• il y a 9 mois
Nicole Croisille : « Un homme et une femme » a propulsé sa voix unique bien au delà de nos frontières. Elle a multiplié les succès dans un parcours où elle a aussi dansé et joué la comédie. (Sortie d’une version remastérisée de ses chansons avec la United Music Fondation).


Découvrez plusieurs dates-clefs de la vie des plus grands artistes, auteurs et personnalités aux côtés de Jacques Pessis.
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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-02-12##
Transcription
00:00 Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03 Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06 Votre voix vous a permis de tracer un long chemin et de vous faire un nom et même plusieurs.
00:11 Les décennies n'ont pas diminué votre passion pour les chansons, la preuve.
00:15 Vous leur offrez aujourd'hui une nouvelle vie.
00:18 Bonjour Nicole Croisille.
00:19 Bonjour Jacques Pessis.
00:21 On se retrouve encore une fois avec des chansons sur une plateforme,
00:26 on va en parler, des nouvelles versions remasterisées
00:28 et puis un parcours atypique totalement.
00:31 Oui c'est ça, je vais exister dans le monde virtuel.
00:36 Oui exactement, on va en parler tout à l'heure.
00:39 Pour l'instant on revient au monde réel avec votre parcours.
00:41 Alors le principe des clés d'une vie, vous étiez venue tout à fait au début,
00:45 c'est d'évoquer votre carrière à travers des dates clés.
00:48 Et la première que j'ai trouvée, Nicole Croisille, c'est le 18 novembre 1961,
00:53 votre premier rôle, écoutez.
00:55 * Extrait de "Cinématographe" de Kiki La Saint-Galèze *
01:01 Vous êtes Kiki La Saint-Galèze dans "Loin de Rueil" à la télévision.
01:05 Ah oui !
01:06 Vous vous en souvenez ?
01:08 Ah oui, très très beau souvenir.
01:10 Très très beau souvenir, j'avais vécu un an aux Etats-Unis
01:14 et j'étais rentrée pour Noël parce que j'avais quand même le petit coup de blouse,
01:18 tous les copains, tous mes amis étaient à Paris.
01:21 Mais j'avais décidé de m'exiler pour apprendre plus sur le métier.
01:27 Et le métier tel qu'il est pratiqué aux Etats-Unis demande de devenir un super pro.
01:31 Donc je m'étais dit je vais y aller.
01:34 Et quand je suis rentrée, j'ai su qu'il y avait une audition
01:40 et je me suis retrouvée et j'ai passé une après-midi quand même,
01:45 une après-midi avec Jean Villarra.
01:47 Oui, quand même.
01:48 Ah oui, pour moi c'est...
01:51 J'ai Marcel Marceau, parce que j'ai travaillé avec Marceau pendant 4 ans en Hanoff,
01:58 comme on dit maintenant pour parler français.
02:00 Et cette après-midi avec Villarra, pour moi c'était un cadeau magique.
02:08 En fait il avait adapté ce qui était un roman de Raymond Queneau écrit en 1944
02:12 et la mise en scène était de Claude Barma
02:14 qui débutait à la télévision aussi comme réalisateur.
02:17 Ah c'était Barma ?
02:18 Oui, et le chorégraphe c'était...
02:19 Oui mais en réalité c'est parce que sur scène c'était pas Barma,
02:23 c'était Maurice Jarre qui avait voulu être le metteur en scène.
02:25 Oui, qui avait fait la musique.
02:27 Voilà, et comme Maurice Jarre, son boulot c'était quand même d'être musicien
02:31 et d'être compositeur et de diriger des orchestres
02:34 mais pas de diriger des comédiens,
02:36 on était un petit peu à la rame.
02:38 Et une après-midi, Villarra est venu voir où on en était
02:43 et il s'est mis au boulot avec nous et il nous a réglé une scène
02:47 et c'était formidable, j'étais avec Charles Denner et...
02:52 Jean-Marie Prollier était là aussi,
02:55 je me souviens de lui, on vous voit à l'image avec lui
02:58 et d'autres personnes, il y avait plein de comédiens dans cette scène.
03:00 Ah mais il y avait toute l'équipe du théâtre.
03:03 Exactement.
03:04 Du Palais de Chaillot, le Théâtre Chaillot,
03:06 l'équipe de Villarra, ils étaient tous là-dedans.
03:13 Alors il se trouve que la musique pour vous,
03:16 ça vient peut-être un peu de votre mère qui était pianiste
03:18 mais pas de votre père qui était, je crois, directeur d'une agence de tourisme
03:21 et qui ne voulait pas que vous fassiez ce métier.
03:24 Oui, en fait, il n'était pas directeur,
03:26 il était ce qui s'appelle chez les Américains
03:29 mais l'Américain Express continue à faire des voyages,
03:31 ils ne font plus la banque mais ils font les voyages organisés.
03:35 Et il était donc l'organisateur de base,
03:37 celui qui est responsable des bagages, des touristes,
03:43 de les trimballer un peu partout en Europe.
03:46 C'était assez... Donc je ne le voyais pas souvent.
03:49 Et du coup, quand il a dit "non, non, non, non",
03:52 il a refusé que je rentre à l'école de l'opéra de danse
03:57 alors que j'étais douée pour ça.
03:59 Et après, il refusait que je parte avec Marceau.
04:04 Mais alors justement, l'école de danse,
04:05 vous vouliez rentrer comme Petit Rat à l'opéra.
04:07 Non, non, non, je ne suis pas rentrée comme Petit Rat.
04:09 Vous auriez voulu rentrer.
04:11 Ah oui, oui, oui.
04:11 Alors finalement, j'ai travaillé avec un prof de l'opéra.
04:16 Mais vous avez échappé à ce feuilleton mythique des années 60
04:20 dont voici le générique.
04:21 [Musique]
04:25 L'âge heureux.
04:26 L'âge heureux avec Delphine Desieux.
04:27 Je ne sais pas si vous avez vu ce feuilleton
04:29 qui se passe sur les toits de l'opéra.
04:30 À l'époque, bien sûr, je l'ai regardé, évidemment.
04:33 C'est un feuilleton qui a été primé au Festival de Venise
04:35 pour le premier prix de film pour enfants.
04:38 Et Delphine Desieux, qui a été à l'époque
04:40 une jeune comédienne débutante, une enfant star,
04:43 aujourd'hui vit à Saint-Jean-du-Gare
04:45 où elle enseigne la danse contemporaine, le taiji-kan et le cirque.
04:49 C'est-à-dire qu'elle a évolué dans sa carrière.
04:51 Oui, mais c'est logique.
04:53 Je veux dire, quand on rentre dans le monde du spectacle,
04:56 si on est doué, on peut changer de casquette.
04:59 Exactement.
05:00 Alors, au départ, pour vous, c'est la dactylographie, votre avenir.
05:04 Oui, ça a été l'obligation du grand-père.
05:08 Et ensuite, vous avez gagné un peu d'argent pour prendre des cours
05:11 en travaillant, je crois, au service courrier
05:13 des bureaux parisiens de l'American Express.
05:15 Oui, c'était mon père qui m'avait casé là.
05:18 Il avait dit "ça va être ton premier métier, enfin ton premier travail".
05:22 Ce qu'on appelle maintenant les travails d'été pour les étudiants.
05:25 Et donc, je me suis retrouvée
05:29 derrière le...
