Conférence régionale des acteurs de la lutte contre la pauvreté, le 7 mai 2024 à Cap-Métiers (Pessac, 33)
//Mesurer l'impact de la prévention et de la lutte contre la pauvreté//
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00:00:00Je suis Nabila Hanis, je suis co-fondatrice et responsable de l'association 1000 et une familles qui porte cet espace.
00:00:08On est parti de constat, en fait je suis une professionnelle de terrain, donc trois collègues, on part de constat sur les difficultés pour les parents non francophones
00:00:18et travailleurs précaires en recherche d'emploi ou en formation d'accéder à un mode de garde collectif parce qu'ils n'ont pas forcément la priorité
00:00:27dans les crèches classiques, on va dire, où il faut que les deux parents travaillent pour pouvoir avoir une place.
00:00:34On est parti aussi d'un constat où la PMI, donc la protection maternelle infantile, invite fortement les familles primo-arrivantes
00:00:42ou en tout cas vivant dans les quartiers prioritaires à mettre leurs enfants dans les structures collectives pour préparer l'intégration en milieu scolaire.
00:00:49La nécessité aussi, nous, de constater que sur le terrain, proposer un accompagnement globalisé est essentiel, en tout cas dans un même lieu,
00:00:57pour pouvoir répondre au mieux à l'accompagnement de ces familles et la nécessité de réduire les inégalités d'accès au mode de garde
00:01:04pour permettre aux parents de s'insérer socialement, professionnellement, mais aussi aux enfants, du coup, d'accéder et de bénéficier d'un accueil collectif avant l'entrée à l'école.
00:01:14Donc, forte de ces multiples constats, on a développé un projet innovant pour répondre à ce besoin mal satisfait, selon nous, en tout cas,
00:01:22et qui est, en fait, entre les services aux familles, les acteurs de l'insertion et la protection de l'enfance,
00:01:29parce qu'on se place un petit peu aussi aux prémices de la protection de l'enfance dans notre intervention au quotidien.
00:01:35Donc, la spécificité de notre structure, c'est ce que je vous disais, on propose une dynamique interprofessionnelle d'accompagnement aux familles.
00:01:43Donc, on a l'éducation en prévention spécialisée, la médiation sociale et une éducatrice jeune enfant qui intervient.
00:01:50Et au centre, on va retrouver les familles précaires ou en situation de vulnérabilité qu'on va accueillir.
00:01:58Donc, le projet, il s'axe autour de l'accompagnement à la parentalité, de l'accueil des enfants de moins de 6 ans,
00:02:06de proposer un système coopératif où chaque famille va pouvoir s'impliquer, va pouvoir aussi favoriser l'appartenance à un groupe
00:02:14et faire émerger une intelligence collective.
00:02:16L'idée, c'est que les familles trouvent et inventent elles-mêmes leurs propres solutions aussi,
00:02:21parce que l'accès à l'autonomie, c'est aussi quelque chose d'important.
00:02:25Et on anime un espace ressources qui est dédié à la famille.
00:02:30Donc, quelques dates. On crée l'association Mille et une famille en 2019.
00:02:35Il faut savoir que moi, je travaille sur un quartier prioritaire de Limoges à cette époque.
00:02:39Et sur ce quartier prioritaire, le centre social dans lequel je travaille va fermer.
00:02:43Donc voilà, un licenciement économique.
00:02:45Donc, la disparition d'un centre social, c'est toujours une catastrophe.
00:02:48Voilà, dans le champ, pour les familles en tout cas.
00:02:51Donc, on se dit avec les colères, on ne va pas rester sur ça.
00:02:54Qu'est-ce qu'on fait ? Comment on rebondit et comment on propose quelque chose aux familles ?
00:02:57En tout cas, avec les constats qu'on a pu faire.
00:02:59Donc, on répond en début 2020 à un appel à projet lancé par la CAF Hautevienne
00:03:05sur une habilisation crèche à vocation sociale.
00:03:08Et donc, on est retenu par la CAF Hautevienne.
00:03:13Ce qui nous permet de passer du projet à la structure concrète et d'acheter un local.
00:03:18Donc, on est propriétaire de notre local, ce qui n'est pas rien, en 2021.
00:03:22Et d'ouvrir à notre public à partir de décembre 2022.
00:03:26Donc, je vous disais, l'espace 1000 et une familles est une structure crèche à vocation sociale.
00:03:32Ce qui est différent de la crèche à vocation d'insertion professionnelle qui est plus connue.
00:03:36Donc, la crèche à vocation sociale, elle intervient auprès des publics bien en amont,
00:03:40des publics très éloignés d'emploi.
00:03:43Donc, on est sur des primo-arrivants, sur des publics très précaires,
00:03:46sur des publics où les enfants ont un indice de vulnérabilité assez fort.
00:03:51En tout cas, ils cumulent les critères de vulnérabilité.
00:03:54Donc, le projet, en fait, c'est deux espaces en un seul lieu.
00:03:58Donc, il y a un espace ressources pour les familles et un espace petite enfance.
00:04:02Donc, j'ai parlé du public cible déjà.
00:04:05Donc, l'idée, c'est de pouvoir prendre en charge globalement les situations familiales
00:04:09et d'accompagner dans les démarches administratives.
00:04:12D'accompagner, en tout cas, d'avoir un accompagnement renforcé à la parentalité
00:04:15en situation de vulnérabilité et notamment en situation de transculturalité.
00:04:19Parce que, comme on l'a dit tout à l'heure, l'accès à la langue,
00:04:22renforce en tout cas les difficultés quand on ne comprend pas
00:04:27les enjeux ou ce qui se joue, en tout cas, autour des démarches.
00:04:32Donc, on met en place aussi des ateliers parents-enfants,
00:04:36en dehors des temps d'accueil des enfants, des sorties découvertes.
00:04:39Et on a un accompagnement renforcé en insertion professionnelle
00:04:42aussi à travers l'accueil de stagiaires et à travers un passeport bénévole
00:04:47qu'on met en place au sein de notre structure.
00:04:50Alors, tout ceci permet, en tout cas, de prendre en charge de manière globale
00:04:58nos familles. Et l'entrée dans notre structure ne se fait pas
00:05:01par un besoin de mode de garde, mais c'est bien l'entrée par l'espace ressources
00:05:05et la situation de la famille qui amènent, en fait, les familles vers nous.
00:05:11Alors, soit les familles nous connaissent déjà et viennent vers nous
00:05:13avec le bouche à oreille, ou soit c'est des travailleurs sociaux
00:05:16qui vont nous orienter, les familles. Et donc, on fait un diagnostic,
00:05:19on évalue la situation, et à partir de là, on dégage du temps d'accueil à l'enfant
00:05:24pour permettre aux familles de mettre en place des choses pour se sortir,
00:05:30s'insérer professionnellement et avant tout socialement,
00:05:33puisqu'on est bien sur une clashe à vocation sociale.
00:05:36Donc, je vous ai mis quelques chiffres. En 2023, on a une toute jeune structure,
00:05:41mais en 2023, ce que je n'ai pas dit, c'est qu'on a une micro-crèche,
00:05:44donc on a 12 places de disponibles. On a accueilli 33 enfants différents,
00:05:50donc 27 familles différentes, puisqu'on a eu plusieurs pères de fratrie.
00:05:54Donc, ça représente quand même pas mal de passages, finalement, dans notre structure.
00:05:59Ça a permis, en tout cas, sur les familles qu'on a accueillies,
00:06:03à 10 personnes de retourner au travail, à 4 personnes de reprendre une vie lycéenne,
00:06:09puisqu'on accueille des mamans lycéennes qui ont dû arrêter leur parcours.
00:06:13Alors, on parlait de décrochage scolaire, donc on a aussi, finalement, là-dessus,
00:06:17puisque ça leur a permis de repartir sur les bancs de l'école.
00:06:21Ça a permis à 3 personnes de rentrer en formation
00:06:25et à 7 personnes de commencer un parcours d'apprentissage du français,
00:06:28puisque c'est toujours pareil. Accueillir des enfants dans notre structure,
00:06:32c'est aussi permettre à ces personnes d'aller aux cours linguistiques,
00:06:35puisque, très souvent, elles ont cours 2 fois par semaine, 2 après-midi par semaine.
00:06:39Et donc, il faut caler les temps d'accueil.
00:06:42Et, en fait, nous, on est la structure qui s'adapte.
00:06:45Ce ne sont pas les familles qui s'adaptent à nos horaires,
00:06:47mais on va essayer, dans la mesure du possible, en tout cas,
00:06:49d'adapter, nous, nos temps d'accueil en fonction de la situation des familles.
00:06:55Donc, voilà. Dans les familles, on a eu des familles qui sortaient du dispositif violence conjugale,
00:07:01des familles qui sortaient du dispositif prostitution.
00:07:04Une mineure d'en accompagner, voilà, qu'on soutient.
00:07:08Donc, à peu près, je vous ai mis un petit peu pour que vous ayez une idée d'ensemble de l'impact,
00:07:13en tout cas, comment on peut mesurer aussi ce qu'on fait auprès de ces familles-là.
00:07:18Donc, quand je parlais tout à l'heure de prémices de protection d'enfance,
00:07:23alors, on est beaucoup sollicité par les maisons du département,
00:07:26notamment dans le cadre des IPRA, donc des interventions précoces à domicile.
00:07:30Donc, on est assez souvent sollicité pour accompagner les familles
00:07:36quand il peut y avoir une crainte ou un questionnement, en tout cas,
00:07:44et ça permet aussi d'accueillir la famille, d'accompagner la famille dans son ensemble
00:07:48et d'avoir un regard différent, en tout cas, sur le terrain de l'ensemble de la cellule familiale.
00:07:56Voilà. Donc, on s'appuie, bien sûr, et on travaille avec un réseau partenarial
00:08:01qui est assez dense et assez riche. Pour nous, c'est quand même l'essentiel aussi de cette intervention.
00:08:08Donc, on a des acteurs de l'insertion sociale avec qui on travaille énormément,
00:08:13des acteurs de l'insertion professionnelle, des acteurs de la protection d'enfance,
00:08:17de la santé et de la justice. Donc, voilà pour l'espace Mille et une famille.
00:08:22Donc, pas tout à fait une crèche, pas tout à fait une structure d'accompagnement social,
00:08:26mais un peu des deux.
00:08:28Merci, Nabila et Anis. Ils ont donné la parole à Dominique Bivet pour la Maison 24
00:08:35avec cette même idée, expliquer les constats, les besoins et les objectifs.
00:08:43Alors donc, je représente aujourd'hui la Maison 24. Merci pour votre invitation.
00:08:51Notre présidente n'a pas pu se libérer, mais vous la verrez tout à l'heure dans une petite vidéo.
00:08:56Donc, comme ça, elle sera aussi présente parmi nous.
00:09:00Nous sommes une association d'aide alimentaire et d'accompagnement des personnes en grande précarité
00:09:07sur Périgueux et sur Saint-Léon-sur-Vézère, donc en Dordogne.
00:09:14Nous existons depuis maintenant 11 ans et la création a été pour apporter à un moment donné
00:09:27un complément d'aide alimentaire en plus de ce qui existait déjà par les autres associations.
