Jacques Pessis reçoit Patrick Sébastien : à 70 printemps, il continue à vivre plus que jamais. Il se raconte dans un livre « la Nostalvie » et raconte son nouveau seul en scène « Hommages et dessert ».
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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-01-09##
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NewsTranscription
00:00 - Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03 - Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06 Vous venez de fêter vos 70 printemps,
00:08 mais dans votre cœur, vous demeurez plus que jamais un grand enfant.
00:12 Vous avez vécu d'amour et aujourd'hui, vous vivez également d'espoir.
00:15 Le thème de votre nouveau livre qui fait de vous un homme d'avenir.
00:19 Bonjour Patrick Sébastien.
00:21 - Bonjour mon ami Jacques.
00:22 - Il y a longtemps qu'on ne s'est pas vu, mais vous faites tellement de choses.
00:24 - On s'est tellement vu dans nos vies passées.
00:26 - Oui, mais parlons de nos vies futures,
00:28 puisque votre nouveau livre c'est la nostalgie.
00:31 Et si on faisait un pas en arrière pour mieux aller de l'avant chez Ixo,
00:34 on va en parler.
00:35 - C'est positif.
00:36 - C'est positif.
00:37 - C'est pas "c'était mieux avant".
00:39 - Non.
00:39 - Il y a des choses qui étaient bien mieux avant,
00:41 mais je pense qu'il y a des valeurs,
00:43 et puis l'actualité, il suffit de regarder l'actualité aujourd'hui,
00:46 il y a des valeurs de respect, de plein de choses qu'on a perdues,
00:49 et qui au contraire ne sont pas des valeurs passéistes,
00:52 mais pour moi des valeurs d'avenir,
00:54 si on revient à plus de respect, plus de liberté.
00:58 - C'est très anachronique, puisque tu as connu ces années-là,
01:01 c'est un mélange de liberté et d'autorité.
01:03 - Alors, on va parler de ce livre tout à l'heure,
01:06 mais vous êtes venu déjà quatre fois dans la clé de nuit,
01:08 mais à chaque fois je trouve des choses nouvelles pour parler de moi.
01:10 - Je sais pas comment tu fais.
01:11 - Ah bah j'ai trouvé.
01:12 - Et en plus il y a plein de choses que je ne veux pas dire.
01:14 - Oui, mais ce sont que des choses positives,
01:16 et une date importante, le 2 novembre 1975,
01:20 c'est la première imitation de cette légende.
01:23 - Quand papa demanda à ma mère...
01:25 - Oh, bon, j'ai horreur d'écouter ça.
01:27 - Quand papa demanda à ma maman...
01:29 - C'est une imitation de Bourville dans le corneo, je crois.
01:32 - Non, c'est dans un film qui s'appelait "Séréna de Texas".
01:34 - Oui, exactement.
01:35 - Qui a été... D'ailleurs, à quoi tient le destin ?
01:38 À l'époque j'étais avec une petite jeune fille à Brive,
01:41 et le dimanche après-midi il y avait des films à la télé.
01:45 Et moi j'étais pas trop western,
01:47 et je vois marquer "Séréna de Texas", je savais pas ce que c'était.
01:50 Et cette jeune fille se maquille, mais elle prend un ton fou.
01:53 Donc je mets la télé quand même, et là je vois Bourville.
01:57 Et j'ai un petit magnétophone à côté de moi,
01:59 et quand il commence à chanter ça, je mets en marche le magnétophone.
02:04 Cette chanson n'existe pas sur un disque.
02:07 Et le film n'est jamais repassé à la télé avant 10 ans.
02:10 Ce qui fait que si à ce moment-là je n'appuie pas sur les touches de ce magnétophone,
02:13 je ne connais jamais cette chanson qui m'a permis de devenir connu.
02:16 - Ah, c'est fou !
02:17 - C'est quand même un hasard de fou.
02:18 Si ma copine se maquille plus vite, jamais je...
02:21 Comme quoi, je pense que c'est tracé d'avance.
02:23 J'en parle beaucoup dans le livre, d'ailleurs.
02:25 - Effectivement. Et effectivement, Bourville a été très important dans votre vie.
02:28 Vous ne l'avez pas connu.
02:30 - Je ne l'ai pas connu, hélas. Il est mort en 1970.
02:32 - Le 23 septembre.
02:34 - Mais récemment, j'ai eu une belle surprise à Nantes.
02:36 Son fils était dans la salle.
02:38 - Dominique.
02:39 - Et est venu m'offrir un béret.
02:42 J'ai connu son épouse, Mme Lefrique, qui était formidable,
02:47 qui était venue me voir aussi à l'Olympia.
02:49 Mais c'est vrai que ça a été un modèle pour moi.
02:51 Tu sais pourquoi ?
02:52 Tu connais ce métier mieux que personne.
02:55 Tous les gens de ce métier, même toutes les stars,
02:57 tu vas toujours trouver des gens qui vont te dire du bien
02:59 et d'autres qui vont te dire un peu de mal.
03:01 Que ce soit Gabin... Je parle des monstres, hein.
03:03 Gabin, Belmondo, Delon.
03:05 La seule personne que je connais dont on ne m'a dit que du bien, c'est Bourville.
03:09 - Oui, parce qu'il était gentil avec tout le monde.
03:11 Et quand il arrivait sur un plateau,
03:13 il serrait la main des figurants en premier
03:15 parce qu'il disait "Ce sont les gens les plus importants,
03:17 c'est ceux qu'on verra le moins".
03:18 - C'est pas comme Macron.
03:20 Il le faisait pas pour avoir une posture. Il le faisait exprès.
03:22 C'était naturel chez lui.
03:24 - Il le faisait pour rire, parce qu'il adorait rire.
03:26 - Jusqu'au bout.
03:28 Je connais toute sa vie par coeur.
03:30 Dans le cercle rouge,
03:32 où il sait qu'il va mourir, qu'il est pas bien,
03:34 et qu'il continue à faire le clown.
03:37 - Il fait rajouter une séquence à la fin.
03:39 Il dit à Jean-Pierre Melville "J'ai encore une petite séquence à faire"
03:41 et il improvise la tactique du gendarme en éclatant le rire.
03:44 C'est extraordinaire.
03:45 - Mais il a considéré sa mort comme profondément injuste.
03:49 Parce qu'il était sain.
03:50 Il amenait sa bouffe sur les plateaux.
03:52 Il mangeait bio, il fumait pas.
03:54 Il avait une vie complète.
03:56 Et il comprenait pas pourquoi lui,
03:58 parce qu'il était jeune, je crois qu'il avait 50 ans.
04:00 - 53 ans.
04:02 - Il comprenait pas pourquoi lui avait un cancer.
04:04 En fait, c'est parti d'une chute qu'il a faite.
04:08 - Dans les craques.
04:10 - Tu vois, je connais tout par coeur.
04:12 - Il est tombé...
04:14 - Ça s'appelle la maladie de Gallaire.
04:16 - Exactement. On a découvert à ce moment-là qu'il avait un problème.
04:18 Et pendant 3 ans, il a tenté de survivre.
04:20 Il a un point commun avec vous, Bourvil.
04:22 Il a débuté dans les petits cabarets.
04:24 Personne ne le connaissait.
04:26 - Que tu as connus, toi.
04:28 - Il voulait se faire rappeler Andréle au départ,
04:30 parce qu'il était fan de Fernandelle.
04:32 - Et moi, c'est marrant, parce que moi,
04:34 j'ai retrouvé un cahier où je cherchais le nom que j'allais prendre.
04:38 Tu sais, tu cherches un pseudo.
04:40 Comme ma maman s'appelait André, j'ai failli m'appeler Patrick André.
04:42 Et puis finalement, j'ai pris le prénom de mon fils,
04:46 qui s'appelait Sébastien, qui est disparu hélas depuis.
04:48 Que j'avais appelé Sébastien à cause de Mehdi dans Belle et Sébastien.
04:52 - Exactement. Mehdi qui vit aujourd'hui à Biarritz.
04:54 - Oui, avec une amie, avec Virginie.
05:00 Ils tiennent un petit café-théâtre, je les salue.
05:03 - Le Petit Bijou, ça s'appelle.
05:05 - Mais ce sont des petits bijoux, tous les deux.
05:07 - Il se trouve que vous commencez dans les petits cabarets.
05:09 C'est pas simple, parce qu'à l'époque, vous arrivez à Paris.
05:11 Vous vivez dans un 6e étage.
05:13 - Oui, mais c'est pas simple.
05:14 Mais c'était fantastique.
05:15 J'en parlais avec une amie il y a quelques instants, justement.
05:17 Parce qu'on était chez moi, dans ma maison qui est assez grande.
05:20 Je lui disais, tu vois, il y a 50 ans, puisque ça fait 50 ans dans un an,
05:24 je vivais dans 8 mètres carrés, avec 6 étages sans ascenseur,
05:28 un robinet d'eau froide, c'est tout.
05:31 Et je me rappelle de la canicule de 76, là j'en ai chié,
05:34 parce que j'avais une bassine d'eau et une serviette pour me rafraîchir,
05:38 c'est tout ce que j'avais.
05:39 Mais je me plaignais pas, on se plaignait.
05:41 Ça fait partie de mon bouquin aussi.
05:43 On se plaignait beaucoup moins.
05:45 On se plaignait pas, ça faisait partie du jeu.
05:47 Et si ça allait pas, on allait charger des cajous à Rungis.
05:51 - Vous l'avez fait d'ailleurs au HAL ?
05:52 - Non, je l'ai pas fait.
05:53 J'ai réussi à gagner tout, je devais le faire,
05:57 et j'ai eu mon premier contrat, entre parenthèses, le jour de mes 21 ans.
