• il y a 9 mois
Jacques Pessis reçoit Ycare : il a débuté à la Nouvelle Star avant de prendre son envol. Il a travaillé dans la banque avant de se consacrer à d’autres notes. Son album s’intitule « No future » alors qu’il a un bel avenir devant lui.

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-02-15##

Category

🎵
Musique
Transcription
00:00 Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03 Les clés d'une vie, celles de mon invité.
00:05 Vous avez grandi sous la chaleur du soleil avant de découvrir celle des projecteurs.
00:10 Vous envolez vers le succès, ne vous a jamais empêché de prendre le risque, parfois, de vous brûler les ailes.
00:15 Bonjour, Ricard.
00:17 C'est vrai que je suis ravi de vous accueillir parce que vous avez un parcours étonnant.
00:22 On parlera tout à l'heure de l'album "Nos Futurs" qui est votre nouvel album et de votre tournée.
00:27 Mais le principe des clés d'une vie, c'est de raconter votre parcours à travers des dates clés.
00:31 Et la première que j'ai trouvée, elle vous dira sans doute quelque chose, c'est le 21 février 2008. Écoutez.
00:37 Au début d'un nouvel star, un moment d'émotion très fort, je suppose.
00:43 Oui, la découverte de cette lumière qui n'est pas celle de la chaleur du soleil au Sénégal.
00:49 La découverte des micros.
00:51 Franchement, moi, je n'avais jamais chanté dans un micro.
00:53 J'écrivais des chansons à la maison et j'avais une vie tout à fait rangée et normale.
00:58 Celle de quelqu'un dans un bureau.
01:00 Et l'émotion qu'on ressent quand on rentre la première fois dans le studio, devant les caméras ?
01:04 La première émotion était celle du pré-casting.
01:07 C'était avant même de passer devant le vrai jury.
01:10 Je me souviens, c'était le 7 décembre et il y a le pré-casting.
01:15 Et ça, je ne l'ai jamais raconté.
01:16 Alors, vu qu'on a un peu de temps, je vais vous le raconter.
01:18 On arrive à 7 heures du matin, on était 8000 rien qu'à Paris, dans les rues, vers leur studio, vers ici, les Moulinos.
01:25 Il y avait une longue queue en accordéon et j'ai chanté à 19 heures.
01:30 Je suis arrivé à 7 heures du matin, je suis passé avec mon autocollant, 11 828, un truc comme ça,
01:38 devant Sylvain Saouquet, qui est un ami aujourd'hui.
01:40 Et je n'avais jamais chanté devant qui que ce soit.
01:43 J'avais cette guitare et j'ai chanté Bang Bang.
01:45 D'abord Jojo de Jacques Brel, puis Bang Bang.
01:47 Et là, il y avait cette caméra, il y avait des assistantes derrière,
01:50 et il y avait le cadreur et ils se sont arrêtés.
01:53 C'est la première fois que j'ai senti que je procurais quelque chose à quelqu'un en chantant.
01:57 Et je n'avais la garantie de rien.
01:59 Et alors, je suis sorti de là, j'ai appelé le bureau où je travaillais et j'ai démissionné.
02:02 Je n'avais même pas la garantie d'aller à la Nouvelle Star.
02:04 Et vous ne vouliez pas aller à cette audition ?
02:06 Non, je ne voulais pas. C'est une amie, Lina, qui m'y avait inscrit.
02:09 Et moi, j'étais brocard dans le trading, donc j'étais dans mon open space.
02:13 J'écrivais des chansons, je ne chantais pas plus que ça.
02:16 J'ai appris à la Nouvelle Star à chanter.
02:18 D'ailleurs, ça s'est vu au début, c'était un peu compliqué.
02:20 Et la première chanson que vous avez interprétée à la Nouvelle Star, c'est celle-ci.
02:23 Le chanteur de Balavoine, c'est aussi une belle histoire,
02:30 parce qu'il avait fait deux disques qui ne fonctionnaient pas.
02:33 Et il dit, si le chanteur ne marche pas, si je ne vends pas 30 000 exemplaires,
02:36 j'arrête le métier. Il en a vendu 100 000.
02:38 Ah, quelles formidables chansons.
02:40 Il a écrit au dernier moment, en studio, juste après avoir terminé l'album.
02:44 Il lui manquait cette chanson.
02:45 Et voilà, c'est une belle chanson de présentation.
02:47 Et malheureusement, elle a été prémonitoire après,
02:49 parce que les nouvelles de l'école diront que je suis pédé,
02:52 que mes yeux puent l'alcool, que je ferais bien d'arrêter.
02:54 Ils brûleront mon auréole, saliront mon passé.
02:56 Je présentais toutes sortes de choses de cette lumière,
03:00 qui deviendrait finalement, quelques années plus tard,
03:02 presque un danger pour moi-même.
03:04 Parce qu'il y a eu des moments moins drôles, dont je suis sorti.
03:07 Mais c'était une présentation avec tout ce qu'elle comportait.
03:10 Donc c'était assez prémonitoire.
03:12 Il faut savoir aussi que cette nouvelle star, il y avait un nouveau jury.
03:15 Parce qu'il avait changé.
03:16 Et pour la première fois, il y avait un joker
03:18 qui permettait de sauver un candidat une fois dans l'émission.
03:21 Ah, j'avais oublié ça, c'est vrai.
03:23 Il y avait un joker.
03:24 Alors, vous écriviez des chansons depuis longtemps.
03:27 Et finalement, vous avez été surpris d'être retenu
03:31 lorsque vous êtes arrivé à la nouvelle star, Icar.
03:33 En vrai, je voyais tout.
03:36 Il y avait des vrais chanteurs, des gens dont c'était le métier depuis longtemps.
03:39 D'autres qui avaient un... des Benjamin Cixous.
03:41 Des gens qui avaient cette chose-là, qu'ils ont encore.
03:44 Et moi, j'arrivais avec mes chansons que j'écrivais,
03:46 je n'avais jamais fait de reprise.
03:48 Donc j'essayais de...
03:49 Mon seul atout, c'était... Enfin, atout, c'était...
03:52 Mon seul argument était l'originalité.
03:54 Donc quand je passais un casting, j'essayais de me faire remarquer,
03:56 peut-être plus pour mon tempérament,
03:58 une certaine forme de culot, d'audace,
04:00 qui parfois peut-être a été mal perçue.
04:01 Voilà, je mettais des collants sur le plateau,
04:03 sur "Déshabillez-moi", au fond,
04:05 je n'oublierai jamais avec Frédéric Pedraza,
04:07 je m'étais mis nu au sol l'après-midi.
04:09 J'essayais de prendre toute la bande passante du spectacle
04:12 parce que la voix, c'était pas ça.
04:14 Alors, justement, "Déshabillez-moi", c'est la chanson
04:16 sur laquelle vous avez été éliminé, en quarte de finale.
04:18 Oui, oui.
04:19 Et cette chanson a une histoire, en fait.
04:20 Au départ, Robert Niel l'avait écrite pour une amie strip-teaseuse
04:23 qu'il voulait séduire.
04:24 Ça n'a pas marché.
04:26 Juliette Grécout a repris la chanson complètement.
04:29 Elle a été interdite à la radio et c'est ça qui a fait son succès.
04:32 Ah, incroyable. Parfois, la censure a du bon.
04:34 Alors, ça, c'était à Paris,
04:36 mais tout a commencé au Sénégal
04:38 parce que vous êtes franco-libano-sénégalais.
04:40 Oui.
04:41 Ça, c'est particulier.
04:42 Oui, c'est particulier,
04:43 dès lors qu'on essaie d'exprimer les choses.
04:45 Je suis d'origine libanaise,
04:47 je suis né, j'ai grandi au Sénégal.
04:49 On est là-bas depuis une grande diaspora libanaise
04:51 que je salue et que j'embrasse,
04:53 tout en Afrique, partout.
04:55 Et la France, disons, la francophonie d'abord
04:57 et le fil de couture de tous ces drapeaux
04:59 qui les unit parce qu'on parle dans ces trois pays français.
05:02 Et la France, c'est vraiment ma patrie.
05:06 Mais en même temps, le Sénégal, au départ, c'était votre patrie.
05:09 Vous avez commencé par jouer au football dans les rues.
05:12 C'était un de vos sports favoris, je crois.
05:14 Ça l'est toujours, c'est cette poésie qui se passe de mots.
05:16 Moi, je suis un fan inconditionnel de Zinedine Zidane.
05:19 Le football, c'est une poésie.
05:23 Peut-être qu'on est en train de la perdre
05:25 au profit de la performance, des statistiques aujourd'hui.
05:27 Moi, j'aimais regarder Zidane faire une passe.
05:29 C'est tout simple.
05:30 Et en même temps, à l'époque, lorsque vous jouiez à Dakar,
05:33 l'équipe du Sénégal n'était pas très connue.
05:35 Et quand elle a battu la France aux Coupes du Monde,
05:37 là, elle a été…
05:38 Oui, c'était merveilleux.
05:39 Et le président de l'époque, Abdoulaye Wad,
05:41 dans ce folklore merveilleux, avait dit
05:43 "Nous avons battu les champions du monde,
05:45 nous sommes donc les champions du monde."
05:46 Il s'agissait d'un match du premier tour
05:48 et ça nous a remplis de fierté.
05:49 Je pense que c'est la première fois que je supportais un autre pays que la France
05:52 et que voir Zidane perdre juste après avoir gagné la Coupe du Monde de 1998,
05:56 c'était pas bien grave.
05:57 Voilà.
05:58 Et je crois que vous êtes allé jusqu'en quart de finale.
