• il y a 10 mois
Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 Bonjour à vous et bienvenue à tous. Voici le programme de Midi News.
00:00:05 On voudrait tout d'abord insister sur une tragédie terrible bien sûr, une de plus dans la famille de la petite Lola,
00:00:11 qui a été tuée, jetée dans une malle. Son père est mort, semble-t-il d'une crise cardiaque, en tous les cas mort d'un coeur rempli de chagrin.
00:00:18 Un chagrin insurmontable, évidemment ce père ne s'est jamais remis d'un tel drame, d'une telle injustice.
00:00:23 Nous tenons à lui rendre hommage, à rendre hommage à sa mémoire.
00:00:26 Dans l'actualité, le salon de l'agriculture qui n'est pas un cirque a lancé hier le Premier ministre, qui a décidé d'une visite surprise, non prévue à ce moment-là.
00:00:34 Ce soir-là, au salon de l'agriculture, personne n'est dupe.
00:00:37 Gabriel Attal ne voulait pas laisser la main à Jordane Bardella, très bien accueillie au salon, quelques heures auparavant, après un samedi très chahuté.
00:00:45 C'était un euphémisme pour Emmanuel Macron.
00:00:48 Première journée en uniforme à l'école et ça se passe bien à Béziers et ça se passe même très bien,
00:00:53 vous entendrez ces petits écoliers et écolières très très contents de porter un bel uniforme.
00:00:59 Nous y sommes avec notre reporter Jean-Luc Thomas.
00:01:02 Et puis après son expulsion, l'imam Mahjoubi a affirmé qu'il tenait, qu'il ferait tout, qu'il tenait à revenir en France,
00:01:08 après avoir craché sur le drapeau tricolore qu'il a qualifié de satanique.
00:01:12 Il a déposé un recours et nous allons voir ce que décidera le juge.
00:01:15 Voilà pour le programme. Je vous présenterai nos invités dans quelques instants, bien entendu.
00:01:19 Mais tout d'abord, place au journal et bonjour à vous, chère Soumaya.
00:01:22 Bonjour Sonia, bonjour à tous. Ils sont désabusés et dénoncent les fausses promesses du gouvernement.
00:01:28 Les éleveurs présents au salon de l'agriculture ne s'attendent à rien. Ils se disent inquiets pour la suite.
00:01:34 Il y a trois semaines, c'est ces sous-fifres qui sont venus et qui nous ont promis la même chose.
00:01:40 Et on n'a rien vu venir encore. Je suis inquiet, mais on ne s'attend pas à grand chose.
00:01:45 En vérité, on ne va pas régler tout en claquant des doigts.
00:01:48 Il va faire quelques annonces et on ne s'attend pas vraiment à avoir des réponses concrètes.
00:01:55 Réponse cinglante de Manon Aubry à l'égard de Gabriel Attal, qu'ils arrêtent de faire les clowns s'ils ne veulent pas de cirque politique.
00:02:03 La députée LFI tira à bout les rouges sur le gouvernement et notamment sur son revirement sur les prix planchers.
00:02:09 Écoutez. Alors scoop aujourd'hui, je pense que ce sera un salon de l'agriculture paisible.
00:02:15 J'ai vu qu'on avait le premier ministre Gabriel Attal qui a dit hier que ça ne devait pas être un cirque politique.
00:02:23 Donc j'ai envie de dire qu'ils arrêtent de faire les clowns dans ce cas et qu'ils annoncent des véritables réponses politiques.
00:02:29 Puisque le président de la République nous a parlé de prix planchers.
00:02:34 Ma collègue Aurélie Trouvé, qui a porté la proposition de loi à l'Assemblée nationale, aura l'occasion d'y revenir.
00:02:39 Mais c'est quand même assez cocasse de proposer des prix planchers quand ils y sont systématiquement opposés ces derniers mois.
00:02:47 On poursuit avec ces images en direct de tensions et dehors à Bruxelles où les tracteurs sont de retour, comme vous le constatez sur ces images.
00:02:56 La colère paysanne ne faiblit pas alors que les ministres de l'agriculture sont réunis pour parler simplification de la politique agricole commune.
00:03:04 Et puis ça y est, ils portent tous les mêmes vêtements. L'expérimentation de l'uniforme à l'école primaire débute aujourd'hui à Béziers.
00:03:12 Quatre écoles de la ville se sont portées volontaires et la plupart des élèves sont ravis.
00:03:18 C'est un peu bizarre. Je trouve que l'uniforme est joli, confortable.
00:03:26 Et qu'on ne doit pas l'un de fois à l'école.
00:03:32 En fait, c'est un peu bizarre parce que là, une copine de ma classe, avant d'avoir l'uniforme, elle avait dit "On sera tous des chumeaux".
00:03:41 Ça m'a fait trop bizarre et là, en fait, on est des chumeaux.
00:03:45 Voilà pour l'essentiel de l'actualité à midi, Sonia.
00:03:48 Merci beaucoup, Somaya. On reviendra effectivement sur l'uniforme à Béziers.
00:03:53 Tout d'abord, je présente nos invités. Je les remercie de leur présence.
00:03:56 Jeunie Bastier, bonjour. Merci d'être là. Grand reporter à vos côtés.
00:04:00 Arthur de Vatrigan, journaliste, évidemment. Bonjour à vous.
00:04:04 Notre journaliste économique, Éric de Ritmatin, nous accompagne. Bonjour à vous, Éric.
00:04:09 On a le bonheur aussi d'avoir avec nous Sabrina Medjeber. Bonjour.
00:04:12 Bonjour, Sonia.
00:04:13 Et essayiste et sociologue et maître. Sarah Salman, avocate, bien entendu, nous accompagne. Bonjour à vous, chère Sarah.
00:04:19 Regardez ces images. On vient de les voir dans le journal de Somaya Labidi à Bruxelles avec ses tensions, ses heurts.
00:04:25 Alors la colère, comme on dit paysanne, qui ne s'est jamais arrêtée.
00:04:28 Là, elle se poursuit avec un point de crispation, de tension à un lieu, un symbole. Bruxelles, on va en parler.
00:04:33 Et je vous demanderai si tout se décide à Bruxelles et quelles sont encore nos marges de manœuvre.
00:04:37 Quelle est encore notre souveraineté sur ce sujet alors que, vous le savez, Emmanuel Macron a pris des engagements hier.
00:04:43 Mais tout d'abord, c'est une tragédie terrible. On voulait évidemment démarrer par cela.
00:04:48 Une de plus dans la famille de la petite Lola, qui a été tuée, qui a été jetée dans une malle.
00:04:53 Son père est mort, semble-t-il, d'une crise cardiaque, mais évidemment d'un cœur surtout empli de chagrin, un chagrin insurmontable.
00:05:01 Je vous rappelle que dans cette affaire, Dabia Benkired est mise en examen pour meurtre et viol avec acte de torture et de barbarie sur mineurs de moins de 15 ans.
00:05:10 En attendant la justice, le père avait confié être retombé, être retourné vers, si je puis dire, vers ses vieux démons, l'alcool.
00:05:18 Et tout s'est écroulé autour de lui. Il a divorcé. Il est allé vivre chez sa mère.
00:05:23 Il a tout fait pour tenir, pour ne pas aussi rendre la vie encore plus difficile à cette grand-mère, à cette mère.
00:05:30 Mais il n'a pas tenu. On va revenir sur cette terrible affaire avec Tony Pitaro, surtout véritablement pour ne pas oublier, rappeler qu'on attend encore la décision de justice.
00:05:39 Et puis rendre hommage à ce père et à cette famille.
00:05:43 Depuis le meurtre de sa fille Lola, âgée de 12 ans, Johan Dabia était retourné vivre chez sa mère.
00:05:49 Sa vie brisée, il s'était réfugié dans l'alcool.
00:05:53 Tout a été chamboulé. Je suis peut-être responsable parce que je suis triste. Je suis retombé dans ma douleur.
00:05:58 Des choses ont fait que je suis retombé dedans.
00:06:00 Face à la terrible douleur de la perte de leur fille, la famille s'était alors effondrée.
00:06:05 La présumée coupable n'a pas enlevé que la vie de ma fille. Elle a enlevé une famille complète.
00:06:10 Avec ma femme, on est en divorce. Je le vis très mal. Tout a volé en éclats.
00:06:14 Johan Dabia est mort vendredi dernier à l'âge de 49 ans.
00:06:17 Le maire de Fouquereuil, qui connaissait le père de famille, n'a pas souhaité s'exprimer afin de respecter la volonté de la famille.
00:06:24 La cérémonie civile aura lieu ce jeudi. Il sera inhumé aux côtés de sa fille Lola.
00:06:29 Alors évidemment, ce n'est pas un sujet à débat, ni même à conversation. Je pense que c'est un sujet à émotion.
00:06:36 On est à fleurs de peau, Sarah Salman.
00:06:38 Oui, c'est un sujet à émotion. Je pense que perdre un enfant, c'est la douleur la plus vive qui puisse exister.
00:06:42 Mais je pense qu'il ne faut pas oublier quelque chose.
00:06:44 Dabia, j'ai oublié son nom, était sous OQTF.
00:06:47 Et ça, j'ai l'impression qu'on occulte cet élément. C'est d'ailleurs CENIWS qui avait fait part de cet élément.
00:06:52 C'est le cœur du dossier.
00:06:54 Dabia, enfin j'ai oublié, je suis prise de même que je vous le disais. Ben Kheret n'avait pas à être sur le territoire français.
00:06:59 Emmanuel Macron avait promis en 2019 100% des OQTF exécutés.
00:07:03 Alors c'était ambitieux et rassurant.
00:07:05 Or, elle est décédée il me semble en octobre 2022.
00:07:08 Il y avait à peu près 6-7% des OQTF exécutés.
00:07:11 Si l'OQTF avait été exécuté, ce drame aurait pu être évité.
00:07:15 Donc ce n'est pas un drame qui aurait pu ne pas être évité.
00:07:18 On pouvait l'éviter. Encore faut-il avoir la volonté politique.
00:07:21 Encore faut-il faire le nécessaire.
00:07:24 Et je ne comprends pas qu'il n'y ait pas un sursaut national, collectif, au plus haut sommet de l'État quand il y a ça.
00:07:28 Je veux dire, on a eu Claire il n'y a pas si longtemps qui a été violée par un migrant sous OQTF.
00:07:32 Et ça continue et ça continue. Jusqu'où faut-il aller ?
00:07:35 Donc bien sûr que c'est inadmissible et je compatis pour ce père.
00:07:39 Même pour Claire, certains avaient mis en doute la véracité, la solidité, son témoignage.
00:07:43 Oui, mais là, certains avaient occulté cette information dans ce dossier de dire qu'il y avait eu une OQTF.
00:07:47 C'est une récupération politique. En quoi cacher une information déterminante est une récupération politique ?
00:07:52 Ça s'appelle l'information de nos téléspectateurs.
00:07:55 Effectivement, vous avez rappelé, Sabrina Medjéber, ce qui s'était passé.
00:07:58 Beaucoup avaient reproché au RN et à d'autres d'en faire, si je puis dire, leur choux gras entre guillemets.
00:08:05 Et que ça devienne une récupération politique.
00:08:08 Mais alors si on ne parle pas en tant que politique, quand est-ce qu'on parle ?
00:08:11 Tout à fait, et même en termes de journalisme.
00:08:14 Quels sont les médias qui mettent en exergue ces malheureux faits de société ?
00:08:18 Puisque, comme le rappelle Sarah, ce ne sont pas des faits divers qui font diversion pour reprendre le fameux aphorisme de Pierre Bourdieu.
00:08:25 Ce sont des faits de société parce qu'ils s'installent quotidiennement dans la vie des Français.
00:08:31 Et comme le rappelle Sarah, je ne vais pas revenir là-dessus, c'est évidemment la marque de l'échec patenté du régalien.
00:08:38 Cette dabia ben-kherite n'avait absolument rien à faire en France.
00:08:41 Elle fait partie des 7 petits pourcents d'exécution des OQTF.
00:08:47 C'est une Algérienne parce qu'il faut aller plus loin, je pense, dans ce débat.
00:08:51 Il s'agit là réellement de l'accord franco-algérien duquel Emmanuel Macron refuse absolument toute forme de négociation.
00:08:59 Puisqu'il s'agit d'un traité international.
00:09:01 Ce traité qui lui-même a été considéré comme étant obsolète par Xavier de Grianco.
00:09:09 Exactement, le traité franco-algérien de 1970.
00:09:13 Parce qu'il n'y a plus aujourd'hui de corrélation entre ce qu'était la France de cette époque-là et ce qu'est devenue la France aujourd'hui.
00:09:20 Et Sabrina, l'ancien Premier ministre Edouard Philippe qui voulait qu'il ait le temps de reprendre les accords.
00:09:26 Il fallait absolument en tout cas les réviser sous certaines conditions.
00:09:30 Emmanuel Macron a été extrêmement ferme sur cette question.
00:09:34 L'Algérie a par sa diaspora une force de négociation incroyable avec l'exécutif.
00:09:41 Qui freine, malheureusement, dans les négociations diplomatiques qui permettent ces fameux laissés-passer consulaires.
00:09:49 J'insiste sur cette malheureuse affaire de Lolla parce qu'elle concerne réellement la diplomatie franco-algérienne.
00:09:56 Qu'il va falloir à un moment donné poser sur la table, mettre des mots sur les mots.
00:10:00 M-A-U-X et permettre, encore une fois, ces fameux laissés-passer consulaires qui empêchent l'expulsion ou en tout cas la remise sur le territoire d'origine algérienne.
00:10:11 Vous avez raison, cette affaire, cette terrible affaire, c'est un condensé de beaucoup de nos failles, de nos renoncements, de nos faiblesses, Jenny Bastier.
00:10:17 Politique, diplomatique, alors le caractère, si je puis dire, émotionnel, il prend tout le monde aux tripes.
00:10:22 Je pense que nous tous et ceux qui nous regardent, et évidemment et plus largement les Français, c'est plus que de la compassion.
00:10:28 Véritablement, on en a peu de mots, mais c'est vrai que c'est un révélateur politique, surtout cette affaire.
00:10:32 Oui, il y a quelque chose du vertige du mal dans l'affaire elle-même parce que c'est vraiment quelque chose de monstrueux.
00:10:38 Cette femme est un véritable monstre tel qu'on, heureusement, on n'en croise pas beaucoup dans l'existence.
00:10:45 Donc il y a une affaire mystérieuse, presque, dans cette espèce d'acte effroyable que l'esprit humain ne peut concevoir, absolument tragique.
00:10:54 Et en même temps, c'est vrai qu'il y a aussi une dimension politique qui enveloppe l'affaire.
00:10:58 Et c'est vrai qu'on est frappé du décalage entre le discours, par exemple, qu'on tient sur les féminicides,
00:11:03 ou la centaine de féminicides qu'il y a dans notre pays, pour conséquence, une généralisation sur la violence masculine,
00:11:10 et des plans massifs à l'égard de l'État, des millions et des millions qui sont investis pour prendre en charge ce type de violence,
00:11:18 pour les détecter, pour les empêcher, pour les punir, etc. Et l'inaction, en fait, on n'a pas de plan au QTF en France.
00:11:25 En tout cas, malgré les bons mots de Emmanuel Macron, il n'y a pas vraiment eu de volonté politique mise en œuvre.
00:11:31 Et c'est ça qui me choque. Et vous savez, il y a quelques années, des associations écologistes ont attaqué l'État pour inaction climatique.
00:11:39 Ils ont gagné. L'État était condamné pour inaction climatique.
00:11:42 Je pense qu'il faudrait que des associations de citoyens attaquent l'État pour inaction sécuritaire, parce que ça a des conséquences, en fait.
00:11:49 Une forme de jurisprudence incroyable et inédite.
00:11:52 C'est une des missions principales de l'État. En plus, le régalien, la protection des citoyens, la sécurité, sont des missions essentielles et des prérogatives absolues de l'État.
00:12:02 Il n'en est pas une, parce que ce papa, il a eu plusieurs journalistes en ligne, plusieurs radios.
00:12:08 Je fais partie de ceux qui ont eu des conversations avec lui.
00:12:12 Et ce qui m'avait frappée, si je puis dire, interpellée, je ne sais pas quel est le rôle de l'État, mais c'est-à-dire qu'il y a une sorte de vide, de néant.
00:12:19 Vous n'êtes accompagné... C'est pire, il y a une forme de violence.
00:12:22 Il dit qu'il est au soutien de Brigitte Macron, ce qui est tout à son honneur, évidemment.
00:12:24 Elle l'a subi, mais ce n'est pas le rôle de l'État de passer des coups de clope à ça.
00:12:27 Le rôle de l'État, c'est d'empêcher que ça se reproduise.
00:12:29 La protection des citoyens et la respecte des droits.
00:12:33 Mais il y a une double violence.
00:12:35 C'est le rôle de l'État. L'État devrait nous protéger.
00:12:38 D'être finalement laissée seule, l'État ne peut pas accompagner, si je puis dire, et tenir la main.
00:12:44 Mais quand même, il y a une forme de vertige.
