Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
Category
🗞
NewsTranscription
00:00:00 Kidnappés, plus de 200 otages ont été kidnappés,
00:00:07 des enfants, des bébés, des personnes âgées,
00:00:12 des survivants de la Shoah.
00:00:13 Nous vivons dans un monde à cheval
00:00:15 entre la barbarie et la civilisation.
00:00:17 D'aucuns ont dit que le Hamas étaient les nouveaux nazis.
00:00:22 Et de même que pendant la 2e guerre mondiale,
00:00:25 lorsque les Alliés ont appuyé la résistance française
00:00:30 contre les anti-nazis, aujourd'hui,
00:00:31 c'est la communauté internationale qui s'unit contre Israël.
00:00:36 Parce que la barbarie du Hamas ne menace pas que les Juifs,
00:00:39 mais également le Proche-Orient, la région et l'Europe
00:00:44 et le monde entier.
00:00:47 Le Hamas, c'est vraiment la guerre
00:00:50 de la civilisation contre la barbarie.
00:00:53 Les Français ont connu également les horreurs du terrorisme
00:00:59 à Nice, à Lyon, à Paris.
00:01:00 Vous refusez cette menace terroriste
00:01:03 et Israël refuse d'avoir l'Etat islamique
00:01:07 dans ses propres frontières.
00:01:08 Il faut le préciser, ce n'est pas une enclave
00:01:11 de l'Etat islamique à des milliers de kilomètres de l'Europe.
00:01:15 C'est l'Etat islamique dans les banlieues de Paris.
00:01:20 C'est l'Etat islamique à 20 minutes de Paris.
00:01:25 Et dans les banlieues, vous avez l'Etat islamique.
00:01:27 On ne peut pas vivre comme ça. Personne ne peut vivre comme ça.
00:01:31 Nous faisons tout ce que nous pouvons
00:01:32 pour détruire le Hamas à Gaza.
00:01:35 Nous démantèlerons sa machine de guerre,
00:01:38 sa structure politique.
00:01:40 Nous ferons tous les efforts pour libérer nos otages
00:01:44 et nous déploierons tous les efforts
00:01:47 pour éviter qu'il y ait des victimes civiles palestiniennes.
00:01:50 Il faut bien savoir qu'il y a un double crime de guerre
00:01:53 de la part du Hamas. Ce n'est pas simplement
00:01:54 l'assassinat de notre civil, des crimes de guerre indicibles,
00:01:59 mais ils se cachent également derrière leurs propres civils.
00:02:03 Nous demandons aux Gazaouis de quitter la zone,
00:02:07 d'aller vers le sud, où de l'aide humanitaire les attend.
00:02:10 Mais le Hamas met des points de contrôle
00:02:16 où des gardes armés empêchent les Palestiniens
00:02:18 de quitter la zone de guerre. Donc c'est le Hamas
00:02:19 qui est responsable des victimes civiles.
00:02:21 Mais nous ferons tout ce que nous pouvons
00:02:23 pour éviter ces victimes civiles
00:02:26 et pour mener cette guerre de la manière la plus expéditive possible.
00:02:30 Mais hélas, cette guerre risque d'être longue.
00:02:33 Au bout de tout cela, le peuple israélien
00:02:36 reconstruira sa communauté,
00:02:40 mais le peuple de Gaza sera libéré du Hamas.
00:02:43 Mais il y a une condition, une bonne chose
00:02:46 qui pourrait se passer après cette guerre.
00:02:48 Il faut que le Hamas soit détruit.
00:02:51 -Je vous remercie, Emmanuel, d'être venu ici en Israël
00:02:54 pour vous tenir aux côtés d'Israël,
00:02:56 pour rester à nos côtés en Israël
00:02:59 et pour exprimer votre soutien.
00:03:01 Nous nous appuyons sur votre soutien
00:03:04 dans cette bataille essentielle pour notre avenir.
00:03:08 Nous continuerons jusqu'à la victoire. Merci.
00:03:11 -E. Macron : Merci, M. le Premier ministre.
00:03:19 Cher Benjamin, je tiens à vous remercier
00:03:22 de la discussion que nous avons eue en tête à tête
00:03:25 et avec la délégation.
00:03:27 Je suis là pour exprimer mon soutien, ma solidarité.
00:03:33 Notre soutien aujourd'hui et demain
00:03:35 dans tous les aspects de cette guerre contre le terrorisme.
00:03:39 Quelques mots en français.
00:03:42 J'espère que vous me comprendrez.
00:03:44 -Venu, en effet, ici exprimer au peuple israélien
00:03:49 toutes les condoléances de la France.
00:03:52 Ces condoléances sont celles d'un pays ami
00:03:56 éploré devant l'acte terroriste le plus terrible de votre histoire
00:04:00 et saisi par votre chagrin et votre douleur.
00:04:04 Ces condoléances sont celles d'une nation qui, comme vous,
00:04:08 a pleuré des jeunes vies, des vies ordinaires,
00:04:11 des vies heureuses fauchées par la sauvagerie du terrorisme.
00:04:17 Ces condoléances sont celles de millions de femmes et d'hommes,
00:04:20 nos compatriotes, qui ont été sidérés
00:04:24 par le degré inouï de violence pure et de cruauté
00:04:28 et qui pensent aux familles endeuillées,
00:04:30 aux familles brisées, aux familles angoissées.
00:04:33 Les actes que vous avez subis dépassent tout entendement.
00:04:40 Comme toutes les victimes du terrorisme,
00:04:43 ces morts n'ont pas d'autre mobile que la haine pure.
00:04:49 Le 11 janvier 2015, vous étiez avec nous,
00:04:54 monsieur le Premier ministre,
00:04:56 lorsque nous marchions dans les rues de Paris
00:04:58 et que nous pleurions nos morts.
00:05:01 Vous nous disiez la solidarité des Israéliens.
00:05:04 Je vous apporte aujourd'hui l'émotion
00:05:06 et la solidarité des Français.
00:05:10 Nos deux pays sont liés par le même deuil.
00:05:13 30 ressortissants français ont été assassinés par le Hamas.
00:05:17 Et c'est pour mon pays l'attaque terroriste
00:05:19 la plus meurtrière subie depuis 2016.
00:05:22 C'est une page noire de notre propre histoire.
00:05:26 Nous partageons aussi avec Israël une terrible épreuve,
00:05:29 celle des otages.
00:05:31 Plus de 200 Israéliens sont retenus,
00:05:34 9 Français le sont.
00:05:37 C'est plus que nous n'en avions dans le monde entier jusqu'à présent.
00:05:40 Et vous savez, nous savons,
00:05:42 combien est insupportable pour un pays d'imaginer
00:05:45 la captivité de certains de ses enfants.
00:05:49 J'ai tenu à voir les familles des victimes et des otages
00:05:51 dès mon arrivée.
00:05:52 J'ai voulu partager leur détresse,
00:05:55 leur redire le plein soutien de la France.
00:05:57 Nous ne négligerons rien
00:05:59 pour la sécurité de nos compatriotes à vos côtés.
00:06:04 Nous employons avec Israël et d'autres partenaires
00:06:06 à obtenir la libération de tous les otages détenus à Gaza.
00:06:10 Ils doivent tous être libérés.
00:06:13 C'est pour la France une priorité.
00:06:15 Et pour cela, nous devons tout faire
00:06:17 pour obtenir du Hamas la libération de tous sans complaisance.
00:06:21 Et je veux ici remercier tous ceux
00:06:23 qui nous aident à conduire ces discussions.
00:06:26 Je suis aussi venu vous dire la solidarité de la France
00:06:30 dans la lutte contre notre ennemi commun, le terrorisme.
00:06:33 Rappelez devant tous le droit légitime d'Israël
00:06:36 de se défendre face à ceux qui oeuvrent à sa destruction.
00:06:42 Cette cause est juste, point final.
00:06:46 Le Hamas est un groupe terroriste
00:06:48 dont l'objectif même est la destruction de l'Etat d'Israël.
00:06:52 C'est aussi le cas de Daesh, d'Al-Qaïda,
00:06:55 de ceux qui leur sont associés dans l'action et dans l'intention.
00:07:01 La priorité, votre priorité,
00:07:03 mais aussi celle de toutes les démocraties et de la France,
00:07:07 est avec vous de vaincre ces groupes terroristes.
00:07:12 Nous, qui avons été frappés si durement par ces mêmes groupes,
00:07:15 voulons vous dire une chose simple.
00:07:18 Vous n'êtes pas seuls.
00:07:21 C'est pourquoi la France est prête
00:07:23 à ce que la coalition internationale contre Daesh,
00:07:27 dans le cadre de laquelle nous sommes engagés
00:07:29 pour notre opération en Irak et en Syrie,
00:07:33 puisse lutter aussi contre le Hamas.
00:07:36 Je propose à nos partenaires internationaux,
00:07:38 je l'ai évoqué avec vous ce matin,
00:07:41 que nous puissions bâtir une coalition régionale et internationale
00:07:45 pour lutter contre les groupes terroristes qui nous menacent tous.
00:07:49 Je pense que c'est l'intérêt d'Israël, de sa sécurité,
00:07:52 celle aussi de plusieurs de vos voisins,
00:07:54 menacés par ces mêmes groupes ou des groupes voisins.
00:07:59 La lutte doit être sans merci, mais pas sans règles,
00:08:05 car nous sommes des démocraties qui luttons contre des terroristes,
00:08:10 des démocraties, donc, qui respectent le droit de la guerre
00:08:15 et assurent l'accès humanitaire.
00:08:19 Des démocraties qui ne prennent pas pour cible les civils,
00:08:22 ni à Gaza ni nulle part.
00:08:24 Le respect des populations impose, en l'occurrence,
00:08:29 de permettre l'accès de l'aide,
00:08:31 de rétablir, et nous en avons longuement parlé, très en détail,
00:08:36 de rétablir l'électricité pour les hôpitaux,
00:08:39 pour les malades et les blessés, sans que cette électricité
00:08:42 puisse être utilisée pour faire la guerre.
00:08:44 Et nous allons bâtir des coopérations très concrètes
00:08:47 sur ce sujet dans les tout prochains jours.
00:08:50 Nous sommes prêts à apporter une aide concrète
00:08:53 à toutes les populations,
00:08:55 comme nous l'avons fait ces dernières années, ces derniers mois,
00:08:58 mais avec des solutions très pratiques et concrètes
00:09:00 que nous avons discutées durant cet entretien,
00:09:03 prêts aussi à le faire en nous engageant
00:09:04 avec les principaux voisins pour bâtir ces solutions.
00:09:09 Cette lutte, nous devons aussi la conduire
00:09:11 en veillant à éviter l'embrasement de toute la région.
00:09:14 Je mets ici en garde le Hezbollah, le régime iranien,
00:09:17 les Houthis au Yémen
00:09:19 et l'ensemble des factions qui, dans la région, menacent Israël
00:09:23 de ne pas prendre le risque inconsidéré
00:09:25 d'ouvrir de nouveaux fronts.
00:09:28 Ce serait ouvrir la porte à une conflagration régionale
00:09:32 dont chacun sortirait perdant.
00:09:35 C'est une nécessité pour tous les peuples de la région.
00:09:40 Faisons tout pour ne pas ajouter des larmes aux larmes
00:09:44 et du sang au sang.
00:09:46 Plus près d'ici, je souhaite aussi appeler l'attention de chacun
00:09:50 sur les actes de quelques-uns à l'égard de civils palestiniens
00:09:53 dont la violence menace de propager le feu à la Cisjordanie aussi.
00:09:57 Enfin, la sécurité d'Israël ne peut être durable
00:10:03 sans une relance décisive du processus politique
00:10:06 avec les Palestiniens.
00:10:08 Nous l'avons aussi longuement évoqué.
00:10:11 Le Hamas, je l'ai rappelé, est un groupe terroriste.
00:10:14 C'est pourquoi il ne porte pas la cause palestinienne.
00:10:20 Il doit être compatu avec force
00:10:23 et la cause palestinienne, elle, doit être entendue avec raison.
00:10:28 La stabilité de la région,
00:10:31 le retour à la normalisation qui s'annonçait
00:10:34 ne seront garantis que si la réponse d'Israël à la violence
00:10:38 est évidemment sécuritaire et implacable
00:10:41 face au groupe terroriste, mais aussi politique.
00:10:45 En acceptant le droit légitime des Palestiniens
00:10:48 à disposer d'un territoire et d'un Etat
00:10:51 en paix et en sécurité aux côtés d'Israël,
00:10:55 parce qu'il aura intégré l'existence
00:10:58 et la sécurité d'Israël comme une condition première.
00:11:03 La sécurité d'Israël,
00:11:06 la lutte commune contre le terrorisme,
00:11:09 le respect du droit humanitaire,
00:11:11 l'ouverture d'un horizon politique,
00:11:14 tous ces éléments sont indissociables.
00:11:17 Il faut agir ici et maintenant.
00:11:21 En nous battant face au terrorisme et en offrant un espoir.
00:11:26 Encore une fois, M. le Premier ministre,
00:11:28 merci de votre accueil.
00:11:30 Merci pour votre temps,
00:11:32 pour cet engagement face au terrorisme.
00:11:35 Dans les prochaines heures, nous continuerons d'avancer ensemble.
00:11:38 Nous avons défini une liste d'actions.
00:11:40 J'aurai l'occasion de me rendre à Ramallah en fin de journée.
00:11:44 Je serai demain avec plusieurs dirigeants de la région
00:11:48 pour aussi très concrètement avancer
00:11:50 sur l'agenda que nous nous sommes donnés.
00:11:52 Je veux vous remercier, M. le Premier ministre,
00:11:54 non seulement pour votre temps,
00:11:56 mais aussi parce que cette lutte contre le terrorisme
00:11:59 est une question d'existence pour Israël,
00:12:05 mais également pour chacun d'entre nous.
00:12:08 Et c'est pourquoi nous en avons parlé ensemble.
00:12:12 A l'instant, j'estime que cette coalition internationale
00:12:16 doit se liguer contre le terrorisme.
00:12:19 Et j'ai rappelé à mon peuple français
00:12:26 ce dont nous avions parlé, la lutte contre le terrorisme,
00:12:29 l'action humanitaire, les règles à respecter,
00:12:32 le processus politique.
00:12:34 Et bien sûr, nous voulons tous éviter
00:12:38 une escalade du conflit.
00:12:40 Nous ne voulons pas que le Hezbollah se mêle de ce conflit.
00:12:43 On a eu une discussion très précise, je vous en remercie.
00:12:47 Et nous reprendrons cette discussion
00:12:49 dans les heures à venir pour voir ce que nous pouvons améliorer
00:12:53 dans les jours, les semaines et les mois à venir.
00:12:58 Je connais la teneur de votre engagement.
00:13:00 Je tiens à vous exprimer ma solidarité, mon amitié.
00:13:04 Et le fait que la France se tient à vos côtés
00:13:09 devant ces actes terroristes innommables.
00:13:13 Nous sommes à vos côtés.
00:13:15 Merci, Emmanuel, puisque vous parlez de la région.
00:13:17 Deux mots sur la question.
00:13:19 Une, la bataille se mène entre les actes humains,
00:13:24 l'Iran, le Hezbollah, le Hamas, les Houthis.
00:13:27 Ils sont des millions
00:13:32 qui veulent ramener le Moyen-Orient
00:13:36 à l'ère médiévale.
