Conférence régionale des acteurs de la lutte contre la pauvreté, le 4 juillet 2023 à Sciences Po Bordeaux (Pessac, 33)
//Le futur pacte des solidarités en Nouvelle-Aquitaine : enjeux et perspectives/
//Le futur pacte des solidarités en Nouvelle-Aquitaine : enjeux et perspectives/
Category
📚
ÉducationTranscription
00:00:00 Bonjour à tous. Merci d'être présents dans notre nouvelle conférence régionale des
00:00:11 acteurs. Donc on a choisi de la positionner un peu à un moment charnière. Monsieur le
00:00:16 préfet l'a évoqué tout à l'heure. On est en train de terminer le plan d'action déployé
00:00:20 dans le cadre de la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté depuis 2018,
00:00:25 largement abondé avec des moyens complémentaires au regard de la situation qu'on a pu traverser,
00:00:34 notamment au travers de la crise sanitaire ou des enjeux de l'inflation. Donc on est
00:00:40 allés plus loin et puis donc nous sommes à la veille de l'annonce de ce que va être
00:00:45 de façon plus détaillée le pacte national des solidarités. Donc l'annonce qui devrait
00:00:53 maintenant ne plus tarder. Donc on a choisi de présenter cette table ronde autour d'un
00:01:02 panel d'acteurs qui sont finalement au cœur de la déclinaison de l'ensemble de ce qu'il
00:01:08 y a pu se mettre en œuvre au titre de la stratégie. Donc on est dans une dimension
00:01:15 qui va sans doute être assez frustrante parce que bien sûr les uns et les autres, on vous
00:01:19 a obligé de présenter les choses de manière la plus concise possible et puis en illustrant
00:01:25 au travers de certains projets qui vous ont paru importants un peu ce qui a pu se déployer.
00:01:31 Bien sûr l'intérêt était qu'on puisse pouvoir justement au travers de vos expériences
00:01:39 présenter ce qui a pu se mettre en œuvre, ce que vous et vos institutions ont pu mettre
00:01:44 en œuvre, ou vos collectivités ont pu mettre en œuvre directement ou avec les autres acteurs
00:01:49 que sont bien évidemment les directions départementales de l'emploi, du travail et des solidarités
00:01:54 qui sont les correspondants départementaux de la stratégie, mais également bien sûr
00:01:59 avec l'ensemble des associations qui sont nos partenaires au quotidien sur ces différents
00:02:04 sujets. Donc l'idée est d'illustrer à la fois ce que vous avez mis en œuvre et
00:02:08 puis le travail transversal que vous avez pu déployer dans l'ensemble de la région
00:02:13 au travers de ce que vous avez pu mettre en œuvre, donc qu'il s'agisse de la
00:02:17 branche famille, de Pôle emploi, de l'éducation nationale, des conseils départementaux, un
00:02:21 conseil départemental, je ne parle pas à l'ensemble mais qui sera un des exemples
00:02:25 bien sûr de ce qui a pu être mis en œuvre, les missions locales ou l'ARS. Donc vous
00:02:31 allez présenter vos points forts et puis donc on va pouvoir aussi essayer d'enclencher
00:02:36 un débat autour de ces différents points. Comme on l'a montré aussi bien par Monsieur
00:02:41 le Préfet ou par l'INSEE ou Madame la Présidente du Césaire, on a avancé beaucoup, il y a
00:02:49 beaucoup de choses sur lesquelles on a avancé, mais on sait aussi qu'il y a encore des
00:02:51 choses sur lesquelles on aura encore besoin d'avancer. Mais ça, ce sont les perspectives
00:02:56 un peu plus de cet après-midi. Voilà, je repasse la parole à Hélène pour continuer
00:03:01 d'introduire vos présentations.
00:03:03 Oui, je suis là avant tout pour vous rappeler que vous avez chacun 10 minutes de présentation,
00:03:08 donc j'essaie de respecter les timings. Monsieur le Préfet le rappelait tout à l'heure dans
00:03:12 son introduction, la stratégie a été mise en œuvre autour de deux grandes priorités,
00:03:16 la prévention de la pauvreté dès le plus jeune âge et l'accompagnement des familles
00:03:20 et la sortie de la pauvreté par le travail et la lutte contre les freins. Et pour répondre
00:03:25 à ce deuxième enjeu, l'accompagnement global a été placé au cœur de la stratégie et
00:03:29 il est piloté par Pôle emploi en partenariat avec les conseils départementaux. Aurélien
00:03:34 Leroy, donc vous êtes directeur de la stratégie des relations extérieures à Pôle emploi.
00:03:39 Quel bilan est-ce qu'on peut faire aujourd'hui de ce dispositif d'accompagnement global ?
00:03:44 Alors bonjour à chacune et chacun de vous. Plus qu'un bilan, c'est un point étape en
00:03:49 fait, puisque le dispositif continue et ce dispositif, il n'est pas piloté par Pôle
00:03:54 emploi, il est surtout copiloté par les conseils départementaux et par Pôle emploi, puisque
00:03:58 effectivement le cœur de l'accompagnement, c'est que c'est un accompagnement conjoint.
00:04:02 Avant de vous parler de dispositif, moi j'ai plutôt envie de vous parler finalement des
00:04:06 besoins des personnes que l'on vise avec ce dispositif et pour ça j'ai quelques éléments
00:04:11 à partager avec vous. Finalement chacun de nous dans sa vie, il est amené à satisfaire
00:04:17 des besoins qui sont des besoins essentiels, qui sont très simples, autour de se soigner,
00:04:22 se loger, évidemment se nourrir, se déplacer et puis également avoir des relations sociales,
00:04:28 bref tous ces besoins basiques que chacun de nous, une fois encore, quelle que soit
00:04:31 sa situation, est amené à satisfaire et une fois encore ce sont des besoins essentiels.
00:04:36 Et puis au gré de nos vies, on a parfois des difficultés sur l'une ou plusieurs de
00:04:39 ces dimensions, à satisfaire l'un ou plusieurs de ces besoins et notamment lorsqu'on est
00:04:43 dans un parcours de recherche d'emploi, dans un parcours d'insertion, souvent plusieurs
00:04:48 de ces dimensions sont chahutées et deviennent effectivement des difficultés, on appelle
00:04:53 ça des freins périphériques, c'est une jolie expression parce que ça n'a rien de
00:04:56 périphérique en fait, c'est central. Quand on regarde dans notre région effectivement
00:05:00 plusieurs de ces freins dits périphériques, on a la mobilité et Madame la Présidente
00:05:05 du Césaire en parlait tout à l'heure, ça reste effectivement un point majeur. Aujourd'hui
00:05:09 on a presque un demandeur d'emploi sur deux, 47% qui nous dit être peu mobile. Peu mobile
00:05:15 ça veut dire quoi ? Ça veut dire que cette personne dit je ne suis pas en capacité de
00:05:19 faire plus de 30 minutes pour aller à un emploi ou je ne suis pas en capacité de faire
00:05:25 plus de 15 kilomètres. Donc ce sujet de la mobilité c'est un sujet majeur, c'est pas
00:05:29 uniquement ne pas avoir de véhicule puisque souvent derrière cette question de la mobilité
00:05:34 il y a une représentation psychosociale, effectivement de dépasser son territoire
00:05:38 du véhicule, d'utiliser des transports en commun et tout ça ce sont des sujets qui
00:05:42 sont des sujets effectivement extrêmement importants à traiter. Dans les autres points
00:05:47 et une fois encore je ne serai pas long là-dessus puisqu'ils ont été abordés, on a évidemment
00:05:51 la santé, les contraintes familiales, l'exclusion numérique. Et au final on a assez longtemps
00:05:57 tourné autour du fait qu'il y avait une sorte de priorité à avoir, qu'avant de parler
00:06:04 emploi il fallait traiter les questions d'insertion et puis l'autre raisonnement également se
00:06:09 tenait pour traiter les questions d'insertion, il fallait avoir au final, au préalable traiter
00:06:14 les questions d'emploi. Évidemment c'est plus facile de trouver un logement lorsque
00:06:18 vous avez un emploi. Et au fond en 2015 avec l'association des départements de France
00:06:23 et Pôle emploi on a enclenché une démarche différente qui est de dire il n'y en a pas
00:06:27 un qui est prioritaire par rapport à l'autre en fait. Les deux fonctionnent en même temps.
00:06:31 Pourquoi ? Parce que la personne quand elle vient nous voir, quand elle vient voir un
00:06:34 travailleur social d'un conseil départemental, quand elle franchit la porte d'une agence
00:06:40 Pôle emploi, elle vient avec ce qu'elle est, avec l'ensemble finalement de ses préoccupations,
00:06:44 elle ne segmente pas entre insertion et emploi. Et donc du coup en 2015 l'ADF et Pôle emploi
00:06:52 ont choisi de s'engager dans une démarche dite d'accompagnement global, c'est à dire
00:06:56 de s'engager dans une démarche où nous allons avec les conseils départementaux et de concert
00:07:02 nous organiser, nous, pour construire le parcours autour des besoins de la personne, en même
00:07:08 temps, dans le même temps, c'est à dire en traitant en même temps des sujets, une
00:07:12 fois encore, qui relèvent du social, du logement et également du parcours vers l'emploi.
00:07:18 Donc en fait on a changé d'approche en partant d'une logique où c'était la personne qui
00:07:22 devait construire son parcours en allant voir les uns et les autres, dans une logique où
00:07:26 c'est à nous finalement, professionnels de ces sujets là, de construire le parcours
00:07:31 autour de la personne. Peut-être deux exemples de parcours à illustrer avec vous pour une
00:07:37 fois encore dépasser la théorie et arriver avec des éléments de pratique.
00:07:41 Le premier exemple c'est celui d'un homme en Haute-Vienne, les exemples que je cite
00:07:45 sont des exemples réels, d'un homme en Haute-Vienne qui a 58 ans, qui a le permis et qui n'a
00:07:52 pas de logement fixe. Et cette personne en fait vient voir Pôle emploi en janvier 2023
00:07:58 avec donc cette difficulté là, à la fois de vouloir évidemment s'engager dans un parcours
00:08:02 de recherche d'emploi et en même temps de ne pas avoir de logement, d'avoir un permis
00:08:05 et il nous dit également, j'ai travaillé dans le bâtiment, j'ai des compétences
00:08:09 là-dessus, j'ai une expérience par rapport à ça. Et bien nous avons travaillé avec
00:08:12 le conseil départemental de la Haute-Vienne qui lui a pris en charge la partie mobilité
00:08:16 en travaillant avec une plateforme de mobilité de la Haute-Vienne, en trouvant des solutions
00:08:20 pour lever cette contrainte de mobilité. Donc cette personne est devenue mobile avec
00:08:25 une aide d'une plateforme de mobilité solidaire et nous, nous avons travaillé pour l'emploi
00:08:29 sur le parcours emploi avec notamment un parcours emploi compétence qui a permis finalement
00:08:34 à ce monsieur de bénéficier d'un contrat dans un EHPAD, d'avoir un logement et aujourd'hui
00:08:39 effectivement il a un contrat, ça a été très vite, j'y reviendrai avec mon deuxième
00:08:43 exemple, parfois ça va moins vite, mais lui en trois mois on a pu effectivement le repositionner
00:08:49 dans une logique, une fois encore, de parcours en travaillant ensemble pour l'emploi seul
00:08:54 n'aurait pas pu lever par exemple la contrainte de logement et probablement que le conseil
00:08:58 départemental seul n'aurait pas pu non plus parvenir à trouver cette solution au
00:09:03 niveau de l'emploi. Donc on l'a fait en même temps, on n'a pas dit non c'est d'abord
00:09:06 à vous conseil départemental ou à vous pour l'emploi de travailler, on l'a fait
00:09:09 en même temps autour de la personne. Le deuxième exemple c'est l'exemple d'une
00:09:13 femme, d'une femme qui est seule avec son enfant, sa fille a 4 ans et les deux ont des
00:09:17 problèmes de santé, on se situe à Terrasson en Dordogne et donc du coup cette personne
00:09:22 vient nous voir, elle n'a pas de diplôme et là encore on comprend qu'il y a plusieurs
00:09:26 choses effectivement à traiter, d'abord à prendre à part entière ce problème autour
00:09:30 de la santé, donc elle a été orientée vers un centre médico-social et son travailleur
00:09:33 social a travaillé avec elle sur cette dimension là. Et puis nous on a travaillé avec elle
00:09:38 pour se dire en fait elle a des compétences, évidemment cette personne n'a pas de diplôme
00:09:41 d'accord, mais elle a des compétences. Et on a travaillé avec elle en mobilisant une
00:09:45 formation qui s'appelle Palette de savoir, qui est une formation qui est financée par
00:09:48 le conseil régional pour identifier finalement quelles sont les aptitudes qu'elle a, quels
00:09:53 sont une fois encore les atouts qu'elle peut mettre en exergue. Et on s'est rendu compte
00:09:59 qu'elle était très minutieuse et très à l'aise dans un travail de précision. Et
00:10:02 donc on lui a fait participer à un recrutement par une entreprise de maroquinerie de Dordogne
00:10:08 qui effectivement a fait un recrutement via la méthode de recrutement par simulation,
00:10:12 c'est-à-dire que l'entreprise accepte de ne pas se baser sur des diplômes mais de
00:10:15 se baser sur en fait des exercices. Et du coup cette personne aujourd'hui effectivement
00:10:20 on est en cours de traitement de ses problèmes de santé, de ses difficultés de santé et
00:10:26 elle a un contrat de six mois dans cette entreprise de maroquinerie justement sur un poste de
00:10:31 picker, picker-monteur en maroquinerie. Voilà. Là le parcours il a commencé en mars 2022
00:10:37 donc ça fait plus d'un an effectivement donc c'est pour montrer qu'on a des approches
00:10:41 qui sont qui sont assez différentes. Donc quand on regarde maintenant les publics qui
00:10:48 bénéficient de l'accompagnement global, vous avez sur la planche le profil de ces
00:10:52 publics. C'est assez rassurant je trouve sur le fait qu'on touche vraiment les publics
00:10:58 qui en ont le plus besoin. Pourquoi vous le voyez à travers l'histogramme en bleu foncé,
00:11:03 vous avez le profil des demandeurs d'emploi qui sont bénéficiaires de l'accompagnement
00:11:07 global. Vous voyez qu'ils ont beaucoup plus que les autres demandeurs d'emploi des enjeux
00:11:10 de difficultés financières, beaucoup plus que les autres demandeurs d'emploi des enjeux
00:11:14 de moyens de transport. Donc lorsqu'on regarde effectivement ce descriptif là, on comprend
00:11:19 qu'avec les conseils départementaux on arrive à toucher précisément le public qui en a
00:11:26 le plus besoin et vous voyez quand on voit les freins qui sont et la proportion avec
00:11:29 laquelle ils sont présents, on a là encore à gagner sur l'accompagnement qu'on peut
00:11:35 proposer. Pour finir sur une fois encore où on se situe aujourd'hui, d'abord la stratégie
00:11:42 pour voter a permis d'amplifier très nettement notre mobilisation. Je le disais on a commencé
00:11:46 à 2015 à travailler autour de ça et puis en 2018-2019 il y a eu une amplification.
