Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à vous, ravie de vous accueillir pour un Midi News.
00:00:06 Voici le programme du jour.
00:00:08 Son pronostic vital n'est plus engagé.
00:00:10 Le chanteur très populaire Kanji Jirak a été blessé par balle cette nuit dans les Landes à Abiscaros.
00:00:16 Il était visiblement avec une communauté de gens du voyage.
00:00:19 Les circonstances se précisent. Restons prudents, l'enquête se poursuit.
00:00:22 Conscient, le chanteur évoque un accident domestique.
00:00:25 Peut-être a-t-il lui-même manipulé cette arme ?
00:00:27 Nous allons revenir sur les faits avec notre spécialiste pour les justices Sandra Buisson.
00:00:31 Puis des réactions à suivre.
00:00:33 Rendre l'internat obligatoire pour ceux qui se comportent mal, pour ceux qui sont à la dérive
00:00:37 et avant qu'ils ne basculent dans la violence et l'idée du gouvernement.
00:00:41 Gabriel Attal est en déplacement sur ce sujet à Nice.
00:00:44 Mais vous l'entendrez, le spécialiste de sécurité Thibaud de Montbréal dénonce le grand non-dit,
00:00:49 selon lui, celui des conséquences culturelles de l'immigration.
00:00:53 Le bilan contrasté des opérations Place Nette, dont l'objectif, vous le savez,
00:00:57 de rendre la vie des dealers impossibles, à Montpellier, dans le quartier d'Aiglon.
00:01:01 Les dealers retrouvent leurs habitudes et leur business
00:01:03 et leur vie n'est pas du tout un possible témoignage édifiant.
00:01:07 Tout à l'heure, voilà pour le programme.
00:01:09 Je vous présenterai nos invités dans quelques instants.
00:01:11 Mais le journal, bien sûr. Bonjour à vous, cher Vincent Fandès.
00:01:15 Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:16 À l'une de l'actualité, vous l'avez évoqué,
00:01:18 le chanteur Kenji Girard a grèvement blessé par balle au thorax cette nuit.
00:01:21 Cela s'est passé sur une aire d'accueil de la communauté des gens du voyage.
00:01:25 Son pronostic vital n'est plus engagé.
00:01:27 Le chanteur évoque un problème de manipulation de l'arme.
00:01:31 Gabriel Attal est à Nice ce matin pour inaugurer un internat expérimental pour élèves décrocheurs.
00:01:37 Pour le Premier ministre, ce type d'établissement
00:01:39 permet aux jeunes d'éviter de sombrer dans la spirale de la délinquance.
00:01:43 L'établissement accueillera bientôt 20 primos délinquants.
00:01:46 On écoute Gabriel Attal.
00:01:49 S'il y aurait eu plus d'activités sportives dans nos quartiers,
00:01:54 plus d'associations pour que nos enfants soient plus occupés le week-end dans les quartiers,
00:02:00 je pense que nos enfants traîneront moins dehors.
00:02:03 Quand on voit qu'une licence de boxe, c'est 300 euros,
00:02:06 qu'on doit acheter ensuite des gants de boxe, une gouttière,
00:02:09 on en a pour 500 balles, c'est pas évident.
00:02:12 Je pense qu'il devrait y avoir beaucoup plus d'aide dans les quartiers défavorisés.
00:02:17 Le procès en appel de l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice s'est ouvert ce matin.
00:02:22 Au premier instance, Mohamed Graeb et Chokri Chafroud
00:02:25 avaient été condamnés à 18 ans de réclusion pour participation
00:02:28 à une association de malfaiteurs terroristes criminels.
00:02:31 Noémie Schultz, vous êtes avec Charles Bajet sur place.
00:02:34 Vous avez noté ce matin que peu de victimes étaient présentes.
00:02:37 Absolument, très peu de victimes ont fait le déplacement
00:02:42 pour l'ouverture des débats, les associations qui les représentent
00:02:46 évoquent les difficultés que cela implique pour elles le déplacement à Paris,
00:02:51 le coût du logement, se dégager du temps aussi,
00:02:54 puisque ce procès doit durer plus de deux mois.
00:02:56 Des victimes qui redoutent ce nouveau procès,
00:03:00 le premier au cours duquel des images, des vidéos de l'attentat
00:03:04 avaient notamment été projetées, avaient été très éprouvantes.
00:03:07 Pour la première fois, des enfants de moins de 13 ans
00:03:10 devraient témoigner pendant ces audiences.
00:03:14 Une décision vivement critiquée par certaines associations
00:03:17 qui estiment que ce n'est pas leur place en première instance.
00:03:20 Le président de la Cour d'assises avait d'ailleurs refusé d'entendre
00:03:23 ces victimes âgées d'à peine 4 ou 5 ans au moment des faits.
00:03:26 Il avait préféré laisser la parole aux pédopsychiatres et aux parents des enfants.
00:03:31 Autre différence avec le premier procès, un box des accusés presque vide
00:03:35 avec seulement deux accusés contre huit en première instance.
00:03:38 Il s'agit de deux proches du terroriste condamné,
00:03:42 vous l'avez dit l'un et l'autre, à 18 ans de prison
00:03:45 pour association de malfaiteurs terroristes.
00:03:48 Mohamed Graïab et Chokri Chafroud avaient clamé leur innocence en première instance.
00:03:52 Ils assurent n'avoir jamais eu connaissance des projets d'attentat
00:03:55 de Mohamed Laouechboulel qui lui avait été tué par les policiers.
00:03:58 Leurs avocats plaideront une nouvelle fois l'acquittement.
00:04:01 Noémie Schultz avec Charles Bajet, merci à tous les deux.
00:04:04 Et puis enfin, l'autoroute A13 est toujours fermée dans les deux sens
00:04:07 entre Paris et Vaucreuxson en raison d'une fissure au niveau de Saint-Cloud
00:04:11 qui a provoqué une grande pagaille hier pour les retours de vacances.
00:04:14 D'importants embouteillages ont également été observés tôt ce matin.
00:04:18 Voilà pour l'essentiel de l'actu. Sonia, je vous rends la main.
00:04:21 Merci beaucoup, cher Vincent. Je vous dis à tout à l'heure.
00:04:24 On présente nos invités. Je remercie Eugénie Bastier d'être avec nous.
00:04:27 Bonjour à vous, chère Eugénie. Bonjour Sonia.
00:04:29 Maître Sarah Salvan nous accompagne. Bonjour. Bonjour Sonia.
00:04:31 Notre spécialiste poli-justice Sandra Bisson est avec nous.
00:04:34 Merci également. Je salue le général Bertrand Cavaillé. Bonjour à vous.
00:04:37 Nous sommes avec Sabrina Medjeber qui nous fait le plaisir d'être là.
00:04:40 Bonjour à vous, chère Sabrina. Bonjour Sonia.
00:04:42 Et Vincent Roy également. Bonjour. Bonjour Sonia.
00:04:44 Il est vrai que nous avons eu un choc.
00:04:46 Évidemment, c'est un chanteur qui est très populaire.
00:04:48 En apprenant cette nouvelle ce matin, qui est extrêmement appréciée.
00:04:52 Alors tout d'abord, commençons par, si je puis dire, les bonnes nouvelles ou rassurantes.
00:04:55 Son pronostic vital n'est plus engagé. Il est conscient.
00:04:58 On va revenir avec vous, Sandra.
00:05:00 Sur les circonstances de cette blessure par balle, ce n'est pas rien.
00:05:03 Et jusqu'hier, son pronostic vital était engagé.
00:05:06 Il est conscient. Il a pu donner quelques détails, Kenji Girac,
00:05:09 sur les circonstances de sa blessure. Qu'en est-il ?
00:05:11 Oui, il y a des circonstances qui restent à déterminer.
00:05:13 Est-ce que c'est quelqu'un, une tierce personne qui lui a tiré dessus ?
00:05:16 Ou est-ce que c'est un problème de manipulation de l'arme ?
00:05:19 Comme lui-même l'a dit dans ses premières déclarations.
00:05:22 Il parle donc d'un accident. Il se serait tiré dessus par erreur.
00:05:25 C'est ce que vont devoir tirer au clair les enquêteurs.
00:05:28 Pourquoi manipuler une arme à feu à 5h du matin ?
00:05:32 Pourquoi la pointer sur soi au niveau de la poitrine ?
00:05:34 Les auditions des personnes présentes et les expertises balistiques
00:05:37 vont être essentielles. Ce matin, une source proche du dossier
00:05:41 nous disait que rien n'était clair sur ce qui s'est passé.
00:05:44 Il faut savoir que les gendarmes sont appelés à 5h30 pour un blessé par balle
00:05:48 sur une aire de grand passage de Jean Duvoyage à Biscarosse.
00:05:52 Quand ils arrivent, effectivement, Kenji Girac est blessé à la poitrine.
00:05:55 Il y a à ce moment-là une vingtaine de personnes sur place
00:05:58 qui vont d'ores et déjà minimiser la situation.
00:06:01 Ils disent qu'il ne s'est rien passé.
00:06:03 Ils refusent de communiquer des informations sur le déroulé des faits.
00:06:07 Et donc, il va falloir déterminer précisément le vrai du faux
00:06:12 sur les circonstances de cette blessure.
00:06:14 - Précisons, même si lui a donné la version, sa version,
00:06:17 l'enquête évidemment se poursuit.
00:06:19 Et général, est-ce que vous avez, de par les gendarmes,
00:06:21 plus d'indications à ce stade ?
00:06:24 - Pour l'instant, c'est la version annoncée qui paraît la plus plausible.
00:06:27 Mais il est évident que c'est la PTS qui va donner la véritable réponse.
00:06:32 Les traces de prures sur les mains, l'enquête balistique,
00:06:37 tout cela va être traité par le pôle judiciaire à Pontoise,
00:06:41 l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie.
00:06:44 Comme vous le disiez si bien, il faut attendre maintenant
00:06:46 les résultats de l'enquête.
00:06:48 Donc, on le saura assez rapidement.
00:06:50 - Bien, le plus important quand même, ce sont ces nouvelles rassurantes
00:06:52 sur son état de santé pour un chanteur extrêmement populaire.
00:06:56 D'ailleurs, dans beaucoup de générations, je suis sûre que vous pourriez citer comme ça.
00:07:00 Évidemment, beaucoup de ses chansons.
00:07:03 Mais celui qui les connaît, si je puis dire par cœur,
00:07:05 et qui est un spécialiste de la chanson française, c'est Fabien Lequeuvre.
00:07:09 Fabien, vous le connaissez bien.
00:07:11 C'est un jeune homme, un jeune père de famille
00:07:15 et qui est très souvent décrit totalement sans problème.
00:07:18 Quelqu'un de gentil dans ce métier du showbiz ou des artistes.
00:07:23 Sa réputation, véritablement, est partagée par un très grand nombre
00:07:26 de quelqu'un de tout à fait gentil, de serviable.
00:07:30 - Oui, c'est vrai Sonia. Vous le dites d'ailleurs très très justement.
00:07:33 C'est un artiste extrêmement populaire en France
00:07:36 qui avait commencé sa carrière, souvenez-vous, en 2014,
00:07:38 lorsqu'il remporte le concours The Voice avec un score énorme.
00:07:44 Immédiatement, il sort un premier disque.
00:07:46 Il se retrouve en tête des meilleures ventes, encore une fois de plus,
00:07:49 avec Coleritano. Et puis, toute une communauté était derrière lui.
00:07:52 Et puis, le public s'identifie à ce jeune garçon
00:07:56 qui est décidément fait pour faire la fête,
00:08:00 né pour faire la fête en tout cas.
00:08:02 Il a gardé cette cellule familiale, parce que,
00:08:04 quelque soit sa réussite et les 5 millions d'albums
00:08:06 qu'il a pu vendre, là, depuis 2014, il est resté simple,
00:08:10 il est resté au sein de sa communauté, de sa famille.
00:08:13 Il n'a pas changé son train de vie,
00:08:15 quel que soient les revenus qu'il a pu avoir sur ces dernières années.
00:08:19 Donc, c'est un garçon immensément...
00:08:23 Tout le monde est très surpris, et je me souviens la réaction ce matin,
00:08:26 très tôt, de Cyril Hanouna auprès de votre confrère Pascal Praud,
00:08:29 puisque, justement, on ne comprend pas,
00:08:32 on était abasourdis de cette nouvelle,
00:08:34 parce que c'est un garçon qui n'a pas d'histoire.
00:08:36 Alors, tout le monde a pensé d'abord au règlement de compte,
00:08:39 après, on a pensé, vous savez, il peut y avoir des fans fous, fanatiques,
00:08:42 qui peuvent tirer sur un artiste.
00:08:44 C'était déjà arrivé en 2016 aux Etats-Unis, d'ailleurs,
00:08:46 un gagnant de The Voice, à Orlando, à côté de Miami.
00:08:51 On a pensé à l'adultère, on a pensé, bien sûr, à une manipulation,
00:08:57 ce qu'il, d'ailleurs, lui-même a expliqué.
00:08:59 Toutes les possibilités ont été évoquées depuis ce matin, Sonia.
00:09:03 Alors, maintenant, la police balistique et l'enquête,
00:09:07 la blessure va permettre d'identifier comment ça a pu se passer.
00:09:12 On sait déjà qu'il avait acheté la frappe.
00:09:14 Fabien Lecoeuvre, et restons sur la personnalité et l'entourage,
00:09:17 parce que les gens du voyage, c'est pas seulement l'entourage,
00:09:20 c'est véritablement sa culture, c'est ce qui est même constitutif
00:09:23 de son identité.
00:09:25 Et Kenji Girard, qui est resté lié à cette communauté,
00:09:27 à cette culture, qui l'a fait connaître aussi,
00:09:29 n'a jamais abandonné ce monde de vie itinérant.
00:09:33 Dix ans de carrière, quand même, des millions et des millions d'albums
00:09:36 et toujours cet attachement qui dit beaucoup,
00:09:39 quand on reste lié, évidemment, à ses origines.
00:09:41 Mais comme un garçon, comme Jean-Jacques Goldman,
00:09:44 Kenji Girard n'a jamais changé sa manière d'être ou de vivre,
00:09:47 quels que soient les millions d'euros qu'il peut générer
00:09:50 à travers ses succès et son talent, évidemment.
00:09:52 Donc, il a gardé cette fragilité qu'ont les artistes, souvent.
00:09:57 Moi, je dis toujours qu'un artiste a le même âge toute sa vie,
00:09:59 ce qui est d'ailleurs son cas, à mon sens.
00:10:01 Donc, il a gardé ce cocon familial.
00:10:03 Il est papa depuis le mois de janvier 2021 d'une petite Eva,
00:10:07 dont il a si bien chanté "La Venue",
00:10:11 qui est un des tubes de l'été dernier.
00:10:14 Et donc, en fait, je pense qu'il a voulu garder ses marques,
00:10:18 ses repères, sa famille.
00:10:20 Il est très attaché à son père, par exemple,
00:10:22 parce qu'il avait commencé son métier dans la vie avant de faire chanteur.
00:10:25 Il est lagué des arbres avec son papa.
00:10:27 Et donc, il connaît le travail, la difficulté du travail.
00:10:31 Il en parle couramment, d'ailleurs.
00:10:34 Moi, je me souviens, plein de discussions avec lui,
00:10:36 je l'ai rencontré, moi, en 2014, je crois, sur le Tour de France,
00:10:39 sur "Village des parts", l'émission,
00:10:41 du côté de Périgueux, où il est né, d'ailleurs,
00:10:43 et où il vivait avec sa communauté.
00:10:46 Voilà, donc, il n'a pas voulu changer,
00:10:48 quel que soit, finalement, le succès, la notoriété, l'argent.
00:10:53 Il est resté, et ça, c'est un garçon très respectable et admirable pour ça.
00:10:57 Évidemment, et très admiré aussi, comme vous le dites si bien,
00:11:01 cher Fabien Lecoeuvre. Merci.
00:11:03 Et évidemment, on va continuer à évoquer d'abord ces nouvelles rassurantes,
00:11:07 les suites de l'enquête, si nous avons davantage d'éléments.
00:11:10 Je vous remercie. On continuera à en parler tout à l'heure.
00:11:12 Vous écouterez quelques réactions, notamment,
00:11:15 de l'un de ses amis, Cyril Hanouna, pour l'heure.
00:11:17 Nous allons revenir sur une visite, et probablement,
00:11:20 des annonces, Gabriel Attal, à Nice,
00:11:23 rendre l'internat obligatoire pour ceux qui se comportent mal,
00:11:26 pour ceux qui sont à la dérive,
00:11:28 et avant qu'ils ne basculent dans la violence.
00:11:30 C'est l'idée du gouvernement.
00:11:31 Mais tout d'abord, on vous a sélectionné une séquence,
00:11:33 puisque Gabriel Attal échange, évidemment,
00:11:35 avec, comme on dit, le monde éducatif, et puis les plus jeunes.
00:11:38 Regardez sur un jeune qui l'interpelle,
00:11:43 notamment sur la Marseillaise.
00:11:45 - Je crois, oui, là, il y a le programme.
00:11:50 - Oui, 7 heures.
00:11:54 - Faire son lit.
00:12:00 - Mais tu vas l'apprendre, la Marseillaise.
00:12:02 Tu ne la connais pas.
00:12:03 Mais tu vas l'apprendre aujourd'hui, là.
00:12:05 Il y a un atelier, tout à l'heure.
00:12:06 - Voilà. Je trouve que c'est assez révélateur.
00:12:09 Alors, on ne va pas en faire, mais peut-être un peu,
00:12:11 de la méthode Gabriel Attal.
00:12:13 C'est-à-dire, bon, la Marseillaise, tu ne la connais pas,
00:12:15 tu vas l'apprendre, tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies.
00:12:18 Tout semble facile dans les mots et dans la communication,
00:12:20 en tous les cas.
00:12:21 Eugénie Bastier.
00:12:22 - Oui, on voit bien cette attitude martiale
00:12:24 qu'il a apprise depuis le début de sa...
00:12:26 son début à Matignon.
00:12:30 Même si moi, j'aurais préféré qu'il vouvoie les élèves
00:12:32 plutôt qu'il les tutoie, parce que je pense que c'est...
00:12:34 on instaure un rapport aussi de distance par le vouvoiement.
00:12:37 Et c'était le cas, d'ailleurs, à l'école autrefois.
00:12:40 Le vouvoiement se faisait dans les deux sens.
00:12:42 Je n'aime pas trop ce tutoiement généralisé.
00:12:44 Je pense que ça participe aussi d'une forme de relâchement,
00:12:47 relâchement des mœurs.
00:12:48 Et si on veut exiger le respect, d'ailleurs,
00:12:50 il faut en avoir aussi vis-à-vis de l'élève.
00:12:52 Et voilà, moi, effectivement,
00:12:54 Gabriel Attal a des mots durs.
00:12:58 Il y a quand même des mots qui manquent.
00:13:00 La question, sans en parler, la question de l'immigration,
00:13:02 qui n'a pas du tout été évoquée
00:13:04 dans son discours musclé de l'autre jour,
00:13:06 comme si finalement,
00:13:08 il y avait une violence un peu qui tombait du ciel
00:13:10 et on faisait un pas sur
00:13:12 le lien qui existe et qui est démontré
00:13:14 de façon statistique entre
00:13:16 l'immigration et la délinquance.
00:13:18 Et donc, voilà, il manque un pas en du problème.
00:13:20 Et on attend effectivement
00:13:22 des solutions contraignantes
00:13:24 également, parce qu'on va en parler
00:13:26 peut-être sur les internats d'excellence.
00:13:28 Ce qui a été pointé également par le spécialiste
00:13:30 de sécurité qui est présent du Centre de réflexion
00:13:32 de sécurité intérieure, je vais vous faire réagir,
00:13:34 Thibault de Montbrial, qui dit que le grand non-dit,
00:13:36 c'est l'immigration. Et selon lui,
00:13:38 selon de Montbrial, ce sont surtout les conséquences
00:13:40 culturelles de cette immigration.
00:13:42 Écoutons-le ce matin lors de la grande interview.
00:13:48 Gabriel Attal, il y a une chose qu'il ne nomme pas.
