument.
08:41Il y a quelqu'un d'autre aussi,
08:43vous avez écrit une chanson
08:45qui a été une chanson dans un grand spectacle.
08:59Oui, parce que ce n'était pas
09:01la meilleure chanson de cet album formidable,
09:03mais c'était un de ses meilleurs albums
09:05dans lequel elle figurait
09:07et il a tenu lui-même
09:09à la faire au Palais des Sports à cette époque.
09:11Evidemment, je m'attendais à tout.
09:13En tant qu'éditeur, j'avais un succès avec lui
09:15avant qui s'appelait Joue pas de Rock'n Roll pour moi,
09:17qui avait été un énorme succès
09:19c'était son single
09:21de l'époque.
09:23C'est une chanson que j'avais co-écrite
09:25avec Daniel Boublil,
09:27le premier parolier de Catherine Lara
09:29qui malheureusement est décédé il y a quelques mois
09:31et qui vient de nous quitter, que j'aimais beaucoup
09:33et qui a co-écrit avec moi aussi
09:35les chansons
09:37d'Abba Kadabra, les chansons
09:39d'Abba pour ce
09:41conte musical à l'époque.
09:43On l'a sorti.
09:45Et puis, il y a une autre chanson qui est encore dans les mémoires
09:47et que la jeune génération fredonne aujourd'hui
09:49à la Boublil.
09:57Le générique
09:59dont Georges Descruyères
10:01était la vedette, d'ailleurs il avait des trous
10:03de mémoire à la comédie française, Georges Descruyères
10:05et on l'appelait le Georges Descruyères
10:07justement.
10:09J'étais pas au courant de ça.
10:11C'est une belle aventure.
10:13Et là encore, il y a
10:15votre tristesse à l'évoquer pour moi
10:17parce que le compositeur c'était Jean-Pierre Bocter
10:19qui est décédé il y a quelques semaines
10:21et
10:23un de mes meilleurs amis, un compositeur
10:26avec lequel j'ai beaucoup travaillé
10:28et le co-auteur de la chanson c'est Yves Descartes.
10:30Exactement.
10:32Travailler avec Dutronc c'était pas facile parce qu'il était
10:34assez fou. On n'a pas vraiment
10:36travaillé avec lui.
10:38Moi,
10:40j'étais responsable de
10:42faire pour le feuilleton,
10:44en général, le premier
10:46épisode qu'il y a eu, il y a eu une première
10:48saison comme on dit maintenant
10:50et puis ça c'est l'indicatif de la deuxième
10:52saison.
10:54Moi j'étais responsable de leur fournir
10:56à l'époque c'était Pâté Cinéma le producteur
10:58toute la bande musicale
11:00donc le générique et j'avais demandé à Jean-Pierre Bocter
11:02de faire toute la palette
11:04musicale pour le feuilleton.
11:06Il avait fait toute la composition
11:08et puis à un moment je lui ai suggéré
11:10on devrait faire une chanson, c'est pas possible
11:12c'est tellement évocateur
11:14et c'est comme ça que la première chanson a été écrite
11:16si je me souviens bien avec son
11:18auteur habituel, c'est-à-dire
11:20le nom m'échappe
11:22Jacques Lanzmann bien sûr
11:24qui s'appelait Larsen dans la chanson
11:26et puis avec Yves Descartes
11:28on a décidé de faire la deuxième chanson
11:30à partir du
11:32logo Gentleman Cambrioleur
11:34et ça a donné ça, mais on n'a pas eu affaire
11:36à Dutronc directement, après il est rentré en studio
11:38avec son équipe et il a enregistré
11:40donc il n'y a pas eu de complication
11:42d'aucune sorte.
11:44Autre chanson importante dans votre vie
11:46et autre spectacle, on va en parler
11:49à travers une autre date
11:51le 7 avril 1973
11:53à tout de suite sur Sud Radio
11:55avec Alain Boublil
11:57Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis
11:59Sud Radio, les clés d'une vie
12:01mon invité Alain Boublil
12:03qui se fait rare devant les micros
12:05parce que vous avez beaucoup de choses à faire
12:07on va tout à l'heure parler de la reprise des Misérables
12:09à la fin de l'année au Théâtre du Châtelet
12:11mais on parle de votre parcours méconnu
12:13et qu'on essaye de découvrir à travers
12:15des dates clés, on a parlé
12:17de l'auteur de chanson, de l'éditeur
12:19et puis le 7 avril 1973
12:21c'est la première fois qu'à la télévision
12:23on découvre ce spectacle
12:35Alors le reportage dit
12:37c'est un événement, il va y avoir
12:39un opéra rock à Paris
12:41de Claude Michel Schönberg et Alain Boublil
12:43La Révolution Française
12:45et c'est vrai que ça a été un événement
12:47parce qu'à l'époque ça ne se faisait plus
12:49ça n'existait pas
12:51écoutez
12:53s'il faut reprendre à la base
12:55moi j'avais eu
12:57une espèce de choc, mais de choc
12:59grave, une sorte d'épiphanie
13:01quand j'avais vu West Side Story
13:03dix ans auparavant
13:05dans un
13:07à l'alambra
13:09on écoute
13:15ça vous a fait un choc cette chanson ?