05:59 Oui, c'était incroyable.
06:00 C'est la Turquie qui avait éliminé le Sénégal.
06:02 Alors, il se trouve aussi que vous êtes un hyperactif
06:05 et que malheureusement, un jour, il y a un accident de patin à roulettes, Icar.
06:08 Oui, l'hyperactivité m'a mis dans plein d'autres accidents.
06:10 Mais le premier en date, oui, c'était un roller.
06:13 Et c'est comme ça que j'ai appris la guitare.
06:14 Parce qu'un hyperactif, pour qu'il s'assied et qu'il apprenne à faire des chansons,
06:18 il fallait vraiment que je sois assigné à la résidence.
06:21 Donc voilà, j'ai appris la guitare parce que j'étais en incapacité première terminale.
06:25 Ça a duré longtemps et c'est quelque chose qui a durablement marqué mon esprit.
06:29 Et la chanson française, vous l'avez découverte grâce à votre mère.
06:32 Oui, parce qu'elle écoutait beaucoup Jacques Brel,
06:35 elle écoutait Aznavour, elle écoutait Enrico Macias,
06:37 qui a de très belles chansons à son répertoire.
06:39 On ne le dit pas assez souvent, comme une chanson qui s'appelle Mélissa.
06:42 Voilà, cette chanson, ma mère me la chante.
06:44 Voilà, très peu de gens, mais vous le savez.
06:45 Ma mère me chantait cette chanson triste avant de dormir et je pleurais.
06:48 Elle me disait "si tu continues de pleurer, j'arrête de chanter".
06:52 Je disais "non, surtout ne t'arrête jamais de me faire pleurer".
06:54 Et vous écriviez des poèmes, mais vous n'imaginiez pas devenir chanteur.
06:57 Non, j'écrivais des poèmes, je les ai mis en chanson et j'imaginais ni les chanter ni rien.
07:02 J'accompagnais mon frère qui est un formidable chanteur,
07:04 qui n'est pas devenu chanteur, comme quoi la vie.
07:06 Et voilà, moi je me retrouve là à faire des chansons.
07:10 Et les poèmes, c'était aussi des poèmes d'amour pour les jeunes filles que vous fréquentiez ?
07:13 Oui, parce que c'est le moteur de l'âge.
07:15 Finalement, on est là à 15 ans, 16 ans, on essaie de séduire.
07:19 Et finalement, elles n'ont pas été...
07:21 Elles n'étaient pas très bons ces poèmes, vu que, voilà,
07:23 Bornadet, je ne m'en ai jamais aimé.
07:25 Oui, mais en même temps, les poèmes, vous ne les avez jamais sortis.
07:27 C'est vrai que je ne les ai jamais sortis, mais j'ai essayé de les mettre en chanson.
07:30 Et mes premières chansons, voilà, elles n'ont pas trouvé réceptacle.
07:34 Alors, c'est à cette époque-là que vous devenez Icar avec un Y.
07:37 Oui, pourquoi le Y sur le I ?
07:39 Parce que, voilà, le premier du nom, on connaît son funeste destin.
07:44 Et dans une autre mythologie, lorsqu'on coupe la tête d'un dragon, elle repousse.
07:49 C'est dans la mythologie chinoise.
07:51 Et sur le I de Icar, j'avais 16 ans, hein, donc je vais vous dire,
07:53 cette imagination-là, une deuxième tête a poussé, ce qui fait un Y.
07:58 Donc c'est Y comme Icar.
08:00 Et c'est tellement connu, Icar, aujourd'hui,
08:02 qu'il y a une série de jeux vidéo qui s'appelle "Qui dit carus"
08:05 qui est une référence à Icar.
08:07 Et il y a dans le jeu vidéo "Good of war 2"
08:10 également inspiré d'Icar, une évocation de la mythologie grecque.
08:14 Oui, absolument. "Good of war" les deux, et le trois et le quatre.
08:16 Et je joue beaucoup aux jeux vidéo.
08:18 Et "Qui dit carus" lorsque j'étais petit, c'est incroyable.
08:20 Je jouais à ce jeu, mais je ne m'appelais pas du tout encore Icar.
08:22 Et finalement, connaître la mythologie grecque à 16 ans, c'est pas fréquent ?
08:26 Ben, j'étais passionné, paradoxalement, de ces choses-là et des dinosaures.
08:31 Je collectionnais tous les dinosaures.
08:33 C'est cet aspect magique un peu qui est dans notre nature, qui a disparu.
08:39 Et la mythologie grecque et ses enseignements, ce sont des fables.
08:42 Oui, et en même temps, vous étiez un très bon élève à l'école.
08:45 J'essayais, j'essayais. J'étais paresseux.
08:47 J'étais paresseux et finalement, c'était une paresse qui...
08:50 J'aime bien l'enoblir en disant que la paresse devient utile
08:53 lorsqu'elle t'oblige à trouver des raccourcis.
08:55 Voilà, j'essayais d'en faire le moins pour m'en sortir.
08:57 C'est donc une paresse un peu plus intelligente, j'essayais.
09:00 Oui, mais vous aviez beaucoup de rêves déjà à l'époque.
09:02 Oui, je rêvais de...
09:04 Quand j'ai commencé à faire de la guitare, on avait Youtube.
09:07 C'est comme ça que j'ai appris. Je regardais les petits tutos de guitare.
09:10 C'est comme ça que j'ai appris à jouer. J'avais un dictionnaire d'accords sur papier.
09:13 Les chansons de Cabrel, bien entendu.
09:15 Et il y avait ce concert à l'Olympia de Jacques Brel qui faisait ses adieux en peignoir.
09:18 Et je m'étais dit, voilà, moi au Sénégal, on rêve même pas déjà d'être en France.
09:23 Et encore moins de faire l'Olympia.
09:25 Donc c'était un impossible que je m'étais offert quelque part dans mon imaginaire.
09:28 Et je me voyais en peignoir dire adieu à l'Olympia comme Jacques Brel.
09:31 Parce qu'il avait cette emphase, il avait ce verbe.
09:33 Finalement, c'est Jacques Brel qui m'a appris à écrire parce que je regardais ses chansons.
09:36 Ses six pieds, les rimes croisées, tantôt embrassés, ses urales et mystiches,
09:40 avec un espèce de côté très classique dans l'écriture.
09:43 Et c'est lui qui m'a appris à écrire.
09:45 C'est qu'au début, quand il arrivait à Paris, il écrivait ses chansons debout derrière un chevalet
09:49 pour souffrir autant que les textes qu'il évoquait.
09:53 Et quand il a fait ses adieux à l'Olympia, en fait, il est revenu en peignoir dix minutes après.
09:58 Parce que le public voulait...
10:01 Oui, et qu'il savait que c'était le dernier et qu'il partait. Il se savait malade.
10:04 Il n'était pas malade encore.
10:05 Il n'était pas malade à l'époque.
10:06 Je présumais pour pouvoir partir comme ça et aller profiter de la vie et du ciel des îles de Pâques et de Tahiti.
10:11 Oui, mais il voulait faire du cinéma à l'époque.
10:13 Ah, c'était pour ça qu'il avait vraiment laissé la musique.
10:15 Et puis, il en avait marre des tournées où il faisait 300 kilomètres chaque jour à bord d'une DS.
10:21 Il arrivait avec ses deux projecteurs dans le coffre et il chantait pendant 45 minutes.
10:24 Sait-il pas aussi que lorsqu'il ne pouvait plus chanter "Ne me quitte pas" parce qu'il ne la pensait plus.
10:30 Il y avait cette sincérité voulue chez lui et il n'était plus capable de chanter une chanson.
10:34 Et ça, j'ai essayé de garder cette déontologie-là et cette éthique-là.
10:37 Je ne chante pas une chanson que je ne sens plus.
10:39 Et la chanson, ça a commencé après, quand vous êtes arrivé à Paris.
10:42 Mais au départ, vous faites vos études pour être trader.
10:44 Oui, broker dans le trading et en même temps dans le marketing.
10:47 Enfin, j'essayais dans une école de commerce, c'était assez transversal et vague.
10:51 Mais j'essayais de m'offrir peut-être une sécurité.
10:55 La vie m'a vite rattrapé. Mes rêves m'ont vite rattrapé.
10:58 Vous avez préféré les notes aux chiffres finalement.
11:01 C'est joli.
11:02 On se retrouve dans quelques instants avec une autre date, le 29 juin 2009.
11:06 A tout de suite sur Sud Radio avec Icar.
11:08 Sud Radio, les clés d'une vie. Jacques Pessis.
11:11 Sud Radio, les clés d'une vie.
11:13 Mon invité Icar, nous parlerons tout à l'heure de votre nouvel album "Nos Futurs" alors que vous en avez un.
11:19 On revient après avoir évoqué au début "A Dakar" et "La Nouvelle Star" à la date du 29 juin 2009, la sortie de cet album.
11:27 Il faut le croire, on n'est plus sur le bord, au bord du monde.
11:34 Au bord du monde, la première chanson du premier album.
11:37 Deux ans après, il y a un film, un documentaire sur les sans-abris réalisé par Claude Exel, un Allemand, qui est sorti et qui portait ce titre.
11:45 Je ne sais pas s'il y a une adaptation allemande de la chanson pour qu'il puisse en inspirer, mais il a pris le titre.
11:50 C'est une magnifique coïncidence.
11:52 C'était sur les sans-abris.
11:54 Cet album a demandé des mois et des mois de travail.
11:57 Oui, le premier album demande une vie de travail.
12:01 Une vie de travail, parce qu'il n'y a rien eu avant.