00:13:39 Au moyen du meurtre de la violence,
00:13:43 alors que vous avez en face l'axe de la modération
00:13:46 qui veut apporter avec la civilisation
00:13:49 la prospérité et la paix.
00:13:52 C'est une épreuve pour l'Occident et la civilisation.
00:13:55 Le Hamas est l'ennemi.
00:13:56 Si le Hamas sort victorieux de ce conflit,
00:14:00 nous perdons tous. Tout le monde sera en danger.
00:14:03 L'Europe, la civilisation même sera en danger.
00:14:05 Donc si le Hamas gagne cette guerre,
00:14:09 ce sera la fin pour nous.
00:14:11 Mais si le Hamas est vaincu,
00:14:13 ce sera l'espoir de la civilisation.
00:14:15 Cette bataille n'est pas que la nôtre,
00:14:17 c'est la bataille de l'Europe, de l'Amérique,
00:14:19 de la civilisation toute entière.
00:14:21 C'est une bataille pour l'âme, l'esprit et l'avenir
00:14:25 du Proche-Orient, du monde arabe.
00:14:27 Je crois que nombreux comprennent,
00:14:29 mais on ne peut pas contourner le fait
00:14:31 qu'il faut emporter une victoire décisive contre le Hamas.
00:14:35 Si le Hezbollah commet l'erreur de se joindre à ce conflit,
00:14:40 de manière significative,
00:14:43 le Hezbollah le regrettera.
00:14:46 Ils regretteront la 2e guerre de Liban,
00:14:50 qu'ils regrettent d'ailleurs,
00:14:52 parce qu'ils sont mêlés à la population civile
00:14:55 comme le Hamas ou Liban,
00:15:00 et la dévastation sera inimaginable.
00:15:03 J'espère que le Hezbollah écoutera votre avertissement,
00:15:07 le nôtre, celui des Etats-Unis,
00:15:10 mais si le Hezbollah s'en mêle,
00:15:12 il subira des conséquences affreuses.
00:15:16 Ce sont les forces de la civilisation du progrès
00:15:18 qui doivent se liguer pour l'emporter
00:15:21 et vaincre le Hamas. Merci, Emmanuel,
00:15:23 pour tout ce que vous avez dit. Merci de votre visite.
00:15:28 -Thank you.
00:15:29 -La France se tient à vos côtés.
00:15:39 Emmanuel Macron a délivré à la fois un message de solidarité,
00:15:42 une proposition, une mise en garde et une perspective.
00:15:46 Le président français a affirmé qu'il apportait l'émotion
00:15:48 et la solidarité des Français.
00:15:51 Il a rappelé le droit légitime d'Israël de se défendre.
00:15:55 "Cette cause est juste", a-t-il dit, avec un point final.
00:15:59 Ca ne souffre pas d'ambiguïté.
00:16:01 Il a également fait une proposition d'une coalition régionale
00:16:05 et internationale contre le Hamas.
00:16:07 Il s'agit de bâtir cette coalition.
00:16:09 La mise en garde concernée toutes les factions
00:16:13 qui menacent Israël, notamment le Hezbollah, mais pas seulement.
00:16:17 Et puis aussi une perspective sur l'ouverture d'un horizon politique.
00:16:21 Cela a été conclu par, vous venez de l'entendre,
00:16:24 la prise de parole de Benjamin Netanyahou,
00:16:26 qui affirme que c'est une bataille ou une guerre de civilisation
00:16:30 qui est opposée au Hamas.
00:16:32 Je suis entourée de Judith Vintraub, Céline Pina,
00:16:35 Florian Tardif, Harold Diman, Naïmah Mfadel et Philippe David.
00:16:39 Nous allons commenter cela. Beaucoup de choses ont été dites.
00:16:41 Peut-être l'une des plus importantes, Judith Vintraub,
00:16:44 le droit légitime d'Israël de se défendre.
00:16:47 "Cette cause est juste", point final.
00:16:50 Est-ce que ça clôt les ambiguïtés, déjà depuis plusieurs jours ?
00:16:53 Et ces dernières heures sur la position de la France ?
00:16:56 En tout cas, ça clôt les ambiguïtés.
00:16:59 S'il y avait eu d'autres ambiguïtés, ce dont je ne suis pas sûre,
00:17:02 sur la position d'Emmanuel Macron.
00:17:05 Certains s'attendaient à le voir continuer en même temps.
00:17:08 À ce stade de sa visite, n'anticipons pas,
00:17:10 puisqu'il doit aussi se rendre à Ramallah,
00:17:14 et il cherche à voir les dirigeants, notamment Egyptia.
00:17:18 Je ne sais pas où en sont les négociations pour l'instant,
00:17:20 on verra bien.
00:17:22 Mais à ce stade de sa visite, la position d'Emmanuel Macron
00:17:25 est parfaitement claire, parfaitement sans ambiguïtés,
00:17:29 et en même temps, je trouve, parfaitement équilibrée,
00:17:33 puisqu'il a prononcé les paroles que vous avez rappelées,
00:17:37 "Cette cause est juste", point final.
00:17:39 C'est mort en parlant du 7 octobre, du pogrom du 7 octobre
00:17:42 perpétré par le Hamas en Israël,
00:17:44 donc pas d'autre mobile que la haine pure.
00:17:47 Mais il dit aussi que le Hamas, ce n'est pas les Palestiniens,
00:17:52 et il dit aussi à Israël,
00:17:54 "La lutte doit être sans merci, mais pas sans règles",
00:17:58 en parlant du droit international.
00:18:00 Ce qui est, j'allais dire, un rappel tout à fait logique
00:18:04 et bienvenu.
00:18:05 On va avancer dans l'analyse.
00:18:06 Céline Pinard, il y a aussi autre chose,
00:18:07 on va parler de la proposition d'une coalition régionale.
00:18:11 Restons quand même aussi sur ce qu'a dit Benyamin Netanyahou,
00:18:13 c'est-à-dire cette bataille de civilisation.
00:18:16 On voit bien que le Premier ministre israélien veut montrer
00:18:19 que ce qui se passe au Proche-Orient nous concerne tous en réalité.
00:18:22 Oui, et il a raison.
00:18:24 D'abord, il a raison parce qu'il est quand même étonnant
00:18:26 de voir qu'un crime contre l'humanité est commis
00:18:29 et que la réaction en Europe,
00:18:32 c'est l'explosion des actes antisémites.
00:18:35 Il y a de quoi vraiment être extrêmement choqué.
00:18:37 Donc, Emmanuel Macron reprend d'ailleurs ce discours.
00:18:41 Il le dit lui aussi très clairement
00:18:43 en disant que ce qui s'est passé en Israël nous affecte tous.
00:18:47 Il est néanmoins dans une position qui est compliquée.
00:18:50 D'abord parce que la population juive en France,
00:18:53 mais pas qu'eux, un certain nombre de Français, sont terrorisés.
00:18:57 Aujourd'hui, on vit dans un quotidien qui apparaît très tranquille,
00:19:00 sauf que les images qui ont été mises sur les réseaux sociaux
00:19:03 ont tellement traumatisé les gens
00:19:05 qu'aujourd'hui, ils pensent que ce qui s'est passé en Israël
00:19:08 peut arriver ici.
00:19:09 D'abord parce que c'est déjà arrivé.
00:19:11 On a eu le Bataclan, on a eu Nice,
00:19:13 on a eu les enfants poignardés dans leurs poussettes.
00:19:15 Et donc, les horreurs,
00:19:17 même si les horreurs sont largement un cran au-dessus,
00:19:20 on les a vues.
00:19:21 Et autre chose, c'est que...
00:19:23 Une seule chose qui me gêne dans le discours d'Emmanuel Macron,
00:19:27 c'est qu'Israël ne réplique pas sans règles.
00:19:30 C'est déjà le cas.
00:19:31 Il prévienne les Palestiniens.
00:19:33 La question, c'est, face à un crime contre l'humanité,
00:19:36 quelle est la réponse appropriée ?
00:19:39 Si on devait être au niveau d'un crime contre l'humanité,
00:19:42 on serait obligés d'être horribles nous-mêmes.
00:19:44 C'est évidemment pas le choix que fait Israël,
00:19:47 ni que fait la France,
00:19:49 et je trouve qu'on pourrait au moins se créditer
00:19:52 de cette capacité à ne pas sombrer dans la barbarie,
00:19:55 au lieu de nous infliger des verges en disant
00:19:58 "Faisons attention de ne pas être trop méchants."
00:20:01 On ne l'est pas.
00:20:02 Notre problème, c'est plutôt la faiblesse.
00:20:05 On va en parler, on va décliner cela.
00:20:07 Harold Immane, on va essayer de voir
00:20:09 quelle peut être cette coalition régionale, internationale,
00:20:12 contre le Hamas.
00:20:14 Il y a aussi, plus largement, fleuillé entendu,
00:20:16 le poids, l'influence, l'aura de la France.
00:20:19 Quand Emmanuel Macron affirme
00:20:21 et met en garde les différentes factions,
00:20:23 dont le Hezbollah,
00:20:24 Joe Biden et les États-Unis avec leur poêle,
00:20:27 quelle est encore aujourd'hui l'influence française
00:20:31 par rapport à tous ces mouvements ?
00:20:32 Ce sera intéressant de voir l'influence qu'aura la France,
00:20:36 à commencer par le président de la République
00:20:39 à la fin de ce voyage,
00:20:40 puisque je rebondis sur ce qui a été dit à l'instant
00:20:42 en la présence de Judith Vintraud.
00:20:45 Emmanuel Macron cherche également,
00:20:47 non seulement à rencontrer Mahmoud Abbas,
00:20:50 mais également à rencontrer plusieurs dirigeants
00:20:53 des pays arabes qui se situent à proximité d'Israël.
00:20:57 Mais juste pour revenir un instant,
00:20:59 Emmanuel Macron a clarifié un point.
00:21:02 C'est d'ailleurs assez intéressant
00:21:03 concernant les termes qu'il a employés
00:21:05 par rapport à la réplique d'Israël sur Gaza.
00:21:10 Il ne parle pas, lui, par rapport aux propos
00:21:12 qui ont été tenus par la présidente de l'Assemblée nationale,
00:21:15 de soutien inconditionnel.
00:21:18 Il parle de réplique légitime
00:21:21 et effectivement, il soutient en ce sens Israël.
00:21:25 Il n'y a pas de oui-mais,
00:21:26 mais il rappelle en revanche ce que les démocraties
00:21:31 doivent faire dans de telles circonstances.
00:21:34 C'est néanmoins quelque chose d'important à souligner,
00:21:37 puisque effectivement, même si la France est derrière Israël,
00:21:42 la France ne souhaite pas,
00:21:44 et on comprend bien qu'Emmanuel Macron pense également
00:21:48 à ce qui pourrait se passer en France
00:21:50 lorsqu'il se rend sur place.
00:21:51 C'est-à-dire qu'il met néanmoins quelques barrières
00:21:55 lorsqu'il s'entretient avec Benyamin Netanyahou.
00:21:58 Il sait très bien que potentiellement,
00:22:00 s'il y a eu des images terribles
00:22:03 qui nous sont parvenues de ce qui s'est passé le 7 octobre,
00:22:06 il peut également y avoir des images désastreuses
00:22:08 en termes de communication, puisque la guerre, on le sait,
00:22:10 c'est d'abord une guerre de communication
00:22:12 par rapport à ce qui a été fait récemment à Gaza.
00:22:16 Et donc, c'est pour cela qu'il fait attention au mot qu'il utilise.
00:22:19 En revanche, pour répondre précisément à votre question,
00:22:21 oui, c'est intéressant par rapport à sa proposition
00:22:23 qui a été faite à l'instant
00:22:25 de mettre en place une coalition internationale.
00:22:28 - Écoutons-le. - Il faut en prendre au Hamas.
00:22:29 Évidemment, le Hamas,
00:22:31 qui est associé d'ailleurs pour les deux leaders à Daesh.
00:22:34 Écoutons-le. Et puis votre analyse, Harold Eman.
00:22:37 -Vous avez connu également
00:22:41 les horreurs du terrorisme à Nice, à Lyon, à Paris.
00:22:45 Vous refusez cette menace terroriste.
00:22:47 Et Israël refuse d'avoir l'Etat islamique
00:22:52 dans ses propres frontières.
00:22:53 Il faut le préciser, ce n'est pas une enclave
00:22:57 de l'Etat islamique à des milliers de kilomètres de l'Europe.
00:23:00 C'est l'Etat islamique dans les banlieues de Paris.
00:23:05 C'est l'Etat islamique à 20 minutes de Paris.
00:23:10 Et dans les banlieues, vous avez l'Etat islamique.
00:23:12 On ne peut pas vivre comme ça. Personne ne peut vivre comme ça.
00:23:15 -C'est peut-être l'une des phrases les plus importantes, Harold Eman.
00:23:18 Et on voit bien que le Premier ministre israélien
00:23:20 essaye de montrer que ce qui se passe en Israël nous touche tous.
00:23:23 Quand il dit que le Hamas est l'Etat islamique
00:23:26 dans les banlieues de la France, notamment de Paris,
00:23:30 est-ce que c'est une volonté d'internationaliser
00:23:32 ce qui est en train de se passer ? Et donc, la riposte aussi.
00:23:36 -Oui, et Netanyahou a toujours fait des références à l'histoire
00:23:41 pour ramener tout au moment présent.
00:23:44 Et là, il fait des références à la géographie
00:23:46 pour tout ramener au moment présent en Israël.
00:23:49 Et pour lui, maintenant, il y a le camp du bien, le camp du mal.
00:23:54 C'est le vocabulaire utilisé de façon quotidienne en Israël maintenant.
00:24:00 Et il faut cette bataille décisive,
00:24:02 et il ne faut pas que l'Occident lâche l'affaire
00:24:06 et que nous sommes tous ensemble, et c'est tous ensemble qu'on va gagner.
00:24:10 Voilà comment il décline la chose.
00:24:11 Ça me rappelle un tout petit peu George W. Bush.
00:24:14 -L'axe du mal.
00:24:15 La civilisation, exactement.
00:24:17 Vous avez raison contre la barbarie.
00:24:20 On aimerait bien savoir comment va se décliner aussi cette coalition.
00:24:23 Pour l'instant, ça reste très...
00:24:24 -C'est surtout que les dirigeants arabes
00:24:27 sont dans une ambiguïté totale et pour cause.
00:24:31 On parle souvent ici et ailleurs de la rue arabe.
00:24:35 Demander à des dirigeants de pays
00:24:37 dont une partie de l'opinion est totalement acquise
00:24:40 à la cause du Hamas,
00:24:42 demander à ces dirigeants de mener une coalition contre le Hamas,
00:24:46 c'est les placer devant un choix qu'ils ne peuvent pas faire pour le moment.
00:24:50 -Avoir, hein.
00:24:51 -C'est ambigu parce que si l'Égypte ne veut pas
00:24:54 accueillir la population palestinienne,
00:24:57 c'est que cette population a une réputation exécrable.
00:25:00 D'abord, quand elle a été réfugiée,
00:25:01 que ce soit en Jordanie ou en Tunisie,
00:25:03 ça s'est mal terminé, y compris en Jordanie,
00:25:06 par septembre noir.
