Jacques Pessis reçoit Françoise Fabian. La chanson était son rêve de toujours. Après un premier album voici 6 ans, elle récidive avec des auteurs et des musiciens, ses cadets de plus d’un demi siècle. Qu’on ne lui parle surtout pas de conflit de générations !
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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-12-02##
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PersonnesTranscription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Les clés d'une vie, celles de mon invité, les décennies ne vous ont jamais empêché
00:07de demeurer dans la note.
00:08Quand on aime son métier, on ne compte pas, en particulier les années, vous comptez seulement
00:13les mesures dans un nouvel album qui vous permet de continuer à rêver et à nous faire
00:17rêver.
00:18Bonjour Françoise Fabian.
00:19Bonjour.
00:20Alors surprise, deuxième album, vous aviez été venue dans les clés d'une vie il y
00:24a cinq ans et vous avez dit bon j'ai fait un album, j'en ferai un second, bon, on vous
00:27avait cru.
00:28Eh bien oui, il est sorti, L'heure d'un rendez-vous, qu'on va évoquer à travers des chansons
00:33nouvelles.
00:34Et puis le principe des clés d'une vie, c'est d'évoquer votre parcours à travers des dates
00:38clés.
00:39Alors il se trouve que ces dates clés, je les ai justement trouvées à travers votre
00:42parcours de chanteuse.
00:43Exemple, le 19 novembre 1956, vos débuts de chanteuse à la télévision.
00:49Le soleil des jours heureux, leur avait brûlé les yeux.
00:55C'est pas mal la voix.
00:56C'est pas mal.
00:57C'est la balade des chœurs perdus, accompagnée par Philippe Gérard au piano.
01:02Bien sûr.
01:03Dans une émission de Henry Spade qui s'appelait Bouquets de joie.
01:05Vous vous en souvenez ? Non, pas du tout.
01:07Voilà.
01:08Mais je me souviens d'être passée beaucoup chez Jean-Christophe Averti.
01:12Voilà.
01:13Mais là, c'est la première émission de télévision.
01:14C'est en direct au théâtre de la Porte Saint-Martin.
01:17Vous mourrez de peur.
01:19Le micro n'est pas ajusté et Henry Spade baisse ou remonte le micro et vous chantez
01:23en direct accompagné par Philippe Gérard.
01:25Oui, bien sûr.
01:26Ce sont des souvenirs extraordinaires.
01:27C'est extraordinaire.
01:28Très, très bien connu, Philippe Gérard.
01:29C'est un compositeur formidable.
01:30Vos tons et tout ça, il avait fait des chansons pour moi.
01:33Oui, il a fait aussi des chansons pour Montand.
01:34Bien sûr.
01:35Il a fait des chansons pour Hedi Constantine, mon paternel qui n'avait pas les pieds plats,
01:39l'enfant de la balle.
01:40Et il a fait cette chanson pour vous que vous avez chantée à la télévision.
01:44Mais il y a si longtemps, je m'en souviens plus.
01:46Et c'était en Hedi Marnet qui avait écrit les paroles.
01:50Mais oui.
01:51Mon Dieu, ça nous reporte si loin en arrière.
01:54Ça m'émeut beaucoup.
01:56Parce que ça a compté beaucoup les chansons pour moi.
01:59Bien sûr, depuis toujours.
02:01Toujours.
02:02J'ai adoré ça.
02:03Et toujours.
02:04Je crois que vous avez presque chanté avant de savoir parler.
02:06Probablement, oui.
02:08Oui, j'ai monté la gamme.
02:10C'est-à-dire que tout de suite, dès votre enfance en Algérie, la musique, ça vous
02:14a parlé, si j'ose dire.
02:15Tout de suite.
02:16Oui, oui.
02:17J'ai écouté des chansons, j'en ai même écrites, abominables, et même des chansons
02:22très tristes.
02:23Je devais avoir 14 ou 15 ans, je chantais des chansons très tristes.
02:26Et ma mère me disait « Mais tu souffres, pourquoi tu écris des chansons de fille-mère
02:31comme ça ? »
02:32J'ai appelé ça mes chansons de fille-mère.
02:33C'est extraordinaire.
02:34Mais ce qui est extraordinaire aussi, c'est que ça a démarré par le piano dès 5 ans,
02:39je crois, Françoise Fabian.
02:40Oui, oui.
02:41J'ai commencé à faire du piano à 5 ans, oui.
02:42Et pourquoi et comment ?
02:44Parce que j'aimais la musique, parce que je chantais tout le temps, parce que j'écoutais
02:47tout le temps de la musique.
02:49J'avais un père, une merveille sur la terre, qui était un très grand lettré, qui était
02:56prof, qui avait une bibliothèque extraordinaire, qui m'a fait tout de suite rentrer dans la
03:01littérature, dans les bouquins.
03:03Et puis, moi, j'aimais beaucoup le piano.
03:07Je n'ai pas arrêté de travailler, finalement.
03:09Finalement, oui.
03:10Les livres…
03:11Je faisais du piano, ça le fait, je faisais mes études, je faisais du sport.
03:15Ça n'arrêtait pas.
03:16Et le piano, ça a commencé à 5 ans, à tel point que vous êtes allée au conservatoire
03:20de musique d'Alger ?
03:21Bien sûr.
03:22Tout de suite ?
03:23Tout de suite, oui.
03:24Et vous aviez envie de faire ce métier ?
03:26Non, pas du piano, non, pas du tout.
03:30C'était normal que je fasse mes études, parce que bon, c'était normal aussi avec
03:34un père prof que je fasse mes études.
03:37En même temps, le piano, j'avais commencé à 5 ans et je suis rentrée au conservatoire
03:41de musique d'Alger et c'est comme ça que je suis devenue comédienne.
03:46Il se trouve que vous êtes née à Alger et je crois que vous avez commencé à grandir
03:51dans la banlieue d'Alger, à Tibadzar.
03:53Ah, mais ce n'est pas la banlieue d'Alger, Tibadzar, c'est à 75 kilomètres au bord
03:58de la mer, le plus beau village romain de la Méditerranée.
04:03C'est le plus beau village romain de la Méditerranée.
04:06En fait, c'est là qu'il y a les ruines d'une ville romaine qui est classée au patrimoine
04:11mondial de l'humanité.
04:12Absolument, oui.
04:13J'ai vécu dans ces ruines et j'adore.
04:15Mais même quand j'en parle maintenant, je suis bouleversée.
04:17Bouleversée.
04:18Pourquoi ? Quel souvenir vous en gardez, Françoise Fabian ?
04:21Mais c'est d'abord l'enfance, la liberté, l'enfance, la mère, les cousins, les tantes.
04:26Toute la famille de ma mère était de Tibadzar.
04:30A Tibadzar, mon grand-père est né et est enterré là-bas.
04:35Mes cousins, tous les gens qui sont morts pendant la guerre ou avant la guerre, sont
04:41enterrés à Tibadzar.
04:42Donc, c'est là où vous avez grandi.
04:44Oui.
04:45Et puis un jour, je crois que vous avez été repérée par une dame qui s'appelait madame
04:48Gravier.
04:49Madame Gragnier.
04:50Gragnier, oui, qui était professeure d'art dramatique et qui a cru en vous.
04:53C'est-à-dire que vous voulez que je vous raconte l'histoire ?
04:57Oui.
04:59C'est intéressant, vous croyez ?
05:00Ah, mais c'est passionnant !
05:01J'avais pas de flirtes, mon premier flirt était un élève comédien et comme le conservatoire
05:09d'Alger, il y avait l'art dramatique, l'harmonie, les instruments, etc., c'était dans le même
05:18immeuble.
05:19Donc, mon premier flirt était un élève comédien qui m'a dit, écoute, tu devrais un peu venir
05:25voir notre cours.
05:26Je lui ai dit, mais pourquoi ? Je n'ai pas du tout envie.
05:30Il m'a dit, mais viens, viens, viens, viens, tu vas voir, ça va t'intéresser.
05:35J'y suis allée.
05:36Évidemment, je n'avais pas quoi dire, j'étais dans un état de trac terrible et cette femme
05:42qui s'appelait Paul Gragnier, dont j'ai encore la photo dans ma chambre, me dit, vous lisez
05:49? Je lui ai dit, oui, je lis beaucoup, vous aimez le théâtre ? Je lui ai dit, oui, mon
05:54père est abonné à la Petite Illustration, donc toutes les pièces qui se jouent à Paris,
05:58je les connais.