12:04 Finalement, on prend tout ce qu'on a écrit de mieux depuis qu'on a commencé à écrire et on les condense en 12 titres.
12:12 On sort ce premier effort en essayant d'être le plus honnête possible.
12:16 Ah, ça c'est formidable.
12:18 J'avais mis en silence.
12:20 On est tellement bien chez Sud que Valérie, je suis en interview, c'est ma manageuse, on est à la radio, donc je vais raccrocher, je t'embrasse.
12:27 Voilà, comme ça on ne nous coupera pas, parce que de toute façon, on est dans l'honnêteté totale.
12:32 C'est mon téléphone qui avait sonné, je suis désolé, donc je vais poursuivre.
12:35 Ça prouve que vous êtes quelqu'un de branché, c'est tout.
12:37 Oui, branché ou trop connecté d'ailleurs.
12:39 Il faudrait parfois que j'apprenne à faire l'inverse.
12:41 C'est un album qui sort, alors je crois que vous avez, à l'inverse de beaucoup d'autres, à la sortie de Novel Star, il y a un producteur qui vient vous voir, qui vous engage.
12:48 Vous êtes parti à Dakar, travailler vos chansons.
12:51 Oui, je suis allé travailler les chansons d'abord, puis après j'ai rencontré Mathieu Mendès, avec qui je travaille encore sur l'album Nos Futurs, 15 ans après.
12:57 On est allé dans une cave à Roubaix, pendant 6 mois, pour finir ses chansons.
13:02 Il n'y avait pas de maison d'histoires, parce que voilà, après la Nouvelle Star, vous savez, après c'était les crochets, vous faites partie des 5 finalistes, il y a une tournée des 5 finalistes.
13:10 Vous êtes un peu, pas convoité, mais pour des choses qui ne relèvent pas de la musique finalement.
13:14 C'est un peu people, c'est un peu viens, t'es invité là, avant que tu disparaisses.
13:17 Donc moi je m'étais dit, t'es allé là-dedans, tu le fais sérieusement.
13:20 Donc on s'est isolé à Roubaix, on a fait ces maquettes et on les a présentées aux maisons de disques.
13:25 Et c'est comme ça que ça a commencé.
13:27 Vous aviez un capital rage.
13:29 Un capital rage ?
13:31 Vous avez dit ça dans une interview, vous aviez envie que ça marche.
13:33 J'ai dit ça ?
13:34 Oui.
13:35 Il est fou ce garçon.
13:36 C'est vrai qu'à cette époque-là, tout venait du ventre.
13:39 Donc oui, je salue avec tendresse l'enfant que j'étais avec ce capital rage.
13:45 Avec la pochette assez étonnante, c'est-à-dire que vous étiez torse nu avec le titre de l'album.
13:50 Oui, avec le titre de l'album et toutes les chansons écrites, des bouts de chansons.
13:54 Il faisait 1°C, j'étais sur le toit d'un immeuble à Montréal en train de tourner le clip de Alison, qui est le premier extrait de ce disque.
14:01 Et c'est né comme ça.
14:03 Et Alison justement, on va l'écouter.
14:05 On la chante encore, on la chante en rappel à Pléiel et à l'Olympia et les gens s'en souviennent.
14:16 C'est fou.
14:17 Il se trouve que cet album, avant la sortie, vous avez donné vos premiers concerts.
14:22 Il y a eu des concerts au J-Bus à Paris, notamment, qui a été un premier concert d'essai.
14:27 Oui, un premier concert acoustique avec cette lumière qui m'avait été donnée, qui était Nouvelle Star.
14:32 Il fallait que je batte le fer parce que j'avais une peur bleue d'avoir fait cet effort d'une façon cadule.
14:39 Vous savez, vous arrivez, vous êtes jeté sous les feux des projecteurs.
14:42 Vous l'avez bien voulu de toute façon.
14:44 Faites des reprises et finalement, vous en sortez.
14:46 Après, vous êtes là à courir pour que vos chansons soient entendues, mais ce n'est pas toujours le cas.
14:50 Donc, j'ai pris tout ce qui s'offrait à moi pour continuer de faire exister ce travail et commencer à faire naître ces chansons.
14:56 Il fallait qu'elles existent sur un support qui était le disque à l'époque.
14:59 Le J-Bus a été votre première scène à Paris.
15:02 Cette scène a servi de décor, je ne sais pas si vous le savez, au film "Ciao au pontin" pour une scène de concert punk.
15:08 C'est une scène toujours punk.
15:10 Je suis reparti il y a quelques années, il y a quatre ans, je crois, il y a cinq ans avant le Covid.
15:13 On est reparti à un concert de punk metal avec Renaud Rubiot, qui est un réalisateur formidable.
15:18 On était partis passer une soirée là-bas avec un concert de punk.
15:21 Et ça a tellement marché qu'il y a eu ensuite un autre concert au Glazart, guichet fermé, alors que vous n'aviez pas sorti de disque.
15:27 Et c'est là que les maisons de disques étaient venues, avec les maisons de disques que vous connaissez.
15:30 C'est là que j'ai signé chez Sony avec Christophe Laminière, qui était venu me voir et me dit "Vous savez, vos chansons sont formidables, est-ce qu'on peut faire un disque ?"
15:38 Et moi j'étais là, je dis "Non, moi je veux faire un disque".
15:40 Donc on a fait ce disque-là, puis deux autres chez Sony après.
15:43 Mais c'est assez rare ce genre de démarche. En général on fait un disque, on fait les concerts ensuite.
15:47 Mais vous c'est l'inverse.
15:48 Mais vous savez, je continue de penser qu'il est plus juste de faire ça dans cet ordre-là.
15:53 Regardez, si on projette l'histoire. Quand vous allez vous visiter quelque part, vous visitez un endroit, physiquement, vous allez à Tokyo.
16:00 Vous visitez Tokyo, vous repartez avec une photo de Tokyo, qui est un support visuel d'un souvenir existant.
16:07 Et je ne vois pas pourquoi on n'offrirait aux gens un support, donc une photographie d'un instant qu'il n'a pas vécu.
16:12 Je parle du principe qu'une chanson doit être chantée.
16:14 Mon spectacle est vivant. On vient, on écoute un spectacle, et à la sortie, si on veut, on repart avec la photographie qui est un disque.
16:21 Et c'est un travail à l'ancienne, puisque dans les années 50-60, les grands interprètes rôdaient leurs chansons en tournée,
16:27 avant d'enregistrer le disque, pour d'abord les préparer et savoir si elles touchaient le public.
16:30 Donc finalement, je suis fidèle à notre histoire.
16:32 Exactement. Il y a eu aussi deux concerts à Dakar.
16:35 Oui, parce qu'il fallait que je rende hommage à Sölberso, je suis allé faire deux concerts là-bas et je n'y ai plus joué, je crois, depuis.
16:41 Mais deux concerts où vous étiez vraiment l'enfant du pays.
16:44 Oui, je suis rentré, il y avait une belle effervescence.
16:47 Parce que le fait d'être passé à la Nouvelle Stars...
16:49 C'est bien plus pour ça que pour l'oeuvre elle-même.
16:53 Il va falloir du temps, il va falloir 15 ans pour qu'elle soit peut-être entendue.
16:57 Alors, l'album a connu un succès d'estime, IKAR, mais le véritable début de votre succès, c'est cette chanson.
17:03 "Love Dance".
17:16 C'est aussi une chanson originale.
17:19 C'est le premier gros succès radio.
17:21 C'est une chanson qui a été très très diffusée.
17:24 J'y mettrais un bémol, je pense que c'est le succès d'une chanson plus que mon succès.
17:28 C'est-à-dire ?
17:29 Parce que "Love Dance", tout le monde la connaissait et l'interprète n'était pas très important au final.
17:34 Donc le message véhiculé est passé un peu au travers avec un clip édulcoré, et ça encore, on apprend.
17:38 Finalement, j'ai eu la chance de faire mes erreurs en pratique.
17:44 C'est un cas précis où c'est une chanson qui...
17:47 Tout le monde connaît cette chanson, personne ne savait que c'était IKAR,
17:49 si bien que le patron de la maison de disques derrière m'a dit "Ah, c'est toi qui chantes ça ? Je croyais que c'était un groupe."
17:54 Comment ça s'est ?
17:55 Je pense qu'il pensait qu'on était plusieurs dans ma tête, ça je savais,
17:58 mais de là à devenir un groupe, j'étais pas sûr.
18:01 C'est une chanson qui était très diffusée en radio, et finalement elle a rencontré le public,
18:05 et moi j'ai pas trop rencontré le public.
18:07 C'était quelque chose d'assez paradoxal.
18:09 C'est pour ça que ce rendez-vous-là que nous avons tous les deux a mis du temps avant que soit IKAR,
18:14 auteur des chansons qui sont entendues.
18:16 Mais c'est difficile à vivre quand on crée quelque chose et qu'on voit que ces gens s'embarchent,
18:21 mais que finalement on vous oublie.
18:23 Faut pas être gourmand, faut pas être gourmand.
18:25 Je pense que si mon oeuvre existe, j'ai qu'à être oublié.
18:28 Aujourd'hui je le pense tout le temps parce que finalement, après ce succès-là, radio,
18:32 on m'a plus trop vu, et je me suis mis à écrire pour d'autres, et nous allons j'imagine...
18:37 On va en parler, bien sûr.
18:38 Le titre de l'album aussi c'était "Lumières noires".
18:40 Oui.
18:41 C'est assez particulier, il y avait une raison pour ça.
18:43 Oui, la lumière noire, c'est ce paradoxe-là entre...
18:47 Finalement c'est une quête de quelque chose qu'on n'obtient pas finalement.
