• il y a 11 heures
Jacques Pessis reçoit Michel Fugain. Un nouvel album, le premier depuis 13 ans : « La vie, l’amour ». Le secret sans doute de son éternelle jeunesse.

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-10-21##

Category

Personnes
Transcription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:05En chantant à vos débuts, c'est un beau roman, c'est une belle histoire.
00:09Vous n'imaginez absolument pas qu'elle se poursuivrait aussi longtemps.
00:12Voici de retour avec un nouvel album où vous vous demandez entre autres pourquoi je chante.
00:17Eh bien, vous êtes aujourd'hui au micro de Sud Radio pour répondre à cette question.
00:20Entre autres, bonjour Michel Figan.
00:22Bonjour Jacques, ça va ?
00:23Écoutez, le fait de vous retrouver dans les clés d'une vie avec un nouvel album,
00:27c'est un privilège parce que vous êtes un exemple de jeunesse éternelle.
00:31On va parler de cet album tout à l'heure.
00:33Mais le principe des clés d'une vie, vous le savez car vous êtes déjà venu,
00:36c'est d'évoquer votre parcours à travers des dates clés.
00:38Aïe, aïe, aïe.
00:39Non, j'ai trouvé des dates importantes qu'on n'avait pas évoquées.
00:43D'accord.
00:44D'abord, le 2 août 53, ça ne vous concerne pas directement,
00:47mais c'est un jour de fête dans votre famille car Henri Martin,
00:50un jeune marin militaire contre la guerre d'Annechine, est libéré.
00:55On est... Moi j'en ai le souvenir.
00:58J'étais mou, mais à 53, j'avais quoi ? J'avais 11 ans.
01:03J'en ai le souvenir parce qu'effectivement, on passait nos vacances à Valoris,
01:07ville communiste, d'accord ?
01:11Et effectivement, Henri Martin est libéré.
01:16Et Picasso...
01:19Picasso va passer par la place des boulistes et des pétanques,
01:27et mon père avait écrit sur le tableau noir qui était dans le...
01:35espèce de truc en... plein de noix de bois, là, comme ça.
01:38Il avait écrit que Martin était libéré.
01:44Et Picasso, il passait là, et il a dessiné en même temps sur le tableau,
01:50il a dessiné la colombe, la fameuse colombe de Picasso.
01:54Il l'a dessinée à la craie.
01:56Je sais pas ce qui est devenu...
01:58J'ai posé la question, j'ai dit...
02:00Putain, mais qu'est-ce qui est devenu ce tableau ?
02:02Parce que normalement, il doit falloir la peau du cul.
02:06Et c'était extraordinaire.
02:08C'est un souvenir de môme invraisemblable, quoi.
02:10Oui, il faut savoir qu'en avril 49,
02:12c'est Louis Aragon qui demande à Picasso de dessiner quelque chose
02:15pour le congrès mondial des partisans de la paix à la salle Pléiel,
02:18et c'est là, sur l'affiche, que naît la fameuse colombe de la paix de Picasso.
02:21Oui, absolument.
02:23Alors, il se trouve que...
02:24Mais tout à l'heure, j'ai dit Yves Martin, non ?
02:26Yves Martin, c'est un autre, c'est Henri Martin.
02:27Henri Martin, qui avait été condamné à 5 ans de réclusion et à dégradation militaire.
02:34Il voulait pas faire la guerre.
02:36Voilà. Et finalement, aujourd'hui, il a son nom dans des rues en France,
02:41et même au Monopoly.
02:43Je savais pas ça.
02:45Alors, il se trouve que, justement, votre maison, à l'époque, à Vallauris,
02:48se trouvait juste en face de celle de Picasso.
02:51Oui, absolument, oui, oui.
02:54C'était Chemin de la Gabelle, exactement.
02:58Et c'est des souvenirs de môme que tu peux pas imaginer.
03:01C'est gravé à vie, quoi.
03:02Oui, complètement.
03:03Mais la vraie maison de votre cœur de l'enfance, Michel Fugain, c'est Avorep, quand même.
03:07Ah oui, c'est la grande maison d'Avorep, oui.
03:09Car ça, elle est restée aussi dans vos souvenirs.
03:12J'y suis passé il n'y a pas longtemps encore.
03:14J'ai présenté à ma douce, à ma sanda.
03:17La maison est toujours là.
03:20Ils ont pas changé grand-chose, ils peuvent pas changer.
03:24Et c'est une maison...
03:27D'abord, c'est la même maison où je suis môme, d'accord ?
03:30Et je sais où étaient tous les endroits.
03:34Le secrétariat de ma mère, le cabinet de mon père, la salle d'attente.
03:38Derrière, qui donnait sur la rue.
03:42Plein de gens dans cette espèce de...
03:45C'est très vieux, quoi, c'était de la pierre par terre.
03:48C'était incroyable.
03:50Avec la porte rouge, elle est encore rouge.
03:53Et il y a encore les traces des haches des Autrichiens, tu le crois ?
03:59Et la maison est occupée aujourd'hui, encore ?
04:01Ah oui, bien sûr.
04:02Et puis je crois bien que c'est encore un médecin.
04:05Voilà.
04:06Alors, il se trouve que votre père a été en prison.
04:08Il y a quelqu'un qui l'a libéré.
04:09Il y a une histoire extraordinaire.
04:10Écoutez cette voix.
04:11Quand il est mort, le poète...
04:14Quand il est mort, le poète...
04:16Louis Hamad.
04:17Car je crois que votre père était en prison
04:19et a été libéré par le chef de cabinet du préfet de l'Indre
04:22dans des conditions surréalistes.
04:23Il a eu une idée.
04:25La vérité, c'est que je suis né...
04:27J'ai été conçu en prison, d'accord ?
04:29Mon père a été encabanné par Pétain et ses esbires
04:33parce qu'il était communiste
04:35et que Pétain ne pouvait pas supporter ça.
04:37Et donc il est encabanné au Fort Barreau de Ponchara.
04:43En face de Ponchara.
04:45Mais il était déjà étudiant en médecine, bien sûr.
04:49Et les matons du Fort Barreau
04:53qui ont une imagination folle vraisemblablement
04:57lui disent
04:58« Ah, t'es étudiant en médecine ?
04:59Tiens, ben voilà, c'est toi qui aura les clés de l'infirmerie. »
05:02Il s'est retrouvé avec les clés de l'infirmerie
05:04et chaque fois qu'il y avait une visite de ma mère
05:06il n'hésitait pas à en profiter sauvagement.
05:10Ce qui fait qu'au bout de neuf mois je suis né
05:13après une de ces visites au Fort Barreau
05:16et mon père a profité de cet événement
05:20pour demander une permission
05:22pour la naissance de son fils.
05:25Une permission qu'il obtient
05:27c'était pas non plus le goulag
05:30Une permission qu'il obtient
05:32il revient à Grenoble
05:34et là il se démerde
05:35tu veux que je raconte toute l'histoire ?
05:37C'est extraordinaire l'histoire.