05:59Et on écoutait à la radio aussi, des pièces de théâtre à la radio, le soir, après le
06:04dîner.
06:05Donc, j'étais très, très, très proche de tout ça.
06:09J'avais lu Molière, Corneille, bref.
06:11Et elle me dit, vous avez un physique intéressant, vous ne pourriez pas monter sur scène ? J'étais
06:21morte de peur avec tous les élèves qui étaient là, qui disaient, qu'est-ce qu'elle fait
06:24celle-là ? Elle me dit, vous connaîtriez quelque chose ? Je dis, oui, je connais des
06:33poèmes de Baudelaire, par exemple.
06:35Vous pouvez me dire un poème de Baudelaire ? Et je lui dis, mère des souvenirs, maîtresse
06:39des maîtresses, ô toi tous mes plaisirs, ô toi tous mes devoirs, tu te rappelleras la
06:44douceur des caresses, la chaleur des baisers et le charme des soirs, mère des souvenirs,
06:50maîtresse des maîtresses.
06:51Je lui dis ça.
06:52Bon, après, je m'en vais au cours de piano et elle fait venir mon père, pour la connaissance
06:59de mon père.
07:00Elle me dit, vous avez une fille très, très intéressante et si vous voulez bien, j'aimerais
07:06bien lui donner des leçons de comédie pour rien.
07:09Je voudrais lui offrir des leçons de comédie.
07:13Et mon père, toujours, toujours tellement merveilleux, il me dit, mais si ça l'intéresse,
07:18pourquoi pas ?
07:19Elle est capable de faire tout.
07:20Elle fait ses études, évidemment, parce que je préparais le bac et elle fait ses études,
07:24elle fait du piano.
07:25Pourquoi pas ? Si ça n'empêche pas ses études, je veux bien.
07:29J'ai pris des leçons avec elle et un an après, elle a vu mon père en disant, est-ce que
07:34vous feriez le sacrifice de vous séparer de votre fille et de l'envoyer ? Parce que
07:38je voudrais la présenter au conservatoire de Paris.
07:44Parce que voilà, le conservatoire de Paris, la comédie française, elle est douée pour
07:50ça.
07:51Et papa m'a dit, si ça lui plaît, je veux bien.
07:55C'est fou, parce que c'est rare la réaction d'un père.
07:58Votre père, je crois qu'il connaissait l'opéra par cœur.
08:02Il avait été instituteur.
08:04Bien sûr.
08:05Donc il savait ce que c'était.
08:06Bien sûr.
08:07Bien sûr.
08:08Il avait tellement confiance en moi.
08:09Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs.
08:11J'étais assez costaud, j'étais forte, j'avais un caractère assez fort.
08:18Et à l'époque, vous ne vous appelez pas encore Françoise Fabian puisque votre père
08:21s'appelle Marcel Cortès.
08:22Michel Cortès.
08:23Voilà.
08:24Et pourquoi ?
08:25Mon père était catalan.
08:26Et pourquoi Françoise Fabian ?
08:27Parce que quand je suis rentrée à Paris, j'étais élève au conservatoire sous mon
08:32nom de jeune fille, Michel Cortès.
08:36Par le plus grand des hasards, je vais accompagner… Je vous raconte cette histoire-là ?
08:43Ah mais oui.
08:44Dans les détails ?
08:45Mais bien sûr.
08:46On est entre nous, on a tout notre temps.
08:48Oui.
08:49J'ai deux copains du conservatoire qui me disent « on va au cinéma, on va voir un
08:55film tous les trois ». Et je dis « oui d'accord, on va au cinéma ». Mais avant, on va passer
09:01devant le théâtre de la Madeleine.
09:03Le théâtre de la Madeleine, c'est ça ? Parce que Jean Miller, qui était le pape
09:10de la comédie française pendant des années, monte une pièce là et on voudrait savoir
09:17si on peut faire un petit peu de figuration.
09:19Parce qu'au conservatoire, on pouvait faire de la figuration, mais pas des rôles ailleurs.
09:24Et moi, j'étais dans un petit café en face.
09:29Maintenant, il y a un immeuble, mais avant, il y avait un petit café devant le théâtre
09:32de la Madeleine.
09:33Et j'attendais.
09:34Il y a un monsieur qui vient, un petit monsieur qui vient, qui dit « mademoiselle, laissez-moi,
09:41ne me parlez pas, laissez-moi tranquille ». Non, non, non, c'est pas pour ça, mademoiselle,
09:47que je vais vous parler.
09:48On cherche une jeune fille, si j'ai écrit la pièce que Jean Miller est en train de
09:56mettre en scène en face, et on cherche une jeune fille comme vous.
09:59C'est pas extraordinaire ça ?
10:02C'est extraordinaire.
10:03C'est extraordinaire.
10:04J'avais des longs cheveux comme ça, puis c'était en plein été, donc j'ai assez
10:08découverte.
10:09J'étais en tenue d'été avec des longs cheveux.
10:12Il me dit « je voudrais que vous voyez Jean Miller ». Et il m'accompagne, il me dit
10:18« je suis Raymond Castan ». Écoutez, c'est extraordinaire.
10:21Raymond Castan, qui était le co-directeur de Paris Match.
10:26Oui, exactement.
10:27C'est fou, c'est incroyable.
10:30Et alors il me dit « je voudrais vous présenter à Miller ». Alors je rentre, les autres
10:36disent « on ne nous prend pas ». Mais je dis « mais au moins peut-être on va me prendre
10:39». Alors je vais voir Jean Miller, il me dit « oui ». Je lui dis « mais je suis
10:44élève au conservatoire ». « Ah bon, bah ça tombe bien, on cherche une jeune fille
10:49comme vous.
10:50Est-ce que vous pourriez prendre l'accent marseillais ? ». Je lui dis « monsieur,
10:53je veux essayer, qu'est-ce que cela nous tienne, je veux bien essayer de prendre l'accent
10:57marseillais ». Il me dit « je vous prends ».
11:00Immédiatement.
11:01Et François Fabian s'est venu comme ça, l'obsède.
11:05Mais non.
11:06Mais non.
11:07Alors j'ai répété.
11:08Mais un jour il vient, il me dit « maintenant il faut faire l'affiche.
11:10Comme vous êtes inscrit sous votre nom de jeune fille au conservatoire, vous n'avez
11:15pas le droit d'avoir ce nom-là sur l'affiche ».
11:21Non.
11:22Parce que j'étais au conservatoire, j'appartenais au conservatoire, c'est-à-dire à la comédie
11:26française, etc.
11:27Et je ne pouvais pas jouer dans un théâtre privé.
11:29D'accord.
11:30C'était interdit.
11:31Donc il faut que vous changez de nom pour avoir votre nom sur l'affiche.
11:34Et j'ai changé de nom en cinq minutes.
11:37Voilà.
11:38Et c'est venu comme ça.
11:39Et c'était le point de départ de votre carrière.
11:40Extraordinaire.
11:41Et ce qui est extraordinaire aussi, c'est qu'il y a encore d'autres chansons que vous
11:45avez chantées à la télévision, notamment une le 9 février 1967.
11:49On va en reparler dans quelques instants sur Sud Radio avec François Assefabian.
11:54Sud Radio, les clés d'une vie.
11:56Jacques Pessis.
11:57Sud Radio, les clés d'une vie.
11:59Mon invité François Assefabian.
12:00Nous parlerons tout à l'heure de ce nouvel album, « Événement », « L'heure d'un
12:04rendez-vous », votre deuxième album.
12:05Mais la chanson justement, ce n'est pas nouveau pour vous.
12:09On a évoqué déjà « Bouquet de joie ».
12:11Et puis le 9 février 1967, il y a une chanson que vous interprétez au palmarès des chansons.
12:17Il fait toujours quelque part.
12:20Il fait toujours quelque part.
12:25Vous êtes dans une émission de Guillux avec Guy Béart pour chanter cette chanson.
12:30Guy Béart m'a fait beaucoup de chansons.
12:31Absolument.
12:32C'est vrai qu'il vous avait invité.