00:13:50 Quel est ce non-dit ?
00:13:52 La responsabilité
00:13:54 des conséquences culturelles de l'immigration
00:13:56 sur cette explosion de violence.
00:13:58 C'est-à-dire qu'à tout...
00:14:00 C'est ce qui manque dans son discours ? Pas un mot sur...
00:14:02 En tous les cas, pas de phrase, pas de diagnostic,
00:14:04 pas de conséquence sur l'immigration ?
00:14:06 Sonia Mabrouk,
00:14:08 la majorité des violences
00:14:10 dont vous avez rappelé la litanie
00:14:12 de la semaine dernière, ce sont
00:14:14 des violences tribales.
00:14:16 Général, est-ce que vous partagez
00:14:18 ce diagnostic de Thibaud de Montbrial ?
00:14:20 Je le partage totalement.
00:14:22 Il y a une nouvelle société qui refuse
00:14:24 notre modèle. C'est intéressant
00:14:26 de voir que l'islamité pictoriale
00:14:28 de Laurent Joffrin, s'agissant des jeunes
00:14:30 femmes agressées, qui dit qu'il faut
00:14:32 enfin reconnaître la prégnance,
00:14:34 l'importance du facteur religieux, qui relève
00:14:36 de l'expansion
00:14:38 d'un islam fondamentaliste en France.
00:14:40 Le facteur religieux
00:14:42 est une des explications
00:14:44 de ce climat de violence.
00:14:46 Mais est-ce que le Premier ministre ne le reconnaît pas, quand il dit
00:14:48 "guerre de religion à l'école", quand il dénonce
00:14:50 entre les islamistes en parlant des principes de la chariage ?
00:14:52 C'est quand même assez puissant.
00:14:54 Il y a une dynamique
00:14:56 en France,
00:14:58 une dynamique culturelle,
00:15:00 qui est très problématique, elle va à l'encontre
00:15:02 de nos systèmes de représentation sociale, pour prendre le langage
00:15:04 des psychologues, c'est-à-dire notre vision de l'individu,
00:15:06 du collectif, de la société,
00:15:08 de la femme, etc. Tout ça est évident.
00:15:10 Il y a une prégnance éducative,
00:15:12 on ne va pas parler de Durkheim,
00:15:14 mais comme tous ces enfants
00:15:16 qui aujourd'hui baignent
00:15:18 dans leur famille, dans un milieu qui est
00:15:20 maintenant sous
00:15:22 l'effet de l'expansion de ce fondamentalisme
00:15:24 religieux, ça fait des adolescents
00:15:26 que nous voyons et qui sont violents.
00:15:28 Et donc,
00:15:30 M. Attal a tout à fait raison,
00:15:32 sauf qu'il dit clairement
00:15:34 qu'il y a un lien explicite,
00:15:36 il y a un lien évident entre l'immigration
00:15:38 et cette nouvelle donne culturelle.
00:15:40 Alors justement, le Premier ministre
00:15:42 que vous voyez en direct sur vos images à Nice,
00:15:44 au côté, vous l'avez vu, du maire de Nice, Christian Estrosi,
00:15:46 du garde des Sceaux,
00:15:48 qui va s'exprimer
00:15:50 depuis cet internat
00:15:52 nouveau genre, si je puis dire.
00:15:54 On l'écoute.
00:15:56 Je vais d'abord dire ce que je fais là.
00:15:58 Bien, bonjour à toutes et à tous. Je suis ici
00:16:00 à Nice,
00:16:02 accompagné de plusieurs ministres, Eric Dupond-Moretti,
00:16:04 le garde des Sceaux,
00:16:06 Sarah El Haïry, ministre déléguée
00:16:08 chargée de l'enfance et de la jeunesse,
00:16:10 et puis Sabrina Agresti-Roubach, secrétaire d'Etat
00:16:12 chargée de la citoyenneté et de la politique
00:16:14 de la ville. Je suis ici
00:16:16 venu dire trois choses.
00:16:18 D'abord, la première, c'est que je tiens mes engagements.
00:16:20 J'avais dit, dès ma déclaration
00:16:22 de politique générale à la fin du mois
00:16:24 de janvier, que je souhaitais, face
00:16:26 au phénomène de la délinquance
00:16:28 et de la violence chez les mineurs, que nous ayons
00:16:30 davantage recours aux internats pour mieux
00:16:32 prévenir les dérives et prévenir
00:16:34 la délinquance. Chose promise,
00:16:36 chose faite. Quelques mois
00:16:38 plus tard, à peine, le premier
00:16:40 de ces nouveaux internats qu'on souhaite
00:16:42 ouvrir a démarré ici
00:16:44 à Nice, pour ce qu'on appelle un séjour
00:16:46 de rupture, c'est-à-dire des jeunes, qui ne sont pas
00:16:48 des jeunes délinquants, mais qui sont des jeunes
00:16:50 qui ont besoin d'un cadre, parce qu'ils ont
00:16:52 des mauvaises fréquentations, parce qu'ils
00:16:54 ne respectent pas les règles,
00:16:56 puissent avoir un séjour ici pendant deux semaines
00:16:58 pour contribuer à les remettre
00:17:00 dans le droit chemin. Mais les internats, je le précise
00:17:02 aussi, ce sera deux choses, à la fois ces séjours
00:17:04 pendant les vacances, mais aussi des placements
00:17:06 en internat au long cours. On a
00:17:08 50 000 places d'internat disponibles
00:17:10 en France, on sait qu'on a beaucoup de jeunes
00:17:12 qui en auraient besoin, et donc on va
00:17:14 faciliter,
00:17:16 inciter davantage
00:17:18 au placement de ces jeunes en internat
00:17:20 pour leur donner un cadre, leur rappeler quelles sont
00:17:22 les règles, et les couper de mauvaises
00:17:24 fréquentations. La deuxième chose
00:17:26 que je suis venu dire ici, c'est
00:17:28 que le sursaut, il démarre
00:17:30 tout de suite. Nouveau,
00:17:32 j'avais parlé de ces internats dans ma déclaration de politique
00:17:34 générale, le premier ouvre ici
00:17:36 à Nice, aujourd'hui.
00:17:38 Un certain nombre de mesures que j'ai annoncées vont prendre
00:17:40 effet très rapidement. D'ici la semaine prochaine,
00:17:42 le garde des Sceaux signera
00:17:44 la circulaire pénale sur les questions des
00:17:46 atteintes à la laïcité, pour sanctionner
00:17:48 davantage les
00:17:50 agressions qui se font sur fond
00:17:52 d'atteintes à la laïcité. J'ai annoncé
00:17:54 également dans ma déclaration de politique générale,
00:17:56 et la semaine dernière à Viril-Châtillon,
00:17:58 que je souhaitais qu'on puisse avoir
00:18:00 un nouveau dispositif pour
00:18:02 qu'il y ait l'équivalent des travaux
00:18:04 d'intérêt général pour les mineurs, les moins
00:18:06 de 16 ans. D'ici la semaine prochaine,
00:18:08 le garde des Sceaux signera aussi le
00:18:10 texte qui nous permettra une entrée en vigueur de ces mesures
00:18:12 d'intérêt éducatif dès la rentrée
00:18:14 des vacances. Et c'est
00:18:16 un nouveau dispositif, de nouvelles sanctions
00:18:18 qui répondront
00:18:20 à une forme de principe que j'ai édicté dans ma
00:18:22 déclaration de politique générale, qui est aussi une forme de mantra,
00:18:24 je l'assume. Tu casses, tu répares,
00:18:26 tu salies, tu nettoies, tu défies
00:18:28 l'autorité, on t'apprend à la respecter.
00:18:30 Et donc j'en viens au troisième point, c'est que mon
00:18:32 souhait c'est qu'on puisse avoir évidemment
00:18:34 un investissement majeur dans la prévention,
00:18:36 c'est le cas ici avec les internats,
00:18:38 avec d'autres dispositifs, le BOVO de la
00:18:40 prévention de la délinquance que
00:18:42 animera Sabrina Agresti-Roubach,
00:18:44 mais aussi qu'en termes de sanctions on puisse aller
00:18:46 beaucoup plus vite, avec des sanctions beaucoup plus rapides,
00:18:48 beaucoup plus immédiates,
00:18:50 parce que c'est évidemment l'intérêt éducatif pour les jeunes
00:18:52 que d'avoir des sanctions plus rapides,
00:18:54 plus efficaces, plus adaptées,
00:18:56 pour éviter ensuite que la délinquance
00:18:58 s'accroisse.
00:19:00 Pardon, vous aviez une question ?
00:19:02 Comment est-ce que vous allez recruter ces jeunes qui vont être pris dans les internats,
00:19:04 quel que soit leur format ?
00:19:06 Alors on voit qu'ici les jeunes présents
00:19:08 ont été fléchés
00:19:10 entre guillemets, soit par des associations qui les suivent
00:19:12 déjà, soit par leur établissement scolaire.
00:19:14 Il y a plusieurs jeunes,
00:19:16 certains avaient déjà connu
00:19:18 un conseil de discipline, avaient été exclus
00:19:20 temporairement ou définitivement de leur établissement,
00:19:22 leur établissement scolaire
00:19:24 a proposé à leurs parents qu'ils puissent
00:19:26 faire ce séjour de rupture ici
00:19:28 en internat.
00:19:30 Et donc c'est comme ça qu'on va fonctionner.
00:19:32 Du repérage à travers les associations, les collectivités locales,
00:19:34 à travers les services de l'éducation nationale aussi.
00:19:36 Mon objectif à terme,
00:19:38 c'est d'avoir une forme de volontariat
00:19:40 dirigé. C'est-à-dire qu'on incite
00:19:42 très fortement des familles
00:19:44 dont on identifie que leur enfant est en train de dériver,
00:19:46 et que les familles puissent accepter
00:19:48 le placement en internat de leur enfant,
00:19:50 et qu'il y ait une forme d'incitation,
00:19:52 c'est-à-dire qu'il peut y avoir
00:19:54 des familles qui sont dépassées,
00:19:56 on en parle souvent avec le garde des sceaux,
00:19:58 il peut aussi y avoir des familles qui sont défaillantes.
00:20:00 Il y a une vraie différence entre les deux,
00:20:02 quand vous êtes dépassé, c'est que,
00:20:04 malheureusement, vous ne vous battez pas à armes égales
00:20:06 face à des phénomènes de mauvaise fréquentation
00:20:08 de votre enfant ou de réseaux sociaux
00:20:10 qui font que vous avez beau essayer de lui donner un cas,
00:20:12 de le remettre dans le droit chemin, vous n'y arrivez pas.
00:20:14 Là vous êtes dépassé, et on doit vous aider.
00:20:16 Et puis ensuite vous avez des parents qui sont défaillants,
00:20:18 c'est-à-dire qu'ils ne cherchent pas à trouver des solutions.
00:20:20 Et donc, moi je souhaite qu'on arrive à un système
00:20:22 où, lorsqu'on identifie qu'un jeune part à la dérive,
00:20:24 on peut proposer à ses parents une place en internat,
00:20:26 que les parents ont le choix d'accepter ou non,
00:20:28 mais que si les parents le refusent,
00:20:30 et qu'ensuite le jeune se livre à des actes de délinquance,
00:20:32 ça puisse accroître la responsabilité des parents,
00:20:34 et vous savez qu'on tient beaucoup à ce sujet-là aussi,
00:20:36 pour que les parents défaillants puissent aller chercher
00:20:38 davantage leur responsabilité.
00:20:40 J'ai annoncé un certain nombre de mesures aussi,
00:20:42 qui vont faire l'objet de la concertation
00:20:44 qui sera menée par les ministres et notamment le garde des sceaux,
00:20:46 pour qu'on puisse plus facilement
00:20:48 reconnaître le manquement à l'obligation parentale
00:20:50 de parents qui sont défaillants.
00:20:52 Aujourd'hui, il faut attendre un manquement grave
00:20:54 pour pouvoir retenir le non-respect de l'obligation parentale.
00:20:56 Je souhaite qu'on puisse faire évoluer la loi
00:20:58 pour que plusieurs manquements légers,
00:21:00 mais répétés, puissent également nous permettre
00:21:02 de retenir le manquement à l'obligation parentale.
00:21:04 Et ensuite, il y aura de nouvelles sanctions
00:21:06 pour les parents qui ne respectent pas leurs obligations,
00:21:08 et notamment, qui pourront aller jusqu'aux travaux d'intérêt général.
00:21:10 Et donc, il faut que le placement de la place en internat
00:21:12 soit un moyen de protéger les parents
00:21:14 et de protéger les jeunes.
00:21:16 Et donc, il faut que le placement d'internat
00:21:18 soit systématiquement proposé comme une solution.
00:21:20 Si des parents le refusent,
00:21:22 et que leur enfant ensuite se livre à de la délinquance,
00:21:24 ce sera une forme de circonstance aggravante
00:21:26 dans leur responsabilité.
00:21:28 - Monsieur le Premier ministre, vous avez parlé
00:21:30 des questions de laïcité. La semaine dernière,
00:21:32 vous avez parlé d'entrisse islamiste dans les rues.
00:21:34 C'est de la charia qui est en cours.
00:21:36 Comment répondre à ces problématiques,
00:21:38 alors même que certains disent que vous reprenez
00:21:40 les éléments de langage du Rassemblement national ?
00:21:42 - Vous savez, moi, j'ai toujours été constant sur ce sujet-là.
00:21:44 Je suis très attaché à la laïcité
00:21:46 et attaché aussi à expliquer,
00:21:48 faire comprendre à nos jeunes,
00:21:50 qui parfois ne le mesurent pas,
00:21:52 ce qu'est la laïcité.
00:21:54 La laïcité, c'est une liberté.
00:21:56 La laïcité, c'est ce qui permet
00:21:58 de se forger une conviction.
00:22:00 Et quand on est enfant,
00:22:02 on doit évoluer dans un cadre scolaire,
00:22:04 dans un environnement qui est neutre
00:22:06 de toute influence religieuse.
00:22:08 Parce que quand on est à l'école,
00:22:10 c'est le moment où on se forge son esprit critique
00:22:12 et ensuite, quand on est adulte, de faire ses choix.
00:22:14 C'est très important de le rappeler,
00:22:16 et oui, j'assume totalement les mots qui ont été les miens
00:22:18 sur l'entrisme, on le voit,
00:22:20 j'ai eu l'occasion de le voir en tant que ministre
00:22:22 de l'Education nationale, on le voit,
00:22:24 qu'il y a des groupes plus ou moins organisés
00:22:26 qui cherchent à tester en permanence
00:22:28 notre résistance et notre capacité à faire respecter la laïcité.
00:22:30 Qui cherchent à pousser des jeunes
00:22:32 à faire une forme de prosélytisme religieux
00:22:34 au sein de leur établissement scolaire.
00:22:36 Ce qui m'a amené en tant que ministre
00:22:38 de l'Education nationale
00:22:40 à prendre une décision que j'assume
00:22:42 d'interdire le port de tenues religieuses
00:22:44 la baïa et le camis,
00:22:46 interdiction qui est respectée, il n'y a plus de port de la baïa
00:22:48 et du camis dans nos établissements scolaires.
00:22:50 Et quand certains cherchent à le porter,
00:22:52 il y a des sanctions qui sont
00:22:54 prononcées.
00:22:56 Donc comment est-ce qu'on fait respecter la laïcité ?
00:22:58 D'abord, il y a l'éducation, faire comprendre
00:23:00 ce qu'est la laïcité, pourquoi est-ce qu'il y a des règles
00:23:02 et comment elles s'appliquent. C'est le sens
00:23:04 de ce que j'ai lancé aussi en tant que ministre de l'Education nationale
00:23:06 qui commence à s'appliquer, des temps
00:23:08 d'apprentissage dès l'école primaire
00:23:10 sur la vie en société, le respect
00:23:12 des règles, la tolérance, le respect
00:23:14 de la différence. Il y a 1500
00:23:16 écoles qui ont démarré ces temps d'apprentissage
00:23:18 cette année, en janvier dernier
00:23:20 et ça sera généralisé à l'ensemble des écoles primaires
00:23:22 à la rentrée puisqu'on le voit,
00:23:24 ce phénomène malheureusement se manifeste de plus en plus
00:23:26 dès l'école primaire. Ensuite, c'est le renforcement
00:23:28 de l'enseignement moral et civique,
00:23:30 l'éducation civique, le président de la République
00:23:32 a indiqué que nous allions
00:23:34 doubler le volume horaire à partir de la rentrée
00:23:36 prochaine pour mieux faire comprendre, mieux expliquer
00:23:38 la règle. Donc ça c'est sur le premier point, l'éducation.
00:23:40 Ensuite, il y a le soutien
00:23:42 aux enseignants parce que ceux qui sont
00:23:44 en première ligne sur ces questions de laïcité,
00:23:46 ceux qui subissent, entre guillemets,
00:23:48 en première ligne les atteintes à la laïcité,
00:23:50 c'est nos enseignants, c'est nos personnels de direction,
00:23:52 c'est l'ensemble des personnels éducatifs.
00:23:54 On doit être davantage à leur côté.
00:23:56 D'où le renforcement des équipes
00:23:58 Laïcité-Valeurs de la République dans les rectorats
00:24:00 qui peuvent se déplacer dans les établissements
00:24:02 pour être aux côtés des personnels.
00:24:04 D'où le renforcement des sanctions aussi
00:24:06 en cas d'atteinte à la laïcité. J'ai évoqué à l'instant
00:24:08 la circulaire pénale que prendra
00:24:10 le garde des Sceaux. La ministre de l'Éducation
00:24:12 nationale a par ailleurs annoncé que désormais
00:24:14 l'Éducation nationale fera systématiquement
00:24:16 un article 40, c'est-à-dire qu'elle saisira la justice
00:24:18 quand il y aura une atteinte à la laïcité.
00:24:20 Et j'en viens donc au troisième point,
00:24:22 c'est celui des sanctions, des sanctions
00:24:24 exemplaires. Je rappelle que
00:24:26 quand j'étais ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse,
00:24:28 j'avais décidé d'un temps d'hommage dans
00:24:30 tous les établissements scolaires en mémoire
00:24:32 de Samuel Paty et de Dominique Bernard,
00:24:34 qui ont été assassinés, je le rappelle,
00:24:36 par le terrorisme islamiste.
00:24:38 J'avais indiqué que
00:24:40 toute contestation de ce temps d'hommage
00:24:42 donnerait lieu à des sanctions administratives
00:24:44 dans l'établissement et judiciaires.
00:24:46 Ce sont plusieurs centaines d'articles 40 de saisine de la justice
00:24:48 qui ont été prononcés, des procédures judiciaires
00:24:50 qui se poursuivent, mais qui ont d'ores et déjà
00:24:52 conduit à des sanctions.
00:24:54 Donc c'est vraiment sur ce triptyque que je veux avancer sur cette question-là.
00:24:56 D'abord,
00:24:58 l'éducation,
00:25:00 ensuite le soutien à nos personnels,
00:25:02 et enfin les sanctions.
00:25:04 J'assume totalement les mots qui ont été les miens sur l'entrisme.
00:25:06 Il faudrait être aveugle ou de très mauvaise foi
00:25:08 pour ne pas le constater.
00:25:10 Ce sont nos personnels
00:25:12 eux-mêmes qui nous le disent régulièrement.
00:25:14 Monsieur le Premier ministre,
00:25:16 quel est le coût de la généralisation
00:25:18 d'un tel dispositif, à la fois
00:25:20 ses stages de réputation, même s'il est placé en interne,
00:25:22 et est-ce compatible
00:25:24 avec l'état d'influence publique ?
00:25:26 Est-ce que vous pourriez nous détailler aussi ce qui est prévu
00:25:28 pour les mineurs délinquants,
00:25:30 des moyens un petit peu dispositifs,
00:25:32 et nous expliquer pourquoi la ministre de l'Education nationale
00:25:34 n'est pas à vos côtés aujourd'hui ?
00:25:36 Est-ce que c'est aussi
00:25:38 peut-être une divergence de point de vue
00:25:40 sur cette question ?