00:11:50 Sur la dernière année écoulée, 2022 connue, il y a 7000 personnes qui ont bénéficié
00:11:56 dans notre région de cet accompagnement global. C'est 1000 de plus qu'en 2019. Donc on a réussi
00:12:02 à augmenter très nettement notre capacité. Il faut encore qu'on augmente parce que le
00:12:06 besoin réel, le nombre de personnes est beaucoup plus important que ça donc on doit aller
00:12:10 plus loin. Le délai moyen de démarrage c'est très important aussi. Entre le moment où
00:12:14 un travailleur social ou Pôle emploi, puisque la porte d'entrée ça peut être l'un ou
00:12:17 l'autre, c'est Pôle emploi ou travailleur social, entre le moment où l'un de nous détecte
00:12:22 ce besoin d'accompagnement global et le moment où l'accompagnement débute réellement.
00:12:25 On sait qu'il faut que le délai soit le plus court possible parce qu'il y a un risque
00:12:28 effectivement qu'on "perde" la personne et j'y reviendrai dans l'aller vert après. Ce
00:12:33 délai il est aujourd'hui de 26 jours, c'est 11 jours de moins qu'il y a 3 ans. C'est probablement
00:12:38 encore trop long, on ne dit pas que c'est parfait mais ça veut dire qu'on s'est nettement
00:12:42 amélioré là aussi sur la mise en action. Puis dernier point sur le taux d'accès à
00:12:46 l'emploi puisque évidemment on regarde ça et on travaille pour ça. Vous voyez qu'il
00:12:50 est 44% aujourd'hui et le fait quand on compare avec des cohortes comparables de demandeurs
00:12:54 d'emploi, ça majeure de 27% ce taux d'accès à l'emploi. Pour finir les sujets sur lesquels
00:12:59 on continue de travailler avec les conseils départementaux, ce sont les 5 briques que
00:13:02 vous avez dessous. Évidemment il y a l'aller vert, c'est un sujet majeur. Aujourd'hui on
00:13:07 est dans une logique d'accueil, ce sont des personnes qui viennent vers Pôle emploi,
00:13:11 qui viennent vers les travailleurs sociaux. On a un très très gros enjeu d'aller vers,
00:13:15 d'aller les chercher, d'aller au devant d'eux. Deuxième bloc, suivi des parcours, offre
00:13:20 d'accompagnement. Il y a un travail remarquable qui est fait par le monde associatif dans
00:13:23 les territoires, un travail remarquable qui est fait par les CCS, par les CAF, tous ces
00:13:28 acteurs. Donc c'est à nous d'organiser effectivement, de nous organiser entre nous pour construire
00:13:34 le parcours autour de la personne et pas à la personne d'aller faire son parcours, ça
00:13:37 c'est vraiment un changement à faire. Donc il faut qu'on continue de travailler là-dessus.
00:13:40 Feuille de route numérique évidemment, parce que l'idée c'est que nos systèmes d'information
00:13:44 se parlent entre eux pour garder la traçabilité. Et puis charte, cadre d'engagement réciproque,
00:13:49 c'est entre nous, les partenaires, quels sont les engagements qu'on prend vis-à-vis des
00:13:52 bénéficiaires et puis c'est les bénéficiaires également vis-à-vis des institutions. Voilà
00:13:55 au galop, passer les quelques éléments sur l'accompagnement global, copiloté je
00:14:01 le redis avec l'ensemble des conseils départementaux.
00:14:03 Merci Aurélien. J'avais une petite question. Quelle est l'évolution de vos méthodes
00:14:11 de savoir-faire des employés de Pôle emploi au travers de cette expérimentation-là ? Est-ce
00:14:17 qu'il y a... Cette expérience maintenant, c'est plus qu'une expérimentation. Est-ce
00:14:21 que ça a changé des choses dans l'approche que peuvent avoir les conseillers Pôle emploi ?
00:14:25 J'allais dire, ce qui a le plus changé c'est dans le fait de travailler de façon beaucoup
00:14:30 plus proche avec les travailleurs sociaux. C'est-à-dire le fait à un moment donné
00:14:33 de lever les barrières qu'il pouvait y avoir entre, j'allais dire, le monde de l'insertion
00:14:38 du travail social et puis le monde du retour à l'emploi, du parcours à l'emploi. Aujourd'hui
00:14:42 on a réussi une fois encore, non pas par des théories ou par une fois encore des grands
00:14:47 plans, on a réussi par la pratique, par la pratique, par le fait qu'ils travaillent ensemble
00:14:51 autour de situations concrètes, parce que l'un et l'autre a une meilleure connaissance
00:14:54 finalement des expertises réciproques. Nous les conseillères et les conseillers Pôle
00:14:58 emploi, leur boulot c'est d'accompagner, de construire des parcours vers l'emploi.
00:15:02 On n'a pas l'expertise des conseillers départementaux, des travailleurs départementaux et on n'a
00:15:07 pas l'occasion à l'avoir et réciproquement. Donc ce qui a le plus changé finalement,
00:15:11 c'est cette connaissance réciproque et du coup la mobilisation à bon escient de l'autre.
00:15:15 Cécile Puyancher, votre intervention va être complémentaire puisque vous êtes directrice
00:15:21 de l'action sociale du logement et de l'insertion au conseil départemental de Charente-Maritime.
00:15:26 On l'a dit, les départements jouent un rôle majeur sur les territoires pour la mise en
00:15:31 place de la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté, notamment dans
00:15:34 le cadre de la contractualisation Etat-collectivité. Alors qu'est-ce que vous vous mettez en œuvre
00:15:39 pour l'accompagnement global des personnes dans le cadre de la contractualisation et
00:15:43 peut-être au-delà ?
00:15:44 Bonjour à tous. Donc j'ai la responsabilité effectivement de témoigner sur ce qu'a pu
00:15:51 permettre la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté pour les départements.
00:15:56 Donc le département, effectivement j'ai choisi avec ma collectivité de présenter
00:16:00 l'axe des ministères de RSA, puisque effectivement, historiquement, le département est chef de
00:16:05 file de l'insertion et prioritairement pour l'accompagnement des ministères de RSA.
00:16:09 Dans le cadre de nos travaux, donc naturellement on s'est mobilisé sur la stratégie et aussi
00:16:13 sur le service public de l'insertion et de l'emploi. Dès qu'il y a eu des propositions,
00:16:19 on s'est engagé avec les équipes locales de Pôle emploi et de la DETS et on a travaillé
00:16:26 ensemble sur quels étaient nos besoins. Le premier constat qu'on partageait avec les
00:16:30 services de l'État, c'était qu'effectivement notre qualité de prise en charge des ministères
00:16:34 de RSA pouvait être nettement améliorée. On savait qu'on n'avait pas un taux de contractualisation
00:16:39 ni d'orientation très satisfaisant. Donc très rapidement, on a travaillé sur cette
00:16:44 réalité-là. Je vous fais juste un petit zoom sur les ministères de RSA en Charente-Maritime.
00:16:48 Depuis 2016, entre 2016 et 2022, vous voyez qu'effectivement on avait enclenché une
00:16:56 baisse des bénéficiaires en 2016 qui s'était poursuivie jusqu'en 2019. Et puis évidemment
00:17:02 avec la période de crise sanitaire, on a eu un pic qui est monté effectivement sur
00:17:07 un niveau qu'on n'avait jamais atteint. Et puis on retrouve aujourd'hui un niveau
00:17:11 de bénéficiaire du RSA pratiquement semblable à celui de 2019. Ça c'était vraiment pour
00:17:18 donner un peu le profil. On a aussi proposé de vous présenter l'ancienneté des ministères
00:17:23 de RSA et la proportion d'orientation. Et très classiquement, vous voyez qu'on a
00:17:30 une forte proportion de personnes de plus de 10 ans dans le dispositif de l'insertion.