13:17Tout, tout m'a fait un choc
13:19du début à la fin, la conception du spectacle
13:21le livret, le fait qu'il y avait
13:23un livret qui était à la base
13:25de l'écriture d'un spectacle musical
13:27qui n'était ni un opéra
13:29ni une suite de chansons
13:31moi qui ne savais pas ce que le mot comédie musical
13:33voulait dire, ma culture dans ce domaine
13:35se limitait au film américain
13:37que j'avais vu, qui était toujours
13:39des histoires drôles
13:41pleines de charme, des grandes histoires
13:43d'amour, mais qui se terminaient bien
13:45tout à coup je vois un drame
13:47musical et je m'aperçois
13:49que c'est colossal
13:51que c'est une forme artistique à part entière
13:53je ne comprends pas tout ça
13:55dès le départ, mais peu à peu
13:57je commençais à ne plus
13:59penser qu'à ça et à m'intéresser qu'à ça
14:01et en même temps je me disais
14:03en regardant ça ce soir là à l'alambra
14:05je me disais, bon ça c'est
14:07impossible à faire, c'est trop
14:09compliqué, la musique, on voit bien que le
14:11compositeur est un
14:13monsieur qui a une compétence
14:15ou une formation, je vérifiais
14:17Léonard Bernstein, c'était donc
14:19la sommité de la musique classique de son
14:21époque, en plus un des
14:23plus grands chefs d'orchestre que
14:25New York et Washington n'aient jamais eu
14:27et donc je me suis
14:29dit ça c'est pas possible, et j'ai mis ça
14:31de côté dans ma mémoire
14:33pour ne plus y penser, mais à
14:35partir de là, le démon
14:37était en moi, je n'ai plus jamais
14:39oublié cette expérience
14:41et c'est donc en 73
14:43à quoi vous faites allusion, je suis à New York
14:45le hasard fait qu'on m'offre des billets
14:47pour aller voir la première d'un
14:49rock opéra qui s'appelle Jésus-Christ
14:51Superstar, je vais voir
14:53Jésus-Christ Superstar et je sors de l'arbre
14:55me disant, ça aussi c'est
14:57formidable ce que je viens de voir
15:05C'était en fait, au départ
15:07c'était un album
15:09d'Andrew Hildeberg qui ne trouvait
15:11pas de producteur, il a fait l'album et ensuite
15:13avec Muriel d'ailleurs dans cet album
15:15et il y a eu ce spectacle que vous avez vu
15:17à Broadway. Bien sûr, et avec pour
15:19auteur Tim Rice. Voilà. Donc
15:21tout ça, quand j'ai vu ça
15:23ma réaction première ça a été
15:25ça c'est quelque chose
15:27que je pourrais savoir faire
15:29parce que je
15:31réalisais ou du moins je
15:33sentais que le compositeur
15:35et l'auteur ne venaient pas
15:37du monde du classique comme
15:39Léonard Bernstein, comme
15:41Arthur Lawrence le fabuleux librettiste
15:43de West Side Story et comme Stephen Sondheim
15:45qui a écrit les textes fabuleux
15:47de West Side Story. Donc
15:49je me suis dit mais ça c'est superbe
15:51mais en même temps c'est plus contemporain
15:53ils se servent de tous les éléments
15:55de la musique d'aujourd'hui
15:57on était en plein rock and roll
15:59pour faire ce qu'on appelle un rock
16:01opéra et le mariage des deux genres
16:03j'ai trouvé l'idée sublime
16:05c'est là que j'ai marché toute la nuit dans les rues de New York
16:07que j'ai essayé
16:09j'ai échappé aux marchands de drogue
16:11et refusé les services des prostituées
16:13qui m'entouraient de partout
16:15il a fait assez mauvais après ce soir là
16:17je suis rentré à 4h du matin
16:19j'avais trouvé l'idée
16:21pourquoi on fait pas la révolution
16:23parce que le sujet c'est toujours l'essentiel
16:25la révolution française
16:27et là je réalise, me rappelle
16:29que Camille Desmoulins
16:31Fabre Desglantines
16:33même Robespierre
16:35ont 25 ans, 27 ans, 28 ans
16:3732 ans pour Danton
16:39qui était le plus âgé, le roi aussi
16:41n'était pas beaucoup plus âgé
16:43Marie-Antoinette, n'en parlons pas
16:45je me suis dit, c'est ça les personnages de notre âge
16:47là il y a un conflit extraordinaire
16:49qui me semble de nature opératique
16:51et là, mélangeant
16:53tout ce que je savais à l'époque
16:55qui n'était pas grand chose
16:57je me suis dit, je tiens peut-être
16:59au projet dont je rêve
17:01depuis très longtemps, pas pour arrêter d'écrire des chansons
17:03simplement parce que
17:05il y avait quelque chose qui me manquait
17:07et je le cherchais
17:09et c'est le quelque chose qui m'a trouvé
17:11alors il se trouve que vous êtes très amis
17:13avec Claude-Michel Schönberg
17:15on était au début de notre amitié avec Claude-Michel Schönberg
17:17il travaillait à l'époque comme directeur artistique
17:19voilà
17:21je l'ai connu comme ça par une chanson
17:23que j'écoutais à la radio
17:25qui s'appelait Tous les jours à 4h
17:27je lui ai dit que je voulais le rencontrer
17:29on a parlé et là on a découvert
17:31que lui il avait une folle passion
17:33pour l'opéra alors qu'il était en train de produire
17:35des groupes de rock'n'roll
17:37ou des chanteurs de variété
17:39chez Pate et Marconi
17:41et moi j'étais en plein
17:43composition
17:45ou édition en France
17:47toujours de variété
17:49et je lui ai raconté à quel point la comédie musicale
17:51avait pris une place dans ma vie
17:53un vide
17:55que je n'arrivais pas à remplir
17:57et à partir de là
17:59on a parlé beaucoup
18:01et il me disait qu'il faut qu'on trouve notre sujet
18:03et c'est là que je reviens
18:05à Paris de New York
18:07avec cette idée de la révolution française
18:09j'en parle à Raymond Jeannot mon compositeur habituel
18:11le compositeur d'Adieu Jolie Candie
18:13plus tard de La Bande à Basile
18:15et donc
18:17Raymond Jeannot me dit
18:19tu parlais avec Claude-Michel
18:21c'est le moment de lui en parler
18:23et là tout à coup je m'appelle Claude-Michel
18:25il me dit mais
18:27on commence demain
18:29c'est comme ça que ça a commencé
18:31et ça a été un énorme travail parce qu'il a fallu vous documenter
18:33avant d'écrire l'histoire à la boubille
18:35ah bah bien sûr parce que
18:37ce qu'on a découvert tous les deux c'est qu'on avait en commun
18:39avec les compositeurs et auteurs de comédies musicales
18:41de la grande époque de Broadway
18:43des années 70, 80
18:4560, 70, 80
18:47on avait en commun cette passion pour l'écriture du livret
18:49c'est à dire que nous nous jetions
18:51pas sur l'écriture de la musique et des paroles
18:53mais que nous avions compris
18:55à travers West Side Story qui est aussi
18:57la première comédie musicale
18:59qui a bouleversé Claude-Michel
19:01lui n'avait pas vu la comédie musicale
19:03sur scène mais le film au cinéma
19:05et on avait compris
19:07qu'il y avait quelque chose
19:09qui s'appelle le livret et que c'était ça
19:11le moteur
19:13de toute l'écriture
19:15qui suivrait et pas l'inverse
19:17et que tant qu'on n'avait pas
19:19un livret, tant qu'on était satisfait
19:21ça ne servait à rien de commencer
19:23donc on commençait de temps en temps
19:25à écrire des chansons parce qu'on était inspiré
19:27par un bout de
19:29histoire qui tout à coup
19:31nous faisait penser que ça, ça allait être
19:33quelque chose qui allait être
19:35rock ou qui allait être opéra
19:37puisque les deux parties allaient se rencontrer
19:39et allaient devenir
19:41le même conflit que celui
19:43qui a existé dans les rues de Paris
19:45entre les révolutionnaires
19:47et les tenants
19:49de l'ancien régime
19:51donc c'était une expérience
19:53un peu mixte puisqu'on essayait
19:55déjà d'adopter
19:57ce parcours
19:59livret puis
20:01musique puis parole
20:03même si en route
20:05on interférait des bouts de
20:07musique et des bouts de parole
20:09qui venaient déjà se plaquer
20:11sur l'écriture du livret mais on n'a pas changé d'avis
20:13sur ça et jusqu'à aujourd'hui
20:15on a toujours tout fait
20:17de la même façon. Alors il se trouve
20:19que d'abord il a fallu faire l'album parce que personne
20:21n'y croyait et ensuite le spectacle.