05:39Il se démerde pour venir à Grenoble
05:42et pour avoir un rendez-vous avec le préfet
05:46en l'occurrence il n'a pas eu avec le préfet
05:49il avait rendez-vous avec le secrétaire du préfet
05:53secrétaire général de la préfecture
05:57et il sait, il apprend
05:59que le secrétaire général de la préfecture
06:02s'adonnait à la poésie
06:04il s'adonnait à la poésie
06:06et il a fait paraître un petit bouquin
06:09de poèmes
06:11mon père ne fait ni une ni deux
06:13il achète
06:14tout ça m'a été raconté
06:16il achète le bouquin
06:18puis il le met dans sa poche
06:20mais ça dépasse de sa poche
06:22et il a finalement rendez-vous avec
06:25ce qu'il ne savait pas
06:27c'était Louis Hamad
06:29et Louis Hamad lui demande
06:32la raison de ce rendez-vous
06:34il lui dit
06:36je l'aurai bien libéré
06:38et là Louis Hamad il repère le bouquin
06:40c'est-à-dire son livre
06:42et il dit
06:43vous aimez particulièrement la poésie ?
06:46je suis un fou de poésie notamment
06:48en ce moment je viens de découvrir
06:50un poète magnifique
06:54et il a été libéré de sa prison
06:58par Louis Hamad
07:00c'est extraordinaire ça
07:01qui n'était pas encore le Louis Hamad
07:03de quand il est mort le poète
07:07toutes les chansons de Beko qu'il a découvert
07:09oui absolument
07:10vous l'avez raconté un jour à Louis Hamad
07:12Michel Fuguin
07:13jamais je ne l'ai pas connu
07:14je n'ai pas connu Louis Hamad
07:15c'était un personnage extraordinaire aussi
07:18dans le principal travail à la préfecture de police
07:20c'était de faire sauter les contraventions des personnalités
07:23et il y a d'autres personnes qui ont compté dans votre vie
07:25je crois ce sont vos grands-parents
07:27Joseph et Marie Michel Fuguin
07:29ça ne m'invente pas ça
07:33mon père avait des parents
07:35qui s'appelaient Joseph et Marie
07:38ce qui fait qu'on a pu le charrier
07:40pas mal de fois à ce sujet là
07:43mais vous voyez
07:45mes grands-parents en général
07:48que ce soit paternel ou maternel
07:49ont tenu beaucoup de place dans nos vies d'enfants
07:52c'est volontiers et sans aucune rancune
07:57à l'égard de mes parents
07:59parce que mes parents faisaient partie des gens
08:01qui étaient à pied d'oeuvre
08:04pour la reconstruction de la France
08:07et tous les gens de ma génération
08:09on n'a pas été emmerdés par les parents
08:13et au contraire il y avait des combats encore
08:17le soir à 20h pendant un moment
08:20quand les communistes étaient mis hors jeu
08:23par De Gaulle
08:25je crois que c'est De Gaulle qui les a virés
08:27les flics de Grenoble montaient
08:31pour casser du communiste
08:34et précisément du Fuguin
08:36parce que mon père était une assez grande gueule
08:38et il leur faisait savoir qu'il ne les portait pas au nu
08:44et à 20h parce qu'ils avaient fini le boulot
08:47le temps de monter dans les tractions
08:48et de faire les 15 km
08:50et mon père à ce moment là prenait sa serviette
08:53et il allait faire ses visites à domicile
08:58c'était aussi simple que ça
09:00ils n'ont jamais attrapé Fuguin
09:03et tout ça c'est dans ma mémoire de môme
09:08est-ce que vous imaginez, cher Jacques
09:11l'admiration qu'on peut avoir son père
09:16qui est un combattant
09:19mon père a participé à une manifestation
09:26où je peux parler pendant des heures de mon père
09:28à une manifestation pour la viscose à Echirol
09:33et il s'est fait matraquer lourdement
09:36obligé de le mener à l'hôpital
09:38il arrive à l'hôpital
09:40tous les toubibs de l'hôpital connaissent parfaitement mon père
09:43ils lui font un pansement
09:47digne d'un truc de mamoudi
09:51énorme
09:53et le journaliste des Allobroges
09:56le journal communiste de l'époque
09:57fait une photo première page
09:59en disant que Fuguin s'est fait matraquer sauvagement
10:01et partir de ce moment là
10:06dès le lendemain
10:08sur les murs qui montaient
10:10je le voyais puisque j'allais au lycée Champollion
10:14j'avais les quinze kilomètres que je faisais en quarts
10:17nous on appelait ça les quarts
10:19et je voyais Libéré Fuguin et David
10:22parce qu'il y avait un autre mec qui s'était fait canarder
10:24qui s'appelait David
10:25Libéré Fuguin David
10:27Libéré Fuguin David
10:28pendant quinze kilomètres
10:29c'était sur les murs
10:30et c'est resté longtemps
10:33dans la tête d'un mou
10:35c'est absolument prodigieux
10:37mon père c'est un costaud
10:41et il n'était pas plus costaud que les autres
10:43il est arrivé d'être rusé
10:45mais il avait un avantage
10:47et dont il a profité
10:49et j'ai vraisemblablement profité un peu
10:51c'est qu'il était commandant Mickey
10:54dans un réseau qui s'appelait Rainscotty
10:57et c'était un truc de renseignement
10:59c'était l'armée secrète
11:01le truc de renseignement
11:02il savait tout de tout le monde
11:05c'est à dire que quand la guerre s'est terminée
11:07il avait des dossiers
11:09et s'il y avait un mec
11:11un bourge quelconque
11:13qui l'ouvrait
11:16ou qui voulait porter des valeurs
11:20qui ne plaisaient pas à mon père
11:22mon père disait
11:23tu vas fermer ta gueule
11:24parce que sinon ça va aller très mal
11:26bon vous n'allez pas fermer votre gueule
11:27puisqu'on va se retrouver dans quelques instants
11:28avec une autre date
11:29le 7 mars 1900
11:31tu m'as demandé de parler
11:33je parle
11:34c'est très bien
11:35mais on a tellement de choses à se dire
11:36on pourrait faire 17 émissions ensemble minimum
11:38le 7 mars 1967
11:40c'est une date importante dans votre vie
11:42on en parle dans quelques instants
11:43sur Sud Radio avec Michel Fugain
11:45Sud Radio, les clés d'une vie
11:47Jacques Pessis
11:48Sud Radio, les clés d'une vie
11:50mon invité Michel Fugain
11:51le retour avec un nouvel album
11:53une jeunesse incroyable
11:54I'm back
11:56et on va en parler tout à l'heure
11:57et là je reviens au 7 mars 1967
11:59ce sont vos débuts et vos adieux