18:53 C'est une espèce de paradoxe, la lumière noire, au-delà de ce qu'elle constitue,
18:56 c'est la lumière des clubs et la lumière des boîtes de nuit.
18:58 C'était un peu là où je vivais.
18:59 J'aspirais au bonheur que je ne trouvais pas.
19:02 Finalement des endroits où on peut pas être trouvé, on trouve pas le bonheur en boîte de nuit.
19:05 Et curieusement, alors que vous commencez votre vie, dans ces albums vous me parlez de la mort.
19:09 Oui, j'étais obnubilé par le temps, finalement c'est une adolescence qui s'est poursuivie,
19:13 c'est une question existentielle, là, jusqu'à ce qu'elle me consume, deux albums plus tard,
19:19 on en parlera j'imagine.
19:21 Mais c'est assez fou de se dire qu'aujourd'hui vous avez démarré très fort,
19:25 alors que vous ne vouliez pas faire ce métier.
19:27 Oui, c'est la vie qui s'empare de nous, et finalement on en devient un peu spectateur,
19:32 et dans ce qu'on pourrait appeler une malchance, on a la chance de pouvoir avoir les moyens de l'exprimer.
19:39 Donc finalement j'ai été un peu spectateur de ma propre vie.
19:41 J'écrivais ces choses-là, ces déboires.
19:44 En même temps, lorsque ce second album est sorti, j'ai trouvé une interview
19:47 où vous dites que votre premier album était bien, mais un peu trop nombriliste.
19:51 Oui, on apprend à avoir du recul, c'est la maturité, c'est l'âge.
19:57 Mais c'est rare aussi, parce qu'aujourd'hui, lorsque vous sortez un album et qu'il marche pas, on vous jette.
20:01 Vous, vous avez eu le temps d'apprendre votre métier, Icare ?
20:04 J'ai eu le temps d'apprendre mon métier, d'avoir des gens avec qui je travaille,
20:07 surtout aujourd'hui, la maison disque sait qui je suis, ils regardent mon album et ils me disent
20:10 "ça marche pas, ben nous on t'aime, on va en refaire un autre jusqu'à ce que les gens comprennent".
20:14 Finalement, ce que vous préférez, Icare, c'est la scène.
20:16 Oui, largement. Moi j'aime pas être enfermé en studio.
20:19 Dès qu'une chanson est écrite, dès qu'elle tient sur un guitare-voix, un piano-voix,
20:22 pour moi on peut la monter avec les musiciens, même pendant la tournée,
20:25 et la chanter devant les gens, je fais ça pour ça.
20:27 C'est ce qui peut-être a fait que les gens ont...
20:31 Parce que si j'ai pas vendu beaucoup de disques, les salles n'ont jamais des amplis.
20:35 On est passé toujours d'une petite jauge à une plus grande, d'une tournée à l'autre,
20:40 et c'est cette fidélité-là qui me désespérait pas, qui me donnait envie de continuer.
20:44 Et finalement c'est les gens, les patrons, c'est eux qui décident.
20:47 C'est le bouche à oreille en plus, parce qu'il y a un nouveau public qui arrive à chaque fois.
20:50 Mais c'est ça qui est dingue. Au début du concert, je leur demande, je leur dis "allumez la salle",
20:54 je demande à Thibaut, mon éclairagiste, que je salue, "allumez la salle".
20:57 "Qui est là pour la première fois ?" Et là il y a plein de mains qui se lèvent,
21:00 et on est super surpris avec les musiciens, on est content,
21:02 et je me permets même de dire qui est venu malgré lui.
21:05 Parce que parfois il y a des accompagnants, et je vous dis, à la fin du spectacle,
21:08 parce que je vois tout le monde, deux heures après, je fais deux heures de spectacle,
21:10 et je vois deux heures après les gens.
21:12 Un par un jusqu'au dernier, surtout en région.
21:14 À Paris c'est plus compliqué, parce que c'est des jauges plus grandes,
21:16 toujours, et Paris c'est Paris.
21:18 Mais dès qu'on est en région, je passe deux heures avec eux jusqu'au dernier,
21:21 et on discute.
21:23 Je ne connais qu'une artiste qui fait ça, et qui a fait aussi son succès,
21:26 c'est Linda Lemay. Chaque fois qu'elle arrivait à Paris au début du Canada,
21:29 elle voyait le public, et il y a des files d'attente jusqu'à une heure du matin,
21:32 et elle connaît tout le monde.
21:34 C'est ce qui se passe. Je commence à connaître bien, bien, bien
21:36 les trois premiers rangs de tous mes concerts.
21:38 Après quinze ans, on grandit ensemble, on évolue ensemble.
21:41 Certains veulent que les salles restent petites,
21:43 moi j'ai envie de faire l'exercice d'élargir un peu le spectre,
21:47 pour voir si je garde ma densité.
21:49 Si je vois que je vais me diluer avec des zénithes,
21:51 je reviendrai sur plus intime.
21:53 - Nous on commence à peine à vous connaître.
21:55 - C'est ça qui est dingue.
21:56 - On va continuer avec une autre date, le 29 octobre 2014.
21:59 A tout de suite sur Sud Radio, avec Icar.
22:02 - Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
22:06 - Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Icar.
22:09 On a parlé de vos débuts, de votre premier album,
22:11 de votre succès exponentiel.
22:14 Et le 29 octobre 2014, c'est important,
22:17 parce que ce soir-là, pour la première fois,
22:19 vous vous êtes chanté à l'Olympia.
22:21 - J'admirerais, il m'a de peu fait son anniversaire,
22:29 son jubilé de chanson à l'Olympia,
22:31 et elle chante une de vos chansons, c'est assez étonnant.
22:34 - C'est l'histoire la plus drôle de l'univers.
22:36 Et là je vais vous dire quelque chose de très drôle.
22:38 J'avais fait la fête jusqu'au matin la veille,
22:40 c'était un dimanche, en matinée donc à 18h30,
22:43 et j'arrive en pyjama,
22:46 avec un pyjama noir, un tee-shirt noir,
22:48 je venais de me réveiller à 16h,
22:50 je me réveillais à 16h avant, avec un manteau,
22:52 il faisait frais ce jour-là, je sais pas pourquoi,
22:54 octobre, 29 octobre, ça se rafraîchissait,
22:56 c'était l'automne, et j'arrive et je m'assieds,
22:58 je me dis fais-toi discret, t'es venu, pose-toi,
23:00 dis rien, surtout ne dis rien.
23:02 Et je suis assis comme ça,
23:04 et elle dit je veux remercier celui qui a écrit cette chanson,
23:08 et là t'as la poursuite.
23:10 Bouh, sur moi, avec une gueule de bois, pas possible,
23:13 assis au fond, et il y a le patron de Sony,
23:16 je me rappelle, le tavernier, qui me dit lève-toi,
23:19 je lui dis non s'il te plaît lève-toi,
23:21 et non il fallait que je me lève,
23:23 donc je me suis levé devant l'Olympien, en pyjama,
23:25 j'ai pris mes applaudissements, j'ai remercié,
23:27 mais oui, c'était Mireille Mathieu à l'Olympien.
23:29 - Mais ça c'est assez rare, parce qu'elle vous a repéré, comment ?
23:32 - Elle savait que je venais.
23:34 - Oui mais au départ, elle vous a téléphoné pour prendre la chanson.
23:36 - Oui, parce qu'elle a entendu ma chanson "Sort", "Sort et danse",
23:39 à la radio, et on était chez Sony tous les deux,
23:41 cette maison de disques, et elle m'appelle un numéro,
23:43 il était midi, donc je dormais à l'époque, je vous promets,
23:45 moi je dormais, à midi je dormais,
23:47 et elle m'appelle, un numéro privé, je réponds pas la première fois,
23:49 je vois un message vocal, et le message vocal c'est
23:52 "Bonjour, c'est Mireille Mathieu, veuillez ouvrir votre téléphone."
23:55 J'allume mon téléphone, et elle me rappelle.
23:58 Elle me rappelle, oui je viens d'entendre votre chanson à la radio,
24:00 "Sort", c'est formidable, j'ai trouvé votre numéro à la maison de disques,
24:04 faites-moi la même.
24:06 Je lui dis mais madame, je croyais que c'était un canular.
24:09 Je lui dis mais c'est une blague, elle me dit non non non,
24:11 et là je vois bien que c'est elle, je connais sa voix quand même,
24:13 c'est Mireille Mathieu, elle me dit fais-moi la même.
24:16 Mon chef d'orchastre va vous envoyer une musique, écrivez le texte.
24:19 D'accord, donc j'ai fait.
24:21 - Vous connaissiez Mireille Mathieu ?
24:23 - Mais bien sûr que je connais Mireille Mathieu, qui ne connaît pas Mireille Mathieu ?
24:25 - Oui mais ça fait partie aussi de vos chansons de jeunesse.
24:27 - Ben oui, c'est une chanson d'enfance même.
24:29 - Et rencontrer Mireille Mathieu...
24:31 - C'est exceptionnel, après on a fait une double page dans Match,
24:33 je me rappelle c'était au Bristol, dans la cour,
24:36 et elle voulait absolument me faire manger des macarons,
24:38 j'oublierai jamais, elle avait ce côté maternel avec moi,
24:41 et très gentil, et qui disait aux gens de Sony
24:44 que j'avais un talent formidable et qu'il ne fallait pas m'abandonner.
24:47 - Et ce qui est intéressant c'est qu'elle a commencé comme vous,
24:49 je ne sais pas si vous le savez, elle passe à Télé Dimanche,
24:52 elle avait été sélectionnée pour le palmarès des chansons, le jeudi,
24:56 et le vendredi, la veille, elle reçoit un appel de Télé Dimanche
25:00 où il y avait le jeu de la chance, qui est l'équivalent de The Voice.