05:33 Comment ça s'appelle ? Un guichet.
05:36 Derrière le guichet, j'avais les lettres entre P, P, P, P, P, Q, R.
05:42 Ce n'était vraiment pas intéressant pour vous.
05:44 Non, mais c'était quand même parce que
05:47 l'American Express, c'est vraiment une énorme boîte de voyages.
05:52 Et donc, il y avait des gens de tous les États,
05:55 avec tous les accents possibles et imaginables.
05:58 Et là, j'avais du mal parce qu'à l'oreille,
06:00 moi, j'avais...
06:02 Le professeur qui m'avait appris l'anglais était plutôt angliciste.
06:06 Et là, d'un seul coup, je me faisais répéter deux fois, trois fois.
06:10 Au bout d'un moment, je disais "écrivez, s'il vous plaît".
06:13 Et puis, il y a eu une audition à la Comédie française qui a changé votre vie.
06:16 Vous avez pu rentrer dans le corps de ballet.
06:19 Oui, alors ça, on ne le sait pas.
06:21 En fait, c'était un tout petit corps de ballet.
06:23 On devait être à peu près six ou sept ou huit.
06:26 On devait être quatre ou cinq filles et deux garçons.
06:31 Mais on faisait tous les tableaux des comédies-ballets de Molière.
06:37 C'était dirigé à l'époque par Robert Manuel.
06:42 Et la femme de Robert Manuel était une grande danseuse qui s'appelait...
06:46 Claudine Costaire.
06:49 Qui s'appelait...
06:50 Claudine Costaire, je crois.
06:52 C'est sa première femme, peut-être.
06:54 Oui, oui, oui, c'est ça.
06:56 Et là, sur le moment, j'ai un coup...
07:00 Non, simplement, vous vous retrouvez dans ce ballet.
07:03 Et en fait, il faut savoir que Molière a écrit douze comédies-ballets.
07:09 Et une seule est reconnue à la Comédie française comme comédie-ballet.
07:12 C'est "Le Bourgeois Gentilhomme", que vous avez dansé aussi.
07:15 Oui, mais bon, on servait à tout.
07:19 On était aussi avec les élèves du conservatoire.
07:22 Et on faisait dans "Le Bourgeois Gentilhomme",
07:26 alors on faisait tous les éléments à faire, tous les petits personnages,
07:31 les assistants du couturier, les marmitons,
07:38 avec les costumes adéquats, avec le bonnet des marmitons en blanc.
07:44 Puis on faisait les mamamouchis, qui était l'invention de Molière,
07:50 pour parler des Turcs.
07:52 Exactement.
07:53 Parce que c'était à la mode, les Turcs, à l'époque.
07:55 Et bon, c'était assez amusant.
07:58 Et ensuite, Marcel Marceau, ça a commencé, je crois, par des cours de mime.
08:01 Vous avez voulu apprendre le mime ?
08:04 Ah ben oui, non, mais je voulais apprendre parce qu'à l'époque,
08:07 j'avais commencé une formation de chanteuse d'opéra.
08:10 J'avais une voix coloratur, c'est-à-dire les plus aigus.
08:14 Ce sont les voix les plus techniques, où on est tellement occupé par la technique
08:18 que comme il y a des personnages avec une expression dramatique à faire passer,
08:24 c'est très difficile de devenir dramatique en étant occupé avec les petites cocottes.
08:29 Et donc, je m'étais dit, à ce moment-là, Marceau avait ouvert son école
08:36 à côté de la Porte Saint-Martin.
08:39 Et donc, je suis rentrée, j'ai fait une audition,
08:42 mais comme j'étais danseuse déjà, il m'a pris tout de suite dans l'école.
08:46 Et au bout de deux mois, il m'a appelé un matin en me disant,
08:51 "Ma femme est malade, on part en tournée, est-ce que vous seriez d'accord pour venir ?"
08:56 Moi, j'avais 20 ans, j'avais pas encore le droit de dire ce que je voulais faire,
09:01 j'étais pas encore majeure.
09:03 Et c'est là où j'ai eu un coup de chaud avec mon père,
09:10 qui m'a dit, "Non, on va pas la laisser partir, tu te rends compte,
09:13 elle va aller dans le monde entier, elle est pas majeure,
09:18 si elle fait des conneries, ça va être non-faute."
09:20 Enfin bon, j'ai trouvé ça pas très élégant à 20 ans,
09:24 entre 20 ans et 21 ans, franchement.
09:27 Alors j'ai dit, "Bon, puisque c'est comme ça, il va falloir que vous m'enfermiez,
09:31 parce que sinon, de toute façon, je prendrai la porte.
09:34 Je m'en irai."
09:36 – Et finalement, ils ont accepté.
09:37 – Alors, ils ont dû réfléchir, ma mère a dû adoucir la colère paternelle,
09:43 et puis je suis partie en tournée, mais c'était extraordinaire.
09:46 On était reçues dans toutes les ambassades, dans tous les pays.
09:50 – C'était génial.
09:50 – Marcel Marceau, c'était la France qui se déplaçait.
09:53 – Exactement.
09:54 Et vos débuts à l'Olympia, vous les avez faits aussi comme danseuse dans ce spectacle.
09:59 [Musique]
10:01 ♫ Comme ce soir on est entre amis ♫
10:04 – Dans quel spectacle ?
10:05 – "Paris, mes amours", Joséphine Békin.
10:06 – Ah ben oui, Joséphine, si vous me dites Joséphine.
10:10 Oui, mais bien sûr, alors, Joséphine,
10:12 j'ai été appelée par le chorégraphe avec lequel j'avais déjà travaillé,
10:16 avant l'été, la revue a eu tel succès
10:21 qu'ils allaient basculer, travailler tout l'été et continuer après.
10:25 Et donc il m'a dit "écoute, j'ai les premières danseuses,
10:27 il faut qu'elles aillent se reposer un petit peu,
10:29 il faut qu'on leur donne un mois, est-ce que tu viens ?"
10:33 J'ai dit "mais bien sûr, je viens".
10:35 Donc je me suis retrouvée, j'ai remplacé au pas, au pied levé,
10:39 j'ai eu le temps d'apprendre ce qu'il fallait faire,
10:41 mais bon, on avait des costumes magnifiques.
10:44 – Et Joséphine Békin qui était en pleine forme.
10:45 – Et puis Joséphine qui était là, sur le plateau,
10:48 mais qui était charmante, charmante femme.
10:52 – Oui, et qui avait une énergie, elle avait fait soi-disant ses adieux à la scène,
10:54 mais elle revenait quand même à chaque fois.
10:56 – Mais ce qui était amusant, c'était de la voir arriver
11:00 deux heures ou trois heures avant le spectacle,
11:02 elle arrivait avec un foulard sur la tête, son petit imperméable,
11:06 et puis elle frôlait dans les couloirs,
11:10 on ne pouvait pas savoir que c'était elle.
11:12 Et puis trois heures après, on la voyait sortir de la loge,
11:15 une idole extraordinaire.
11:18 – Et il y a eu d'autres dates importantes dans votre vie,
11:20 j'en ai trouvé une qui est aussi intéressante,
11:22 c'est le 9 octobre 1966.
11:25 À tout de suite sur Sud Radio avec Nicole Croisille.
