• il y a 6 mois
Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00 Il est 12h30, rebonjour, merci de nous accueillir.
00:00:03 Midi News, c'est parti.
00:00:04 Je vous présente mes invités dans quelques instants,
00:00:06 mais tout de suite le sommaire de notre première partie.
00:00:09 A la une, évidemment, la visite d'Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie.
00:00:13 Il vise un retour à la paix, au dialogue, des paroles,
00:00:16 mais en Nouvelle-Calédonie, on attend, oui, on attend des actes.
00:00:19 On sera sur place avec Régine Delpour et Thibaut Marcheteau.
00:00:23 L'autre titre de cette première demi-heure,
00:00:25 c'est une information CNews que l'on vous donne depuis ce matin.
00:00:27 Un homme de 26 ans a été interpellé il y a deux jours à Aisines, près de Bordeaux.
00:00:32 Il envisageait tout simplement une tuerie de masse
00:00:34 le jour du passage de la flamme olympique à Bordeaux.
00:00:36 Et cette flamme doit passer aujourd'hui à Bordeaux.
00:00:39 On a échappé au pire.
00:00:40 Célia Barotte, notre spécialiste police-justice, sera avec nous.
00:00:44 Et tout de suite, on fait un tour complet de l'information.
00:00:46 Et en ce jeudi, je salue Mickael Dorian.
00:00:49 Bonjour Mickael.
00:00:50 Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:00:51 Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie.
00:00:53 Le chef de l'État cherche toujours à rétablir le dialogue
00:00:56 après plus d'une semaine d'émeute et de violence.
00:00:59 Et pour tenter d'y arriver, il rencontre aujourd'hui les indépendantistes.
00:01:03 Un entretien qui devrait être la partie la plus délicate de sa visite dans l'archipel.
00:01:09 Emmanuel Macron déterminé donc, mais du côté des Canacs,
00:01:13 justement les autochtones de l'archipel, la colère demeure.
00:01:16 Personne ne veut relâcher la pression,
00:01:19 comme vous allez pouvoir le voir dans ce reportage
00:01:21 tourné à l'intérieur d'un fief Canac Corentin Brion.
00:01:26 Libérez-nous de la main !
00:01:28 Pour accéder à ce quartier autochtone Canac,
00:01:31 il a fallu s'écarter d'un barrage tenu par des indépendantistes
00:01:35 sur la voie express qui relie Nouméa à l'aéroport.
00:01:39 Dans cette zone reculée et boisée,
00:01:41 les militants, qui participent au blocage depuis des jours, se reposent.
00:01:46 Au loin, le bruit des grenades lancées par les forces de l'ordre.
00:01:51 Vous voyez là, vous voyez tout ce qu'il y a là, vous entendez ?
00:01:55 Ici, dans ce fief Canac, la colère est profonde et ancrée.
00:02:01 Ça fait des années, des années qu'on nous ment
00:02:07 à travers différents accords qui ont été passés.
00:02:11 La raison de la colère, une population autochtone
00:02:14 sous-représentée dans les instances.
00:02:17 Quand vous allez à Fidji, c'est des Fidjiens,
00:02:19 quand vous allez à Tahiti, c'est des Tahitiens,
00:02:20 quand vous allez à Wali, c'est des Walisiens.
00:02:22 Ici, en Calédonie, quand vous arrivez,
00:02:23 c'est des autres personnes qu'on retrouve dans les instances.
00:02:27 Une exaspération qui ne s'était pas faite entendre depuis quatre décennies.
00:02:32 Et le dialogue sera difficile pour apaiser la situation.
00:02:37 Dans le reste de l'actualité, un homme qui planifiait une action violente
00:02:41 avant le passage de la flamme olympique a été interpellé près de Bordeaux.
00:02:45 Il avait diffusé un message inquiétant sur les réseaux sociaux.
00:02:48 C'est Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur,
00:02:51 qui l'a annoncé sur X.
00:02:52 En garde à vue, l'intéressé a admis avoir envisagé un passage à l'acte,
00:02:55 mais n'a fait aucune référence à la flamme olympique
00:02:58 dont le relais passe aujourd'hui en Gironde.
00:03:01 On en sait plus sur Mohamed Amra, l'homme le plus recherché de France.
00:03:06 Celui que l'on surnomme "la mouche"
00:03:08 est en réalité à la tête d'une organisation criminelle d'ampleur.
00:03:11 Le Parisien révèle notamment que l'homme pouvait utiliser des téléphones
00:03:15 en prison pour gérer son réseau.
00:03:17 Le 14 mai dernier, son évasion a causé la mort de deux agents pénitentiaires
00:03:21 au péage d'un Carville.
00:03:22 Marie-Victoire Diodonné.
00:03:25 Le masque tombe pour l'homme le plus recherché de France.
00:03:29 Mohamed Amra, fugitif depuis l'attaque au fourgon pénitentiaire du 14 mai,
00:03:34 avait été mis sous écoute dans le cadre d'une enquête pour meurtre.
00:03:37 Ses enregistrements permettent aux Parisiens
00:03:40 de dresser le véritable visage de la mouche,
00:03:42 celui de l'impunité.
00:03:44 Derrière les barreaux, téléphone personnel et chicha à la main,
00:03:47 le chef d'orchestre organise ses activités criminelles.
00:03:51 Trafics de stupéfiants, extorsions, enlèvements et séquestrations
00:03:54 avec demande de rançon, mais aussi carotage,
00:03:57 un procédé qui consiste à dérober aux trafiquants rivaux leurs marchandises,
00:04:01 quitte à devoir tuer.
00:04:03 Mohamed Amra se révèle capable d'une extrême publicité,
00:04:06 élevant la trahison au rang d'art,
00:04:09 le tout en recourant fréquemment à la technique de l'enlèvement.
00:04:12 La mouche met au pas ses nombreux subordonnés
00:04:14 et terrorise ses créanciers par la violence.
00:04:17 « À 15h09 t'avais les stupéfiants dans tes mains et t'es parti,
00:04:20 fils de...
00:04:21 Pour faire tourviler le bœuf, 3 stations en 1h09,
00:04:24 je vais te... ta mère ! »
00:04:25 Routeur, box de stockage ou voiture volée,
00:04:28 l'organisation est professionnelle, le guet-apens rodé.
00:04:32 Depuis sa cellule, la mouche est parfois mieux informée que ses hommes.
00:04:36 « Allô ? Ouais frérot attends, je vais te guider parce qu'il y a un barrage,
00:04:39 y'a les gendarmes au rond-point. Non, reviens au stop. »
00:04:42 « Prends à droite. Non pas le barrage, t'es fou ! »
00:04:44 À l'issue de sa mise en examen pour meurtre,
00:04:46 Mohamed Amra est ralenti dans ses activités criminelles.
00:04:50 Mais 7 mois plus tard, il parvient à s'échapper
00:04:53 et cause la mort de deux agents pénitentiaires.
00:04:55 Et puis jusqu'à 1900 euros de primes pour les Jeux Olympiques,
00:05:00 c'est ce que la SNCF a proposé hier aux cheminots d'Ile-de-France
00:05:03 au lendemain d'une grève dans les transports.
00:05:05 Cela correspond à 95 euros brut par jour
00:05:08 pour les agents qui travailleront pendant cette période.
00:05:11 Alors est-ce que ces primes sont méritées ?
00:05:12 Selon vous, on est allé vous poser la question.
00:05:14 « Je ne comprends pas du tout la relation entre une prime et les JO.
00:05:18 Je ne comprends pas.
00:05:20 Surtout venant des cheminots qui finalement les accumulent pas mal.
00:05:25 « Je pense que c'est un corps de métier qui mérite encore plus
00:05:27 que ce qui est prévu pour 95 euros.
00:05:29 C'est rien par rapport à tout ce qu'on va subir,
00:05:32 les augmentations par rapport aux transports, etc.
00:05:34 « Je pense que c'est un scandale, c'est du racket organisé,
00:05:38 de donner des primes alors qu'on devrait être fier de recevoir les JO.
00:05:41 « C'est assez mérité.
00:05:42 Dans certains points, je trouve que c'est assez intéressant
00:05:45 parce que ça va être difficile pour eux,
00:05:47 dans une période assez intense par rapport aux touristes qui vont venir. »
00:05:50 Et voilà Thierry, ce qu'il fallait donc retenir de l'actualité à 12h30
00:05:55 sur C News. A tout à l'heure.
00:05:56 Et on retrouve dans 15 minutes, très précisément.
00:05:58 Merci beaucoup.
00:05:59 Allez, 12h, c'est parti.
00:06:00 Nous sommes ensemble jusqu'à 14h.
00:06:01 Je vous présente mes invités.
00:06:03 Sarah Salman, avocate.
00:06:04 Soyez la bienvenue, chère Sarah.
00:06:05 Merci, bonjour Thierry.
00:06:06 Arthur de Vatrigan, journaliste.
00:06:08 Soyez le bienvenu, vous aussi.
00:06:09 André Valléni, avocat, ancien ministre.
00:06:11 Soyez le bienvenu.
00:06:12 Et Célia Barotte, spécialiste police-justice.
00:06:15 On va avoir besoin de votre éclairage sur une affaire
00:06:19 qu'on a révélée ce matin sur C News.
00:06:22 Mais on va commencer par la Nouvelle-Calédonie, si vous le voulez bien.
00:06:26 Vous le savez, Emmanuel Macron est arrivé.
00:06:27 Il est accompagné de Gérald Darmanin et de Sébastien Lecornu.
00:06:31 Récit des dernières heures.
00:06:32 Ensuite, on ouvre le débat avec Maxime Legay.
00:06:37 C'est une arrivée présidentielle qui était très attendue.
00:06:41 Sur le tarmac de l'aéroport,
00:06:43 Emmanuel Macron a tout de suite précisé
00:06:45 l'objectif premier de son déplacement.
00:06:48 Ma volonté ici, avec les ministres et l'ensemble du gouvernement,
00:06:53 d'être aux côtés de la population et pour que le plus vite possible,
00:06:56 ce soit le retour à la paix, au calme, à la sécurité.
00:07:01 12 heures sur place suffiront ?
00:07:02 Nous verrons.
00:07:03 Vous êtes prêts à rester plus longtemps ?
00:07:04 Bien sûr.
00:07:05 Après avoir survolé une partie de l'île en hélicoptère,
00:07:08 le président a rencontré des élus locaux et acteurs économiques à Nouméa.
00:07:12 Le chef de l'État a observé une minute de silence
00:07:15 en hommage aux si morts de ces derniers jours,
00:07:17 avant de clarifier d'emblée la situation sur le devenir de l'archipel.
00:07:21 L'apaisement ne peut pas être le retour en arrière.
00:07:23 L'apaisement ne peut pas être de ne pas respecter
00:07:25 l'expression populaire qui s'est déjà jouée.
00:07:28 L'apaisement ne peut pas être de nier en quelque sorte
00:07:31 un chemin qui a déjà été fait.
00:07:34 Emmanuel Macron a également reconnu l'existence de discrimination raciale
00:07:38 dans l'accès à l'alimentation.
00:07:40 Il y a aussi la détresse qu'il y a en termes d'approvisionnement,
00:07:42 d'alimentation, avec un racisme qu'on ne pensait pas voir revenir,
00:07:49 il faut le dire.
00:07:51 Mais personne ne peut accepter qu'on puisse avoir accès à la nourriture,
00:07:53 à l'alimentation, parce qu'on a telle ou telle couleur de peau,
00:07:56 telle ou telle origine.
00:07:57 Le président s'est dit plutôt défavorable à une prolongation
00:08:00 de l'état d'urgence au-delà du délai légal.
00:08:02 Les 3000 forces de l'ordre déployées sur le territoire ultramarin
00:08:06 resteront elles aussi longtemps que nécessaire.
00:08:09 Et on va prendre tout de suite la direction de la Nouvelle-Calédonie
00:08:11 avec nos envoyés spéciaux, Régine Delfour et Thibaut Marchoteau.
00:08:14 Bonjour Régine.
00:08:15 Comment se passe cette visite d'Emmanuel Macron ?
00:08:19 Puisque, en plus, entre autres, ce matin,
00:08:20 il a rencontré les indépendantistes.
00:08:22 Régine.
00:08:23 Oui, il vient juste de terminer cette rencontre avec les indépendantistes.
00:08:31 Il devrait y avoir une déclaration commune
00:08:34 avec les non-indépendantistes.
00:08:36 Mais on ne sait pas encore puisqu'il y a quelques tensions,
00:08:39 on va dire, entre les deux groupes de partis,
00:08:42 puisque dans les indépendantistes, il y a un des leaders,
00:08:46 le porte-parole de la CCAT,
00:08:48 la Cellule de Coordination des Actions de Terrain.
00:08:51 Pour les loyalistes et pour le rassemblement,
00:08:54 la CCAT est responsable du chaos et de la mort de deux gendarmes.
