Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à vous pour Midi News. Merci de votre fidélité.
00:00:05 Voici le programme du jour. L'organisation d'un débat, d'une conférence militante au sein de Sciences Po
00:00:10 paraît en soi pour certains une victoire des militants pro-palestiniens ou plutôt anti-israéliens
00:00:16 qui ont en tous les cas réussi à imposer ce thème au sein de l'établissement devenu le temple de l'islamo-wauquisme.
00:00:23 Qu'en pensent nos invités ? C'est une question, évidemment.
00:00:26 Le père de Mathis s'est exprimé deux jours avant la marche blanche qui sera organisée à la mémoire de son fils
00:00:31 ce samedi à Châteauroux. Il veut que justice soit faite. Il s'exprime à cœur ouvert et met aussi en garde
00:00:37 sur le débat politique en cours. Il dénonce une forme de récupération.
00:00:42 Alors, est-ce que lorsqu'un responsable politique s'exprime sur un tel fait de société, c'est une récupération ?
00:00:47 Nous en parlerons. Jean-Luc Mélenchon s'en prend à Raphaël Glucksmann.
00:00:51 Manuel Bompard estime qu'il n'y a plus un journaliste honnête en France.
00:00:54 Le candidat socialiste, quant à lui, qui a été exfiltré hier, vous le savez, d'un rassemblement à l'occasion du 1er mai à Saint-Etienne,
00:01:00 il dénonce la mainmise de la France insoumise.
00:01:04 Jordan Bardella, Marion Maréchal, François-Xavier Bellamy, Sarah Knafau, quels points communs ?
00:01:10 Eh bien, une génération des droites, jeunes, très politiques, très ambitieux, et déjà quelqu'un les avait repérés il y a plus de huit ans.
00:01:18 C'est le journaliste Alexandre Dévique qui est auteur de ce livre "Les nouveaux enfants du siècle", désormais en poche, et nous en parlons avec lui.
00:01:25 Bonjour, cher Alexandre. Merci d'être avec nous.
00:01:28 Écoutez, on va tout de suite démarrer. D'abord, je vais présenter nos invités, c'est toujours mieux.
00:01:32 Alexandre est là, Paul Melun est également avec nous. Merci et bonjour à vous.
00:01:36 Gabrielle Cluzel nous fait l'amitié d'être présente. Bonjour.
00:01:38 André Valigny, merci de votre présence.
00:01:40 Et notre journaliste politique, Thomas Bonnet, nous accompagne.
00:01:43 Merci et bonjour, cher Thomas.
00:01:45 Je vous le disais, le père de Mathis s'est exprimé deux jours avant la marche blanche qui sera organisée à la mémoire de son fils, avec ses mots.
00:01:51 Bien sûr, les mots d'un père extrêmement blessé. Il n'y a pas de mots, d'ailleurs, pour décrire une telle souffrance et une telle douleur.
00:01:58 Mais il a des mots clairs quand il s'agit de dénoncer ou, en tous les cas, d'affirmer ce qu'il veut.
00:02:03 D'abord, que la justice soit faite et que le débat ne soit pas, eh bien, phagocyté, dit-il, ou, en tous les cas, récupéré.
00:02:09 De quoi s'agit-il ? Les détails avec Donia Tengour.
00:02:12 C'est le témoignage d'un père brisé et en colère.
00:02:16 Mathis était un petit gamin joyeux et heureux. Il aimait tout le monde.
00:02:23 Christophe Marchais, le père de Mathis, prend la parole pour rendre hommage à son fils.
00:02:28 Il réclame une justice des plus fermes tout en mettant en garde sur une quelconque récupération.
00:02:33 Je ne veux pas que ça monte au créneau parce que l'agresseur, c'était un afghan, comme on l'entend depuis deux jours.
00:02:46 Alors oui, je veux que la justice soit faite parce que c'est surtout pour moi le meurtrier de mon fils.
00:02:55 Il me paraît logique qu'il y ait justice, et pour lui et pour sa mère.
00:03:03 Le père de famille interpelle les parents sur les fréquentations de leurs enfants.
00:03:07 Il faut pister les gamins, je suis désolé. Il faut savoir où ils sont, à quel moment ils y sont.
00:03:15 Il y a des applis maintenant pour ça, il faut s'en servir.
00:03:19 Et puis la première fréquentation qui craint un peu, il ne faut pas hésiter à couper les ponts de toutes les manières possibles.
00:03:25 A l'approche de la marche blanche prévue samedi prochain, Christophe Marchais en appelle au calme
00:03:30 et précise qu'il s'agira d'une marche organisée par la famille et encadrée par les forces de l'ordre.
00:03:36 Les mots d'un père sont des mots à sanctuariser, à écouter.
00:03:40 Une fois qu'on a dit cela, Paul Melun, n'est-ce pas de la responsabilité d'un politique que de s'exprimer sur ses drames, sur ses faits de société ?
00:03:47 Est-ce que c'est forcément de la récupération quand on n'est pas d'accord avec le ton ou l'orientation d'un débat ?
00:03:52 Je pense que c'est le rôle du politique de faire sienne les actualités qui se produisent dans le pays
00:03:57 et de les disséquer, d'analyser et surtout d'agir dessus quand il est en responsabilité,
00:04:01 en tout cas de proposer des actions quand il est en opposition.
00:04:03 Après, tout cela doit se faire avec une forme de décence, avec une infinie prudence
00:04:07 quand on n'a pas tous les tenants et aboutissants d'une affaire en cours.
00:04:10 Mais le procès en sorcellerie qui consiste à dire, dès lors que vous parlez de ce type de fait,
00:04:15 vous êtes dans la récupération, vous instrumentalisez, vous utilisez,
00:04:18 le problème c'est que c'est une fuite en avant.
00:04:20 On va pouvoir dire que vous instrumentalisez, que vous récupérez à peu près tout
00:04:23 puisque de par le fait, à chaque fois qu'arrive un fait et qu'un politique va s'en saisir,
00:04:27 on va l'accuser de récupération avec les uns qui vont accuser la droite de récupérer les faits
00:04:32 qui peuvent lui servir idéologiquement et idem pour la gauche.
00:04:37 Tout cela n'a pas de sens.
00:04:38 Il y a une responsabilité du politique de commenter, d'analyser, de disséquer ces sujets-là
00:04:44 en le faisant effectivement avec un certain nombre de précautions.
00:04:46 Il y a une fracture en tous les cas dans l'analyse que font les responsables politiques de ce sujet.
00:04:50 Alexandre Devecchio, vous écoutez le gouvernement et la majorité, c'est la justice des mineurs
00:04:56 et puis c'est tout le débat sur l'excuse de minorité et autres.
00:04:58 Vous écoutez les droites, c'est l'immigration.
00:05:01 Ça peut être les deux en réalité.
00:05:03 Malheureusement c'est un condensé des mots de Maïx.
00:05:05 Il y a du travail sur les deux questions.
00:05:08 On va d'abord laisser les mots du père de la victime au père de la victime.
00:05:13 On peut comprendre sa réaction, d'autant plus que son fils a été accusé de racisme.
00:05:20 On voit bien que c'est très peu probable vu le profil de l'agresseur.
00:05:25 Mais c'est intéressant de voir qu'à chaque fois qu'il y a des agresseurs,
00:05:29 la victime devient le bourreau et l'accusation de racisme est un peu facile.
00:05:36 Il y a une rhétorique victimaire qui s'est imprégnée dans le débat
00:05:39 et qui est totalement délétère et qui nous empêche d'agir.
00:05:42 Il faut évidemment agir sur les deux plans.
00:05:44 Sans doute sur la justice des mineurs puisqu'on a affaire à des délinquants
00:05:48 qui ne sont pas ceux d'hier.
00:05:50 Donc on ne peut pas appliquer la même justice que par le passé.
00:05:55 Et effectivement il y a une question de l'immigration.
00:05:57 Que faisaient ces afghans sur le territoire ?
00:06:00 Est-ce que c'est bien raisonnable de faire venir des personnes
00:06:03 qui habitent dans des pays qui ont des mœurs tribales,
00:06:06 qui sont des pays violents,
00:06:09 de les faire venir sans aucun cadre ici ?
00:06:12 Et une fois qu'ils ont commis des crimes aussi graves,
00:06:14 est-ce qu'on peut poser la question de les renvoyer ?
00:06:17 Il fut un temps où on était renvoyé pour beaucoup, beaucoup moins que ça.
00:06:21 Là ce sera sans doute impossible puisque l'Afghanistan est classé comme un pays dangereux.
00:06:25 Mais on voit bien qu'il y a une extension du droit d'asile,
00:06:28 même si eux ce n'est même pas le droit d'asile, c'est juste l'immigration régulière.
00:06:32 Mais pour ce qui est de l'Afghanistan,
00:06:35 on devrait se renseigner sur le profil des personnes
00:06:37 et accueillir vraiment que les combattants de la liberté.
00:06:40 C'était la vocation en réalité du droit d'asile.
00:06:43 On accueillait comme réfugiés des gens comme Soljenitsyn
00:06:46 ou d'autres qui avaient vraiment un rôle politique dans leur pays.
00:06:49 Si on commence à accueillir toutes les personnes qui viennent de pays en guerre
00:06:53 ou de pays en catastrophe économique,
00:06:56 c'est tout simplement matériellement pas possible.
00:06:59 Je comprends, ce sont des gens en détresse,
00:07:01 mais on voit bien que ce n'est pas faisable
00:07:03 et que ça crée des problèmes terribles dans le pays.
00:07:06 Donc je ne comprends pas qu'on ne puisse pas poser cette question
00:07:09 et même avoir la réponse, l'impuissance de l'État sur cette question.
00:07:13 Je pense que cette famille de six enfants,
00:07:15 ils ont fait six enfants en France,
00:07:17 devrait quitter le territoire aujourd'hui.
00:07:20 Aussi étonnamment que ça puisse paraître,
00:07:22 un député de la majorité l'a dit ce matin,
00:07:24 c'était sur CNews et Europe 1.
00:07:26 Je voudrais que vous écoutiez Carl Olive et que vous alliez réagir.
00:07:30 On commence par l'autorité de l'État, les règles.
00:07:33 C'est comme dans le sport.
00:07:35 Elles ne sont pas là pour être interprétées,
00:07:37 elles sont là pour être appliquées.
00:07:39 Et quelqu'un qui ne respecte pas les règles,
00:07:41 comme dans le sport, il est condamné.
00:07:43 Et quand vous êtes condamné, vous êtes en dehors du jeu.
00:07:45 Vous pouvez être exclu.
00:07:47 Donc s'il y a des personnes qui ne respectent pas les valeurs de ce pays
00:07:49 et qui n'ont rien à y faire, pardonnez-moi, ils dégagent.
00:07:52 On a coupé, mais je veux dire,
00:07:54 ils dégagent d'où quand ils sont en situation régulière
00:07:56 et comment faire dans ce cas-là ?
00:07:58 Les propos, pour une partie, je pense,
00:08:01 de ceux qui nous regardent,
00:08:03 c'est du bon sens,
00:08:05 mais ensuite dans la faisabilité,
00:08:07 qu'en est-il ? C'est une vaste question.
00:08:09 - Pour revenir une seconde sur la question de la récupération,
00:08:12 je voulais juste rappeler que le père,
00:08:14 dans son mot très touchant d'ailleurs,
00:08:16 mais dit qu'il veut que justice soit faite,
00:08:18 la justice est rendue au nom du peuple français.
00:08:20 Parfois, le parquet peut saisir,
00:08:22 même quand la victime ne porte pas plainte,
00:08:24 parce qu'en réalité, c'est la société
00:08:26 dans son ensemble qui est touchée.
00:08:29 C'est évidemment l'avenir de nos enfants qui est en jeu.
00:08:31 Donc, ça concerne un petit peu tout le monde en réalité.
00:08:34 On souhaite tous que ça ne se reproduise pas.
00:08:37 Et moi, qui suis une mère d'adolescent,
00:08:39 je le dis d'autant plus facilement.
00:08:41 Quant à ce que dit Carole,
00:08:43 évidemment, ça paraît du bon sens.
00:08:45 Le problème, c'est qu'Alexandre de Vécuo l'a dit,
00:08:47 c'est qu'aujourd'hui, on ne veut pas
00:08:49 ni ne peut expulser, par exemple, des Afghans.
00:08:52 Alors moi, je veux montrer
00:08:54 qu'ici, c'est l'acmé du "en même temps" macronien.
00:08:57 Vous voyez, Gérald Darmanin,
00:09:01 au moment de l'examen de la loi immigration,
00:09:03 quand il avait fait un petit préambule au Sénat,
00:09:06 avant l'examen de l'article 9, il avait dit,
00:09:08 "Voilà, je n'arrive pas à expulser
00:09:10 tous les étrangers délinquants,
00:09:14 et aux délinquants au sens large,
00:09:16 tous ceux qui sont potentiellement nuisibles,
00:09:18 qui sont fauteurs de troubles,
00:09:20 parce que je n'ai pas les outils.
00:09:22 C'est pour ça qu'on finira avec les exceptions.
00:09:25 Et un an avant, "en même temps",
00:09:27 il disait, "Moi, je le dis,
00:09:30 aux Français, on ne peut pas expulser
00:09:32 les Afghans et les Syriens.
00:09:34 Je l'assume, ce sont des pays en guerre,
00:09:36 on ne peut pas les renvoyer."
00:09:38 Il avait l'air de placer ça autant sur un plan moral
00:09:40 que sur un plan pratique.
00:09:42 On ne peut pas faire atterrir d'avions là-bas.
00:09:44 Il disait, "C'est ce qui me différencie
00:09:46 avec le Rassemblement national."
00:09:48 En réalité, il dit qu'à la fois, il faut le faire
00:09:50 et qu'à la fois, on ne peut pas le faire.
00:09:52 Allez y comprendre quelque chose.
00:09:54 Ce qu'on ne peut pas le faire et qu'on ne veut pas le faire,
00:09:56 parce que c'est un peu les deux,
00:09:58 c'est peut-être d'être extrêmement vigilant qu'on accueille.
00:10:00 Et je rappelle que Sébastien Kurz,
00:10:02 le chancelier autrichien,
00:10:04 au moment où les talibans sont arrivés en pouvoir en Afghanistan,
00:10:06 a dit, "Écoutez, moi, je ne peux pas
00:10:10 et ne veux pas accueillir."
00:10:12 Peut-être qu'un principe de réalité
00:10:14 serait par exemple d'aiguiller les demandes d'asile
00:10:16 vers des pays plus proches culturellement,
00:10:18 où même les réfugiés eux-mêmes seraient moins
00:10:20 heurtés culturellement, tout simplement.
00:10:22 Voilà, me semble-t-il,
00:10:24 une réflexion.
00:10:26 Or, l'Afghanistan reste le pays
00:10:28 avec les premières demandes d'asile.
00:10:30 Pourquoi on ne peut pas parler de ce sujet ?
00:10:32 Je comprends, évidemment, je ne suis pas naïve,
00:10:34 mais pourquoi on ne peut pas dire qu'avec cette affaire,
00:10:36 André Vannini a condensé des mots à Maywix ?
00:10:38 Oui, la justice des mineurs, on va l'interroger
00:10:40 avec le parcours quand même de ce suspect.
00:10:42 Et puis, une question culturelle
00:10:44 et d'immigration, sans que ça se suscite
00:10:46 ni intolé, ça, pourquoi on ne peut pas poser ces questions ?
00:10:48 Là, le sujet de l'immigration,
00:10:50 c'est l'éléphant au milieu de la pièce.
00:10:52 Tout le monde le voit, mais on ne veut pas en parler.
00:10:54 - On ne fait que ça, ici.
00:10:56 - Alors, ici, nous ne représentons pas
00:10:58 le gouvernement ni la politique,
00:11:00 en toute entière. Pas encore.
00:11:02 - Non, mais je pense qu'on peut dire quand même
00:11:04 que le débat est posé dans beaucoup de médias,
00:11:06 et pas seulement sur CNews, et tant mieux,
00:11:08 d'ailleurs, il n'y a pas de débat tabou,
00:11:10 on doit pouvoir parler de tout.
00:11:12 Je suis d'accord sur le droit d'asile,
00:11:14 il faut être plus sélectif.
00:11:16 Le droit d'asile sert parfois à faire rentrer
00:11:18 des gens qui n'ont rien à voir avec des réfugiés politiques.
00:11:20 Et il faut bien sûr être plus exigeant.
00:11:22 - Au détriment d'autres, d'ailleurs.
00:11:24 - Mais justement, dans ce cas-là,
00:11:26 et vous l'avez dit, monsieur Devecchio et madame Cluzel,
00:11:28 et toi aussi, Paul,
00:11:30 cette famille est arrivée en 2014,
00:11:32 elle n'est pas passée par le droit d'asile.
00:11:34 - Non.
00:11:36 - Donc, ça interroge
00:11:38 un autre aspect de la question que pose
00:11:40 cet horrible meurtre,
00:11:42 c'est celui de la justice des mineurs,
00:11:44 parce qu'il semble que le jeune afghan, d'après ce que j'ai pu entendre,
00:11:46 qui est à l'origine de ce drame,
00:11:48 avait déjà des antécédents judiciaires.
00:11:50 - Oui.
00:11:52 - Et qui n'étaient pas suivis comme il aurait dû être suivi.
00:11:54 - Oui, mais il n'y a pas eu de faille judiciaire.
00:11:56 - Ah bon ?
00:11:58 - En fait, la justice des mineurs est telle
00:12:00 que les magistrats...
00:12:02 - C'est la justice...
00:12:04 - C'est important, pour une fois.
00:12:06 D'ailleurs, les magistrats, dans leur rendu,
00:12:08 c'est dommage qu'il n'y ait pas davantage d'explications,
00:12:10 eux, ils disent "mais nous, on a suivi
00:12:12 les outils et la justice telle qu'elle est".
00:12:14 C'est ça, le problème.
00:12:16 - André Valigny, vous nous dites...
00:12:18 Moi, je suis d'accord qu'il y a un problème de justice
00:12:20 des mineurs, c'est à revoir, notamment,
00:12:22 il y a un an, entre le fait
00:12:24 qu'un mineur soit jugé coupable et la peine
00:12:26 rendue. Donc, il est laissé dans la nature.
00:12:28 Ça ne va pas, il faut le revoir.
00:12:30 Mais je trouve que c'est pire
00:12:32 qu'il ne soit pas passé par la voie d'asile.
00:12:34 Qu'est-ce qu'on a besoin, aujourd'hui,
00:12:36 avec le nombre de chômeurs, avec les problèmes
00:12:38 de la société, d'accueillir de l'immigration
00:12:40 de travail, donc, je suppose,
00:12:42 d'Afghan ? Ça paraît quand même
00:12:44 lunaire, vous ne croyez pas ? Donc, c'est quand même
00:12:46 la politique migratoire qu'il faut interroger en premier.
00:12:48 - La question est
00:12:50 importante, mais regardez ce qui se passe en Italie.
00:12:52 Avec Madame Mélanie,
00:12:54 elle a été élue sur un programme très à droite
00:12:56 en disant "avec moi, il n'y aura plus d'immigration,
00:12:58 plus de clandestins, plus de bateaux
00:13:00 qui débarquent à Lampedusa".
00:13:02 Et elle est obligée de reconnaître, six mois après,
00:13:04 même pas un an après, six mois après
00:13:06 sa prise de fonction, qu'elle allait faire venir
00:13:08 600 000 immigrés chaque année
00:13:10 pour combler le déficit
00:13:12 démographique. - Elle l'a même théorisé, elle ne l'a pas seulement reconnu, c'est ce qu'on appelle
00:13:14 le post-populisme. C'est-à-dire que tous ces populistes
00:13:16 arrivant au pouvoir, et pour s'y maintenir
00:13:18 disent "regardez, pragmatisme,
00:13:20 on ne peut pas faire tout ce qu'on a promis
00:13:22 en tous les cas aussi vite, et donc on s'adapte".
00:13:24 On discute avec l'Union Européenne. - Parce que
00:13:26 les emplois... - Mais, l'Union Européenne, elle a quand même
00:13:28 prévu aussi un accord avec l'Albanie,
00:13:30 peu ou prou comparable,
00:13:32 même s'il n'est pas tout à fait de même nature,
00:13:34 que celui du Royaume-Uni,
00:13:36 avec le Rwanda. En France, on attend encore
00:13:38 des solutions pragmatiques.
00:13:40 - Dans notre sujet, moi je termine ce que je disais,
00:13:42 à savoir que le MEDEF, en France,
00:13:44 - Ah oui, parlons-en du MEDEF, oui.
00:13:46 - La Confindustria en Italie,
00:13:48 les patronats européens, en Allemagne
00:13:50 c'est la même chose, les patronats européens
00:13:52 sont devant une pénurie de main-d'oeuvre
00:13:54 et disent au gouvernement, allemand,
00:13:56 français, italien, qu'ils ont besoin
00:13:58 de faire venir les travailleurs immigrés.