00:09:36Bon, après, nous nous sommes développés.
00:09:41Nous apportons une aide alimentaire pour les personnes en grande précarité,
00:09:47donc essentiellement des personnes migrantes, des femmes seules avec enfants,
00:09:54de plus en plus de personnes âgées, des jeunes aussi qu'on avait moins
00:10:02et qu'on retrouve de plus en plus dans nos distributions de colis au local, à notre local.
00:10:08Et également, nous avons une distribution pour les personnes de la rue avec un camion
00:10:14qui est tous les jeudis en fin d'après-midi près de la cité administrative.
00:10:24Notre raison d'être, en fait, elle est dans l'aide alimentaire, mais pas seulement.
00:10:34Nous développons des valeurs d'écoute, de partage, de bienveillance, de mieux vivre ensemble.
00:10:44Et l'aide alimentaire, c'est une partie.
00:10:48Nous avons voulu et de plus en plus, nous voulons développer tout ce qui est accompagnement
00:10:55des personnes en grande précarité au-delà de l'alimentaire.
00:10:59Alors notre slogan, c'est peut-être pas un très joli mot, mais c'est nourrir corps et âme.
00:11:07Je pense que ça résume bien ce que nous voulons faire.
00:11:11Nous sommes dans une gouvernance partagée.
00:11:18En tout cas, nous le développons.
00:11:21On peut peut-être, voilà, merci, avancer le diaporama.
00:11:26Nous avons 150 bénévoles très investis.
00:11:31Donc c'est à la fois un atout et quelque chose sur lequel nous sommes très vigilants
00:11:38parce que le bénévolat, tous ceux qui sont ici le savent, n'est pas facile.
00:11:45Et nous sommes vigilants sur la fatigue et l'usure qui peut exister dans cette action de bénévolat.
00:11:54Nous avons un coordinateur de projet, 12 administrateurs et des référents par activité qui sont très investis.
00:12:04Donc on a des référents pour les distributions alimentaires au local,
00:12:08des référents pour la distribution aux personnes de la rue au camion,
00:12:13des référents pour tout ce qui est logistique.
00:12:16Voilà, je ne rentre pas dans tous les détails, mais il y a une véritable implication et un partage au sein de notre association.
00:12:24Nous avons fait en 2020 un dispositif d'accompagnement.
00:12:32Oui, le nombre de personnes, du coup, il faut que je me raccorde au PowerPoint, merci.
00:12:38Donc on a plus de 800 personnes maintenant en grande précarité à qui nous apportons cette aide
00:12:46et un accompagnement à travers des cours de français, langue étrangère et d'ateliers socio-éducatifs et culturels
00:12:56qui concernent aujourd'hui plus de 200 personnes.
00:12:59Je vais faire une transition avec le projet où il vaut mieux attendre après par rapport à votre timing.
00:13:08Vous pouvez continuer la présentation, c'était 5-6 minutes, c'est bon.
00:13:12Donc nous avons fait un dispositif local, nous avons suivi un dispositif local d'accompagnement en 2020
00:13:19avec un appui très efficace de France Active.
00:13:23Cela nous a permis de creuser notre contrat d'association et de véritablement changer, de braquer.
00:13:35Nous étions jusqu'à présent, mais il fallait bien démarrer par cela, un peu limités, même si c'est essentiel,
00:13:44mais un peu fermés sur l'aide alimentaire et l'association était aussi un peu fermée sur elle-même.
00:13:51Et nous avons pris conscience de cette importance d'ouvrir à la fois les actions pour apporter autre chose que l'aide alimentaire,
00:14:02aider les personnes que nous avons comme bénéficiaires à retrouver de l'estime de soi, à retrouver l'envie d'agir,
00:14:10à retrouver une activité sociale.
00:14:12Et donc nous avons commencé à imaginer ce projet que nous avons pu déposer au dispositif France Relance.
00:14:25Grâce à l'appui très présent de Pauline Eckman, de l'ADRETS et de France Relance,
00:14:39cela nous a vraiment permis de changer de dimension avec le recrutement d'un coordinateur de projet.
00:14:50Même avec des bénévoles très investis, c'est vraiment essentiel d'avoir ce coordinateur de projet,
00:14:57qui s'appelle Jean-Christophe Chaud de Manches, qui n'a pas pu être là aujourd'hui parce qu'il était en congé.
00:15:05Cela nous a permis d'amorcer. Et puis maintenant, nous avons trouvé des financements complémentaires.
00:15:11Cela nous a permis de lancer ces ateliers socio-culturels et socio-éducatifs.
00:15:18Vous le verrez dans la vidéo, on a un atelier jardin, on a un atelier cuisine, pour apprendre à cuisiner bon et pas cher.
00:15:28J'accélère. Non, je croyais que c'était pour moi les deux bites. Je vais quand même accélérer.
00:15:35Des ateliers culturels, théâtres, parents-enfants également. Des ateliers bien-être avec de la sophrologie, avec des massages, avec du Qigong.
00:15:50C'est assez varié. Et puis un accompagnement qui se rapproche du coaching, mais le mot n'est pas très adapté pour notre activité.
00:16:03Mais pour me faire comprendre, je vais l'employer pour aider les personnes qui veulent retrouver une activité sociale à recentrer leurs ressources et à préparer leur projet.
00:16:19Voilà l'origine de notre participation à ce projet, l'appel à projet Pauvreté France Relance en 2021 et 2022, qui pour nous a vraiment été déterminant dans notre évolution.
00:16:36Et je compléterai après sur l'impact individuel et collectif.
00:16:41Tout à fait, merci. Je vais donner la parole maintenant à Sébastien Caillot et Marie-Noël Claveau. Je me permets, Monsieur Caillot, votre chevalet est tombé.
00:16:55Et vous allez nous présenter un dispositif particulier qui est Déclic Santé, qui a été soutenu dans le cadre de la stratégie de lutte contre la pauvreté.
00:17:06Oui, bonjour à tous. Sébastien Caillot, je suis responsable du pôle appui, développement et prévention à la mutualité sociale agricole Poitou, sur les départements des Deux-Sèvres et de la Vienne.
00:17:16Je ne vais pas présenter l'AMSA, l'Organisation de protection sociale du milieu agricole, qui participe quand même au développement sanitaire et social des territoires ruraux.
00:17:25Peut-être un petit peu plus la CEPTE Poitou, qui a été créée avec les caisses d'assurance maladie de la Vienne et des Deux-Sèvres.
00:17:37L'idée, en fait, c'était plutôt que chacun fasse, pour s'assurer sur des fois des mêmes territoires, sur un sujet ou sur des sujets qui sont identiques, pouvoir mener ensemble un certain nombre d'actions.
00:17:52Donc la CEPTE propose un certain nombre d'actions de prévention, type la préservation de l'autonomie, type la promotion de la santé mentale et la prévention du risque suicidaire.
00:18:02Et puis un dispositif créé qui s'appelle Déclic Santé.
00:18:08Alors pourquoi nous avons développé ce projet ? On est parti de plusieurs constats que nous partagions et avec nos partenaires aussi sur le territoire.
00:18:19Que les difficultés sociales et de santé sont bien souvent cumulées, entremêlées chez les personnes en situation de vulnérabilité.
00:18:28Que les déterminants sociaux limitent l'autonomie des personnes dans leur parcours de soins.
00:18:33Que la santé est un facteur favorisant la réinsertion sociale et professionnelle.
00:18:39Et que le décloisonnement entre la démarche sanitaire et sociale permet d'accroître l'efficacité de l'accompagnement des bénéficiaires.
00:18:51Au départ, je parle de Déclic Santé, mais au départ, en 2020, lorsque nous avons débuté l'expérimentation, ça s'appelait Déclic Plus.
00:18:58Et ça propose en fait une coordination de parcours, à l'époque d'un assuré agricole, par un travailleur social et une infirmière dédiée.
00:19:07Marie-Noël Clameau qui interviendra aussi tout à l'heure.
00:19:11Et qui travaille ensemble pour aider la personne à retrouver de l'autonomie, lutter contre le renoncement aux soins.
00:19:18Ce programme a pu être expérimenté vraiment par un financement pluriel.
00:19:24Il était porté à la base par l'AMSA Poitou, mais très rapidement par l'ACEPT Poitou.
00:19:29Puisqu'à compter de cette année, que j'évoquais tout à l'heure en introduction, Déclic Plus devient Déclic Santé et devient de la médiation en santé inter-régime.
00:19:40Pour tous les assurés sur le territoire des départements de la Vienne et des Deux-Sèvres, au niveau de la médiation en santé.
00:19:50La médiation en santé qui est un processus temporaire, on l'a évoqué aujourd'hui, mais c'est important de l'aller vers.
00:19:57Et du faire avec, dont les objectifs sont de renforcer l'équité en santé, le recours à la prévention pour des personnes qui en sont parfois très éloignées.
00:20:08L'accès aux soins, la capacité d'agir, le pouvoir d'agir.
00:20:14La prise en compte également par les différents acteurs sur le territoire de ces spécificités.
00:20:21Il s'agit d'un accompagnement qui a pour but l'autonomie de la personne et permet à ces personnes de disposer d'informations, de conseils, de soutien, de formation.
00:20:35Leur permettant de maintenir ou d'accroître leur autonomie, de participer à l'élaboration du parcours de santé.
00:20:44Les objectifs, c'est d'amener les assurés vers une gestion autonome de leur parcours de vie en améliorant leur capacité d'agir.
00:20:55Sur les territoires, on travaille beaucoup avec à peu près toutes les structures qui existent sur un territoire.
00:21:04Avec les missions locales, avec les chantiers d'insertion, avec les associations caritatives notamment,
00:21:12afin de pouvoir cibler à l'évert et participer à la mise en place avec les personnes de cette coordination.
00:21:25C'est une démarche qui est accompagnée et évaluée, je pense qu'on en parlera par la suite.
00:21:29Il y a eu des formations qui ont été proposées aux différents acteurs.
00:21:34Sur l'entretien motivationnel, je reviendrai peut-être tout à l'heure, sur les groupes communautaires aussi avec l'Institut Renaudot,
00:21:41plusieurs temps d'analyse des pratiques qui sont proposés.
00:21:45Depuis le début de la démarche, on est aussi sur un principe, justement on parle de mesures d'impact aujourd'hui,
00:21:51d'une recherche-action qui est menée avec Odenor, l'observatoire sur le non-recours qui est en cours.
00:21:58On a quelques éléments déjà à pouvoir partager.
00:22:03Le public cible, c'est à la fois des personnes qui présentent des difficultés socio-économiques et des difficultés d'ordre sanitaire.
00:22:15Je vous ai mis quelques exemples.
00:22:17L'idée, bien évidemment, ce n'est pas de cocher toutes les cases, mais ce n'est pas être exclusivement sur une difficulté,
00:22:23par exemple pour trouver un professionnel de santé.
00:22:25On va cumuler à la fois des difficultés socio-économiques et des difficultés d'ordre sanitaire.
00:22:32Quatre axes de travail au niveau principal.
00:22:35Le aller vers, j'en ai parlé.
00:22:38Le faire avec.