00:08:58 Donc pour eux, c'est un affront que ce responsable soit ici présent.
00:09:03 Et tout dépend aussi de ce que va annoncer Emmanuel Macron.
00:09:07 Emmanuel Macron va-t-il annoncer d'ailleurs quelque chose ?
00:09:10 S'il annonce le dégel, ce sera du côté des indépendantistes
00:09:14 que la colère grondera.
00:09:16 La CCAT a déjà annoncé dès ce matin une mobilisation contre la venue,
00:09:21 ils appellent ça la non-bienvenue d'Emmanuel Macron,
00:09:24 en demandant une mobilisation très forte sur les barrages.
00:09:28 Il y a à peine une heure, on a entendu des détonations,
00:09:31 des grenades de désencerclement qui ont donc éclaté,
00:09:36 puisqu'il y a encore ces forces de l'ordre,
00:09:37 ces forces de l'ordre qui sont au titre de 3000 en ce moment sur le terrain.
00:09:41 L'objectif est donc de reprendre le terrain.
00:09:44 Mais si donc il y a l'annonce d'un dégel,
00:09:47 il y aura peut-être une nuit de violence.
00:09:49 Et c'est ce que redoutent la plupart des Calédoniens ici à Nouméa.
00:09:58 Bon, Marche-Tau, Sarah Salmane, ce n'est pas gagné,
00:10:02 parce que des paroles il y en a eu,
00:10:04 mais en donnée les paroles ne suffisent pas, il faut des actes.
00:10:06 Il faut des actes, en fait, il se comporte pareil que pour la crise avec les agriculteurs.
00:10:09 C'était vraiment la crise et il s'est dit je vais me déplacer.
00:10:12 Là, il fait pareil, sauf qu'il y a près de 30 heures de vol,
00:10:14 donc c'est quand même un investissement assez conséquent.
00:10:16 Nous sommes quand même en période électorale.
00:10:17 Est-ce que c'était le bon moment ? Je n'en suis pas sûre.
00:10:20 Est-ce que c'était utile ? Je ne crois pas.
00:10:21 Est-ce que c'était efficace ?
00:10:23 Je pense que ça ne sera pas efficace.
00:10:24 Quelles que soient les annonces qu'il va faire, ça ne va pas satisfaire au plus grand nombre.
00:10:28 Donc finalement, je pense que cet aller-retour n'était pas du tout utile
00:10:32 et que les paroles seront là et encore une fois,
00:10:35 nous n'aurons pas les actes et ça ne conviendra pas.
00:10:36 C'est vraiment du très court terme et de la politique politicienne,
00:10:39 comme souvent chez Emmanuel Macron.
00:10:41 André Valigny, vous êtes d'accord avec ce que dit Sarah Salmane ?
00:10:44 Il dit qu'il était prêt à prolonger, évidemment,
00:10:47 et que les forces de l'ordre seraient mobilisées, même durant la période des JO.
00:10:52 Et quand on voit ce qui se passe, on en parle avec Célia Barotte,
00:10:55 avec cet attentat des JO du côté des INE,
00:10:57 on se dit qu'on aura besoin des forces de l'ordre quand même sur notre territoire.
00:11:03 Oui, moi, je pense deux choses.
00:11:04 D'abord, je pense que le problème calédonien est un problème très compliqué,
00:11:09 très complexe et qu'il y a une problématique coloniale, qu'on le veuille ou non.
00:11:12 D'ailleurs, j'observe que même sur les plateaux de CNews,
00:11:15 depuis quelques jours, la tonalité a changé.
00:11:18 J'entends aujourd'hui ceux qui disaient qu'il faut rétablir l'ordre
00:11:21 et il faut passer la loi sur le dégel du corps électoral.
00:11:24 Aujourd'hui, ils disent que c'est très compliqué.
00:11:26 Les Canacs sont quand même dans une situation d'infériorité sociale, économique.
00:11:31 Ce matin encore, sur le plateau de Pascal Praud,
00:11:33 j'entendais des propos très sensés, consistants à dire qu'il faut vraiment qu'il y ait,
00:11:39 comment dire, qu'on envisage le problème de façon globale, économique, sociale, institutionnelle,
00:11:45 que les Canacs aient davantage accès au poste de responsabilité.
00:11:48 C'est Nelly Denac, qui est journaliste chez vous.
00:11:51 - Et qui connaît bien la Nouvelle-Calédonie.
00:11:52 - Et qui est née en Calédonie.
00:11:53 Donc, c'est une problématique coloniale.
00:11:56 Et comme toutes les problématiques coloniales,
00:11:57 elle demande beaucoup de tact, de doigté et on ne peut pas passer en force.
00:12:01 Or, ce qui s'est passé depuis deux ou trois ans,
00:12:03 c'est que le président de la République, d'après ce qu'on peut savoir,
00:12:05 n'a pas écouté ceux qui le mettaient en garde.
00:12:07 Il a voulu accélérer le mouvement, passer coûte que coûte.
00:12:10 Et aujourd'hui, on voit que la Calédonie est en feu.
00:12:13 Alors, pour revenir à votre question sur sa présence, son voyage, son déplacement,
00:12:18 je rejoins ce qu'a dit Sarah Salman.
00:12:19 Je ne pense pas que ce soit la bonne solution.
00:12:23 C'est le problème avec Macron, c'est qu'il veut tout faire lui-même.
00:12:26 Il n'a confiance en personne.
00:12:28 Il a contribué à allumer les incendies.
00:12:30 Et maintenant, il veut jouer le pompier qui va éteindre les incendies à lui tout seul.
00:12:34 Ce voyage, à mon avis, ne donnera pas grand chose.
00:12:36 Il faut prendre du temps.
00:12:37 Il faut renouer les fils du dialogue et ça va prendre du temps.
00:12:40 - Arthur, je termine avec vous.
00:12:42 Quel regard portez-vous sur les premiers mots,
00:12:45 les premiers actes d'Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie ?
00:12:49 Il ne s'est pas passé grand-chose.
00:12:51 - Non, mais il a quand même dit plusieurs choses.
00:12:52 Alors, il a parlé d'un racisme qui existait, probablement,
00:12:56 mais aussi, on a entendu pendant ses émeutes,
00:12:58 pour ne pas parler de guérillage, de la façon aussi anti-blanc.
00:13:01 Donc, il faudra toujours rappeler les deux.
00:13:03 Ensuite, sur les violences, il a quand même dit "personne ne l'a vu venir".
00:13:07 Si on en croit nos confins du canard enchaîné, c'est complètement faux.
00:13:10 Pour une très bonne raison, c'est que fin mars,
00:13:12 le commissaire, qui est l'équivalent du préfet Nouméa,
00:13:14 a annoncé à l'intérieur que ça allait exploser.
00:13:18 Non seulement il l'a annoncé, mais la date du 13 mai circulait.
00:13:21 Et à tel point, le ministre de l'Intérieur a balayé ça d'un revers de main,
00:13:25 c'est que le procureur général et le président du tribunal de Nouméa
00:13:28 étaient en dehors de Lille à ce moment-là.
00:13:31 Donc, vous avez une émeute qui se déclenche,
00:13:33 vous avez les forces de police,
00:13:34 si vous n'avez pas la justice derrière, ça ne sert à rien.
00:13:36 Donc, il y a une erreur, évidemment, politique de la part du gouvernement Macron,
00:13:39 c'est de ne pas avoir écouté, de ne pas avoir cru que les émeutes allaient se passer.
00:13:42 Ensuite, d'un point de vue purement politique,
00:13:47 personne, en tout cas, je n'ai entendu aucun argument convaincant
00:13:50 pour m'expliquer pourquoi il fallait absolument faire cette réforme constitutionnelle maintenant.
00:13:54 Sinon, pour satisfaire peut-être le plaisir un peu démiurgique d'Emmanuel Macron
00:13:58 de rentrer dans le Guinness des records, de faire deux réformes constituantes en un semestre,
00:14:01 mais franchement, il n'y avait aucune raison.
00:14:02 Et sur la forme, je ne suis pas juriste,
00:14:05 mais même n'importe qui lit le projet de loi,
00:14:08 il y a des choses qui sont complètement absurdes.
00:14:09 Exemple, le point 3 de l'article 1er prévoit des mesures, je cite,
00:14:13 "indérogatoires" qui ne figurent pas dans le texte constitutionnel,
00:14:16 mais qui ont en dehors de celui-ci,
00:14:18 tout en ayant la même valeur juridique que le point 1, le point 3 et le point 2.
00:14:21 N'importe quel juriste vous explique que ça n'a aucun sens.
00:14:24 Donc, sur la forme, ça ne paraît pas justifié, sur le fond, ça paraît brouillon.
00:14:28 Après, le problème qu'on a, c'est qu'aujourd'hui, si on cède à la violence,
00:14:34 qu'est-ce qui va empêcher le reste ?
00:14:36 Qu'est-ce qui va empêcher d'autres communautés, d'autres régions,
00:14:39 d'autres causes de se lever avec la violence en disant
00:14:42 "regardez, encore une fois, on va céder à ça".
00:14:43 Donc là, il est dans une impasse, Emmanuel Macron.
00:14:45 Le drame, il est là, il est dans une impasse.
00:14:47 Le problème, c'est qu'on avait, au cours de cette semaine, un invité.
00:14:50 Puisque vous le savez, on donne la parole aux habitants de la Nouvelle-Calédonie.
00:14:54 Et il s'appelait Laurent, si j'ai bonne mémoire.
00:14:56 Et c'est Laurent qui témoignait, il disait "mais en tous les cas,
00:14:59 le problème de fond, c'est que les émeutiers, la politique,
00:15:03 quelle qu'elle soit, c'est le cadet de leurs soucis.
00:15:05 Donc, on n'est plus à ce niveau-là".
00:15:06 - Il n'y a pas de revendication politique.
00:15:07 - Il n'y a pas de revendication.
00:15:08 Donc, il va faire quoi, Emmanuel Macron, par rapport à ça ?
00:15:11 C'est ça le problème de fond.
00:15:12 C'est que les émeutiers n'ont pas spécialement envie que les choses se calment.
00:15:14 - À 12 ans...
00:15:15 - Bah oui, c'est bien là tout le problème.
00:15:17 - Si on avait une école qui fonctionnait, on pourrait dire
00:15:19 "à 12 ans, on peut avoir des revendications politiques qu'on ne pensait".
00:15:21 Ce n'est pas le cas.
00:15:21 Donc, on sait très bien qu'à 12 ans,
00:15:23 ce n'est pas une revendication politique qu'on brandit.
00:15:25 Et donc, en effet, le problème n'est pas politique aujourd'hui.
00:15:27 D'abord, c'est un problème de permettre à l'île de reprendre, à l'archipel de reprendre,
00:15:32 aux Kanaks et aux Kaldosh de pouvoir sortir dans la rue sans se faire agresser,
00:15:36 aux entreprises de commencer à se reconstruire,
00:15:37 parce qu'il y a toute l'économie, en effet, toute la population...
00:15:39 - Et le bilan est énorme.
00:15:40 - On a plus d'un milliard.
00:15:42 - Plus d'un milliard.
00:15:43 - Vous imaginez ?
00:15:44 - Et qui va rembourser ?
00:15:45 - Contribuable.
00:15:46 - Allez, on en reparle tout à l'heure à 13h, évidemment,
00:15:48 mais là, il est 12h45, tout précisément,
00:15:50 et on va retrouver Mickaël Dorian pour un nouveau point sur l'information.
00:15:54 Pour Emmanuel Macron, le mouvement insurrectionnel en Nouvelle-Calédonie
00:15:57 est absolument inédit.
00:15:59 Face aux tensions et aux violences, le chef de l'État appelle
00:16:02 à un apaisement constructif et à la recherche d'une solution politique.
00:16:06 Des images inédites de l'attaque du 7 octobre filmée dans la base militaire de Nahalos
00:16:11 par des membres du Hamas.
00:16:12 On y voit des soldates israéliennes terrifiées,
00:16:16 des vidéos diffusées avec l'accord des familles dans le but de mettre la pression
00:16:20 sur le gouvernement et d'obtenir la libération des otages.
00:16:23 Et puis, une Française dans l'espace, Sophie Adnaud,
00:16:26 s'envolera pour la Station spatiale internationale au printemps 2026.
00:16:30 La pilote d'hélicoptère deviendra donc la deuxième astronaute française
00:16:34 de l'histoire à se rendre dans l'espace 30 ans après Claudie Aynéret.
00:16:39 - Merci beaucoup, Mickaël.
00:16:40 Allez, autre sujet, une information CNews qu'on vous donne depuis ce matin.
00:16:43 Célia Barotte, vous êtes avec nous puisque j'évoquais tout à l'heure
00:16:47 les dangers autour des Jeux olympiques.
00:16:49 Et on a appris qu'un homme de 26 ans a été interpellé ce mardi
00:16:53 à Rézines, c'est dans un banlieue de Bordeaux.