00:14:00 C'est un fait, c'est un constat. - Mais pourquoi, et prenons l'exemple,
00:14:02 par exemple, de ce qui se passe au Danemark,
00:14:04 où Mme Mette, ou Mette, Frédéric Seine,
00:14:06 sociale-démocrate, elle arrive,
00:14:08 elle fait un tour de vis migratoire au nom de la
00:14:10 sauvegarde de l'Etat-providence, et tout le monde lui dit
00:14:12 merci, heureusement que vous êtes là.
00:14:14 - Ils n'ont peut-être pas le même problème de pénurie de main-d'oeuvre ?
00:14:16 - Mais en tout cas, elle part du constat,
00:14:18 Mme Frédéric Seine, que l'Etat-providence
00:14:20 marche dans des frontières, accessoirement,
00:14:22 et qu'on ne peut pas ouvrir l'Etat-providence
00:14:24 à 500 millions, 1 milliard ou 2 milliards d'habitants,
00:14:26 c'est compliqué. Par conséquent, pour sanctuariser
00:14:28 les acquis sociaux des Danois,
00:14:30 elle décide de les circonscrire. Après, sur la question
00:14:32 du renvoi et de l'expulsion pour les Afghans,
00:14:34 parce que Gabriel en parle à l'instant,
00:14:36 la difficulté que pointait Gérald Darmanin, et qui n'est pas
00:14:38 fausse, c'est qu'effectivement, on n'a plus de lien diplomatique
00:14:40 avec l'Afghanistan. Par conséquent,
00:14:42 ou on retenue des liens diplomatiques
00:14:44 avec un gouvernement quand même assez abominable,
00:14:46 ou alors, c'est délicat.
00:14:48 Sauf à passer par des pays tiers,
00:14:50 - Pour tout, il y a des solutions, partout, il y a volonté, il y a un chemin.
00:14:52 - Ce serait une autre solution que de passer par des pays tiers,
00:14:54 comme effectivement le fait Richisunac
00:14:56 avec le Rwanda. Là, ce serait, mais en tout cas,
00:14:58 sur l'Afghanistan, précisément, ça paraît compliqué.
00:15:00 - Tout à fait. Et ce qui était, comment dire,
00:15:02 ça nous a interpellés hier, Thomas Bonnet,
00:15:04 c'est le discours, en tout cas la réaction de Gabriel Attal,
00:15:06 qui a les mots justes. Il parle
00:15:08 d'un fait abominable,
00:15:10 mais on a l'impression que la machine tourne
00:15:12 à vide, même s'il utilise les bons mots,
00:15:14 si je peux dire, restent les actes.
00:15:16 - Oui, et d'autant plus que Gabriel Attal incarne, d'une certaine
00:15:18 manière, un discours de fermeté au sein d'une majorité
00:15:20 qui est clivée. Vous parliez tout à l'heure du
00:15:22 "en même temps", Carl Olive, avec les mots qu'il a
00:15:24 ce matin, incarne à lui seul ce "en même temps".
00:15:26 - Oui, il se trouve que j'étais à l'Assemblée, lorsqu'il y a eu l'adoption
00:15:28 du projet de loi immigration, dans les couloirs
00:15:30 même du palais Bourbon, on avait des députés
00:15:32 macronistes qui donnaient des discours vraiment
00:15:34 diamétralement opposés sur la question
00:15:36 de l'immigration. Gérald Darmanin, lui-même,
00:15:38 a fluctué, vous l'avez dit aussi, sur cette position.
00:15:40 Donc, en fait, la réelle
00:15:42 posture et position du gouvernement sur cette
00:15:44 question est difficilement déchiffrable,
00:15:46 aujourd'hui, même si on voit qu'il y a une volonté
00:15:48 de fermeté, aussi, parce qu'il voit bien que
00:15:50 c'est ce qui émane des sondages
00:15:52 et c'est ce que veulent, visiblement, les Français.
00:15:54 Toujours est-il que dans les actes, et pour
00:15:56 faire adhérer la majorité présidentielle
00:15:58 à des mesures de fermeté en matière d'immigration,
00:16:00 c'est toujours compliqué.
00:16:02 - Dans quelques instants, nous irons prendre la direction
00:16:04 du temple de l'islamo-wokisme.
00:16:06 - Oula ! - Non, point d'interrogation.
00:16:08 [Rires]
00:16:10 Vous ne l'avez pas entendu dans l'intonation ?
00:16:12 C'est étrange. Nous y serons avec notre journaliste
00:16:14 Maxime Leguer. Vous savez qu'il y a eu un débat,
00:16:16 enfin, une conférence,
00:16:18 alors je ne peux pas dire le mot en anglais,
00:16:20 je ne le comprends pas, je comprends la...
00:16:22 - Il y a un bon peu de débat, Thunbaul ?
00:16:24 - Yeah ! - Mais non, écoutez,
00:16:26 un débat militant, c'est mieux.
00:16:28 - Ça pourrait mériter un débat, rien que ça.
00:16:30 - Nous irons juste après. Les titres, rappelés
00:16:32 par Sandra Tchambour. Bonjour à vous,
00:16:34 chère Sandra. - Bonjour Sonia,
00:16:36 bonjour à tous, à la Une de l'actualité.
00:16:38 Ce jeudi, la direction de Sciences Po
00:16:40 Paris organise, en ce moment, une rencontre
00:16:42 avec les étudiants au centre des discussions
00:16:44 le sujet de la Palestine.
00:16:46 Les échanges ont lieu sans banderoles,
00:16:48 drapeaux ou slogans, avec un temps de parole
00:16:50 limité pour chaque intervention. Ce principe
00:16:52 s'appelle un "tone hole", ce modèle provient
00:16:54 des États-Unis. Et le mouvement
00:16:56 des étudiants a gagné Lille ce matin,
00:16:58 l'école supérieure de journalisme
00:17:00 et Sciences Po sont bloquées,
00:17:02 les étudiants pro-palestiniens
00:17:04 se mobilisent, ils n'ont pas réussi à pénétrer
00:17:06 dans l'un des établissements, ces derniers sont
00:17:08 sous surveillance policière, les courses sont annulées
00:17:10 pour le reste de la journée. Et puis, à l'approche
00:17:12 des Jeux Olympiques de Paris, cet été,
00:17:14 la mairie de Paris multiplie les actions,
00:17:16 parmi elles l'évacuation des camps de migrants,
00:17:18 c'est le cas notamment dans le 4ème arrondissement
00:17:20 de la capitale, à la station
00:17:22 métro Pont de Marie, mais
00:17:24 c'est un casse-tête pour les autorités, car
00:17:26 à peine installés, les campements sont aussitôt
00:17:28 reformés.
00:17:30 Merci chère Sandra, et à tout à l'heure nous parlerons
00:17:32 également de ce qui se passe à Lille.
00:17:34 Futur journaliste.
00:17:36 Oh là là.
00:17:38 En plus c'est une bonne école.
00:17:40 Ah oui ? Excellente école.
00:17:42 On voit le résultat. C'est une école réputée.
00:17:44 La meilleure. Sciences Po-Lille
00:17:46 aussi est une bonne école. Vous m'étiez au présent ?
00:17:48 Etait, etait, etait.
00:17:50 Non, je vous pose une question tout à fait anonyme.
00:17:52 Oui c'est vrai. Alors un débat,
00:17:54 une conférence, ça m'intéresse, j'aimerais bien savoir,
00:17:56 mais c'est à huis clos, parce qu'il ne faut pas trop exagérer,
00:17:58 transparent mais pas trop, quelles questions
00:18:00 ont été posées, puisque l'établissement
00:18:02 a précisé que toutes les questions pouvaient
00:18:04 être posées. Moi j'aimerais bien savoir quel est même
00:18:06 le sujet, le sujet même.
00:18:08 Peut-être qu'on va essayer de savoir aussi
00:18:10 quelle est l'ambiance sur place avec notre journaliste
00:18:12 Maxime Leguet. Maxime,
00:18:14 est-ce qu'il y a tout simplement
00:18:16 d'ailleurs des revendications
00:18:18 bloquées semble-t-il ?
00:18:20 Non ? Et c'est le débat qui, où il est en cours
00:18:22 alors il s'est déjà déroulé ?
00:18:24 Oui, bonjour
00:18:28 Sonia, écoutez, la situation
00:18:30 est assez calme ici à Sciences Po.
00:18:32 Le débat a commencé
00:18:34 en milieu de matinée. Au moment où je vous parle
00:18:36 il a toujours lieu ce débat
00:18:38 entre la direction
00:18:40 et les étudiants de Sciences Po,
00:18:42 notamment les étudiants pro-Palestine.
00:18:44 Un débat, un grand débat
00:18:46 interne organisé par la maison de
00:18:48 Sciences Po pour parler
00:18:50 du conflit israélo-palestinien.
00:18:52 Un débat qui se déroule dans le prestigieux
00:18:54 amphithéâtre Émile Boutmy,
00:18:56 celui-là même qui avait été investi
00:18:58 par des étudiants le mois dernier
00:19:00 et où une élève de confession
00:19:02 juive s'était vue refuser le
00:19:04 droit d'entrée. Alors justement,
00:19:06 au cœur de ces échanges, il y a
00:19:08 la question des partenariats de Sciences Po
00:19:10 en lien avec Israël
00:19:12 et notamment avec certaines
00:19:14 universités à Tel Aviv,
00:19:16 des partenariats que des étudiants
00:19:18 souhaitent cesser de manière
00:19:20 immédiate alors que l'école
00:19:22 elle s'y oppose. Autre sujet
00:19:24 qui a été mis sur la table, qui est en train d'être
00:19:26 mis sur la table par des étudiants de
00:19:28 Sciences Po, la question de
00:19:30 l'immunité totale des étudiants qui
00:19:32 ont participé au blocage.
00:19:34 Alors même que la direction a déjà accordé
00:19:36 une suspension des directives
00:19:38 disciplinaires qui ont été
00:19:40 engagées contre ces étudiants,
00:19:42 manifestement, ce n'est pas assez
00:19:44 pour ces derniers qui demandent donc l'immunité
00:19:46 totale. Alors d'ici maintenant,
00:19:48 une quinzaine de minutes, l'administrateur
00:19:50 provisoire de Sciences Po,
00:19:52 Jean Basser, devrait prendre
00:19:54 la parole ici dans cette cour
00:19:56 d'honneur de Sciences Po pour faire
00:19:58 un état des lieux sur la situation
00:20:00 de l'école. - Merci Maxime
00:20:02 Le Guay, on l'écoutera en direct.
00:20:04 L'administrateur, je vous rappelle que c'est une direction
00:20:06 temporaire, il va nous faire un état des lieux de l'école
00:20:08 et peut-être du Proche-Orient, c'était quand même le thème
00:20:10 du débat. J'allais vous poser la question
00:20:12 est-ce que le fait qu'il y ait
00:20:14 débat, c'est déjà une forme de capitulation
00:20:16 ou de soumission ou alors une forme d'apaisement ?
00:20:18 Mais à entendre, Maxime, les conditions
00:20:20 posées par les étudiants,
00:20:22 la réponse est dans la question.
00:20:24 Je voudrais vous faire écouter la réaction, elle est en direct
00:20:26 avec nous, de l'essayiste Driss Ghali.
00:20:28 Je le remercie. Bonjour à vous,
00:20:30 Driss Ghali.
00:20:32 Entendons-nous bien quand on dit
00:20:34 que parfois, manifestation pro-palestinienne,
00:20:36 c'est tout à fait possible et même légitime.
00:20:38 Toute la question de ce débat extrêmement compliqué
00:20:40 finalement qui se transforme en piège,
00:20:42 c'est, pouvons-nous dans nos pays
00:20:44 respectifs et démocratiques, France,
00:20:46 Etats-Unis, aujourd'hui,
00:20:48 comment dire, débattre, manifester
00:20:50 et dénoncer la situation des Palestiniens
00:20:52 tout en étant très clair sur la
00:20:54 condamnation, évidemment, de ce qui s'est passé
00:20:56 le 7 octobre ? Comment vous jugez-vous
00:20:58 de votre côté ce qui se passe au sein de nos
00:21:00 universités en France ?
00:21:02 Je crois que vous avez compris votre question.
00:21:08 Au fait, nous sommes, soit disant,
00:21:10 enfin, en théorie des pays démocratiques,
00:21:12 mais le débat n'est pas censé avoir lieu
00:21:14 24/24, c'est le jour sur 7.
00:21:16 Il faut quand même produire un PIB,
00:21:18 produire de la valeur ajoutée.
00:21:20 Donc, la démocratie, ce ne sont pas
00:21:24 des élections tous les jours, un débat
00:21:26 et donc dans nos
00:21:28 universités aussi, il y a un principe
00:21:30 de production du savoir.
00:21:32 Et j'ai l'impression qu'au fait, il y a un
00:21:34 renversement complémentaire.
00:21:36 Un réflexe un peu infantile
00:21:40 qui s'installe pour dire
00:21:42 j'installe le débat maintenant,
00:21:44 j'arrête d'étudier, j'occupe l'école.
00:21:46 Il faut bien sûr débattre,
00:21:48 l'indignation est tout à fait
00:21:50 compréhensible par rapport à ce qui se passe
00:21:52 à Gaza, mais
00:21:54 à un moment donné,
00:21:56 qui débat, dans quel cadre,
00:21:58 tout cela est bien clair,
00:22:00 tout cela est théorisé, nous avons des moments pour débattre.
00:22:02 Là, nous ne sommes pas dans le...
00:22:04 Le problème, ce n'est pas Gaza pour ces jeunes-là,
00:22:06 le problème, c'est qu'ils font une
00:22:08 campagne permanente contre l'Occident.
00:22:10 C'est une campagne permanente
00:22:12 contre l'Occident, une fois elle est féministe,
00:22:14 une fois elle est écologiste, là,
00:22:16 c'est le prétexte de Gaza, mais ce qu'ils visent, c'est l'Occident.
00:22:18 Très très intéressant, je vous voyais tous écouter.
00:22:22 Merci de rester avec nous, André Valigny,
00:22:24 c'est aussi votre sentiment, votre analyse ?
00:22:26 Oui, moi, j'aimerais savoir une chose,
00:22:28 parce que le débat était à huis clos,
00:22:30 j'aimerais savoir si des étudiants juifs
00:22:32 ont pu s'exprimer, j'aimerais savoir
00:22:34 si des étudiants qui défendent l'existence
00:22:36 d'Israël ont pu s'exprimer.
00:22:38 Ce serait intéressant de savoir.
00:22:40 Nous le saurons, peut-être, je l'espère,
00:22:42 par la prise de parole de l'actuelle
00:22:44 direction, parce que, évidemment, si c'est un débat
00:22:46 sans, j'allais dire, entre autres
00:22:48 les principaux concernés, ce n'est pas
00:22:50 un débat.
00:22:52 Mais, ça va plus loin, je vous ai parlé de l'ESJ,
00:22:54 de l'école de journalisme à Lille,
00:22:56 il y a d'autres universités, est-ce que vous craignez
00:22:58 vraiment, vous allez voir les images
00:23:00 en direct des États-Unis, qu'on en arrive à cette
00:23:02 situation-là, ou alors, est-ce que vous dites
00:23:04 "non, en France, c'est vrai, il y a
00:23:06 beaucoup de tensions, parfois, mais on n'arrive
00:23:08 pas à cette situation assez
00:23:10 paroxystique ?" - Eh bien, vous allez peut-être vous dire
00:23:12 que je suis très pessimiste, mais je pense qu'on va tout droit
00:23:14 vers ce qui est en train de se passer dans les universités
00:23:16 de la Ivy League américaine, qui sont ces universités
00:23:18 prestigieuses. Là, ça a commencé
00:23:20 avec Sciences Po Paris, les autres
00:23:22 Sciences Po, un peu partout en région,
00:23:24 commencent à avoir des mobilisations, j'entendais parler
00:23:26 de Rennes, de Strasbourg, maintenant de Lille,
00:23:28 les écoles de journalisme les plus prestigieuses, notamment
00:23:30 celles de Lille, il y a effectivement
00:23:32 une propagation de cela, et j'étais
00:23:34 bien d'accord avec ce que disait André, c'est-à-dire que oui
00:23:36 au vertu du débat, moi je pense que le débat
00:23:38 est consubstantiel de l'identité des instituts
00:23:40 d'études politiques, mais à un moment
00:23:42 donné, effectivement, il faut que tout le monde
00:23:44 puisse s'exprimer dans un débat, sinon c'est pas un débat.
00:23:46 Si les étudiants juifs, je ne sais pas, en tout cas,
00:23:48 ou qui défendent Israël et son existence, ne sont
00:23:50 pas conviés, c'est une chose en soi, et ensuite,
00:23:52 dernière chose, si le débat, il traite
00:23:54 de "doit-on ou pas rompre les
00:23:56 partenariats avec les universités israéliennes",
00:23:58 très franchement, autant
00:24:00 un débat sur le fond de la situation géopolitique, ça peut avoir
00:24:02 une valeur, autant là, je ne vois pas très bien
00:24:04 comment est-ce que la direction peut aller
00:24:06 négocier, parce que là, ce n'est plus un débat, ça te transforme
00:24:08 en une négociation sur la base de rompre
00:24:10 des partenariats académiques, on en a avec le monde entier,
00:24:12 ça s'appelle l'ouverture, l'échange,
00:24:14 très franchement, je pense qu'on se perdrait à débattre de cela.
00:24:16 - Et j'en viens à ce que vous avez dit, Idriss Ghali,
00:24:18 c'est-à-dire le fil conducteur à
00:24:20 chaque fois, c'est finalement la lutte,
00:24:22 en tous les cas, la déconstruction de
00:24:24 l'Occident, mais alors, c'est une
00:24:26 bataille, c'est-à-dire, c'est un défi énorme,
00:24:28 parce que là, nous voyons sous nos yeux
00:24:30 la nouvelle génération, celle qui sera
00:24:32 dans des différents postes de responsabilité,
00:24:34 quel que soit le poste d'ailleurs.
00:24:36 - Oui, alors, ce n'est pas
00:24:40 l'entièreté de la nouvelle génération,
00:24:42 c'est une petite partie de la nouvelle génération,
00:24:44 mais comme vous le savez mieux que moi, le monde est
00:24:46 gouverné par les élites, pardon, par les minorités.
00:24:48 - Il faut l'asseoir. - Cette minorité,
00:24:50 même si elle est ultra-minoritaire, elle peut
00:24:52 effectivement
00:24:54 infecter, ou en tout cas
00:24:56 poser, imposer son agenda
00:24:58 à la nouvelle génération. Mais ce que je veux dire par là,
00:25:00 c'est que vous avez une, comment dirais-je,
00:25:02 vous avez une
00:25:04 pulsion anti-occidentale
00:25:06 qui habite une partie de notre jeunesse,
00:25:08 et à mon avis, moi, ça remonte au
00:25:10 11 septembre, je peux me tromper, mais je pense que
00:25:12 cette génération qui a 20 ans maintenant,
00:25:14 ils ont quoi ? Ils ont 20 ans, 22 ans,
00:25:16 c'est l'âge à peu près où on est à Sciences Po.
00:25:18 Ils sont nés après le 11 septembre, ils ont vu
00:25:20 l'Occident battu.
00:25:22 Les Américains, mais bon.
00:25:24 En Afghanistan, en Irak,
00:25:28 dans des guerres qui ne se justifient pas.
00:25:30 - Exactement, et ils plaquent ce modèle-là
00:25:32 sur ce qui est en train de se passer aux proches et aux moyens d'arrière.
00:25:34 Nous avons eu quelques problèmes de liaison, malgré tout,
00:25:36 on a écouté. - Tout à fait, pour eux, nous avons perdu la guerre.
00:25:38 - Votre analyse toujours brillante, je vous remercie
00:25:40 Dries Ghali, on va marquer une pouce, je vous donne tout de suite
00:25:42 la parole. C'est ça ce qui est intéressant,
00:25:44 c'est qu'est-ce qu'il y a derrière le sujet de Gaza.
00:25:46 Alors, qui allume la flamme, la mèche,
00:25:48 vous nous le direz, et ce qui est véritablement
00:25:50 en jeu, nous serons sur place avec la prise
00:25:52 de parole de la direction
00:25:54 et puis, vous nous direz aussi de quoi
00:25:56 l'exfiltration, entre guillemets,
00:25:58 de Raphaël Glucksmann
00:26:00 est-elle le révélateur.
00:26:02 Les gauches, c'est plus
00:26:04 irréconciliable.
00:26:06 - A réconcilier. - Non.
00:26:08 A réconcilier dans l'avenir.
00:26:10 - Avec qui ? - Avec ceux qui le voudront bien
00:26:12 parce que moi je fais une différence entre
00:26:14 les dirigeants, les militants, acharnés,
00:26:16 la France insoumise et puis l'électorat.
00:26:18 L'électorat est très unitaire dans les profondeurs
00:26:20 du pays. - Allons-y, on en parlera tout de suite.
00:26:22 - Midi News, la suite. Merci
00:26:28 d'être avec nous, nous serons dans quelques instants dans
00:26:30 la cour de Sciences Po, pareil, pour suivre la prise
00:26:32 de parole de la direction.