12:34Je crois que c'est la seule fois où vous êtes passée dans une émission de Guillux.
12:36Oui, mais je suis passée plusieurs fois avec Guy Béart, c'est sûr.
12:40Oui, j'ai chanté plusieurs fois avec Guy Béart à la télévision.
12:43Voilà, tout à fait.
12:44Et Guy Béart faisait partie de vos fans à tel point que ça a été le point de départ
12:48de l'écriture de chansons.
12:50Il aurait voulu faire des chansons pour vous.
12:52Oui, absolument.
12:53Mais il en a fait pour moi, des chansons.
12:54D'autres d'ailleurs aussi.
12:55Voilà.
12:56Mais ça, justement, il y en a eu d'autres, mais surtout, Guy Béart, c'était un personnage
12:59à part.
13:00C'est-à-dire qu'il avait ses amis et ceux qu'il ne voulait pas voir.
13:02Et vous étiez parmi les gens qu'il admirait.
13:04Oui.
13:05Ah, c'était des caractères.
13:09Vous êtes allé dans sa maison à Garches et il vous recevait.
13:13C'était délirant.
13:14Et il était d'une telle générosité.
13:16Il était chantier.
13:17Pour moi, il avait l'air d'un petit garçon, Guy Béart.
13:21On me disait « Oh, il est dingue, il est fou, il est si, il est là ».
13:26Avec moi, il était comme un frère, mignon comme tout.
13:30C'était comme un cousin.
13:31On rigolait beaucoup ensemble.
13:33Et je ne sais pas, il m'avait fait confiance.
13:35Il aimait bien ma voix.
13:38Et il m'a fait plusieurs chansons.
13:39Il y en a plusieurs que j'ai chantées à la télévision de Guy Béart et de Marcel
13:46Hérard.
13:47Je n'ai pas la mémoire des noms.
13:48Vous, vous l'avez ?
13:49J'ai averti, vous avez chanté du Guy Béart et puis dans d'autres émissions aussi.
13:54Oui, avec d'autres.
13:55Philippe Hérard, je pense.
13:56Philippe Gérard.
13:57Philippe Gérard, bien sûr.
13:58Bien sûr.
13:59Mais il y en a eu d'autres.
14:00Guy Béart était quelqu'un qui vous appelait à 7 heures du matin en disant « Viens dîner
14:03ce soir, on sera quatre personnes ». Vous arriviez, vous étiez 500.
14:06Vous avez vécu ces fêtes-là ?
14:07Non.
14:08Ah, c'était extraordinaire.
14:09Non, non.
14:10C'était un personnage extraordinaire.
14:11Et alors la chanson, justement, à cette époque-là, vous avez envie d'écrire un
14:15album et vous allez faire appel à plusieurs auteurs.
14:17Oui.
14:18Et ça s'est passé comment ?
14:19Ça c'était une envie très chère.
14:20Oui.
14:21Patachou et tout ça.
14:22Oui.
14:23C'est ça.
14:24C'est ça.
14:25C'est ça.
14:26C'est ça.
14:27C'est ça.
14:28C'est ça.
14:29Il y avait Patachou et tout ça.
14:30Oui.
14:31Guy Béart qui me disait il faut faire.
14:32J'avais, Botton m'avait fait des chansons aussi.
14:35Frédéric Botton, oui.
14:36Frédéric Botton.
14:37François Sagan m'avait fait des chansons aussi.
14:39Et puis, voilà, je voulais faire un disque et je suis allée voir Gaspour.
14:45Gaspour que j'adorais passionnément.
14:48Et là, il m'a dit « Moi, je ne partage pas ».
14:52Il voulait faire tout l'album ?
14:53Oui, il voulait faire tout l'album.
14:55Et là, je ne pouvais pas renvoyer les autres.
14:57Non.
14:59Alors, je prends Gaspour, vous, je vous lâche et je n'ai pas fait l'album.
15:03Et surtout, Gaspour, c'était l'époque où il n'avait pas encore le succès de
15:07chanteur.
15:08Il écrivait des chansons pour les autres, notamment pour France Gall.
15:10Oui, mais il était magnifique.
15:12Il était magnifique.
15:13Extraordinaire.
15:14Je l'admirais beaucoup, beaucoup.
15:15Il avait le génie de composer et le génie de mise en scène personnelle.
15:21Oui.
15:22Parce que Gaspour, moi, je n'ai jamais cru que c'était Gaspour.
15:25Mais non, c'est toujours Gaspour, Gaspour, c'était les autres.
15:28Il disait ça comme ça.
15:29Mais lui, il m'a dit je ne partage pas.
15:31Alors, comme il m'a dit je ne partage pas, je ne pouvais pas renvoyer tous les autres.
15:34Et comme je faisais un film en Italie, le disque ne s'est jamais fait.
15:38Et Gaspour vous a dit autre chose lors de ce rendez-vous, Françoise Fabian, il vous
15:42a dit surtout ne prenez pas de cours de chant.
15:44Oui.
15:45Ah oui, c'est vrai.
15:46Ah oui, oui.
15:47Et ça, vous avez...
15:48Surtout, ne travaillez pas votre voix.
15:50Vous avez une voix naturelle.
15:52Oui, oui, oui.
15:53Et il y a quelqu'un aussi qui vous a déconseillé de faire de la chanson.
15:55Et au départ, c'est Serge Reggiani en disant c'est très difficile.
15:58Oui.
15:59J'aimais beaucoup, je connaissais bien Reggiani, il m'a dit oh là là, c'est difficile, c'est
16:04difficile.
16:05Mais il n'aimait pas partager.
16:06Il n'aimait pas partager non plus, Serge.
16:09En même temps, Reggiani, au moment où vous faites ce disque, où vous envisagez de faire
16:14ce disque, il a débuté dans la chanson lui aussi, grâce à Barbara.
16:18Il a dit mon coco, je te prends dans mon récit à la Bobineau en première partie, à condition
16:23que tu prennes des cours de chant.
16:25Et donc, il a travaillé pendant six mois avec la professeure de Barbara.
16:28Ah bon ?
16:29Oui.
16:30Je ne savais pas.
16:31C'est extraordinaire.
16:32Et après, il a fait la carrière qu'on connaît.
16:33Mais c'est merveilleux.
16:34Il était merveilleux, Reggiani.
16:35Ah, quelle beauté.
16:36Voilà.
16:37Alors, si justement cet album ne se fait pas, c'est que vous partez en Italie parce
16:40qu'il y a eu un énorme succès.
16:41C'est « Ma nuit chez Maud ».
16:42Ça, ça a été un événement que vous n'imaginiez pas, Françoise Fabian.
16:46Non, mais « Ma nuit chez Maud », c'était beaucoup plus tard.
16:48C'était plus tard après.
16:49Oh, beaucoup plus.
16:50C'est après.
16:52Oui, c'était en 68.
16:53C'est ça, oui.
16:54Mais l'album, c'est de 65-66, donc c'est beaucoup plus tard.
16:57Oui, oui.
16:58Mais « La nuit chez Maud », ça a été un événement aussi.
17:00Ça a été un film qui a fait le tour du monde.
17:02Le tour du monde.
17:03Un film en noir et blanc sur le Paris Pascal.
17:05Mon agent ne voulait absolument pas.
17:08Alors, toi, tu refuses plein de choses.
17:11Il faut que ça te plaise.
17:12Il faut que ça…
17:13Tu n'as pas envie parce que c'est toi, c'est le théâtre.
17:15Moi, c'était le théâtre, le théâtre, le théâtre, le théâtre.
17:18Et je suis une théâtreuse.
17:20J'avais travaillé le théâtre, mais ma mère m'a beaucoup reproché d'avoir refusé
17:25la comédie française, qu'on m'a proposé pendant trois fois, mais que je n'ai pas
17:29voulu y aller parce que je voulais garder ma liberté.
17:32Et j'en étais où, là ?
17:37On en est au fait que vous avez tourné avec Romer « La nuit chez Maud » contre la vie
17:42de votre agent, pratiquement.
17:43Oui, oui, oui.
17:44Parce que j'ai joué la puce à l'oreille à cette époque-là.
17:46On l'a joué pendant deux ans.