00:16:55 Et il est suspecté d'avoir projeté une tuerie au moment du passage de l'afflamme olympique.
00:17:01 Expliquez-nous un petit peu de quoi il s'agit.
00:17:02 - Tout est parti d'un signalement sur la plateforme Pharos.
00:17:05 C'est ce signalement qui a permis de détecter ce jeune homme
00:17:09 qui avait publié un message inquiétant en ligne,
00:17:12 un message qui faisait référence à une tuerie de masse survenue aux États-Unis en 2014.
00:17:18 Alors, ce signalement a entraîné l'ouverture d'une enquête il y a une semaine
00:17:21 pour apologie de crime et association de malfaiteurs.
00:17:25 Mardi, l'auteur de ce message a été identifié, interpellé et placé en garde à vue.
00:17:30 Il s'appelle Alex G, il est âgé de 26 ans.
00:17:33 Il vit en Gironde et n'a aucun antécédent judiciaire.
00:17:36 D'après les premières investigations, cet homme s'intéresse à la mouvance INCEL,
00:17:40 c'est-à-dire célibataire involontaire.
00:17:42 C'est une mouvance qui prône la misogynie, mais aussi la violence contre les femmes.
00:17:46 Une perquisition a eu lieu à son domicile.
00:17:49 Les enquêteurs ont retrouvé et ont saisi plusieurs téléphones portables,
00:17:53 un ordinateur, mais également un revolver comme cogne,
00:17:56 qui tire des balles en caoutchouc, mais c'est très puissant.
00:18:00 Et puis en garde à vue, le suspect a admis avoir envisagé un passage à l'acte,
00:18:03 mais selon lui, la date et le lieu n'étaient pas encore déterminés.
00:18:07 Donc aucune certitude, même si les premiers éléments d'information
00:18:10 nous donnaient des menaces sur le passage de la flamme olympique à Bordeaux.
00:18:15 Aucune certitude sur sa volonté d'agir aujourd'hui
00:18:18 et de profiter du passage de la flamme à Bordeaux.
00:18:20 Il a expliqué aux enquêteurs que ce projet faisait suite à une agression dont il a été victime.
00:18:26 Par ailleurs, ses proches disent de lui qu'il est fragile psychologiquement,
00:18:29 mais un expert psychiatre a déclaré qu'il n'avait aucun trouble particulier,
00:18:33 aucun trouble qui pouvait l'empêcher d'être en garde à vue.
00:18:36 Le parquet de Bordeaux a donc demandé l'ouverture d'une information judiciaire
00:18:39 et il a demandé également son placement en détention provisoire.
00:18:42 Et je rappelle que c'est une information sénuse, évidemment.
00:18:45 Sarah, ça prouve deux choses.
00:18:46 Un, c'est que notre système de protection s'avère plutôt efficace.
00:18:49 Mais deux, c'est plus inquiétant, c'est que les menaces sont bien présentes.
00:18:53 Ça, on n'en doutait pas, mais c'est un exemple concret.
00:18:55 Le mouvement INCEL, moi je ne savais pas ce que c'était jusqu'à il y a à peu près dix jours.
00:18:58 C'est les masculinistes INCEL, donc ce sont des célibataires involontaires.
00:19:02 En 2014, il y avait eu une tuerie par rapport à un jeune homme qui faisait partie de ce mouvement
00:19:06 et parce qu'il ne trouvait pas de compagne, a décidé de tuer six personnes.
00:19:09 Donc voilà de quoi s'était inspiré le jeune homme en l'espèce,
00:19:12 si je ne dis pas d'erreur, Célia Barot.
00:19:14 Et ce mouvement-là, moi au début, je pensais,
00:19:17 j'ai vu un reportage de France Télévisions il y a dix jours sur ce sujet,
00:19:19 où ils se sont infiltrés et c'est très intéressant parce qu'au début,
00:19:22 je pensais que c'était simplement rendre les hommes plus virils et plus galants.
00:19:25 Je trouvais ça très positif de prime abord.
00:19:28 En réalité, ce sont des formations payantes avec, pour dénominateur commun,
00:19:31 une haine des femmes qui parfois les pousse à vouloir les tuer.
00:19:35 Et j'ai repris quelques extraits.
00:19:36 Par exemple, il est précisé, une femme, donc c'est dit devant un très grand nombre
00:19:40 et personne ne dit rien, avec des formations payantes,
00:19:42 c'est-à-dire que les gens payent pour écouter ça.
00:19:44 Une femme qui vous fait une dinguerie, elle ne doit pas repartir vivante.
00:19:47 Donc, il y a vraiment des gens qui poussent leur communauté
00:19:51 au nom de la haine des femmes à parfois les tuer.
00:19:54 Donc, c'est un mouvement qui est en plein essor.
00:19:56 Il faut, je pense, faire très attention.
00:19:57 Les forums, il y a une sorte d'émulation où, par exemple,
00:20:00 ils apprennent à comment presque forcer une femme dans la rue à faire quelque chose.
00:20:04 Ils s'y mettent en groupe et c'est une mouvance assez inquiétante.
00:20:06 Très étrange. Arthur, ça vous inspire quoi, cette affaire ?
00:20:10 On a compris que l'objectif des Jeux Olympiques était de faire rayonner la France.
00:20:14 À travers le monde, l'idée est bonne, mais ça pourrait rapidement devenir un cauchemar
00:20:18 si tous les dingues qu'on héberge en France, et Dieu sait qu'ils sont nombreux,
00:20:22 prennent l'envie d'attirer la lumière sur eux.
00:20:25 Première chose. Deuxième chose, je rappelle que dans les dernières grandes compétitions sportives
00:20:29 organisées en France, je mets à part la Coupe du monde de rugby,
00:20:31 parce qu'on est sur un public particulier,
00:20:33 ça s'est soldé par un scandale diplomatique qui a failli même redéclencher une guerre de 100 ans.
00:20:38 La réalité, c'est qu'aujourd'hui, on n'a pas les moyens d'assurer la sécurité de tous les Français.
00:20:43 On le voit tous les jours. Et à tel point qu'on n'a pas les moyens,
00:20:45 qu'il faut maintenant nécessairement passer par des mesures presque liberticides,
00:20:50 très restrictives, pour essayer de garantir un minimum.
00:20:53 Donc, deuxième constat. Enfin, un autre constat, ce qu'on entend beaucoup à part de policiers,
00:20:59 c'est que même si les forces de l'ordre ont une formation sur la tuerie de masse
00:21:04 depuis 2015 un peu plus approfondie, ils se sentent quand même encore très,
00:21:09 comment dire, très faiblement formés et adaptés à ça.
00:21:13 Donc ça, c'est encore une autre partie qui peut être assez inquiète.
00:21:15 Donc pour l'instant, le système a marché quand même, puisque la personne était interpellée.
00:21:19 Interpellée, mais là, on voit aussi la force de Pharoah.
00:21:22 Ceci, quand même, permet de rédabellage qui, chez nos confrères ce matin,
00:21:26 a expliqué que même si on attend beaucoup des autorités, l'action de chacun,
00:21:32 de le fait de signaler des messages qui, parfois, peuvent paraître subtils.
00:21:35 Là, c'est bon. Ça faisait clairement référence à la tuerie survenue aux États-Unis.
00:21:40 Mais c'est important de vraiment signaler et d'utiliser Pharoah sa bonne émission.
00:21:43 Allez André, vous savez quoi ? Je vous donnerai la parole sur le sujet un petit peu plus tard,
00:21:46 parce qu'on reviendra dans le courant de Mini News, où on ne voulait pas.
00:21:50 Pas du tout.
00:21:50 Mais là, c'est l'heure de la pub. Pub et on se retrouve dans quelques instants.
00:21:53 Allez, à tout de suite.
00:21:54 Il est quasiment 13h. Rebonjour.
00:21:59 Merci de nous accueillir en ce jeudi.
00:22:00 C'est Mini News, la dernière heure.
00:22:02 Présentation de mon équipe d'invités dans quelques instants.
00:22:04 Mais tout de suite, le sommaire de cette deuxième partie.
00:22:08 Évidemment, on va vous parler de Nouvelle-Calédonie.
00:22:10 Emmanuel Macron est sur place.
00:22:11 Il a rencontré les indépendantistes ce matin.
00:22:14 Mais pour quel résultat ?
00:22:15 Oui, pour quel résultat ?
00:22:16 Reportage et témoignages dans notre émission.
00:22:17 On écoutera évidemment Emmanuel Macron.
00:22:20 Et on retrouvera Régine Delfour et Thibault Marcheteau, nos envoyés spéciaux.
00:22:24 L'autre titre, évidemment, c'est une information.
00:22:27 CNews, un homme de 26 ans, a été interpellé il y a deux jours à Aisines, près de Bordeaux.
00:22:31 Il envisageait une tuerie de masse le jour du passage de la Ferme Olympique à Bordeaux.
00:22:35 Ouf, parce que c'était aujourd'hui.
00:22:37 Autre titre également, on vous parlera de Mohamed Amra, surnommé "la mouche",
00:22:41 l'homme le plus recherché de France après son évasion le 14 mai dernier,
00:22:45 où deux surveillants de prison ont trouvé la mort.
00:22:48 Eh bien, au lendemain de l'hommage national que vous avez pu vivre sur CNews hier,
00:22:51 cette même heure, on apprend que l'homme était beaucoup plus dangereux que l'on ne l'imaginait.
00:22:56 Et surtout qu'il gérait sa petite entreprise depuis sa cellule de prison.
00:22:59 Noémie Schoult sera avec nous.
00:23:02 Et puis, on parlera politique avec une déclaration d'Anne Hidalgo.
00:23:07 Elle a parlé des JO, c'était en plein conseil municipal.
00:23:10 Je ne vous dis rien, je vous le dis tout.
00:23:12 Enfin, on l'écoutera et je suis sûr que ça va vous faire réagir.
00:23:15 En tous les cas, je suis sûr que ça fera réagir nos invités.
00:23:18 Tout de suite, on fait un nouveau tour de l'information avec Michael Dorian,
00:23:21 que je re-salue en ce jeudi.
00:23:23 - Rebonjour Thierry, bonjour à tous.
00:23:24 Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie.
00:23:26 Le chef de l'État cherche toujours à rétablir le dialogue
00:23:29 après plus d'une semaine d'émeutés de violences.
00:23:31 Face aux tensions et aux violences, il appelle à un apaisement constructif,
00:23:35 un apaisement qui ne peut pas être un retour en arrière, dit-il.
00:23:38 Écoutez.
00:23:39 - L'apaisement ne peut pas être le retour en arrière.
00:23:42 L'apaisement ne peut pas être de ne pas respecter l'expression populaire
00:23:45 qui s'est déjà jouée.
00:23:46 L'apaisement ne peut pas être de nier en quelque sorte un chemin
00:23:50 qui a déjà été fait.
00:23:53 Néanmoins, nous devons remettre toutes les parties prenantes autour de la table
00:23:56 et vous représentez ici pour moi, celles et ceux qui les représentent.
00:24:02 - Dans le reste de l'actualité, un homme qui planifiait une action violente
00:24:06 avant le passage de la flamme olympique a été interpellé à Bordeaux.
00:24:10 Il avait diffusé un message inquiétant sur les réseaux sociaux.
00:24:13 C'est le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui l'a annoncé sur X.
00:24:17 En garde à vue, l'intéressé a admis avoir envisagé un passage à l'acte
00:24:20 mais n'a fait aucune référence à la flamme olympique
00:24:23 dont le relais passe aujourd'hui en Gironde.
00:24:25 Écoutez la réaction de ces Bordelais interrogés tout à l'heure.
00:24:29 - C'est sûr que ça fait peur, mais bon, il ne faut pas s'aider à la peur.
00:24:32 Je pense qu'il y a un bon ministère de l'Intérieur pour faire le travail.
00:24:35 En tout cas, je pense que s'ils l'ont arrêté, c'est qu'ils ont fait leur boulot.
00:24:39 - Comme tout grand événement, on a un peu peur que ça arrive.
00:24:43 Mais on espère que ça ne va pas arriver, évidemment.
00:24:45 - On entend tous les jours, alors maintenant on fait avec.
00:24:49 Non, ça ne nous empêchera pas, mais il faut faire avec.
00:24:51 Il y a tout ce qu'on ne voit pas à mon avis, mais c'est bien s'ils en arrêtent quelques-uns.
00:24:55 - Pour le FMI, le déficit public sera nettement supérieur
00:25:00 aux prévisions gouvernementales de 2027.
00:25:03 Le FMI appelle l'exécutif à mettre en place de nouvelles mesures dès cette année
00:25:07 pour ramener la dette sur une trajectoire descendante.
00:25:12 Et puis jusqu'à 1900 euros brut de primes pour les Jeux olympiques.
00:25:17 C'est ce que la SNCF a proposé hier aux cheminots d'Ile-de-France
00:25:21 au lendemain d'une grève dans les transports.