00:26:34 Nous évoquerons également ce qui s'est
00:26:36 passé avec Raphaël Glucksmann et désormais
00:26:38 les gauches qui s'affrontent.
00:26:40 Mais tout d'abord, place au titre avec vous, chère Sandra.
00:26:42 - Anthony Blinken veut le
00:26:44 oui du Hamas. Le secrétaire
00:26:46 d'État américain exhorte le mouvement à accepter
00:26:48 dès maintenant la nouvelle proposition de Trèves.
00:26:50 La position du mouvement est pour l'instant
00:26:52 négative selon un haut responsable
00:26:54 du Hamas, mais il assure que les discussions sont
00:26:56 toujours en cours. Les représentants
00:26:58 du monde agricole reçus ce matin par Emmanuel
00:27:00 Macron, les syndicats, la coopération
00:27:02 agricole et plusieurs interprofessions ont
00:27:04 été conviés au sein des discussions. Les perspectives
00:27:06 du secteur, tous souhaitent notamment
00:27:08 de meilleurs revenus. L'exécutif veut
00:27:10 acter la fin des manifestations de cet hiver.
00:27:12 Et puis l'accord SNCF sur les fins de carrière
00:27:14 n'est pas satisfaisant selon Bruno Le Maire.
00:27:16 Le ministre de l'Économie a convoqué
00:27:18 le PDG de la SNCF pour qu'il rende
00:27:20 des comptes. Il évoque un sentiment de
00:27:22 deux poids, deux mesures. Il décrit un texte très
00:27:24 provoquant pour beaucoup de nos compatriotes.
00:27:26 - Merci Sandra, et à tout à l'heure.
00:27:30 Alors, le député
00:27:32 Jérôme Guedj, socialiste ?
00:27:34 - Oui.
00:27:36 - Je confirme. - Oui, oui, mais tout à fait.
00:27:40 - Question simple, réponse simple. - Tout à fait. - Des socialistes.
00:27:42 - Oui, mais qui a aussi
00:27:44 eu affaire à M. Mélenchon.
00:27:46 - Ils étaient très amis autrefois.
00:27:48 - Ah ben ça fait longtemps. - Ils étaient intimes.
00:27:50 Guedj a même été l'assistant parlementaire de Mélenchon
00:27:52 quand Mélenchon était sénateur. - Exactement.
00:27:54 - C'était les sons. - Tout à fait. Et ben dis donc,
00:27:56 parfois l'amitié ça finit mal. Là, il est
00:27:58 allé à Sciences Po Paris, M. Guedj,
00:28:00 racontons-le.
00:28:02 - Les étudiants sont légitimes à exprimer
00:28:04 leur solidarité, mais il faut qu'ils
00:28:06 puissent le faire dans des conditions où tout le monde s'y retrouve.
00:28:08 Moi, comme enseignant avec mes élèves,
00:28:10 c'est ce que j'essaye de faire depuis près de 20 ans
00:28:12 que j'enseigne ici. Et dans des moments
00:28:14 comme ça, on a besoin
00:28:16 d'avoir un lieu de débat à l'université.
00:28:18 Et on a besoin que
00:28:20 chacun se sente bien, voilà.
00:28:22 Dans la péniche, il faut qu'on puisse à la fois
00:28:24 exprimer la solidarité
00:28:26 avec les Israéliens,
00:28:28 après le 7 octobre, penser aux
00:28:30 otages qui sont toujours détenus, et en même temps
00:28:32 appeler au cessez-le-feu,
00:28:34 appeler à la protection des civils palestiniens.
00:28:36 Et donc, à l'université, on doit pouvoir le faire aussi,
00:28:38 comme on doit le faire partout dans le pays. C'est la même chose que je
00:28:40 défends comme enseignant à Sciences Po,
00:28:42 que comme élu de la République.
00:28:44 - Bien sûr, et appeler à une solution à deux États
00:28:46 qui étaient malheureusement le serpent
00:28:48 de mer. Ce discours-là, il est
00:28:50 tout à fait logique, il est raisonnable, mais attention,
00:28:52 je ne sais pas comment il est reçu
00:28:54 à Sciences Po Paris, M. Guedj,
00:28:56 mais j'ai vu comment même, parfois, il a eu...
00:28:58 Il a parti dans une manifestation
00:29:00 parisienne récemment, en rassemblement,
00:29:02 où il a dû aussi partir sous les colibés
00:29:04 et les siffler. - Comme Glucksmann hier.
00:29:06 - Comme Glucksmann hier, on va en parler.
00:29:08 Parlons-en d'ailleurs, c'est le même sujet.
00:29:10 - Moi, je suis très frappée quand même
00:29:12 par ce dialogue,
00:29:14 ce town hall,
00:29:16 tout cet esprit
00:29:18 finalement assez embathique de la direction
00:29:20 de Sciences Po avec ses
00:29:22 manifestants. Pardon, mais
00:29:24 c'est la première chose qui me frappe
00:29:26 et qui montre quand même toute la bienveillance
00:29:28 pour l'extrême-gauche
00:29:30 avec tout ce qu'elle porte. Aujourd'hui,
00:29:32 c'est ceci, un autre jour, ce sera
00:29:34 cela. Alors, évidemment, ça nous choque
00:29:36 parce qu'il y a des slogans particulièrement
00:29:38 violents, mais on appelle
00:29:40 au dialogue. Alors, certains...
00:29:42 Les sanctions ont été levées,
00:29:44 mais ce n'est pas encore assez. Je pense que peut-être qu'ils vont
00:29:46 demander une mention très bien aux leurs examens,
00:29:48 tout serait légitime.
00:29:50 C'est absolument terrifiant.
00:29:52 Encore une fois, imaginez
00:29:54 deux secondes qu'il y ait des militants
00:29:56 de droite ou d'extrême-droite
00:29:58 qui manifestent contre
00:30:00 l'immigration. Là, vous pensez
00:30:02 qu'ils auraient tenu deux minutes ou un quart d'heure ?
00:30:04 Évidemment qu'ils auraient été dégagés dans la foulée
00:30:06 et le dialogue aurait été extrêmement
00:30:08 rapide. Donc ça, on dit long sur
00:30:10 le magistère de l'extrême-gauche
00:30:12 et la façon dont il tient tout le monde,
00:30:14 mais ce qui est un peu normal, parce que ce sont les enfants
00:30:16 de la gauche. Monsieur Galli disait
00:30:18 tout à l'heure, moi, je vois l'origine de tout cela
00:30:20 en septembre. Moi, je le vois beaucoup plus
00:30:22 bien avant la guerre d'Algérie.
00:30:24 Je vais vous dire très franchement,
00:30:26 le FLN,
00:30:28 parce que toute la rhétorique,
00:30:30 le mot-clé, c'est
00:30:32 le colonisé et le colonisateur.
00:30:34 La colonisation,
00:30:36 aujourd'hui, c'est l'israélien,
00:30:38 hier, c'était le pied noir,
00:30:40 et moi, je suis... Quand Sartre
00:30:42 appelait à tuer des Européens,
00:30:44 toute la gauche réunie s'en fichait.
00:30:46 Mais bien sûr que si !
00:30:48 Et c'était les mêmes méthodes,
00:30:50 mais ne prenez pas des herbes de vierge et faroucher.
00:30:52 Je vous renvoie simplement sur les fiches Wikipédia,
00:30:54 qui ne sont pas des officines
00:30:56 d'extrême-droite, qui expliquent
00:30:58 les massacres qui ont été faits en Algérie.
00:31:00 Ils étaient de même nature que ceux du Hamas,
00:31:02 et à l'époque, tout le monde trouvait ça génial.
00:31:04 C'était des résistants,
00:31:06 c'était des opprimés,
00:31:08 donc tout était permis contre l'oppresseur.
00:31:10 Et moi, je vois la genèse de tout cela
00:31:12 ici. Et en fait, la gauche,
00:31:14 aujourd'hui, se retrouve face à
00:31:16 Frankenstein, ses enfants l'ont dépassé,
00:31:18 mais ça arrive souvent, vous savez, dans les révolutions.
00:31:20 La figure de l'opprimé a remplacé
00:31:22 la figure de l'ouvrier,
00:31:24 de la classe moyenne, etc.
00:31:26 Donc on se cherche aujourd'hui des victimes
00:31:28 par compensation.
00:31:30 D'abord, par rapport à Sartre, il y avait une autre gauche,
00:31:32 celle de Camus, et moi je me reconnais plutôt
00:31:34 dans Camus que dans Sartre, évidemment.
00:31:36 Mais reconnaissez que Sartre était dans tous les programmes scolaires.
00:31:38 Oui. Et dans les esprits d'une certaine partie
00:31:40 de la gauche, mais effectivement, il y avait la gauche camusienne aussi,
00:31:42 heureusement. Oui. Sur la jeunesse,
00:31:44 qui se cherche toujours en idéal
00:31:46 et des
00:31:48 raisons de combattre
00:31:50 pour quelque chose qui la dépasse,
00:31:52 j'allais dire, c'est un peu inhérent à la jeunesse.
00:31:54 Moi, je me souviens des années 60,
00:31:56 j'étais adolescent, mes parents avaient des amis
00:31:58 dont la fille était maoïste.
00:32:00 Ses parents étaient désespérés, je me souviens que
00:32:02 mes parents en parlaient à table, ils disaient "pauvre, ils ont une fille
00:32:04 maoïste". Et les maoïstes
00:32:06 portaient au pinacle Mao Tse-Tung,
00:32:08 son petit livre rouge, ils étaient
00:32:10 assez violents, ils manifestaient, ils occupaient les facs.
00:32:12 Donc, il y a toujours eu
00:32:14 des mouvements comme ça dans la jeunesse, très
00:32:16 portés par un idéal, parfois
00:32:18 un peu absurde. Et là, les minorités
00:32:20 font l'histoire. Comment ? Les minorités ne font-elles
00:32:22 pas l'histoire ? La question est là.
00:32:24 Ils ne sont pas nombreux, ceux qui ont bloqué Sciences Po.
00:32:26 Ils ne sont pas nombreux, même
00:32:28 dans les universités
00:32:30 américaines. La question, c'est que
00:32:32 comme on cède, comme on recule,
00:32:34 c'est ça la question. En fait, c'est pas
00:32:36 tellement qu'ils sont forts, c'est combien on est faibles.
00:32:38 Ils ont les yeux rivés vers les Etats-Unis,
00:32:40 et c'est en ça que Dries Ghali a raison de parler
00:32:42 du 11 septembre, parce que ces étudiants,
00:32:44 ils sont imbibés par cette culture nord-américaine.
00:32:46 Pour avoir vécu aux Etats-Unis,
00:32:48 je peux vous dire que ce qui, vraiment,
00:32:50 caractérise les universités là-bas,
00:32:52 c'est l'intolérance. Il n'y a pas de débat. Là où,
00:32:54 en France, il y a quelques années encore, on pouvait avoir du débat,
00:32:56 aujourd'hui, cette intolérance, elle est
00:32:58 arrivée aussi dans nos universités, et c'est ce qu'on
00:33:00 voit très clairement à Sciences Po,
00:33:02 où le débat n'est plus possible. Si vous ne pensez pas
00:33:04 comme une poignée d'étudiants,
00:33:06 regardez quand même les images.
00:33:08 Ce qui se passe aux Etats-Unis,
00:33:10 et dans une université.
00:33:12 - C'est des fan stories, voyons, on peut faire
00:33:14 une généalogie. - C'est en ce moment même,
00:33:16 c'est en direct. - C'est quand même,
00:33:18 effectivement, la jeunesse de tout cela
00:33:20 est lointaine. Un peu plus récemment,
00:33:22 on pourra revenir à Richard Découant,
00:33:24 qui était plutôt de centre-gauche,
00:33:26 mais fasciné par le modèle américain,
00:33:28 le multiculturaliste, c'est lui
00:33:30 qui met le hijab-day, quand même,
00:33:32 à Sciences Po, qui déjà,
00:33:34 est une absurdité.
00:33:36 C'est grotesque,
00:33:38 et c'est indécent, et effectivement,
00:33:40 on en arrive là. Donc, il y a aussi une forme
00:33:42 de dégénérescence
00:33:44 des élites.
00:33:46 Là-dedans, parce qu'il me semble, malgré tout,
00:33:48 j'ai presque envie de dire, les gauchistes, c'était
00:33:50 mieux avant, même quand ils étaient maoïstes,
00:33:52 ils m'apparaissaient un peu plus structurés.
00:33:54 Je pense qu'ils savaient placer la Palestine sur une carte.
00:33:56 Là, on n'en est même pas sûr.
00:33:58 Ils ne font pas la différence
00:34:00 entre un génocide et des bombardements
00:34:02 militaires qui font des victimes civiles,
00:34:04 ce qui est profondément dramatique.
00:34:06 Mais ce n'est pas
00:34:08 la même chose. Ils sont incapables de dialoguer.
00:34:10 Sartre et Camus
00:34:12 dialoguaient
00:34:14 à travers des livres.
00:34:16 Et donc, c'est quand même
00:34:18 inquiétant que des écoles qui sont
00:34:20 censées être le temple du savoir, avant d'être le temple
00:34:22 de hockey, se sont devenues le temple
00:34:24 de la bêtise, disons-le.
00:34:26 Et c'est les institutions,
00:34:28 de manière générale, qui se sont décrédibilisées.
00:34:30 Je parle de l'ESG, qui est une école que je connais,
00:34:32 l'école de journalistes.
00:34:34 Rendez-vous compte que, non seulement, ils bloquent l'école,
00:34:36 mais ils ne veulent pas que d'autres journalistes viennent les filmer.
00:34:38 Ils sont contre la presse.
00:34:40 Donc là, on est dans un...
00:34:42 On est à un moment
00:34:44 de délire.
00:34:46 De délire le plus total.
00:34:48 - À l'inverse de la gauche. Parce que là, vraiment, expliquez-nous
00:34:50 ce qui se passe. On va mettre un miroir grossissant.
00:34:52 Jean-Luc Mélenchon s'en prend à
00:34:54 Raphaël Glucksmann. Manuel Bompard estime qu'il n'y a plus
00:34:56 un journaliste en France qui soit honnête.
00:34:58 Le candidat socialiste, vous l'avez vu hier, a été
00:35:00 exfiltré. J'emploie ce mot
00:35:02 parce que certains disent "oui, mais c'était pas violent".
00:35:04 D'abord, fort heureusement que c'est pas
00:35:06 violent. Et même si...
00:35:08 - Ça avait quand même des intentions. - Et même si
00:35:10 M. Glucksmann dit "pique-pente",
00:35:12 si je peux dire, sur la chaîne CNews, je pense que c'est
00:35:14 notre devoir, très important, de
00:35:16 le défendre, parce que c'est un candidat, avec
00:35:18 un score tout à fait honorable, et qui doit pouvoir
00:35:20 vraiment défiler dans le pays, même s'il ne pense
00:35:22 pas la même chose de la chaîne.
00:35:24 Mais peu importe. Donc, il a mis en cause
00:35:26 assez directement les Insoumis. Jean-Luc
00:35:28 Mélenchon s'est énervé. Écoutons hier
00:35:30 Raphaël Glucksmann.
00:35:32 - Alors, franchement, je ne les connais pas personnellement, donc c'est compliqué.
00:35:38 On va voir qui c'est, mais ce qui est sûr, c'est qu'il y avait des drapeaux
00:35:40 de partis politiques. Il y avait des drapeaux de
00:35:42 Révolution Permanente et de la France Insoumise.
00:35:44 Donc, voilà. C'est...
00:35:46 C'est... C'est leur
00:35:48 conception du débat démocratique. C'est pas
00:35:50 la nôtre. Nous, on est des démocrates
00:35:52 de combat, des démocrates jusqu'au bout des ongles.
00:35:54 Et on exclut
00:35:56 a priori toute forme de violence
00:35:58 physique et verbale de la
00:36:00 confrontation politique qui fait vivre la démocratie.
00:36:02 - Bon, je passe sur l'aspect
00:36:04 malin politique qui est...
00:36:06 - Très bien, oui. - Je ne peux dire pas...
00:36:08 Comment dire ? Il donne une suite
00:36:10 intelligente à ce qui lui est
00:36:12 arrivé, pour ne pas dire récupération.
00:36:14 Vous imaginez, monsieur Glucksmann,
00:36:16 à gauche, socialiste.
00:36:18 Vraiment, c'est pas que la Révolution mange ses
00:36:20 enfants, là. C'est qu'elle a mis une mine,
00:36:22 elle a déjà des zones. - Là,
00:36:24 ce qui se passe, c'est fondamental. Nous assistons à
00:36:26 si jamais elle avait pas déjà implosé, à la réimplosion
00:36:28 de la nupes. C'est-à-dire qu'effectivement,
00:36:30 il y a, comment dirais-je,
00:36:32 des gauches irréconciliables, non seulement
00:36:34 en haut, mais aussi en bas. C'est-à-dire que
00:36:36 les dirigeants politiques du Parti
00:36:38 socialiste de place publique et de notre côté,
00:36:40 de LFI et les écolos entre les deux, a priori
00:36:42 ont des rapports politiques plus que dégradés
00:36:44 et tout ça le montre. Mais plus encore, ce qui est
00:36:46 encore plus intéressant, c'est les fractures qui traversent
00:36:48 ce que l'on pourrait appeler, même si c'est un peu
00:36:50 un abus de langage en l'occurrence, le peuple de gauche.
00:36:52 Ou en tout cas, les électeurs. C'est que
00:36:54 les étudiants à Sciences Po, qu'on a vus tout à l'heure,
00:36:56 qui crient des slogans absolument hallucinants,
00:36:58 les membres des groupuscules
00:37:00 d'extrême-gauche comme révolution permanente,
00:37:02 toute cette équipe-là, ils sont ultra,
00:37:04 méga, giga minoritaires dans le
00:37:06 paysage de gauche aujourd'hui. Et même dans le paysage
00:37:08 politique français. Électoralement parlant,
00:37:10 ça pèse pas grand-chose.
00:37:12 D'ailleurs, on le voit, la liste de Manon Aubry
00:37:14 est en train de baisser, elle est pas très haute, elle est à 7 ou 8 points.
00:37:16 - Attendez la présidentielle ! - Alors que Raphaël Glucksmann
00:37:18 est à 14 ! - Attendez aussi la présidentielle !
00:37:20 Peut-être que Glucksmann est un nouveau Jadot, je sais pas.
00:37:22 - Pardonnez-moi d'avoir la faiblesse de croire que
00:37:24 ces gens-là qui agitent des drapeaux,
00:37:26 balancent des oeufs sur la figure d'un candidat,
00:37:28 refusent le débat, se comportent
00:37:30 en parfait censeur à tous les étages,
00:37:32 ne représentent pas grand-chose dans le pays, même
00:37:34 s'ils sont très audibles, malheureusement,
00:37:36 même si c'est toujours, si vous voulez,
00:37:38 leur leitmotiv, d'essayer d'être le plus bruyant
00:37:40 possible, de mettre le chaos, le désordre,
00:37:42 vieille stratégie révolutionnaire,
00:37:44 mais par contre, à la fin des fins,
00:37:46 il y a quand même un corps électoral, et ce corps électoral-là,
00:37:48 il désapprouve dans des proportions
00:37:50 d'énormes et complètes. - Attendez, vous sortez une partie
00:37:52 qui croit à la révolution et plus à l'élection
00:37:54 aussi, hein ? - Ben oui ! - Ben oui, mais
00:37:56 c'est sûr ça, c'est sûr. - C'est assez dramatique.
00:37:58 - Mais ce que vous dites, Sonia, est vrai, c'est que
00:38:00 on a tous oublié qu'à la dernière
00:38:02 élection européenne, Jean-Luc Mélenchon
00:38:04 a fait 6% - Non, non ! - Européenne.
00:38:06 - Européenne a fait 6%, c'est-à-dire
00:38:08 1 inférieur à ce qui lui est prédit.
00:38:10 Aujourd'hui, il a fait
00:38:12 22% à la présidentielle, et Jadot
00:38:14 a fait 13,5%, c'est à peu près le score dont est
00:38:16 crédité Glucksmann, et il s'est effondré à la présidentielle.
00:38:18 La personnalité de Jean-Luc
00:38:20 Mélenchon fait qu'à la présidentielle, il arrive
00:38:22 à rassembler, et même au-delà
00:38:24 de la gauche la plus radicale, une gauche
00:38:26 qui se dit sociale-démocrate, mais qui
00:38:28 finalement se rallie à lui. Et là, il y a
00:38:30 Glucksmann est gentil,
00:38:32 mais il faut le mettre face à ses contradictions aussi.
00:38:34 Que fait-on de la
00:38:36 nulle paix ?
00:38:38 Où siège la gauche à l'Assemblée
00:38:40 nationale demain ? S'il y a une
00:38:42 dissolution, est-ce qu'ils partent ensemble ?
00:38:44 Ou est-ce qu'ils ne partent pas ensemble ?
00:38:46 Il me semble qu'il n'y a pas le gentil Glucksmann
00:38:48 d'un côté, et le méchant Mélenchon
00:38:50 de l'autre, c'est plus compliqué que ça.