00:12:46 C'est ça où c'est effrayant.
00:12:49 C'est que, évidemment, il faut faire un débat sur ce drame et qu'il y a une responsabilité partagée, mais que le premier coupable, c'est l'État.
00:12:55 L'État et ses perroquets, parce qu'évidemment qu'ils n'ont pas voulu la destruction de cette famille, bien évidemment.
00:13:00 Mais en ordonnant, je vous rappelle, le silence, alors qu'un tel drame demandait un vacarme pas possible,
00:13:06 ils ont abandonné. Parce que le silence, c'est l'abandon.
00:13:09 Alors, on ne va pas faire semblant que l'État, l'homme, peut éradiquer le mal.
00:13:13 Bien sûr que non. On sait que malheureusement, le bien et le mal jouent en permanence au sein de l'homme.
00:13:17 Mais c'est justement parce qu'on sait ça, que l'État, façonné par dominants de notre civilisation,
00:13:22 est le garant de notre sécurité et de notre humanité.
00:13:25 C'est son rôle. Or, ce rôle-là, on l'a vu dans cette affaire, on le voit en permanence.
00:13:28 L'État l'a abandonné. On peut se poser la question de qu'est-ce que l'État a fait pour la suite après ce drame ?
00:13:38 L'État, au nom de l'État de droit, n'a pas assez de mots pour parler des coupables.
00:13:42 On veut plein de mots en permanence, une sémantique perpétuelle.
00:13:46 Pour les victimes, on a l'impression qu'en fait, il n'y a pas de suite. Il n'y a rien.
00:13:50 Parce que quand on sombre dans l'alcool, quand on sombre dans la dépression,
00:13:53 quand on perd son appartement, c'est-à-dire qu'on n'a pas d'accompagnement.
00:13:56 Or, l'État, à défaut de garantir la sécurité, ce qu'ils n'ont pas fait,
00:14:01 pourrait au moins accompagner les victimes.
00:14:03 Et on a l'impression que l'État a plus de mots.
00:14:05 C'est-à-dire le pouvoir de guérir le malheur d'un personne ?
00:14:06 Non, mais les accompagner, mettre en place des structures, un suivi psychiatrique, des aides, un accompagnement.
00:14:12 Tout le monde peut être aidé. Et si vous n'avez pas de famille, si vous n'avez pas d'amis,
00:14:15 si vous n'êtes pas dans un lieu avec des structures qui permettent ça,
00:14:18 c'est à l'État de combler ce manque-là.
00:14:20 Vous avez raison. Dans une toute autre affaire, on se souvient tous du témoignage de Yannick Allénaud,
00:14:25 qui a perdu son fils dans un terrible accident, qui avait dit que c'était une double violence
00:14:29 de remplir les papiers administratifs sans rien du tout, sans empathie.
00:14:34 Il était laissé seul et il avait vécu comme une sorte de double violence.
00:14:39 Mais là, on va avoir un autre débat dans cette affaire-là.
00:14:41 Je crois que c'est la question de la psychiatrie.
00:14:43 Et ça, ça va être le coup de grâce pour la famille si jamais elle était déclarée irresponsable pénale
00:14:47 et qu'il n'y avait pas de procès.
00:14:48 Ça, il ne faut pas oublier cette dimension-là.
00:14:50 C'est en cours dans beaucoup de dossiers.
00:14:53 Tout de suite, on dit que peut-être que cette personne, de façon triviale, était folle
00:14:56 et donc qu'elle n'était pas responsable de ses actes.
00:14:59 Dans l'affaire Alimi, souvenez-vous, j'ai trouvé ça révoltant.
00:15:02 Parce que la personne avait consommé des produits stupéfiants.
00:15:05 Là, si on nous dit que cette personne est irresponsable pénalement, qu'il n'y a pas de procès,
00:15:10 je vais vous dire que ça va être dur.
00:15:12 On va continuer à en parler. Ça m'intéresse beaucoup les différents points que vous avez relevés.
00:15:15 Vous avez dit, par exemple, le silence.
00:15:17 Je me souviens qu'au sein de l'exécutif, on a dit que le silence, c'est le respect.
00:15:20 Mais là, au contraire, c'est le parler.
00:15:23 C'est respecter la mémoire.
00:15:25 Et puis, vous avez dit l'homme. En l'occurrence, c'est une femme.
00:15:27 Est-ce qu'aujourd'hui, on a du mal à accepter la violence, la monstruosité venant d'une femme,
00:15:31 justement, avec des actes, je précise, et je veux dire les mots, meurtres et viols,
00:15:37 avec actes de torture et de barbarie sur mineurs de moins de 15 ans.
00:15:40 On va continuer à l'évoquer.
00:15:42 Je rappelle que les obsèques de Johan Davies seront célébrés ce jeudi
00:15:45 au crématorium de Vendée-les-Bétumes
00:15:47 et qu'il sera ensuite inhumé juste à côté de sa petite-fille.
00:15:51 Place au titre avec vous, Soumaya.
00:15:53 Conférence de soutien à l'Ukraine au palais de l'Elysée.
00:15:57 Emmanuel Macron recevra une vingtaine de chefs de l'État à partir de 17h
00:16:01 au menu "Extension de l'aide militaire à Kiev"
00:16:04 qui vient d'entrer dans sa deuxième année de guerre avec la Russie.
00:16:07 Conséquences directes de la loi antiséparatisme.
00:16:10 Un établissement privé musulman dans la tourmente.
00:16:13 Nicole Belloubet veut fermer le collège Avicenne à Nice en septembre
00:16:16 en raison, je cite, d'un "problème de financement opaque".
00:16:20 Et puis, alerte au cru, six départements placés en vigilance orange.
00:16:24 Inondations, routes coupées, sols gorgés, une nouvelle montée des eaux
00:16:28 qui inquiètent les habitants déjà lourdement touchés
00:16:31 par les épisodes précédents.
00:16:33 Il y a beaucoup de questions qui touchent à l'humain,
00:16:39 à la patte humaine, à l'âme, etc.
00:16:42 Si ce père de famille est retombé dans l'alcool, c'est qu'il était seul.
00:16:45 C'est une forme aussi, certains peuvent y voir,
00:16:48 attention, ce n'est pas un suicide, mais c'est une forme,
00:16:51 de se laisser aller, de se laisser aspirer par ses démons.
00:16:55 Et il est vrai, il y a un aspect dont on parle peu, Sarah Salmane,
00:16:58 ce monstre, si je puis dire, est une femme.
00:17:01 Mais c'est très rare que ce soit une femme.
00:17:03 Je me souviens d'un procès qui avait été emblématique,
00:17:05 c'est Sylvie Reviriego. Elle avait tué sa meilleure amie sans mobile
00:17:08 parce qu'elle l'agaçait. Ça avait interpellé tout le monde.
00:17:10 On s'était dit "mais pourquoi ?"
00:17:12 On trouve qu'il y a souvent plus de clémence. On peut penser à Véronique Courgeaux.
00:17:15 C'était extrêmement grave et la peine, là encore, était clément.
00:17:18 Elle avait congelé ses bébés.
00:17:19 Oui, c'était les bébés congelés à Séoul.
00:17:21 C'est marrant, enfin, c'est pas marrant, mais les femmes sont surreprésentées
00:17:25 dans les infanticides.
00:17:26 Dans les infanticides, oui, parce qu'elles tuent leurs propres enfants.
00:17:29 Il y a tout le débat sur le déni de grossesse.
00:17:31 Mais là, il n'y a pas ce débat-là.
00:17:33 Et c'est très rare que ce soit une femme.
00:17:35 Et ça interroge le viol. Alors là, c'est vraiment très rare.
00:17:38 Donc, ça interroge aussi là-dessus. On ne comprend ni le mobile.
00:17:41 C'est là où la question de la psychiatrie peut intervenir.
00:17:43 Et le fait que ce soit une femme, est-ce qu'il y aura plus de clémence ?
00:17:46 Je ne sais pas et je ne l'espère pas.
00:17:48 Moi, je pense que la violence des femmes, et notamment des mineurs,
00:17:52 est en réalité très présente dans certains quartiers français.
00:17:56 Je me souviens, et ça, ce sont les réseaux sociaux qui ont cette chance-là
00:18:00 de mettre en exergue cette barbarie anthropophage de certaines gamines mineures
00:18:05 sur d'autres filles. Je me souviens d'une scène à Lyon
00:18:08 où une fille a été "piégée", cadenassée dans une cave
00:18:14 et frappée parce qu'elle l'avait accusée à l'époque, un certain Yacine,
00:18:19 de l'avoir agressée sexuellement.
00:18:21 Eh bien, ce sont des enfants, des jeunes filles,
00:18:24 qui l'ont piégée et qui l'ont tabassée.
00:18:27 Mais tabassée jusqu'aux supplices, où cette victime leur disait
00:18:32 "Si vous voulez de l'argent, je vous donne de l'argent".
00:18:34 Cette vidéo a été virale, elle a fait le tour des réseaux sociaux
00:18:38 et elle a montré une réalité, la réalité de cet ethno-tribalisme
00:18:42 qui ne réagit que par l'expédition punitive,
00:18:45 qui ne réagit que par la vendetta sur la base, encore une fois,
00:18:49 du code de l'honneur. Et cette anthropologie-là,
00:18:53 ces mécanismes anthropologiques-là, existent depuis de nombreuses années
00:18:57 dans les quartiers. Les réseaux sociaux les mettent en exergue
00:19:00 et ils permettent, au contraire, de ne jamais relativiser
00:19:04 sur la violence des jeunes filles.
00:19:06 Mais là, elle avait 24 ans et elle était seule.
00:19:08 C'est très important.
00:19:09 Là, je parle, Sarah, d'un cas...
00:19:11 Bien sûr. Vous avez raison, vous avez raison.
00:19:13 Mais c'est comme les djihadistes.
00:19:15 Ces règlements de comptes entre mineurs existent.
00:19:17 Personne ne vous a dit ça.
00:19:18 Absolument, il y a un formidable article de, je ne sais plus
00:19:21 le nom de cet essayiste dans Marianne, où elle explique très bien
00:19:24 que la Houma, déjà, vient de "Houm", la mère,
00:19:27 et elle explique très bien comment les mères fabriquent les djihadistes
00:19:30 parce qu'elles les endoctrinent, parce qu'elles les éduquent
00:19:33 toujours dans le culte de la sacralisation du garçon
00:19:36 et de l'honneur d'être un garçon.
00:19:38 En tous les cas, on verra aussi, si je puis dire,
00:19:41 on n'est pas là pour voir les présences,
00:19:43 mais vous vous souvenez, lors des obsèques de Lola,
00:19:46 quelles étaient les politiques qui étaient sur place ?
00:19:49 Là, je ne sais pas s'il y aura des responsables,
00:19:52 je ne crois pas, pour la cérémonie autour du père.
00:19:56 Je cite toujours, je ne fais aucune différence,
00:19:58 mais je me souviens, quand même, là, je vais la citer,
00:20:00 que c'était une parlementaire du Rassemblement national,
00:20:02 parce que les députés du Pas-de-Calais, Caroline Parmentier,
00:20:05 qui avait fait aussi beaucoup, je ne cite pas,
00:20:07 parce que c'est le RN, mais c'est le cas,
00:20:09 elle avait reçu ce papa à sa permanence.
00:20:13 Voilà, donc, les élus de terrain, quels qu'ils soient,
00:20:16 font beaucoup aussi, parfois, j'allais dire,
00:20:19 ils remplissent le vide laissé par l'État.
00:20:21 En tous les cas, on voulait insister sur ça, c'est très important.
00:20:24 On pense sur ceci, à cette mère, à cette grand-mère,
00:20:27 aujourd'hui, qui a perdu son fils et cette petite-fille
00:20:29 autour d'une affaire terrible.
00:20:31 Dans quelques instants, nous allons parler du sujet
00:20:33 qui nous occupe également, au Salon de l'agriculture,
00:20:35 mais vous allez voir d'abord ces images,
00:20:37 et je trouve qu'elles sont symptomatiques du fait que ça se passe où ?
00:20:41 Où se prennent toutes les décisions ?
00:20:43 Eh bien, là où c'est en train de se passer en ce moment,
00:20:46 avec, vous le voyez, évidemment, il ne s'agit pas de légitimer
00:20:49 des actions s'il y a violence, mais les blocages,
00:20:52 les heurts, les tensions, la crainte des agriculteurs,
00:20:55 c'est que tout soit étouffé par ce qui se passe au niveau européen.
00:20:59 Avant la pause, une question, je vais faire un tour de table.
00:21:02 Est-ce qu'on a encore véritablement notre souveraineté ?
00:21:04 Parce que là, on va parler du prix plancher,
00:21:06 et puis dans le cadre européen, on va parler de la loi EGalim
00:21:11 sur le plan européen, etc.
00:21:12 Mais est-ce que c'est encore à nous de décider, Arthur de Matricor ?
00:21:15 Malheureusement, non.
00:21:17 Et à chaque nouveau fait politique, économique et de société,
00:21:22 on se rend compte que la France a été dépossédée de sa souveraineté,
00:21:26 mais on n'a pas volé notre souveraineté, on a cédé notre souveraineté.
00:21:30 Est-ce que vous dites souveraineté européenne et souveraineté nationale ?
00:21:34 J'ai posé la question ce matin à mon invité,
00:21:36 c'est la porte-parole des députés à Renaissance,
00:21:38 qui m'a dit "mais c'est la même chose, vous l'écouterez tout à l'heure".
00:21:41 Pour moi, l'expression souveraineté européenne est un oxymore.
00:21:45 On ne peut pas avoir une souveraineté européenne.
00:21:47 La souveraineté est le propre de la nation.
00:21:49 C'est relisé Pierre Manon sur "Esprit des Nations".
00:21:52 La souveraineté, c'est ce qui définit la nation avec les frontières.
00:21:55 On ne peut pas avoir une souveraineté à plusieurs.
00:21:57 La souveraineté ne se divise pas, ne se partage pas.
00:21:59 Et on le voit très bien parce qu'on a des intérêts agricoles et économiques différents.
00:22:03 Quand vous voyez qu'on va faire rentrer l'Ukraine dans l'Union européenne,
00:22:06 on veut la faire rentrer dans l'Union européenne,
00:22:08 alors qu'elle a des normes agricoles qui sont absolument différentes des nôtres,
00:22:10 et que c'est un géant d'ailleurs agricole qui va sans doute écraser le reste des pays.
00:22:14 On peut le vouloir, mais on ne peut pas promettre le beurre et l'argent du beurre.
00:22:17 On ne peut pas dire à nos agriculteurs "on va vous sauver"
00:22:19 et en même temps on va accélérer la concurrence en faisant rentrer l'Ukraine.
00:22:22 Et donc non, je pense que là on touche aux limites de ce que peut-être la construction européenne.
00:22:28 Évidemment qu'il y a des avantages économiques, mais il y a aussi des gros défauts
00:22:34 et les agriculteurs en payent le prix.
00:22:36 On va en parler, même question Éric de Ritminton avec cette image, vous le voyez,
00:22:40 puis des interventions des forces de l'ordre.
00:22:42 Pour ceux qui connaissent le quartier, en tous les cas Bruxelles,
00:22:45 on est vraiment dans le cœur de l'enceinte européenne et bruxelloise,
00:22:49 avec une réunion qui se déroule en ce moment avec les ministres de l'agriculture européens
00:22:53 qui vont certainement voir si c'est possible de mettre un prix plancher
00:22:57 et de mettre en place une loi EGalim au niveau européen.
00:23:00 Au niveau européen, mais vous savez, il ne faut pas oublier qu'il y a l'OMC,
00:23:03 l'Organisation Mondiale du Commerce.
00:23:05 En plus, vous nous mettez une stratampette.
00:23:07 164 pays qui sont tous mis d'accord pour échanger, lever des barrières.
00:23:10 Vous savez, je disais ce matin ce que disait Pascal Damy, l'ancien directeur général de l'OMC.
00:23:14 Il disait que, vous savez, vendre nos services, vendre nos biens industriels,
00:23:18 ce que souhaitent les Allemands, au mercosur, ça vaut bien quelques tonnes de bœuf.
00:23:22 Donc vous voyez, il met le doigt sur le vrai problème.
00:23:26 Très intéressant. Une courte pause. On va aller sur ces sujets qui sont majeurs.
00:23:30 L'opposition, le match à distance. Mais vous y étiez au Salon de l'agriculture, ça a eu un impact.
00:23:35 Mais oui, une entrée remarquée aussi.
00:23:37 Remarquée.
00:23:38 Bon, on va en parler. Il y avait plusieurs matchs dans le match.
00:23:41 A tout de suite, une courte pause et on se retrouve.
00:23:44 Merci d'être avec nous. Le Salon de l'agriculture n'est pas un cirque à lancer.
00:23:53 Hier, le Premier ministre a décidé d'une visite surprise.
00:23:56 Alors, on n'est pas dupes. Gabriel Attal ne voulait pas laisser la main à Jordan Bardella.
00:24:00 On va analyser ce match à distance. Mais tout d'abord, les titres avec vous Soumaya.
00:24:04 Inciter les victimes à franchir le pas et gagner du temps.
