Midi News (Émission du 21/05/2024)

  • il y a 4 mois
Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 Il est 12h32, bonjour, soyez les bienvenus, je suis très heureux de vous retrouver.
00:00:05 C'est midi-nouche jusqu'à 14h, je vous présente mon équipe d'invités dans quelques instants,
00:00:10 mais tout de suite évidemment, à la une de notre émission "Un seul et unique titre", on vient de la prendre.
00:00:14 Emmanuel Macron va se rendre dès ce soir en Nouvelle-Calédonie pour y installer une mission,
00:00:19 c'est ce qu'a annoncé la porte-parole du gouvernement Priska Tevneau.
00:00:22 Thomas Bonnet, notre spécialiste politique, nous dira tout sur les raisons évidemment de cette annonce
00:00:28 et puis on sera également avec Régine Delfour, notre envoyée spéciale en Nouvelle-Calédonie,
00:00:33 car la situation est loin, loin, loin d'être calme.
00:00:37 Tout de suite, on fait un tour de l'information avec Mickaël Dorian, que je salue en ce mardi. Bonjour Mickaël.
00:00:42 Emmanuel Macron se rendra dès ce soir en Nouvelle-Calédonie, le président de la République doit y installer une mission,
00:00:49 c'est ce qu'a annoncé en fin de matinée la porte-parole du gouvernement Priska Tevneau.
00:00:53 Les précisions à suivre dans Midi News, nous serons notamment en direct sur place avec notre journaliste Régine Delfour.
00:00:59 Pendant ce temps, les premières évacuations de touristes sont en cours.
00:01:04 Des Australiens et des Néo-Zélandais coincés sur l'archipel ont enfin pu être rapatriés.
00:01:10 Des évacuations qui interviennent une semaine après le début des émeutes.
00:01:14 Et puis la pénurie dans les supermarchés de l'archipel, les opérations de déblément des axes routiers se poursuivent.
00:01:22 Pour permettre aux camions de livrer à nouveau les supermarchés.
00:01:26 21 grandes surfaces ont ainsi pu rouvrir leurs portes.
00:01:30 Mais plusieurs produits de première nécessité manquent toujours.
00:01:33 Les précisions de Camille Joly et Juliette Sadat.
00:01:36 "Allez plus vite, 5 minutes, il y a du moins 14 heures."
00:01:42 Une file d'attente à perte de vue devant ce supermarché de Nouméa.
00:01:47 Ses nombreux clients sont venus se réapprovisionner en denrées alimentaires dans un des derniers magasins encore ouverts sur l'archipel.
00:01:55 "Tout ce qui est nécessité, le riz, le sucre, la farine, ce qui nous permet de faire un peu de pain à la maison.
00:02:02 Parce que les jours passent et ça devient dur dur."
00:02:08 Certains rayons se vident, le magasin manque de viande, de fruits et de légumes.
00:02:13 Les ravitaillements sont de moins en moins fréquents en raison des nombreux barrages qui compliquent les livraisons.
00:02:19 Une situation qui se généralise sur toute l'île.
00:02:22 "Je viens chercher essentiellement des nouilles et du riz parce que j'ai été à Cap-Fraîcheur avant-hier, on a essayé, il n'y avait plus rien.
00:02:31 Et là on arrive à rupture de stock."
00:02:35 Ici c'est le magasin qui fixe les règles.
00:02:37 Les clients ne peuvent pas faire de provision, le stock est déjà très limité.
00:02:42 Et les courses doivent se faire dans la précipitation, au risque pour le magasin de subir de nouveaux pillages.
00:02:49 "On les spied pour question de patience pour les autres derrière, tous en dehors et aussi pour la sécurité.
00:02:55 On ne sait jamais, peut-être qu'on peut se faire piller en pleine ouverture comme ça, par sécurité et par charité pour les autres personnes qui attendent dehors."
00:03:06 Le risque d'une pénurie alimentaire sur l'île inquiète, mais le gouvernement se veut rassurant. Il y aurait deux mois de stock.
00:03:13 Dans le reste de l'actualité, journée de grève dans les transports en commun d'Île-de-France.
00:03:18 Le trafic des RER, Transilien et Tram est très perturbé.
00:03:23 Les cheminots franciliens réclament une revalorisation des primes accordées pour les Jeux Olympiques.
00:03:29 Le trafic aérien est également perturbé.
00:03:32 Aujourd'hui, les salariés des aéroports parisiens ont aussi appelé à faire grève.
00:03:36 On va retrouver tout de suite notre journaliste Audrey Bertheau en direct de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle.
00:03:42 Bonjour Audrey. Alors, quelle est la situation cet après-midi à Roissy ? Les vols sont-ils finalement assurés ?
00:03:48 Bonjour Michael. Alors oui, les syndicats des aéroports de Paris ont appelé à faire grève aujourd'hui.
00:03:58 Alors, ils demandent entre autres une prime pour les Jeux Olympiques de cet été,
00:04:02 puisqu'évidemment la charge de travail ne sera pas la même que d'habitude.
00:04:06 Ils demandent aussi un plan d'embauche d'urgence, la mise en place de départs en retraite anticipée pour l'ensemble du personnel.
00:04:13 Donc ils se dirigent, vous le voyez actuellement sur les images de Sacha Robin, vers le siège d'ADP des aéroports de Paris,
00:04:19 où une assemblée générale doit se tenir en début d'après-midi.
00:04:24 Les salariés sont motivés, ils veulent se faire entendre aujourd'hui et sont prêts à continuer, s'il le faut, cette grève.
00:04:32 En termes d'impact sur le trafic aérien, il n'y a pas réellement d'impact pour le moment,
00:04:38 mais toute cette manifestation crée des bouchons autour de l'aéroport.
00:04:43 On voit depuis tout à l'heure les voyageurs terminer leur chemin à pied, descendre des taxis pour ne pas rater leur vol, évidemment.
00:04:53 On suivra l'issue de cette assemblée générale qui doit se tenir au siège d'ADP.
00:04:58 Merci beaucoup Audrey, Bertho et les images de Sacha Robin pour C News.
00:05:01 Voilà donc pour l'essentiel de l'actualité à midi 30 sur C News.
00:05:04 Mon cher Thierry, je vous dis à tout à l'heure.
00:05:06 Et à tout à l'heure, je vous présente mes invités qui vont m'accompagner durant 7h30.
00:05:09 Naïma M. Fadel, essayiste, soyez bienvenue.
00:05:11 Merci, bonjour Thierry.
00:05:12 Paul Molin, écrivain, président de Souverain Demain, soyez le bienvenu aussi Paul.
00:05:16 Bonjour Thierry, merci.
00:05:17 Judith Vintraube, grand remporteur, soyez le bienvenu.
00:05:19 Merci.
00:05:20 Jonathan Siksou, journaliste.
00:05:22 Bonjour Thierry.
00:05:23 Et puis Thomas Bonnet, vous allez avoir du travail Thomas Bonnet,
00:05:26 puisqu'on va commencer avec vous et avec cette information qu'on vous donne depuis quelques instants.
00:05:30 Emmanuel Macron va donc prendre la direction de La Nouvelle Calédonie.
00:05:34 C'est Priska Thévenot, la porte-parole du gouvernement,
00:05:36 qui en a fait l'annonce il y a quelques instants.
00:05:38 On écoute Priska Thévenot et évidemment, on va tout décrypter, tout analyser
00:05:42 et tout vous dire sur les enjeux de cette visite.
00:05:45 Priska Thévenot.
00:05:46 Le gouvernement est donc pleinement mobilisé,
00:05:49 comme je vous le souligne depuis le début des violences engendrées en Nouvelle-Calédonie.
00:05:54 Et je vous annonce aujourd'hui qu'il a été annoncé par le président de la République
00:05:58 en Conseil des ministres qu'il se rendra sur place,
00:06:01 il partira sur place dès ce soir pour y installer une mission.
00:06:05 Ça, c'est une annonce surprise Thomas Bonnet, on ne s'y attendait pas.
00:06:09 Non, on ne s'y attendait pas.
00:06:10 Priska Thévenot précise aussi que le président se rend sur place
00:06:13 dans un esprit de responsabilité pour installer une mission.
00:06:16 Alors on n'a pas préalablement de détails pour l'instant sur la nature de cette mission,
00:06:21 mais peut-être que cela peut nous donner quelques indices
00:06:24 sur la tenue ou non d'un congrès avant la fin du mois de juin.
00:06:27 Parce qu'on imagine que si une mission est installée en Nouvelle-Calédonie,
00:06:30 c'est pour remettre les parties prenantes autour d'une table des discussions
00:06:33 et donc peut-être, peut-être, repousser le congrès.
00:06:37 En tout cas, ce que l'on observe, c'est que le président de la République
00:06:39 reprend la main sur le dossier calédonien.
00:06:41 Gérald Darmanin était en charge du dossier depuis un moment,
00:06:43 il s'est rendu à sept reprises sur place.
00:06:46 Gabriel Attal avait également repris en quelque sorte le dossier.
00:06:49 C'est désormais le président qui s'en empare.
00:06:51 On peut citer un précédent quand même assez important,
00:06:54 c'était en 1985 lorsqu'il y a eu une crise aussi en Nouvelle-Calédonie.
00:06:57 A l'époque, c'était François Mitterrand, le président de la République,
00:07:00 il avait effectué une visite éclair en Nouvelle-Calédonie, 12 heures sur place.
00:07:03 Il n'avait pas véritablement procédé à des annonces,
00:07:06 mais ça avait permis de calmer un peu, pour quelque temps au moins, les esprits
00:07:10 parce qu'il avait pu parler justement avec les différents représentants,
00:07:13 les différentes sensibilités en Nouvelle-Calédonie.
00:07:16 C'est sans doute aussi une source d'inspiration, on imagine, pour Emmanuel Macron
00:07:19 et qui le conduit à se rendre sur place.
00:07:21 Et on se souvient, Thomas, qu'il avait voulu organiser une visioconférence
00:07:24 entre les différents responsables et que ça fait petite,
00:07:27 puisque personne n'avait souhaité dialoguer avec lui.
00:07:29 Les indépendantistes.
00:07:30 Oui, pas personne, les indépendantistes.
00:07:32 Mais en fait, voilà.
00:07:33 Non mais alors, il y avait des critiques qui commençaient à monter de la part des oppositions
00:07:36 reprochant au gouvernement de ne pas se rendre sur place.
00:07:39 Beaucoup disaient "on ne règle pas la situation avec des visios".
00:07:42 Je pense que c'est un peu pour couper court aussi à ces polémiques
00:07:44 que le président de la République décide de se rendre sur place.
00:07:46 Judith, quel est votre regard ? Il est toujours joint d'agir en tous les cas.
00:07:49 Oui, et puis il a raison de s'y rendre parce qu'il porte une part de responsabilité
00:07:54 dans le durcissement du conflit.
00:07:57 On se rappelle qu'en 2017, pendant la campagne, quand il avait fait sa déclaration
00:08:03 sur la colonisation, crime contre l'humanité, à propos de la colonisation de l'Algérie par la France,
00:08:10 ça avait eu des répercussions sur l'archipel.