20:23On n'a même pas essayé d'y faire croire, on pensait pas
20:25nous même que c'était un spectacle
20:27on était complètement
20:29dans l'idée de ne faire qu'un album
20:31et de voir s'il y avait la place pour un album
20:33dans les radios françaises
20:35qui étaient en pleine période disco, on était en 73
20:37on avait Donna Summer
20:39on était en plein dedans
20:41et là-dedans même les quelques personnes
20:43à qui j'en parlais me disaient
20:45écoute, on te fait
20:47à toute confiance, donc
20:49Claude Carrère d'ailleurs, voilà un budget
20:51mais personnellement
20:53je te conseille de faire un album disco
20:55comme toi tu ferais différent
20:57alors je lui ai dit
20:59c'est pas du tout ça ce que je veux faire donc j'ai refusé tout
21:01et c'est à nouveau
21:03avec Franck Pourcel
21:05et bien sûr
21:07une équipe constituée pour la composition
21:09qui n'était pas nous deux seulement à cette époque
21:11mais Claude Michel avec Raymond Jeanneau
21:13et moi-même
21:15j'ai demandé à mon ami Jean-Max Rivière
21:17dont j'adorais
21:19tous les textes
21:21mais en particulier l'amitié qu'il avait écrite pour François Zardy
21:23que je continue à penser
21:25qu'il était un texte fantastique
21:27je lui ai demandé
21:29si ça l'amuserait de collaborer avec moi à l'écriture
21:31d'une comédie musicale, une fois que je leur ai expliqué
21:33ce que ça voulait dire
21:35qu'est-ce qu'on allait essayer de faire
21:37on avait déjà
21:39à l'époque je n'oserais pas appeler ça un livret
21:41on avait un synopsis
21:43de ce que l'histoire
21:45allait raconter
21:47où se mettraient les scènes d'amour
21:49quelle était l'histoire
21:51un peu
21:53cliché qu'on a utilisé
21:55entre une jeune fille de la noblesse
21:57et un jeune révolutionnaire
21:59membre du tiers état
22:01tout ça c'était vraiment une ébauche d'ébauche
22:03mais ça nous a permis d'écrire
22:05les 24 chansons qui sont devenues cet album
22:07l'album et le spectacle
22:09mais ça a été le point de départ d'une autre vie
22:11et il y a une date importante dans votre parcours
22:13c'est le 17 septembre 1980
22:15à tout de suite sur Sud Radio
22:17avec Alain Boublil
22:21Sud Radio, les clés d'une vie
22:23mon invité Alain Boublil
22:25l'auteur de comédies musicales
22:27le plus vu dans le monde avec Les Misérables et d'autres spectacles
22:29alors on a évoqué au début
22:31dans la chanson, on a évoqué
22:33en avant la révolution française
22:35et le 17 septembre 1980
22:37au palais des sports
22:39première d'un autre spectacle musical
22:41c'est fini, ça recommence
22:43dans la vie nous les femmes
22:45on a la chance d'avoir un deuxième patron
22:47Les Misérables
22:49c'est au départ
22:51une idée que vous avez eue
22:53toute simple, parce que personne
22:55l'avait adaptée en comédie musicale
22:57non, mais Puccini avait demandé
22:59à son librettiste habituel
23:01d'essayer d'écrire
23:03un livret à partir du roman de Victor Hugo
23:05et apparemment
23:07il n'y a pas réussi, et c'est comme ça que l'idée
23:09d'en faire un opéra
23:11n'a pas eu lieu
23:13et que donc finalement c'est peut-être
23:15bien pour nous parce que ça a permis que ça soit
23:17la première oeuvre musicale
23:19écrite à partir du roman de Victor Hugo
23:21Il se trouve aussi qu'il y a quand même 15 000 pages
23:231500
23:25mais il fallait adapter
23:27un spectacle musical
23:29Comment est venue l'idée d'abord ?
