• il y a 17 heures
Jacques Pessis reçoit Xavier Thibault. Le retour du Grand Orchestre du Splendid dont il est l’un des créateurs. Fidèle à l’esprit qui a fait son succès, il revient dans la salle de ses débuts, Le Café de la Gare.

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-11-06##

Category

Personnes
Transcription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06Votre formation dans la musique est à l'origine d'un orchestre
00:09où vous avez toujours vu les choses en grand,
00:11le Grand Orchestre du Splendide.
00:13A travers lui, vous avez offert une nouvelle vie à des refrains du passé
00:17et vous en avez créé d'autres qui sont bien partis pour devenir éternels.
00:21Bonjour Xavier Thibault.
00:22Bonjour Jacques.
00:23Alors, on vous accueille parce qu'on va parler du grand retour
00:26de l'Orchestre du Splendide au Café de la Gare à Paris
00:29sur les lieux de ses débuts.
00:31Ça va être la séquence de tout à l'heure.
00:34Mais le principe des clés d'une vie, c'est d'évoquer votre parcours
00:36et celui de cet orchestre mythique à travers des dates clés.
00:39Et la première que j'ai trouvée, c'est le 15 novembre 1957,
00:43qui est votre première télé.
00:45C'est-à-dire que c'est une émission chez Jean-Marc Thibault, votre père,
00:48où il y a Pierre Tchernia qui vient pour un dîner avec Roger Pierre
00:52et vous êtes là avec Frédéric, votre frère.
00:54Frédéric qui a une peluche dans les mains.
00:55Vous vous en souvenez ?
00:56Mon frère, il devait être petit.
00:57Ah oui, parce qu'il a une peluche dans les mains.
01:00Je ne me rappelle pas.
01:01Vous êtes à l'écran, à côté de votre père et de votre mère Madeleine.
01:06Et c'est vrai que votre père évoque son amour pour la chanson et pour l'humour.
01:10C'est vrai que Jean-Marc Thibault a été un passionné d'humour et de chanson.
01:14Oui, mais les gens souvent oublient qu'il a commencé comme chanteur, en fait.
01:19Il était chanteur de balle vraiment pendant la guerre
01:22et il a pas mal travaillé avant d'être vraiment comédien,
01:27avant de prendre ses cours de comédie et tout ça.
01:29Voilà, et effectivement, on a rencontré Roger Pierre qui est présent à ce dîner,
01:33qui a préparé une recette dans cette séquence de télévision.
01:36Et c'est vrai que Roger Pierre et Jean-Marc Thibault, ça a été un duo mythique.
01:39Ah bah oui, ils ont été les stars même de la télévision,
01:42non seulement de la scène,
01:44mais je crois vraiment que c'était les numéros un pendant quelques années,
01:48avec les émissions que faisaient avec Marity Carpentier.
01:53En fait, ils avaient connu Marity et Gilbert Carpentier à Radio Luxembourg,
01:57à leur début, ils faisaient de la pub et puis ils ont travaillé ensemble.
02:00Et avant les numéros un, il ne faut pas oublier une parodie des Rois Maudits
02:04qui s'appelait Les Merveilleux Rois Henri ou Les Maudits Rois Fainéants,
02:08qui a eu 12 millions de téléspectateurs.
02:10Ah bah oui, à l'époque, en plus, il n'y avait que deux chaînes ou une.
02:13Deux chaînes, deux chaînes.
02:15C'était un duo qui avait un style d'humour très particulier, très personnel.
02:20Oui, je ne sais pas, surtout je ne connaissais qu'eux.
02:24Alors d'abord, en fait, d'abord eux, non, je les ai tous connus,
02:28tous les grands comiques de cette époque-là,
02:31Ferdinand Reynaud, Francis Blanche, oui bien sûr.
02:33Francis Blanche, tu étais très copain avec eux.
02:35Oui.
02:36Avec qui ils faisaient des blagues ensemble en permanence.
02:38Oui, Francis Blanche et Jean Carmé.
02:40Oui.
02:40Les fois où j'ai le plus ri de ma vie, peut-être,
02:42c'est quand j'étais gamin et que c'est Jean Carmé
02:46qui m'a peut-être fait le plus rire de tous les gens.
02:48Pourtant, j'en ai connu des gens drôles, mais...
02:50Ils faisaient des blagues ensemble, Jean Carmé et Francis Blanche.
02:53Francis Blanche se mettait sous la voiture, à l'intérieur,
02:59et Jean Carmé avait les bras levés.
03:00Je ne sais pas, je ne sais pas conduire.
03:01Et c'est Francis Blanche qui faisait semblant de conduire sur la route de Monaco.
03:05Et ça les faisait rire tous les deux.
03:07Oui, oui, ils faisaient aussi des pannes, des fausses pannes d'essence.
03:12Et ils mettaient de l'eau dans le réservoir.
03:13Ils mettaient de l'eau, voilà.
03:14Non, mais on ne peut plus imaginer ça aujourd'hui.
03:16Non, pas vraiment.
03:18Francis Blanche se baladait avec, sur le toit, un panneau marqué « Attention, explosifs ! ».
03:22La police l'arrêtait et il sortait trois pétards de sa boîte à gants.
03:26Alors, Roger Pierre et Jean-Marc Thibault, effectivement, c'est un style d'humour.
03:29Et on va réécouter un extrait de sketch qui correspond exactement à ce qu'ils étaient.
03:33Si les chenilles, s'ils avaient été plus nombreux,
03:35eh bien, l'énormité de ce monde, il serait révélé bien après, n'est-ce pas ?
03:38L'énormité de ce monde.
03:40C'était le premier duo avec Poiret et Serrault d'humour, d'humour moderne.
03:43Ça arrange tout.
03:44Oui, ils étaient peut-être un petit peu plus âgés que Poiret et Serrault.
03:49Ils ont dû être connus avant.
03:51Un petit peu avant, mais ils ont commencé à peu près…
03:53Oui, Poiret et Serrault ont commencé en 1953.
03:55Mais c'est vrai que, moi, je me souviens de spectacles,
03:57mais c'était plein à craquer pendant des mois.
04:01Ah oui, oui, oui.
04:02Quand ils ont fait la Lambra-Maurice Chevalier,
04:05je ne sais pas si c'était une salle, elle faisait combien ?
04:07Deux, trois mille.
04:08Deux mille deux cents places.
04:09Voilà, ils ont fait ça un an, bourré à craquer tous les ans, toute l'année.
04:15Et l'année suivante, il était évident pour eux qu'ils allaient reprendre la comédie musicale.
04:20En fait, la directrice du théâtre a vendu la salle.
04:23Ça s'appelait Les Plumes Rouges, je crois.
04:25Ça s'appelait Les Plumes Rouges, une comédie musicale, oui.
04:26Voilà, et qui a fait un tabac, effectivement.
04:28Mais c'est vrai que vous avez été marqué, formé par ça, Xavier Thibault.
04:33Ah bah oui, ça c'est en particulier cette comédie musicale.
04:37D'ailleurs, pour moi, c'était mon idole, le compositeur Claude Stiermans,
04:42qui avait fait, quand j'étais gamin, vraiment,
04:44lui c'était le pianiste au départ de Roger Pierre et Jean-Marc Thibault.
04:48Donc, c'était mon idole.
04:50Et finalement, le goût de la musique, il est né de là, Xavier Thibault ?
04:54Ah bah certainement, oui.
04:57Moi, j'ai toujours...
04:59De toute façon, mon père et Roger Pierre ont toujours eu des gens pour les...
05:04Ils ont toujours chanté.
05:05Donc, il y a toujours eu des musiciens et j'ai toujours aimé ça, tout de suite, oui.
05:10Oui, mais de là à devenir musicien soi-même ?
05:13Ah bah après, oui, tout d'un coup.
05:16J'ai pas découvert la musique très tôt,
05:18parce que mes parents avaient peut-être pas forcément très envie que je fasse de la musique.
05:22Donc, voilà, je vivais ma vie de gamin.
05:25Et puis, tout d'un coup, j'ai eu envie d'avoir une guitare et j'ai commencé.