11:27 [Soud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis]
11:31 – Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Nicole Croisille,
11:34 nous parlerons tout à l'heure de ces anciennes chansons remasterisées
11:38 et qu'on trouve aujourd'hui sur les plateformes,
11:40 et j'ai trouvé une date qui est le 9 octobre 1966,
11:43 c'est une émission de télévision intitulée "À tout vent",
11:46 et c'est la première fois que vous interprétez cette chanson mythique
11:50 en duo avec Pierre Barrou.
11:52 [Musique]
11:59 Cette chanson a été célèbre, mais c'est la première télévision
12:02 où vous êtes assise à côté de Pierre Barrou,
12:04 qui baisse les yeux tandis que vous le regardez dans les yeux.
12:06 Il avait fait très peu de télé parce qu'il n'avait pas le temps avec vous,
12:10 pour nommer une femme.
12:12 – Mais ça a été particulier étant donné que Lelouch avait décidé
12:18 qu'il allait tourner avec la musique,
12:21 et la musique elle venait tout juste d'être composée,
12:25 donc ce n'était même pas enregistré.
12:27 Donc on a fait ce qu'on appelle des maquettes,
12:30 et on n'avait pas de paroles parce que Barrou il attendait
12:32 que le film soit fait pour faire les paroles.
12:34 – Bien sûr.
12:35 – Il disait "autant que la chanson soit représentative de l'histoire".
12:39 Il avait beau parce que Lelouch nous racontait tout le temps l'histoire,
12:42 partout, partout les bouts.
12:43 Et donc voilà pourquoi on a fait des onomatopées.
12:48 – Oui, le "da ba da ba da" qui est devenu curieusement "cha ba da ba da".
12:51 Pourquoi ?
12:52 – Oui, un journéal, un journaliste, alors à mon avis ce journaliste-là
12:55 devait connaître des musiciens de jazz,
12:57 parce qu'en réalité "cha ba da ba da" c'est les musiciens,
13:01 c'est surtout les batteurs de jazz qui utilisaient ça,
13:03 parce que le "ch" c'était les cymbales.
13:06 – D'accord.
13:07 – Alors si on raconte ça on comprend pourquoi,
13:09 mais manifestement pour tout le monde c'était plus facile de se rappeler
13:13 "cha ba da ba da" que "da ba da ba da" qui était encore…
13:16 ça faisait un peu bêta quoi "da ba da ba da" franchement.
13:19 – Mais vous l'aviez en plus improvisé en studio ce "da ba da ba da".
13:22 – On l'a décidé d'un seul coup, on a dit "écoute on va pas faire la la la,
13:26 on va être nul".
13:29 Donc comme il adorait la musique brésilienne et tout ça,
13:31 je lui ai dit "attends on va faire des petites onomatopées comme les brésiliens".
13:34 Et puis on a décidé, puis on a fait "da ba da ba da, da ba da ba da"
13:38 comme ça puis c'est passé quoi.
13:40 – Alors vous n'imaginiez pas que cette chanson allait changer votre vie Nicole Croisi ?
13:44 – Bah non mais aucun de nous ne pensait ça,
13:46 ni Lelouch, Lelouch il fait tout avec une passion formidable,
13:52 donc on était tous passionnés mais on ne savait pas du tout ce que ça allait donner,
13:55 d'autant plus qu'à l'époque on était surtout envahis par le rock'n'roll.
13:58 – Exactement, et alors cette chanson a eu tellement de succès
14:01 qu'à certains moments on vous a confondu avec "A nous qu'aimer".
14:04 – Oui, ça collait tellement bien à l'image,
14:08 mais comme en plus elle n'avait pas à faire de synchronisme,
14:11 c'était sa voix intérieure, donc on n'a jamais été en décalage,
14:15 ça n'a pas été compliqué, moi j'ai enregistré d'un côté,
14:18 elle, elle a fait ses images avec Claude, et puis Claude a fait le mixage après.
14:23 Donc oui, oui, bien sûr, bien sûr, on a cru,
14:27 ça c'est le génie de Lelouch parce qu'il m'a trouvé moi,
14:32 et il a pensé que ma voix, surtout la façon dont il m'a demandé de chanter,
14:37 qui était une voix presque intérieure, c'est le cas de le dire,
14:41 et donc j'étais la voix d'intérieur d'Hanouk.
14:43 Alors évidemment la surprise c'est que quand j'arrivais,
14:45 moi blonde et petite, et Hanouk grande liane, brune, mystique.
14:54 – Et d'ailleurs Hanouk Emmet aujourd'hui,
14:55 elle est l'une des actrices françaises dont on parle le plus
14:58 dans la presse américaine curieusement.
15:00 On parle de sa fortune, on parle de ses amours,
15:03 elle est toujours très célèbre aux États-Unis, c'est très curieux.
15:06 – Oui, oui, mais bon, parce que le personnage est mystérieux,
15:10 et ça, ça leur plaît les américains.
15:12 – Alors si Claude Lelouch vous a découvert un jour, Nicole Croisi,
15:17 c'est qu'il a entendu votre première chanson.
15:19 [♫♫♫]
15:21 ♫ Comme ce soir on est entre amis, je vais vous dire le secret de ma vie.
15:26 ♫ Si j'ai toujours la joie dans le cœur, c'est parce que j'ai trouvé le vrai bonheur.
15:31 – Dieu merci Emme, c'est votre premier 45 tours je crois.
15:35 – Oui, comme j'avais vécu aux États-Unis pendant quelques mois,
15:42 j'avais ramené un disque d'un nouveau qui s'appelait "Red Charles".
15:47 – Voilà.
15:47 – Et j'étais emballée par ça, et j'ai dit moi je veux chanter ça.
15:51 Et j'ai eu la chance de rencontrer un directeur artistique
15:55 qui était sur le label Fontana, qui était un sous-label de Philips,
16:01 et qui était tout à fait emballée en se disant
16:04 "Tiens, on va lancer une petite chanteuse de jazz française, allons-y".
16:09 Donc on m'a fait le texte français.
16:11 Évidemment le texte français me fait plutôt rigoler,
16:14 mais en fait le texte anglais n'est pas non plus d'une haute teneur intellectuelle.
16:21 – Ce directeur artistique c'était je crois,
16:23 Lee Hallyday, le cousin de…
16:25 – Oui, après j'ai eu Lee Hallyday qui lui alors m'a fait enregistrer
16:29 un petit 45 tours avec un twist dedans.
16:32 Et je l'ai vraiment fait parce que je le trouvais sympa.
16:35 Lee il avait été formidable, il partait en tournée,
16:37 il m'avait dit "Écoute, tu ne vas pas rester dans le bus, tu vas crever,
16:41 je t'emmène dans la voiture".
16:43 Autant vous dire que les musiciens me regardaient un peu de travers.
16:47 Mais comme j'étais la seule fille de l'équipe,
16:51 voilà, moi j'avais accepté de partir en tournée
16:53 parce qu'il fallait que je gagne ma vie.
16:55 Or, c'est pas la chanson qui allait encore me faire vivre.
17:00 Donc quand il m'avait dit "T'as trois titres, tu passes en première partie",
17:06 j'ai compris ce que ça voulait dire.
17:08 On monte sur scène et pendant trois chansons,
17:13 c'est-à-dire à l'époque ça faisait deux minutes et demie, trois minutes,
17:17 pendant sept minutes, vous entendez "Johnny, Johnny" dans la salle, c'est tout.