00:25:42 Sur le premier point, le coût, il y a un coût,
00:25:44 évidemment. Je crois que ça a été indiqué tout à l'heure
00:25:46 par le président du département
00:25:48 que pour ce séjour,
00:25:50 le coût était de 60 000 euros, je crois.
00:25:52 Je dirais deux choses
00:25:54 à propos de ce coût.
00:25:56 C'est le premier du genre,
00:25:58 et donc forcément, ensuite,
00:26:00 en "navigation", on va regarder,
00:26:02 là où il peut y avoir
00:26:04 de la rationalisation qui est faite, des économies qui sont faites,
00:26:06 mais c'est important quand vous lancez un dispositif
00:26:08 de mettre le paquet au départ pour pouvoir mesurer
00:26:10 ce qui peut être amélioré ou pas.
00:26:12 Deuxième chose, pour moi, c'est un investissement.
00:26:14 Je préfère dépenser
00:26:16 de l'argent pour des internats
00:26:18 qui évitent à des jeunes de partir à la dérive et de devenir délinquants
00:26:20 plutôt que de devoir dépenser beaucoup plus
00:26:22 ensuite pour réparer la délinquance,
00:26:24 en créant des places supplémentaires
00:26:26 dans des centres éducatifs fermés ou en réparant
00:26:28 des dégâts qui ont été commis sur des équipements
00:26:30 publics ou privés, d'ailleurs.
00:26:32 Donc j'assume totalement
00:26:34 que pour moi, c'est de la bonne dépense.
00:26:36 C'est compatible avec l'état de nos finances publiques.
00:26:38 Il y a 50 000 places qui sont ouvertes,
00:26:40 qui sont déjà financées et qui sont vides.
00:26:42 Donc il faut qu'on les utilise davantage.
00:26:44 Sur le deuxième point, c'est notre rique. Il y a plusieurs ministres autour de moi,
00:26:46 dont Sarah El Haïry,
00:26:48 qui est par ailleurs rattachée également à l'éducation nationale,
00:26:50 que la ministre de l'éducation nationale
00:26:52 a annoncé, j'ai vu qu'elle a annoncé
00:26:54 que l'important,
00:26:56 en plus sur une période de vacances scolaires,
00:26:58 donc ce n'est pas à proprement parler un déplacement à l'éducation nationale,
00:27:00 l'important c'est que tout le monde soit mobilisé
00:27:02 autour de la feuille de route que j'ai annoncé
00:27:04 et tout le gouvernement l'est.
00:27:06 C'est très interministériel ce que j'ai annoncé.
00:27:08 Le sursaut d'autorité dont notre pays a besoin
00:27:10 et qui pour moi a démarré,
00:27:12 ça concerne tous les ministères et tous les pans de la société.
00:27:14 Et enfin, sur la dernière question,
00:27:16 sur les mineurs délinquants,
00:27:18 j'ai annoncé un certain nombre de mesures supplémentaires
00:27:20 et également l'ouverture de réflexion
00:27:22 sur d'autres mesures. Sur les mesures que j'ai
00:27:24 annoncées,
00:27:26 j'ai d'abord annoncé que je souhaitais
00:27:28 qu'on puisse aller un cran plus loin sur certains
00:27:30 dispositifs. Exemple, un jeune
00:27:32 qui a commis un acte de délinquance
00:27:34 qui est sous contrôle judiciaire,
00:27:36 qu'on puisse le mettre en placement de nuit
00:27:38 pour éviter que pendant la durée de son contrôle judiciaire
00:27:40 quand il attend la sanction, il sorte
00:27:42 le soir, la nuit, surtout si ses parents n'arrivent pas
00:27:44 à le faire rester chez lui, on puisse lui imposer
00:27:46 d'être placé dans un établissement la nuit.
00:27:48 La journée, il va en classe,
00:27:50 le soir, il est placé dans un établissement.
00:27:52 Ça, c'est une première évolution
00:27:54 que je propose qui sera dans
00:27:56 le texte que nous présenterons. Deuxième
00:27:58 mesure que je propose,
00:28:00 la composition pénale,
00:28:02 qu'on puisse aller plus vite dans les sanctions,
00:28:04 une mesure qu'a portée le garde des Sceaux.
00:28:06 Exemple, un jeune qui fait du
00:28:08 rodéo urbain, qui empêche
00:28:10 tout un quartier de dormir la nuit avec
00:28:12 sa moto, qu'on puisse immédiatement lui saisir
00:28:14 sa moto, ce qui n'est pas possible aujourd'hui, il faut
00:28:16 un certain temps,
00:28:18 il faut réunir le tribunal avec un juge
00:28:20 pour enfants, des assesseurs, là il faut que ça soit
00:28:22 possible tout de suite. Troisièmement,
00:28:24 amende immédiate aussi.
00:28:26 Aujourd'hui, pour prononcer une amende,
00:28:28 il faut, encore une fois, réunir
00:28:30 le juge des enfants, les assesseurs
00:28:32 en format tribunal. Je souhaite que le procureur
00:28:34 puisse immédiatement prononcer
00:28:36 cette amende, sans attendre
00:28:38 la décision par un juge.
00:28:40 C'est dans les mesures que je propose
00:28:42 pour aller plus loin, qui sont déjà prévues dans le texte.
00:28:44 Ensuite, il y a un certain nombre d'ouvertures,
00:28:46 de réflexions,
00:28:48 qui méritent d'être menées, dans un temps
00:28:50 ramassé de 4 à 8 semaines,
00:28:52 avec les formations politiques, avec
00:28:54 un certain nombre d'acteurs, j'en citerai deux.
00:28:56 D'abord, toujours dans cette logique d'efficacité
00:28:58 pour aller plus vite, la possibilité
00:29:00 de créer une comparution immédiate
00:29:02 pour des mineurs. Aujourd'hui,
00:29:04 si vous avez deux jeunes,
00:29:06 un de 17 ans, un de 18 ans, qui sont
00:29:08 interpellés parce qu'ils ont commis un acte de délinquance,
00:29:10 celui de 18 ans va pouvoir être jugé
00:29:12 tout de suite. Celui de 17 ans
00:29:14 va être déféré immédiatement, il peut reconnaître
00:29:16 sa culpabilité, mais pour la sanction,
00:29:18 il va falloir une procédure plus longue, avec plusieurs
00:29:20 mois, pour qu'il puisse être sanctionné.
00:29:22 Dans le cas où il y a, par exemple, une récidive,
00:29:24 je souhaite qu'on puisse aller
00:29:26 vers une comparution immédiate,
00:29:28 c'est ce sur quoi le garde des Sceaux va travailler,
00:29:30 pour dire que dans ces cas-là,
00:29:32 le jeune en question, y compris s'il est mineur,
00:29:34 peut faire l'objet d'une
00:29:36 sanction immédiatement. Ça, c'est pour
00:29:38 la première piste sur laquelle on va
00:29:40 travailler dans les semaines qui viennent. La deuxième,
00:29:42 c'est celle de l'excluse de minorité.
00:29:44 Dans des cas, là aussi,
00:29:46 de récidive ou des cas
00:29:48 graves, qu'on puisse atténuer
00:29:50 l'excluse de minorité.
00:29:52 Évidemment, il faudra mettre un âge à partir duquel
00:29:54 on peut le faire, donner un certain nombre de conditions.
00:29:56 J'ai missionné le garde des Sceaux pour
00:29:58 qu'il puisse animer cette concertation
00:30:00 et ce travail dans les toutes prochaines semaines, pour que
00:30:02 d'ici à l'été, on puisse
00:30:04 annoncer des décisions sur le sujet.
00:30:06 Monsieur le Premier ministre, comment on fait pour généraliser
00:30:08 ce qui vous a été présenté ce matin ?
00:30:10 C'est que pour deux semaines, pour 20 jeunes,
00:30:12 comment on fait pour le généraliser sur toute la France ?
00:30:14 D'autant que c'est sur la base du volontariat.
00:30:16 Les jeunes, eux, ils ne sont pas trop enclins, mais à la limite.
00:30:18 Ce sont ceux dont les parents
00:30:20 ont fait la démarche de les inscrire là.
00:30:23 Ceux dont les parents ne s'en occupent pas,
00:30:25 ne sont pas forcément pour ça. Comment on fait pour s'occuper d'eux ?
00:30:27 Et puisqu'on parle des parents,
00:30:29 il y a Éric Ciotti, tout à l'heure, je ne le vois pas, mais
00:30:31 qui a dit, en gros, on avait fait des trucs sous Sarkozy,
00:30:33 ça a été abrogé sous François Hollande.
00:30:35 Vous reprenez aujourd'hui
00:30:37 ces propositions.
00:30:39 Est-ce que vous voulez aller plus loin sur la responsabilité parentale ?
00:30:41 Il a parlé notamment des allocations.
00:30:43 Alors, sur le premier sujet,
00:30:45 comment on généralise ? D'abord, en travaillant tous ensemble
00:30:47 avec les collectivités locales
00:30:49 pour pouvoir mettre en place ce dispositif partout.
00:30:51 Je souhaite que dès cette année,
00:30:53 ce dispositif de séjour de rupture
00:30:55 pendant les vacances existe dans chaque département.
00:30:57 Donc ça, ça va être
00:30:59 travaillé par les ministres, avec les collectivités locales
00:31:01 pour que ça puisse avoir lieu partout.
00:31:03 Et ensuite, encore une fois, on a des plans d'internat
00:31:05 qui sont disponibles, donc il y a un enjeu
00:31:07 d'organisation, mais les ressources sont là.
00:31:09 Deux, comment on fait pour généraliser
00:31:11 dès lors que c'est sur la base du volontariat ?
00:31:13 Ça rejoint un peu ce que j'ai dit tout à l'heure.
00:31:15 Moi, je veux mettre en place un système
00:31:17 de volontariat dirigé. Vous l'avez dit,
00:31:19 il y a des parents, et on en a vu des exemples.
00:31:21 Et en plus, ils ont pris la parole devant les médias,
00:31:23 devant tout le monde, ce qui n'est pas forcément évident, qui ont dit,
00:31:25 voilà, moi, je suis dépassé. Je n'arrive pas à lui faire lâcher
00:31:27 son téléphone. Je n'arrive pas à le convaincre
00:31:29 de rester à la maison le soir plutôt que de sortir
00:31:31 la nuit avec des jeunes qui
00:31:33 font n'importe quoi. Je suis dépassé,
00:31:35 je n'arrive plus à le faire. Ça, c'est ce qu'on appelle
00:31:37 des parents dépassés, et ils sont d'accord pour qu'on
00:31:39 puisse placer leur enfant en internat.
00:31:41 Ensuite, il y a des parents défaillants,
00:31:43 c'est-à-dire qu'ils constatent cette dérive,
00:31:45 et qu'ils ne font rien pour l'arrêter, et là, ça rejoint
00:31:47 les annonces que j'ai faites tout à l'heure.
00:31:49 Je souhaite qu'on puisse retenir davantage
00:31:51 la responsabilité des parents dans ces cas-là.
00:31:53 C'est-à-dire que les cas dans lesquels
00:31:55 on reconnaît un manquement à l'obligation parentale
00:31:57 soient plus importants,
00:31:59 on n'attende pas uniquement un manquement grave, mais que plusieurs
00:32:01 manquements légers, répétés, puissent nous permettre
00:32:03 de sanctionner les parents pour manquement
00:32:05 à l'obligation parentale,
00:32:07 de que les sanctions soient plus fortes,
00:32:09 notamment, j'ai parlé des travaux d'intérêt
00:32:11 général, pour que ça soit
00:32:13 plus incitatif, et qu'à la fin, on dise
00:32:15 votre enfant dérive,
00:32:17 on lui propose une solution en internat, et on va même
00:32:19 mettre en place un système pour que pour les familles
00:32:21 les plus précaires, ça coûte zéro.
00:32:23 Il y a déjà des régions, par exemple,
00:32:25 qui ont organisé un système où ça coûte...
00:32:27 Il n'y a pas de reste à charge pour les familles. Si on met bout à bout
00:32:29 tout le financement public des collectivités
00:32:31 et de l'Etat, on peut y arriver.
00:32:33 On lui propose un internat. Si vous le refusez,
00:32:35 mais que votre enfant ensuite devient délinquant,
00:32:37 à ce moment-là, on retient votre responsabilité.
00:32:39 Je pense que ça aidera à ce que le recours
00:32:41 à ce dispositif soit plus important.
00:32:43 Et enfin, sur la question de la responsabilité financière
00:32:45 des parents. On le dit souvent
00:32:47 avec le garde des sceaux,
00:32:49 l'objectif n'est pas d'ajouter de la misère à la misère.
00:32:51 Moi, ce que je veux,
00:32:53 c'est que les dispositifs que nous prenons
00:32:55 soient efficaces.
00:32:57 L'efficacité, pour moi, ce n'est pas d'ajouter de la misère
00:32:59 à de la misère, c'est d'être incitatif pour les parents.
00:33:01 Il y a notamment
00:33:03 un point qui me tient à cœur,
00:33:05 c'est qu'on puisse aller chercher la responsabilité financière
00:33:07 des deux parents. Souvent,
00:33:09 et on l'a vu pendant les émeutes,
00:33:11 des jeunes délinquants,
00:33:13 ce sont des jeunes qui sont dans des familles monoparentales,
00:33:15 qui habitent avec leur mère seule.
00:33:17 Le papa est parti, parfois, depuis
00:33:19 un certain temps et ne s'en occupe plus.
00:33:21 Aujourd'hui, dans le droit actuel,
00:33:23 quand vous sanctionnez et que vous prenez
00:33:25 une sanction financière,
00:33:27 le seul parent qui est sanctionné, c'est celui chez qui
00:33:29 vit l'enfant, en l'occurrence, la mère,
00:33:31 célibataire. On va faire
00:33:33 changer la loi, c'est ce que j'ai proposé aussi
00:33:35 jeudi dernier, et ce sera dans le texte,
00:33:37 pour que désormais, le juge
00:33:39 puisse aller chercher financièrement les deux parents,
00:33:41 y compris si le père est parti depuis très longtemps,
00:33:43 ne s'occupe plus du tout de ses
00:33:45 enfants, qu'il puisse aussi être
00:33:47 sanctionné financièrement
00:33:49 parce qu'on ne peut pas se désintéresser
00:33:51 de ce que devient son enfant. Et donc,
00:33:53 je vais répondre à ce que vous évoquez sur les allocations familiales.
00:33:55 Une mesure comme celle-ci ne
00:33:57 concerne que la mère célibataire,
00:33:59 parce que, par définition, c'est elle qui reçoit
00:34:01 les allocations. Or, moi,
00:34:03 mon objectif, c'est que les deux
00:34:05 parents puissent être poursuivis et puissent être
00:34:07 responsabilisés.
00:34:09 (Propos inaudibles)
00:34:27 Non, mais moi, je tiens ce discours
00:34:29 depuis que je me suis engagé
00:34:31 aux politiques au niveau national.
00:34:33 J'ai commencé en 2018
00:34:35 comme secrétaire d'Etat chargé de la jeunesse et du service
00:34:37 national universel,
00:34:39 avant d'être relayé par Sarah El Haïry.
00:34:41 C'est exactement le discours que je tenais
00:34:43 dans le cadre de la mise en place du SNU.
00:34:45 En tant que porte-parole du gouvernement, j'ai toujours été
00:34:47 extrêmement ferme sur ces questions, et notamment
00:34:49 les questions de laïcité.
00:34:51 Et ensuite, en tant que ministre de l'Éducation nationale,
00:34:53 j'ai eu l'occasion de montrer
00:34:55 pendant le moment où j'occupais
00:34:57 ces fonctions, que j'étais très ferme
00:34:59 sur ce sujet-là. Moi, vous savez, ce qui m'importe,
00:35:01 ce n'est pas de regarder d'où viennent
00:35:03 politiquement telle ou telle mesure ou telle ou telle déclaration.
00:35:05 Je ne pense pas que c'est ce qui importe les Français.
00:35:07 Moi, ce qui m'importe, c'est d'abord d'avoir
00:35:09 un discours de vérité et de lucidité,
00:35:11 reconnaître ce qui va et ce qui ne va pas,
00:35:13 y compris de reconnaître des choses
00:35:15 qui ne vont pas alors que ça fait quelques années
00:35:17 qu'on est aux responsabilités. Parce qu'on ne peut pas tout
00:35:19 régler d'un coup de baguette magique. Je pense qu'on a fait
00:35:21 beaucoup, notamment pour réarmer nos forces de police,
00:35:23 notre système judiciaire en moyen,
00:35:25 avec des recrutements de plusieurs milliers
00:35:27 ou dizaines de milliers de personnels.
00:35:29 Mais sur la question du sursaut d'autorité,
00:35:31 du réarmement civique, comme l'a dit le président de la République,
00:35:33 on n'y est pas encore arrivé.
00:35:35 Et c'est là où on doit continuer à monter
00:35:37 d'un cran. Et pour y arriver,
00:35:39 je cherche des mesures qui sont efficaces.
00:35:41 Je ne me préoccupe pas de savoir qui a proposé telle ou telle
00:35:43 mesure, ce qu'y font ces gens de commentaires.
00:35:45 Voilà.
00:35:47 Vous évoquiez notamment
00:35:49 Jean-Danes Bardella. Je pense que c'est de la politique
00:35:51 politicienne. Moi, ce n'est pas ça qui m'intéresse.
00:35:53 Et je pense que les Français sont très éloignés de ça.
00:35:55 Qu'est-ce que vous répondez à M. Estrosi ?
00:35:57 Non, non, mais je peux prendre les délinquations.
00:35:59 Il vous demande, ou il demande que Nice
00:36:01 fasse de l'expérimentation sur les amendes
00:36:03 concernant le port d'armes au Nant.
00:36:05 On va regarder, bien sûr.
00:36:07 On est toujours très attentifs aux demandes
00:36:09 qui sont formulées par les collectivités
00:36:11 locales et la ville de Nice, singulièrement,
00:36:13 qui est très engagée sur ces questions de sécurité.
00:36:15 Il faut qu'ils collaborent et qu'ils coopèrent
00:36:17 très bien avec les services
00:36:19 de la police nationale.
00:36:21 Vous pensez que c'est une bonne mesure ?
00:36:23 Sur cette question...
00:36:25 Et voilà, donc, pour les principaux
00:36:27 éléments ou les principales
00:36:29 annonces et rappels du Premier ministre
00:36:31 Gabriel Attal depuis la ville
00:36:33 de Nice. Il est largement revenu
00:36:35 sur des engagements qu'il affirme
00:36:37 tenir, d'ailleurs. Il l'affirme tenir
00:36:39 un discours de vérité et de lucidité. Beaucoup de choses
00:36:41 ont été dites, on va les détailler,
00:36:43 sur ces internats, sur le volontariat
00:36:45 dirigé pour ces
00:36:47 internats. Je rappelle que ce sont pour des
00:36:49 jeunes gens, pour des élèves
00:36:51 qui ont de grandes difficultés,
00:36:53 qui sont en rupture, mais qui ne sont pas encore...
00:36:55 qui n'ont pas encore basculé dans la grande
00:36:57 délinquance ou dans la violence.
00:36:59 La laïcité, qui est une liberté qu'il faut enseigner
00:37:01 avec des cours également
00:37:03 et un soutien aux enseignants. Et puis les sanctions,
00:37:05 un grand volet de sanctions dont on va parler,
00:37:07 également un durcissement des
00:37:09 sanctions sur la violence des plus jeunes.
00:37:11 Globalement, d'abord, Florian Tardif,
00:37:13 après Véry Chatillon,
00:37:15 voici Nice. Dans quelle séquence,
00:37:17 ou parenthèse, on l'espère que ce n'est pas seulement
00:37:19 une parenthèse d'ailleurs,
00:37:21 se trouve le Premier ministre ?
00:37:23 Disons que c'est une parenthèse qu'il a ouverte
00:37:25 dès son discours de politique générale,
00:37:27 puisque ce qu'il annonce aujourd'hui,
00:37:29 il l'avait promis
00:37:31 devant les parlementaires.