00:08:13 Évidemment, les caldoches l'avaient extrêmement mal pris.
00:08:18 À l'époque d'ailleurs, Sonia Bakès, qu'il devait ensuite nommer secrétaire d'État à la Citoyenneté,
00:08:24 avait refusé de prendre partie entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen pendant leur débat.
00:08:30 Et Marine Le Pen avait fait plus de 50% des voix à Nouméa.
00:08:35 Donc il avait grandement contribué à renforcer le rassemblement national.
00:08:41 Ensuite, il avait fait une deuxième erreur qui était de rendre hommage
00:08:46 aux 19 preneurs d'otages cannacks de la grotte d'Ouvéa.
00:08:50 Évidemment, il avait aussi rendu hommage aux deux gendarmes tués,
00:08:56 mais quand même, en même temps, il était insupportable aux yeux de nombre de néo-calédoniens,
00:09:04 et pas seulement cannacks.
00:09:06 Bon, ensuite, il y a toutes les erreurs sur lesquelles on n'arrête pas de revenir ces derniers jours,
00:09:11 et notamment par mauvaise appréciation de l'attention du climat,
00:09:17 indifférence vis-à-vis des signaux envoyés,
00:09:21 quand par exemple Sonia Abakes, qui est au gouvernement, se présente au sénatarial
00:09:27 et est battue par surprise par un indépendantiste.
00:09:31 On aurait pu anticiper cette réaction.
00:09:34 Rien compris. Donc oui, il faut qu'il y aille, qu'il arrête son "en même temps".
00:09:39 Alors ça, c'est une part de responsabilité.
00:09:41 L'autre part énorme de responsabilité, c'est celle de l'aile dure des indépendantistes,
00:09:46 et je pense notamment à l'Union calédonienne,
00:09:49 qui a refusé avec constance toute tentative de dialogue.
00:09:54 Et même quand dans la mouvance indépendantiste, au sein du FLNKS,
00:10:00 certaines personnalités étaient d'accord pour s'asseoir à la table,
00:10:06 en fait, les pressions les faisaient renoncer.
00:10:10 Alors cette pression, j'allais dire terreur, mais c'est un trop grand mot,
00:10:16 en tout cas une intimidation à laquelle procède une minorité contre la majorité,
00:10:22 ça c'est aussi complètement antidémocratique.
00:10:25 Alors le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y a une certaine ambiguïté,
00:10:27 parce que je disais, Louis Laufrent, qui est au commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie,
00:10:32 semble dire qu'il y a un certain retour au calme,
00:10:34 et tous les témoignages que nous avons des habitants,
00:10:37 ça ne correspond absolument pas du tout à la réalité, mais vraiment pas du tout.
00:10:41 C'est ce qui a été dit et convenu hier lors du conseil de défense qui s'est tenu à l'Elysée.
00:10:44 Le président de la République a parlé de net progrès en termes de rétablissement de l'ordre,
00:10:48 et c'est sans doute ce qui le conduit aussi à se rendre sur place,
00:10:50 parce qu'une des questions que pose ce déplacement,
00:10:53 on a interrogé beaucoup de membres du gouvernement pour tout vous dire,
00:10:55 pour savoir si des membres de l'exécutif allaient se rendre sur place.
00:10:58 L'argument qui nous était souvent opposé, c'est le poids que cela faisait peser sur les forces de l'ordre,
00:11:02 déjà en prise avec des situations très compliquées,
00:11:06 le poids qu'implique une visite officielle, parce qu'il faut encadrer et sécuriser tout cela.
00:11:11 On imagine que l'Elysée a l'assurance de pouvoir organiser cela de manière correcte.
00:11:15 Je vais vous faire agir juste après, mais priorité aux témoignages.
00:11:18 On va retrouver Régine Delfour, qui est l'une de nos envoyées spéciales en Nouvelle-Calédonie.
00:11:23 Bonjour Régine.
00:11:25 Je le disais et vous le constatez depuis que vous êtes sur place,
00:11:28 la situation est loin d'être calme, comme on peut parfois le dire ou le souligner à Paris.
00:11:34 C'est bien qu'Emmanuel Macron se rende sur place et constate aussi.
00:11:37 Racontez-nous.
00:11:40 Oui absolument.
00:11:41 D'abord Thierry, je voulais vous dire qu'on a pu s'entretenir avec des habitants sur la visite d'Emmanuel Macron.
00:11:49 Ils sont plutôt dans l'expectative.
00:11:51 Ils ont du mal à comprendre pour quelle raison Emmanuel Macron vient sur l'île,
00:11:56 puisque cela fait plus d'une semaine qu'il y a eu ces scènes de guerrilla, d'une violence extrême.
00:12:00 Je pense que personne n'a vraiment conscience de ce qui se passe sur l'île ici.
00:12:05 D'autres me disaient qu'il ne pouvait pas circuler, qu'il y avait des barrages partout.
00:12:11 Comment Emmanuel Macron va circuler sur l'île de la Nouvelle-Calédonie ?
00:12:16 Tout le monde se dit qu'il va circuler en hélicoptère, il n'y a pas d'autre moyen.
00:12:20 Aujourd'hui, on a pu se promener dans certains quartiers avec un député.
00:12:24 Il faut savoir que les députés sont escortés par les forces spéciales.
00:12:27 Ces forces spéciales sont en nombre entre 4 et 6.
00:12:30 Vous imaginez le président de la République venir sur cette île.
00:12:35 Tout le monde est un peu surpris par cette visite.
00:12:38 D'autres parlent des élections européennes.
00:12:40 J'entendais tout à l'heure qu'il y a aussi les élections européennes par rapport à Marine Le Pen.
00:12:47 Il y a aussi cet enjeu.
00:12:49 Vous l'avez dit Thierry, le calme n'est absolument pas revenu.
00:12:53 Malgré ce qu'a dit Emmanuel Macron hier, la nuit dernière, il y a eu de nombreux incidents sur l'île.
00:12:58 Il y a eu même des tirs qui ont été échangés.
00:13:01 Des forces de l'ordre ont dû intervenir en nombre sur des ronds-points.
00:13:05 Il faut savoir que les habitants sont obligés de se sécuriser eux-mêmes, de sécuriser leurs habitations, leur vie.
00:13:13 Ce sont des personnes qui se relaient depuis une semaine, nuit et jour.
00:13:18 C'était extrêmement angoissant.
00:13:20 Il y a beaucoup de gens qui ne peuvent même pas sortir parce qu'ils ont peur.
00:13:24 Merci Régine, on vous retrouve tout au long de notre émission, évidemment, pour potentiellement d'autres réactions.
00:13:30 On est dans le concret, là. On n'est pas dans une vue parisienne.
00:13:33 Ce que nous raconte Régine, c'est que ça va être difficile.
00:13:35 Elle parle des élus locaux et on imagine mal comment Emmanuel Macron va pouvoir se déplacer dans un tel contexte.
00:13:41 Ça fait une semaine que les choses dégénèrent et ne cessent de dégénérer.
00:13:45 Oui, c'est très juste. Moi, je suis plutôt sceptique en définitive sur cette visite.
00:13:50 Je me dis que le président de la République va y aller. Très bien.
00:13:54 N'aurait-il pas pu envoyer plutôt un émissaire ?
00:13:57 Est-ce le rôle d'un président de la République d'aller comme ça sur des théâtres d'opérations qui sont quand même complexes ?
00:14:02 Effectivement, ça va désorganiser un certain nombre d'opérations de maintien de l'ordre et de sécurité
00:14:07 parce que la venue d'un président de la République, à mon avis, il va y avoir des gens sur les toits, dans les rues, des voitures, etc.
00:14:13 Ça promet.
00:14:14 Donc, ça va quand même faire une grosse mobilisation policière.
00:14:17 Donc, ça, c'est la première chose. Je pense que ça peut déstabiliser les choses.
00:14:19 Ensuite, s'il y va, il faut qu'il amène quelque chose avec lui parce que, de fait,
00:14:23 c'est un peu comme les débats avec les agriculteurs ou avec les gilets jaunes dans un autre registre.
00:14:27 C'est-à-dire que vous ne pouvez pas arriver face à une mobilisation sociale ou politique,
00:14:31 ou là, en l'occurrence, avec un verset violent, sans avoir dans votre besace un certain nombre de choses.
00:14:36 S'il y va pour dire « je vais quand même réunir mon congrès et puis vous n'aurez rien, etc. », ça n'a pas de sens.
00:14:42 S'il y va pour dire « je recule sur tout », ça n'en a pas non plus.
00:14:44 Donc, pour moi, il aurait dû envoyer un émissaire. Lui aurait dû rester à l'Élysée.
00:14:48 Je pense que tout ça, peut-être ai-je une vision un peu cynique du président de la République,
00:14:51 mais je pense que tout ça procède d'une volonté de communication politique à l'approche des élections européennes.
00:14:56 C'est ce que disait Régine.
00:14:58 Bien sûr. C'est ce que je pense. Les gens ne sont pas dupes.
00:15:00 Je pense que les habitants de Nouvelle-Calédonie voient bien, dans cette venue spectaculaire du président de la République,
00:15:06 peut-être quelque chose qui, effectivement, est de l'ordre de « voilà, le ministre Darmanin, vous l'avez déjà vu,
00:15:12 maintenant, vous allez affaire à moi, c'est moi qui vais ouvrir le chemin, c'est moi qui vais résoudre le problème.
00:15:17 C'est un peu la même mise en scène, encore une fois, je fais le parallèle,
00:15:20 quand il était allé face aux Gilets jaunes avec son grand débat, qu'il s'était mis en bras de chemise,
00:15:24 et puis qu'il montrait, il aime beaucoup cet exercice.
00:15:26 On ne peut pas condamner a priori.
00:15:27 Non, moi, je condamne la méthode, parce que je pense qu'il n'a pas à y aller.
00:15:31 Effectivement, vous parliez de l'exemple de François Mitterrand en 1985.
00:15:34 Je pense qu'il a été mal inspiré de suivre cet exemple-là, et qu'il aurait mieux fait d'envoyer un émissaire
00:15:39 avec des propositions concrètes, et que lui pilote tout cela depuis l'Élysée.
00:15:43 Il y a une situation géopolitique mondiale très tendue, il y a des choses qui se passent au Proche-Orient,
00:15:47 il y a des choses qui se passent en mer de Chine, il y a des choses qui se passent dans le conflit russo-ukrainien.
00:15:50 On attend du président de la République d'être aux manettes à Paris.
00:15:53 Le reste, à mon avis, ça s'apparente à de l'hyper-présidentialisation et à de la communication politique.
00:15:58 Et les réactions dans quelques instants de Neymar et de Jonathan, mais il est 12h45,
00:16:02 on fait un nouveau tour de l'Info avec Michael Dorian, et on poursuit.
00:16:06 Environ 400 entreprises et commerces ont été dégradées, pillées ou encore incendiées
00:16:11 depuis le début des émeutes en Nouvelle-Calédonie.
00:16:13 La Chambre de commerce et d'industrie de l'archipel a appelé à préserver le peu qu'il reste de l'économie.
00:16:18 Elle précise que plus de 1000 employés sont désormais sans travail.
