Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
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00:00:00 Bonjour et bienvenue à tous pour Midi News.
00:00:04 Voici le programme.
00:00:05 Emmanuel Macron assume-t-il vraiment le texte immigration ?
00:00:09 Alors d'un côté, il dit que c'est le bouclier qu'il nous manquait,
00:00:12 de l'autre, il comprend les protestations des uns et des autres.
00:00:16 On va essayer d'y voir un peu plus clair.
00:00:18 Pendant ce temps, la front des départements de gauche s'organise.
00:00:21 Ils sont plus d'une trentaine à dire qu'ils refuseront d'appliquer,
00:00:25 écoutez bien, la loi, d'appliquer la loi sur les prestations sociales.
00:00:29 Une front dénoncé ce matin, vous l'entendrez par Bruno Le Maire.
00:00:33 Intéressant, le président du Medef affirme qu'il faudra
00:00:36 quelques 4 millions de travailleurs étrangers d'ici 2050.
00:00:40 Oui, vous avez bien entendu, en plein débat encore sur l'immigration.
00:00:43 Alors, le patronat immigrationniste et provocateur,
00:00:47 nous poserons la question à nos invités.
00:00:49 Et puis enfin, Gérard Depardieu défendu par Emmanuel Macron
00:00:53 qui dénonce une chasse à l'homme et contredit totalement
00:00:56 sa ministre de la Culture.
00:00:58 On vous parle de la chasse pour le programme.
00:00:59 Mais tout d'abord, c'est une chasse, le journal,
00:01:01 présenté par Somaya Labidi. Bonjour à vous, Somaya.
00:01:04 Bonjour Sonia, bonjour à tous. C'est un très bon texte.
00:01:07 C'est un texte de fermeté, de justice.
00:01:09 Ce sont les mots de Bruno Le Maire ce matin à votre micro, Sonia.
00:01:13 Le ministre de l'Economie a défendu bec et ongle
00:01:16 le projet de loi immigration. Écoutez.
00:01:18 C'est un très bon texte. C'est un texte de fermeté.
00:01:22 C'est un texte de justice. C'est surtout un texte nécessaire
00:01:26 pour protéger les Français. Ce texte, je le soutiens à 100%.
00:01:31 Vous avez aujourd'hui en France un certain nombre d'étrangers
00:01:34 qui sont en situation irrégulière et qu'on n'arrive pas
00:01:37 à faire quitter le territoire. Ce texte va permettre
00:01:40 d'accélérer l'exécution des obligations de quitter
00:01:42 le territoire français. Après, il y a des dispositions
00:01:45 qui me paraissent moins nécessaires que d'autres.
00:01:47 La disposition que vous mentionnez sur la caution,
00:01:49 ça ne me paraît pas la disposition la plus indispensable du texte.
00:01:52 Je le reconnais bien volontiers. Mais l'équilibre global du texte,
00:01:55 c'est un message de fermeté et un message de justice.
00:01:58 Il me paraît bon et il doit être présent.
00:02:00 Emmanuel Macron dénonce, je cite, "une chasse à l'homme"
00:02:03 contre Gérard Depardieu. Et par la même occasion,
00:02:06 le président de la République a désavoué sa ministre de la Culture.
00:02:09 Je vous propose de l'écouter lors de son interview
00:02:12 sur France Télévisions hier soir.
00:02:14 La question, c'est est-ce que je vais commencer à retirer
00:02:17 la Légion d'honneur à des artistes ou des responsables
00:02:21 quand ils disent des choses qui me choquent ?
00:02:23 La réponse est non. Et je vous le dis tout de suite
00:02:25 parce que ça n'est pas un ordre moral et je n'ai pas envie que ce le soit.
00:02:28 Mais non, mais il continuera, il va y avoir des gens transgressifs.
00:02:31 La ministre de la Culture s'est avancée.
00:02:33 Oui, je le confirme. Un peu trop.
00:02:35 Vous ne me verrez jamais sans les chasses à l'homme. Je déteste ça.
00:02:38 Il s'agit de ça.
00:02:39 Mais quand tout le monde tombe sur la même personne en disant
00:02:42 "pique-pendre sur la base d'un reportage sans qu'il ait même
00:02:45 la possibilité de se défendre, qui est le moins contradictoire",
00:02:49 donc ça, avec moi, c'est non.