00:25:23 Cela correspond à 95 euros brut par jour pour les agents qui travailleront pendant cette période.
00:25:28 Les syndicats ont désormais jusqu'au 4 juin pour signer le projet.
00:25:32 Les explications de Mathilde Couvillier-Flornois.
00:25:34 Après quatre heures de négociations, les syndicats ferroviaire et la direction de la SNCF
00:25:40 ont abouti à un projet d'accord.
00:25:42 Une prime exceptionnelle de 95 euros brut par jour
00:25:45 pour les cheminots qui travailleront pendant les Jeux olympiques.
00:25:48 Cette prime sera plafonnée à hauteur de 1900 euros pour la durée de l'événement
00:25:52 si les syndicats l'acceptent.
00:25:54 Ce projet d'accord est crucial pour éviter un conflit social
00:25:57 pendant la période des JO, mais elle reste controversée.
00:26:00 Oui, je pense que c'est largement mérité.
00:26:01 Pourquoi ?
00:26:02 Parce que ça a un impact sur leur vie personnelle.
00:26:05 Le fait de ne pas pouvoir organiser leurs vacances comme ils le souhaitent.
00:26:08 Donc en fait, je trouve que c'est une revendication légitime.
00:26:10 Il y a beaucoup de grèves, donc il faut voir si c'est mérité.
00:26:14 Pour moi, ce n'est pas mérité parce que je prends les transports tous les matins
00:26:16 et j'ai beaucoup de problèmes avec ça.
00:26:18 Par rapport à la charge de travail supplémentaire,
00:26:21 s'ils sont réellement mobilisés beaucoup plus qu'ils ne le sont aujourd'hui,
00:26:25 oui, on peut le comprendre.
00:26:26 Je pense que c'est un scandale.
00:26:28 C'est du racket organisé, de donner des primes
00:26:32 alors qu'on devrait être fier de recevoir les JO.
00:26:34 Selon la SNCF, cette prime serait justifiée par l'augmentation
00:26:37 de la charge de travail pendant les JO.
00:26:39 Le trafic ferroviaire augmentera en moyenne de 15% en Ile-de-France.
00:26:44 Les cheminots ne sont pas les seuls à avoir instauré un rapport de force.
00:26:47 Les syndicats de la RATP ont réussi à décrocher une prime
00:26:50 allant jusqu'à 2500 euros.
00:26:53 Voilà Thierry ce qu'il fallait retenir de l'actualité à 13h sur CNews.
00:26:57 Vous ne voulez pas demander une prime ?
00:26:59 Je suis en train de y réfléchir, j'y pense.
00:27:00 D'accord.
00:27:01 Merci.
00:27:02 Faut que je la demande à vous.
00:27:03 Oui, c'est cela même.
00:27:04 Je la ferai suivre à Serge Lejar, évidemment.
00:27:07 Allez, il est 13h04.
00:27:08 Merci, on se retrouve dans 15 minutes évidemment.
00:27:10 Je vous présente mes invités du jour.
00:27:12 Sarah Salman, avocate, actrice de Vatrigan, journaliste,
00:27:14 André Vellini, avocat, ancien ministre et nous a rejoints avec beaucoup de plaisir.
00:27:18 Eleonore Carroix, députée Renaissance des Français, établie hors de France.
00:27:21 Soyez la bienvenue, ma chère Eleonore.
00:27:23 On commence notre deuxième heure par la visite d'Emmanuel Macron,
00:27:26 évidemment en Nouvelle-Calédonie.
00:27:28 On attend beaucoup, beaucoup, beaucoup de cette visite.
00:27:30 On en a un peu parlé déjà au début de cette émission.
00:27:32 Les habitants de l'île attendent des actes en tous les cas.
00:27:34 Écoutez en tous les cas l'une des premières interventions d'Emmanuel Macron
00:27:38 quand il s'est posé en Nouvelle-Calédonie.
00:27:42 Au moment où je vous parle, il y a 3000 forces de sécurité intérieure en Nouvelle-Calédonie.
00:27:48 Et dans les prochaines heures arriveront les compléments.
00:27:50 Donc il y aura 3000 dans quelques heures.
00:27:52 Ces forces resteront aussi longtemps que nécessaire.
00:27:58 Même durant les Jeux olympiques et paralympiques.
00:28:01 D'aucuns pourraient penser que...
00:28:04 Je demande le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, et je le remercie,
00:28:07 à organiser les choses pour qu'il y ait des relèves qui s'effectuent.
00:28:14 Et donc les effectifs qui finiront de se déployer dans les prochaines heures
00:28:17 se maintiendront aussi longtemps que nécessaire.
00:28:19 Et priorité au témoignage, on va retrouver Cyril, habitant de Nouméa.
00:28:24 Bonjour Cyril, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:28:26 Est-ce que c'est de nature à vous rassurer ce que vient de dire le président de la République,
00:28:31 le maintien des forces de l'ordre, même durant les Jeux olympiques ?
00:28:36 Bonjour, oui, c'est plutôt rassurant.
00:28:43 Ce qu'on a peur c'est que s'il partait trop vite,
00:28:47 c'est que ça continue encore de plus belle.
00:28:49 Donc oui, c'est une chose plutôt rassurante.
00:28:52 Très concrètement, vous attendez quoi, Cyril, de cette venue ?
00:28:57 Parce que pour le moment, il y a eu beaucoup de paroles,
00:28:59 mais je sais, et les témoignages sont nombreux,
00:29:01 que vous attendez des actes très concrets, vous personnellement.
00:29:05 Ce qu'on attend, c'est qu'il y ait une vraie discussion avec les indépendantistes, notamment.
00:29:13 Après, est-ce qu'ils vont vouloir se mettre autour de la table ?
00:29:16 Ça, on n'en sait rien.
00:29:18 Après, ce qui est plutôt rassurant, c'est qu'il y a une certaine fermeté, malgré tout, du président.
00:29:22 Donc effectivement, il ne faut pas faire marche arrière avec tout ce qui a été fait ici.
00:29:29 Ça sera probable.
00:29:30 Est-ce que la fracture est tellement importante que les choses peuvent potentiellement revenir à la normale ?
00:29:37 Selon vous, on a eu des témoignages dans Mini News d'ailleurs,
00:29:39 d'Abhidhan Nouméa, qui nous disait que ça serait très difficile de reconstruire ensemble,
00:29:45 avec une vraie harmonie, une réelle harmonie.
00:29:47 J'ose espérer que ce sera possible.
00:29:52 Après, effectivement, il y a une certaine cassure.
00:29:57 Donc, j'espère que ça va être possible.
00:30:00 Je pense que ça va mettre du temps, très très longtemps.
00:30:03 Mais bon, soyons positifs, ça va se faire.
00:30:07 Merci, Cyril, pour votre témoignage.
00:30:10 Et Léonore, je ne vous ai pas encore interrogée, évidemment,
00:30:13 puisque vous venez d'arriver dans notre émission.
00:30:15 Qu'attendez-vous, vous, de cette visite d'Emmanuel Macron ?
00:30:20 Vous êtes députée à Renaissance.
00:30:21 Il avait raison d'y aller, le président, parce qu'évidemment, il y a des paroles.
00:30:25 Mais je le dis encore une fois et je me répète, on attend les actes.
00:30:29 On vient de voir les actes.
00:30:30 Le déploiement de 3000 forces de l'ordre pour rétablir l'ordre sur le caillou, ce sont des actes.
00:30:36 L'état d'urgence qui avait été décrété avec notamment l'interdiction de rassemblement,
00:30:40 de vente d'alcool, de vente d'armes, ce sont des actes.
00:30:43 On voit que c'est une paix relative, une paix qui est fragile.
00:30:46 Mais par rapport à ce qui s'est passé dans les nuits dernières,
00:30:49 le calme se rétablit petit à petit.
00:30:52 Après, le président, il est surtout, je pense, allé à Nouméa pour rétablir le dialogue,
00:30:57 pour rencontrer tout le monde, pour aller à la rencontre des différents dirigeants,
00:31:00 des élus de tous bords qui ne pouvaient pas se rendre à Paris
00:31:03 parce que les vols étaient suspendus.
00:31:05 Et donc, il y a beaucoup d'écoute, de dialogue, rétablir un climat de confiance
00:31:09 pour pouvoir avancer tout en restant très ferme sur la nécessité de maintenir l'ordre.
00:31:14 Qu'est-ce qu'il peut annoncer très concrètement ?
00:31:16 Il le fera lui-même, il le fera lui-même et il le fera...
00:31:19 Moi, ce que je retiens de ces dernières déclarations,
00:31:22 c'est qu'on a beaucoup parlé de la durée de sa visite.
00:31:24 On s'est beaucoup interrogé sur qu'est-ce qu'il peut faire...
00:31:27 Il a dit qu'il était prêt à la poursuivre.
00:31:28 Exactement, et ça, je pense que c'est aussi un très bon signal qu'il envoie.
00:31:31 Finalement, il est là pour dialoguer le temps qu'il faudra,
00:31:34 dans évidemment son agenda contraint,
00:31:36 et en tout cas pour rétablir ce climat sans mettre de limites.
00:31:41 Et il a invité tout le monde autour de la table.
00:31:42 Et ça aussi, c'est très important qu'il puisse voir à la fois
00:31:46 les indépendantistes, les loyalistes, les loyalistes et les indépendantistes
00:31:49 de différentes mouvances, si j'ose dire.
00:31:52 Parce qu'évidemment, il y a plusieurs opinions.
00:31:55 André, vous partagez l'optimisme d'Eléonore ?
00:31:59 Non, hélas, mais je pense que...
00:32:01 D'abord, je suis d'accord avec madame la députée,
00:32:04 il faut rétablir l'ordre, c'est la priorité.
00:32:06 Si la visite d'Emmanuel Macron sert à ça, au moins à ça, c'est déjà bien.
00:32:11 Donc il faut absolument que la sécurité soit rétablie,
00:32:14 l'ordre soit rétabli, que le réapprovisionnement
00:32:18 en alimentation, en médicaments, soit assuré.
00:32:22 Maintenant, sur le fond des choses, je pense que la visite d'Emmanuel Macron
00:32:25 ne va pas arranger grand-chose à court terme.
00:32:29 Je ne sais pas combien de temps il va rester,
00:32:30 mais même s'il reste un jour, deux jours, trois jours,
00:32:32 il ne va pas rester une semaine quand même.
00:32:34 Il a d'autres petites choses à faire, à mon avis.
00:32:36 Il y a des enjeux, il y a d'autres enjeux aussi.
00:32:38 Il y a d'autres dossiers qu'il attend.
00:32:40 Mais il montre que c'est très important pour lui.
00:32:41 Oui, bien sûr, montrer qu'il est là.
00:32:44 Mais pour faire quoi ? Je pense que ça va prendre beaucoup de temps.
00:32:46 Le rétablissement du dialogue va prendre beaucoup de temps.
00:32:48 C'est ce que disait d'ailleurs le calédonien.
00:32:50 Bien sûr, tous les témoignages vont dans ce sens-là.
00:32:53 Il y a une vraie fracture qui s'est opérée.
00:32:54 Il y a une fracture, une cassure qui va prendre beaucoup de temps à être réparée.
00:32:58 Les fils du dialogue doivent être renoués.
00:33:00 Ça va prendre énormément de temps.
00:33:01 On a gâché en quelques jours 40 ans de dialogue patient,
00:33:06 de construction patiente, d'un vivre ensemble qui est très délicat.
00:33:10 Parce que je le répète, il y a une problématique coloniale en Calédonie,
00:33:14 qu'on le veuille ou non.
00:33:15 Il y a un petit côté mitterrandien, Arthur.
00:33:18 On se souvient de François Mitterrand qui avait dit au cours de l'interview
00:33:20 "je vais y aller".
00:33:21 Le problème, c'est que là, "je vais y aller", il le dit souvent.
00:33:25 Moi, au bout d'un mandat et demi d'Emmanuel Macron,
00:33:26 je me pose toujours la même question, c'est à quoi sert ce ministre ?
00:33:29 Il a un ministre d'Outre-mer.
00:33:30 - Il n'est pas parti seul, il est accompagné.
00:33:33 - Oui, sauf qu'il est relégué.
00:33:35 Et puis, vous ne le voyez pas à l'écran, vous ne le voyez pas sur les photos.
00:33:37 Et on a toujours cette impression-là avec Emmanuel Macron,
00:33:39 c'est que dès qu'il y a un sujet, et c'est souvent des problèmes, malheureusement,
00:33:43 le président prend la parole et les ministres sont mis de côté.
00:33:46 Or, c'est quelqu'un de très cultivé, qui connaît l'histoire de France,
00:33:50 bien mieux que moi, sans aucun doute.
00:33:52 Mais il y a quand même un truc, il appartenait dans l'histoire de France.
00:33:54 C'est clair, de gouverner à la française, c'est la distance,
00:33:57 c'est le mystère et c'est le silence.