00:37:33 J'ai relu son discours de politique générale
00:37:35 et effectivement, il inscrit
00:37:37 ce système
00:37:39 de création, d'utilisation plutôt,
00:37:41 des places libres en interna
00:37:43 pour lutter contre la délinquance.
00:37:45 Pour lutter, dans un premier temps, contre la
00:37:47 primo-délinquance. C'est en quelque sorte
00:37:49 un système qu'on a
00:37:51 étudié depuis les
00:37:53 années 40 de la désistance, c'est-à-dire
00:37:55 le fait que
00:37:57 d'engager un processus
00:37:59 vis-à-vis des jeunes délinquants,
00:38:01 en général, c'est les plus jeunes délinquants,
00:38:03 pour éviter qu'ils ne récidivent et qu'ils ne
00:38:05 s'inscrivent durablement dans la délinquance.
00:38:07 C'est ça, je pense,
00:38:09 l'idée qui est engagée ici
00:38:11 par le Premier ministre, c'est-à-dire que
00:38:13 il souhaite couper, entre guillemets,
00:38:15 la mauvaise herbe à la racine,
00:38:17 pour éviter ensuite
00:38:19 qu'on ne bascule avec ces jeunes
00:38:21 dans la délinquance et que ces jeunes
00:38:23 potentiellement
00:38:25 attisés par l'argent
00:38:27 facile de
00:38:29 certains grands délinquants
00:38:31 ne basculent dans cette
00:38:33 forme de société parallèle.
00:38:35 Le diagnostic à présent, Sabrina Medjeba,
00:38:37 on va tous vous poser d'abord la même
00:38:39 première question après cette prise de parole.
00:38:41 Nous étions en train, non pas de
00:38:43 critiquer, mais d'interroger une partie
00:38:45 du diagnostic qui n'avait pas été posée.
00:38:47 Est-ce que vous estimez, là, en parlant de laïcité,
00:38:49 d'un trisme islamiste, qu'il a précisé
00:38:51 également, et puis il y a l'hyperviolence
00:38:53 des plus jeunes aussi, qui est un autre aspect,
00:38:55 même si parfois c'est lié, est-ce que vous
00:38:57 pensez que là il y a un discours, comme il le dit,
00:38:59 de vérité et de lucidité ?
00:39:01 Oui, Gabriel Attal a un discours
00:39:03 de lucidité,
00:39:05 de fermeté, d'engagement,
00:39:07 de volonté, d'affirmation,
00:39:09 de diagnostic
00:39:11 sur la réalité,
00:39:13 la réalité des manquements
00:39:15 de cette société,
00:39:17 qui sont effectivement liés aux atteintes à la laïcité,
00:39:19 à la délinquance juvénile,
00:39:21 à la défaillance de
00:39:23 la parentalité, aux solutions qui
00:39:25 pourraient être proposées, je pense notamment
00:39:27 à ces internats, et puis à cette
00:39:29 circulaire votée bientôt
00:39:31 pour sanctionner
00:39:33 pénalement les atteintes à la laïcité.
00:39:35 Je rappelle qu'il y a quand même des mesures disciplinaires qui sont prises,
00:39:37 entre autres, au sein même
00:39:39 des établissements lorsqu'il y a atteinte à la laïcité.
00:39:41 Donc tout ça, moi je trouve ça très, très,
00:39:43 comment dire, je trouve que c'est une belle
00:39:45 perspective, je trouve que c'est
00:39:47 opportun d'en parler, c'est
00:39:49 comment dire... - Et pourquoi on sent
00:39:51 que vous n'y croyez pas ? - C'est une chance même
00:39:53 pour les Français qui entendent des mots
00:39:55 aussi grandiloquents,
00:39:57 aussi forts de vérité.
00:39:59 Maintenant, on passe du logos
00:40:01 au drasteo, c'est-à-dire
00:40:03 quelles vont être les actions réelles
00:40:05 qui vont être mises en place.
00:40:07 Moi je ne vois pas comment est-ce qu'on peut
00:40:09 s'attaquer à la délinquance
00:40:11 juvénile, sachant qu'on sait très bien que
00:40:13 dans 90% des cas, ces
00:40:15 enfants sont issus de familles
00:40:17 dysfonctionnelles, sont issus de familles
00:40:19 où il y a une violence
00:40:21 intrafamiliale qui s'y exerce,
00:40:23 où on sait qu'il y a un fonctionnement
00:40:25 patriarcal qui régit
00:40:27 le clan familial, où on sait
00:40:29 qu'il y a une prédominance
00:40:31 de la loi et de l'éducation religieuse
00:40:33 sur les enfants,
00:40:35 où on sait, par exemple, lorsqu'il parle
00:40:37 de la parentalité, de l'absence du père,
00:40:39 parce que c'est souvent ce figuratif, ce mantra-là
00:40:41 qu'on nous sort
00:40:43 en permanence sur la raréfécation
00:40:45 du père. Alors moi je veux bien, mais
00:40:47 encore faudrait-il que le père soit une figure
00:40:49 identificatoire,
00:40:51 vis-à-vis de l'enfant.
00:40:53 Il y a une étude du professeur
00:40:55 Bronsard en 2019 qui précise
00:40:57 que 56% des jeunes
00:40:59 qui sont admis en CEF ont au moins
00:41:01 un de leurs parents en prison, si ce n'est
00:41:03 un des membres de leur famille. Donc moi je veux
00:41:05 bien qu'on nous sorte des aphorismes
00:41:07 comme ça, grandiloquents,
00:41:09 et je suis un porteur d'espoir, mais la réalité
00:41:11 est complètement différente et je ne vois pas vraiment
00:41:13 quelle mesure pourrait-il
00:41:15 apporter par rapport à toutes ces
00:41:17 carences, à toutes ces problématiques.
00:41:19 Ce qui est intéressant, je trouve,
00:41:21 dans son discours, c'est qu'il veut montrer qu'il n'est pas
00:41:23 seulement l'homme du verbe, mais de l'action. Donc il
00:41:25 reprend à son compte, et il peut le mettre d'ailleurs,
00:41:27 à son crédit, l'interdiction de la baïa
00:41:29 et du camis, effectivement.
00:41:31 Et semble-t-il, on dirait que Vincent, c'est son modèle
00:41:33 pour justement,
00:41:35 eh bien, j'allais dire, garantir
00:41:37 d'autres promesses. Écoutez, déjà, il y a longtemps
00:41:39 qu'on n'a pas entendu un ministre
00:41:41 nous parler du
00:41:43 prosélytisme religieux au sein
00:41:45 de l'école, nous parler de la charia à l'école,
00:41:47 donc on peut dire que d'une certaine façon,
00:41:49 il y a là un discours de rupture
00:41:51 et
00:41:53 qui prend le problème à bras le corps.
00:41:55 Je note toutefois l'absence
00:41:57 de Mme Belloubet,
00:41:59 puisque là, alors je ne sais pas s'il y a période de vacances
00:42:01 ou pas, mais enfin, à mon avis, son rôle
00:42:03 c'était d'être là aussi.
00:42:05 Ces jours de rupture,
00:42:07 d'abord c'est très court, 15 jours,
00:42:09 en 15 jours, on peut peut-être
00:42:11 faire beaucoup de choses, mais ça me paraît quand même relativement
00:42:13 court, mais enfin, bon, laissons-le.
00:42:15 La formule volontariat
00:42:17 dirigée, bon, je trouve qu'il y a
00:42:19 contradiction dans les termes. Aller
00:42:21 chercher le père, si le père est en prison,
00:42:23 si le père est reparti,
00:42:25 dans un autre pays,
00:42:27 etc., comment aller le rechercher techniquement,
00:42:29 ça me pose problème. Et puis,
00:42:31 surtout, il y a quelque chose,
00:42:33 donc là, on est vraiment dans
00:42:35 le redressement
00:42:37 d'un individu qui se serait
00:42:39 fourvoyé, redressement comme on disait avant.
00:42:41 Mais je pense à une formule
00:42:43 de Jordan Bardella dans le JDD de ce
00:42:45 week-end. Il dit "il y a aujourd'hui
00:42:47 sur le sol de France, je le cite,
00:42:49 une génération arrivée à l'âge adulte, ou qui
00:42:51 arrive à l'âge adulte, et là nous sommes
00:42:53 dans ce cadre-là, qui est
00:42:55 évidemment française, mais dont
00:42:57 le cœur est ailleurs. Or, le cœur,
00:42:59 à mon avis, parce que là on est au cœur du problème,
00:43:01 le cœur, ça ne se redresse pas,
00:43:03 le cœur a ses raisons que la raison ignore, précisément.
00:43:05 - D'accord, mais ça s'appelle l'intégration,
00:43:07 l'assimilation, en fait.
00:43:09 - Mais là, c'est tout le processus. Vous pensez qu'en 15 jours,
00:43:11 on va réattendre... - Non, non.
00:43:13 Soyons honnêtes avec ces objectifs,
00:43:15 ils ne parlent pas de ça pour ça.
00:43:17 - D'un côté, beaucoup d'annonces,
00:43:19 et je vous dis, encore une fois,
00:43:21 il prend le problème à bras-le-corps,
00:43:23 moi je crois qu'il faut quand même qu'on attende de voir, car c'est
00:43:25 tout de même très ambitieux à mettre
00:43:27 en place sur un plan technique.
00:43:29 De toute façon, les défis que pose la fracturation culturelle
00:43:31 en France, je pense, ne sont pas solubles
00:43:33 dans une politique particulière, notamment
00:43:35 une politique intérieure,
00:43:37 en tout cas, l'État ne peut pas tout,
00:43:39 et je pense qu'effectivement, il faudra sans doute plusieurs générations
00:43:41 pour remettre le pays d'Apollon
00:43:43 si tant est que ce soit possible.
00:43:45 Et on attend aussi du politique,
00:43:47 des solutions immédiates, toutes faites,
00:43:49 mais évidemment, même si ces mesures vont dans le bon sens,
00:43:51 il faut le dire, mais les fruits de ces mesures
00:43:53 ne seront pas comptables,
00:43:55 ne seront pas perçues avant plusieurs années,
00:43:57 évidemment. Cela dit, il faut quand même
00:43:59 noter qu'il y a un changement de cap du
00:44:01 gouvernement, quand on pense par exemple
00:44:03 à la réforme du Code de justice
00:44:05 des mineurs, qui est telle qu'elle a été votée en 2020
00:44:07 par Emmanuel Macron, c'est une réforme
00:44:09 s'adressant aux mineurs qui était plutôt
00:44:11 laxiste, et d'ailleurs, Maurice Berger,
00:44:13 pédopsychiatre dans le Figaro, disait "Attention,
00:44:15 cette réforme va accélérer la violence des mineurs".
00:44:17 Et maintenant, on se rend compte qu'il faut faire
00:44:19 le virage inverse, et rappeler
00:44:21 le Code des mineurs,
00:44:23 et privilégier l'éducatif
00:44:25 sur le répressif, notamment
00:44:27 en essayant de trouver des alternatives à la prison,
00:44:29 le bracelet électronique, en supprimant
00:44:31 les peines courtes
00:44:33 inférieures à un mois. Donc là, on a l'impression
00:44:35 qu'on retourne vers davantage
00:44:37 de répressif, on
00:44:39 abandonne un peu les mirages du tout éducatif,
00:44:41 très bien, mais rappelons
00:44:43 d'où vient aussi le macronisme,
00:44:45 et le temps perdu, parce que le premier
00:44:47 quelqu'un d'un Macron... - Alors, merci, parce que c'est exactement...
00:44:49 En fait, on dirait que c'est un discours d'arrivée
00:44:51 au pouvoir, et on se dit "Oh, c'est un projet
00:44:53 guérillétal, et c'est très bien, arrêtons
00:44:55 de tout critiquer et faisons acte de ça,
00:44:57 mais c'est effectivement que
00:44:59 de temps perdu, puisque la réforme du Code pénal
00:45:01 des mineurs, c'est Emmanuel Macron
00:45:03 en 2020, il faut quand même le rappeler.
00:45:05 - Si on peut saluer
00:45:07 quand même le discours,
00:45:09 qui est quand même assez fort, énergique,
00:45:11 moi je voudrais revenir à des considérations de terrain
00:45:13 telles que je l'ai vécu.
00:45:15 Est-ce qu'on parle de délinquants qui
00:45:17 sont motivés par la Paduga ?
00:45:19 Il y en a, de jeunes qui dérivent,
00:45:21 pourquoi pas, d'ailleurs,
00:45:23 ce sont plutôt des individualités qu'on peut reprendre,
00:45:25 qu'on peut resocialiser.
00:45:27 Mais il y a d'autres délinquants qui sont d'une autre nature,
00:45:29 d'une autre densité,
00:45:31 et derrière ça, le facteur religieux
00:45:33 est omniprésent. Et pour eux,
00:45:35 il y a une forme de haine de ce pays
00:45:37 qui les pousse
00:45:39 à tout transgresser, mais c'est même pas une transgression.
00:45:41 Leur rapport aux femmes, les violences,
00:45:43 les agressions, tout ça est
00:45:45 adossé à un substrat idéologique
00:45:47 qui relève du fondamentalisme religieux, il faut le dire.
00:45:49 Donc c'est intéressant dans le discours, parce qu'il parle
00:45:51 des atteintes à la laïcité, il parle aussi
00:45:53 de la délinquance, mais de quoi parle-t-on vraiment ?
00:45:55 Sachant qu'on est confrontés également
00:45:57 à un phénomène de masse, comme disait
00:45:59 Macbeth, c'est-à-dire que comment va-t-on pouvoir
00:46:01 absorber tous ces jeunes qui sont
00:46:03 soit en pré-délinquance,
00:46:05 mais qu'on peut quand même, je dirais,
00:46:07 socialiser, mais les autres, où là, on est quasiment
00:46:09 sur une confrontation culturelle
00:46:11 majeure. - Vous rejoignez l'analyse
00:46:13 de Thibaud de Montbréal qui dit que c'est la loi du nombre
00:46:15 en réalité, que vous allez terminer ici,
00:46:17 - Il faut d'abord... - Le fait migratoire, et quand vous avez
00:46:19 quand même certaines communautés
00:46:21 immigrées qui sont surreprésentées,
00:46:23 et quand vous plaquez le tout, le facteur
00:46:25 religieux, il apparaît de façon
00:46:27 très claire. - Alors l'outil ou le bouclier pour lui,
00:46:29 c'est la laïcité. Après on peut parler d'un bouclier
00:46:31 percé, mais... - Je terminerai là-dessus,
00:46:33 ça doit être une laïcité qui doit être
00:46:35 beaucoup plus concrète, c'est-à-dire que l'éducation
00:46:37 nationale, c'est quand même son rôle d'éduquer,
00:46:39 doit, dès le plus
00:46:41 jeune âge, dire que
00:46:43 il y a l'égalité entre les hommes et les femmes,
00:46:45 on a le droit de changer de religion,
00:46:47 la liberté de conscience, et quand on en a
00:46:49 parlé sur ce plateau, il doit y avoir
00:46:51 un continuum, et en
00:46:53 première terminale, on doit enseigner
00:46:55 l'histoire des religions, l'analyse critique des
00:46:57 religions... - Là c'est une bataille culturelle.
00:46:59 - Encore faudrait dire que les anciens décident. - Non, non, mais c'est ça
00:47:01 qui est fondamental.
00:47:03 - Il y a l'aspect aussi, évidemment, et le volet
00:47:05 justice qui est très important dans tout ce qui a été
00:47:07 dit. - Oui, mais Gabriel Attal est quand même très fort, parce qu'à chaque
00:47:09 fois qu'il parle, on commence à critiquer, et à la fin on se dit
00:47:11 "il est vraiment génial, il est formidable,
00:47:13 c'est un excellent communicant". Jeudi dernier
00:47:15 à Viry-Châtillon, pareil, il
00:47:17 commence son discours, on commence tous à critiquer,
00:47:19 il le termine, on se dit "quand même, il est vraiment
00:47:21 formidable", donc on pourrait quand même souligner ça
00:47:23 à titre liminaire. J'attends de voir la suite,
00:47:25 on pourrait aussi saluer la ville de Nice qui est souvent
00:47:27 précurseur pour ce qui est expérimental.
00:47:29 Déjà, monsieur Estrosi, en décembre
00:47:31 2023, avait accepté d'expérimenter
00:47:33 l'uniforme, donc là, c'est quand même bien qu'une
00:47:35 ville accepte d'expérimenter l'internat, c'est pas
00:47:37 forcément évident, donc ça, on peut saluer cela.
00:47:39 Sur le volet justice... - C'est un soutien
00:47:41 d'Emmanuel Macron, donc en général,
00:47:43 les déplacements importants comme ceux-là,
00:47:45 oui, bien évidemment. - Vous faites bien de leur envoyer.
00:47:47 - Assez régulièrement, on voit des déplacements à Poissy, à Nice...
00:47:49 - Ce que dit Sarah a raison, le maire de Nice, c'est assez
00:47:51 connu, caméra de vidéosurveillance, etc.
00:47:53 - Pour le coup, oui. - Tout à fait. - Je commence
00:47:55 par ce qui est positif et après je dis ce qui ne va pas, comme ça,
00:47:57 on écoute jusqu'au bout.
00:47:59 La comparution immédiate des mineurs,
00:48:01 pourquoi pas ? Le contrôle judiciaire où il y a
00:48:03 la nuit puis la journée, pourquoi pas
00:48:05 aussi ? Mais est-ce que c'est réalisable en pratique
00:48:07 et combien ça va nous coûter ? C'est toujours la même chose.
00:48:09 L'internat, moi je trouve que c'est une
00:48:11 mesure qui va nous coûter extrêmement cher pour créer
00:48:13 peut-être un laboratoire de délinquance
00:48:15 parce qu'ils vont être tous ensemble
00:48:17 et ça va peut-être créer une sorte d'émulation
00:48:19 vers la délinquance où ils se retrouvent.
00:48:21 Donc soit c'est la colonie de vacances, soit
00:48:23 ils vont faire peut-être des mauvaises rencontres, mais c'est
00:48:25 le scénario. - C'est ça ce qui m'inquiète
00:48:27 quand même, pardonnez-moi, c'est une concentration
00:48:29 de tous les mauvais
00:48:31 éléments. - Ils se filtrent mieux pour les mettre avec d'autres
00:48:33 personnes qui rencontrent les mêmes difficultés.
00:48:35 - C'est tout le problème, c'est que si ça s'est trajeté, elles voulaient
00:48:37 contaminer les autres. - L'excuse de minorité
00:48:39 atténuée, je ne sais pas ce que ça veut dire. Est-ce qu'il faut
00:48:41 abaisser l'âge, dans quel cas le Conseil constitutionnel
00:48:43 avait dit que si on abaisse la majorité pénale
00:48:45 il faut aussi abaisser la majorité civile
00:48:47 ou est-ce que c'est faire ce que mon
00:48:49 confrère Thibaud de Montbrié a proposé, inverser
00:48:51 principe et exception ? Je trouve que c'est plutôt une idée
00:48:53 pertinente. Le principe, il n'y a pas
00:48:55 d'excuse de minorité, l'exception, il peut
00:48:57 y en avoir une à la condition qu'elle soit
00:48:59 motivée. Je trouve que c'est une idée plus calme. - Alors moi ça m'a
00:49:01 beaucoup intéressée, effectivement il l'a dit ce matin
00:49:03 lors de la grande interview et je trouve que c'est bien
00:49:05 parce que c'est nuancé, c'est-à-dire
00:49:07 on n'enlève pas... - C'est pas à supprimer, ça c'est une idée...
00:49:09 - Et on laisse le magistrat décider
00:49:11 et motiver si...
00:49:13 - En fonction de la personnalité de la personne.
00:49:15 - Exactement. - Ça c'est une idée pertinente, nuancée
00:49:17 et peut-être réaliste je crois. - Alors
00:49:19 écoutons Thibaud de Montbrié à ce sujet, vous nous direz ce que vous
00:49:21 en pensez.
00:49:23 - Rappelez, un mineur
00:49:25 bénéficie de cette excuse qui fait que la peine encourue
00:49:27 est divisée par deux, sauf si
00:49:29 le juge décide de
00:49:31 d'écarter l'excuse de minorité
00:49:33 par une décision spécialement motivée.