25:02 - Je me souviens des jeux de la chance.
25:04 - Et donc elle passe dans cette émission, et Johnny Stark,
25:06 qui était chez lui devant sa télé en pyjama justement,
25:09 la voit, s'habille et fonce au studio 102 et dit
25:12 "je vous engage, je vais faire votre carrière".
25:14 - Elle a été bien inspirée.
25:15 - C'est comme ça que ça a commencé, en 1974.
25:17 - Elle est formidable, elle a vendu des centaines de...
25:19 - Elle est collée dans le monde entier.
25:20 - ... des cent vingt millions d'albums, un truc comme ça, c'est quelque chose.
25:22 - Oui, on la voit peu en France, mais elle chante en Allemagne, en URSS, partout.
25:25 - Mais c'est comme Zaz, ça me fait penser à Zaz, c'est le même parcours.
25:28 - Alors, vous avez commencé à travailler pour les autres, je crois,
25:31 Icar, grâce au départ à Amel Bent.
25:33 - Oui, c'est la première qui m'a confié l'écriture d'une chanson.
25:37 On s'était rencontrés lors d'un show caritatif pour Huntington à venir à Lyon,
25:43 le foot-concert qui reprend là le 10 novembre, on y sera tous avec plein,
25:46 je suis devenu parrain de l'association depuis, donc voilà, c'est à Lyon,
25:49 le 10 novembre de cette année, et c'est deux heures de concert avec des stars du foot,
25:54 et pour la maladie d'Huntington, elle m'a dit,
25:57 elle me dit "on se voit à Marseille dans deux jours",
25:59 elle me dit "je te la fais pour dans deux jours", elle rigole,
26:03 je lui dis "moi je tombe amoureux de ta voix, qu'est-ce que je peux faire ?"
26:05 et elle me dit "une chanson où je remercie mon public",
26:07 je me rappelle, elle se coiffait avant d'aller sur scène,
26:09 et j'ai écrit cette chanson qui s'appelle "Plus longtemps qu'une chanson",
26:12 qu'elle a chantée après aux Zénith et à l'Olympia.
26:15 - Et là encore, le bouche-oreille a fonctionné,
26:17 puisque Patrick Fiori, Noah Nerois et beaucoup d'autres vous ont demandé des chansons.
26:21 - Oui, ça s'est fait sur la durée, à Usaz avec "Si jamais j'oublie",
26:24 Patrick Fiori qui m'a fait travailler quand j'étais vraiment un peu dans l'ombre,
26:30 Patrick Fiori qui est mon frère aujourd'hui.
26:33 - Et alors ce qui est étonnant c'est aussi Joyce Jonathan,
26:35 là il y a eu une véritable histoire de complicité.
26:38 - Oui, c'est mon amie depuis, je venais de sortir de Nouvelle Star,
26:41 et elle connaissait très bien Benjamin Cixous, qui était mon colloque à la Nouvelle Star,
26:46 et il me dit "viens à l'anniversaire d'une fille qui s'appelle Joyce Jonathan,
26:48 qui démarre aussi dans la chanson",
26:50 je suis arrivé à minuit, je sonne à la porte, j'avais une bouteille de champagne à la main,
26:55 et là il y a une fille qui m'ouvre sur l'appartement,
26:57 elle était chez sa maman, donc c'était l'appart de sa mère,
27:00 elle avait un chapeau à la tête, je lui dis "bonjour, c'est l'anniversaire",
27:03 elle prend la bouteille de champagne et elle ferme la porte.
27:05 Donc voilà, elle m'a refermé, elle m'a dit "non vous ne pouviez pas rentrer",
27:07 après elle a ouvert, mais on a commencé comme ça, cette complicité,
27:10 c'est comme ma soeur Joyce aujourd'hui,
27:11 et après elle avait fait ma première partie à l'Olymbra,
27:13 et après on connaît la carrière qu'elle a eue, elle a explosé,
27:16 et aujourd'hui c'est ma soeur, et elle est dans le premier album "Millions d'années",
27:20 le premier album de duo sur lequel on chante, je ne sais pas.
27:22 Et quand vous entendez chanter "Nolwenn le roi", "Johnny Jonathan" ou "Amel Benn", vos chansons,
27:26 vous avez l'impression, Icare, que c'est vous qui les chantez ?
27:29 Oui, parce que moi je ne demande pas trop mes rêves,
27:32 mes rêves étaient plus petits que la vie que j'ai aujourd'hui,
27:35 clairement, aujourd'hui ma vie dépasse largement mes rêves,
27:39 c'est pour ça que je suis tellement plein de gratitude et ça me remplit d'humilité,
27:43 je ne m'en enorgueille pas, je suis heureux, fier comme un gamin,
27:46 je regarde ça de l'extérieur et avec beaucoup de recul,
27:49 peut-être que demain ça s'arrêtera.
27:50 Non, je n'y crois pas trop, mais en même temps,
27:53 ce qui est étonnant c'est que vous avez écrit des chansons pour les autres,
27:55 et souvent un auteur n'est pas un chanteur.
27:57 Exemple, Pierre Delanoë qui a écrit les plus grandes chansons qu'on puisse imaginer,
28:02 de Sardou, Bekou et quelques autres, il a fait des essais dans la chanson,
28:05 c'était une catastrophe, il chantait faux.
28:07 Oui, mais peut-être qu'il était mieux à l'hôtel de ville que Serge Lama,
28:09 qui avait écrit pour Dalida "Je suis malade", il la sort dans un premier temps,
28:13 elle ne fonctionne pas, Dalida la chante, elle devient le tube qu'on connaît,
28:16 puis derrière lui, pour la postérité, la reprend.
28:20 Il y a des moments dans des chansons, il y a des chansons qu'on chante à des moments,
28:23 si jamais j'oublie, Zaz la chante et huit ans après on chante notre duo,
28:27 la vie décide, parfois il ne faut pas forcer les choses.
28:30 Alors, il y a des chansons pour les autres,
28:32 et il y a vos propres chansons que vous enregistrez à votre rythme,
28:35 c'est-à-dire en marchant.
28:36 Je marche à l'ombre, je suis ivre Sterling, je marche à l'ombre sur un string,
28:46 je marche à l'ombre, je suis ivre Sterling.
28:52 Alors là, c'était en jeu de mots, "Je suis ivre Sterling", là vous êtes défoulé.
28:57 Oui, je me suis amusé, c'était une période...
28:59 Voilà, on me demande chez Sony, deux grosses chansons, et après "Amuse-toi".
29:05 Chose que j'aime, parce qu'il y a des tics de maison de disques,
29:10 je remplissais mon cahier des charges, et après je m'amusais,
29:13 et là je voulais faire un reggae, je suis fan de Bob Marley, je suis fan de reggae,
29:16 je dis Kensington Avenue, je clodique et j'entonne quelques airs bien connus
29:19 d'un Rasta de Kingston, et il y avait ce côté un peu Gainsbourg dans le fait de parler,
29:22 je m'amusais.
29:23 Voilà, pour moi c'est un amusement, les variétés sont une chance,
29:26 faire de la variété française, tu fais ce que tu veux.
29:28 Et dans cette chanson "Je marche à Londres",
29:30 vous demandez à quoi pensait John Lennon en traversant Abbey Road.
29:33 Ouais, c'est parce que je suis allé à Londres, j'ai écrit cette chanson à Londres,
29:38 j'ai passé 24 heures là-bas, et en 24 heures, c'est ce petit air là m'est venu,
29:42 j'avais passé une soirée là-bas très agréable,
29:44 j'étais revenu et c'est dans le Rostar que j'ai écrit.
29:46 Il se trouve qu'Abbey Road c'est un accident de parcours,
29:48 il y a eu six photos qui ont été prises par hasard par un photographe,
29:51 au départ les Beatles avaient décidé que la pochette de l'album,
29:55 ils auraient leurs photos au pied de l'Himalaya.
29:57 Vous imaginez, parfois, il y a l'intention,
30:00 il y a notre volonté et il y a ce que les gens font.
30:05 Alors cette chanson "Je marche à Londres",
30:07 elle est dans un album qui s'intitule "La Somone",
30:09 et "La Somone" c'est une plage chère à votre cœur.
30:12 Oui, vous voyez aujourd'hui, rétrospectivement,
30:14 je regarde et je me dis que le titre de l'album n'a rien à voir avec l'album.
30:17 Et là encore j'ai eu la chance d'apprendre dans la pratique,
30:22 voilà, d'une manière complètement empirique, j'ai appris mon métier.
30:25 C'est-à-dire que j'ai appelé l'album "La Somone" qui parle de mon enfance,
30:29 donc on s'attend à une Madeleine de Proust,
30:31 et je parle de Londres dans cet album.
30:34 Finalement, voilà, avec du recul, je me dis que j'aurais bien,
30:37 j'aurais bien eu un chef de projet inspiré
30:39 de venir me mettre un peu d'ordre dans tout ça.
30:41 Alors "La Somone", il faut savoir que c'est une plage du Sénégal,
30:44 qui est une sorte de réserve naturelle où on peut se promener en pirogue,
30:47 où vous passiez vos vacances.
30:49 J'y étais là encore, je viens de revenir.
30:51 À l'état sauvage, pratiquement.
30:53 Oui, j'ai appris à surfer là-bas, j'ai grandi là-bas,
30:55 j'ai tatoué les coordonnées GPS du lieu où j'ai appris à nager,
30:58 j'ai appris à rêver là-bas, j'ai rêvé de ce que je vis aujourd'hui là-bas.