00:17:35 Donc on voit bien qu'on a encore beaucoup, beaucoup de choses à travailler. Et les orientations,
00:17:39 on a une forte proportion, alors c'est pour ça que j'ai choisi de vous présenter,
00:17:43 de personnes orientées vers le professionnel, donc vers Pôle emploi et vers le socio-professionnel
00:17:49 au sein du département. Notre schéma d'orientation aujourd'hui s'appuie sur un triptyque,
00:17:56 donc l'orientation avec une orientation automatique vers Pôle emploi pour toutes les personnes
00:18:01 qui sont déjà inscrits à Pôle emploi. Et ça c'est parce qu'on a une convention
00:18:04 de gestion avec les services de Pôle emploi qui a été travaillée dès 2015. Et puis
00:18:10 on a mis, grâce aux travaux qu'on a pu conduire et au financement qu'on a eu dans
00:18:15 le cadre de l'ACALPAE, on a mis en place un système, une nouvelle solution logicielle
00:18:21 et ça nous a permis de pouvoir mettre en place, je vous le présenterai juste après,
00:18:25 des entretiens d'orientation à distance. Et donc il y a deux grands axes, l'orientation
00:18:30 vers le département ou Pôle emploi, très classiquement. Donc la plateforme externalisée
00:18:35 d'entretien à distance. En fait, sur la base d'un diagnostic socio-professionnel
00:18:40 qui a été élaboré par le département en cohérence avec Pôle emploi, c'est-à-dire
00:18:43 qu'on a travaillé sur le diagnostic de Pôle emploi, le référentiel, qui est très très
00:18:47 abouti en termes d'entretiens exploratoires. Nous on a choisi effectivement de garder quelques
00:18:53 briques, mais surtout d'alimenter sur la partie sociale. Et donc là ça nous permet
00:18:59 effectivement de déléguer l'orientation à un prestataire qui fait des entretiens
00:19:05 téléphoniques pour permettre une orientation rapide. Et on est passé effectivement avec
00:19:10 une orientation à 100% des bénéficiaires, sachant que ceux qui ne répondent pas sont
00:19:13 naturellement orientés au département pour pouvoir faire la prise de contact classiquement
00:19:17 avec une proposition de rendez-vous. On a donc proposé en l'espace de deux ans, même
00:19:24 pas, un taux d'orientation de 96% des bénéficiaires du RSA, sachant que, initialement, en 2019,
00:19:31 quand on a démarré, on était sur un taux d'orientation qui était nettement moins
00:19:36 important, puisqu'on avait 37% des bénéficiaires qui étaient orientés vers Pôle Emploi, et
00:19:42 puis le reste était au département, sachant qu'on avait des délais de contact qui étaient
00:19:46 quand même parfois, ça pouvait aller, alors dans le meilleur des cas, on pouvait être
00:19:51 sur un mois, deux mois, mais généralement on était à plus de six mois. Et on savait
00:19:56 que de toute façon, au bout de six mois, on avait déjà perdu le contact avec les
00:19:59 gens. Donc aujourd'hui on est sur un taux d'orientation de 96%, et un taux de contractualisation
00:20:04 qui a aussi, de fait, été très nettement amélioré avec 75% des bénéficiaires du
00:20:09 RSA qui peuvent bénéficier d'un contrat d'engagement réciproque. C'est des chiffres
00:20:13 qui sont encore à améliorer, mais qui ont mis en place une tendance vraiment très différente,
00:20:17 et qui ont permis aussi de prendre la mesure qu'un entretien téléphonique, au départ,
00:20:21 on nous a dit "bah, c'est pas possible, les gens vont pas répondre". Et en fait, là
00:20:25 aussi, on a compris qu'un entretien téléphonique, quand on explique "vous venez de rentrer
00:20:29 dans un dispositif, on est là pour vous aider et vous orienter", les gens répondent et
00:20:33 sont très satisfaits, en fait, de ce premier contact. Parce que quand on est dans une relation
00:20:37 administrative, on envoie un courrier, on donne un rendez-vous aux gens, on leur dit
00:20:41 "venez vous présenter, vous êtes bien chers du RSA", finalement ils n'ont pas le temps
00:20:45 d'échanger, ils ne comprennent pas pourquoi on leur demande de venir. Et donc là on les
00:20:47 perdait souvent, ils ne venaient pas au rendez-vous la première fois, c'était quand même une
00:20:52 tendance, sans compter les délais de la poste, qui ne se sont pas améliorés en termes de
00:20:55 gestion de courrier, et donc plus de 15 jours pour distribuer une lettre, ce qui est une
00:20:59 moyenne nationale, je ne critique pas du tout la poste, mais on a des systèmes qui sont
00:21:03 aujourd'hui pas du tout opérationnels. Et prendre le téléphone, là aussi c'est grâce
00:21:12 au flux qu'on a pu travailler avec Pôle emploi, et puis une nouvelle solution logicielle
00:21:15 qui nous a permis de mettre à disposition toutes ces données, dans le respect du RGPD
00:21:19 bien évidemment, une solution logicielle qui permet aux prestataires d'utiliser notre
00:21:24 base de données en toute sécurité, d'avoir les rendez-vous pré-positionnés par le département,
00:21:30 donc on est vraiment sur un système un peu industriel en termes de rendez-vous, et ça
00:21:34 nous a vraiment modifié complètement l'approche des publics en insertion. L'autre axe majeur
00:21:43 qu'on a travaillé en Charlotte-Maritime, vous l'avez présenté, c'est l'accompagnement
00:21:47 global. On n'a pas été les premiers à se lancer sur l'accompagnement global en
00:21:51 Charlotte-Maritime, on dirait même qu'on a été les derniers. Mais on a été les
00:21:56 derniers parce qu'on avait besoin de travailler sur un modèle qui pouvait correspondre à
00:21:59 ce qu'on pouvait proposer en termes d'accompagnement social. Et on a fait un choix, moi je dirais
00:22:03 ambitieux, qui est de dédier des travailleurs sociaux spécifiquement sur l'accompagnement
00:22:08 global. On a donc 9 binômes en Charlotte-Maritime, et juste pour souligner l'engagement qui
00:22:13 a été porté, on a 838 entrées en 2022. C'est quand même un résultat plus que positif,
00:22:18 et on a effectivement travaillé sur cette acculturation des modalités d'accompagnement.
00:22:24 Et là aussi, la solution logicielle qui a été travaillée et financée grâce à la
00:22:29 Stratégie Nationale et aussi le SBE, elle permet effectivement un partage des données.
00:22:34 C'est-à-dire que les conseillers du Pôle Emploi peuvent aller consulter, vous l'avez
00:22:39 après dans le système d'information néo-gestion, et ça permet effectivement aux conseillers
00:22:44 du Pôle Emploi de savoir si les personnes qu'ils reçoivent, parce que vous avez vu,
00:22:48 ont fait de l'orientation automatique. Donc les bénéficiaires du RSA qui sont orientés
00:22:53 au Pôle Emploi, ils ne sont pas reçus non plus très rapidement, ils ont un peu décroché.
00:22:56 Et quand ils sont pris en accompagnement par un conseiller Pôle Emploi, ils peuvent aller
00:23:01 vérifier effectivement s'il a bénéficié d'un accompagnement, quelle est sa situation,
00:23:05 et vérifier et faire des propositions d'accompagnement, et voir réorienter aussi en cas de nécessité.
00:23:11 Donc ça, c'est vraiment, je dirais, la grosse révolution en termes de culture, où en
00:23:16 fait on travaille sur les mêmes outils, on approche en fait la prise en charge de façon
00:23:22 globale, y compris dans les modalités d'organisation et les principes d'accompagnement. Et d'autres
00:23:29 points que j'ai aussi voulu vous souligner, c'est qu'on a travaillé dans le cadre de
00:23:33 la CALPAIE à des projets communs, notamment sur la mobilité, où on a travaillé sur
00:23:40 le même cahier des charges avec le Pôle Emploi, sur l'allocation de voitures à tarifs
00:23:43 solidaires, permettant effectivement une porte d'entrée unique, permettant aux bénéficiaires
00:23:49 du RSA ou aux demandeurs d'emploi d'avoir une location à tarifs solidaires. On est
00:23:53 sur un département avec une réalité de mobilité très contrastée, il y a des pôles urbains
00:23:59 et des pôles plus ruraux, et on a essayé de trouver une réponse départementale, avec
00:24:05 des points d'accès sur l'ensemble du département. C'est encore perfectible, mais quand même,
00:24:11 ce qui a été intéressant à la fois pour les bénéficiaires du RSA et les demandeurs
00:24:14 d'emploi, mais aussi pour le prestataire, c'est d'avoir une seule porte d'entrée,
00:24:19 une seule lecture de tarifs, et on n'est pas là à se dire "c'est quoi votre statut,
00:24:23 est-ce que vous êtes bénéficiaire du RSA ou est-ce que vous êtes demandeur d'emploi
00:24:26 avant de vous proposer une prestation ?". Et la dernière diapo que je vous présente,
00:24:36 c'est vous parler de "qu'est-ce que ça change en fait dans les manières de travailler
00:24:43 ?". On a porté ce qu'on appelle des ambassadeurs institutionnels, parce que travailler ensemble,
00:24:49 ça nécessite quand même un accompagnement et aussi un changement de pratique. Et pour
00:24:55 changer la pratique et pour mieux connaître l'environnement professionnel, soit de Pôle
00:25:01 emploi, soit du département, sachant que c'est des environnements quand même très
00:25:04 mouvants, il y a aussi beaucoup de changement de personnel, on avait besoin effectivement
00:25:08 de renforcer cette relation de proximité, et donc il y a eu un travail avec les services
00:25:13 de Pôle emploi, le Lab de l'emploi, où on a travaillé une formation commune, qui
00:25:19 a permis effectivement de là aussi faire tomber quand même, parce que même si on
00:25:22 est côte à côte, on reste avec des projections sur ce que l'autre doit faire et comment
00:25:27 il peut le faire, et on est vraiment dans cette dynamique-là de formation institutionnelle
00:25:32 partagée, et d'une connaissance encore plus accrue de ce que la complémentarité peut
00:25:39 offrir dans les parcours d'insertion. Alors ce que ça a changé, c'est effectivement,
00:25:44 ça a obligé le département à mettre sur la table effectivement ce qui ne fonctionnait
00:25:51 pas sur son organisation administrative, avec l'accompagnement au changement de ses équipes,
00:25:58 puisque tout le monde savait qu'on était arrivé quand même à un processus d'accompagnement
00:26:03 des ministères du RSA qui ne fonctionnait pas, et ça a été un constat partagé par
00:26:07 l'ensemble des départements. Une fois qu'on s'est dit ça, il fallait effectivement
00:26:10 se dire comment on faisait, et grâce au travail, je dirais, de proximité avec les acteurs locaux,
00:26:17 le milieu associatif, la dette, le pôle emploi, on est sorti effectivement de cette logique-là,
00:26:22 d'entre... enfin un petit peu protégée quand même dans laquelle on était, et travaillé
00:26:26 en toute sérénité quand même sur ces publics-là, puisque finalement on travaille dans le même
00:26:32 sens et les publics n'appartiennent à personne, et au contraire on doit être en capacité
00:26:38 de pouvoir sortir de ses habitudes professionnelles tout en gardant, je dirais, sa spécificité.
00:26:47 Donc prioritairement les ministères du RSA pour le département, puisqu'on a quand même
00:26:50 un programme départemental d'insertion qui a des financements dédiés pour ces publics-là,
00:26:56 on essaye effectivement d'être assez souple dans notre approche.
00:26:59 Merci. Nous avons le temps de prendre une question dans la salle, une question rapide
00:27:05 s'il y en a une pour M. Leroy ou Mme Puyanché sur l'accompagnement global. Une question
00:27:12 rapide qui appellera une réponse rapide également.
00:27:14 Bonjour, Marc Melotti, je suis président d'une association d'élus en Dordogne. L'articulation
00:27:24 avec le projet France Travail, de tous ses dispositifs.
00:27:30 Alors, déjà le projet France Travail il est en cours de débat au Parlement, donc
00:27:42 on verra effectivement ce qui en ressort à l'issue de ces débats. En revanche, moi
00:27:47 il me semble qu'il y a quand même des ambitions qui sont partagées dans le projet France
00:27:51 Travail par rapport à ce qu'on a vu là, notamment sur le fait d'intensifier l'accompagnement.
00:27:55 Ça c'est quelque chose qu'on a déjà mis en place dans l'accompagnement global et
00:27:59 qu'on retrouve dans ce qui est proposé aujourd'hui dans le rapport notamment de
00:28:02 préfiguration France Travail, dans toutes les démarches d'aller vers, d'aller au-devant
00:28:06 des publics et de ne plus être dans une logique de les accueillir uniquement chez nous. Donc
00:28:12 ce sont à minima les deux points, mais il y en a d'autres. Donc l'intensification,
00:28:18 le fait d'aller vers, qui me semble être assez commun aux deux approches.
00:28:22 Je pense que l'action coordonnée de l'ensemble des acteurs est aussi au cœur de la démarche
00:28:29 de France Travail. L'expérience que vous évoquez l'un et l'autre, justement sur
00:28:32 la façon de travailler entre les différents acteurs est quand même assez significative
00:28:38 de l'effet que ça peut avoir et donc c'est ce qui va passer aussi au travers de ça.
00:28:42 Et puis aussi avec derrière des enjeux de partage de systèmes d'information, vous
00:28:46 l'avez évoqué, l'informatique derrière doit suivre, mais parfois c'est un peu compliqué.
00:28:51 Donc ça fait aussi partie du grand champ d'intervention de France Travail et le fait
00:28:55 aussi que les personnes soient accompagnées et avec cette notion d'engagement réciproque
00:29:03 mis en place et élu de manière commune avec les personnes, je crois que ça fait aussi
00:29:07 partie des points forts.
00:29:08 Madame Puyanch, si vous souhaitez réagir rapidement.
00:29:11 Le taux de retour à l'emploi sur l'accompagnement global est quand même à souligner, on est
00:29:14 à plus de 40% sur un taux de retour à l'emploi pour les personnes qui sont accompagnées.
00:29:19 Donc on voit bien qu'effectivement c'est quelque chose qui permet quand même une dynamique
00:29:23 et un accompagnement et effectivement on pense que dans ce qu'on a compris de France Travail,
00:29:28 on restera dans cette dynamique-là.
00:29:30 Et France Travail, il en sera question cet après-midi quand on traitera du futur pacte
00:29:35 des solidarités.
00:29:36 Thierry Marty, vous êtes président de l'association régionale des missions locales et dans le
00:29:40 cadre de la stratégie, les missions locales ont joué un rôle clé pour l'accompagnement
00:29:45 global des jeunes et l'accès à l'emploi.
00:29:47 On a rappelé ce matin déjà à quel point la jeunesse était au cœur de cette stratégie.
00:29:51 Donc qu'est-ce qui a été mis en œuvre et quel bilan dressez-vous aujourd'hui ?
00:29:56 Bonjour à tous déjà.
00:29:59 Alors je vais essayer avec le micro, la manette et mon écran de gérer tous ces paramètres.