00:38:52 Et ça vaut pour Gérôme Getsch !
00:38:54 Pour qui j'ai de la sympathie, mais à un moment donné...
00:38:56 - Qui ont adoré l'éthiquette Nupes.
00:38:58 - Et Raphaël Glucksmann aussi, c'est pas l'ordre qui s'est
00:39:00 exprimé, Pierre Jouvet.
00:39:02 C'est le membre du Part socialiste qui a négocié la Nupes.
00:39:04 - Et qui est plutôt
00:39:06 plus proche de M. Mélenchon que de M. Glucksmann.
00:39:08 - Voilà, et ils s'appuient là, à côté de Glucksmann,
00:39:10 au moment où les affilations se portent sur la France insoumise.
00:39:12 - Si vous voulez, je peux
00:39:14 comprendre ce genre, mais quand même,
00:39:16 ce sont des gens qui, pendant, il faut le rappeler,
00:39:18 des décennies et des décennies, on dit "Oh, à droite,
00:39:20 cordon sanitaire !" Il suffisait qu'on partage
00:39:22 un diagnostic, un diagnostic,
00:39:24 je dis bien, du Front National,
00:39:26 et on était déjà le diable. Les mêmes
00:39:28 aujourd'hui font alliance
00:39:30 sans problème. Donc là, il y a
00:39:32 une hypocrisie, une tartufferie
00:39:34 qui est révélée. Donc je pense que
00:39:36 les électeurs
00:39:38 ne doivent pas s'y tromper, à un moment donné.
00:39:40 Et même eux doivent prendre leur responsabilité.
00:39:42 Si vraiment, Jean-Luc Mélenchon
00:39:44 flirte avec l'antisémitisme, si vraiment
00:39:46 il est un danger pour la République,
00:39:48 je pense qu'il devrait y avoir une forme de barrage
00:39:50 républicain et cordon sanitaire. - Un nouveau sonore
00:39:52 de son, pardonnez-moi, de
00:39:54 M. Karl Oliv. Lui, il dit "Mais,
00:39:56 en fait, c'était écrit à la France. Regardez
00:39:58 ce que nous vivons à l'Assemblée Nationale." Écoutons-le.
00:40:00 - Depuis
00:40:02 cette 16e législature, juin
00:40:04 2022, il ne se passe pas une seule
00:40:06 journée sans que la France insoumise
00:40:08 et leur orchestre viennent,
00:40:10 je dirais, bousiller l'outil démocratique
00:40:12 français. - Donc pour vous, ils ont une responsabilité
00:40:14 dans ce qui s'est passé
00:40:16 autour du candidat socialiste ? - Mais pas
00:40:18 moins avec le
00:40:20 candidat socialiste que ce que nous
00:40:22 vivons au quotidien.
00:40:24 Mais c'est normal. Quand Jean-Luc Mélenchon
00:40:26 vient nous dire que la police tue,
00:40:28 que les journalistes sont des fainéants,
00:40:30 que les chefs d'entreprise sont des salopards,
00:40:32 comment voulez-vous que ce soit
00:40:34 reçu sur le terrain ? Donc oui,
00:40:36 il y a une grosse responsabilité.
00:40:38 Et on le voit bien, ce ruissellement de haine
00:40:40 qui vient irriguer, notamment,
00:40:42 nos quartiers populaires, est insupportable.
00:40:44 - Ruissellement
00:40:46 de haine, quand même, hein ? Et puis,
00:40:48 si on l'entend bien, c'est la stratégie de la bordélisation.
00:40:50 Vous diriez exactement ce que...
00:40:52 Parce qu'il dit qu'il abîme la démocratie,
00:40:54 il abîme l'outil démocratique, monsieur Mélenchon. - Oui.
00:40:56 Sur ce qui se passe à l'Assemblée, depuis
00:40:58 2022, moi, je suis très critique,
00:41:00 évidemment, je n'aime pas du tout ces débats
00:41:02 non maîtrisés, ces insultes,
00:41:04 ces cris, ces vociférations,
00:41:06 ces tenues, aussi, ces tenues totalement débrayées,
00:41:08 pardonnez-moi l'expression,
00:41:10 des députés insoumis. Mais,
00:41:12 pour relativiser tout ça, il faut se souvenir
00:41:14 que sous la 3e République, et même sous la 4e,
00:41:16 mais sous la 3e, les débats étaient très,
00:41:18 très violents, très virulents.
00:41:20 Les insultes fusaient de part et d'autre. - Alors, retour
00:41:22 vers le passé. - À gauche comme à droite.
00:41:24 Donc, l'Assemblée nationale est un chaudron,
00:41:26 parfois, qui boue un peu trop fort.
00:41:28 - Sur la responsabilité des insoumis dans ce qui s'est
00:41:30 passé hier, contre Glucksmann,
00:41:32 j'ai vu que Mélenchon et Panot disent
00:41:34 "ça n'est pas la France insoumise, on n'a jamais de directive".
00:41:36 Certes, ils n'ont pas dit à des militants
00:41:38 "allez attaquer Glucksmann",
00:41:40 mais il y a un militant LFI
00:41:42 qui a dit "oui, j'étais dans ceux qui ont chassé Glucksmann",
00:41:44 et puis quand Mélenchon traite
00:41:46 Glucksmann de diviseur du peuple
00:41:48 et de complice du génocidaire Netanyahou,
00:41:51 comment voulez-vous qu'à la base,
00:41:53 ce ne soit pas perçu comme
00:41:55 on peut attaquer Glucksmann ? - Et le patron des socialistes
00:41:57 dans la Loire affirme ce matin
00:41:59 chez nos confrères de France Bleu qu'il a vu la députée
00:42:01 de la France insoumise Andrée Thaurignat pousser
00:42:03 les manifestants vers Raphaël Glucksmann.
00:42:05 Elle a démenti ces informations,
00:42:07 mais le débat existe.
00:42:09 - Je n'ai pas tombé dans les...
00:42:11 je ne veux pas faire d'analyse trop...
00:42:13 Vous pensez que M. Glucksmann est aussi
00:42:15 visé parce qu'il porte ce patronyme
00:42:17 et qu'il a cette histoire ? - Sans doute un peu.
00:42:19 - C'est aussi une hypothèse. - Oui, sans doute un peu.
00:42:21 - Il y a les cibles successives de la France insoumise.
00:42:23 - Hélas.
00:42:25 - Le plus certain, c'est que pour monter...
00:42:27 Glucksmann est un peu sur une ligne de crête
00:42:29 parce que pour monter, il a besoin que la France insoumise
00:42:31 soit diabolisée. Il y a quand même un effet
00:42:33 communiquant. Les gens qui commencent
00:42:35 à être effrayés par les outrances
00:42:37 de la France insoumise vont vers Glucksmann.
00:42:39 Mais il y aura un moment, et la NUPS l'a montré,
00:42:41 où il va falloir tous s'embrasser
00:42:43 sur la bouche. "Embrassons-nous, folle ville,
00:42:45 tout est oublié." Et à ce moment-là...
00:42:47 - Je ne peux pas croire que vous ne nous racontez pas tout.
00:42:49 - Vous nous avez mis des images en tête.
00:42:51 - Je ne crois pas sur la bouche.
00:42:53 - C'est une image.
00:42:55 - C'est moins de 18 ans.
00:42:57 - Et donc là, évidemment,
00:42:59 on ne pourra plus rappeler
00:43:01 ces moments où on pourrissait les insoumis.
00:43:03 Et de fait, je vois qu'à gauche,
00:43:05 il n'y a jamais de cordon sanitaire.
00:43:07 Et Alexandre de Mecquieu l'a rappelé,
00:43:09 ça ne fonctionne qu'avec la droite.
00:43:11 Les insoumis peuvent faire tout ce qu'ils veulent.
00:43:13 Je vous garantis qu'in fine à la présidentielle,
00:43:15 tout ce petit monde
00:43:17 va se réconcilier gentiment.
00:43:19 - On va parler de ce qui s'est passé,
00:43:21 qui s'est passé seulement autour de M. Glucksmann,
00:43:23 hier quand même. Et ce qui est inquiétant,
00:43:25 c'est que c'est comme si on avait intégré le fait
00:43:27 que le 1er mai, c'est aussi un peu la fête des casseurs.
00:43:29 - Ah bon.
00:43:31 - Et non, c'est la fête quand même des... - Travailleurs.
00:43:33 - Merci monsieur. C'est à vous Sandra Poiletti.
00:43:35 - Israël rouvre le passage d'Erez.
00:43:39 Il permet l'acheminement de l'aide
00:43:41 vers le nord de Gaza. Il devrait fonctionner
00:43:43 tous les jours. Les premiers camions
00:43:45 sont arrivés aujourd'hui en provenance de Jordanie.
00:43:47 Le secrétaire d'Etat américain,
00:43:49 John Lincoln, évoque des progrès
00:43:51 significatifs d'Israël.
00:43:53 L'Irlande affiche une position de fermeté
00:43:55 face à Londres en matière d'immigration
00:43:57 et pour cause des migrants, camp à Dublin.
00:43:59 Plutôt que d'être expulsé par Londres
00:44:01 vers le Rwanda, une centaine de tantons
00:44:03 ont poussé devant l'Office de la Protection
00:44:05 Internationale. Hier, les autorités
00:44:07 ont tenté d'évacuer les lieux.
00:44:09 Et puis, forte mobilisation pour le rappeur
00:44:11 iranien, Toumach Salehi. En Europe,
00:44:13 comme aux Etats-Unis, des voix s'élèvent.
00:44:15 Elle dénonce sa condamnation à mort.
00:44:17 L'artiste de 33 ans a arrêté
00:44:19 en octobre 2022, relais,
00:44:21 les mots de la société,
00:44:23 les mots des jeunes Iraniens dans ses textes.
00:44:25 Quel courage, évidemment. Je vous remercie
00:44:29 chère Sandra. On parlera de ce qui se passe
00:44:31 entre Dublin et Londres
00:44:33 et plus largement le déplacement des migrants
00:44:35 que ce soit d'ailleurs sur la scène nationale,
00:44:37 européenne ou internationale. Mais tout d'abord,
00:44:39 quand même un petit tour, si je peux dire,
00:44:41 de piste par rapport à ce qui s'est passé
00:44:43 hier dans les rues, notamment parisiennes
00:44:45 mais pas seulement, ce qui relève
00:44:47 désormais de la tradition autrefois,
00:44:49 c'était la fête des travailleurs et maintenant,
00:44:51 malheureusement, en partie, c'est la casse aussi des policiers,
00:44:53 gendarmes ciblés. Écoutez
00:44:55 les témoignages aussi de tous ceux qui subissent
00:44:57 ça et dont on ne parle pas souvent parce que le lendemain,
00:44:59 d'abord, il y a ceux qui ramassent
00:45:01 tout ça et tous ceux
00:45:03 qui travaillent. Évidemment, il y a les commerçants
00:45:05 qui subissent ça et beaucoup d'habitants
00:45:07 également. Et tout cela est résumé par Sarah Fanzareh.
00:45:09 C'est ici
00:45:11 que les premières tensions ont éclaté,
00:45:13 après le départ Place de la République
00:45:15 et où les premières dégradations ont eu lieu.
00:45:17 Il y a eu pas mal de casses, beaucoup de pétards
00:45:21 et j'ai fait mince le camion
00:45:23 et il y a eu les flammes
00:45:25 et c'est parti trop vite. On a voulu essayer
00:45:27 d'éteindre avec des sodeaux mais les CRS nous ont dit
00:45:29 non, non, on n'y allait pas et après,
00:45:31 on a vu le camion cramer. Le propriétaire
00:45:33 de cette voiture stationné dans la rue
00:45:35 a lui aussi été victime de ces dégradations.
00:45:37 J'ai vu les CRS tout à l'heure, il y en avait
00:45:39 deux qui sont partis franchement éclopés.
00:45:41 C'est bien plus grave pour les deux CRS
00:45:43 que pour une voiture qu'on va arriver à réparer.
00:45:45 Au total, 45 personnes
00:45:47 ont été interpellées et 917
00:45:49 contrôlées, a annoncé la préfecture
00:45:51 de police.
00:45:53 On a fait beaucoup de contrôles en amont,
00:45:55 des contrôles préventifs,
00:45:57 sur réquisition évidemment de Mme la Procureure.
00:45:59 Priorité au direct,
00:46:01 on va se rendre à Sciences Po Paris
00:46:03 avec la prise de parole de la direction.
00:46:05 Il était prévu de le faire pendant un peu plus
00:46:07 de deux heures, avec
00:46:09 les salariés
00:46:11 de Sciences Po, la communauté
00:46:13 enseignante, les étudiants.
00:46:15 Je crois qu'on a abordé les différents
00:46:17 sujets qu'il nous fallait
00:46:19 débattre ensemble. Quel doit être
00:46:21 le rôle de Sciences Po
00:46:23 dans une prise de position politique vis-à-vis des
00:46:25 conflits ? Comment mieux
00:46:27 faire vivre le débat
00:46:29 au sein de Sciences Po ? Comment
00:46:31 affirmer
00:46:33 une lutte très ferme vis-à-vis
00:46:35 du racisme et de l'antisémitisme
00:46:37 et aussi des questions naturellement
00:46:39 sur le fait que la police était intervenue
00:46:41 pour la première fois de l'histoire de Sciences Po
00:46:43 la semaine dernière.
00:46:45 Moi, j'ai pu
00:46:47 préciser un certain nombre
00:46:49 de points avec deux
00:46:51 engagements que j'ai pris. Le premier sur le fait
00:46:53 qu'il fallait vraiment lancer
00:46:55 une réflexion interne à Sciences Po
00:46:57 pour bâtir une doctrine sur le fait
00:46:59 de savoir si Sciences Po devait
00:47:01 ou pas prendre des positions sur des
00:47:03 grands sujets politiques. Et nous allons
00:47:05 aussi lancer des travaux pour préparer à la rentrée
00:47:07 un plan que j'espère ambitieux
00:47:09 pour mieux poser
00:47:11 les règles du débat demain, mieux
00:47:13 vivre ensemble au sein de Sciences Po,
00:47:15 s'assurer que nous sommes intransigeants
00:47:17 comme nous le sommes aujourd'hui
00:47:19 sur l'antisémitisme et
00:47:21 la lutte contre le racisme.
00:47:23 Et puis réfléchir aussi à la manière dont on peut
00:47:25 sans doute traiter
00:47:27 dans le cadre de nos cours et enseignements le conflit
00:47:29 moyen-long.
00:47:31 Voilà ce qu'a été le débat.
00:47:33 C'était un débat
00:47:35 dur avec des prises de position
00:47:37 assez claires,
00:47:39 beaucoup d'émotions.
00:47:41 J'aspire maintenant à ce que
00:47:43 chacun retrouve
00:47:45 le calme, qu'on soit
00:47:47 toujours dans le dialogue
00:47:49 et qu'on veuille surtout les uns les autres assurer
00:47:51 dans les mêmes conditions les examens
00:47:53 qui doivent commencer à Sciences Po
00:47:55 lundi prochain. Et je suis avec
00:47:57 Aaron Shah, Gonzales,
00:47:59 responsable
00:48:01 de l'école
00:48:03 Affaires internationales.
00:48:05 Et on est là
00:48:07 pour répondre à vos questions.
00:48:09 D'abord je dois dire que le débat
00:48:19 a montré un très large consensus pour
00:48:21 que chaque intervenant souligne
00:48:23 à quel point il était opposé naturellement
00:48:25 en antisémitisme
00:48:27 et au racisme. Maintenant c'est vrai
00:48:29 qu'on a eu des tensions cette année
00:48:31 liées au conflit israélo-palestinien
00:48:33 et qu'on constate notamment que
00:48:35 le nombre de signalements sur des
00:48:37 enquêtes à faire sur des propos
00:48:39 pouvant être antisémites
00:48:41 a légèrement augmenté
00:48:43 par rapport à l'année dernière. Et il y a surtout,
00:48:45 vous le savez,
00:48:47 eu un incident assez fort le 12 mars dernier.
00:48:49 J'attends les résultats
00:48:51 de la cellule d'enquête
00:48:53 qui me fera
00:48:55 un point précis sur la situation et au vu duquel
00:48:57 on pourra saisir éventuellement
00:48:59 la section disciplinaire.
00:49:01 Arancha.
00:49:07 Comme Sciences Po est
00:49:09 une institution démocratique dans les démocraties,
00:49:11 aujourd'hui les débats sont durs.
00:49:13 Ils sont durs parce que les sujets sont
00:49:15 difficiles, parce que les sujets
00:49:17 divisent les sociétés, parce que
00:49:19 les sujets
00:49:21 divisent les communautés,
00:49:23 parce que les sujets,
00:49:25 c'est des sujets qui suscitent l'émotion
00:49:27 et parfois la rage.
00:49:29 C'est pourquoi ce que nous avons voulu faire
00:49:31 aujourd'hui et ce que nous avons fait,
00:49:33 c'est un débat démocratique
00:49:35 où toutes
00:49:37 les parties à Sciences Po,
00:49:39 travailleurs, enseignants,
00:49:41 étudiants, pouvaient s'exprimer
00:49:43 librement, pouvaient exprimer leurs émotions.
00:49:45 C'était dur parce qu'il y avait
00:49:47 beaucoup d'émotions. Il y a des étudiants
00:49:49 qui se sont sentis agressés.
00:49:51 Il y a des étudiants qui
00:49:53 ont senti qu'ils ne pouvaient pas exprimer
00:49:55 leur position ou qu'on les
00:49:57 ostracisait. Et tout ça, on a pu
00:49:59 les débattre ensemble.
00:50:01 On n'est pas, bien sûr, aux fins de ces débats
00:50:03 parce que la démocratie doit
00:50:05 continuer à vivre à Sciences Po
00:50:07 et parce que la démocratie, c'est difficile
00:50:09 à faire vivre, mais notre engagement
00:50:11 avec l'événement d'aujourd'hui
00:50:13 c'est de la faire fonctionner
00:50:15 dans notre institution.
00:50:17 Est-ce que vous pensez que le débat d'aujourd'hui
00:50:19 a permis de répondre aux interventions
00:50:21 des élèves, de les calmer un peu ?
00:50:23 On veut dire celui qui était en faveur d'un bloc...
00:50:25 Alors, il faut rester extrêmement
00:50:27 prudent sur la suite des événements.
00:50:29 Nous, on a tenu l'engagement
00:50:31 qu'on avait pris et je pense que cet engagement
00:50:33 a permis à des personnes
00:50:35 qui étaient aujourd'hui dans l'amphithéâtre
00:50:37 d'apprendre des choses qu'elles ne connaissaient pas
00:50:39 et d'avoir des visions nouvelles sans doute
00:50:41 sur quelques sujets. Reste quand même
00:50:43 qu'on a pris des positions assez fermes
00:50:45 sur certains sujets, notamment j'ai refusé
00:50:47 très clairement la création d'un groupe de travail
00:50:49 qui était proposé par certains étudiants
00:50:51 pour investiguer nos relations
00:50:53 avec les universités israéliennes
00:50:55 et même des entreprises
00:50:57 qui sont des partenaires financiers.
00:50:59 Là, j'ai clairement indiqué, ne serait-ce que
00:51:01 pour respecter la gouvernance
00:51:03 actuelle de Sciences Po, qui dispose
00:51:05 sur ces sujets-là de règles internes
00:51:07 assez claires, j'ai refusé la création de ce groupe
00:51:09 de travail et je sais d'ores et déjà
00:51:11 que ça va susciter des réactions chez certains.
00:51:13 - Est-ce que Sciences Po...
00:51:15 - Pas de remise en cause des partenariats
00:51:17 qui rendent notamment des universités israéliennes ?
00:51:19 - Aucune remise en cause.
00:51:21 - Est-ce que Sciences Po sort fragilisée financièrement
00:51:23 de cet événement en retrait
00:51:25 de financement
00:51:27 de la région Île-de-France ?
00:51:29 Est-ce que vous avez eu d'autres donateurs
00:51:31 qui se sont positionnés ?
00:51:33 - D'abord, je considère que la position
00:51:35 de la région Île-de-France peut être encore
00:51:37 débattue et j'espère bien rencontrer
00:51:39 prochainement Vélary Pécresse pour en débattre
00:51:41 avec elle parce que je ne me fais pas personnellement à l'idée
00:51:43 que l'attitude d'une minorité
00:51:45 d'étudiants puisse pénaliser
00:51:47 les 15 000 étudiants de Sciences Po.
00:51:49 Donc j'espère avoir avec Vélary Pécresse
00:51:51 un débat riche
00:51:53 et la rassurer sur ses inquiétudes.
00:51:55 - Pourquoi vous avez refusé cette solution ?
00:51:57 - Parce que nous avons
00:51:59 à l'intérieur de Sciences Po
00:52:01 des mécanismes de gouvernance.
00:52:03 Parce que nous avons des mécanismes qui gouvernent
00:52:05 à qui on fait un honneur,
00:52:07 de qui on reçoit un don
00:52:09 et avec qui on travaille.
00:52:11 Nous travaillons avec des universités de partout
00:52:13 dans le monde, de la Chine au Burkina Faso,
00:52:15 de l'Inde
00:52:17 jusqu'au Mexique,
00:52:19 le Canada.