05:28Et puis, voilà, j'y suis toujours, là.
05:30J'ai 78 ans et je gratouille toujours, je joue du piano, voilà.
05:35Et ça a commencé dans les cabarets de Mouffetard, je crois,
05:37dans un cabaret qui s'appelait La Méthode.
05:39Ah oui, La Méthode, bah oui, c'est là que j'ai connu tout le monde.
05:43J'ai connu... Coluche était barman, donc j'ai connu Coluche, là.
05:45Moi, je jouais comme musicien la nuit, on jouait.
05:48Vous étiez là comme musicien ?
05:50C'était presque plus amateur que professionnel ?
05:52Ah bah, c'était...
05:54On peut pas d'appeler...
05:55On se posait pas la question, on jouait, quoi, à point...
05:58On gagnait trois ronds-six-sous, mais on jouait.
06:00Coluche était au bar et c'est là que j'ai rencontré
06:02toute l'équipe du Café de la Gare, en particulier.
06:04Voilà. Et Coluche était au bar et ensuite, il a commencé à chanter.
06:07Écoutez.
06:08Courir au milieu de ce lune, le sable,
06:13retrouvait son enfant...
06:15Ça, c'est les vrais débuts de Coluche avec les menestrelles à La Méthode.
06:20C'est quoi, ça ?
06:21Ah bah, ça, c'était le groupe qu'il avait à l'époque.
06:26En fait, il était pas du tout comédien, Coluche.
06:29Enfin, il faisait tout, quoi.
06:31Il avait tous les métiers du monde.
06:32Moi, je l'ai connu comme barman et je l'ai connu aussi chantant avec eux.
06:36Alors, les menestrelles, oui.
06:38Et donc, eux, en fait...
06:39Moi, à la même époque, j'avais un groupe avec Coluche
06:42qui s'appelait Les Cragneaux Boboilles.
06:44Et dans ce groupe, il y avait Jacques Delaporte,
06:47avec qui j'ai fait Le Splendide plus tard.
06:49Mais en fait, il était question qu'on rentre au Café de la Gare
06:53quand ils ont créé la troupe du Café de la Gare,
06:56qu'on fasse partie de la troupe.
06:57Et non, parce que Romain Bouteille a dit non,
07:00il y a déjà les menestrelles et ça fera trop,
07:02il y aura trop de musiciens, voilà.
07:04Et Romain Bouteille, qui a créé le Café de la Gare avec Coluche,
07:07était à la méthode et c'est là que Coluche l'a découvert.
07:11Oui, je pense qu'ils se sont rencontrés là.
07:12Oui, mais Romain Bouteille avait un humour très particulier.
07:16Ah oui, ça a toujours été un peu abscond.
07:21Mais ça a marqué l'époque, c'est-à-dire que c'était...
07:23Ah oui, oui, oui.
07:24Et donc, à l'époque, vous débutez avec Coluche
07:26et vous commencez même à faire la manche avec Coluche, Xavier Thibault.
07:29Oui, on faisait la manche Boulevard Saint-Michel
07:34et ça marchait très fort, en fait.
07:36Et on faisait de tels attroupements que parfois,
07:41on a été arrêté par les flics et on est passé des nuits au poste, oui, oui.
07:45Pourquoi ?
07:45Parce que ce n'était pas permis.
07:49C'est-à-dire, on faisait par exemple, c'est quoi les bistrots ?
07:52La romerie.
07:53La romerie, il y avait un tel attroupement
07:55que les gens dépassaient sur le boulevard et provoquaient des embouteillages.
08:00Donc forcément, nous, on était les responsables.
08:02Donc, on était arrêté par les flics.
08:04Et comment s'est née cette histoire de faire la manche avec Coluche, Xavier Thibault ?
08:08C'est venu comme ça ?
08:09Je ne sais pas.
08:09Oui, ça vient très vite, à cet âge-là, oui.
08:11Et il vous a dit qu'on avait des morceaux de musique, des sketchs ?
08:15Oui, on a eu des morceaux de musique.
08:19On chantait des chansons.
08:20Il y avait « Donne du rhum à ton homme », il y avait Boris Vian.
08:25On n'est pas là pour se faire engueuler, on chantait.
08:27Oui, d'ailleurs, « Donne du rhum à ton homme », c'est Moustaki qui la chantait.
08:31Et Moustaki a débuté de la même façon,
08:33boulevard Saint-Germain, en faisant la manche et en vendant des livres aux portes-à-portes à la romerie.
08:40C'est drôle.
08:41Et Coluche avait déjà cet humour ?
08:44Ah bah oui, oui.
08:45Coluche, il faisait, par exemple, quand on était arrêté par les flics,
08:50on se faisait virer souvent au bout de très peu de temps par les flics,
08:56parce qu'il faisait rire tout le monde.
08:58À la fois les flics eux-mêmes et les gens qui étaient arrêtés,
09:02ça devenait un vrai bordel.
09:03Et là, il nous virait, on allait jouer ailleurs.
09:07Oui, on n'imaginait pas d'ailleurs que Coluche ferait une telle carrière ensuite.
09:11Ah bah non, on n'imaginait rien du tout, on avait 20 ans.
09:15Et vous aviez envie de devenir musicien à l'époque ?
09:17Ah bah je l'étais déjà, oui.
09:19Oui, mais musicien, créer un orchestre ou faire autre chose.
09:22Mais vraiment, vous étiez musicien avec des petits orchestres ?
09:25Ce n'était pas forcément un avenir ?
09:29Bah on se débrouillait comme on pouvait.
09:31C'était une autre époque ?
09:32Oui, oui, c'était une autre.
09:33Oui, d'abord, on pouvait jouer facilement un peu partout à cette époque-là.
09:37Ce n'est plus du tout pareil maintenant.
09:39Il y avait un autre club, c'était le Cheval d'Or, pas loin de la méthode,
09:42qui était un cabaret aussi du quartier où a débuté Bobby Lapointe.
09:47Alors comme il buvait un petit peu trop avant le spectacle,
09:50quelquefois il reprenait sa chanson en boucle pendant 10 minutes
09:53et il fallait l'arrêter, lui dire que le couplet est terminé, qu'on passait au couplet suivant.
09:57Il est arrivé un jour en scène déguisé en homme-grenouille,
09:59il y avait tellement peu de spectateurs que personne ne s'en est aperçu.
10:03Il y avait une vie rue Mouffetard à l'époque ?
10:06Ah oui, oui, c'était vraiment le centre artistique de Paris pour les jeunes artistes, c'est sûr.
10:12Et je crois que vous aimez le jazz par-dessus tout ?
10:15Ah ben moi j'étais plutôt dans ce milieu-là, en fait je jouais du jazz,
10:21oui avec les groupes avec lesquels je jouais c'était du jazz, oui toujours.
10:25Oui mais du jazz dans les petits cabarets, c'est-à-dire c'est des cabarets
10:28où on avait la bière pour 5 francs.
10:29Oui c'est ça, oui.
10:31J'ai joué aussi à la Huchette vers cette époque-là, de temps en temps je faisais un remplacement.
10:35Vous aviez envie de... c'était le jazz votre passion ?
10:38Oui plutôt, oui.
10:39Et c'était né aussi de vos jeunes années ?
10:42Ah ben j'ai toujours aimé le jazz, j'ai toujours aimé ça.
10:47Oui je crois que même à l'époque où le rock'n'roll était à la mode,
10:51je continuais à aimer le jazz en priorité.
10:53Voilà, et ça s'est pas arrangé si j'ose dire ?
10:55Ça s'est pas du tout arrangé, non.
10:56Et on va l'évoquer à travers une autre date, le 30 août 1977.
11:00A tout de suite sur Sud Radio avec Xavier Thibault.
11:12A partir du 11 novembre le lundi au Café de la Gare, on va en reparler tout à l'heure.
11:15Et on évoque votre parcours, donc on a vu vos débuts d'amoureux de la musique
11:20avec notamment Jean-Marc Thibault, votre père,
11:22et les orchestres de la rue Mouffetard avec Coluche.