17:48Et un grand monsieur qui est venu comme ça, qui m'a dit « Je vous dépose ça, je l'ai
17:55écrit, c'est pour vous, dites-moi ce que vous en pensez ».
18:00Et il est parti, voilà mon téléphone, alors je l'ai appelé, puis je lui ai dit « Je
18:07le fais ».
18:08Et c'était Éric Romer.
18:09C'était Éric Romer, un film en noir et blanc sur le pari de Pascal qui a fait le
18:14tour du monde.
18:15C'est fou, hein ?
18:16C'est incroyable.
18:17Et ce film, il l'avait écrit juste après la guerre, en 1945, parce que c'est parti
18:21du principe que le couvre-feu obligé pendant la guerre, un homme et une femme passaient
18:25ensemble.
18:26Et puis, il l'a repris en l'adaptant vingt ans plus tard.
18:29Et mon agent me disait « Mais qu'est-ce que tu fais ? Tu refuses tellement de choses
18:34pour faire ton théâtre, tu refuses des films et tu vas faire un truc en noir et blanc sur
18:39le pari de Pascal ? Tu es folle, tu es folle, je ne vais plus m'occuper de toi, tu es folle.
18:43Je lui dis « Ben écoute, ça me plaît, moi, ça me plaît, j'ai envie de… »
18:47Et on n'a fait qu'une prise.
18:48On n'a fait qu'une seule prise.
18:52Chaque scène n'a qu'une seule prise.
18:54C'est fou, hein ?
18:55C'est fou.
18:56Vous n'étiez pas la seule à croire en ce film, puisque dans les coproducteurs,
18:58il y a Yves Robert, Daniel Delorme, Claude Béry, François Tussauds.
19:01Oui, ils étaient plusieurs.
19:02Il n'y avait pas d'argent.
19:03Oui, mais oui.
19:04Donc, ils se sont mis pour ce film auquel personne ne croyait.
19:06Oui, oui.
19:07Alors, il y a ensuite l'Italie, effectivement.
19:10Et l'Italie, je crois que vous la devez au beau-père de François Truffaut.
19:14C'est-à-dire que c'est lui qui vous a donné le tuyau au départ.
19:17J'ai vu ça dans une interview.
19:18Le beau-père de François Truffaut…
19:21Oui, je suis partie en Italie faire un film avec Sergio Corbucci,
19:26qui était une espèce de grand dingue, un peu imbécile.
19:37Sa femme était toujours là en train de superviser tout ce que faisaient les acteurs.
19:41C'était avec Johnny Hallyday.
19:44Oui, exactement.
19:45On s'entendait très, très bien.
19:47C'était bien.
19:48Bon, j'étais très bien payée et tout ça.
19:50Et à un moment donné, j'arrive pour tourner l'après-midi
19:55et je vois une mise en scène très, très particulière.
19:58C'était dans une étable.
20:00Je peux la raconter cette histoire ?
20:01Bien sûr, bien sûr.
20:02Elle est tellement incroyable.
20:03J'étais dans une étable.
20:05Il y avait la caméra là où vous êtes, moi derrière le bout de bois.
20:15Et puis un grand Mexicain noir avec son chapeau qui était derrière moi.
20:21Je me disais « mais qu'est-ce que c'est que ça ?
20:22Ce n'est pas dans le scénario.
20:23Mais je ne veux pas faire ça.
20:27Oh, vous, les Françaises, vous êtes impossibles.
20:30Vous ne pouvez pas faire des choses qu'on vous demande de faire.
20:33Je dis « mais monsieur, ça n'est pas dans le scénario.
20:36Je ne veux pas faire ça.
20:37De quoi j'aurais l'air ?
20:38De hurler devant la caméra pendant qu'il y a un grand Mexicain derrière moi ?
20:42Il n'en est pas question.
20:43Et je suis partie.
20:45J'étais folle de rage comme c'était Morgenshtern
20:52qui était le beau-père de Truffaut à cette époque-là.
20:55Le metteur en scène.
20:58Le réalisateur, le metteur en scène ?
20:59Non.
21:00Morgenshtern était producteur.
21:03J'appelle Morgenshtern.
21:04Je lui dis « voilà ce qu'on veut me faire faire.
21:05Je refuse.
21:06»
21:07Il m'a dit « vous avez raison, refusez.
21:09»
21:10Il a envoyé un télégramme au metteur en scène en disant
21:12« elle ne veut pas le faire, elle ne le fera pas.
21:14»
21:15Et résultat, vous avez fait ça.
21:16Je ne l'ai pas fait.
21:17En revanche, vous avez fait trois films en Italie.
21:18Vous êtes devenue une star en Italie.
21:21Oui, presque.
21:22Oui.
21:23C'était étonnant.
21:24C'était la petite Française qui a réussi en Italie.
21:26Ce qui n'était pas si courant chez les comédiennes à l'époque.
21:29Non.
21:30On faisait des coproductions.
21:32Et vous avez appris à parler italien, à vivre en Italie.
21:34Bien sûr.
21:35Je travaillais pas mal en Italie.
21:36Oui, beaucoup.
21:37Et à chaque fois, c'était un bonheur.
21:39On vous appelait parce que vous aviez des caractéristiques à un jeu que personne n'avait en Italie.
21:44J'ai vu des interviews de metteurs en scène qui disaient « on l'apprend parce qu'on n'a pas l'équivalent en Italie. »
21:50Ah bon ?
21:51Oui.
21:52Ça, je n'ai jamais su.
21:53Vous apprenez comme ça aujourd'hui.
21:54Oui.
21:55Moi, j'ai appris aussi d'autres choses sur vous.
21:58On va revenir à une date un peu ancienne aussi, mais qui est liée à la chanson « Le 10 décembre 1966 ».
22:05A tout de suite sur Sud Radio avec Françoise Fabian.
22:08Sud Radio, les clés d'une vie.
22:10Jacques Pessis.
22:11Sud Radio, les clés d'une vie.
22:13Mon invité, Françoise Fabian, à l'occasion de la sortie de ce nouvel album « L'heure d'un rendez-vous »
22:18qu'on va évoquer tout à l'heure.
22:20On a déjà écouté deux chansons à la télévision et j'en ai trouvé une troisième qui date de 1966, du 10 décembre.
22:26C'est une émission qui s'appelle « Extraznavour » et vous chantez une chanson de Charles Aznavour.
22:39« Les honneurs de l'amour ».
22:41Vous vous en souvenez, « Les honneurs de l'amour » ?
22:43Oui.
22:44J'ai jamais entendu.
22:46Ben voilà.
22:52C'est-à-dire que c'était un chanson d'Aznavour pendant une heure.
22:56Et vous êtes dans ce show d'Aznavour avec Mireille Mathieu, Martine Carole, Jeanne Gevgrade.
23:00Il n'y a que des comédiennes et vous ouvrez l'émission avec cette chanson.
23:04C'est extraordinaire, je ne m'en souvenais pas du tout.
23:06Voilà.
23:07Et Aznavour, en plus, ensuite, est devenu un ami très cher.
23:10Oui, je l'adorais.
23:12On se retrouvait dans le midi, on allait déjeuner ensemble.
23:16Oui, il habitait à côté de chez vous, à quelques kilomètres.
23:18Oui, il habitait à quelques kilomètres de chez moi.
23:20D'ailleurs, un jour, quand vous avez décidé, voici cinq ans ou six ans, de faire un album de chansons,
23:25vous êtes allée le voir.
23:27Oui, je suis allée le voir et je lui ai dit, voilà, j'ai envie de chanter Aznavour,
23:33parce que c'est un de mes grands préférés.
23:37Et il m'a dit, je viens d'écrire deux chansons pour femme, justement.
23:43Il m'a dit, il était tellement gentil.
23:47Il m'a amené mettre le disque comme ça.
23:52On s'est retrouvés à table, en écoutant.
23:56Tellement simple, tellement mignon, tellement généreux.
23:59C'est-à-dire qu'il écrivait des chansons à huit heures du matin, après avoir un brin dans sa piscine.
24:04Il se mettait au piano, il avait un mini-studio dans sa maison de Mauriès.
24:07Il écrivait des chansons.
24:08Il avait un mini-studio dans la maison de Mauriès.
24:10J'y suis allée, c'était pas minuscule.