00:25:07 Aujourd'hui, cette population est complètement infusée
00:25:10 par le Hamas et les pays voisins ne veulent pas
00:25:13 faire entrer des islamistes qui vont déstabiliser leur...
00:25:16 -Elle est infusée par le Hamas ou elle est prisonnière
00:25:19 et sous le joug du Hamas ?
00:25:21 Il y a deux lectures. -Le problème,
00:25:23 c'est quand même comment le Hamas éduque les enfants.
00:25:26 Et on voit des gamins de 4-5 ans qui miment des égorgements,
00:25:30 qui miment des meurtres de Juifs,
00:25:33 qu'il y a quand même une éducation
00:25:35 qui n'a rien à voir avec l'école chez nous.
00:25:37 Et ça, ça fait 20 ans que ça dure, donc forcément, ça a des effets.
00:25:41 Je dis pas qu'ils sont victimes également
00:25:43 dans l'éducation qu'on leur donne,
00:25:45 mais sauf que quand vous avez chez vous
00:25:48 ces victimes qui se sont transformées en loups
00:25:50 et qu'elles tuent, franchement,
00:25:52 à qui devez-vous protection ?
00:25:54 A ces victimes-là ou aux vraies victimes innocentes ?
00:25:58 -Emmanuel Macron va-t-il tenir le même discours qu'il a tenu là
00:26:01 et tout à l'heure, dans l'après-midi,
00:26:03 face à Mahmoud Abbas, à Ramallah ?
00:26:06 C'est une question,
00:26:07 car là, on pourra juger à l'aune de ces deux prises de parole,
00:26:10 de la position de la France qui ne serait pas, semble-t-il,
00:26:13 en même temps.
00:26:14 Écoutons ce qu'il a dit sur le fait qu'Israël doit accepter
00:26:18 que les Palestiniens disposent d'un territoire.
00:26:21 Le président évoque la nécessité des deux Etats.
00:26:24 -Le Hamas, je l'ai rappelé, est un groupe terroriste.
00:26:30 C'est pourquoi il ne porte pas la cause palestinienne.
00:26:34 Il doit être compatu avec force,
00:26:38 et la cause palestinienne, elle, doit être entendue avec raison.
00:26:42 La stabilité de la région,
00:26:46 le retour à la normalisation qui s'annonçait,
00:26:49 ne seront garanties que si la réponse d'Israël à la violence
00:26:53 est évidemment sécuritaire et implacable
00:26:56 face au groupe terroriste, mais aussi politique.
00:27:00 En acceptant le droit légitime des Palestiniens
00:27:03 à disposer d'un territoire et d'un Etat en paix
00:27:07 et en sécurité aux côtés d'Israël...
00:27:10 -La question, c'est, est-ce qu'en ce moment,
00:27:12 alors qu'on découvre chaque jour encore plus l'ampleur des massacres,
00:27:16 est-ce qu'Israël et le Premier ministre Benyamin Netanyahou
00:27:20 sont en capacité d'entendre parler de la cause palestinienne
00:27:23 et d'une issue politique, maintenant ?
00:27:26 -Je pense qu'il ne peut pas en faire qu'il en soit autrement.
00:27:30 Il ne peut pas ne pas entendre.
00:27:32 Même si la situation est extrêmement...
00:27:34 On risque un embrasement.
00:27:36 Il y a aujourd'hui ces atrocités qui ont été commises
00:27:39 sur des civils, cette barbarie, ce crime contre l'humanité.
00:27:44 Je reprends volontiers les propos tout à l'heure de Judith.
00:27:48 En même temps, à côté de ça,
00:27:50 il y a les bombardements aujourd'hui sur Gaza
00:27:53 qui ont fait plus de 5 000 morts, dont des civils.
00:27:56 -Selon leur ramasse.
00:27:57 -Mais... -Il faut toujours continuer.
00:28:00 On n'a pas de chiffre.
00:28:01 -D'accord. Mais si on dit ça, ça, c'est...
00:28:04 J'ai envie de vous dire, Judith,
00:28:06 il ne faut pas aller dans ça.
00:28:07 Pourquoi ? Parce que j'entends des gens qui me disent
00:28:10 que tout ce qu'on raconte d'Israël, c'est pas vrai.
00:28:14 -Sauf que c'est renseigné.
00:28:15 -C'est une démocratie avec une presse libre.
00:28:18 -Je vous dis ce qui est écrit par Le Figaro,
00:28:20 par d'autres médias, etc.
00:28:22 -Nous, on donne toujours la sauce.
00:28:24 -Oui, et puis le...
00:28:26 -Est-ce qu'on peut dire,
00:28:27 s'il vous plaît, s'il vous plaît,
00:28:29 une ajout ici ? -Nous sommes d'accord.
00:28:32 -Si on commence comme ça, ça veut dire que...
00:28:34 On ne peut pas m'accuser de quoi que ce soit.
00:28:37 On est bien d'accord.
00:28:38 Donc, laissez-moi juste dérouler ce que je veux dire.
00:28:42 Le président de la République, c'est important,
00:28:44 ce qu'il fait aujourd'hui.
00:28:46 La France avait une politique arabe extrêmement importante.
00:28:50 Elle était écoutée.
00:28:51 Elle avait une voix qui portait.
00:28:53 Il y a longtemps, depuis le député général de Paule
00:28:56 jusqu'à Mitterrand, Jacques Chirac,
00:28:58 malheureusement, il faut voir la réalité.
00:29:01 On a abandonné cette politique arabe
00:29:03 qui était faite avec des diplomates
00:29:05 qui connaissaient parfaitement le monde arabe,
00:29:08 les codes sociaux, etc.
00:29:10 C'est difficile pour Israël,
00:29:12 parce qu'avec qui il va discuter ?
00:29:14 Ils ont le Hamas qui veut sa destruction
00:29:17 et ils ont Mahmoud Abbas qui a tenu des propos antisémites.
00:29:20 Mais il y a peut-être une 3e voix.
00:29:22 Je vais parler de Harold.
00:29:24 Ce que j'espère aussi, c'est que cette 3e voix
00:29:27 qui peut être représentée par une personne
00:29:29 qui est arrivée il y a 18 ans,
00:29:31 quand il y a eu des élections,
00:29:33 Mustapha Barghouti, qui est un artisan de la paix,
00:29:36 qui est un militant de la paix, qui est pacifiste,
00:29:39 qui est arrivé 2e aux élections.
00:29:41 Ce que vous avez dit tout à l'heure, Sonia,
00:29:44 c'est extrêmement important,
00:29:46 c'est qu'aujourd'hui, il y a une prise en otage.
00:29:49 Je suis allée 2 fois en Israël.
00:29:51 - Attention à ces mots.
00:29:52 - Non, mais le Hamas prend aussi en otage
00:29:55 les Palestiniens aujourd'hui.
00:29:57 - C'est ça qui est dramatique.
00:29:59 - Pardonnez-moi, la personne que vous avez citée,
00:30:02 Emmanuel Macron, ne va pas la rencontrer.
00:30:05 La main tendue, la cause palestinienne,
00:30:08 on en croit des papiers dans le Figaro,
00:30:10 il devait être remplacé.
00:30:11 Beaucoup de leaders européens le voulaient.
00:30:14 Quelle est la légitimité qu'il a face à Emmanuel Macron ?
00:30:18 - Vous parlez de Mahmoud Abbas ?
00:30:20 - La réponse juste après la pause.
00:30:22 - Il est discrédité.
00:30:23 - La France a réaffirmé sa position
00:30:28 aux côtés du peuple israélien,
00:30:30 c'est ce qu'a déclaré Emmanuel Macron,
00:30:33 avec une mise en garde face aux factions
00:30:36 dans la région.
00:30:37 Il y a eu une proposition encore floue
00:30:39 de bâtir une coalition régionale ou internationale.
00:30:42 Et ces mots font de ce qui se passe en Israël
00:30:45 quelque chose de beaucoup plus important
00:30:48 et qui nous concerne tous.
00:30:49 Ecoutez Benyamin Netanyahou.
00:30:51 - C'est une épreuve pour l'Occident et la civilisation.
00:30:57 Le Hamas est l'ennemi.
00:30:58 Si le Hamas sort victorieux de ce conflit,
00:31:01 nous perdrons tous.
00:31:02 Tout le monde sera en danger.
00:31:05 En Europe, la civilisation même sera en danger.
00:31:07 Si le Hamas gagne celle-là,
00:31:09 ce sera la fin pour nous.
00:31:11 Mais si le Hamas est vaincu,
00:31:13 ce sera l'espoir de la civilisation.
00:31:15 Donc cette bataille n'est pas que la nôtre,
00:31:18 c'est la bataille de l'Europe, de l'Amérique,
00:31:21 de la civilisation toute entière.
00:31:23 C'est une bataille pour l'âme, l'esprit et l'avenir
00:31:26 du Proche-Orient, du monde arabe.
00:31:28 Je crois que nombreux comprennent,
00:31:31 mais on ne peut pas contourner le fait
00:31:33 qu'il faut emporter une victoire décisive contre le Hamas.
00:31:37 -Bataille de civilisation,
00:31:39 bâtir une coalition contre le Hamas.
00:31:41 Harold, vous êtes spécialiste des questions internationales.
00:31:45 Pas seulement une coalition avec l'Occident,
00:31:47 mais aussi avec des pays arabes, si elles devaient voir le jour.
00:31:51 Mais alors lesquels ?
00:31:53 L'Egypte, l'Arabie saoudite et d'autres pourraient s'y joindre ?
00:31:57 -Nous avons les accords d'Abraham, déjà.
00:31:59 C'est-à-dire Bahreïn, les Émirats arabes unis,
00:32:03 et le Maroc, qui...
00:32:04 Je ne parle pas du Soudan, qui a signé,
00:32:06 mais qui n'existe plus comme État.
00:32:09 Ils avaient signé une normalisation complète avec Israël.
00:32:13 Sous la table, il y avait pas mal de coopérations militaires
00:32:18 qui commençaient à s'insinuer là-dedans.
00:32:21 Mais ils se tiennent quoi, ces pays ?
00:32:25 Ils ne veulent surtout pas passer pour des trop proches d'Israël.
00:32:31 Donc, comme l'Arabie saoudite était sur le point
00:32:35 d'entrer dans ces accords d'Abraham,
00:32:39 et que c'est peut-être pour ça que le Hamas a déclenché,
00:32:42 au moment où il a déclenché son offensive,
00:32:46 parce qu'il l'a préparée, il suffisait de choisir le bon moment.
00:32:49 Ça a été le bon moment.
00:32:51 Eh bien, il n'y a pas un vrai sursaut arabe en faveur.
00:32:57 Mais ce qui est remarquable,
00:32:59 c'est qu'il n'y a pas non plus un front du refus qui se refait.
00:33:03 Donc, ils sont un peu mous et un peu hésitants,
00:33:06 mais on pourrait dire que ça, c'est une espèce de victoire tactique.
00:33:11 Bien. Il y a aussi, évidemment, en toile de fond, la question des otages.
00:33:15 Il y a deux otages qui ont été libérés hier,
00:33:18 deux femmes, l'une âgée de 79 et l'autre de 85 ans.
00:33:22 Il a été affirmé qu'elles ont été libérées pour des raisons...
00:33:25 Je mets beaucoup de guillemets.
00:33:26 Ça, c'est le Hamas qui le dit pour des raisons humanitaires,
00:33:29 évidemment, cuites de nos ressortissants français.
00:33:32 On imagine que là... Céline Pina, il faut dire les choses.
00:33:34 En réalité, discuter avec le Qatar sur ce sujet,
00:33:37 c'est discuter avec le Hamas.
00:33:38 Oui.
00:33:39 C'est énorme. Et j'allais dire, la priorité, ce sont nos otages.
00:33:42 Qui pourrait critiquer un gouvernement
00:33:45 qui essaie de récupérer ses otages,
00:33:47 surtout que ce que l'on a vu est horrible ?
00:33:49 Je ne sais pas si on a vu des scènes où on voit les dirigeants du Hamas,
00:33:53 enfin, les terroristes du Hamas, faire le tri entre les filles,
00:33:57 expliquer que les moches, elles sont bonnes pour l'abattoir
00:33:59 et que les belles, on les garde de côté pour pouvoir les violer.
00:34:02 Encore, on voit des images absolument atroces.
00:34:05 Donc oui, dans des cas comme ça,
00:34:08 on est obligé d'essayer de sauver...
00:34:10 Imaginez la mère qui a vu sa fille désarticulée
00:34:14 à l'arrière d'une voiture, d'un pick-up,
00:34:16 avec des enfants qui lui crachent dessus.
00:34:19 Enfin, tout ça, comment voulez-vous
00:34:21 qu'on a vu les images de ce gosse israélien
00:34:23 qui est jeté, il essaie de jouer, on dit aux enfants,
00:34:27 aux autres enfants, jouer donc avec le juif.
00:34:29 Il est battu, il est humilié.
00:34:31 Si vous êtes la mère que vous êtes devant ces images,
00:34:33 et moi, qui ne suis pas la mère de cet enfant,
00:34:36 cet enfant, il ne quitte pas ma tête,
00:34:38 je n'arrive pas à l'oublier, je n'arrive pas à oublier ses yeux.
00:34:41 On fait quoi ?
00:34:42 Et pourtant, ce qu'on sait,
00:34:44 c'est qu'aujourd'hui, ces otages, comme la population palestinienne,
00:34:48 se sont utilisés pour protéger les cages du Hamas,
00:34:51 pour protéger les cages d'armes.
00:34:54 C'est impossible à résoudre.
00:34:56 C'est-à-dire que c'est la force, en fait,
00:34:59 de ces raclures,
00:35:02 c'est d'amener les gens dans un tel état de rage et de désespoir
00:35:07 qu'ils pourraient franchir la ligne rouge.
00:35:09 Et la force des démocraties, et j'espère la force de Tsaï,
00:35:12 c'est de se tenir et de ne pas basculer dans la même horreur.
00:35:16 Je les en remercie.
00:35:18 Sur les images, en direct,
00:35:20 ce sont les familles des otages libérés,
00:35:24 donc évidemment, qui vont confier leur soulagement
00:35:28 par rapport à cette libération.
00:35:29 Mais elle nous interroge, cette libération,
00:35:31 au compte-gouttes également, sur la stratégie du Hamas,
00:35:34 s'il reste effectivement plus de 200 otages.
00:35:38 Et là, il faut arrêter l'hypocrisie, si je puis dire.
00:35:41 C'est-à-dire qu'on discute, en réalité, avec...
00:35:44 Tout le monde dit qu'il ne faut pas discuter avec un groupe terroriste,
00:35:46 mais comment voulez-vous obtenir...
00:35:48 Alors, ça se fait par un canal indirect, qui est le Qatar.
00:35:51 Vous allez répondre, juste après,
00:35:53 ces précisions de Gustave Donatio,
00:35:55 qui nous présentent le profil de ces deux femmes.
00:35:57 Et on comprend bien que par rapport au profil et au égard
00:36:00 à la situation, eh bien, j'allais dire, de leur santé,
00:36:03 on peut comprendre la stratégie, en tous les cas,
00:36:06 concernant ces deux femmes.
00:36:07 On regarde et puis il faut répondre juste après.
00:36:09 -Comme une renaissance,
00:36:12 affaiblie après 16 jours en enfer,
00:36:15 les deux otages du Hamas peinent à marcher seuls.