11:25Et le 30 août 1977, c'est une date importante
11:29car c'est la première télévision du Grand Orchestre du Splendide.
11:41Jean-Marc Thibault, numéro 1, et vous êtes là, c'est votre première télé, Xavier Thibault.
11:50Vous vous en souvenez ?
11:52Oui, bien sûr, oui.
11:54La musique vient par ici, qui est une chanson de Réventura et des Collégiens
11:57que vous avez reprise dans le style des Collégiens.
12:01Nous, notre premier but, c'était de reprendre le répertoire de Réventura.
12:08Et comment s'était venue l'idée ?
12:10Alors l'idée, d'abord c'est qu'on a découvert les disques un peu à cette époque-là,
12:15avec mon camarade Jacques Delaporte, et Coluche aussi d'ailleurs,
12:20qui s'était intéressé, tout d'un coup on s'est dit
12:22« mais c'est fabuleux ce répertoire, et puis c'est tellement le contraire
12:26de tout ce qui se passe actuellement dans le monde musical,
12:32que c'est ça qu'il faut qu'on fasse, il faut qu'on fasse le contraire de tout le monde. »
12:35Et voilà, on a fait Réventura, c'était vraiment notre première idée.
12:38Et l'idée est née avec un grand orchestre dans la tradition de Réventura,
12:42c'est-à-dire avec des musiciens bien habillés, avec une fleur à la boutonnière.
12:47Voilà, un smoking blanc, et surtout des musiciens de jazz,
12:50parce que les musiciens qu'on croisait beaucoup,
12:52c'était plutôt des musiciens de rock'n'roll à cette époque-là.
12:55Et là, moi j'étais, et Jacques Delaporte aussi d'ailleurs,
12:59on était très branchés jazz, et on a fait venir pour cette histoire
13:05nos copains musiciens de jazz, des cuivres quoi, des trompettes, trombones, saxes, etc.
13:11Et ça a démarré dans un petit studio au départ, les répétitions ?
13:15Alors on a démarré, ah oui, c'était en bas de l'orchestre,
13:19oui, il y avait la boutique de mon cousin Jacques Renaud,
13:23d'ailleurs qui a fait une carrière dans le showbiz par la suite,
13:25mais enfin ça c'est une autre histoire, et à l'époque il était brocanteur.
13:30Et on avait une cave en dessous et on a répété nos premiers morceaux là, oui.
13:34Et c'est un point commun avec l'orchestre de Réventura,
13:37car Réventura a été au lycée Jean-Saëns de Sailly,
13:41et a répété dans une cave les premiers débuts de l'orchestre
13:45avec un élève qui était Paul Missraki, qui composait les morceaux.
13:48Et ça a démarré aussi, avant de se produire je crois à la salle Gavot,
13:52un vendredi presque, personne ne voulait aller à la salle Gavot,
13:54ce jour-là ça portait malheur soi-disant, et ça leur apportait bonheur.
13:57Ben voilà !
13:58Alors vous chantez dans cet orchestre avec une voix un peu féminine,
14:02c'est assez particulier ce style ?
14:05Ah ben ça c'est la chanson qui voulait ça,
14:07il y avait un personnage féminin que je jouais,
14:09et Jacques Delaporte, c'était le personnage masculin.
14:12Et alors ce qu'il y a de rigolo, c'est que cette chanson-là
14:14on l'a fait un peu plus tard en télévision au numéro 1 de Julien Clerc,
14:21et Julien Clerc avait repris le rôle de Jacques Delaporte,
14:23donc il y avait l'orchestre qui nous accompagnait,
14:25moi je faisais mon personnage,
14:27et en fait c'était en direct complet l'émission de...
14:32Les Carpentiers ?
14:34Non ce n'était pas Les Carpentiers,
14:35c'était...
14:37Bon, ça ne fait rien !
14:38Et le micro de Julien n'était pas allumé,
14:42donc il a tout fait en mime quoi,
14:46il n'y avait que ma voix de femme qui passait.
14:49Il ne devait pas être content à la fin ?
14:51Je ne sais pas, selon le moment il ne le savait pas,
14:53tout était en direct.
14:55Alors il se trouve aussi qu'il y a des gags dans cet orchestre,
14:58par exemple dans cette séquence qu'on voit dans ce numéro 1,
15:01Jacques Delaporte fait semblant d'arriver en retard,
15:04de se mettre devant le pupitre et ensuite de descendre vous rejoindre.
15:08Il y avait des gags comme ça ?
15:10On a toujours essayé de jouer la comédie,
15:16c'est une envie qu'on a eu Jacques et moi
15:19parce qu'on était très proches à la fois de Coluche,
15:21du Café de la Gare, du Théâtre du Splendide,
15:24donc on a toujours mélangé la comédie aux chansons
15:28et nos chansons sont très rythmées, très joyeuses, très théâtrales.
15:33Alors il se trouve aussi que ça a commencé,
15:35il y a eu le Café de la Gare,
15:36avant c'était très discret au départ,
15:38vous avez commencé entre vous,
15:40avant d'obtenir les Dimanches au Splendide qui venaient de naître
15:43parce que le Splendide c'était des murs tout neufs
15:46construits par des inconnus qui étaient les bronzés.
15:48Oui alors en fait c'est dans l'autre sens,
15:50on a commencé au Splendide,
15:52c'est pour ça qu'on s'est appelé le Grand Orchestre du Splendide.
15:54Et en fait on avait joué pas tellement longtemps au Splendide
15:58et après on s'est installé un peu plus longtemps au Café de la Gare.
16:00Voilà, mais le Splendide je crois que c'était le Dimanche uniquement
16:03et que c'était vraiment,
16:05mais à votre surprise générale, c'était plein tout le temps.
16:07Oui surtout, c'est-à-dire qu'on allait faire la manche dehors
16:10sur le Plateau Boubourg qui était juste à côté
16:12et après on revenait au Café au Splendide et les gens nous suivaient.
16:18Et donc on rentrait et les gens nous suivaient et on fermait les portes.
16:22Et après on les faisait payer.
16:24Exactement, il y a aussi, moi je me souviens d'un Marc-Hugo Frinali
16:28qui était un pianiste qui jouait avec ses pieds
16:30et il avait fait un concert à la salle Pléiel en très gratuite.
16:33Les gens étaient venus, ils ne savaient pas c'était 200 francs pour sortir
16:36si on partait avant la fin et les gens n'en pouvaient plus.
16:39C'était un gag de Jean-Christophe Averti.
16:41Alors il se trouve aussi que le Splendide,
16:43à l'époque personne ne connaissait,
16:44ça commençait à peine de la Troupe des Bronzés, Xavier Thibault.
16:48Ah oui, ils avaient quand même une petite réputation
16:53mais dans le milieu du café-théâtre leur succès a démarré avec le film.
16:58Exactement, et comment vous les aviez connus ?
17:00Nous on les connaissait depuis un moment,
17:02on se croisait parce qu'ils étaient proches du Café de la Gare.
17:06Ils ont déjà monté leur premier Splendide en face du Café de la Gare,
17:10du premier Café de la Gare, c'est un peu compliqué.
17:12Il y avait plusieurs Cafés de la Gare.
17:14Oui, plusieurs Splendides.
17:16Et je crois qu'ils ont déménagé plusieurs fois
17:17parce qu'il y avait de plus en plus de monde.
17:19Il y avait de plus en plus de monde et puis déjà la première fois
17:21c'est parce que tout l'endroit où il y avait les Cafés-théâtres,
17:27le Café de la Gare et le Splendide a été démoli tout simplement.
17:30Alors donc ils sont partis.
17:32Et là, encore une fois, le Café de la Gare vous êtes arrivé,
17:36c'était plus Coluche à cette époque-là ?
17:39Coluche est parti, oui, du Café de la Gare
17:44et ensuite le Café de la Gare est parti du Café de la Gare
17:47pour aller en construire un autre.
17:48Et c'est Coluche qui a repris l'endroit qu'il a appelé
17:51le vrai chic parisien qui était le nom de la troupe qu'on avait à l'époque.