17:23 C'était très confortable.
17:25 - Mais Johnny était sympa avec vous, il débutait à l'époque.
17:28 - Johnny à l'époque il avait 17 ans, c'était un gamin,
17:32 il se défonçait sur scène et puis le restant du temps il lisait des BD dans sa chambre.
17:38 C'était normal à cet âge-là.
17:40 - Alors il se trouve aussi que votre passion c'était le jazz
17:43 et que vous avez hanté les nuits de Saint-Germain-des-Prés dans les clubs de jazz.
17:47 - J'ai rodé, oui.
17:49 J'ai rodé parce qu'il n'y a pas d'autre moyen de pratiquer cette musique-là,
17:55 il faut la pratiquer avec des musiciens.
17:58 Quand vous n'êtes pas, en plus, en France une chanteuse de jazz il n'y en a pas beaucoup,
18:02 c'est une spécialité qu'il faut embrasser en ayant une bonne retraite ou quelque chose.
18:11 C'est pas là qu'on va gagner sa vie.
18:14 Donc ça a été une formation formidable.
18:19 Petit à petit je me suis fait des copains, il m'avait repéré,
18:24 et donc quand il voulait un peu souffler, moins souffler dans l'instrument,
18:29 il me faisait monter sur le podium, le plateau, les strades,
18:36 le peu de choses sur lesquelles il jouait,
18:38 et puis je chantais 2-3 standards de jazz.
18:42 - Oui, et notamment les chansons de Lafitte Gérald, je crois.
18:44 - A cette époque-là, toutes les filles qui voulaient chanter,
18:50 évidemment on écoutait Lafitte Gérald et Sarah Vaughan.
18:53 - Voilà. Alors Lafitte Gérald est montée sur scène pour la première fois au Harlem Opera House,
18:58 et on l'accueille en raillant ses vêtements, je sais pas si vous le savez,
19:01 mais quitte à fringuer comme ça.
19:02 Donc ça commence mal, elle arrive sur scène,
19:05 elle commence à chanter, elle est huée,
19:07 et au bout d'une heure elle est devenue une star.
19:09 Les gens ont compris que c'était une voix unique.
19:13 C'est assez étonnant, hein ?
19:15 - Ils ont ouvert leurs oreilles, quand même.
19:17 - Et puis vous avez fait des concerts de jazz, je crois,
19:19 notamment le festival de Jouan Lépin.
19:21 - J'ai eu la chance et le culot,
19:25 c'est parce que j'étais avec des musiciens formidables.
19:28 Ils m'ont engagée sur ma bonne mine, je sais pas,
19:33 parce que j'avais pas encore enregistré, rien,
19:36 mais je rêvais de ça, quoi,
19:40 me trouver au milieu des musiciens de jazz
19:42 et chanter sur la scène de Jouan Lépin.
19:46 - Il y avait Eddie Lewis à l'orgue,
19:48 et Philippe Combelle à la batterie,
19:50 on peut pas imaginer meilleurs accompagnateurs.
19:52 Et c'est vrai que le jazz vous a marquée,
19:55 et que Sarah Vaughan, je crois, c'est elle qui vous a permis,
19:58 enfant, d'apprendre l'anglais.
20:00 - C'est-à-dire, j'ai appris l'anglais,
20:02 enfin j'apprenais l'anglais à l'école,
20:04 j'étais douée pour les langues,
20:06 et j'ai appris surtout beaucoup de standards
20:10 en écoutant Ennard King Cole,
20:12 et après j'ai découvert Sarah Vaughan,
20:14 et je n'écoutais plus que Sarah Vaughan.
20:16 Comme je travaillais ma voix à coloratur,
20:18 ça me donnait une grande tessiture.
20:20 Donc je pouvais copier Sarah Vaughan.
20:26 C'est ma meilleure école, ça a été ça.
20:28 C'est d'essayer de l'imiter,
20:30 et quand on imite quelqu'un qui a une belle technique,
20:32 on finit par l'acquérir au fur et à mesure,
20:36 à force de copier ce qu'on écoute.
20:38 - Et quand vous étiez coloratur soprano,
20:42 vous avez notamment appris Césaire.
20:44 [Musique]
20:50 Le duo des fleurs de l'Achmé,
20:52 ça c'est quelque chose que vous chantiez
20:54 à la perfection au départ.
20:56 - L'Achmé, l'Achmé, la poupée des Comte d'Offman,
21:00 oui, on apprend les rôles.
21:04 Et là j'ai appris avec les partitions,
21:08 il fallait apprendre tout le rôle
21:10 avant de pouvoir le montrer au professeur.
21:14 - Mais vous auriez pu devenir...
21:16 - Ça c'est des bonnes formations.
21:18 - Vous auriez pu rester chanteuse lyrique.
21:20 - Hein ?
21:22 - Vous auriez pu rester chanteuse lyrique, non ?
21:24 - Je ne sais pas si j'aurais pu rester.
21:26 Ça a été une grosse contrainte pour moi,
21:28 parce que mon professeur,
21:30 qui était une très grande chanteuse,
21:32 mais contrainte, elle par contre,
21:34 alors elle était ravie d'avoir dans son petit groupe
21:36 de jeunes chanteurs, d'avoir une coloratur.
21:40 Mais elle ne voulait plus que je prenne mes cours de danse,
21:44 elle ne voulait pas que je prenne mes cours de comédie
21:46 parce que ça allait me fatiguer les cordes vocales.
21:48 Et il fallait que je mange le matin,
21:52 au lieu d'un yaourt et un café,
21:56 il fallait que je mange.
21:58 Elle était de cette génération
22:02 où les divas étaient assez copieuses physiquement.
22:06 Et vous remarquerez que maintenant,
22:08 elles ont compris que c'est pas...
22:10 Depuis que la grande...
22:12 - Maria Callas ?
22:14 - Oui, depuis qu'elle a carrément vécu
22:16 l'amaigrissement spectaculaire et tout ça,
22:20 elle risquait beaucoup de perdre la puissance de voix.
22:24 Mais elle a fait ça intelligemment,
22:26 elle avait une voix démente,
22:28 elle faisait la même tessiture que les coloratures
22:30 et les sopranos dramatiques.
22:32 Et on les voit maintenant, elles sont magnifiques.
22:36 Et puis elles bougent, elles dansent.
22:38 Mais moi, là, j'avais plus le droit à rien.
22:40 - Donc vous avez fait autre chose ?
22:42 - Oui, j'ai craqué, et c'est là où je suis partie avec Marceau.
22:44 - Voilà. Et puis il y a eu d'autres dates importantes,
22:46 il y en a une dont on va parler dans quelques instants,
22:50 c'est le 12 novembre 1992.
22:52 A tout de suite sur Sud Radio, avec Nicole Croisille.
22:55 - Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
22:58 - Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Nicole Croisille.
23:01 On parlera tout à l'heure de ses anciennes chansons remasterisées.
23:05 Et une date importante dans votre vie,
23:07 c'est le 12 novembre 1992,
23:09 la première des 70 représentations de cette comédie musicale.
23:14 - Ah ! Ça y est, j'y suis.
23:17 - De Hello Dolly au Châtelet, ça a été un événement,
23:24 parce que c'est 3000 personnes tous les soirs, pendant 70 soirs.