00:22:41Le ramener vers, par tout un biais de conseils, de mise en lien, de motivation, et Marie-Noël l'évoquera tout à l'heure.
00:22:50Et le faire ensemble, avec les partenaires, sur les territoires, avec une démarche communautaire de l'action collective et de la citoyenneté.
00:22:58Je vais peut-être m'arrêter là pour le moment.
00:23:01Pour le moment, effectivement, merci.
00:23:04Et pour laisser la parole à Élise Bégu, pour Lande Insertion Mobilité, et Anne Pinault pour Eva Lande, sur les questions de mobilité,
00:23:11avec toujours cette même grille dans ce premier temps de présentation.
00:23:15Expliquer dans quel contexte les actions ont été mises en œuvre et pour répondre à quels besoins spécifiques.
00:23:32Bonjour à tous.
00:23:35Je vais essayer de vous présenter rapidement Lande Insertion Mobilité,
00:23:40qui est une association située à Pontanque-sur-la-Dour, dans les Landes.
00:23:44Pour ceux qui connaissent un petit peu les Landes, c'est entre Dax et Mont-de-Marsan.
00:23:48Je vais commencer par évoquer un petit peu comment est née l'association avec le besoin.
00:23:53Juste quelques petits chiffres.
00:23:55Il faut savoir que la moitié des Français ont déjà refusé un emploi ou une formation à cause d'une problématique en lien avec la mobilité.
00:24:02Le transport représente un cinquième du budget des plus précaires.
00:24:07Dans les Landes, la voiture représente environ 85% du transport principal pour les personnes.
00:24:14Et près d'un Lande sur deux travaille en dehors de sa commune.
00:24:17Donc on voit bien que la mobilité est du coup un axe important
00:24:21et représente un réel frein d'insertion sociale et professionnelle et de maintien à l'emploi.
00:24:26Suite à tous ces constats, deux structures de l'insertion par l'activité économique
00:24:32se sont regroupées pour créer Lande Insertion Mobilité,
00:24:36puisqu'elles ont constaté qu'elles avaient de grandes difficultés de recrutement
00:24:40et que ces difficultés de recrutement étaient essentiellement liées à des problématiques de mobilité.
00:24:47Grâce entre autres à des financements de l'État et du département,
00:24:51il y a eu la création d'une garage solidaire en 2020 sous la forme d'un atelier chantier d'insertion
00:24:57et en 2022 de la plateforme mobilité,
00:25:01puisqu'il y avait déjà l'existence d'une plateforme mobilité dans les Landes,
00:25:04mais qui ne couvrait que quatre PCI.
00:25:06Donc l'idée c'était de couvrir l'ensemble du département
00:25:09et que le Lande Insertion Mobilité, la plateforme, couvre le reste des deux PCI.
00:25:14Au niveau du public, on accueille sur prescription sociale
00:25:18les personnes qui sont en difficulté d'insertion sociale et professionnelle
00:25:21et qui rencontrent bien évidemment une problématique de mobilité.
00:25:25Au niveau du garage, on effectue de la réparation et du remorquage.
00:25:30De la location solidaire, on a également des points relais,
00:25:34ce qui permet aux personnes de récupérer des véhicules lorsqu'elles les louent au plus près de leur domicile,
00:25:39de ne pas se déplacer jusqu'au siège.
00:25:42On a également du transport d'utilité sociale,
00:25:45essentiellement, enfin uniquement à ce jour sur une collectivité de communes
00:25:49avec laquelle on a une convention.
00:25:51Et ce transport d'utilité sociale sert essentiellement pour les rendez-vous médicaux,
00:25:56pour les personnes qui ne peuvent pas se déplacer.
00:25:58Et au niveau de la plateforme, on effectue du conseil mobilité.
00:26:02Qu'est-ce que c'est le conseil mobilité ?
00:26:04On accompagne à la mobilité les personnes pour leur faciliter l'accès ou le maintien à un emploi ou à une formation.
00:26:11On commence toujours par un diagnostic en rendez-vous individuel
00:26:15où on va mettre en valeur les potentialités de la personne et on va repérer ses freins.
00:26:20On va informer, conseiller et éventuellement orienter ou réorienter la personne
00:26:26pour construire son projet mobilité
00:26:28et on va essayer d'être à ses côtés tout le long du parcours mobilité.
00:26:32Et l'objectif, c'est vraiment que la personne soit autonome dans ses déplacements
00:26:36et que la solution qu'on aura trouvée avec elle soit adaptée à sa situation
00:26:40et soit la plus pérenne possible.
00:26:43Pour ça, on va se déplacer au plus près de la personne.
00:26:47On effectue aussi des permanences grâce à nos partenaires.
00:26:51Au-delà de l'accompagnement individuel, on va également proposer des ateliers collectifs.
00:26:57À ce jour, on en a quatre.
00:27:00On a un atelier qui s'appelle le Prépa-Code.
00:27:04On n'est pas monitrice auto-école, ça s'arrête du soutien au code de la route.
00:27:08L'objectif, c'est vraiment pouvoir leur apporter un soutien,
00:27:12les aider à rester motivés dans le passage du code de la route,
00:27:17qu'ils puissent aussi se rencontrer entre eux, se soutenir entre eux,
00:27:21et voir qu'ils ne sont pas tout seuls dans cette situation.
00:27:24Ça s'adresse beaucoup aux personnes qui le passent en candidat libre,
00:27:27puisqu'on en a de plus en plus souvent pour des raisons financières.
00:27:31On a également un atelier qu'on a appelé le Béabat de la mécanique,
00:27:35en lien avec le Garage Solidaire,
00:27:38où l'objectif, c'est vraiment d'effectuer un petit peu de prévention
00:27:43au niveau de l'entretien de sa voiture,
00:27:46comment je dois entretenir mon véhicule
00:27:48pour éviter d'avoir des frais importants après par la suite,
00:27:51en prendre soin pour pouvoir l'utiliser.
00:27:53Donc on s'appuie beaucoup sur nos collègues mécaniciens
00:27:56qui apportent de nombreux conseils.
00:27:58Ensuite, on a un troisième atelier que l'on appelle Atelier de la mobilité.
00:28:01Celui-là, il consiste plus à présenter aux personnes
00:28:04les solutions qui existent sur leur commune ou sur leur territoire,
00:28:08et qui sert également à sensibiliser sur les différents types de déplacements,
00:28:13notamment le covoiturage et l'autopartage, qui peuvent également exister.
00:28:18Et le dernier que l'on a mis en place s'adresse plutôt pour l'achat de véhicules,
00:28:23où là on va apporter des conseils sur les points de vigilance
00:28:26à avoir quand on va acheter un véhicule,
00:28:28qu'est-ce qu'on va regarder en priorité,
00:28:30et également au niveau des démarches administratives,
00:28:32ce qu'il faut veiller au niveau du contrôle technique,
00:28:35de la carte grise, etc.
00:28:37Voilà, donc on a d'autres projets qui n'ont pas été mis en place,
00:28:41notamment un sur l'utilisation des transports en commun,
00:28:45un autre peut-être sur comment rouler en vélo en toute sécurité.
00:28:49Voilà, donc ça, ça sera pour plus tard.
00:28:52C'est dans nos projets.
00:28:53Et je vais laisser la parole à ma collègue qui va vous présenter Evaland.
00:29:01Oui, donc moi, je vais vous parler du dernier né chez l'Institut Mobilité.
00:29:05Donc Evaland, c'est un projet qui a été demandé par la DRET, en fait.
00:29:10On a répondu à cet appel à projet.
00:29:12Le constat, c'était qu'il y avait plusieurs services de mobilité
00:29:15sur le département des Landes,
00:29:17mais la communication n'était pas forcément efficace pour s'y repérer.
00:29:20Donc la solution a été de faire un interlocuteur unique
00:29:24où sept associations du territoire,
00:29:27donc des départements des Landes se sont retrouvées
00:29:29pour faciliter la mise en réseau pour les partenaires.
00:29:32Et donc sur ce site sont répertoriés tous les services
00:29:36selon les besoins du bénéficiaire
00:29:38ou selon les territoires sur lesquels il se trouve.
00:29:40Donc en tant que partenaire, c'est un outil facilitateur
00:29:43puisque sur le même outil, il y a toutes les informations
00:29:46pour répondre aux besoins des bénéficiaires.
00:29:50Je vais essayer d'être rapide.
00:29:53Donc qui dit guichet unique dit interlocuteur unique,
00:29:56donc une animatrice unique.
00:29:58Donc je fais le lien, en fait, sur ce dispositif.
00:30:01Tout partenaire qui aurait des questions sur la mobilité,
00:30:04qui ne saurait pas quelle association aller chercher,
00:30:10peut avoir accès à ces informations-là
00:30:14avec un numéro unique auquel je réponds.
00:30:16Et donc au-delà du site Internet, c'est aussi toute une vie
00:30:20qui va être déployée sur Evaland avec les réseaux sociaux,
00:30:24des webinaires et des contenus consultables en ligne
00:30:27pour tous les partenaires.
00:30:29Merci Anne Pinault.
00:30:31Merci Anne Pinault.
00:30:32Et je donne tout de suite la parole à Kim Delagarde
00:30:34pour la BetaPy.
00:30:36On prend donc la direction de MEL du pays de Mélois
00:30:39dans les Deux-Sèvres.
00:30:41La BetaPy, c'est une association d'éducation populaire
00:30:43pour les jeunes et pas uniquement.
00:30:46Autour de l'éducation à l'environnement, la technique,
00:30:48la science et bien sûr le numérique.
00:30:50Et donc vous avez mis en place des actions
00:30:54pour développer l'inclusion numérique sur le territoire.
00:31:00Bonjour, merci.
00:31:02Bonjour à tous et à toutes.
00:31:03On me tend le câble HDMI et donc je vais vous parler
00:31:05d'inclusion numérique sans projection numérique.
00:31:08Voilà, ça, ça se fait.
00:31:10Donc l'association, la BetaPy, effectivement,
00:31:13nous sommes dans le sud des Deux-Sèvres, à MEL,
00:31:16et nous revendiquons l'éducation populaire
00:31:19et la culture scientifique et technique
00:31:21comme but associatif.
00:31:25Depuis plus de dix ans, on s'interroge sur les questions
00:31:28du numérique dans l'éducation populaire,
00:31:32en quoi c'est une source d'émancipation, d'asservissement.
00:31:36Voilà, et on est aussi très investis dans le réseau régional
00:31:40EduPopNum qui s'interroge sur les pratiques numériques
00:31:44des jeunes.
00:31:45Et je vais faire une petite page de publicité
00:31:47puisque nous venons de sortir notre troisième enquête
00:31:50consécutive sur les pratiques numériques des jeunes
00:31:54qui est en cours de diffusion en ce moment
00:31:56en Nouvelle-Aquitaine.
00:31:58Donc, au sortir du Covid, on a bien vu que cette question
00:32:03des usages numériques n'était pas aussi évidente
00:32:06que certains pouvaient penser.
00:32:11Et donc, on a vu que beaucoup d'acteurs se sont mobilisés,
00:32:15des appels à projets ont émergé.