00:16:22 Il ne vous reste plus que jusqu'à ce soir pour envoyer votre déclaration de revenu en version papier.
00:16:27 Pour rappel, c'est le cachet de La Poste qui fait foi.
00:16:29 Si vous avez opté pour la version dématérialisée, en revanche, la date butoir dépend de votre département.
00:16:35 Et à propos de La Poste, demain, Charles Aznavour aurait eu 100 ans.
00:16:39 En ce qui concerne la réduction de la production de la chaîne,
00:16:42 il a annoncé que la chaîne serait en cours d'évaluation.
00:16:45 Un timbre hommage à son effigie sera commercialisé.
00:16:48 Une édition spéciale tirée à 600 000 exemplaires sera mise en vente à partir du 3 juin.
00:16:54 Merci Michael.
00:16:56 On poursuit notre émission sur cette annonce effectuée par Priska Tevno et le départ d'Emmanuel Macron
00:17:02 en Nouvelle-Calédonie dès ce soir.
00:17:04 On sait également que Gabriel Attal s'y rendrait, mais juste après les européennes.
00:17:08 Sur le sujet du dossier de la Nouvelle-Calédonie, il y a un historique qui est assez important.
00:17:14 Il avait été pris en charge et travaillé par Matignon, puis par le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu,
00:17:21 puis par le ministre des Outre-mer et de l'Intérieur, monsieur Gérald Darmanin,
00:17:26 qui d'ailleurs s'est rendu cette fois sur place.
00:17:28 L'ensemble du gouvernement est mobilisé.
00:17:30 Les cellules de crise sont présidées par le Premier ministre et continuent à mobiliser l'entièreté des ministres concernés.
00:17:37 Le président se rend sur place en sa qualité de président de la République.
00:17:40 Le Premier ministre aura aussi l'occasion d'y aller, pas immédiatement, mais dans les semaines à venir.
00:17:46 On a bien compris le scénario. Il y a une visite avant les européennes et après les européennes.
00:17:51 On verra en vertu du résultat des européennes, ce ne sera peut-être pas un cadeau non plus pour Gabriel Attal.
00:17:55 Réaction Naïm Fadel et Jonathan Sixcroo.
00:17:58 Jonathan Sixcroo d'abord sur cette annonce et ensuite sur ce que vient de dire Priskette Evno sur la visite après les européennes de Gabriel Attal.
00:18:05 Je crois qu'on assiste vraiment à un gâchis, un terrible gâchis, parce que vous avez cité Thomas, 1985.
00:18:11 On peut parler aussi des événements de la crise en 1988 sur l'archipel.
00:18:16 Ça n'a aucune commune mesure avec ce qui se passe aujourd'hui où l'archipel est dévasté.
00:18:20 Le Nouméa et le Grand Nouméa, c'est dévasté. 90 % de l'économie est à plat.
00:18:25 Donc ça n'a aucune commune mesure, d'autant plus que le président de la République avait tous les signaux en alerte bien avant le début de cette guérilla urbaine,
00:18:34 parce qu'il faut bien la nommer guérilla urbaine.
00:18:36 Il avait été alerté par le monsieur Lefranc, le haut commissaire de la République en Nivelle-Calédonie, par rapport aux manifestations qui ont eu lieu.
00:18:45 Les manifestations se sont déroulées dans le calme.
00:18:48 Et justement, les manifestants ne voulaient pas de l'élargissement du corps électoral.
00:18:55 D'autant plus qu'il faut avoir une lecture, c'est-à-dire que ce n'est pas que les Canas qui ne voulaient pas cet élargissement.
00:19:00 C'est aussi les Kaldoch qui sont arrivés il y a très longtemps, qui sont quatre, cinq, six générations.
00:19:06 Et donc aujourd'hui, on se trouve dans une situation où le président de la République aurait pu justement éteindre le feu en y allant à ce moment-là,
00:19:14 et en appelant justement au calme et en essayant de trouver des moyens de ramener du dialogue,
00:19:20 parce que c'est une culture, les Kanaks, la Nouvelle-Calédonie dans son entièreté a une culture du consensus, de la palabre.
00:19:28 C'est connu, on peut palabrer des heures et des heures.
00:19:30 Donc effectivement, aujourd'hui, on se retrouve dans une situation où le président de la République, en pensant y aller, pense éteindre le feu.
00:19:36 Moi, je ne suis pas certaine.
00:19:38 Je pense qu'on risque encore plus un regain de tension, d'autant plus qu'aujourd'hui, ce qui se passe,
00:19:43 c'est qu'on va passer peut-être à une contagion du Grand Nouméa au nord de l'archipel, c'est-à-dire sur le territoire kanak.
00:19:53 Et pour rebondir sur ce que vient de dire Naïm Fadel, évidemment, en Nouvelle-Calédonie, on attend autre chose, autre chose que des palabres et du concret.
00:19:59 Et c'est ce que disait aussi très justement Paul.
00:20:03 Et après avoir entendu la déclaration de Prisca Téveneau, je me dis une nouvelle fois que l'exécutif semble premièrement subir les événements
00:20:14 et deuxièmement offrir ensuite une approche avec un cap politicien et non pas un cap de gouvernement, un cap de gouvernance pour gérer la situation.
00:20:24 Le fait d'aujourd'hui, alors que le président n'est même pas dans son avion, de nous dire que le Premier ministre ira après les Européennes,
00:20:30 ça nous montre bien que le fléchage est évident et immédiatement compréhensible.
00:20:36 Et là où c'est aussi très intéressant, si je puis dire, et je rebondis sur ce que disait Judith,
00:20:42 c'est vrai qu'Emmanuel Macron ne cesse de faire gagner le Rassemblement national par son action ou par son inaction.
00:20:49 Pourquoi ? Aussi parce que depuis trop longtemps, la parole présidentielle s'est démonétisée.
00:20:54 Il y a une expression populaire qui dit "ne pas mettre la charrue avant les bœufs". Est-il nécessaire ?
00:20:59 J'entends la nécessité, pourquoi pas, pour le président d'aller sur place pour ramener le calme.
00:21:04 Mais est-ce que c'est au président de ramener le calme dans un premier temps, alors que les routes sont bloquées, alors que les habitants sont terrés chez eux ?
00:21:14 L'humiliation suprême serait que le président lance sa mission et fasse ses réunions depuis l'aéroport, qui serait la seule poche sécurisée à Nouméa.
00:21:21 Et là, ce serait très embêtant en termes d'image.
00:21:23 Et quelle image ?
00:21:24 Ou alors il vient avec l'avion présidentiel et quatre avions de l'armée pour l'escorter sur place, ce qui en termes d'image serait aussi particulièrement grave.
00:21:32 On va y revenir largement, évidemment. C'est l'information du jour.
00:21:36 Emmanuel Macron va se rendre dès ce soir en Nouvelle-Calédonie.
00:21:39 C'est l'un des gros titres de Mininews avec beaucoup de réactions, beaucoup de débats, évidemment, et des témoignages sur place.
00:21:45 A tout de suite. Nous sommes ensemble jusqu'à 14h.
00:21:53 Il est 13h. Bonjour, merci de nous accueillir. C'est Mininews jusqu'à 14h.
00:21:57 Je vous présente mon équipe d'invités dans quelques instants, mais tout de suite le sommaire de notre dernier parti.
00:22:03 On l'a appris en fin de matinée.
00:22:04 Emmanuel Macron va se rendre dès ce soir en Nouvelle-Calédonie pour y installer une mission.
00:22:09 Mais c'est quoi une mission ? On va en parler avec Thomas Bonnet.
00:22:13 En tous les cas, cette annonce a été faite par la porte-parole du gouvernement, Priska Thévenot.
00:22:17 On va évoquer encore la décision de la Cour pénale internationale, décision qui fait beaucoup, mais beaucoup réagir à gauche comme à droite.
00:22:26 Vous le savez, le procureur réclame des mandats d'arrêt pour Benjamin Netanyahou, au même titre que les terroristes du Hamas.
00:22:32 On sera en Israël avec Harold Neiman, notre envoyé spécial.
00:22:35 Et puis enfin, on évoquera un sujet ultra sensible en fin d'émission, la fin de vie.
00:22:39 Oui, la fin de vie. Un accès plus large que prévu à l'aide à mourir a été voté en commission spéciale à l'Assemblée nationale.
00:22:45 Cela ne plaît pas à tout le monde, notamment dans le camp de la majorité.
00:22:49 C'est un vrai débat et c'est un sujet évidemment vidi-news.
00:22:52 Tout de suite, on fait un tour total et complet de l'information avec Mickaël Dorian, que je re-salue. Rebonjour, Mickaël.
00:22:57 Rebonjour Thierry, bonjour à tous. Et vous venez de l'évoquer, Emmanuel Macron se rendra dès ce soir en Nouvelle-Calédonie.
00:23:02 Le président de la République doit y installer une mission.
00:23:05 C'est ce qu'a annoncé tout à l'heure en fin de matinée Priska Thévenot, la porte-parole du gouvernement.
00:23:10 Écoutez les réactions du côté de l'opposition.
00:23:14 Nous espérons que si le président de la République fait le choix de se déplacer, c'est qu'il a l'intention de corriger la copie et la posture.
00:23:22 On ne peut pas appréhender ce sujet en tirant un trait sur 30 ans de construction patiente, subtile, d'équilibre respectueux des deux parties présentes.
00:23:37 Il faut aujourd'hui que tout le monde se remette autour de la table.
00:23:39 On pourra regretter que ce soit une forme de désinitialisement du Premier ministre, mais ce qui compte c'est de retrouver un État impartial,
00:23:46 garant du dialogue, garant aussi de ses propres engagements.
00:23:50 Et le président de la République est lui-même comptable de l'ensemble des accords qui ont été signés par ses prédécesseurs.
00:23:55 Et pendant ce temps, les premières évacuations de touristes se poursuivent.
00:24:00 Des Australiens et des Néo-Zélandais coincés sur l'archipel ont enfin pu être rapatriés.
00:24:05 Des évacuations qui interviennent une semaine après le début des émeutes.
00:24:09 Dans le reste de l'actualité, il promettait une journée noire, à l'instar de la SNCF.
00:24:15 Tous les vols prévus au départ et à l'arrivée des aéroports parisiens sont finalement assurés.
00:24:20 C'est ce qu'a annoncé le groupe ADP, où une assemblée générale doit se tenir cet après-midi en présence des syndicats.
00:24:27 Il réclame une gratification homogène pour tous les agents pendant la période des Jeux Olympiques.
00:24:33 Je vous propose d'écouter certains d'entre eux, interrogés au micro d'Audrey Bertheau.
00:24:37 Il y a un mécontentement général sur les conditions de travail, sur un peu tout dans l'entreprise depuis quelques années.
00:24:44 On a une inter-syndicale qui s'est organisée, donc c'est le moment de montrer à notre employeur le mécontentement.
00:24:49 Il y a les JO, déjà d'une part, il y a un surcuit de travail, les effectifs, nos grilles de salaire sont obsolètes.
00:24:56 On a un système de grilles de salaire, donc toutes ces revendications sont des sujets unanimes.