17:53Exactement.
17:54Et là, vous avez continué à suivre Coluche et à le voir ?
17:57Après, moi j'ai travaillé presque dix ans avec lui.
18:00Oui, comme musicien.
18:01Comme musicien, bien sûr.
18:02Vous l'avez accompagné dans ses concerts.
18:04Et puis oui, c'est ça.
18:05Puis on a écrit des comédies musicales ensemble, Ginette Lacaze.
18:09Et en parallèle, vous avez donc développé le Grand Orchestre du Splendide
18:13dont l'un des premiers succès est également un classique.
18:17On est pour être heureux
18:19Qu'est-ce qu'on a tort pour faire la fête
18:23Y'a des violettes tant qu'on en veut
18:26Y'a des raisons, des rouges, des blancs, des bleus
18:30Les papillons s'en vont par deux
18:33Et l'ami pâte met ses chaussettes
18:36Là aussi, ces chansons étaient un peu oubliées
18:39mais ont revécu et continuent à vivre grâce à l'Orchestre du Splendide, Xavier Thibault.
18:44Ah ben peut-être oui, ça me fait plaisir
18:46Oui, parce que moi, c'est des chansons que j'ai adorées
18:49ça me fait plaisir qu'on les entende toujours.
18:51Cette chanson, je crois qu'elle était dans une opérette qui s'appelait Normandie
18:54que Paul Misrachi et André Ornès ont écrite avant-guerre
18:57et qui a eu un grand succès au théâtre de la Madeleine.
19:00Ah si, si.
19:02Il faut savoir que Paul Misrachi a composé toutes les grandes chansons de l'orchestre
19:07beaucoup d'autres chansons aussi.
19:08L'une des dernières, je crois que c'était Les Vols et Clos pour Nicoletta
19:10et qu'il a fait 300 musiques de films.
19:12On a un peu oublié, dont Le Mambo de Et Dieu créa la femme de Brigitte Bardot.
19:17C'est lui qui l'a composé.
19:18Et tout ça fait partie de cette orchestre.
19:22D'ailleurs, Paul Misrachi est venu vous voir plusieurs fois.
19:24Ah oui, il est venu nous voir, il a joué avec nous, oui.
19:26Il a joué ?
19:27Ah oui, oui, oui, c'était même à chaque fois.
19:29Toutes les fois où il est venu, à la fin,
19:31je pense que c'était quand on jouait Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux
19:35il venait, il montait sur scène et puis il se mettait au piano avec nous.
19:38Et il y a également vos propres créations comme celle-ci.
19:42Bonjour docteur, bonjour, qu'est-ce qui ne va pas ?
19:45J'ai des frissons dans l'escombar, j'ai plein de rires quand il m'embarque.
19:49Je fais des claquettes à l'opéra, je danse le boogie sur le pot de la masse.
19:54Le Shabana Swing, on dirait effectivement du Misrachi.
19:57Et c'est vous avec De La Porte qui avez créé cette chanson ?
20:00C'est l'esprit ?
20:01Oui, c'est l'esprit.
20:02Oui, on avait déjà envie d'essayer de faire aussi bien que l'orchestre de Réventura.
20:09Et c'était une époque aussi où on avait besoin de jouer.
20:11On commençait à parler de crise du pétrole, de chômage.
20:15C'était un antidote au départ le Grand Orchestre du Atlantide ?
20:18Oui, c'était le contre-pied de tout, surtout de tout ce qui se faisait.
20:22On était vraiment anti-mode et j'espère qu'on l'est toujours.
20:25Et vous avez été aussi pendant un an, je crois,
20:28vous avez écrit une parodie quotidienne pour l'émission de Jean-Louis Foulquier
20:32à la radio qui s'appelait Saltimbanque.
20:34Oui, à Saltimbanque, on était l'orchestre en place
20:37et on faisait des parodies des chanteurs invités ou alors on les accompagnait.
20:42Et là, on a connu un peu tout le monde.
20:44On a déjà eu Don Gainsbourg, Birkin.
20:49C'était un travail immense faire ça tous les jours ?
20:51Oui, on travaillait la nuit avec mon frère.
20:54On écrivait les orchestrations, bien sûr.
20:56Mais ça a été aussi une belle leçon de développement de l'orchestre.
20:59Oui, c'est là qu'on s'est développé au niveau médiatique, c'est sûr.
21:04Et ça a continué et on va évoquer une autre date importante dans votre carrière,
21:08le 18 septembre 1991.
21:11A tout de suite sur Sud Radio avec Xavier Thibault
21:14pour évoquer le Grand Orchestre du Splendide.
21:16Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
21:18Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Xavier Thibault
21:22pour évoquer le grand retour du Grand Orchestre du Splendide
21:25à partir du 11 novembre au Café de la Gare le lundi à 19h30.
21:29Un retour qu'on va évoquer tout à l'heure.
21:30Mais on en revient à l'histoire de ce Splendide,
21:32qui est quand même extraordinaire, qui a démarré comme ça dans une petite cave.
21:36Et le 18 septembre 1991, là, vous arrivez au Théâtre d'Aunou
21:41pour un spectacle, quoiqu'il va être un véritable événement,
21:45puisqu'il va durer pendant des mois et des mois.
21:48Oui, oui, puis alors, c'était vraiment un spectacle particulier
21:53parce que là, on était vraiment à la limite de la comédie.
21:58C'est ça qui a été difficile, c'est que tous les musiciens ont joué la comédie,
22:01ils avaient tous un rôle.
22:03Et c'est pas évident de faire jouer la comédie à des musiciens qui ne l'ont jamais fait.
22:07Oui, mais enfin, le Théâtre d'Aunou est un théâtre parisien qui est fermé pour l'instant,
22:11mais qui a été un théâtre décoré en 1921 avec une couleur bleue
22:15qui était la couleur de Jeanne Lanvin, qui est un très beau théâtre.
22:18Vous êtes arrivé pour quelques semaines et vous êtes resté un an et demi.
22:21Ah oui, ben oui.
22:23Enfin, on espérait quand même rester le plus longtemps possible.
22:25Oui, mais c'était pas évident au départ et ça a marché,
22:28car c'était la fête tous les soirs.
22:30Oui, oui, on a essayé de faire ce qu'il faut, comme d'habitude.
22:34Pourquoi ça s'appelait Kwak ?
22:36Alors Kwak, c'est parce que c'était un petit peu, comment dire, fantastique.
22:44C'était une histoire fantastique et les Kwaks, c'était en fait des personnages
22:48qui se mettaient dans les instruments et qui détruisaient les instruments
22:53ou qui éventuellement rentraient dans le corps des instrumentistes
22:57par le biais du tuyau ou du bec de l'instrument.
23:00Voilà, c'était un peu les Gremlin avant d'être...
23:03Voilà, c'est un peu ça.
23:04Alors, il y avait les chansons de Misraki, les chansons d'hier,
23:07mais il y avait aussi les chansons d'aujourd'hui et notamment votre premier succès.
23:10L'énorme et vieux ventilateur essayait de brasser l'air lourd d'odeur.
23:18On aurait pu palper la peur dans une aussi épaisse moiteur.
23:26Macao, qui a été un disque vendu à 50 000 exemplaires,
23:30qui a été le premier grand succès discographique du Grand Orchestre du Splendide.
23:34Je m'excuse, mais c'est plutôt 300, 400 000, pas 50 000.
23:38Non, mais c'est après.
23:41Macao, c'est le suivant qui a été...
23:43D'après mes archives, alors si on faut, ils ont oublié un zéro.
23:46Ils ont oublié un zéro, oui.
23:48Et ça a été un immense succès.
23:49Ah oui, oui, oui.
23:50Mais quand on voit les images, c'est un décor de tripot à Macao
23:54avec des costumes, des lumières.
23:56C'était très, très, très, très joué.
23:59Oui, mais c'était un peu ce qu'on recherchait.
24:03On l'a fait et ça nous a réussi.
24:06Et c'est Philippe Adler qui nous avait écrit le texte
24:09quand on a fait la musique avec Jacques.