23:28 - Oui, mais là, c'était vraiment...
23:31 C'était le cul au manifeste,
23:34 et qui a fait que j'ai été paniquée pendant 9 semaines.
23:38 - Ah bon ?
23:39 - Oui, parce que c'était hyper fatiguant,
23:43 que j'avais tous les moyens,
23:45 mais j'avais pas la technique de comment se mettre en état
23:50 de pouvoir supporter cette représentation par semaine.
23:54 Au départ, on avait commencé avec 8,
23:57 qui voulaient nous faire une matinée le mercredi.
23:59 Je leur ai expliqué, en France, on fait jamais de matinée le mercredi.
24:04 Les enfants ne vont pas au théâtre le mercredi après-midi.
24:07 Ils vont ailleurs, ils vont jouer, ils vont faire...
24:10 Donc, on va avoir que des salles vides, les mercredis.
24:14 Vous feriez aussi bien, ça va vous coûter plus cher de continuer ça
24:17 que de laisser nous tranquilles, puis faisons cette représentation.
24:21 C'était déjà beaucoup.
24:22 - Oui, alors "Elle l'audit" au départ, ça a été créé à Broadway,
24:25 adapté d'une pièce inspirée d'une histoire d'un dramaturge autrichien.
24:31 Elle a été adaptée en France par Jacques Collard et Maccab.
24:34 Annie Cordil a joué, et vous avez repris le rôle, dans la version...
24:37 - Non, elle l'a fait après en français.
24:39 Moi, je l'ai fait en anglais avec la troupe, une troupe américaine,
24:42 qui avait été montée pour faire une tournée en Europe.
24:45 - Exactement.
24:46 - Et il s'était dit, en France, il faudrait peut-être qu'on prenne
24:50 une actrice connue, et c'est tombé sur moi.
24:55 - En plus, le Châtelet, c'était le lieu des grandes opérades,
24:57 des grandes comédies musicales. C'est impressionnant.
25:00 - C'était vraiment l'endroit pour ça, et en plus, moi,
25:03 à partir du moment où je pouvais jouer en anglais,
25:05 puisque j'étais bilingue, et chanter en anglais, moi, j'ai préféré ça.
25:09 J'ai dit, oui, bien sûr que je veux chanter en anglais, bien sûr.
25:13 Et puis, je ne veux pas parler français, puisque de toute façon,
25:16 toute la troupe ne va pas parler français,
25:19 je ne vais pas répondre en français, ça va être ridicule.
25:21 - Et il se trouve que jouer une comédie musicale, Nicole Croisi,
25:24 c'était aussi un de vos rêves de toujours.
25:26 - Ah oui, oui, oui. Non, mais à la sortie de l'occupation
25:32 de la seconde guerre mondiale, j'avais 7 ans.
25:37 Et on s'est rendu compte très vite à ce moment-là
25:41 que quand les Américains vous libèrent,
25:43 ils vous libèrent, mais ils vous amènent leur culture.
25:46 Ils préfèrent tout vous amener, on vous libère,
25:49 et puis on va vous amener tout ce qu'on a de magnifique.
25:52 Et on s'est retrouvés avec des comédies musicales d'Hollywood.
25:55 Et là, moi, j'ai craqué, quoi. J'ai dit, mais c'est ça que je veux faire.
25:59 Je veux être dans ce monde-là, un monde irréel,
26:02 avec des couleurs, avec des gens qui chantent
26:05 quand ils ont des soucis ou qui chantent quand ils sont heureux.
26:08 C'était magnifique.
26:10 - Alors, vos débuts dans la comédie musicale, ça a été, je crois,
26:12 avec Jean Marais dans "L'apprenti Fakir".
26:14 - Oui, alors ça, ça a été une période très délicate
26:19 dans la mesure où on n'avait jamais monté de spectacle comme ça en France.
26:24 Et que Jean Marais, qui adorait ça, avait écrit le synopsis,
26:32 le scénario, mais il n'y avait pas de scénario
26:34 parce qu'on ne jouait pas à la comédie.
26:36 On chantait et on dansait.
26:39 Donc, il avait écrit l'histoire, il avait fait les décors, les costumes, tout.
26:45 Il a produit.
26:48 La musique était faite par un Américain charmant, Jeff Davis.
26:53 Et il y avait un orchestre de jazz, c'est-à-dire 13 musiciens,
26:57 dans la fosse, au théâtre de la Ponce à Martin.
27:02 Ce qui fait que j'aurais vécu toute ma vie au théâtre de la Ponce à Martin.
27:06 Le chapelet, ça a été une virgule dans ma vie.
27:09 Quand je me suis retrouvée pour jouer avec Germain Ladousse,
27:16 c'était étonnant pour moi.
27:18 - Car vous avez fait danser. Bon, cette comédie musicale n'a pas marché, "L'apprenti Fakir".
27:21 - Oui, la première, non.
27:23 Alors, on a eu des mauvaises critiques du style.
27:25 Qu'est-ce que c'est que tous ces jeunes athlètes
27:29 qui nous font de la danse suédoise sur le plateau ?
27:33 Parce que c'était de la jazz moderne.
27:35 Et on n'avait jamais vu ça à Paris.
27:38 Alors, Jean Marais ou pas Jean Marais, on a quand même fait le bide.
27:43 - Il y avait une critique où il y avait écrit "L'apprenti Fakir, ça vaut pas un clou".
27:47 - Oui, mais c'était horrible.
27:50 Et pour Marais, c'était horrible.
27:52 Parce qu'il avait mis beaucoup d'argent.
27:55 En plus, il a perdu beaucoup d'argent.
27:57 - Vous vous êtes rattrapée avec "Irma la douce" d'Alexandre Brayford et Marguerite Monod.
28:02 Et là, ça a été un succès.
28:04 - Là, ça a été un succès, mais c'était une opération française.
28:08 Alors que l'affaire de Jean Marais, le chorégraphe, c'était un chorégraphe américain.
28:14 C'était Georges Resch avec lequel j'avais déjà travaillé.
28:17 Et donc, on était sur un spectacle typiquement américain
28:24 avec de la danse qu'on n'avait encore pas vue à Paris.
28:27 Évidemment que si on regardait les comédies musicales américaines,
28:30 on la voyait, ce style-là de danse.
28:32 Mais tout le monde n'allait pas au cinéma pour voir des comédies musicales américaines à l'époque.
28:36 - Mais "Irma la douce", c'était un spectacle français qui a fait carrière aux Etats-Unis aussi.
28:40 C'est exactement l'inverse.
28:42 Et il y a eu "Cabaret" aussi.
28:44 Vous avez joué aussi "Cabaret".
28:46 - Alors "Cabaret", c'est pas vieux.
28:49 "Cabaret", ça date d'une dizaine d'années.
28:52 Quand j'ai été appelée par Olivier Desbordes,
28:56 producteur, metteur en scène,
29:00 un type charmant que j'adore, avec qui on s'est entendus tout de suite,
29:04 et qui a voulu me demander de faire le rôle de la responsable d'une petite pension de famille.
29:15 C'est pas le rôle important de "Cabaret".
29:19 Mais parce que j'avais plus l'âge de le faire, ce rôle-là.
29:22 Donc il m'est passé devant le rôle de la jeune première.