00:36:18 Tout juste arrivés sur le sol égyptien,
00:36:20 elles sont rapidement prises en charge par les secouristes.
00:36:24 Une nouvelle inespérée pour les proches.
00:36:27 -Nous sommes très émus
00:36:31 et heureux de l'annonce officielle
00:36:33 que ma grand-mère, Yocheved Lifshitz,
00:36:36 et Nourit Kouper, toutes deux du kiboutz,
00:36:39 reviennent vers nous en raison d'un acte humanitaire.
00:36:42 -Et je suis très excité, car nous les attendons tous ici.
00:36:48 -Quelques heures plus tôt, l'organisation terroriste
00:36:51 diffusait ces images de propagande.
00:36:53 On y voyait les deux femmes de 85 et 79 ans,
00:36:57 nourries par leurs bourreaux,
00:36:59 avant d'être remises à la Croix-Rouge, venue les sauver.
00:37:02 Cette libération, trois jours après celle de deux Américaines,
00:37:05 une mère et sa fille, a été rendue possible
00:37:08 grâce à une médiation du Qatar et de l'Egypte.
00:37:11 Transférées dans la nuit à l'hôpital de Tel Aviv,
00:37:13 les deux femmes, enlevées le 7 octobre dernier
00:37:16 dans leurs kiboutz, laissent derrière elles leur mari,
00:37:19 toujours retenu par le Hamas,
00:37:21 comme les 200 autres otages de tout âge.
00:37:24 -Philippe David, très difficile, évidemment,
00:37:27 de savoir depuis ici même la stratégie du Hamas
00:37:30 par rapport aux otages, mais ce qu'il faut dire,
00:37:32 c'est les masques.
00:37:34 -Evidemment qu'on discute, mais vous savez,
00:37:36 les propos qu'il y a eu tout à l'heure de Benyamin Netanyahou
00:37:40 au compte-gouttes d'otages me rappellent
00:37:42 deux événements historiques.
00:37:44 Libération au compte-gouttes d'otages,
00:37:46 rappelez-vous la première guerre du Golfe,
00:37:49 2 août 90, l'Irak envahit le Koweït,
00:37:51 et il y a les otages occidentaux
00:37:53 qui sont libérés au compte-gouttes pendant des semaines
00:37:56 et des semaines, toujours en négociant avec l'Irak.
00:37:59 Et là, vous avez une phrase qui est forte,
00:38:01 "l'axe du mal", je vais le faire en version originale,
00:38:05 je crois que c'était "The Axis of Evil"
00:38:07 pour George W. Bush.
00:38:08 Vous êtes d'accord avec moi ? C'était bien ça ?
00:38:11 -Il n'y a pas d'axe.
00:38:12 -C'est exactement la même rhétorique,
00:38:14 tant pour les libérations d'otages au compte-gouttes
00:38:17 que pour l'expression "axe du mal".
00:38:20 -Vous vous souvenez ce qu'il comportait ?
00:38:22 -Oui. -Il y avait la Corée du Nord,
00:38:24 l'Iran, l'Irak.
00:38:25 -C'est pas seulement la même phrase.
00:38:27 Vous élargissez la cible.
00:38:29 -Ce que je veux dire, c'est qu'il y a quand même
00:38:32 deux choses qui sonnent à l'esprit.
00:38:34 L'axe du mal rappelle des souvenirs à tout le monde,
00:38:37 mais ces libérations d'otages au compte-gouttes,
00:38:40 ça me rappelle la première guerre du Golfe en 90,
00:38:42 parce que ça s'est passé de la même manière.
00:38:45 Mais ce sont les otages, et je les plains,
00:38:47 parce qu'être otage du Hamas, ça doit être terrifiant,
00:38:50 et ça, on le sait tous,
00:38:52 c'est qu'ils sont des monnaies d'échange,
00:38:54 mais qu'on discute avec le Qatar,
00:38:56 mais on discute toujours avec les ravisseurs.
00:38:59 -Vous avez des prises de position, y compris à l'Assemblée nationale,
00:39:03 tout le monde dit "on ne discute pas avec un groupe".
00:39:06 -Quand on avait des otages au Liban ou au Sahel,
00:39:09 on a discuté avec Acme au Sahel.
00:39:11 -On a discuté avec Haddafi, pour les affirmer.
00:39:14 -On ne discute pas de la même chose.
00:39:16 -Oui, c'est ça.
00:39:17 Pour qu'il y ait une négociation,
00:39:19 il faut des termes à peu près clairs.
00:39:21 Est-ce que vous avez entendu, à un moment,
00:39:24 le Hamas dire
00:39:26 "si on accepte de vous rendre les otages,
00:39:31 "mais en contrepartie,
00:39:35 "on renonce à notre raison d'être,
00:39:38 "qui est la destruction d'Israël ?"
00:39:40 A aucun moment.
00:39:41 A aucun moment.
00:39:42 Donc quel est le marché ?
00:39:44 -Ca se négocie avec des Etats qui sont le Qatar
00:39:47 et qui n'affichent pas les modalités.
00:39:49 -On savait très bien, quand il s'est créé le Hamas, en 1988,
00:39:53 dans la charte, c'était déjà écrit,
00:39:57 la destruction d'Israël,
00:39:59 et moi, je l'ai téléchargée de la charte,
00:40:02 ça va beaucoup plus loin.
00:40:03 Il n'y a plus aucun Juif.
00:40:05 Et pourtant, excusez-moi de vous le dire,
00:40:07 on a quand même discuté avec eux.
00:40:09 Je veux dire, Netanyahou,
00:40:11 il a quand même discuté avec eux.
00:40:13 On leur a laissé les clés, les clés de Gaza.
00:40:16 Non mais, je veux dire,
00:40:18 le gouvernement israélien
00:40:21 a laissé quand même les clés de Gaza,
00:40:24 sachant qu'il a laissé les clés à un groupe terroriste
00:40:29 qui voulait la destruction d'Israël
00:40:31 et plus aucun Juif sur...
00:40:33 -Les clés de Gaza ont été prises à l'autorité palestinienne,
00:40:37 pas à Israël.
00:40:38 -Ca a été pris à l'autorité palestinienne,
00:40:40 et en 2007, ça a été donné à...
00:40:42 -L'autorité qui n'a plus rien d'autorité.
00:40:45 -Judith, ça a été donné, donc, en 2007, au Hamas,
00:40:49 sachant que tout passait par Israël,
00:40:51 au niveau du gaz, de l'électricité, etc.,
00:40:54 ce qui est à l'honneur des Israéliens,
00:40:56 puisque ça permettait aux gens de vivre.
00:40:58 -Toutes les aides internationales qu'ils ont eues...
00:41:02 -Étaient dans la poche du Hamas.
00:41:04 -Du Hamas, et qui ont été données.
00:41:07 Vous savez que l'organisation du réseau des eaux,
00:41:10 payée par la France, a été complètement démentie
00:41:13 pour faire quoi ? La roquette.
00:41:15 -La politique s'est durée.
00:41:16 -Ca nous a coûté 26 millions d'euros.
00:41:19 -On peut penser absolument tout ce qu'on veut du Hamas.
00:41:22 Il est là, il existe, il agit et il contrôle un territoire.
00:41:26 Donc, en responsabilité, vous ne pouvez pas l'ignorer.
00:41:30 Vous ne pouvez d'autant moins l'ignorer
00:41:32 que ce qui se passe ici a des répercussions chez vous.
00:41:36 On a vu que le mot d'ordre du Hamas,
00:41:38 de faire un jour de sang,
00:41:39 suite à ce qui s'était passé en Israël,
00:41:42 a été entendu et exécuté jusque dans nos écoles.
00:41:47 Donc, ces liens-là,
00:41:49 le fait que du Hamas à Arras,
00:41:51 il y ait un continuum de violence,
00:41:54 c'est réel, on le vit au quotidien.
00:41:56 On ne peut pas faire comme s'il n'existait pas.
00:41:59 -C'est important ce que vous dites.
00:42:01 C'est maintenant quelles conséquences,
00:42:04 si nous établissons, ce qui est le cas,
00:42:06 une différence entre la civilisation et la barbarie.
00:42:10 Dans ce cas-là, d'abord,
00:42:11 comment vous luttez contre cette barbarie ?
00:42:14 Est-ce que la riposte israélienne va se suivre
00:42:17 ou est-ce que là, on est en train de se diriger
00:42:19 vers une internationalisation ?
00:42:21 -On a un souci, c'est-à-dire que la proposition
00:42:24 de créer une armée internationale
00:42:26 met tout le monde devant ses responsabilités.
00:42:29 Parce que soit le Hamas...
00:42:30 Il n'y a que le Hamas qui est barbare.
00:42:33 Donc, on a une poche d'islamistes
00:42:35 qui est en train de pourrir tout un coin du monde
00:42:37 avec des pays qui n'en peuvent mais
00:42:39 et qui doivent subir ça.
00:42:41 Là, on est vraiment dans...
00:42:43 Les Pays arabes sont les premières victimes.
00:42:45 -On en a eu en Syrie et en Irak.
00:42:47 -Sauf que si les Pays arabes,
00:42:49 face à un crime contre l'humanité
00:42:51 et à la proposition de dire "on est tous unis
00:42:53 "parce que c'est la frontière de l'humain
00:42:56 "qui a été dépassée", disent "non, on ne peut pas
00:42:59 "parce que, par rapport à notre population,
00:43:01 "on préfère nier ce qui s'est passé
00:43:03 "et nier ce qui est réellement le Hamas",
00:43:06 à ce moment-là, oui, on commence les premiers pas
00:43:09 d'un affrontement de civilisation.
00:43:11 -Et aussi, pardonnez-moi,
00:43:12 des ferments de guerre civile dans certains pays.
00:43:15 Vous avez vu ce qu'on appelle la rue arabe,
00:43:18 vous avez des manifestations, évidemment,
00:43:20 contre les groupes haïtiens, mais surtout anti-Israël,
00:43:23 anti-juifs, très souvent, et anti-France.
00:43:26 -Au moins, on sait où on en est,
00:43:27 parce que jusqu'à présent, on était dans un mensonge permanent.
00:43:31 Pendant des années, quand les gens nous disaient
00:43:34 que le Hamas met ses caches d'armes dans les hôpitaux,
00:43:37 dans les écoles, on les traitait de tous les noms,
00:43:40 on les roulait dans la boue, ils avaient raison depuis le début.
00:43:43 Et le pire, c'est que les journalistes
00:43:46 qui les insultaient le savaient,
00:43:48 parce qu'ils étaient à côté du Hamas.
00:43:50 -Donc peut-être que la seule chose que cette histoire va permettre,
00:43:54 c'est d'aller un peu plus vers la vérité de ce qui se passe là-bas.
00:43:57 -J'aimerais bien, parce que j'ai l'impression
00:44:00 qu'on est dans un monde parfois de post-vérité.
00:44:03 Je trouve que Tsaïl a eu besoin, besoin, c'est le mot,
00:44:06 de diffuser des extraits, des interrogatoires,
00:44:09 pour bien montrer les objectifs de ces terroristes.
00:44:12 On en arrive à devoir montrer
00:44:14 pour expliquer que ça s'est vraiment passé.
00:44:16 C'est ça, la réalité.
00:44:18 -Regardez ça, parce que la guerre des images
00:44:20 a une incidence très importante.
00:44:22 Premier extrait de cet interrogatoire,
00:44:25 et en face, c'est un terroriste qui répond.
00:44:27 -Les instructions concernant les civils
00:44:32 étaient de tuer les hommes et de prendre en otage les femmes,
00:44:35 les personnes âgées et les enfants.
00:44:38 ...
00:44:41 -Le deuxième extrait est encore plus édifiant,
00:44:43 parce qu'il y a un côté mercantile.
00:44:46 C'est-à-dire, qu'est-ce que vous gagnez
00:44:48 si vous ramenez un otage ?
00:44:49 -Un chef nous a dit de vérifier toute la maison
00:44:52 et de kidnapper un prisonnier.
00:44:54 Il nous a dit que celui qui kidnappait la personne
00:44:57 allait avoir une récompense.
00:44:59 -Quelle était la récompense ?
00:45:00 -Une maison, un appartement et 10 000 dollars.
00:45:03 -Celui qui kidnappe un prisonnier a une maison et un appartement ?
00:45:07 -Oui. -Qui t'a dit ça ?
00:45:08 -Ils nous l'ont dit dans le groupe.
00:45:10 -On vous a dit que celui qui kidnappe un prisonnier
00:45:14 a une maison et un appartement ?
00:45:15 -Oui.
00:45:17 -Il voulait faire le plus de prisonniers possible.
00:45:20 -Quelle peut être la résonance, selon vous,
00:45:22 de cela à Harold Imane ou Philippe David ?
00:45:25 -Déjà, j'aimerais savoir qui paye, qui subventionne.
00:45:28 Parce que si on offre à chaque personne
00:45:30 qui prend en otage une maison et 10 000 dollars...
00:45:33 -Vous savez d'où viennent les fonds,
00:45:35 en partie de l'Union européenne.
00:45:37 -Absolument. Je le répète, les canalisations,
00:45:40 on a payé 26 millions d'euros pour faire des canalisations
00:45:43 qui ont été transformées en requêtes.
00:45:45 Donc comme certains disent qu'il faut arrêter
00:45:48 de subventionner la bande de Gaza, c'est-à-dire le Hamas,
00:45:51 il faudrait les écouter avec beaucoup d'attention.
00:45:54 -Vous dites "la bande de Gaza", donc le Hamas ?
00:45:57 -Oui. -Qu'est-ce que vous faites ?
00:45:58 Vous asséchez la bande de Gaza ?
00:46:00 -C'est pas la position de la France.
00:46:02 -C'est pas la position de la France,
00:46:04 mais il faut se poser les bonnes questions.
00:46:07 Si on va payer des gens pour qu'ils en tuent d'autres
00:46:10 et qu'ils prennent des otages,
00:46:12 c'est la position de la France.
00:46:14 -L'Union européenne souhaite continuer
00:46:16 justement de subventionner, en tout cas,
00:46:19 d'accorder une aide humanitaire à la population palestinienne.
00:46:23 Néanmoins, et je vous rejoins sur ce point,
00:46:25 Emmanuel Macron a expliqué qu'il y aurait
00:46:28 une revue, en tout cas, précise
00:46:32 de chaque euro envoyé, où va précisément l'argent,
00:46:36 pour, bien évidemment, ne pas alimenter la guerre sur place.
00:46:39 -Il serait grand temps. -On va voir
00:46:42 ce qu'il en est pour cette coalition.
00:46:44 En fait, là, on va répondre à un groupe terroriste par la force,
00:46:47 très bien, mais à l'idéologie.
00:46:49 On répond par quoi ?
00:46:50 Vous allez assécher la bande de Gaza.
00:46:53 Plus d'aide humanitaire, plus d'eau, plus d'électricité,
00:46:56 ça fait des années qu'ils crevaient, c'est le mot.
00:46:59 Comment vous asséchez une idéologie ?
00:47:01 Est-ce que quelqu'un a la réponse ?
00:47:03 -Il n'y a pas de réponse claire.
00:47:05 En Israël, ils se posent la question.
00:47:07 Ils se demandent ce qu'on va bien pouvoir leur proposer.