00:30:05 Donc du coup, rappelez d'abord que les missions locales de Nouvelle-Aquitaine, donc ces 43
00:30:13 associations et je crois que la chose déjà la plus intéressante c'est que dans le cadre
00:30:19 de la lutte contre la pauvreté, c'est que ces 43 missions locales animent des centaines
00:30:25 de lieux d'accueil et de proposition des services publics au plus près des personnes.
00:30:32 On l'a vu tout à l'heure, que ce soit en milieu urbain, que ce soit en milieu rural,
00:30:37 le besoin est très important et l'atout quelque part de tous ces conseillers qui sont
00:30:42 présents au plus proche du terrain, c'est ça, c'est la proximité et être capable
00:30:48 de proposer aux jeunes néo-aquitains tout ce que le tissu associatif et les collectivités
00:30:55 ont comme outils à leur disposition.
00:30:58 Donc ça déjà c'est un enjeu qui me paraît très très fort.
00:31:01 L'accompagnement global, ça se concrétise dans les missions locales auprès des jeunes
00:31:08 par toute une série de mesures, toute une série de mesures qui, on l'a dit tout à
00:31:15 l'heure, c'est vrai que c'est un peu l'ADN des missions locales, ça fait 40 ans que
00:31:19 les missions locales travaillent avec chaque personne, chaque jeune, l'ensemble de ses
00:31:25 problématiques pour les amener vers un épanouissement personnel qui passe forcément au-delà
00:31:31 de l'accompagnement par le logement, qui passe forcément par l'emploi ou la formation.
00:31:34 En tout cas en 2022, 91 000 jeunes néo-aquitains ont pu bénéficier de cet accompagnement
00:31:44 avec plusieurs forces dans l'accompagnement.
00:31:49 Un accompagnement, ça y est ça commence, un accompagnement en fait, alors elle est
00:31:57 en verre, ça y est, tac, tac, tac, c'est bon.
00:32:02 Donc un accompagnement en fait qui s'appuie tout simplement d'abord par un accueil sans
00:32:08 demander forcément de contractualisation ou quoi que ce soit avec le jeune, tout simplement
00:32:13 être là au contact.
00:32:15 Ensuite il y a une première étape qui peut être ce qu'on appelle nous le passé à
00:32:19 avec un parcours d'accompagnement qui se fait au rythme, à un rythme de une fois par
00:32:26 mois et enfin un accompagnement beaucoup plus soutenu depuis quelques années maintenant,
00:32:32 d'abord par la garantie jeune et ensuite par le contrat d'engagement jeune où là
00:32:36 c'est 15-20 heures par mois, par semaine pardon, d'accompagnement qui sont réalisés
00:32:44 par les conseillers.
00:32:46 Donc cet accompagnement apporte satisfaction avec quand même plus de 53% des jeunes qui
00:32:55 ont bénéficié du contrat d'engagement jeune qui sont en emploi et on le verra tout
00:33:00 à l'heure.
00:33:01 Cette statistique peut être vraiment améliorée puisqu'on accueille beaucoup de mineurs
00:33:08 dans le cadre du contrat d'engagement jeune et leur problématique c'est pas forcément
00:33:12 la sortie vers l'emploi mais plus pour certains une vraie formation qui leur permettra plus
00:33:18 tard d'accéder à l'emploi qui leur permet de s'épanouir.
00:33:24 Donc approche globale je le disais, la mobilité bien sûr, le logement encore et la santé.
00:33:33 Je reviendrai à la fin de mon propos sur le travail qu'on peut réaliser grâce à
00:33:39 notre partenariat avec l'ARS où là il y a des innovations qui ont été réalisées
00:33:44 avec des problématiques qui ont tendance à s'accentuer et on essaie d'y trouver
00:33:50 des solutions.
00:33:51 Et bien sûr l'obligation de formation, l'obligation de formation, bon j'arrête
00:33:57 avec ça, l'obligation de formation, l'obligation de formation qui a été vraiment une révolution
00:34:07 pour les missions locales dans le lien que nous avons désormais, même quand je touche
00:34:12 pas, dans le lien que nous avons désormais avec l'éducation nationale.
00:34:17 Donc un lien très fort, alors certes un lien institutionnel, mais tout à l'heure
00:34:23 je parlais de proximité, c'est aussi une connaissance des conseillers des missions
00:34:29 locales avec les enseignants, des directeurs de missions locales avec les principaux, les
00:34:35 proviseurs, qui permet de développer ce lien entre des jeunes décrocheurs et toutes les
00:34:44 opportunités que peut proposer le service public.
00:34:48 Donc le nombre de jeunes accompagnés mineurs a fortement progressé et c'est pas parce
00:34:55 qu'il y en a plus, c'est parce que maintenant on s'en occupe mieux de mon point de vue.
00:34:58 Je vais vous donner quelques éléments sur ça.
00:35:01 Ça me paraissait important.
00:35:06 Ici j'y arrive.
00:35:10 Donc la première année avant l'obligation de formation, on était à 6255 mineurs accompagnés
00:35:19 par les missions locales de Nouvelle Aquitaine.
00:35:22 Aujourd'hui on est à 13 814.
00:35:26 Donc tout ce qui a été fait grâce à l'obligation de formation permet maintenant de réduire
00:35:35 les délais et je pense que c'est vraiment la chose la plus importante, réduire les
00:35:42 délais entre un décrochage scolaire et un premier contact avec un acteur du service
00:35:48 public de l'emploi.
00:35:49 Là aujourd'hui, 85% des jeunes ont leur bac, 15% malheureusement n'ont pas eu leur
00:36:02 bac et là je crois que sur ce public là, tout de suite, surtout s'ils ne se réinscrivent
00:36:08 pas à la rentrée dans le lycée, on doit pouvoir agir, mais au 1er septembre.
00:36:12 Et ça c'est tout l'enjeu qu'on a avec l'éducation nationale de progresser sur ce
00:36:18 délai.
00:36:19 Alors beaucoup a été fait, le délai s'est fortement réduit entre le décrochage et
00:36:25 la prise en charge, mais on peut encore aller plus loin.
00:36:27 De même avec l'université, on est dans une université, on sait que dans les premiers
00:36:33 mois, on sait qu'en octobre, novembre, beaucoup de jeunes se diront "mais finalement c'est
00:36:39 pas ça que je voulais faire comme formation".
00:36:41 Et là, il y a un enjeu fort à ce que pendant toute l'année universitaire, ils ne restent
00:36:47 pas chez eux à rien faire et qu'on les accompagne, qu'on soit avec eux, à côté
00:36:52 d'eux pour les aider dans leur projet, à progresser, à trouver la bonne voie pour
00:36:56 l'année suivante.
00:36:57 Là aussi, des questions de délais et on y travaille avec l'éducation nationale.
00:37:03 Et notre challenge, c'est quand même entre la troisième et la seconde, où là, on a
00:37:11 encore une belle marge de manœuvre pour lutter contre la pauvreté à l'avenir.
00:37:17 Voilà, parce que là, il y a vraiment énormément de choses qui se jouent et on progresse, on
00:37:23 progresse grâce à cette obligation de formation.
00:37:25 Voilà, je vous le disais, les mineurs accompagnés et suivis par les missions locales, maintenant,
00:37:33 c'est au cœur du projet des missions locales, avec trois jeunes sur quatre mineurs accompagnés
00:37:41 par les missions locales qui respectent l'obligation de formation, donc les trois quarts.
00:37:46 Dans le cadre de la stratégie de lutte contre la pauvreté, je voulais juste mettre l'accent
00:37:54 sur deux actions.
00:37:55 Deux actions, la première, c'est double regard.
00:37:58 Donc là, grâce à votre soutien, on a pu mettre en place cette belle opération qui
00:38:04 est double regard, c'est-à-dire pendant une journée, deux jours, trois jours, faire
00:38:08 une action commune entre des chefs d'entreprise et des jeunes.
00:38:12 Et chaque fois, ces actions ont permis aux uns et aux autres de progresser dans leur
00:38:17 perception, les uns en comprenant mieux ce qu'attendaient les chefs d'entreprise et
00:38:22 les chefs d'entreprise comprenant mieux l'état d'esprit que pouvaient avoir les
00:38:26 jeunes à leur époque de vie.
00:38:29 Et enfin, une autre action, et tout à l'heure, je discutais avec une représentante de l'association
00:38:36 Imagine Action, quelque chose qui nous relie là encore, une action qui a permis de lutter
00:38:42 contre la précarité numérique, celle qui s'appelait réussite connectée, donc qui
00:38:48 a permis d'équiper nombre de jeunes avec tout ce qu'il fallait en termes de connexion
00:38:54 Internet et matériel pour pouvoir réaliser des marches administratives, recherche d'emploi,
00:38:59 mais on le disait tout à l'heure, avec une approche globale, puisqu'il y a aussi
00:39:03 les questions liées au logement, à la mobilité qui maintenant nécessitent tout le temps
00:39:08 un accès numérique.
00:39:09 Vous dire aussi que dans le cadre de cette proximité, chaque mission locale en fait
00:39:20 cherche à répondre aux besoins spécifiques de son territoire, donc il y a des actions
00:39:26 qui sont communes à toutes les missions locales, on a vu les dispositifs, mais chaque mission
00:39:31 locale, en fonction des problématiques des jeunes qu'elle rencontre, qu'elle accompagne,
00:39:38 développe des dispositifs spécifiques.
00:39:42 Alors, code de la route, quand on dit ça, on a l'impression que, bon, la code de la
00:39:46 route c'est regarder 40 diapos, faire moins de 5 fautes, et en 3 semaines c'est bon,
00:39:52 mais c'est vrai qu'avec un public qui est assez loin parfois des acquis scolaires,
00:40:00 c'est un vrai engagement, et mettre en place des actions très spécifiques, notamment
00:40:06 avec des outils virtuels pour faciliter la réussite au code de la route, c'est un challenge
00:40:12 qui a été réussi par une des missions locales.
00:40:15 Bien sûr, des actions liées à la citoyenneté, ça participe de l'intégration future dans
00:40:22 la société, mais aussi dans l'emploi.
00:40:23 Aussi, et là on me le rappelait par rapport au niveau de la santé physique, au niveau
00:40:34 de la santé, tous les derniers éléments qui sont sortis sur l'alimentation, sur les
00:40:42 difficultés qui peuvent être recensées auprès des jeunes, on a aussi développé
00:40:48 certaines actions quand on avait le public qui en avait besoin, en termes d'activités
00:40:53 sportives, pour amener à évoluer dans son comportement quotidien.
00:40:58 Et enfin, des actions habituelles type job dating, voilà ce que je pouvais dire sur
00:41:06 ce que peuvent faire les territoires avec toujours ces trois éléments, la mobilité,
00:41:13 le logement, et bien sûr l'emploi, l'alternance, la formation, où on essaie en permanence
00:41:19 d'agir.
00:41:20 Merci M.
00:41:21 Marti.
00:41:22 Merci beaucoup de cette présentation.
00:41:26 Juste un petit mot, on fait tout autour des jeunes, comment ils participent les jeunes
00:41:32 à tout ça ?
00:41:33 Alors, c'est vrai qu'au travers notamment du contrat d'engagement jeune, la participation
00:41:41 des jeunes a été particulièrement mobilisée, puisque aujourd'hui les jeunes contribuent
00:41:48 à la création des ateliers, de l'offre de services, de la mission locale qui leur
00:41:55 est destinée.
00:41:56 Pour vous donner un exemple, sur l'aménagement d'une mission locale, c'est 10 jeunes qui
00:42:03 se sont occupés de dessiner les plans, de faire les devis du lieu qu'ils souhaitaient
00:42:09 aménager, de rencontrer les entreprises, de suivre les travaux, et ça par exemple
00:42:15 c'est un projet que les jeunes ont souhaité mener et qui leur a permis de développer
00:42:21 tout un tas de compétences relationnelles et concrètes qui leur servira plus tard.
00:42:26 Et à chaque fois, tous les mois en fait, les jeunes proposent des ateliers nouveaux
00:42:34 qui permettent de diversifier l'offre et de coller au maximum à leurs attentes et
00:42:39 du coup d'avoir plus d'adhésion je pense aux dispositifs que l'on peut proposer et
00:42:44 qui parfois paraissent très institutionnels.
00:42:46 Dans votre intervention, il a été beaucoup question de décrochage, alors qu'est-ce
00:42:51 qui a été mis en place du côté de l'éducation nationale ? Sébastien Fouchard, vous êtes
00:42:55 délégué régional académique, informations, orientation et lutte contre le décrochage
00:43:01 scolaire.
00:43:02 Oui, bonjour à tous.