23:31L'idée c'était encore une fois
23:33en étant à Londres
23:35depuis j'ai été aller voir beaucoup de comédies musicales
23:37j'avais beaucoup appris de
23:39Fiddler on the Roof, de Cabaret, de Hello Dolly
23:41de tout ce que j'avais vu, des grands classiques
23:43et puis
23:45un jour je vais voir Oliver
23:47basé sur Oliver Twist
23:49de Charles Dickens
23:51et là encore une fois
23:53pendant que je regarde le spectacle
23:55et là c'est pendant, c'est pas après
23:57c'est pendant, c'est comme si
23:59j'avais une dichotomie du cerveau
24:01et qu'avec le lobe gauche je regardais Oliver
24:03et avec le droit j'étais en train
24:05d'imaginer en voyant le gosse
24:07et son complice qui s'appelait Heartful Dodger
24:09et que je vois ces deux petits
24:11voyous se parler dans la rue
24:13j'imaginais
24:15Cave Roche
24:17et avec le groupe de gens
24:19qui préparent
24:21la barricade dans les rues de Paris
24:23de la mini révolution
24:25qui est au centre de l'histoire des Misérables
24:27et là
24:29c'est une révolte plutôt
24:31je l'imagine
24:33et je commence à imaginer un peu
24:35tous les personnages des Misérables
24:37quand je vois arriver Nancy
24:39qui elle aussi
24:41a un amour malheureux
24:43sur scène pendant
24:45Oliver
24:47je pense à Fantine, à Éponine
24:49à Jean Valjean, à Javert
24:51à Angelras, évidemment
24:53Marius, Cosette
24:55tout ça me fait penser
24:57bon ok c'est un truc qui m'est passé dans la tête
24:59mais bon c'est pas sérieux
25:01je sors de là
25:03je suis quand même très très excité
25:05et plus j'essaye de ne pas y penser plus j'y pense
25:07donc
25:09à nouveau je ne dors pas beaucoup cette nuit là
25:11on est
25:135 ans plus tard
25:15on est en fin 77
25:174 ans et demi plus tard
25:19et il faut vous dire que
25:21Michel Schönberg et moi depuis 4 ans
25:23on est à la recherche de notre prochain projet
25:25c'est à dire qu'on ne cherche
25:27que ce qui pourrait devenir
25:29cette histoire qui donne
25:31renaissance à
25:33un opéra moins rock
25:35mais qui soit une sorte
25:37d'opéra comédie musicale
25:39opératique comme les Américains
25:41l'ont nommé après
25:43nous on avait pas de nom mais on savait
25:45on voulait faire quelque chose
25:47qui permette des
25:49des récitatifs
25:51des grands airs quelque chose
25:53qui ait la même structure
25:55qu'un opéra
25:57mais qui utilise la musique
25:59et les paroles d'aujourd'hui
26:01c'est à dire des années 80 dans lesquelles
26:03on était pour faire
26:05une oeuvre qui parlerait
26:07qui serait la plus fidèle
26:09et la plus authentique possible
26:11par rapport au roman
26:13sans jamais ni vouloir
26:15le rendre à la mode
26:17ou le transformer
26:19parce que nous ne sommes pas des metteurs en scène
26:21nous sommes des auteurs
26:23donc notre travail c'est de traduire
26:25au plus près
26:27de la lettre de Victor Hugo
26:29les émotions inouïes
26:31de ce roman
26:33la toile
26:35humaine
26:37qui n'a jamais été reproduite dans aucun autre roman
26:39puisqu'il n'y a pas un personnage
26:41de cette histoire
26:43qui n'est pas toujours contemporain
26:45c'est une histoire d'amour
26:47qui dépasse l'amour lui-même
26:49parce que la façon dont il a écrit
26:51la première rencontre
26:53fulgurante de Marius et Cosette
26:55est quelque chose d'impossible à reproduire
26:57on s'en est peut-être
26:59rapproché un peu avec Le coeur au bonheur
27:01qui est au milieu de la comédie musicale
27:03et voilà c'est parti
27:05quand j'en ai parlé
27:07à Claude Michel en rentrant de Londres
27:09il m'a dit
27:11c'est ça qu'on cherchait
27:13il m'a dit on commence demain matin
27:15un immense travail parce qu'il faut résumer
27:1750 pages en une scène
27:19c'est le plus gros travail, c'est de couper
27:21comment on coupe et où on coupe
27:23quand on a le respect
27:25extraordinaire que nous avons
27:27pour cette oeuvre
27:29et on s'aperçoit qu'il y a des choses qui ne nous servent à rien
27:31une fois qu'elles seront chantées
27:33il y a des personnages qui ne servent à rien
27:35comme Azelma, la petite soeur des Ponines
27:37il y a la bataille de Waterloo
27:39qui est un fabuleux monument littéraire
27:41mais qui ne nous sert pas
27:43pour faire avancer l'action
27:45or comme on base tout notre histoire
27:47notre spectacle
27:49et notre disque sur le livret
27:51le livret c'est ce qu'on appelle en anglais
27:53le storytelling
27:55c'est comment on raconte comme dans un film
27:57une histoire mais que l'action
27:59continue à avancer tout le temps
28:01donc avec tout le respect du monde
28:03on a coupé, coupé, coupé
28:05jusqu'à ce qu'on arrive à ce qui nous a semblé
28:07être la quintessence
28:09de cette histoire sans rien oublier
28:11de l'extraordinaire tapisserie
28:13qui en fait le roman
28:15l'un des romans les plus lus du monde
28:17et pratiquement
28:19aussi lus d'après ce que j'ai entendu dire
28:21que la Bible
28:23Exactement, alors il se trouve que même combat
28:25que pour la Révolution Française
28:27c'est-à-dire qu'il y a l'album avec Michel Sardou
28:29et quelques autres et ensuite le spectacle
28:31avec Robert Rossen
28:33Oui, mais le spectacle avec Robert Rossen s'est décidé
28:35peu avant l'album
28:37c'est-à-dire qu'à l'époque c'était même compliqué
28:39de faire un album
28:41on était déjà
28:434-5 ans plus tard
28:45c'était assez compliqué
28:47de faire un album et on avait moins
28:49d'accroche, le côté rock-opéra
28:51avec 24 chansons
28:53l'une à la suite de l'autre, c'est plus simple à vendre
28:55à une maison de disques