24:11Mais c'est Philippe Adler qui nous avait écrit ce texte que j'aime beaucoup.
24:14Oui, et Macao, c'était l'enfer du jeu depuis le 19e siècle.
24:17Et le choix des Portugais, afin d'enrayer le déclin de la concurrence de Hong Kong,
24:22c'était de développer des maisons de jeu.
24:23C'est comme ça que Macao est né, est devenu une sorte de Las Vegas bis aujourd'hui.
24:28Vous êtes allé à Macao ?
24:30Non.
24:31Par contre, mon épouse y a été pour faire faire les costumes.
24:35C'est assez extraordinaire.
24:36Avant ?
24:36Oui, pourtant, ce n'étaient pas des costumes chinois.
24:38C'était des smoking blancs, comme les smoking de Réventura.
24:42Elle a été à Macao parce qu'elle a trouvé une...
24:44Alors, c'était peut-être quelques mois après le succès de la chanson
24:49qui a fait qu'on lui a donné cette adresse et elle y a été.
24:53Et avec une autre copine, elles ont fait les costumes.
24:56Enfin, elles ont fait faire les costumes.
24:58C'était effectivement important.
25:00Alors, il se trouve aussi que cette comédie musicale,
25:03toutes les générations étaient là dans la salle.
25:05Les anciens comme les nouveaux.
25:07Ah oui, ça a toujours été comme ça.
25:09D'ailleurs, parce que dès les premières fois...
25:11Par exemple, à la Porte Saint-Martin, on a fait une assez longue série.
25:15Il y avait un monsieur qui avait à l'époque 80 ans, environ,
25:22et qui venait tous les soirs.
25:23Alors, on s'est dit, oh, ça doit être un ami de la direction.
25:28Et puis, il l'invite tous les soirs.
25:30Mais on le voyait, il était vraiment au balcon, toujours à la même place.
25:33Et un jour, on s'est renseigné.
25:37Mais qui c'est ce monsieur ?
25:38On voulait l'inviter, n'est-ce pas ?
25:40Il dit non, non, il vient tous les soirs, il paye.
25:42Alors, à partir de ce moment-là...
25:44Et donc, lui, c'était vraiment un fan de Réventurac qui revenait.
25:48Il est venu au Donou aussi ?
25:51Ah ben non, on ne l'a pas revu.
25:52Peut-être qu'il a disparu, ça, je ne sais pas.
25:54Parce qu'au Donou, il y avait un spectateur qui venait tous les soirs, dans les années 50.
25:57C'était Michel Hémer, le compositeur de l'accordéoniste de Piaf.
26:01Parce qu'il avait repéré une jeune comédienne dans Allez, belle vacante,
26:04dont il était tombé amoureux.
26:05C'était Jacqueline Maillan.
26:07Et c'est comme ça que Jacqueline Maillan et Michel Hémer se sont mariés.
26:10Oui, oui, oui.
26:11Un de mes compositeurs préférés, Michel Hémer.
26:13Bien sûr, un génie.
26:15Il se trouve que cette comédie musicale, c'était la seconde
26:19parce qu'il y avait eu Tam Tam au Pays des Noirs Blancs,
26:22qui était aux Bouffes parisiens, qui avait déjà été un succès, Xavier Thibault.
26:26Oui, on a eu Tam Tam au Pays des Noirs Blancs.
26:28On est parti avec pour des saisons au Québec.
26:32On a fait deux étés complets au Québec avec Tam Tam au Pays des Noirs Blancs sous chapiteau.
26:36Oui, c'est fou, ça.
26:38C'était un chapiteau qui était créé spécialement pour l'été, pour votre spectacle.
26:43Oui, mais enfin, c'est-à-dire qu'au Québec,
26:46enfin, il y avait en tout cas, je ne sais pas si c'est dur maintenant,
26:49mais je pense que si.
26:50C'est-à-dire que tous les gens quittent les villes où il fait très chaud,
26:53et ils ont tous des... enfin, beaucoup, ceux qui ont les moyens en tout cas,
26:56ils ont des résidences secondaires dans des villages près des montagnes et tout ça.
27:01Et donc, c'était à Saint-Sauveur-les-Monts, en pleine campagne.
27:04Et là, il y avait des théâtres en dur et des théâtres en sous chapiteau,
27:08comme dans tout le Québec.
27:10C'est quelque chose de courant, quoi, là-bas.
27:11Je ne sais pas si le titre « Tam Tam » au pays des Noirs-Blancs passerait aujourd'hui.
27:15Ah, je ne sais pas.
27:17Je ne me pose pas ce genre de question.
27:18C'était venu comme ça ?
27:19Oui, oui, oui.
27:20Il y avait un petit clin d'œil à Tintin.
27:23Bien sûr.
27:24Voilà.
27:25Il se trouve que, quand on voit le travail, le réglage des ballets et des chansons,
27:30c'était un immense travail de répétition.
27:33Ben, on travaillait, oui, on travaille toujours.
27:36Mais enfin, bon, quand on est à la formation de musicien,
27:39on a un peu l'habitude de travailler.
27:40On est obligé de travailler toute sa vie,
27:42ne serait-ce que pour se maintenir à peu près sur son instrument.
27:45Oui, mais il y a des détails de répétition, de ballet qui n'étaient pas simples à régler.
27:50Ben oui, surtout que, par contre, quand on est musicien, on danse très mal.
27:53Alors, pour réussir à danser les petites mises en scène qu'on s'imposait,
28:00il fallait travailler.
28:01Et d'ailleurs, vous avez travaillé ce premier spectacle avec Rita Brandalou,
28:04qui est fondeur du groupe « Au bonheur des dames » et « Audeurs ».
28:07Voilà, bien sûr.
28:08Et on l'a écrit ensemble, oui.
28:10Et comment il était arrivé là-dedans ?
28:12Ah ben, on était amis, de toute façon.
28:14Il y avait souvent des musiciens, il y avait « Audeurs » ou « Le bonheur des dames »,
28:19qui ont joué avec nous.
28:21Il y en a plusieurs, oui.
28:25« Le bonheur des dames », il y avait Ramon Pippin, qui est toujours le patron,
28:29qui avait un studio.
28:30Oui, bien sûr.
28:30Très copain aussi avec Coluche, il y avait Kostrick Ier,
28:33qui était un dentiste, qui chantait dedans.
28:34Le groupe Audeurs, ça a été un triomphe à l'Olympia,
28:38parce qu'il mettait sur scène une table,
28:41et il y avait un spectateur qui montait dîner tous les soirs
28:43pendant que le spectacle se déroulait.
28:45Il y a eu une folie aussi dans ce genre de formation d'orchestre.
28:48Oui, c'était un petit peu la mode de notre époque, oui.
28:52Alors, il se trouve aussi que petit à petit,
28:54le Grand Orchestre du Splendide s'est développé.
28:56Il y a eu de plus en plus de musiciens
28:58et même de chanteuses, Xavier Thibault.
29:01On a quand même démarré à pas mal,
29:04parce que notre but, c'était de reproduire la musique
29:07des big bands des années 30-40,
29:09en particulier celle de Réventura.
29:12Donc, il y a toujours eu pas mal de cuivres.
29:14Et puis, quand on a eu un peu plus de moyens,
29:16on a encore agrandi la formation.
29:19Et aussi les chanteuses et danseuses.
29:22Oui, mais ça aussi, il fallait y trouver...
29:24Il y avait une danseuse qui était immense.
29:26Ah oui, Erma Voss, oui, bien sûr.
29:29Près de 2 mètres de haut, on lui parlait,
29:31on parlait à son nombril directement.
29:32Comment elle est arrivée dans votre troupe ?
29:34Alors, on l'a vue au Paradis latin, je pense.
29:37Oui, je crois que c'est là où elle travaillait.
29:39Elle était amie avec Josiane Balasco,
29:43si je me souviens bien,
29:45qu'on voyait souvent à l'époque.
29:47Et c'est elle qui nous en a parlé, je pense.
29:49Et le Splendide, ça a été un immense succès.