00:02:51 Et puis des manifestations contre la loi immigration ont eu lieu
00:02:55 hier soir à Avignon, Besançon, Cherbourg ou encore à Rennes.
00:02:58 Des manifestations à l'appel d'associations, de syndicats
00:03:02 et de partis politiques de gauche. Je vous propose de découvrir
00:03:05 cette séquence qui s'est déroulée hier en Ile-et-Vilaine.
00:03:08 "C'est pas les immigrés qui sont de trop, c'est Armana et les fachos."
00:03:16 "Nous sommes tous des travailleurs, avec ou sans papiers."
00:03:27 "Nous."
00:03:28 Voilà ce qu'on pouvait dire de l'actualité à midi, Sonia.
00:03:33 Merci. On vous retrouve tout à l'heure, Somaya.
00:03:36 Nos invités autour de la table, Philippe David, sont avec nous.
00:03:39 Merci d'être là.
00:03:40 Avec un immense plaisir, Sonia.
00:03:42 Ah bah à ce point ?
00:03:43 Ah oui, évidemment.
00:03:44 Je vous remercie.
00:03:45 Et le terme "immense" est même faible.
00:03:47 Ça va être difficile pour nous, Sonia.
00:03:50 Alors, et vous ?
00:03:51 Moi, ça me fait plaisir aussi.
00:03:53 Écoutez, je vais pas vous dire que je suis pas content de vous voir.
00:03:57 Merci, Paul Melun, d'être là.
00:03:58 Évidemment, je salue Nathan Devers.
00:04:00 Merci.
00:04:01 Je suis très heureux aussi.
00:04:02 Bon élève.
00:04:03 Attention, hein.
00:04:04 Mais moi, je suis...
00:04:05 Non mais vous êtes là tous les jours.
00:04:06 Vous allez pas me dire "ça me fait plaisir d'être à midi".
00:04:08 Là, ça vous fait plaisir ?
00:04:10 C'est moi qui vous l'ai demandé.
00:04:11 Ça faillote sur ce plateau.
00:04:12 Mais en même temps, vous m'avez dit "attention, si j'y suis pas,
00:04:14 tu vas voir ce que tu vas voir".
00:04:15 Alors ça, c'est faux, par contre.
00:04:16 Ottier Lebrecht, merci.
00:04:18 Gabriel Cluzel, également, merci de votre présence.
00:04:21 Peut-être avant d'évoquer nos sujets,
00:04:23 puisque nous avons un spécialiste à la fois des citations
00:04:26 et des phrases un peu d'antan, qui fleurent bon, la nostalgie.
00:04:29 On vient d'entendre le président dire "pique-pendre".
00:04:31 Et hier, quelle a été l'expression la plus recherchée sur...
00:04:36 "Garçon de bain".
00:04:37 Eh oui, tout le monde est allé voir ce que voulait dire "garçon de bain".
00:04:40 C'est quelqu'un qui est assez mal éduqué.
00:04:42 J'aime bien ces citations, "pique-pendre", "garçon de bain".
00:04:46 Après, il va dire que "un tel est un ganache", etc.
00:04:49 C'est très amusant, c'est un petit côté Troisième République.
00:04:52 C'est vrai qu'on a manqué même de la Quatrième République ces derniers temps.
00:04:56 Oui, mais à l'Assemblée, c'était plutôt de la Quatrième.
00:04:58 Oui, ça dépend.
00:04:59 Il s'insultait bien plus, à mon avis, sous la Troisième.
00:05:01 Je suis d'accord.
00:05:02 Alors, le président Emmanuel Macron, hier, il n'y a pas eu d'insulte.
00:05:06 Au contraire, il a essayé de rassurer la gauche,
00:05:08 mais on n'a pas eu l'impression qu'il assumait véritablement.
00:05:10 Gauthier Lebrecht, le texte Immigration,
00:05:12 c'est comme si vous aviez une indigestion de couleur
00:05:14 et on vous dit "encore une petite bouchée, la dernière cuillère".
00:05:18 Alors, d'un côté, il dit que c'est le bouclier qui nous manquait,
00:05:20 et puis de l'autre, il comprend les protestations des uns et des autres.
00:05:23 Regardez ce sujet préparé par nos équipes, on en parle juste après.
00:05:26 C'était une prise de parole très attendue.
00:05:30 Après l'adoption controversée du projet de loi Immigration,
00:05:33 Emmanuel Macron a tenu à réaffirmer sa position.