12:01à l'Olympia première
12:03vous êtes là
12:04c'est-à-dire qu'aujourd'hui l'Olympia
12:06on fait un soir, deux soirs
12:08vous à l'époque où chacun faisait trois semaines
12:10vous avez fait un soir
12:11un soir
12:12c'est extraordinaire
12:13un soir
12:14mais tout ça s'est arrangé
12:18Bruno ne m'en a jamais voulu
12:20il ne se souvenait pas
12:21et pourtant
12:22et pourtant
12:25je venais donc de sortir un disque
12:28où il y avait quelque chose qui marchait très fort
12:31c'est une chanson qui s'appelait
12:32Prends ta guitare, chante avec moi
12:33qu'on va écouter
12:34Prends ta guitare, chante avec moi
12:37Joue fort et longtemps
12:39Chante avec moi
12:41Ne t'arrête pas
12:43c'est le second qui a marché
12:44car c'était un rythme anglo-saxon
12:45très différent des rythmes
12:46on enregistrait à Londres
12:48c'est tous des vrais musiciens londoniens
12:51et des mecs qui jouaient dans tous les groupes
12:53de l'époque
12:55et à ce moment-là
12:57c'était prévu que je fasse
13:00ce qu'on appelle le lever de torchon
13:02c'est-à-dire le premier mec
13:04au début du spectacle
13:06qui devait chanter
13:07je devais chanter trois chansons
13:09et là-dessus
13:12l'attaché de presse
13:14me dit
13:16on peut faire
13:17Albert Rezner
13:19c'était ça
13:20achetant des têtes de bois
13:21Têtes de bois et tendre aux années
13:23T'as la mémoire Jacques
13:25Têtes de bois
13:26Peu importe
13:27ça se passait au Moulin de la Galette
13:29et là je vais voir Bruno
13:34je dis Bruno
13:36écoutez
13:37j'ai la possibilité
13:38de faire une émission de télévision
13:40en direct en plus
13:41oui en direct
13:43je commence l'émission
13:46et si je le fais à 8h30
13:49à 9h45 je suis là
13:51ça commence à 8h30
13:53est-ce que vous me permettez
13:54de chanter à 9h45
13:56et là-dessus
13:57un transigeant
13:59non non non
14:01j'ai dû me mettre quelque part
14:03il savait pas encore
14:05que la télévision ça servait le spectacle
14:07donc il a fait son nom
14:09de patron de spectacle
14:11donc j'ai chanté un soir
14:13et je ne suis pas retourné le lendemain
14:15mais ça s'est arrangé ensuite
14:17il se trouve que cette émission d'Albert Rezner
14:19c'était votre première télé importante
14:21et les charlots aussi ont débuté dans cette émission
14:23avec Il a gagné le yo-yo en bois du Japon
14:25avant de faire la carrière qu'on connait
14:27je connaissais pas ça
14:29la guitare vous l'avez commencée
14:31justement en arrivant à Paris
14:33je suis arrivé avec une guitare
14:35oui
14:37j'ai commencé avant en chantant
14:39Michael Rowe de Balthasar
14:41alléluia
14:43les trucs à la con
14:45mais je savais rien faire
14:47et votre première chanson
14:49qui a eu un succès d'estime en France
14:51est devenue un succès international
15:05John Rawls qui a chanté
15:07If I Only Had Time
15:09qui est néo-zélandais
15:11il continue à chanter aujourd'hui d'ailleurs
15:13qui a été commandeur de l'ordre britannique
15:15de la Nouvelle-Zélande
15:17et son plus grand succès
15:19c'est l'adaptation de Je n'aurais pas le temps
15:21il a cartonné très fort
15:23ça je ne l'ai pas fait avec une guitare
15:25je l'ai fait avec un piano
15:27je vivais chez des gens
15:29des gens pour lesquels
15:31j'ai gardé un amour
15:33immodéré
15:35dont un des fils qui s'appelle
15:37Georges
15:39qui est mon frère
15:41un frère
15:43et il y avait un piano
15:45et juste avant de passer à table
15:47j'arrivais de là
15:49où je bossais la journée
15:51c'est à dire les nouvelles éditions Barclay
15:53où vous faisiez des chansons
15:55où je faisais des chansons toute la journée
15:57puis j'arrive là-bas
15:59et là je te donne
16:01c'est pratiquement un scoop
16:03parce que personne ne me l'a jamais fait dire
16:05et personne s'en est rendu compte
16:09dans ma petite bagnole
16:11j'entends
16:15le petit tambour
16:25qu'est-ce que c'est joli ce truc là
16:27j'arrive à la maison
16:29des Sabrès et je me mets au piano
16:31et puis je cherche
16:33je cherche un truc
16:35j'essaie dans un premier temps
16:37de retrouver comment
16:39je peux accompagner
16:43et je commence moi à faire
16:53jamais personne ne m'en a parlé
16:55et il y a une filiation directe
16:57et d'ailleurs je crois que Pierre Delanoé a écrit les paroles
16:59c'est une de vos premières collaborations avec Delanoé
17:03c'est la première qui compte en tout cas
17:05c'est la première qui compte vraiment
17:07il m'a montré ses albums
17:09et toutes les paroles des chansons à la main
17:11ah oui oui
17:13absolument
17:15je les ai revues il n'y a pas longtemps
17:17car Sylvie sa fille
17:19a tout donné ça
17:21dans une espèce de
17:23musée à Deauville
17:25il avait sa maison
17:27et le terrain de golf à côté
17:29car il n'écrivait jamais une chanson
17:31sans qu'il y ait un terrain de golf à côté
17:33jamais, il se démerdait toujours
17:35mais là aussi c'est un apprentissage
17:37car Pierre Delanoé et Claude Demel sont parmi
17:39les plus grands auteurs de chansons
17:41c'est une complicité qui est née
17:43c'est plus qu'une complicité
17:45j'étais son galopin
17:47il m'appelait son galopin
17:49je n'avais pas non plus l'âge d'être un galopin galopin
17:51j'étais son galopin
17:53il y avait une espèce de filiation
17:59assez chaleureuse
18:01alors qu'il était ouvertement
18:03un homme de droite
18:05et qu'il m'a toujours considéré comme un crypto-gauchiste
18:07mais
18:09j'ai toujours considéré aussi que
18:11il était assez content d'avoir un fils un peu gauchiste
18:13un fils adopté
18:15un peu gauchiste
18:17et qui se rebelle
18:19contre l'ordre établi qu'il défendait
18:21il se trouve aussi que cette chanson
18:23je n'aurai pas le temps en version anglaise
18:25vous l'avez découvert un jour dans une série américaine
18:27jouée par un pianiste
18:29j'ai découvert deux trucs chez mon papa
18:31je ne sais pas s'il ne s'attendit pas
18:33j'ai découvert deux trucs
18:35dans une série américaine