00:49:35 - Il le peut, dans des affaires très singulières.
00:49:37 - Il le peut, dans des affaires pour les choses
00:49:39 très graves, mais il doit motiver
00:49:41 c'est-à-dire qu'il doit expressément expliquer
00:49:43 pourquoi il l'écarte. Je pense qu'il faut inverser
00:49:45 la proposition, c'est-à-dire que je pense
00:49:47 qu'il faut qu'il n'y ait
00:49:49 plus d'excuses de minorité
00:49:51 de droit,
00:49:53 mais que le juge puisse
00:49:55 faire bénéficier le jeune au cas
00:49:57 par cas de l'excuse de minorité. Autrement
00:49:59 dit, l'effort de motivation
00:50:01 du tribunal est inversé.
00:50:03 - C'est formidable.
00:50:05 - C'est très bien
00:50:07 sur le principe, je trouve ça de...
00:50:09 - Toutes les idées sont bien sur le principe, mais que peut-on
00:50:11 faire dans ce pays qui marche ? Pourquoi le juge ?
00:50:13 - La réalité, c'est quoi ? Une brigade de gendarmes
00:50:15 et de commissariats de police,
00:50:17 dans les zones périurbaines et urbaines aujourd'hui,
00:50:19 sont complètement saturées.
00:50:21 La justice est saturée.
00:50:23 Donc, il y a des classements sans suite,
00:50:25 il y a des reports, il y a différentes formules,
00:50:27 des renvois,
00:50:29 également des travaux d'intérêt général,
00:50:31 etc. C'est la grande
00:50:33 question face à un effet de masse, à
00:50:35 contention de masse, comment peut-on reprendre
00:50:37 les choses en main ? Ou bien
00:50:39 on classe tout et puis on dit à partir de maintenant
00:50:41 il y aura véritablement des poursuites,
00:50:43 il y aura véritablement un traitement conforme
00:50:45 au code pénal. Aujourd'hui,
00:50:47 la réalité du terrain,
00:50:49 elle est quand même... - Elle commande.
00:50:51 Vous avez entièrement raison. On va le voir,
00:50:53 on va marquer une pause, on va le voir à Grande-Synthe. Là, vraiment,
00:50:55 on va s'y arrêter parce que ce qui s'est passé ces dernières
00:50:57 heures est très révélateur. C'est-à-dire que vous avez
00:50:59 eu quand même un événement extrêmement
00:51:01 grave avec la mort, avec Philippe
00:51:03 qui a été lynché, puis vous avez eu un cousin
00:51:05 d'un suspect qui a été
00:51:07 violenté et vous avez toute une communauté
00:51:09 qui est en train de se demander
00:51:11 à quoi est livrée justement la ville
00:51:13 avec des, vous allez le voir,
00:51:15 une sécurité extrêmement renforcée.
00:51:17 On va s'y arrêter. Kendi Gérard,
00:51:19 je vous l'ai dit, c'est important pour les fans,
00:51:21 les plus jeunes et moins jeunes d'ailleurs,
00:51:23 de se dire qu'il y a un problème entre nous
00:51:25 qui va bien. Apparemment,
00:51:27 on se dirige, comme vous l'avez dit,
00:51:29 en général, peut-être par une manipulation
00:51:31 d'une arme et une blessure
00:51:33 en tous les cas qui a été soignée,
00:51:35 qui a été opérée
00:51:37 et ces jours ne sont plus en danger.
00:51:39 Une courte pause et on se retrouve sur tous ces sujets.
00:51:41 Merci, chère Florian Tardif, pour votre analyse
00:51:43 sur l'aspect politique. À tout de suite.
00:51:45 Midi News, la suite avec les principales
00:51:51 réactions plutôt rassurantes autour du chanteur
00:51:53 Kendi Gérard dont le pronostic
00:51:55 vital n'est plus du tout engagé,
00:51:57 qui est totalement confiant
00:51:59 et qui affirme que
00:52:01 sa blessure par balle provient d'un accident
00:52:03 domestique. Nous irons à
00:52:05 Grande-Synthe, vous allez le voir, la colère
00:52:07 et toujours l'émotion prédominent
00:52:09 auprès de la population après une marche blanche
00:52:11 et puis ce qui s'est passé ces dernières heures,
00:52:13 on va insister sur cela. Nous évoquerons
00:52:15 également une manifestation qui a
00:52:17 dégénéré dans la capitale.
00:52:19 On va avoir très peu évoqué dans les médias
00:52:21 manifestations d'Afghans.
00:52:23 Nous en parlerons notamment
00:52:25 avec Rudi Manin qui nous a rejoint.
00:52:27 Bonjour à vous. Merci d'être là.
00:52:29 Porte-parole d'Allianz Sud,
00:52:31 mais tout d'abord, place au journal.
00:52:33 Rebonjour à vous, cher Vincent.
00:52:35 ... qui est à Nice pour
00:52:37 inaugurer un internat expérimental
00:52:39 pour élèves décrocheurs. Pour le Premier ministre,
00:52:41 ce type d'établissement permet
00:52:43 aux jeunes d'éviter de sombrer dans la spirale
00:52:45 de la délinquance. L'établissement accueillera
00:52:47 bientôt 20 primo-délinquants.
00:52:49 Gabriel Attal est d'ailleurs revenu sur la notion
00:52:51 de responsabilité des parents. Écoutez.
00:52:53 Malheureusement, vous ne vous battez
00:52:55 pas à armes égales face à des phénomènes
00:52:57 de mauvaise fréquentation de votre enfant
00:52:59 ou de réseaux sociaux qui font que vous avez beau
00:53:01 essayer de lui donner un cas, de le remettre dans le droit chemin,
00:53:03 vous n'y arrivez pas. Là, vous êtes dépassé
00:53:05 et on doit vous aider. Et puis ensuite,
00:53:07 vous avez des parents qui sont défaillants, c'est-à-dire qui ne cherchent
00:53:09 pas à trouver des solutions.
00:53:11 Et donc, moi, je souhaite qu'on arrive à un système
00:53:13 où, lorsqu'on identifie qu'un jeune part à la dérive,
00:53:15 on peut proposer à ses parents
00:53:17 une place en internat, que les parents ont le choix
00:53:19 d'accepter ou non, mais que si les parents le refusent
00:53:21 et qu'ensuite, le jeune se livre
00:53:23 à des actes de délinquance, ça puisse
00:53:25 accroître la responsabilité des parents.
00:53:27 Et vous savez qu'on tient beaucoup à ce sujet-là aussi,
00:53:29 que pour les parents défaillants, on puisse aller chercher davantage
00:53:31 leur responsabilité.
00:53:33 Le procès en appel de l'attentat du 14 juillet
00:53:35 2016 à Nice s'est ouvert ce matin
00:53:37 devant la cour d'assises spéciale
00:53:39 de Paris. En première instance,
00:53:41 Mohamed Graïab et Chokri Chafroud
00:53:43 avaient été condamnés à 18 ans de réclusion
00:53:45 pour participation à une association
00:53:47 de malfaiteurs terroristes criminels.
00:53:49 Plus de 2500 personnes
00:53:51 se sont constituées parties civiles.
00:53:53 On écoute.
00:53:55 De mon point de vue, je l'avais indiqué en première instance,
00:53:57 on a une feuille de motivation
00:53:59 d'une cinquantaine de pages extrêmement précises
00:54:01 sur la définition de l'association
00:54:03 de malfaiteurs terroristes criminels.
00:54:05 J'ai très peu de doutes
00:54:07 et d'inquiétudes par rapport
00:54:09 à ce qui peut se passer à ce procès, mais c'est un nouveau
00:54:11 procès qui débute ce matin et avec l'oralité
00:54:13 des débats, évidemment, tout est possible.
00:54:15 Il n'étant qu'une seule chose, c'est d'être
00:54:17 acquitté. Depuis le début de la procédure,
00:54:19 il n'a de cesse de claimer son innocence.
00:54:21 Nous n'avons pas obtenu le résultat
00:54:23 escompté en première instance, donc par conséquent
00:54:25 nous avons interjeté appel.
00:54:27 Aujourd'hui, il n'y a pas d'autre solution
00:54:29 pour nous que d'obtenir l'acquittement.
00:54:31 Et puis enfin, l'autoroute A13 est toujours fermée
00:54:33 dans les deux sens, entre Paris et Vaucreuxson,
00:54:35 en raison d'une fissure au niveau
00:54:37 de Saint-Cloud, ce qui a provoqué une grande
00:54:39 bagaille hier pour les retours de vacances.
00:54:41 D'importants embouteillages ont également été observés
00:54:43 tôt ce matin.
00:54:45 Juliette Sennat et Pierre-François Altermat
00:54:47 sont allés à votre rencontre.
00:54:49 Là, on va galérer pour arriver sur Paris.
00:54:51 J'ai mis mon GPS,
00:54:53 on a 40 minutes pour arriver.
00:54:55 Donc ça va être la galère
00:54:57 pour arriver au travail.
00:54:59 On ne savait pas,
00:55:01 on ne savait pas que ça allait être fermé
00:55:03 comme ça. Ça va être la galère, mais bon,
00:55:05 on n'a pas le choix.
00:55:07 Et c'est tout pour l'essentiel de l'actu.
00:55:09 Merci à tout à l'heure, cher Vincent et autour d'eux et avec.
00:55:11 Rue du Manat, nous sommes toujours avec
00:55:13 Sarah Salman, avec Eugénie Bastie,
00:55:15 avec Vincent Roy, Sabrina Madjeber
00:55:17 et le général Bertrand Cavallier.
00:55:19 Il est 13h, je vous donne des nouvelles
00:55:21 rassurantes du chanteur Kenji Jirak.
00:55:23 Je vous rappelle, si vous nous rejoignez à l'instant,
00:55:25 que son pronostic vital n'est plus engagé.
00:55:27 Le chanteur a été blessé hier par
00:55:29 balle dans les Landes, à Biscarosse.
00:55:31 Il était visiblement avec une
00:55:33 communauté de gens du voyage.
00:55:35 Il a été touché par balle à la poitrine.
00:55:37 Il a été immédiatement pris en charge,
00:55:39 conduit à l'hôpital de Bordeaux.
00:55:41 Je vous le disais, ces gens ne sont plus en danger.
00:55:43 Conscient, il a avancé la piste
00:55:45 de l'accident domestique.
00:55:47 Rue du Manat, je ne sais pas si vous avez davantage
00:55:49 d'informations pour l'heure où l'enquête se poursuit.
00:55:51 Bien sûr, on est en secteur gendarmerie.
00:55:53 On va laisser les gendarmes travailler.
00:55:55 Il y aura des analyses de fait aussi scientifiques
00:55:57 qui détermineront exactement ce qui
00:55:59 s'est passé et puis on verra s'il y a des témoignages
00:56:01 qui seront récupérés.
00:56:03 Des témoignages qui, semble-t-il, déjà
00:56:05 à l'arrivée des forces de l'ordre ont tous
00:56:07 minimisé la gravité
00:56:09 de l'événement et de la blessure.
00:56:11 Écoutons Cyril Hanouna
00:56:13 qui connaît très bien le chanteur.
00:56:15 C'est un proche de Kenji Jira
00:56:17 qui l'était ce matin chez Pascal Prove.
00:56:19 On n'a pas eu, même avant
00:56:21 ces derniers jours, de problème
00:56:23 avec certaines personnes.
00:56:25 Kenji, c'est quelqu'un qui, sans problème,
00:56:27 s'était fait agresser et voler sa voiture
00:56:29 il y a que ça quelques mois.
00:56:31 On s'en rappelle, on en avait parlé dans notre émission.
00:56:33 Mais je me dis
00:56:35 c'est vrai que là, c'est beaucoup plus grave.
00:56:37 Je ne sais pas du tout ce qui s'est passé
00:56:39 mais en tout cas, on est tous
00:56:41 très tristes et on espère qu'il va s'en sortir.
00:56:43 C'est le plus important.
00:56:45 Il faudra savoir pourquoi il y a une arme.
00:56:47 C'est quand même détention d'une arme.
00:56:49 Dans quelles circonstances cette balle est partie ?
00:56:51 C'est la gendarmerie générale qui...
00:56:53 Vous savez qu'il y a deux grandes forces,
00:56:55 la police et la gendarmerie. C'est bien de l'avoir appelé.
00:56:57 Là, c'est en zone gendarmerie.
00:56:59 Il y a la section de recherche de Pau
00:57:01 qui est saisie de cette enquête.
00:57:03 Les personnes doivent être entendues.
00:57:05 Il y aura bien entendu
00:57:07 un croisement de tous les éléments
00:57:09 reçus pour voir s'il y a des contradictions.
00:57:11 C'est la PTS et surtout la police technique
00:57:13 et scientifique qui vont être, à mon avis, déterminantes
00:57:15 dans cette affaire.
00:57:17 On aura l'occasion d'y revenir. Je voudrais qu'on revienne...
00:57:19 Alors là, ce sont des faits qui sont
00:57:21 d'une autre nature et très très graves à Grande-Synthe.
00:57:23 Des voitures de police
00:57:25 qui ne cessent de patrouiller à Grande-Synthe
00:57:27 après la mort, je vous le rappelle, de Philippe
00:57:29 qui a été lynché, massacré.
00:57:31 Il y a eu une agression ces derniers jours,
00:57:33 ces dernières heures, sur l'un des cousins
00:57:35 de l'un des suspects.
00:57:37 Je vous rappelle que deux mineurs sont mis en examen
00:57:39 et placés en détention provisoire de 14 et 15 ans.
00:57:41 Le climat dans la ville,
00:57:43 résumé par Tancrede Guillotel.
00:57:45 On en parle juste après.
00:57:47 Des voitures de police
00:57:49 qui patrouillent dans Grande-Synthe.
00:57:51 Après une nouvelle agression ce week-end
00:57:53 sur le cousin de l'un des deux mineurs
00:57:55 mis en cause dans le meurtre de Philippe Koppmann,
00:57:57 le préfet du Nord a demandé
00:57:59 à la police nationale de renforcer
00:58:01 le dispositif de sécurité dans la ville.
00:58:03 Sur place, les habitants sont
00:58:05 plus ou moins inquiets.
00:58:07 Peur, oui, mais bon après,
00:58:09 il faut continuer à avancer.
00:58:11 J'ai vu, c'est Grande-Synthe,
00:58:13 c'est une très belle ville, c'est très beau.
00:58:15 Mais Grande-Synthe, on a peur ?
00:58:17 Non, j'ai pas peur.
00:58:19 Et puis dans la ville,
00:58:21 moi je n'ai rien remarqué.
00:58:23 La ville paraît relativement calme.
00:58:25 On en parle, mais il n'y a pas
00:58:27 une psychose qui s'installe.
00:58:29 Une psychose contre laquelle le maire de la ville
00:58:31 a mis en garde ce week-end dans un communiqué.
00:58:33 C'est le temps du recueillement
00:58:35 et de l'apaisement qui doit prédominer.
00:58:37 Je demande solennellement à la population
00:58:39 de ne pas céder à une certaine forme de peur,
00:58:41 voire de psychose qui pourrait prendre
00:58:43 le dessus dans ces moments difficiles.
00:58:45 Et pour certains habitants, un couvre-feu
00:58:47 pour les mineurs serait une solution
00:58:49 pour réduire la violence.
00:58:51 Je ne me rappelle pas que les enfants de cet âge-là
00:58:53 sont dehors.
00:58:55 Moi, ça serait bien, un couvre-feu pour les mineurs.
00:58:57 Selon les derniers éléments fournis par la procureure
00:58:59 de Dunkerque, il n'est pas encore possible
00:59:01 de conclure de façon fiable
00:59:03 sur le mobile de l'agression sur cet adolescent
00:59:05 de 15 ans ce week-end.
00:59:07 En amont, je rappelle que c'est la piste
00:59:09 du guet-apens qui est retenue
00:59:11 par la justice à l'heure actuelle
00:59:13 après le lynchage de Philippe.
00:59:15 On entend, redit Mana,
00:59:17 certains habitants qu'un appel au couvre-feu.
00:59:19 C'est ce que Gérald Darmanin a annoncé
00:59:21 pour Pointe-à-Pitre.
00:59:23 On a l'impression...
00:59:25 Pourquoi pas ?
00:59:27 Ça peut faciliter le travail des forces de sécurité
00:59:29 qui sont en nombre dans la ville.
00:59:31 - Bien sûr. On comprend que les habitants
00:59:33 soient un peu traumatisés
00:59:35 parce que l'agression a été assez sordide.
00:59:37 On a un jeune de 22 ans qui est décédé.
00:59:39 Il est tué,
00:59:41 les présumés auteurs, en 14 et 15 ans.
00:59:43 C'est là qu'on se pose
00:59:45 le problème de la délinquance des mineurs.
00:59:47 Je crois que c'était des multirécidivistes
00:59:49 qu'ils étaient encore sur la voie publique
00:59:51 et qu'apparemment,
00:59:53 les premières injonctions de la justice
00:59:55 ne leur ont pas fait trop peur
00:59:57 puisqu'ils ont tendu un guet-apens
00:59:59 avec un site de rencontre.
01:00:01 Sur ce site de rencontre, Coco,
01:00:03 on a eu pas mal d'affaires là-dessus
01:00:05 dans toute la France.
01:00:07 Parfois, ils s'en prennent,
01:00:09 ils disent que c'est un rendez-vous
01:00:11 avec un jeune pour dire
01:00:13 qu'on va traquer un pseudo-pédophile
01:00:15 ou un pseudo-homosexuel.
01:00:17 C'est un petit peu n'importe quoi.
01:00:19 Mais on a eu d'autres affaires en France avec ce site-là.
01:00:21 Aujourd'hui, le vrai sujet, c'est la délinquance des mineurs.
01:00:23 Là, il y a un sujet qui se pose sur la table.
01:00:25 Avec Allianz, ça fait longtemps
01:00:27 qu'on comporte ce problème-là
01:00:29 et c'est un véritable problème
01:00:31 parce que ce n'est pas normal que des gamins de 14-15 ans
01:00:33 aient une telle violence en eux
01:00:35 parce que, pour le coup,
01:00:37 il semblerait que la violence ait été
01:00:39 absolument dingue.
01:00:41 Il ne faut pas rentrer dans la psychose,
01:00:43 les habitants, les habitants.
01:00:45 Il ne faut pas rentrer dans cette psychose-là.
01:00:47 Et puis après, pour le couvre-feu, Sonia,
01:00:49 je suis un peu mitigée parce que
01:00:51 vous allez avoir des jeunes de 16 ans
01:00:53 le soir, vous allez les ramener au commissariat.
01:00:55 Il faut savoir que le couvre-feu, ça va être une amende.
01:00:57 - Pour le faire respecter.
01:00:59 - Pour le faire respecter, c'est très difficile.
01:01:01 Et puis, vous allez appeler les parents.
01:01:03 Parce que quand vous allez contrôler un jeune de 16 ans ou 15 ans
01:01:05 qui n'a pas à être dehors
01:01:07 à 22h ou 23h, vous allez appeler les parents.
01:01:09 Vous savez ce que font les parents ?
01:01:11 Ils ne viennent pas à nous.
01:01:13 Ça, ça arrive assez souvent.
01:01:15 Donc on va se retrouver avec des gamins,
01:01:17 on va devoir les ramener chez eux.
01:01:19 Ça va bloquer un véhicule de police parfois pendant 3h
01:01:21 pour mettre une amende que peut-être ils ne paieront jamais.
01:01:23 Mais je comprends que dans la symbolique,
01:01:25 dans la symbolique, ce n'est pas inintéressant.
01:01:27 - Oui, dans la symbolique politique.
01:01:29 - Mais franchement, je vous le dis, c'est très compliqué à mettre un appel.
01:01:31 - Pardonnez-moi, dans cette affaire,
01:01:33 qui est d'une barbarie sans nom,
01:01:35 mais là, je ne sais pas si ça s'est réellement passé.
01:01:37 Ce sont des informations selon lesquelles
01:01:39 a confirmé quand l'un des suspects
01:01:41 a vu la photo de Philippe,
01:01:43 il a ri.