00:33:59 Emmanuel Macron, c'est tout l'inverse.
00:34:00 C'est-à-dire qu'il parle tout le temps, il parle tout le temps.
00:34:02 Au bout d'un moment, la parole est dévalorisée.
00:34:04 Donc là, il y a un vrai sujet, parce qu'il y a une vraie émeute,
00:34:06 il y a une vraie guérilla et ça peut faire taju, ça peut s'enflammer partout.
00:34:09 Comme problème, on l'a entendu avec les agriculteurs,
00:34:10 on l'entend avec la SNCF, on l'entend tout le temps.
00:34:13 Ben là, allez, un voyage de plus, une parole de plus.
00:34:17 - Oui, un voyage éclair de plus.
00:34:19 Et vous avez raison, il y a des mesures qui ont été annoncées,
00:34:21 mais ce sont des mesures court terme, malheureusement.
00:34:23 Ce sont des mesures qui, effectivement, peuvent permettre d'apaiser les choses
00:34:26 très momentanément.
00:34:27 Et compte tenu de son agenda, je ne vois pas comment techniquement il peut faire.
00:34:30 Donc, il fait un voyage express.
00:34:32 Peut-être que c'est une idée de McKinsey, je ne sais pas.
00:34:34 Et je ne vois pas, encore une fois, je ne vois pas la pertinence de ce voyage.
00:34:37 À part dire "j'y suis allée", Arthur de Matrignan, vous l'avez dit très justement,
00:34:41 à quoi servent ces ministres ?
00:34:42 Ils pouvaient aussi ne pas y aller.
00:34:44 Donc, il y a été pour dire "j'y suis allée",
00:34:47 je pense que ça n'a servi à rien.
00:34:48 Et malheureusement, je ne partage pas votre optimisme.
00:34:50 C'est normal que vous l'ayez aussi.
00:34:52 Non, alors, ce n'est pas une question d'optimisme.
00:34:53 C'est une question, c'était une demande déjà, que le président se saisisse du dossier.
00:34:57 On a beaucoup critiqué la gestion du dossier parce que, justement,
00:35:00 c'était le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer qui s'était retrouvé
00:35:04 avec le dossier qui a été lui, sept fois en Nouvelle-Calédonie.
00:35:06 On a dit ça devrait être Matignon.
00:35:08 On a dit ça doit être le président.
00:35:09 Je pense que là, il envoie un message et il répond surtout à une attente
00:35:12 des différentes parties.
00:35:14 Évidemment qu'en quelques jours, en quelques heures, on ne peut pas tout faire.
00:35:17 Mais je pense qu'il faut regarder aussi la situation dans son ensemble.
00:35:21 Il y a un processus constitutionnel, il y a 40 ans de tension.
00:35:25 Il y a un dialogue qui était vraiment dans une impasse parce qu'on se dit
00:35:29 il y avait un dialogue. Non, il n'y avait pas de dialogue.
00:35:31 Il y avait à un moment donné une nécessité d'aller de l'avant,
00:35:34 de prendre acte de ces trois référendums.
00:35:36 Alors, il y a des interprétations différentes,
00:35:38 mais en tout cas, les trois des accords de Nouméa.
00:35:41 Et ensuite, de se dire qu'est-ce qu'on fait parce que ces accords de Nouméa
00:35:44 disent les partis se concerteront et se mettront d'accord sur la suite à tenir.
00:35:48 Il y avait une nécessité de réformer ce corps électoral,
00:35:51 mais il y a surtout toujours une porte ouverte avec cet article 2
00:35:54 de la loi constitutionnelle pour qu'il y ait un dialogue.
00:35:57 Donc moi, j'espère qu'il y aura un dialogue.
00:35:58 Je ne dis pas que ça va être le cas.
00:35:59 Je n'ai pas de boule de cristal, mais en tout cas, je pense que de répondre
00:36:03 à une invitation à dialoguer, c'est vraiment nécessaire, important.
00:36:07 Et moi, je salue sa présence en Nouvelle-Calédonie.
00:36:09 Allez, on va écouter Emmanuel Macron, puisqu'il s'y est engagé.
00:36:12 Il a dit qu'il y aura des annonces. On l'écoute. On l'écoute.
00:36:16 Je viens ici, moi, avec en tout cas, détermination.
00:36:21 Tout faire pour que nous ayons le retour au calme,
00:36:23 avec aussi beaucoup de respect, d'humilité et dans un contexte aussi
00:36:27 que nous connaissons en ayant une pensée.
00:36:28 Je le ferai tout à l'heure en commençant la réunion pour les victimes.
00:36:32 Est-ce que 12 heures sur place suffiront ?
00:36:34 Nous verrons. Je n'ai pas de limites.
00:36:38 Alors, on va retrouver Régine et Thibault Marcheteau,
00:36:40 nos envoyeurs spéciaux en Nouvelle-Calédonie.
00:36:42 Le président Macron l'a dit, il y aura des annonces.
00:36:45 Alors, Cuid, Régine ?
00:36:48 Oui, effectivement, il y aura des annonces,
00:36:53 puisqu'on attend un micro tendu à l'issue d'une nouvelle session plénière
00:36:58 avec les acteurs économiques et élus qu'il a rencontrés ce matin.
00:37:02 Une rencontre de plus de quatre heures.
00:37:04 Ensuite, il y a eu d'autres rencontres,
00:37:06 notamment avec les forces de l'ordre et puis avec des lycéens.
00:37:08 Et puis, il a rencontré les non-indépendantistes,
00:37:12 puis ensuite les indépendantistes.
00:37:14 Il devait y avoir une déclaration commune entre les non-indépendantistes
00:37:18 et les indépendantistes, mais il semblerait que les indépendantistes soient partis.
00:37:22 Alors, il y a une nouvelle session où il va sûrement annoncer
00:37:26 aux élus et aux acteurs économiques certaines mesures.
00:37:30 Mais pour l'instant, nous ne savons pas si le fameux dégel va être annoncé ou pas.
00:37:36 S'il est annoncé, il y aura forcément un risque de tension,
00:37:41 un risque de regain de tension sur l'île.
00:37:43 Mais nous allons le savoir dans quelques minutes, Thierry.
00:37:46 Merci beaucoup, Augine Delfourne, à notre envie spéciale avec Thibaut Marcheteau.
00:37:49 Ce n'est pas gagné, il est au Nord.
00:37:51 Ce n'est pas gagné.
00:37:52 C'est difficile, mais en tout cas, c'est important qu'il soit là.
00:37:54 Dégel ou pas dégel ?
00:37:56 Il le dira.
00:37:58 Je ne sais pas.
00:37:59 Il le dira et je pense que ça dépendra des discussions qu'il aura.
00:38:03 Allez, on fait un tour de l'info avec Michael Dorian à 13h15
00:38:06 et ensuite, on parlera politique avec Yannick Jadot,
00:38:08 qui s'exprimait justement dans le cadre des Européennes sur la nouvelle Calédonie.
00:38:13 Michael.
00:38:14 Un homme qui planifiait une action violente avant le passage de la flamme olympique
00:38:18 a été interpellé à Bordeaux.
00:38:19 Il avait diffusé un message inquiétant sur les réseaux sociaux.
00:38:22 En garde à vue, l'intéressé a admis avoir envisagé un passage à l'acte,
00:38:25 mais n'a fait aucune référence à la flamme olympique
00:38:28 dont le relais passe aujourd'hui en Gironde.
00:38:31 Pour Emmanuel Macron, le mouvement d'insurrection en Nouvelle-Calédonie
00:38:34 est absolument inédit.
00:38:35 Face aux tensions et aux violences, le chef de l'État appelle
00:38:38 à un apaisement constructif et à la recherche d'une solution politique.
00:38:42 Et puis, vous êtes 76% à vous prononcer en faveur de l'abaissement
00:38:45 de l'âge de la majorité pénale à 16 ans.
00:38:48 C'est le résultat du dernier sondage CSA pour CNews Europe 1 et le JDD.
00:38:53 La majorité des sympathisants de gauche comme de droite
00:38:55 se prononcent en faveur de cette mesure.
00:38:58 Merci Michael.
00:38:59 On vous retrouve dans 15 minutes.
00:39:01 Allez, on va continuer de parler un petit peu,
00:39:03 parce qu'on a d'autres sujets, mais on va continuer de parler un petit peu
00:39:05 de la Nouvelle-Calédonie, puisqu'on va parler des européennes.
00:39:08 Et c'est aussi un sujet évoqué par les candidats.
00:39:11 On va écouter Yannick Jadot qui s'est exprimé justement sur la situation.
00:39:14 C'était chez nos confrères de TF1.
00:39:16 Et puis, petite réaction rapide, évidemment.
00:39:18 Ce qu'il doit faire aujourd'hui, c'est annoncer la suspension
00:39:22 de la réforme constitutionnelle pour redonner du temps à la négociation,
00:39:29 que ce soit Édouard Philippe, Manuel Valls, Jean-Marc Ayrault,
00:39:32 des premiers ministres qui étaient attentifs à la situation néo-calédonienne.
00:39:37 C'est ce qu'ils ont toujours dit.
00:39:39 Ils ont toujours alerté la suspension.
00:39:42 Réaction André ?
00:39:44 De toute façon, il n'a pas le choix.
00:39:45 Il est obligé de suspendre la réforme puisqu'il n'y a plus de majorité
00:39:49 au Congrès du Parlement à Versailles.
00:39:51 La gauche a dit en bloc maintenant qu'elle ne voterait pas cette réforme.
00:39:55 La droite dit la même chose.
00:39:56 Gérard Larcher l'a dit.
00:39:58 Donc, il n'y a plus de majorité au Congrès de Versailles.
00:40:00 Il faut donc renoncer à réunir le Congrès de Versailles.
00:40:04 La réforme a été votée avec une très large majorité à l'Assemblée.
00:40:07 À ce moment-là, la droite et une partie du centre étaient d'accord.
00:40:11 Je pense qu'il y avait une urgence à agir.
00:40:15 Maintenant, est-ce qu'on va jusqu'au bout ?
00:40:16 Il y a beaucoup d'élus, y compris des élus renaissance,
00:40:19 qui demandent à ce qu'on donne du temps à la négociation.
00:40:23 Encore une fois, je pense que sa présence est cruciale
00:40:25 pour pouvoir sonder toutes les parties prenantes.
00:40:28 Nous avons tous un avis ici en métropole,
00:40:30 mais quelque part, il faut aussi voir et surtout voir ce que disent les Calédoniens.
00:40:34 Non seulement Gérard Larcher, président du Sénat,
00:40:37 mais Yael Braun-Pivet elle-même, votre présidente de l'Assemblée nationale,
00:40:40 demande le report du Congrès.
00:40:42 Donc, il n'y a pas de majorité.
00:40:45 Je pense qu'on est tous d'accord sur le sujet.
00:40:46 Vous avez raison, il y a une réalité de terrain,
00:40:48 il y a ce qu'on voit nous et la réalité de terrain qui est là-bas.
00:40:50 Et dans ces conditions, il me semble assez logique
00:40:53 de suspendre compte tenu du climat actuel.
00:40:55 Ça me semble presque une évidence de dire ce que dit M. Jadot.
00:41:00 Arthur ?
00:41:01 Je trouve que le message envoyé, encore une fois,
00:41:03 même si l'impasse dans laquelle nous sommes aujourd'hui,
00:41:07 c'est Emmanuel Macron lui-même qui, je pense, a monté brique par brique
00:41:11 et que contrairement à ce que vous pensez, je ne vois pas où était l'urgence.
00:41:14 Surtout que d'autant plus dans une réforme constitutionnelle
00:41:16 où on touche à la Constitution,
00:41:18 généralement, on doit être prudent, réfléchi,
00:41:20 on avance avec une certaine lenteur, ce qui était tout l'inverse.
00:41:24 Mais bon, ça, c'était le voté de...
00:41:25 Mais il n'y avait pas d'urgence.
00:41:26 Tu te souviens de ce que je dis ?
00:41:27 Pour moi, il n'y avait pas d'urgence.
00:41:28 Mais il y a eu un référendum en 2021, pardon.
00:41:31 Ensuite, il y a eu une convocation en 2022 des différentes parties.
00:41:34 Il y a eu une demande d'accord global en 2023.
00:41:36 Il y a des élections qui devaient se tenir en mai 2023
00:41:39 qui ont été reportées de plus d'un an pour qu'on puisse trouver...
00:41:42 Il y a le Conseil d'État qui vous dit
00:41:43 "le corps électoral des élections locales telles qu'il est aujourd'hui pose problème,
00:41:48 il y a un risque d'annulation d'un scrutin".
00:41:51 Moi qui ai eu un scrutin annulé, je peux vous dire, c'est compliqué.
00:41:54 On ne va pas ne pas avoir d'élection pour une durée indéfinie
00:41:57 et on ne va pas le faire en ayant un risque d'annulation du scrutin.