29:25 Le rôle qui a été fait au cinéma par...
29:28 - Par Léa Ziaminelli.
29:30 - Léa Ziaminelli, oui.
29:31 - Alors il se trouve aussi qu'aux Etats-Unis, lorsque vous avez fait votre première tournée,
29:35 vous avez dansé au Folies-Bergère, version Etats-Unis.
29:39 Pendant quelque temps, dans la revue.
29:41 - Bah oui, mais à New York.
29:43 Oui, c'est ça.
29:44 Non, non, mais moi j'ai fait tout ce que j'avais rêvé de faire,
29:47 mais c'était pas toujours à l'endroit que j'avais rêvé.
29:51 Donc quand j'ai fait la comédie musicale de "Les Loups de Lys",
29:54 c'était à Paris et c'était au Châtelet,
29:57 mais je rêvais de l'avoir fait à New York, à Broadway.
30:00 Mais à New York, à Broadway, j'y étais avec le spectacle des Folies-Bergère,
30:05 qui représentait la France.
30:07 Et c'était Patachou, la vedette.
30:09 Alors vous voyez, là j'étais...
30:11 Mais je suis arrivée quand même à passer là où j'avais voulu passer.
30:15 - Et puis, justement, parce que vous parlez anglais,
30:18 vous avez réussi à être star avec une autre chanson.
30:22 - I'll never leave you
30:25 I'll never leave you
30:27 I'll never leave you
30:29 - Tuesday Jackson.
30:31 - Oh ! J'entendais pas bien.
30:33 - Il se trouve que vous...
30:35 - Oui, alors Tuesday Jackson.
30:37 Bon, Tuesday Jackson, ça a été...
30:39 Il a fallu que je... En quelques minutes,
30:41 après un coup de téléphone, on avait tout enregistré.
30:44 Et c'était d'accord, c'était ok.
30:48 Mais on devait pas savoir, puisque c'était en 68.
30:52 Et on avait fait, nous, un homme et une femme en 66.
30:55 Et donc, la voix d'un homme et d'une femme, elle était connue.
30:59 Mais là, il n'était pas question qu'on sache que c'était la même personne.
31:04 Donc, on m'a appelée d'un seul coup.
31:07 Post-production, six mois après les enregistrements.
31:10 Attention, le film va sortir. Il faut que tu trouves un nom américain.
31:13 - Le film, c'était le film de Marcel Carnet, "Les jeunes loups".
31:15 - "Les jeunes loups".
31:17 Et la chanson a fait un succès.
31:20 Pas le film.
31:22 Pas ce qui était prévu de la part de Marcel Carnet.
31:27 Il a dû être très, très déçu.
31:29 C'était son dernier film, en fait.
31:31 - Oui, et cette chanson a fait un succès.
31:33 Et on a découvert qui vous étiez, je crois, au Midem à Cannes.
31:37 - Voilà. Le film allait sortir.
31:40 Il n'était pas encore dans les cinémas.
31:45 On avait un mois d'avance.
31:48 Et le producteur de la musique a eu l'idée, Norbert Sahada,
31:52 il a eu l'idée de faire en sorte que,
31:55 étant donné que je devais y être cette soirée-là du Midem,
31:58 qui était une soirée française,
32:00 pour recevoir avec Pierre Barou un prix, une espèce de victoire,
32:05 pour un homme et une femme,
32:07 il en a profité pour dire, justement, elle vient de faire un film,
32:11 il n'est pas sorti, il va sortir, mais on a le titre.
32:15 Ils ont dit d'accord.
32:17 Et moi, je suis partie sur scène en me disant, c'est un suicide.
32:21 Ils ne connaissent pas la chanson, c'est en anglais,
32:24 et je viens de recevoir un truc pour un homme et une femme.
32:27 C'est un suicide qu'il me fait faire.
32:29 J'y suis allée, et puis la salle entière s'est levée.
32:33 Pourquoi ?
32:34 Parce qu'en fait, il y avait beaucoup d'étrangers dans la salle.
32:37 C'est un marché international pour la musique.
32:40 Et donc, comme toute la soirée était française,
32:43 ils ne comprenaient rien.
32:44 Et d'un seul coup, ils entendent "I'll never leave you",
32:47 ils m'ont fait un malheur.
32:50 - Et cette chanson a été un immense succès.
32:52 - Oui.
32:53 - Et c'est vrai que personne à l'époque n'avait mesuré que c'était vous.
32:56 D'ailleurs, je crois que votre maison de disques habituelle
32:58 ne voulait pas sortir le disque et n'y croyait pas.
33:01 - Oui, oui.
33:02 Vous savez, un homme et une femme non plus,
33:04 ils ne voulaient pas le sortir.
33:06 Il y a des moments où on arrive avec un objet
33:09 qui semble incongru, qui n'est pas à la mode sur le moment.
33:14 Mais si c'est une oeuvre réussie, ça finit par passer quand même.
33:18 - Vous avez fait aussi un spectacle à l'Espace Cardin,
33:20 où on choisissait les chansons à l'entrée avec un système électronique.
33:24 - Oui, je voulais trouver un petit truc
33:27 qui titille le public et qui les mette un peu sur le gris à attendre.
33:33 Donc, ils ne savaient pas l'ordre des chansons.
33:37 Et moi, je prenais le risque,
33:38 parce que j'avais un pianiste magnifique, Aldo Franck,
33:41 qui malheureusement a disparu maintenant.
33:44 Mais je suis orpheline depuis qu'il est parti.
33:49 Et d'ailleurs, je ne fais plus de tour de chant.
33:51 Parce qu'on avait une telle, telle, telle, telle...
33:56 - Complicité.
33:57 - Une fusion tous les deux, de la façon de comprendre et de ressentir la musique.
34:02 Et donc, j'avais décidé de faire un tableau
34:07 avec quatre parties de style, avec des chansons de film,
34:13 avec des chansons jazzy, avec des chansons mes favorites
34:17 qui n'ont pas marché, par exemple, et puis encore une autre.
34:20 Et les tubes.
34:22 Et je demandais aux gens, on avait mis des petits compteurs et ils appuyaient.
34:27 Évidemment, je suis bien persuadée qu'il y avait quand même certains soirs
34:31 où ils appuyaient plusieurs fois sur le même bouton,
34:33 parce qu'ils voulaient cette chanson-là.
34:35 Mais je n'étais pas là non plus avec un auteur et avec...
34:40 - Et un huissier.
34:41 - On n'allait pas surveiller.
34:42 C'était un gimmick, en fait.
34:44 Ce qu'on appelle un gimmick.
34:45 - Et moi, si j'avais été là, si j'avais voté,
34:47 je crois que j'aurais choisi cette chanson.
34:49 - Toute une enfance à l'ombre de la maison de mon grand-père
34:54 J'étais si jeune et je regardais la Garonne
34:59 - La Garonne.
35:00 La Garonne, qui est vraiment, pour moi,
35:02 et pour beaucoup de gens, une de vos plus belles chansons.
35:05 - Alors, La Garonne, c'est un petit accident de parcours qu'on ne connaît pas.
35:12 C'est que Pierre Gauz, qui a écrit, m'a apporté cette chanson.
35:18 Et le compositeur était celui qui avait fait Emma.
35:22 - Oui.
35:23 - Et donc, il nous avait proposé la musique.