00:25:01 Tous les syndicats, à part un syndicat qui n'a pas voulu se mêler à ce mouvement, on ne comprend pas pourquoi, mais ça c'est leur histoire.
00:25:10 Donc voilà, on est unis.
00:25:11 Voilà ce qu'il fallait donc retenir de l'actualité à 13h sur CNews. Place au débat à présent tiré en compagnie de vos invités.
00:25:18 Et oui, je vous présente mes invités. Merci beaucoup Michael. On vous retrouve dans 15 minutes.
00:25:22 Je vous présente mes invités, Naïma M. Fadel, Paul Melin, Judith Vintraub, Jonathan Assig-Souhé, Thomas Bonnet.
00:25:28 Et on commence évidemment, et on poursuit notre émission avec cette annonce, puisque Emmanuel Macron va partir en Nouvelle-Calédonie pour installer une mission.
00:25:36 Mais une mission, ça veut tout dire et ça ne veut rien dire. C'est quoi concrètement une mission ? Vous l'entendez comment ? Vous le traduisez comment, Thomas ?
00:25:41 Alors la porte-parole du gouvernement ne nous a pas apporté véritablement de détails sur la nature de cette mission.
00:25:46 Ce que l'on peut imaginer, c'est que comme vous l'avez dit tout à l'heure, une visioconférence devait être organisée entre le gouvernement, l'exécutif au sens large et les représentants locaux,
00:25:55 que ce soit des représentants indépendantistes ou loyalistes. Malheureusement, les indépendantistes ont refusé cette vision.
00:26:00 On peut imaginer que cette mission est pour but de remettre tout le monde autour d'une table et parvenir finalement à un accord.
00:26:07 Ce que l'on peut comprendre, c'est une éventualité, c'est une hypothèse, c'est qu'Emmanuel Macron, en installant cette mission,
00:26:12 annonce de manière simultanée le repoussement, le fait de repousser la réunion du Congrès.
00:26:17 Le report !
00:26:19 Le report !
00:26:20 Jean-Carlo, vous l'interpellez !
00:26:22 Le repoussement nous interpelle !
00:26:25 Le report de la réunion du Congrès qui devait initialement intervenir avant la fin du mois de juin.
00:26:30 On peut imaginer que si vous installez une mission, c'est pour peut-être gagner du temps et donc ne pas réunir de manière assez rapide le Congrès.
00:26:38 Il n'y a pas d'information à ce stade, mais vraisemblablement, si le président de la République se rend sur place, c'est avec des annonces.
00:26:43 Et sur l'étendue aussi, effet domino, je suppose que le calendrier des rendez-vous politiques est quelque peu bouleversé.
00:26:50 Gabriel Attal reprend la main sur l'hommage qui va avoir lieu demain pour les policiers qui ont été tués ces dernières semaines.
00:26:57 Également des problèmes d'agenda qui se posent pour le Premier ministre, qui devait faire une série d'annonces à la fois sur l'assurance chômage,
00:27:02 sur la violence des mineurs, tout ça est mis en suspens pour l'instant parce qu'il va devoir gérer les affaires nationales
00:27:08 en lieu et place du président de la République qui sera en Nouvelle-Calédonie dès ce soir.
00:27:12 Paul, vos réactions sur cette mission ?
00:27:14 Moi, je pense que, si vous voulez, cette mission, alors tout ce qui s'apparente au dialogue,
00:27:18 Naïm a parlé tout à l'heure de la tradition de dialogue en Nouvelle-Calédonie, toute tradition de dialogue est bonne.
00:27:23 De la même manière, toute souveraineté populaire dans son expression, à commencer par les trois référendums qui ont eu lieu, est bonne aussi.
00:27:30 Et donc, je pense que, de toute façon, depuis 1988 et les accords de Matignon, puis les accords de Nouméa, puis les référendums depuis 2018,
00:27:38 on ne fait, entre guillemets, que ça de dialoguer. Donc c'est bien, on peut continuer,
00:27:42 mais maintenant, il y a aussi un enjeu de réaffirmation de la continuité nationale, y compris en Nouvelle-Calédonie.
00:27:49 Et je pense que le président de la République doit aussi avoir un discours de fermeté.
00:27:52 Je ne l'invite pas à un en même temps tiède, mais un discours de fermeté.
00:27:55 Il ne s'agit pas de nier, disons, l'expression populaire. L'expression populaire, elle a eu l'occasion, justement, précisément, de s'exprimer à trois reprises,
00:28:04 même si la troisième fois, il y a eu un boycott assez significatif. Mais, si vous voulez, c'est ça l'enjeu.
00:28:09 Après, si le président de la République vient pour, effectivement, reculer et dire "Oh, finalement, on va repousser", etc., c'est un très mauvais message.
00:28:16 C'est un peu le même message, vous savez, pour les Gilets jaunes, j'y reviens encore, quand il a dit tout de suite qu'il avait cédé,
00:28:20 qu'il a cédé au moment où il y avait eu l'arc de triomphe qui avait été saccagé. Le signal est toujours le même.
00:28:25 Si vous saccagez tout, que vous pillez, que vous cassez, on vous accorde des choses.
00:28:29 Non, il faut accorder des choses quand les gens vont à la négociation pacifique et quand il y a de la violence.
00:28:34 Au contraire, c'est niaître parce que sinon, vous donnez un symbole aux gens qui sont les émeutiers.
00:28:39 Eh bien, vous leur dites "Continuez à casser et nous concèderons un certain nombre de choses".
00:28:43 C'est absolument délétère.
00:28:44 Et quand on voit la situation décrite par Régine Delfour sur place, c'est pas gagné.
00:28:50 Et ça ne va pas être simple de se déplacer pour lui.
00:28:52 Oui, ça fait que ce n'est pas gagné.
00:28:53 Et puis, ce que vient de souligner Paul est extrêmement important, c'est cette absence d'anticipation qui a fait qu'on est arrivés à cette situation.
00:29:02 Et le pire message, c'est effectivement de céder après que ces émeutiers aient dévasté l'archipel.
00:29:09 Moi, je pense, j'en reviens encore, le problème qu'il y a eu, c'est qu'il y avait ces accords de Nomea,
00:29:14 il y avait le troisième référendum qui devait se passer dans le cadre de ces accords de Nomea,
00:29:18 avant l'élargissement du corps électoral.
00:29:21 Et c'est là le point de rupture.
00:29:23 C'est-à-dire que quand les indépendantistes, notamment les Cana qui étaient en deuil à cause de l'épidémie de Covid,
00:29:29 ont demandé leur report de deux mois, le temps qu'ils fassent leur deuil, suivant aussi leur rituel coutumier,
00:29:35 il est regrettable que le gouvernement n'ait pas tenu compte de cette demande de deux mois seulement.
00:29:41 Parce qu'on en est arrivés à cette rupture qui fait qu'ils demandaient deux mois.
00:29:47 Ils demandaient deux mois, c'est le même.
00:29:49 Et dans les deux mois, vous aviez aussi des non-indépendantistes qui étaient d'accord pour qu'il y ait ce respect de deux mois.
00:29:57 Aujourd'hui, le problème qui se trouve, Thierry, c'est que même ceux qui avaient commencé les manifestations,
00:30:03 c'est-à-dire le CCAT avec Christian Tain, qui est une figure historique du mouvement Cana,
00:30:09 indépendantiste, et qui était un proche de Jean-Marie Djibaou,
00:30:15 malheureusement n'arrivent pas à ramener le calme.
00:30:18 Parce qu'il a demandé le calme.
00:30:19 Sauf qu'aujourd'hui, ils sont débordés par une frange d'émetiers, qui sont aussi beaucoup d'élinquants,
00:30:27 et qui aujourd'hui, malheureusement, n'arrivent plus à les contenir.
00:30:33 Hier, dans cette même émission, nous étions avec Laurent, qui est un habitant de Nouvelle-Calédonie,
00:30:37 et qui nous disait que l'aspect politique ne compte même pas.
00:30:40 On a dépassé ce stade.
00:30:42 C'est un stade de violence.
00:30:44 Ce n'est même plus les enjeux référendum par référendum, etc.
00:30:47 C'est le cadet des soucis de ces personnes-là.
00:30:52 Ils sont moqués littéralement.
00:30:54 - Non, il n'y a pas de frontière étanche entre les choses.
00:30:57 Vous avez, un peu comme la France Insoumise, lors des émeutes consécutives à la mort de Nahel,
00:31:05 des mouvements politiques qui attisent une violence,
00:31:10 qui effectivement devient une violence de droit commun,
00:31:14 mais les deux sont imbriqués.
00:31:17 Et la visite d'Emmanuel Macron, pourquoi je la prouvais, contrairement à vous ?
00:31:21 - Précisément, c'est d'abord un message d'autorité et de fermeté qu'il faut donner.
00:31:27 Et que le président de la République est le seul, par sa présence physique,
00:31:33 en politique ça compte aussi,
00:31:35 à pouvoir le transmettre ce message, l'affirmer.
00:31:40 Je ne pense pas que ça se passera mal pour lui.
00:31:42 Je pense au contraire qu'il mettra les moyens nécessaires pour que ça se passe bien,
00:31:47 au risque que les néo-calédoniens se disent "quand Emmanuel Macron vient,
00:31:52 il arrive à préserver sa sécurité et à rétablir un ordre relatif,
00:31:58 en tout cas autour de son déplacement, mais nous, on n'est pas protégés,
00:32:02 on risque notre peau et..."
00:32:05 - Je ne suis pas sûr qu'Emmanuel Macron, avec une escorte énorme,
00:32:08 qui sera normale pour sa sécurité, ou par un tour d'hélicoptère sur l'île,
00:32:11 va, comme par l'opération du Saint-Esprit,
00:32:14 réussir à calmer une situation qui est d'une violence sourde depuis quelques jours,
00:32:18 très importante, massive.
00:32:20 - Mais on l'espère bien sûr.
00:32:21 - Gageons que ça fonctionnera, mais on ne peut pas y croire.
00:32:24 - Parce que même les interlocuteurs sont dépassés par les émeutiers.
00:32:27 - L'histoire du délai du report de deux mois, c'est une vaste blague.
00:32:31 - Non, en cette période-là, vous avez perdu les interlocuteurs.
00:32:34 - Ils avaient perdu deux référendums, ils craignaient de perdre le troisième.
00:32:37 - Mais oui, mais les deux ont été perdus, il n'y a pas eu d'émeute, il n'y a rien eu.
00:32:41 - Il fallait jouer le jeu, c'est ça le consensus.
00:32:44 - Ne pas élargir le corps électoral, alors que c'est un impératif démocratique.
00:32:49 - Le troisième référendum était hors élargissement du corps électoral.
00:32:56 C'est-à-dire le processus, c'est 50 ans de médaille.
00:32:59 On reborde deux mois, on les laisse refaire campagne,
00:33:02 on refait le référendum, et ensuite ça ne peut plus être faux.
00:33:06 - On cède, on cède, on cède.
00:33:07 - En avance, je voudrais écouter Jonathan Cixous,
00:33:12 et ensuite je voudrais que vous soumettent un reportage sur les premières évacuations.