31:02 Et là, je viens de voir, c'est de l'autorité publique que je me suis marié,
31:07 j'y suis allé et je m'y suis marié.
31:09 C'est formidable. Alors, il y a quelqu'un d'autre qui a aimé le Sénégal plus que tout,
31:12 c'est France Gall quand elle l'a découvert.
31:14 Oui, à l'île d'Angor, elle a toujours sa maison.
31:16 Elle a sa maison et elle avait acheté un restaurant en même temps.
31:18 Oui, qui s'appelle le No Fly, et j'ai pris un verre un soir là-bas,
31:23 avec aujourd'hui celle qui est mon épouse,
31:25 en tout cas celle qui m'a laissé devenir son mari.
31:27 Alors, changement aussi, parce que vous décidez en 2015,
31:30 Icar, de quitter votre maison de disques,
31:32 parce qu'un album tous les trois ans, ça ne vous va pas.
31:34 Vous savez, on ne quitte jamais vraiment sa maison de disques,
31:37 c'est souvent la maison de disques qui vous quitte et votre ego qui vous fait dire ça.
31:40 Mais c'est vrai qu'on m'a gentiment remercié.
31:43 Ils avaient écouté, j'étais venu dans le bureau de ce monsieur,
31:45 et je lui avais fait écouter cette chanson qui aujourd'hui est interprétée avec Axel Red,
31:49 14 Auvoir St Michel, je vivais une rupture,
31:52 et il ne me restait que ces chansons.
31:54 Je lui ai fait écouter ces chansons,
31:56 il m'a regardé, il m'a dit "excuse-moi, j'ai un coup de fil avec le Canada",
31:59 il s'est levé, il est parti,
32:01 et il m'a envoyé le lendemain un recommandé en me libérant de mon obligation.
32:05 - Ce n'est pas très joli ce genre de choses.
32:07 - Non, il n'y a pas de qualificatif à mettre.
32:10 A l'époque, j'allais tellement mal,
32:13 que je pense qu'avec le recul aujourd'hui,
32:15 c'est la plus belle leçon qui m'a été faite,
32:17 c'est celle de m'avoir dit "non, ça ne peut pas continuer comme ça".
32:19 Ce n'est pas une question de quantité d'album tous les trois ans.
32:22 On se construit des raisons.
32:24 Parce que derrière, je me suis dit "je vais faire des albums toutes les saisons,
32:26 sans maison de disques, en indépendance".
32:28 Non, c'est finalement la justification d'un mode de survie.
32:31 J'étais très bien là-bas.
32:33 C'est juste que je n'étais plus à la hauteur de ce qu'on me demandait de faire.
32:35 Et parfois, il faut être honnête avec soi et son passé.
32:37 - Et donc, vous lancez une collecte pour faire votre prochain album.
32:39 - Oui, parce qu'il n'y avait plus rien en vrai.
32:41 - Il y a eu 663 contributeurs, c'est pas mal.
32:43 - Oui, on a vraiment atteint,
32:45 on a doublé la mise qu'il nous fallait pour faire l'album.
32:48 Du coup, on a pu rajouter plein de choses,
32:50 faire des box, des polaroids, et gâter les gens.
32:52 Je n'ai pas gagné d'argent avec ça.
32:54 Je voulais juste exister, faire de la scène.
32:56 Donc, on cherchait un support, on cherchait une bouée.
32:58 - Alors finalement, Icar, votre carrière aurait pu s'arrêter là,
33:01 et cette chanson aurait pu être d'actualité.
33:18 - Quelle chanson était-elle, qui était une chanson de l'adieu dans votre esprit ?
33:21 - Je me souviens du moment où je l'ai écrite.
33:23 Je me souviens de ce moment avec beaucoup de précision.
33:25 Je faisais mes valises pour rentrer au Sénégal,
33:27 parce que les box, ça a vivoté.
33:30 Et j'y croyais plus moi-même.
33:32 Donc, c'était un peu un testament, cette chanson.
33:36 Et je l'ai donnée à celle qui sera ma voix.
33:39 Finalement, j'aime dire ça, quand j'étais à Faune,
33:41 elle a chanté cette petite étincelle de survie qui subsistait.
33:46 C'est Zaz qui a chanté cette chanson en premier.
33:48 - Oui, qui est devenue votre complice.
33:50 Et elle a sauvé la chanson.
33:52 - Oui, parce que finalement, regardez,
33:54 si on dit les choses en honnêteté à nos auditeurs,
33:58 ça m'a permis de manger et boire pendant quelques années.
34:03 Parce que j'ai écrit cette chanson qui a fait le tour du monde.
34:06 Et ces droits d'auteur-là m'ont offert une certaine subsistance.
34:09 - Un autre risque que vous avez pris contre la vie de tout le monde,
34:12 c'est le Bataclan en 2019.
34:14 - Ce n'est pas un risque, c'était un devoir.
34:16 Parce que là, j'ai écrit un tout petit livre qui sortira en octobre.
34:21 Et je parle de ça.
34:24 Je voulais faire le Bataclan,
34:27 parce que c'est quelque chose qui m'a profondément bouleversé.
34:29 Je raconte en détail ce qui s'est passé personnellement pour moi avec le Bataclan.
34:33 Et quand j'allais en province chanter devant tout le monde,
34:35 je leur disais "Venez au Bataclan,
34:37 parce que si cette salle ne reste pas une salle de concert,
34:41 les méchants auront gagné."
34:42 Voilà, je vais dire très simplement,
34:44 les méchants auront gagné si la terreur s'installe dans un endroit qui était un endroit de rêve.
34:48 Et il faut repeindre ce lieu, il faut le redécorer avec de la vie.
34:53 Donc on est tous allés, c'était complet, avec des gens de partout.
34:56 Et quand je demandais qui vient d'où, ça venait de partout.
34:58 Les gens avaient pris le bus, les gens avaient pris le train,
35:00 ils étaient tous venus.
35:01 Et je me rappelle avoir mis les pieds au Bataclan à 13h pour les balances,
35:04 et j'étais ressorti.
35:06 Parce qu'on a tous ces images,
35:07 parce qu'on a tous la projection de ces images,
35:09 de quelque chose qui a durablement changé le visage de notre pays
35:12 ou de nos compatriotes à l'intérieur d'eux-mêmes.
35:14 Et donc j'ai pris ça avec beaucoup de gravité,
35:17 et ce soir-là avec beaucoup d'émotion et d'honneur.
35:20 Parce qu'aujourd'hui, c'est un des plus grands honneurs qui m'a été fait,
35:22 c'est de chanter là-bas.
35:23 Alors ça, c'était le passé, maintenant on va parler du futur,
35:25 avec une autre date, le 17 novembre 2023.
35:28 A tout de suite sur Sud Radio, avec Icar.
35:30 Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
35:34 Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Icar,
35:37 avec votre franc-parler, vos vérités.
35:40 On a parlé du passé, bien sûr, avec tout ce que vous avez fait.
35:43 Et le 17 novembre 2023 est sorti "Nos Futurs", un album.
35:48 Alors c'est un album très particulier,
35:50 puisque pour la seconde fois, vous faites des duos.
35:53 Il y avait eu des millions d'années,
35:55 et là c'est encore des nouveaux duos.
35:56 Oui, pendant le confinement, j'ai eu envie vraiment de...
35:59 parce qu'on était un peu en solitude, tous, nous.
36:02 Le premier album a été vraiment motivé,
36:04 d'abord par le duo avec Axel Redd sur "D'autres que nous".
36:06 Puis toute une série de duos que j'ai écrits pendant le confinement.
36:09 Et des rencontres après,
36:11 pendant la promotion et la tournée du premier,
36:13 je rencontre Patrick Bruel, je rencontre Claudio,
36:16 je me mets à rêver, il y a Benthyssa que je rencontre sur un plateau,
36:19 parce qu'elle remplaçait sur une date à Bruxelles,
36:21 Zaz sur "Animaux fragiles", des chansons du premier.
36:23 Et du coup, le premier, j'ai mis trois ans à le faire,
36:25 millions d'années, et le second, six mois.
36:27 Dans le futur, j'ai mis six mois à le faire.
36:28 Et justement, Benthyssa, elle est en duo avec vous,
36:30 dans une chanson, alors que vous montez,
36:32 qui s'appelle "Tomber".
36:33 "Tomber, s'il faut tomber,
36:39 tomber un jour,
36:42 oh, je veux tomber, tomber un jour."
36:48 Alors, cette chanson avec Benthyssa,
36:51 Benthyssa, elle a débuté dans "The Voice",
36:53 donc elle aussi, et elle a été finaliste,
36:55 conseillée par Vianney, qui était son coach.
36:57 Et elle est belge, et elle chante beaucoup en Belgique.
37:00 Parce qu'elle est née là-bas,
37:03 et elle chante là-bas, vous le saviez ?
37:06 Oui, non, ça je sais très bien, c'est mon ami,
37:08 donc je sais toutes ces choses.
37:09 Aujourd'hui, elle est même jurée de "The Voice" en Belgique.
37:11 Voilà, et c'est fou, parce que là,
37:12 elle a commencé aussi doucement,
37:14 et ça monte progressivement.
37:15 Ouais, je pense que c'est parti très fort, en fait.
37:17 La première fois que je l'ai vue à la télé,
37:19 on savait, on savait tous,
37:20 on se disait ça avec Patrick Bruel aussi,
37:22 on savait.
37:23 Alors, le titre de l'album "Nos Futurs",
37:25 c'est une observation du passé,
37:27 des années 70, au départ.