18:37il y avait un mec au piano
18:39genre piano-bar
18:41et il jouait If I Only Had Time
18:43parce qu'il ne connaissait sûrement pas
18:45la version originale
18:47et
18:49avec mon père
18:51il dit papa
18:53pour montrer à mon père
18:55que je ne faisais pas n'importe quoi
18:57alors qu'il ne savait pas du tout quel genre de métier c'était
18:59et une autre fois
19:01je suis encore chez mon père
19:03par les grands moments
19:05on a marché sur la lune et tout ça
19:07j'étais au mois de février
19:09période des carnavals
19:11et
19:13il passe toujours des trucs
19:15sur les carnavals à la fin du mois de février
19:17et j'en vois
19:19on voit le carnaval de Rio
19:21avec les écoles de samba
19:23qui défilent
19:25et il y en a une qui défile en chantant
19:27c'est la version originale de Fais Comme L'Oiseau
19:29on va en reparler tout à l'heure
19:31il y a aussi une autre chanson de Pierre Delannoy
19:33qui est importante parce que je crois que vous avez été un pionnier
19:35de l'écologie
19:43cet album est innovant
19:45parce que pour la première fois il y a des chanteurs
19:47et des chanteuses comme Nicole Croisi
19:49comme Esther Galil
19:51qui viennent dans l'album, ce qui ne se faisait pas
19:53et ensuite ça a été une comédie musicale
19:55c'est ça, parce qu'il y avait une trame
19:57et c'est Pierre
19:59qui a été un peu
20:01le promoteur de l'idée
20:03il a édigé un pote, il parlait de Pierre Cicère
20:05qui lui avait
20:07réalisé
20:09toute la série
20:11Les Saintes Chéries
20:13Les Saintes Chéries, oui, qui était le premier feuilleton
20:15où Daniel Gélin et Micheline Prell
20:17venaient à la télévision
20:19absolument
20:21et il a prévenu Pierre Cicère
20:23et Pierre Cicère
20:25est arrivé un jour
20:27et Pierre lui dit
20:29il faudrait que tu fasses quelque chose avec ça
20:31et on est parti sur l'idée d'une comédie musicale
20:33non, d'une histoire musicale
20:35c'est ça
20:37et L'enfant dans la ville, ça s'appelait L'enfant dans la ville
20:39parce que regarde les rues de la grande ville
20:41et l'enfant c'était moi
20:43c'était moi
20:45je te fais la totale là
20:47c'était moi
20:49il avait une copine dans le film
20:51et ça a été
20:53Marie Ros
20:55qui était allemande
20:57une vedette allemande, elle avait déjà un show
20:59c'est ce qu'elle me dira à la fin du tournage
21:01quand on a terminé, elle dit
21:03on avait chanté deux chansons, un duo, deux duos
21:05elle me dit, pourquoi tu viens pas dans mon show
21:07on va chanter les deux chansons
21:09ce que j'ai fait, elle m'a invité
21:11un petit peu plus tard
21:13et là, pendant les répétitions
21:15je suis dans les gradins, bien sûr
21:17j'attends
21:19que je puisse travailler
21:21et là je vois un groupe qui passe
21:23et c'était tout des transfuges de R
21:25Allemagne
21:27ça s'appelait
21:29les Lesson Free Singles pour l'occasion
21:31et je les regarde faire
21:33il y a eu une putain d'énergie
21:35et j'ai dit, c'est ça que je veux faire
21:37et je suis rentré à Paris
21:39le lendemain matin, j'étais avec Roland Bismuth
21:41et je dis, Roland
21:43je veux faire une troupe
21:45et on va en parler tout à l'heure
21:47avec une autre date qui est aussi importante
21:49parce que vous n'avez pas fait qu'une troupe
21:51vous avez aussi aidé des artistes
21:53on va évoquer la date du 19 janvier 1981
21:55à tout de suite
21:57sur Sud Radio avec Michel Fuguin
21:59Sud Radio, les clés d'une vie
22:01Jacques Pessis
22:03Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité
22:05Michel Fuguin, éternel jeune homme
22:07avec ce nouvel album qu'on va découvrir dans quelques instants
22:09vous êtes un modèle dans la chanson française
22:11et on va expliquer pourquoi tout à l'heure
22:13et je reviens à une date
22:15le 19 janvier 1981
22:17une télévision
22:19qui permet de découvrir une petite nouvelle
22:21qui va devenir une grande
22:25L'Atelier Fuguin, où pour la première fois
22:27vous accueillez Mimi Maty
22:29c'est sa première télévision
22:31En fait, c'est dans
22:33Mi Fugue, Mi Raison ?
22:35C'est en 1981, c'était un documentaire
22:37qui retrace la vie de l'Atelier Fuguin
22:39à Nice
22:41et là, il y a Mimi Maty qui est là et on ne l'a jamais vue
22:43Absolument, elle est là, il y a tout le monde
22:45mais je ne sais pas si c'est avant
22:47André, comment il s'appelait ?
22:49André Laxman, peut-être ?
22:51Oui
22:53Je vois un signe de tête de ma femme
22:55André Laxman
22:57qui vient tourner autour de l'Atelier
22:59et je crois que c'était pour
23:01une télévision suédoise ou norvégienne
23:03Tout à fait
23:07Et effectivement, Mimi est là
23:09et ça intrigue les gens
23:11Alors que moi, je passais mon temps
23:13à dire à Mimi, attention
23:15t'es normale, t'es une grande
23:17Vous lui avez dit sans arrêt, reste telle que tu es
23:19Absolument
23:21Et puis elle a su le faire
23:23et puis elle a fait la carrière qu'elle a fait
23:25et c'est
23:27bien comme ça
23:29Et après, il y a eu
23:31un Mi Fugue, Mi Raison de
23:33Patrice Lafon
23:35qui est venu tourner
23:37Patrice c'est mon pote alors
23:39C'est particulier
23:41C'était très agréable de faire ces trucs
23:43autour de l'Atelier
23:45Et sans vous, sans vos conseils
23:47Mimi Maty ne serait pas devenue ce qu'elle est aujourd'hui
23:49C'est clair Michel Fugue
23:51Je ne suis pas
23:53si sûr que ça, parce qu'elle arrivait
23:55d'un truc
23:57de vacances ou quelque chose comme ça
23:59Le VVF
24:01Elle arrivait du VVF
24:03où elle était animatrice
24:05et animateur, comme les animateurs
24:07des camps de vacances
24:09Et
24:11elle avait quelque chose chevillé au corps
24:13Elle avait déjà essayé
24:15de me choper à Lyon
24:17quand on était au Parc de la Tête d'Or
24:19on restait une semaine
24:21Elle est venue pratiquement toute la semaine
24:23et elle est venue
24:25Je voudrais faire partie du Big Bazaar
24:27J'ai dit ma cocotte, tu fais quoi là ?