00:24:08 Les dépôts de plaintes pour certaines infractions peuvent désormais se faire par visio.
00:24:12 Les victimes de violences et vols n'auront plus à se rendre dans un commissariat.
00:24:16 Bientôt un remède miracle contre les allergies alimentaires.
00:24:20 Le Xolair utilisé dans le traitement de l'asthme donnerait des résultats très prometteurs,
00:24:24 selon une étude publiée dans une revue médicale américaine.
00:24:28 Et puis, c'est l'un de vos thèmes de débat, Soumaya.
00:24:31 La tension est heureux à Bruxelles, où les tracteurs sont de retour,
00:24:35 comme vous pouvez le constater sur ces images.
00:24:38 La colère paysanne ne faiblit pas, alors que les ministres de l'agriculture sont réunis
00:24:42 pour parler simplification de la politique agricole commune.
00:24:46 Merci beaucoup Soumaya. Effectivement, on va rester avec ces images
00:24:49 qui font écho à ce qui s'est passé au Salon de l'agriculture.
00:24:52 Je parle de la colère paysanne.
00:24:55 Alors, je voudrais qu'on écoute ce matin.
00:24:57 La porte-parole des députés Renaissance qui dénonce la méthode Bardella,
00:25:03 qui dénonce une politique TikTok, selfie, millions de followers.
00:25:07 Je vous mets tous en même temps. Écoutons-la.
00:25:10 Je dis que ce n'est pas de la télé-réalité et qu'on ne se mesure pas à l'applaudimètre
00:25:14 ou au nombre de vues sur TikTok.
00:25:16 Ce qui m'a frappée ce week-end, c'est qu'on avait d'un côté le président de la République,
00:25:20 courageux, courageux, qui connaissait ses dossiers,
00:25:23 qui allait sur des sujets où il y a beaucoup de complexité, apporter des réponses.
00:25:27 Et de l'autre côté, Jordan Bardella qui se baladait tout sourire sur le Salon de l'agriculture
00:25:31 avec des grandes déclarations d'intention.
00:25:33 Vous savez, ce n'est pas vrai, on veut tous aider les agriculteurs.
00:25:36 On veut tous aider les agriculteurs. Sauf qu'il n'y a pas de baguette magique.
00:25:39 Et à un moment, il faut mettre les mains dans le cambouis et effectivement apporter des solutions
00:25:43 qui ne sont pas faciles à construire, mais c'est ce que fait le président.
00:25:45 Chacun est bienvenu au Salon de l'agriculture.
00:25:47 Les politiques, les citoyens, c'est très bien.
00:25:49 D'ailleurs, on encourage évidemment tout le monde à y aller.
00:25:51 Moi, ce que j'attends d'un responsable politique, peu importe son parti,
00:25:54 ça vaut pour le Rassemblement national, comme la France Insoumise,
00:25:56 Les Républicains, Renaissance, tout ce que vous voulez.
00:25:58 Ce qui fera, je vous laisserai le dire à Raphaël Glucksmann,
00:26:01 ce qui changera concrètement le quotidien des agriculteurs,
00:26:04 à savoir leur fin de mois, à savoir la considération qu'on leur porte,
00:26:07 ce n'est pas le niveau de l'applaudimètre, encore une fois, au Salon de l'agriculture.
00:26:11 Bien, Emmanuel Macron, c'est du choral.
00:26:13 Imaginons un instant, vraiment, on prend tout à l'envers.
00:26:16 Imaginons qu'Emmanuel Macron ait eu un accueil magnifique, enthousiaste, très positif.
00:26:20 Est-ce qu'il y aurait eu toute la polémique sur Jordan Bardel ?
00:26:23 Ce qui est devenu amusant, c'est qu'on voit qu'à mesure qu'on avance dans le temps
00:26:27 et qu'on se rapproche de la présidentielle de 2027, les arguments s'affûtent.
00:26:31 Et comme la diabolisation ne fonctionne plus trop,
00:26:33 maintenant, c'est la popularité du RN qui devient même un argument anti-RN.
00:26:37 Si le RN est populaire, c'est donc qu'il est démagogique.
00:26:40 Et en fait, il faut s'en méfier. Méfions-nous, méfiez-vous de la popularité du RN.
00:26:44 Et finalement, l'impopularité d'Emmanuel Macron devient l'argument en sa faveur.
00:26:48 Puisque si il est impopulaire, c'est qu'il agit, qu'il est aux manettes au pouvoir.
00:26:52 Et si le RN est populaire, on voit qu'on pousse à l'absurde un peu ce raisonnement.
00:26:57 Ça va être le nouvel argument anti-Bardel. Il est populaire, il est applaudi.
00:27:02 Donc, méfiez-vous, ça veut dire que c'est un populiste.
00:27:05 C'est incroyable. On a tous fait des salons de l'agriculture.
00:27:07 Moi, j'ai passé des années, on a suivi beaucoup de présidents.
00:27:10 Alors, pas remonter jusqu'à Jacques Chirac, on était encore bébés journalistes.
00:27:13 Et Eric Dreyfus-Menten, mais quand même.
00:27:15 En fait, c'est ça aussi, le salon. C'est une sorte d'applaudiment.
00:27:19 C'est la popularité.
00:27:21 Et je crois qu'on n'a jamais dit à Jacques Chirac qu'il avait été trop populaire.
00:27:24 Et qu'il avait pris, à l'époque, et peut-être pas de cette vie, mais des photos.
00:27:27 Bon, cela dit, après, attention, ce n'était pas l'ensemble du salon qui était hostile ou qui était en colère.
00:27:32 C'est une petite partie. Donc, il faut quand même aussi voir.
00:27:35 Ce n'est pas l'ensemble des agriculteurs qui sont hostiles.
00:27:38 C'est-à-dire que les autres allaits étaient fermés.
00:27:40 Oui, c'est vrai aussi. Mais de l'autre côté, aujourd'hui, les agriculteurs, ce qu'ils veulent,
00:27:44 c'est vraiment l'heureux. Est-ce qu'on peut dire "aide" ? Non, ce n'est pas forcément des aides.
00:27:48 Ils en ont marre d'avoir ce mot toujours, "aide".
00:27:50 C'est plutôt un accompagnement. Mais ils sont coincés avec la grande distribution.
00:27:53 Vous savez, je rappelle, tout à l'heure, j'ai discuté avec deux agriculteurs ce matin.
00:27:56 Et ils me disaient que la grande distribution, elle prend 23 % de marge sur certains produits agricoles.
00:28:02 Ils sont vendus en la grande distribution. Comment voulez-vous faire ?
00:28:04 Et puis, par ailleurs, quand on parle des prix planchers, par exemple, qui promessent.
00:28:09 On va essayer de... On va y venir.
00:28:11 Non, on y viendra. Là, les agriculteurs sont très sceptiques sur cette proposition.
00:28:15 Et pour cause. On va voir que ça se joue dans un cadre national législatif compliqué
00:28:19 et un cadre européen encore plus compliqué.
00:28:21 Et mondial.
00:28:22 Vous allez nous expliquer et nous expliquer aussi le beau pas de danse du ministre de l'Agriculture
00:28:26 que nous avions hier au grand rendez-vous.
00:28:28 Mais tout d'abord, je voudrais vous faire réagir à ce sujet, la contre-attaque hier de Gabriel Attal.
00:28:33 Les mots utilisés m'intéressent, du Premier ministre.
00:28:36 Regardez le sujet de Marine Sabourin et vous allez réagir et en débattre.
00:28:41 Occuper le terrain coûte que coûte après une inauguration chaotique samedi.
00:28:46 Gabriel Attal s'est rendu hier soir au Salon de l'Agriculture pour une visite surprise
00:28:51 à l'occasion du dîner des 60 ans du Salon.
00:28:54 L'occasion de tenter d'apaiser la colère agricole qui persiste depuis un mois.
00:28:59 Mais surtout de tacler Jordan Bardella en visite au Salon hier.
00:29:03 À l'occasion de ces 60 ans, et puisque le Salon de l'Agriculture est une fête nationale,
00:29:08 je sais combien vous tous, amis et partenaires du Salon, vous êtes attachés à un principe simple
00:29:13 et beaucoup d'entre vous me l'ont dit.
00:29:15 Nous ne sommes pas ici au cirque.
00:29:17 Le Salon n'est pas un cirque médiatique, ni un cirque politique, ni un cirque militant.
00:29:22 Au fond, les agriculteurs, nos bêtes, nos filières ne sont pas un décor de campagne.
00:29:27 Quelques heures plus tôt, le président du RN enchaînait les bains de foule et les selfies.
00:29:34 Un accueil plus que réussi pour la tête de liste aux européennes,
00:29:38 très loin de la déambulation sous tension du chef de l'État.
00:29:41 - Le mot de cirque, comment vous réagissez à ça ?
00:29:46 - Je ne sais pas s'il l'adresse à son propre parti ou à Jordan Bardella.
00:29:49 On peut aussi se poser la question.
00:29:50 Non mais, qui a mis le bazar ?
00:29:52 Je vais vous dire, j'étais hier au Salon de l'Agriculture.
00:29:54 - On a des photos. On les montrera tout à l'heure. On a l'air de teasing ici.
00:29:58 - J'y suis allée l'an dernier, j'y suis retournée. J'y ai passé à peu près 5 heures.
00:30:02 Je ne suis passée pas loin de Jordan Bardella, je ne lui ai pas parlé.
00:30:05 Mais il y avait une foule.
00:30:07 Une foule, on aurait dit, les gens étaient vraiment contents de le voir.
00:30:10 Je suis passée également près du ministre de l'Agriculture.
00:30:13 Il n'y avait personne, personne ne le reconnaissait.
00:30:14 Donc, on peut aussi s'interroger.
00:30:16 Les gens n'étaient pas du tout emballés.
00:30:18 J'ai beaucoup parlé avec des agriculteurs qui m'ont dit "nous on voulait du concret".
00:30:21 - J'en veux pas.
00:30:22 Vous avez des gens reconnaissants qui sont en responsabilité
00:30:25 et donc qui ont une impopularité liée à leurs décisions non décisions
00:30:28 et d'autres qui font encore des promesses à l'heure actuelle.
00:30:30 - Oui, mais les...
00:30:32 - Gabriel Attal est populaire.
00:30:34 - Mais ça peut le dire que Jordan Bardella.
00:30:36 - Plus populaire que Jordan Bardella. Dans le sondage.
00:30:38 - Il est en face de son tigeur, chez les jeunes.
00:30:40 - Il fait un armégal avec...
00:30:42 - On va voir le sondage, effectivement.
00:30:43 Ils font partie les deux des politiques les plus prisées auprès des plus jeunes.
00:30:47 - Ils sont jeunes aussi.
00:30:48 - Oui, effectivement.
00:30:49 - Alors moi, on le disait, le Salon de l'Agriculture, c'est un cirque,
00:30:53 mais un cirque populaire.
00:30:55 Là, on assiste à un cirque politique.
00:30:58 C'est-à-dire que là, c'est littéralement un fiasco.
00:31:00 Un fiasco institutionnel avec le couac, la cacophonie
00:31:04 sur l'histoire des soulèvements de la terre et des conseillers, etc.
00:31:08 Enfin, on en reviendra là-dessus.
00:31:10 Un cirque, mais surtout de communication du président de la République.
00:31:14 Mais pardon, alors comme on parle aujourd'hui sur ces news de sémiologie,
00:31:17 on va s'intéresser un peu à la sémiologie du président lorsqu'il les a convoqués.
00:31:22 Cette attitude de prestidigitateurs, veste enlevée, chemise blanche,
00:31:28 manches retroussées, tutoiement qui essayent de marquer une forme de proximité,
00:31:33 voire de familiarité avec les agriculteurs,
00:31:36 mais en même temps tellement distanciés des revendications des agriculteurs
00:31:40 qui sont punis par cette inflation normative, par l'écologie,
00:31:45 par l'explosion des charges sociales depuis sept ans,
00:31:48 par la brutalité sociale dont ce gouvernement fait oeuvre depuis sept ans.
00:31:52 Et également, il faut le rappeler, un cirque sécuritaire.
00:31:56 Pardon, mais la symbolique des vaches à côté des CRS,
00:32:00 Laurent Nunez qui s'en inquiète, qui interpelle six personnes,
00:32:03 qui en place trois en garde à vue pour attaque à des personnes dépositaires de l'autorité publique.
00:32:08 Pardon, c'est un cirque, c'est du jamais vu.
00:32:11 Alors on va voir dans quelques instants cette séquence.
00:32:13 Effectivement, elle a beaucoup fait parler dans le sens où moi,
00:32:15 elle m'a fait mal au cœur.
00:32:17 - C'est un peu comme le bien-être animal.
00:32:19 - Vous avez raison, effectivement.
00:32:21 Où une barrière a été écrasée, en tous les cas, elle a été déplacée.
00:32:25 Et puis des bêtes, évidemment, on peut imaginer d'abord pour les paysans,
00:32:29 leur crainte pour leurs bêtes.
00:32:31 On va voir, mais ça m'a fait mal au cœur, et nous tous, de voir la même France,
00:32:34 c'est-à-dire force de l'ordre et paysans, face à face.
00:32:37 Mais tout d'abord, revenons sur les propositions.
00:32:39 Eric de Ritmaten, la fameuse proposition du prix plancher,
00:32:42 qui va aussi et surtout se décider dans un cadre européen.
00:32:44 On va écouter le ministre de l'Agriculture en deux temps.
00:32:47 Il y a quelques semaines, chez nos confrères de France Info,
00:32:49 et puis au grand rendez-vous hier, c'est News Europe 1, Les Echos.
00:32:52 Écoutons-le.
00:32:54 - Je ne connais pas beaucoup de filières qui disent il faut abroger Egalim.
00:32:59 La seule personne qui a demandé à abroger Egalim, c'est M. Leclerc.
00:33:02 Reprenez ses déclarations à l'époque, en disant "on est le seul pays à faire ça,
00:33:05 c'est un pur scandale".
00:33:06 On a plutôt intérêt à regarder et à réfléchir au niveau européen,
00:33:09 et ça me permettra de répondre à votre question,
00:33:11 de revenir sur quelque chose qui permet d'encadrer les marges
00:33:14 et d'encadrer la matière première agricole, de sorte qu'elle soit payée.
00:33:17 Après, les propositions démagogiques du genre "on va fixer une obligation de prix plancher",
00:33:22 comme on peut le faire, parce qu'il y a des règles européennes,
00:33:25 que sur les prix agricoles français, et qu'on ne peut pas le faire sur les prix des autres pays,
00:33:28 qu'est-ce que ça fait ?
00:33:29 Ça vient mettre en concurrence déloyale les produits agricoles français.
00:33:32 Donc il faut que la matière première soit payée aux paysans français,
00:33:34 comme elle doit être payée aux autres agriculteurs,
00:33:36 et c'est comme ça qu'on arrivera à le faire, et pas autrement.
00:33:38 - Vous dites que ce serait contre-productif.
00:33:40 - Non, mais c'est manifestement...
00:33:41 Enfin, c'est d'ailleurs à ce motif-là qu'on ne l'a pas accepté.
00:33:44 Parce que s'il était aussi simple que ça de dire
00:33:46 "moi je mets le kilo de tomate à 2 euros ou à 10 euros en France pour payer les agriculteurs,
00:33:51 et que l'arrive de la tomate à 3 euros, vous croyez qu'il va se passer quoi ?"
00:33:54 Donc on a besoin que les prix montent, et que les prix montent, y compris au niveau national.
00:33:59 - Proposition de loi LFI, c'était "prix plancher, encadrement des marges,
00:34:06 fixation d'un prix par le gouvernement".
00:34:08 C'est pas tout à fait ce qu'on a dit hier.
00:34:10 Il proposait, si j'ai bonne mémoire, le fait que, au début d'année,
00:34:14 on décide d'un prix fixe, le gouvernement décide.
00:34:17 Le prix du lait, c'est, allez, je sais pas quoi, 1,20 euro du litre.
00:34:22 Ça c'est un truc de système soviétique.
00:34:25 Et je persiste à dire que c'est un modèle soviétique.
00:34:28 Le président de la République a demandé à ce qu'on fasse un travail,
00:34:31 il y a deux députés qui sont saisis de cette question,
00:34:33 le député Isard et la députée Babaud, sur évaluation des galimes,
00:34:36 de comment on construit un prix qui soit basé sur les coûts de production.
00:34:40 Il y a des indicateurs de production, ils sont pas toujours mis en oeuvre
00:34:42 dans tous les secteurs.
00:34:43 Deuxième élément, il y a de la contractualisation,
00:34:45 elle est pas mise en oeuvre dans tous les secteurs.
00:34:47 Troisième élément, à partir de ça, est-ce qu'on construit pas un prix
00:34:50 à partir duquel se construit le prix final,
00:34:53 et donc un prix plancher de paiement aux agriculteurs ?
00:34:56 - C'est vraiment une usine à gaz.
00:34:58 - Moi j'ai passé une partie de l'après-midi hier.
00:35:00 C'est peu ou prou, franchement, la même proposition.