00:05:36 Moi, je revendique que cette loi est due en même temps.
00:05:40 D'abord parce que lutter contre l'immigration clandestine,
00:05:42 j'ai du mal à penser que ce serait que de droite.
00:05:44 Accusé par la gauche d'avoir repris un texte du Rassemblement national,
00:05:48 le chef de l'Etat a également tenu à répondre.
00:05:51 Qu'est-ce que ça veut dire, faire barrage au Rassemblement national ?
00:05:54 Ça veut dire ne pas reprendre ses idées. Dans le texte, il n'y a pas ses idées.
00:05:57 L'école est gratuite pour les enfants. Pardon, mais l'aide médicale d'Etat,
00:06:01 moi, j'ai combattu à deux reprises Mme Le Pen.
00:06:03 Eh bien moi, j'assume totalement de dire que nos compatriotes attendaient cette loi,
00:06:09 que si on veut que le Rassemblement national et ses idées n'arrivent pas aux responsabilités,
00:06:13 il faut traiter les problèmes qui le nourrissent.
00:06:16 Le président de la République a aussi réitéré son soutien à sa majorité,
00:06:20 qui s'est divisée sur ce texte.
00:06:22 J'ai aussi beaucoup de respect pour tous les députés de la majorité
00:06:25 qui ont voté une loi, qui n'était pas une loi dont ils aimaient toutes les dispositions,
00:06:30 mais dont ils ont considéré que c'était une loi utile pour le pays.
00:06:34 Et au fond, un bouclier qui nous manquait.
00:06:37 Emmanuel Macron a également promis un nouveau cap pour 2024.
00:06:41 Quand on assume du bout du bout du bout des lèvres une loi comme celle-là, aussi importante,
00:06:46 c'est qu'on n'assume pas.
00:06:49 On a compris dès hier midi avec Olivier Véran quel était le souhait d'une partie du gouvernement,
00:06:55 parce que je fais une exception ce matin avec Bruno Le Maire,
00:06:58 qui assume à 100%, il n'utilise pas le terme de 100% pour rien,
00:07:01 puisqu'on avait Olivier Véran hier midi qui était quasiment en train de s'excuser
00:07:04 devant les Français et devant les étrangers qui vivent en France
00:07:07 de la loi qui venait d'être adoptée par le Sénat et l'Assemblée nationale.
00:07:12 On a Élisabeth Borne qui, hier matin, fait le récapitulatif de la loi
00:07:17 en disant ce qui est constitutionnel et ce qui ne l'est pas.
00:07:19 On a Emmanuel Macron qui saisit lui-même le Conseil constitutionnel
00:07:22 en priant en secret que le Conseil constitutionnel censure les points
00:07:27 d'îlés avec les Républicains. On peut les citer, évidemment, les prestations sociales,
00:07:31 le droit du sol, la fin de l'automaticité du droit du sol,
00:07:34 le durcissement du regroupement familial, les quotas d'immigration,
00:07:38 et ce qui ne sera pas censuré par le Conseil constitutionnel,
00:07:41 on le comprend en filigrane en écoutant le chef de l'État, pourra être revu.
00:07:44 En gros, pourquoi pas ? Allons voter avec la NUPES la fin de ce qu'on a voté avec les Républicains.
00:07:49 Exemple, alors là c'est vraiment la caution pour les étudiants étrangers.
00:07:53 Vous savez à combien elle va s'élever cette caution ?
00:07:55 Entre 10 et 20 euros. C'est ce qu'a dit hier Elisabeth Borne.
00:07:58 Façon parfaite d'enterrer cette mesure.
00:08:00 Donc on voit bien qu'on a une partie du gouvernement, et pas des moindres,
00:08:03 la première d'entre elles, c'est-à-dire la première ministre,
00:08:05 et puis le chef de l'État qui espère que ce qui a été dîlé avec les Républicains
00:08:09 sera enterré par le Conseil constitutionnel.
00:08:11 Il faut qu'on s'y arrête. Vraiment, Gabrielle Cusette,
00:08:13 ce que l'exécutif n'attend qu'une chose, c'est que le Conseil constitutionnel,
00:08:16 les sages, retoquent certaines dispositions d'urcit du texte.
00:08:19 Les mêmes dispositions qui sont approuvées par une grande majorité de Français.