00:52:21 La liste est très très longue.
00:52:23 Nous avons des mécanismes internes
00:52:25 qui nous permettent de gouverner
00:52:27 la manière dont on travaille avec des partenaires.
00:52:29 Et nous,
00:52:31 on pense que cela appartient
00:52:33 aux instances qui existent
00:52:35 de traiter
00:52:37 toutes questions qu'il y aurait
00:52:39 concernant les partenariats.
00:52:41 Enfin,
00:52:43 les partenariats entre les universités,
00:52:45 c'est le dernier pont
00:52:47 qu'il faut couper.
00:52:49 Les partenariats avec les universités,
00:52:51 c'est ce qui permet
00:52:53 à tous les profs, chercheurs
00:52:55 ou étudiants, de vivre
00:52:57 dans la pluralité
00:52:59 et de traiter avec des universités
00:53:01 qui respectent la pluralité.
00:53:03 Donc, pensons à tous ces gens
00:53:05 avec lesquels nous travaillons à travers
00:53:07 les partenariats avec les universités.
00:53:09 Encore une fois,
00:53:11 le dernier pont à couper, c'est le pont
00:53:13 entre les universitaires.
00:53:15 - Combien d'universités avez-vous
00:53:17 en partenariat et combien d'élèves
00:53:19 d'origine d'Israël
00:53:21 sont sur vous ?
00:53:23 - Alors, il y a 480
00:53:25 universités partenaires.
00:53:27 Ils sont sur notre site web.
00:53:29 Vous les avez par leur nom,
00:53:31 par leur pays, avec une cartographie très détaillée.
00:53:33 Ça fait la richesse
00:53:35 d'une institution
00:53:37 dédiée à la recherche
00:53:39 au savoir comme est Sciences Po,
00:53:41 qui est d'avoir un réseau très, très large
00:53:43 d'universités avec lesquelles
00:53:45 elle travaille.
00:53:47 C'est notre fierté
00:53:49 et c'est quelque chose à laquelle
00:53:51 nous y ténons, parce que
00:53:53 c'est cela qui fait vivre une institution
00:53:55 comme Sciences Po.
00:53:57 - Combien d'élèves vont être sanctionnés ?
00:53:59 Est-ce que vous preniez par un regard de la mobilisation ?
00:54:01 - J'indiquais
00:54:03 qu'il faut rester prudent sur la suite des événements.
00:54:05 Moi, j'ai rappelé clairement,
00:54:07 j'ai appelé chacun au sens des responsabilités,
00:54:09 puisque la priorité absolue pour nous,
00:54:11 c'est d'engager les examens
00:54:13 dans les conditions telles qu'elles sont prévues.
00:54:15 Et donc, je vais observer, effectivement,
00:54:17 dans les prochaines heures, dans les prochains jours,
00:54:19 comment les choses se passent.
00:54:21 - Dernière question.
00:54:23 - Il y a un analyse qui dit que ça c'est une infection américaine
00:54:25 qui est arrivée ici.
00:54:27 C'est quoi votre point de vue ?
00:54:29 - Moi, j'ai le sentiment que ce conflit
00:54:31 perturbe
00:54:35 beaucoup de personnes au plan individuel
00:54:37 et que la jeunesse française est très impactée
00:54:39 par ce qui se passe aujourd'hui
00:54:41 à Gaza.
00:54:43 Et je crois que c'est plutôt ça l'explication
00:54:45 qu'une éventuelle
00:54:47 contamination, c'est vous qui avez employé le terme,
00:54:49 d'un pays.
00:54:51 Moi, les personnes que je rencontre, ce que je sens,
00:54:53 c'est clairement qu'elles sont très, très, très
00:54:55 touchées, à titre personnel
00:54:57 et individuel, par ce conflit
00:54:59 qui est, reconnaissons-le,
00:55:01 un conflit assez difficile.
00:55:03 - Alors, il y a
00:55:05 certaines
00:55:07 différentes manières de faire.
00:55:09 Il y a
00:55:11 la manière qui est
00:55:13 d'ouvrir plus d'espace au dialogue.
00:55:15 Et le dialogue, c'est pas toujours
00:55:17 commode, mais dans les démocraties,
00:55:19 rien n'est commode.
00:55:21 Nous, on a privilégié la voie d'ouvrir un dialogue
00:55:23 par rapport à la voie,
00:55:25 peut-être, d'imposer
00:55:27 une solution ou une autre.
00:55:29 Mais, encore une fois, il faut rester prudent
00:55:31 parce que, ne nous trompons pas,
00:55:33 les questions
00:55:35 liées à la Palestine
00:55:37 et Israël, comme les questions
00:55:39 liées au Myanmar, au Soudan,
00:55:41 à l'Éthiopie et tant d'autres pays
00:55:43 où il y a
00:55:45 des horreurs qui
00:55:47 ont lieu tous les jours,
00:55:49 interrogent nos citoyens,
00:55:51 interrogent nos politiciens, interrogent nos
00:55:53 syndicalistes, interrogent les patronats.
00:55:55 Par définition, ils interrogent
00:55:57 les étudiants d'une école qui
00:55:59 reste quand même une école des
00:56:01 sciences sociales et humaines.
00:56:03 Merci beaucoup.
00:56:05 (Brouhaha)
00:56:07 Voilà donc pour la prise de parole
00:56:09 de la direction provisoire
00:56:11 de l'établissement Sciences Po Paris.
00:56:13 La démocratie doit continuer à vivre.
00:56:15 A Sciences Po, une réflexion a été
00:56:17 ouverte pour bâtir une doctrine,
00:56:19 pour avoir une position... Je ne plaisante pas,
00:56:21 c'est la phrase "telle quelle"
00:56:23 sur ce qui se passe
00:56:25 dans le monde. Il faut pouvoir vivre
00:56:27 ensemble au sein de Sciences Po Paris.
00:56:29 Alors il faut noter que, et ça c'est
00:56:31 plutôt heureux si je puis dire, le groupe
00:56:33 de travail pour
00:56:35 mener des investigations
00:56:37 sur les relations entre Sciences Po Paris et
00:56:39 les universités israéliennes ou d'autres établissements
00:56:41 israéliens ne sera pas créé.
00:56:43 Donc là, sur ce point-là, en tous les cas,
00:56:45 la direction n'a pas cédé.
00:56:47 La direction qui rappelle qu'il y a des étudiants
00:56:49 qui sont extrêmement touchés par ce qui s'est passé
00:56:51 et aussi des étudiants qui se sont sentis
00:56:53 agressés durant ce débat
00:56:55 qui a été qualifié de débat extrêmement
00:56:57 dur avec beaucoup, beaucoup
00:56:59 d'émotions. Je vais vous laisser
00:57:01 réagir. Un tour de table, Paul Melun ?
00:57:03 - Bah écoutez, les extricts
00:57:05 que vous avez sélectionnés, Sonia, disent un peu tout.
00:57:07 C'est-à-dire que l'appel au vivre ensemble,
00:57:09 à la démocratie, etc., pourquoi pas ?
00:57:11 Mais face à l'ampleur
00:57:13 de la situation et à la gravité
00:57:15 de la situation à Sciences Po Paris, on sera
00:57:17 en droit d'attendre un peu plus de fermeté,
00:57:19 peut-être un peu moins, je ne sais pas, de langue
00:57:21 de bois de la part de la direction de cet
00:57:23 établissement qui la pratique. Alors, je sais qu'on
00:57:25 est à Sciences Po et que la langue de bois, ça prend assez vite,
00:57:27 mais là, on a affaire à des maîtres en la matière.
00:57:29 Il y a quand même des choses qu'il fallait dire
00:57:31 sur l'antisémitisme,
00:57:33 sur sa progression très inquiétante,
00:57:35 sur peut-être aussi le sort des étudiants
00:57:37 juifs à Sciences Po et la façon dont eux-mêmes
00:57:39 perçoivent les choses. Renvoyer comme ça
00:57:41 dos à dos tout de suite, dès qu'ils disent antisémitisme,
00:57:43 ils disent aussi racisme, etc.
00:57:45 Et si vous voulez, il y a là quelque chose
00:57:47 qui est de l'ordre de la réponse, qui n'est pas
00:57:49 à la hauteur de ce que l'on serait en droit
00:57:51 d'attendre. Et je pense qu'ils doivent
00:57:53 jongler avec, si vous voulez,
00:57:55 des activistes très, très
00:57:57 actifs pour le coup,
00:57:59 voire parfois violents, et que
00:58:01 ce débat a été très dur, qu'ils ont eu face à eux
00:58:03 des oppositions très dures, et que je pense qu'ils ont
00:58:05 dû céder un peu de terrain sur d'autres points
00:58:07 et que là, ils sont sur une négociation qui est
00:58:09 difficile. - On va en débattre, on va
00:58:11 prendre le temps juste après le journal. Je salue
00:58:13 l'arrivée de Pierre Martinet. Merci,
00:58:15 avec nous, ancien agent du service Action
00:58:17 de la DGSE, spécialiste aussi des
00:58:19 questions de sécurité. Beaucoup
00:58:21 de sujets à vous soumettre. On va évoquer ce qui est
00:58:23 en train de se passer entre Londres et Dublin. La question
00:58:25 migratoire aussi, avec des campants
00:58:27 qui se multiplient à Paris, alors qu'il y a
00:58:29 une politique de répartition voulue par le
00:58:31 président. Mais tout d'abord, il est
00:58:33 13h, passé d'une minute le journal.
00:58:35 Rebonjour à vous, chère Sandra. - Rebonjour
00:58:37 Sonia, rebonjour à tous. À la une
00:58:39 de l'actualité, meurtre de Matisse,
00:58:41 son père s'est exprimé dans une interview
00:58:43 télévisée. Il est revenu sur le drame
00:58:45 qui touche sa famille et qui a coûté
00:58:47 la vie à son fils. Samedi dernier,
00:58:49 l'adolescent de 15 ans a été
00:58:51 tué à coups de couteau après une risque
00:58:53 entre deux mineurs. Le père de famille demande
00:58:55 justice et interpelle les parents sur les
00:58:57 fréquentations de leurs enfants. Et
00:58:59 toujours dans cette affaire, le parquet de Bourges
00:59:01 soutient une magistrate de Châteaurouelle
00:59:03 et visée par des propos haineux
00:59:05 et menaçants sur Internet. On fait le point
00:59:07 avec Noémie Schultz.
00:59:09 Depuis plusieurs jours, on trouve sur les réseaux sociaux
00:59:11 des messages menaçants à l'encontre
00:59:13 d'une magistrate dont le nom et la
00:59:15 photo sont également diffusés.
00:59:17 Son tort, selon les auteurs de ces
00:59:19 messages haineux, est d'avoir
00:59:21 remis en liberté dans de précédentes
00:59:23 affaires ce mineur afghan,
00:59:25 avec un raisonnement, si elle l'avait placé
00:59:27 en détention provisoire, alors Matisse serait
00:59:29 toujours en vie. En effet,
00:59:31 on rappelle, le suspect du meurtre de Matisse
00:59:33 avait été visé par
00:59:35 deux procédures pénales, dont l'une pour
00:59:37 vol aggravé avec violence. Il avait été
00:59:39 mis en examen le 22 avril dernier
00:59:41 et placé sous contrôle judiciaire
00:59:43 et donc pas incarcéré. Le problème
00:59:45 est double. D'abord,
00:59:47 la femme pointée du doigt n'est plus en
00:59:49 poste à Châteauroux et elle n'est
00:59:51 jamais intervenue à quelque titre que ce soit
00:59:53 dans les procédures pénales et
00:59:55 civiles concernant ce mineur.
00:59:57 C'est ce qu'ont indiqué hier dans un communiqué le procureur
00:59:59 général et le premier président
01:00:01 de la cour d'appel de Bourges.
01:00:03 Ensuite, la procureure de
01:00:05 Châteauroux avait précisé elle-même
01:00:07 dans un communiqué qu'il n'était pas possible
01:00:09 de placer en détention provisoire
01:00:11 l'adolescent de nationalité afghane
01:00:13 le 22 avril car il n'avait
01:00:15 jamais été condamné et il était
01:00:17 mis en examen pour des faits de nature
01:00:19 correctionnelle. Le contrôle
01:00:21 judiciaire était donc, selon le parquet de Châteauroux, la
01:00:23 seule mesure de sûreté prévue par le code
01:00:25 de justice pénale des mineurs.
01:00:27 On rappelle que, bien sûr,
01:00:29 depuis le meurtre de Matisse,
01:00:31 ce mineur a été incarcéré.
01:00:33 Les éboueurs parisiens
01:00:35 menacent de faire grève. Ils ont déposé
01:00:37 un préavis pendant les Jeux olympiques de
01:00:39 Paris cet été. Ils demandent une
01:00:41 prime pour la mobilisation exceptionnelle
01:00:43 pendant la période. Si certains leur témoignent
01:00:45 de leur soutien, d'autres évoquent un chantage. Écoutez.
01:00:47 Oui, je les soutiens.
01:00:49 Après, c'est vrai que c'est ennuyeux.
01:00:51 Mais que voulez-vous,
01:00:53 il faut aussi qu'ils s'expriment
01:00:55 et qu'ils puissent se revendiquer
01:00:57 sur leur salaire parce que je pense qu'ils n'ont
01:00:59 pas des salaires à la hauteur de ce qu'ils méritent.
01:01:01 Il faut qu'il y ait grève parce qu'il faut
01:01:03 que les choses changent quand même. On soutient.
01:01:05 On soutient totalement les éboueurs parce que
01:01:07 c'est eux qui nettoient la ville de Paris tous les jours.
01:01:09 Ils rendent ça propre, quoi.
01:01:11 C'est pas logique qu'on fasse
01:01:13 grève avant les Jeux olympiques
01:01:15 parce que
01:01:17 par rapport à d'autres entreprises
01:01:19 qui ne peuvent pas le faire,
01:01:21 c'est du chantage. Vous êtes sûrs d'obtenir
01:01:23 parce que autrement, si vous
01:01:25 n'obtenez pas ça, vous allez pouvoir
01:01:27 paralyser les Jeux olympiques.
01:01:29 Je comprends aussi qu'avec l'ambiance
01:01:31 des JO, on a tendance à pousser un peu plus
01:01:33 pour avoir davantage. J'espère qu'un compromis
01:01:35 sera trouvé sans que ça gêne trop les Parisiens.
01:01:37 - Midi News continue avec vous, Sonia Mabrouk.
01:01:41 - Merci, chère Sandra, et à tout à l'heure pour le rappel
01:01:43 des titres et Midi News continue surtout
01:01:45 avec et grâce à nos invités
01:01:47 André Valigny qui est toujours là,
01:01:49 Thomas Bonnet, notre journaliste politique,
01:01:51 Pierre Martinet que j'ai présenté, Gabriel Cluzel,
01:01:53 Paul Melun et Alexandre Devecchio
01:01:55 avec lequel nous allons nous arrêter
01:01:57 sur son livre,
01:01:59 qui est paru il y a quelques années,
01:02:01 désormais en édition poche,
01:02:03 avec, il est vrai, ce sujet visionnaire,
01:02:05 "Les nouveaux enfants du siècle",
01:02:07 Jordan Bardella, François-Xavier Bellamy,
01:02:09 Sarah Knafo, Marion Marchand,
01:02:11 parce qu'imaginez-vous, il y a une décennie,
01:02:13 ils étaient tout petits,
01:02:15 ils étaient comme ça.
01:02:17 - Autour de 18 ans, je crois, Jordan Bardella,
01:02:19 quand je l'ai rencontré la première fois,
01:02:21 et oui, de 19 ans, Sarah Knafo,
01:02:23 qui était étudiante à Sciences Po d'ailleurs,
01:02:25 à l'époque.
01:02:27 - Je ne ferai pas de commentaire. En tous les cas,
01:02:29 on va s'y arrêter, on va revenir sur cela,
01:02:31 à l'aune des Européennes, mais tout d'abord,
01:02:33 ce sujet, je voudrais vous en parler,
01:02:35 on va en parler d'un point de vue national,
01:02:37 européen et même international.
01:02:39 Des campements de migrants qui se multiplient dans la capitale
01:02:41 et qui s'installent partout, et ce, malgré
01:02:43 la volonté ou la politique du président de la République
01:02:45 d'une répartition,
01:02:47 donc notamment, enfin, surtout en province.
01:02:49 Et puis, vous allez voir,
01:02:51 l'échelon européen, clé de répartition aussi,
01:02:53 et vous allez voir, si je peux dire,
01:02:55 à l'international, puisque vous savez que Londres
01:02:57 a décidé de faire, comment dire,
01:02:59 de partager la répartition
01:03:01 des migrants avec le Rwanda,
01:03:03 qui est en charge de cette répartition
01:03:05 vers des pays voisins, mais tout d'abord,
01:03:07 l'aspect local ou national
01:03:09 avec Dunia Tengour.
01:03:11 - Malgré une volonté ferme affichée
01:03:13 par le gouvernement, les camps de migrants
01:03:15 persistent dans la capitale.
01:03:17 Comme ici, à la station de métro
01:03:19 Pont-Marie, dans le 4e arrondissement,
01:03:21 à quelques centaines de mètres
01:03:23 de l'hôtel de ville, des dizaines de tentes
01:03:25 installées le long du trottoir,
01:03:27 malgré des contrôles de police fréquents
01:03:29 à l'approche des JO.
01:03:31 Selon le directeur de l'Observatoire de l'Immigration
01:03:33 et de la Démographie, pour les associations,
01:03:35 la présence de ces migrants dans Paris
01:03:37 serait une aubaine.
01:03:39 - C'est un enjeu de visibilité politique fort pour eux.
01:03:41 Ils ont une démarche militante.
01:03:43 On sait qu'il y a des associations qui distribuent des tentes,
01:03:45 typiquement, je ne sais pas ce qu'il en est sur le cas du Pont-Marie,
01:03:47 mais les campements qui sont restés longtemps
01:03:49 près de la place de la République, par exemple,
01:03:51 étaient, si je puis dire,
01:03:53 subventionnés logistiquement par ces associations.
01:03:55 - Depuis plusieurs mois, l'Etat organise
01:03:57 des transferts de ces migrants en car
01:03:59 depuis la région parisienne vers différentes villes
01:04:01 de province, notamment vers Orléans,
01:04:03 où il serait plusieurs centaines à être
01:04:05 arrivés depuis près d'un an.
01:04:07 Une tentative de répartition de la population
01:04:09 de migrants, afin de faciliter
01:04:11 davantage leur insertion dans le pays.
01:04:13 - C'est aussi cette idée que l'intégration pourra se faire plus facilement
01:04:15 dans des régions moins concernées.
01:04:17 Ça reste à prouver.
01:04:19 La trajectoire d'intégration des réfugiés hors Île-de-France,
01:04:21 elle n'est pas fondamentalement meilleure.
01:04:23 Les difficultés, ensuite,
01:04:25 de placement en rétention administrative
01:04:27 et de renvoi de ceux de ces étrangers qui sont en situation
01:04:29 irrégulière, qui font l'objet d'une OQTF,
01:04:31 ne sont pas forcément meilleures hors d'Île-de-France qu'en Île-de-France.
01:04:33 - Selon les chiffres officiels,
01:04:35 environ 4000 personnes ont ainsi
01:04:37 quitté Paris depuis près d'un an.
01:04:39 - Alors, au cœur de ce sujet,
01:04:41 il y a un enjeu majeur
01:04:43 et une conviction majeure, Pierre Martinez,
01:04:45 celle de penser, de croire, je ne sais pas,
01:04:47 ou d'espérer que l'intégration ou l'assimilation
01:04:49 soient plus simples, plus évidentes
01:04:51 si on s'éloigne des grandes métropoles
01:04:53 et donc qu'on soit en province.
01:04:55 - Mais on reste toujours en France.
01:04:57 - Oui, jusqu'aux dernières nouvelles.
01:04:59 - Le flux migratoire est assez important.
01:05:01 J'ai été le vérifier
01:05:03 en Mauritanie,
01:05:05 en Sénégal
01:05:07 et aussi aux îles Canaries.
01:05:09 C'est un flux incessant, en fait.
01:05:11 Les canaux arrivent
01:05:13 quotidiennement.
01:05:15 Je ne veux pas dire de bêtises,
01:05:17 mais je crois qu'il y a entre 5 et 10 000
01:05:19 migrants qui passent par là par mois.
01:05:21 On a rencontré
01:05:23 la Guardia Española,
01:05:25 qui est là-bas depuis 2007.
01:05:27 - 2007 ?
01:05:29 - 2007. Ils sont une trentaine d'Espagnols
01:05:31 avec des bateaux, des hélicoptères.
01:05:33 Et quand on leur demande
01:05:35 s'ils sont efficaces,
01:05:37 ils préfèrent parler d'autre chose.
01:05:39 - 2007, donc ils sont installés
01:05:41 de meilleure pérenne.
01:05:43 - C'est un peu ce qu'on appelle
01:05:45 dans l'armée, l'Europex.
01:05:47 Ils vont là-bas régulièrement.