00:35:03 - Oui c'est vrai, mais d'un autre côté c'est impossible à réaliser.
00:35:06 C'est impossible à réaliser.
00:35:07 Quand vous demandez aux agriculteurs un prix plancher, ça veut dire quoi ?
00:35:10 Vous savez, le prix du lait, puisque M. Faineau prend l'exemple du lait,
00:35:14 ça leur coûte 45 centimes à produire, parfois même 50 centimes.
00:35:18 Ça va jusque-là.
00:35:19 On va être vendu après 1,20€ le litre dans les grandes surfaces.
00:35:23 Mais l'actaliste l'achète 40 centimes.
00:35:26 Donc l'agriculteur dit "non, ça m'a coûté 45 centimes".
00:35:29 Et l'actaliste, qui est le principal producteur,
00:35:31 le principal distributeur, dit "écoutez, non, moi je ne peux l'acheter que 40,
00:35:34 comment vous allez faire ?"
00:35:35 - Même si son siège a été envahi, vous n'allez pas le forcer.
00:35:37 - Oui, et les agriculteurs disent en fait, s'il fallait un prix plancher,
00:35:40 ce serait 50 centimes.
00:35:41 Donc comment voulez-vous vendre ?
00:35:42 Alors ça va favoriser les importations,
00:35:44 parce qu'on ne peut pas être contre l'importation étrangère de lait,
00:35:47 qui viendra peut-être de Pologne ou de Hongrie.
00:35:50 Des gens le voient avec la volaille.
00:35:52 Si vous regardez le prix du blé, tout à l'heure,
00:35:54 et je posais la question aux agriculteurs,
00:35:56 la tonne de blé, elle, aujourd'hui, à 155€.
00:35:59 155€ la tonne de blé.
00:36:01 Et vous savez combien ça coûte ?
00:36:03 À l'agriculteur, le céréalier, c'est 200€ à produire actuellement.
00:36:07 Il y a plein de paramètres.
00:36:08 Est-ce qu'ils vont tenir compte, par exemple, de la météo,
00:36:10 pour le prix plancher ?
00:36:11 Est-ce qu'on va tenir compte des cours internationaux ?
00:36:13 Est-ce qu'ils vont tenir compte du prix des engrais, qui a explosé ?
00:36:16 Est-ce qu'ils vont tenir compte du prix des phytosanitaires,
00:36:19 les phyto, comme ils disent ?
00:36:21 Il y a tellement de paramètres.
00:36:22 C'est irréalisable.
00:36:24 Et en plus, vous avez l'OMC, 164 millis.
00:36:26 - Mais attendez, vous dites irréalisable.
00:36:28 Donc ça renvoie à une forme d'impuissance,
00:36:30 puisque le président lui-même a mis en avant cet engagement.
00:36:35 Et pendant ce temps, regardez ce qui se passe à Bruxelles.
00:36:37 C'est toujours aussi vif, tendu.
00:36:40 Regardez, avec les tracteurs.
00:36:43 Et là, c'est vraiment la colère paysanne qui a essémé partout en Europe.
00:36:48 N'oublions jamais que ça a commencé il y a déjà quelques mois,
00:36:52 dans l'indifférence générale.
00:36:54 Nous en parlions ici même sur CNews.
00:36:56 On découvrait qu'en Allemagne, il y avait des images impressionnantes,
00:36:58 avec quand même un point de crispation autour du poulet ukrainien.
00:37:02 En quelques mots, je le dis, c'est-à-dire que vous avez le roi du poulet,
00:37:06 aujourd'hui, ukrainien, qui est un multimilliardaire,
00:37:08 dont les entreprises sont basées à Chypre,
00:37:10 qui est coté en bourse à Londres,
00:37:12 qui déverse son poulet principalement dans nos cantines.
00:37:16 Les barrières douanières ont été abaissées,
00:37:18 parce que, par solidarité, on peut le comprendre avec l'Ukraine.
00:37:21 Mais moi, la question que je pose, elle est simple.
00:37:23 Aujourd'hui, est-ce qu'on privilégie les paysans français ou les éleveurs ukrainiens ?
00:37:29 Qu'est-ce qu'on fait ?
00:37:30 En tout cas, si on le fait, il faut tenir un discours clair.
00:37:32 On ne peut pas dire qu'on lutte contre l'inflation
00:37:34 et en même temps promettre aux agriculteurs des prix justes.
00:37:36 Ce n'est pas possible, il y a une incompatibilité.
00:37:38 Il y a un triangle d'incompatibilité entre le libre-échange,
00:37:41 le soviétisme environnemental et la satisfaction des agriculteurs.
00:37:45 On peut avoir des normes environnementales très exigeantes
00:37:47 et des agriculteurs bien payés,
00:37:49 mais il faut renoncer au libre-échange et à la concurrence.
00:37:51 On peut avoir la libre-concurrence et des agriculteurs bien payés,
00:37:54 mais c'est l'ultra-productivisme.
00:37:55 Il faut renoncer aux normes environnementales,
00:37:57 mais on ne peut pas avoir les trois à la fois.
00:37:59 Donc, il faut avoir un discours cohérent.
00:38:00 Il y a une phrase d'Emmanuel Macron qui a choqué,
00:38:02 où il disait que les classes populaires
00:38:05 préféraient payer un abonnement Netflix que la rente à POD.
00:38:09 Il a dit que...
00:38:10 Je trouve qu'il a raison, c'est vrai.
00:38:12 Oui, mais il ne l'a pas dit.
00:38:13 La une de la marseillaise.
00:38:14 Il a raison.
00:38:15 C'est peut-être la pire mention.
00:38:16 Cette phrase a été mise en isolation de contexte,
00:38:18 mais il n'a pas tort.
00:38:19 C'est vrai qu'il y a un discours aujourd'hui
00:38:21 où la part du panier des ménages consacré aux biens d'alimentation
00:38:26 ne cesse de se réduire depuis 40 ans.
00:38:29 C'était, je crois, 30 % en années 60.
00:38:31 Aujourd'hui, c'est autour de 18-19 %,
00:38:34 et c'est un peu augmenté avec l'inflation.
00:38:35 Mais si on veut que les agriculteurs restent en France,
00:38:38 si on veut continuer à avoir consommé français,
00:38:40 il va falloir dire au lendemain,
00:38:41 il va falloir payer un peu plus cher votre alimentation
00:38:43 et consacrer un peu plus d'argent à l'alimentation.
00:38:45 C'est un discours qui est très difficilement audible,
00:38:47 parce qu'on nous le répète depuis 2-3 ans,
00:38:49 il faut lutter contre l'inflation,
00:38:50 c'est l'horizon des politiques publiques.
00:38:52 Mais il faut être cohérent.
00:38:53 Et créer surtout des coopératifs, ce que la France a peu.
00:38:56 Si vous comparez à la Suisse,
00:38:57 il y a des coopératifs énormes qui gèrent le lait, par exemple,
00:39:00 et qui finalement permettent de faire vivre...
00:39:01 Ce n'est pas à l'intérieur de l'Union européenne.
00:39:03 Ce n'est pas du tout, non.
00:39:04 Mais à ça, là, vous revenez à une sorte de protectionnisme.
00:39:06 Ah, ben là, c'est le...
00:39:07 Et à plus plancher...
00:39:08 Quand le président dit que le projet du RN,
00:39:10 c'est un projet d'appauvrissement de l'Europe,
00:39:13 il pense à ça, il pense à un protectionnisme trop paroxystique
00:39:17 qui nous ferait sortir de tous les accords de l'ébranche.
00:39:19 C'est simple. Le prix plancher, c'est le protectionnisme.
00:39:21 On est le seul en Europe à avoir un prix fixe pour le livre.
00:39:23 Je le rappelle, le livre a un prix fixe.
00:39:26 Il n'y a pas de discussion.
00:39:27 Vous achetez, il y a écrit "prix gravé à l'arrière" du livre en France.
00:39:29 Alors, parfois, ça se démore, mais c'est là comme je le l'ai quand même.
00:39:31 Mais voilà. Et ben, sur l'oeuvre, il y a le protectionnisme.
00:39:33 Non, mais il y a d'autres...
00:39:34 On n'importe pas des livres en Inde.
00:39:35 C'est vrai, ben oui.
00:39:36 Il y a d'autres mécanismes.
00:39:37 Vous parlez du livre, mais si vous regardez le cinéma français,
00:39:41 le cinéma français, il n'y a pas un prix plancher.
00:39:43 Par contre, il y a une taxe sur chaque billet d'entrée de 10,7%
00:39:46 qui s'appelle l'ATSA, qui est reversée pour financer la création du cinéma français.
00:39:50 Donc, c'est un mécanisme différent.
00:39:52 Ça n'a pas une préférence nationale.
00:39:53 La question, c'est est-ce qu'on veut que l'agriculture soit...
00:39:56 que le maître étalon de l'agriculture soit le marché ?
00:39:58 Arthur, est-ce que l'Europe...
00:39:59 Moi, c'est une question encore plus basique, peut-être naïve.
00:40:02 Est-ce que l'Europe veut vraiment encore qu'il y ait de la paysannerie ?
00:40:04 Non, mais l'Europe, on ne veut pas.
00:40:05 L'Europe a très bien compris depuis le début que les pays de l'Ouest
00:40:08 doivent se débarrasser de l'agriculture au profit...
00:40:11 Alors, après, ils s'achètent une conscience verte en disant on va faire de la décroissance,
00:40:13 mais on va acheter du lait néo-zélandais et du bœuf au GM en Brésil
00:40:17 pour que l'Allemagne puis ils vendent leur berline,
00:40:19 qui sont plus accessibles en Europe.
00:40:20 Mais c'est ça la réalité.
00:40:21 Mais ça, il est déconsacré en sociologie, ma chère Sonia.
00:40:23 Il y a deux ouvrages... Pardon.
00:40:25 Attends, c'est important.
00:40:26 Deux ouvrages qui ont théorisé...
00:40:28 Enfin, une partie de l'Europe ou une partie de la Commission européenne
00:40:31 a pour projet de sortir de la paysannerie.
00:40:34 Oui, vous avez l'ouvrage d'Henri Mandras en 2008,
00:40:37 qui s'appelle "La fin des paysans".
00:40:39 Et vous avez en 2020 celui d'André Hervieux et de François Purcell
00:40:43 qui s'appelle "Pour une agriculture sans agriculteurs".
00:40:46 Et à travers ces ouvrages, sans être théorique,
00:40:50 on observe clairement, on comprend clairement la mutation
00:40:53 et à la fois des métiers et à la fois de l'affaissement de ce groupe social
00:40:57 qui aujourd'hui, je le rappelle, contrairement aux Gilets jaunes
00:41:00 qui avaient des revendications politiques,
00:41:02 est un groupe social qui lutte pour sa survie.
00:41:05 Quand vous voyez qu'ils étaient à peu près 900 000 exploitants il y a 10 ans
00:41:09 et qu'ils n'en sont que 300 000,
00:41:11 que comparativement, en 1982, pour le même nombre d'agriculteurs,
00:41:15 il y avait 32 000 fonctionnaires au ministère de la Culture
00:41:17 et qu'aujourd'hui le chiffre des agriculteurs s'est divisé par 3
00:41:20 avec le même nombre de fonctionnaires,
00:41:22 c'est-à-dire 32 000 au ministère de l'Agriculture aujourd'hui,
00:41:25 on comprend que de toute façon, c'est un groupe social
00:41:28 qui tend malheureusement à disparaître
00:41:31 et la France aujourd'hui le veut.
00:41:33 C'est écrit, c'est théorisé, c'est vécu aujourd'hui.
00:41:38 Pourquoi on arrive aujourd'hui à toutes ces pierres d'achoppement ?
00:41:40 Pourquoi ces agriculteurs vont jusqu'à Bruxelles ?
00:41:42 Parce qu'ils ont conscience que c'est à Bruxelles que tout se joue,
00:41:44 qu'Emmanuel Macron est complètement impuissant.
00:41:47 Il a beau recevoir, énoncer des mesures, etc.
00:41:50 C'est nous qui avons abandonné.
00:41:52 - On va continuer à en parler.
00:41:55 - Mais ça fait partie du débat de la société,
00:41:57 mais pas simplement sur l'agriculture,
00:41:59 mais sur l'ensemble des thématiques.
00:42:01 - Un temps d'arrêt dans notre débat.
00:42:03 Pour les titres, avec vous Somaya, et on reprend.
00:42:05 - Ca y est, c'est fait, c'est même l'un de vos thèmes de débat, Sonia.
00:42:08 Ils portent tous les mêmes vêtements.
00:42:10 L'expérimentation de l'uniforme à l'école primaire
00:42:12 débute aujourd'hui à Béziers.
00:42:14 4 écoles de la ville se sont portées volontaires
00:42:16 et au total, 92 établissements en France
00:42:18 ont donné leur accord pour le tester.
00:42:20 - La France directe de la loi antiséparatisme,
00:42:22 un établissement privé musulman dans la tourmente.
00:42:25 Nicole Belloubet veut fermer le collège Avicenne à Nice en septembre
00:42:29 en raison, je cite, d'un problème de financement opaque.
00:42:33 Et puis, démission surprise du gouvernement palestinien
00:42:36 qui vient de remettre sa démission au président Mahmoud Abbas.
00:42:40 Une décision qui intervient, je cite, notamment
00:42:42 à la lumière des développements liés à l'agression contre Gaza.
00:42:46 - Et l'actualité en France et le salon de l'agriculture.
00:42:49 On va prendre la direction de ce salon avec notre journaliste Thomas Bonnet
00:42:53 au moment où Jordan Bardella vient de déclarer
00:42:55 qu'il n'est pas là pour polimiquer mais pour écouter, a-t-il dit,
00:42:59 les doléances des agriculteurs.
00:43:01 Thomas Bonnet, dans tous les cas, c'est un défilé,
00:43:03 ce n'est pas un cirque, mais c'est un véritable défilé
00:43:05 de tous les responsables politiques.
00:43:07 - Oui, absolument, Sonia.
00:43:11 Au moment où je vous parle, il y a trois têtes de liste
00:43:13 aux européennes qui déambulent dans les allées du salon de l'agriculture.
00:43:17 Emmanuel Macron, Emmanuel Macron au brief,
00:43:19 François-Xavier Bellamy et donc Jordan Bardella que vous venez de citer.
00:43:22 D'ailleurs, pour Jordan Bardella, c'est le deuxième jour consécutif
00:43:25 de visite après un accueil très chaleureux hier.
00:43:28 L'idée pour ces représentants politiques, c'est aussi de capitaliser
00:43:31 sur le mouvement de colère des agriculteurs,
00:43:33 y compris d'ailleurs pour la France insoumise.
00:43:35 Il y a quelques instants, par exemple, les représentants
00:43:37 de la France insoumise nous disaient qu'ils partageaient
00:43:39 les revendications des agriculteurs, toutes les revendications.
00:43:43 Si on allumait cette question sur les syndicats, selon Emmanuel Macron,
00:43:47 je vous rappelle, il y aurait des syndicats qui seraient manipulés
00:43:50 en quelque sorte par le Rassemblement national.
00:43:52 Au contraire, la France insoumise nous dit qu'ils discutent
00:43:54 avec tout le monde, sans différenciation d'ailleurs.
00:43:57 On les a aussi interrogés, la France insoumise, quand même,
00:43:59 parce que c'est intéressant, sur leur soutien au soulèvement de la terre.
00:44:01 Est-ce qu'on peut soutenir à la fois les agriculteurs
00:44:03 et les soulèvements de la terre ?
00:44:05 Oui, nous disent-ils, il ne faut pas opposer écologie et agriculture.
00:44:09 Voilà pour l'ambiance autour de Manon-Aubry notamment.
00:44:11 Accueil chaleureux d'ailleurs aussi pour eux, il faut le souligner.
00:44:13 Et puis de l'autre côté, vous avez François-Xavier Bellamy,
00:44:16 qui est aux côtés d'Eric Soti, mais aussi de Céline Imard,
00:44:18 la numéro 2 de sa liste pour les européennes,
00:44:21 elle-même ancienne agricultrice.
00:44:23 Là aussi, l'idée, vous l'avez compris, c'est de capitaliser
00:44:26 sur le mouvement de colère, d'aller à la rencontre des agriculteurs,
00:44:29 de les écouter et de leur faire des propositions.
00:44:31 Merci beaucoup Thomas Bonnet.
00:44:33 Merci pour ce panorama au Salon de l'agriculture.
00:44:36 On va y revenir avec nos invités.
00:44:38 Je pense que ce qu'on évoquera, parce que moi je trouve que ce n'est pas du tout anecdotique,
00:44:41 ce qui s'est passé au niveau des soulèvements de la terre,
00:44:43 ce n'est pas anecdotique parce que ça dit beaucoup du fonctionnement de l'État.
00:44:47 Quand deux conseillers par exemple prennent le lead,
00:44:49 ou prennent la décision de proposer une invitation
00:44:52 et qu'Emmanuel Macron dit sa colère ou met en scène sa colère,
00:44:56 qui décide vraiment ?
00:44:58 Et puis quels sont aussi les lobbies autour du président de la République quand même ?