06:01 C'est un point commun que j'ai avec Serge Lama.
06:03 Je suis passé dans ce petit cabaret qui s'appelait "La Main au Panier",
06:06 qui existe toujours, qui avait rien de coquin, c'est un petit restaurant.
06:09 Et j'ai eu mon premier cacheton à 30 francs.
06:12 - Oui.
06:13 - Ça fait combien ? 5 euros ?
06:14 - Oui, un peu moins.
06:16 - Et toutes ces années de cabaret,
06:18 tu sais, là j'ai fait encore cet été,
06:20 parce que je fais deux sortes de spectacles.
06:22 Je fais un spectacle intime dont je te reparlerai,
06:24 qui s'appelle "Hommage et Dessert" en ce moment, dans les théâtres.
06:27 Et l'été, je fais des trucs immenses.
06:29 On a fait un truc en Vendée devant 32 000 personnes.
06:34 J'ai moins le trac que quand je rentrais dans les petits cabarets
06:38 où il y en avait 4 qui n'avaient rien à foutre.
06:40 - Oui, parce qu'à l'époque, personne n'écoutait l'artiste dans les cabarets.
06:43 - Oh, ils nous écoutaient.
06:44 Mais tu sais, c'est les mecs qui montaient pour le salon de l'agriculture,
06:47 ils sortaient une nana, ils disaient "Viens, je t'amène au cabaret"
06:49 et puis ils se foutaient.
06:50 Et là, par contre, ça m'a permis de croiser des gens exceptionnels,
06:53 de croiser Coluge, de croiser Bernard Dimé,
06:57 quand je suis arrivé.
06:58 Ah oui.
06:59 - Bernard Dimé, c'est un poète...
07:01 - J'en parle dans le bouquin, d'ailleurs.
07:03 - Il a écrit "Syracuse", notamment, en 20 minutes avec Salvador.
07:06 Il a des hommages à Montmartre.
07:08 - Mon truc en plume.
07:09 - Mon truc en plume.
07:10 - Et c'était surtout un personnage.
07:11 C'était un bon vivant.
07:13 Son plus beau texte, c'est "L'armée du salut",
07:15 qui est un texte formidable, qui a été repris par Jean-Jacques Canouche.
07:18 - Et "Demain, j'ai 50 ans", qui est une très belle chanson.
07:22 - Et il y avait un texte qui commençait par "Ivrogne, ça ne veut rien dire,
07:25 à Tulle ou Châteauroux".
07:26 J'ai dit "Mais attends, moi j'arrive de Corée, je vais te faire voir ce que c'est qu'un ivrogne".
07:29 Et il a commencé à me sortir.
07:30 Le premier soir où il m'a sorti, il m'a amené chez Michou.
07:34 - Oui, il était là tous les soirs.
07:35 - Voilà.
07:36 Il s'était foutu des paillettes dans la barbe.
07:38 Pour les gens qui ne connaissaient pas, c'était un genre de gros bonhomme
07:41 avec un peu d'orbea, avec la barbe.
07:43 Il s'était foutu des paillettes.
07:44 Il me dit "Maintenant, je vais t'amener chez les cons".
07:46 Et il me dit "Je t'amène chez Castel".
07:48 Et on s'est retrouvé devant chez Castel.
07:50 Et moi, personne ne me connaît.
07:52 J'ai fait un balai.
07:54 Et il fait "Je suis Bernardi".
07:56 "Mais je vous en prie, entrez".
07:57 Il me dit "Tu vois, ça commence".
07:59 Et c'est un homme...
08:02 J'ai eu la chance de croiser tous ces mecs-là en cabaret.
08:05 Des gens... Parce qu'il faut y monter sur la petite estrade devant tout le monde.
08:10 - Et Bernardi-Mai, au départ, devait écrire des contes pour Dorothée.
08:13 Il ne les a pas faits parce qu'il était un peu fatigué ces jours-là.
08:17 Et finalement, c'est comme ça que Dorothée...
08:19 Des chansons ont été faites et elle a commencé à chanter.
08:21 Parce que Bernardi-Mai n'a pas tenu son contrat.
08:23 - C'est marrant, ça.
08:24 - C'est drôle.
08:25 - Je finirai ma vie à l'armée du salut.
08:27 Depuis longtemps déjà, je connais la péniche.
08:29 Je la voyais déjà quand j'étais presque riche.
08:31 Près du pont d'Austerlitz, où je n'habite plus.
08:33 Au ciel, on s'en ira chasser les contes.
08:36 - Alors, au départ, votre première mission dans les cabarets, c'était des imitations.
08:40 Parce que vous avez commencé par des...
08:41 - C'est pas une mission.
08:43 J'avais rêvé de...
08:45 Moi, je me voyais juste artiste de cabaret.
08:47 C'est pour ça que tout ce qui m'est arrivé après, c'est de l'irréel pour moi.
08:50 J'ai l'impression que c'est arrivé à quelqu'un d'autre.
08:52 - Mais les imitations, c'était depuis l'adolescence.
08:55 - Non. Si.
08:56 Quand j'avais 12 ans, j'imitais Salvatore.
08:59 - Adamo.
09:00 - Parce que j'avais la voix qui n'avait pas muée.
09:02 Et le général de Gaulle.
09:03 - Pourquoi ? C'est drôle, le général de Gaulle.
09:05 - Alors, c'est très marrant, parce que ça va se rejoindre...
09:07 Je te fais un scoop, parce que...
09:09 Je vais le faire pas avant un an et quelques,
09:11 mais je viens d'écrire un truc qui s'appelle "Le retour du général".
09:15 Et c'est le général de Gaulle qui revient aujourd'hui
09:17 pour solutionner les problèmes de la France une deux fois de plus.
09:19 Mais par contre, je veux le faire vraiment physiquement.
09:22 J'ai déjà fait à la perfection.
09:24 C'est-à-dire que les gens, sur scène, ils vont voir de Gaulle.
09:26 - C'est un spectacle ?
09:28 - C'est un truc de théâtre que j'ai commencé à écrire,
09:30 où il y a un professeur, un professeur Raoult,
09:33 qui a trouvé le moyen de faire redescendre des CD en bas.
09:37 Et il va faire une conférence de presse, mais avec le public.
09:40 Et je trouve que cette idée est belle,
09:42 parce que physiquement, je sais que j'ai vu des interprétations de De Gaulle.
09:46 Physiquement, c'était moyen, vocalement...
09:49 Alors que moi, j'ai tout.
09:51 Je peux arriver à voir sa voix,
09:53 je peux arriver à parler de tous les soucis, de tous les problèmes.
09:57 On peut même revenir sur l'Algérie,
10:00 en disant que finalement, les pieds noirs m'en veulent,
10:02 mais Enrico Moisias me doit tout.
10:04 - Le premier imitateur de Tissot, c'était Henri Tissot,
10:07 qui avait fait...
10:09 On ne disait pas le général à l'époque, il est passé au Deezer.
10:11 On disait "Qui vous savez ?"
10:13 Ce qui faisait beaucoup rire le général, il disait
10:15 "Ah, le deuxième disque de Tissot s'est vendu moins que le premier,
10:18 ma cote est en baisse."
10:20 C'est extraordinaire.
10:21 - C'était formidable, parce que Tissot, c'était le général.
10:23 À part que là, moi, je vais le faire, mais vraiment, en plus, physiquement.
10:26 En plus, j'arrive...
10:28 Il est né en 1890, c'est-à-dire que j'ai 70 ans.
10:32 Il avait 70 ans en 60 seulement.
10:35 C'est-à-dire que toute l'Algérie, il avait 72,
10:37 mais 68, il a 78 ans.
10:40 C'est fou, quand même.
10:42 Il s'est barré à 80, pas à 79.
10:44 - Il avait beaucoup d'humour.
10:46 Un jour, il arrive à la douane pour saluer les douaniers.
10:50 Il fait "Pour une fois, messieurs, je ne vous demande rien.
10:54 Je ne vous donne même pas mes papiers.
10:57 Je n'ai rien à déclarer."
10:59 - Mais ce qui va être formidable, c'est ces conférences de presse.
11:02 J'ai revu des extraits encore, pour travailler pour mon personnage.
11:06 Tu vois les mecs qui se levaient et qui disaient
11:08 "Monsieur, mon général, pouvez-vous nous donner des nouvelles de votre santé ?"
11:12 Il disait "Écoutez, tout va bien, mais je vous rassure,
11:15 je ne manquerai pas de mourir un jour."
11:17 - Voilà.
11:18 Eh bien, nous, on continue à vivre.
11:19 On va continuer à vivre avec une autre date, le 6 janvier 1981.
11:23 A tout de suite sur Sud Radio, avec Patrick Sébastien.
11:26 Sud Radio, les clés d'une vie. Jacques Pessis.
11:29 - Sud Radio, les clés d'une vie. Mon invité, Patrick Sébastien.
11:32 - On est tous dans les souvenirs.
11:33 - Ah oui, mais c'est ça qui est...
11:34 - Mais ça tombe bien, parce que, je te dis, le spectacle que je fais en ce moment,
11:38 je vais passer... Je ne sais même plus quel jour on est aujourd'hui.
11:42 Je vais passer à Bordeaux, à Toulouse, un petit peu partout.
11:46 J'ai écrit des chansons originales,
11:48 et je suis revenu justement à mes premiers amours, à l'Imitation,
11:51 pour rendre hommage à... J'ai les portraits derrière moi.
11:54 Beaucoup que j'ai connus.
11:56 Coluche, Gainsbourg, Garot, Brassens, Gabin.
12:00 Et je me régale vraiment, parce que c'est le spectacle qui me ressemble le plus.
12:03 Parce qu'il y a le festif, et puis il y a toute l'âme des gens que j'aime bien.