00:43:04 Alors, sur la question qu'est-ce qui a été mis en place contre le décrochage scolaire,
00:43:09 peut-être avant, revenu effectivement sur un certain nombre de mesures qui ont pu être
00:43:11 mises en place, notamment sur le premier degré, avant qu'on envisage le décrochage scolaire,
00:43:17 M. le Préfet l'évoquait, le dédoublement des classes dans le premier degré et notamment
00:43:21 sur les grandes sections de maternelle, sur CP, CE, voilà, on est sur des mesures qui
00:43:26 se sont mises en place progressivement depuis 2017 et qui permettent maintenant finalement
00:43:30 d'avoir ces dédoublements des classes sur l'ensemble des niveaux avec des classes
00:43:34 qui sont en moyenne aux alentours de 12 élèves par classe.
00:43:37 L'objectif aussi de la limitation des plafonds sur l'ensemble des classes pour l'ensemble
00:43:44 des élèves à 24.
00:43:45 Donc voilà, avec l'idée effectivement de pouvoir travailler véritablement sur la réduction
00:43:50 des inégalités autour de l'acquisition des savoirs fondamentaux et de cette maîtrise
00:43:54 des savoirs fondamentaux.
00:43:56 Donc un enjeu fort effectivement sur cette dimension-là avec aussi finalement une mise
00:44:00 en place qui a été là aussi progressive autour de devoirs faits, ça sera évoqué
00:44:06 sûrement cet après-midi dans les perspectives, mais on sera aussi sur une mise en œuvre
00:44:11 obligatoire de devoirs faits en sixième et voilà, devoirs faits ça participe, en tout
00:44:15 cas ça peut bénéficier à un élève sur deux en dédication prioritaire, un élève
00:44:18 sur trois sur l'ensemble du territoire.
00:44:22 Et puis au-delà de ça, avant d'évoquer le décrochage scolaire, mais dans une logique
00:44:26 finalement qui est une logique multipartenariale et qui travaille aussi sur cette dimension
00:44:30 du décrochage, peut-être évoquer l'ensemble des actions de continuité éducative avec
00:44:36 l'intervention d'un certain nombre d'acteurs autour d'alliances éducatives qui sont mises
00:44:40 en place sur les territoires autour à la fois de ce qui peut relever finalement ce
00:44:45 qu'on appelle les vacances apprenantes, de ce qui peut relever de tout champs périscolaire
00:44:49 et qui est mis en place finalement pour travailler sur ces continuités.
00:44:52 Sur la question du décrochage scolaire, ça a été évoqué par la mission locale effectivement,
00:44:57 mais alors on est à la fois sur toujours le travail de prévention du décrochage scolaire
00:45:03 avec un certain nombre de mesures qui ont été mises en œuvre et qui vont être renforcées,
00:45:07 vous l'avez vu, par la réforme du lycée professionnel.
00:45:10 Je laisserai ce discours-là à l'arrêtrice cet après-midi.
00:45:13 Mais véritablement le travail sur la prévention du décrochage d'un côté, avec la mobilisation
00:45:21 des enseignants et des acteurs de l'éducation nationale autour de cette dimension-là, et
00:45:27 puis un travail accru effectivement sur la mise en place de l'obligation de formation
00:45:32 avec une collaboration forte qui a été mise en œuvre avec les missions locales autour
00:45:36 de la co-responsabilité des PSAD.
00:45:38 Et puis peut-être donner deux exemples parce que dans ce travail finalement de mise en
00:45:43 œuvre de l'obligation de formation, il y a à la fois tout le travail du repérage
00:45:47 des jeunes avec véritablement ce repérage en partition des activités entre éducation
00:45:53 nationale et centres d'information et d'orientation et missions locales sur les territoires.
00:45:58 Un certain nombre d'acteurs qui sont mobilisés autour de ces PSAD pour trouver les solutions
00:46:05 à mettre à disposition des jeunes.
00:46:07 Et peut-être faire état de deux expérimentations qu'on a pu conduire avec toujours cette
00:46:14 question puisque la majorité des élèves qui sont décrocheurs sont en partie des lycéens
00:46:18 professionnels.
00:46:19 Donc peut-être évoquer avec vous deux mesures expérimentales qui ont pu être déployées.
00:46:25 D'un côté une mesure mais dont vous entendrez parler fortement l'année prochaine, c'est
00:46:30 la mesure tout droit ouvert.
00:46:31 C'est une expérimentation qui s'est conduite au niveau national dans certaines régions
00:46:35 académiques et dans la nôtre sur un tout petit territoire.
00:46:38 Je m'excuse pour le tout petit territoire.
00:46:40 On est sur la ZAP Nord-Ordogne, zone d'animation pédagogique, sur une zone qui intéresse
00:46:47 des lycées professionnels, notamment celui de Thivier, qui intéresse des acteurs dans
00:46:52 la mission locale.
00:46:53 Avec l'objectif justement de l'observation qu'on peut avoir autour de la mise en oeuvre
00:47:00 de l'obligation de formation maintenant depuis 2020, de la nécessité d'intervenir assez
00:47:06 tôt finalement dans la mobilisation d'autres acteurs que l'éducation nationale pour travailler
00:47:11 véritablement sur cette dimension de décrochage.
00:47:13 Donc l'enjeu c'est de pouvoir travailler avec les élèves qui sont repérés décrocheurs
00:47:19 dans ces lycées professionnels et de leur permettre de bénéficier d'actions qui sont
00:47:23 celles de la mission locale, de leur permettre de bénéficier d'interventions d'acteurs
00:47:28 qui sont des acteurs habituels, les plateformes de suivi, l'appui aux décrocheurs, tout en
00:47:31 conservant ce statut scolaire.
00:47:33 Et avec l'enjeu véritablement de pouvoir leur proposer soit de partir sur des solutions
00:47:38 diverses, soit de pouvoir être maintenu aussi dans le champ de la scolarité.
00:47:41 Une autre action qui est conduite depuis maintenant deux ans sur la Nouvelle Aquitaine et qui
00:47:46 se fait en lien avec Pôle emploi, c'est ce qu'on appelle l'expérimentation Avenir
00:47:50 Pro et qui s'articule autour de l'insertion professionnelle des jeunes puisque dans cette
00:47:55 dimension de l'obligation finalement de formation, on a aussi cette dimension de l'insertion
00:48:00 avec des jeunes qui peuvent sortir diplômés et avec l'enjeu véritablement de travailler
00:48:05 sur cette dimension de l'amélioration de l'insertion.
00:48:07 Donc il y a eu une expérimentation qui a été conduite en Nouvelle Aquitaine auprès
00:48:11 de 21 lycées professionnels répartis sur 7 départements sur les 12 avec l'idée
00:48:16 d'une intervention des conseillers Pôle emploi sur les établissements scolaires en
00:48:20 lien avec les équipes pédagogiques sur ce qu'on appelle le fameux module insertion
00:48:23 professionnelle et avec l'enjeu véritablement de travailler avec les élèves sur à la
00:48:28 fois le travail sur les savoir-être, le travail sur la connaissance du monde du travail et
00:48:35 puis l'accompagnement à tout ce qui va être technique de recherche d'emploi.
00:48:38 Donc à la fois des actions qui mobilisent les acteurs standard de l'éducation nationale
00:48:44 mais aussi des actions partenariales relativement fortes autour de ces enjeux de décrochage
00:48:50 et d'insertion professionnelle.
00:48:52 Après sur le décrochage aussi peut-être évoquer la question étudiante parce que
00:49:00 le décrochage des étudiants c'est aussi un point particulier.
00:49:03 Alors c'est généralement plutôt l'affaire des universités sur la dimension pédagogique
00:49:09 ceci étant rappeler peut-être un certain nombre de mesures qui ont pu être prises
00:49:14 sur la question de la précarité étudiante qui est aussi une problématique qui est liée
00:49:19 également au décrochage étudiant avec un certain nombre de mesures que vous connaissez
00:49:23 le repas à 1 euro, le gel des loyers.
00:49:26 Donc tous ces dispositifs finalement plutôt à valance sociale qui permettent également
00:49:31 de travailler sur ces questions du maintien en formation, du maintien à l'université
00:49:38 et j'ai envie de dire aussi de la question de la possibilité de mobilité autour des
00:49:45 poursuites d'études.
00:49:46 Sur la question du décrochage malgré tout je prends juste un petit dérivatif ou un
00:49:52 élément particulier parce que sur le décrochage scolaire on a finalement tous les dispositifs
00:49:57 qui sont mis en place pour travailler sur la dimension de la prévention, travailler
00:50:02 sur l'absence d'interruption de parcours j'ai envie de dire et ceci étant dans cette
00:50:11 absence d'interruption de parcours on se rend compte aussi que dans les expériences
00:50:13 ou dans les travaux qu'on conduit avec l'ensemble des partenaires on est aussi sur des jeux
00:50:18 d'aller-retour et on a ça dans un certain nombre de monographies qu'on peut mettre
00:50:22 en avant c'est-à-dire que la prise en charge d'un jeune en situation de décrochage c'est
00:50:27 pas j'ai envie de dire l'action ou l'exclusivité de l'un c'est plutôt finalement la complémentarité
00:50:35 des uns et des autres et on a quand même un certain nombre de jeunes qui font des aller-retours
00:50:39 entre les différents dispositifs qui sont ceux de la misure locale, qui sont ceux de
00:50:42 l'éducation nationale, qui peuvent être ceux finalement de partenaires au titre de
00:50:46 l'AFPA 16-18 ou au titre de dispositifs divers et variés.
00:50:48 Donc j'ai envie de dire que sur ces deux ans, trois ans maintenant de mise en oeuvre
00:50:54 de l'obligation de formation, on a beaucoup aussi travaillé sur cette logique de complémentarité
00:50:59 véritablement et ces enjeux de complémentarité des acteurs autour de l'accompagnement des
00:51:05 jeunes.
00:51:06 Après sur, malgré tout, au-delà de la dimension décrochage, je pense qu'il y avait un dernier
00:51:16 élément que je souhaitais évoquer c'est dans cette question finalement de la lutte
00:51:21 contre les inégalités, la mise en place aussi d'un certain nombre de dispositifs
00:51:26 qui tentent justement à réduire ces inégalités, surtout ce qu'on peut appeler dispositif
00:51:31 d'égalité des chances, au titre desquels un certain nombre d'entre eux ont pu être
00:51:35 mis en place ou développés plus fortement.
00:51:37 A ce titre, on a d'un côté les dispositifs Cordée de la réussite qui sont des dispositifs
00:51:42 qui ont été cadrés par une note en 2020 avec l'enjeu de rappeler véritablement ce
00:51:49 que sont ces dispositifs au regard de l'ambition et au regard de l'ouverture du champ des
00:51:56 possibles puisqu'on sait bien que sur ces inégalités-là, on a au-delà finalement
00:52:02 de tout ce qu'on peut faire autour de la mobilité, tout ce qu'on peut faire autour
00:52:06 des apports financiers aussi une problématique qui est celle de l'ambition sociale.
00:52:11 Alors quand je dis ambition sociale, ce n'est pas nécessairement aller vers des classes
00:52:14 préparatoires ou des écoles d'ingénieurs, ça peut être aussi aller à 50 kilomètres
00:52:17 finalement de là où on est ou aller aussi, et on l'a dans des grandes villes, traverser
00:52:22 un pont.
00:52:23 Je le dis pour la ville de Bordeaux, mais c'est valable pour d'autres villes.
00:52:26 Ne serait-ce que traverser le pont pour aller finalement s'engager dans un parcours de
00:52:30 formation, ça peut parfois être quelque chose d'assez insurmontable.
00:52:33 Donc à ce titre-là, effectivement, les dispositifs Cordée de la réussite agissent sur les parcours
00:52:39 des jeunes, à la fois des jeunes en éducation prioritaire, à la fois des jeunes qui relèvent
00:52:44 des quartiers politiques de la ville, à la fois aussi des jeunes qui sont élèves de
00:52:48 lycées professionnels, avec l'enjeu véritablement de leur apporter un accompagnement autour
00:52:56 à la fois de la découverte d'un domaine professionnel, de la découverte de métiers,
00:53:02 de la découverte culturelle, et avec l'enjeu véritablement de les emmener plus loin que
00:53:07 ce à quoi ils auraient pu aspirer.
00:53:10 Donc on est depuis 2020 sur une multiplication des dispositifs par deux.
00:53:15 On partait globalement de 44 Cordée de la réussite, on est à ce jour à 86 Cordée
00:53:19 de la réussite, avec quelques 20 000 élèves de la région académique qui sont concernés
00:53:24 par ces dispositifs pour l'année 2022-2023.
00:53:27 Merci, merci beaucoup de cette présentation, effectivement, à la fois sur des projets
00:53:32 purement estampillés, si je puis dire, lutte contre la pauvreté.
00:53:35 J'insiste beaucoup, vous avez beaucoup évoqué l'un et l'autre, la question de l'obligation
00:53:40 de formation.
00:53:41 C'est quand même une petite révolution dans le champ de l'éducation nationale,
00:53:46 je pense globalement de la scolarité.