00:33:17 Jonathan, sur ces visites rapides.
00:33:19 - Juste un mot, dans le flash, on a entendu le député PS du Calvados dire
00:33:22 qu'Emmanuel Macron était comptable des accords signés par ses prédécesseurs.
00:33:26 Certes, la figure présidentielle en impose, l'autorité naturelle, physique d'un chef de l'État,
00:33:32 où qu'il soit, peut en générer une situation nouvelle.
00:33:36 Néanmoins, on le connaît un petit peu maintenant, après sept ans au pouvoir,
00:33:40 et je crains d'avoir un Emmanuel Macron qui,
00:33:43 non pas comptable des accords signés par ses prédécesseurs,
00:33:46 arrive en disant "vous allez voir ce que vous allez voir,
00:33:48 et parce que je suis ce que je suis, je vais renverser la table et on va remettre les choses en place".
00:33:53 Je crains, parce que d'autres exemples nous l'ont montré,
00:33:57 sept ans après son accession au pouvoir, encore aujourd'hui, un certain amateurisme en politique.
00:34:03 - Un dernier mot sur cette visite.
00:34:05 On peut reprocher à Emmanuel Macron le fait de manquer de capteurs pour voir venir les crises.
00:34:09 C'est vrai en Nouvelle-Calédonie, c'était vrai pour le mouvement des agriculteurs.
00:34:12 - Ça c'est moi qu'on peut dire.
00:34:13 - En revanche, on peut lui reconnaître quand même une faculté de dialogue lorsqu'il se rend sur place.
00:34:18 Alors le grand débat avait été jugé parfois sévèrement,
00:34:21 mais il avait le mérite de voir le président de la République échanger de manière directe avec les personnes,
00:34:25 et donc il va sans doute le refaire en Nouvelle-Calédonie.
00:34:28 Et puis que dirait-on si le président de la République...
00:34:30 - Mais dans quelles conditions ?
00:34:31 - Ça on verra, mais en tout cas, que dirait-on si le président de la République
00:34:33 restait dans son bureau à l'Elysée, à simplement envoyer une force de l'ordre sur place,
00:34:37 sans gérer la situation ?
00:34:38 Je vous rappelle quand même, il y a plus de 200 armes qui sont mortes,
00:34:41 et qu'on a plus de 400 en commerce dégradés, et on ne peut pas le racheter.
00:34:45 Plusieurs centaines de millions d'euros, il est obligé d'agir le président de la République ?
00:34:48 - Moi je préfère un président de la République derrière son bureau à l'Elysée,
00:34:51 qui agit concrètement, à un président de la République qui, lorsqu'il se déplace,
00:34:54 met en place une sorte de village Potemkin, et un simulacre de débat.
00:34:58 Je crois beaucoup à l'honnêteté, à la vertu de l'honnêteté en politique.
00:35:01 Si on vient faire un débat, on fait un vrai débat, on ne choisit pas les intervenants.
00:35:04 On vient, on dit "vous venez", à l'ancienne, comme quand Chirac, certaines fois, se déplaçait,
00:35:09 on arrivait, puis on parlait aux gens, comme ça.
00:35:11 On sortait les caméras, et on allait parler aux gens.
00:35:14 - Et on serrait la main aux gens.
00:35:15 - Et là, ça me paraît difficile de le faire aussi pour des raisons sécuritaires.
00:35:19 - On verra comment ça va aller.
00:35:20 - On dirait qu'il y a une crise.
00:35:21 - Oui, il faut qu'on avance, parce qu'on a beaucoup de sujets à évoquer, évidemment.
00:35:25 On continue sur la Nouvelle-Calédonie, puisque vous l'évoquiez très justement,
00:35:28 c'est un peu une situation de chaos, un certain nombre de touristes sont bloqués sur l'île.
00:35:32 Les premières évacuations ont lieu, on voit ça avec Maxime Lavandier,
00:35:36 et on parlera évidemment des gares, et on sera avec des responsables économiques locaux.
00:35:43 Les évacuations.
00:35:44 - À l'aéroport de Nouméa Magenta, un avion de la Royal Australian Air Force
00:35:48 atterrit sur le tarmac, signe de délivrance pour ces touristes bloqués depuis une semaine.
00:35:54 L'Australie et la Nouvelle-Zélande multiplient les appels ces derniers jours pour évacuer ces ressortissants.
00:35:59 Elles ont annoncé ce mardi l'envoi de plusieurs avions.
00:36:03 - Nous avons reçu aujourd'hui l'autorisation de deux vols pour permettre aux touristes australiens
00:36:08 et autres de quitter la Nouvelle-Calédonie. Nous continuons à travailler sur d'autres vols.
00:36:13 Premier vol d'évacuation également pour la Nouvelle-Zélande,
00:36:16 où 50 de leurs ressortissants ont pu être rapatriés.
00:36:20 L'avion a quitté la Nouvelle-Calédonie après avoir récupéré la première tranche de nos concitoyens
00:36:25 et est en route vers la Nouvelle-Zélande.
00:36:27 Malgré les premières évacuations et de nets progrès sur le plan sécuritaire,
00:36:31 comme indiqué par le président, les tensions persistent sur l'île.
00:36:35 Certaines routes restent toujours difficiles d'accès, comme le montrent ces barrages.
00:36:40 L'aéroport international de l'archipel fermé aux vols commerciaux depuis le 14 mai le restera jusqu'à samedi.
00:36:47 On en parle dans quelques instants, mais on fait un nouveau tour de l'information avec Michael Dorian à 13h15.
00:36:52 Les premières évacuations de touristes sont en cours en Nouvelle-Calédonie.
00:36:55 Des Australiens et des Néo-Zélandais coincés sur l'archipel ont enfin pu être rapatriés.
00:37:00 Des évacuations qui interviennent une semaine après le début des émeutes.
00:37:04 Benjamin Netanyahou dénonce les mandats d'arrêt à son encontre pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
00:37:10 Je rejette avec dégoût la comparaison du procureur de la haie entre Israël,
00:37:14 pays démocratique, et les meurtriers de masse du Hamas, a-t-il déclaré.
00:37:19 Et puis tous les vols prévus au départ et à l'arrivée des aéroports parisiens sont finalement assurés.
00:37:24 Ce qu'annonce aujourd'hui le groupe ADP où une assemblée générale doit se tenir cet après-midi.
00:37:29 Les syndicats réclament une gratification homogène pour tous les agents pendant la période des Jeux Olympiques.
00:37:35 Merci Michael.
00:37:38 On continue à évoquer la situation en Nouvelle-Calédonie avec cette annonce évidemment,
00:37:43 la visite d'Emmanuel Macron qui part dès ce soir en Nouvelle-Calédonie.
00:37:46 Et on est avec Laurent Vircondelet qui est président de la Fédération du commerce de Nouvelle-Calédonie.
00:37:50 On sera avec Jonathan Denis, président de l'association, mais on sera avec lui en quelques instants.
00:37:56 D'abord Laurent Vircondelet, président de la Fédération du commerce de Nouvelle-Calédonie.
00:38:00 Bonjour Laurent, merci d'être avec nous.
00:38:03 D'abord première réaction sur cette annonce.
00:38:07 Emmanuel Macron se rend sur l'île dès ce soir.
00:38:11 Vous en pensez quoi ?
00:38:12 On est un peu pris de court, mais on prend l'information en se disant que sa visite pour mettre en place une mission de dialogue
00:38:30 est bien si ça permet d'apaiser les choses.
00:38:33 On est preneur de tout, donc la situation aujourd'hui n'est toujours pas rentrée dans l'ordre.
00:38:38 Quand je vois les images des avions australiens qui viennent récupérer leurs touristes dans ce pays,
00:38:44 on n'est pas en guerre.
00:38:47 Ce sont des images de guerre, donc il faut vraiment que les choses s'arrêtent.
00:38:51 J'espère que sa venue va permettre d'apaiser et d'arrêter la situation.
00:38:56 Je vous ai entendu tout à l'heure parler des millions d'euros, centaines de millions.
00:39:01 Vous n'êtes pas trompé, on est à 700 millions d'euros de pertes dans le commerce, dans les biens publics.
00:39:11 Il faut que les choses cessent, et puis il faut que la raison l'emporte,
00:39:16 et qu'on se mette au dialogue et que nos politiques se mettent à discuter.
00:39:20 C'est sûr que la visite d'un président de la République fait toujours peur,
00:39:25 surtout dans un contexte tel que l'on a aujourd'hui.
00:39:30 Est-ce que vous pensez que cette visite peut calmer les choses très honnêtement et très sincèrement ?
00:39:37 Elle peut les faire dégénérer dans les heures qui arrivent, puisqu'on a l'annonce depuis quelques heures seulement.
00:39:43 Est-ce que les émeutiers, est-ce que la CCAT va renforcer plus ses actions pour plus détruire avant l'arrivée du président ?
00:39:53 Je n'en ai pas la réponse tout de suite, on va voir ce qui se passe.
00:39:58 Pour le moment, la nuit a l'air un peu apaisée, ça continue de bouger dans certaines zones du COS,
00:40:05 principalement dans le nord de Nouméa, mais c'est un peu apaisé.
00:40:10 J'espère que ça ne va pas attiser le feu le temps que le président fasse son vol pour toucher le caillou de la Neuquédonie.
00:40:20 Merci en tous les cas Laurent Vircondelet, on reste en contact évidemment.
00:40:25 Je rappelle que vous êtes président de la Fédération du commerce de Nouvelle-Calédonie.
00:40:29 Autre invité, nous sommes avec Olivier Moustakakis qui est porte-parole de Assurland.
00:40:34 On voulait absolument vous avoir puisque Laurent Vircondelet vient de nous le dire,
00:40:37 on évoquait depuis trois jours 200 millions de dégâts en trois jours de dégâts.
00:40:43 Laurent Vircondelet nous parle de 700 millions de dégâts.
00:40:47 Comment résoudre cette situation mon cher ?
00:40:52 En l'état on est sur de l'estimatif puisque bien évidemment on n'a pas de chiffres précis.
00:40:58 On n'a pas de chiffres précis, selon des fourchettes évidemment et c'est important de le rappeler.
00:41:02 Donc ça c'est un premier point.
00:41:04 Après le vrai sujet de fond sur un territoire comme la Nouvelle-Calédonie c'est le taux d'assurance.
00:41:09 Pour faire un comparatif très simple entre la métropole et la Nouvelle-Calédonie.
00:41:13 En Nouvelle-Calédonie il n'y a que 50% des gens en moyenne qui sont assurés par exemple pour leur habitation.
00:41:18 Là où on est quasiment à 99% en métropole.
00:41:21 De la même façon au niveau des entreprises notamment en ce qui concerne la perte d'exploitation.
00:41:26 Peu d'entreprises parce qu'on a surtout affaire à des petites entreprises qui ont souvent des ressources financières plus limitées
00:41:33 sont assurées pour la perte d'exploitation.
00:41:35 Donc la multirisque professionnelle en entreprise va couvrir les dommages et donc les entreprises seront indemnisées
00:41:41 sous réserve qu'elles soient assurées.