24:12La maison était grande, mais le studio était au premier étage.
24:15Oui, mais enfin, il y avait tout.
24:16Il y avait tout.
24:17Il y avait un bar.
24:18Il y avait tout.
24:19Il y avait un piano incroyable pour enregistrer.
24:22Oui, oui, absolument.
24:23Extraordinaire.
24:24Mais il aime bien ce petit coin où il pouvait travailler en paix, loin de tout le monde, loin de la famille qui venait le voir.
24:29Oui, oui.
24:30Et donc c'est ainsi qu'est née une chanson qui s'appelle « Ce diable d'homme ».
24:33Je croyais de l'amour idyllique et céleste.
24:37Elle est jolie, la chanson.
24:38J'ai peut-être un peu trop rêvé au cinéma.
24:41J'adore cette chanson.
24:43Ma province natale avait des teintes sur moi.
24:46Et je vivais tranquille, sans haut et sans bas.
24:50C'est vrai qu'on reconnaît le style d'Aznavour.
24:52Oui.
24:53Je me suis donné sans opposer rien.
24:54Et il avait envie de vous écrire une autre chanson, je crois.
24:56Alors, il avait écrit deux chansons.
24:58Il m'a dit « Tiens, j'ai écrit deux chansons, tu tombes bien ».
25:01Alors, c'est tutoyé tout de suite.
25:02« Tu tombes bien, j'en ai écrit deux pour femmes ».
25:05Alors, voilà, tu les regardes, tu les lis et je dis « Ben, je prends les deux ».
25:11Oui.
25:12Et il me dit « Ah non, non, t'en prends qu'une, tu n'en prends qu'une ».
25:16Et, je ne sais pas, à cette époque-là, on se voyait quand même encore un peu.
25:21« Vous n'en prenez qu'une ? »
25:22Je lui dis « Oh, quel dommage, pourquoi l'autre ? »
25:24« Non, non, non, choisissez. »
25:26Alors, j'ai pris celle-ci.
25:28Et c'est comment ça ?
25:29L'autre...
25:30L'autre est restée inédite.
25:32Non, il devait les avoir écrites pour sa chanteuse américaine.
25:39Oui, pour la examiner, peut-être.
25:41Avec qui il préparait un show, justement.
25:43Il la connaissait depuis ses jeunes années.
25:46Oui, bien sûr.
25:47L'examiner Elias Davor, c'est pas rien.
25:49Exactement.
25:50Ils avaient fait le Palais des Congrès ensemble et c'était quelque chose.
25:53Alors, il se trouve que la Provence, ça a été un lieu où vous avez passé des années et des années.
25:58Oui, bien sûr.
25:59Et heureuse là-bas.
26:01Oui, oui.
26:03Et à l'inverse de beaucoup d'autres qui se trouvent en Provence et qui prennent leur retraite,
26:09vous n'avez jamais pris votre retraite.
26:11Il n'est pas question pour vous d'arrêter ?
26:13Je me demande maintenant.
26:16En ce moment, je me pose des questions.
26:18Est-ce que je vais arrêter ?
26:19Apparemment, je n'ai pas arrêté puisque je sors un album.
26:22Voilà.
26:23Et en même temps, vous êtes au générique du dernier film de Claude Lelouch, finalement.
26:26Oui, oui.
26:27Il y a écrit avec la participation exceptionnelle de Françoise Fabian.
26:31Oui, il me rend hommage comme ça.
26:33Je ne voulais pas tourner parce que je n'étais pas en très bonne santé à cette époque-là.
26:37Je marchais avec une canne.
26:39Alors, je lui dis que je ne veux pas.
26:41Mais c'est très joli une femme avec une canne.
26:44Tu mets une antiquaire avec une femme.
26:46Ce n'est pas gênant du tout.
26:48Je lui dis que je ne vais pas jouer avec une femme.
26:50Mais si tu veux, viens avec ta canne.
26:52Et puis, il m'a fait jouer.
26:53Voilà.
26:54Je n'étais pas en très bonne santé.
26:56Dans le film, ça ne se voit pas.
26:58Vous n'êtes pas faite.
26:59Moi, je vois.
27:00Il se trouve que ce film, finalement, c'est presque la suite de la bonne année qui vous a permis de rencontrer Lelouch.
27:06Oui, bien sûr.
27:07C'est-à-dire que Lelouch vous a un jour proposé de tourner dans ce film La bonne année qui a été un immense succès.
27:12Immense, oui.
27:14Et là, je crois que vous avez eu le prix de la meilleure actrice au festival de Saint-Sébastien,
27:19qui était un festival très important à l'époque.
27:21Oui, oui.
27:22Mais à New York aussi.
27:24À New York aussi.
27:25Ce film a fait une carrière internationale.
27:27Oui, c'est formidable.
27:28Vous vous attendiez à ça ou c'était une surprise ?
27:30Non, non, non.
27:32C'est-à-dire que j'aimais beaucoup ça.
27:34J'ai adoré ces deux films qui ont été primés partout.
27:38C'était Ma nuit chez Maud et La bonne année.
27:42Oui, parce que ce sont des rôles complets.
27:45Tout est là.
27:47Le personnage est là.
27:49De début jusqu'à la fin.
27:51C'est quelque chose qui tient la route, qui est solide, qui existe, qui a une architecture.
27:57Voilà, des personnages comme ça.
27:59Et Chloé Lelouch, vous vous êtes immédiatement entendue avec lui.
28:02Vous parlez le même langage.
28:04Oui, j'aimais beaucoup.
28:07Et puis vous tournez avec Lino Ventura.
28:09Lino Ventura, j'aimais beaucoup aussi.
28:12Parce que c'est mon premier mari qui a inventé Lino Ventura.
28:16Oui, Jacques Becker.
28:18Vous avez connu à cette époque-là ?
28:20Pas du tout.
28:21Lino ?
28:22Oui, absolument.
28:23Vous l'avez connu ?
28:24Oui.
28:25À l'époque, c'était un casheur qui ne voulait pas faire de cinéma.
28:27Ah non, moi je l'ai connu.
28:29Il faisait du cinéma.
28:30J'étais mariée avec Becker alors qu'il avait déjà fait le film avec Lino.
28:36On se voyait beaucoup avec Odette, chez Odette.
28:39Avec Lino, dans sa maison de...
28:42De Saint-Cloud.
28:43De Saint-Cloud, oui.
28:44Il se trouve que Lino, pour certains, il peut faire peur quand il vous recevait dans son bureau
28:48et qu'il vous regardait avec sa pipe en disant « qu'est-ce que vous avez pour moi ? »
28:51alors que c'était un garçon très drôle, plein d'humour.
28:53Lino ?
28:54Oui.
28:55Moi, il ne m'a jamais fait peur.
28:57Vous avez tourné avec lui ?
28:58Beaucoup, beaucoup.
28:59Il était adorable, Lino.
29:00Il fallait qu'on le respecte.
29:02Il fallait pas que...
29:03Enfin bon, comme beaucoup de gens, il n'aimait pas les cons.
29:06Voilà, exactement.
29:07Et vous avez tourné avec lui dans « La bonne année »
29:09et il est, curieusement, dans finalement le dernier film de Lelouch, comme clin d'œil.
29:13Un clin d'œil comme moi.
29:15C'est fou.
29:16Vous pensiez qu'il ferait une carrière comme ça, Lino Ventura, telle qu'il l'a faite ?
29:20Parce que c'était extraordinaire aussi son personnage.
29:22Pourquoi pas ?
29:23Pourquoi pas ?
29:24Il est doué.
29:25Il est très, très doué.
29:27Mais Jacques l'avait vu à la salle Vagram en combat.
29:33Et il avait dit à Dorfman « Je veux ce mec ».
29:36Dorfman me dit « Mais il n'a jamais fait de cinéma ».
29:38Non, je veux ce mec-là.
29:40Je veux ce mec-là devant Gabin.
29:42Et Lino est arrivé.
29:45Il a dit « Voilà, je veux tant ».
29:48Dorfman a dit « Mais vous voulez tant.
29:50Vous n'avez jamais fait de cinéma.
29:51Vous voulez tant.
29:52Je veux tant.
29:53Sans ça, je ne le fais pas ».
29:55Et Becker a dit « On lui donne.