00:42:01 Je pense que vraiment, il y a eu une tentative d'attendre le plus possible.
00:42:05 Il y a aussi toute une partie de la population qui s'est prononcée
00:42:08 dans ces référendums et qui attend des réponses.
00:42:11 Donc sur l'urgence, on peut toujours...
00:42:12 Sur le projet de loi constitutionnelle, c'est un peu différent.
00:42:15 Je pense qu'on est quand même dans un empilement de bazar,
00:42:20 pour ne pas dire autre chose en France, que je vois,
00:42:23 et en plus avec les JO qui arrivent.
00:42:24 - Et les européennes. - Et les européennes.
00:42:25 - Il y a un problème sécuritaire.
00:42:26 Oui, mais les élections européennes, le 9 juin, c'est terminé.
00:42:28 Je veux dire, moi ce qui m'inquiète, c'est...
00:42:30 - C'est bien quand vous cassez les dossiers, Arthur.
00:42:32 - Non, il n'a pas tort.
00:42:34 - Le problème sécuritaire, parce que là on ne parle pas de Mayotte,
00:42:36 le plan Rouen-de-Bouchoux 43 de Darmanin, il ne marche toujours pas.
00:42:39 Et ça repart aussi.
00:42:40 Donc imaginez, vous avez Mayotte, puis peut-être La Réunion, puis Nouméa,
00:42:43 puis vous avez Légion en France, ça pète de partout.
00:42:46 La question, c'est, est-ce qu'il ne fallait pas attendre un peu plus,
00:42:49 d'autant plus que la négociation...
00:42:50 - C'est ça qui est compliqué, parce qu'on vous dit,
00:42:53 Marine Le Pen vous dit 40 ans pour un nouveau référendum.
00:42:56 - Oui, enfin là, c'est...
00:42:57 - Je suis d'accord.
00:42:58 - On est tous d'accord là dessus, 40 ans, c'est sûr.
00:43:00 - La LFQ vous dit 2029 pour les élections.
00:43:03 - Non, mais de quelques mois, ça aurait été raisonnable.
00:43:05 - Même si je comprends politiquement la réforme,
00:43:06 et que je comprends qu'elle ne peut pas être votée.
00:43:09 Le message envoyé, encore une fois, c'est, il y a des émeutes,
00:43:13 on tue des policiers, tue même des enfants,
00:43:16 on écoute, on suspend.
00:43:17 Le message envoyé est catastrophique,
00:43:19 d'autant plus que les revendications politiques n'existent pas,
00:43:22 sauf si le racisme est une revendication politique.
00:43:24 - Mais ce n'est pas ça le message,
00:43:25 parce que sinon, il n'y aurait pas eu l'article 2.
00:43:26 Et c'est important de le dire.
00:43:28 La loi prévoyait cette suspension avant les émeutes, avant les morts.
00:43:33 - Mais qu'est-ce qu'on fait, Eleonore ?
00:43:34 Est-ce qu'il n'est pas déjà trop tard ?
00:43:35 On l'évoquait tout à l'heure, il y a une vraie fracture,
00:43:38 et les émeutiers, c'est le cadet de leurs soucis.
00:43:39 Et Arthur a raison, ils ont 12, 15 ans.
00:43:42 Et honnêtement, des gels ou pas des gels, ce n'est pas leur sujet.
00:43:45 - Mais c'est fracturel.
00:43:46 - Ils ne savent même pas ce que c'est.
00:43:47 Je veux dire, vous avez raison, ils cassent, ils cassent.
00:43:49 - Mais ils cassent, mais on fait quoi ?
00:43:50 - Il y a une fracture générationnelle d'ailleurs,
00:43:52 et c'est important de le dire en Nouvelle-Calédonie,
00:43:54 entre les personnes qui ont vécu les événements il y a 40 ans
00:43:56 et qui ne veulent surtout pas les revivre,
00:43:58 et des émeutiers qui sont...
00:44:01 Mais je ne pense pas que le message, ce soit ça.
00:44:02 Le message, c'est qu'il faut vraiment avancer avec ce dossier calédonien,
00:44:07 parce qu'il y a cette urgence démocratique et électorale.
00:44:10 - Sans suspens, on n'avance pas.
00:44:12 - Là, on a le président de la République qui est en Nouvelle-Calédonie,
00:44:15 tout le monde parle sur tous les plateaux de Nouvelle-Calédonie.
00:44:18 On avance, en tout cas, le dossier est remis au devant de la scène.
00:44:21 - Sauf qu'ils attendent des actes.
00:44:22 - Mais il n'y a pas de résultat.
00:44:23 - Mais ça fait 24 heures, même pas, ça fait quelques heures qu'il est à Paris.
00:44:27 - On va lui laisser le temps.
00:44:28 Allez, Eleonor, on lui laisse le temps.
00:44:30 De toute façon, on va suivre le dossier sur nos antennes, évidemment.
00:44:33 André, un dernier mot.
00:44:35 - Même si on lui laisse le temps, on va lui laisser quoi ?
00:44:37 Deux jours, trois jours, il va être obligé de rentrer à Paris.
00:44:40 À mon avis, la solution, six solutions il y a à cette problématique coloniale,
00:44:43 va prendre des années maintenant, des années.
00:44:45 On a gâché en quelques semaines 40 ans d'un dialogue patient.
00:44:49 Donc, il va falloir être très patient pour retrouver les chemins du dialogue
00:44:52 et pour éviter que l'île s'enflamme à nouveau.
00:44:56 Et puis, je le répète, il y a des exigences contradictoires.
00:45:00 Les Kaldosh, si on les comprend, veulent rester.
00:45:01 Il y a des Kanaks qui veulent l'indépendance.
00:45:03 Donc, c'est très compliqué.
00:45:04 - J'avais prévu de vous parler de la déclaration d'Anne Hidalgo dans cette partie-là.
00:45:08 On verra si on a le temps, parce que j'aimerais vous faire réagir, évidemment.
00:45:12 Faut visser vos armes, mon cher Arthur.
00:45:15 On marque une pause. Il est quasiment 13h22.
00:45:17 Et on se retrouve pour la dernière ligne droite de Mini-News dans quelques instants.
00:45:20 À tout de suite. On a quand même beaucoup de sujets à aborder.
00:45:22 Il est 13h30. Merci de nous accueillir.
00:45:27 C'est la dernière ligne droite pour Mini-News.
00:45:29 On a beaucoup de sujets encore à aborder avec mes invités
00:45:31 que je vous présente dans quelques instants.
00:45:32 Mais tout de suite, un point sur l'information avec Michael Dorian.
00:45:35 Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie.
00:45:37 Le chef de l'État cherche toujours à rétablir le dialogue
00:45:40 après plus d'une semaine d'émeutes et de violences.
00:45:42 Et pour tenter d'y arriver, il rencontre aujourd'hui les indépendantistes.
00:45:46 Un entretien qui devrait être la partie la plus délicate de sa visite dans l'archipel.
00:45:52 Pour le FMI, le déficit public sera nettement supérieur
00:45:56 aux prévisions gouvernementales de 2027.
00:45:58 Le Fonds monétaire international appelle l'exécutif
00:46:01 à mettre en place de nouvelles mesures dès cette année
00:46:03 pour ramener la dette sur une trajectoire descendante.
00:46:07 Et puis des obsèques populaires dans la cité phocéenne.
00:46:09 La cathédrale de La Major saluera dès 15h cet après-midi.
00:46:13 Jean-Claude Godin, l'ancien maire de Marseille,
00:46:15 s'est éteint à l'âge de 84 ans lundi dernier.
00:46:18 En 15 minutes, je représente mes invités.
00:46:22 Sarah Salman, Arthur de Vatrigan, André Vallini et Léonore Carrois.
00:46:27 Et Célia Barotte qui nous a rejoints.
00:46:30 Et j'accueille avec beaucoup de plaisir Emmanuel Chambaud,
00:46:32 secrétaire général du FAPUNSA Justice.
00:46:34 On va parler de Mohamed Amra.
00:46:36 On sera avec Noémie Schultz également,
00:46:38 puisqu'on a appris un certain nombre de choses.
00:46:39 Il se passe des choses un peu étranges dans les prisons françaises.
00:46:43 On a ce truc, les téléphones, tout ce qu'on veut.
00:46:46 Les gens ont l'air de découvrir que nos prisons sont des passoires.
00:46:50 Et malheureusement, ce n'est pas d'aujourd'hui qu'on le dénonce.
00:46:53 Mais là, c'était...
00:46:54 Non, c'est tout le temps.
00:46:55 C'est habituel.
00:46:56 J'allais dire malheureusement, aujourd'hui, nos prisons ne sont pas perméables.
00:47:01 Et effectivement, il y a beaucoup de choses qui rentrent.
00:47:03 On nous a contraints par la loi depuis 2009,
00:47:05 où on ne fait plus de fouilles à corps systématiques,
00:47:08 qui nous permettaient quand même de mettre à terme à certaines rentrées,
00:47:11 notamment sur les stupéfiants, mais aussi sur les portables.
00:47:13 Et aujourd'hui, la technologie fait que voilà, on vient avec des drones.
00:47:16 Et comme je vous le disais, c'est Uber qui vient vous livrer
00:47:19 directement à la fenêtre de la prison des armes, des téléphones et de la drogue.
00:47:23 On en parlera avec Noémie Schultz dans quelques instants, évidemment.
00:47:25 On va commencer avec cette information,
00:47:27 ces news que l'on vous donne depuis ce matin avec vous, Célia Barotte,
00:47:30 un homme de 26 ans qui a été interpellé il y a deux jours.
00:47:33 C'était mardi à Aisines, dans la banlieue de Bordeaux.
00:47:35 Il projetait tout simplement de faire une tuerie de masse
00:47:39 au moment du passage de la flamme olympique.
00:47:41 C'est aujourd'hui qu'elle passe, c'est ça ?
00:47:44 C'est un signalement pharos qui a permis de détecter ce jeune homme
00:47:48 suite à un message qu'il avait publié sur les réseaux sociaux, un message en ligne.
00:47:52 Un message qui est apparu comme inquiétant,
00:47:54 puisqu'il faisait référence à une tuerie de masse survenue en 2014 aux Etats-Unis.
00:48:00 Un signalement qui a permis l'ouverture d'une enquête
00:48:03 il y a une semaine pour apologie de crime et association de malfaiteurs.
00:48:07 Mardi, l'auteur de ce message, vous l'avez dit Thierry, a été identifié,
00:48:11 interpellé et placé en garde à vue.
00:48:13 Il s'appelle Alex G, il est âgé de 26 ans et il vit en Gironde
00:48:17 et n'a aucun antécédent judiciaire.
00:48:20 D'après les premières investigations, cet homme s'intéresse à la mouvance INCEL.
00:48:23 C'est une mouvance qui prône la misogynie et aussi les violences contre les femmes.
00:48:28 Une perquisition a eu lieu à son domicile.
00:48:30 Les enquêteurs ont retrouvé et ont saisi plusieurs téléphones portables,
00:48:33 un ordinateur, mais aussi un revolver de type gomme-cogne.
00:48:39 C'est un revolver qui tire des balles en caoutchouc, mais qui est très puissant.
00:48:44 En garde à vue, le suspect a admis avoir envisagé un passage à l'acte,
00:48:47 mais selon lui, la date, ni la date, ni le lieu n'étaient encore déterminés.
00:48:51 Donc aucune certitude qu'il avait la volonté d'agir aujourd'hui,
00:48:55 de profiter du passage à l'acte et du passage de la flamme olympique à Bordeaux.
00:49:01 Il a expliqué aux enquêteurs que ce projet faisait suite à une agression dont il a été victime.
00:49:07 Et par ailleurs, ses proches ont dit de lui qu'il était fragile psychologiquement.
00:49:11 Un expert psychiatre, quant à lui, a déclaré qu'il n'avait aucun trouble particulier
00:49:15 qui puisse empêcher notamment sa mise en garde à vue.
00:49:18 Et le parquet de Bordeaux a donc demandé l'ouverture d'une information judiciaire
00:49:21 et a demandé son placement en détention provisoire.
00:49:24 Merci pour ce nouveau point.
00:49:26 Alors qu'Emmanuel Macron annonce le maintien potentiel de forces de l'ordre en Nouvelle-Calédonie,
00:49:32 et Léonard, on voit que le risque zéro n'existe pas, mais ça on le savait, on le supposerait.
00:49:36 Et on aura bien besoin de nos forces de l'ordre également au moment des Giros.
00:49:40 Oui, mais là, par rapport à ce jeune homme, moi ce que j'aimerais faire,
00:49:43 c'est saluer le travail des forces de l'ordre et la coordination mentalement.
00:49:46 Ça prouve qu'effectivement le système est efficace.
00:49:48 Ça c'est important de le souligner.