28:57qu'une comédie musicale
28:59aussi articulée
29:01que Les Misérables
29:03donc tout le monde attendait de savoir si ça deviendrait
29:05ou pas un spectacle
29:07c'est à ce moment-là que René Klettman
29:09que vous avez sans doute connu
29:11et qui était à l'époque directeur des programmes d'Europe 1
29:13un jour
29:15j'étais très ami avec lui
29:17et il me dit, il n'y a qu'une personne
29:19qui peut faire ce spectacle finalement
29:21les metteurs enseignants que vous avez contactés
29:23ne m'ont même pas rappelé
29:25donc
29:27je dis
29:29ah oui, il me dit c'est Robert Rossen
29:31je lui dis bon, tu crois que ça pourrait intéresser ça
29:33il me dit oui mais alors ça va devenir
29:35nous on rêvait d'un théâtre
29:37un théâtre fermé, à l'italienne
29:39pas comme
29:41le Palais des Sports pour la Révolution Française
29:43qui s'adaptait parfaitement
29:45à cette salle
29:47là on rêvait d'un vrai théâtre
29:49et
29:51il me dit ça ne se fera pas
29:53il me dit ça ne se fera
29:55que si ça lui plaît
29:57et si
29:59vous voulez bien qu'on le refasse au Palais des Sports
30:01et à ce moment-là Rob
30:03sera derrière et bon
30:05là j'ai compris qu'il était très sérieux
30:07c'est-à-dire qu'il voulait dire
30:09qu'il était sérieux quand il disait ça se fera
30:11peut-être pas
30:13et c'était trois ans de travail avec lesquels on risquait
30:15de se retrouver
30:17simplement, avec rien
30:19à nouveau avec rien
30:21et là j'ai dit bah écoute, s'il veut bien l'écouter
30:23avec grand plaisir
30:25et c'est là qu'il est venu écouter
30:27une bande démo dans laquelle c'est
30:29Michel qui chante tous les rôles, moi je fais quelques
30:31choeurs derrière, il joue du piano
30:33tout seul
30:35il chante même les rôles de filles
30:37donc
30:39c'est avec ça que Robert écoute
30:41et à la fin il n'a pas dit un mot
30:43pendant deux heures
30:45et à la fin il a dit
30:47c'est un opéra que vous avez fait les petits gars
30:49je vais vous le faire
30:51ça s'est arrêté là
30:53là-dessus Cletman me dit
30:55bon, bah écoute
30:57Robert, il est très enthousiaste
30:59je vais appeler Jacques Reveaux
31:01et Régis Tallard, les propriétaires
31:03de TREMA à l'époque
31:05et tout de suite
31:07Jacques et Régis
31:09l'album on le fait tout de suite
31:11et à partir de là
31:13tout est allé très très vite
31:15les invités donc à cet album
31:17Michel Sardou, Michel Delpech
31:19Adamo
31:21et bien d'autres
31:23font que
31:25là il y avait Richard DeWitt
31:27du groupe Il était une fois
31:29enfin tout ça s'est fait rapidement
31:31le spectacle et alors là
31:33Cletman me dit en plus
31:35vous avez un coup de bol qui arrive
31:37Norayef vient de décommander
31:39le spectacle du Palais des Sports
31:41pour la rentrée donc c'est sûr
31:43on fait les misérables
31:45et à l'époque personne n'y croyait
31:47non
31:49moi je me souviens de Robert Hossein me disant
31:51je vais faire ça, personne n'y croit
31:53et ça va marcher
31:55et je me souviens de l'histoire de la première et de l'ovation
31:57notamment après cette chanson
31:59On allait sur les plages
32:01pour voir
32:03la mer
32:07on faisait des mariages
32:09j'ai rêvé de notre vie
32:11Rose Laurence qui débutait
32:13qui s'appelait Rose Meryl à l'époque
32:15et le public, je me souviens de l'ovation
32:17ah oui c'est une piaf rock and roll
32:19Rose Laurence disparue
32:21mais c'est ça
32:23c'est quelqu'un qui avait
32:25la force
32:27dans la voix du rock and roll
32:29un peu comme Amy Winehouse
32:31ou Céphila
32:33et en même temps
32:35qui avait l'étendue vocale
32:37d'une piaf qui tout à coup vous prenait aux tripes
32:39et ça c'est quelque chose
32:41encore une surprise
32:43extraordinaire que nous a amené
32:45l'enregistrement de l'album
32:47Je me souviens de deux événements lors de la première
32:49à un moment Jean Valjean pousse un énorme cri
32:51Maurice Barrier et Stéphane Collaro
32:53qui s'était légèrement endormi saute sur son fauteuil
32:55ça j'ai pas vu
32:57et une autre chose étonnante
32:59à la fin du spectacle j'ai vu un spectateur
33:01voyant un monsieur avec une barbe
33:03sur un coin de la scène qui a dit
33:05c'est l'auteur car beaucoup de gens
33:07avaient oublié Victor Hugo
33:09ah oui ça c'était
33:11une idée de Robert qui voulait que Victor Hugo
33:13apparaisse à un moment
33:15comme s'il avait été le conteur
33:17moi j'avais trouvé cette idée un peu
33:19un peu osé parce qu'on a pas lui attribué
33:21la paternité de la comédie musicale
33:23et puis
33:25à l'époque on était pas sûr
33:27qu'il approuvait de la haut
33:29aujourd'hui on a plutôt
33:31l'impression que c'est le cas
33:33il se trouve aussi que le théâtre du Palais des Sports
33:35avait été loué pour quelques semaines au départ
33:37parce que peu de gens y croyaient
33:39le spectacle a duré 4 mois
33:41ce qui n'était pas du tout prévu
33:43il avait été loué pour 6 semaines
33:45ça je ne me souvenais pas
33:47en effet en route je crois que vous exagérez
33:49d'un mois
33:514 mois c'était
33:53extraordinaire alors écoutez je ne m'en souvenais pas
33:55mais je me rappelle qu'en route en effet
33:57ils avaient découvert qu'il y avait un autre créneau
33:59qui pouvait se libérer
34:01et comme c'était joué à guichet fermé
34:03tous les soirs
34:05en effet ils ont prolongé le spectacle
34:07qui a été pour nous
34:09la plus grande des surprises
34:11mais encore une fois comme vous le savez
34:13tout s'est arrêté à la dernière
34:15parce que justement il se trouve qu'à la dernière