29:57Je le veux.
29:58On lui donne.
29:59On lui donne son argent ».
30:00Il a demandé une brique carrément.
30:02J'ai eu une brique.
30:04Et ça a marché.
30:05Mais résultat, il a fait la carrière que l'on connaît.
30:07Mais comment ?
30:08Et comment ?
30:09Et vous avez goûté ses fameuses pâtes ?
30:11J'ai goûté toutes les pâtes de Lino avec plusieurs huiles d'olive différentes.
30:19Odette faisait la cuisine, évidemment.
30:23Lui, il faisait aussi la cuisine.
30:25Et alors, il servait à table.
30:27Quand il avait la côte de bœuf, on lui servait la côte de bœuf comme ça.
30:34Et on lui tendait les assiettes et il coupait les morceaux de côte de bœuf à chacun de nous à table.
30:42Il avait la planche en bois avec la côte de bœuf.
30:45C'est lui qui servait.
30:47C'était très raffiné, très précieux.
30:50C'était une messe, les déjeuners chez Lino.
30:55Je ne sais pas si vous le savez, mais un jour, il a fait un match de pâtes avec Georges Brassens.
30:59Il m'en a parlé, oui.
31:01Et Lino Ventura a perdu au 15e plat.
31:04Ils ont pris 15 plats de pâtes avant de s'arrêter.
31:08La bonne année, je crois que l'un des plus grands fans, c'était Stanley Kubrick.
31:12Et Sydney Pollack.
31:14Et Sydney Pollack vous a fait une proposition un jour.
31:16Sydney Pollack m'a fait une proposition un jour.
31:18J'étais à Rome et il était à l'hôtel.
31:22On a pris rendez-vous, je suis allée le voir.
31:24Et il faisait un film à ce moment-là, il préparait un film.
31:27Et il m'a dit j'aimerais bien, j'aimerais bien.
31:31Sydney Pollack, il m'adorait comme comédienne.
31:35Je le dis parce que je m'enorgueille de ça.
31:38C'est quand même pas rien.
31:40Sydney Pollack avec tous les films qu'il a faits pour les femmes, formidables.
31:44Et alors il me parle.
31:46L'ennui c'est que je ne maîtrise pas du tout l'anglais.
31:50Je ne suis pas du tout douée pour les langues.
31:53Sauf en italien, mais c'est assez facile.
31:55Et je parle très mal l'anglais.
31:58Ça c'est très ennuyeux.
32:00Je dis mais avec un coach, je peux très très bien travailler avec un coach.
32:03Et travailler l'anglais avec un coach.
32:05Et j'arriverai, je parlerai l'anglais très très bien.
32:08Pour tourner avec Sydney Pollack.
32:11Je peux prendre des leçons pendant des années.
32:13Et il m'a dit non c'est ennuyeux parce que Al Pacino improvise.
32:17Ah.
32:18Et là il faut maîtriser l'anglais et il ne m'a pas prise.
32:21Et quelqu'un qui maîtrisait l'anglais et qui je sais a été cher à votre cœur,
32:24que j'ai souvent interviewé, et ça se passait très bien,
32:27c'était Marcel Bosufi, votre second mari.
32:29Car il a tourné dans French Connection.
32:31Oui, mais il a appris l'anglais très bien.
32:33Mais French Connection, quand il était aux Etats-Unis,
32:37la Fox lui a proposé un contrat de 7 ans.
32:40Oui.
32:41Qu'il a refusé.
32:42C'est fou hein.
32:43Oui.
32:44Et French Connection est basé sur justement une histoire française.
32:47Jacques-Angèle Vins, présentateur de Télé Paris,
32:49que vous avez dû connaître à vos débuts à la télévision,
32:52à qui on a trouvé de la drogue dans la voiture.
32:55French Connection et le corneau, c'est ça.
32:57Oui.
32:58Moi j'ai refusé d'aller aux Etats-Unis aussi, ça personne ne le sait.
33:03Ce que je sais, c'est que quand Colette Brosset et Robert Derry ont fait...
33:11La plume de ma tante.
33:13Non, ils ont passé en Amérique une histoire...
33:18Oui.
33:19Un grand opéra, enfin je sais pas, il voulait que je vienne.
33:23Oui.
33:24Et je dis, tu sais, je peux pas venir parce que je suis amoureuse,
33:29je peux pas partir à Broadway aux Etats-Unis.
33:33Et il me dit, je comprends ça, je respecte ça, tu es amoureuse, tu restes avec ton amour, c'est normal.
33:39C'était la...
33:45C'est les grands quignoles, mais c'est un opéra qu'ils ont créé après.
33:49Oui.
33:50Et ils ont pris cette fille française qui a fait une carrière aux Etats-Unis.
33:57Exactement.
33:58À partir de la Grosse Valse.
33:59Exactement, à partir de la Grosse Valse.
34:01Et elle a fait une carrière, notamment elle a joué dans 8 et demi, et c'était Lydia Montebecki.
34:06Voilà.
34:07C'est ça.
34:08Et elle a fait une carrière de chanteuse aux Etats-Unis, d'après le rôle que m'avait proposé Robert Derry.
34:16C'est pas beau tout ça ?
34:17C'est magnifique.
34:18C'est beau, oui.
34:19La jeune génération vous connaît aujourd'hui grâce à 10% avec ce numéro que vous faites avec Lyne Renaud dans un épisode de 10%.
34:27Oui, ça a bien marché ce truc-là aussi.
34:29C'est venu comment ?
34:30C'est exactement comme dans le film de Guillaume Galiel, où je jouais la grand-mère russe.
34:39Pendant deux mois, au moins, après la sortie du film, on me disait
34:42« Alors, ça va bien ma petite pute ? Vous allez bien ma petite pute ? »
34:46Les gens m'arrêtaient comme ça, en disant pas à Françoise Fabien.
34:49« Alors, tu vas bien ma petite pute ? »
34:51Et là, le duo avec Lyne Renaud, vous êtes soi-disant rival et vous terminez en chantant, ça a été un succès énorme.
34:56Oui, ça a bien marché, formidablement, oui.
34:59Et ça vous a amusé, ça a amusé Lyne Renaud ?
35:01Oh, beaucoup, beaucoup.
35:02Et vous terminez en chantant Charles Trenet, justement, « Que restent-ils de nos amours ? »
35:06Oui, oui.
35:07Ça fait partie aussi de vos chansons.
35:09C'était un très, très joli souvenir, 10%.
35:12Voilà, exactement.
35:13Et bien, justement, la chanson, là encore, il y a des chansons, mais on va y revenir avec la sortie de ses albums, dont on va parler le 25 octobre 2024.
35:21A tout de suite sur Sud Radio avec Françoise Fabien.
35:24Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
35:27Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Françoise Fabien.
35:30Donc, depuis le début de l'émission, on a écouté vos chansons de jadis, notamment à la télévision.
35:35Et le 25 octobre 2024 est sorti votre deuxième album.
35:39Un deuxième album qui s'appelle « L'heure d'un rendez-vous ».
35:42Et cet album, finalement, je me souviens, vous êtes venu dans les clés d'une vie pour votre premier album.
35:47Vous avez dit « J'ai envie d'en faire un second ».
35:49Et c'est arrivé.
35:50Et c'est arrivé grâce à Léonard Lassery et Elisa Point.
35:54Oui, je ne m'y attendais pas du tout.
35:56Parce que j'avais un autre projet avec les personnes avec lesquelles j'ai fait le premier.
36:04Et puis, on avait toujours pensé, avec Alex Beaupin, que j'aime beaucoup.
36:08J'avais eu des auteurs absolument merveilleux.
36:12Mon premier album, j'avais des auteurs extraordinaires, non ?
36:14C'est bon, Jean-Claude Carrière et tout ça.
36:18Et là, avec Alex, on avait envie de faire un autre album.
36:24Mais il avait beaucoup de travail, il faisait autre chose.
36:27Et puis, moi, je suis tombée malade à un moment donné.
36:29On a laissé tomber l'histoire.
36:31On était occupés chacun de notre côté.
36:34Et là-dessus, voilà, j'avais toujours envie de chanter.
36:41Et j'en ai chanté encore.
36:43Et puis, j'ai toujours aimé la musique, les chansons.