35:26 Et Gauz a eu cette idée en voyant un documentaire sur La Garonne.
35:32 Il s'est dit "Ah, mais oui, mais voilà, ça, c'est un personnage pour Croisi".
35:36 Parce que La Garonne, qui est passionnée, qui déborde quand elle...
35:41 Et puis qui, après, fait en sorte que la terre et que c'est des vignes magnifiques.
35:48 Après, bon, il m'amène ça.
35:51 Alors, il me dit "Tu connais pas La Garonne ?"
35:55 J'ai dit "Je connais La Garonne comme ça, mais je veux dire, j'ai pas vécu dans le coin".
35:58 Mais il me dit "Mais moi non plus !"
36:00 Et après, évidemment, on m'a appelée pour faire une remise de prix à un château
36:09 ou x ou y, je sais plus lequel.
36:12 - Mais la chanson a été un succès, comme ses autres qu'on va évoquer à travers une autre date, le 9 octobre 2023.
36:18 A tout de suite sur Sud Radio avec Nicole Croisi.
36:21 - Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
36:24 - Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Nicole Croisi.
36:27 Donc, on a évoqué votre long parcours avec tout ce que vous avez fait.
36:30 Et aujourd'hui, sort de nouvelle version de vos chansons, remasterisé.
36:35 C'est sorti le 1er, sorti le 9 octobre 2023.
36:39 Ce sont des chansons qui sont des classiques.
36:41 Il y a trois albums remasterisés à Genève par David Hadzi, on va en parler.
36:46 Et notamment cette chanson qui est un de vos classiques
36:49 et qui a été entièrement nettoyée pour répondre aux goûts des jeunes oreilles.
36:53 Je me suis enfin sentie fière
37:00 Ah bah là j'entends maintenant, ça change tout là !
37:05 Une femme avec toi
37:14 - "Tu es gay comme un italien" est devenue pratiquement une expression courante grâce à cette chanson, Nicole Croisi.
37:19 - Oui, alors c'est très étonnant parce que c'était notre adaptateur.
37:28 - C'était une chanson italienne au départ.
37:30 - C'est une chanson italienne.
37:32 Elle était sur le bureau de l'éditeur qui était mon producteur, Claude Pascal.
37:38 Et surtout l'homme qui m'a permis de devenir une chanteuse française connue, c'est Jacques, c'est Claude de Jacques.
37:47 Et c'est grâce à lui que j'ai eu une direction que je pouvais suivre.
37:51 Parce que moi j'avais envie de tout faire, alors c'était pas possible.
37:54 - Lui vous a cadré, il a dit "tu es français"
37:56 - Oui, il a bien réfléchi quand je suis allée le voir en lui disant "je suis très embêtée parce que je n'arrive pas à décider quel style de chanson je dois chanter en français".
38:08 "Parce que moi j'arrive du jazz et là je suis perdue quoi".
38:11 Et il m'a dit "écoutez, moi j'ai bien regardé, dans le métier, dans toutes les femmes chanteuses, il y a un personnage qui manque, qui n'est pas là".
38:22 "Parce que entre Julien Gréco d'un côté et Dalida de l'autre, il manque quelqu'un qui soit tendre, chaleureux, que les femmes aiment et que les hommes aussi".
38:35 Eh ben je lui dis "c'est sûrement pas moi là, vous exagérez".
38:40 Il m'a dit "si si si, on va y arriver".
38:42 "Parce que vous ne le savez pas mais vous avez beaucoup d'émotions, parce que vous la cachez, vous l'avez carrément cadenassée en vous".
38:51 J'ai dit "oui mais moi je suis surtout une technicienne".
38:53 Il me dit "non non non non, on va y arriver".
38:57 Et puis quand il a entendu cette chanson, il m'a dit "c'est formidable".
39:00 Et je lui ai dit "ça ne sera pas formidable quand ça va être fait par moi".
39:04 "C'est parce que l'auteur n'est pas chanteur, il chante avec une voix de fausset vers la fin et ça paraît extraordinaire".
39:12 J'ai dit "moi je suis soprano, que je vais chanter, ça va être normal".
39:15 Il m'a dit "non non non, la chanson est magique".
39:19 Et non seulement c'était magique, mais vous avez fait une seule prise en studio.
39:24 Enfin on va dire deux, trois quand même.
39:26 Oui mais c'est pas beaucoup.
39:27 Oui on a gardé une prise. J'en ai fait trois mais on a gardé une qui manifestement avait l'air d'être la première.
39:33 Oui parce que quand même techniquement ça va très haut, il fallait réussir le passage.
39:41 Mais il était déjà absolument sûr que c'était le titre qu'il me fallait et il a eu raison.
39:52 Oui car la chanson était un succès immédiat et vous êtes partie au Québec où il était déjà un succès.
39:57 On a sorti le disque d'abord au Québec parce qu'il se trouvait que j'avais la possibilité,
40:04 j'avais déjà passé plusieurs étés à chaque fois.
40:07 Tout ça c'est des chemins que j'avais préparés.
40:11 Oui j'étais passée plusieurs fois dans les endroits.
40:16 Donc vous êtes passée là, ça a marché et il y a quelqu'un aussi à qui vous devez beaucoup,
40:21 c'est Michel Colombier qui a été l'arrangeur de ces chansons.
40:24 Après moi, Colombier. Oui, Colombier faisait partie des musiciens que je connaissais
40:28 parce que Colombier était un musicien de jazz au départ.
40:32 Oui et qui a ensuite travaillé avec Supertramp, Barbara, Paul Naref et Madonna.
40:36 Il est l'auteur de la musique du générique d'Antenne 2, dessinée par Folon, qui a duré 10 ans.
40:42 Oui, plus ce qu'on sait moins, le thème des Bad Hymns.
40:48 Exactement. Et donc il y a une complicité qui s'est installée avec lui et vous avez bien travaillé avec lui.
40:55 Alors il y a eu quand même quelques protestations des féministes à l'époque je crois.
40:59 Oui, des féministes d'avant.
41:01 On a toujours quelqu'un qui vient vous dire "mais dites donc" parce qu'on était en 68, non ?
41:14 Oui, c'est ça.
41:15 En 78, je ne sais plus.
41:18 Et c'était l'année de la femme, quand on a créé l'année de la femme.
41:23 Alors évidemment, il y en a un tout malin qui est arrivé en me disant "mais enfin vous êtes réac".
41:30 Oui.
41:31 Je lui ai dit "excusez-moi, ça veut dire quoi ça ?"
41:35 "Bah il me dit enfin on est dans l'année de la femme et vous, vous chantez femme".
41:38 Et je lui ai dit "et alors ? Qu'est-ce qu'il y a de réac là-dedans ?"
41:42 Une femme qui vient d'avoir l'émotion de sa vie, le grand choc de sa vie et qui va le crier sur les toits pour dire "je suis heureuse, ça y est, je suis une femme".
41:52 Vous trouvez que c'est réac ça ?
41:54 Moi je vais vous dire une chose, ça va arriver de plus en plus.
41:58 Les femmes vont se libérer là, c'est pas possible.
42:01 Vous aviez raison.
42:02 Alors vous étiez déjà une chanteuse branchée et vous l'avez démontré avec une autre de ses chansons qui est également remasterisée.
42:09 J'ai besoin d'entendre ta voix, le courage me manquait de moi.