24:29Je suis en sciences économiques
24:31ou quelque chose comme ça
24:33J'ai dit tu vas terminer tes études
24:35et puis on verra plus tard
24:37Et quand
24:39je me suis installé
24:41quand j'ai installé l'idée
24:43de l'atelier
24:45au studio de la Victorine de Nice
24:47qui j'ai vu arriver avec
24:49papa et maman
24:51c'était Mimi Mathie qui est venue avec ses parents
24:53et on a vécu
24:55des très beaux moments
24:57pour moi c'est un des moments
24:59les plus
25:01chouettes de ma vie
25:03les plus tendres
25:05avec ses 60 mômes
25:07il y en a qui étaient plus des mômes
25:09mais 60
25:11je dis vampires parce qu'ils m'ont planté
25:13les dents et il fallait que je sorte tout ce que j'avais
25:15ils m'ont pompé
25:17la sub scientifique moelle
25:19mais je me suis laissé faire avec un plaisir indécis
25:21j'étais content
25:23parce qu'il faut savoir un truc aussi
25:25les gens n'imaginent pas
25:27c'est qu'en apprenant ou en passant les témoins
25:29on réalise tout ce qu'on sait
25:31et
25:33c'est à la fois bénéfique
25:35et ça s'est avéré
25:37difficile par la suite
25:39parce qu'il y a eu un moment où j'avais plus rien
25:41j'étais fini
25:43j'étais vidé comme une baudruche
25:45et il a fallu que je prenne 5 ans de vacances
25:47la Victorine je crois Michel Fugain
25:49c'est né sur un coup de foudre
25:51vous êtes à Nice et vous découvrez ce lieu
25:53et vous dites je veux être là
25:55c'est un coup de foudre
25:57je suis obligé de te reprendre
25:59c'est en fait Pierre Cicère
26:01qui travaillait
26:03à
26:05la Victorine
26:07il tournait un truc à la Victorine
26:09donc en contact avec le monsieur
26:11qui était propriétaire amphithéotique
26:13parce que c'était
26:15un truc comme ça, un bail amphithéotique
26:17qui
26:19ne connaissait strictement rien au cinéma
26:21et rien à mon métier
26:23il était bourré de bonnes intentions
26:25monsieur Guillem
26:27et
26:29Pierre vient, il revient de Nice
26:31il bouffe à la maison
26:33et il me raconte ça
26:35et là j'ai dit putain mais c'est exactement l'endroit
26:37où on peut faire une école
26:39c'est l'endroit où on peut faire un truc
26:41où on travaille, un atelier de travail
26:43c'est à dire où des jeunes artistes
26:45se cherchent, se trouvent etc
26:47et il me dit ah bon ça t'intéresse ?
26:49j'avais rien à foutre
26:51ben voyons voir
26:53il est allé
26:55il en a parlé à monsieur Guillem
26:57il a fait ça tout de suite
26:59il a fait mais il vient immédiatement
27:01je lui donne un studio
27:03il nous a préparé un studio
27:05il a fait un
27:07plancher de 44
27:09de 10 mètres sur 10 mètres
27:11et
27:13pardon micro excuse moi
27:15et il a installé
27:17un miroir
27:19sur toute la longueur du studio
27:21c'est incroyable quoi le délire
27:23le piano et allons-y
27:25et là les auditions ont commencé
27:27c'est un des plus beaux moments de ma vie
27:29alors les premières auditions
27:31c'était bien avant pour le Big Bazaar
27:33à Bobineau, vous avez vu apparaître
27:35200 personnes alors que vous pensiez avoir
27:37une dizaine de personnes Michel Fugain
27:39ben oui je savais pas
27:41je savais pas qu'il y avait pas
27:43en plus il n'y avait pas toutes ces émissions
27:45de
27:47Star Academy
27:49voilà les trucs
27:51The Voice et machin
27:53donc on n'avait pas de critères
27:55et c'est Roland Bismuth
27:57qui lorsque je lui ai dit je veux faire une troupe
27:59elle dit oui Michel et comment on fait
28:01et elle s'est mise au charbon tout de suite
28:03elle a passé le mot
28:05à des
28:07journaux de jeunes
28:09salut les copains
28:11podium etc
28:13podium je suis pas sûr que podium existait déjà
28:15ben podium pareil
28:17et
28:19on s'est retrouvé avec une enfilade
28:21de gens dans toute la rue
28:23de la gaieté quoi tu vois ce que je veux dire
28:25et
28:27je me suis aperçu que j'étais très très
28:29mauvais au niveau de l'audition
28:31je savais pas ce qu'il fallait faire
28:33alors je les faisais parler
28:35il y en a qui se sont détachés
28:37immédiatement, ils ont fait partie
28:39du Big Bazaar
28:41Big Bazaar qui s'appelait La Troupe au départ
28:43ça s'appelait La Troupe on savait pas comment appeler
28:45en fait je ne l'ai appelé que parce qu'il fallait
28:47il fallait un truc
28:49sur le premier
28:5145 tours de
28:53de cette affaire c'est à dire
28:55de la belle histoire
28:57et c'est là où ça s'appelle Fuguin et le Big Bazaar
28:59pour moi
29:01c'était un bazar humain l'explication
29:03c'était un bazar humain au contraire de tout
29:05ce qu'on voyait en télé à savoir
29:07des balais où ils avaient tous le même costume
29:09machin là c'était le bordel
29:11c'était le bazar humain
29:13et j'ai fait tout ce qui
29:15était possible pour garder toujours ce bazar humain
29:17c'est à dire qu'il n'y en ait pas un
29:19qui ressemble à l'autre
29:21et on s'est proposé
29:23des trucs puis en rentrant à la maison
29:25bazar humain
29:27le grand bazar
29:29grand bazar de l'hôtel de ville c'est pas possible
29:31c'est là où j'ai proposé
29:33Big Bazaar
29:35ils n'ont pas sauté au
29:37plafond
29:39mais ils ont dit ouais pourquoi pas
29:41et là Michel Fuguin l'Olympia
29:43rentre encore en ligne de jeu puisque Doudou
29:45je crois qu'il était dans les coulisses quelqu'un de très important
29:47il vous suggère
29:49d'aller voir Bruno Cogris
29:51pour avoir un lieu
29:53de quatrième étage
29:55ah non mais ça
29:57ah tu veux dire
29:59pour la répétition
30:01mais j'ai vu directement Bruno
30:03je le vois dans
30:05Doudou vous avez glissé à l'oreille que ce lieu était libre
30:07ah oui oui
30:09et je vois
30:11je ne le prenais pas en compte
30:13et je vais voir
30:15et je crois bien que j'allais voir Doudou
30:17mais Bruno est dans la petite
30:19courette tu sais il y avait une petite courette
30:21qui était là il était là dehors
30:23il dit Bruno comment allez-vous
30:25je pensais qu'il allait m'en vouloir
30:27pour le fait que j'avais fait qu'un jour au lieu
30:29des quinze mais non
30:31il ne s'en souvenait même pas
30:33et je lui dis
30:35je suis en train
30:37de chercher
30:39un endroit pour répéter pour une troupe
30:41et là il me fait
30:43mais pourquoi tu ne prends pas le quatrième étage
30:45pourquoi tu ne prends pas le quatrième étage
30:47il dit je ne peux rien en faire
30:49parce que le plancher est abîmé
30:51effectivement le plancher du quatrième étage
30:53était abîmé dans un coin
30:55où jamais personne n'est allé
30:57mais les lattes du plancher
30:59étaient disjointes
31:01et tout, il ne pouvait pas assurer le lieu
31:03il ne pouvait pas assurer
31:05donc il nous l'a filé
31:07chauffé
31:09et éclairé
31:11on travaillait de 20h à minuit tous les soirs
31:13le seul mécène
31:15du Wigbazar
31:17c'est Bruno Coquiatrix
31:19et c'est le début justement d'un beau roman
31:21c'est un beau roman
31:23c'est une belle histoire
31:25c'est une romance d'aujourd'hui
31:27c'est une romance d'aujourd'hui
31:29c'est une romance d'aujourd'hui
31:31texte écrit en une heure
31:33vous n'étiez pas convaincu au départ
31:35je crois Michel Fugain
31:37au départ je pensais que c'était
31:39très californien
31:41donc Pierre n'était pas
31:43la formidable adresse pour avoir un truc
31:45très californien
31:47donc il m'a rendu un truc très franco-français
31:49franco-françouillard
31:51avec l'autoroute au lieu de la
31:53route 66
31:55the road 66
31:57et
31:59oui
32:01mais j'ai hésité
32:03j'ai hésité parce que
32:05c'est un beau roman, c'est une belle histoire, c'est une romance d'aujourd'hui
32:07le mot romance
32:09je l'avais un peu en travers
32:11mais bon
32:13quand tu disais ça, et puis a fait
32:15c'est très bon
32:17les résultats ça a été très bon, ça a marché
32:19c'est lui qui avait raison
32:21le phénomène du Wigbazar est unique dans l'histoire
32:23des gens venaient dix fois, beaucoup de gens
32:25le premier spectacle de leur vie qu'ils ont vu c'est le Wigbazar
32:27Michel Fugain
32:29toute la journée moi je rencontre des gens
32:31mais c'est fou, comment expliquez vous ça ?