00:32:18Et donc, nous sommes positionnés dans le cadre
00:32:20de l'appel à projets à lutte contre la pauvreté,
00:32:23bien sûr pour renforcer cette proposition de montée
00:32:28en compétences numériques, mais surtout pour l'organiser
00:32:31à l'échelle de notre territoire, à l'échelle
00:32:34d'une communauté de communes.
00:32:36Puisque tout le monde proposait des ateliers
00:32:39d'inclusion numérique, de pratiques numériques.
00:32:42Et franchement, pour les usagers, ça devenait
00:32:45un petit peu compliqué.
00:32:47Est-ce que je vais à la Croix-Rouge ?
00:32:49Est-ce que je vais au centre socioculturel ?
00:32:51Est-ce que je viens à la Baie Tapie ?
00:32:53Et donc, le but du projet était un petit peu
00:32:57d'étoffer l'offre, s'organiser, se concerter.
00:33:04Pour vous donner une image de la communauté de communes,
00:33:07c'est 62 communes, la communauté de communes
00:33:10Mélouin-Poitou, 50 000 habitants et des polarités
00:33:14de quelques milliers d'habitants répartis
00:33:17et sémés dans ce territoire.
00:33:20Peu de concentration d'habitation.
00:33:22Et donc, il y avait un vrai enjeu d'organisation,
00:33:25notamment territoriale.
00:33:28Alors, autour de la table, c'est un collectif
00:33:32ouvert qui se sent concerné sur ces questions
00:33:37d'inclusion numérique.
00:33:38Évidemment, le réseau des France Service est présent.
00:33:41Les conseils numériques France Service, évidemment.
00:33:44CCAS, centres sociaux, épicerie sociale,
00:33:47Croix-Rouge, associations de lutte contre l'illettrisme,
00:33:50associations de réparation informatique,
00:33:52MSA, CAF, etc.
00:33:55Aujourd'hui, c'est presque une tradition.
00:33:57On se voit deux fois par an pour parler de quoi ?
00:34:03D'une part, de nos offres, essayer d'écrire
00:34:07ce que nous proposons les uns et les autres,
00:34:10essayer de donner un peu de cohérence
00:34:12et de complémentarité.
00:34:14Alors, il y a un petit paradoxe.
00:34:17Je donne quelques conclusions, un peu,
00:34:20d'un état des lieux de nos réflexions.
00:34:22C'est qu'on gère un petit paradoxe.
00:34:24C'est qu'à la fois, on voit que les usagers,
00:34:27sur ces questions de montée en compétences numériques,
00:34:31c'est la proximité avec l'acteur.
00:34:36Je connais l'animatrice du centre socioculturel,
00:34:38donc évidemment, si c'est elle qui m'accompagne
00:34:41sur la question numérique,
00:34:43c'est un petit peu plus facile
00:34:44que d'aller voir une tierce personne.
00:34:46Et d'un autre côté, on a besoin aussi
00:34:48de pouvoir se compléter,
00:34:52de dire, moi, je ne suis pas le plus compétent,
00:34:55il vaut mieux que tu ailles voir un autre acteur.
00:35:02Donc, il y a un peu en tension ce paradoxe
00:35:04de cette possession des publics
00:35:06qu'on a les uns et les autres.
00:35:08J'ai mon public,
00:35:09et puis, en plus, dans les appels à projets,
00:35:11dans l'évaluation, j'ai besoin de dénombrer
00:35:14le nombre de personnes.
00:35:15Et à la fois, il y a un peu ce paradoxe
00:35:17de, des fois, il faut savoir dire,
00:35:18non, ce n'est pas avec moi que c'est le plus adapté,
00:35:20va voir un autre acteur.
00:35:24Donc, ce décloisonnement,
00:35:26les enjeux de passation,
00:35:27on est en train de travailler beaucoup
00:35:29avec les agents France Service,
00:35:32cette question de la passation.
00:35:33Comment, au cours d'une action d'aide administrative,
00:35:37je peux glisser l'idée d'aller vers des ateliers,
00:35:41de monter en compétences.
00:35:43Et puis, évidemment, on parle de nos ateliers,
00:35:47de nos expérimentations.
00:35:49On a fait des expérimentations d'action à domicile.
00:35:52On en mesure les forces et les faiblesses.
00:35:56Et puis, évidemment, de notre communication.
00:36:00Le deuxième point d'échange collectif,
00:36:06et dans des réflexions,
00:36:09et notamment sur l'inclusion numérique.
00:36:14Et ce qu'on mesure aujourd'hui,
00:36:17c'est que cette inclusion numérique,
00:36:19ce n'est pas une difficulté en plus cumulative.
00:36:24Alors là, excusez-moi,
00:36:25je vais être un peu dans les mathématiques.
00:36:27Elle n'est pas multiplicative,
00:36:28elle est exponentielle.
00:36:30Je m'explique.
00:36:32J'ai une difficulté administrative,
00:36:35j'ai une difficulté numérique,
00:36:37on me demande de faire ma démarche administrative en ligne.
00:36:40On pourrait se dire, ça s'additionne.
00:36:43Non, il y a un effet encore amplificateur
00:36:47qui est que parce qu'on signifie
00:36:50que ça doit être la normalité,
00:36:52que mes voisins font comme ça
00:36:54et que mes enfants font comme ça,
00:36:56ça me renvoie encore plus à un aspect d'échec.
00:37:03Cette question de l'inclusion numérique
00:37:07est beaucoup plus, à nos yeux,
00:37:09beaucoup plus vaste que peut-être on ne l'imaginait au début.
00:37:14Le deuxième point de réflexion qu'on a,
00:37:16c'est sur la vacuité des réflexions pédagogiques
00:37:21sur comment faire monter quelqu'un
00:37:25qui ne sait pas faire une manipulation informatique,
00:37:30comment l'apprendre.
00:37:32Il y a beaucoup de didactique en informatique,
00:37:35c'est sur maîtriser un logiciel de traitement de texte,
00:37:40savoir naviguer sur Internet,
00:37:43mais il y a très peu de réflexion pédagogique.
00:37:46Quelle posture ?
00:37:47Quelle stratégie d'apprentissage ?
00:37:50Donc ça, c'est aussi des choses qu'on a mesurées
00:37:53et évidemment qu'on a essayé de formuler dans nos échanges.
00:37:57Moi, je donne souvent, par exemple,
00:38:00ces exemples sportifs dans les années Jeux Olympiques,
00:38:03c'est plutôt de bonne alloi,
00:38:05discuter avec un maître nageur
00:38:08qui doit apprendre à quelqu'un qui ne sait pas nager
00:38:11à aller pratiquer la natation.
00:38:15Eh bien, le premier cours,
00:38:17ce n'est pas apprendre à faire des gestes de bras, etc.
00:38:20Vous savez quel est le premier cours
00:38:22dans ce genre de situation.
00:38:25Le premier cours, c'est ne pas avoir peur de l'eau.
00:38:28C'est rentrer dans l'eau, ne pas paniquer, se rassurer.
00:38:33Eh bien, les conclusions que nous avons faites aujourd'hui,
00:38:36c'est que sur le numérique, il y a cette phase indispensable
00:38:39où il faut passer par ne pas avoir peur de l'outil numérique
00:38:44avant de commencer à apprendre.
00:38:47Et puis pour filer les métamorphores sportives,
00:38:50on voit aussi que ces questions d'usage numérique
00:38:53pour beaucoup de publics ont besoin d'un petit entretien,
00:38:56un peu la gym d'entretien.
00:38:59Je reviens régulièrement me remettre un petit peu en selle.
00:39:04Et puis, je vais peut-être m'arrêter là,
00:39:10mais sur la question de cette confiance,
00:39:14nous, ce qu'on a pu mesurer,
00:39:18c'est que l'action collective était aussi très déterminante.
00:39:21C'est-à-dire que l'aide individuelle, elle est là dans l'urgence
00:39:25et des fois, elle est nécessaire,
00:39:27mais que le vrai facteur, c'est l'action collective,
00:39:30notamment pour dédramatiser.
00:39:33Nous, dans nos ateliers, il y a des personnes en grande difficulté sociale
00:39:37qui partagent leur galère avec des médecins retraités
00:39:40qui viennent aussi parce qu'ils n'y arrivent pas.
00:39:43C'est quoi ces histoires de plateformes, de comptes en ligne, etc.
00:39:46Et que ça met un peu tout le monde sur un pied d'égalité.
00:39:49Et ça aussi, c'est quelque chose d'assez encourageant dans nos actions.
00:39:53Merci, Kim Delagarde.
00:39:55Effectivement, on pourra revenir dans un second temps
00:39:57sur cet impact collectif aussi des actions mises en œuvre.
00:40:00Et je me tourne vers vous, Nabila Hanis,
00:40:03pour ces questions d'impact.
00:40:05Quel impact individuel, collectif et territorial
00:40:09avez-vous observé avec le développement de la crèche
00:40:14« 1000 et une familles » que vous avez présentée tout à l'heure ?
00:40:22Pour l'impact, comme je vous le disais,
00:40:26on a accompagné plusieurs familles.
00:40:30Des familles avec des profits complètement différents.
00:40:35On a des papas aussi qu'on accompagne.
00:40:39Je tiens à le souligner parce que ce n'est pas commun.
00:40:42Mais on a des papas tout seuls qu'on accompagne
00:40:45et qui ont besoin d'être étayés et soutenus.
00:40:49C'est ce que je disais tout à l'heure.
00:40:53Au niveau des jeunes mamans, en tout cas,
00:40:56parce qu'elles restent quand même les premières concernées,
00:40:59ça leur permet de renouer avec un lien social,
00:41:03de sortir de chez elles, de sortir de l'isolement.
00:41:07Ça permet aussi à des mamans qui ont des grossesses rapprochées
00:41:10de faire leur suivi de grossesse.
00:41:12Puisqu'on ne peut pas faire son suivi de grossesse
00:41:15quand on a un enfant en bas âge
00:41:17et quand on a une deuxième grossesse en cours.
00:41:20C'est compliqué pour elles.
00:41:22On leur permet aussi de se retrouver avec des pères,
00:41:26notamment pour les jeunes lycéennes.
00:41:29On leur permet de changer le regard qu'elles ont sur elles.
00:41:32Donc on en a accompagné bon nombre d'entre elles.
00:41:35Et pour le jeune papa qu'on accompagne,
00:41:39je vous traduis aujourd'hui son témoignage,
00:41:42puisque ce n'était pas possible de le faire en vidéo pour deux personnes,
00:41:46mais j'ai une jeune maman qui a témoigné.
00:41:48Ce papa qu'on a réussi à accompagner
00:41:51et à s'installer socialement
00:41:57va bientôt intégrer la résidence mère-enfant,
00:42:00qui porte mal son nom,
00:42:02qui va lui permettre de rebondir sur un logement
00:42:06et de continuer son parcours d'apprentissage linguistique.
00:42:12Ça se mesure comme ça dans le quotidien,
00:42:16être là au quotidien pour ses familles et pour ses enfants,
00:42:20parce qu'on passe aussi vers les enfants.
00:42:22Je voulais vous montrer, puisque tout à l'heure je suis passée un peu vite.
00:42:27Non, ça n'a pas l'air de marcher.