00:47:10 Ils ont des idées un peu évidentes,
00:47:13 changer le système éducatif,
00:47:15 parce qu'on endoctrine énormément la jeunesse gazaouie
00:47:19 et, on dit souvent, cisjordanienne aussi,
00:47:22 palestinienne,
00:47:23 avec des idées de destruction d'Israël absolue.
00:47:27 Donc, ça, ce serait changement numéro un.
00:47:30 Mais ce que l'armée israélienne nous a montré,
00:47:34 c'est qu'elle essaie de distinguer
00:47:36 entre la population de Gaza
00:47:38 et les agents du Hamas
00:47:40 en montrant que c'était des mercenaires.
00:47:43 C'est ça qui est sous-entendu dans ces vidéos,
00:47:46 c'est qu'on a fait ça pour l'argent.
00:47:48 Donc, l'idée, c'est que peut-être que vous n'êtes pas tous pourris
00:47:52 et que le Hamas essaie artificiellement
00:47:56 de gonfler ses rangs.
00:47:58 Mais il n'y a pas de réponse super claire,
00:48:01 genre on va introduire une nouvelle idée radieuse
00:48:04 qui va unir tout le monde.
00:48:05 -On va marquer une courte pause.
00:48:08 Pour suivre vos analyses,
00:48:09 on va revenir sur la libération des otages,
00:48:12 sur le canal du Qatar,
00:48:14 sur la stratégie au compte-gouttes du Hamas
00:48:17 avec quand même 4 otages,
00:48:18 parce qu'il y a eu 2 Américaines et 2 Israéliennes.
00:48:21 On va voir aussi ce que peut faire la France.
00:48:24 Emmanuel Macron, je vais dire, ce qu'on attendrait tous,
00:48:27 ce qu'on espérait tous, ce qu'il puisse revenir
00:48:30 avec un ressortissant français.
00:48:32 Nous avons payé un si lourd tribut,
00:48:34 une courte pause et on se retrouve.
00:48:38 -Midi News à la une.
00:48:39 Un voyage en Israël et beaucoup de défis.
00:48:42 Emmanuel Macron affirme que le premier objectif,
00:48:45 c'est la libération des otages,
00:48:47 qui réaffirme l'émotion et la solidarité de la France.
00:48:50 Mais pour quels résultats ?
00:48:52 Quel est le poids, l'aura, l'influence de notre pays
00:48:55 dans cette région inflammable ?
00:48:57 On va en parler et insister aussi sur nos ressortissants.
00:49:01 Quels sont les canaux utilisés pour discuter ?
00:49:04 Quel est le rôle du Qatar ?
00:49:06 Qu'est-ce qui est aussi négocié
00:49:08 pour libérer nos otages ?
00:49:09 Ou en savoir plus sur les portées disparues ?
00:49:12 On va en parler, mais tout d'abord,
00:49:14 le journal. Bonjour, cher Michael.
00:49:16 -Bonjour, Sonia.
00:49:18 Emmanuel Macron en visite en Israël.
00:49:20 Alors qu'environ 220 otages israéliens, étrangers,
00:49:23 binationaux sont toujours retenus entre les mains du Hamas,
00:49:27 le président de la République s'est rendu au chevet
00:49:30 des familles d'otages et de victimes à Tel Aviv.
00:49:33 On va parler avec certaines d'entre elles.
00:49:35 -Merci de vous être ici.
00:49:42 -Je vous reconnais.
00:49:43 Vous étiez à la visio qu'on a faite vendredi.
00:49:46 Sur le côté...
00:49:47 ...
00:49:49 -C'est deux...
00:49:50 C'est ma fille et mon grand-son
00:49:53 et le papa.
00:49:55 Enfin, ils sont là.
00:49:57 Ils sont...
00:49:59 ...
00:50:02 J'espère que vous avez de bonnes nouvelles.
00:50:06 -Salut, tout le monde. Bonjour.
00:50:08 -Ca va bien ?
00:50:09 -Ma fille et ma mère sont mortes.
00:50:11 -Ah, déjà ?
00:50:12 ...
00:50:14 -Et vous avez des disparus aussi dans la famille ?
00:50:18 -Non.
00:50:19 On est soeurs et...
00:50:21 -C'est ma maman...
00:50:22 -Notre maman.
00:50:23 -Notre maman.
00:50:25 -Et moi.
00:50:26 -C'est quoi le prénom de votre maman ?
00:50:28 ...
00:50:30 -Deuxième étape du déplacement d'Emmanuel Macron en Israël.
00:50:33 Après avoir rencontré les familles d'otages,
00:50:36 le président de la République s'est entretenu
00:50:38 avec son homologue israélien, Isaac Herzog.
00:50:41 Il a indiqué que la libération des otages
00:50:43 était son objectif premier.
00:50:45 Emmanuel Macron, qui, enfin, vient de s'entretenir
00:50:48 avec le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou,
00:50:51 ils ont pris la parole, tous les deux, depuis Jérusalem.
00:50:55 Vous l'avez suivi en direct sur CNews.
00:50:57 Le chef de l'Etat a rappelé le droit légitime d'Israël
00:51:00 à la présence de cette cause et juste point final, a-t-il dit.
00:51:03 Et voilà pour ce résumé,
00:51:06 ce tour d'horizon de l'actualité en Israël
00:51:08 et la suite de "Midi News", avec Sonia Mabrouk.
00:51:11 -Et nos invités, je vous remercie,
00:51:13 vous venez d'évoquer ce qu'a dit Emmanuel Macron
00:51:16 sur le droit légitime à Israël de se défendre.
00:51:18 Nous parlons également avec vous tous
00:51:20 du débat hier à l'Assemblée nationale,
00:51:23 la prise de parole de Mathilde Panot,
00:51:25 de la réponse d'Elisabeth Borne.
00:51:27 Tout d'abord, écoutons les propos d'Emmanuel Macron.
00:51:30 -Je suis aussi venu vous dire la solidarité de la France
00:51:35 dans la lutte contre notre ennemi commun, le terrorisme.
00:51:38 Rappeler devant tous le droit légitime d'Israël
00:51:41 de se défendre face à ceux qui oeuvrent à sa destruction.
00:51:46 Cette cause est juste, point final.
00:51:50 Le Hamas est un groupe terroriste
00:51:53 dont l'objectif même est la destruction de l'Etat d'Israël.
00:51:57 C'est aussi le cas de Daesh, d'Al Qaïda,
00:52:01 de ceux qui leur sont associés dans l'action et dans l'intention.
00:52:05 La priorité, votre priorité,
00:52:08 mais aussi celle de toutes les démocraties et de la France,
00:52:13 est avec vous de vaincre ces groupes terroristes.
00:52:16 -Bien, on a bien compris
00:52:18 qu'il y avait une sorte de nouvelle civilisation contre Barbarie,
00:52:22 sauf que ce n'est pas aussi germaniquéen, Florian Tardif.
00:52:26 Si on ne prend pas cette division,
00:52:29 on voit aujourd'hui dans la rue Arabe,
00:52:31 pas du tout la même situation
00:52:33 et pas du tout quelque chose d'aussi clair que ce qui est décrit.
00:52:37 Comment on fait quand on ne peut pas embarquer les peuples ?
00:52:40 -Malheureusement, tout à fait, par rapport à ce que vous venez de dire,
00:52:44 c'est ce qui se passe.
00:52:45 Malheureusement, parce que notre vision,
00:52:48 c'est la civilisation face à la barbarie,
00:52:51 dans certains pays, ce n'est pas du tout ça.
00:52:53 La vision qu'ils peuvent avoir de ce qui se déroule,
00:52:56 que ce soit en Israël ou à Gaza,
00:52:58 ils ne voient pas du tout la civilisation face à la barbarie.
00:53:02 Certains y voient justement une réponse légitime
00:53:06 par rapport à ce qui est fait sur le peuple palestinien
00:53:09 depuis des années.
00:53:10 D'ailleurs, la grande crainte, au sommet de l'État,
00:53:14 on parle de la libération des otages,
00:53:16 qui est l'un des objectifs d'Emmanuel Macron.
00:53:19 On parle de l'aide humanitaire,
00:53:21 qui est le deuxième objectif d'Emmanuel Macron,
00:53:24 mais on parle assez peu du troisième objectif,
00:53:27 qui est d'éviter, justement,
00:53:29 une "confrontation" entre le Nord et le Sud.
00:53:33 C'est de cela dont on parle.
00:53:35 J'ai pu participer à un briefing
00:53:37 juste avant ce déplacement du président de la République,
00:53:40 et j'ai été étonné qu'on nous présente
00:53:42 son troisième objectif comme cela,
00:53:45 lorsque l'on m'a dit que le président de la République
00:53:48 avait peur d'une confrontation entre le Nord et le Sud.
00:53:51 Je pensais, innocemment,
00:53:53 qu'il parlait du Nord d'Israël et du Sud d'Israël,
00:53:56 où on sait qu'il y a plusieurs fronts sur place.
00:53:59 Non, il parlait d'une bipolarité du monde
00:54:02 avec le monde occidental face au reste de la planète.
00:54:06 On a vu notamment certains pays arabes
00:54:08 qui n'ont pas condamné ce qui a été perpétré par le Hamas,
00:54:12 y compris d'autres pays dont on parle assez peu,
00:54:14 les pays asiatiques, qui ne se positionnent pas,
00:54:17 par exemple, sur cette question-là.
00:54:19 Pas un mot pour condamner le Hamas
00:54:22 dans la proposition de résolution
00:54:24 qu'a déposée la Russie à l'ONU et qui a été rejetée.
00:54:27 Il faut se rendre compte que quand on parle de crainte
00:54:30 d'un embrasement, d'une contagion,
00:54:33 de la puissance que représente le Hezbollah.
00:54:35 Si le Hamas a fait la preuve dans une barbarie,
00:54:38 une cruauté atroce, pardonnez-moi du mot,
00:54:40 d'une efficacité meurtrière, criminelle terrible,
00:54:43 le Hezbollah, c'est une armée.
00:54:45 Donc quand Emmanuel Macron dit craindre
00:54:48 les conséquences des factions,
00:54:51 écoutons-le de nouveau, la crainte est réelle dans notre pays.
00:54:55 -Le Hezbollah commet l'erreur de se joindre à ce conflit
00:55:01 de manière significative.
00:55:04 Le Hezbollah le regrettera.
00:55:08 Ils regretteront la 2e guerre du Liban
00:55:11 qu'ils regrettent ailleurs,
00:55:14 parce qu'ils sont mêlés à la population civile
00:55:17 comme le Hamas ou le Liban,
00:55:22 et la dévastation sera inimaginable.
00:55:25 J'espère que le Hezbollah écoutera votre avertissement,
00:55:29 le nôtre, celui des Etats-Unis.
00:55:31 Mais si le Hezbollah s'en mêle,
00:55:34 il subira des conséquences affreuses.
00:55:37 Ce sont les forces de la civilisation du progrès
00:55:40 qui doivent se liguer pour l'emporter.
00:55:43 -La riposte israélienne s'intensifie
00:55:45 plus les manifestations en France,
00:55:48 notamment en soutien aux Palestiniens,
00:55:51 vont se multiplier.
00:55:52 Comment on fait, Judith Vintraud,
00:55:54 quand vous avez des slogans contre Israël,
00:55:58 mais contre les Juifs, contre la France ?
00:56:00 Israël assassin, Macron complice.
00:56:03 Comment on fait dans notre pays ?
00:56:05 Plus ce conflit, plus cette riposte s'intensifie.
00:56:07 -On a à toute proportion gardé
00:56:09 exactement le même problème
00:56:12 qu'à Gaza, avec les enfants endoctrinés,
00:56:15 ou en Cisjordanie, où l'autorité palestinienne
00:56:19 tient exactement le même discours,
00:56:22 fait diffuser dans les mosquées des hadiths
00:56:25 qui incitent à tuer des Juifs.
00:56:28 Actuellement, peut-être qu'Emmanuel Macron
00:56:30 en parlera par Moudabas quand il va le rencontrer,
00:56:33 on a ce problème d'endoctrinement.
00:56:35 Rappelez-vous, qui a été visionnaire
00:56:37 sur le Hezbollah, curieusement ?
00:56:39 Lionel Jospin, en 2000.
00:56:41 Vous vous rappelez cette visite ?
00:56:43 Il va en Israël, interrogé lors d'une conférence de presse.
00:56:47 On lui demande si le Hezbollah est un mouvement terroriste ou pas.
00:56:50 Il dit que c'est un mouvement terroriste.
00:56:52 À côté, il y a Hubert Védry, ministre des Affaires étrangères,
00:56:56 à la tribune, qui s'évanouit, qui lui dit quelle erreur.
00:56:59 Ensuite, le fameux épisode de Birzeit,
00:57:01 on jette des pierres à Lionel Jospin.
00:57:03 C'est lui qui avait raison.
00:57:05 Il faudra attendre très longtemps
00:57:07 pour que la classe politique française,
00:57:10 pas toutes, malheureusement,
00:57:12 prenne conscience d'un regard terroriste.
00:57:14 - Demain, après-demain... - Ça fait 23 ans.
00:57:16 Le boulot n'est toujours pas fait.
00:57:18 Je vais vous poser la question.
00:57:20 Est-ce qu'aujourd'hui, quelqu'un peut interdire une manifestation
00:57:23 en affirmant que tous ceux qui vont participer
00:57:25 sont porteurs d'une idéologie ?
00:57:27 En fait, on ne peut jamais le faire.
00:57:29 C'est là où tout est parfaitement hypocrite.
00:57:32 C'est-à-dire que ceux qui interdisent les manifestations aujourd'hui,
00:57:36 en fait, sont contents que, finalement,
00:57:39 il y ait des gens qui puissent mettre la faute
00:57:42 sur l'État d'Israël.
00:57:43 Il y a quand même une manifestation
00:57:45 d'un antisémitisme latin qui n'est pas carabo-musulman,
00:57:49 mais qui touche aussi certains pans de la société,
00:57:51 qui se réveille, parce que jamais vous ne pouvez être sûr de ça.
00:57:55 En revanche, dans le contexte,
00:57:56 ignorer que ça ne pouvait que mal tourner,
00:57:58 que ça terminerait par des appels à la haine,
00:58:01 il fallait franchement être complètement aveugles et sourds.
00:58:05 C'était hibernatus pour ne pas s'en rendre compte.
00:58:08 Donc, en plus, on est dans une hypocrisie sans nom.
00:58:11 Parce que la deuxième chose, quand Emmanuel Macron dit
00:58:14 qu'il a peur, c'est de la contagion sur notre territoire,
00:58:17 pourquoi il a peur de la contagion sur notre territoire ?
00:58:20 Parce qu'il n'est même plus sûr de le tenir.
00:58:22 Parce qu'aujourd'hui, ce qui a été dit
00:58:24 quand on a rassemblé les chefs de parti,
00:58:26 ça a été quand même...
00:58:27 Je ne pense pas qu'il ait parlé de guerre civile,
00:58:30 mais en tout cas, l'idée y était.
00:58:31 C'était l'idée que cette contagion
00:58:33 pouvait amener en France à des formes de bain de sang
00:58:37 ou d'agressions extrêmement violentes.
00:58:39 Et là-dessus, est-ce qu'on a une réponse ?