00:08:24 Quelle image on va renvoyer ? Que les sages, finalement, s'assoient sur le Parlement,
00:08:29 sur aussi la démocratie, même si elle est imparfaite ?
00:08:32 Oui, c'est très problématique. De fait, vous avez raison, ce gouvernement,
00:08:36 enfin Emmanuel Macron du reste, le premier, n'assume pas cette loi.
00:08:40 Moi, ça m'amusait parce qu'il a dit "il y a des points intéressants,
00:08:44 mais il y a des choses que je n'aime pas".
00:08:45 Moi, ça m'a rappelé mon prof de maths devant ma copine.
00:08:47 Il ne l'assumait pas.
00:08:48 Moi aussi. Et c'est vrai que, très clairement, il prend ses distances.
00:08:55 Et il compte sur une institution qui, en fait, est devenue tentaculaire quand même,
00:09:02 qui outrepasse ce pour quoi elle a été créée.
00:09:06 Enfin, là, elle va quand même s'occuper de constitution, mais si vous voulez,
00:09:09 elle va faire la loi à la part.
00:09:11 Le constitutionnel, pas de politique.
00:09:12 Mais ce que l'on craint, c'est que, techniquement, elle doit s'occuper de constitution,
00:09:19 mais en filigrane, on voit bien que tout cela est un thème politique.
00:09:23 Je vous rappelle que c'est quand même le conseil constitutionnel
00:09:26 qui avait édicté ce principe de fraternité dans la même matière pour Cédric Heroux.
00:09:33 Alors, si le conseil constitutionnel détricote ce que les députés ont tissé,
00:09:41 et à la demande du président de la République,
00:09:45 on se demande s'il n'y a pas une énorme confusion des pouvoirs,
00:09:48 et plus qu'une crise politique, c'est une crise démocratique, en réalité.
00:09:52 Très sincèrement, moi, j'ai entendu entre Elisabeth Borne et le président,
00:09:56 une forme, je ne vais pas dire de pression sur les sages, mais presque.
00:09:59 Voilà la copie, voilà les points sur lesquels nous ne sommes pas d'accord.
00:10:02 S'il vous plaît, corrigez notre copie, je vous en prie.
00:10:04 Ce dont il s'agit là, et c'est très grave, c'est un déni de démocratie
00:10:08 qui est en train de se préparer.
00:10:10 C'est-à-dire que, si on résume tout le parcours de cette loi,
00:10:13 80% des Français veulent de la fermeté sur l'immigration.
00:10:17 D'abord, il y a la souveraineté populaire.
00:10:19 Ensuite, le projet de loi, il est adopté par plus de 300 et quelques parlementaires.
00:10:23 Donc on peut quand même dire qu'il y a une majorité importante.
00:10:26 Donc le processus démocratique, au plan parlementaire, il est achevé.
00:10:29 Maintenant que cette loi, émanation de la souveraineté populaire
00:10:32 et de la démocratie, est en place, on voit qu'il y a un certain nombre
00:10:36 de fous qui sont en train de se dresser contre le processus démocratique.
00:10:41 C'est ces soi-disant sages du Conseil constitutionnel, d'abord,
00:10:44 qui sont censés juger en droit et pas faire de politique.
00:10:47 - Ah, vous vous y allez, hein ?
00:10:48 - Non, mais on dit les sages. En tout cas, là, ils ne sont pas censés faire de politique.
00:10:50 Ils sont censés juger la constitutionnalité de ces différentes mesures, point barre.
00:10:54 Et après, on est en train de nous agiter aussi le spectre
00:10:56 des institutions européennes, en disant, oui, mais il y a la Cour européenne
00:10:59 des droits de l'homme, et puis en parallèle, il y a, et ça, c'est le plus important d'ailleurs,
00:11:03 qui a été négocié à Bruxelles sur la clé de répartition des migrants
00:11:06 dans tous les États membres, moyennant des sanctions.
00:11:08 Donc, ce qu'on fait d'une main en France, en disant, il y a une loi
00:11:12 qui va être très, très ferme, vous allez voir ce que vous allez voir,
00:11:14 dans le même temps, l'Union européenne fait tout le contraire.
00:11:16 Donc, si vous voulez, on est en train de nager en plein délire et de flouer,
00:11:20 si on repart au début de mon processus, on est en train de flouer les 80% de Français
00:11:23 qui veulent qu'il se passe quelque chose, donc délit de démocratie.