12:09 Je finis avec un Gabin très sympathique.
12:11 - D'ailleurs, vous les évoquez dans ce livre de la nostalgie,
12:13 dont on va parler chez XO Éditions.
12:16 Mais le principe des clés d'une vie, c'est une date.
12:18 Et le 6 janvier 81, c'est là le jour où vous avez fait le Top Club avec Coluche.
12:23 - Pfff... Alors là, c'était les premières télés.
12:27 - Oui.
12:28 - Non, non, non, non, j'avais commencé avant chez Vux.
12:30 - Oui, mais vous avez commencé avec Système 2 en 77.
12:33 - Ah, c'est Système 2, et j'ai fait un Top Club avec Coluche.
12:35 - Oui. - En 81 ?
12:37 - Oui, exactement. - Oh...
12:39 - Et il avait... - C'était quand il s'était présenté à la présidence de la République.
12:42 - Exactement. - Et il avait dit, si je suis président, Patrick,
12:45 tu seras vice-président, comme ça je m'occuperai de la présidence,
12:48 et tu t'occuperas du vice. - Voilà, exactement.
12:51 - Il m'avait fait ça. - Et vous avez hérité de sa salopette, je crois.
12:54 - Oui, que j'ai donnée à quelqu'un. - Voilà.
12:56 - Que j'ai donnée à quelqu'un entre-temps.
12:58 Mais parce que sur scène, c'est dommage, parce que je pourrais la mettre sur scène.
13:02 Et par contre, sur scène, j'ai un autre truc de valeur que je montre aux gens,
13:05 j'ai le costume de Joe Dassin. - Ça, c'est important. Le vrai.
13:08 - Le vrai, c'est émouvant. - Parce que justement, vous aviez...
13:11 Vous avez aussi présenté les spectacles de Joe Dassin, vous avez fait...
13:14 - Non, Joe Dassin, non, j'ai croisé... Mais Coluche, oui, c'était pas un ami intime,
13:18 je faisais pas partie de la bande, tu sais, qui était rue Gazan.
13:21 - Oui. - Mais je raconte une synchronicité étonnante
13:24 sur scène, justement, dans le spectacle que je fais,
13:27 c'est que Coluche, quand il s'est tué,
13:30 il y avait la maison de la rue Gazan qui était très célèbre
13:33 parce que tout le monde y passait, là-bas, tu sais,
13:35 et c'était gardé par Fanfan, qui était une coco-girl,
13:38 et le gros, il aurait bien aimé qu'on se mette ensemble.
13:41 Et quand on a remonté le corps, deux jours après,
13:44 elle était à quelques mètres du cercueil, on a commencé à parler,
13:47 et c'est de là qu'est partie notre histoire. On s'est mariés,
13:50 on a fait un enfant, et la synchronicité, c'est que Coluche s'est tué
13:53 le 19 juin 1986, en début d'après-midi,
13:56 et notre enfant est né le 19 juin 1991, en début d'après-midi.
13:59 - Incroyable. - À 7 ans. Et on était du même signe,
14:02 du même ascendant. - Et puis il y a quelqu'un aussi
14:05 qui vous avait présenté à l'Olympia, c'est une de vos premières scènes,
14:08 le premier Olympia, c'était Annie Cordy.
14:11 - Oui, le tout premier Olympia, c'est en 1975,
14:14 où je présente, et c'est la trouille de ma vie.
14:17 - Ah bon ? - Oui, parce que j'arrive,
14:20 je suis depuis un an à Paris, à peine,
14:23 je suis dans les cabarets, et je me retrouve, on m'embauche
14:26 pour présenter, ça a été un concours de six constances incroyable,
14:29 Annie Cordy, qui était au sommet en vedette,
14:32 avec Dev, en américaine, je crois qu'il y avait la soeur d'Adamo
14:35 qui chantait, et qu'au 4X me dit, il y a une musique,
14:38 non, non, tu rentres, et tu parles, et tu présentes.
14:41 Et juste avant de rentrer, il y avait encore des premières,
14:44 tu sais, prestigieuses. J'écarte le rideau,
14:47 et là, je vois tout le monde. Je vois Brassens,
14:50 Aznavour, je voulais repartir.
14:53 J'ai eu la trouille de ma vie. - Mais Annie Cordy
14:56 était tellement gentille. - Annie, elle, ça l'avait touchée
14:59 que je fasse Bourvil. Au début, quand elle disait, il y a quelqu'un
15:02 qui va m'entendre, parce qu'on ne peut pas, et puis quand elle m'a vu le faire,
15:05 elle était ravie. Et puis Nini, c'est un personnage
15:08 pour qui on est resté très attaché.
15:11 - Tout le monde a dit qu'il y avait des points communs entre Bourvil et Annie Cordy.
15:14 D'abord, ils ont joué une opérette qui s'appelait Wawa.
15:17 - Il y en avait un petit peu plus entre Bourvil et Pirates Brunons. - C'est autre chose.
15:20 Mais Wawa était important. Elle a même joué
15:23 dans La Route Fleurie avec Guettari.
15:26 - Non, et puis Annie, tu sais, un jour, j'ai fait un spectacle
15:29 avec colère après plein de choses. J'ai fait un spectacle où je faisais des
15:32 imitations, mais j'étais un peu acide, tu vois. Et Annie,
15:35 elle est rentrée dans ma loge, et d'habitude, c'est les artistes
15:38 qui rentrent dans ta loge, ils te disent "bravo", etc. Je dis "t'as aimé",
15:41 elle me dit "pas trop". Je dis "pourquoi ?" Elle me dit "t'es pas là pour leur raconter
15:44 tes malheurs, t'es là pour leur faire oublier les leurs". Et ça,
15:47 ça m'est resté, elle avait bien raison. - Et elle avait
15:50 une façon très particulière de travailler. Elle était en voiture, elle tricotait
15:53 en voiture, tranquillement. Elle arrivait sur scène et c'était parti,
15:56 elle s'amusait. - Et puis, chaque fois qu'elle est venue aux
15:59 Allées Bonheur, dans les dernières années où elle est venue, les musiciens
16:02 étaient debout à la fin d'énergie,
16:05 de professionnalisme, de bonne humeur.
16:08 C'est une personne exceptionnelle, et puis capable de jouer du drame aussi.
16:11 - Bien sûr, elle a fait des films. - Elle a fait "Le Passager de la pluie",
16:14 elle a fait des trucs formidables.
16:17 - Alors, votre métier, Patrick Sébastien, vous l'avez appris avec les
16:20 premières parties. Car vous avez fait les premières parties de Serge Lama, du Gaufret,
16:23 de Mireille Mathieu. On apprend bien. - Je plaisante avec ça sur scène.
16:26 Je dis aux gens, j'ai fait les premières parties de Sardou, de Lama,
16:29 de Le Normand, et après, en première partie, j'ai pris des jeunes
16:32 qui débutaient, c'est-à-dire Francis Cabrel, Patrice Bruel,
16:35 Brigitte Macron, j'ai... Non, pardon, je confonds toujours.
16:38 Céline Dion. Je confonds toujours celle qui s'est mariée avec son père
16:41 et celle qui s'est mariée avec son fils. Mais voilà, c'est l'histoire de faire rire.
16:44 - Voilà. - Mais c'est vrai que j'ai eu Céline aussi en première partie.
16:47 - Oui, qui débutait, qui arrivait avec sa mère à l'époque.
16:50 - Ça me fait drôle aujourd'hui parce que je me revois derrière le rideau
16:53 de l'Olympia avec la gamine en train de lui dire
16:56 « N'aie pas peur ma puce, ça va bien se passer ». J'étais le papa, tu vois.
16:59 - Oui, bien sûr. - C'est vrai que c'est la première fois qu'elle passait à l'Olympia.
17:02 Et le jour de la première, toute la famille est venue du Québec.
17:06 La mère, les frères, tout ça, ils sont tous venus.
17:09 - Mais c'est... En même temps... - Il y avait déjà René.
17:12 - Il y avait déjà René, oui, mais comme un impresario à l'époque.
17:14 - Et elle faisait 3 chansons. Tu devais y être d'ailleurs
17:17 parce que c'est l'Olympia où j'avais demandé à tout le monde de se déguiser.
17:20 - Oui. - Et il y a eu une soirée complètement folle
17:23 où tous les gens sont venus déguiser. Il y avait Marcel Carnet en cow-boy,
17:26 il y avait Jean-Pierre Yves, je me rappelle, le normand, footballeur américain.
17:31 Il y avait les Charlots en équipage, en stilwart et leur femme en hôtesse.
17:35 Il y avait Gérard Junot avec un entonnoir sur la tête
17:38 et une camisole de force et sa femme en infirmière.
17:40 Enfin, c'était un truc surréaliste. Et dans ce spectacle, la première partie,
17:44 au début du spectacle, il y avait une petite qui chantait 3 chansons.
17:47 Je suis sûr qu'il ne se rappelle même pas.
17:49 - Mais c'est extraordinaire. - J'ai eu d'ailleurs une très belle réflexion
17:52 d'un producteur qui est rentré dans ma loge et qui m'a dit
17:55 "Ton spectacle, Patrick, formidable. La petite chanteuse, là, elle est bien,
17:59 mais je ne pense pas qu'elle ferait de mon carrière. Je m'y connais."
18:02 - Encore un producteur qui avait tout compris. - Ah oui, il avait tout compris.
18:05 - Mais la dernière soirée déguisée, c'est pour la dernière de Bénure
18:08 au Stade de France où Ossène a demandé au public de venir déguiser un roman.
18:12 Et tout le RER était plein de romans.
18:15 - Mais nous, on a refait une émission pour France 2, quand ils étaient normaux encore.