01:01:45 - Ah.
01:01:47 - Donc on va attendre
01:01:49 de voir si tout ça est confirmé.
01:01:51 - Il faut vérifier ces éléments.
01:01:53 Ce qui est sûr, c'est qu'il y a eu
01:01:55 une agression barbare.
01:01:57 Là, c'est une réalité.
01:01:59 Alors, il doit y avoir des éléments
01:02:01 qui font penser que ces deux jeunes
01:02:03 ont participé très activement à cette agression.
01:02:05 - Alors, est-ce que dans ce cas-là,
01:02:07 - Les mobiles d'ailleurs le reconnaissent.
01:02:09 - Exactement, il faut savoir quels sont les mobiles.
01:02:11 - Et que peut faire l'atténuation
01:02:13 de l'excuse de minorité dans un tel cas ?
01:02:15 Quand on est face à des sauvages.
01:02:17 Est-ce que ce débat
01:02:19 est à la hauteur, par exemple, de...
01:02:21 - Ils ont 14 et 15 ans.
01:02:23 - Oui, donc elle ne peut pas être...
01:02:25 - L'excuse de minorité n'est pas possible.
01:02:27 - Ça partit de 16 ans.
01:02:29 - Mais ça renvoie à notre...
01:02:31 à un problème de fond.
01:02:33 Qu'est-ce qu'on fait ?
01:02:35 Est-ce qu'on met en place encore des ressources,
01:02:37 des moyens de juguler cela ?
01:02:39 Ou bien on met tout à plat ?
01:02:41 Qu'est-ce qu'il y a derrière ?
01:02:43 Le plus important, c'est le pourquoi.
01:02:45 Pourquoi ont-ils agi ainsi ?
01:02:47 - C'est pour un vol de téléphone portable.
01:02:49 Je ne sais pas si le mobile...
01:02:51 - C'est l'enquête.
01:02:53 Mais le fondement, c'est comment on peut arriver à ça ?
01:02:55 - Déjà, vous avez plusieurs éléments croisés.
01:02:57 Vous avez quand même une perte de référence.
01:02:59 Tout le monde le dit, je ne veux pas enfoncer des portes ouvertes.
01:03:01 Vous avez quand même la préhence des réseaux sociaux.
01:03:03 Vous avez les jeux vidéo.
01:03:05 Vous avez plein d'éléments.
01:03:07 Et puis derrière, est-ce que ça parent
01:03:09 à une ministre religieuse ?
01:03:11 - Le maire, l'élu.
01:03:13 Je ne veux pas axer sur ça, mais il parle de l'extrême droite.
01:03:15 - Oui.
01:03:17 - Mais ce n'est pas le sujet, là, en fait.
01:03:19 - Le maire, effectivement, a eu une réaction
01:03:21 à la fois pleine de bonnes intentions,
01:03:23 mais peut-être pas à la hauteur de l'instant.
01:03:25 Il a appelé au Vivre Ensemble.
01:03:27 Il disait que sa ville, Grande-Synthe,
01:03:29 tout se passait très bien.
01:03:31 - Il faut être lucide.
01:03:33 - Là, on n'est même plus dans le Vivre en tout court.
01:03:35 - Il faut lire. Il y a un article remarquable
01:03:37 d'Étienne Campion sur le site de Marianne
01:03:39 et dans Marianne sur cette affaire.
01:03:41 Il est allé à Grande-Synthe, il a interrogé les gens
01:03:43 et on voit vraiment que c'est une ville où on est loin
01:03:45 du Vivre Ensemble, même si, effectivement,
01:03:47 dans cette affaire, il n'y a pas tant la question
01:03:49 dont on parlait tout à l'heure de l'immigration culturelle,
01:03:51 puisqu'il semblerait en tout cas que les agresseurs
01:03:53 de Philippe ne soient pas issus
01:03:55 de l'immigration. Donc, on voit bien que c'est plurifactoriel,
01:03:57 cette violence des mineurs.
01:03:59 - Avec un système d'imitation
01:04:01 et de mimétisme aussi.
01:04:03 On apprend par exemple que le frère de Philippe s'était converti à l'islam.
01:04:05 On voit quand même que c'est ce milieu aussi
01:04:07 du nord de la France,
01:04:09 très paupérisé, où, effectivement,
01:04:11 il y a aussi une grande violence
01:04:13 à l'intérieur de certaines familles,
01:04:15 avec des monoparentales.
01:04:17 La violence des mineurs, ce que je veux dire, c'est que cette affaire
01:04:19 nous montre aussi que la violence des mineurs ne saurait se réduire
01:04:21 à un seul facteur, que ce soit les écrans
01:04:23 ou l'immigration.
01:04:25 C'est un mélange,
01:04:27 une mixité.
01:04:29 - Prenons-le d'un autre bout, si je puis dire.
01:04:31 Moi, je m'interroge quand deux individus
01:04:33 de 14-15 ans
01:04:35 s'acharnent comme ça, massacrés à côte de batte
01:04:37 de baisons. Est-ce qu'ils sont récupérables
01:04:39 un jour ? Est-ce qu'ils sont récupérables
01:04:41 dans la société qui est la nôtre
01:04:43 de civilité quand même ?
01:04:45 - Je vais vous citer l'expérience personnelle.
01:04:47 En 1988,
01:04:49 j'ai listé une affaire remise d'un gang de jeunes.
01:04:51 Donc, 5 meurtres,
01:04:53 3 tentatives de meurtres,
01:04:55 3 tentatives de meurtres,
01:04:57 d'assassinats plus précisément, et 30 vols avec violence.
01:04:59 Ils avaient entre 16 ans et 19 ans,
01:05:01 20 ans.
01:05:03 Ils sont sortis 12-13 ans après.
01:05:05 Et on en a pu, à ma connaissance,
01:05:07 entendre parler.
01:05:09 Il faut quand même espérer qu'il y ait
01:05:11 à un moment donné, une capacité
01:05:13 à se resocialiser.
01:05:15 - Comment vous faites, en général,
01:05:17 à se resocialiser ?
01:05:19 - Vous êtes un délinquant
01:05:21 multirécédibilité à l'âge de 14 ans ?
01:05:23 - Dans cette affaire, ce qui me trouble un peu,
01:05:25 c'est quand même des gamins
01:05:27 qui étaient déjà multirécidivistes.
01:05:29 - Je vous parle de jeunes de 16 ans
01:05:31 qui étaient extrêmement violents,
01:05:33 qui rentraient dans la nuit,
01:05:35 et qui utilisaient des armes à feu,
01:05:37 armes à lèvres,
01:05:39 qui massacraient à coups de gourdins
01:05:41 des personnes âgées.
01:05:43 - La nuance entre des jeunes
01:05:45 à la dérive, en rupture,
01:05:47 mais pas complètement dans la violence,
01:05:49 il va falloir identifier cette zone grise.
01:05:51 - C'est le cheminement intellectuel
01:05:53 qui interroge. Ils vont sur un site de rencontre
01:05:55 qui n'a aucune régulation, aucun modérateur.
01:05:57 Il y a une volonté de préméditation,
01:05:59 de créer un guet-à-pan,
01:06:01 d'y aller, et ensuite de le tuer.
01:06:03 Il y a une volonté, je crois que c'est le cousin,
01:06:05 qui dit qu'ils avaient soif de sang.
01:06:07 C'est quand même une formule qui devrait
01:06:09 aussi nous interroger.
01:06:11 Dans l'affaire Chahina, qui avait été brûlée vive,
01:06:13 le maximum n'a même pas été prononcé.
01:06:15 L'excuse de minorité n'a même pas été levée.
01:06:17 Déjà, appliquons ce que nous avons
01:06:19 avant de vouloir absolument réformer aussi.
01:06:21 - Nous sommes d'accord.
01:06:23 On va parler à présent...
01:06:25 Là, on voit que les forces de l'ordre
01:06:27 sont mobilisées un peu partout.
01:06:29 Grande-Synthe, c'est quand même renforcer
01:06:31 la sécurité d'une ville,
01:06:33 après fait de société.
01:06:35 Ce n'est pas anodin.
01:06:37 C'est assez rare quand même
01:06:39 qu'il y ait besoin de renforcer,
01:06:41 de rester présent plusieurs jours.
01:06:43 - Tout à fait.
01:06:45 Je crois que c'est le préfet de police,
01:06:47 hier, qui disait qu'en fait,
01:06:49 on peut avoir plein d'événements
01:06:51 qui peuvent nous tomber dessus.
01:06:53 On est ultra mobilisables 24h/24.
01:06:55 Et encore, on se pose la question, Sonia,
01:06:57 de savoir si on va donner une prime
01:06:59 aux policiers parce qu'apparemment,
01:07:01 ce qui avait été promis ne pourrait
01:07:03 ne pas être donné.
01:07:05 Je vous dis la vérité, avec le syndicat Alliance,
01:07:07 on est très remontés contre ça.
01:07:09 - Vous mobilisez également ?
01:07:11 - Bien sûr.
01:07:13 On va mobiliser.
01:07:15 Je ne dis pas la date du 30,
01:07:17 mais je vous assure qu'on va mobiliser.
01:07:19 - Mais il n'y a plus d'argent.
01:07:21 - Déjà, on nous a promis quelque chose.
01:07:23 On nous ultra...
01:07:25 - Quel est le coût total de ces primes ?
01:07:27 - Généralement,
01:07:29 c'est une promesse.
01:07:31 - Vous vous rendez compte ?
01:07:33 - C'est un vrai sujet.
01:07:35 - Vous vous rendez compte de l'investissement
01:07:37 des policiers pendant 3 mois ?
01:07:39 - D'autant plus que,
01:07:41 on va voir la manifestation
01:07:43 qui a dégénéré.
01:07:45 Pas beaucoup de médias ont parlé
01:07:47 autour de la rue de Charonne.
01:07:49 Et puis, nous irons aussi
01:07:51 à la manifestation hier.
01:07:53 Il y avait tout.
01:07:55 En revendication, il y avait Gaza,
01:07:57 il y avait Nahel, violences policières,
01:07:59 racisme islamophobe, convergence des buts.
01:08:01 Les titres tout d'abord avec vous,
01:08:03 cher Vincent.
01:08:05 - Le procès en appel de l'attentat
01:08:07 du 14 juillet 2016 à Nice s'est ouvert ce matin
01:08:09 devant la cour d'assises spéciale de Paris.
01:08:11 Plus de 30 personnes se sont constituées
01:08:13 partie civile.
01:08:15 Peu de victimes étaient présentes ce matin.
01:08:17 L'autoroute A13, toujours fermée
01:08:19 dans les deux sens entre Paris et Vaucreux,
01:08:21 est en raison d'une fissure au niveau de Saint-Clous
01:08:23 qui a provoqué une grande pagaille hier
01:08:25 pour les retours de vacances.
01:08:27 D'importants embouteillages ont été observés
01:08:29 tôt ce matin.
01:08:31 Et puis, enfin, cette nouvelle mobilisation
01:08:33 des enseignants en Seine-Saint-Denis
01:08:35 appelle à la grève dans le 1er et le 2d degré
01:08:37 en ce jour de rentrée.
01:08:39 Il réclame un plan d'urgence dans le département
01:08:41 avec notamment le déblocage
01:08:43 de 358 millions d'euros
01:08:45 pour plus de moyens humains.
01:08:47 - Merci à vous Vincent.
01:08:49 Nous allons à présent évoquer deux situations très différentes
01:08:51 mais qui posent des questions
01:08:53 sur l'encadrement et même l'autorisation
01:08:55 de certaines manifestations.
01:08:57 Donc on va d'abord démarrer par ce qui s'est passé il y a quelques jours
01:08:59 dans la capitale rue de Charonne
01:09:01 qui a été...
01:09:03 a été mise à sac lors d'une
01:09:05 manifestation d'Afghans
01:09:07 venus...
01:09:09 comment dire... exprimer leur colère.
01:09:11 L'affaire est compliquée. C'est un incendie qui a eu lieu
01:09:13 rue de Charonne qui est parti
01:09:15 d'un appartement. On a découvert
01:09:17 ensuite deux corps avec
01:09:19 des balles dans la tête.
01:09:21 Le locataire qui donc est soupçonné
01:09:23 d'avoir mis l'incendie dans cet appartement
01:09:25 a sauté par la fenêtre parce que l'incendie
01:09:27 s'est propagé et on le soupçonne d'avoir
01:09:29 tué ces deux personnes afghanes
01:09:31 et les Afghans qui se sont rassemblés, oui.
01:09:33 - Et c'est une raison pour sacager...
01:09:35 - Oui, mais je donne un petit peu le... j'essaye d'expliquer
01:09:37 pourquoi cette rue et pourquoi
01:09:39 ils se sont mobilisés. Et ils estiment que
01:09:41 l'enquête n'avance pas. - Oui. Et donc on casse.
01:09:43 - Pas du tout. Eh ben non.
01:09:45 Mais vous voyez. Mais plus qu'on casse là.
01:09:47 - Ecoutez, on...
01:09:49 je crois que pour ce qui est des Afghans,
01:09:51 nous avons fait... nous avons montré que
01:09:53 je parle de la France, que nous avions un peu
01:09:55 de coeur. Donc on les a reçus
01:09:57 avec... - Pas que pour les hommes.
01:09:59 - Précisément,
01:10:01 avec coeur. S'ils trouvent qu'ils ont été
01:10:03 mal reçus, écoutez qu'ils repartent.
01:10:05 Je veux dire, il faut être très clair là-dessus.
01:10:07 - Pas exactement... - Il faut être très clair. Si c'est pour aller
01:10:09 faire... - Vous êtes direct là.
01:10:11 - Mais oui. Mais si c'est pour aller mettre un tel bazar
01:10:13 dans les rues... Je suis pas plus direct que
01:10:15 Thibault de Montbréal. - Oui, oui, oui. Je lui ai dit la même chose.
01:10:17 - Voilà. Bon, absolument. Donc,
01:10:19 des gens qui se comportent ainsi
01:10:21 n'ont, à mon sens, rien à faire sur notre territoire.
01:10:23 - Ils peuvent même pas identifier une partie d'entre eux sans...
01:10:25 - Oui, absolument. - On regarde nos sujets.
01:10:27 - Vous avez vu la relation diplomatique avec la BNP ?
01:10:29 - Ah ben bien sûr. Mais il y a toujours des problèmes. Donc finalement,
01:10:31 on est obligé de les conserver, on les a là
01:10:33 et on est obligé de subir. - On va expliquer à nos téléspectateurs
01:10:35 ce qui s'est passé parce que tout le monde
01:10:37 ne l'a pas vu, il n'a pas vu les images. Regardons cela
01:10:39 ensemble avec Dunia Tengour.
01:10:41 - C'est comment en Angleterre ?
01:10:43 (Cris de la foule)
01:10:45 - Rue de Charonne
01:10:47 à Paris ce samedi.
01:10:49 Une manifestation déclarée en hommage
01:10:51 aux victimes de l'incendie du 7 avril
01:10:53 dernier.
01:10:55 Dans les 200 participants,
01:10:57 de nombreuses personnes de la
01:10:59 communauté afghane. Un cortège
01:11:01 commencé pourtant dans le calme
01:11:03 et qui a fini par dégénérer
01:11:05 à cause des casseurs et sous l'oeil des
01:11:07 commerçants. - Il y avait plein de gens devant
01:11:09 et quelques-uns qui voulaient
01:11:11 en découdre et jeter des trucs dessus. Ils ont commencé
01:11:13 à prendre les tables et les chaises.
01:11:15 Ils ont caillassé le bus, puis l'autre
01:11:17 baie vitrée. - Ils ont commencé à faire du bruit, à taper
01:11:19 contre les vitres, sur les poubelles. Ils ont
01:11:21 lancé les poubelles contre le bus.
01:11:23 Du coup, les policiers ont commencé à gazer
01:11:25 la rue. Le seul problème, c'est que
01:11:27 les portes ont été grandes ouvertes.
01:11:29 Du coup, tout est rentré dans la boulangerie.
01:11:31 Nous avons dû fermer les portes d'urgence,
01:11:33 faire sortir les clients par derrière.
01:11:35 Du mobilier urbain détérioré
01:11:37 et plusieurs vitrines cassées.
01:11:39 Toutefois, les forces de l'ordre
01:11:41 ont très vite dissipé les fauteurs de troubles.
01:11:43 Lors de ces heures, quatre
01:11:45 personnes ont été interpellées.
01:11:47 - Bien, on voit bien. Alors là,
01:11:49 beaucoup de nos téléspectateurs ont peut-être découvert les images.
01:11:51 Elles ont beaucoup circulé sur les réseaux sociaux.
01:11:53 Pas assez ou peut-être pas suffisamment
01:11:55 sur certaines chaînes. Dans tous les cas,
01:11:57 moi, ça m'inspire. Notre faiblesse
01:11:59 est devenue un boulevard pour ceux qui n'aiment pas ce pays.
01:12:01 - Oui. Le réceptacle
01:12:03 de toutes les... Croyez-vous que ces gens
01:12:05 feraient ça chez eux ? Sûrement pas. - Notre faiblesse, elle est structurelle.
01:12:07 - En même temps, chez eux...
01:12:09 - On peut même pas sortir dans la rue.
01:12:11 - On peut se comporter absolument n'importe comment
01:12:13 sur
01:12:15 notre territoire.
01:12:17 C'est patent. Il suffit de regarder
01:12:19 les images. Et voilà. Donc, les gens
01:12:21 ne sont pas contents. Alors, on casse qui ?
01:12:23 Le matériel urbain. Qui ? Votre voiture
01:12:25 parce que vous êtes garé là. Le bus qui passe.
01:12:27 - Il faut avoir les retours. - Mais qui
01:12:29 autorise ce qui est devenu un permis de casse et d'éditer ?
01:12:31 - Compte tenu du laxisme ambiant,
01:12:33 effectivement, on peut se douter que "tu casses, tu répares"
01:12:35 ne va pas s'appliquer. Pour les émeutes,
01:12:37 on avait dit "tu casses, tu répares", la majorité d'entre eux
01:12:39 n'ont pas été sanctionnées. Donc, finalement,
01:12:41 fondamentalement, que risquent ces personnes ?
01:12:43 Effectivement, il y a une partie d'entre eux qui vont être
01:12:45 probablement condamnées, mais il y a une grande partie
01:12:47 aussi qui ne va rien avoir. - Condamnées à quoi ?
01:12:49 - Non mais ça, c'est... Ouais, peut-être pas à grand chose,
01:12:51 c'est sûr. Mais donc, c'est même plus un sentiment
01:12:53 d'incitement qu'une réelle impugnité.
01:12:55 - Qu'est-ce qui s'est passé ? Est-ce qu'il y a eu
01:12:57 un incident pour que ça dégénère ainsi ?
01:12:59 - Si vous... Tout à l'heure, on parlait
01:13:01 que l'enquête n'avance peut-être pas assez vite,
01:13:03 mais on parle d'une enquête criminelle.
01:13:05 - Qui est menée par une élite.
01:13:07 - Ça peut durer deux,
01:13:09 trois, quatre, cinq ans. On ne peut pas
01:13:11 trouver en quatre jours
01:13:13 tout ce qui s'est passé.
01:13:15 C'est absolument impossible. Donc, je pense
01:13:17 que c'est un prétexte aussi pour dire
01:13:19 "On va foutre le bazar, on va tout casser".
01:13:21 Parce qu'effectivement, je trouve qu'en France,
01:13:23 aujourd'hui, c'est très facile de faire ça.
01:13:25 Et malheureusement, comme il se dit
01:13:27 "De toute façon, si je suis interpellé par les policiers",
01:13:29 parce que je crois qu'il y a eu quatre interpellations,
01:13:31 "Si je suis interpellé par les policiers, de toute façon,
01:13:33 je ne vais pas avoir grand-chose derrière",
01:13:35 autant casser, autant dégrader,
01:13:37 autant casser les voitures de gens qui n'ont rien demandé.
01:13:39 On a vu ce patron de restaurant qui a dû...