00:42:30Je ne sais pas si ça fonctionne.
00:42:33Non, ça ne fonctionne plus.
00:42:36C'est une fois sur deux.
00:42:37En fait, tant pis, ce n'est pas grave.
00:42:39Ça va fonctionner à partir d'un autre ordinateur.
00:42:49Alors, est-ce que ça va fonctionner ?
00:42:52Je ne suis pas sûre.
00:42:54Est-ce que vous voulez revenir sur votre document ?
00:42:56Non, c'est que je voulais vous montrer.
00:42:58J'avais des photos de la structure,
00:43:00on a pensé une structure qu'on voulait belle pour nos familles.
00:43:06C'est la première chose qu'elles nous disent quand elles arrivent.
00:43:08En fait, on a pensé à un lieu tiers, intermédiaire,
00:43:11entre la maison et l'institution sociale.
00:43:14Mais c'est peut-être de ma faute,
00:43:16parce que je ne vous ai peut-être pas envoyé le bon PDF.
00:43:19C'est de ma faute.
00:43:21Oui, on va envoyer la vidéo.
00:43:23En tout cas, on a voulu penser une structure
00:43:26comme espace intermédiaire entre la maison familiale
00:43:30et la structure sociale classique qu'on peut rencontrer.
00:43:35Donc voilà.
00:43:37Donc ça, c'est une jeune maman qu'on accompagne.
00:43:39Et qui a accepté de témoigner pour cette journée.
00:43:43L'exercice n'était pas simple pour elle,
00:43:45mais elle a accepté de le faire.
00:43:51Je suis une mère jeune de deux filles.
00:43:55En époque, en 2022,
00:43:58j'avais besoin d'une crèche pour ma fille.
00:44:01Je la ramenais avec moi au travail.
00:44:05Ce n'était pas facile pour moi aussi.
00:44:07Elle était toute petite.
00:44:09Grâce à un client qui m'en a parlé de la crèche.
00:44:14En plus, il était juste à côté de mon travail.
00:44:19Et quand je les ai contactés,
00:44:23ils m'ont dit qu'il y avait un petit délai jusqu'à ce que ça s'ouvre.
00:44:27Du coup, ils m'ont vraiment contactée.
00:44:30J'étais très contente. J'en avais vraiment besoin.
00:44:33Et depuis que ma fille est là, depuis 2022,
00:44:37tout se passe bien.
00:44:41Il y a plein d'activités à faire.
00:44:43Elle est contente.
00:44:46Tout va bien.
00:44:49Elle arrête cette année, malheureusement.
00:44:51Elle va y aller à l'école.
00:44:55Tout se passe bien.
00:44:59Des fois, il y a des activités de sortie.
00:45:02Je les accompagne aussi avec ma fille.
00:45:04Ça me fait plaisir de la voir.
00:45:08Pour l'instant,
00:45:13l'éducation, tout va bien.
00:45:16Il n'y a rien qui...
00:45:22Et puis, voilà.
00:45:27Moi, j'ai vu, par exemple,
00:45:31il y avait des mamans qui sont venues en décembre.
00:45:35Il y avait Mère Noël qui est venue.
00:45:37Les enfants étaient contents.
00:45:39On a fait plein d'activités.
00:45:42Ils ont fait des petits gâteaux.
00:45:46Ma fille, elle me parle maintenant de tout.
00:45:49Tout ce qui s'est passé,
00:45:51de ses copains, de ses copines.
00:45:53Tout se passe bien.
00:45:55Même avec les filles qui travaillent là-bas,
00:45:58je vois bien ma fille Lya.
00:46:00Elle est très contente.
00:46:02Elle ne pleure pas.
00:46:04Elle ne m'a jamais...
00:46:06Quand je la dépose,
00:46:08elle ne m'a jamais fait...
00:46:10Elle ne m'a jamais dit reste ou...
00:46:12Ça veut dire tout va bien.
00:46:15Je suis vraiment contente de la vie.
00:46:19Je suis contente de la mètre à la crèche ici.
00:46:24Elles sont très gentilles.
00:46:28Si on a des trucs, vraiment,
00:46:30même dans notre vie privée,
00:46:32si on veut en parler,
00:46:34on peut parler à Mme Nabila Naïs,
00:46:37sans problème.
00:46:39Ils nous écoutent.
00:46:41On est là. Ils sont là.
00:46:44Je suis très contente de la maîtrise ici, en fait.
00:46:47Vraiment.
00:46:55Ça m'a apporté plein de choses.
00:46:57Vraiment plein de choses dans ma vie.
00:47:02J'ai avancé. J'ai vraiment avancé.
00:47:04J'ai vu les choses,
00:47:06que je peux progresser toute seule,
00:47:08que je ne suis pas toute seule aussi.
00:47:11Et...
00:47:13Je suis...
00:47:16Une maman vraiment...
00:47:18Dès que je suis toute seule,
00:47:20d'être une maman seule,
00:47:22je sais que ce n'est pas facile,
00:47:24mais grâce ici, j'ai appris plein de choses.
00:47:42Et puis, voilà, quoi.
00:47:44La crèche...
00:47:47d'ici, je vous jure,
00:47:49elle est...
00:47:51Je suis très contente, en fait.
00:47:53Je suis vraiment contente
00:47:55et j'ai appris plein de choses.
00:47:57On va peut-être abréger le témoignage.
00:47:59Effectivement, c'est une maman qui est tellement...
00:48:02Elle est dans un parcours
00:48:04entre le moment où elle arrive
00:48:06et le moment où sa fille va bientôt partir
00:48:08pour aller à l'école.
00:48:10Elle a tellement évolué,
00:48:11elle est tellement dans l'émotion aussi,
00:48:13dans ce qu'elle dit.
00:48:14Elle repense un petit peu à tout ce qu'on a fait.
00:48:16Et après, en off, elle nous disait
00:48:18que vraiment, ce qu'elle retient,
00:48:20c'est le fait qu'on lui ait redonné confiance,
00:48:22de pouvoir faire les choses,
00:48:24de pouvoir agir par elle-même
00:48:26et de se dire que même si je suis une maman solo,
00:48:28il n'y a pas de raison pour que je n'y arrive pas
00:48:30parce que j'ai les capacités en moi
00:48:32pour pouvoir le faire.
00:48:34Voilà un petit peu l'impact qu'on peut avoir
00:48:36sur ces jeunes mamans et ces jeunes papas.
00:48:39Merci Madame Annie.
00:48:41Applaudissements
00:48:44Alors j'imagine que le nom de cette jeune maman
00:48:46venait au tout début de la vidéo,
00:48:48peut-être quand on n'a pas eu le son.
00:48:50Est-ce qu'on peut connaître son prénom ?
00:48:52Oui, alors Aïché Arflan.
00:48:54Voilà, jeune maman de 2 filles.
00:48:57Dominique Bouvet, vous souhaitiez aussi
00:48:59nous montrer une vidéo
00:49:01pour parler de l'impact individuel
00:49:05mais aussi collectif
00:49:07des actions menées par la Maison 24
00:49:09que vous nous avez présentées tout à l'heure
00:49:11pour une aide alimentaire
00:49:14mais pas uniquement.
00:49:16Je vous laisse présenter votre vidéo
00:49:19et la lancer.
00:49:21Je la lancerai.
00:49:22C'est toi qui la lanceras.
00:49:24Je vais la lancer Monsieur Bouvet.
00:49:29Est-ce que vous souhaitez introduire cette vidéo ?
00:49:31Vous le disiez tout à l'heure.
00:49:33On va y voir.
00:49:35Je vais la lancer.
00:49:39Nous avons en plus des ateliers
00:49:42de conversation en français
00:49:44dont j'ai parlé tout à l'heure.
00:49:46Nous avons développé,
00:49:48grâce à France Relance
00:49:50et à l'appel à projets,
00:49:52aujourd'hui, on est à plus d'une centaine
00:49:54d'ateliers par an.
00:49:56Ce n'est pas rien.
00:49:58Ils font participer
00:50:00plus de 200 bénéficiaires.
00:50:04De nos bénéficiaires
00:50:06et également des habitants du quartier.
00:50:08Ce que vous allez voir dans la vidéo
00:50:10est une illustration.
00:50:12J'ai cité tout à l'heure les différents ateliers
00:50:14mais c'est l'illustration
00:50:16de ce qui peut se passer,
00:50:17des interactions entre les ateliers
00:50:19et de ce que ça engendre
00:50:21dans la vie de nos bénéficiaires
00:50:23et des habitants du quartier.
00:50:25Merci.
00:50:35Le jardin de la graine qui crée.
00:50:37La graine crée du lien
00:50:39avec la nature,
00:50:41avec les humains.
00:50:43Mon souhait avec ce jardin,
00:50:45c'est que ce soit un jardin
00:50:47où, comme à la Maison 24,
00:50:49tous les gens, peu importe leur âge,
00:50:51peu importe leur milieu social,
00:50:53peu importe leur religion,
00:50:55leur éthique, puissent se retrouver
00:50:57dans un lieu et se relier à la terre
00:50:59et se relier à la nature
00:51:01et les uns les autres.
00:51:03Donc on a des personnes qui viennent,
00:51:05des personnes du quartier,
00:51:07on a des familles, on a des enfants.
00:51:09La synthropie, c'est une manière
00:51:11de cultiver qui se rapproche
00:51:13beaucoup du vivant,
00:51:15de l'abondance du vivant,
00:51:17des forêts équatoriales
00:51:19où on va associer une très grande
00:51:21diversité de plantes,
00:51:23une abondance de récoltes
00:51:25et surtout, en même temps,
00:51:27mettre beaucoup d'engrais verts
00:51:29pour régénérer le sol en même temps.
00:51:31Les activités de la Maison 24,
00:51:33c'est donc les cours de conversation
00:51:35en français pour les personnes étrangères
00:51:37et les samedis, on a des ateliers différents.
00:51:39Ça peut être sculpture,
00:51:41aujourd'hui c'est photographie,
00:51:43ça peut être cuisine ou peinture
00:51:45ou sportive, il y a beaucoup de sorties
00:51:47gratuites aussi qu'on fait.
00:51:49Et donc aujourd'hui, au jardin,
00:51:51il y a cet atelier photographique
00:51:53qui va rejoindre en plus
00:51:55ces deux ateliers qui ont lieu.
00:51:57En plus de la distribution
00:51:59mon travail, je suis directeur
00:52:01mais j'ai beaucoup d'expériences
00:52:03sur la vidéographie et la photographie.
00:52:07Il faut apprendre
00:52:09à prendre une vraie photo
00:52:11ou une vidéographie.
00:52:13Justement, l'atelier nous donne l'occasion
00:52:15d'échanger les rôles, c'est-à-dire que ce matin
00:52:17nous étions en conversation,
00:52:19donc c'est le bénévole qui mène un peu le jeu
00:52:21et puis là, cet après-midi,
00:52:23dans l'atelier photo,
00:52:25on laisse la place à Hassan
00:52:27et aux autres apprenants qui, eux,
00:52:29animent l'atelier, donc c'est formidable.
00:52:31J'apprends le français
00:52:33dans la médiathèque
00:52:35avec Patricia
00:52:37et Elisabeth.