18:20 On a fait The Fiesta. On l'a demandé à tout le monde.
18:23 Dans la rue, c'était la folie. Tout le monde qui venait habillé en tout et en n'importe quoi.
18:27 Et cet été, le gala que j'ai fait en Vendée, là, à Poupée,
18:30 où il y avait plus de 30 000 personnes, ils étaient tous déguisés.
18:33 Ça, c'est magnifique.
18:35 - Alors, il se trouve que vous avez fait la première partie de Sardou.
18:38 Et Sardou, dans les années 70, avait découvert à Limoges, je ne sais pas si vous le savez,
18:41 une maison de rendez-vous. Il avait donné l'adresse à tout le monde.
18:45 - Enfin, ne me parle pas de ça. Moi, j'ai fait la fac à Limoges.
18:48 Alors, c'est bien de dire que Sardou a découvert cette maison.
18:51 On va dire que c'est peut-être moi qui lui en ai parlé.
18:53 Puisqu'il m'est arrivé d'y faire des haltes quand j'étais en tournée avec Sardou,
18:58 il m'est même arrivé d'y dormir.
19:00 C'était les dernières... On va être triviaux, mais c'était les derniers claques qui existaient.
19:07 C'était les derniers des vrais bordels.
19:09 Ça s'appelait chez Madame Jean, ça s'appelait le beau de l'air.
19:11 Je connais les noms.
19:13 Et ça a fermé parce qu'il y a eu une histoire terrible.
19:16 Il y avait un vieux monsieur, enfin, il est sûrement plus jeune que moi, je suis aujourd'hui,
19:20 qui avait un petit magasin de musique à Brive et qui était un petit papy, tu vois, tout tranquille.
19:25 Et en fait, ce qu'on ne savait pas, c'est qu'il montait à Limoges.
19:28 Il avait rencontré une prostituée qui s'appelait Flore de Lotus.
19:31 C'est un film, c'est du haut diar.
19:34 Et il était un peu amoureux d'elle, donc il lui filait du blé.
19:38 Et il s'est aperçu qu'elle redonnait ça à son mac et il l'a poignardé.
19:42 Incroyable.
19:43 C'était terrible.
19:44 Et il l'a poignardé et il est allé en taule.
19:48 Et tout le truc de Limoges s'est arrêté.
19:52 Là, ça n'existe plus.
19:53 Il reste bien quelques trucs du côté de la gare, parce que c'était du côté de la gare.
19:57 Mais Sardou, effectivement, j'avais connu ça bien avant lui.
20:02 Je me demande même si ce n'est pas moi qui l'y ai amené.
20:04 Ça devrait être une vérité.
20:06 Dans ce livre, vous évoquez aussi une chanson qui correspond peut-être à ce que vous auriez voulu faire.
20:11 Auprès de mon arbre, je vivais heureux.
20:15 J'aurais jamais dû m'éloigner de mon arbre.
20:19 Vous vous êtes posé la question, Patrick Sébastien ?
20:21 On se la pose tous.
20:23 Est-ce que le voyage vaut le coup ?
20:25 Alors ça va, parce que je suis resté assez proche de mes racines.
20:28 Mais je me pose toujours la question.
20:30 Moi, je ne sais toujours pas, 50 ans après, si c'est réussi ou si c'est raté.
20:35 Parce que sur le papier, bien sûr, je ne peux pas avoir mieux.
20:40 La télé, ils y vont tous pour faire de l'audience.
20:44 J'ai le record d'audience de la télé.
20:46 J'y ai tenu pendant 30 ans, en faisant des choses qui ont été excessivement populaires.
20:50 Je fais des chansons. On ne m'a jamais pris pour un chanteur.
20:53 Mais mes chansons, elles sont partout.
20:54 Je fais des bouquins, ils se vendent.
20:56 Je me suis occupé de rugby. J'ai été champion d'Europe.
20:58 J'ai fait des spectacles partout. J'ai fait 12 fois l'Olympia.
21:01 Donc si je fais le bilan professionnel, j'ai tout.
21:05 Et même à 70 piges, je continue à remplir des salles et tout ça.
21:09 Après, auprès de mon arbre, je vivais heureux.
21:13 Ce que j'ai bien fait de partir de chez moi, c'était bien là-bas.
21:15 En tout cas, vous avez bien fait de partir de chez vous pour venir aujourd'hui à Sud Radio.
21:19 Mais ne serait-ce que de t'avoir croisé dans ma vie, mon petit jeune.
21:22 Merci, mon cher Patrick.
21:24 On se retrouve dans quelques instants pour évoquer justement une date d'un record,
21:27 le 26 décembre 1992.
21:29 A tout de suite sur Sud Radio avec Patrick Sébastien.
21:31 Sud Radio, les clés d'une vie. Jacques Pessis.
21:34 Sud Radio, les clés d'une vie. Mon invité Patrick Sébastien.
21:37 Nous parlerons bien sûr de votre spectacle tout à l'heure et puis de ce livre, La Nostalvie.
21:41 Le jeu de mots n'est pas sans raison, qui est parti chez XO.
21:44 D'ailleurs, sur la couverture, il y a un petit garçon à qui je regarde dans les yeux.
21:50 Parce que je suis à l'âge où on fait de la transmission.
21:52 Et si je peux transmettre un peu des valeurs qui ont fait qu'on a,
21:55 on sait bien Marie quand même, qu'on a eu une belle vie.
21:58 Si je peux le transmettre à mes enfants, parce que je les sens mal barrés avec ce qui se passe.
22:03 Il y a une insécurité qui est grandissante, il y a un manque de liberté,
22:07 il y a une désinformation, on manipule sans arrêt les gens avec l'info.
22:12 Les réseaux sociaux qui à la fois sont en progrès formidables, mais qui font un mal fou.
22:17 Vous en parlez dans votre livre.
22:19 J'aimerais pas avoir 20 ans aujourd'hui.
22:22 Oui, mais vous avez 20 ans dans votre cœur.
22:24 Non, mais quand tu te regardes dans la glace, tu les as plus les 20 ans.
22:28 Il y a un moment où il faut être lucide.
22:29 Non, mais je suis lucide en plus.
22:30 Et puis là, j'ai attaqué je pense la dernière dizaine avec ce que je fume.
22:33 Mais c'est pas grave.
22:35 C'est même, je suis pas fâché d'arrêter, vu le monde qu'on me propose.
22:41 À moins qu'il y ait un sursaut et qu'on revienne à des valeurs d'estime mutuelle.
22:47 Si on m'a toujours caricaturé en me disant "on va plutôt au sec de l'amour".
22:50 Ben oui, moi je pense que, tu vois quand il y a tous les massacres qu'il y a eu,
22:55 Israël, le Hamas, etc.
22:57 On te fout de ta gueule quand tu dis "c'est que de l'amour", mais on demande quoi ?
23:01 On préférerait pas que ce soit que de l'amour plutôt que ça ?
23:04 Plutôt que cette violence là ?
23:06 Les petits rugbymans qui se sont fait massacrer, les autres qui vont les se venger.
23:10 C'est quoi ce monde là ?
23:11 Et on a des dirigeants qui sont en dessous de tout pour moi.
23:14 Qui nous font un mal fou.
23:16 Les médias, sous prétexte d'audience et de prétention intellectuelle,
23:24 les médias nous bourrent le crâne, nous manipulent et poussent à la haine surtout.
23:30 C'est ça qui fait chier. Ils poussent à la haine.
23:33 C'était pas mal Love and Peace dans les années 70.
23:36 Ils avaient peut-être les cheveux longs, ils fumaient des pétards.
23:38 Moi j'en ai jamais fumé, mais ils fumaient des pétards, ils faisaient l'amour.
23:43 C'était bien Peace and Love.
23:44 Et tu sais, je suis pas...
23:47 Je pense qu'une fois qu'on aura touché un petit peu plus le fond, qu'on aura eu le chaos,
23:51 c'est pas exclu qu'il y ait une bande de mômes qui disent "Ok, Love and Peace, on va y revenir à ça".
23:57 Je pense qu'on touche le fond, on rebondit normalement.
23:59 Normalement oui.
24:00 Alors, j'en reviens à une date que j'ai citée tout à l'heure.
24:03 C'est Rocco Cifradi qui disait ça.
24:05 Oui, le 26 décembre 92, c'est un record d'Odimat avec cette émission.
24:11 Le grand bluff.
24:13 Le grand bluff.
24:14 C'est le record, 22 millions de téléspectateurs ?
24:17 Euh...
24:18 Ah oui, à peu près.
24:19 Non, non, non, ça fait moins.
24:20 Non, ça fait 17 millions et demi.
24:22 C'est très marrant parce qu'il y a un changement de société à ce moment-là.
24:25 Tu vas voir, il y a un truc qui est très bizarre.
24:28 Le record d'audience de la télé pendant 6 ans, ça a été le grand bluff avec 17 millions et demi de téléspectateurs.
24:36 Le record d'entrée au cinéma, c'était la grande vadrouille avec exactement le même chiffre, 17 millions et demi.
24:42 Et ça a été battu en 98, moi à la télé, par le mondial de foot, c'est-à-dire un événement international.
24:49 Et la grande vadrouille a été battue par Titanic, c'est-à-dire un événement international.
24:53 C'est-à-dire qu'on est passé du franc chouillard, parce que le grand bluff et la grande vadrouille, c'est deux trucs franco-français, tu vois.
25:00 Et on a changé de sujet.
25:01 Mais sur internet, on voit encore régulièrement des séquences du grand bluff, dont celle où vous piégez Jacques Lang, qui le prend très très mal dans un restaurant.
25:08 Alors ça, c'était pas dans le premier grand bluff, c'est un truc que j'ai fait après.