29:51Mais je crois que le plus grand succès
29:53de votre formation, dont on vous en parle
29:55encore aujourd'hui, c'est cette chanson.
30:02Salsa du démon !
30:04Salsa du démon !
30:08Salsa du démon !
30:14Alors là, il y a 600 000 exemplaires,
30:16je suis à peu près sûr de vendu.
30:18Et surtout, c'est une chanson qu'on chante
30:20aujourd'hui, même dans les mariages,
30:22dans les balles, c'est étonnant.
30:24Ah oui, c'est plaisant.
30:26Vous arrivez de l'entendre comme ça
30:28dans des soirées ?
30:30Le plus surprenant, c'était
30:32au Club Méditerranée,
30:34chantée par des enfants, parce que les paroles sont
30:36quand même assez trapues,
30:38en particulier le couplet de la fille,
30:40Vampirella.
30:42Et c'est amusant de les voir chanter par des...
30:44C'est même presque un peu gênant,
30:46d'avoir des enfants de 13 ans qui commencent
30:48à être un peu...
30:50Mais vous avez été surpris par ce succès
30:52de cette chanson, comment vous l'expliquez ?
30:54J'ai du mal à l'expliquer.
30:56En fait, ce sont les enfants qui ont fait le succès de la chanson.
30:58On nous l'a tout de suite dit.
31:00À cause des déguisements ?
31:02Oui, c'est ça, à cause des personnages.
31:04Et d'ailleurs, l'idée, je crois,
31:06venait de vous, au départ.
31:08Vous étiez déguisé en sorcière
31:10et vous avez eu l'idée de la chanson.
31:12Oui, on avait fait déjà une première version
31:14qui n'avait rien à voir
31:16de diable et de sorcière
31:18et de personnages comme ça,
31:20diaboliques, sur scène.
31:22Et on a vu
31:24qu'il y avait quelque chose...
31:26Mais c'était plus un truc un peu...
31:28Un jingle.
31:30Et on s'est dit, il faut faire une chanson.
31:32Ce qui est étonnant, c'est qu'il y a
31:34une version qui est régulièrement
31:36présente partout, c'est celle avec Coluche
31:38qui a duré le temps d'une tournée, je crois.
31:40Comment c'est arrivé ?
31:42Coluche, c'est Jacques
31:44qui a quitté le groupe
31:46et on avait des
31:48concerts à faire.
31:50Je me dis, il faut remplacer
31:52Jacques, je vais demander à Coluche
31:54parce que c'était mon copain.
31:56Il a dit oui et voilà.
31:58Il a fait une tournée mythique
32:00dans cette tenue qui a marqué
32:02aussi sa carrière.
32:04Oui, on a fait les zéniths et les télés.
32:06Et puis, il y a une autre chanson
32:08qui est le classique
32:10de Réventura qui figure bien sûr
32:12à votre répertoire.
32:24Quelle nouvelle !
32:26Mes écuries ont donc brûlé !
32:28Cette chanson est devenue une émission populaire.
32:30Je crois qu'Aumis Racky l'a créée.
32:32Un soir, il est à Nîmes avec l'orchestre de Réventura
32:34puis il y a une comtesse ou une baronne
32:36qui raconte ses malheurs. Dans la nuit,
32:38il pense à tout ça et le matin à 7h,
32:40il avait écrit la chanson.
32:42Il m'a dit un jour, j'ai compris que c'était
32:44un succès quand j'ai vu quelqu'un
32:46à vélo à côté de moi, j'étais en voiture
32:48et qu'il a fredonné cette chanson.
32:50C'est un classique
32:52ça aussi.
32:54Vous ne pouviez pas ne pas l'inscrire
32:56à votre répertoire ?
32:58On y pensait depuis longtemps
33:00mais elle n'est pas facile à faire à tout niveau
33:02mise en scène, musicalement
33:04c'est pour ça qu'on a peut-être un petit peu
33:06pris du temps avant. On ne l'a pas fait
33:08au tout début.
33:10Vous respectez la chanson mais en même temps
33:12le rythme est toujours très différent parfois.
33:14Oui, en général
33:16on fait nos arrangements
33:18c'est un plaisir
33:20c'est un plaisir de faire un arrangement
33:22comme c'est mon métier
33:24de base, d'être arrangeur finalement
33:26je crois.
33:28Quand je vois une belle chanson
33:30je me dis qu'il faut que je fasse mon arrangement.
33:32Sinon j'aurais pu aussi bien garder celui
33:34de Paul, il était magnifique.
33:36Vous imaginiez ce succès
33:38au départ, Xavier Thibault, quand vous avez
33:40débuté ?
33:42Vous voulez dire au Splendide ?
33:44Oui, en 70.
33:46On pensait juste
33:48faire cette petite série qu'ils nous avaient proposé
33:50de faire pendant leur jour d'heure.
33:52Après on passait à autre chose.
33:54Comme tout le métier est venu nous voir
33:56qu'il y a eu quelque chose qui s'est passé
33:58qu'on a continué et qu'on est toujours là.
34:00Comment vous l'expliquez ce succès ?
34:02Je ne sais pas.
34:04Est-ce que c'est l'air du temps ?
34:06Est-ce que c'est justement ce répertoire que personne
34:08ne reprenait et qui a été un classique ?
34:10Oui, c'est surtout
34:12une chose importante, c'est qu'on a toujours été
34:14à rebours de la mode
34:16et qu'on a toujours fait le contraire.
34:18Je pense que ça nous a été
34:20très utile.
34:22On n'est jamais démodé.
34:24Quand on n'est jamais à la mode, on n'est jamais démodé.
34:26Cocteau disait que la mode c'est ce qui se démode.
34:28Justement ce retour, on va l'évoquer
34:30à travers la date du 11 novembre 2024.
34:32Tout de suite sur Sud Radio
34:34avec Xavier Thibault.
34:36Sud Radio, les clés d'une vie. Jacques Pessis.
34:38Sud Radio, les clés d'une vie.
34:40Mon invité, Xavier Thibault.
34:42On a évoqué votre parcours, les débuts
34:44et les succès du Grand Orchestre du Splendide.
34:46Et là, le 11 novembre 2024,
34:48c'est la fête parce que vous revenez
34:50au Café de la Gare, le café de vos débuts
34:52tous les lundis soirs à
34:5419h30 pour commencer. Pourquoi ce retour
34:56aujourd'hui ?
34:58Peut-être qu'on avait envie de jouer,
35:00tout simplement.
35:02On était partis pour rejouer pas mal
35:04quand on a fait l'Olympia il y a 8 ans.
35:06Et puis,
35:08il y a eu quand même le Covid,
35:10des trucs qui se sont passés et on a eu du mal
35:12à tourner. Alors, on est partis un peu chacun
35:14dans ses trucs.
35:16Et puis, à un moment, on se dit
35:18là, il faut y retourner.
35:20Une envie, une envie pressante.
35:22Vous vous êtes installé, je crois, entre temps à Amiens
35:24tranquille,
35:26pour vivre une vie plus tranquille.
35:28Moi, je vis à Amiens, oui.
35:30Je fais de la musique, je fais du violon,
35:32des choses comme ça.
35:34Et puis, il fallait que je refasse ça.
35:36Parce que le violon, c'est nouveau.
35:38Oui, ça fait...
35:40Je fais ça depuis que j'ai 50 ans.
35:42Ça fait 25 ans, un peu plus.
35:44Mais en même temps, c'est une occupation quotidienne.
35:46C'est un instrument.
35:48J'ai envie du travail, mais j'aime bien travailler.
35:50Vous ne seriez pas du genre à prendre votre retraite.
35:52Alors, ce spectacle célèbre
35:54vos 47 ans de carrière, encore une fois,
35:56on n'aurait pas imaginé.
35:58Sur l'affiche, vous précisez,
36:00depuis 1977.
36:02On fait ça en général pour les magasins,
36:04mais pas pour les orchestres.
36:06C'est une idée comme ça que vous avez eue ?
36:08Oui, c'est une petite idée de promo.