32:33j'en sais rien
32:35je sais pas l'expliquer
32:37vraiment, je crois que
32:39c'est
32:41la création
32:43de ce qu'il fallait
32:45au bon moment
32:49j'essaie de l'expliquer
32:51vaguement, politiquement
32:53économiquement
32:55on était sortis de 68
32:57il y a eu un séisme planétaire
32:59parce qu'il était planétaire
33:01aux Etats-Unis
33:03dans les pays de l'Est
33:05ça a bougé partout
33:07et j'ai l'impression
33:09je garde l'impression que
33:11le commerce
33:13l'argent du monde
33:15la finance mondiale
33:17n'a pas su pendant un moment
33:19par où prendre les peuples
33:21parce qu'ils sont pris
33:23des gifles
33:25parce qu'ils sont pris des gifles
33:27quand même, ils savaient pas
33:29par où les prendre
33:31et pendant un moment il y a eu une espèce de calme
33:33plat
33:35et nous on est dans ce calme plat
33:37et c'était
33:39exactement ce que les gens
33:41avaient vraisemblablement envie d'entendre
33:43c'est à dire des trucs
33:45qui étaient à la fois légers
33:47mais porteurs d'espoir
33:49et ils ont adhéré
33:51les adultes
33:53étaient contents que leurs enfants
33:55aiment ça
33:57parce que c'était pas sale
33:59c'était plutôt
34:01les textes sont plutôt intelligents
34:03bien que
34:05très populaires
34:07c'est dû à Pierre
34:09et à Maurice aussi
34:11parce que Maurice Vidalin
34:13il avait une plume qui pouvait être très populaire
34:15c'est le bon moment
34:17et les gens ont aimé
34:19que j'ai eu des familles entières
34:21j'ai eu des samedis
34:23qui venaient me faire signer
34:25des familles entières
34:27dont ouvertement
34:29c'était des prolos
34:31et je réfléchissais
34:33et ils venaient me faire signer
34:35un
34:37comment on appelle ça
34:39le programme
34:41ils venaient me faire signer le programme
34:43c'est à dire tu fais le compte
34:45ils sont 7 là
34:477 places à l'Olympia
34:49ça coûtait des sous
34:51et en même temps ils achètent le programme
34:53et c'est là où tu te dis
34:57un peuple
34:59normal
35:01qui se regarde pas le nombril
35:03c'est un peuple normal
35:05avec des gens qui ont des difficultés financières
35:07ils peuvent choisir un spectacle dans l'année
35:09et là ils se lâchent
35:11mais
35:13ils se lâchent
35:15il faut que ça corresponde à quelque chose
35:17qu'ils apprécient vraiment
35:19et là dans ce coup ils viennent
35:21du grand-père aux petits-enfants
35:23des grands-parents aux petits-enfants
35:25moi ça m'émeut encore
35:27mais les générations d'aujourd'hui
35:29je peux vous le confirmer chantent encore le Big Bazaar
35:31et les 5 années de chansons
35:33je le dis tous les soirs
35:35j'étais hier soir sur scène
35:37et j'adore ça
35:39les enfants vous savez que le Big Bazaar
35:41c'était il y a 50 ans
35:4350 ans après il y a un nouvel album
35:45qu'on va évoquer à travers la date
35:47du 25 septembre 2024
35:49à tout de suite sur Sud Radio avec Michel Fugain
35:51Sud Radio, les clés d'une vie
35:53Jacques Pessis
35:55Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Michel Fugain
35:57on a parlé du passé, maintenant le présent
35:59tu sais bien que je te dirai tout Jacques
36:01le 25 septembre 2024
36:03est sorti un nouvel album
36:05et ce nouvel album
36:07on va en parler longuement et on va commencer par
36:09écouter le premier extrait
36:11La rue du temps qui passe
36:13La rue du temps qui passe
36:15il y a un chêne
36:17qui a 2000 ans passé
36:19et sur la place
36:21de l'église abandonnée
36:23il y a un rang
36:25sablier
36:27et on y va
36:29tout de suite
36:31alors ce qui est extraordinaire
36:33Michel Fugain, c'est qu'on écoute cet album aujourd'hui
36:35bon vous avez 20 ans et 4 fois plus
36:37qu'une, faut le dire, et c'est le même son
36:39la même voix et ce sont des mélodies
36:41et des paroles
36:43c'est un miracle ?