00:52:39C'est bien
00:52:41pour parler bien le français,
00:52:45pour discuter avec des amis
00:52:47en français,
00:52:49pour faire des formations
00:52:51en français.
00:52:53Je donnais déjà des cours dans une autre association
00:52:55que j'ai quittée
00:52:57et il n'était pas question
00:52:59que je laisse tomber cette activité
00:53:01pour laquelle je prends
00:53:03énormément de plaisir,
00:53:05tant à rencontrer l'autre, les autres
00:53:07dans leurs différences, que de leur enseigner
00:53:09la langue de Molière
00:53:11qui est somme toute très difficile pour eux
00:53:13d'apprendre.
00:53:15Mais c'est une expérience très riche.
00:53:17Je suis venu ici
00:53:19il y a six mois
00:53:21et je cherchais
00:53:23d'apprendre le français.
00:53:25En fait,
00:53:27Kada m'a dit
00:53:29des cours.
00:53:31J'ai commencé avec eux et maintenant j'approuve
00:53:33beaucoup. J'ai commencé comme
00:53:35A.A.A.
00:53:37Je veux apprendre le français parce que je veux
00:53:39compléter l'université
00:53:41et je dois
00:53:43arriver à Bédo.
00:53:45J'ai parlé
00:53:47trois langues.
00:53:49J'ai parlé
00:53:51anglais, j'ai parlé
00:53:53arabe, j'ai parlé
00:53:55turc.
00:53:57Avec les grand-mères, c'est très
00:53:59très...
00:54:01Oui, c'est ça.
00:54:03En ce moment, dernièrement, ce qui se passe
00:54:05les samedis, c'est qu'on a l'atelier cuisine
00:54:07dans lequel on apprend à faire
00:54:09plus de cuisiner, plus de légumes.
00:54:11On apprend à faire différents plats
00:54:13de différents pays en fonction des bénéficiaires aussi
00:54:15qui peuvent venir et partager leurs connaissances culinaires
00:54:17qui viennent nous rejoindre à midi.
00:54:19Il y a vraiment la rencontre entre ces deux activités
00:54:21qui est formidable aussi.
00:54:41Je vais apporter
00:54:43quelques compléments et puis après je souhaite que
00:54:45Pauline Eckman puisse apporter
00:54:47également son
00:54:49intervention, son témoignage.
00:54:51Je vais continuer sur l'impact.
00:54:53L'impact individuel, j'en ai
00:54:55parlé. L'impact au
00:54:57niveau
00:54:59territorial, local,
00:55:01ça nous a
00:55:03permis
00:55:05en plus des différents
00:55:07partenariats que nous avions pour l'aide alimentaire
00:55:09et qui sont nombreux, avec tous les
00:55:11acteurs sociaux, mais ça nous a
00:55:13permis de développer d'autres partenariats,
00:55:15d'autres associations
00:55:17de Périgueux. Dans tous les domaines,
00:55:19je ne rentre pas dans les détails.
00:55:21Également, un partenariat
00:55:23avec la mairie de Périgueux, puisque nous participons
00:55:25au conseil d'arrondissement
00:55:27et nous sommes dans un quartier
00:55:29qui a été fragilisé,
00:55:31ça ne s'appelle plus comme ça, c'est
00:55:33Enveille, je crois. C'est ça, merci.
00:55:35Et donc,
00:55:37ça nous a ouvert aussi
00:55:39à
00:55:41développer
00:55:43des actions et être à l'écoute des
00:55:45habitants du quartier et nous prolongeons
00:55:47dans le cadre de la politique
00:55:49de la ville, avec des
00:55:51financements états,
00:55:53Grand Périgueux, Conseil départemental
00:55:55et
00:55:57mairie de Périgueux.
00:55:59J'espère que je n'ai oublié personne et que nous remercions
00:56:01bien vivement.
00:56:03Au niveau
00:56:05de notre association, l'impact,
00:56:07je le redis, a été
00:56:09très important de ce plan.
00:56:11Ça nous a
00:56:13fait changer de
00:56:15braquer, de braquer aussi
00:56:17au niveau financier, puisque nous avons doublé notre
00:56:19budget, nous avons actuellement un budget
00:56:21de 160 000 euros,
00:56:23financé au deux tiers
00:56:25par des dons privés et
00:56:27un tiers par des subventions publiques
00:56:29des partenaires que je viens de citer
00:56:31et que
00:56:33qui nous sont fort utiles.
00:56:37Ça nous a permis de nous professionnaliser
00:56:39aussi
00:56:41dans nos pratiques et dans notre matériel.
00:56:43Nous nous sommes équipés de matériel
00:56:45de cuisine
00:56:47tout à fait performant,
00:56:49de matériel de réception,
00:56:51au niveau de l'hygiène aussi,
00:56:53ça nous a permis de progresser,
00:56:55d'un cabanon de jardin et d'une cuisine de jardin
00:56:57qui nous permettent
00:56:59d'organiser des événements
00:57:01festifs, puisque la fête fait
00:57:03beaucoup partie, vous l'avez compris,
00:57:05de notre
00:57:07association.
00:57:09Et puis le recrutement
00:57:11d'un coordinateur de projet, j'en ai parlé,
00:57:13je n'y reviens pas.
00:57:15La suite, en deux mots ?
00:57:17Non ?
00:57:19Je vous propose qu'on laisse la parole
00:57:21à Pauline Eckman, autrement
00:57:23on ne pourra pas avoir son complément. Vous souhaitiez que
00:57:25Pauline Eckman, chef de service
00:57:27solidarité et logement d'insertion
00:57:29à la dette de Dordogne,
00:57:31vous êtes à côté de moi, vous lui apportez un complément.
00:57:33Pourquoi est-ce que vous avez soutenu cette structure ?
00:57:35Oui, très rapidement.
00:57:37Juste...
00:57:39Alors, pourquoi on a...
00:57:41Si vous souhaitez que je me lève,
00:57:43j'en souhaite beaucoup.
00:57:45Oui, donc simplement, juste préciser
00:57:47que la démarche... Juste pour parler
00:57:49de l'impact aussi
00:57:51institutionnel et administratif
00:57:53du plan de lutte contre la pauvreté
00:57:55ou du pacte demain.
00:57:57Là, il y a un projet
00:57:59en particulier sur lequel il est mis la focale,
00:58:01mais c'est un projet qui a permis
00:58:03aussi d'abord de s'autonomiser, c'est-à-dire
00:58:05comment est-ce que ça fait un effet levier à un moment,
00:58:07on soutient une structure et cette structure
00:58:09s'implante et du coup va chercher
00:58:11du partenariat complémentaire en financier.
00:58:13Donc ça, c'est extrêmement important parce que
00:58:15c'est un moment, comment est-ce qu'on arrive par
00:58:17un financement qui décloisonne les politiques
00:58:19publiques et qui va pas forcément
00:58:21trouver dans les différents appels à projet
00:58:23en tuyau d'orgue à trouver sa place
00:58:25par le pacte ou par
00:58:27la calepa hier où
00:58:29le plan, le FAD,
00:58:31le Fonds d'Aide pour une
00:58:33Alimentation Durable, puisque aujourd'hui, la Maison 24
00:58:35a aussi raccroché cet
00:58:37appel à projet, comment est-ce qu'on arrive
00:58:39à soutenir des projets qui sont justement
00:58:41transversaux et ça,
00:58:43c'est vraiment fondamental. Voilà, peut-être juste
00:58:45dire ça, c'est-à-dire que c'est pas seulement
00:58:47au bénéfice des associations, c'est
00:58:49évidemment au bénéfice des personnes en bout de course
00:58:51mais c'est aussi dans notre approche
00:58:53nous, administration
00:58:55de certains projets, ça nous permet de soutenir
00:58:57des projets au niveau départemental
00:58:59et des projets qui ne trouvaient
00:59:01pas avant d'appui financier.
00:59:03Donc voilà, peut-être juste apporter ce petit
00:59:05complément parce que le reste c'est bien mieux dit par les associations
00:59:07que par l'administration.
00:59:09Je vous remercie
00:59:11et je vais me tourner vers vous, Marie-Noëlle
00:59:13Claveau, pour parler
00:59:15de l'impact de
00:59:17Déclic Santé sur le territoire
00:59:19du Poitou, la Vienne
00:59:21et les Deux-Sèvres.
00:59:23Je crois
00:59:25qu'on n'aura pas le temps de présenter toutes
00:59:27les diapositives, donc je vais parler
00:59:29en tout cas de la recherche
00:59:31Action
00:59:33Odénor, puisque c'est eux qui ont
00:59:35permis de commencer
00:59:37l'analyse un petit peu de l'impact
00:59:39de notre travail.
00:59:41Et ce qu'ils ont
00:59:43mis en avant, c'était
00:59:45la pertinence de l'intervention
00:59:47de l'infirmière en binôme avec un
00:59:49travailleur social, donc
00:59:51l'infirmière, c'est moi.
00:59:53Aujourd'hui.
00:59:57Donc ce qui a été mis en évidence,
00:59:59c'était
01:00:01des compétences paramédicales
01:00:03qui sont le
01:00:05principal apport de la démarche.
01:00:07Malgré
01:00:09toutes les limites d'action pour
01:00:11l'infirmière, en particulier
01:00:13par rapport aux problématiques de santé
01:00:15mentale et d'addiction, c'est pas toujours évident
01:00:17effectivement de trouver
01:00:19toutes les pistes d'orientation.
01:00:23Et avec un contexte de saturation
01:00:25des ressources disponibles
01:00:27dans les départements
01:00:29où j'officie.
01:00:31Donc aussi les conseils
01:00:33que je peux donner aux
01:00:35bénéficiaires
01:00:37pour des questions
01:00:39liées à la protection de...
01:00:47à la protection maladie.
01:00:49Mes yeux qui sont pas...
01:00:51qui ont pu avoir
01:00:53une incidence directe
01:00:55sur leur renoncement aux soins
01:00:57et les ressources informationnelles
01:00:59sur d'autres questions de protection maladie,
01:01:01de remboursement des frais de santé.
01:01:05Pertinence
01:01:07de la recherche d'autonomie de la personne,
01:01:09puisqu'on ne l'a pas trop détaillé,
01:01:11mais en fait, moi je fonctionne
01:01:13beaucoup avec l'entretien
01:01:15motivationnel, à partir
01:01:17de ce que la personne aussi
01:01:19souhaite développer
01:01:21comme...
01:01:23comme amélioration de sa santé
01:01:25et en fonction de ce qu'elle se
01:01:27sent capable de faire.
01:01:29Et je fais avec eux
01:01:31et pas à leur place. Donc ça c'est vraiment
01:01:33quelque chose de très important.
01:01:39Donc aujourd'hui, une petite synthèse
01:01:41de notre activité 2023 pour se
01:01:43rendre compte. Alors c'est 46 dossiers
01:01:45traités en 2023.
01:01:47Ça veut pas dire qu'il n'y a pas
01:01:49plus de bénéficiaires, mais il y en a qui sont
01:01:51sortis aussi.
01:01:53C'est 17 femmes, c'est 29
01:01:55hommes sur
01:01:57ce bilan-là.