25:12 Mais j'aurais aimé en faire plus, mais j'étais tellement pressé de le montrer.
25:15 Et puis surtout, on pourrait pas le faire aujourd'hui.
25:17 Parce qu'avec les réseaux sociaux, au bout de 5 minutes, tout le monde saurait qu'on est en train de faire ça.
25:21 J'ai pu tourner pendant 2 mois sans que personne soit au courant.
25:23 Comment vous avez fait ?
25:24 Parce que je suis un peu en train de faire ça.
25:26 Parce qu'on a réussi à tourner, c'est une émission qui a coûté le moins cher du monde.
25:31 J'ai pas calculé ça quand je l'ai fait.
25:33 Mais en allant sur les plateaux de télévision, on avait pas amené la technique, elle y était.
25:36 Et je disais au producteur, je vais vous piquer 3/4 d'heures d'antenne de plus, vous me le facturez.
25:41 Il me dit "mais non, c'est pas la peine Patrick".
25:42 Mais personne l'a vu venir.
25:44 Personne ?
25:45 Personne l'a vu venir.
25:46 Même moi, le lendemain matin, il y avait un truc qui m'a fait un peu mal.
25:50 Il y avait mon beau frère, à l'époque les chiffres arrivaient par fax.
25:53 Il me dit "t'as fait 42%".
25:55 Je dis "putain, 42% de parts de marché, c'est déjà énorme".
25:58 Il me dit "non, non, d'audience".
25:59 Je lui dis "arrête, t'y connais rien, 42% d'audience ça existe pas, c'est 20 millions de téléspectateurs".
26:04 Il me dit "oui, c'est 42% d'audience et 78% de parts de marché".
26:08 J'ai reçu pratiquement aucun compte.
26:12 Tout le monde était en vacances.
26:13 C'était une émission de télévision.
26:15 Tout le monde était en vacances.
26:23 Ça n'a pas parlé derrière.
26:26 La presse, les dirigeants de TF1 étaient en vacances.
26:30 Ils s'en foutaient.
26:31 Et comment est venue l'idée du grand bluff, Patrick Sébastien ?
26:33 L'histoire est tragique en même temps.
26:36 J'ai raconté dans un autre bouquin.
26:40 Quand mon fils s'est tué en moto, je n'ai pas voulu reconnaître le corps à la morgue.
26:45 Parce que c'était trop difficile.
26:47 Et donc je n'ai jamais vu son corps.
26:49 Ce qui fait que pendant des années, chaque fois que j'ai vu passer un motard avec un casque noir et un blouson de cuir,
26:55 je me suis dit "c'est peut-être lui".
26:57 C'est con, même encore aujourd'hui, ça me le fait.
26:59 Je m'arrête à une station de service.
27:02 Et là, je vois arriver un motard avec le casque noir.
27:05 Je me fais la réflexion.
27:07 Et le motard s'approche de moi, comme il sait que mon fils est mort en moto juste avant.
27:12 C'est en 90.
27:14 Et il enlève son casque.
27:16 Et le mec a les cheveux longs, une barbe et tout.
27:18 Il me fait "Patrick, je suis solidaire avec toi".
27:20 Et moi dans ma tête, je me dis "mais putain, enlève ta barbe, c'est toi".
27:24 Et là, j'ai ce flash de me dire si c'était vrai.
27:28 Si en fait, ça avait été lui.
27:30 Et qu'il n'est plus qu'à enlever la barbe.
27:32 Il me dit "coucou, c'est moi".
27:33 Et en remontant dans la voiture, j'ai appelé Nana et je lui ai dit "je viens de trouver une idée".
27:37 Mais je pense que je ne l'ai pas trouvée par hasard.
27:39 Elle m'a été envoyée.
27:40 Je viens de trouver une idée.
27:41 Si j'arrive à me déguiser et me retrouver face à des gens qui me connaissent très bien
27:45 et qui ne me reconnaissent pas, ça va être un carton ce truc-là.
27:48 Et ça a été un carton.
27:49 Il y a eu un autre carton parce que quand on voit votre parcours à la télévision,
27:52 vous n'avez jamais cessé d'innover.
27:54 Carnaval, par exemple.
27:55 Et ils m'ont viré comme une merde.
27:56 Sans me parler.
27:57 Sans vous parler ?
27:58 Jamais.
27:59 Vous n'avez jamais eu une idée ?
28:00 Je suis interdit sur le service public.
28:02 Un service public.
28:03 C'est-à-dire que ton pognon et le mien, c'est comme si le patron de La Poste disait
28:07 "je ne vous donne plus le courrier".
28:09 Il serait un peu timbré.
28:10 À cause de l'autre bécasse là-haut qui a décidé de me...
28:14 Voilà.
28:15 Ils ne m'aiment pas.
28:16 Ils n'aiment surtout pas les gens qui me regardaient.
28:18 Ça, c'est pas bien.
28:19 Carnaval aussi.
28:20 Mais Carnaval, il n'y avait pas l'audimat à l'époque.
28:22 Et on faisait beaucoup plus.
28:24 Carnaval, je crois que ça, ça a fait 22 millions de personnes.
28:26 Le record d'audience de l'époque, ça a été un film, ça a été "L'été meurtrier".
28:31 Un dimanche soir qui a fait 31 millions de personnes.
28:35 Et aujourd'hui, ils sautent au plafond quand ils font 4 millions.
28:38 Mais Carnaval, c'était extraordinaire.
28:40 Moi, j'ai participé à la première déguisée en jockey, je crois, avec un pneu sur la tête.
28:45 Oui, c'était un truc de fou.
28:47 C'était mal réalisé.
28:48 C'était 1h20.
28:49 Mais on a pété les cadres.
28:51 J'ai eu le...
28:55 Puis il y a eu Chirac qui est venu.
28:57 Il y a eu Barclay en femme.
28:59 Il y avait Descrières de la Comédie-Française qui était déguisé en Chantal Goyac,
29:03 qui chantait Bécassine.
29:04 On a fait des trucs improbables.
29:06 Et ça a plu aux gens vraiment beaucoup.
29:08 Il y en a eu 7 numéros.
29:09 Et alors, Chirac, justement, on dit "les hommes politiques viennent sur les plateaux".
29:13 Vous avez été le premier à faire venir les hommes politiques.
29:15 Non, il y avait Daniel Gilbert qui avait invité Giscard à jouer de l'accordéon.
29:18 Oui, d'accord.
29:19 Et moi, les hommes politiques, je ne les ai pas venus pour faire de la politique.
29:22 Je suis allé voir Chirac.
29:23 J'ai dit "voilà, j'aimerais que tu viennes dans ma nouvelle émission".
29:26 Il fallait être gonflé.
29:27 À l'hôtel de Ville.
29:28 Et je lui ai dit "voilà, je t'imite".
29:30 Et puis je lui ai dit "voilà, j'en ai un qui le fait mieux que moi.
29:31 Voici le vrai Jacques Chirac".
29:33 Et il m'a dit "je vais venir".
29:36 Et au moment de l'enregistrement, on démarre l'émission à 8h30.
29:40 Il n'est pas là.
29:41 C'est-à-dire que j'ai annoncé une surprise à la fin.
29:44 Je ne sais pas s'il va être là.
29:45 Je l'imagine dans ma tête.
29:46 C'est ma première émission de télé.
29:48 Et il arrive 10 minutes avant la fin.
29:51 Et il y a un truc très drôle.
29:52 Il y avait Castelli à l'époque.
29:53 Vive Castelli, oui.
29:54 Qui est dans les coulisses et qui voit arriver Chirac.
29:57 Il regarde et il fait "oh Patrick, tu le fais vachement bien".
30:02 Et donc Chirac arrive au dernier moment.
30:04 D'ailleurs, j'ai des images.
30:06 Quand on regarde bien, la fin du carnaval, on en voit les confettis, les machins et tout.
30:10 Il est assis au milieu de tout ça.
30:12 On ne s'occupe pas de lui.
30:14 Il est assis tout seul.
30:16 Il a des culs qui passent.
30:18 C'est un truc surréaliste.
30:20 Mais c'était sympa.
30:21 Et puis on ne nous jugeait pas.
30:23 Aujourd'hui, on se ferait démonter pour plein de choses.
30:25 Les carnavals, il y en a eu 7.
30:27 Au début, je commençais, il y avait un cul.
30:28 Après, il y en avait deux.
30:29 Après, il y en avait trois.
30:30 Ce n'était pas méchant.
30:31 Mais aujourd'hui, tu te fais tuer.
30:32 De toute façon, Chirac avait beaucoup d'humour.
30:34 Il y avait un rituel entre vous.
30:36 Énormément.
30:37 Il y avait un rituel entre vous que Bernadette ne supportait pas.
30:39 C'était de raconter une blague très cochonne.
30:42 Il adorait ça.
30:43 Et Bernadette ne supportait pas.
30:45 Je racontais dans mon précédent spectacle.
30:47 Un soir, je suis arrivé.
30:48 Il me fait « Tu en as une nouvelle ? »
30:50 Évidemment, je lui fais « Non, je pisse toujours avec l'ancienne. »
30:52 Je lui dis « Oui, j'en ai une nouvelle. »
30:54 Je regarde autour de moi qu'elle ne soit pas là.
30:56 Je lui dis « C'est quoi la différence entre Bernard-Henri Lévy et Pascal Sauvant ? »
31:00 « Je ne sais pas. »
31:01 Je lui dis « Tu vois, Bernard-Henri Lévy, il a le petit Robert dans la tête.
31:03 Et Pascal Sauvant, il a le gros Roger dans le cul. »
31:06 Et là, je me retourne.
31:08 Je vois qu'elle est là, Bernadette.
31:09 Je fais un putain.