00:45:01 Parce que là, ce sont deux conseillers qui sont très proches de Pascal Canfin et de Nicolas Hulot,
00:45:05 on en parlera.
00:45:06 On a l'uniforme à l'école, ça se passe à Béziers.
00:45:08 De l'imam Mahjoubi qui veut absolument revenir en France,
00:45:11 que faut-il penser de ce que pourrait annoncer ou décider le juge à ce sujet ?
00:45:16 Il est attaché à notre pays.
00:45:17 Oui, son drapeau notamment.
00:45:19 Midi News, la suite, nous sommes en direct avec beaucoup de thèmes dans cette deuxième partie.
00:45:28 D'abord Béziers avec cette première journée en uniforme,
00:45:30 vous verrez, ça se passe très bien pour les petites écolières et petits écoliers
00:45:34 qui sont ravis de ce premier test dans la ville de Robert Ménard.
00:45:40 Nous évoquerons également, après l'expulsion de l'imam tunisien Mahjoubi,
00:45:45 ce qu'il en sera maintenant puisqu'il a demandé,
00:45:50 ou comme on dit, cher maître, un référé en liberté.
00:45:53 Il veut revenir en France et un référé en liberté,
00:45:55 faire valoir une liberté fondamentale qui aurait été bafouée.
00:45:57 On verra quelle sera la décision, évidemment,
00:46:00 mais tout d'abord place au journal et chez Somaya Labidi.
00:46:03 Bonjour à vous, chère Somaya.
00:46:05 Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:46:07 Eux aussi n'en peuvent plus et depuis ce matin,
00:46:09 ils se font entendre au Salon de l'Agriculture.
00:46:12 Les producteurs de lait européens multiplient les actions.
00:46:15 Mathieu Devese, bonjour.
00:46:17 Vous avez pu échanger avec eux, que vous disent-ils exactement ?
00:46:21 Pour cette troisième journée ici au Salon de l'Agriculture,
00:46:27 les actions de contestation se poursuivent.
00:46:29 Et aujourd'hui, ce sont les producteurs de lait qui se mobilisent.
00:46:32 Voyez ces images de Jules Bedot.
00:46:34 Vous avez des drapeaux français, bien sûr, belges, allemands,
00:46:38 italiens, mais aussi norvégiens.
00:46:40 Et tous réclament des réformes fondamentales,
00:46:43 notamment que les prix versés aux producteurs soient rénumérateurs,
00:46:46 avec par exemple des normes européennes sur les volumes et les prix
00:46:50 avant la livraison du lait, ou encore des mesures qui favorisent
00:46:53 le regroupement des producteurs.
00:46:55 Objectif affiché, réduire le déséquilibre des forces sur le marché.
00:46:59 Enfin, leur slogan, le lait au juste prix, car selon eux,
00:47:03 les subventions ne peuvent pas sauver l'agriculture européenne.
00:47:07 Et on entend bien la colère qui gronde derrière vous.
00:47:10 Merci Mathieu, merci également à Jules Bedot
00:47:12 pour la réalisation de ce duplex.
00:47:14 Des tensions et des heurts également en Belgique, à Bruxelles,
00:47:18 où la colère paysanne ne faiblit pas,
00:47:20 alors que les ministres de l'Agriculture sont réunis
00:47:23 pour parler simplification de la politique agricole commune,
00:47:26 mais aussi de la rémunération des agriculteurs.
00:47:29 Question au cœur de la crise qu'on cède.
00:47:31 Marc Fesneau écoutez.
00:47:33 En tout cas, ce qu'il y a besoin au niveau européen
00:47:36 de se poser la question de la rémunération des agriculteurs,
00:47:39 j'ai l'impression que oui.
00:47:41 La crise agricole n'est pas que française.
00:47:43 J'entends cette question de rémunération dans beaucoup de pays européens.
00:47:46 Je ne dis pas que nous soyons forcément à devoir être suivis
00:47:51 de la même façon dans tous les pays européens,
00:47:53 mais la question de la rémunération est devant nous.
00:47:55 Il n'y a pas de rémunération, il n'y a pas d'agriculture.
00:47:57 Ce n'est pas compliqué.
00:47:59 Vous ne pouvez pas, avec ces accidents climatiques,
00:48:02 ajouter des accidents économiques qui fassent que chaque année,
00:48:06 aucun agriculteur ne soit capable de se dire s'il va gagner sa vie,
00:48:08 et ce pendant plusieurs années.
00:48:09 Ça ne tiendra pas comme ça.
00:48:10 Et donc on a besoin de s'interroger au niveau national,
00:48:12 mais peut-être au niveau européen.
00:48:14 L'actualité judiciaire, rythmée par la deuxième semaine
00:48:18 du procès pour meurtre d'Éric Masson.
00:48:20 Un procès que vous suivez pour nous, Noémie Schultz.
00:48:23 Bonjour.
00:48:24 Noémie, ce matin, c'est le collègue de la victime
00:48:26 qui était auditionné, collègue policier présent lors du drame.
00:48:30 Absolument, c'est lui qui a assisté au dernier instant d'Éric Masson.
00:48:34 Avec émotion, Romain R. décrit cette scène qui le hante encore aujourd'hui.
00:48:38 Son collègue qui tombe au sol, le sang qui sort de sa bouche.
00:48:41 Je lui ai dit de rester avec moi pour ses filles, pour Émilie.
00:48:44 À la barre d'une voix parfois brisée par l'émotion,
00:48:46 Romain R. tente de retracer le fil précis des événements.
00:48:50 Une minute à peine avant les coups de feu,
00:48:52 deux fonctionnaires en civil contrôlent un point de deal
00:48:54 et croisent deux jeunes de type nord-africain, précise Romain R.
00:48:58 qui est convaincu d'avoir été clairement identifié comme étant policier.
00:49:02 Un des jeunes leur demande s'il charbonne, c'est-à-dire s'il vende de la drogue,
00:49:05 avant de mettre sa main dans sa sacoche et sortir son arme.
00:49:09 Interrogé à de nombreuses reprises sur l'enchaînement des faits,
00:49:12 ce policier de 38 ans assure qu'Éric Masson a crié "police" deux fois
00:49:17 avant que le jeune ne tire.
00:49:18 La question est cruciale car pour un meurtre sur personne dépositaire
00:49:22 de l'autorité publique, la peine encourue est la réclusion à la perpétuité.
00:49:26 Romain R. qui souffre encore aujourd'hui de stress post-traumatique,
00:49:29 évoque enfin à Éric Masson ce collègue et ami,
00:49:32 un mec super assassiné lâchement par un individu
00:49:35 qui n'a même pas le courage de le reconnaître.
00:49:37 À droite dans la salle, la famille Masson pleure.
00:49:39 À gauche, l'accusé plié en deux semble vouloir disparaître dans son box
00:49:43 avant de nier quelques instants plus tard,
00:49:45 une nouvelle fois, être l'auteur des coups de feu.
00:49:48 Merci Noémie pour ce point complet.
00:49:50 Voilà ce qu'on pouvait dire de l'information à 13h, Sonia.
00:49:53 Merci beaucoup chère Soumaya.
00:49:55 Et à tout à l'heure, je salue Xavier Roffer qui nous a rejoints sur ce plateau.
00:49:59 Bonjour à vous, merci d'être là.
00:50:01 Xavier Roffer est criminologue, vous connaissez très bien évidemment
00:50:04 les sujets liés à la délinquance, les chiffres également
00:50:07 pour bien argumenter nos débats.
00:50:10 Toujours autour de ce plateau, nous sommes avec Eugénie Bastier,
00:50:12 Arthur de Vatrigan, avec Sabrina Medjeber et avec maître Sarah Saldman.
00:50:17 Je voudrais tout d'abord évoquer cette ville test, si je puis dire,
00:50:21 souvent elle est considérée comme une ville test,
00:50:23 la ville de Robert Ménard à Béziers.
00:50:26 Alors, quatre écoles de la ville de Béziers expérimentent depuis aujourd'hui
00:50:31 l'uniforme que vous allez voir.
00:50:33 Un uniforme qui semble faire l'unanimité auprès des écoliers et écolières.
00:50:38 Écoutons une petite fille qui a des mots très jolis et très justes
00:50:41 pour décrire ce qu'elle porte.
00:50:44 L'uniforme, c'est une jolie petite tenue d'école.
00:50:47 Au moins, tu peux être assortie avec les copains et copines, c'est sympa.
00:50:50 En gros, tu as un pull avec l'écusson de Béziers, avec le camel.
00:50:55 On a le pantalon, on a une jupe short, on a le t-shirt en manches courtes blancs dessous
00:51:01 avec l'écusson toujours de Béziers et au moins, il est joli.
00:51:05 Bon, je vous propose de retrouver sur place notre journaliste,
00:51:08 reporter Jean-Luc Thomas.
00:51:11 Jean-Luc, dans la ville de Béziers, on l'a vu et puis on voit différentes réactions
00:51:16 depuis ce matin avec des petits écoliers et écolières qui sont contents,
00:51:20 des parents également, des personnels de l'éducation et pédagogique qui sont satisfaits.
00:51:25 Est-ce que c'est ce que vous observez sur place, cher Jean-Luc ?
00:51:28 Oui, totalement.
00:51:32 Toutes les personnes qu'on a pu rencontrer, que ce soit les petites filles,
00:51:35 les petits garçons, que ce soit les parents d'élèves, que ce soit aussi le corps enseignant
00:51:40 ici de l'école La Chevalière, une des quatre écoles de Béziers,
00:51:44 qui expérimentent l'uniforme, c'est un satisfait-cite général.
00:51:50 En gros, 80% dans les quatre écoles de Béziers ont tout simplement voté pour l'uniforme.
00:52:02 Alors cet uniforme, on l'a vu, c'est d'abord un pull, il y a un blazer également,
00:52:09 et c'était assez touchant de voir tout à l'heure, il y a eu une photo de classe
00:52:14 avec évidemment le maire de Béziers, les autorités, la rectrice, le préfet, etc.
00:52:19 Mais sur les marches de l'école, tout le monde avec un petit blazer à liseré rouge,
00:52:25 aux couleurs un petit peu de Béziers, eh bien tout ceci était quelque chose de normal
00:52:32 pour les enfants parce qu'il y a eu l'essayage la semaine dernière,
00:52:37 ils en ont parlé un petit peu avant les vacances, et donc c'est devenu quasiment normal.
00:52:44 Même quand nous sommes allés dans la classe, eh bien évidemment pour le premier jour
00:52:50 c'était un petit peu étonnant pour certains élèves de voir tout le monde habillé de la même façon,
00:52:54 mais globalement tout le monde est largement satisfait, le maire de Béziers évidemment,
00:53:00 et il a été dithyrambique sur l'ancien ministre de l'Éducation nationale,
00:53:08 et maintenant Premier ministre, Gabriel Attal, a plusieurs fois cité son nom
00:53:15 et a dit que c'était enfin arrivé, puisque ici à Béziers, Robert Ménard
00:53:19 avait demandé à tester l'uniforme il y a une dizaine d'années.
00:53:23 Effectivement, merci beaucoup Jean-Luc Thomas, et que demander de plus si tout le monde est content,
00:53:27 et effectivement pour recevoir souvent Robert Ménard, il est honnête politiquement pour reconnaître
00:53:33 quand il y a une décision qui est prise par n'importe quel bord politique,
00:53:36 et qu'elle lui semble juste, Sabrina Medjeber, de dire "banco, on l'essaye".
00:53:40 Alors on dit souvent que l'uniforme c'est pour voyeur d'autorité,
00:53:44 ça permet aussi peut-être de lutter contre l'offensive islamiste dans nos écoles,
00:53:49 est-ce que ça coche tous les cas sans être panacé quand même ?
00:53:52 Alors, ça coche toutes les cases, en tout cas concernant les élèves,
00:53:55 puisqu'il ne faut pas oublier aussi le rôle de la parentalité,
00:53:58 notamment dans l'offensive islamiste, ou ne serait-ce que parce que certains professeurs
00:54:03 osent émettre des sanctions vis-à-vis de leurs enfants.
00:54:07 Donc l'uniforme c'est une fierté, cela confère un sentiment d'appartenance,
00:54:16 l'uniforme affaisse les clivages socio-culturels, affaisse justement
00:54:22 même les clivages sociaux-économiques, puisque par l'uniforme, au moins,
00:54:26 ça permet de mettre les enfants et de les inscrire dans une relation horizontale.
00:54:31 Donc moi je trouve ça très bien.
00:54:33 Alors si après on doit parler de l'état de l'école républicaine en France,
00:54:37 de la mcdonnalisation de l'école en France, ça c'est un autre sujet,
00:54:41 le niveau d'instruction, l'affaissement du niveau d'instruction en France,
00:54:44 ça c'est encore un autre sujet, l'uniforme ne pourra évidemment pas résorber
00:54:48 toutes ces problématiques, mais au moins il a le mérite de mettre les enfants,
00:54:53 de les placer sous un ordre horizontal qui leur permet entre autres
00:54:58 de respecter la verticalité du maître, qui inscrit justement,
00:55:03 ça serait dans une logique d'autorité, de distanciation vis-à-vis de l'élève,
00:55:08 et donc d'autorité.
00:55:10 - Farid Bol avait dit... - Madame Belloubet,
00:55:13 il veut organiser d'ailleurs des classes pour djihadistes, j'ai appris ça aujourd'hui.
00:55:17 - On va expliquer, parce que dit ainsi, ça peut provoquer la sidération.
00:55:22 - Si je peux juste me permettre, le coût est de 200 euros répartis entre la ville et l'État,
00:55:25 parce que certains des détraqueurs de l'uniforme disaient
00:55:27 "ça va coûter beaucoup trop cher", et là on voit qu'il y a un modèle économique
00:55:31 qui est tout à fait pertinent.
00:55:33 - Non, non, non, ça va coûter extrêmement cher,
00:55:35 et pour moi c'est le défaut de cette mesure.
00:55:37 - Ça coûte toujours moins cher que de l'effet à l'État.
00:55:41 - Mais ça évite les captices aux enfants.
00:55:43 - Répartis entre la ville et l'État.
00:55:45 - Oui, mais ça va coûter extrêmement cher à l'État,
00:55:47 c'est-à-dire que 200 euros fois 6 millions...
00:55:49 - C'est pas ça qui va coûter le déficit.
00:55:51 - Non, non, non, je suis absolument pour l'uniforme,
00:55:53 je pense que c'est les parents qui devraient le payer.
00:55:55 - Et on n'a pas les moyens de payer l'uniforme.
00:55:57 - Sauf les bourses. - Vous voulez mettre un barème ?
00:55:59 - Oui, bien sûr, il faut des bourses pour les modèles.
00:56:01 - Il y a des aides, mais de toute façon...
00:56:03 - Que l'État paye pour tout le monde,
00:56:05 franchement, ce n'est pas le cas dans d'autres pays.
00:56:07 - On peut en discuter.
00:56:09 - J'ai calculé, c'est 200 euros fois 6 millions d'élèves,
00:56:11 ça fait 1 milliard 200 millions.
00:56:13 1 milliard 200 millions, je ne sais pas si vous vous rendez compte,
00:56:15 c'est énorme.
00:56:17 - Vous allez me trouver des magots.
00:56:19 On vient de donner, ce sont des lignes de crédit,
00:56:21 3 milliards à l'Ukraine.
00:56:23 Je trouve que 1 milliard pour nos petits écoliers...
00:56:25 - 1 milliard dans le cadre du budget d'éducation nationale,
00:56:27 avec les profs qui sont hyper mal payés,
00:56:29 c'est beaucoup, je suis désolée.
00:56:31 - Je pense que cette uniforme ne devrait pas être payée intégralement par l'État.
00:56:33 - Quand on voit l'argent qu'on met par les JO pour savoir ça...
00:56:35 - Il y en a marre d'avoir un pays socialiste où tout est induit,
00:56:37 tout est payé par l'État.
00:56:39 - En tous les cas, ça permet de débrouiller le rassemblement scolaire.
00:56:41 - Évidemment qu'il faut avoir des bourses pour les plus modestes,
00:56:43 mais je suis désolée, le budget moyen
00:56:45 que les parents français dépensent
00:56:47 pour leurs enfants en habit par an,
00:56:49 c'est beaucoup plus que...
00:56:51 - Pas tous les parents, mais...
00:56:53 - On a bien sûr des aides, mais on ne peut pas...
00:56:55 - Le matériel scolaire, il ne faut pas l'oublier.
00:56:57 - On ne peut pas le faire payer.
00:56:59 - Là où on est totalement en tort, c'est qu'on attend qu'on nous paye tout.
00:57:01 - Ça coûte un bras.
00:57:03 - Dans le scolaire, ça coûte un bras.
00:57:05 Les cahiers, le cartable, tout ce qu'on demande,
00:57:07 la moitié c'est inutilisable, ça coûte un bras aussi.
00:57:09 Donc les parents payent quand même une bonne partie.
00:57:11 - Il y a le chèque de rentrée.
00:57:13 - Le symbole quand même de l'autorité française.
00:57:15 - Moi je préfère qu'on mette de l'argent pour ça.