36:45non non je pense pas que ce soit un miracle
36:47je pense pas que ce soit un miracle
36:49je pense que c'est un album très Fugain
36:51La rue du temps qui passe
36:53c'est pas moi qui ai écrit le texte, j'ai demandé ce texte là
36:55c'est à dire j'ai demandé un truc sur une rue
36:57pensant à quelque chose
36:59qui va forcément t'avoir dans la tête
37:01une pub
37:03qui m'a toujours ému, il y en a deux qui m'émeuvent
37:05une pub qui m'a toujours ému c'était la rue
37:07c'était pour une assurance ou quelque chose comme ça
37:09et on passait de génération en génération
37:11dans la rue
37:13ça avançait comme ça
37:15et j'adorais
37:17le principe même
37:19du passage de témoin
37:21et il y en a une autre
37:23que j'ai vue il y a encore pas longtemps
37:25où le père apprend son fils
37:27à rouler sur un vélo qui a les petits trous derrière
37:29puis finalement
37:31le garçon grandit
37:33et un jour c'est lui qui est obligé
37:35d'aider son père
37:37d'aider son père
37:39moi ça m'émeut, tu peux pas savoir
37:41je suis une midinette
37:43oui mais nous on est émus par cet album
37:45parce que le rythme est intact, la voix n'a pas changé
37:47c'est extraordinaire Michel Fuguin
37:49oui mais tu sais je chante
37:51tout le temps
37:53les cordes vocales c'est deux muscles
37:55et les mélodies
37:57il n'y a plus de mélodies aujourd'hui
38:01on est quand même quelques-uns
38:03dans la chanson française à être mélodiste
38:05je pense à Laurent
38:07je pense à Julien Clerc
38:09qui a fait des mélodies magnifiques
38:11donc on est quelques-uns
38:13c'est un témoin
38:15que les jeunes générations
38:17semblent n'avoir pas pris
38:19c'est dommage pour eux
38:21parce que comme le disait Pierre Delannoy
38:23l'important dans une chanson
38:25c'est la musique
38:27mais on a besoin des paroles
38:29pour s'en souvenir
38:31et je persiste
38:33je persiste à croire qu'il a raison
38:35ce qui est important
38:37c'est ce qu'on siffle
38:39ce qui est important
38:41c'est ce qu'on hurle sous sa douche
38:43c'est ça
38:45mais Pierre disait
38:47une chanson est célèbre quand le petit télégraphiste
38:49la chevredonne nous la siffle dans la rue
38:51c'est ça
38:53c'est lorsqu'elle est passée de bouche à oreille
38:55lorsqu'elle est rentrée
38:57c'est vachement difficile
38:59ça devient de plus en plus difficile
39:01tous nos peuples sont sollicités
39:03par tellement de sources
39:05que ce soit des sources directes pour les radios
39:07que ce soit des sources indirectes
39:09avec le web
39:11il y en a partout
39:13le nombre d'heures
39:15que des gens peuvent passer sur les réseaux sociaux
39:17à faire du scrolling
39:19c'est quand même un peu spécial
39:21donc c'est vachement difficile
39:23de faire entendre sa voix
39:25et
39:27le deuxième type de combat
39:29en ce qui concerne les mecs de ma génération
39:31d'abord
39:33ils pensent tous que je suis mort
39:35je peux pas jouer au concert
39:37non non
39:39les mecs non
39:41et c'est de
39:43passer au milieu de ça
39:45parce qu'il y a une espèce de jeunisme ambiant
39:47je comprends pourquoi il y a jeunisme
39:49on est bien d'accord
39:51de jeunisme ambiant qui font que
39:53il y a des radios
39:55j'ai le rapport de tout ça
39:57ils passeront jamais le disque
39:59simplement parce que je suis un créateur
40:01parce que je suis un créateur de chansons
40:03plus qu'un chanteur
40:05je suis un créateur de chansons d'avant les années 80
40:07je trouve ça
40:09d'une connerie
40:11épouvantable
40:13c'est à dire
40:15c'est d'une bêtise
40:17d'autant qu'ils savent
40:19je pense à certaines radios
40:21certaines radios qui ont plongé
40:23parce qu'ils ont eu ce type de politique
40:25ils ne savent pas que les jeunes n'écoutent pas la radio
40:27ils ne savent pas ça
40:29et on écoute ceux de radio sur Youtube maintenant
40:31parce qu'on a presque un million d'abonnés
40:33et on diffuse aux chansons la preuve
40:35Paris
40:37ville des amoureux
40:39Paris
40:41qui flamme en amoureux
40:43le long de la scène
40:45qui savent que
40:47Paris
40:49ça c'est un hommage à Paris
40:51un Paris qui n'existe plus
40:53il y a un débrief
40:55nécessaire
40:57cette chanson
40:59elle a 22 ans
41:01elle a 22 ans
41:03je l'ai faite pour Sanda
41:05qui chante magnifiquement bien
41:07c'est la femme de votre vie
41:09c'est la femme de ma vie
41:11et
41:13on s'était dit
41:15je vais te faire des chansons
41:17on va te produire
41:19entre temps on a capoté
41:21il y a eu des
41:23priorités
41:25ça ne s'est pas fait
41:27ça ne s'est jamais fait
41:29cette mélodie je l'ai retrouvée il y a 3-4 ans
41:31dans mon ordi
41:33j'avais que la mélodie
41:35puisque le texte
41:37il ne servait plus à rien
41:39puisque c'était un texte de fille
41:41la mélodie j'adore
41:43je me mets sur le coup
41:45ça s'appelait Paris
41:47il n'y a pas de raison que ça ne s'appelle pas Paris
41:49et
41:51là je vais sur le net
41:53aussi je cherche
41:55des chansons sur Paris
41:57et il y a toutes les anciennes chansons
41:59sur Paris
42:03très bien, formidable
42:05on les connait tous
42:07et puis il y a les nouvelles
42:09et c'est Paris je t'aime plus
42:11Paris c'est fini entre nous
42:13et j'ai dit mais c'est pas ça
42:15moi j'ai envie
42:17de faire une chanson sur le Paris
42:19je l'ai entendu en plus pendant
42:21les jeux olympiques il y avait une pub
42:23Paris ville des amoureux
42:25ils n'avaient pas la chanson derrière
42:27mais je fais ça
42:29je dis bon
42:31et je mets Claude
42:33qui était l'auteur original
42:35Claude Lemel
42:37qui a fait les couplets
42:39il n'a pas fait le refrain, le refrain je l'ai fait moi
42:41et
42:43on a travaillé ça
42:45ce Paris là
42:47et quand on a
42:49fini les enregistrements et que Paris
42:51s'est retrouvé très vite fini
42:53terminé et j'ai dit
42:55je ne ferai pas de promo sur Paris
42:57je vous le dis tout de suite pour moi
42:59Paris c'est cadeau
43:01c'est à dire je fais cadeau d'une ville
43:03sur Paris, d'une ville à propos
43:05de Paris, je fais cadeau
43:07à Paris ou au monde entier
43:09mais c'est un cadeau
43:11je ne ferai pas et je suis très
43:13emmerdé pour la mettre autour par exemple
43:15il faut que je trouve une astuce
43:17je crois que je l'ai trouvé
43:19il y a une tournée et il y a Bobino aussi
43:21au mois de janvier
43:23les lundis de Bobino
43:25alors ça c'est la deuxième chanson de l'album
43:27il y en a une troisième aussi étonnante
43:29c'est les chimères
43:44Alors là encore c'est du Fugain
43:46pur et dur, le village gaulois
43:48qui résiste à l'envahisseur
43:50car il n'est pas question de changer
43:52quoi que ce soit dans vos mélodies
43:54dans votre rythme, Michel Fugain
43:56Non, je n'ai pas à changer quoi que ce soit
43:58je ne peux pas être plus vrai
44:00qu'en chantant des mélodies
44:02qui me viennent
44:04et qui ne sont pas truquées
44:06pas trucardes
44:08qui sont des mélodies
44:10après qu'est-ce qu'on y met dessus ?