00:58:42 Non, parce que ce qui est sûr, c'est que plus on est faible,
00:58:45 plus il y a de sang.
00:58:47 Et aujourd'hui, le gouvernement n'a pas de réponse.
00:58:50 Je suis d'accord, mais reconnaissez que la réponse n'est pas évidente.
00:58:53 Moi, je vous pose la question.
00:58:54 Interdire une manifestation, ce n'est pas, malheureusement,
00:58:57 contrer des slogans antisémites ou...
00:59:01 Non, c'est fournir une réole de martyr
00:59:03 aux gens auxquels on interdit de défiler.
00:59:05 Pour moi, c'est absolument...
00:59:07 - Vous vous autorisez ? - Oui.
00:59:08 Et je sanctionne quand il y a un fraction à la loi.
00:59:10 Je rejoins complètement ce que vient de dire Julie.
00:59:13 Moi, je laisse...
00:59:14 Pourquoi oui, pourquoi non ?
00:59:16 Moi, je laisse les manifestations, parce que sinon, encore une fois,
00:59:19 ça va être pire, et puis ça nous permet de voir ce qu'il en est,
00:59:22 et effectivement, de voir aussi avec les organisateurs.
00:59:24 Parce que quand vous déclarez une manifestation,
00:59:27 vous déclarez aussi les organisateurs.
00:59:28 Donc on peut aussi se dire que les organisateurs
00:59:30 sont responsables aussi des propos qui peuvent être tenus.
00:59:34 Après, je rejoins ce que disait Céline par rapport à l'hypocrisie.
00:59:38 En fait, je trouve qu'on est dans une hypocrisie totale
00:59:41 par rapport à ceux qui soutiennent et qui financent
00:59:46 le Hamas et le Hezbollah.
00:59:48 Le Hamas et les financiers, ils sont tenus par qui ?
00:59:50 Par le Qatar, à qui on déroule des tapis rouges.
00:59:52 - Qu'est-ce que vous voulez faire ? - Paris Saint-Germain,
00:59:54 ou les investissements,
00:59:55 tout aussi les avantages qu'ils ont...
00:59:58 - Qu'ils courent. - Etc.
01:00:00 L'Iran, c'est très bien que c'est eux qui soient derrière le Hezbollah.
01:00:03 Ce ne sont pas les autres pays arabes, en fait.
01:00:05 Et je rejoins ce qu'a dit Florian.
01:00:07 Son analyse est très bonne.
01:00:09 Et vous avez la rue Arabe.
01:00:10 Mais la rue Arabe, elle répond aussi à une émotion
01:00:13 par rapport au conflit israélo-palestinien,
01:00:16 par rapport à la Palestine.
01:00:18 Mais n'empêche que, vous prenez par exemple le Maroc,
01:00:20 où il y a eu une manifestation qui s'est déroulée,
01:00:23 où il y a eu beaucoup de monde, et qui s'est bien déroulée.
01:00:25 Pas un seul lieu de culte juif n'a été dégradé, etc.
01:00:30 Et en même temps, il y a eu les accords d'Abraham.
01:00:33 Moi, j'étais, quand il y a eu les organisations israéliennes,
01:00:36 le ministre Israël qui sont venus au Maroc,
01:00:39 je peux vous dire que la poule était en liesse.
01:00:41 Il y a eu même des avions entre le voyage, etc.
01:00:43 Ce que je veux vous dire par là, c'est qu'il faut nommer...
01:00:46 Vous savez, même nommer les choses, on rajoute au malheur du monde.
01:00:48 Nous avons le Qatar et nous avons l'Iran,
01:00:51 qui aujourd'hui soutiennent le Hamas et le Hezbollah.
01:00:54 Personne n'a les moyens de s'opposer à l'Iran,
01:00:56 aujourd'hui, dans la région.
01:00:57 Et le Qatar, chère Sonia ? Et le Qatar ?
01:01:00 Pour le coup, ce qui est intéressant,
01:01:02 c'est que les pays arabes ne veulent pas
01:01:04 que le Hezbollah devienne très puissant.
01:01:07 Aujourd'hui, le Hezbollah, qu'est-ce qu'il a en ligne de mire ?
01:01:09 Le Liban. Le Liban n'est plus un État,
01:01:11 c'est un territoire à prendre. Il est d'ailleurs quasiment pris.
01:01:14 Sauf que le Hezbollah, c'est l'Iran.
01:01:17 Combien de chiites souhaitent que l'Iran
01:01:19 devienne la puissance la plus importante de la région,
01:01:21 ce qui est en train de se produire ?
01:01:23 Donc on est encore dans ce Moyen-Orient compliqué,
01:01:25 dans lequel, quand vous croyez avoir résolu un problème,
01:01:28 en fait, vous ouvrez 10 portes.
01:01:29 Céline, vous avez raison, mais si,
01:01:31 dans le nouvel axe du mal de Benyamin Netanyahou,
01:01:33 il y a l'Iran, et quand on sait comment ça s'est terminé,
01:01:36 en Irak, avec cette Hamessein, qui était quand même...
01:01:39 - Laïque. - Ce n'était pas le plus religieux
01:01:41 de tous, loin de là, laïque.
01:01:42 - Il était laïque. - Je veux dire,
01:01:44 ça n'a pas laissé un bon souvenir.
01:01:45 Les répercussions ont été terribles pour tous.
01:01:47 On ne peut pas faire la police du monde.
01:01:49 En revanche, ce qui est inquiétant,
01:01:52 c'est que, chez nous, on est incapables, aujourd'hui,
01:01:54 de remettre à leur place des gens qui crachent
01:01:56 sur ce qui est notre contrat social.
01:01:59 - Très bien. - Et on est en plein dedans.
01:02:01 Donc, plus on est lâches et plus on est mous,
01:02:05 plus ces gens-là vont prendre de la place.
01:02:07 - Évidemment, la nature ayant horreur du vide.
01:02:10 Mais comment vous faites quand ça se passe à l'Assemblée nationale ?
01:02:12 Je voudrais quand même qu'on regarde ces échanges,
01:02:14 parce qu'il y a des moments, je ne sais pas si vous êtes tous d'accord,
01:02:16 Harold Iman, où la gravité de la situation
01:02:19 impose aussi un peu d'épaisseur et de profondeur,
01:02:21 le choix de ces mots, quand même.
01:02:23 Et ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale
01:02:25 est proprement hallucinant par rapport au contexte que nous vivons.
01:02:28 Et quelques jours après, parce que...
01:02:30 J'ose à peine le dire,
01:02:33 un professeur, de nouveau, a été assassiné sur notre sol.
01:02:35 C'est-à-dire, Samuel Paty a eu une émotion,
01:02:37 on ne se dit plus jamais ça.
01:02:38 Dominique Bernard, le nom n'est quasiment plus cité.
01:02:42 Un professeur a été assassiné en France.
01:02:45 Mathieu Devese.
01:02:46 - Annette Born est la première à s'exprimer dans l'hémicycle.
01:02:50 Elle s'en prend directement à la France insoumise.
01:02:52 - Minimiser, justifier,
01:02:55 voire absoudre le terrorisme,
01:02:58 c'est accepter qu'il frappe à nouveau demain
01:03:01 en Israël, en France ou partout ailleurs.
01:03:04 - De son côté, la présidente des députés LFI
01:03:06 réclame un cessez-le-feu.
01:03:08 - Seul un cessez-le-feu immédiat
01:03:10 permettra de sauver des dizaines de milliers de vies innocentes.
01:03:13 Seul un cessez-le-feu permettra que les otages puissent être libérés
01:03:17 et que les bombes cessent de pleuvoir
01:03:19 sur une population palestinienne prise au piège
01:03:21 dans ce que Dominique de Villepin appelait à juste titre
01:03:24 une prison à ciel ouvert.
01:03:26 - Avant de reprocher au gouvernement
01:03:28 de prendre le parti d'Israël.
01:03:29 - Pourquoi la France est-elle incapable
01:03:31 de dénoncer avec la même force les crimes de guerre
01:03:34 commis par le Hamas
01:03:35 et ceux commis par le gouvernement de Netanyahou ?
01:03:38 - Enfin, Marine Le Pen fustige les députés insoumis
01:03:41 qui refusent de qualifier le Hamas d'organisation terroriste.
01:03:44 - Le Hamas, toujours plus enclin à l'ignominie,
01:03:47 se sert de la population civile comme bouclier humain.
01:03:50 Voilà, chers collègues d'extrême-gauche,
01:03:52 ce qui différencie la civilisation de la barbarie.
01:03:55 Voilà ce qui différencie une armée régulière
01:03:58 d'une organisation terroriste.
01:04:00 Voilà pourquoi on ne demande pas à des terroristes
01:04:03 de cesser le feu, mais de déposer les armes
01:04:06 et de libérer les otages, c'est tout.
01:04:09 - Une première journée de débat sous tension
01:04:11 avant que le Sénat s'empare à son tour
01:04:13 de la situation au Proche-Orient.
01:04:15 - C'est le révélateur, tout ça, selon vous ?
01:04:18 Judith et Philippe, allez-y.
01:04:20 - Alors, c'est le révélateur que nous avons
01:04:23 dans la société politique française,
01:04:27 un parti, la France insoumise,
01:04:29 qui parie sur la fracturation de la population
01:04:35 et qui estime, d'ailleurs,
01:04:39 que tous les Français musulmans qui votent
01:04:42 finiront tôt ou tard par adhérer à ce discours aveugle
01:04:48 qui refuse de considérer le Hamas
01:04:50 comme un mouvement terroriste,
01:04:51 qui refuse de voir l'antisémitisme pour ce qu'il est,
01:04:55 voire qui tient à lui-même des propos antisémites.
01:04:58 Et ça, c'est le bloc central, ça, c'est l'FI.
01:05:02 Vous avez aussi des dérapages
01:05:04 parmi les encore alliés, pour combien de temps,
01:05:07 de la NUPES, que ce soit les écolos
01:05:09 ou même les socialistes.
01:05:12 Et puis, vous avez aussi le discours,
01:05:15 qui, moi, m'a beaucoup choquée, de Jean-Louis Bourlange,
01:05:18 modem, allié à Emmanuel Macron,
01:05:22 qui nous a fait un numéro de "oui, mais",
01:05:25 dont il s'est autocongratulé à la fin en disant
01:05:29 "j'ai tenu un discours équilibré",
01:05:31 où il n'explique que Sartre, le Hamas,
01:05:34 a une volonté jédocidaire,
01:05:38 mais qu'un peuple, je le cite,
01:05:40 "un peuple sans avenir", parlant de la population de Gaza,
01:05:43 donc sans espoir,
01:05:45 pouvait-il être tenté par des parties modérées
01:05:48 qui n'avaient rien à lui offrir ?
01:05:50 Je rappelle que Gaza
01:05:52 n'a plus d'occupation israélienne
01:05:55 depuis 2007,
01:05:57 que le Hamas règne entièrement
01:06:01 sans partage à Gaza.
01:06:03 Jean-Louis Bourlange nous fait également
01:06:08 du "oui, mais" en citant l'archevêque d'Alger.
01:06:12 La violence du Hamas est sans excuses,
01:06:14 mais pas sans cause.
01:06:16 -Vous savez ce qui me rappelle ?
01:06:18 Ça me rappelle les propos opposés
01:06:20 entre Emmanuel Macron et, je crois, Manuel Valls,
01:06:23 sur, vous vous souvenez, le terrorisme...
01:06:26 -Tout à fait, le terror.
01:06:27 À l'époque, Emmanuel Macron
01:06:30 n'était pas président de la République,
01:06:33 et Emmanuel Valls lui reprochait
01:06:35 de voir les Gracques, un club de réflexion,
01:06:37 tenu un discours expliquant
01:06:41 que la France offrait un terreau
01:06:45 au terrorisme.
01:06:48 -Je vous pose la question,
01:06:49 vous ne pensez pas qu'un terreau a été offert au Hamas ?
01:06:53 -Par Israël ? Non.
01:06:55 -Non, je vous pose la question.
01:06:57 -C'est ce que dit Bourlange.
01:06:59 Il a fait encore pire sur RFI ce matin
01:07:03 en disant que ce qu'on voyait se dérouler au Proche-Orient
01:07:06 était le résultat, je cite encore,
01:07:08 de l'alliance radicale entre Netanyahou et Trump.
01:07:11 -C'était le but du Hamas.
01:07:12 Le but du Hamas, quand il franchit la frontière
01:07:15 en faisant un massacre pareil,
01:07:17 le but, c'est de tout faire exploser.
01:07:19 Les accords d'Abraham sont mis sur pause,
01:07:21 tout le monde est terrorisé,
01:07:23 les Etats en Europe se déchirent
01:07:25 parce qu'ils ont peur de leur propre population.
01:07:28 Il a réussi, quand même,
01:07:30 en commettant un crime contre l'humanité,
01:07:32 à embarrasser tout le monde
01:07:34 au point que certains traînent à le condamner.
01:07:37 -Céline Priatt, qu'est-ce qui s'est passé
01:07:39 entre Yasser Arafat et les accords d'Oslo ?
01:07:42 Yasser Arafat, dont la femme était chrétienne,
01:07:44 la religion, je crois qu'il en parlait,
01:07:47 quasiment pas du tout, pour en arriver,
01:07:49 aujourd'hui, à un mouvement terroriste, islamiste,
01:07:52 gangréné par la violence ?
01:07:54 -Les méthodes étaient les mêmes.
01:07:56 Yasser Arafat, quand il fait l'intifada,
01:07:58 qu'est-ce qu'il fait ?
01:07:59 Il met les gamins devant les fusils.
01:08:02 Donc il y avait déjà,
01:08:04 dans la façon de lutter des Palestiniens,
01:08:08 une recherche, en fait, de l'image atroce
01:08:11 pour pouvoir contaminer
01:08:13 et que toute l'ouma arabe se sente engagée dans ce combat.
01:08:17 Donc, en fait, cette perversion-là,
01:08:19 elle est quasiment depuis le début.
01:08:21 -Le Hamas en a fait une cause religieuse.
01:08:24 Quand vous lisez sa charte,
01:08:25 c'est devenu une cause religieuse, devenue une cause de la ouma.
01:08:29 Alors que c'est une cause palestinienne,
01:08:32 et que dans les Palestiniens, vous avez des chrétiens...
01:08:35 -Il a étendu la cause jusqu'à ce que la présence, en fait, d'Israël
01:08:39 ait une insulte à l'islam et donc une insulte à tous les pays
01:08:42 qui laissent cette présence perdurer.
01:08:44 Il a réussi à faire en sorte que le combat palestinien
01:08:47 ne soit pas le combat des Palestiniens.
01:08:50 -Il n'y a pas de terreau qui a été favorisé, favorable,
01:08:53 à l'arrivée du Hamas.
01:08:54 -Ah bah, moi, c'est le...
01:08:56 Moi, je le redis, ce que j'ai dit tout à l'heure.
01:08:59 Il faut être honnête.
01:09:00 -On en débarque de toutes les questions.
01:09:02 -Voilà, mais moi, je n'arrive pas à comprendre...
01:09:06 Je n'arrive pas à comprendre comment on a laissé
01:09:10 cette organisation terroriste qui s'est créée vraiment,
01:09:14 dès le début, c'était pas un piège,
01:09:16 c'était une organisation terroriste dans sa charte
01:09:19 qui a voulu, effectivement, en faire une cause religieuse.