31:10 Et contre toute attente, j'entends Bernadette qui dit « Jacques, elle est très bien, cette histoire. »
31:15 Le grand, il lui fait « N'allez pas la raconter. Vous allez confondre. »
31:19 Ça, c'est Chirac.
31:21 Et vous dites dans votre livre, d'ailleurs, que depuis Mitterrand et Chirac, il n'y a plus d'hommes politiques, Patrick Sébastien.
31:27 C'est une impression.
31:29 C'est des hommes d'État.
31:30 J'ai eu la chance de connaître Mitterrand aussi quand je suis...
31:33 Parce que ça, c'est pareil.
31:34 Je me suis quand même déguisé en travelot pour aller avoir une interview de Mitterrand à l'Élysée.
31:38 Aujourd'hui, tu ne pourrais pas.
31:39 Non.
31:40 C'était des gens de culture, déjà.
31:43 Mitterrand, c'était...
31:46 Voilà, c'était pas...
31:48 Je sais pas, c'était pas...
31:50 Après, il y a eu Sarko, Hollande, Macron.
31:52 C'est autre chose.
31:54 Je trouve que les grands hommes politiques, les grands hommes d'État,
31:59 se sont arrêtés à Mitterrand.
32:01 À Chirac.
32:03 Vous avez trouvé...
32:04 J'ai peut-être tort.
32:05 Peut-être de la nostalgie à la con, mais je vois la popularité.
32:07 Aujourd'hui, tu demandes aux Français quel est l'homme politique le plus populaire, c'est Chirac.
32:11 Alors qu'il a été filou comme pas deux.
32:13 Mais il y avait une vraie empathie avec les gens.
32:17 Il aimait le peuple.
32:19 Aujourd'hui, il n'aime pas le peuple.
32:21 Tu sais, symboliquement, réfléchis bien.
32:24 Quand on me vire de la télévision publique parce que je suis un homme blanc de plus de 50 ans,
32:28 l'écho, tu l'as tous les jours, aujourd'hui.
32:30 Il y a une partie de la population qu'on prend pour des cons, qu'on laisse, qu'on abandonne.
32:35 On appelle ça la majorité silencieuse.
32:37 Oui, elle est toujours là.
32:39 Je fais une chanson sur scène dans mon nouveau spectacle qui s'appelle "Rendez-moi ma vie".
32:42 Je dis à un moment, je viens d'une époque où on caricaturait la tête des profs sur le tableau noir.
32:48 On ne la leur coupait pas.
32:50 On ne jetait pas des cailloux sur les pompiers et sur les flics qui venaient nous sauver la vie.
32:53 Et quand on habitait ici, on était encore en France.
32:55 Les gens applaudissent et se lèvent.
32:57 Ils se lèvent aussi pour vous et pas pour la politique.
33:00 Ils se sont levés et ils ont dansé sur cette chanson qui est née par hasard.
33:04 À qu'est-ce qu'on est serré au fond de cette boîte ?
33:07 Chantez, ça rime, chantez, ça rime.
33:10 À qu'est-ce qu'on est serré au fond de cette boîte ?
33:13 Alors ça, franchement, c'est 10 minutes de votre vie.
33:15 Non, c'est même pas ça.
33:17 C'est qu'ils m'ont toujours... C'est encore une fois.
33:19 Mais ça a toujours été ça. Tu sais, je suis né bâtard, j'ai toujours été le bâtard quelque part.
33:22 Je fais de la radio sur RTL, j'avais la plus grosse audience, ils m'ont viré.
33:25 Et là, les chansons, ils m'ont toujours pris pour un con.
33:27 Et moi, j'ai chargé en plus.
33:29 Et quand je vais à la télé, je dis, même là, je vais dire, c'est des chansons de merde.
33:32 Pourquoi je dis ça ? Parce que j'ai pas du tout envie qu'on vienne les faire à ma place.
33:35 Je suis le seul à les faire.
33:37 Et j'ai envie de continuer.
33:39 À Aznavour, on me disait, non, non, c'est pas des chansons de merde.
33:42 La chanson de merde, c'est celui qui chante "Je t'aime" comme je l'ai chanté déjà 10 fois.
33:45 Non, non, à partir du moment où tu donnes une émotion...
33:48 Et c'est vrai que ces chansons que j'ai faites pour m'amuser,
33:51 parce que je les ai faites vraiment pour m'amuser au départ,
33:54 elles sont partout, dans les fêtes.
33:56 Et que j'ai l'été, quand je fais mes soirées, j'ai fait une discothèque à Nantes l'autre jour.
34:00 C'est des moums de 20 ans, 22 ans, qui adorent mes chansons, qui les connaissent par cœur.
34:04 Et qui font tourner les serviettes.
34:06 Et les serviettes, il y a longtemps que vous les faites tourner, Patrick Sébastien ?
34:08 Ça fait longtemps.
34:10 Mais les chansons, on a commencé à en faire en 98, par là, la fiesta avec René Colle.
34:16 Et puis on s'est fait plaisir.
34:18 Et il se trouve qu'il faut choisir un moment, c'est dans la chanson de Lama Astar,
34:24 entre Passy et les boulevards, entre la respectabilité et le plaisir.
34:29 J'ai choisi le plaisir.
34:31 Alors j'aurai jamais la respectabilité, parce qu'ils vont toujours me caricaturer,
34:34 "Putain, t'as 8, machin et tout".
34:36 Mais qu'est-ce que c'est agréable.
34:38 Oui, et le plaisir, on va le retrouver dans quelques instants, en évoquant une autre date,
34:42 le 28 septembre 2023.
34:44 A tout de suite sur Sud Radio, avec Patrick Sébastien.
34:46 Sud Radio, les clés d'une vie. Jacques Pessis.
34:50 Sud Radio, les clés d'une vie. Mon invité Patrick Sébastien.
34:52 C'est toujours un bonheur de votre part.
34:54 Moi je resterai des heures avec toi mon amour.
34:56 Je me confie avec toi, je me confie.
34:58 Je parle trop, je radote.
35:00 Tu vois, je voulais écrire un autre bouquin,
35:02 mais j'en ai marre de parler de moi.
35:04 En tout cas, vous parlez beaucoup de vous,
35:06 mais pas seulement de vous, dans la nostalgie qui est sortie le 28 septembre.
35:10 La nostalgie, c'est pas la nostalgie.
35:12 C'est encore un mot nouveau.
35:14 C'est pas la nostalgie. J'ai voulu mettre "vie" dedans,
35:16 parce que je pense qu'il y a de l'espoir.
35:18 J'explique que, pour moi, on va dans le mur.
35:20 C'est sérieusement, je pense qu'on va dans le mur.
35:22 On est à deux doigts de se foutre sur la gueule.
35:24 On a plein de valeurs qui sont parties en cacahuètes.
35:26 Et qu'il y a deux solutions quand on va dans un mur.
35:29 Soit on s'écrase dessus,
35:31 soit on freine avant,
35:33 on fait quelques pas en arrière,
35:35 et on prend de l'élan pour passer par-dessus.
35:37 Et les quelques pas en arrière,
35:39 c'est un moment de redevenir raisonnable,
35:41 en se disant "bon là on est allé trop loin".
35:43 Ça veut pas dire on nie le progrès.
35:46 Moi je suis ravi d'avoir le GPS.
35:48 Maintenant que je suis célibataire, Uber Eats, c'est super.
35:50 C'est pas de nier le progrès.
35:52 C'est certaines valeurs.
35:54 Et c'est très marrant parce que tous les minots
35:56 que je croise dans mes spectacles d'été,
35:58 qui ont 20 ans, 22 ans,
36:00 même la jeune fille qui est à côté de moi là-bas,
36:02 qui en a 30, ils ont ces valeurs-là.
36:04 Tu vois, j'ai une amie qui est à côté,
36:06 avec qui on s'entend très bien,
36:08 parce qu'elle a 30 ans, j'en ai 70,
36:10 on a 100 ans, un ou deux,
36:12 mais on a ces mêmes valeurs
36:14 de respect,
36:16 de partage.
36:18 Je crois que ça manque ce ciment.
36:20 Et alors on laisse faire,
36:22 on continue là, mais jusqu'à quand ?
36:24 - Mais c'est un livre de réflexion justement,
36:26 en se demandant d'abord comment on est arrivé là,
36:28 et puis les solutions pour s'en sortir.
36:30 - Pour moi les solutions sont là.
36:32 Elles sont à revenir à des choses
36:34 essentielles, humaines.
36:36 Moi c'est l'humain qui me manque.
36:38 Moi j'ai envie de retrouver des gens guichés.
36:40 Les tout-libres, j'expliquais que moi je suis à Boulogne,
36:42 j'appelle SOS Médecins,
36:44 ils me disent "non, non, appelez le 15,
36:46 on va vous faire une consultation en visio".
36:48 Je veux des trucs humains,
36:50 je veux un tout-libre qui me regarde,
36:52 qui me palpe, qui me dit "voilà, t'as ça".
36:54 Et tout ça au nom d'un progrès absolu,
36:56 après j'en plaisante,
36:58 des fois je suis dans des hôtels,
37:00 je peux pas me doucher parce qu'il faut avoir le bac +5
37:02 pour trouver la lumière.
37:04 C'est l'inconvénient du mieux,
37:06 tu sais,
37:08 le mieux qui est l'ennemi du bien.
37:10 - Alors il y a une chanson que vous évoquez
37:12 dans votre livre "La Nostalgie"
37:14 et qui symbolise justement tout ce que vous souhaitez.
37:16 * Extrait de "La Nostalgie" *
37:18 * Extrait de "La Nostalgie" *
37:20 * Extrait de "La Nostalgie" *
37:22 - En même temps,
37:24 en même temps, faut pas que c'est pas ringard,
37:26 pas séiste,
37:28 c'est ça qu'il faut que les gens comprennent.