34:17il y avait eu 500 000 spectateurs
34:19le théâtre était loué on ne pouvait pas aller plus loin
34:21et c'était terminé
34:23c'était terminé comme toujours à Paris
34:25c'est à dire que Robert
34:27était quelqu'un qui refusait de voyager
34:29donc il a refusé les idées
34:31de tourner et tout ça
34:33par ailleurs au même moment il y a un producteur
34:35de cinéma qui lui propose de faire le film
34:37des Misérables mais qui ne voulait pas de la version chantée
34:39donc il nous a dit
34:41vous savez je vais faire le film
34:43mais ça va être le film des Misérables
34:45c'est là qu'il a fait le film avec Lino Ventura
34:47et nous on s'est retrouvé
34:49à nouveau comme après
34:51la Révolution Française
34:53avec rien, c'est à dire on disait
34:55qu'est-ce qu'on fait après et la réponse
34:57c'était quatre points d'interrogation
34:59et bien justement on va répondre à cette question
35:01avec un destin incroyable de ce spectacle
35:03et à travers la date du 22 novembre
35:052024
35:07à tout de suite sur Sud Radio avec Alain Boubile
35:09Sud Radio, les clés d'une vie
35:11Jacques Pessy
35:13Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Alain Boubile
35:15on a parlé de votre carrière
35:17d'auteur, d'éditeur
35:19et puis la Révolution Française et le début
35:21des Misérables à Paris, un véritable triomphe
35:23inattendu et puis
35:25le 22 novembre 2024 va reprendre
35:27les Misérables au Châtelet en français
35:29et ça c'est quelque chose auquel vous teniez
35:31on va raconter comment tout ça est arrivé
35:33mais cette reprise c'est presque une façon
35:35pour vous de boucler la boucle
35:37Vraie façon de boucler la boucle
35:39c'est quelque chose qui
35:41semblait
35:43impensable à assumer pour Claude Michel et moi
35:45c'est d'avoir
35:47dans tous les pays du monde
35:49être devenu la comédie musicale
35:51la plus jouée du monde aujourd'hui
35:53mais qu'à Paris
35:55c'est le seul endroit où elle ne se jouait pas
35:57alors que tous les gens
35:59dans les pays étrangers
36:01les émissions de radio, les émissions de télévision
36:03tous les gens que nous rencontrons
36:05sont persuadés que le Misérable
36:07se joue sans interruption depuis 1980
36:09et je suis obligé
36:11de leur expliquer que ce n'est pas du tout la façon
36:13dont on fait les spectacles à Paris
36:15qui sont joués pour une durée déterminée
36:17dans l'ensemble, sauf si on a fait la cage aux folles
36:19ou au théâtre
36:21ou les quelques pièces de Françoise Dorin
36:23mais que ce n'est pas la tradition
36:25Alors il se trouve que c'est une nouvelle version
36:27il avait dû convaincre Cameron McIntosh
36:29et ses équipes et c'est
36:31Lanny Slash qui le met en scène et vous avez retravaillé
36:33le livret
36:35Oui, parce que ça fait longtemps que je tenais
36:37quand Stéphane Letellier
36:39qui est un attaché de presse et qui est devenu producteur
36:41à l'occasion de cette production des Misérables
36:43depuis 6 ou 7 ans
36:45il nous dit
36:47je veux ramener
36:49les Misérables Paris, je suis sûr que je vais convaincre
36:51un grand théâtre, probablement
36:53le Châtelet, moi j'ai toujours dit
36:55oui, mais à Paris
36:57tout le monde est convaincu
36:59qu'il ne faut pas essayer de faire la production anglaise
37:01on l'a déjà fait une fois en 1991
37:03à Mogador
37:05mais
37:07il ne faut pas refaire ça, il faut
37:09à Paris, il faut recréer
37:11quelque chose de nouveau qui fait qu'un nouveau
37:13public ait envie de revoir
37:15et pas seulement parce que
37:17c'est un succès ailleurs
37:19c'est pas seulement
37:21ça peut être une mauvaise publicité
37:23même, à Paris on n'aime pas
37:25apprendre d'ailleurs
37:27ce qui s'est passé et d'avoir
37:29l'impression de suivre
37:31il faut qu'on refasse une nouvelle production
37:33et c'est là que
37:35associé à Ladislas Schola, que j'aime beaucoup
37:37et avec lequel
37:39je ne pensais pas qu'on travaillerait
37:41un jour, parce que je ne savais pas qu'il avait
37:43un pareil amour pour la comédie musicale
37:45j'avais vu les pièces qu'il avait écrites
37:47les productions qu'il avait faites
37:49à partir des pièces de Florian Zeller
37:51il a eu 29 nominations en Molière
37:53ah oui, bien sûr, mais je le savais
37:55et puis tout à coup
37:57en fait c'est une équipe qui remonte ce projet
37:59c'est Stéphane et Ladislas Schola
38:01et qui ont été
38:03d'une fidélité
38:05d'une ténacité, d'une persévérance
38:07invraisemblable pour
38:09persuader Cameron McIntosh
38:11venir me voir à New York où j'habitais
38:13à l'époque pour me montrer les décors
38:15simplement, aller voir Claude Michel à Londres
38:17et nous mettre
38:19tous les trois d'accord pour que
38:21finalement, Cameron
38:23ça lui fait toujours quelque chose de savoir que c'est une
38:25production qui va se faire dans un pays
38:27majeur, dans une capitale
38:29la plus grande capitale du monde
38:31qui ne soit pas sa version
38:33à nouveau
38:35mais il a très bien compris ça, au bout d'un moment
38:37il a très bien compris qu'il fallait que ce soit
38:39une nouvelle production
38:41et il a beaucoup aimé les maquettes présentées par Ladislas
38:43et par son équipe
38:45nous aussi, et c'est comme ça qu'on s'est
38:47embarqués dans cette aventure
38:49à ce moment là, moi
38:51j'ai relu le livret
38:53de
38:551991 que je n'avais pas regardé
38:57depuis 30 ans, et là il y a des choses
38:59qui m'ont semblé
39:01poussiéreuses, des
39:03recoins dans lesquels j'avais envie de
39:05d'enlever un petit peu
39:07de poésie
39:09facile