00:49:49 Parce qu'on parle beaucoup de quand ça ne marche pas,
00:49:50 et là on se rend compte qu'on a évité potentiellement des bouclés, des morts.
00:49:54 Mais ça veut dire aussi qu'il y a une certaine menace.
00:49:56 Mais la menace existe, et ça les forces de l'ordre le savent très bien.
00:49:59 Et c'est important de voir quand la coordination marche.
00:50:01 Et ce dispositif Pharos dont vous parliez est un dispositif qui est extrêmement important,
00:50:05 qui est de plus en plus utilisé.
00:50:07 Il y a eu 200 000 signalements l'an dernier.
00:50:09 Et alors 200 000 signalements, ça ne veut pas dire 200 000 actes potentiels,
00:50:13 mais en tout cas une vigilance accrue et une coordination des différents services.
00:50:18 André Valigny.
00:50:19 Oui, le dispositif Pharos est très important, très efficace.
00:50:22 Ça montre à quel point aujourd'hui la police doit
00:50:25 non seulement être dans la rue, surveiller ce qui peut se passer,
00:50:27 mais aussi sur Internet.
00:50:29 Mais sur le fond de ce que dit ce site-là,
00:50:32 je reprends ce que disait Sarah tout à l'heure.
00:50:34 Si vraiment il y a de tels appels à la violence contre les femmes,
00:50:37 est-ce que tout ça n'est pas susceptible d'être déféré au parquet ?
00:50:42 Chère consoeur, c'est une question pour Sarah.
00:50:44 Je ne savais pas que vous me posiez la question.
00:50:46 C'est une question pour vous.
00:50:48 Oui, c'est une question pour moi.
00:50:49 Alors ce qu'il y a, c'est que ce sont dans des sphères assez fermées,
00:50:51 c'est des formations qui sont payantes.
00:50:53 C'est à peu près, je me suis renseignée, entre 29 et 99 euros.
00:50:56 Donc oui, il y a eu des enregistrements où, par exemple, je prends cet exemple-là,
00:51:00 il y a un homme qui dit, si une femme vous dit non lors d'un rapport sexuel,
00:51:03 vous pouvez aussi essayer de la forcer.
00:51:05 Et dans ce dialogue, il y a quelqu'un qui dit,
00:51:06 il n'y a pas quelqu'un en droit pour nous éclairer si c'est possible ou pas.
00:51:09 Donc quand on entend des choses comme ça, je ne comprends même pas
00:51:12 que sur les 100 personnes qui écoutent, il n'y en a pas une qui se dise,
00:51:15 on doit faire quelque chose et poursuivre éventuellement ces personnes.
00:51:19 Donc rien n'est fait puisqu'ils sont dans une bulle entre eux,
00:51:21 et à moins d'être journaliste, ce qui n'est pas mon cas,
00:51:23 mais j'ai écouté ce reportage, et de s'infiltrer dedans,
00:51:28 personne de normalement constitué n'a envie de payer pour écouter ce genre de choses.
00:51:32 Mais je pense qu'il faudrait, moi j'ai largement minoré ce mouvement,
00:51:35 je pensais vraiment que c'était encourager les hommes à être galants.
00:51:37 J'étais presque prête à dire c'est formidable.
00:51:40 En réalité, c'est un danger, on en parlait avec Arthur de Vatrigan à la pause,
00:51:43 c'est peut-être aussi toutes ces femmes comme Sandrine Rousseau qui n'a pas voulu cela,
00:51:47 mais qui créent inconsciemment et involontairement des mouvements
00:51:51 qui vont à l'encontre radicalement de ce qu'elles prônent.
00:51:55 Alors que Noémie Schultz nous a rejoint, qui succède, bonjour Noémie.
00:51:59 On va parler, et on a évoqué la chose avec Emmanuel Chambon de Mohamed Amra,
00:52:05 avec des révélations faites par nos confrères du Parisien,
00:52:08 l'homme le plus recherché de France,
00:52:10 après son évasion spectaculaire ayant entraîné la mort de deux surveillants.
00:52:13 Vous avez vécu, on était ensemble hier, l'hommage à ces deux surveillants.
00:52:18 Mais on a appris beaucoup de choses, on voit tout ça avec Marie-Victoire Diodonné,
00:52:22 et on en parle évidemment avec vous et avec notre invité Emmanuel Chambon.
00:52:27 Le masque tombe pour l'homme le plus recherché de France.
00:52:31 Mohamed Amra, fugitif depuis l'attaque au fourgon pénitentiaire du 14 mai,
00:52:36 avait été mis sous écoute dans le cadre d'une enquête pour meurtre.
00:52:39 Ses enregistrements permettent aux Parisiens
00:52:42 de dresser le véritable visage de la mouche, celui de l'impunité.
00:52:46 Derrière les barreaux, téléphone personnel et chicha à la main,
00:52:50 le chef d'orchestre organise ses activités criminelles.
00:52:53 Trafic de stupéfiants, extorsion, enlèvement et séquestration avec demande de rançon,
00:52:59 mais aussi carottage, un procédé qui consiste à dérober aux trafiquants rivaux leurs marchandises,
00:53:04 quitte à devoir tuer.
00:53:06 Mohamed Amra se révèle capable d'une extrême duplicité,
00:53:09 élevant la trahison au rang d'art,
00:53:11 le tout en recourant fréquemment à la technique de l'enlèvement.
00:53:15 La mouche met au pas ses nombreux subordonnés et terrorise ses créanciers par la violence.
00:53:20 « À 15h09 t'avais les stupéfiants dans tes mains et t'es parti, fils de...
00:53:24 Pour faire tourviler le boeuf, trois stations en 1h09, je vais te... ta mère ! »
00:53:28 Routeur, boxe de stockage ou voiture volée, l'organisation est professionnelle,
00:53:33 le guet-apens, rodé.
00:53:35 Depuis sa cellule, la mouche est parfois mieux informée que ses hommes.
00:53:39 « Allô ? Ouais frérot attends, je vais te guider parce qu'il y a un barrage,
00:53:42 y'a les gendarmes au rond-point.
00:53:43 Non reviens au stop, prends à droite.
00:53:45 Non pas le barrage, t'es fou ! »
00:53:47 À l'issue de sa mise en examen pour meurtre,
00:53:49 Mohamed Amra est ralenti dans ses activités criminelles.
00:53:52 Mais sept mois plus tard, il parvient à s'échapper
00:53:55 et cause la mort de deux agents pénitentiaires.
00:53:59 « Dohémi, vous êtes notre spécialiste et merci d'être avec nous
00:54:03 parce qu'on a besoin de savoir, on l'a évoqué hors plateau,
00:54:06 ce Mohamed Amra a grandi, grandit, grandit, il est parti petit,
00:54:10 mais en fait finalement c'était un espace de caïd
00:54:13 et puis là on découvre plein de choses.
00:54:15 Oui, c'est sans doute parce qu'il était justement
00:54:18 haut dans l'échelle de la criminalité que sa cellule
00:54:21 à la prison de la santé avait été sonorisée, c'est-à-dire qu'il peut arriver
00:54:25 qu'un juge d'instruction ou le parquet parfois,
00:54:27 mais dans le cadre d'une enquête, disent
00:54:29 « on va sonoriser la cellule d'un détenu,
00:54:31 c'est-à-dire qu'on va placer des micros pour pouvoir enregistrer
00:54:34 et écouter tout ce qui se dit. »
00:54:35 Ça a été fait pour le cas de Mohamed Amra.
00:54:38 Alors c'est compliqué à faire déjà, il ne faut pas se faire repérer,
00:54:40 il ne faut pas que le détenu sache qu'il est écouté.
00:54:43 Et ensuite vous avez donc des heures et des heures d'écoute,
00:54:45 parce que ce n'est pas juste quand on écoute des écoutes téléphoniques
00:54:47 entre deux personnes qui s'appellent, là c'est 24 heures sur 24.
00:54:49 Si en plus vous avez un déclenchement au bruit,
00:54:52 c'est-à-dire que dès qu'il est dans la télé ou la radio, ça peut se déclencher,
00:54:54 puisque ce que révèlent ces écoutes effectivement est édifiant.
00:54:57 Et on se pose des questions.
00:54:58 À quel moment ces écoutes avaient-elles été ensuite décryptées par les enquêteurs ?
00:55:03 Est-ce que les remontées ont été faites au magistrat en charge d'instruction ?
00:55:06 Et si c'est le cas, pourquoi est-ce qu'on n'avait pas du coup
00:55:11 surévalué le niveau de dangerosité de Mohamed Amra ?
00:55:13 On l'a beaucoup dit au début, ce n'était pas un détenu particulièrement signalé.
00:55:15 C'est pour ça qu'il a pu être transféré sous une escorte 3
00:55:21 sans le renfort de la police et de la gendarmerie.
00:55:23 Or, il apparaît clairement qu'il aurait été nécessaire le concernant,
00:55:26 qui est des mesures de sécurité beaucoup plus importantes.
00:55:28 Donc il y a encore pas mal de questions auxquelles on n'a pas de réponse.
00:55:31 Mais effectivement, on découvre, on le savait déjà,
00:55:32 mais on découvre l'ampleur à quel point il était impliqué
00:55:37 dans des affaires criminelles extrêmement graves.
00:55:39 Et moi, je me mets à la place des familles des deux victimes aussi,
00:55:43 parce que vous avez raison de souligner, il était excessivement dangereux.
00:55:47 Ce n'était pas le petit Khalid.
00:55:49 Vous le disiez, c'est ça les prisons françaises aujourd'hui, Emmanuel ?
00:55:53 Juste revenir sur ce qui vient d'être dit.
00:55:55 Effectivement, pendant sa période d'incarcération à Paris la Santé,
00:55:59 il faut savoir que ce détenu-là est passé quatre fois en commission de discipline.
00:56:02 C'est une commission interne où on sanctionne les détenus
00:56:04 quand ils ne respectent pas le règlement intérieur.
00:56:06 Il est passé à quatre reprises, pourquoi ?
00:56:07 Pour détention de téléphone portable et des substances illicites, de la drogue.
00:56:12 Voilà, donc c'était effectivement, il avait déjà été identifié là-dessus.
00:56:15 Après, sur ce qui s'est passé lors de son transfert à Évereux,
00:56:19 on voit bien que le jour où il est sorti, une escorte 3, normalement c'est trois agents.
00:56:23 Et là, on en avait mis cinq.
00:56:25 Donc, on avait des faisceaux d'indices qui laissaient penser qu'il était dangereux.
00:56:28 C'était bien plus important que ce pour quoi il devait être convoqué au magistrat ce jour-là.
00:56:33 On savait qu'il y avait des choses.
00:56:34 Et malheureusement, la dangerosité n'a pas été prise en compte.
00:56:37 Effectivement, ça fait partie des choses qu'on a réclamées,
00:56:39 c'est-à-dire que ces escortes 3, c'est des détenus qui ont une dangerosité avérée,
00:56:44 ont été systématiquement accompagnés, comme on l'était préalablement,
00:56:47 par les forces de sécurité intérieure.
00:56:49 Et si elles ne sont pas disponibles, par les équipes régionales d'intervention et de sécurité
00:56:53 de l'administration pénitentiaire, qui sont formées pour ce type de transfert de détenus à l'extérieur.
00:56:57 Alors, ce qu'on découvre aussi, c'est effectivement que les détenus,
00:57:00 enfin, ce qu'on découvre, tous les professionnels le savent, vous l'avez dit,
00:57:03 mais que les détenus ont des téléphones portables en prison.
00:57:04 Alors, on va se dire, comment c'est possible ?
00:57:06 C'est un peu vider l'océan...
00:57:07 Puis 9, il en avait.
00:57:09 Non, il y en a 9 qui ont été saisis, c'est-à-dire qu'on en saisit, c'est un,
00:57:12 il arrivait à s'en procurer un autre, c'est un peu vider l'océan avec la petite cuillère.
00:57:15 Parce que vous avez donc, comment ils rendent ces téléphones portables ?
00:57:19 Il y a notamment beaucoup de projections, et c'est le cas beaucoup à la prison de la santé.
00:57:22 Vous avez énormément de personnes, d'individus qui s'approchent de la prison
00:57:25 et qui lancent des paquets par-dessus les grilles.
00:57:30 Et donc, vous avez, si les surveillants s'en rendent compte,
00:57:34 vous allez avoir une fouille à la sortie de la cour de promenade.
00:57:36 Mais parfois, le détenu aura réussi à cacher le téléphone portable à un endroit.
00:57:40 Donc ça, c'est une vraie difficulté.
00:57:41 La prison de la santé, elle est équipée de brouilleurs.
00:57:43 Donc il y a des brouilleurs à la prison de la santé.
00:57:45 Mais là aussi, c'est une prison en pleine ville.
00:57:47 Donc comment est-ce qu'on règle le brouillage de manière à ne pas non plus pénaliser
00:57:50 tous les gens qui habitent aux abords de la prison de la santé ?