01:13:41 J'imagine les clients quand même,
01:13:43 quand ils voient arriver 200 personnes,
01:13:45 souvent des hommes d'ailleurs, qui prennent les tables
01:13:47 et qui commencent à s'en prendre à tout le monde.
01:13:49 Ça devient insupportable.
01:13:51 - En France, il y a un extrémisme, c'est celui de la faiblesse.
01:13:53 C'est celui de la lâcheté.
01:13:55 Et quand vous parlez de ces Afghans,
01:13:57 là j'avais un gendarme qui me parlait
01:13:59 de l'opération Poseidon au Pas-de-Calais,
01:14:01 mais les policiers...
01:14:03 Ils attaquent les gendarmes et les policiers.
01:14:05 - Ce sont certains, parce que je fais bien attention,
01:14:07 évidemment, puisqu'on accueille aussi sur notre sol
01:14:09 des gens qui sont menacés gravement,
01:14:11 des femmes qui n'ont pas assez...
01:14:13 - Il faut savoir comment on fait la différence,
01:14:15 d'autant qu'aujourd'hui, il n'y a même plus de procédure.
01:14:17 Il y en a tellement qui arrivent qu'il n'y a même plus de procédure.
01:14:19 Il faut dire les choses telles qu'elles sont.
01:14:21 Et je rejoins totalement, quand il y a un discours
01:14:23 qui se veut volontariste, mais on est totalement dépassé.
01:14:25 Donc tout doit être mis à place.
01:14:27 Ça renvoie à notre politique migratoire,
01:14:29 les frontières de l'Europe, etc.
01:14:31 Mais autant, moi je suis pleinement d'accord pour que des femmes iraniennes
01:14:33 qui luttent pour leur dignité et leur liberté,
01:14:35 on les accueille, autant voir arriver ces Afghans
01:14:37 qui conservent d'ailleurs leurs habits traditionnels,
01:14:39 ce qui est quand même révélateur
01:14:41 et qui a un certain ancrage culturel,
01:14:43 parce que les vêtements
01:14:45 parlent d'eux-mêmes.
01:14:47 Moi je suis plutôt perplexe.
01:14:49 - Oui, puis il faut signaler aussi
01:14:51 qu'il y a une volonté idéologique
01:14:53 de la part de la mairie de Paris
01:14:55 de ne pas mettre en place des dispositifs
01:14:57 sécuritaires adaptés. Je suis désolée,
01:14:59 madame Hidalgo, elle refuse apparemment...
01:15:01 - Parce que là, ils ont refusé combien ?
01:15:03 - 200. - 4 interpellations.
01:15:05 - 200 déterminées, c'est compliqué.
01:15:07 Et puis vous savez,
01:15:09 quand on est policier, parfois on nous dit
01:15:11 "Allez-y, mais faites attention quand même".
01:15:13 - Mais quand ils seront 2000 alors ?
01:15:15 - C'est super compliqué d'agir
01:15:17 devant une foule déterminée, déjà c'est
01:15:19 hyper compliqué, surtout quand on ne veut pas
01:15:21 en contrepartie faire de blessés
01:15:23 ou on ne veut pas rajouter de la haine
01:15:25 à tout ça, parce que vous savez qu'on est filmés
01:15:27 de toutes parts
01:15:29 et les images sont souvent utilisées contre nous.
01:15:31 - Intéressant ce que vous dites, parce que dans une autre
01:15:33 manifestation, on va marquer une pause, on va écouter
01:15:35 les slogans qui ont été scandés,
01:15:37 on a entendu "manifestation" contre la racisme
01:15:39 et l'islamophobie, on a entendu Gaza,
01:15:41 on a entendu Naël, on a entendu violence policière
01:15:43 et on a entendu "urgence, urgence,
01:15:45 la police assassine".
01:15:47 C'est terrible parce que là, véritablement
01:15:49 les conséquences de telles paroles,
01:15:51 ça ne devrait pas rester impuni.
01:15:53 - C'est vrai.
01:15:55 - Ça ne devrait pas rester impuni.
01:15:57 On marque une courte pause, vous allez voir cet extrait.
01:15:59 - D'accord.
01:16:01 - Merci d'être avec nous,
01:16:05 dans quelques instants, nous reviendrons
01:16:07 sur la manifestation hier dans la capitale
01:16:09 contre le racisme et la dite
01:16:11 islamophobie, et puis nous parlerons
01:16:13 de ce qui se prépare tout à l'heure,
01:16:15 une conférence de Jean-Luc Mélenchon, cette fois-ci
01:16:17 autorisée à Sciences Po Paris, quand d'autres
01:16:19 et je pense à d'autres personnalités
01:16:21 intellectuelles en sont privées.
01:16:23 Nous en parlerons après vos titres, cher Vincent.
01:16:25 - Une de l'actualité, le chanteur Kenji Jira
01:16:27 est grèvement blessé par balle au thorax.
01:16:29 Cette nuit, un temps entre la vie et la mort,
01:16:31 le pronostic vital de l'artiste n'est plus engagé.
01:16:33 Le drame s'est déroulé sur une aire d'accueil
01:16:35 de la communauté des gens du voyage.
01:16:37 Aucune piste n'est pour le moment privilégiée.
01:16:39 Le propriétaire du manège qui a causé la mort
01:16:41 d'une femme de 27 ans à Blois
01:16:43 est toujours en garde à vue ce matin.
01:16:45 La famille de la victime a porté plainte
01:16:47 contre X pour homicide involontaire.
01:16:49 Le manège, lui, a été placé sous scellé
01:16:51 pour expertise.
01:16:53 Et puis enfin, la vaccination des Français
01:16:55 en hausse en 2023, selon les dernières données
01:16:57 de Santé publique France.
01:16:59 Les chiffres de l'année dernière sont meilleurs
01:17:01 que ceux de 2022.
01:17:03 En revanche, on peut faire mieux sur certains vaccins
01:17:05 comme celui de la rougeole, par exemple.
01:17:07 Merci cher Vincent et à tout à l'heure
01:17:09 pour le rappel des titres.
01:17:11 On va donc insister sur cette manifestation.
01:17:13 Rassemblement contre le racisme,
01:17:15 entre guillemets l'islamophobie à Paris.
01:17:17 Des revendications extrêmement disparates.
01:17:19 Gaza, Nahel, violence dite policière.
01:17:21 Et puis ce cri, ce slogan, écoutez-le.
01:17:23 Urgence, urgence, la police assassine.
01:17:25 Urgence, urgence, la police assassine.
01:17:27 Urgence, urgence, la police assassine.
01:17:29 Urgence, urgence, la police assassine.
01:17:31 Urgence, urgence, la police assassine.
01:17:33 Urgence, urgence, la police assassine.
01:17:35 Urgence, urgence, la police assassine.
01:17:37 Urgence, urgence, la police assassine.
01:17:39 Urgence, urgence, la police assassine.
01:17:41 Urgence, urgence, la police assassine.
01:17:43 Urgence, urgence, la police assassine.
01:17:45 Urgence, urgence, la police assassine.
01:17:47 Urgence, urgence, la police assassine.
01:17:49 Urgence, urgence, la police assassine.
01:17:51 Urgence, urgence, la police assassine.
01:17:53 Vous dites ultra minoritaire, mais...
01:17:55 Je moderne mon propos.
01:17:57 Très nocif.
01:17:59 Il y a une minorité qui s'exprime dans la rue.
01:18:01 Après, quand vous allez dans certaines diversités,
01:18:03 instituts d'études politiques,
01:18:05 il y a un fonds idéologique,
01:18:07 il y a toute une structuration du langage.
01:18:09 C'est un continuum.
01:18:11 Voilà, et c'est une...
01:18:13 Comment on casse cette chaîne aujourd'hui
01:18:15 qui franchement, quand on écoute ça,
01:18:17 quand on sait aussi que le tribut payé par nos policiers
01:18:19 est un acte de violence,
01:18:21 le tribut payé par nos policiers aussi,
01:18:23 c'est honteux.
01:18:25 Et puis, la police assassine.
01:18:27 C'est-à-dire que c'est avec préméditation.
01:18:29 Oui, c'est pas la police tue,
01:18:31 c'est la police assassine.
01:18:33 C'est encore pire.
01:18:35 Vous imaginez un policier qui prend son service le matin,
01:18:37 on le traite d'assassin,
01:18:39 les enfants qui voient ça, de policiers qui disent
01:18:41 "Mais papa, il dit qu'il y a des policiers assassins qui..."
01:18:43 Non, mais moi, je suis halluciné.
01:18:45 On devrait les interpeller, ces gens-là,
01:18:47 et on devrait les mettre en garde à vue
01:18:49 pour leur mettre des sanctions derrière.
01:18:51 C'est pas possible d'entendre ça.
01:18:53 Moi, je suis pour la liberté d'expression
01:18:55 et pour la liberté de manifestation,
01:18:57 et je pense que parfois, il faut rendre visible
01:18:59 ce genre de minorité pour bien prendre conscience
01:19:01 aux gens qui sont derrière Mélenchon
01:19:03 et qu'est-ce que c'est que l'islamo-gauchisme
01:19:05 que d'autres, ses vertus, a nié.
01:19:07 Donc première chose. Deuxième chose,
01:19:09 moi, ce que je regarde, c'est le deux poids, deux mesures.
01:19:11 Parce que vous avez, par exemple, des membres du collectif Nemesis
01:19:13 qui ont été mis en garde à vue
01:19:15 et arrêtés,
01:19:17 par des perquisitions, même, sur une chaîne,
01:19:19 parce qu'ils avaient un panneau "violeur étranger dehors".
01:19:21 Donc on a le droit de crier "police assassine"
01:19:23 et d'amalgamer toute la police.
01:19:25 Et quand on dit "violeur étranger dehors",
01:19:27 on peut se retrouver avec des ennuis judiciaires.
01:19:29 Donc moi, ce qui m'interroge,
01:19:31 c'est le deux poids, deux mesures.
01:19:33 Il y a une liberté d'expression à géométrie variable
01:19:35 dans notre pays, et c'est très grave.
01:19:37 C'est la même chose pour Jean-Luc Mélenchon,
01:19:39 qui va donner une conférence à Sciences Po.
01:19:41 Moi, je n'ai aucun problème. L'université doit être un lieu de liberté,
01:19:43 mais qu'on invite aussi Marine Le Pen.
01:19:45 Donc pas le droit de citer à Sciences Po,
01:19:47 comme par exemple Florence Bergeau-Blecker.
01:19:49 Il y a un vrai problème.
01:19:51 Ce double standard permanent est insupportable.
01:19:53 Et dernière chose,
01:19:55 on voit en France qu'il y a des manifestations
01:19:57 qui dérivent
01:19:59 islamo-gauchistes régulièrement.
01:20:01 Mais notons quand même que la France
01:20:03 est relativement préservée par rapport à d'autres Etats-Unis
01:20:05 ou Royaume-Uni, où vous avez des centaines de milliers
01:20:07 de personnes qui ont manifesté leur soutien
01:20:09 à la Palestine avec des slogans proches d'un masque.
01:20:11 Je trouve que leur modèle est différent.
01:20:13 - Il s'est assumé que c'était un modèle multiculturaliste.
01:20:15 Moi, je me demande comment un modèle
01:20:17 universaliste comme le nôtre a pu
01:20:19 produire ça, alors qu'on a lutté...
01:20:21 - Mais il n'est pas nouveau.
01:20:23 - On a lutté contre ça toute notre vie.
01:20:25 On n'a pas voulu notre modèle
01:20:27 et on a les mêmes concepts que les autres.
01:20:29 - Vous avez, vis-à-vis de l'ordre,
01:20:31 vis-à-vis des forces de l'ordre,
01:20:33 vous avez une sorte de continuum
01:20:35 au sein de l'intelligentsia.
01:20:37 Vous prenez l'éducation nationale.
01:20:39 Quand j'étais encore en fonction,
01:20:41 j'avais des officiers de réserve
01:20:43 qui étaient professeurs, mais qui n'osaient pas dire...
01:20:45 Il y a peu de temps, il y a une dizaine d'années,
01:20:47 ils n'osaient pas dire à leurs collègues
01:20:49 qu'ils étaient réservistes
01:20:51 parce qu'ils en auraient été...
01:20:53 Il y a un coût social, ils auraient été ostracisés.
01:20:55 Donc le problème, là, vous avez
01:20:57 les éléments les plus durs, mais
01:20:59 qu'en est-il de la pensée
01:21:01 régnante au sein notamment d'une majorité
01:21:03 des professeurs ? - Il faut se méfier du terme
01:21:05 "ultra-minorité", parce que ce qui est important,
01:21:07 ce n'est pas l'ultra-minorité,
01:21:09 c'est l'impact qu'elle peut avoir.
01:21:11 On n'a pas besoin d'être beaucoup pour faire de grandes choses.
01:21:13 Les impôts au traité 12, vous voyez,
01:21:15 ils ont fait une belle carrière. - Ils ne font pas raison.
01:21:17 - Ce que je veux dire, c'est que
01:21:19 l'ultra-minorité, ce n'est pas ça qui est important.
01:21:21 - Je suis d'accord, les minorités font l'histoire,
01:21:23 donc méfions-nous. - Absolument.
01:21:25 Et là, vous regardez les images, vous avez un bel exemple
01:21:27 de "Vivre ensemble", on en parlait tout à l'heure.
01:21:29 - Et puis vous avez la défense sur les droits. - Mais expliquez-moi,
01:21:31 vraiment, ce que vous avez dit est très intéressant.
01:21:33 Pourquoi, quand on a choisi un autre modèle,
01:21:35 ça a produit les mêmes effets,
01:21:37 vous voyez, que la grande autre,
01:21:39 qui a choisi et assume son modèle multiculturaliste ?
01:21:41 - Pas avec la même ampleur.
01:21:43 - Pas avec la même ampleur, je suis désolée.
01:21:45 La part des manifestations,
01:21:47 par rapport à ce qui se passe à Londres
01:21:49 ou aux Etats-Unis, et quand même,
01:21:51 justement, la France, il y a des incendies d'entrismes,
01:21:53 ces mouvements existent,
01:21:55 et il faut soutenir d'ailleurs ceux qui s'y opposent,
01:21:57 à l'université y compris,
01:21:59 mais je trouve que la France, relativement,
01:22:01 résiste un peu mieux que d'autres pays.
01:22:03 - Et vous, Sabrina Majeba ?
01:22:05 - Oui, je partage ce qu'a dit Eugénie,
01:22:07 mais moi, je voudrais faire une asymétrie
01:22:09 entre ces gens-là qui manifestent,
01:22:11 parce qu'on a quand même retrouvé des figures
01:22:13 de l'islamo-gauchisme crasse,
01:22:15 telles que Médine, par exemple, qui était présente,
01:22:17 Taha Bouhafs, qui a été condamné,
01:22:19 je rappelle, pour avoir... - Vous parlez du rappeur Médine.
01:22:21 - Absolument, absolument, du rappeur Médine.
01:22:23 - Mais ils peuvent être présents, ce n'est pas...
01:22:25 - Oui, mais c'est leur liberté, je n'ai aucun problème avec ça.
01:22:27 S'ils ont envie d'aller manifester,
01:22:29 c'est leur droit le plus absolu.
01:22:31 - Et moi, je voudrais faire une asymétrie
01:22:33 entre ces revendications-là et ce qui se passe
01:22:35 dans les pays dont sont originaires
01:22:37 les personnes qui manifestent en France
01:22:39 contre l'islamophobie ou le racisme systémique
01:22:41 ou la police assassine.
01:22:43 Je prends un exemple.
01:22:45 En 2019, au Liban,
01:22:47 il y a eu une manifestation où les Libanais
01:22:49 se sont unis parce qu'ils en avaient marre
01:22:51 d'être considérés comme des sunnites,
01:22:53 des chiites ou des chrétiens.
01:22:55 En Iran, les femmes se battent
01:22:57 pour l'égalité des droits,
01:22:59 pour pouvoir retirer cet étendard
01:23:01 du totalitarisme islamique.
01:23:03 Vous avez, dans le monde arabo-musulman,
01:23:05 plusieurs soulèvements
01:23:07 qui appellent aux droits émancipateurs
01:23:09 et aux libertés individuelles.
01:23:11 En France,
01:23:13 nous avons des manifestations identitaires,
01:23:15 nous avons des manifestations rétrogrades
01:23:17 où on ulule la police assassine.
01:23:19 Mais que fait la police
01:23:21 en Algérie, au Maroc ou en Tunisie
01:23:23 si elle ne...
01:23:25 comment dire... si elle ne violente pas
01:23:27 les personnes qui sont incriminées ?
01:23:29 Ces personnes qui se soucient
01:23:31 des droits, ici en France,
01:23:33 des Français de confession musulmane,
01:23:35 j'insiste bien sur des Français
01:23:37 parce que la plupart en ont marre
01:23:39 de cette assignation identitaire,
01:23:41 feraient peut-être mieux de se soucier
01:23:43 des droits élémentaires qui manquent
01:23:45 dans les pays musulmans,
01:23:47 le droit à l'éducation,
01:23:49 les droits sanitaires...
01:23:51 La police des mœurs qui, quand même,
01:23:53 s'installe en France de plus en plus,
01:23:55 depuis presque 30 ans.
01:23:57 Donc il ferait mieux de se soucier
01:23:59 de ce qui se passe dans leur vie d'origine,
01:24:01 plutôt qu'en France, où ils ont le droit
01:24:03 le plus absolu d'exercer leur religion
01:24:05 ou pas, de pouvoir être protégés
01:24:07 par la police en cas de besoin,
01:24:09 de pouvoir être soignés presque gratuitement,
01:24:11 d'emmener leurs enfants à l'école
01:24:13 gratuitement. Ces gens-là n'ont aucune
01:24:15 gratitude vernaculaire et leur seul
01:24:17 slogan, leur seule motivation,
01:24:19 c'est de cracher sur le pays dans lequel
01:24:21 ils vivent et ce grâce à quoi
01:24:23 ils peuvent justement manifester comme ça
01:24:25 en toute liberté. - On entend votre colère
01:24:27 et ce que vous dites tombe sous le sens
01:24:29 mais comment aujourd'hui
01:24:31 une partie, je sais pas, une minorité,
01:24:33 et des plus jeunes adhèrent
01:24:35 totalement à cet autre discours ?
01:24:37 Alors que quand vous parlez,
01:24:39 ça paraît évident qu'il faut... - Parce qu'ils s'organisent
01:24:41 mais ils ont également un appui.
01:24:43 Il faut lire Livre Noir, là.
01:24:45 La dernière édition de Livre Noir
01:24:47 sur cette journaliste très courageuse
01:24:49 qui a infiltré ces milieux-là.
01:24:51 Elle montre très bien comment est-ce que
01:24:53 les élus de la France insoumise
01:24:55 instrumentalisent
01:24:57 ces petites associations, ces petites
01:24:59 minorités agissantes dans un
01:25:01 but, dans un objectif
01:25:03 de convergence d'élus, c'est-à-dire faire
01:25:05 valoir les droits LGBT, faire valoir la
01:25:07 cause palestinienne, faire valoir
01:25:09 la résistance contre le racisme
01:25:11 systémique ou les
01:25:13 violences policières. Je rappelle qu'en France, d'ailleurs,
01:25:15 il faudrait que ces gens-là nous citent
01:25:17 un seul texte de loi qui discrimine
01:25:19 les musulmans dans ce pays, un seul texte
01:25:21 de loi qui discrimine les Français de couleur.
01:25:23 J'aimerais. - J'aimerais juste dire sur la cause
01:25:25 palestinienne, attention, entendons-nous bien, il est tout
01:25:27 à fait normal et même légitime
01:25:29 et la question n'est pas là
01:25:31 de soutenir la Palestine. - Mais évidemment !
01:25:33 - Mais évidemment ! - On va mettre en même temps une trame expulsée
01:25:35 pour que l'on soutienne la Palestine.