37:29 Oui, c'est un peu un pied de nez à mon propre passé, en fait.
37:34 Parce qu'on est passé de cette adolescence un peu "no future",
37:38 "no future" avec un "e" en anglais,
37:40 qui c'est un peu l'anarchie, c'est un peu le...
37:44 Finalement, c'était la peur de grandir.
37:46 C'était peut-être la peur de grandir chez moi,
37:48 et à une absence d'avenir que je ne voyais pas.
37:50 Je ne me voyais pas grandir en chanson,
37:52 je ne savais pas trop quoi faire,
37:53 quand on voit "Si jamais j'oublie",
37:54 je ne voyais pas trop où j'allais,
37:55 et on se retrouve avec une absence d'avenir possible,
37:58 même professionnellement dans la musique,
38:00 à une multitude de futurs.
38:02 Donc, deux "s" s'imposent sur le "no future",
38:04 et on devient "no future" en français,
38:06 avec plusieurs avenirs possibles.
38:08 Et il faut savoir aussi que cette époque, les années 70,
38:10 c'était la fin des Trente Glorieuses.
38:12 On disait "on n'a pas de pétrole, mais on a des idées".
38:15 C'est Aïssardot qui disait ça, oui.
38:17 La crise commençait.
38:19 Oui, la crise commençait.
38:21 Là, finalement, la crise commence,
38:23 et moi je suis plein d'espoir, c'est con, hein ?
38:25 Non, au contraire, c'est ce qu'il faut faire.
38:27 Alors, sinon "futur", le duo, c'est avec Garou.
38:29 Garou, c'est quelqu'un qui vous a beaucoup appris, je crois.
38:50 Oui, il m'a beaucoup appris, parce que c'est quelqu'un que...
38:54 J'ai chanté avec mon frère, c'est mon frère qui faisait Garou dans "Notre-Dame de Paris",
38:57 et moi je faisais, et ça Patrick Fiori le sait pas, je faisais Fébuse.
39:00 Donc je faisais Patrick Fiori quand j'étais plus jeune,
39:02 mais je veux pas lui dire.
39:04 Bon, maintenant il va le savoir.
39:06 Mais Garou, je lui ai écrit une chanson qui s'appelle "Dans mon rétroviseur",
39:08 et on s'était rencontrés en soirée,
39:10 et lui aussi pensait que j'étais un groupe, décidément,
39:13 parce qu'il savait pas que...
39:15 Il m'a dit "ah, mais je savais pas que..."
39:17 Et finalement, j'arrivais pas sur cet album,
39:19 il y avait cette chanson, je savais pas qui l'interprétait,
39:21 et là, à la fête de la musique à Reims, sur France 2,
39:24 on interprétait avec Claudio Capeo, Axel Red, Slimane et Patrick Fiori
39:28 un medley de mes chansons à la fête de la musique,
39:30 animé par Garou et Laurie Tillman,
39:32 et Garou, au fond, il me fait un grand coucou,
39:34 et le lundi on enregistrait ça.
39:35 C'est fou, hein ?
39:36 Garou a toujours dit qu'il a eu un problème au départ dans sa carrière,
39:39 quand il est devenu Quasimodo, du jour au lendemain,
39:41 il est devenu célèbre, poursuivi par les paparazzis,
39:44 et ça a été un traumatisme pour lui pendant des années.
39:47 Ben probablement, j'imagine que surtout lorsque tu es poursuivi
39:49 pour celui que tu n'es pas, d'autant plus Quasimodo,
39:53 tu dois pas bien le vivre, et encore moins d'être suivi.
39:55 Moi j'ai pas trop eu ces choses-là, ça a été sporadique,
39:59 et puis de toute façon, je pense que je m'en serais fichu.
40:02 En tout cas, vous, vous avez été poursuivi par d'autres démons,
40:05 et vous n'avez pas fait un tabac sur scène, je crois,
40:07 pendant quelques années.
40:08 Non, non, il y a eu...
40:09 Enfin, vous parlez d'autres démons, peut-être que nous parlons des mêmes,
40:12 la nuit, les extrêmes...
40:13 Oui, mais je les ai pas fuis.
40:16 Je les ai pas fuis, et c'est ce que je dis dans le petit bouquin.
40:19 J'ai appris leur nom, je me suis assis à leur table,
40:22 j'ai appris à les connaître, j'ai appris à discuter avec eux,
40:24 et au moment où ils ont cru qu'on devenait amis, je les ai tués.
40:27 C'était une envie presque de jeunesse, et vous avez compris que c'était pas vous.
40:30 Ben ce n'est pas un jeu, ce n'est pas que ce n'est pas moi, c'était moi.
40:33 C'était ce moi-là, et quand je regarde des vidéos de moi
40:35 sous emprise de plein de choses,
40:37 je devrais avoir de la tendresse, je devrais avoir mal au cœur,
40:41 je devrais en souffrir, lorsque mes parents ont été mis au courant,
40:43 aujourd'hui mon père c'est quelque chose qui le bouleverse,
40:45 comment il est passé au travers de ça, comment il n'a pas pu m'aider,
40:47 parce qu'il n'a pas su de toute façon.
40:49 C'était comme un grand, je me suis mis dedans comme un grand,
40:52 et il fallait que je m'en sorte comme un grand, donc je l'ai fait comme un grand,
40:54 et aujourd'hui je vais aider les gens peut-être comme un grand aussi.
40:57 Mais c'est pas si fréquent de s'en sortir, c'est dur.
40:59 Ben, il y a une méthodologie, il y a une rigueur,
41:02 et c'est ce que j'essaie de donner dans le petit bouquin.
41:05 J'espère que ça va aider des gens, j'ai commencé à le faire en message privé sur les réseaux,
41:08 parce que des gens m'écrivent, et c'est ça qui a motivé le livre.
41:11 C'est que, voilà, il ne faut pas que je le garde pour moi.
41:14 Après il y a une rigueur, l'armée à côté c'est gentil, je vous promets.
41:17 Il y a une vraie rigueur à avoir.
41:19 Mais les Nuits Blanches, vous parliez de Brel,
41:21 Brel ne se couchait jamais avant 7h du matin,
41:23 il traînait dans les bars avec des inconnus qui ne le reconnaissaient même pas.
41:27 Ben c'est ça, et Gainsbourg pareil, et puis ces choses-là,
41:30 peut-être qu'ils sont allés loin mais que ça ne les a pas tués,
41:32 ou peut-être qu'ils en sont morts, je ne sais pas.
41:35 Je ne sais pas ce qui motive une maladie à venir se greffer à notre corps.
41:39 Mais toujours est-il que moi il fallait que je m'en sorte,
41:41 parce que je ne voyais pas mon salut là-dedans,
41:43 et j'ai réalisé une chose, et c'est ce qu'est dans Animaux Fragiles, la chanson,
41:46 tu sais, je ne suis pas malheureux.
41:48 Pendant des années j'ai cru que j'étais un artiste maudit,
41:50 et finalement il n'y avait que moi-même qui me maudissait.
41:53 Personne ne m'avait maudit, donc c'était une erreur d'interprétation,
41:56 d'une lecture de ma personne.
41:58 Je suis un garçon gentil, heureux, plutôt joyeux,
42:01 et ça peut arriver à tout le monde,
42:03 et si la glissade peut arriver à tout le monde, se relever aussi.
42:06 Et la présence du public était plutôt rassurante pour montrer que vous étiez autre chose.
42:10 Ils ne m'ont jamais abandonné, parce qu'ils me voyaient parfois,
42:13 ils étaient au chevet de mon existence,
42:15 parce que là vraiment le pronostic vital était parfois engagé,
42:18 j'étais dans des états de fatigue extrême, on va dire ça comme ça,
42:22 et ils étaient là, et ils me voyaient écrire cette chanson en 2018,
42:24 "Je vais dormir" dans l'album "Adieu je t'aime",
42:26 où j'évoque ma disparition,
42:29 où je dis que le bonheur est un costume un peu trop grand pour moi,
42:32 et je la chante plus, parce que comme Brel,
42:35 je ne peux pas chanter une chanson que je ne sens pas,
42:37 que je ne ressens pas, dans un souci d'exigence d'honnêteté.
42:40 Vous parliez de mon franc parler,
42:42 je me permettrais de corriger en disant "d'honnêteté".
42:44 Alors, il se trouve qu'aujourd'hui, tout ça c'est le passé,
42:47 vous vous posez d'autres questions.
42:49 * Extrait de "Que veux-tu que je te dise" de The Voice *
43:05 Anne Sy là, qui a une voix fabuleuse,
43:07 qui sort aussi d'ailleurs des concours de The Voice,
43:10 et là c'est un duo vraiment parfait,
43:12 on sent qu'il y a une fusion entre vous deux.
43:15 Elle a écouté, à La Réunion, on sortait d'un temple tamoul,
43:18 on faisait une émission où on visitait sur France Télé,
43:20 qui était fabuleuse, quelle émission,
43:22 je salue Manu Giraud d'ailleurs, et Gilles Camouilly,
43:24 qui ont fait cette émission, qui ont programmé et produit.
43:27 Et on sort de là, et j'ai cette chanson en tête que j'écris,
43:30 parce que c'est presque interdit finalement,
43:32 lorsqu'on est avec quelqu'un,
43:34 aujourd'hui je suis marié, tout va bien,
43:36 de me souvenir finalement, d'avoir la nostalgie d'une relation passée.
43:41 Parfois on la tait, on la met sous le tapis,
43:44 et on vit avec eux.
43:46 Parfois les souvenirs nous prennent par surprise,
43:48 et on se sent désarmé, je pense que ce thème n'a pas été abordé.