37:30 C'est facile de dire "ah ouais,
37:32 tout n'était pas mieux avant, moi le service militaire,
37:34 ça me faisait chier, j'avais pas envie,
37:36 il y a plein de choses qui étaient pas bien avant,
37:38 moi je suis content d'avoir ma tablette le soir
37:40 pour voir tous les programmes que je veux,
37:42 le portable que je voulais pas,
37:44 c'est quand même pas...
37:46 La première chose que je fais le matin,
37:48 j'ai mon portable, comme tout le monde,
37:50 il y a des bonnes choses,
37:52 mais au niveau de...
37:54 Quand je vois effectivement les villages
37:56 dans lesquels j'ai grandi, dans des documentaires et tout,
37:58 j'ai un petit pincement au cœur,
38:00 parce que je me dis "putain, qu'est-ce que c'était bien,
38:02 qu'est-ce qu'on s'embrouillait pas,
38:04 qu'est-ce qu'on avait pas d'inquiétude,
38:06 on avait pas cette angoisse
38:08 au matière d'anxiolithique européen,
38:10 parce qu'on est dirigé par des nazes en plus,
38:12 je le pense, vraiment,
38:14 depuis des années, on a des gens
38:16 qui vont faire de la télé
38:18 en rentrant,
38:20 pas en se disant "qu'est-ce que j'ai dit pour le pays",
38:22 en se disant "j'étais bon,
38:24 j'étais bon, mon image, je passe à la télé".
38:26 Il y a un paquet d'hommes politiques
38:28 qui font de la politique pour passer à la télé,
38:30 pour se taper des nains ou se taper des mecs.
38:32 On va dire "c'est populiste", non, c'est vrai,
38:34 c'est vrai, c'est vrai,
38:36 il faut qu'ils voient leur...
38:38 ils nous ont piqué notre boulot à nous les saltimbanques.
38:40 Avant t'allumais ta télé, tu voyais
38:42 un chanteur, même il n'y a pas longtemps,
38:44 au Bispo, au Cabrel, etc.
38:46 Maintenant c'est fini. Avant pour faire de la télé,
38:48 il fallait avoir du talent.
38:50 Maintenant il faut juste avoir un avis.
38:52 - C'est autre chose. Et un avis sur tout en général.
38:54 Alors, vous inventez dans ce livre
38:56 un personnage flic, Patrick Sébastien.
38:58 - Flic.
39:00 C'est le concentré,
39:02 c'est un personnage virtuel,
39:04 il y a des choses interdites,
39:06 de toute la bien-pensance,
39:08 tous les interdits, parce que c'est fou quand même
39:10 le nombre d'interdits qu'on nous a collés sur le dos.
39:12 Le principe de précaution,
39:14 c'est-à-dire ne mangez pas,
39:16 ne buvez pas,
39:18 ne faites pas ça,
39:20 ne soyez pas ça,
39:22 j'en parle beaucoup dans mon nouveau spectacle.
39:24 À un moment que je fais Gainsbourg,
39:26 je dis avec la voix de Gainsbourg,
39:28 "Casse-toi, rentre chez toi,
39:30 on peut plus fumer, on peut plus boire,
39:32 tu peux rentrer chez ta télévision."
39:34 - Voilà.
39:36 - Et c'est vrai que tous ces interdits,
39:38 et qu'ils sont faits pour faire du fric, je te rassure,
39:40 parce que la pub, aujourd'hui,
39:42 ce n'est que ça. Regarde tes écrans
39:44 de pub, attention à ne pas grossir,
39:46 à ne pas vieillir,
39:48 c'est de la peur qu'on te vend,
39:50 pour te rendre indispensable des trucs dont tu peux
39:52 très bien te passer. - Et d'ailleurs, on aurait envie
39:54 de retrouver sur les murs le slogan "Il est interdit
39:56 d'interdire" de 1968,
39:58 qui est d'ailleurs de Jean-Yann, on a oublié que c'est Jean-Yann
40:00 qui l'a fait. - Oui, bien sûr.
40:02 - "Sous les pavés et la plage". - Exactement.
40:04 Il se trouve qu'en même temps, dans ce livre, vous évoquez
40:06 plein de choses, notamment les femmes, le féminisme,
40:08 vous êtes très clair parce que vous aimez les femmes.
40:10 - Moi, je suis un féministe profond,
40:12 je n'ai vécu qu'avec des femmes,
40:14 ma grand-mère avait 5 filles,
40:16 je me suis marié à 16 ans,
40:18 j'ai un respect profond,
40:20 mais les excès du féminisme
40:22 me font chier.
40:24 J'ai fait
40:26 un interview avec
40:28 une journaliste
40:30 l'été d'avant,
40:32 en pleine canicule, et à un moment,
40:34 je la regarde, je lui dis "Oh putain, il fait chaud".
40:36 Elle me regarde et me fait
40:38 "Ça suppose que j'enlève mon chemisier ?"
40:40 "Non, il fait chaud, madame."
40:42 Cette espèce de suspicion permanente,
40:44 surtout moi,
40:46 comme je suis paillard et tout, mais moi,
40:48 c'est pas parce que je suis paillard que je ne respecte
40:50 pas les gens, j'ai jamais
40:52 harcelé personne, et puis moi,
40:54 dans ma boîte, tu connais les gens qui ont
40:56 travaillé avec moi, c'est que des femmes qui ont
40:58 bossé avec moi, qui étaient payées plus que les mecs d'ailleurs,
41:00 parce que ça c'est un truc que j'accepte pas,
41:02 moi je me battrais tout le temps pour que les salaires égales,
41:04 un travail égal, il y ait un salaire égal,
41:06 et puis le patriarcat,
41:08 c'est pas ma cam', moi,
41:10 je vis un divorce, enfin, une séparation
41:12 en ce moment, avec mon
41:14 épouse, qui est un modèle
41:16 de féminisme, justement,
41:18 en disant que, voilà,
41:20 chacun sa vie,
41:22 la femme s'appartient,
41:24 je sais pas, c'est...
41:26 après tous les excès,
41:28 je comprends qu'il faille
41:30 faire avancer les choses,
41:32 par exemple, la parité dans un gouvernement,
41:34 ça m'intéresse pas, au nom
41:36 d'un dogme,
41:38 si sur 20 membres de
41:40 gouvernement, il y a 20 femmes
41:42 plus compétentes, il faut mettre les 20 femmes,
41:44 s'il y a 20 mecs, il faut mettre les 20 mecs,
41:46 mais pourquoi couper en deux
41:48 juste pour un dogme, alors qu'il s'agit de notre vie
41:50 de tous les jours, ça c'est des excès
41:52 qui me dérangent, voilà.
41:54 - Vous évoquez aussi dans ce livre des personnes...
41:56 - Et puis j'ai une fille qui a 16 ans, et franchement
41:58 j'ai pas envie qu'elle se fasse massacrer par un gros con,
42:00 ou qu'elle se fasse harceler ou taper dessus
42:02 par un gros con. Maintenant, il y a des
42:04 violences faites aux femmes, bien sûr qu'il faut
42:06 se battre, mais il y a des trucs, il y a des urgences dont j'ai jamais entendu
42:08 parler. Moi, un jour, ma petite fille, elle m'a appelé
42:10 parce qu'il y a un mec qui venait pour la tuer.
42:12 Donc j'ai appelé les flics. Les flics
42:14 qui me disent "il est déjà
42:16 là, il l'a déjà touché ?" Et je dis "non, mais
42:18 il vient pour la tuer". "Ah, on peut pas intervenir."
42:20 Je dis "pardon, vous pouvez intervenir que s'il
42:22 la touche ?" Il me dit "oui, hélas".
42:24 Ça, c'est un truc à enlever.
42:26 C'est un truc à changer, ça.
42:28 Quand tu dis "je suis menacé par ça", que les flics
42:30 puissent intervenir et empêcher que ça se passe.
42:32 Non, ils sont obligés de constater que ça s'est passé.
42:34 - L'administration.
42:36 Alors, vous avez une phrase sur la délinquance
42:38 dans ce livre qui est fabuleuse.
42:40 Vous dites "autant essayer d'éteindre l'incendie
42:42 de forêt dans les Landes avec un
42:44 vaporisateur d'eau de Dax". - C'est trop tard.
42:46 C'est trop tard, on a été trop loin,
42:48 on est trop laxistes. Je dis pas qu'il faut...
42:50 Je vais te dire un truc,
42:52 si je dis ça, ils vont me dire
42:54 "mais quelle honte", etc. Les mômes
42:56 qui balancent des cailloux sur les pompiers,
42:58 sur les médecins,
43:00 sur les flics, ça fait partie du jeu.
43:02 Mais sur les pompiers, sur les médecins,
43:04 moi, je serais là, je disais
43:06 "ben écoutez les mecs, vous voulez balancer des cailloux ?
43:08 Vous allez casser des cailloux
43:10 pendant trois ans.
43:12 Casser des cailloux pour pas aller en prison,
43:14 vous allez casser des cailloux pendant trois ans
43:16 du matin au soir. Et si c'est ça la peine
43:18 que les mecs risquent, je te promets
43:20 qu'il y en a beaucoup moins qui vont lancer des cailloux sur les pompiers.
43:22 C'est pas de déshumaniser
43:24 le truc, c'est qu'à un moment,
43:26 faut que la punition soit adaptée
43:28 où... J'ai vu là récemment que le mec
43:30 qui a traîné un flic sur 30 mètres, il a pris
43:32 "rappel à la loi" ou je sais pas quoi,
43:34 mais où on est là ?
43:36 Où on est ?
43:38 Je suis pas pour une...