01:09:22 À la rigueur, ils ont même fait une OPA
01:09:24 sur la cause des Palestiniens,
01:09:26 leur légitimité en tant que Palestiniens,
01:09:28 et ils ont fait une cause religieuse.
01:09:30 Et en même temps, si vous regardez le début, en fait,
01:09:34 du mouvement palestinien,
01:09:36 c'était surtout des laïcs et des chrétiens
01:09:39 qui l'avaient portée, cette cause-là.
01:09:41 Aujourd'hui, c'est devenu une cause religieuse,
01:09:44 mais c'était écrit, il n'y a pas de piège.
01:09:46 Donc, moi, c'est ça.
01:09:47 -Pour répondre à la question de Sona,
01:09:50 quand est-ce qu'il y a eu des dirigeants non corrompus
01:09:54 et démocrates qui ont émergé chez les Palestiniens ?
01:09:58 -La corruption a aussi touché Israël.
01:10:00 -Judith Cyrprès.
01:10:01 -Judith Cyrprès, mais...
01:10:03 -Ca reste une démocratie, quand même.
01:10:05 -Gaza, à partir du moment où, en 2007,
01:10:07 c'était le Hamas qui gérait,
01:10:09 ils ont tué tous les représentants du Fatah.
01:10:12 -Vous vous souvenez...
01:10:13 -En opposition à l'autorité palestinienne,
01:10:15 et même, il faut dire les choses, Netanyahou,
01:10:18 c'est le service...
01:10:20 -Rappelez-nous, parce que parfois, il faut...
01:10:22 Je veux voir dans l'histoire comment c'est passé
01:10:25 à la naissance de l'État islamique en Irak et en Syrie.
01:10:28 Au départ, c'était des généraux irakiens
01:10:31 qui ont aussi ouvert la porte à l'État islamique,
01:10:35 peu importe les raisons,
01:10:36 parce qu'ils ont été déçus, retournés, etc.
01:10:39 Donc, tout était déjà écrit à l'avant,
01:10:41 c'était déjà présent sur le sol irakien.
01:10:44 Est-ce que ce que nous avons ici était déjà écrit aussi ?
01:10:47 -Est-ce que... Oui.
01:10:48 Quelque part, il y a toujours eu une composante djihad
01:10:52 dans le mouvement palestinien.
01:10:54 En fait, il y en avait deux.
01:10:56 C'est pour ça qu'ils n'étaient pas unis.
01:10:58 Il y avait le FPLP, qui était marxiste,
01:11:01 et...
01:11:03 Et puis, il y avait des tendances un peu bassistes,
01:11:07 à la syrienne,
01:11:08 qui avait pas mal d'antisémitisme, un peu nazi réchauffé.
01:11:13 Et puis, il y avait les laïcs classiques,
01:11:17 et puis, il y avait les islamistes.
01:11:19 Donc, dès le début, il y avait tout ça,
01:11:21 le grand ennemi d'Israël,
01:11:23 le moufti de Jérusalem,
01:11:25 Hadj Adamin.
01:11:26 Il a puisé dans tout un vocabulaire nazi,
01:11:31 il a parrainé une petite SS musulmane.
01:11:35 Donc, il y avait plusieurs souches au nationalisme palestinien.
01:11:41 -Et qui ont donné une situation...
01:11:42 On va marquer une pause.
01:11:44 Restez avec nous, vous allez découvrir à présent
01:11:47 la réaction de Jean-Luc Mélenchon
01:11:49 au discours d'Emmanuel Macron.
01:11:51 Très intéressant, d'ailleurs,
01:11:53 parce qu'il nous a semblé autour de ce plateau
01:11:56 que ça a été quand même équilibré comme position.
01:11:58 Est-ce que vous pensez que Jean-Luc Mélenchon l'a reconnu ?
01:12:02 -De toute façon, aujourd'hui, il va mettre le feu.
01:12:05 -Oui, il veut la révolution, le chaos.
01:12:07 -Et puis, autre chose très intéressant,
01:12:09 une résolution au Parlement européen
01:12:12 qui a été votée pour qualifier le Hamas d'organisation terroriste.
01:12:15 Vous allez voir qui ne l'a pas votée.
01:12:18 Même quand on sait, ils arrivent à dire que c'est pas vrai.
01:12:21 A tout de suite.
01:12:23 ...
01:12:26 -Midi News, merci d'être avec nous,
01:12:28 et surtout avec nos invités,
01:12:30 Judith Vintraud, Céline Pina, Florian Tardif,
01:12:33 Harold Dima, Naïma Amfadel, Philippe David.
01:12:35 Merci pour vos analyses respectives.
01:12:37 Il y a beaucoup de réactions sur les réseaux sociaux.
01:12:40 On va découvrir sur les réseaux la réaction,
01:12:43 les propos de Jean-Luc Mélenchon
01:12:45 au discours, à la prise de parole d'Emmanuel Macron.
01:12:48 Mais tout d'abord, le rappel des titres avec vous,
01:12:50 Michael.
01:12:52 -Emmanuel Macron, à Jérusalem,
01:12:53 le président de la République s'est entretenu
01:12:56 avec le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou.
01:12:59 Il a rappelé le droit légitime d'Israël
01:13:01 de se défendre cette cause.
01:13:03 Emmanuel Macron, qui, plus tôt dans la journée,
01:13:06 s'est rendu au chevet des familles d'otages et de victimes
01:13:09 à Tel Aviv. Il a pu échanger quelques mots
01:13:12 avec certaines d'entre elles et a affirmé
01:13:14 son objectif premier.
01:13:15 "L'armée israélienne a largué des tracts sur la bande de Gaza
01:13:19 "et l'appelle à lui communiquer des informations sur les otages
01:13:22 "en contrepartie d'une récompense financière.
01:13:25 "Si vous voulez un avenir meilleur, envoyez-nous des informations
01:13:28 "sûres et utiles sur les personnes kidnappées."
01:13:31 Rédigé en langue arabe.
01:13:32 Et puis, les conséquences de la guerre
01:13:35 entre Israël et le Hamas.
01:13:36 Le président de la Banque mondiale
01:13:38 met en garde et parle de conséquences économiques graves.
01:13:41 Il s'est exprimé lors d'une conférence
01:13:44 à l'Ariad en Arabie saoudite.
01:13:45 - Merci à vous, Miquel.
01:13:49 On va découvrir la réaction de Jean-Luc Mélenchon
01:13:52 sur le réseau social X
01:13:53 à la conférence, à la prise de parole d'Emmanuel Macron.
01:13:57 "Attention, les mots ont un sens précis en diplomatie.
01:14:01 "La guerre au terrorisme
01:14:02 "par le retour de la coalition contre Daech,
01:14:05 "cela veut dire la France participait à la guerre contre le Hamas
01:14:09 "ou quand, à Gaza, maintenant ?
01:14:11 "Alors, où est le cessez-le-feu ?
01:14:13 "Le discours de Macron est questionnant.
01:14:15 "Le retour à la théorie de la guerre au terrorisme de Georges,
01:14:19 "et les néoconservateurs, c'est tout un monde
01:14:21 "que la diplomatie française récuse."
01:14:24 Je ne dirais pas que nous sommes d'accord sur les conclusions,
01:14:27 mais c'est vrai que nous avons pensé à la même chose.
01:14:30 - Oui. - Vous nous avez écouté.
01:14:33 - Oui. - Après, il a dit...
01:14:35 - Désolé.
01:14:36 - Le cessez-le-feu dont parle Mélenchon,
01:14:39 c'est en fait la possibilité pour le Hamas
01:14:42 de reconstituer ses forces, tout simplement.
01:14:45 - Alors, attendez, pardonnez-moi,
01:14:47 mais Emmanuel Macron, il n'en a pas parlé,
01:14:50 en t'entendant dire de la trêve humanitaire,
01:14:53 de la pause humanitaire, c'est-à-dire que toute,
01:14:55 comment dire, toute concession sur ce terrain-là,
01:14:58 pour vous, ce serait baisser la garde ?
01:15:01 - Ce n'est pas possible.
01:15:02 Évidemment, puisque c'est sans contrepartie, en plus.
01:15:05 Je le disais tout à l'heure, en contrepartie des otages,
01:15:10 le Hamas ne propose pas de renoncer
01:15:15 à son but, qui est la destruction d'Israël.
01:15:19 - Céline, quoi pensez-vous de la réaction de Jean-Luc Mélenchon ?
01:15:23 - Comme d'habitude, elle est à vomir.
01:15:25 Alors, il est bien plus pâtelin que d'habitude,
01:15:28 parce qu'il commence à comprendre
01:15:30 que sa manière extrêmement violente d'écrire le dessert,
01:15:33 mais sur le fond, il interdit à Israël de se défendre.
01:15:36 Autrement dit, vous avez un pogrom, quelque chose d'atroce,
01:15:40 vous avez massacré, brûlé vif 10 000 de nos concitoyens
01:15:43 en les ciblant en tant que civils, c'est à peu près l'équivalent,
01:15:46 et lui dit tout bonnement,
01:15:48 mais Israël n'a pas le droit de se défendre,
01:15:50 parce que quand il interroge en disant "où, à Gaza",
01:15:53 "mais où voulez-vous aller chercher le Hamas ?"
01:15:56 Sinon, ce qu'on peut faire, c'est aller à Doha,
01:15:58 dans les grands hôtels internationaux,
01:16:01 où ils dépensent tout l'argent qu'ils détournent
01:16:03 des communautés européennes.
01:16:05 Mais sinon, c'est vraiment à Gaza qu'il faut aller.
01:16:08 C'est le total.
01:16:09 Oui, bien sûr que Gaza va être attaquée,
01:16:11 et oui, bien sûr qu'il faut être derrière Israël
01:16:14 au moment où il le fera.
01:16:16 -C'est ce que défend Emmanuel Macron,
01:16:18 et vous avez raison de le rappeler.
01:16:20 Le deuxième objectif du président de la République,
01:16:23 c'est de tenter d'arriver à un cessez-le-feu.
01:16:25 Le terme "cessez-le-feu" a été employé par l'Élysée.
01:16:28 -Il y a une chronologie.
01:16:30 D'abord, la réponse d'Israël est légitime,
01:16:32 mais l'objectif, c'est tout de même d'arriver
01:16:35 à une trêve humanitaire.
01:16:37 -Au propos de Jean-Luc Mélenchon,
01:16:38 et effectivement, la rhétorique de Georges Abelio Bush
01:16:41 a été reprise peu ou plus par Netanyahou,
01:16:44 souvenez-vous que Bush avait élargi la guerre.
01:16:48 C'était ça, au départ.
01:16:49 Donc la question que soulève Jean-Luc Mélenchon,
01:16:52 je vous le dis, est-ce qu'elle est totalement inappropriée ?
01:16:56 C'est-à-dire que c'est au Hamas
01:16:58 ou est-ce qu'il y a un risque de contagion ?
01:17:01 -Il y a toujours un risque,
01:17:03 mais quand il parle de coalition Emmanuel Macron,
01:17:06 il envisage de faire la proposition
01:17:08 aux pays arabes autour du Hamas.
01:17:11 C'est ça qu'il faut avoir en tête.
01:17:13 C'est ça que Mélenchon omet délibérément.
01:17:16 -Rappelons quand même une chose.
01:17:18 Quand la France a subi les attentats du 13 novembre 2015,
01:17:21 c'était un vendredi,
01:17:23 le dimanche, des avions français décollaient
01:17:26 des bases au Proche-Orient et au Moyen-Orient
01:17:29 pour aller bombarder Raqqa,
01:17:31 d'où avaient été organisés les attentats du 13 novembre.
01:17:34 Je n'ai entendu aucun chef d'Etat dire à François Hollande,
01:17:38 qui était à l'Élysée à l'époque,
01:17:40 "Essayez de tirer des bombes pas trop violentes,
01:17:43 "n'essayez pas d'être trop durs."
01:17:45 Non, on y est allés, à la bombe guidée laser
01:17:48 et peut-être aux missiles de croisière.
01:17:50 Inutile de dire que quand on a subi une attaque,
01:17:53 comme Israël en a subie une le 7 octobre,
01:17:56 ou comme nous en avions subie une le 13 novembre,
01:17:59 on ne va pas tendre la joue droite.
01:18:01 - Vous avez raison, sauf que nous sommes dans un contexte inflammable,
01:18:05 y compris dans les pays arabes.
01:18:07 Harold Iman, le risque, c'est que la rue Arabe
01:18:10 et certains leaders se disent que c'est le retour
01:18:14 de la rhétorique bouchienne, dit le risque.
01:18:16 Et c'est le retour, voilà, certains vont dire,
01:18:19 j'emploie des mots, d'une croisade contre cet axe du mal.
01:18:23 - Alors, ils n'ont pas encore réagi de cette façon.
01:18:26 Ils ne l'ont pas encore pris comme tel.
01:18:29 Les pays du Sud, qui seraient capables de le faire,
01:18:32 ne sont pas entendus, ce serait plutôt...
01:18:34 Ce serait des régimes bassistes ou extrémistes
01:18:37 de diverses sortes.
01:18:39 Donc non, ils ne l'ont pas vraiment pris au pied de la lettre
01:18:43 et c'est sans doute une bonne chose.
01:18:45 Les pays du Golfe ne sont pas du tout attirés
01:18:48 par cette rhétorique et l'Egypte non plus.
01:18:51 Donc on s'en garde, il y a une nouvelle donne internationale.
01:18:55 Le monde arabe ne réagit pas comme il le faut,
01:18:58 comme il réagissait avant.
01:19:00 Et même la rue arabe, comme on l'appelle,
01:19:02 est beaucoup moins enflammée que par le passé.
01:19:05 Donc peut-être qu'il y a un effet de dégoût proportionnel,
01:19:09 parce qu'on se dit dans les pays arabes,
01:19:12 souvent, et en Egypte notamment, que ça pourrait être nous.
01:19:15 Parce qu'ils ont connu le terrorisme intérieur.
01:19:19 - Egypte, le Maroc, la Tunisie...
01:19:21 - Voilà.
01:19:22 - Les victimes de terrorisme sont musulmanes aussi.
01:19:25 - Des attentats quasiment tous les jours.
01:19:28 Donc ça n'a pas pris.
01:19:29 - Je vais vous parler de cette... Pardonnez-moi.
01:19:32 Quand vous voyez, par exemple,
01:19:34 les images de ces jeunes filles torturées,
01:19:37 elles sont souvent très belles, mais certaines sont très brunes,
01:19:41 elles ont des traits...
01:19:43 Elles pourraient être palestiniennes comme israéliennes,
01:19:47 c'est quand même très difficile.
01:19:49 Donc l'effet miroir, il fonctionne dans tous les cas.
01:19:53 - Très juste. Cette résolution,
01:19:55 elle a été adoptée le 19 octobre au Parlement européen.
01:19:58 Elle a été largement adoptée.
01:20:01 300 voix pour, 21 contre et 24 abstentions.
01:20:03 Il s'agissait de condamner le Hamas,
01:20:06 le qualifier d'organisation terroriste.
01:20:08 Aujourd'hui, on a les détails des votes.
01:20:11 Qui n'a pas voté ? Surprise ou pas,
01:20:13 on trouve trois eurodéputés LFI.