43:50 J'en parle avec Anne,
43:52 elle écoute la chanson et elle fond en larmes,
43:54 parce qu'elle était à un moment de sa vie
43:56 qui était peut-être raisonné avec cette chanson,
43:58 et elle l'interprète d'une manière incroyable.
44:00 C'est la seule touche de nostalgie qu'il y a dans cet album,
44:03 qui est projetée dans le passé,
44:05 mais finalement c'était pour nettoyer ces derniers,
44:08 Allô Javel, qui est une autre chanson,
44:10 c'est nettoyer le présent, faire la paix avec le passé,
44:13 pour pouvoir aller de l'avant.
44:14 Et c'est ça cette chanson.
44:15 - Franchement Icare, vous dites qu'à 40 ans,
44:17 vous ne vous êtes jamais senti aussi jeune qu'aujourd'hui.
44:19 - Oui, parce que je suis en meilleure santé,
44:21 parce que je cours 10 km par jour,
44:23 un jour sur deux maintenant,
44:25 parce que je fais attention à mon dos,
44:27 et je vieillis,
44:29 je suis en meilleure forme que sur la pochette de "Au bord du monde".
44:31 Un petit temps bon point, on avait beau mettre des dessins dessus,
44:33 on voyait bien que le gars faisait la fête,
44:35 mais je fais du sport, je fais attention à mon alimentation,
44:37 je me couche tôt, je me lève tôt,
44:39 et comme dans la chanson avec Govincer,
44:42 parfois j'ai un peu mal au dos, ce qui est le cas aujourd'hui.
44:44 - La pochette de l'album ressemble à celle de "Au bord du monde".
44:48 - Oui, mais après avoir traversé un désert,
44:50 mais qu'il y a un océan ici, c'est la mer,
44:52 après on se retrouve sur le rivage, lavé de tout,
44:54 comme ça on se prend soi-même dans ses bras, dans nos futurs,
44:58 et on s'accepte tel que nous sommes,
45:00 et on accepte de regarder un ciel radieux.
45:02 - Alors cet album aussi, ce sont des rencontres,
45:05 et notamment une amitié avec Patrick Bruel.
45:07 - Oui.
45:08 - Je veux profiter de mes 20 ans, jusqu'au moins 120 ans,
45:12 des cheveux bruns, des cheveux gris, des cheveux blancs,
45:15 aimer à me niquer le coeur, jusqu'à aimer mon corps,
45:19 et puis m'endormir aux aurores, je veux profiter de mes 20 ans.
45:23 - Origami, alors l'origami on en a un peu oublié,
45:26 c'est un pliage de papier très particulier.
45:28 - Oui, c'est un art japonais avec une minutie précise de plier
45:31 pour ressembler à quelque chose,
45:33 et moi ça faisait écho à ces courbettes,
45:35 et à ces postures qu'on fait dans la séduction,
45:38 ou dans l'amitié, ou même dans le travail,
45:40 pour plaire, pour plaire.
45:42 C'est tout ce qui ne nous ressemble pas,
45:44 qu'on essaye de devenir pour plaire.
45:46 Et on est partagé entre cet effort-là de contorsionniste au quotidien,
45:49 ou alors, profiter de nos 20 ans jusqu'au moins 120 ans,
45:53 je cherche d'autres étoiles dans la nuit,
45:55 et voilà, il y a toujours cette dichotomie en nous,
45:57 cette espèce de...
45:59 entre cette sagesse et cette folie finalement.
46:01 - Alors je me suis un peu renseigné,
46:03 c'est un origami, c'est 109 heures de pliage,
46:05 avec une feuille carrée de riz wenzhou de 95 cm,
46:09 pour confectionner deux combattants en duel.
46:12 - Ah mais cette excellence-là, elle est japonaise,
46:14 personne d'autre sur terre ne s'imposerait ça,
46:16 et ne se flagellerait à ce point.
46:18 - Et puis il y a un autre duo dans cet album,
46:20 avec un éternel jeune homme.
46:22 * Extrait de « Salvatore » de Salvatore Adamao *
46:45 - Voilà, Salvatore Adamao, ça aussi, une légende de la chanson,
46:49 qui a commencé aussi dans un radio-crochet,
46:51 à Radio Luxembourg, il était en Belgique,
46:53 il vient à Paris, c'est la gare d'Algérie,
46:55 il dort à la gare du Nord parce qu'il n'a pas d'argent,
46:57 il avait une guitare, la police est arrivée,
46:59 a cru qu'il y avait un fusil, et il a fini la nuit au poste.
47:01 - Je ne savais pas du tout cette histoire,
47:03 je suis un peu, je tombe des nues, incroyable !
47:05 - Adamao, c'est quand même une légende,
47:07 chanter avec lui, c'est extraordinaire.
47:09 - C'est extraordinaire, c'est une légende,
47:11 et les légendes, ceux bien connus, sont humbles.
47:14 Et cette personne est extraordinaire,
47:16 je me rappelle qu'on était sur la scène de l'Olympia,
47:18 avant de prendre l'antenne pour France 2,
47:20 après le séisme en Turquie, enchanté,
47:22 et j'étais en train de confectionner le second album,
47:25 et il y a cette chanson que j'écris,
47:27 parce que je voulais rendre hommage à mon père,
47:29 avant qu'il soit trop tard, j'ai la chance de l'avoir en vie,
47:31 à mes 40 ans, donc je voulais nous réconcilier,
47:33 pas qu'on se fasse la guerre,
47:35 mais mettre tout bien, avant.
47:37 Et là je regarde Salvator, je me dis,
47:39 c'est lui, et il y a Patrick Bruel,
47:41 qui est un peu plus loin, je me dis, va lui parler, va lui parler.
47:43 Donc je vais, je lui dis, bonjour, ça va ?
47:45 Il me dit, ça va Hassan ? Et il m'appelle par mon prénom.
47:47 Et c'est quelqu'un qui a une mémoire incroyable.
47:49 C'est-à-dire qu'il sait tout, de tout le monde,
47:51 il est formidable d'humilité,
47:53 et je lui dis, je suis en train de faire une chanson,
47:55 c'est un dialogue entre mon père et moi,
47:57 qui s'appelle "Un père et un papa",
47:59 j'aimerais vraiment la partager avec toi,
48:01 et il me dit, à une seule condition, je lui dis laquelle,
48:03 et il me dit, c'est moi qui fais le papa.
48:05 Il est extrêmement drôle, intelligent, brillant, doux, humble,
48:07 et on a enregistré ça à ICP, dans les studios magnifiques,
48:09 à Bruxelles, et dès qu'il a dit "mon fils",
48:11 tu sais, je suis sorti du studio en larmes,
48:13 et jusqu'à aujourd'hui, c'est très difficile de l'écouter.
48:15 - Oui, mais en même temps, c'est un auteur
48:17 fabuleux, qui travaille de nuit entière,
48:19 et qui chante dans le monde entier.
48:21 Alors, vous, plus modestement,
48:23 puisqu'on parle d'Adamo, vous allez chanter en Belgique
48:25 le 1er mai au Cirque Royal de Bruxelles,
48:27 - Et le 2. - Et le 2 au Forum de Liège,
48:29 je pensais que le Cirque Royal, ça a été un lieu de résistance,
48:31 où les Allemands, pendant 4 ans,
48:33 n'ont pas compris qu'il y avait des résistants,
48:35 et des soldats qui s'étaient évadés,
48:37 cachés dans les caves du Cirque Royal.
48:39 - Ils ont resté 4 ans. - 4 ans.
48:41 - Merci pour ces anecdotes, c'est formidable.
48:43 Je le raconterai le 1er mai,
48:45 j'aurai une petite anecdote.
48:47 - Et puis, il y a aussi d'autres lieux,
48:49 tournés en France, à Montpellier le 16 février,
48:51 Marseille le 16 mars, le 18 octobre aux Zéniths,
48:53 la scène, pour vous, c'est de plus en plus important.
48:55 - C'est ce que j'attends.
48:57 Je suis revenu du Sénégal, à l'atterrissage à Roissy,
48:59 j'ai levé les bras, je me suis dit "je vais aller chanter",
49:01 et on va faire ça avec les gens.
49:03 - Et l'avenir, maintenant,
49:05 Icar ? - Je ne sais pas,
49:07 ce que cette année va nous offrir,
49:09 le monde est tellement en mouvement,
49:11 je reste paradoxalement optimiste,
49:13 parce que je sais que
49:15 l'humain est résilient,
49:17 je sais que
49:19 l'humain en sortira grandi,
49:21 comme de toute épreuve,
49:23 que ce sont des discussions,
49:25 et que ces discussions parfois se font avec du bruit,
49:27 parfois par le fracas, parfois par la perte de gens,
49:29 mais que la conscience humaine en sortira grandi.
49:31 Je ne sais pas ce qui nous attend,
49:33 je ne sais pas ce qui m'attend,
49:35 mais je vais rester,
49:37 j'avais dit ça sur Twitter avant de supprimer mon compte,
49:39 gardons la tête froide et le coeur bien au chaud.
49:41 - Voilà, et restons à écouter vos chansons,
49:43 ce qui est toujours un bonheur.
49:45 - Merci beaucoup. - Merci Icar.
49:47 - Merci pour ces belles questions.
49:49 - Et merci pour vos très belles réponses, et puis à très bientôt, continuez ainsi.
49:51 - Amen, merci.
49:53 - Mais que la nuit s'est terminée, pour aujourd'hui, on se retrouve bientôt,
49:55 restez fidèles à l'écoute de Sud Radio.
49:57 [SILENCE]

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