43:40 Les violences policières me font chier comme tout le monde,
43:42 ils m'emmerdent en plus des fois,
43:44 mais à un moment, ça va, on est trop...
43:46 Faut remettre les choses en place, quoi.
43:48 Parce que là, c'est déjà un petit peu trop tard.
43:50 - Oui, mais il faut espérer un miracle.
43:52 Alors vous dites que vous aimez Pagnol,
43:54 mais ça ne vous empêche pas d'aimer Bacnor,
43:56 Patrick Sébastien. - Ouais, parce que je fais le comparatif
43:58 entre le cinéma d'avant et le cinéma d'aujourd'hui.
44:00 Pagnol, c'était les mêmes
44:02 saloperies que dans Bacnor, hein.
44:04 Il y a des proxénètes,
44:06 il y a l'autre qui tue son fils pour une source.
44:10 Mais le fond, le fond,
44:12 il s'est traité différemment. Mais j'adorais Bacnor,
44:14 j'adore ce cinéma-là,
44:16 j'aime beaucoup ce cinéma-là.
44:18 - Il y a aussi quelqu'un à qui vous rendez hommage,
44:20 et qu'on va écouter.
44:22 - Balavoine. - Parce que ça fait partie
44:30 de ces artistes des années passées
44:32 qui étaient des mecs bien, quoi, qui étaient engagés,
44:34 qui avaient des...
44:36 Qui pensaient pas qu'à leur image
44:38 et à la rentabilité de leur entrée dans le zénith, quoi.
44:40 Moi, j'ai le souvenir
44:42 que j'ai avec Daniel, c'est une soirée
44:44 à Lyon, au Bistrot de Lyon,
44:46 où il est 2h du matin,
44:48 il y a mon équipe, il y a la sienne qui est un peu plus loin,
44:50 et puis je vois qu'il s'approche de moi dans le restaurant,
44:52 il me dit "Tu peux venir me parler dans la cuisine, derrière ?"
44:54 J'ai dit "Putain, j'ai dû dire
44:56 une connerie sur lui, tu vois."
44:58 Et arrivé dans la cuisine, il me dit "Non, je voulais
45:00 juste te dire que je t'aime bien,
45:02 parce qu'on se croise dans ce métier, puis on se le dit pas."
45:04 "Eh, qu'est-ce que tu veux que je te dise ?
45:06 Ça me touche, ça, moi.
45:08 Ça me touche, c'était des artistes d'une autre race."
45:10 - Et quand on pense qu'il ne devait pas monter
45:12 dans l'hélicoptère et qu'en dernière seconde... - Ça, c'est le destin.
45:14 - Il a décidé, c'est le destin.
45:16 - Comme je disais beaucoup,
45:18 Balavoine,
45:20 qui va amener des pompes au sein,
45:22 il tombe, Coluche, qui a fait
45:24 les Restos du Coeur, il tombe, Lédilie,
45:26 qui a les lignes anti... Peut-être que Dieu n'aime pas la concurrence.
45:28 - C'est une belle phrase.
45:30 Ça, ça sera dans votre spectacle, "Hommage et dessert".
45:32 - Ouais, il y en a pas mal de jolies phrases
45:34 comme ça. J'aime bien la phrase de Gabin
45:36 que je dis pour lancer la chanson
45:38 "Rendez-moi ma vie"
45:40 où je lui fais dire
45:42 "Si j'avais une baguette magique,
45:44 j'hésiterais pas une seule seconde.
45:46 Je mettrais tous les cons
45:48 sur orbite et je fabriquerais un nouveau monde."
45:50 Ça résume bien ce que je pense.
45:52 - Et ce spectacle, vous allez le faire à travers la France ?
45:54 - Ouais, je fais pas tout. - Vous êtes pas à Paris ?
45:56 - Je n'aime pas trop passer sur Paris.
45:58 Peut-être que je m'arrêterai, ouais. Peut-être que je m'arrêterai.
46:00 Mais je me régale vraiment parce que je les emmène,
46:02 je fais mes imitations, je fais du Brassens,
46:04 je fais du Nougaro. J'ai un très beau texte sur Nougaro,
46:06 sur la réincarnation.
46:08 D'ailleurs, juste avant de partir, c'est l'heure, là, bientôt.
46:10 - Oui, on a quelques minutes encore.
46:12 - Je peux te raconter une blague sur la réincarnation ?
46:14 - Oui. - C'est deux copains,
46:16 une qui sonne dans le sud-ouest et puis il y en a une
46:18 qui est morte et l'autre, il essaie de renter
46:20 une communication avec lui.
46:22 Les tables qui tournent, tu sais.
46:24 Et puis, à un moment, il dit "Pierrot, tu m'entends ?
46:26 Pierrot, tu m'entends ? Ouais, je t'entends.
46:28 Oh putain, super ! Alors,
46:30 c'est comment de l'autre côté ?
46:32 Ah, t'es extraordinaire. Le matin, je me lève,
46:34 je bouffe et après je baisse.
46:36 Et je me... Je rebouffe,
46:38 je rebaisse. À l'après-midi, je fais
46:40 que ça ! Tu fais "Putain, mais c'est
46:42 génial, le paradis !"
46:44 Je suis pas au paradis, je suis dans un élevage de la peine
46:46 dans le Gers. - Magnifique.
46:48 - La réincarnation. - Et bien,
46:50 il y a aussi une chose, ce qu'on vous a reproché,
46:52 vous le dites dans votre livre, d'être trop généreux.
46:54 - On m'a reproché tellement de choses. - Ouais, mais...
46:56 - Je suis un blaireau ! Ça y est, ils m'ont foutu
46:58 l'étiquette, ils savent pas qui je suis.
47:00 Mais voilà, je suis un blaireau, je suis un
47:02 beauf, je suis un mec qui pense qu'à la bite et tout,
47:04 alors que c'est pas vrai. - Exactement. - Je pense pas qu'à ça,
47:06 mais c'est pas souvent qu'il pense pas. - Et le
47:08 31 mars 2003, on a annoncé votre mort, vous l'avez
47:10 appris ? - Ah bah là, même aujourd'hui...
47:12 Alors aujourd'hui, si vous êtes derrière la radio,
47:14 vous tapez "Patrick Sébastien mort", vous allez voir que je suis
47:16 mort demain. - Oui ? - Ah ouais, tous les jours,
47:18 je suis mort demain. - Comment ça se fait ? - Bah,
47:20 c'est les sites à la con qui enterrent... Ils ont pas enterré
47:22 encore, toi ? - Non, pas encore. - Un jour, ils ont enterré Reichman,
47:24 un jour, ils ont enterré Ruckier...
47:26 Moi, ils m'enterrent... Si tu tapes "Nécropédia",
47:28 je crois que ça s'appelle, et il y a marqué
47:30 "Patrick Sébastien mort le...", voilà, le
47:32 le lendemain. - Ouais, je me souviens de Robert
47:34 d'Alban, grand comédien, qui un jour
47:36 arrive chez Francis, tout le monde est consterné,
47:38 sa femme avait annoncé sa mort dans
47:40 France Soir pour se venger. - Ah bah ça, c'est bien, ça.
47:42 Là, par contre, j'ai trouvé mon épitaphe.
47:44 - Oui ? - J'ai trouvé mon épitaphe
47:46 qui est une phrase de Brel,
47:48 il a dit "Dix minutes avant de mourir",
47:50 il a dit "Si vous m'aimez, fermez vos gueules".
47:52 Et il aura marqué ça sur ma tombe.
47:54 Alors, on m'a proposé une autre, mais je la
47:56 mettrais pas. Je pense que toi, tu peux peut-être
47:58 la mettre. - Ce sera quoi ? - C'est pas le trou
48:00 que je préfère. - C'est magnifique !
48:02 - Elle est belle, elle est magnifique.
48:04 - En tout cas, ce qui est
48:06 fantastique avec vous, c'est Patrick Sébastien,
48:08 c'est qu'il y a toujours quelque chose à raconter.
48:10 - Il y en a trop, même. - Mais on va pas
48:12 s'en plaindre. La nostalgie,
48:14 donc, c'est chez Ixo,
48:16 et puis ce spectacle "Hommage et dessert",
48:18 - Bah, j'y tiens beaucoup. - Je vous y tenais beaucoup, et puis
48:20 vous avez encore d'autres choses à faire, des pièces, des tas de choses.
48:22 - C'est la seule manière de rester vivant, ça va,
48:24 je peux partir à la retraite, je suis à la retraite,
48:26 d'ailleurs, et puis je suis un vieux con, tu vois,
48:28 j'ai 70 piges, il faut être lucide. - Et alors ?
48:30 - Il faut être lucide quand t'as 70 piges,
48:32 t'en as plus 40, voilà. Mais après,
48:34 moi, j'ai juste envie de rester vivant.
48:36 Donc, les projets que je veux avoir, j'ai même l'intention
48:38 de tourner un film,
48:40 même si j'ai pas les distributeurs pour le sortir,
48:42 je vais le faire quand même, je vais le payer avec mon poillon,
48:44 je perdrai l'argent, mais je l'aurai fait.
48:46 Donc, il faut faire les choses. - Eh bien, continuez,
48:48 la nostalgie, on va se plonger dedans,
48:50 "Hommage et dessert", on ira vous voir,
48:52 et vous revenez quand vous voulez dans la clé d'une vie, comme d'habitude.
48:54 - Merci, mon Jacques. - Merci.
48:56 - C'est bien, on va pouvoir discuter encore pendant une heure.
48:58 - Ouais, la clé d'une vie, c'est terminé pour aujourd'hui,
49:00 on se retrouve bientôt, restez fidèles à l'écoute de Sud Radio.
49:02 de l'écoute de Sud Radio.