01:25:37 Mais ce n'est pas nécessaire d'avoir des discours antisionistes
01:25:39 avérés dans ce cas-là. - Je préfère préciser
01:25:41 parce que... - On peut quand même rappeler, pardon, excusez-moi, Sonia,
01:25:43 ce qui s'est passé le jour de la violence, de la journée
01:25:45 des violences faites aux femmes au mois de novembre,
01:25:47 où les femmes de confession juive ont été
01:25:49 complètement ostracisées et violentées
01:25:51 et insultées de sionistes
01:25:53 n'ayant pas le droit de participer à cette marche
01:25:55 soi-disant féministe. - Je ne vois pas
01:25:57 dans cette manifestation, avec
01:25:59 les slogans qui sont
01:26:01 lancés, je ne vois pas des gens qui
01:26:03 aiment la France. Je ne vois pas
01:26:05 des gens... - Vu les slogans, c'est sûr que quand on voit
01:26:07 la police assassine... - Je ne vois pas des gens qui aiment la France. Et je me demande
01:26:09 je me demande
01:26:11 pourquoi, véritablement,
01:26:13 votre question est assez juste,
01:26:15 pourquoi ces gens
01:26:17 n'aiment pas, ou n'aiment plus peut-être,
01:26:19 l'ont-ils déjà aimé d'ailleurs ?
01:26:21 Mais je ne vois pas des gens qui aiment la France,
01:26:23 je vois des gens qui manifestement, d'après ce qu'ils disent,
01:26:25 sont très malheureux ici, sont très
01:26:27 maltraités ici, sont très maltraités ici. - Parce qu'on leur a dit, Vincent,
01:26:29 on leur a dit que c'est la France... - On leur a dit que c'est la France...
01:26:31 - ...néo-électorale, colonialiste... - On leur a dit que la France
01:26:33 - ...néo-électorale, colonialiste... - ...éclavagiste...
01:26:35 - ...éclavagiste... - Mais qu'on leur a fait croire que la France
01:26:37 - Écoutez-moi, l'ignorance aussi,
01:26:39 - L'ignorance, c'est le moteur des pires... - L'ignorance, c'est très bien.
01:26:41 - Mais bien sûr, quand on ne connaît pas l'histoire,
01:26:43 quand on croit que la France, aujourd'hui,
01:26:45 est colonialiste, esclavagiste...
01:26:47 - Mais qui leur a enseigné cela ?
01:26:49 - Quand on n'a pas aussi enseigné
01:26:51 les traites arabo-musulmanes, mais qu'on favorise
01:26:53 que certaines traites... - Oui, le génocide
01:26:55 - Pardonnez-moi, on s'étonne de choses,
01:26:57 mais les conséquences sont presque normales.
01:26:59 - Oui, mais... - C'est un travail de l'ordre.
01:27:01 - C'est une faiblesse de la France elle-même.
01:27:03 - Manifestement, pour que nous ayons,
01:27:05 sur notre territoire, des Français,
01:27:07 on peut targuer que ce sont des Français.
01:27:09 - Ce sont des Français. - Bien sûr.
01:27:11 Ceux qui aiment si peu la France,
01:27:13 cela veut dire que
01:27:15 on a manifestement raté quelque chose.
01:27:17 D'où, je trouve, l'excellente formule
01:27:19 de Bardella dans le JDD, ce week-end,
01:27:21 sur des gens qui sont Français,
01:27:23 mais dont le cœur, manifestement, est à l'envers.
01:27:25 - Mais alors, qu'est-ce qu'il propose,
01:27:27 M. Bardella ? - Ah non, non, mais je ne sais pas.
01:27:29 - Cette question, on l'a posée,
01:27:31 en tant qu'intervieweur, je l'ai posée à chaque fois.
01:27:33 À Eric Zemmour, à la droite, à tous, je leur ai dit
01:27:35 "Ah, bien, vous avez dénoncé, mais ils sont Français."
01:27:37 Et peut-être même plus que... Pardon,
01:27:39 pour M. Bardella, en fonction des générations,
01:27:41 peut-être qu'ils sont plus Français,
01:27:43 si je puis dire, si on voit la génération,
01:27:45 que lui-même. - Oui, oui. - Alors, qu'est-ce qu'on fait ?
01:27:47 - Bien entendu, qu'est-ce qu'on fait ? Si j'avais la solution,
01:27:49 je m'en serais allé un peu plus loin.
01:27:51 - Une partie de la solution existe.
01:27:53 C'est-à-dire, au-delà du rapport aux forces de l'ordre,
01:27:55 je parle de tout le milieu éducatif.
01:27:57 Les universités, les lycées,
01:27:59 les collèges.
01:28:01 C'est en train de changer, quand même, dans l'enseignement secondaire.
01:28:03 Il y a quand même des choses qui évoluent,
01:28:05 s'agissant de leur rapport aux forces de l'ordre.
01:28:07 C'est-à-dire, le cours professoral, pour partie, évolue.
01:28:09 Je ne suis pas certain que ce soit
01:28:11 le cas dans les instituts
01:28:13 d'études politiques ou
01:28:15 dans certaines universités qui sont quand même
01:28:17 les arsenaux idéologiques de ce pays.
01:28:19 - Mais, ça, c'est sûr qu'il y a un vrai travail à faire sur l'université.
01:28:21 - Je veux juste vous dire que...
01:28:23 - Oui, mais la pensée... - J'ai bien la PI,
01:28:25 parce que j'ai une double nationalité, où, quand vous dites que vous aimez votre pays,
01:28:27 c'est tout à fait normal et c'est même
01:28:29 encouragé. Je m'étonne parfois
01:28:31 que, dans ce pays-là, quand vous le dites,
01:28:33 c'est d'être d'extrême droite et d'être
01:28:35 mal vu. C'est presque aussi simple
01:28:37 que ça, je dirais. - Vous avez un
01:28:39 harcèlement de la haine dans ce pays, qui remonte
01:28:41 aux années 50-60. - Si je peux
01:28:43 par la part de Sonia, par rapport à ce qu'a dit Eugénie tout à l'heure,
01:28:45 bien sûr que la liberté d'expression, on la respecte,
01:28:47 il n'y a pas de souci. Mais, par rapport
01:28:49 à des slogans comme ça, "la police assassine",
01:28:51 alors, bien sûr, on voit qu'il dit ça,
01:28:53 ils ne sont que de sang, sauf que, vous savez,
01:28:55 vous savez aussi bien que moi que ça va être repris par les réseaux sociaux
01:28:57 et que dans les écoles, vous savez, moi je suis
01:28:59 flic, donc je le vis avec plus
01:29:01 de cœur. Dans
01:29:03 les écoles, les enfants, ils entendent
01:29:05 ces slogans-là. Et puis, qu'est-ce qu'ils vont
01:29:07 dire quand ils vont savoir que leur copain
01:29:09 est un fils de policier ? Ils vont dire "mais ton père,
01:29:11 c'est un assassin ?" - Oui. - Alors, c'est
01:29:13 pas grand-chose que je vous dis, mais ça, c'est une réalité
01:29:15 qu'on vit, nous. C'est pour ça que c'est intolérable
01:29:17 que, dans un pays comme la France
01:29:19 aujourd'hui, on accepte que des gens
01:29:21 crient dans la rue "police assassin",
01:29:23 "assassin", ça n'avait que des réflexions. - Mais, Maître,
01:29:25 je sais pas, on peut pas...
01:29:27 - Moi, ce qui m'est criminalisé,
01:29:29 en 1978, en criant "SS, CRS, SS",
01:29:31 c'est... Enfin, je ne veux pas relativiser
01:29:33 bien sûr, mais ça montre aussi
01:29:35 le degré
01:29:37 d'idéologie de ces gens-là, et je pense que c'est bien
01:29:39 de ne pas casser le thermomètre, de montrer
01:29:41 qui ils sont. - Mais les combattre !
01:29:43 - Mais il faut les combattre ! - Pardon, mais un silence
01:29:45 du traitement médiatique, je trouve qu'il y a certaines chaînes
01:29:47 qui n'en parlent pas beaucoup. Donc là, c'est... Non, mais
01:29:49 il faut dire les choses. Il ne faut pas minimiser ce que
01:29:51 l'on voit. Ok, ils sont peut-être que 100 ou 200.
01:29:53 Comme vous l'avez dit, justement, c'est ce qui va
01:29:55 imprimer et infuser chez les plus
01:29:57 vulnérables et chez les plus jeunes. Et je
01:29:59 pense que dans leur idéologie,
01:30:01 il y a beaucoup d'ignorance et une sorte de
01:30:03 convergence des luttes, où ils se disent
01:30:05 "Alors, c'est anti-Israël, c'est
01:30:07 anti-flic. Nahel, je sais pas trop
01:30:09 pourquoi il sort, mais ils mettent tout ensemble,
01:30:11 ils ne comprennent rien, et
01:30:13 ils ont l'impression d'être dans un groupe, d'être
01:30:15 entre eux, et qu'il y a une sorte de
01:30:17 solidarité qu'ils ne trouvent plus ailleurs."
01:30:19 Donc moi, je trouve que c'est inquiétant. - Une solidarité, oui,
01:30:21 dirigée contre la France. - Et là, je me dis à raison.
01:30:23 Je veux bien qu'on mette Némésis
01:30:25 en garde à vue, admettons. Mais dans ce cas-là,
01:30:27 eux aussi doivent l'être. C'est
01:30:29 le deux points de mesure... - Voilà, ni l'un ni l'autre ne sont pas...
01:30:31 - Non, mais dans l'idéal, ni l'un ni l'autre. Mais à partir du
01:30:33 moment où on les a mises en garde à vue, où on a fait
01:30:35 une perquisition, c'est pas rien une perquisition, on arrive chez
01:30:37 vous, on met tout à sac, c'est pas rien, c'est pas
01:30:39 anodin. Pourquoi, eux, on ne fait rien ?
01:30:41 Là, juridiquement, je ne trouve pas le fondement
01:30:43 de la réhabilitation de Jean-Luc Mélenchon à Sciences Po.
01:30:45 - Justement, j'allais vous en parler. Regardez
01:30:47 la réaction sur les réseaux
01:30:49 sociaux. Je vous laisse en parler de Jean-Luc Mélenchon
01:30:51 qui donne rendez-vous, donc, ce soir.
01:30:53 C'est bien ce lundi.
01:30:55 Le rendez-vous à 19h30 pour suivre
01:30:57 en direct la conférence de Jean-Luc Mélenchon à Sciences Po
01:30:59 Paris.
01:31:01 - Non, mais il faut juste... - Tant mieux.
01:31:03 - J'espère juste que ce sont des lieux de...
01:31:05 - J'espère juste que Jordan Bardella,
01:31:07 François-Xavier Bellamy et Marion Maréchal
01:31:09 vont être également invités à Sciences Po.
01:31:11 - Tu rêves.
01:31:13 - J'espère qu'ils vont ouvrir.
01:31:15 - Le plus grave, c'est que...
01:31:17 - Pardonnez-moi, c'est le lieu
01:31:19 des universités, des écoles, des bâtiments...
01:31:21 - Oui, mais ils n'invitent que des gens qui ont la même idéologie que...
01:31:23 - Vous pensez bien
01:31:25 que le génétique, ça n'existera pas.
01:31:27 - S'il ne vous plaît pas tous en même temps,
01:31:29 parce que là, on dirait Sciences Po aussi.
01:31:31 - Le plus grave, c'est que quand ça sort de l'ENM,
01:31:33 quand ça sort des attitudes
01:31:35 d'études politiques,
01:31:37 etc., ça va imprégner
01:31:39 la magistrature, l'administration.
01:31:41 Et ça qui est grave aujourd'hui,
01:31:43 c'est comment les contrer alors que,
01:31:45 pour l'instant, ils sont dominants
01:31:47 dans ces différentes officines.
01:31:49 - J'espère juste qu'on va nommer à Sciences Po un directeur
01:31:51 qui, enfin, va tourner la page de l'ère des coins
01:31:53 et de l'institutionnalisation
01:31:57 du wokisme à Sciences Po et qui va,
01:31:59 je vais dire, décoloniser
01:32:01 le postcolonialisme à Sciences Po,
01:32:03 c'est-à-dire essayer de faire un peu le ménage.
01:32:05 C'est ça que j'attends et j'espère
01:32:07 que le gouvernement va prendre des mesures dans ce sens.
01:32:09 - Avant qu'on arrive à ça, ce qui serait quand même un miracle,
01:32:11 c'est que chacun puisse y aller.
01:32:13 C'est-à-dire qu'on est en train de demander une norme.
01:32:15 - Il y a des études qui ont refusé que des personnes s'assoient.
01:32:17 - Que Laurence Berge-LeBlaclair puisse y aller, que Gilles Kepel,
01:32:19 qui a été un peu poussé à la sortie, etc.
01:32:21 - Mais c'est que les étudiants eux-mêmes,
01:32:23 je crois, n'ont pas envie de débattre
01:32:25 avec d'autres. Ils n'ont pas envie du tout.
01:32:27 - C'est un peu la tyrannie du nom blanc.
01:32:29 - C'est le syndrome totalitaire.
01:32:31 - C'est le syndrome totalitaire.
01:32:33 - C'est la tyrannie des minorités,
01:32:35 que ce soit dans les manifestations, dans les universités.
01:32:37 - Mais ils sont cohérents avec leur idéologie.
01:32:39 Vous avez un lignage totalitaire.
01:32:41 - D'accord, mais le débat, c'est aussi d'inviter des gens
01:32:43 qui ne sont pas d'accord avec vous.
01:32:45 - Sonia, la grande question, c'est de savoir si nous faisons
01:32:47 en l'état actuel des choses, des débats,
01:32:49 des idéologies qui se confrontent, etc.,
01:32:51 si nous faisons encore nation.
01:32:53 C'est la seule question à se poser.
01:32:55 - Ces grands mots, c'est comme "des civilisations",
01:32:57 "faire nation". Je ne sais plus ce que ça veut dire.
01:32:59 - Vous ne savez plus ce que ça veut dire.
01:33:01 - C'est ce que nous avons à travailler.
01:33:03 - Est-ce que nous avons un but commun ?
01:33:05 - Oui, généralement, c'était ce qu'on appelait avant.
01:33:07 - C'est une expression "le vivre ensemble".
01:33:09 - Le vivre ensemble, c'est une expression
01:33:11 qui a été créée, qui est symptomatique,
01:33:13 qui a été créée pour masquer un vide.
01:33:15 Nous ne vivons plus ensemble.
01:33:17 Nous ne faisons plus nation.
01:33:19 - Mais moi, je pense, pour vous répondre,
01:33:21 parce que vous me posez la question,
01:33:23 il y a trois dépossessions.
01:33:25 Il y a une dépossession économique,
01:33:27 où on a enlevé le tissu industriel de notre pays,
01:33:29 il y a une dépossession culturelle,
01:33:31 ça veut pas vous faire un truc,
01:33:33 il y a même une dépossession spirituelle.
01:33:35 - Non, non, non. Elle est très réelle.
01:33:37 De toute façon, le culturel
01:33:39 et le religieux
01:33:41 fonctionnent pour part,
01:33:43 fonctionnent pour part, ensemble.
01:33:45 Ils sont connexes.
01:33:47 - Vous voulez qu'on aille ce soir à Sciences Po pour en débattre ?
01:33:49 - Nous y allons quand vous voulez.
01:33:51 - Le gauchisme à l'université
01:33:53 a toujours été très sectaire,
01:33:55 a toujours demandé la censure.
01:33:57 - Les gauchistes de 1968, pardon,
01:33:59 ils n'étaient pas nation
01:34:01 avec les gaullistes,
01:34:03 ils étaient quand même dans la sécession idéologique.
01:34:05 - Avec aussi une part de violence,
01:34:07 mais qui n'est plus... - Mais ce qui est nouveau,
01:34:09 c'est que Jean-Luc Mélenchon lui-même
01:34:11 a été censuré à Lille, ça c'est nouveau,
01:34:13 parce que l'islam gauche,
01:34:15 ça ne marchait que dans un sens, il n'y avait que l'extrême droite qui était censurée.
01:34:17 Maintenant, il y a Jean-Luc Mélenchon qui est censuré également,
01:34:19 donc ils commencent à peut-être se rendre compte que la liberté d'expression
01:34:21 est un bien à défendre. Et là, ils sont pris
01:34:23 dans leur contradiction et dans leur double standard,
01:34:25 parce qu'en fait, ils se sont dit censurés, alors qu'eux-mêmes
01:34:27 pratiquent la censure, demandent par exemple l'interdiction de ces news,
01:34:29 et donc là, effectivement, ils sont pris
01:34:31 dans les raies de leur contradiction.
01:34:33 - Et que la justice peut aussi leur demander des comptes,
01:34:35 comme pour Mme Rima Hassan, qui va devoir
01:34:37 s'expliquer sur des propos... - Ça dépend des magistrats.
01:34:39 - ... qui peuvent relever de l'apologie du terrorisme.
01:34:41 - Ça dépend des magistrats. - Oui, mais ça intervient
01:34:43 en pleine campagne des européennes, c'est pas anodin.
01:34:45 - Pour l'instant, les présumés innocents, on peut croire.
01:34:47 - Tout à fait, vous avez raison de le préciser. Les titres avec vous,
01:34:49 cher Vincent.
01:34:51 - Le journaliste est en train de mourir agréablement blessé par balle
01:34:53 au thorax cette nuit, un temps entre la vie et la mort.
01:34:55 Le pronostic vital de l'artiste n'est plus engagé.
01:34:57 Le drame s'est déroulé sur une aire d'accueil
01:34:59 de la communauté des gens du voyage.
01:35:01 Aucune piste n'est pour le moment privilégiée.
01:35:03 Gabriel Attal, à Nice, ce matin,
01:35:05 pour inaugurer un internat expérimental
01:35:07 pour les élèves décrocheurs.
01:35:09 Pour le Premier ministre, ce type d'établissement
01:35:11 permet aux jeunes d'éviter de sombrer
01:35:13 dans la spirale de la délinquance.
01:35:15 Cet établissement accueillera bientôt
01:35:17 20 primo délinquants.
01:35:19 - L'homme d'origine iranienne soupçonné d'être entré
01:35:21 dans le consulat iranien à Paris,
01:35:23 vendredi, jugé cet après-midi
01:35:25 en comparution immédiate.
01:35:27 L'expertise psychiatrique réalisée au cours de sa garde à vue
01:35:29 n'a pas révélé de troubles
01:35:31 du discernement.
01:35:33 - Merci beaucoup, cher Vincent, et de bonnes nouvelles,
01:35:35 en tout cas rassurantes pour Kandji Girac.
01:35:37 On n'avait pas répondu sur une chanson de Kandji Girac,
01:35:39 évidemment. - La Mama, non ?
01:35:41 - Les yeux de la Mama.
01:35:43 - Ah, vous êtes très précis.
01:35:45 Vous êtes extrêmement précis, je vois.
01:35:47 Et puis Andalouse, et puis Thiago.
01:35:49 Ah, bon, moi, excuse-moi, enfin,
01:35:51 mais soyez à jour, chers amis.
01:35:53 Vous allez nous citer, Général, qui...
01:35:55 Non ?
01:35:57 - Je l'écoute, mais je ne suis pas capable
01:35:59 de citer une chanson dont je suis...
01:36:01 Moi, je suis un ancien, c'est Barbara.
01:36:03 C'est Brel, c'est Aznavour.
01:36:05 - Ah, Chitano, effectivement, mais là, on me l'a soufflé,
01:36:07 évidemment, aussi. - Non, non, mais je l'apprécie.
01:36:09 - C'est quelqu'un qui, comme lui...
01:36:11 Voilà un exemple, peut-être, d'intégration.
01:36:13 - Ah, mais il y en a un très spirituel.
01:36:15 - Je ne sais pas. Un accomplissement
01:36:17 sans rien renier de ses origines,
01:36:19 de sa communauté. - Et puis, il revendique
01:36:21 sa foi chrétienne.
01:36:23 - Oui, aussi, tout à fait.
01:36:25 - L'origine est espagnole.
01:36:27 - Rétablissement. - C'est rare de nos jours.
01:36:29 - Merci, chers amis. Merci à vous.
01:36:31 Merci encore. Restez avec nous.
01:36:33 Vos éditions se poursuivent, évidemment, sur CNews.
01:36:35 [Musique]