00:53:48 C'est-à-dire qu'on a rendu obligatoire finalement l'école, mais dans le sens positif
00:53:52 du terme, avec la stratégie entre 3 ans et 18 ans, avec bien sûr entre 16 et 18 ans
00:54:03 une obligation un peu différente de celle de la scolarité en maternelle.
00:54:06 Mais ça veut dire qu'on a une amélioration très nette de l'ensemble de ces sujets,
00:54:11 avec bien sûr derrière des enjeux de suivi des différentes situations, de prévention
00:54:18 dans l'âge les plus jeunes, et puis bien sûr une autre forme de prévention, et en
00:54:24 tout cas de suivi derrière, en voyant l'augmentation de jeunes qui peuvent être pris en charge
00:54:27 dans ce contexte-là.
00:54:28 Et on voit bien que c'est important, je crois que le préfet tout à l'heure a fait allusion
00:54:34 à ce qui se passe en ce moment, et on sait très bien que ce qui est mis en place et
00:54:38 ce qui est déployé a aussi de l'importance.
00:54:40 J'avais juste une petite question, est-ce que par rapport à la manière d'aborder
00:54:45 les choses un peu traditionnelles que peuvent avoir certains enseignants ou certains principaux
00:54:48 ou certains acteurs au sein des collèges par exemple, est-ce que l'ensemble de ces
00:54:52 dispositifs ça les fait bouger un peu, ça les fait travailler autrement ? Voilà, honnêtement.
00:54:58 Non, enfin, très honnêtement, oui, je pense que, alors on n'est pas nécessairement,
00:55:05 enfin, on est sur des mouvements qui sont relativement lents au regard de ce qu'on
00:55:11 souhaiterait éventuellement avoir, ceci étant, effectivement, il faut bien considérer que
00:55:15 la mise en place de ces dispositifs, c'est une mise en place qui a été progressive.
00:55:19 Si je rappelle l'ensemble des mesures qui nous ont conduit finalement à cette obligation
00:55:23 de formation, elles sont relativement diverses et variées, et ces mesures-là, elles commencent
00:55:27 depuis 2011, j'ai envie de dire, avec la mise en place de plateformes en 2013, avec
00:55:32 un certain nombre finalement de renforcement des droits, puisqu'on est parti finalement
00:55:37 du droit au retour en formation initiale dans les années 2015-2016, jusqu'à maintenant
00:55:42 finalement cette dimension de la scolarité entre 3 ans et 16 ans, et puis les éléments
00:55:47 16-18. Toutes ces mesures-là se sont accompagnées aussi dans les établissements d'un certain
00:55:53 nombre de dispositifs qui ont conduit les enseignants à changer un certain nombre de
00:55:57 choses. On a eu la mise en place de ce qu'on appelle les groupes de prévention du décrochage
00:56:02 scolaire, qui sont des instances internes aux établissements qui mobilisent à la fois
00:56:05 les principaux, les proviseurs, les équipes pédagogiques et éducatives pour travailler
00:56:10 autour de la situation des jeunes en décrochage scolaire. Donc on a effectivement ces dispositifs
00:56:16 qui se mettent en place, on a bien évidemment aussi un certain nombre de mesures qui se
00:56:21 sont positionnées autour du décrochage scolaire. Une mesure relativement ancienne maintenant,
00:56:26 c'était notamment tout ce qui pouvait relever du premier accueil dans les formations de
00:56:30 lycées professionnels avec des semaines qui étaient des semaines d'accueil et d'adaptation
00:56:37 sur les formations. Et puis on va avoir aussi un certain nombre de mesures qui vont se mettre
00:56:42 en place en lycées professionnels notamment, pour travailler sur ces questions-là et
00:56:47 autour de l'accompagnement des élèves. Les enseignants sont bien évidemment sûrs
00:56:53 l'ensemble de ces mesures et ces dispositifs. Après, force est de constater qu'on a toujours
00:56:57 du décrochage scolaire, ceci étant, dans la notion de décrochage scolaire, je le rappelle
00:57:02 ici, mais on est véritablement sur des éléments qui sont multiformes. On peut toujours y voir
00:57:07 finalement dans le décrochage scolaire la problématique exclusivement pédagogique,
00:57:11 mais ceci étant, au-delà finalement du lien entre l'enseignant et l'élève et des éléments
00:57:17 de pédagogie qu'on peut mettre entre les deux, on a aussi l'ensemble des facteurs qu'on
00:57:21 connaît tous ici, autour de la problématique sociale, la problématique financière, la
00:57:26 problématique de santé. Voilà, donc l'enseignant est une partie intégrante de l'équation
00:57:31 et on travaille en tout cas sur l'ensemble des mesures à développer cela et on travaille
00:57:37 aussi sur des plans de formation qu'on met en place autour justement de la lutte contre
00:57:43 le décrochage scolaire et surtout de la prévention du décrochage scolaire et on est véritablement
00:57:47 sur cette dimension-là. Si je veux juste finir, très rapidement, mais peut-être,
00:57:51 et je pense que c'est un détail important, je rappelais un petit peu l'histoire, on a
00:57:55 été dans une histoire assez ancienne, on a été plutôt sur l'externalisation des
00:57:59 choses avec l'idée que le décrochage scolaire c'était l'affaire des autres. On est depuis
00:58:04 2015-2016 sur la logique de prévention du décrochage scolaire et véritablement l'idée
00:58:09 que le décrochage c'est aussi à l'intérieur des établissements et ça passe aussi par
00:58:13 l'engagement et l'investissement des enseignants. Merci Monsieur Fouchard. Et je donne tout de
00:58:17 suite la parole à Nadia Laporte-Feune pour l'Agence régionale de santé Nouvelle-Aquitaine
00:58:22 puisque les questions de santé et de l'accès aux soins pour les personnes en difficulté
00:58:25 irriguent l'ensemble des deux grandes priorités de la stratégie, les freins pour l'accès
00:58:31 à l'insertion à l'emploi et la prévention de la pauvreté dès le plus jeune âge. Alors
00:58:35 qu'est-ce qui a été engagé par l'ARS pour lutter contre les inégalités sociales
00:58:39 de santé ? Bonjour à toutes et à tous. Je vais d'abord
00:58:44 passer assez rapidement sur les deux premières slides parce qu'il va bientôt être midi,
00:58:48 mais juste pour rappeler le cadre. C'est-à-dire que l'action de l'ARS Nouvelle-Aquitaine
00:58:52 s'inscrit dans une stratégie à 10 ans, qui était 2018-2027, et à mi-parcours. On reprend
00:59:00 nos schémas, on l'actualise par rapport aux problématiques évidemment qui peuvent
00:59:04 se poser. Alors on garde des grandes lignes forces. Je ne vais pas reprendre toute la
00:59:08 présentation, surtout que vous l'aurez dans les envois que vous aurez ensuite, mais juste
00:59:14 pour souligner qu'on a des grandes lignes forces qui continuent et puis une réadaptation
00:59:18 par rapport à l'actualité qu'on a vécue, surtout après deux années marquées par
00:59:23 le Covid de manière importante sur lequel, et ça a été souligné par M. le Préfet,
00:59:29 on a à la fois une crise sanitaire et on a évité la crise sociale par toutes les
00:59:34 mesures d'accompagnement qui ont pu être faites, dont le Ségur Santé et la mesure
00:59:38 27. Alors pour développer quelle était l'action de l'ARS sur la lutte contre l'inégalité
00:59:46 sociale de santé, parce que c'est bien ça le cœur du sujet pour nous. Alors évidemment
00:59:50 il y a les quatre piliers du pacte, je n'y reviens pas, ça a été également présenté
00:59:54 en introduction, peut-être sur les trois axes forts que je voudrais développer de
00:59:59 l'action de l'ARS Nouvelle-Aquitaine, les actions de prévention et de santé publique
01:00:04 au bénéfice de tous, vraiment premier axe sur la prévention, deuxième axe sur la question
01:00:09 de l'accès équitable au système de santé et puis le troisième sur la question qui
01:00:14 a été déjà largement soulevée sur l'aller vers, vers les publics les plus éloignés
01:00:20 du système de santé. Alors sur le premier point, ce qu'on a pu mener sur la lutte
01:00:25 contre l'inégalité sociale de santé sur le volet prévention, parce que vous savez
01:00:30 qu'on a un système de santé qui est toujours et encore trop tourné vers le curatif sur
01:00:36 l'accès aux soins et pas encore suffisamment sur la prévention, enfin en France de manière
01:00:41 générale. Comment on agit ? On agit par ce qu'on appelle une logique d'universalisme
01:00:48 proportionné, c'est-à-dire comment on agit pour tous mais qu'on renforce notre action
01:00:54 pour les publics les plus vulnérables et sur les territoires également les plus fragiles.
01:00:59 Alors également sur l'action au plus tôt pour agir sur une garantie de la bonne santé,
01:01:06 c'est toute la politique qui est menée aussi en partenariat avec la CAF, avec les
01:01:11 conseils départementaux, les PMI, tout un ensemble d'acteurs et les maternités autour
01:01:16 de la politique des 1000 jours. Vous savez, à toute petite enfance, comment cette politique-là
01:01:21 s'est renforcée sur ces cinq dernières années en Nouvelle-Aquitaine. Pourquoi les
01:01:26 1000 jours ? Parce que c'est une période sur laquelle toutes les actions de prévention
01:01:32 autour des parents, autour de l'environnement, sur les métiers de vie, par exemple les actions
01:01:37 sur les perturbateurs endocriniens, sur également toutes les questions de nutrition et autres
01:01:43 auprès de la famille auront un impact beaucoup plus fort sur l'ensemble de la vie des personnes.
01:01:48 Avec deux exemples, donc là ce que j'ai donné sur la politique des 1000 jours et
01:01:54 puis bien sûr une autre action qu'on a pu mener à l'autre bout de la chaîne des
01:01:59 âges, c'est comment on essaye d'améliorer les taux de vaccination dans l'ensemble
01:02:04 de la population, dont les plus âgés et les plus fragiles. Autour de ce qu'on a
01:02:09 pu mener par exemple sur les EHPAD, mais également sur la population. Un deuxième point dans
01:02:15 la lutte contre l'inégalité sociale de santé, c'est et ça reste tout de même,
01:02:21 surtout vu la démographie médicale et soignante aujourd'hui qu'on peut avoir en Nouvelle-Aquitaine,
01:02:27 c'est l'accès aux soins pour tous. C'est comment on a soutenu les acteurs du premier
01:02:32 recours sur l'ensemble du territoire avec le développement de modes d'organisation
01:02:38 coordonnées des soins. C'est en cours de développement sur l'ensemble de la Nouvelle-Aquitaine,
01:02:44 également par la délégation de tâches, parce que c'est un vrai sujet. Beaucoup de
01:02:49 personnes, et vous le savez, en situation précaire ne vont pas se faire soigner et
01:02:53 dans le non-recours, il y a bien sûr le non-recours aux soins. Alors vous avez quelques chiffres
01:02:59 là sur la télé-diplorama. 251 maisons de santé pluridisciplinaires, 51 communautés
01:03:08 professionnelles de santé avec l'objectif à la fin de l'année de couvrir l'ensemble
01:03:14 du territoire Nouvelle-Aquitaine et puis des petites coordinations également qui sont
01:03:19 à l'œuvre. Une action majeure, c'est le renforcement des passes, c'est-à-dire les
01:03:26 permanences d'accès aux soins. On en avait 41 qui maillent l'ensemble du territoire,
01:03:31 qui sont vraiment pour les publics les plus fragiles. Et sur les 41, 38 ont des actions
01:03:37 d'aller vers avec un renforcement des actions au niveau des femmes, des femmes précaires,
01:03:44 avec l'accès aux soins de gynécologie. Et puis également toute une action au niveau
01:03:50 des soins bucodentaires. Ça c'est la question, enfin en termes d'indices de santé, l'accès
01:03:57 aux soins dentaires est un vrai sujet, voilà, qui en plus après va avoir des impacts sur
01:04:03 l'ensemble de l'aspect de santé. Même votre squelette, l'ensemble, c'est pas forcément
01:04:08 assez connu. On travaille bien sûr en lien sur ces sujets-là avec l'assurance maladie
01:04:13 et l'AMSA. Le troisième point sur la lutte contre l'inégalité sociale de santé et
01:04:20 territoriale, c'est la question de l'aller vers. Alors là, toute la question c'est d'arriver
01:04:27 à mailler le territoire. On a encore du travail devant nous. Bien sûr, nous avons
01:04:33 des équipes mobiles psychiatrie, précarité, différents types d'équipes mobiles, des
01:04:39 lits, haltes, soins santé mobile, voilà, tout un ensemble d'actions. Et vraiment l'ambition,
01:04:44 je fais le pont aussi ce que l'on va faire pour les cinq années qui viennent, c'est
01:04:47 vraiment de pouvoir développer l'ensemble du maillage des territoires. Dans les actions
01:04:55 d'aller vers, c'est également le renforcement des actions de médiation en santé, à des
01:04:59 publics très spécifiques, comme par exemple les gens du voyage, les personnes aussi qui
01:05:05 sont, alors on peut dire en bidonville, mais aussi en squat, enfin également les plus
01:05:09 précaires. Par exemple, on a eu des actions sur les gens du voyage sur tout le dépistage
01:05:16 du plomb, voilà, parce qu'il y a une question de saturnisme particulièrement développée
01:05:21 pour les gens du voyage. Et puis bien sûr, renforcer l'interprétariat en santé pour
01:05:26 les publics allophones. Alors, dans les consultations en cours que l'on mène, que l'on mène
01:05:34 aujourd'hui, et on a une phase de consultation aussi citoyenne qui est actuellement menée,
01:05:41 c'est-à-dire qu'il y a toute une consultation des partenaires, mais également une consultation
01:05:46 des citoyens. On a une plateforme qui était plutôt une plateforme numérique, alors bien
01:05:50 sûr on a quand même une question de fracture numérique encore à l'œuvre, mais là on
01:05:54 essaie de retravailler aussi avec des groupes citoyens sur comment opérationnaliser certaines
01:06:01 propositions qui ont pu être faites. Alors, les grandes priorités et défis à relever
01:06:08 dans la région, c'est bien sûr toujours la transition démographique avec un vieillissement
01:06:13 de plus en plus accentué de la population, plus important en Nouvelle-Aquitaine que dans
01:06:17 la moyenne des régions de métropole, avec le développement de la transformation du
01:06:25 système de santé Néo-Aquitain, une offre de soins plus à ce qui a été développé,
01:06:31 la prévention et les marchés d'aller vers, l'accessibilité du système de santé pour
01:06:36 tous, logique de parcours de santé sans rupture, la coordination également de l'ensemble
01:06:42 des professionnels de santé, et puis la question du changement climatique qui est un vrai défi.