36:46Il n'y a pas un seul chanteur américain, ou n'importe qui,
36:51qui m'ait échappée quand ils sont venus à Paris.
36:55J'étais cliente, cliente, cliente.
36:57Tous, vous les avez tous vus ?
36:58Tous, plusieurs fois même.
37:00Elisa Poin, Léonard Lassery, c'est la jeune génération branchée.
37:03Ils ont déjà fait chanter Charlotte Ropling, et ils ont fait chanter Fanny Ardant.
37:07Et ils vous ont contactés.
37:09Voilà.
37:10Elles m'ont dit, je connais un film qui s'appelle Raphaël Louis-Débauché,
37:14qui m'a inspiré une chanson, je voudrais vous la faire écouter.
37:17J'ai dit, j'ai écouté la chanson.
37:19J'ai trouvé que c'était très, très génial.
37:21Elles m'ont dit, vous voudriez la chanter ?
37:22Je dis, oui, pourquoi pas, mais qu'est-ce que ça signifie une chanson ?
37:25J'ai chanté une chanson pour quoi ?
37:27Pourquoi ?
37:28Pour la chanter.
37:30Je dis, mais ça peut rentrer dans un disque, ça peut faire une chanson de disque.
37:35Elles m'ont dit, mais pourquoi on ne ferait pas un disque ?
37:38J'ai dit, mais oui, pourquoi pas.
37:43Pourquoi pas ? Allons-y.
37:45Allons-y. L'Enfer sera mon autre ciel.
37:48C'est justement le titre de la chanson que vous évoquez.
37:51J'avance vers lui dans la pénombre.
37:56Autour de moi le plus grand nombre.
38:00Des étreintes que l'alcool efface.
38:05Des visages noyés dans les glaces.
38:09Je vis, je vis.
38:12Raphaël et le débauché.
38:13Effectivement, c'est un film écrit par Lina Companès, où Jean Villard fait une apparition d'ailleurs.
38:17Bien sûr.
38:18Ce qui était rare au cinéma.
38:20Que j'épouse à la fin.
38:21Exactement.
38:22Alors, donc, elle fait une maquette et vous lui répondez le jour de son anniversaire à Elisa Point.
38:26C'était son anniversaire et elle a reçu votre coup de fil ce jour-là.
38:29Je ne savais pas que c'était son anniversaire.
38:30Et si.
38:31Ah oui ?
38:32Oui, ça a été un bon coup de fil.
38:33Vous savez des choses plus que moi.
38:35Donc, vous arrivez avec Léonard Lassery et Elisa Point.
38:38Vous allez autour de son piano et en quelques semaines, vous allez écrire cet album.
38:42Avec elle.
38:43C'est-à-dire qu'une chanson, qu'est-ce que ça veut dire une chanson ?
38:47Une chanson toute seule, comment ça sera exploité ?
38:51Pourquoi ça peut rentrer dans un album ?
38:54Elle me dit, mais si on faisait un album ?
38:57Oui, pourquoi pas finalement ?
38:59Pourquoi ne pas faire un album ?
39:02Une conversation bête comme ça.
39:04Et donc, vous êtes allée chez elle autour du piano.
39:06Vous avez travaillé ensemble.
39:08Vous avez eu votre mot à dire à chaque fois.
39:10C'est-à-dire qu'il a joué au piano et il chantait des chansons.
39:16Je lui ai dit, mais c'est très joli.
39:19C'est un bon musicien, magnifique.
39:21J'ai trouvé les chansons jolies, intéressantes.
39:24Je lui ai dit, c'est quand même un disque de femmes.
39:27C'est vraiment une histoire de femmes, une bonne femme.
39:30Mais ça vous touchait parce qu'à chaque fois, vous savez,
39:33la comédienne que vous êtes et l'interprète,
39:36c'est exactement ce dont elle a envie.
39:38Depuis l'album que vous vouliez faire dans les années 60.
39:41C'est très bien écrit, c'est très joli.
39:44Ça signifie beaucoup de choses.
39:47Elles sont douces et elles ne sont pas très légères.
39:51Parce qu'elles parlent toujours de sentiments, d'amour,
39:54de regrets, de fantaisie,
39:57de verres à boire, de chansons, de monde.
40:01Il y a beaucoup de monde dans ces chansons.
40:04Il y a une chanson aussi qui est très touchante qui s'appelle
40:06« J'étais en enfance ».
40:28La comédienne et la chanteuse sont dans cette chanson.
40:31Avec le piano voix, c'était important.
40:33Il y a peu d'accompagnement sur ce genre de chansons.
40:35Oui, bien sûr, évidemment.
40:37Pourquoi cette chanson, ce thème vous a touché ?
40:39L'enfance, l'amour ?
40:41Parce que c'était très doux.
40:44C'était très doux, pas conventionnel.
40:49Ça parlait d'amour pur.
40:58D'amour naissant.
41:07C'était très sensible.
41:09Beaucoup de sensibilité.
41:11Et ça, c'est la comédienne qui est touchée.
41:12Vous connaissiez Léonard Lassery ?
41:14Non, je ne la connaissais pas.
41:17Je connaissais Léonard Lassery parce que j'avais écouté des chansons de lui.
41:22Mais avant, c'était un univers qui était tout à fait différent de celui dans lequel vous étiez.
41:26Oui, absolument.
41:28C'est une façon de rester jeune, d'entrer dans ce nouvel univers, d'y brancher.
41:31Je ne vous le fais pas dire.
41:33On est bien d'accord.
41:35Il se trouve que c'est un album où vous parlez beaucoup de vous aussi,
41:37de vos projets, de vos regrets.
41:39Parce que ce sont des choses qui sont présentes dans votre cœur
41:43même si vous avez toujours travaillé.
41:46C'est-à-dire que ça parle beaucoup de sentiments.
41:49Ça parle beaucoup de dons de soi.
41:52Ça parle beaucoup de fidélité.
41:54Ça parle beaucoup de la vie, de la vie amoureuse.
41:58Avec toutes les histoires qui peuvent arriver,
42:02qui peuvent se détruire,
42:04qui peuvent naître.
42:06Tous les rêves qui sont autour de l'amour.
42:08Ça parle vraiment beaucoup d'amour.
42:13Vous vous interrogez aussi dans cet album sur une chose très précise
42:17et qui est la question universelle.
42:19Que savons-nous ?
42:22Quels sont vraiment nos rêves ?
42:24Qui est ce cœur qui bat ?
42:26Jusqu'au jour qui s'élève ?
42:28Est la nuit déjà là ?
42:31Quelle ombre et quelle clarté
42:33nous définit le mieux
42:35dans ce temps à laisser ?
42:38Le temps à laisser, c'est bien.
42:41Ce qui me frappe, pardon, c'est qu'il y a une mélodie et des paroles.
42:44C'est plus si fréquent dans la chanson Françoise Fabien ?
42:46Non, pas tellement.
42:48Non, là c'est bien.
42:50Le temps à laisser.
42:52Il y a des phrases magnifiques dans ses poèmes.
42:55Vous avez aussi veillé à changer certaines phrases ?
42:59Oui, il y a quelques mots que j'ai changés.
43:03Pas tellement, parce qu'elle a tout de suite deviné ce qu'il me fallait.
43:09Est-ce que vous vous rendez heureuse ?
43:12Vous ne pensiez pas faire un second album comme ça ?
43:14Non, c'était une grande surprise.
43:16Mais en même temps, vous avez mis tout votre cœur.
43:18J'espère.
43:20Que savons-nous ?
43:22Quand on voit votre parcours, vous avez un parcours finalement unique.
43:25Vous avez rencontré un nombre incalculable de gens depuis vos débuts.
43:29Est-ce que vous mesurez, Françoise Fabien, ce parcours exceptionnel ?
43:38Je trouve ça normal.
43:40Ah bon ?
43:41Oui.
43:42Parce que déjà, je crois que...
43:45Dès mon enfance, je pensais que j'irais plus loin.
43:50Que je ne resterais pas dans le milieu dans lequel j'ai vécu.
43:54Que je partirais.
43:56Je voulais conquérir le monde.
44:00Je voulais que le monde soit à ma portée.
44:04J'ai toujours été comme ça, même petite.
44:10Et finalement, le monde...