36:10Et ce retour,
36:12vous avez décidé de le faire au Café de la Gare.
36:14Pourquoi le Café de la Gare ?
36:16Parce que le Café de la Gare, c'est l'endroit
36:18où on a commencé
36:20à vraiment faire
36:22le métier, le splendide.
36:24C'était un petit peu
36:26une folie.
36:28Tandis qu'on s'est dit, ça peut marcher,
36:30installons-nous quelque part.
36:32Ils nous ont reçus, évidemment,
36:34très gentiment.
36:36Deux fois, d'ailleurs.
36:38Deux séries.
36:40Et là, vous revenez, on vous a accueillis les bras ouverts.
36:42Sota vous a accueillis les bras ouverts.
36:44Là, c'est sympa, oui.
36:46L'information d'aujourd'hui, c'est quoi ?
36:48Il y a déjà
36:50tous ceux avec qui
36:52on tourne depuis longtemps.
36:54Il y a Michel Vinogradov, bien sûr,
36:56qui a, dès le départ, remplacé Jacques Delaporte.
36:58Depuis très longtemps.
37:00Qui est toujours là, bien sûr.
37:02Qui était dans les deux comédies musicales.
37:04Il a tout fait, quoi.
37:06Il a tout fait.
37:08Il y a Lou Volte.
37:10J'ai pas mal travaillé aussi
37:12parce qu'elle fait aussi des one-man-show.
37:14Il y a une
37:16jeune actrice chanteuse qui est
37:18au Théâtre des Deux-Ânes, Emiliane Charlotte.
37:20Et il y a Cassiopée,
37:22qui est toute jeune,
37:24qui a 18 ans, et avec qui j'ai travaillé
37:26pour l'école Rognoni.
37:28Qui est l'école du spectacle.
37:30L'école des enfants du spectacle.
37:32Vous avez travaillé là-bas ?
37:34Oui, on a fait un spectacle ensemble
37:36avec eux, avec les enfants
37:38et leurs professeurs
37:40à Bobineau.
37:42Et c'est dans cette école qu'a démarré
37:44un certain Charles Aznavour.
37:46Et Marcel Mouloudji était de la même promotion.
37:48Ils ont débuté tous les deux
37:50à l'école du spectacle.
37:52À l'école Rognoni.
37:54Mais là, j'étais pas là.
37:56J'imagine.
37:58Vous dites que vous avez passé votre vie
38:00sur scène avec un ballet de sorcière.
38:02C'est vrai, oui.
38:04Mais ça ne vous a pas lassé ?
38:06Vous êtes toujours heureux de le faire ?
38:08Oui, je leur fais de bon cœur.
38:10Des fois, j'en ai un peu marre, alors je retourne dans ma campagne.
38:12Et puis au bout d'un moment,
38:14je m'ennuie de mon ballet.
38:16Et justement,
38:18ce grand orchestre du Splendide, ces chansons,
38:20est-ce que c'est pas une source de jeunesse éternelle,
38:22Xavier Thibault ?
38:24Oui, c'est toute la musique.
38:26La musique, ça aide beaucoup
38:28à passer le cap.
38:30Et d'ailleurs,
38:32il y a une chanson du grand orchestre
38:34qui correspond à cette idée.
38:48Là aussi, c'est un esprit.
38:50C'est une chanson de l'an 2000,
38:52c'est une chanson assez récente.
38:54Oui, je sais plus les dates.
38:562000, très bien.
38:58Le style n'a pas changé.
39:00Vous êtes les seuls, finalement,
39:02à faire ce genre de choses ?
39:04Oui, voilà. Je crois que c'est une bonne idée.
39:06Vous n'avez jamais été remplacé ?
39:08Vous êtes resté à l'orchestre ?
39:10J'en ai rêvé à une époque,
39:12quand on a eu nos premiers succès,
39:14je me suis dit, il va y avoir d'autres groupes
39:16qui vont nous imiter, c'est rigolo,
39:18ça sera sympa, et puis en fait, jamais.
39:20C'est curieux, comment vous l'expliquez ?
39:22Je ne sais pas.
39:24Je pense que c'est un petit peu compliqué
39:26de monter des orchestres maintenant,
39:28avec des cuivres et tout ça.
39:30Oui, parce que vous êtes 15 sur scène,
39:32un spectacle avec 15 personnes sur scène,
39:34ce n'est pas si courant aujourd'hui
39:36avec les moyens financiers que l'on a.
39:38Voilà, c'est plus compliqué que de faire une chanteuse
39:40avec un gars, avec une console
39:42pour faire de la techno, c'est sûr.
39:44Et vous arrivez à...
39:46Vous y parvenez à chaque fois ?
39:48Finalement, oui, pas mal.
39:50Le public nous suit quand même.
39:52C'est grâce au public, en fait.
39:54Et vous offrez de la joie.
39:56Je crois qu'on n'a jamais eu autant besoin de joie
39:58qu'aujourd'hui. C'est aussi une des raisons
40:00du succès du Splendide.
40:02Ah ben ça, c'est un bon compliment, oui.
40:04Si c'est vrai, oui, et ce l'est sûrement.
40:06Ça me fait plaisir.
40:08Et parmi les classiques du répertoire,
40:10il y a aussi cette chanson.
40:12Super du pompon, super du pompon-ponpon
40:14Super du pompon, super du pompon-ponpon
40:18Ouvrier, président,
40:20Entends-tu venir de l'espace ?
40:22Ce héros au grand cœur
40:24Qui nous sauvera de la poisse.
40:26Super du pompon, super du pompon-ponpon
40:28Il y en a aussi, c'est un classique,
40:30avec des personnages qui ressemblent
40:32aux personnages de la BD sur scène.
40:34Ça, c'était la musique
40:36d'un spectacle de Jérôme Savary
40:38qui m'avait commandé,
40:40avec des auteurs...
40:42C'est pas Goscinny, c'est...
40:44C'est Gottlieb.
40:46Gottlieb et Jacques Loeb.
40:48C'est eux qui avaient écrit les paroles.
40:50J'avais fait la musique.
40:52Je crois qu'Alice Sapritch
40:54était sur scène dans ce spectacle.
40:56C'était totalement fou de voir
40:58Alice Sapritch dans un spectacle
41:00de Jérôme Savary.
41:02Et c'est vrai que Super du pompon,
41:04c'est aussi un personnage de BD
41:06créé par Gottlieb, qui était un génie,
41:08qui a créé la rubrique Abrac et d'autres choses.
41:10C'est un univers complémentaire.
41:12Au vôtre, c'est presque le même.
41:14C'est un univers qui correspond
41:16à la BD.
41:18Oui, la BD, je pense que c'est bien
41:20de comparer parce que
41:22je pense que ça...
41:24ça nous a beaucoup inspiré.
41:26C'est vrai. Tintin et Gottlieb.
41:28Et ce spectacle
41:30que vous proposez maintenant,
41:32Café de la gare, il a quand même fallu
41:34ressortir les smokings des placards.
41:36Il a fallu se remettre au travail.
41:38C'était pas évident au départ, Xavier Thibault.
41:40Oui, enfin, je pense
41:42que ça se fait avec plaisir.
41:44Et les répétitions,
41:46vous avez retrouvé les réflexes immédiatement
41:48ou vous avez bâti de nouvelles chorégraphies,
41:50de nouveaux sketchs ?
41:52Oui, il y a des nouvelles chansons
41:54et puis à chaque fois, il y a de la nouveauté
41:56mais on a quand même fait,
41:58on ne s'est pas arrêté pendant huit ans,
42:00on a quand même fait des concerts à droite, à gauche
42:02quand on est engagé.
42:04Voilà. Justement, je crois que
42:06dans votre région d'Amiens, vous avez commencé à tester
42:08ce retour du grand orchestre.
42:10Ah non, pas encore.
42:12Mais c'est prévu, justement,
42:14de faire une tournée, justement.
42:16Après, oui, on va essayer de faire une tournée
42:18un peu partout.