01:01:59Une moyenne d'âge de 54
01:02:01ans, avec
01:02:0336 personnes dans la Vienne, 10
01:02:05dans les Deux-Sèvres, mais un programme qui a été lancé
01:02:07un petit peu plus tard.
01:02:09Donc je vous ai mis le
01:02:11nombre de personnes qui étaient sorties du
01:02:13dispositif.
01:02:15Avec une moyenne de 8 mois d'accompagnement
01:02:17et
01:02:19une personne qui a eu besoin de 24 mois.
01:02:2114 nouveaux
01:02:23accompagnements. Bon, ça c'est peut-être moins
01:02:25intéressant.
01:02:27Les motifs d'intégration.
01:02:29Alors ça, ça me semblait important quand même
01:02:31de ressortir notre petit
01:02:33bilan par rapport
01:02:35aux personnes qu'on a accompagnées. Donc 65%
01:02:37ont une préoccupation
01:02:39principale qui est financière,
01:02:41souvent à l'origine de la demande
01:02:43d'aide.
01:02:45Pour 63%,
01:02:47c'est la recherche de professionnels de santé,
01:02:49quand même.
01:02:5163%, c'est une cessation
01:02:53d'activité ou un projet de cessation
01:02:55d'activité qui est avec
01:02:57de l'épuisement, de la maladie, de la reconversion.
01:03:0054% des personnes
01:03:02que j'accompagne
01:03:04vivent un isolement extrême,
01:03:06psychologique
01:03:08et géographique. Alors il faut savoir
01:03:10que ces personnes accompagnées
01:03:12pour l'instant sont essentiellement
01:03:14du milieu rural.
01:03:16Puisque c'était tout d'abord
01:03:18les bénéficiaires de la
01:03:20MSA qui ont pu
01:03:22avoir accès à ce dispositif.
01:03:2452%
01:03:26quand même qui ont une fragilité psychologique
01:03:28voire une maladie psychiatrique
01:03:30et
01:03:32avec plusieurs profils, tendance
01:03:34suicidaire.
01:03:3639% avec des pathologies
01:03:38lourdes.
01:03:4030% avec des difficultés
01:03:42de couple.
01:03:4426% avec une addiction.
01:03:46Je ne vous mets pas tous les pourcentages.
01:03:48Il y en a beaucoup.
01:03:50Donc l'accompagnement
01:03:52je le disais tout à l'heure,
01:03:54dure en moyenne 8 mois.
01:03:56Je ne vous lis pas tout.
01:03:58Donc les entretiens se déroulent
01:04:00en principe tous les 3 mois.
01:04:02Je vais au domicile pour la plupart.
01:04:04Je les rencontre
01:04:06avec des interventions téléphoniques
01:04:08entre les deux.
01:04:10Souvent ils ont besoin
01:04:12d'un coup de pouce, c'est un déclic
01:04:14pour le coup, c'est sûr.
01:04:16Et quelqu'un qui suive aussi leur action.
01:04:18C'est-à-dire que si on met des objectifs
01:04:20ensemble
01:04:22et que c'est ce qui leur
01:04:24semble prioritaire, moi je vais aussi
01:04:26m'attacher à revenir
01:04:28vers eux, savoir s'ils ont pu avoir
01:04:30un rendez-vous,
01:04:32s'ils sont allés.
01:04:34On est beaucoup aussi
01:04:36dans cet accompagnement-là.
01:04:40Sur 18 personnes
01:04:42accompagnées depuis 8 mois,
01:04:44donc ça c'était l'année dernière en plus,
01:04:4613 jugeaient
01:04:48que leur santé s'était améliorée à la fin
01:04:50de l'accompagnement.
01:04:52Quelques exemples, alors c'est
01:04:54vraiment des exemples
01:04:56concrets de l'accompagnement qu'on peut faire.
01:04:58Et c'est parti
01:05:00de cas très concrets
01:05:02de personnes que j'ai accompagnées.
01:05:04Mon docteur a pris
01:05:06sa retraite, je n'ai plus de médecin traitant,
01:05:08je ne sais pas où demander.
01:05:10Il faut savoir que j'accompagne
01:05:12parfois des personnes qui n'ont plus de médecin traitant
01:05:14depuis 2 voire 3 ans
01:05:16et qui se débrouillent
01:05:18autrement pour avoir accès aux soins
01:05:20ou pas.
01:05:22Donc
01:05:24ce qu'on peut faire dans le cadre
01:05:26des clics santé, c'est qu'on peut contacter des médecins.
01:05:28Des fois quand je dis
01:05:30je suis l'infirmière
01:05:32de ce dispositif, ça peut avoir
01:05:34une écoute différente
01:05:36et les CPTS bien sûr
01:05:38mais les difficultés
01:05:40sont nombreuses, surtout dans les milieux
01:05:42très ruraux, c'est plus compliqué.
01:05:44Et là,
01:05:46la personne que j'accompagnais dans ce cadre-là
01:05:48a pu avoir un nouveau médecin traitant
01:05:50et
01:05:52prendre ses rendez-vous en main.
01:05:54Alors un exemple
01:05:56très concret
01:05:58d'une personne en milieu
01:06:00rural et exploitant agricole,
01:06:02c'est le fait d'être
01:06:04isolée sur mon exploitation
01:06:06je ne laisse aller,
01:06:08je ne peux plus recevoir personne car
01:06:10j'ai honte de ma situation, je sors de moi
01:06:12en moi, ne fais plus d'effort pour
01:06:14m'habiller correctement, ne réponds plus
01:06:16aux courriers qui s'entassent.
01:06:18C'est un cas parmi d'autres
01:06:20mais j'ai plusieurs situations de ce genre.
01:06:22Donc on a
01:06:24pu se poser, d'ailleurs il y a un témoignage
01:06:26qui disait
01:06:28ce dispositif ça permet
01:06:30de se poser, de parler, de mettre des choses
01:06:32au clair
01:06:34et de pouvoir
01:06:36prendre du temps. Donc souvent c'est vrai
01:06:38que le premier entretien que je fais
01:06:40qui est un petit peu
01:06:42un entretien de diagnostic
01:06:44de tout ce qui les entoure
01:06:46et des freins qu'il peut y avoir
01:06:48et bien on peut
01:06:50eux-mêmes
01:06:52souvent ils peuvent faire ressortir
01:06:54leurs besoins d'accompagnement et en particulier
01:06:56sur le volet psychologique
01:06:58puisque c'est aujourd'hui une forte demande.
01:07:02Je vais peut-être pas
01:07:04avancer, juste vous donner
01:07:06un dernier exemple
01:07:08concret qui permette d'illustrer
01:07:10parfaitement l'impact.
01:07:12Peut-être pas tous les cas concrets
01:07:14parce que je pourrais vous en donner plein
01:07:16mais j'ai essayé
01:07:18sur ces premiers temps d'intervention
01:07:20de faire ressortir un profil
01:07:22type d'un bénéficiaire
01:07:24de Déclic Santé. Aujourd'hui
01:07:26c'est plutôt un homme exploitant
01:07:28agricole isolé entre 50 et 60 ans
01:07:30qui vit une séparation
01:07:32douloureuse bien souvent
01:07:34usée par le travail qui ne s'arrête
01:07:36jamais, qui a des difficultés
01:07:38financières importantes,
01:07:40qui ne voit pas de solution pour la suite de son
01:07:42exploitation, qui a conscience
01:07:44de ses problèmes de santé et voudrait aller
01:07:46mieux parce que ça part déjà de leur volonté
01:07:48mais qui est dépassé par la situation
01:07:50professionnelle et ne sachant pas
01:07:52qui interpeller ne prend
01:07:54plus soin de lui. Au total
01:07:56le moral est touché et accentue le
01:07:58cercle vicieux. C'est un petit peu le résumé
01:08:00des situations
01:08:02que j'accompagne.
01:08:04Merci Marie-Noëlle Claveau
01:08:06et effectivement le temps
01:08:08commence à presser un peu donc je vais tout de suite
01:08:10donner la parole à Élise Bégu et
01:08:12Anne Pinault avec
01:08:14pour parler d'impact également un témoignage
01:08:16d'une personne
01:08:18qui a préparé le code
01:08:20avec l'an d'insertion
01:08:22mobilité.
01:08:28Juste avant la petite vidéo
01:08:30c'était pour donner quelques chiffres
01:08:32pour 2022 et 2023
01:08:34donc on a eu 1600 bénéficiaires
01:08:36pour la réparation de véhicules
01:08:38350 pour la location
01:08:40et un peu plus de 700 personnes qui ont été
01:08:42accompagnées concernant
01:08:44le conseil mobilité.
01:08:46Je sais qu'on est un petit peu en retard donc je m'arrête là.
01:08:48Bonjour.
01:08:50Bonjour, je suis Elisabeth de Morsinx
01:08:52et j'ai 43 ans.
01:08:58Elisabeth, est-ce que vous pouvez nous dire
01:09:00comment vous avez connu notre association ?
01:09:02Oui, j'ai connu votre association
01:09:04avec M. Pascal Gérard de Morsinx
01:09:06car je souhaitais
01:09:08passer le permis de conduire.
01:09:10D'accord, très bien.
01:09:12J'imagine que le permis de conduire
01:09:14c'est quelque chose qui est important pour vous ?
01:09:16Oui, c'est important pour pouvoir aller travailler
01:09:18pour pouvoir faire des formations
01:09:20qui sont en grande ville
01:09:22vu que j'habite à Morsinx.
01:09:28Et suite à cette prescription
01:09:30en accompagnement vous avez été
01:09:32accompagnée par quelqu'un d'autre ?
01:09:34Oui, j'ai été accompagnée par
01:09:36quelqu'un d'autre.
01:09:38Et cette prescription en accompagnement
01:09:40vous a été proposée ?
01:09:42Oui, j'ai été reçue par une conseillère
01:09:44mobilité, nous avons eu un échange
01:09:46sur le financement du permis
01:09:48de conduire et le code de la route.
01:09:50Que vous souhaitez passer en candidat
01:09:52libre, c'est ça ?
01:09:54Oui, et que j'ai fait le choix de passer en candidat libre, oui.
01:09:56Et vous avez participé, il me semble,
01:09:58à un atelier de soutien au code de la route ?
01:10:00Oui, j'ai participé
01:10:02à un atelier de soutien au code de la route
01:10:04en groupe.
01:10:06Est-ce que vous pouvez nous dire un petit peu
01:10:08comment ça s'est passé, ce que ça vous a apporté ?
01:10:10Oui, c'était
01:10:12très agréable de faire ça,
01:10:14ça nous a motivés, enfin à moi
01:10:16ça m'a motivée pour pouvoir faire
01:10:18bien le code parce que
01:10:20du coup on avait une plateforme
01:10:22pour faire les leçons
01:10:24de code de la route.
01:10:26Et puis l'atelier
01:10:28c'était sympa, c'était des jeux,
01:10:30c'était des diapos,
01:10:32des séries qu'on a faites
01:10:34tous ensemble, donc on pouvait
01:10:36se soutenir.
01:10:38D'accord.
01:10:44Et aujourd'hui, vous en êtes où
01:10:46au niveau du permis de conduire ?