01:05:49 De temps en temps,
01:05:51 ils ramènent un bateau.
01:05:53 Les passeurs sont
01:05:55 emprisonnés, mais
01:05:57 très peu de temps.
01:05:59 Et ensuite, ça reprend son cours.
01:06:01 C'est énormément d'argent.
01:06:03 J'ai pu discuter avec des candidats
01:06:05 au passage qui étaient sur place.
01:06:09 Parfois, ils sont obligés
01:06:11 de rester plusieurs mois, voire années,
01:06:13 pour pouvoir payer leur passage.
01:06:15 C'est très cher.
01:06:17 C'est un vrai business.
01:06:19 Ça rapporte de l'argent aux pays
01:06:21 qui sont en plus aidés par nous.
01:06:23 C'est un peu
01:06:25 le savant qui se mord la queue en permanence.
01:06:27 C'est n'importe quoi.
01:06:31 - Vous avez parfaitement décrit la situation.
01:06:33 La question n'est même plus de savoir
01:06:35 si on est pro ou anti-immigrant.
01:06:37 C'est important pour ces maires.
01:06:39 Parfois, je lis
01:06:41 "anti-immigrant".
01:06:43 La question n'est plus là.
01:06:45 Ils veulent avoir tous les éléments
01:06:47 pour savoir qui s'installe chez eux.
01:06:49 Est-ce que c'est condamnable ?
01:06:51 - Au contraire.
01:06:53 C'est le rôle de s'intéresser
01:06:55 du sort des administrés,
01:06:57 de l'avis qu'ils ont sur la question.
01:06:59 Là aussi, ils ne veulent pas faire
01:07:01 n'importe quoi.
01:07:03 Heureusement, c'est le contraire qui serait
01:07:05 terrible, c'est d'imposer des migrants
01:07:07 alors que ces administratifs n'en veulent pas.
01:07:09 Mais le problème, c'est que bien souvent,
01:07:11 on ne lui laisse pas le choix.
01:07:13 Il y a le préfet.
01:07:15 Il y a des pressions multiples
01:07:17 qui font que,
01:07:19 bien souvent, il n'a pas le choix.
01:07:21 Certains sont favorables.
01:07:23 Essayez de faire miroiter.
01:07:25 Là aussi, on achète beaucoup.
01:07:27 Il y aura une école, un jardin,
01:07:29 des infrastructures diverses et variées.
01:07:31 Mais les mêmes causes produisant
01:07:33 ces faits et les gens ayant des yeux
01:07:35 pour voir à la campagne se disent
01:07:37 "Nous avons déjà moult difficultés,
01:07:39 plus de services publics, etc.
01:07:41 Est-ce que c'est bien
01:07:43 raisonnable
01:07:45 de supporter tout cela ?"
01:07:47 En réalité, c'est la politique
01:07:49 de la patate chaude et de la poussière sous le tapis.
01:07:51 Parce que que va-t-on faire ?
01:07:53 Vous parliez des flux incessants. Ça ne va en rien les arrêter.
01:07:55 Un continent ne peut pas
01:07:57 se déverser dans un autre.
01:07:59 Je vous renvoie à l'excellent bouquin de Stephen Smith,
01:08:01 un ancien journaliste de Libé.
01:08:03 Il est peut-être toujours du reste, donc ce n'est pas là non plus.
01:08:05 Il parle de la ruée vers l'Europe.
01:08:07 Il dit "Mais nous n'en sommes qu'au début".
01:08:09 Donc, si aucune solution n'est trouvée,
01:08:11 c'est évidemment ingérable.
01:08:13 La politique de déplacement des migrants
01:08:15 est organisée à toutes les échelles.
01:08:17 Nationale, on vient de le voir.
01:08:19 Européenne aussi.
01:08:21 On répartit sur la scène européenne
01:08:23 à l'aune du pacte asile-immigration.
01:08:25 Et dans tout cela, le Royaume-Uni
01:08:27 de manière internationale, veut désormais
01:08:29 faire répartir les migrants via le Rwanda
01:08:31 avec une somme importante,
01:08:33 une enveloppe à la clé.
01:08:35 Mais tout cela entraîne, j'explique,
01:08:37 des tensions importantes entre Londres
01:08:39 et Dublin, puisque le Royaume-Uni
01:08:41 durcit sans sa politique migratoire
01:08:43 et des centaines de demandeurs d'asile tentent de rejoindre
01:08:45 la capitale irlandaise. Donc ça se passe très mal.
01:08:47 Regardez les explications, on en parle juste après.
01:08:49 Accompagnés de camions-pêleteuses,
01:08:51 les forces de l'ordre
01:08:53 procèdent au démantèlement de ces campements
01:08:55 installés dans les rues de Dublin.
01:08:57 Des tentes occupées par des migrants,
01:08:59 la plupart en provenance du Royaume-Uni.
01:09:01 Depuis la promulgation de la loi Rwanda,
01:09:03 ils sont de plus en plus nombreux à tenter de rejoindre l'Irlande.
01:09:05 "Je suis arrivé à Dublin hier.
01:09:07 Aujourd'hui, j'ai fait une demande d'asile.
01:09:09 Maintenant, je ne sais pas où aller.
01:09:11 Il n'y a pas de refuge."
01:09:13 "J'avais tellement peur d'être envoyé au Rwanda.
01:09:15 Dans mon pays, il y a aussi la guerre.
01:09:17 Je viens d'Afghanistan. Si je suis venu ici,
01:09:19 c'est pour me sentir en sécurité."
01:09:21 Selon les autorités locales,
01:09:23 80% de ces demandeurs d'asile
01:09:25 seraient arrivés en Irlande en passant
01:09:27 par sa frontière terrestre,
01:09:29 ouverte avec l'Irlande du Nord,
01:09:31 un territoire britannique,
01:09:33 ce qui agace les habitants.
01:09:35 "L'Angleterre nous renvoie la balle.
01:09:37 Ils ne font pas partie de l'Union Européenne.
01:09:39 Ils sont heureux que les migrants viennent en Irlande."
01:09:41 Face à la situation,
01:09:43 l'Irlande a déclaré vouloir renvoyer
01:09:45 l'ensemble de ses migrants vers le Royaume-Uni.
01:09:47 Un projet de loi d'urgence en ce sens
01:09:49 a d'ailleurs été approuvé mardi.
01:09:51 "Cela signifie que les personnes qui viennent en Irlande,
01:09:53 mais qui ont déjà séjourné au Royaume-Uni
01:09:55 ou qui ont demandé l'asile
01:09:57 peuvent y être renvoyées en toute sécurité."
01:09:59 Si le Premier ministre britannique
01:10:01 a déjà répondu qu'il n'accepterait pas leur retour,
01:10:03 son gouvernement, lui,
01:10:05 espère expulser vers le Rwanda
01:10:07 d'ici à la fin de l'année
01:10:09 quelques 5700 demandeurs d'asile.
01:10:11 "C'est très intéressant parce qu'on voit
01:10:15 à quel point le Royaume-Uni,
01:10:17 notamment depuis le Brexit,
01:10:19 et notamment avec Richie Sunak aujourd'hui,
01:10:21 qui a parlé de l'immigration,
01:10:23 qui est extrêmement, je ne sais pas si isolationniste
01:10:25 est le mot à employer, ou en tout cas de souveraineté,
01:10:27 mais ne compte que les frontières
01:10:29 du Royaume-Uni.
01:10:31 Et le reste, si vous voulez, on l'a vu,
01:10:33 nous on en a fait un peu les frais en France
01:10:35 avec cet accord qui nous était assez défavorable
01:10:37 puisqu'on nous a demandé de faire les gardes-barrières à Calais
01:10:39 et que les Britanniques étaient prêts à tout
01:10:41 pour qu'on garde nos migrants à Calais
01:10:43 puisque de fait, leur insularité les aidait.
01:10:45 C'était les fameux accords du Touquet
01:10:47 qui ont fait couler tant d'encre.
01:10:49 C'est ce qu'on a vu dans la vie de l'Irlande.
01:10:51 Non, vous aviez raison Sonia d'aborder les choses par
01:10:53 stratégie géographique, c'est-à-dire répartition internationale,
01:10:55 répartition européenne et répartition dans les pays
01:10:57 avec Emmanuel Macron, parce que ça témoigne
01:10:59 d'une chose qui est fondamentale,
01:11:01 qui est que les peuples d'Europe, les peuples d'Occident
01:11:03 ne veulent plus de l'immigration massive
01:11:05 et que les dirigeants tentent de prendre
01:11:07 des mesures d'adaptation sans vouloir
01:11:09 fermer les frontières parce que la plupart d'entre eux
01:11:11 ne le veulent pas. Emmanuel Macron ne veut pas
01:11:13 fermer les frontières. Emmanuel Macron ne veut pas de la fin de l'immigration.
01:11:15 Par conséquent, ils réfléchissent tous
01:11:17 et notamment en Europe à la répartition.
01:11:19 C'est le sens de la répartition et du
01:11:21 pacte asile-immigration au niveau européen.
01:11:23 C'est le sens des déplacements, vous prenez Orléans,
01:11:25 ça arrive dans plein de villes, c'est le sens
01:11:27 de ces déplacements au sein de la France, c'est que
01:11:29 ils veulent désengorger les grandes métropoles
01:11:31 qui subissent l'immigration massive et la répartir.
01:11:33 Est-ce que l'Union Européenne est immigrationniste
01:11:35 de fait, par sa doctrine ? Je pense, bien sûr, oui.
01:11:37 Ou est-ce qu'elle a conscience ? Mais c'est revendiqué ça.
01:11:39 Quoi qu'on pense du sujet que ce n'est pas
01:11:41 possible, moi aussi j'ai eu l'occasion
01:11:43 d'échanger avec des gens qui sont
01:11:45 passés, d'ailleurs au risque
01:11:47 de leur vie, la Méditerranée,
01:11:49 Tunisie, Italie, etc.
01:11:51 Mais rien ne les retient.
01:11:53 Quoi que vous leur disiez
01:11:55 sur la situation catastrophique dans laquelle
01:11:57 ils vont se retrouver, ils passeront.
01:11:59 Oui, mais ceci dit, moi je trouve
01:12:01 que ces images qui sont terribles
01:12:03 ont peut-être une vertu quand même, parce que
01:12:05 ce sont des pays où, justement, les images
01:12:07 circulent.
01:12:09 Pour la première fois, un pays envoie
01:12:11 un signal clair,
01:12:13 vous n'êtes pas les bienvenus.
01:12:15 Et je pense que c'est déjà
01:12:17 un premier message important.
01:12:19 Le problème, c'est qu'on n'a pas envoyé
01:12:21 des signaux très clairs.
01:12:23 Et effectivement, on les a encouragés à venir,
01:12:25 parce que je pense que beaucoup sont convaincus
01:12:27 encore que c'est l'Eldorado,
01:12:29 l'Europe. Là, on voit bien que
01:12:31 ce n'est pas le cas.
01:12:33 La première chose à faire, effectivement,
01:12:35 d'envoyer le signal que
01:12:37 nous n'avons plus les moyens d'accueillir.
01:12:39 On va continuer à en parler. Un rappel
01:12:41 des titres à cette heure-ci, et puis on poursuit le débat.
01:12:43 Une femme de 57 ans
01:12:45 est décédée à Courmel-d'Anlène
01:12:47 à la suite d'une coulée de boue.
01:12:49 Cet accident fait suite aux orages
01:12:51 la nuit passée dans le département.
01:12:53 La boue s'est engouffrée dans une dizaine d'habitations
01:12:55 dont celle de la victime. La façade a
01:12:57 éclaté sous le poids de l'eau. La dame
01:12:59 a été emportée. Les représentants
01:13:01 du monde agricole ont été reçus par Emmanuel
01:13:03 Macron ce matin au centre des discussions.
01:13:05 Les perspectives du secteur tous souhaitent
01:13:07 notamment de meilleurs revenus. L'exécutif
01:13:09 veut acter la fin des manifestations
01:13:11 de cet hiver. Si le Hamas
01:13:13 prétend réellement se soucier des palestiniens,
01:13:15 il devra accepter l'accord. C'est ce qu'a
01:13:17 déclaré Anthony Blinken, le secrétaire
01:13:19 d'Etat américain. La position du mouvement
01:13:21 est pour l'instant négative selon un haut responsable
01:13:23 du Hamas, mais il assure, des discussions
01:13:25 sont toujours en cours.
01:13:27 Merci chère Sandra. Tout à l'heure, nous avons
01:13:29 diffusé, on a écouté les prises de parole de la
01:13:31 direction provisoire de l'établissement
01:13:33 Sciences Po, et on se demandait ce qu'il y a pu se passer
01:13:35 à l'intérieur. Eh bien nous avons une séquence
01:13:37 de l'intérieur de l'établissement à la fin
01:13:39 du débat, et vous allez voir que
01:13:41 ils n'ont pas eu... comment dire...
01:13:43 Ils ont eu raison de parler d'un débat plutôt
01:13:45 tendu et dur. Regardez.
01:13:47 "Sciences Po complice !
01:13:49 L'Israël a sa place !
01:13:51 Sciences Po complice !
01:13:53 L'Israël a sa place !
01:13:55 Sciences Po complice !
01:13:57 L'Israël a sa place !
01:13:59 Sciences Po complice !
01:14:01 L'Israël a sa place !
01:14:03 Sciences Po complice !"
01:14:05 Alors je viens de recevoir la séquence
01:14:07 et j'en parle avec Benjamin Bouchard
01:14:09 en régie, qui est notre rédacteur en chef
01:14:11 et qui me dit que ça s'est passé, semble-t-il,
01:14:13 juste après le débat.
01:14:15 "Israël assassin, Sciences Po complice"
01:14:17 Je sais pas, parce que
01:14:19 je pense que le directeur sait ce qui se passe
01:14:21 quand même dans son établissement, donc quand il
01:14:23 sort et qu'il nous dit "ça a été dur"
01:14:25 Il a dit que le fait justement
01:14:27 de ne pas avoir cédé à la revendication sur les
01:14:29 partenariats avec les universités israéliennes
01:14:31 pouvait avoir été mal perçu
01:14:33 par une partie des étudiants, on en a désormais
01:14:35 l'illustration. - Non mais il n'a pas les moyens de les faire
01:14:37 tenir, sans rire. Je veux dire, ils se laissent
01:14:39 insulter. Je sais pas, il y a des examens à la fin de l'année.
01:14:41 Personne n'a peur d'être sanctionné
01:14:43 visiblement, c'est l'impunité totale.
01:14:45 Moi j'aurais crié à mon directeur
01:14:47 qu'il était un assassin, je pense que j'aurais été sanctionné
01:14:49 eux c'est en toute impunité, tout va bien.
01:14:51 - Ils étaient nombreux
01:14:53 je pense que le directeur, face à deux ou trois cents
01:14:55 étudiants très très en colère
01:14:57 ça doit pas être évident, mais moi je repose
01:14:59 la question, il faudra qu'on sache si les
01:15:01 étudiants juifs ont pu s'exprimer, si les étudiants
01:15:03 juifs ont pu accéder au débat,
01:15:05 ont pu s'exprimer dans le débat, et si la
01:15:07 position consistant à défendre
01:15:09 le droit d'Israël a existé
01:15:11 a pu être exprimée. Il faut le savoir ça.
01:15:13 - Vous avez entièrement raison, j'essaye de trouver
01:15:15 une réponse à ce que vous dites, en fonction de ce qu'a dit le directeur
01:15:17 quand il dit "il y a des étudiants qui se sont sentis très
01:15:19 agressés", je suppose qu'il fait la différence.
01:15:21 - Il y a une chose qui m'a frappé dans ce qu'a dit le directeur
01:15:23 c'est que concernant cet étudiant ou étudiante
01:15:25 je sais plus si c'est un garçon ou une fille, qui a été
01:15:27 empêchée d'accéder le 12 mars.
01:15:29 - Une étudiante ? - Une étudiante juive.
01:15:31 Dont on dit qu'elle a été empêchée
01:15:33 d'accéder à l'amphithéâtre. - Ça a créé une polémique.
01:15:35 - Oui, ça a créé une polémique et le directeur
01:15:37 a dit tout à l'heure qu'il attend les résultats de l'enquête
01:15:39 et l'incident a eu lieu le
01:15:41 12 mars, on est au mois de mai.
01:15:43 L'enquête est longue. - Une bonne enquête.
01:15:45 - Mais voilà, je laisse le téléspectateur juge
01:15:49 avec ce qu'on entend
01:15:51 et je précise à chaque fois, il ne s'agit pas
01:15:53 attention de, comment dire,
01:15:55 de débattre de manifestations
01:15:57 pro-palestiniennes, de slogans pro-palestiniens.
01:15:59 Nous sommes avec des slogans, pour certains,
01:16:01 qui nient l'existence israélite.
01:16:03 C'est cela le coeur du débat, Pierre Martinet.
01:16:05 - Moi je me pose la question
01:16:07 sur l'infiltration idéologique
01:16:09 mais il faut monter
01:16:11 et diriger par d'autres
01:16:13 Etats ou par
01:16:15 des groupuscules internes
01:16:17 à tous les pays,
01:16:19 Etats-Unis, France, parce qu'on les voit
01:16:21 dans les défilés du 1er mai, je les ai encore vus hier
01:16:23 avec, à la tête d'un cortège,
01:16:25 un islamiste fiché S
01:16:27 pour radicalité
01:16:29 qui harangue les foules,
01:16:31 qui demande
01:16:33 aux banlieues
01:16:35 de se réunir.
01:16:37 Moi j'aimerais bien savoir quels sont les manipulateurs
01:16:39 dans les... C'est facile, je pense que c'est facile à trouver.
01:16:41 Je pense qu'avec un peu de renseignement
01:16:43 on arriverait bien à sortir
01:16:45 les leaders idéologiques
01:16:47 de ces universités-là.
01:16:49 - On le fait pas. - Par peur, je dirais.
01:16:51 - Parce qu'on a peur... Mais on revient toujours à la même chose ?
01:16:53 - Toujours la même chose.
01:16:55 A chaque fois que je pose la question sur le domaine, on me répond par...
01:16:57 - Mais parce que ça, il y aura forcément des répercussions.
01:16:59 Regarde, il y a...
01:17:01 Est-ce que c'est
01:17:03 juste après le discours des...
01:17:05 - Oui. - Donc, s'il y a déjà
01:17:07 des répercussions, parce qu'ils n'ont pas été...
01:17:09 Il n'a pas été assez radical dans son...
01:17:11 dans son...
01:17:13 - Mais c'est ça. La jeunesse donne ça.
01:17:15 - Donc voilà, moi je pense que
01:17:17 c'est un mouvement... Vous savez, je fais
01:17:19 un petit parallèle facile, c'est
01:17:21 un mouvement insurrectionnel, ça
01:17:23 prend du temps, et
01:17:25 c'est alimenté idéologiquement par
01:17:27 des meneurs idéologiques,
01:17:29 et c'est comme ça que ça...
01:17:31 Et ça peut découler sur des heures, en fait.
01:17:33 - Alors c'est important, ce que vous dites. - Quand ?
01:17:35 - On peut se retrouver avec des situations aussi paroxysmiques aux Etats-Unis.
01:17:37 - C'est comme ça qu'on déclenche...
01:17:39 Exactement, et c'est comme ça qu'on déclenche
01:17:41 des révolutions. Il suffit d'un...
01:17:43 Bah oui, c'est comme ça qu'on déclenche des révolutions dans un pays...
01:17:45 Les services de tous les pays
01:17:47 font ça avec des rebellions...
01:17:49 - Et ça part souvent dans les universités.
01:17:51 - Je fais un parallèle vraiment rapide... - Bien sûr, bien sûr.
01:17:53 - On n'est pas en train de dire que ça va donner à... - Pas du tout, mais je pense que...
01:17:55 - Une révolution en France. - Idéologiquement, il y a des gens qui sont
01:17:57 infiltrés dans ces mouvements-là. - Même si certains appellent au soulèvement.
01:17:59 - Oui. - Bien sûr. Alors c'est pareil, le soulèvement,
01:18:01 dès qu'on leur parle de soulèvement,
01:18:03 alors...
01:18:05 Moi je les appelle les chiguerveras de la machine
01:18:07 à café, je les rends compte depuis
01:18:09 20 ans, ces gens-là.
01:18:11 Ils veulent tous faire la révolution, mais...
01:18:13 - La révolution, oui. - Pas le week-end, quoi.
01:18:15 Donc, non, non, mais moi je...
01:18:17 - Et d'ailleurs le garde des Sceaux. - Je suis assez partagé dans le fait
01:18:19 où c'est effectivement très inquiétant,
01:18:21 parce qu'il y a vraiment
01:18:23 une poussée idéologique islamiste
01:18:25 depuis le 7 octobre, et je me dis
01:18:27 qu'on n'est pas encore à
01:18:29 voir des gens avec des kalachikovs dans la rue de Paris...
01:18:31 - Attendez, ah oui. - Non, mais je suis
01:18:33 d'accord avec vous, je pense qu'il ne faut pas non plus
01:18:35 exagérer ce qui se passe en ce qui concerne
01:18:37 Sciences Po Paris, rue Saint-Guillaume, dans le 7e arrondissement...