00:57:17 - Xavier Rofart, en parlant d'autorité.
00:57:19 - En tant que consultant pour des grandes boîtes
00:57:21 qui ont des soucis des fois
00:57:23 d'origine des produits
00:57:25 qu'ils achètent à l'étranger,
00:57:27 je peux vous dire que le prix de 200 euros,
00:57:29 c'est quand on en achète un.
00:57:31 Naturellement, vous avez des
00:57:33 nombres d'entreprises
00:57:35 immenses qui ont des uniformes
00:57:37 songés à ceux qui nettoient les rues,
00:57:39 dès que vous les commandez
00:57:41 par 10 000 ou par 100 000, les prix baissent de 80%.
00:57:43 C'est-à-dire que ça ne sera pas
00:57:45 6 millions de fois 200,
00:57:47 à la fin ça sera moins de 500 millions.
00:57:49 - Sauf qu'un garçon va utiliser 3 ou 4 pantalons
00:57:51 sauf si on l'impose.
00:57:53 - On a passé des mois à dire
00:57:55 le retour de l'uniforme.
00:57:57 - Ça ne me dérange pas, je veux assumer.
00:57:59 On passe son temps à dire que l'école
00:58:01 c'est un sanctuaire. L'uniforme, ça permet
00:58:03 d'empêcher la consommation d'entrer dans l'école,
00:58:05 ça permet d'empêcher
00:58:07 l'islamisation et ça donne un peu
00:58:09 de tenue, parce que c'est un uniforme, c'est la tenue,
00:58:11 c'est-à-dire la rigueur et la discipline,
00:58:13 tout ce dont manque cruellement l'école.
00:58:15 Je suis à fond pour, et quel que soit le financement,
00:58:17 c'est 1,2 milliard financé par l'État,
00:58:19 1,2 milliard c'est l'AME, entre la tenue
00:58:21 et les dents qu'on accueille, mon choix est fait.
00:58:23 - On ne peut pas vouloir être implacable
00:58:25 sur la laïcité
00:58:27 et se plaindre du manque de moyens
00:58:29 pour se défendre contre
00:58:31 les attaques faites au sujet
00:58:33 de la laïcité. Donc s'il y a
00:58:35 bien malheureusement ou heureusement
00:58:37 un budget à
00:58:39 déployer pour sauver
00:58:41 notre singularité et
00:58:43 protéger nos enfants de l'entrisme,
00:58:45 quel qu'il soit, parce qu'il n'est pas que
00:58:47 religieux, il y en a d'autres, et bien
00:58:49 il faut mettre le paquet.
00:58:51 Quand on voit une étude de Jean-Paul Gourevitch
00:58:53 sur l'immigration qui était parue dans le Figaro,
00:58:55 l'immigration irrégulière coûte
00:58:57 53 milliards d'euros aux contribuables,
00:58:59 entre les coûts structurels,
00:59:01 les coûts humanitaires et les coûts régaliens.
00:59:03 Je pense que l'État peut déployer
00:59:05 une enveloppe, absolument,
00:59:07 pour investir dans
00:59:09 les soins pour nos enfants.
00:59:11 - Non, non, mais je pense juste qu'on a
00:59:13 en habitude qu'en France, que l'État
00:59:15 paye tout, systématiquement.
00:59:17 Je m'interroge sur l'opportunité,
00:59:19 je pense évidemment que pour les plus modestes,
00:59:21 il faut qu'il y ait une aide, effectivement, mais que ce soit
00:59:23 offert par l'État pour tout le monde,
00:59:25 à tous les élèves, même
00:59:27 ceux qui ont des parents aisés, je ne trouve pas ça, ça ne doit pas être
00:59:29 automatique. Maintenant on a
00:59:31 une espèce d'automaticité, c'est l'État qui
00:59:33 paye, non ? Dans d'autres pays,
00:59:35 il y a une participation financière.
00:59:37 - Il y a une raison pour ça.
00:59:39 Parce que, dans le cas de la France,
00:59:41 c'est l'État qui a créé la nation.
00:59:43 Il y a d'autres pays où ce n'est
00:59:45 pas le cas. Vous prenez la forme qu'a l'Italie.
00:59:47 Vous avez une péninsule barrée par une
00:59:49 chaîne de montagne. Vous prenez la forme
00:59:51 qu'a l'Espagne. Vous avez un quadrilatère
00:59:53 fermé par une chaîne de montagne.
00:59:55 La France, ce n'était pas évident qu'elle prenne cette forme-là.
00:59:57 Donc l'État a créé la nation
00:59:59 et quand il n'y a pas assez de Nejovskis,
01:00:01 pour les Français, c'est de la faute de l'État.
01:00:03 - Oui. Alors là, je ne sais pas
01:00:05 si c'est de la faute de l'État ou de la faute du président
01:00:07 de la République, ou de ce qui l'a suscité
01:00:09 ou pas, vous me direz, mais c'est une image
01:00:11 qui nous a tous interpellés et
01:00:13 il y a beaucoup de Français qui nous ont regardés
01:00:15 ce week-end ou qui étaient au salon de l'agriculture
01:00:17 empêchés pendant quelques heures
01:00:19 d'entrer au salon dont l'ouverture a été retardée.
01:00:21 C'est une sorte de face-à-face
01:00:23 entre forces de l'ordre et
01:00:25 agriculteurs. Je dis face-à-face alors que c'est la même France.
01:00:27 Regardons cette séquence
01:00:29 et on va en parler juste après.
01:00:31 (Cris de la foule)
01:00:51 (Cris de la foule)
01:01:11 - Bon, ça fait mal au cœur pour plein de raisons,
01:01:13 pour ce face-à-face entre cette même France
01:01:15 qui travaille, qui se lève tôt, pour ces bêtes
01:01:17 apeurées, pour ceux qui aiment leurs bêtes
01:01:19 et qui ne supportent pas de les voir ainsi,
01:01:21 si je peux dire, malmenés ou apeurés.
01:01:23 Mais surtout, ça nous interroge tous quand même
01:01:25 sur un degré de
01:01:27 tension paroxystique,
01:01:29 Xavier Roffert, je ne sais pas s'il a à comparer
01:01:31 avec ce qui peut se passer dans notre société.
01:01:33 Il suffit d'un rien pour que ça parte
01:01:35 aujourd'hui. Alors là, c'est la colère
01:01:37 paysanne, mais pas seulement, me semble-t-il. Qu'en pensez-vous ?
01:01:39 - C'est simple. Depuis
01:01:41 que le président Macron est là,
01:01:43 ça se produit sans arrêt. Ça s'est produit
01:01:45 avec les Gilets jaunes. T'as qu'à traverser
01:01:47 la rue, tu trouves du boulot. Cette
01:01:49 manière totalement méprisante de tutoyer
01:01:51 les gens. Le président Macron ne sait
01:01:53 pas une chose. C'est que la France
01:01:55 des gens modestes n'aime pas être injuriée.
01:01:57 Voilà. Je vais vous donner un cas
01:01:59 précis. J'ai un ami qui successivement,
01:02:01 dans le cours de sa vie, a joué au rugby,
01:02:03 d'abord dans le lycée d'un quartier
01:02:05 bourgeois et deuxièmement dans un quartier populaire.
01:02:07 À la fin, quand le match s'est
01:02:09 pas bien passé, dans le vestiaire, on se traite
01:02:11 de nom d'oiseau. Alors, ça se passait
01:02:13 bien dans les beaux quartiers de Paris, on disait
01:02:15 "ouais t'es qu'un abruti". Naturellement, c'était bien
01:02:17 pire. Mais t'aurais dû marquer
01:02:19 un essai, etc. La première fois
01:02:21 où il s'est adressé comme ça à un de ses camarades
01:02:23 de jeu dans un quartier de la France
01:02:25 populaire, l'autre lui a mis son poing dans
01:02:27 la figure en disant "on me parle pas comme ça".
01:02:29 Voilà. Les Français de la base
01:02:31 n'aiment pas être injuriés. - Donc c'est un
01:02:33 bout de demande de respect. - Mais voilà. Et donc
01:02:35 c'est pas en disant "tu traverses la rue,
01:02:37 tu trouves du boulot, t'as qu'à t'acheter un costard,
01:02:39 les Gaulois rebelles, etc."
01:02:41 Il l'a fait trois fois, la quatrième fois c'était...
01:02:43 - Il y a une forme de mea culpa sur pas mal de ses phrases,
01:02:45 notamment celles sur les gares où les gens
01:02:47 ne se font rien. - Oui mais là il semble que ça ait recommencé
01:02:49 avec les Netflix,
01:02:51 avec la nourriture, il peut pas se retenir.
01:02:53 - Alors, il y a quand même une raison... - Ah oui, c'est pire, là, il l'a marqué,
01:02:55 je le précise, il a vraiment dit qu'il n'avait pas...
01:02:57 Il a démenti, quand même.
01:02:59 Une participante a dit qu'elle n'a pas du tout
01:03:01 entendu ça de la part de Emmanuel Macron. - Il y en a quatre qui ont dit qu'elle avait entendu.
01:03:03 Mais après, vous avez raison, ça s'est
01:03:05 accentué sous le mandat d'Emmanuel Macron, mais il y a une raison à ça.
01:03:07 Au-delà peut-être,
01:03:09 sociologiquement, de l'appauvrissement de tout ça, c'est que
01:03:11 Emmanuel Macron a
01:03:13 torpillé plus que jamais les institutions de la Vème République.
01:03:15 C'est-à-dire qu'il a instauré un lien direct
01:03:17 entre le président... - Ça ne veut pas dire que Nicolas Sarkozy
01:03:19 et François Hollande les ont portés... - Non, non,
01:03:21 mais bien sûr que non, mais je veux dire, quand je dis
01:03:23 "torpillé", c'est pas forcément d'un point de vue que négatif.
01:03:25 C'est-à-dire qu'il a créé un lien direct, voulu créer un lien direct
01:03:27 avec un pouvoir complètement descendant
01:03:29 entre lui et les Français.
01:03:31 C'est-à-dire qu'il a fait
01:03:33 les grands rendez-vous, il a fait ça, donc
01:03:35 les institutions, ils n'y utilisent pas.
01:03:37 Le Parlement, il l'a transformé
01:03:39 en caisse d'enregistrement.
01:03:41 Les corps intermédiaires, alors c'est pas que lui, mais ont
01:03:43 complètement disparu, et vous avez eu cette séquence au Salon
01:03:45 de l'Agriculture où vous avez Emmanuel Macron,
01:03:47 deux ministres potiches,
01:03:49 c'est quand même effrayant l'image, vous aviez le ministre de l'Agriculture
01:03:51 et Madame Pannier-Unaché, qui est à côté,
01:03:53 qui ne servent à rien sinon sourire.
01:03:55 Et ils discutaient directement.
01:03:57 Et à chaque fois, il se met en scène de "je discute
01:03:59 directement et je vais prendre des décisions directement
01:04:01 tout seul face aux Français".
01:04:03 Sauf que le problème, c'est que le monarque n'est pas si
01:04:05 monarque que ça, et si vous regardez dans la discussion,
01:04:07 ce qui s'est passé, c'est que le président était
01:04:09 "je vais vous défendre à l'Europe, et je défend
01:04:11 le modèle européen". Ce qui était plus président, c'était
01:04:13 syndicaliste. Syndicaliste d'un pays.
01:04:15 Donc il a lui-même en fait éliminé
01:04:17 tout ce qui faisait l'intermédiaire entre
01:04:19 le peuple et
01:04:21 lui. C'est-à-dire les corps intermédiaires,
01:04:23 le Parlement, les ministres
01:04:25 et les institutions, comme par exemple
01:04:27 la permission de faire un référendum. Donc forcément,
01:04:29 quand il se retrouve tout seul, ça se critalise
01:04:31 et les violences sont là. - Alors, violences,
01:04:33 surtout en fait, on parle de cette
01:04:35 violence-là, mais celle qui nous a tous interpellés
01:04:37 remonte déjà il y a quelques mois de la part des militants
01:04:39 des soulèvements de la terre. Alors la
01:04:41 vraie fausse invitation, maintenant on sait ce qui s'est passé.
01:04:43 Ce sont donc deux conseillers
01:04:45 qui prennent des décisions,
01:04:47 semble-t-il, deux conseillers qui ont lancé l'invitation
01:04:49 aux soulèvements de la terre. Emmanuel
01:04:51 Macron ce matin dans le Figaro
01:04:53 les soutient. On peut comprendre ça,
01:04:55 je trouve que c'est plutôt un pas à son honneur.
01:04:57 - Voilà, c'est tout à son honneur de ne pas les exposer,
01:04:59 mais on les connaît. Ce sont des conseillers
01:05:01 proches de Pascal Canfin et de Nicolas
01:05:03 Hulot. On va voir aussi
01:05:05 ce qu'a dit le président de la République
01:05:07 à leur sujet. Mais en fait,
01:05:09 moi, Sabrina Medjéber et vous tous, ce que je ne comprends pas,
01:05:11 c'est, est-ce que c'est un révélateur ?
01:05:13 Ça braque les projecteurs sur
01:05:15 comment fonctionne quand même, pas l'État,
01:05:17 mais une partie de l'État,
01:05:19 l'Élysée, les ministères, ou parfois
01:05:21 ce sont les conseillers qui prennent des initiatives.
01:05:23 Et là, pas n'importe lesquelles quand même.
01:05:25 Parce que je vous assure, ça a été mal pris par les inscripteurs,
01:05:27 mais alors vous n'avez pas idée comment ça a été mal pris
01:05:29 par les policiers et les forces de l'ordre et les gendarmes
01:05:31 qui ont reçu sur leur tête les cocktails
01:05:33 et les boules de pétanque à Sainte-Soline.
01:05:35 - Lorsqu'on se souvient effectivement
01:05:37 du drame de Sainte-Soline et de
01:05:39 de l'effervescence
01:05:41 de la brutalité
01:05:43 violente, de la brutalité pardon
01:05:45 des militants
01:05:47 du soulèvement de la terre,
01:05:49 oui, il y a de quoi se poser des questions,
01:05:51 on a été tous interrogés, on a tous resté
01:05:53 ébahis, stupéfaits, sidérés
01:05:55 par l'annonce potentielle
01:05:57 de l'avènement des soulèvements de la terre au Salon de l'Agriculture.
01:05:59 Et je me souviens des mots de
01:06:01 Patrick Legras, représentant, qui disait
01:06:03 pourquoi pas inviter les antifas, les black blocs,
01:06:05 les gendarmes, et puis
01:06:07 on discute ensemble sur
01:06:09 comment gérer
01:06:11 finalement l'ouverture du
01:06:13 Salon de l'Agriculture, tous ensemble, de manière
01:06:15 participative, pour trouver des solutions à la crise agricole.
01:06:17 Enfin, c'est complètement délirant.
01:06:19 Et ça en dit long, oui,
01:06:21 ça en dit long sur les crises intra-institutionnelles,
01:06:23 sur cette fameuse communication
01:06:25 dont se veut Emmanuel Macron,
01:06:27 enfin en tout cas le chantre de la communication,
01:06:29 et ce qui s'y passe
01:06:31 à l'intérieur même de son cabinet,
01:06:33 pardon, mais si réellement
01:06:35 les soulèvements de la terre, parce qu'ils l'ont confirmé,
01:06:37 enfin ils ont confirmé avoir été
01:06:39 contactés par le
01:06:41 cabinet du Premier ministre pour
01:06:43 venir assister
01:06:45 à ce débat, si réellement
01:06:47 c'est le cas, oui, ça en dit long sur la façon
01:06:49 dont les élus
01:06:51 ont fait, ça en dit long sur la communication
01:06:55 intra-institutionnelle au sommet
01:06:57 de l'État, c'est très inquiétant, si le président
01:06:59 de la République lui-même n'arrive pas à
01:07:01 avaliser des décisions
01:07:03 qui sont prises ou des conseils qui lui sont donnés
01:07:05 sur des problématiques aussi effervescentes,
01:07:07 c'est inquiétant.
01:07:09 Imaginez, Xavier Roffer,
01:07:11 le ministre de l'Intérieur qui lui-même
01:07:13 a participé, a tout fait pour la dissolution
01:07:15 de ce collectif, comment il a pu réagir ?