00:41:43 Le vrai problème de fond c'est que malheureusement notamment au niveau des particuliers
00:41:48 il n'y a que la moitié, 50% des gens qui sont assurés, les autres ne le sont pas.
00:41:52 Donc ceux qui sont assurés seront indemnisés, il n'y a pas de problème avec ça.
00:41:56 En revanche pour ceux qui ne le sont pas, l'assureur ne pourra en effet pas les indemniser
00:41:59 puisqu'ils n'ont pas souscrit de contrat d'assurance.
00:42:02 Le problème c'est que l'on sait l'économie de l'île qui est pour le moins qu'on puisse dire à plat
00:42:08 ça ne va pas être simple et un grand nombre de restaurateurs, de commerçants
00:42:14 risquent de se retrouver sur le carreau après un tel chaos.
00:42:17 Alors c'est clair, ceux qui sont assurés seront remboursés pour les dommages directs qu'ils ont subis
00:42:21 mais s'ils n'ont pas souscrit de garantie perte d'exploitation,
00:42:24 ben là malheureusement ils ne seront pas assurés sur le manque à gagner de chiffre d'affaires
00:42:28 qu'ils n'ont pas pu faire et qu'ils ne vont pas pouvoir faire durant la reconstruction
00:42:32 bien évidemment et de la remise en état de leur entreprise ou de leur commerce.
00:42:36 Donc voilà, après il ne faut pas hésiter à se retourner aussi contre l'État
00:42:40 puisqu'il y a le Code de la Sécurité Intérieure qui peut intervenir,
00:42:43 on l'a prévoit dans un de ses articles, la responsabilité de l'État
00:42:46 lorsqu'il y a ce type d'événements et ce type d'émeutes.
00:42:49 Rappelons-le, lors des événements des Gilets jaunes, la ville de Toulouse et de Paris
00:42:53 s'étaient retournés contre l'État et avaient eu gain de cause au tribunal administratif
00:42:57 et l'État avait été condamné à rembourser et à indemniser l'intégralité des dommages qui avaient été causés.
00:43:03 Merci pour toutes ces précisions, c'est important de vous avoir pour qu'on comprenne mieux un petit peu le scénario.
00:43:08 Olivier Moustakakis, porte-parole de Assurlant, qui va payer in fine ?
00:43:14 Vous avez plus ou moins Judith.
00:43:16 Oui, Olivier Moustakakis a parfaitement raison de rappeler le précédent des descriptions.
00:43:24 L'État est responsable de la sécurité des Français.
00:43:29 Quand il n'arrive pas à assumer sa mission, il doit payer.
00:43:35 L'État paye, ça ne veut rien dire, ce sont les contribuables.
00:43:38 En plus, ils devront payer.
00:43:40 C'est-à-dire au moins de 40% de Français.
00:43:43 Mais malheureusement, il n'y a pas d'autre choix.
00:43:46 La situation en termes d'assurance est absolument dramatique.
00:43:50 Est-ce que nous, on peut porter plainte contre l'État du fait qu'il n'a pas assuré la sécurité ?
00:43:57 Non, mais il reste important d'avoir cet éclairage-là.
00:44:01 Même si on subordinera les choses, ça vous inspire quoi ?
00:44:05 Le jour d'après va être compliqué en Nouvelle-Calédonie.
00:44:07 J'ai la faiblesse, peut-être parce que je ne suis pas assez axé économie,
00:44:10 de vous dire que les dégâts immatériels seront peut-être encore plus puissants que les dégâts matériels.
00:44:15 Les dégâts financiers, bien sûr, et Judith avait parfaitement raison,
00:44:18 les dégâts matériels et financiers vont être très forts.
00:44:20 C'est peut-être d'ailleurs un des volets de la visite du Président de la République,
00:44:24 d'apporter des solutions à ça.
00:44:26 Ça va probablement être, si en tout cas il arrive à organiser un débat,
00:44:29 parmi les premières questions qui vont lui être posées,
00:44:31 peut-être par les commerçants, peut-être par des chefs d'entreprise,
00:44:34 il est vrai que les forces de l'ordre ont eu d'abord à cœur de protéger les personnes
00:44:38 avant de protéger les biens, ce qui est bien normal d'ailleurs.
00:44:40 Et effectivement, du coup, un certain nombre de commerces ont été pillés,
00:44:44 vandalisés, des infrastructures routières, du mobilier urbain, etc.
00:44:48 Donc il y a ça.
00:44:49 Moi, je pense effectivement que c'est dans les esprits que les traumatismes sont les plus importants.
00:44:54 Vous avez raison de le rappeler.
00:44:55 Je pense que la lame de fond, c'est les traumatismes dans les esprits,
00:44:58 c'est les blessés, c'est les morts qu'il y a eu, bien sûr.
00:45:00 Et ensuite, c'est aussi tout le récit qui s'installe dans l'esprit des uns et des autres.
00:45:06 Cette division à la fois ethnique, parfois, si vous voulez, qui peut régner là-bas.
00:45:12 De Gaulle en parle dès 1967 sur les liens entre les Mélanésiens et le reste de la population.
00:45:18 Il y a effectivement de cela.
00:45:20 Et ça, je pense que ça ne se résoudra pas avec des compagnies d'assurance.
00:45:23 Ça se résoudra dans des décennies, peut-être.
00:45:25 Je l'espère.
00:45:26 En tout cas, gageons que ça puisse se résoudre.
00:45:27 Mais nous sommes au début d'un long, long processus.
00:45:30 Et je le disais hier, témoignage très fort hier de Laurent, qui évidemment,
00:45:34 et vous le souvenez très justement, disait que le divorce entre les différentes communautés
00:45:38 et la fracture étaient larges et que ça serait difficile de retrouver cette cohésion.
00:45:43 Et c'est ce que j'ai retenu de son témoignage hier.
00:45:45 Évidemment, il y a l'aspect économique, l'aspect politique et l'aspect psychologique aussi.
00:45:51 Allez, on marque une pause dans Mini News et on se retrouve dans quelques instants.
00:45:56 On parlera évidemment des réactions après le mandat d'arrêt réclamé par le procureur
00:46:01 de la Cour pénale internationale contre les dirigeants israéliens.
00:46:04 C'est aussi un gros sujet d'actualité.
00:46:06 Ça fait beaucoup réagir à gauche comme à droite sur notre territoire aussi.
00:46:10 A tout de suite.
00:46:11 Merci de nous accueillir.
00:46:17 Il est quasiment 13h30.
00:46:18 C'est la dernière demi-heure pour Mini News.
00:46:21 On se retrouve avec mes invités dans quelques instants.
00:46:23 Mais tout de suite, on fait un nouveau tour de l'information avec Michael Dorian.
00:46:26 La France soutient la Cour pénale internationale dont le procureur a réclamé des mandats
00:46:32 d'arrêt contre les dirigeants israéliens, parmi lesquels le Premier ministre Benyamin
00:46:36 Netanyahou et son ministre de la Défense.
00:46:38 Trois membres du Hamas sont également visés par le procureur de l'Aïd.
00:46:42 La foule pour les processions funèbres en hommage au président iranien Ibrahim Raisi.
00:46:47 Vous le voyez sur ces images diffusées par la télévision d'État.
00:46:50 Les obsèques du président iranien se tiendront ce jeudi soir dans sa ville natale.
00:46:55 Et puis Raphaël Nadal, accueilli comme une rockstar hier à Roland-Garros, un an après
00:47:00 avoir été contraint de déclarer forfait sur blessure.
00:47:03 Il est attendu cette année pour son ultime apparition dans le fameux tournoi du grand
00:47:08 chlem parisien.
00:47:09 Merci Michael.
00:47:10 Toujours avec moi Naïm Amfadel, Paul Melin, Judith Vintroba, Jonathan Cixous et Thomas Bonnet.
00:47:15 Vous venez de l'évoquer mon cher Michael Dorian.
00:47:18 On va donc commencer en évoquant les réactions après le mandat d'arrêt réclamé par le
00:47:22 procureur de la Cour internationale contre les dirigeants israéliens.
00:47:25 Le ministre israélien de la Défense Yoav Galan a qualifié ce matin d'ignoble cette
00:47:30 demande.
00:47:31 Évidemment, il y a un grand nombre de réactions internationales.
00:47:34 On voit tout cela avec Maxime Legay et on en parle avec mes invités.
00:47:38 C'est une demande de mandat d'arrêt du procureur de la Cour pénale internationale
00:47:43 qui a suscité l'ir de Benyamin Netanyahou.
00:47:46 La Cour pénale internationale tente aujourd'hui de mettre Israël sur le banc des accusés
00:47:50 alors que nous nous défendons contre des terroristes et des régimes génocidaires.
00:47:54 Alors que l'Iran, bien sûr, œuvre ouvertement à la destruction du seul et unique Etat juif.
00:48:01 En qualifiant les dirigeants et les soldats d'Israël de criminels de guerre, on jette
00:48:05 de l'huile sur le feu de l'antisémitisme.
00:48:08 Les Etats-Unis, eux, jugent cette demande scandaleuse et Joe Biden tenait à le faire savoir.
00:48:14 Je tiens à être très clair sur ce sujet.
00:48:17 Nous rejetons la demande de la Cour pénale internationale de délivrer des mandats d'arrêt
00:48:21 à l'encontre de dirigeants israéliens.
00:48:23 Quoi que ces mandats puissent impliquer, il n'y a pas d'équivalence entre Israël et le Hamas.
00:48:28 De son côté, par le biais d'un communiqué, la France déclare avoir confiance dans l'impartialité
00:48:33 de la CPI pour statuer sur la question.
00:48:36 La France soutient la CPI, son indépendance et la lutte contre l'impunité dans toutes les situations.
00:48:42 Ce sont désormais aux chambres préliminaires de la CPI de statuer sur la délivrance des mandats d'arrêt
00:48:47 et confirmer ou non les charges qui pèsent sur les différentes personnes visées.
00:48:52 Allez, je me tourne vers vous Thomas Bonnet.
00:48:55 Toujours une espèce d'en même temps sur la position française et puis on voit ça a suscité
00:49:00 un certain nombre de réactions, aussi bien à droite qu'à gauche.
00:49:04 Sans surprise, la gauche a salué cette décision du procureur de la Cour pénale internationale,
00:49:09 tandis qu'à droite, on considère que c'est une honte de mettre sur un même plan d'égalité,
00:49:14 un même pied d'égalité, les dirigeants du Hamas et Benyamin Netanyahou.
00:49:18 Ce qui est intéressant de noter, c'est que le communiqué du Quai d'Orsay
00:49:22 dit qu'il veut préserver l'indépendance de la Cour pénale internationale.
00:49:26 À aucun moment il n'y a de condamnation du fait qu'on mette sur un même plan ces deux entités.
00:49:31 Et Valérie Ayé, ce matin chez nos confrères de RMC, a plutôt dit l'inverse.
00:49:36 Elle a dit que ça a suscité quelques interrogations.
00:49:38 Et donc, on peut se demander s'il y a une sorte de même son de cloche au sein de la majorité présidentielle.
00:49:43 Valérie Ayé, qui a d'ailleurs succédé à Stéphane Séjourné à la tête du groupe Renews.