39:11d'imitation
39:13presque par crainte
39:15du roman
39:17et donc j'ai
39:19fait quel déchangement, oui
39:21finalement, il y a plus de près de 15%
39:23de réécriture pour cette version
39:25et je dois dire que j'ai pris un énorme
39:27plaisir. Alors il se trouve qu'on revient
39:29à la genèse, Alain Boubile, tout a commencé
39:31par un appel de Cameron McIntosh
39:33qui avait écouté votre album
39:35Oui, par hasard
39:37parce qu'un jeune metteur en scène de Birmingham
39:39avait voulu
39:41faire... c'est le seul
39:43qui avait vu
39:45le spectacle, aucun des gens
39:47qui a participé à l'aventure
39:49depuis n'avait jamais vu le spectacle
39:51de Paris. Ce jeune metteur en scène
39:53de Birmingham l'avait vu
39:55il avait acheté le disque
39:57et il voulait nous persuader de faire
39:59le spectacle dans son petit théâtre à Birmingham
40:01on lui a dit pourquoi pas et
40:03au bout de quelques mois il s'est aperçu qu'il n'en
40:05pouvait pas faire un spectacle
40:07de ce genre là, aussi important
40:09c'était trop lourd
40:11il a, lui, sans nous en parler
40:13décidé d'appeler Cameron McIntosh
40:15qui était à l'époque le producteur de Cats, la plus grande
40:17musicale de l'époque
40:19et donc il appelle
40:21on était en 78
40:23il appelle Cameron McIntosh
40:25lequel lui dit
40:27bon bon d'accord, il prend le disque, il le met dans un coin
40:29et normalement
40:31il n'aurait jamais dû l'écouter
40:33un jour, il était en train de faire
40:35du rangement et puis il voit ce truc
40:37écrit en français et il a presque
40:39souri, comédie musicale française
40:41bon, il ne savait même pas
40:43qu'il y en avait
40:45et là dessus, il le met sur
40:47la platine et d'après ce
40:49qu'il raconte
40:51il a écouté l'ouverture
40:53et il a écouté
40:55Rose Laurent chanter J'avais rêvé
40:57d'une autre vie
40:59il a arrêté là
41:01et il a dit c'est mon prochain spectacle
41:03c'est tout
41:05à partir de là, il n'avait pas
41:07écouté davantage
41:09il a trouvé mon numéro de téléphone
41:11du bureau
41:13que j'avais avec la société
41:15d'édition à l'époque, il a
41:17appelé la SACEM
41:19qui lui a donné le numéro de la société, il m'a appelé
41:21il me dit est-ce que je peux venir à Paris
41:23le plus vite possible
41:25et c'est pour parler des misérables
41:27vous êtes qui ?
41:29il m'aurait dit au téléphone, producteur de
41:31Cats, j'en avais entendu parler, j'ai dit ah bon
41:33et il me dit
41:35oui oui, il faut que je vous parle
41:37vite
41:39il vient, on déjeune
41:41tous les trois à Paris avec l'autre Michel évidemment
41:43et là il nous dit
41:45cette phrase que j'ai
41:47jamais oublié
41:49vous ne réalisez pas ce que vous avez écrit
41:53à partir de là
41:55le reste a suivi
41:57d'une façon
41:59qui est
42:01très compliquée, longue à détailler
42:03ça veut dire pour nous
42:05de se retrouver
42:07en présence des plus grands génies
42:09de la comédie musicale anglo-saxonne
42:11ça veut dire d'être
42:13à faire des gens qui nous prennent pas de haut
42:15mais qu'au contraire nous traitent comme leurs égaux
42:17dès le départ
42:19ça veut dire
42:21commencer à faire partie de l'équipe de réécriture
42:23parce qu'il nous dit aussi
42:25je vous préviens
42:27je n'ai pas vu le spectacle français
42:29mais moi, quand je travaille
42:31sur un spectacle
42:33je ne fais confiance qu'à la première impulsion
42:35ah bon
42:37et là il dit
42:39toi tu as eu l'instinct de l'idée
42:41toi tu as compris
42:43où il fallait couper, ensemble
42:45vous avez ensuite tout imaginé
42:47et il a compris qu'entre Claude Michel et moi
42:49c'est devenu
42:51une alliance indéfectible
42:53c'est un duo qui fonctionne
42:55comme les grandes équipes de la comédie musicale
42:57qui lui ont
42:59démarré, déclenché
43:01sa vocation
43:03les grands Amorstein
43:05Jérôme Kern et son associé de l'époque
43:07et les Kander & Debb
43:09tous les maîtres
43:11de la comédie musicale
43:13et là tout à coup il nous parle comme s'il nous comparait à ces gens là
43:15et nous on pense qu'il est un peu fou
43:17mais on se dit
43:19pourquoi pas
43:21il se trouve que vous allez vous retrouver à Londres
43:23à travailler notamment
43:25la première est à la Royal Company Shakespeare
43:27qui est un lieu mythique
43:29puisque je crois que c'est un théâtre
43:31qui est adoubé par la Reine
43:33et par Buckingham Palace
43:35et vous vous retrouvez, la première semaine est difficile
43:37je crois, parce que vous faites des tas de coupes
43:39Très difficile parce que
43:41quand même on avait aussi arrangé pour la première
43:43fois dans l'histoire de l'Angleterre
43:45une coproduction
43:47entre un producteur commercial lui
43:49qui était en haut de la vague
43:51avec la Royal Shakespeare Company
43:53qui est la plus importante
43:55qui est le plus important des théâtres
43:57subventionnés
43:59tout à coup c'était impensable
44:01il les avait persuadés qu'il avait
44:03l'oeuvre, Les Misérables
44:05oeuvre culturelle par excellence
44:07avec
44:09une équipe de metteurs en scène et il choisit
44:11pour la mise en scène
44:13Trevor Nunn et John Caird
44:15Trevor Nunn était à l'époque le directeur de la Royal Shakespeare Company
44:17lequel se mouille
44:19de dire oui
44:21à cette hypothèse
44:23enfin cette proposition
44:25en pensant que
44:27peut-être il allait ou perdre sa place
44:29ou
44:31augmenter encore son aura
44:33qu'il avait depuis qu'il avait mis en scène
44:35Caz, c'était lui le metteur en scène de Caz
44:37et de là était née une sorte