01:18:39 - Attendez, dans le Vallée Atomique,
01:18:41 - Oui. - Bloqué. - Dans les facultés,
01:18:43 - Il ne faut pas minimiser non plus. - Dans les IEP,
01:18:45 - Bloqué. - dans les profondeurs du pays, les gens ne sont pas prêts à faire
01:18:47 la révolution pour la Palestine. - Tu vous répètes, les minorités
01:18:49 font l'histoire. - Oui, bien sûr, moi je... Mais il ne faut pas
01:18:51 minimiser l'impact que ça a.
01:18:53 - Non, mais la raison c'est qu'il n'y aura pas de contagion
01:18:55 au peuple réel des lubies, des étudiants
01:18:57 de Sciences Po Paris. - Hier, en 1er mai, il y avait
01:18:59 - Il y a une raison, le directeur Sciences Po, enfin l'administrateur
01:19:01 avait l'air d'ignorer ça, parce qu'il disait "la jeunesse
01:19:03 est très émue dans le pays par
01:19:05 Gaza et a envie aussi d'en découdre
01:19:07 à l'extrême gauche". Non, enfin, ce n'est pas la jeunesse
01:19:09 dans le pays, non. La jeunesse que lui côtoie au quotidien,
01:19:11 effectivement, dans le 7e arrondissement,
01:19:13 peut-être, mais la jeunesse du
01:19:15 pays profond, non. Et ensuite, effectivement,
01:19:17 sur les vérités révolutionnaires de ces jeunes-là,
01:19:19 je pense qu'on peut être tranquille, parce qu'ils ne sont pas
01:19:21 très téméraires. - En revanche, il y a des agrégés d'enfants qui se mettent en place.
01:19:23 - Je ne pourrais pas penser comme ça. J'aurais peur d'aller
01:19:25 franchement, d'aller à l'université.
01:19:27 - Bien sûr. - Le problème n'est pas tant
01:19:29 - C'est une minorité, c'est qui en empêche ?
01:19:31 - Il y a quand même une bienveillance. Je vous renvoie à tous les ouvrages
01:19:33 qui ont été écrits sur le sujet, par Éric Delbecq,
01:19:35 par Guillaume Bourseiller sur l'extrême gauche.
01:19:37 Il y a une espèce d'indulgence
01:19:39 pour cette jeunesse.
01:19:41 On trouve que c'est romantique, que c'est merveilleux.
01:19:43 Pardon, autant que les banlieues fassent peur,
01:19:45 avec les armes des dealers, etc.
01:19:47 Mais là, de fait,
01:19:49 des garçons
01:19:51 et des filles qui descendent de leur immeuble
01:19:53 haussmanien, où il y a papa et maman qui les
01:19:55 attendent avec le dîner pour aller protester,
01:19:57 ça ne fait pas très peur. S'il y avait
01:19:59 une réelle volonté, moi je suis sûre qu'ils ont peur
01:20:01 de ne pas avoir leur diplôme, pour ceux qui sont de Sciences Po,
01:20:03 s'il y avait une réelle volonté d'y mettre un terme,
01:20:05 on y mettrait un terme. Vous savez,
01:20:07 ça nous ramène au sujet d'à côté. Ces écoles-là,
01:20:09 elles invitent aussi Utopia
01:20:11 56, toutes ces associations promuantes.
01:20:13 Elles font tout un tas de choses avec des associations
01:20:15 qui sont en marge de la légalité,
01:20:17 parce que jusqu'à preuve du contraire,
01:20:19 l'immigration clandestine, c'est illégal.
01:20:21 Et bien, personne ne leur a rien dit.
01:20:23 Et aujourd'hui, on pousse des cris, des "oh",
01:20:25 des "ah", et on fait mine de s'étonner.
01:20:27 Mais pardon, c'est tout à fait compréhensible.
01:20:29 - Ce qui est lamentable, c'est pour la crédibilité
01:20:31 de ces institutions,
01:20:33 qui devraient être...
01:20:35 - Oui, regardez, vous avez
01:20:37 sans doute reconnu, mais je le dis à nos téléspectateurs
01:20:39 qui ne sont pas forcément parisiens,
01:20:41 la cour, l'entrée de l'université
01:20:43 de Tolbec, également bloquée. Nous sommes
01:20:45 sur place avec notre journaliste
01:20:47 Régine Delfaux. Alors, franchement, quand on regarde,
01:20:49 c'est quelques dizaines
01:20:51 de personnes qui bloquent.
01:20:53 Régine, quel est le contexte et l'ambiance sur place ?
01:20:55 - Oui, mais écoutez, Sonia,
01:20:57 les étudiants de Tolbec
01:20:59 avaient une assemblée générale
01:21:01 ce matin, et ils ont décidé
01:21:03 donc de bloquer la faculté.
01:21:05 Vous le voyez, ils sont à l'intérieur
01:21:07 de la cour, ce qu'ils appellent la fosse.
01:21:09 Mardi dernier, ils étaient aussi...
01:21:11 Alors, on pouvait entendre "la Sorbonne
01:21:13 est avec toi", "Sciences Po".
01:21:15 C'est évidemment un blocage aussi en soutien,
01:21:17 un blocage pro-palestinien.
01:21:19 On a pu s'entretenir avec
01:21:21 Jean-Laurent Constantini, qui est derrière la caméra,
01:21:23 avec des étudiants
01:21:25 qui, eux, nous disaient que ça fait
01:21:27 trois semaines qu'il y a ces blocages,
01:21:29 qu'ils sont en contrôle continu
01:21:31 et qu'ils s'inquiètent pour
01:21:33 leur année, puisqu'ils devaient passer
01:21:35 un examen encore aujourd'hui.
01:21:37 Ils ne comprennent pas qu'une poignée, parce que vous le voyez sur les images
01:21:39 de Jean-Laurent Constantini, il n'y a pas énormément
01:21:41 de monde dans cette cour,
01:21:43 et qu'une poignée d'étudiants bloquent
01:21:45 la faculté, les empêchent
01:21:47 d'aller dans cette université.
01:21:49 Il y a quand même des agents de sécurité
01:21:51 au niveau de la porte d'entrée.
01:21:53 Alors les étudiants qui sont dans cette cour
01:21:55 peuvent sortir comme ils le veulent,
01:21:57 mais par contre ceux qui sont à l'extérieur ne peuvent pas rentrer.
01:21:59 – Merci Régine.
01:22:01 Évidemment, on va suivre, pardonnez-moi
01:22:03 la situation avec vous,
01:22:05 on va marquer une courte pause.
01:22:07 Mais la question, c'est qu'elle sera la réaction.
01:22:09 Vous dites que vous avez entièrement raison, ce n'est pas évidemment
01:22:11 toute la jeunesse, ni tous les Français, mais comment vont réagir ?
01:22:13 Comment va réagir
01:22:15 cette majorité qui n'est plus vraiment silencieuse,
01:22:17 à mon avis ? Comment va-t-elle réagir aussi,
01:22:19 à la chance de voir tout cela ?
01:22:21 Ces mêmes enfants bloqués dans les mêmes universités,
01:22:23 c'est ça la question.
01:22:25 C'est ça qui me fait peur pour le pays.
01:22:27 La vraie question est là.
01:22:29 – Les étudiants qui se sont empêchés de passer leurs examens,
01:22:31 ils devraient demander le remboursement de leur droit étudiant.
01:22:33 Mais sans rire, c'est un droit élémentaire de passer ses examens
01:22:35 à la fin de l'année, dans la quiétude.
01:22:37 – Complètement. Pierre Martinet ?
01:22:39 – Certains ont envie de passer l'action
01:22:41 parce que le pouvoir public ne fait plus rien.
01:22:43 Je le lis souvent, on me pose souvent la question
01:22:45 qu'est-ce qu'on peut faire
01:22:47 avec des milices privées ?
01:22:49 On veut bosser, on ne veut plus avoir ces gens-là dans la rue.
01:22:53 – Les risquer leur vie.
01:22:55 – Moi je réponds, c'est l'État qui doit régler ça,
01:22:57 mais ils n'y croient plus en fait.
01:22:59 – Courte pause et on se retrouve.
01:23:01 [Musique]
01:23:05 Merci d'être avec nous en quête sur une génération fracturée.
01:23:08 Jordan Bardella, François-Xavier Bellamy,
01:23:10 Marion Maréchal, Sarah Knafo.
01:23:12 On va en parler avec l'auteur Alexandre Deviquiaux
01:23:14 qui nous fait l'amitié d'être avec nous.
01:23:16 D'abord les titres, rappelés par Sandra.
01:23:18 – Israël rouvre le passage d'Erez.
01:23:21 Il permet l'acheminement de l'aide vers le nord de Gaza.
01:23:24 Il devrait fonctionner tous les jours.
01:23:26 Les premiers camions sont arrivés aujourd'hui en provenance de Jordanie.
01:23:28 Le secrétaire d'État américain Anthony Blinken
01:23:30 évoque des progrès significatifs d'Israël.
01:23:34 Le campus de l'université UCLA à Los Angeles,
01:23:36 à nouveau le théâtre d'affrontement.
01:23:38 La police est sur place pour démanteler les barricades et déloger.
01:23:41 Des manifestants pro-palestiniens,
01:23:43 ils sont présents sur place depuis plusieurs jours.
01:23:45 Plusieurs d'entre eux ont été interpellés.
01:23:47 Et puis ces images impressionnantes dans le sud de la Chine.
01:23:50 Un tronçon d'une autoroute dans la province de Guangdong s'est effondré hier.
01:23:54 Bilan, au moins 48 morts.
01:23:56 L'accident s'est produit sous l'impact de fortes pluies
01:23:59 provoquant des inondations et des glissements de terrain.
01:24:02 – Merci à vous Sandra.
01:24:03 Je voudrais d'abord vous faire écouter Marine Le Pen,
01:24:06 hier à Perpignan, qui veut faire des élections européennes
01:24:09 à un référendum anti-Emmanuel Macron.
01:24:11 Elle veut que le président soit sanctionné. Écoutons-la.
01:24:15 – Pour tout patriote français, la participation à un scrutin
01:24:19 dont l'enjeu est le sort du pays est un impératif,
01:24:22 un devoir, un commandement.
01:24:25 Et puis nous le savons, nous devons les contrer,
01:24:30 nous devons les sanctionner, nous devons les congédier.
01:24:35 Nous devons donner à ce pouvoir la plus cinglante sanction électorale
01:24:39 qu'on puisse lui infliger.
01:24:41 Et cette sanction, elle sera mesurée, n'en doutez pas,
01:24:44 à l'écart entre la liste emmenée par Jordan Bardella
01:24:48 et celle des déconstructeurs macronistes.
01:24:51 [Applaudissements]
01:24:53 Quand le sort du pays est en jeu, on ne s'égare pas.
01:24:57 On groupe les forces de la France.
01:25:00 Un seul jour, un seul tour, un seul vote. Bardella !
01:25:05 – Justement, Jordan Bardella qui avait été, je le rappelle,
01:25:08 présenté, ou plutôt Gabriel Attal qui a été présenté comme l'arme
01:25:12 anti-Bardella, Thomas Bonnet, d'ailleurs je crois que c'était la majorité
01:25:15 plutôt, qui le présentait ainsi, et maintenant Emmanuel Macron
01:25:18 qui le pousse vers le débat avec Monsieur Bardella.
01:25:21 – On sentait que Gabriel Attal n'avait pas forcément très envie
01:25:24 d'aller se mouiller dans cette campagne pour les européennes
01:25:27 qui s'annonce plutôt mal pour la majorité.
01:25:29 Visiblement, au plus haut sommet de l'État, on lui a dit
01:25:31 que ce serait plutôt bien quand même d'aller débattre avec Jordan Bardella.
01:25:35 Rappelez-vous quand même que Gabriel Attal avait dit
01:25:37 que lui souhaitait débattre avec Marine Le Pen parce qu'il voulait
01:25:40 essayer d'instaurer une sorte de niveau d'importance au sein
01:25:43 de leur parti respectif. Finalement, il va accepter ce débat.
01:25:47 On verra si ça peut avoir un impact sur la campagne.
01:25:50 Ce que l'on observe quand même, et c'est assez intéressant,
01:25:52 c'est qu'on voit le Rassemblement National qui veut faire
01:25:55 de ces élections, en clair, des élections de mi-mandat,
01:25:58 un vote sanction contre Emmanuel Macron, et à l'inverse,
01:26:01 on voit la majorité qui est à la traîne dans les sondages
01:26:04 et qui veut instaurer une forme de gravité dans le moment.
01:26:07 On voit encore ce matin Emmanuel Macron qui réitère ses propos
01:26:10 sur l'envoi éventuel de troupes en Ukraine, qui remet
01:26:13 le Rassemblement National avec sa proximité, avec la Russie.
01:26:17 Donc on voit qu'il y a vraiment deux stratégies qui s'opposent,
01:26:19 pour le moment, force est de constater qu'il y en a une
01:26:21 qui marche mieux que l'autre.
01:26:22 - Et avec, pour certains, ils sont toujours jeunes,
01:26:25 issus de la jeune génération, mais Jordan Bardella l'est toujours,
01:26:28 et d'autres aussi, comme la tête de liste LR,
01:26:31 François-Xavier Bellamy, la tête de liste reconquête,
01:26:33 Marion Maréchal, il y a également Sarah Knafo,
01:26:36 qui est numéro... - Trois.
01:26:38 - Trois ? Ah bon ? - Oui, trois.
01:26:40 - Trois sur la liste reconquête. - D'accord, très bien.
01:26:43 Alors là, vous avez choisi les droites, on pourrait dire aussi
01:26:45 Manon Brie, du côté de la France Insoumise.
01:26:48 Non mais si on parlait de la nouvelle génération, peut-être que...
01:26:50 - Oui, d'ailleurs, le tableau, j'ai mis en exergue ces noms-là
01:26:53 parce qu'ils sont dans le livre, c'était il y a dix ans,
01:26:56 ils étaient presque inconnus, mais dans l'enquête que j'avais faite,
01:26:58 je les avais rencontrés, mais c'est un tableau plus large de la jeunesse,
01:27:02 je parle de génération fracturée, et je montre d'ailleurs
01:27:05 comment cette nouvelle génération de droite s'est construite aussi
01:27:09 en opposition à une jeunesse radicalisée, islamisée,
01:27:13 notamment quand j'ai interrogé, il y a dix ans, Jordan Bardella,
01:27:16 la première chose dont il m'a parlé, ce sont les émeutes de banlieue.
01:27:20 Il a grandi dans HLM à Saint-Denis, ça l'avait marqué,
01:27:24 je crois que ça a été une des clés de son engagement politique,
01:27:28 c'est pour ça que je dis que ce n'est pas l'enfant d'une idéologie
01:27:31 d'extrême droite traditionnelle, mais plutôt l'enfant de la banlieue
01:27:36 et l'enfant des désordres, finalement, de la société française,
01:27:40 désordres identitaires, c'est vrai que c'est une question très importante.
01:27:44 Dries Gallie, dans l'émission, parlait du 11 septembre,
01:27:47 c'est une génération qui est, c'est intéressant, qui est née
01:27:50 autour de 89, c'est-à-dire la chute du mur de Berla,
01:27:53 le moment où on promettait, à la fin de l'histoire,
01:27:56 la mondialisation heureuse, le règne de la technocratie et du marché,
01:28:01 une forme de multiculturalisme qui fonctionnerait bien,
01:28:04 et en fait il s'est passé exactement le contraire.
01:28:07 Quelques années après la chute du mur de Berla,
01:28:11 on a eu le 11 septembre 2001, et donc c'est une génération
01:28:14 qui grandit, qui a une dizaine d'années ou une quinzaine d'années
01:28:18 au moment du 11 septembre, puis des émeutes de banlieue,
01:28:21 puis qui est encore assez jeune, en 2015,
01:28:24 pendant la vague d'attentats islamistes.
01:28:27 Jordan Bardella se souvient du moment où le GIGN déloge à Baoud,
01:28:33 c'était juste à côté de chez lui, il se souvient des projecteurs,
01:28:37 des hélicoptères qui ont ébloui son appartement.
01:28:42 Donc c'est montrer la jeunesse, je dirais, de ce livre,
01:28:46 de la recomposition politique actuelle,
01:28:49 avec effectivement, je ne sais pas s'il faut l'appeler Nouvelle Droite
01:28:53 ou Corps National, mais enfin une jeunesse qui,
01:28:55 justement, ayant vécu les désordres de la mondialisation,
01:28:58 demande de la protection, et aussi la naissance d'une jeunesse radicale,
01:29:03 plutôt à gauche, qui flirte avec l'islamisme,
01:29:07 qui se radicalise, parce que le 11 septembre,
01:29:10 moi j'ai grandi aussi en banlieue, on voit bien que c'est un moment de bascule.
01:29:14 On aurait pu penser d'ailleurs que la jeunesse immigrée
01:29:17 allait se démarquer justement du terrorisme,
01:29:20 alors heureusement une partie l'a fait,
01:29:22 mais malheureusement c'est le moment où on voit la poussée de l'islamisme
01:29:27 dans les banlieues, de plus en plus de voile, voire de voile intégrale,
01:29:30 à ce moment-là, et je crois que c'était intéressant
01:29:33 de revenir là-dessus pour comprendre le monde actuel
01:29:38 et la recomposition politique en cours.
01:29:41 Très intéressant, on va parler de la structure de la recomposition politique et idéologique.
01:29:46 Un mot sur cette jeune génération, sera-t-elle capable, elle,
01:29:50 de faire l'union des droites, que leurs aînés pour l'instant contestent,
01:29:55 ou alors pour certains font mine de demander,
01:29:58 sans trop vouloir s'allier avec Marine Le Pen, vous voyez à qui je pense ?
01:30:02 Ce qu'on voit c'est qu'elle n'a pas de tabou, c'est une génération qui n'avait pas de tabou,
01:30:05 c'est ce que je montrais, notamment il y a Sarah Knafo
01:30:09 qui était étudiante à Sciences Po, et qui à l'époque,
01:30:13 c'est pour ça que je m'étais intéressé à elle, et cofondatrice d'une association
01:30:17 qui s'appelait le CRE, Critique de la Raison Européenne,
01:30:19 une association souverainiste à Sciences Po, qui à l'époque réunissait déjà des gens
01:30:23 qui allaient du Rassemblement National à la droite,
01:30:26 elles errent souverainistes, des souverainistes de gauche,
01:30:30 à l'époque où Jean-Luc Mélenchon avait une ligne un peu différente,
01:30:33 il y avait quelques personnes du front de gauche dans cette association,
01:30:36 mais sur une ligne beaucoup plus souverainiste, beaucoup plus patriote,
01:30:39 on voyait bien que les étiquettes politiques ne les intéressaient pas beaucoup,
01:30:43 ce qui les intéressait c'était plutôt le combat pour la France,
01:30:47 et justement pour un visage plus humain de la mondialisation.
01:30:51 - C'est ce que vous expliquez, ils en ont marre de la sampiternelle mise en accusation
01:30:55 d'une France qui serait raciste, islamophobe, post-coloniale, etc.
01:30:59 C'est aussi en réaction à la manière dont leur pays est décrit,
01:31:03 et dans ce cas-là on peut se retrouver, c'est pas d'ailleurs propre à cette génération,
01:31:08 c'est aussi un clivage qui traverse, on le voit bien, une partie de la gauche aujourd'hui,
01:31:12 mais c'est vrai qu'ils se sont construits en fonction de cette image-là qui est projetée.
01:31:17 Thomas Bonnet, c'est vrai que quand j'ai relu le livre, maintenant qu'il est en poche,
01:31:21 vraiment, honnêtement, et c'est pas parce que vous vous connaissez bien ici,
01:31:24 c'est visionnaire, parce que imaginez il y a quelques années,
01:31:27 M. Bardella, Mme Knafo, M. Bellamy...
01:31:31 - C'est une émission de talent en football.
01:31:34 - C'est une émission de talent. - Il y a un truc.
01:31:37 - De voir cette nouvelle génération monter, parce qu'on va vivre longtemps avec eux, et avec elle,
01:31:41 vu l'âge qu'ils ont, et à gauche il y a aussi des nouveaux visages qui sont apparus,
01:31:45 je pense à Katonins, bon il est arrivé des problèmes conjugaux,
01:31:50 mais enfin il y avait Katonins qui avait percé, Manon Aubry qui perce actuellement,
01:31:54 le jeune Léon Desfontaines, la tête de liste des communistes,
01:31:57 au PS on cherche un peu, il y a Emma Rafovitch, qui est présidente du MGS,
01:32:02 - Oui, oui, oui, il y a tout une nouvelle génération qui apparaît.
01:32:07 - Et Mérie Mahassan qui est tellement mise en avant qu'elle est en train de vampiriser la campagne de Manon Aubry.
01:32:14 - Et dans la majorité il y a des profils comme Gabriel Attal.