01:10:48Aujourd'hui, j'ai eu le code
01:10:50avec l'application
01:10:52La Poste. Félicitations.
01:10:54Voilà, merci.
01:10:56Et vous avez commencé les heures de conduite
01:10:58ou pas encore ?
01:11:00Et là, bientôt,
01:11:02c'est bientôt
01:11:04que je vais faire
01:11:06mes heures de conduite, oui.
01:11:08Très bien, merci beaucoup Elisabeth.
01:11:10Merci.
01:11:20Anne Pinault, est-ce que vous souhaitez apporter
01:11:22des informations sur l'impact
01:11:24de la plateforme
01:11:26numérique, le guichet numérique unique
01:11:28de mobilité Evaland
01:11:30que vous aviez présenté comme le petit dernier
01:11:32de l'année d'insertion
01:11:34mobilité ? Exactement.
01:11:36Donc en tant que petit dernier, pour l'instant,
01:11:38on n'a pas vraiment pu mesurer l'impact.
01:11:40On a lancé ça vraiment
01:11:42sur la fin de l'année 2023.
01:11:44Donc là, les seules retombées
01:11:46qu'on peut voir, c'est qu'avec la
01:11:48communication qui se fait autour, il y a de plus
01:11:50en plus de partenaires qui se saisissent de l'outil.
01:11:52Il y en a beaucoup plus qui s'inscrivent en tant que
01:11:54membres et je vois
01:11:56qu'il y en a déjà certains qui ont changé un peu leurs
01:11:58habitudes et qui passent par le site
01:12:00internet pour trouver leurs
01:12:02infos plus rapidement et en
01:12:04autonomie plutôt que de passer par toutes les structures.
01:12:06Et donc,
01:12:08sur cette année, le travail,
01:12:10ça sert vraiment de communiquer le plus possible sur ce
01:12:12dispositif pour qu'on puisse
01:12:14mesurer l'impact l'année prochaine.
01:12:16Élise Bégu, Anne Pinault, est-ce qu'ensemble
01:12:18vous mesurez un impact territorial
01:12:20de la plateforme ?
01:12:24Alors, au niveau individuel,
01:12:26c'est sûr qu'on a les retours de personnes.
01:12:28On a pour projet également
01:12:30de, parce qu'on est assez
01:12:32récents aussi quand même, de
01:12:34pouvoir les contacter une fois
01:12:36que l'accompagnement est terminé,
01:12:38de pouvoir les contacter par téléphone
01:12:40ou par le biais de questionnaires ou autres.
01:12:42On aimerait pouvoir recueillir un impact
01:12:44un peu plus formalisé,
01:12:46on va dire, si on peut dire ça comme ça.
01:12:48Après, au niveau institutionnel,
01:12:50c'est vrai qu'on a la chance d'avoir
01:12:52des partenaires et des prescripteurs qui sont
01:12:54quand même très actifs, qui nous accueillent
01:12:56très facilement,
01:12:58qui nous facilitent pas mal des choses
01:13:00par rapport au travail qu'on peut
01:13:02faire avec les personnes.
01:13:04On travaille pas mal aussi avec les associations du
01:13:06territoire, etc.
01:13:08C'est un peu tôt pour parler d'impact
01:13:10vraiment à proprement parler,
01:13:12avoir des données un peu plus
01:13:14formelles, mais en tout cas
01:13:16on va y travailler cette année.
01:13:18Même question
01:13:20pour Kim Delagarde
01:13:22et la BetaPi, alors est-ce que c'est trop tôt
01:13:24de parler d'impact ?
01:13:26Mais qu'est-ce que vous avez observé déjà ?
01:13:28Vous parliez tout à l'heure
01:13:30notamment de l'action
01:13:32collective, de l'impact de l'action collective.
01:13:34Est-ce que vous pouvez nous en parler ?
01:13:36Alors, tout à fait.
01:13:38Mais peut-être juste
01:13:40un petit point sémantique,
01:13:42on parle de mesure d'impact
01:13:44et on parle d'évaluation.
01:13:46Alors aujourd'hui, effectivement, je sais pas
01:13:48si je peux mesurer, mais
01:13:50je pense que je peux évaluer,
01:13:52en tout cas donner une valeur
01:13:54à l'action qui a été
01:13:56mise en meneuve.
01:13:58Commise, je sais pas si c'est le bon mot.
01:14:00Sur le collectif, oui,
01:14:02effectivement, la valeur
01:14:04aujourd'hui de
01:14:06cette action, c'est une interconnaissance
01:14:08des acteurs, ça paraît
01:14:10extrêmement banal et
01:14:12un peu posé là, mais
01:14:14on a, entre des acteurs administratifs,
01:14:16des acteurs de l'accompagnement
01:14:18social et des acteurs du socio-culturel,
01:14:20on a appris à se connaître,
01:14:22à connaître nos propositions,
01:14:24nos méthodes de travail
01:14:26et quand je dis ça,
01:14:28juste un point
01:14:30d'attention, oui,
01:14:32dans un bureau, avec la directrice
01:14:34de Pôle Emploi, on convient d'un
01:14:36accord, d'un partenariat
01:14:38et trois mois après, on se dit
01:14:40ça n'a pas avancé, pourquoi ?
01:14:42Parce que nos collègues, les personnes,
01:14:44les opérateurs, ne se sont pas rencontrés
01:14:46et ça a
01:14:48commencé à fonctionner quand
01:14:50mes collègues qui mettent en charge
01:14:52des ateliers d'inclusion numérique
01:14:54ont rencontré directement les
01:14:56conseillers, puisque là aussi,
01:14:58de personne à personne,
01:15:00c'est plus simple
01:15:02d'être prescripteur
01:15:04dans ces
01:15:06conditions-là. Et donc aujourd'hui,
01:15:08j'en parlais un petit peu tout à l'heure
01:15:10aussi dans l'action collective,
01:15:12je pense
01:15:14qu'on a réussi un peu à
01:15:16gommer ce
01:15:18petit réflexe de concurrence
01:15:20qu'on peut avoir dans nos actions, de dire
01:15:22toi tu fais ça, lui il fait ça, moi je fais
01:15:24ça,
01:15:26voilà, et je pense qu'on a bien
01:15:28avancé sur ça et qu'on arrive à lire
01:15:30les propositions des autres comme
01:15:32une force et un
01:15:34complément, et ça je pense que c'est
01:15:36extrêmement important, et ça nous a
01:15:38même amené à
01:15:40envisager des actions communes,
01:15:42des actions
01:15:44saisonnières, par exemple on a
01:15:46tenté, ça a été un échec,
01:15:48une action saisonnière sur la prise
01:15:50en main de pronotes à
01:15:52la rentrée scolaire, on s'est dit
01:15:54les parents sont largués,
01:15:56ils se connectent avec le compte
01:15:58de leurs enfants, ce qu'il ne faut pas
01:16:00faire, parce qu'ils louent plein d'informations,
01:16:02donc on a essayé de travailler avec les
01:16:04établissements scolaires, ça n'a pas très
01:16:06bien fonctionné, mais
01:16:08on est au pignâtre, on reconduit
01:16:10l'opération l'année prochaine, parce qu'on
01:16:12pense que c'est aussi en persévérant
01:16:14que ce genre d'action
01:16:16marquera.
01:16:18Et par rapport aux individus,
01:16:20vous allez dire que je suis vraiment fâché avec
01:16:22les numériques, je n'ai pas de vidéo,
01:16:24mais
01:16:26j'avais une personne
01:16:28qui était prête à témoigner, elle était
01:16:30pas loin d'accepter de
01:16:32venir, et puis
01:16:34bon, ça s'est pas fait,
01:16:36la vidéo aurait pu se faire,
01:16:38mais elle a eu un événement malheureux dans sa famille
01:16:40qui l'a empêchée de
01:16:42témoigner, mais Marie-Christine,
01:16:44voilà, 60 ans,
01:16:46un petit souci de santé,
01:16:48arrive dans le territoire,
01:16:50connaît personne, se sent
01:16:52vraiment perdue,
01:16:54et voit bien que
01:16:56ces questions des marches administratives
01:16:58en ligne, là, il va falloir qu'elle fasse
01:17:00quelque chose, et vient sur nos ateliers,
01:17:02et découvre que
01:17:04au miracle, c'est ce que je disais tout à l'heure,
01:17:06elle n'est pas la seule à galérer
01:17:08avec les outils numériques,
01:17:10et je pense que nous sommes
01:17:12tous à galérer avec les outils
01:17:14numériques, dans certaines
01:17:16circonstances,
01:17:18je vois quelques-uns
01:17:20qui ont eu des déboires tout à l'heure,
01:17:22mais oui,
01:17:24on est tous un peu dans
01:17:26ces situations-là, sauf qu'il y a des gens
01:17:28qui ont les ressources pour rebondir, et ceux qui ne
01:17:30les ont pas. Et donc,
01:17:32elle a découvert ça,
01:17:34elle s'est fait des copines,
01:17:36donc au-delà
01:17:38de la compétence,
01:17:40c'est bien une question de
01:17:42tous les témoignages que j'entends ici
01:17:44résonnent avec ça,
01:17:46c'est une re-socialisation,
01:17:48tellement contente qu'elle nous a envoyé
01:17:50son mari, Manu Militari,
01:17:52pour qu'il vienne faire les ateliers, parce que
01:17:54c'est pas question qu'il n'y ait qu'elle
01:17:56qui apprenne à utiliser l'ordinateur,
01:17:58donc voilà, ça c'est effectivement
01:18:00des petites anecdotes
01:18:02comme ça, qui sont
01:18:04intéressantes. Nous, ce qu'on a mesuré
01:18:06dans les publics, évidemment, il y a
01:18:08des personnes qui viennent par
01:18:10nécessité, qui voient bien que
01:18:12dans leur insertion professionnelle et sociale,
01:18:14s'ils n'ont pas
01:18:16cette brique-là, c'est compliqué.
01:18:18On voit aussi ceux qui sont
01:18:20dans la prévention,
01:18:22madame vient, parce que
01:18:24couple de retraités,
01:18:26c'est monsieur qui fait tout
01:18:28sur l'ordinateur, et elle voit bien qu'un jour,
01:18:30ben,
01:18:32si elle doit s'en occuper,
01:18:34elle sera très très embarrassée,
01:18:36et donc elle vient un petit peu dans ces démarches-là.
01:18:38Voilà, et puis
01:18:40il y a aussi beaucoup de gens qui veulent
01:18:42rester à la page.
01:18:44Nous, on était à la fin d'un atelier où
01:18:46on a galéré à essayer d'expliquer
01:18:48comment on mettait une pièce jointe dans un mail,
01:18:50etc., et on leur dit, est-ce que
01:18:52vous avez des questions, est-ce que vous avez des besoins ?
01:18:54La question c'était, est-ce qu'on pourrait parler
01:18:56de chat GPT ?
01:18:58Et ben oui,
01:19:00c'est pas parce qu'on galère avec les mails
01:19:02qu'on ne s'interroge pas
01:19:04à ce qui se dit dans l'actualité, et ça aussi,
01:19:06il faut pouvoir rire.