00:49:47 Stéphane Séjourné, actuel ministre des Affaires étrangères française.
00:49:50 Donc on ne connaît pas véritablement la position au sein de la majorité présidentielle sur cette question.
00:49:54 C'est la grande brasse.
00:49:57 C'est exactement, je trouve, le même en même temps que celui auquel s'était livré Emmanuel Macron
00:50:02 au moment de la marche contre l'antisémitisme.
00:50:04 Quand il avait expliqué que s'il avait choisi d'y participer,
00:50:08 il aurait été obligé de faire un signe aux Français musulmans.
00:50:12 Comme si être contre l'antisémitisme pouvait fâcher les Français musulmans.
00:50:17 Ce qui était en plus ignominieux pour les Français musulmans.
00:50:22 Là, vraiment, la France ne s'est pas honorée.
00:50:25 J'aurais aimé qu'elle ait la même réaction.
00:50:27 Enfin, que les États-Unis, en l'occurrence, ne l'aient pas aimée.
00:50:30 L'Italie, la Grande-Bretagne, qui ont condamné la démarche du procureur de la Cour de justice internationale.
00:50:43 Donc il faut regarder le pédiré, quand même.
00:50:46 Je vous conseille d'aller voir le rapport annuel qu'il fait sur son site, ce procureur.
00:50:53 Il fait une introduction qui finit par "Inch'Allah".
00:50:56 Je serais curieux de savoir qui a rédigé ce communiqué du ministère des affaires étrangères.
00:51:04 Parce que de notoriété publique, Stéphane Séjourné est étranger aux affaires.
00:51:08 Donc je serais vraiment intéressé de savoir qui l'a rédigé.
00:51:13 Je suis marqué, effectivement, qu'il n'y ait pas de discours clair, de discours politique clair.
00:51:20 Pour simplement ne serait-ce que s'interroger sur le fait de mettre dans la même condamnation,
00:51:25 dans le même sac, un groupe terroriste et un chef d'État que l'on salue ou qu'on déteste l'action par ailleurs.
00:51:32 Donc, si vous voulez, il y a là quelque chose de l'ordre du militantisme,
00:51:36 qui, à ce titre, devrait être davantage condamné plutôt que mollement soutenu.
00:51:41 Paul, même analyse, même regard ou quelques petites nuances ?
00:51:46 Quelques nuances. Moi, je dirais d'abord qu'à ce stade, effectivement, ce n'est que des réquisitions du procureur.
00:51:50 Je suis comme le quai d'Orsay. J'ai plutôt confiance dans la compagnie internationale.
00:51:54 Peut-être pas dans ce procureur-là.
00:51:56 Vous avez confiance en la justice de votre pays, mais ce n'est pas la justice du pays.
00:51:58 Là, j'ai confiance en cette justice internationale aussi, pour tirer au clair ce qui se produit.
00:52:02 Ce qui me dérange, effectivement, et c'était rappelé là, c'est la mise à équidistance entre le Hamas et Israël.
00:52:09 Israël est une démocratie, pas le Hamas. Israël ne fait pas d'otages. Le Hamas en fait, etc.
00:52:15 Le 7 octobre et les pogroms, c'est quand même un précédent qui marque le début du XXIe siècle par sa barbarie, sa sauvagerie, son atrocité.
00:52:21 Donc, je pense que cette mise à équidistance est extrêmement problématique.
00:52:26 Une fois que j'ai dit ça et que je conteste cette mise en équidistance,
00:52:29 je pense aussi qu'il convient de questionner la riposte d'Israël,
00:52:34 qu'il convient d'analyser, d'enquêter sur ce qui a pu se produire dans cette riposte
00:52:39 et effectivement de la contester aussi.
00:52:42 Et on a le droit de contester la nature de la riposte d'Israël et sa violence.
00:52:47 Et j'allais même dire autre chose sur la démocratie en Israël,
00:52:50 qui est que le sort de Benyamin Netanyahou sera réglé dans les urnes, parce qu'Israël est une démocratie.
00:52:55 Et devant la justice israélienne.
00:52:56 Beaucoup d'Israéliens, beaucoup dans le peuple israélien, Netanyahou ne fait pas consensus.
00:53:02 Et il y a aussi une gauche israélienne et il y a des gens en Israël qui contestent.
00:53:05 Et personne n'a pardonné cette attaque du 7 octobre, puisqu'on disait qu'Israël était a priori au courant
00:53:11 qu'il allait se produire quelque chose.
00:53:13 Le peuple israélien en veut beaucoup.
00:53:15 Et le peuple israélien en veut beaucoup.
00:53:17 Bien sûr, il aurait été a priori averti par les salariés égyptiens.
00:53:20 Il aurait fallu que Benyamin Netanyahou là aussi peut-être anticipe davantage.
00:53:23 Tout ça met un temps énorme.
00:53:25 Le problème c'est que depuis le début, depuis la jeunesse de ce conflit,
00:53:29 si vous voulez, on est pris en étau dans le débat public par une frénésie de part et d'autre,
00:53:33 par une absence d'empathie, un blocage de l'empathie de part et d'autre.
00:53:37 Et quand on essaie d'avoir un discours un peu nuancé, un peu mesuré sur ce sujet-là,
00:53:40 c'est difficile dans l'espace public.
00:53:42 Naïma Empanel, il y a votre position sur...
00:53:44 Effectivement, on peut souligner que chaque jour, il y a des manifestations contre Netanyahou,
00:53:49 justement pour lui demander des comptes.
00:53:52 Effectivement, on peut revenir sur ce qui s'est passé le 7 octobre, sur le programme,
00:53:56 où Netanyahou n'a pas été en alerte par rapport aux informations qu'il avait reçues des égyptiens.
00:54:05 Et le pire, c'est qu'il a laissé faire le Hamas,
00:54:07 parce qu'il savait parfaitement que le Hamas voulait la destruction d'Israël.
00:54:11 Je vous renvoie à la charte.
00:54:14 Donc aujourd'hui, effectivement, comme disait Paul,
00:54:17 mettre au même niveau une armée et puis un groupe terroriste, ce n'est pas normal.
00:54:23 Ça voudrait dire que nous-mêmes, quand on avait bombardé Raqqa et Moussoul,
00:54:27 suite aux attentats terroristes, eh bien, on pourrait traduire...
00:54:30 En tout cas, ce procureur pourrait demander un mandat d'arrêt contre...
00:54:36 Effectivement, c'était François Hollande à cette période-là.
00:54:39 Ne lui donnez pas trop d'idées.
00:54:41 Allez, les amis, il nous reste 10 minutes.
00:54:44 Je voudrais qu'on ait un petit peu de temps sur cette information.
00:54:48 On va parler de la fin de vie.
00:54:50 Dans quelques instants, on sera avec Jonathan Denis,
00:54:52 président de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité.
00:54:55 Pourquoi je voulais qu'on en parle ensemble ?
00:54:57 Parce qu'un accès plus large que prévu à l'aide à mourir a été voté
00:55:00 en commission spéciale à l'Assemblée nationale.
00:55:02 On va voir tout cela avec Florian Doré et on ouvre le débat avec notre invité.
00:55:06 Et avec vous, bien évidemment, j'ai hâte de vous entendre.
00:55:09 Un recours à l'aide à mourir plus accessible que prévu.
00:55:12 Lors de l'examen du texte en commission spéciale à l'Assemblée nationale,
00:55:16 les députés ont largement remanié le projet de loi du gouvernement.
00:55:19 Plusieurs conditions limitant l'accès à l'aide à mourir ont volé en éclat
00:55:23 aux grandes dames de certains députés.
00:55:25 Le débat a pris un tournant très inquiétant.
00:55:28 Le législateur a ouvert la boîte de Pandore au détriment de la protection
00:55:31 du patient, de ses proches et de ses soignants.
00:55:34 Au cœur des débats, le critère selon lequel les patients doivent avoir
00:55:37 leur pronostic vital engagé à court ou moyen terme pour être éligible
00:55:41 à l'aide à mourir a été supprimé, remplacé par la notion de phase avancée
00:55:45 ou terminale de la maladie.
00:55:48 La proposition sur le discernement du patient a, elle, été mise à mal.
00:55:52 Le texte prévoit désormais qu'une demande d'euthanasie puisse être inscrite
00:55:56 dans les directives anticipées, c'est-à-dire les dernières volontés médicales
00:56:00 écrites pour un patient qui ne serait plus conscient.
00:56:03 Le délai de 48 heures de réflexion du patient avant d'accéder à l'aide à mourir
00:56:07 a lui aussi été assoupli.
00:56:09 Les députés ont proposé qu'il puisse être abrégé sur l'avis d'un médecin.
00:56:13 Enfin, la commission a adopté l'instauration d'un délit d'entrave
00:56:17 sur le droit à mourir, comme c'est le cas pour l'IVG.
00:56:20 Un soulagement pour cet élu de la France Insoumise.
00:56:23 Victoire ! Que les groupuscules intégrés soient avertis,
00:56:27 ils s'exposent à un an de prison et 15 000 euros d'amende
00:56:30 s'ils veulent entraver le droit d'une personne d'accéder à l'aide à mourir.
00:56:33 Après l'examen du texte en commission, les débats se poursuivront
00:56:37 dans l'hémicycle le 27 mai prochain.
00:56:40 On ouvre le débat, on va retrouver tout de suite Jonathan Denis,
00:56:44 président de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité.
00:56:47 Merci Jonathan d'avoir accepté notre invitation.
00:56:50 C'est un sujet très sensible pour Emmanuel Macron.
00:56:53 On savait qu'il était d'une extrême prudence.
00:56:56 Et là, il semblerait que le modèle français s'annonce un petit peu
00:56:59 plus permissif que prévu. Quelle est votre réaction ?
00:57:03 C'est tout le jeu parlementaire. Emmanuel Macron a dit qu'il y avait
00:57:06 un projet de loi. Il avait rappelé que ce projet de loi pouvait être amendé,
00:57:09 discuté. C'est le rôle des parlementaires aujourd'hui de savoir
00:57:12 si, oui ou non, ce projet de loi permet d'accompagner les personnes
00:57:15 qui peuvent faire des demandes d'aide à mourir, des personnes qui peuvent
00:57:18 partir aussi à l'étranger, comme c'est le cas aujourd'hui par exemple
00:57:21 en Belgique ou en Suisse. Donc moi, je fais confiance aux parlementaires
00:57:24 et dans la commission spéciale et puis ensuite à l'Assemblée nationale
00:57:27 et au Sénat pour pouvoir enrichir ce texte et qu'il y ait un débat
00:57:30 véritablement serein et apaisé qui réponde aux questions
00:57:33 qui sont posées à une demande finalement qui est extrêmement majoritaire
00:57:36 aujourd'hui chez nos concitoyens depuis de très nombreuses années.
00:57:39 Très sincèrement, vous vous attendiez à cette ouverture
00:57:42 où on voit qu'on sera peut-être plus permissif que d'autres pays
00:57:45 qui étaient déjà plus en avance que nous ?
00:57:48 Ce n'est pas une question d'être plus permissif, c'est une question
00:57:51 de savoir si on peut répondre aux souffrances qui sont expliquées
00:57:54 par des personnes, qu'elles soient physiques ou psychologiques
00:57:57 quand elles ont par exemple une affection grave et incurable.