01:06:49 Il y a encore, que ce soit sur la décarbonation de la santé, mais également sur les publics,
01:06:55 vous avez peut-être vu aussi le rapport de la fondation Avey-Pierre sur la question de
01:06:58 la précarité énergétique d'été, et qui touche beaucoup les populations vulnérables,
01:07:05 alors dans les habitats urbains principalement, mais également pour les personnes aussi qui
01:07:10 sont sans domicile fixe à la rue, il y a un réel sujet à ce niveau-là. Sur les six
01:07:19 objectifs opérationnels que nous allons développer, bien sûr, et ça a été redit par beaucoup
01:07:27 d'entre vous, la priorisation des actions pour les jeunes de 0 à 25 ans, alors de manière
01:07:33 très partenariale, évidemment aussi avec les missions locales, renforcer le pouvoir
01:07:40 d'âger des personnes, ça a été abordé par beaucoup d'entre vous, comment on co-construit
01:07:45 avec les gens, comment aussi on les rend autonomes, donc les actions de médiation en santé,
01:07:50 mais ce sont des actions de la paire et d'ence qui viennent aussi beaucoup du secteur du
01:07:54 handicap, c'est des actions qui se développent et qui irriguent l'ensemble des secteurs,
01:08:01 développer des dispositifs d'accès aux soins et d'accès aux droits, c'est quelque
01:08:06 chose qu'on doit travailler ensemble et en coordination, éviter les ruptures de parcours,
01:08:12 et puis vraiment prioriser les territoires les plus fragiles dans l'action de l'action,
01:08:19 qu'ils soient ruraux ou urbains. Agir, et ça a été longuement développé sur le
01:08:25 logement et l'hébergement, avec le renforcement par exemple de "Un chez soi d'abord",
01:08:31 voilà c'est vraiment une action phare que continuera à porter l'ARS Nouvelle-Aquitaine.
01:08:36 Et ce que je voudrais dire aussi de manière un peu plus transversale pour conclure, c'est
01:08:42 que toutes nos actions de prévention et de politique publique, on a vraiment la volonté
01:08:48 aussi, et je crois qu'on a une responsabilité aussi très citoyenne aujourd'hui, d'avoir
01:08:54 à la fois une action évidemment équitable pour tous, mais également à impact. Le gros
01:09:00 sujet pour l'ARS Nouvelle-Aquitaine, c'est comment faire bouger les indicateurs de santé
01:09:05 aujourd'hui en Nouvelle-Aquitaine. Très concrètement, dépistage des cancers sur toutes
01:09:11 les populations les plus fragiles. Comment, au-delà des actions d'expérimentation qu'on
01:09:16 peut avoir, ou de réussite qu'on peut avoir sur certains territoires ou certaines populations,
01:09:22 comment, c'est pas un très joli terme, mais ça veut dire ce que ça veut dire, comment
01:09:26 on massifie notre action pour avoir de l'impact. Et ça c'est un vrai sujet, au-delà de la
01:09:31 coordination des politiques publiques, comment on a de l'impact, parce que je pense qu'aujourd'hui
01:09:36 c'est vraiment notre habilité commune. C'est pas un sujet facile, ça veut dire qu'il
01:09:41 faudra faire des priorités parce qu'on a toutes des enveloppes financières qui sont
01:09:44 ce qu'elles sont. Donc c'est un vrai sujet, comment on fait des actions pour l'ensemble
01:09:49 de la population et comment on fait des focus sur certaines populations, mais pour toutes
01:09:54 sur l'ensemble de la Nouvelle-Aquitaine. Voilà, ça peut être sur toutes les QPV,
01:09:58 ça peut être sur certaines zones rurales, voilà. C'est comment on montre, et ça a
01:10:02 été redit par Monsieur le Préfet, comment on est plus lisible à notre action et comment
01:10:06 on a de l'impact. Voilà, c'est ce qu'on doit, je pense aussi, à la population, mais
01:10:11 c'est un défi très compliqué à relever. Voilà.
01:10:13 Je vous remercie et je vous propose, Marie-Pierre Benabène, pour la Caisse d'Allocation Familiale
01:10:20 de la Gironde, de vous donner tout de suite la parole de manière à libérer quelques
01:10:23 minutes à la suite des interventions pour des questions s'il y en a dans la salle.
01:10:27 Donc pour un état des lieux du côté de la branche famille sur les quatre ans d'action
01:10:32 dans le cadre de la stratégie.
01:10:33 Alors, pour ce qui concerne la branche famille, en fait, je vais illustrer le propos par trois
01:10:40 aspects, trois quais d'entrée. Le premier engagement, en fait, de la stratégie était
01:10:46 l'égalité des chances dès les premiers pas pour rompre la reproduction de la pauvreté.
01:10:50 Vous avez évoqué tout à l'heure, donc, dans votre présentation, le rapport sur les
01:10:56 mille premiers jours, le rapport de Boris Sterlnick. Il y a eu aussi des rapports qui
01:11:00 ont été livrés par le HCFEA sur, notamment, un état des lieux, sur l'accueil des jeunes
01:11:06 enfants en France. Un autre rapport aussi qui fait des propositions en matière de services
01:11:11 publics pour la petite enfance. C'est un sujet d'actualité, en lien d'ailleurs avec le
01:11:16 projet de loi sur France Travail, notamment. Et donc, on voit que cette question, elle
01:11:23 est tout à fait importante, surtout si on ajoute que dans le même temps, un enfant
01:11:30 sur cinq en France vit dans une famille en situation de pauvreté. Et un enfant sur cinq
01:11:38 aussi en France est gardé par ses parents. Donc, on sait que, globalement, plus un enfant
01:11:45 est socialisé tôt et plus ce sera bénéfique, en fait, pour son développement ultérieur,
01:11:51 pour la réussite de sa scolarité également, etc. Donc, tout l'enjeu pour les CAF, c'était
01:11:56 de pouvoir contribuer, parce que toute seule, on ne serait absolument pas capable, à ce
01:12:01 que des places d'accueil collectif puissent se développer sur le territoire et particulièrement
01:12:06 sur le territoire de la Nouvelle-Aquitaine, ce qui a été le cas, puisque en concertant,
01:12:11 en fait, mes collègues des onze autres CAF de Nouvelle-Aquitaine, on voit que, finalement,
01:12:16 le nombre de places est accru, comme vous pouvez le voir, de 6 % sur la période de
01:12:20 2018 à 2022. Donc, ça, c'est un élément tout à fait important. Ça représente, en
01:12:27 fait, 1 700 places d'accueil supplémentaires dans la région, qui portent au total du nombre
01:12:34 de places à un peu plus de 31 000 places au total. Un autre aspect par rapport à la
01:12:43 création de ces places d'accueil, je disais qu'on ne peut pas, à nous, CAF, les créer
01:12:50 tout seuls. En fait, on s'appuie, bien évidemment, sur des diagnostics réalisés sur les territoires.
01:12:57 Quels sont les besoins sur les territoires ? Les territoires sont diversifiés. On l'a
01:13:01 vu avec la présentation aussi tout à l'heure de la directrice adjointe de l'INSEE, qui
01:13:07 montrait comment, en fait, sur le territoire néo-aquitain, on a des zones qui peuvent
01:13:13 avoir un taux de couverture à peu près satisfaisant. Et puis, d'autres zones, beaucoup plus rurales
01:13:19 notamment, qui sont particulièrement dépourvues en matière de places d'accueil collectives
01:13:24 de jeunes enfants. Donc, l'enjeu, il est de pouvoir travailler en lien avec les collectivités
01:13:33 locales de façon à pouvoir définir avec elles quels sont les besoins sur le territoire,
01:13:38 de travailler en lien aussi, bien évidemment, avec la PMI, de travailler en lien aussi avec
01:13:45 les gestionnaires, le tissu associatif, et donc de pouvoir, à partir d'un diagnostic,
01:13:53 évaluer les besoins et se lancer dans un projet qui peut être accompagné après massivement
01:13:58 par les financements de la branche famille. L'accessibilité au mode d'accueil, c'est
01:14:05 quelque chose d'important aussi parce que si on crée des places d'accueil collectives
01:14:08 et que celles-ci sont trop chères, bien évidemment, on voit qu'on passe à côté de l'objectif.
01:14:14 Donc, la branche famille intervient massivement en termes de financement pour, justement,
01:14:20 compenser auprès des gestionnaires la perte financière qu'ils pourraient avoir s'ils
01:14:25 n'accueillaient que des personnes qui sont des personnes en situation de grande précarité.
01:14:31 C'est-à-dire que la branche famille compense, en fait, financièrement ces pertes de façon
01:14:36 à ce qu'il n'y ait pas de discrimination vis-à-vis des publics les plus en difficulté.
01:14:41 Et ce qui est satisfaisant dans la création des nouvelles places d'accueil que j'évoquais
01:14:46 à l'instant, c'est que 90% d'entre elles, donc voyez la grande majorité, sont des places
01:14:50 qui sont soutenues par la CAF et qui sont donc accessibles.
01:14:54 Vous dire d'ailleurs par rapport à cette accessibilité que, aujourd'hui, selon le
01:15:02 mode d'accueil auquel on a recours pour faire garder son jeune enfant, le reste à charge
01:15:07 pour la famille ne sera pas le même. Si je confie mon enfant à une crèche qui est en
01:15:14 mode PSU, donc prestation de service unique, donc financée de façon importante par la
01:15:20 CAF, c'est dans ce cas-là que j'aurai le reste à charge qui sera le moins élevé.