44:39d'amitié et de collaboration
44:41entre lui et Cameron McIntosh
44:43avec tout ça on se retrouve en effet
44:45dans la Royal Shakespeare Company
44:47Claude Michel et moi en train de se balader
44:49dans les couloirs il y avait
44:51le buste de Shakespeare
44:53et une photo de Claude Michel et moi sur un mur
44:55alors qu'est-ce que je voulais que je vous dise
44:57là-dessus nous on se dit bon
44:59le monde marche sur la tête
45:01et à partir de là on s'est dit
45:03mais nous
45:05on avance, on va prendre ce qu'il y a
45:07et on va faire le meilleur spectacle possible
45:09avec la collaboration de tous ces gens
45:11qui sont tous des génies
45:13chacun pris séparément, John Napier
45:15le plus grand créateur de décors de Caz
45:17et des Misérables
45:19et de Miss Saigon après pour nous en particulier
45:21et il venait de finir
45:23Nicolas Nickleby qui était
45:25une pièce de 8 heures
45:27pour la Royal Shakespeare
45:29qui s'est jouée dans le monde entier
45:31et donc on se retrouve dans la même pièce
45:33tout le temps avec tous ces gens-là
45:35chorégraphe
45:37le plus grand metteur en lumière
45:39d'Angleterre
45:41David Hersey et donc
45:43avec tous ces gens-là, leur histoire
45:45ils avaient l'impression que nous faisions
45:47partie de leur histoire alors qu'il n'y avait pas d'histoire
45:49pour l'instant
45:51on trouve que non seulement ça marche tout de suite
45:53le public vient
45:55après des critiques
45:57dont certaines épouvantables
45:59mais le public vient et les américains en entendent parler
46:01à la mobile et donc c'est comme ça
46:03que vous allez vous retrouver à Broadway
46:05bien sûr parce que
46:07les critiques de la première semaine
46:09les critiques des avant-premières
46:11on pensait que ça n'allait pas durer une semaine
46:13en lisant les critiques
46:15le public réagit
46:17d'une façon telle
46:19qu'en une semaine
46:21les trois premiers mois étaient complets
46:23et donc nous on se retrouve dans un phénomène qu'on ne connaissait pas
46:25ça n'existe pas, on avait vu
46:27le Palais des Sports mais c'était sur le nom de Robert Hossein
46:29en grande partie
46:31certainement
46:33donc là on se retrouve avec juste
46:35notre comédie musicale
46:37entièrement réécrite, entièrement réimaginée
46:39ajoutée d'un prologue
46:41parce que les américains
46:43ne connaissaient pas forcément la France
46:45les anglais non plus
46:47ils ne pensaient pas qu'il y avait quelque chose à y prendre
46:49et d'ailleurs pendant toutes ces années-là il n'y a jamais rien eu
46:51la dernière comédie musicale
46:53de France qui a émigré
46:55je crois que c'était Irma La Douce
46:57et avant juste il y avait
46:59lorsque je crois
47:01les Folies Bergère sont nées
47:03il y a Ziegfeld qui est allé les voir
47:05et qui a créé son spectacle des Ziegfeld Folies
47:07mais c'était un spectacle, c'était une revue
47:09donc là une comédie musicale
47:11le mot comédie
47:13est peut-être même
47:15un peu
47:17exagéré parce que
47:19il y a des morts sur une barricade
47:21et ça se termine, tout le monde meurt
47:23donc en gros, et il y a même des fantômes
47:25qui reviennent, alors donc
47:27même le mot est usurpé
47:29donc tout ce qui s'est passé
47:31à partir de ce moment-là
47:33est pour nous
47:35impossible à mesurer
47:37impossible à comprendre
47:39aujourd'hui avec un peu de distance
47:41on le vit allègrement
47:43mais comme vous avez bien compris
47:45on a ni l'un ni l'autre, Claude Michel et moi
47:47essayer de s'en faire
47:49ni une publicité, ni une forme de notoriété
47:51particulière parce que
47:53c'est pas du tout dans nos caractères
47:55on est des
47:57auteurs compositeurs de l'ombre
47:59qui adorent l'histoire
48:01qui leur est arrivée plus que d'en parler
48:03je crois que c'est dans 57 pays
48:05aujourd'hui, non ?
48:07Oui, c'est dans 57 pays
48:0965 millions de spectateurs
48:11Je ne suis pas là pour faire des statistiques
48:13Je suis allé à Londres il n'y a pas longtemps
48:15il est toujours à l'affiche depuis 30 ans
48:17Je suis allé voir les Misérables à Londres
48:19On célèbre l'année prochaine en 25
48:21le 40e anniversaire sans interruption
48:23des Misérables
48:25à Londres
48:27et il va y avoir une série de festivités
48:29incroyables
48:31à l'occasion, à cette occasion
48:33Et quand vous y pensez, qu'est-ce que vous vous dites Alain Boublil ?
48:37Je me dis que
48:39un jour j'ai fait chanter à Eponine
48:41dans la première version des Misérables
48:43celle qu'on jouait au Palais des Sports
48:45qu'il y avait des histoires qui arrivent
48:47quand la chance
48:49rencontre le hasard
48:51et peut-être
48:53qu'avec un peu de talent
48:55ça fait un cocktail
48:57qui fait des
48:59histoires d'une vie
49:01que je ne prévoyais pas
49:03Je ne savais pas
49:05En tout cas vous l'a raconté très bien
49:07aujourd'hui au micro
49:09ce qui n'est pas si fréquent et je vous remercie d'avoir accepté mon invitation
49:11C'est un grand plaisir
49:13et il faut que je vous connaisse comme je vous connais bien depuis longtemps
49:15pour pouvoir mettre tous ces souvenirs
49:17bout à bout
49:19et les raconter avec une forme de plaisir
49:21finalement
49:23Et le plaisir est très partagé par celles et ceux qui nous écoutent
49:25à partir du 22 novembre jusqu'au 31 décembre
49:27ce sera au Châtelet
49:29et puis vous reviendrez dans les Clés du Midi parce qu'il y a tellement d'autres spectacles
49:31que vous avez fait dont on n'a pas eu le temps de parler
49:33Merci et continuez ainsi
49:35Merci et à bientôt