44:12J'étais au bord de la mer.
44:14J'ai vécu la mer.
44:16Et je voulais être comme la mer.
44:19Et vous l'avez été.
44:21Mais vous avez en même temps des vagues d'applaudissements chaque fois que vous étiez sur scène.
44:24Ce monde, justement, vous l'évoquez dans une chanson de cet album.
44:28L'heure d'un rendez-vous.
44:30Cette chanson s'appelle Un Monde Fou.
44:39C'est une chanson d'aujourd'hui.
44:51Totalement d'aujourd'hui.
44:52Sur le monde d'aujourd'hui.
44:53Oui.
44:54C'est curieux, cette chanson.
44:56Il y a des chansons...
44:58Je les trouve extraordinaires, ces chansons.
45:00Improbables, quoi.
45:02Inattendues.
45:04Un peu inattendues.
45:06Vous n'attendiez pas à chanter ça ?
45:08Non, pas du tout.
45:10C'est ça qui m'a séduite aussi.
45:12C'est que ça ne ressemble à rien d'autre.
45:15Exactement.
45:16Vous n'avez jamais rien fait comme les autres ?
45:18J'espère.
45:19Et le monde est fou, d'après vous ?
45:21Oui.
45:22Vous avez connu un autre monde ?
45:24Avant ?
45:25Oui, j'ai connu un autre monde.
45:26Et le monde qu'on me propose maintenant, ça ne me fait pas de bien du tout.
45:31C'est-à-dire ?
45:33Non, j'en veux pas.
45:35J'en ai peur.
45:37Mais en même temps, vous y vivez.
45:39Vous avez votre cocon dans ce monde-là.
45:41Oui, bien sûr.
45:43Mais je suis très contente d'avoir mon âge.
45:46Le monde est fou.
45:47Déjà, Jacques Dutronc le disait en 67 dans Les Cactus.
45:50Ce n'est pas nouveau.
45:51Oui.
45:52Alors, il y a eu d'autres chansons aussi dans cet album.
45:54Et cette chanson, elle avait déjà été enregistrée par l'auteur de la chanson,
45:59par la compositrice, c'est Obsède.
46:04J'adore cette chanson.
46:06La musique est magnifique.
46:08C'est un poème.
46:11Quoi qu'il a de bien.
46:16Se dire, je t'aime.
46:19Et dans nos veines.
46:22Notre ADN.
46:23Alors, cette chanson en particulier, vous dites,
46:25Elisa Point l'avait enregistrée sur un album.
46:27Vous l'avez entendue et vous avez presque exigé d'enregistrer Françoise Fabian.
46:31Je ne savais pas que c'était déjà pour quelqu'un d'autre.
46:35C'était Léonard qui devait la chanter.
46:37Oui.
46:38La chanson.
46:39Et il me l'avait proposé.
46:41Et je dis, non, je ne veux pas.
46:43Je ne veux pas chanter ça.
46:45Je ne veux pas chanter ça.
46:46Ah bon ?
46:47Je dis, non, je ne sais pas.
46:49C'est peut-être le mot Obsène que je n'arrive pas à...
46:53A imprimer.
46:54A imprimer, voilà.
46:56Et puis, une autre fois, ils me l'ont jouée.
47:02Mais je dis, mais je veux chanter ça.
47:04Je veux chanter ça absolument.
47:06Et je l'ai possédé, cette chanson.
47:08Ce qui est étonnant dans cet album, c'est la variété des rythmes.
47:11C'est-à-dire qu'on passe du piano-voix à des rythmes très différents.
47:14Et ça, ça vous a plu aussi.
47:16Il y a même du tango, même.
47:18Oui.
47:19Et ça vous a touché ?
47:20Mais bien sûr, mais bien sûr.
47:22Ce n'est pas si fréquent, en plus, de passer d'un rythme à un autre.
47:24Oui.
47:25Et vous savez, j'étais baignée par les textes et par la musique dans ma vie.
47:29Donc, là, il y a des textes et de la musique.
47:32J'ai trouvé ma place.
47:34Exactement.
47:35Et il y a une chanson sur un rythme argentin qui est Insomnia.
47:39Vous vivez ces chansons-là en les écoutant.
47:59Vous les vivez, Françoise Fabian.
48:00Oui.
48:01C'est un bonheur.
48:03C'est presque une source de jouvence pour vous.
48:07Oui, chanter, c'est une source de jouvence, oui.
48:11C'est pour ça que les chansons comptent énormément.
48:13Et le tango argentin ou Insomnia, c'est une chose qui vous a touchée ?
48:17Bien sûr.
48:18Vous n'êtes pas insomniaque ?
48:20Je suis totalement insomniaque.
48:21Totalement ?
48:22Totalement.
48:23Donc, vous profitez de...
48:24Tragiquement insomniaque.
48:25C'est-à-dire ?
48:26Depuis l'enfance.
48:27Oui, mais ça ne vous empêche pas de profiter de la vie, au contraire.
48:29Non, non, bien sûr, mais je rêve ma vie.
48:31Je rêve beaucoup, beaucoup, beaucoup ma vie.
48:33Oui, oh là là.
48:34Vous avez toujours rêvé votre vie ?
48:36Oui, où je ne dors pas et quand je dors, je suis très, très agitée.
48:41Je rêve beaucoup, beaucoup.
48:43Je n'ai pas des nuits tranquilles du tout.
48:45J'en vis ça à un point, vous n'imaginez pas.
48:48Si j'imagine.
48:50Et puis, dans cet album, il y a une chanson aussi qui est très touchante,
48:52c'est « Tant que je n'y pense pas ».
49:05Et ta peau sur ma peau, tant que je n'y pense pas.
49:08Et ta lointain sanglots, que j'évite à chaque pas.
49:12Cet album, finalement, Françoise Labian, c'est la réconciliation des générations.
49:17Léonard Lastry, Elisa Point et vous, c'est des générations très différentes et ça fonctionne.
49:23Oui, bien sûr, mais ça, c'est parce que nous sommes tous les trois des artistes.
49:29C'est vrai ?
49:30Et c'est vrai qu'il n'y a pas d'âge ?
49:31Il n'y a pas de conflit de génération ?
49:33Non, il n'y a pas d'âge.
49:35Cet album, vous l'avez tout de suite compris quand vous l'avez enregistré, une fois que ça s'est fait.
49:39C'est parti, ça a été très vite.
49:41J'ai été, malgré moi presque, parce que je ne m'y attendais pas du tout,
49:45et puis j'avais d'autres propositions pour plus tard, mais qui ne se seraient peut-être jamais réalisées.
49:53Mais j'ai été séduite.
49:56J'ai été séduite et puis, comme j'ai envie de chanter et que je chante tout le temps,
50:00je me suis dit, on m'offre ça, pourquoi ne pas en profiter ?
50:03Pourquoi ne pas le prendre et puis me régaler avec ça ?
50:07Maintenant, le succès, là, ça ne me regarde plus.
50:11Je ne sais pas, je ne sais pas.
50:13En tout cas, c'est un album qui n'existe pas beaucoup aujourd'hui,
50:16avec ce rapprochement des générations, avec ses rites, ses mélodies et ses paroles,
50:21et ça vous donne envie de continuer à chanter.
50:23Je chanterai toujours.
50:25Le plus tard possible.
50:27Ça s'appelle l'heure d'un rendez-vous.
50:28En tout cas, le rendez-vous d'une heure à fonctionner avec vous,
50:32parce que vous avez tellement de souvenirs à raconter,
50:34que pour le prochain album, parce qu'il y en aura un, vous reviendrez dans les Clés d'une Vie.
50:37Oh là là, il y a tellement de choses que je pourrais vous raconter,
50:40qui pourraient vous amuser.
50:42J'en suis convaincue.
50:43Il y a beaucoup de choses de ma vie qui sont très amusantes.
50:45Oui, et c'est sûr que ça amuserait aussi les auditrices et auditeurs
50:48qui sont de plus en plus nombreux à nous écouter.
50:50Merci Françoise Fabian.
50:51Merci à vous.
50:52Et tous mes voeux de succès.
50:53Les Clés d'une Vie, c'est terminé pour aujourd'hui.
50:55On se retrouve bientôt.
50:56Restez fidèles à l'écoute de Sud Radio.