42:20Mais apparemment, l'accueil est formidable
42:22puisque les gens disent, ah, le grand orchestre du Splendide
42:24est de retour, c'est-à-dire qu'on n'a pas oublié
42:26le grand orchestre du Splendide.
42:28Apparemment, non, ça me fait plaisir.
42:30Et parmi les chansons
42:32qu'il y a dans cet orchestre,
42:34il y a un autre classique.
42:42Radio pirate
42:44Radio pirate
42:46Tout le monde s'éclate
42:48On a nos pubs
42:50On a nos pubs
42:52On a nos pubs
42:54Là aussi, c'est une chanson
42:56liée à la naissance des radios
42:58libres et des radios pirates, juste avant.
43:00Oui, oui, c'est...
43:02Oui, oui, c'est l'histoire
43:04un peu des radios qui étaient sur des bateaux.
43:06C'était quand c'était encore
43:08un peu interdit.
43:10Les radios étaient au large
43:12sur des bateaux un peu pourris.
43:14Oui, Radio Caroline, par exemple.
43:16Et comment est née cette chanson ?
43:18Elle est née un peu
43:20de ce monde-là
43:22quand on a vu
43:24un peu que ça commençait à poindre
43:26les radios pirates.
43:28Ça s'appelait comme ça, c'était le vrai nom de l'époque.
43:30Ça nous a inspiré la chanson.
43:32Il se trouve qu'à l'époque,
43:34il y avait des jeunes qui avaient des antennes
43:36sur le toit et qui pouvaient capter
43:38à Paris Radio Caroline.
43:40Dans les surprises parties, ensuite,
43:42ils avaient les chansons
43:44anglaises et américaines avant tout le monde
43:46puisqu'elles étaient diffusées sur Radio Caroline
43:48et totalement interdites ailleurs.
43:50Je pense qu'ils étaient
43:52souvent sur des bateaux sur la Manche.
43:54Ils arrivaient à capter.
43:56Enfin, je ne sais pas comment ils disaient.
43:58Ils arrivaient à capter parce que c'était des zones
44:00territoriales où ils étaient tranquilles.
44:02Personne ne pouvait rien contre eux.
44:04Ça s'est arrangé ensuite.
44:06Le jazz n'a jamais évolué.
44:08Le jazz qui était considéré comme une musique
44:10de sauvage au début du XXe siècle
44:12s'est resté dans son jus,
44:14vous aviez dit, Thibault.
44:16Vous parlez du jazz américain ?
44:18Du jazz traditionnel.
44:20Le jazz traditionnel continue à...
44:22Oui, je crois que ça continue à plaire.
44:24Et que les gens...
44:26Je pense que même
44:28ils achètent des disques de Louis
44:30Samstrong, de Kornbeze,
44:32de Duke Ellington.
44:34C'est comme de la musique classique maintenant.
44:36Quelles sont les premières mélodies de jazz
44:38que vous avez entendues ? Vous en souvenez ?
44:42Oui, moi je pense que
44:44ça devait être... J'ai dû vraiment
44:46entendre du jazz moi très très très jeune
44:48parce que quand j'étais
44:50pas bébé mais...
44:52Oui, des musiciens de jazz
44:54autour de mon père, il y en avait.
44:56Il y avait même qui venaient jouer à la maison.
44:58Oui, et il y avait
45:00un passionné de jazz qui était un metteur en scène
45:02Pierre Bondy, qui a eu la plus belle collection
45:04de disques de jazz en France pendant
45:06des décennies.
45:08Alors, il y a aussi les musiques de films
45:10car vous avez fait des musiques de films.
45:12Très très peu ça, oui.
45:14Oui, mais c'est quelque chose qui vous a tenté.
45:16Oui, ça m'a tenté mais j'ai toujours eu un peu
45:18de mal à m'entendre avec les réalisateurs.
45:20Ah bon, pourquoi ?
45:22C'est-à-dire qu'il y a des réalisateurs
45:24qui sont musiciens et puis il y en a d'autres qui ne le sont pas du tout.
45:26Et en fait, les réalisateurs qui sont
45:28pas musiciens,
45:30ils ont toujours dans la tête une musique classique
45:32ou une musique de...
45:34Enfin, ils veulent la même chose en fait.
45:36Il vaut mieux qu'ils prennent la vraie musique.
45:38Mais il y a eu 4-5 musiques,
45:40il y a eu Astérix, il y a eu Les Barbares,
45:42c'est quand même des genres très différents.
45:44Oui, et puis il y a aussi beaucoup de gens
45:46qui ont simplement repris la Salsa du Démon
45:48ou une autre chanson
45:50qu'ils ont choisie comme ça.
45:52Il n'y avait pas à se tromper.
45:54Et il y a une autre chanson
45:56qui est elle aussi un classique
45:58qui n'est pas de vous, que vous n'avez pas joué
46:00mais qui vous a profondément marqué, Xavier Thibault.
46:02I like to be in America
46:04Okay by me in America
46:06Everything free in America
46:08For a small fee in America
46:10West Side Story, pour vous,
46:12c'est la base de tout.
46:14En tout cas,
46:16d'abord j'ai eu la chance
46:18de voir West Side Story
46:20avant le film.
46:22J'ai vu à l'alambra
46:24quand j'étais vraiment gamin
46:26avant que le film soit tourné.
46:28Après j'ai revu le film je ne sais combien de fois.
46:30Et je pense
46:32que c'est
46:34ça qui m'a fait décider
46:36de devenir musicien
46:38vraiment quand
46:40c'est cette musique et je me souviens
46:42que le jour où j'ai décidé
46:44j'étais au Beaux-Arts à l'époque, j'ai dit
46:46bon c'est fini, je ne veux plus faire ça.
46:48Je n'ai pas osé rentrer tout de suite à la maison
46:50dire à mes parents que
46:52c'était fini, que je ferais
46:54musicien, quoi qu'il en coûte.
46:56Et au lieu de rentrer à la maison
46:58j'ai été voir ce film-là qui était déjà
47:00plus du tout
47:02en promotion
47:04et dans un truc
47:06pas de banlieue mais d'un quartier de Paris
47:08et c'est seulement après avoir
47:10vu le film que je suis rentré à la maison et j'ai dit
47:12je ferais musicien, quoi qu'il en coûte.
47:14Et vous l'êtes aujourd'hui
47:16et vous apportez du bonheur, vous êtes un marchand de bonheur.
47:24Alors c'était une chanson des compagnons de la chanson
47:26donc c'est pas du jazz
47:28et c'est au répertoire de l'Organe d'orchestre du Splendide.
47:30C'est de la musique typique
47:32oui oui bien sûr, bon là je ne joue pas
47:34actuellement mais
47:36moi j'adore aussi la musique
47:38la salsa, c'est une espèce de salsa
47:40Oui, exactement.
47:42Vous êtes donc
47:44tous les lundis à 19h30
47:46au Café de la Gare, c'est le début
47:48d'une nouvelle aventure.
47:50Oui, c'est ça.
47:52C'est le début d'une nouvelle aventure.
47:54Oui, j'espère.
47:56Pour l'instant, c'est 19h30 jusqu'à la fin de l'année
47:58mais ça peut se prolonger, tous les soirs
48:00en tournée, comment voyez-vous l'avenir
48:02du Grand Orchestre du Splendide ?
48:04Je ne sais pas, je n'ose pas
48:06déjà je suis tellement content de faire ça
48:08c'est déjà très bien.
48:10Voilà, mais donc on peut venir vous voir
48:12avec tous les musiciens au Café de la Gare
48:1419h30 jusqu'à la fin de l'année le lundi
48:16et après Grand Mystère.
48:18Et après Grand Mystère, voilà.
48:20Merci Xavier Thibault, on sera à présent
48:22bien sûr pour faire la fête avec vous
48:24et avec les musiciens au Café de la Gare
48:26et puis continuer à apporter de la joie
48:28car on n'en a jamais eu autant besoin.
48:30Merci Jacques.
48:32Merci Xavier Thibault, les Clés d'une Vie
48:34c'est terminé pour aujourd'hui, on se retrouve bientôt
48:36restez fidèles à Sultradio.

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