42:19 Téléphone-moi, appelle-moi.
42:25 Alors ça c'est étonnant aussi parce que c'est que...
42:27 Mais j'en reviens pas de la voix que j'avais à ce moment-là.
42:29 J'ai l'impression qu'elle est beaucoup plus aiguë maintenant avec tous les changements techniques qui sont arrivés.
42:38 Quand on recopie les versions originales et le travail qui a été fait pour tout ce qui va être sur ces fameuses...
42:45 Parce que je deviens virtuelle.
42:47 Je vais être sur les...
42:49 Sur les plateformes.
42:51 Comme on appelle ça ?
42:52 Les plateformes.
42:53 Les plateformes c'est pas terrible.
42:55 On aurait trouvé un autre terme que ça.
42:58 "Oh je suis maintenant sur la plateforme".
43:01 En tout cas c'est important parce que justement l'édition producteur d'origine est maintenant dirigée par une jeune femme que j'ai rencontrée qui est délicieuse.
43:12 Et qui m'a dit "Alors moi je connaissais pas bien vos chansons depuis que je suis arrivée ici et que j'ai la responsabilité de valoriser tout ce qu'on a fait".
43:22 Elle me dit "Mais je trouve que c'est formidable ce que vous avez fait, je vais vous mettre sur les plateformes".
43:28 Alors j'ai dit "Oui bon, formidable".
43:32 Et là-dessus on a appelé mon petit copain David Aziz, suisse, qui est un technicien formidable et qui lui était un ami de Michel Colombier.
43:41 Vous voyez comme tout se retrouve.
43:43 Et il se trouve donc une fondation en Suisse qui s'appelle "United Music Foundation" qui est là pour restaurer justement et défendre le patrimoine.
43:49 Oui, là il a pris vraiment les bandes qui étaient dans les sous-bassements des bureaux, dans les caves.
43:59 Et elles étaient humidifiées.
44:02 Enfin bon, il a fait un boulot, il les a mis au four.
44:06 Quand il m'a annoncé ça, j'ai dit "Tu cuis les bandes ?"
44:10 Mais en même temps ces bandes-là étaient destinées à être perdues.
44:14 Et là maintenant, c'est pour l'éternité parce qu'elles sont entièrement nettoyées.
44:18 C'est la même chanson mais avec...
44:20 Techniquement propre, nettoyée.
44:23 Et en plus, comme il m'a dit au téléphone, il m'a dit "Tu sais, ce n'est pas une reconstruction du tout.
44:31 Je pars des masters d'origine, donc les bandes d'origine, et je les mets au niveau sonore qu'il faut maintenant avec les nouveaux appareils.
44:46 Parce que sinon en radio ça ne passe pas.
44:48 Alors il y a des chansons connues et d'autres moins connues, dont celle-ci.
44:51 Vous avez beaucoup chanté en anglais "Ready to chance again".
45:06 C'est une chanson qui ne croit qu'elle n'était jamais sortie en France, qui est sortie en Australie en anglais.
45:09 J'adorais, j'adorais.
45:11 Il y en a eu deux ou trois que j'ai faites à ce moment-là parce que j'avais l'écoute de Claude Dejacques.
45:18 Qui comprenait que de temps en temps, il fallait qu'on me laisse faire au moins une ou deux chansons qui soient de mon monde musical à moi.
45:28 Même si ce n'était peut-être pas aussi populaire que ce que j'avais fait.
45:32 Et au résultat, vous êtes allé à Londres et ça a marché à Londres.
45:35 Et puis il y a eu aussi un autre grand moment et qui est aussi une chanson célèbre qui est remasterisée avec David Alcize.
45:41 C'est celle-ci.
45:42 Léo, Léo.
46:00 Alors ça c'est Colombien.
46:02 Un album qu'on a fait avec Colombien.
46:04 Vous avez un jour chanté à Champs-Elysées, c'est le chanson, devant Léo Ferré.
46:08 Oui, c'était la surprise du chef.
46:10 C'était monsieur Grimberg, Grimberg ou Grimbach ?
46:14 Grimbach.
46:15 Grimbach, qui était le réalisateur de l'émission, l'émission qui était l'émission de Michel Drucker.
46:23 Et Grimbach dit, Grimbach plutôt, Grimbach c'est l'auteur magnifique.
46:30 Grimbach dit, on allait au Ferré dans cette émission, alors j'ai eu l'idée, tu vas te mettre au bout du piano, le grand piano à queue,
46:42 et lui il sera assis au piano et on va lui dire, on va te faire découvrir une chanson qui a été faite en ton, en un hommage.
46:51 L'hommage était fait par Didier Barbelivien qui était un fou de tout ce qu'avait écrit Ferré et qui avait décidé d'utiliser des titres, des phrases connues.
47:04 Et donc il avait reconstruit en fait une chanson à partir de phrases de Léo.
47:10 Donc Léo a pris la surprise au fur et à mesure et il était face à moi.
47:17 Et j'ai commencé à chanter en le regardant et je ne pouvais plus continuer, c'était terrible, ça me faisait un effet bœuf.
47:24 Donc j'ai commencé à regarder à côté, pour la caméra ça ne se voyait pas mais j'étais plus les yeux dans les yeux,
47:31 parce que je ne pouvais pas en même temps lire la surprise, ou pas, sur le visage de Léo.
47:39 Et donc je suis arrivée à supporter la tension nerveuse et ça lui a beaucoup plu.
47:46 Et à nous aussi. Alors il faut préciser qu'il y a trois albums disponibles sur ces fameuses plateformes.
47:51 Le premier est sorti "Ces femmes" et il y aura d'autres qui vont suivre.
47:56 Notamment "Il était une fois Nicole" qui est un album des années 80, qui est entièrement remasterisé.
48:02 Avec la version des gros tubes en anglais que j'avais été faire à Londres.
48:08 Donc je recommande à celles et ceux qui nous écoutent d'aller immédiatement sur les plateformes de United Music Foundation
48:13 pour trouver ces albums et puis vous écouter dans les versions d'aujourd'hui qui sont des versions éternelles.
48:19 Voilà parce que comme vous n'achèterez plus de disques, il est clair que sinon vous ne m'entendrez plus.
48:25 Tandis que là je vais infecter vos oreilles parce que je suis sur les plateformes.
48:31 On en est fiers et puis surtout on va espérer vous entendre très bientôt avec d'autres chansons
48:34 parce que je suis sûr que vous n'allez pas vous en arrêter là.
48:36 Je sais pas, je sais pas. Je suis au théâtre depuis 20 ans maintenant.
48:40 Il y a la dépense physique qui est terrible pour un tour de chant comme moi je les faisais.
48:48 Donc je ne sais pas, je ne dis pas non, je ne ferme jamais de porte moi.
48:53 Mais j'en ai ouvert d'autres et je suis occupée avec ça.
48:58 Eh bien continuez ainsi de ne changer surtout rien Nicole Croisi.
49:01 Merci et puis à très bientôt pour d'autres aventures de chansons ou de théâtre au micro de Sud Radio.
49:06 Et merci Jacques Pessis, je vous retrouve bientôt je suis sûre.
49:10 J'en suis sûr, l'écoute d'une vie s'est terminée pour aujourd'hui.
49:12 On se retrouve bientôt et surtout restez fidèles à l'écoute de Sud Radio.

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