01:32:17 - Mais alors ce qui est intéressant c'est qu'en fait,
01:32:19 - Il me semble-t-il que la grosse différence et la grosse bascule
01:32:22 qui fait qu'il y a une recomposition du paysage, c'est qu'avant il y avait le Front National,
01:32:27 devenu le Renseignement National, et le reste du monde.
01:32:31 Et il n'y avait pas de porosité entre ces deux milieux.
01:32:35 Et en réalité il y a une décomplexion de toutes ces idées
01:32:40 qui fait que le cordon sanitaire ne peut plus exister à cette génération,
01:32:44 et ça va beaucoup changer.
01:32:45 D'ailleurs aujourd'hui il y a des électeurs qui se posent la question de savoir
01:32:49 "Est-ce que je vais voter pour Bellamy ? Est-ce que je vais voter pour Bardella, pour Maréchal ?"
01:32:54 Donc le simple fait de s'interroger si près de la date du scrutin
01:32:57 montre que c'est des offres proches et qu'il y a un système de vastes communicants possibles
01:33:02 entre ces trois composantes.
01:33:05 - Et ce qui est vrai c'est que là où il y a un profond changement de paradigme
01:33:07 qui rejoint l'analyse d'Alexandre dans le livre,
01:33:09 c'est qu'effectivement il y a chez les moins de 30 ans, moins de 35 ans,
01:33:13 une absence de pudeur, ou en tout cas moins de pudeur que leurs aînés,
01:33:17 face au vote pour le Rassemblement National.
01:33:19 C'est vrai que souvent quand on regarde un peu,
01:33:21 ou quand on échange avec une génération qui a plus de 60 ans aujourd'hui,
01:33:25 le rapport au Front National c'est le vieil imaginaire de Jean-Marie Le Pen,
01:33:29 c'est des rafales au crématoire, c'est les magnétos qu'on nous remet chaque année
01:33:32 pour bien nous rappeler qui il était.
01:33:34 Mais dans la génération des moins de 30 ans,
01:33:36 bon la mienne il se trouve que j'ai 29 ans, j'ai le sentiment que c'est moins...
01:33:38 - Ne vous excusez pas.
01:33:40 - Paul Melland aurait pu être dans le livre mais je n'ai pas...
01:33:43 - Ah non il s'est pas mis à l'aise.
01:33:45 - J'ai raté Paul Melland.
01:33:47 - C'est vous dire, en fait le livre était nul.
01:33:49 - Comment Pierre ?
01:33:51 - Est-ce qu'ils ne vont pas tomber dans le même train ?
01:33:53 - C'est une question que je te pose.
01:33:55 - Parce que moi, cette jeune génération, je m'y intéresse aussi bien évidemment,
01:34:00 mais en tant que citoyen,
01:34:02 mais est-ce qu'ils sont aussi capables de rester dans leur conviction
01:34:06 et ne pas mettre en avant leurs égaux ?
01:34:08 - Je les crois parfois peut-être à tort, je ne sais pas,
01:34:11 moins "idéologues" qu'elles que soient d'ailleurs, que leurs aînés,
01:34:14 c'est-à-dire plus capables de souplesse,
01:34:16 certains diront de renouement, de renoncement, ce que je ne comprends pas.
01:34:19 - Il y a une volatilité du vlog qui n'existait pas.
01:34:21 - Surtout, je crois qu'ils sont dans une autre idéologie,
01:34:23 mais qui est liée à leur vécu, en fait, depuis 40 ans,
01:34:26 on a la domination de la génération du "baby boom",
01:34:29 qui est la génération des "30 glorieuses",
01:34:31 qui a vécu finalement dans une France relativement prospère, relativement heureuse,
01:34:35 et eux, ce sont vraiment les enfants du désordre identitaire.
01:34:39 Et d'ailleurs, dans le livre, là on se focalise comme c'est les élections européennes,
01:34:42 et qu'effectivement il y a ces visages qui étaient inconnus à l'époque,
01:34:45 qui sont devenus connus, on se focalise sur la droite,
01:34:48 et d'ailleurs je parlais à l'époque de Génération Zemmour,
01:34:51 alors même que Éric Zemmour n'était pas du tout candidat,
01:34:54 Sarah Knapho me parle, elle est citée dans le livre d'Éric Zemmour
01:34:57 lorsqu'elle est étudiante à Sciences Po,
01:34:59 mais je parle aussi de la génération, Dieu donné,
01:35:03 d'une certaine manière, qui est une génération beaucoup plus communautariste,
01:35:07 on voit bien qu'à gauche, malheureusement d'ailleurs,
01:35:09 les enjeux sociaux ne sont plus tellement les enjeux qui intéressent la jeunesse,
01:35:14 mais on est dans des enjeux identitaires, communautaires,
01:35:17 et je crois que, peut-être malheureusement,
01:35:21 le clivage droite-gauche est vraiment en train de disparaître,
01:35:24 c'est vraiment une génération post-guerre froide,
01:35:26 ils ne sont pas dans la droite-la gauche,
01:35:28 mais ils se focalisent sur les questions du moment,
01:35:30 qui sont les questions aussi liées à la mondialisation,
01:35:34 avec d'un côté des désordres sociaux,
01:35:37 quand même malgré tout, dans ceux qui se reconnaissent par exemple
01:35:40 dans la droite souverainiste, ou le Rassemblement National,
01:35:43 il y a la question de la désindustrialisation,
01:35:46 il y a la question du patriotisme économique,
01:35:50 il y a la dépossession économique qui est quand même en jeu,
01:35:54 mais c'est vrai qu'il y a beaucoup la question de la dépossession identitaire et culturelle,
01:35:58 et je dirais des deux côtés, du côté droite,
01:36:01 plutôt pour dire qu'il faut préserver l'identité nationale,
01:36:04 parce que c'est notre meilleur rempart, notre meilleure protection,
01:36:07 et du côté gauche, pour dire non, il faut un nouveau monde,
01:36:11 d'identité multiple, mais avec le risque effectivement
01:36:14 d'une société à mon avis de plus en plus fractionnée.
01:36:16 Qu'est-ce que ça va donner ? Des identités blessées ou pas ?
01:36:18 Nous le saurons en tous les cas, tout cela se retrouve justement
01:36:21 dans le débat à Sciences Po Paris, on va y revenir,
01:36:23 on va voir plusieurs éléments, voyons de nouveau la séquence,
01:36:27 parce que c'est vrai que comme c'était à huis clos,
01:36:29 on n'a pas pu débattre de ce qui s'est dit,
01:36:31 on avait juste les mots de la direction,
01:36:33 et cette séquence est en train de beaucoup faire réagir,
01:36:35 effectivement c'est juste après le débat qui s'est tenu dans cette matinée.
01:36:41 [Cris de la foule]
01:36:59 - Vous avez une trêve là. - Une trêve ?
01:37:01 Oui, sur le terrain proche au Moyen-Orient,
01:37:05 alors là, si je puis dire, c'est autre chose,
01:37:07 ces mots là à comparaison ne vont pas raison,
01:37:09 ça ne s'est pas prêt à se calmer.
01:37:11 Est-ce qu'ils vont s'arrêter après s'il y a une trêve ?
01:37:13 C'est ça qui est intéressant de savoir jusqu'où ils sont prêts à continuer.
01:37:17 Mais la trêve n'est pas le seul chose.
01:37:19 Ils ont des examens à passer quand même.
01:37:21 Écoutons certains d'entre eux.
01:37:23 Écoutons à notre micro.
01:37:25 Ça fait deux semaines que tous les jours on vient à l'école,
01:37:29 et que tous les jours la fac est bloquée par les associations d'extrême gauche,
01:37:32 comme Le Point Levé, il y a des étudiants qui hurlent
01:37:35 "Gaz avant Crasse", "Urban Aid avec toi", etc.
01:37:37 On avait nos dernières semaines d'exam,
01:37:39 donc depuis deux ou trois semaines qu'on devait passer nos derniers contrôles,
01:37:41 qui sont un peu déterminants pour le contrôle continu,
01:37:43 pour valider notre année.
01:37:45 Là par exemple j'avais un examen de maths,
01:37:47 je n'ai pas pu y assister parce qu'ils ont bloqué.
01:37:49 Ce n'est pas à des élèves d'associations d'extrême gauche
01:37:51 de décider si la fac est bloquée,
01:37:53 il y a une sécurité qui devrait les évacuer, ce n'est pas le cas.
01:37:55 Et donc là, notre année peut-être qu'elle est mise en péril
01:37:57 parce qu'on n'a pas pu passer les derniers examens.
01:37:59 Là en réalité ce sont des étudiants tolbiacs,
01:38:02 donc pas Sciences Po Paris.
01:38:04 - Oui Sciences Po nous n'avons pas toujours de réaction,
01:38:07 vous avez vu la principale réaction après le débat.
01:38:09 Écoutons justement, parce que là encore ça fait beaucoup réagir,
01:38:12 les mots qui ont été utilisés par l'administrateur provisoire
01:38:15 de l'établissement Sciences Po Paris,
01:38:17 qui parle du "vivre ensemble" au sein de Sciences Po.
01:38:19 On a vu un épisode édition.
01:38:21 Écoutons-le.
01:38:23 - J'ai pu préciser un certain nombre de points
01:38:26 avec deux engagements que j'ai pris.
01:38:28 Le premier sur le fait qu'il fallait vraiment lancer
01:38:31 une réflexion interne à Sciences Po pour bâtir une doctrine
01:38:34 sur le fait de savoir si Sciences Po devait ou pas
01:38:37 prendre des positions sur des grands sujets politiques.
01:38:40 Et nous allons aussi lancer des travaux pour préparer
01:38:43 à la rentrée un plan que j'espère ambitieux
01:38:46 pour mieux poser les règles du débat demain,
01:38:49 mieux vivre ensemble au sein de Sciences Po,
01:38:52 s'assurer que nous sommes intransigeants comme nous le sommes aujourd'hui
01:38:55 sur l'antisémitisme et la lutte contre le racisme.
01:38:59 Et réfléchir aussi à la manière dont on peut sans doute
01:39:02 traiter dans le cadre de nos cours et enseignements
01:39:05 le conflit moyen et large.
01:39:07 - Je suis d'accord.
01:39:09 Sa ligne, on l'a compris.
01:39:11 Mais moi, ce qui m'interroge, c'est la ligne du gouvernement
01:39:13 entre M. Attal et Mme Sylvie Rotaillot,
01:39:15 qui s'est félicité du premier communiqué,
01:39:17 et du dernier d'ailleurs, de Sciences Po Paris.
01:39:19 Mais quelle est la ligne ?
01:39:21 Qu'est-ce qu'on peut faire en même temps sur ce sujet ?
01:39:23 - On ne sait pas quelle est la ligne.
01:39:25 Je trouve que la doyenne de l'école internationale de Sciences Po,
01:39:28 la dame espagnole qui s'est exprimée tout à l'heure à côté du directeur,
01:39:31 me paraît beaucoup plus cadrée, ferme, claire,
01:39:34 sur ce qu'elle souhaite à Sciences Po.
01:39:36 Le directeur, je le trouve un peu vaseux,
01:39:38 passez-moi l'expression.
01:39:39 - Vous êtes gentil, moi je le trouve complètement...
01:39:41 Vraiment, c'est le mot.
01:39:43 C'est une capitulation.
01:39:45 - Il est dépressif.
01:39:46 - Il a dit qu'elle n'est pas enceinte d'études,
01:39:48 mais lui ne l'est pas.
01:39:49 - Point d'interrogation.
01:39:51 - Vous avez raison, ce n'est pas un point d'interrogation.
01:39:53 - Il faut qu'il ménage sa santé,
01:39:54 parce qu'il me paraît quand même assez fragile.
01:39:56 - Il a l'air d'avoir peur en réalité.
01:39:58 - Ça ne doit pas être facile.
01:40:00 - Mais bon, très honnêtement.
01:40:02 - SécuFD, quand vous ne faites pas les sanctions,
01:40:05 quand vous ne les appliquez pas, à quoi vous attendez ?
01:40:07 - Même la doyenne a parlé de ménager les communautés,
01:40:10 ce mot "communauté" est quand même extrêmement choquant.
01:40:13 Donc moi je ne comprends pas, vous dites quelle est la ligne,
01:40:17 j'avoue que je ne la saisis pas.
01:40:19 Sylvie Retailleau avait dit "ils ont dépassé la ligne rouge".
01:40:22 Moi j'avais compris que, un peu, retenez-moi ou je vais faire un malheur,
01:40:26 on l'attend.
01:40:28 - On va l'attendre longtemps.
01:40:30 - Et Gabriel Attal avait dit "nous n'allons pas transiger".
01:40:33 Mais transiger, vous savez ce que ça veut dire ?
01:40:35 Ça veut dire faire un accord, précisément, c'est déduler.
01:40:38 C'est exactement ce qui s'est passé.
01:40:40 Donc c'est vraiment terrifiant.
01:40:42 Moi je reste persuadée que s'il y avait une fermeté,
01:40:44 si ces étudiants qui sèment le trouble étaient menacés
01:40:46 de ne pas passer leurs examens,
01:40:48 tout simplement d'être sanctionnés pour leurs examens,
01:40:51 parce qu'ils empêchent les autres de travailler correctement,
01:40:54 je pense que le calme reviendrait très vite.
01:40:57 Il y a une pusésie à l'imité qui est quand même très choquante.
01:41:01 - Moi je pense que ce qui effraie les directions et les présidences d'établissement
01:41:04 face à ce type d'élèves dans les sciences po
01:41:06 et même plus généralement dans les facs de sciences humaines,
01:41:08 c'est ce que les étudiants qui aujourd'hui sont en lutte,
01:41:11 charrient derrière eux d'empreintes médiatiques, académiques, politiques.
01:41:15 C'est qu'il y a effectivement une bonne partie de l'élite mondialiste en France
01:41:19 qui les soutient et que ce soutien là, il est important
01:41:22 et qu'il effraie ces directeurs d'établissement
01:41:25 qui ont parfois dans leur conseil d'administration
01:41:27 des représentants de gens qui ont une certaine bienveillance,
01:41:30 disons pour le moins, à l'égard de ces élèves.
01:41:32 - Bien sûr.
01:41:33 - Et le problème c'est que...
01:41:34 - Ils ont peut-être été bloqueurs par le passé d'université.
01:41:36 - Oui, c'est ça.
01:41:37 - Beaucoup ont fait le parallèle avec la mobilisation pour le Vietnam par exemple.
01:41:40 - Il y a un petit côté, ce sont les petits enfants de la révolution.
01:41:43 - Il y a un autre sujet, on a quelques minutes,
01:41:45 donc il est très important, il avait déjà été évoqué,
01:41:47 mais comme Emmanuel Macron, je voudrais vous entendre tous,
01:41:49 et en particulier vous Pierre Martinet sur ce sujet,
01:41:52 le président de la République a de nouveau assumé la possibilité
01:41:55 d'envoyer des troupes occidentales au sol, au sol, en Ukraine.
01:41:59 Ce sont des propos tenus dans The Economist.
01:42:04 Il a affirmé qu'il faudrait se poser la question
01:42:06 si Moscou allait percer les lignes de front et que Kiev le demandait.
01:42:10 Donc là, attention, on n'est plus dans une interprétation de ses propres paroles.
01:42:14 C'est écrit, c'est noir sur blanc, c'est relu, lu et relu.
01:42:16 Il dit "si les Russes devaient aller percer les lignes de front,
01:42:20 s'il y avait une demande ukrainienne, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui,
01:42:23 on devrait légitimement se poser la question",
01:42:25 a-t-il affirmé The Economist, un journal britannique.
01:42:27 - Il y a beaucoup de ci, quand même.
01:42:29 - Oui, mais ça peut arriver.
01:42:30 Si les Russes percent les lignes, ça peut arriver,
01:42:32 et à mon avis, Kiev l'a déjà demandé.
01:42:34 - Barack Obama avait fixé une lune rouge sur la Syrie,
01:42:37 il a été obligé de ne pas respecter sa propre...
01:42:42 - Obama, il est souverain, mais là, il engage aussi tous les...
01:42:45 Enfin, à moins que ça ne soit que les Français.
01:42:47 - Je pense que oui, puisque visiblement, ses partenaires européens ne sont pas d'accord avec lui.
01:42:50 - C'est bon, vous expliquez.
01:42:52 - Le risque, c'est d'apparaître ridicule si la ligne rouge, demain, est franchie.
01:42:56 Moi, j'ai l'impression qu'il dramatise quand même les enjeux
01:42:59 en pleine période d'élection européenne.
01:43:01 - Pierre Martinet ?
01:43:02 - C'est un peu comme la coalition pour détruire le Hamas,
01:43:04 c'est mort dans l'oeuf, et ça sera la même chose.
01:43:08 En revanche, il y a déjà des troupes au sol.
01:43:10 - Oui, des troupes, entendons-nous bien,
01:43:12 celles qui sont en train de former, celles qui sont en train de renseigner...
01:43:14 - Mais tous les soldats sont combattants.
01:43:16 Donc, ça veut dire que même les...
01:43:18 - Ils ne sont pas en face à face avec les Russes.
01:43:23 - Alors, s'il met des régiments d'infanterie,
01:43:26 il va y avoir un face à face entre les Russes.
01:43:28 Après, il faut assumer les conséquences.
01:43:30 - Moi, je pense que c'est des postures de guerre froide
01:43:33 qui plaisent à un certain électorat qui a vécu ça et qui l'aime bien.
01:43:39 - En réalité, il faut le dire, c'est certaines personnes
01:43:41 qui vont avoir peur et qui vont tout de suite aller se réfugier
01:43:43 dans le vote macroniste.
01:43:45 - Voilà, il va peut-être faire peur à tout le monde.
01:43:48 - Moi, je pense qu'il compte sur un effet drapeau.
01:43:50 - C'est l'effet drapeau.
01:43:53 On voit, pardon, mais le timing est quand même à nous interroger.
01:43:57 On voit la candidate du parti présidentiel à la peine dans les sondages,
01:44:01 dans une opposition avec un camp qui tient des propos très différents sur cette question.
01:44:05 Et voilà que le président de la République se rappelle à notre souvenir
01:44:07 sur cette proposition d'envoyer des troupes.
01:44:10 - En plus, ce sont des sujets tellement profonds,
01:44:13 entre ça et quand même la dissuasion nucléaire partagée.
01:44:16 Je veux dire, ça mérite des débats autrement que par des petites phrases.
01:44:20 On aura l'occasion d'en reparler. Vous voulez ajouter quelque chose, M. Macron ?
01:44:22 - Oui, moi, je me trouve tous très machiavélique dans vos raisonnements.
01:44:25 Je suis peut-être très naïf, mais moi, je pense que Macron a raison
01:44:28 et que Poutine n'est fort que de nos faiblesses.
01:44:30 Poutine n'est fort que de notre manque de courage.
01:44:32 Et plus on rentrera à Poutine qu'on est prêt à réagir,
01:44:35 y compris en Allemagne, au Soleil.
01:44:37 - Il faut être crédible.
01:44:39 - Mais pardonnez-moi, nos soldats mourir pour Kiev, c'était une bonne idée.
01:44:44 - Si l'Europe est menacée, si la Moldavie est menacée, si la Pologne est menacée,
01:44:47 si la Russie réussit à gagner l'Ukraine, il faudra bien qu'on réagisse.
01:44:51 - On aura l'occasion d'en reparler. Vaste débat.
01:44:54 Les titres avec vous, chère Sandra.
01:44:56 - À l'approche des Jeux olympiques de Paris cet été,
01:44:59 la mairie multiplie les actions, parmi elles l'évacuation des camps de migrants.
01:45:03 C'est le cas dans le 4e arrondissement, à la station de métro Pont-Marie.
01:45:07 Mais c'est un casse-tête pour les autorités car à peine désinstallés,
01:45:10 les campements se reforment aussitôt.
01:45:12 L'Irlande affiche une position de fermeté face à Londres en matière d'immigration
01:45:16 et pour cause des migrants.
01:45:18 Camp à Dublin, plutôt que d'être expulsé par Londres vers le Rwanda,
01:45:21 une centaine de tentes ont poussé devant l'Office de la Protection internationale.
01:45:25 Hier, les autorités ont tenté d'évacuer les lieux.
01:45:27 Et puis, forte mobilisation pour le rappeur iranien,
01:45:30 Sadeh Salehi. En Europe, comme aux Etats-Unis, des voix s'élèvent.
01:45:33 Elle dénonce sa condamnation à mort la semaine dernière.
01:45:36 L'artiste de 33 ans, arrêté en octobre 2022,
01:45:38 relaie les mots des jeunes Iraniens dans ses textes.
01:45:41 - Merci beaucoup Sandra, merci de nous avoir accompagnés
01:45:44 pour ces rappels de titre et de journal.
01:45:46 Et merci évidemment, j'ai juste le temps de vous remercier chaleureusement.
01:45:49 A bientôt, avec grand plaisir.
01:45:51 Le voici, visionnaire.
01:45:53 - Merci. - Bonne après-midi.
01:45:56 - Faut faire un additif poêle-melin.
01:45:59 - Je fais pas de politique.
01:46:02 Je vais le mettre au stylo.
01:46:05 - Merci beaucoup.