00:58:00 Moi, j'ai toujours défendu le fait que le stade avancé ou terminal,
00:58:03 la phase avancée ou terminale, devait être retenue en même temps
00:58:06 que l'incurabilité évidemment et que l'expression des souffrances
00:58:09 physiques ou psychologiques. J'ai toujours défendu que le fait
00:58:12 de mettre un pronostic vital à court ou à moyen terme était une mauvaise idée
00:58:15 mais on voit bien même des médecins qui sont opposés à la "d'aider à mourir"
00:58:18 ont expliqué que c'était une mauvaise idée puisque le court terme
00:58:21 ce serait quelques heures et quelques jours et le moyen terme,
00:58:24 personne n'est capable de le définir. Donc on n'est pas plus permissif
00:58:27 ou moins permissif que d'autres, on fait simplement une discussion
00:58:30 qui permet de répondre aux questions qui sont posées et aux demandes
00:58:33 qui sont exprimées surtout par les Françaises et les Français.
00:58:36 - Jonathan on ouvre le débat avec nos invités du jour.
00:58:40 Judith, quel est un petit peu votre sentiment ? On a l'impression
00:58:43 qu'évidemment les choses ont un peu changé quoi.
00:58:46 - C'est un débat extrêmement délicat sur lequel j'avoue ne pas avoir d'avis tranchés.
00:58:51 Par exemple, le président de l'association "Au droit à mourir dans la dignité"
00:58:59 nous dit que pronostic vical engagé à moyen terme c'est très très difficile à évaluer.
00:59:09 Il me semble que la phrase qu'ont mise les députés à la place
00:59:12 à savoir "phase avancée ou terminale" est également extrêmement difficile à évaluer.
00:59:17 Phase avancée qui peut dire, ça ne résout pas le problème me semble-t-il,
00:59:23 dans l'ambiguïté. Et moi je serais assez d'accord avec l'idée de pouvoir inscrire
00:59:30 dans ses volontés le recours à l'euthanasie si on n'est plus en état
00:59:36 de l'exprimer soi-même à ce moment-là. Mais on ne peut pas faire ça
00:59:42 et introduire une ambiguïté sur l'état en question. C'est ou l'un ou l'autre.
00:59:46 Soit on dit, et ça me paraît quand même plus clair, "phase terminale rapprochée"
00:59:54 et là on peut inscrire dans les dernières volontés, soit on ne le fait pas.
01:00:00 Jonathan, tour de table.
01:00:01 Moi le sujet est incroyablement profond, c'est peut-être l'un des sujets
01:00:06 les plus difficiles à aborder. Et là où je suis très embêté,
01:00:09 c'est que ce soit justement cette Assemblée nationale, cette représentation-là
01:00:13 à qui échoie l'examen de ce texte, je ne suis pas du tout confiant moi
01:00:17 à titre personnel, en tant que citoyen, à part l'aptitude de nos députés.
01:00:23 En revanche, j'ai toute confiance en nos sénateurs.
01:00:29 Et les commissions sénatoriales nous prouvent année après année
01:00:33 leur degré de sérénité et de sens. Il suffit de voir la teneur, le ton
01:00:38 du tweet que vous avez montré de Mme Simonnet de LFI.
01:00:42 On parle quand même d'abréger la vie d'un être humain.
01:00:46 Et on peut légitimement se poser la question de voir qu'avec cet élargissement,
01:00:50 donner la mort devient, c'est écrit dans l'un des textes, devient un soin médical.
01:00:56 Or, nos députés semblent jouer sur les mots, et quand je vois que la société française
01:01:04 de soins palliatifs, qui connaît un peu ce métier, s'alarme de cet élargissement,
01:01:08 je m'inquiète un peu. Parce que les soins palliatifs font, et les gens qui travaillent
01:01:13 dans ces soins-là font un travail exceptionnel.
01:01:17 Et de voir qu'ils pourraient être quelque peu mis de côté pour laisser place
01:01:22 à, pardon de l'expression, bien que ça s'impose par moment, mais une mort à la carte,
01:01:26 c'est très grave et je suis un peu inquiet que ce soit ces députés-là,
01:01:29 cette représentation nationale, qui en ait la gestion.
01:01:32 Paul et Naïma, je vous donne la parole dans quelques instants, mais Thomas,
01:01:36 même au sein de la majorité, ce texte divise. Je vois que Charles Ordoel,
01:01:42 qu'on a le plaisir parfois d'accueillir sur nos plateaux, n'est pas spécialement pour.
01:01:46 C'est un sujet qui dépasse les clivages politiques habituels.
01:01:50 C'est un sujet sensible, je te le disais.
01:01:52 Beaucoup de sensibilité s'exprime sur ce dossier. C'est vrai que vous avez,
01:01:55 par exemple, le rapporteur du texte, c'est Olivier Falorni, on sait très en point
01:01:59 qu'on a eu souvent sur ce plateau.
01:02:01 Et vous avez aussi la personne qui est en charge de ce dossier, c'est Agnès Firmin-Lebaudot,
01:02:05 l'ancienne ministre de la Santé, qui n'est pas véritablement sur la même ligne.
01:02:08 Elle dit que l'équilibre originel du texte a été bouleversé par les modifications
01:02:13 en commission, alors qu'Olivier Falorni dit plutôt que ça va dans le bon sens.
01:02:17 Le résultat sera celui de la représentation nationale.
01:02:20 Il est vrai qu'on est à présent assez loin du texte tel qu'il avait été imaginé
01:02:24 par le gouvernement, en tout cas tel qu'il avait été présenté en Conseil des ministres.
01:02:28 Paul.
01:02:29 C'est effectivement, moi je partage les précautions de mes camarades en face,
01:02:33 de Jonathan et de Judith, c'est un débat qui est profondément compliqué,
01:02:38 très profondément compliqué, parce qu'il touche à ce qui du plus profond de nous-mêmes,
01:02:43 de chacun d'entre nous, va être de l'ordre de, pour certains, la foi,
01:02:47 pour les athées ou pour les agnostiques autre chose, peut-être l'éthique, la morale,
01:02:51 le rapport à la mort, et ça c'est quelque chose qui est au creuset
01:02:55 de toute la philosophie occidentale.
01:02:56 Donc si vous voulez, on ne va pas le trancher comme ça en 30 secondes, c'est compliqué.
01:03:00 Après, ce qui est vrai, c'est que déjà j'ai un problème avec l'expression
01:03:04 "mourir dans la dignité", premièrement, parce que je pense qu'il n'y a pas de mort indigne,
01:03:08 une mort digne, là c'est une proposition qui est celle de l'euthanasie,
01:03:12 n'ayons pas peur des mots, ce n'est pas une proposition sur la dignité ou l'indignité,
01:03:16 et c'est comment est-ce que ça se justifie ou non de recourir à l'euthanasie dans certains cas.
01:03:20 Moi je suis plutôt sur une ligne, mais là aussi je garde encore quelques marges
01:03:24 de manœuvre intellectuelle, je ne suis pas complètement tranché sur le sujet,
01:03:28 en revanche je pense que déjà toute la loi Leonetti, rien que la loi Leonetti,
01:03:32 et des soins palliatifs de qualité, et des soins palliatifs dans lesquels on investit
01:03:36 et qui ne sont pas en ruine, ce serait déjà, à mon avis, un grand progrès
01:03:40 contre la souffrance des derniers temps de la vie humaine.
01:03:44 Je pense que c'est ça la première chose.
01:03:45 Et ensuite, deuxième chose, mais là c'est plutôt juste une mise en garde,
01:03:47 c'est que je me méfie toujours de ces propositions de loi,
01:03:51 de ces propositions de réforme, de changement, qui s'apparentent à une révolution progressiste,
01:03:55 parce qu'en général, elles commencent petites et finissent très grandes.
01:03:58 Donc j'ai peur qu'on finisse, comme dans certains coins du monde d'ailleurs,
01:04:01 avec une euthanasie qui deviendrait, pour certains économistes farfelus,
01:04:05 une solution pour être moins pesé sur le système des retraites,
01:04:09 pour certains autres qui ont une vision technique de l'existence,
01:04:13 une abréviation de l'existence très rapide qui pourrait se justifier par je ne sais trop quoi.
01:04:17 Franchement, quand on ouvre la boîte de Pandore, si vous voulez,
01:04:20 tous les docteurs Folamour de la fin de vie peuvent se réveiller, et ça, ça me fait peur.
01:04:24 C'est un sujet au combien sensible. Je voulais remercier évidemment Jonathan Denis,
01:04:28 président de l'association pour le droit de mourir dans la dignité.
01:04:31 Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:04:33 13h40, ça tue très en tard, on fait un nouveau tour de l'information avec Michael Dorian.
01:04:37 Environ 400 entreprises et commerces ont été dégradées, pillées ou encore incendiées.
01:04:42 Depuis le début des émeutants Nouvelle-Calédonie,
01:04:44 la Chambre de commerce et d'industrie de l'archipel a appelé à préserver le peu qu'il reste de l'économie.
01:04:49 Elle précise que plus de 1000 employés sont désormais sans travail.
01:04:53 Hommage à Jean-Claude Godin, aujourd'hui à 17h en mairie de Marseille,
01:04:57 l'ancien et emblématique maire de la cité phocéenne,
01:05:00 est décédé hier à l'âge de 84 ans dans sa résidence du Var.
01:05:04 Ses obsèques auront lieu jeudi.
01:05:06 Et puis un joli carton pour le premier long-métrage d'Artus.
01:05:09 Un petit truc en plus a passé la barre des 3 millions d'entrées,
01:05:13 et moins de 3 semaines après sa sortie, un succès français pour un film à petit budget
01:05:17 et qui dépasse en ce moment les blockbusters américains.
01:05:20 - Merci beaucoup, Miquel.
01:05:22 Un système et une mille news, ça passe vite une heure et demie évidemment.
01:05:25 Merci mes amis de m'avoir accompagné.
01:05:27 Merci pour votre fidélité à ce rendez-vous.
01:05:29 Merci à l'équipe qui m'a entouré ce mardi,
01:05:31 Benjamin Bouchard, Abibam Gizou, David Bouinet, Camille Guédon, Antoine Achebo de La Roulière.
01:05:35 Merci à la programmation, Nicolas Nissime et Francisca Bamele.
01:05:38 Merci aux équipes en régie, réalisatrice, Mathieu, vidéo, Nicolas, au son, Anatole.
01:05:43 Vous pouvez revivre cette émission sur notre site cnews.fr.
01:05:47 Tout de suite, Nelly Dena, qui est 180 minutes.
01:05:50 Nelly qui reviendra évidemment, puisqu'elle connaît bien les Nouvelles-Calédonies.
01:05:53 Sur cette annonce, Emmanuel Macron va se rendre dès ce soir en Nouvelles-Calédonies.
01:05:58 Et Quentin Gabriel Etal, ça sera après les Européennes.
01:06:01 Passez une belle journée et on se retrouve demain à partir de 12h30.
01:06:05 Bye bye.
01:06:06 ...