44:13Les chimères par exemple
44:15ce refrain-là
44:17je l'avais depuis pas mal de temps
44:19je n'avais pas
44:21les couplets intérieurs
44:25on avait 30 ans à peine
44:27et de ce coup, les chimères
44:29c'était quoi nos chimères ?
44:31le Big Bazaar ça n'est rien qu'une chimère
44:33je parle de cette époque-là
44:35On faisait l'amour et pas la guerre
44:37On faisait l'amour et pas la guerre
44:39Et c'était un clin d'oeil aux hippies
44:42Oui mais on n'a jamais été hippie
44:44je rectifie toujours
44:46à cette époque-là les mecs
44:48jetez-moi des pierres mais pas trop fort
44:50si vous voulez
44:52à ce moment-là je portais des manteaux de loup
44:54et je roulais en Porsche
44:56vous ne me mettez pas une image
44:58que je n'avais pas
45:00j'ai jamais été hippie
45:02le Big Bazaar n'était pas une communauté
45:04où on se lavait les dents ensemble
45:06sur le même évier
45:08c'est plus un kibous
45:10que n'importe quoi d'autre
45:12et dans cet album il y a aussi une chanson
45:14qui symbolise l'éternité pour vous
45:16un nouveau départ
45:32alors je trouve qu'on parle d'espoir dans cette chanson
45:34mais il y a un mot qui est cher
45:36à votre coeur Michel Fuguin
45:38l'espérance
45:40oui parce qu'on dit
45:42on dit souvent espoir
45:44ça revient souvent
45:46le mot espoir
45:48et finalement je le trouve un peu court
45:50le mot espoir
45:52d'autant qu'il fait partie de la vie courante
45:54du quotidien de chacun
45:56on ne peut avoir l'espoir pour le lendemain matin
45:58d'accord
46:00l'espérance me paraît
46:02être le vrai
46:04le vrai mot
46:06c'est à dire
46:08l'espérance c'est forcément
46:10à longue échéance
46:12c'est l'espérance de quelque chose qui n'est pas là
46:14l'espérance de
46:16en une vie meilleure
46:18c'est la grosse espérance
46:20l'espoir en une vie meilleure
46:22on est à deux doigts de dire
46:24mais l'espérance ne vous a jamais quitté tout au long de ce parcours
46:28parce que des moments heureux d'autres plus difficiles
46:30mais
46:32non ça ne m'a jamais quitté
46:34mais j'aime l'idée
46:36ça ne m'a jamais quitté, pourquoi ça ne m'a jamais quitté
46:38en fait
46:40je suis tellement fataliste comme mec
46:44on pourrait dire Fugain le fataliste
46:46je suis fataliste moi
46:48ce qui vient, vient
46:50il y a du bon, il y a du mauvais, il y a du très mauvais
46:52possiblement
46:54mais je sais que
46:56je continuerai à vivre le lendemain matin
46:58je sais que je continuerai à vivre l'année d'après
47:00et je sais que là je continuerai à vivre
47:02encore pendant un pied paquet de temps
47:04le plus longtemps possible
47:06avec des chansons aussi fortes que celles-ci
47:08pour ceux qui ont gardé la flamme
47:10je chante
47:12pour changer le dépit
47:14en espérance
47:16pour tuer le silence
47:18je chante
47:20la musique
47:26c'est presque votre marseillaise personnelle
47:28pourquoi je chante
47:30parce que je me suis posé la question
47:32au bout de 60 ans de métier
47:34t'as 82 balais
47:38c'est ce que je dis exactement aux gens
47:40qui sont dans la salle
47:42et que je retiens, je dis
47:44restez debout mais ne partez pas
47:46j'ai un dernier mot à vous dire
47:48et puis je leur fais cette chanson
47:50j'ai la voix qui a des difficultés à sortir
47:52tellement je le dis
47:54c'est de l'émotion pure
47:56et oui c'est ça
48:02c'est pas ma marseillaise
48:04parce que je suis pas un mec à chanter
48:06et à jouer la marseillaise
48:08mais c'est ma vérité
48:10les mecs
48:12j'ai pas autre chose à offrir que ça
48:14je tiens pas à offrir autre chose
48:16je suis pas un mec de mot d'ordre
48:18je soutiens qu'on est des artistes
48:20on est pas des combattants
48:22faut pas nous faire venir
48:24pour nous mettre au milieu de la manif
48:26c'est pas notre place
48:28on est là
48:30par contre c'est ma place
48:32si je fais le chiffon rouge
48:34et qu'il y a des prologues qui défilent
48:36pour leur dignité
48:38prenez le chiffon rouge
48:40je vais pas vous le chanter
48:42si on se retrouve ensemble
48:44je vais vous le chanter en privé
48:46ou dans la bande de copains qui est là
48:48mais c'est eux qui chantent
48:50ils chantent le chiffon rouge
48:52j'ai jamais imaginé quand vous avez débuté
48:54Michel Fugain
48:56jamais
48:58mais j'y pensais pas non plus
49:00ça me turlupinait pas
49:02je fais partie d'une génération
49:04qui a été tellement privilégiée
49:06il n'y avait pas de chômage
49:08il n'y avait que dalle
49:10on était persuadé qu'on allait
49:12toujours trouver son chemin
49:14si je ne découvre pas la musique
49:16j'aurai continué dans le cinéma
49:18d'accord
49:20je serai un metteur en scène à la retraite
49:22et vous êtes toujours dans la note
49:24grâce à cet album
49:26album qui est suivi d'une tournée
49:28dans toute la France
49:30d'une série de représentations à Bobineau
49:32on attend d'autres choses
49:34parce que vous n'allez pas en rester là non plus
49:36les lundis de Bobineau
49:38c'est né comment ?
49:40parce que quand on a décidé
49:42la tournée
49:44après l'album
49:46ils se sont mis à chercher
49:48c'est la métier comme ça
49:50une salle
49:52une grande salle
49:54les mecs
49:56pas une grande salle
49:58je veux voir les gens
50:00si je ne les vois pas je meurs
50:02et il me faut
50:04une chose humaine
50:06et je sais que j'avais fait déjà
50:08deux fois Bobineau
50:10pourquoi on ne fait pas plusieurs soirs Bobineau
50:12et là il se tape le front
50:14il fait Damned
50:16et ils ont demandé
50:18et c'est parti sur quatre soirs
50:20et j'ai appelé ça
50:22les lundis de Bobineau
50:24je trouve ça sexy
50:26ce qui est aussi
50:28très beau à écouter
50:30c'est cet album
50:32on dirait un titre à la louche
50:34merci de l'avoir composé
50:36merci de l'avoir enregistré
50:38et revenez quand vous voulez
50:40parce qu'on a tellement de choses à se dire
50:42je reviens quand tu veux mon Jacques
50:44on se retrouve bientôt
50:46restez fidèles à l'écoute de Sud Radio

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