01:15:26 Si je confie mon enfant à une assistante maternelle, là, mon reste à charge va être
01:15:31 plus important. On voit bien que sur certains territoires, il y a beaucoup d'assistantes
01:15:34 maternelles, il n'y a pas de structure d'accueil de jeunes enfants. Et si je confie mon enfant
01:15:40 à une micro-crèche privée, alors là, autant vous dire que les publics les plus défavorisés
01:15:46 ne pourront absolument pas y avoir accès. Donc il y a une disposition de la loi de finances
01:15:53 de la Sécurité sociale pour 2023 qui prévoit qu'à partir de 2025, le reste à charge
01:15:58 pour les familles qui ont recours à la fois à une assistante maternelle ou à une crèche
01:16:04 privée sera équivalent, de façon à ne pas mettre les modes d'accueil en concurrence
01:16:08 les uns avec les autres. Autre élément pour poursuivre sur l'implication des CAF dans
01:16:18 cette stratégie de lutte contre la pauvreté, c'est des parents accompagnés sur tout le
01:16:25 territoire. C'était la quatrième mesure de cette stratégie. Et les CAF sont très
01:16:31 investis effectivement par toutes sortes de dispositifs sur le soutien à la fonction
01:16:37 parentale. Comment en fait, à partir même des avant la naissance, si on s'inscrit dans
01:16:43 un parcours naissance, comment on accompagne les parents finalement à se préparer à
01:16:48 cette fonction de parents. Et on voit bien que les problématiques ne vont pas être
01:16:52 du tout les mêmes selon qu'on s'adresse à des parents de jeunes enfants, des parents
01:16:58 d'enfants et puis des parents d'adolescents. Donc plusieurs dispositifs existent, notamment
01:17:06 je citerai les réseaux d'accueil et d'accompagnement des parents qui permettent en fait de financer
01:17:11 des initiatives qui sont prises sur les territoires et qui sont portées majoritairement par des
01:17:19 associations, des collectivités locales qui créent en fait les conditions de faire se
01:17:25 rencontrer les parents, leur permettre d'échanger un petit peu sur les difficultés qu'ils
01:17:29 rencontrent et de trouver collectivement des moyens de s'épauler et de pouvoir remplir
01:17:38 leur rôle de façon plus efficace. Un des supports qui permet de réaliser ce genre
01:17:44 d'action, ce sont notamment les centres sociaux. Les centres sociaux, ils sont plus ou moins
01:17:51 répandus en Nouvelle-Aquitaine et on a la chance dans le département de la Gionde,
01:17:56 que je connais mieux que les autres forcément, d'en avoir 51 très précisément et on a
01:18:02 également 61 espaces de vie sociale. Donc on a un maillage très important et on voit
01:18:06 que c'est quelque chose de tout à fait, c'est une véritable richesse puisque à
01:18:11 travers les centres sociaux, au-delà du fait de créer en fait du lien social entre
01:18:16 les habitants d'un territoire, les CAP financent aussi un professionnel qui est souvent un
01:18:21 travailleur social et qui intervient avec une mission particulière et un projet spécifique
01:18:26 sur le soutien à la fonction parentale sur le territoire sur lequel il est positionné.
01:18:32 Donc je tenais à le souligner. Dire aussi que la CAF favorise aussi, d'autres l'ont
01:18:41 dit avant moi, donc je n'insiste pas là-dessus, mais en tout cas l'empowerment et puis milite
01:18:47 pour qu'on puisse développer au maximum les actions de mixité sociale. Toujours sur
01:18:54 le champ de la parentalité, un des axes de la stratégie c'était le renforcement
01:18:59 du maillage des lieux d'accueil enfants-parents. Ce sont en fait des lieux qui permettent
01:19:04 d'accueillir de façon anonyme et de façon gratuite aussi des parents d'enfants de
01:19:12 zéro à six ans. Ça permet de socialiser en fait les enfants, ça permet aux parents
01:19:19 de rencontrer d'autres parents, de sortir éventuellement de l'isolement et de pouvoir
01:19:22 partager leurs expériences. Et donc vous dire qu'on compte aujourd'hui 250 lieux
01:19:30 d'accueil enfants-parents en Nouvelle-Aquitaine, donc il y en a eu 30 nouveaux qui se sont
01:19:34 créés sur la période. Donc on sait que c'est, enfin on va poursuivre en tout cas
01:19:41 l'effort pour qu'il continue à se développer. Il y a eu aussi donc une réforme d'ampleur
01:19:51 puisque la fonction parentale c'est aussi continuer à être parent malgré notamment
01:19:56 les problématiques de séparation qui interviennent assez souvent dans les couples. Et donc,
01:20:04 l'agence pour le recouvrement des impayés de pension alimentaire a été créée et
01:20:08 elle est portée par les CAF et elle permet notamment de mettre en place ce qu'on appelle
01:20:12 l'intermédiation financière, c'est-à-dire que depuis le 1er janvier en fait de cette
01:20:18 année, lorsque des parents se séparent et lorsqu'ils ont en fait une décision de
01:20:22 justice concernant notamment la garde qui est confiée à l'un ou à l'autre et la
01:20:31 pension alimentaire, ils n'ont pas besoin d'intervenir pour réclamer la pension alimentaire.
01:20:36 La CAF agit en interface vis-à-vis de l'autre parent pour récupérer en fait cette pension
01:20:45 alimentaire et en garantir le versement aux parents gardiens. Sur le soutien des CAF à
01:20:51 l'innovation et à l'initiative au plus près des territoires, je voulais vous citer
01:20:55 un exemple de la CAF de Charente-Maritime qui a expérimenté justement les lieux d'accueil
01:21:01 au-delà de 6 ans parce qu'on n'arrête pas d'être parent bien évidemment à l'âge
01:21:05 de 6 ans et elle a porté cette expérimentation auprès de 6 opérateurs différents sur le
01:21:13 département et elle le finance donc sur ses fonds locaux et elle en retire un bilan tout
01:21:20 à fait positif. Autrax et c'est le dernier et j'en terminerai par là donc c'est l'accompagnement
01:21:27 vers l'autonomie et l'emploi. Je vous en prie effectivement il reste une minute pour
01:21:34 présenter le dernier axe. D'accord donc accompagné vers l'autonomie et l'emploi je vais aller
01:21:38 très vite puisque les points que je voulais aborder ont déjà été cités notamment
01:21:44 avec les partenariats avec Pôle emploi notamment sur l'accompagnement global. Je pense que
01:21:50 c'est quelque chose de tout à fait intéressant et vous posiez tout à l'heure la question
01:21:53 de savoir qu'est-ce que ça peut apporter finalement aux professionnels. Ça permet
01:21:57 d'élargir le champ des possibles quand on est conseiller Pôle emploi on a des réflexes
01:22:01 professionnels sur des leviers bien identifiés. Quand on travaille avec des travailleurs sociaux
01:22:06 de la CAF on regarde notamment justement comment on peut lever les freins notamment en ayant
01:22:14 recours à des modes d'accueil pour les jeunes enfants parce que c'est ça qui peut permettre
01:22:18 de déclencher le retour à l'emploi. A ce titre il y a eu une montée en charge progressive
01:22:26 des places à vocation d'insertion professionnelle qui sont soutenues par les CAF en Nouvelle-Aquitaine
01:22:33 mais partout dans France aussi. Donc il y a à ce jour un peu plus de 250 places qui
01:22:38 existent en Nouvelle-Aquitaine. Et puis un soutien aux actions partenariales adaptées
01:22:44 aux besoins des territoires. J'avais deux exemples. Un exemple notamment du département
01:22:51 de la Creuse qui a créé en fait deux crèches dont une itinérante justement avec un projet
01:22:56 de place à vocation d'insertion professionnelle dans une intercommunalité qui était dépourvue
01:23:03 d'accueil collectif. Et puis une autre expérimentation, enfin en tout cas expérience menée par la
01:23:09 CAF des Deux-Sèvres qui soutient notamment une garde, haute garderie pardon, innovante
01:23:14 qui est gérée par un centre social et qui assure un accompagnement renforcé à la parentalité
01:23:21 en utilisant aussi un minibus pour aller chercher les familles à leur domicile. Voilà.
01:23:26 Merci Madame Benhamen. Il nous reste quelques minutes si vous avez des questions courtes
01:23:35 appelant des réponses pas très longues. Est-ce que quelqu'un souhaite poser une question ?
01:23:39 Monsieur Melotti, sinon non. Ah, il y avait, vous me permettez.
01:23:52 Oui bonjour, Arnaud Virion, je suis directeur du CRIGE, Centre Régional Information Jeunesse
01:24:02 qui anime le réseau des 125 lieux d'accueil information jeunesse en Nouvelle-Aquitaine.
01:24:07 Merci pour ces témoignages très intéressants, notamment sur le développement de l'accompagnement
01:24:12 global dans les structures d'accès à l'emploi. Nous, ce qu'on constate dans nos structures
01:24:18 au contact des jeunes, c'est même qu'on devrait presque aller vers un paradigme encore
01:24:23 un peu plus avancé. Aujourd'hui, les jeunes, on constate qu'ils ont une évolution assez
01:24:31 forte de leurs attentes et de leurs besoins, et notamment depuis la crise sanitaire, et
01:24:34 ce qui les anime ou ce qui les questionne, c'est la construction du projet de vie. Et
01:24:39 aujourd'hui, en fait, la place du travail, elle est bien sûr incluse dans ce projet
01:24:44 de vie, mais elle est plus centrale ou déterminante comme elle l'était avant. Et les jeunes
01:24:49 veulent parler avec nous de recherche de sens, d'engagement, d'expérimentation, de santé
01:24:54 mentale, de consignation d'une vie pro, d'une vie perso, bien sûr, à un moment ou à un
01:24:59 autre, d'un accès à l'emploi ou au métier. Mais en fait, du coup, l'accompagnement global
01:25:04 tel qu'il a été présenté, même si c'est une démarche qu'on pense importante, elle
01:25:09 a quand même au final pour vocation à amener vers un emploi, un métier, une profession.
01:25:14 Aujourd'hui, en fait, pour accompagner les jeunes, notamment dans les questions de construction
01:25:19 de perspectives, de bien-être, de trouver sa place dans la société, de pouvoir expérimenter,
01:25:24 il faut y aller étape par étape sur des temporalités qui ne sont pas forcément sur
01:25:27 le long terme. On est plus à « qu'est-ce qu'on va faire en septembre prochain ? Qu'est-ce
01:25:31 qu'on va faire l'année prochaine ? Qu'est-ce qu'on va faire le mois prochain ? » et d'aller
01:25:34 sur tous les aspects du projet de vie pour leur permettre de trouver leur place, d'être
01:25:40 bien et de se sentir en confiance dans la construction de leur perspective. Voilà,
01:25:44 ce n'est pas pour contredire, mais c'est pour montrer qu'on peut même encore élargir
01:25:47 la démarche.
01:25:48 Oui, je voulais me permettre de rebondir. J'ai échangé avec ma voisine pour lui dire
01:25:55 que j'allais lui poser une question peut-être un peu irritante, mais qui est une réalité
01:26:01 de terrain en fait, même si je sais que 80% des allocataires ont facilement accès à
01:26:06 leurs droits, il ne reste que 20% des allocataires qui notamment fréquentent les services départementaux
01:26:10 se retrouvent en difficulté d'accès aux droits, de maintien de leurs droits ou de
01:26:15 complétude de leurs dossiers pour pouvoir, notamment dans le cadre de l'insertion du
01:26:19 RSA, justement des modes de vie qui sont très mouvants, où on est en couple, on n'est
01:26:28 plus en couple et donc on a une vraie difficulté. J'aimerais que dans le cadre du pacte de
01:26:32 solidarité, cette axe-là puisse être travaillée sur une amélioration des réponses conjointes
01:26:40 avec les caisses d'allocations familiales et les départements et les autres collectivités
01:26:45 locales qui font de l'accès aux droits pour permettre un traitement de ces situations-là
01:26:49 dans des conditions beaucoup plus agréables, plus rapides. Parce qu'aujourd'hui, le constat
01:26:54 c'est qu'on se retrouve dans des situations de grande précarité parce qu'on n'arrive
01:26:59 pas en fait à réguler les situations tout simplement d'accès aux droits. Les dossiers
01:27:05 peuvent être bloqués pendant un certain temps. Et ça, je sais que c'est un constat
01:27:08 national, ce n'est pas une remarque pour vous mettre en difficulté, c'est vraiment pour
01:27:12 vous dire, si on a quelque chose à poursuivre dans le travail qu'on a fait, comme on l'a
01:27:17 fait avec Pôle emploi sur comment on travaille ensemble et comment on sort de ces difficultés
01:27:22 de collaboration, aujourd'hui, en tout cas moi, le département de la Charente-Maritime
01:27:28 aimerait pouvoir expérimenter quelque chose qui facilite le traitement pour les travailleurs
01:27:33 sociaux. Aujourd'hui, on n'a pas suffisamment de levier et pas suffisamment de résolution
01:27:38 de ces problèmes. C'est un appel.
01:27:41 Une réaction très rapide. Il nous reste un dernier temps avant de conclure cette matinée.
01:27:46 Il faut absolument que ce soit avant 13 heures.
01:27:48 C'est difficile en 30 secondes de répondre à cette question qui est assez vaste.
01:27:54 Vous dire simplement que peut-être pour donner un peu de perspective, vous savez qu'a été
01:28:01 annoncé un projet de solidarité à la source qui justement a vocation à pouvoir, dès
01:28:08 lors qu'on a connaissance en fait des ressources et qu'on peut les croiser entre les différentes
01:28:12 institutions et du coup les circulariser et les sécuriser, pouvoir détecter quels sont
01:28:18 les droits qui peuvent être versés à telle ou telle personne. Voilà, ça ne répond pas
01:28:24 dans l'immédiat à votre question, j'en ai bien conscience, mais en 30 secondes, c'est
01:28:27 difficile d'aller au-delà.
01:28:29 Je vous remercie toutes et tous pour ce temps de table ronde et nous allons...
01:28:34 loup.
01:28:36 [SILENCE]