01:07:17 Il était à quasiment l'autre bout de la planète,
01:07:19 il était en Australie, je n'imagine
01:07:21 même pas comment un ministre de l'Intérieur a dû se dire
01:07:23 "non mais c'est pas possible". - Surtout qu'il serait discrédite,
01:07:25 parce que lui-même les avait qualifiés des côtés
01:07:27 russes, et Macron finalement,
01:07:29 en tout cas ses proches ont discrédité la parole
01:07:31 du ministre de l'Intérieur. - On est dans un des points
01:07:33 d'application de quelque chose de plus général,
01:07:35 le président Macron pense que
01:07:37 la France est une entreprise,
01:07:39 que ce n'est pas un gouvernement, que ce n'est pas un État,
01:07:41 et il la dirige comme une entreprise. Dans l'affaire
01:07:43 du Covid, il y avait un
01:07:45 organisme qui était tout trouvé pour
01:07:47 prendre ça en main, qui est le Secrétariat Général
01:07:49 de la Défense Nationale, qui a
01:07:51 le lien avec tous les
01:07:53 services de renseignement, l'état-major
01:07:55 de l'armée, tous les gens qui devaient pouvoir intervenir
01:07:57 très vite, il a mis une task force
01:07:59 à la place, alors tout de suite un nom américain,
01:08:01 mais ça fait plus chic, il a peuplé
01:08:03 ça avec des gens qui venaient du privé, et ça a été
01:08:05 un tel bazar qu'à la fin il a été obligé
01:08:07 de faire venir un général pour faire
01:08:09 que la volière se comporte un peu de
01:08:11 manière cohérente. - On va continuer à en parler,
01:08:13 c'est important en plus, ça éclaire quand même sur le fonctionnement,
01:08:15 non pas de l'État, mais de
01:08:17 l'Élysée, de certains ministères. Nous
01:08:19 parlerons également de ce qui se passe autour de l'imam
01:08:21 Mahjoubi, et là vos différentes expertises
01:08:23 nous seront très utiles. Que peut-il
01:08:25 se passer, maître Salmane, avec
01:08:27 la décision du juge, des
01:08:29 référés, et puis plus largement aujourd'hui,
01:08:31 au-delà d'une décision judiciaire, comment on fait pour
01:08:33 gagner, on en parle souvent
01:08:35 à Arthur de Vatrigan ici, même la bataille culturelle,
01:08:37 quel récit ou contre-récit
01:08:39 on peut opposer à ces discours
01:08:41 de Haït, qui peut les porter ?
01:08:43 Est-ce que c'est à l'école et au-delà ?
01:08:45 Vous nous direz ce que vous en pensez. Une courte pause et on se retrouve.
01:08:47 ...
01:08:49 - Impossible.
01:08:51 - Merci d'être avec nous, nous allons
01:08:53 évoquer tout ce qui se passe et l'affaire
01:08:55 autour de l'imam Mahjoubi
01:08:57 avec un référé liberté qui a été
01:08:59 déposé. Maître Salmane nous dira
01:09:01 quelle possible suite, et puis
01:09:03 je trouve plus intéressant la bataille culturelle,
01:09:05 il y a la bataille politique, d'expulsion,
01:09:07 et puis il y a la vraie grande bataille culturelle.
01:09:09 On va en parler après vos titres, chère Somaya.
01:09:11 - Tensions et heurts
01:09:13 à Bruxelles où les tracteurs sont de
01:09:15 retour, comme vous allez le voir sur ces images.
01:09:17 La colère paysanne ne faiblit
01:09:19 pas alors que les ministres de l'Agriculture
01:09:21 sont réunis pour parler simplification
01:09:23 de la politique agricole commune.
01:09:25 Conférence de soutien
01:09:27 à l'Ukraine au Palais de l'Elysée, Emmanuel Macron
01:09:29 recevra une vingtaine de chefs d'État
01:09:31 dès 17h au menu
01:09:33 "Extension de l'aide militaire à Kiev" qui vient
01:09:35 d'entrer dans sa deuxième année de guerre
01:09:37 avec la Russie.
01:09:39 Et puis conséquences directes de la loi
01:09:41 antiséparatisme, un établissement privé
01:09:43 musulman dans la tourmente,
01:09:45 Nicole Belloubet veut fermer le collège
01:09:47 à Vissennes à Nice en septembre en raison, je cite,
01:09:49 d'un problème
01:09:51 de financement opaque.
01:09:53 - Merci à vous, chère Somaya.
01:09:57 Après son expulsion, l'imam
01:09:59 vers la Tunisie, l'imam Majoubi, a affirmé
01:10:01 qu'il ferait tout pour revenir en France.
01:10:03 Après avoir craché, je vous le rappelle,
01:10:05 sur le drapeau tricolore, puisqu'il l'a qualifié
01:10:07 de satanique. Il a déposé donc un recours
01:10:09 et nous allons voir avec vous,
01:10:11 Sarah Salman, maître, ce que décidera
01:10:13 ou ce que pourrait décider le juge. Mais tout d'abord,
01:10:15 comment est-ce qu'on peut
01:10:17 contrôler la parole
01:10:19 des prêches, de ces imams ?
01:10:21 On va vous interroger aussi, Xavier Roffert, sur le
01:10:23 renseignement territorial
01:10:25 qui était une véritable toile d'araignée auparavant.
01:10:27 Qu'en est-il aujourd'hui ?
01:10:29 Regardez ce sujet de Juliette Sadat et Adrien Spiteri.
01:10:31 Les gouvernances vont chuter,
01:10:33 c'est fini, alhamdoulilah.
01:10:35 On n'aura plus tous ces drapeaux tricolores.
01:10:37 Ces propos ont été tenus
01:10:39 par l'imam de Bagnole-sur-Seize,
01:10:41 un discours haineux
01:10:43 et anti-France qui tombe sous le coup
01:10:45 de la loi et qui a mené à l'expulsion
01:10:47 de l'imam tunisien.
01:10:49 Un prêche qualifié par certains de propos
01:10:51 apparentés au frérisme, l'idéologie
01:10:53 des frères musulmans.
01:10:55 Mais cette idéologie influence-t-elle
01:10:57 de nombreuses imams en France ? Nous avons posé
01:10:59 la question à ce spécialiste.
01:11:01 On a des prêcheurs qui diffusent des discours
01:11:03 en rupture
01:11:05 avec d'une part les lois
01:11:07 de la République, mais les discours de rupture,
01:11:09 ils existent, mais ils ne sont pas
01:11:11 représentatifs de
01:11:13 l'islam de France.
01:11:15 Mais alors comment éviter que
01:11:17 de tels discours soient tenus et que
01:11:19 l'islam soit compatible
01:11:21 avec la République ? Il faut des formations.
01:11:23 Il faut former
01:11:25 ces imams. Il faut que
01:11:27 nos imams
01:11:29 en enseignent la citoyenneté.
01:11:31 Parce que le salafisme
01:11:33 et le frérisme, c'est ça qui existe.
01:11:35 Il y a d'autres comme l'imam Mahjoubi,
01:11:37 je suis sûr, certain.
01:11:39 Il y en a plein en France qui sont comme ça.
01:11:41 Et heureusement, j'espère
01:11:43 qu'il y a la conscience maintenant, avec
01:11:45 la nouvelle loi et d'autres, d'avoir la
01:11:47 conscience de lutter contre ça.
01:11:49 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
01:11:51 s'est félicité de l'intensification
01:11:53 de la lutte contre l'islam radical
01:11:55 et politique, plus 26%
01:11:57 d'expulsions par rapport à
01:11:59 2022.
01:12:01 D'abord, sur ce
01:12:03 que pourrait décider le juge.
01:12:05 Déjà, je vais rappeler que pour un référé à liberté,
01:12:07 il faut plusieurs conditions. Il faut une urgence,
01:12:09 une atteinte à une liberté fondamentale
01:12:11 et montrer que l'atteinte portée à cette liberté
01:12:13 est grave et manifestement illégale.
01:12:15 Ce qui est intéressant, c'est que l'avocat de cet
01:12:17 imam, il fait son travail,
01:12:19 il dit, je cite, "démontrer
01:12:21 qu'il n'y a pas d'urgence à expulser
01:12:23 cet imam et qu'on doit lui laisser le temps de
01:12:25 demeurer en France pour s'expliquer sur le fond des propos
01:12:27 qui lui sont reprochés, notamment sur l'urgence".
01:12:29 On peut effectivement en discuter. Alors, le juge
01:12:31 doit se prononcer dans les 48 heures, ce qui est assez
01:12:33 rapide et je pense que si jamais
01:12:35 la décision ne lui donne pas gain de cause, il pourra
01:12:37 non pas faire appel, mais faire un recours
01:12:39 en cassation devant le Conseil d'État
01:12:41 et peut-être que c'est ce qu'il fera. Mais le caractère
01:12:43 d'urgence, on peut en discuter. La liberté fondamentale,
01:12:45 ça peut être aussi bien la liberté d'expression,
01:12:47 la liberté de réunion et je le rappelle,
01:12:49 il a 11 enfants, dont
01:12:51 5 ou 7, je crois, qui sont mineurs.
01:12:53 Donc, il va pouvoir avoir matière à faire
01:12:55 quelque chose. Donc, ce n'est pas
01:12:57 évident qu'il soit expulsé. - Je voudrais poser
01:12:59 la question à l'avocate que vous êtes.
01:13:01 Certains experts, comme
01:13:03 Florence Bergeau-Blackler
01:13:05 ou d'autres, affirment que
01:13:07 pouvoir non pas profiter, mais utiliser ainsi
01:13:09 cette somme de recours, c'est une
01:13:11 forme de djihad judiciaire. Alors,
01:13:13 l'avocate que vous êtes, c'est très intéressant. - C'est ce que
01:13:15 j'appelle la procédure dilatoire. Ça veut dire que
01:13:17 vous multipliez les recours pour gagner du temps.
01:13:19 Mais il y a plein de procédures où vous pouvez faire ça.
01:13:21 Dans une procédure civile classique, vous demandez un renvoi,
01:13:23 puis deux et ensuite... Donc, oui,
01:13:25 moi, je partage ses propos. Le but, c'est de
01:13:27 jouer la montre et de gagner du temps.
01:13:29 Et le système judiciaire français fait que
01:13:31 1) la justice est lente, donc là, ça va être 48 heures,
01:13:33 mais ensuite, ça peut être long, et
01:13:35 il y a une multiplication des recours. Peut-être
01:13:37 voudra-t-il aller jusqu'à la Cour européenne des droits
01:13:39 de l'homme et je pense que c'est son intention.
01:13:41 - Alors, Sabrina Medjeber, Eugénie Bastier,
01:13:43 Arthur de Vatrigan et évidemment, vous,
01:13:45 Sarah, on va aller dans quelques instants sur la bataille
01:13:47 culturelle, mais tout d'abord, Xavier Rofeur,
01:13:49 ce qui nous interpelle quand même, moi,
01:13:51 j'aurais aimé savoir, mais malheureusement,
01:13:53 je crois qu'on a la réponse, si
01:13:55 le public, face à
01:13:57 cet imam, c'est-à-dire que c'était un prêche,
01:13:59 donc il y avait des gens, probablement des jeunes gens,
01:14:01 est-ce qu'il y a eu une réaction ? Est-ce que quelqu'un s'est dit
01:14:03 "C'est pas possible de dire ça sur le drapeau
01:14:05 de mon pays, le drapeau français" ?
01:14:07 Et ça, bon, ça, c'est quand même
01:14:09 une interrogation qui reste,
01:14:11 parce qu'il a fallu que cette vidéo soit sur
01:14:13 les réseaux sociaux, qu'un élu interpelle,
01:14:15 etc., pour que le ministre de l'Intérieur...
01:14:17 Je dis pas que les renseignements n'étaient pas informés,
01:14:19 parce qu'il y a eu des signalements avant, mais quand même,
01:14:21 il a fallu tout cela. Aujourd'hui,
01:14:23 Xavier Rofeur, le renseignement territorial,
01:14:25 de quels moyens il dispose
01:14:27 pour être un peu partout, infiltré,
01:14:29 ces mosquées, et aussi
01:14:31 des salles de prière qui n'ont rien de ce caractère
01:14:33 officiel des mosquées ?
01:14:35 - Alors, d'abord, le plus important,
01:14:37 qu'on ne répétera jamais
01:14:39 assez, il ne faut pas
01:14:41 prolonger les courbes en pensant
01:14:43 qu'une religion est comme une autre.
01:14:45 Si vous pouvez faire
01:14:47 une espèce de contrôle
01:14:49 comme ça, par le sommet
01:14:51 du catholicisme, des églises protestantes
01:14:53 et du judaïsme, vous ne pouvez
01:14:55 pas le faire pour l'islam sunnite, parce que
01:14:57 l'islam sunnite est une religion
01:14:59 sans clergé. Vous n'avez pas
01:15:01 un prêtre, vous avez un homme
01:15:03 qui dirige la prière, - Il n'y a pas de hiérarchie.
01:15:05 - et qui ferait un sermon,
01:15:07 de temps en temps. Maintenant, c'est pas qu'il n'y a pas de hiérarchie,
01:15:09 il n'y a pas de clergé. - Oui, mais je veux dire, il n'y a pas de...
01:15:11 - La clergé qui existe dans l'islam chiite,
01:15:13 avec les mollahs, les ayatollahs,
01:15:15 les gonzales, n'existe pas
01:15:17 dans l'islam sunnite. Donc, déjà,
01:15:19 à la base, c'est un travail de romain,
01:15:21 parce que chaque fois qu'il y en a un, il peut être différent
01:15:23 de celui d'avant, et chaque fois qu'il y a
01:15:25 une mosquée, ça risque d'être différent de celui de la mosquée à côté.
01:15:27 On ne peut pas diriger ça par le sommet,
01:15:29 d'une part. Et puis,
01:15:31 deuxièmement, il y a eu un immense
01:15:33 retrait de toute
01:15:35 la sphère policière française
01:15:37 de l'approche renseignement
01:15:39 humain. On pensait qu'on arriverait
01:15:41 à faire aussi bien en contrôlant les téléphones.
01:15:43 Alors, d'une part, maintenant, il y en a qui sont codés,
01:15:45 donc à peu près inviolables.
01:15:47 Ou alors, on peut une fois de temps en temps exiger
01:15:49 ceci ou cela, mais on ne peut pas le faire pour
01:15:51 50 000 mosquées toutes les semaines, tous les jours.
01:15:53 Et puis, deuxièmement,
01:15:55 le fait que le corps des
01:15:57 commissaires de police en France s'est rétracté,
01:15:59 c'est devenu une sorte de second corps
01:16:01 des préfets, alors qui, naturellement,
01:16:03 en plus, s'engueulent avec les préfets,
01:16:05 parce que c'est un poste police... - C'est qu'afghan, alors.
01:16:07 - Voilà. Et puis, d'une part.
01:16:09 Et puis, deuxièmement, l'approche par le terrain
01:16:11 est de toujours plus complexe.
01:16:13 - Vous, le spécialiste, vous savez qu'elle est essentielle.
01:16:15 On citait, je crois que c'était pendant la pause,
01:16:17 le Maroc,
01:16:19 avec une sorte de maillage
01:16:21 territorial qui leur permet d'être partout,
01:16:23 d'être les... Alors, parfois,
01:16:25 certains disent "mais regardez, il y a un système
01:16:27 de délation, etc."
01:16:29 Mais bon, au moins, j'allais dire,
01:16:31 ces propos ne se diffusent pas partout.
01:16:33 - Alors, ce que vous dites est vrai,
01:16:35 ça devrait être, mais ça ne l'est pas.
01:16:37 Donc, ce qu'on a comme information
01:16:39 est parcellaire, partiel,
01:16:41 localisé, des fois oui, des fois non.
01:16:43 On n'a pas une vue systématique
01:16:45 sur la manière dont sont régis
01:16:47 les mosquées en France.
01:16:49 En plus de ça, le gouvernement,
01:16:51 d'un pays complexe
01:16:53 comme la France, dirige
01:16:55 en imposant des priorités.
01:16:57 Si vous êtes une priorité,
01:16:59 on vous met sur la pile au-dessus,
01:17:01 et puis vous arrivez encore à quelque chose.
01:17:03 C'est pas vu comme une priorité.
01:17:05 Alors, compte tenu du fait que, depuis
01:17:07 pas mal d'années, déjà sous M. Hollande,
01:17:09 on a des gouvernements qui ont la trouille de tout,
01:17:11 ils ont peur de tout, oh là là,
01:17:13 parce qu'ils sont entourés de gourous de la Rome...
01:17:15 - Alors là, il n'a pas eu peur, le ministre de l'Intérieur,
01:17:17 expulsant, il y est allé.
01:17:19 - Mais oui, mais ça c'est du cinéma dans l'autre sens, vous comprenez.
01:17:21 - Ah bah, pourquoi ? Il fallait bien qu'il fasse quelque chose.
01:17:23 - Il va venir une semaine après,
01:17:25 il va dire "c'est pas de ma faute".
01:17:27 - Si on veut prendre un peu de recul sur ces propos,
01:17:29 je pense que ce qu'ils traduisent,
01:17:31 c'est... comment dire...
01:17:33 la non...
01:17:35 l'impossibilité théorique
01:17:37 de la compatibilité
01:17:39 entre l'islam et l'État-nation.
01:17:41 C'est-à-dire que c'est l'idée que l'ouma transcende
01:17:43 les drapeaux, transcende les nations,
01:17:45 et d'ailleurs il crache sur le drapeau français, mais après,
01:17:47 il parle de tous les drapeaux.
01:17:49 C'est un rejet de la nation, en fait.
01:17:51 - Oui, mais alors dans ce cas-là, en Tunisie,
01:17:53 il y a la nation tunisienne, il dirait la même chose,
01:17:55 il crache sur la nation aussi.
01:17:57 - Alors il a dit que c'était le drapeau de l'ultimeur.
01:17:59 - Oui, mais la Tunisie est la région.