01:20:16 Les voici, non pas pour les pointer du doigt,
01:20:19 mais enfin, c'est...
01:20:20 Alors les voici, vous les connaissez,
01:20:23 on connaît Manon Bry, mais qui a affirmé le contraire,
01:20:26 qu'elle n'a pas rejeté, qu'elle n'a pas voté.
01:20:29 On va voir sur les réseaux sociaux ce qu'elle écrit.
01:20:32 "J'ai bien voté pour l'article qui demande fermement
01:20:35 "les attaques du Hamas.
01:20:37 "Puisque vous vous appelez un watch,
01:20:39 "vous devriez soutenir l'appel."
01:20:41 Malheureusement, seuls quatre élus ont voté mon amendement.
01:20:45 Donc, vérification...
01:20:47 - Elle a le vote honteux ?
01:20:48 - Oui, si j'ai bien compris.
01:20:50 - Elle n'a pas de rapport à la vérité.
01:20:53 - Oui. - Elle n'a pas de rapport à la vérité.
01:20:55 Parce qu'à partir du moment où vous sortez du jeu démocratique,
01:20:59 où ce n'est pas par le débat public et en convainquant les gens
01:21:03 que vous allez prendre le pouvoir,
01:21:05 quand vous voulez le prendre par la déstabilisation,
01:21:09 rien ne rend plus fou les gens que l'absence de rapport à la vérité.
01:21:13 Si tout devient possible, si on ne peut jamais trancher quoi que ce soit,
01:21:17 si on ne peut pas accumuler d'autres mensonges
01:21:20 afin de brouiller la lisibilité de ce qui se passe,
01:21:23 on ne s'en sort plus et c'est leur jeu.
01:21:25 Donc, ils mentiront jusqu'au bout
01:21:28 parce que c'est aussi idéologique, le mensonge, dans leur cas.
01:21:31 - Je fais un point avec Florian Tardif
01:21:33 sur la suite de la visite d'Emmanuel Macron.
01:21:36 Ce sera un moment aussi important à Ramallah avec Mahmoud Abbas.
01:21:40 Important, même si le personnage qu'il rencontre...
01:21:43 Alors, on peut dire "malheureusement" aussi,
01:21:46 parce qu'on aurait voulu aussi qu'il y ait
01:21:49 une légitimité d'une autorité palestinienne.
01:21:52 Quelle importance accorde le président
01:21:54 à cette entrevue, cet après-midi ?
01:21:56 - Alors, on ne choisit pas ses interlocuteurs.
01:21:59 Lorsque l'on se rend dans un pays,
01:22:01 comme le fait régulièrement le président de la République,
01:22:05 il rencontre la personne qui est à la tête du pays,
01:22:08 du gouvernement ou de l'organisation.
01:22:10 - Tous le l'ont fait, c'est ce qu'on voulait dire.
01:22:13 - La position de la France est particulière.
01:22:16 On en a parlé tout à l'heure.
01:22:18 C'est vrai qu'on en parlait peu ces 20 dernières années,
01:22:21 mais pendant longtemps, la France,
01:22:23 et c'est toujours la position qu'on défend,
01:22:26 est l'un des rares pays à défendre une solution à deux Etats.
01:22:30 En rencontrant tout à l'heure Mahmoud Abbas,
01:22:32 Emmanuel Macron commence à poser une première pierre
01:22:36 pour tenter ensuite, bien évidemment,
01:22:38 ça interviendra très certainement dans un second temps.
01:22:42 - C'est entièrement destiné à la population française.
01:22:45 - Vous pensez que c'est entièrement destiné à la population ?
01:22:49 - Je ne pense pas.
01:22:50 - Mais qui y croit sur place, aujourd'hui, malheureusement ?
01:22:54 - À une construction politique, à une issue politique ?
01:22:57 - C'est une première pierre.
01:22:59 Il est encore écouté, la France est encore écoutée.
01:23:02 - Nous, on aimerait bien, le pays le soit.
01:23:05 - Mais je pense que c'est...
01:23:09 Ecoutez, moi, je vais y croire.
01:23:11 Je pense que c'est important, ce qui se passe,
01:23:14 et que peut-être que la France, qui a été une voix qui portait,
01:23:17 qui était une voix très importante dans le monde arabe,
01:23:21 avant le chaos qu'il y a eu, malheureusement,
01:23:23 elle peut reprendre sa place.
01:23:25 Et moi, j'ai vu les réseaux sociaux ou bien les organes arabes
01:23:29 qui avaient repris le voyage,
01:23:32 et vraiment, ils le reprenaient aussi pour certains
01:23:36 comme un voyage d'espoir.
01:23:38 - Effectivement, aujourd'hui, c'est très difficile
01:23:41 la position, reprendre la position.
01:23:43 - C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron, en Israël,
01:23:46 il parle surtout à la France, aux communautés françaises ?
01:23:49 - Non, pour moi, c'est pas... Non, je reprenais le contraire.
01:23:53 Je disais à la France, je suis d'accord avec elle,
01:23:56 à la France, il parle, mais il ne parle pas qu'à la France.
01:23:59 Il parle notamment au monde arabe et la France...
01:24:02 - On aimerait bien, mais notre influence en Afrique,
01:24:05 elle devient polychagrine.
01:24:07 - Dans le monde arabe, on continue qu'il faut raviver,
01:24:11 raviver ce lien, cette flamme...
01:24:13 Vous savez, Sonia, je parle pas...
01:24:16 J'allais dire de nulle part, si je puis dire,
01:24:19 mais j'étais quand même quelques mois
01:24:21 dans la 9e circonscription de l'étranger, 16 pays,
01:24:24 le pays du Maghreb et le pays subsaharien.
01:24:26 Juste pour vous dire ça, il y avait une déception,
01:24:29 comme un espèce de... Vous savez, comme...
01:24:32 des amoureux écondus, si je puis dire.
01:24:35 Et il y avait une envie de cette France, quand même,
01:24:38 et qu'on a perdue depuis, notamment.
01:24:40 Je parle de la 9e circonscription...
01:24:43 - J'ai envie qu'on ait envie de France,
01:24:45 déjà quand on est français.
01:24:46 - ...qui a malheureusement détourné les...
01:24:49 - Vous avez raison. Pardonnez-moi.
01:24:51 Quand je vois des manifestations,
01:24:53 il n'y a pas un seul drapeau français,
01:24:55 au contraire, la créonique...
01:24:57 - Je parle de l'étranger.
01:24:59 - Même en France, il n'y a pas cette déception.
01:25:01 - Il faut pas se bercer d'illusions sur le rôle de la France.
01:25:05 - Oui, on a envie.
01:25:06 J'aurais envie que la France redevienne
01:25:08 aussi puissante que sous Louis XIV,
01:25:10 mais malheureusement, j'attends de longtemps.
01:25:13 Je crois qu'il faut pas se bercer d'illusions.
01:25:15 Les Européens, dont les Français et les Britanniques,
01:25:18 ne jouent plus aucun rôle au Proche-Orient
01:25:21 depuis 1956, et le fiasco de l'intervention de Suez,
01:25:24 ça fait...
01:25:25 - Et la France, confirmée depuis 1967,
01:25:27 et de Gaulle, on dit pas d'attaque préventive à Israël...
01:25:31 - Voilà. Mais la césure, c'est 1958,
01:25:34 c'est 1956, l'intervention de Suez,
01:25:36 quand les Américains menacent de couler la livre au Sterling
01:25:39 et que les Soviétiques menacent de rayer Paris et Londres de la carte,
01:25:43 comme les Britanniques et nous n'avions pas l'arme nucléaire.
01:25:46 Donc, penser que la France va jouer un rôle au Proche-Orient,
01:25:50 là, je pense que c'est vraiment le grand comeback.
01:25:52 - Et puis, je te répondrai autre chose, cher Philippe,
01:25:55 c'est que la France, c'est la France,
01:25:58 et l'Europe, c'est l'Europe.
01:25:59 - On est bien d'accord.
01:26:01 - Soyez plus concret, parce que la dernière image,
01:26:04 c'était Jacques Chirac qui avait dit qu'il voulait reprendre son avion,
01:26:07 et il a été applaudi.
01:26:08 Je me souviens que les drapeaux français étaient ici,
01:26:11 à côté des drapeaux palestiniens,
01:26:13 parce qu'il avait dit qu'il allait reprendre son avion
01:26:16 et que la visite ne le convenait pas.
01:26:18 - Le discours sur le deux-Etat,
01:26:22 quand vous êtes face à une situation compliquée,
01:26:25 que vous n'avez aucune réponse, il faut sortir des clichés,
01:26:29 parce que ça vous permet de vous sauver.
01:26:31 Et donc, le cliché de la solution à deux Etats,
01:26:34 il permet de se faire passer pour quelqu'un d'extrêmement équilibré,
01:26:38 d'extrêmement humain,
01:26:39 alors que tout le monde sait que ce n'est pas possible.
01:26:42 C'est pas possible dès la base.
01:26:44 Regardez le découpage de ce territoire.
01:26:46 - C'est toujours, quand même. - Oui, mais parce qu'elle est normale.
01:26:49 Il est normal de militer pour une solution à deux Etats.
01:26:52 Ensuite, quand on n'est pas un hypocrite,
01:26:55 on regarde la carte, et quand vous regardez la carte,
01:26:58 comment deux Etats peuvent cohabiter en étant découpés comme ça.
01:27:01 Et donc, à l'origine, c'est quand même la perversion
01:27:05 de la communauté internationale
01:27:07 qui voulait bien donner une terre aux Juifs,
01:27:10 mais qui voulait qu'ils ne puissent pas y rester
01:27:12 et qu'ils se fassent chasser.
01:27:14 Donc, on est à l'origine de ce qui se passe.
01:27:17 Et aujourd'hui, comment voulez-vous avoir deux Etats
01:27:20 avec un découpage pareil
01:27:22 et avec les fous furieux qui sont emparés de ces territoires ?
01:27:25 Tout ça, c'est du pipo,
01:27:27 sauf que, franchement, moi, je l'ai fait 18 000 fois,
01:27:30 ce que vient de faire Emmanuel Macron,
01:27:32 pour me sortir de discussions difficiles
01:27:34 dans lesquelles je n'avais aucune réponse.
01:27:36 Oui, sauf que lui engage...
01:27:38 C'est pas du tout pour m'honorer votre rôle important.
01:27:41 Non, mais il nous engage tous, par sa voix,
01:27:45 et vous vous dites qu'on est tous d'accord.
01:27:47 En faisant ça, l'avantage, c'est qu'il ne nous engage pas.
01:27:50 Il donne des gages.
01:27:51 Il donne des gages à la fois à sa population sur place,
01:27:55 à la fois au monde arabe, et il ne se mouille pas.
01:27:59 Là où il y a une incompréhension, c'est que, dans le même temps,
01:28:02 et là, on est peut-être en train de toucher le "en même temps" macronien,
01:28:05 mais dans le même temps, il explique qu'il va falloir
01:28:08 construire une coalition pour détruire le Hamas,
01:28:10 et en même temps, il va rencontrer Mahmoud Abbas
01:28:12 pour, justement, tenter d'arriver dans des mois, des années,
01:28:18 voire peut-être jamais, à une solution à deux Etats.
01:28:21 Et ce ne sera pas avec lui.
01:28:23 Ce ne sera pas avec Mahmoud Abbas.
01:28:25 On ne va pas négocier un cessez-le-feu avec le Hamas,
01:28:26 et en même temps, on va construire une coalition pour le détruire.
01:28:28 Je voudrais m'arrêter parce qu'on rappelle toujours
01:28:31 l'origine de tout cela.
01:28:33 C'est ce qui s'est passé le 7 octobre.
01:28:35 Et nos équipes sont sur place.
01:28:37 Je salue nos reporters sur place.
01:28:40 Parfois, on dit que c'est le travail, c'est la mission des reporters,
01:28:43 mais je crois que personne n'est habitué à voir,
01:28:45 et ne peut être habitué à voir cela.
01:28:47 C'est important aussi d'en parler.
01:28:50 Il y a des images qui sont choquantes.
01:28:52 On préfère les raconter que les montrer.
01:28:54 Mais je rappelle toujours que tout est parti aussi
01:28:56 de ce qui s'est passé le 7 octobre.
01:28:58 Il n'y a pas si longtemps, nous sommes le 24 octobre.
01:29:01 Regardons ce sujet préparé par nos équipes.
01:29:04 C'est un endroit horrible.
01:29:06 Et il fait partie malheureusement de ce qui s'est passé le 7 octobre.
01:29:10 Et c'est important pour vous d'être là.
01:29:13 Et merci d'être là.
01:29:15 Sur la porte de chaque conteneur frigorifique,
01:29:17 le nom du kiboutz où les corps ont été trouvés.
01:29:20 À Shoura, la base militaire a été transformée en gigantesque morgue.
01:29:24 La délégation des leaders communautaires juifs de France
01:29:26 sous l'égide du CRIF prend connaissance des exactions perpétrées.
01:29:30 Ils ont filmé une femme enceinte.
01:29:34 Arrive un terroriste, il les ventre, il sort le foetus,
01:29:38 et devant elle, il sort et massacre le bébé avant de la tuer.
01:29:42 Tout est filmé.
01:29:43 Des bébés dont la tête a été décapitée,
01:29:49 des soldats et des citoyens dont le sexe a été coupé,
01:29:52 des petites filles, des femmes âgées qui ont été violées.
01:29:56 Après ce moment de recueillement,
01:30:05 la délégation prend la direction du kiboutz de Faraza.
01:30:08 Le président du CRIF, Yonatan Harfi, particulièrement touché,
01:30:12 partage son émotion.
01:30:14 C'est d'une violence inouïe, ce que nous avons vu.
01:30:16 Les récits qui nous ont été faits,
01:30:18 les corps suppliciés, les corps calcinés, démembrés.
01:30:22 C'est une réalité qu'il faut entendre en France.
01:30:25 Après s'être rendus sur les différents lieux des massacres,
01:30:28 tous nous ont dit que leur devoir était de témoigner en France
01:30:31 des atrocités commises en Israël.
01:30:34 Bien, ce rappel est salutaire.
01:30:38 On va terminer sur le programme d'Emmanuel Macron.
01:30:41 Florian, il n'y a pas que Ramallah, il y a aussi la Jordanie.
01:30:45 La Jordanie, effectivement.
01:30:47 On attend une visite du président de la République en Jordanie.
01:30:50 Il doit se rendre à Amman,
01:30:52 premièrement pour rencontrer le roi Abdallah II,
01:30:56 et deuxièmement, et ce sera peut-être le point d'orgue
01:30:59 de cette visite d'Emmanuel Macron au Proche-Orient,
01:31:02 pour rencontrer d'autres leaders de la région,
01:31:05 des leaders arabes.
01:31:07 Je prends la direction d'ailleurs de l'Amman dans quelques heures.
01:31:10 Vous y serez, donc vous nous le raconterez à votre retour.
01:31:12 Je vous en remercie, et sur place.
01:31:14 Merci pour ce débat vif, passionné, forcément,
01:31:18 dans cette région du monde, et ça nous concerne également.
01:31:21 A très bientôt. Merci à Harold également
01:31:23 de nous avoir rejoints.
01:31:24 Belle après-midi, vos éditions se poursuivent sur CELOUZ.
01:31:27 ♪ ♪ ♪