00:57:52 Ensuite, malgré les brouilleurs, pour m'être entretenue avec des personnes
00:57:55 qui connaissent bien la prison de la santé, on vous dit qu'il y a des endroits
00:57:57 où parfois, ils arrivent à accrocher du Wi-Fi, à accrocher, à capter du réseau.
00:58:01 Donc c'est extrêmement difficile.
00:58:02 Donc c'est vrai qu'on aimerait se dire que ça va être facile
00:58:05 d'empêcher les détenus d'avoir des téléphones portables,
00:58:07 ou en tout cas de faire en sorte que les téléphones portables ne marchent pas.
00:58:09 On se rend compte dans les faits que c'est beaucoup plus compliqué.
00:58:12 - Oui, c'est incroyable ces histoires.
00:58:13 - Tout à fait, si vous le permettez, excusez-moi.
00:58:15 - Bien sûr, je vous permets.
00:58:16 - Sur la prison de Paris la santé, c'est typique.
00:58:18 Effectivement, il y a un système de dispositif de brouillage de tous ces téléphones.
00:58:22 Mais du coup, ça nuisait aux gens qui habitaient autour.
00:58:25 Donc on a restreint le champ de ces brouilleurs.
00:58:28 Et donc effectivement, ça arrive à passer.
00:58:30 Alors aujourd'hui, il y a des choses concrètes qui pourraient être faites
00:58:32 sur les projections, sur les cours de promenade,
00:58:34 notamment sur les cours de promenade, quand les détenus sont en promenade,
00:58:37 qu'il y a des projections.
00:58:38 Nous, on le dit, il y a certaines prisons qui sont équipées au-dessus des cours de promenade
00:58:41 de filets, ce qui permet qu'elles ne tombent pas dans les cours de promenade.
00:58:44 Malheureusement, pour des raisons, des considérations de détention inhumaines,
00:58:47 certains ne veulent pas mettre des filets.
00:58:49 Moi, je suis désolé aujourd'hui.
00:58:50 Si on veut protéger la société et les personnels pénitentiaires,
00:58:53 il faut mettre ces choses-là en place.
00:58:54 Et c'est du concret et c'est facile à faire.
00:58:57 - André Vallini, votre petit intervenant.
00:58:58 - J'allais dire exactement ce que vient de dire monsieur le syndicaliste.
00:59:02 Je ne comprends pas qu'on n'ait pas généralisé les filets.
00:59:05 - Ça, c'est la Cour européenne des droits de l'homme
00:59:07 qui interdit les fouilles systématiques au nom de la dignité humaine.
00:59:09 - Je parle des filets.
00:59:09 - Ah pardon.
00:59:11 - Des filets pour éviter les projections.
00:59:12 J'ai beaucoup visité de prison quand j'étais député.
00:59:15 J'ai fait partie de la commission d'enquête sur les prisons en 2000.
00:59:18 Et 24 ans plus tard, les problèmes sont toujours là, hélas.
00:59:21 Il faut généraliser les filets de sécurité qui empêchent les projections.
00:59:24 Quant aux moyens modernes de téléphonie,
00:59:27 il y a des moyens aussi modernes pour empêcher la téléphonie
00:59:30 d'exister dans un endroit précis.
00:59:32 Je sais que c'est compliqué.
00:59:33 Noémie Schultz, vous avez raison.
00:59:35 Si on met des brouilleurs trop puissants,
00:59:36 ça crée des nuisances sur les gens qui habitent autour de la prison.
00:59:41 Mais moi, je suis sûr qu'en systématisant les fouilles des cellules,
00:59:44 il faut du personnel pour ça,
00:59:46 on peut arriver à lutter contre ce fléau
00:59:48 que sont les téléphones portables en prison.
00:59:49 - Mais ce que montre quand même ça, c'est qu'il y avait des fouilles
00:59:52 puisqu'ils en ont saisi neufs les téléphones.
00:59:53 Donc ça veut bien dire qu'ils étaient régulièrement fouillés.
00:59:56 En fait, c'est toute la difficulté.
00:59:58 Après, les filets, absolument.
00:59:59 Mais vous avez aussi des projections au pied des bâtiments.
01:00:01 Et alors là, on se dit comment ils les récupèrent ?
01:00:03 En fait, ils font preuve d'une ingéniosité.
01:00:05 Absolument. Avec des cintres qui vont, des filets de fer, des yoyos.
01:00:09 Ils arrivent à attraper eux-mêmes ce qu'ils tombent au pied des prisons.
01:00:13 Donc c'est... Voilà.
01:00:15 - Et ce qui est dingue, c'est qu'on voit et on apprend qu'il guidait
01:00:18 parce que son trafic se poursuivait.
01:00:19 - Il fait le GPS.
01:00:20 - Il fait le GPS.
01:00:21 - Très clairement, vous avez quand même un sujet qui revient.
01:00:23 C'est le sujet de la surpopulation carcérale,
01:00:25 c'est à dire qu'on demande là à des agents pénitentiaires,
01:00:27 à des directeurs de prison, de fouiller,
01:00:30 de s'assurer qu'il n'y a pas de téléphone portable dans des prisons
01:00:31 où vous avez par ailleurs une surpopulation qui est absolument énorme.
01:00:35 - Elle est en demi que la surpopulation.
01:00:36 On a dépassé, on va quasiment arriver
01:00:38 aux 20 000 détenus supplémentaires par nombre de places.
01:00:41 Aujourd'hui, on devait avoir 50 détenus, on en a 120.
01:00:43 Le collègue, lui, il est toujours tout seul.
01:00:45 Par contre, on n'a pas doublé les deux collègues.
01:00:47 Il est toujours tout seul et on lui demande de plus de sécurité.
01:00:49 Donc c'est compliqué.
01:00:50 Et les fouilles, je voudrais juste revenir,
01:00:52 Madame a parlé des fouilles.
01:00:53 Effectivement, sur les fouilles de cellules, on essaye de le faire,
01:00:56 mais c'est compliqué parce qu'on n'a pas le temps,
01:00:58 on manque de personnel.
01:00:59 Et on a été contraint par la loi aussi,
01:01:01 parce que j'entendais tout à l'heure par gros fouilles systématiques.
01:01:03 Je suis désolé, à un moment, si on veut sécuriser cette société,
01:01:06 il n'y a pas le choix, les fouilles systématiques, c'est à faire.
01:01:09 Parce que dès lors qu'un détenu a un contact avec l'extérieur,
01:01:12 c'est une faille dans le système de sécurité
01:01:14 de l'administration pénitentiaire et des prisons.
01:01:16 - Mais là aussi, ça va être beaucoup de travail en plus aussi
01:01:18 pour vos collègues, un temps infini,
01:01:20 fouiller chaque détenu après chaque parloir.
01:01:22 Donc on en revient toujours au manque de moyens.
01:01:23 - On le faisait et ça permettait au moins de limiter
01:01:26 l'introduction de ces téléphones portables,
01:01:29 parce que ce n'est pas acceptable pour la société
01:01:31 et pour nous qu'on puisse gérer un trafic de stupéfiants
01:01:33 de l'intérieur d'une prison.
01:01:34 - Dernier mot, Sarah.
01:01:36 - C'est une véritable passoire et ça nous montre aussi
01:01:38 l'impunité qu'ils ont, même au sein de la prison.
01:01:40 Ils n'ont pas peur des sanctions et vous avez la drogue.
01:01:42 Alors la PlayStation, ça, c'est autorisé.
01:01:45 Vous avez le portable.
01:01:46 - Il y avait la chicha aussi en plus.
01:01:47 - La chicha, mais vous avez absolument tout.
01:01:49 Si vous avez de l'argent en prison,
01:01:50 vous pouvez largement passer par un bon séjour, mais pas loin.
01:01:53 En revanche, si vous êtes indigent,
01:01:55 là, les conditions sont quand même beaucoup plus difficiles.
01:01:57 On peut le souligner.
01:01:58 Mais ils ont aussi cet esprit de presque narguer
01:02:00 les forces de l'ordre, de narguer tout le monde.
01:02:01 Souvenez-vous, en 2015, il y avait une page Facebook
01:02:04 qui s'appelait MDR au Baumette.
01:02:06 Déjà, ils étaient dans cet état d'esprit.
01:02:08 Le soir, quand vous allez sur TikTok,
01:02:09 si vous faites deux, trois recherches,
01:02:10 ils sont en live sur TikTok et ils vous expliquent
01:02:13 à quel point ils sont en face cam sur TikTok.
01:02:15 Donc on peut aussi mettre un petit peu d'ordre
01:02:18 dans nos prisons à défaut d'en avoir à l'extérieur.
01:02:20 Merci beaucoup. Merci Noémie pour toutes ces précisions.
01:02:23 Merci éventuellement, évidemment, Emmanuel.
01:02:26 On va terminer Je résiste pas.
01:02:28 C'est une spéciale Arthur de Vatrigan.
01:02:31 On va écouter Anne Hidalgo s'exprimer sur les Jeux olympiques.
01:02:35 On ne va pas faire un long débat.
01:02:36 Je veux juste que vous l'écoutiez.
01:02:37 Et puis ensuite, je vous poserai la question.
01:02:39 Est-ce que c'est le rôle d'une élue de s'exprimer de la sorte ?
01:02:44 Allez, on écoute Anne Hidalgo. Merci Noémie.
01:02:46 D'abord, ras le bol du bashing des Jeux, quoi.
01:02:49 Arrêtez, mais ras le bol.
01:02:53 Ras le bol à tous ces pénageouirs
01:02:58 qui n'ont pas du tout envie
01:03:02 qu'on puisse célébrer quelque chose ensemble.
01:03:04 Ras la casquette.
01:03:06 De toute façon, on est là et on le fait.
01:03:10 Arthur, je vous vois toucher le front.
01:03:12 Mince, quoi.
01:03:13 C'est Anna Bidel, l'hôtel de ville.
01:03:15 Alors déjà, on a une réponse à la question qu'on se posait tous,
01:03:18 c'est comment le Parti socialiste est passé de 15% à 1,5% en 2022
01:03:23 quand on voit que Raphaël Gloussman, qui est quand même...
01:03:24 André Vallini va vous répondre.
01:03:25 ... et qui n'est pas le plus grand charisme, fait 13%,
01:03:28 c'est que la réponse était peut-être le problème de la candidate.
01:03:30 Ensuite, le bashing des Jeux, très bien,
01:03:32 mais le problème, c'est que même dans sa présentation
01:03:35 sur la cérémonie d'ouverture,
01:03:37 je vous rappelle qu'on nous annonçait une énorme fête populaire.
01:03:40 Madame Hidalgo avait annoncé 2 millions de personnes.
01:03:42 Au bout d'un an, finalement, on est passé à 1 million.
01:03:45 Puis au bout de six mois plus tard, on a dit finalement, c'est 326 000.
01:03:47 600 000, puis après 326 000.
01:03:49 Et si ce sont 326 000, il y en a 200 qui vont payer,
01:03:52 les autres qui seront invités.
01:03:53 Et puis comme en plus, on ne peut pas garantir la sécurité,
01:03:55 ils vont être dans des box comme des chevaux à long champ.
01:03:58 Donc le côté grande fête populaire, malheureusement,
01:04:02 à Paris, on voit que c'est compliqué.
01:04:03 Alors en effet, on voit un engouement sur la FEM,
01:04:07 qui passe dans les villes, comme le Tour de France, ça fonctionne.
01:04:11 Mais moi, je connais plus de gens qui ont pris leur billet pour partir
01:04:14 le plus vite de Paris, le 24, que de gens qui sont restés.
01:04:16 Bon, allez, je voulais terminer sur...
01:04:18 Petite réaction peut-être ? Non ? Non ?
01:04:20 - Sur le fond, elle a raison.
01:04:22 Il faut se réjouir des jeux sur la forme, c'est qu'elle est miteux.
01:04:24 - Oui, complètement d'accord.
01:04:26 Et vraiment, il faut se réjouir des jeux.
01:04:28 Et il faut en profiter.
01:04:29 Une fois en fonction, un jour, je n'ai pas en ce moment.
01:04:32 - Merci pour votre fidélité.
01:04:33 Merci d'avoir été nos invités en ce jeudi.
01:04:36 Merci à qui ? Qui m'a accompagné ?
01:04:37 Benjamin Bouchard, Abhiva Mgizou, Laure Parra, Camille Guédon,
01:04:39 Hélène Charpy, Mickael Dorian, Marie-Hélène Diouguesquais.
01:04:42 Merci à la programmation, évidemment.
01:04:44 Vous pouvez revivre cette émission sur notre site.
01:04:47 Demain, c'est Anthony Favali qui occupera ce fauteuil.
01:04:50 Et moi, je vous retrouve samedi à partir de 12h.
01:04:52 Bye bye, passez une belle journée.
01:04:54 Nelly Denac dans quelques instants.
01:04:55 180 minutes, Info.
01:04:57 ♪ ♪ ♪