01:18:01 - Mais l'ouma travaille aussi les pays du Maghreb,
01:18:03 et d'ailleurs il y a une répression
01:18:05 dans les pays du Maghreb des frères musulmans.
01:18:07 - Il est allé créer un pays...
01:18:09 - Mais voilà, et donc ça, je pense que la réponse
01:18:11 à ce discours, elle ne peut pas être uniquement
01:18:13 juridique ou sécuritaire, parce qu'il y a
01:18:15 deux... il y a effectivement un facteur culturel,
01:18:17 qui est de retravailler l'assimilation,
01:18:19 l'amour
01:18:21 de la patrie, d'assumer
01:18:23 une dimension nationale, de nous-mêmes...
01:18:25 - Mais ce qui ne peut pas commencer...
01:18:27 - C'est pas le vide, mais une autre culture,
01:18:29 un autre discours, et puis pardon, il y a la question du nombre.
01:18:31 C'est-à-dire que Gérard Lamanin, qui se félicite
01:18:33 et qui fait les gros bras parce qu'il a renvoyé un imam,
01:18:35 le problème c'est que quand vous faites rentrer
01:18:37 500 000 immigrés chaque année dans notre
01:18:39 pays, vous videz l'océan à la petite cuillère.
01:18:41 C'est-à-dire que forcément, dans ces gens qui arrivent,
01:18:43 il y aura forcément des gens qui
01:18:45 feront du communautarisme et qui seront dans...
01:18:47 On crée les conditions du communautarisme,
01:18:49 du rejet de la nation. Donc pour moi,
01:18:51 c'est un peu du cirque,
01:18:53 c'est-à-dire de renvoyer cet imam chez lui,
01:18:55 quand on ne traite pas le fond du problème.
01:18:57 - J'entends, l'immigration. - L'immigration massive.
01:18:59 - Avec le nombre. Et vous dites aussi, c'est très intéressant
01:19:01 de ne pas opposer une sorte,
01:19:03 je ne sais pas, d'idéologie du vide ou du néant.
01:19:05 - Oui, ce qu'on oppose, c'est la laïcité, point.
01:19:07 - Non, et d'ailleurs... - C'est du juridique.
01:19:09 - C'est du juridique. - C'est quand même intéressant,
01:19:11 parce qu'on va, cette année, en 2024, ce sera
01:19:13 les 20 ans de la loi de 2004 sur le voile à l'école.
01:19:15 Et c'est l'année, d'ailleurs, où on met l'uniforme
01:19:17 obligatoire à l'école, ce qui montre que
01:19:19 la laïcité seule ne suffit pas, mais qu'il faut opposer
01:19:21 une culture à quelque chose de concret
01:19:23 au vide. Et l'uniforme, d'ailleurs,
01:19:25 fait partie de ces éléments concrets.
01:19:27 - Un autre anniversaire, justement, ça va être intéressant,
01:19:29 c'est l'anniversaire de Yann Bienfou, 70 ans.
01:19:31 - Oui. - Vous pensez qu'on préfère épouser
01:19:33 la laïcité ou épouser Yann Bienfou ?
01:19:35 - Yann Bienfou, pour le coup.
01:19:37 - Pardon, dans les valeurs qui sont transmises,
01:19:39 est-ce que vous pensez qu'un enfant, vous lui dites,
01:19:41 vous lui racontez Yann Bienfou, l'histoire de Yann Bienfou,
01:19:43 l'histoire de la laïcité, il va avoir des étoiles
01:19:45 dans les yeux de quel sujet ?
01:19:47 - Vous dites que ça ne donne pas à rêver,
01:19:49 la laïcité. - Non, ça ne fait pas laïcité
01:19:51 juridique. Moi, quand on racontait
01:19:53 que des paras sautaient encore
01:19:55 alors que les autres allaient mourir, au niveau
01:19:57 des sacrifices, au niveau de la camaraderie,
01:19:59 ça fait un peu plus rêver qu'une laïcité que personne ne comprend.
01:20:01 Évidemment que la question, elle est sur elle
01:20:03 et pas juridique, parce que la question
01:20:05 est sur les mœurs, et le drame, c'est qu'on a
01:20:07 remplacé les lois, on a remplacé les mœurs
01:20:09 par les lois, alors que les mœurs,
01:20:11 on est dans la situation... - On vient d'honorer la mémoire
01:20:13 de Misak Manouchian au Panthéon
01:20:15 qui est un résistant, résistant
01:20:17 parfois assimilé. - Oui, mais on l'a honoré en expliquant
01:20:19 qu'il y avait des bons résistants et des mauvais résistants.
01:20:21 - Oui, ça c'est le... - Oui, mais le problème, c'est qu'on l'a mal honoré
01:20:23 en fait, au final, on a utilisé... Le président,
01:20:25 c'est sa spécialité, il commémore plus pour diviser
01:20:27 encore plus. C'est sa spécialité,
01:20:29 alors que ça pouvait rassembler, on l'a divisé.
01:20:31 On a opposé des valeurs, il a parlé plus de communisme et de la fraternité,
01:20:33 ce qui est un peu angoissant, plutôt que de la France.
01:20:35 Bon, ben ça ne se rassemble pas.
01:20:37 Et encore une fois, on s'assimile à des choses...
01:20:39 Si je vous dis "Quelle est votre héroïne préférée ?"
01:20:41 et je vous dis ensuite "Vous allez lui ressembler",
01:20:43 ben vous n'allez pas vivre ça comme une déchirure.
01:20:45 Vous allez vivre ça comme un plaisir et une réussite.
01:20:47 Le problème, c'est qu'on vous dit "Vous allez ressembler à
01:20:49 une princesse qui est moche, qui est laide et qui est raciste."
01:20:51 Ben forcément, vous n'avez pas envie.
01:20:53 C'est ça le drame, il faut être désirable. Mais aussi
01:20:55 les Français de souche, comme on les appelle aujourd'hui,
01:20:57 les Français de souche ne sont même plus assimilés à leur pays.
01:20:59 Donc comment voulez-vous que des nouveaux entrants s'assimilent ?
01:21:01 C'est ce que je dis, je dis parfois que cet imam,
01:21:03 il tient un peu au prou les mêmes discours que certains
01:21:05 dans la sphère, je ne veux pas du tout nommer,
01:21:07 mais à l'extrême des sphères politiques ou intellectuelles,
01:21:09 où on crache sur la France.
01:21:11 Oui, alors moi je voudrais revenir sur vos propos,
01:21:13 monsieur, que lorsque vous dites "Ils ont la trouille".
01:21:15 Pardon, je m'inscris en faux dans votre argument,
01:21:17 puisque ce clientélisme-là est méthodiquement organisé
01:21:19 depuis 40 ans en France.
01:21:21 Lorsque Emmanuel Macron parle de lutter contre l'idre islamiste,
01:21:23 il devrait plutôt s'intéresser à
01:21:25 l'islamisme, à la religion.
01:21:27 Et je pense que c'est un peu la même chose.
01:21:29 Quand il parle d'idre islamiste, il devrait plutôt s'intéresser
01:21:31 à lutter contre l'idre clientéliste.
01:21:33 L'histoire de cet imam Mahjoubi
01:21:35 en est l'illustration parfaite.
01:21:37 Il a obtenu un bail amphithéotique
01:21:39 d'un maire,
01:21:41 ancien socialiste,
01:21:43 devenu Renaissance,
01:21:45 Jean-Yves Chaplet, je vais y arriver,
01:21:47 qu'il paye 1000 euros par an,
01:21:49 un bail amphithéotique éternel.
01:21:51 99.
01:21:53 Voilà, c'était 99, exactement.
01:21:55 Cette pratique-là, cet aphorisme-là,
01:21:57 une mosquée = 3 mandats,
01:21:59 c'est courant dans les municipalités,
01:22:01 quel que soit le bord politique.
01:22:03 Donc la France, pardon,
01:22:05 ou les élus locaux, parce que le communautarisme est local,
01:22:07 a façonné son propre communautarisme.
01:22:09 Et là où je rejoins les propos
01:22:11 de Gini Pastier, parce qu'il y a une causalité
01:22:13 en réalité avec l'immigration. Pourquoi ?
01:22:15 Parce qu'il y a un code civil,
01:22:17 il y a un article 21-24
01:22:19 qui oblige les autorités
01:22:21 à l'assimilation.
01:22:23 L'assimilation, ça veut dire
01:22:25 substantiellement l'obligation
01:22:27 de se conformer au mœurs
01:22:29 qui constituent l'identité
01:22:31 française. Lorsque vous faites
01:22:33 venir ces gens sur notre
01:22:35 territoire, en leur faisant
01:22:37 comprendre qu'ils n'ont pas l'obligation
01:22:39 de s'assimiler, qu'ils n'ont pas besoin
01:22:41 de choisir la France comme patrie,
01:22:43 eh bien ils comprennent qu'ils peuvent tout à fait
01:22:45 négocier des gages
01:22:47 que sont nos principes,
01:22:49 nos valeurs,
01:22:51 comment ça se décrète.
01:22:53 Vous allez sonder les reins,
01:22:55 il est dans un propos
01:22:57 anti-France, etc.
01:22:59 Mais comment vous décrêtez,
01:23:01 il y a une zone grise, où sans tenir ses propos
01:23:03 vous n'êtes peut-être pas parfaitement assimilé ?
01:23:05 Je ne sais pas, moi je me sens plus
01:23:07 intégrée qu'assimilée, parce que je ne veux pas
01:23:09 laisser de côté le bagage
01:23:11 de mes origines, ça me semble évident.
01:23:13 S'assimiler à la France,
01:23:15 ça ne veut pas dire obstruer
01:23:17 ou annihiler ses origines.
01:23:19 Moi je suis française d'origine algérienne,
01:23:21 oui j'aime le couscous et j'aime les briques,
01:23:23 mais je suis française.
01:23:25 Je suis française,
01:23:27 je me conforme
01:23:29 au mœurs de la vie civique française,
01:23:31 à l'identité française.
01:23:33 Vous me donnez un exemple un peu ironique,
01:23:35 je ne sais pas si vous êtes dans l'ironie ou dans la caricature,
01:23:37 c'est beaucoup plus que ça.
01:23:39 Comment vous faites
01:23:41 dans cette zone grise pour définir
01:23:43 ceux qui sont vraiment assimilés ou intégrés ?
01:23:45 C'est pas évident.
01:23:47 Vous avez l'exemple de la religion,
01:23:49 la religion doit s'exercer sous le joug
01:23:51 de la spiritualité privée,
01:23:53 c'est-à-dire la religion est à l'intérieur
01:23:55 du foyer. La religion
01:23:57 n'est pas un objet ou un objectif
01:23:59 de prosélytisme. La religion n'est pas
01:24:01 une offensive, la religion n'est pas un marqueur
01:24:03 identitaire ni social.
01:24:05 La religion n'est pas un particularisme
01:24:07 identitaire. Vous êtes français
01:24:09 de confession, juif, catholique
01:24:11 ou musulmane,
01:24:13 mais ça ne regarde que vous. Là où il y a
01:24:15 un problème, encore une fois, avec l'offensive
01:24:17 islamiste. Et le résultat de ces prêches-là,
01:24:19 c'est qu'on a laissé faire pendant
01:24:21 40 ans, on a laissé s'installer
01:24:23 cet imam qui d'ailleurs serait même
01:24:25 condamné par les pays du Maghreb.
01:24:27 Quand l'université du Caire à Lazare
01:24:29 décide de la prière du vendredi,
01:24:31 je peux vous dire que les imams du Maghreb
01:24:33 ne mouffent pas.
01:24:35 Ils obéissent quand le roi du Maroc,
01:24:37 commandeur des croyants, veille à ce que l'islam
01:24:39 reste sunnite mal équite,
01:24:41 il reste sunnite mal équite.
01:24:43 Le problème, c'est qu'en France, nous n'avons pas
01:24:45 d'autorité religieuse musulmane,
01:24:47 précisément au nom de la laïcité, et fort heureusement
01:24:49 parce qu'elle nous donne la liberté de croire
01:24:51 comme de ne pas croire. L'islam n'est pas,
01:24:53 la France n'est pas un régime islamique.
01:24:55 Donc l'islam, la France n'a pas à se conformer
01:24:57 aux exigences de l'islam.
01:24:59 L'islam doit être une religion et rester
01:25:01 une religion telle qu'elle est, mais encore une fois,
01:25:03 relevée de la spiritualité privée.
01:25:05 - Nous sommes d'accord. - Quant à tous ces prêches,
01:25:07 malheureusement, ils pullulent
01:25:09 dans les quartiers depuis 20 ans.
01:25:11 Aujourd'hui, ils sont mis en exergue parce
01:25:13 qu'il y a les réseaux sociaux qui les montrent,
01:25:15 mais il faut savoir que
01:25:17 c'est une réalité religieuse
01:25:19 dans ces quartiers qui endoctrine
01:25:21 des dizaines
01:25:23 et des dizaines de jeunes. - Oui, d'où le contre-récit,
01:25:25 le contre-discours. - D'ailleurs, le préfet
01:25:27 du Gard a initié un plan
01:25:29 de prévention contre la radicalisation parce que le Gard
01:25:31 est le 11e département
01:25:33 le plus radicalisé de France.
01:25:35 - Cet imam du Gard qui fait partie du CFCF, en quelques
01:25:37 mots, parce que nous sommes déjà
01:25:39 en débord, comme on dit, Xavier Roffert, pour conclure.
01:25:41 - Deux choses. Il y a des pays
01:25:43 où l'islam est contrôlé, l'islam sunnite,
01:25:45 c'est le cas de la Turquie, par exemple.
01:25:47 Et deuxièmement, quand on voit
01:25:49 comment fonctionne le sommet de l'Etat,
01:25:51 je vais vous dire qu'il ne rentre pas dans toutes ces considérations-là.
01:25:53 - Merci. - Le fait d'être un ministre,
01:25:55 c'est cinq catastrophes par jour. - Vaste débat.
01:25:57 - Et donc, voilà. - On aura le temps
01:25:59 d'en reparler. Je vous remercie en tous les cas pour vos
01:26:01 expertises. Tout d'abord, les titres avec
01:26:03 vous, Soumaya. - Inciter les
01:26:05 victimes à franchir le pas et gagner
01:26:07 du temps. Les dépôts de plaintes pour certaines
01:26:09 infractions peuvent désormais se faire par
01:26:11 visio. Les victimes de violences et
01:26:13 vols n'auront plus à se rendre dans
01:26:15 un commissariat. Bientôt
01:26:17 un remède contre les allergies alimentaires.
01:26:19 Le Xolair, utilisé dans le
01:26:21 traitement de l'asthme, donnerait des résultats
01:26:23 très prometteurs, selon une étude
01:26:25 publiée dans une revue médicale américaine.
01:26:27 Et puis, alerte
01:26:29 au cru, six départements placés en
01:26:31 vigilance orange. Inondations,
01:26:33 routes coupées, sols gorgés, une nouvelle
01:26:35 montée des eaux qui inquiètent les habitants,
01:26:37 déjà lourdement touchés par les épisodes
01:26:39 précédents.
01:26:41 - Merci à vous et merci à Soumaya, évidemment,
01:26:43 puis à nos invités pour ce débat argumenté,
01:26:45 sérieux, puis une image un peu plus...
01:26:47 Je sais pas, est-ce qu'il faut la prendre au second degré ?
01:26:49 - Au millième degré ! - Au millième !
01:26:51 Mais c'est iconique !
01:26:53 C'est iconique, la présence de Sarah
01:26:55 Sadman au Salon d'agriculture. - Au millième degré !
01:26:57 - Vous avez été bien accueillie ?
01:26:59 - Très bien... Non mais très, très bien accueillie.
01:27:01 Et beaucoup de gens m'ont dit "Vous avez tellement
01:27:03 de chance de faire l'émission de Sonia Marconi".
01:27:05 - Attendez, attendez... - Non, c'est vrai, c'est vrai.
01:27:07 - C'est trop bien. - Alors, la fourche,
01:27:09 pour tout vous dire, ce n'est pas mon idée.
01:27:11 J'étais à faire cette photo, j'étais un peu gênée.
01:27:13 Un agriculteur me dit "Prenez une fourche, ça va
01:27:15 donner une petite dimension." - Non mais attendez,
01:27:17 nos paysans, ils adorent.
01:27:19 - Non, et ce qu'ils m'ont dit, c'est
01:27:21 "Vous avez raison de ne pas faire semblant,
01:27:23 d'adopter une autre tenue. Venez comme vous êtes."
01:27:25 - Comme vous êtes, exactement.
01:27:27 - Mais c'est ma tenue habituelle, si vous remarquez.
01:27:29 - Mais les téléspectateurs le savent.
01:27:31 Merci, c'était un plaisir. Ça va être la première fois
01:27:33 que vous nous écoutez sur C'est Nouveau.
01:27:35 - C'est ça. - Merci beaucoup.
01:27:37 - Merci à vous, on vous écoute sur C'est Nouveau.
01:27:39 - Merci. - Merci à vous.
01:27:41 - Merci à vous. - Merci à vous.