00:11:26 - Ne faisons pas, pour être objectif, de procès d'intention aux sages
00:11:29 au Conseil constitutionnel, parce que là, on va voir ce qu'il emmenait
00:11:32 Nathan Devers.
00:11:33 - Ah oui, moi, je ne leur ferai pas de procès d'intention et je verrai
00:11:37 si délit de démocratie ou... J'emploierais plutôt le mot
00:11:40 d'étrange défaite, pour qualifier ce qui est en train de se passer.
00:11:44 Et étrange défaite, à mon avis, dont les acteurs sont très nombreux,
00:11:47 peut-être qu'on dira tout à l'heure un mot de la gauche,
00:11:49 la manière dont la gauche a voté, avec notamment le Rassemblement national,
00:11:53 contre une loi qu'elle n'aimait pas, mais enfin, qui n'avait rien à voir
00:11:56 avec la loi qui, là, a été adoptée, tout en sachant que ça allait se durcir.
00:12:00 Ça, par exemple, c'est problématique. Enfin, une grande partie de la gauche,
00:12:02 pas toute la gauche. Mais là, ici, il y a quand même quelque chose
00:12:07 qui est une trahison de l'esprit même du macronisme tel qu'il a été revendiqué,
00:12:12 notamment dans l'entre-deux-tours des élections de 2018.
00:12:15 - Vous avez une définition du macronisme pour savoir ce que serait
00:12:17 une trahison du macronisme ? Je ne sais plus.
00:12:19 - Je cite le macronisme de l'entre-deux-tours.
00:12:21 - Le macronisme lui-même est trahissant.
00:12:22 - Alors là, il était... Ce macronisme-là était... Peut-être.
00:12:24 Mais ce macronisme-là...
00:12:25 - C'est là que vous nous faites des nœuds au cerveau.
00:12:27 - Trahissez les traîtres. C'est peut-être quelque chose de loyal.
00:12:30 - Mais là, en l'occurrence, il y avait dans l'entre-deux-tours
00:12:32 un appel très, très clair du macronisme dans les deux élections
00:12:35 de dire "barrage contre l'extrême droite".
00:12:38 "Je me suis élu. Je sais que ce vote m'oblige.
00:12:41 Je sais que très nombreux", je cite Emmanuel Macron en 2022,
00:12:43 "je sais que très nombreux ont été les électeurs qui ont voté pour moi
00:12:46 alors qu'ils n'adhèrent pas à mon programme, mais qu'ils ne voulaient pas
00:12:48 de Marine Le Pen et je m'en souviendrai pendant les cinq ans".
00:12:51 Et là, on est dans une situation où on pourra reprendre les choses
00:12:54 dans le détail, mais cette loi telle qu'elle a été adoptée,
00:12:57 il y a un certain nombre d'éléments importants qui viennent,
00:13:00 si on fait leur généalogie, des idées du Front National,
00:13:04 même pas du Rassemblement National, du Front National,
00:13:06 par la médiation des Républicains, mais originairement,
00:13:10 ces idées viennent de là, premièrement.
00:13:12 Deuxièmement, on a une Marine Le Pen et des gens du RN...
00:13:16 - Si Marine Le Pen, vraiment, pardon d'être caricatural,
00:13:18 dit "il fait jour quand le soleil se lève",
00:13:21 il faut qu'on dise "non, il fait nuit"?
00:13:23 - On peut reprendre les éléments dans le détail,
00:13:25 mais je pense que la préférence nationale pour les aides,
00:13:28 la caution pour les étudiants étrangers, quel que soit son montant,
00:13:31 l'extension de la déchance de nationalité,
00:13:34 je ne pense pas que ce soit des idées qui relèvent de dire
00:13:36 "il fait jour quand il fait jour".
00:13:37 - Donc vous excluez de la victoire idéologique aussi du RN ?
00:13:40 - C'est mon avis, on peut en discuter, mais en tout cas,
00:13:42 quand on a une Marine Le Pen qui, aujourd'hui, ne cesse de dire
00:13:44 que cette loi est évidemment inspirée par elle,
00:13:47 qu'elle en est très heureuse, que c'est la première fois
00:13:49 qu'elle met un pied dans le pouvoir concret
00:13:51 et qu'elle ira plus loin plus tard, etc.,
00:13:53 on ne peut pas dire que c'est faux.
00:13:55 - Là, vous tombez dans le piège de Marine Le Pen,
00:13:57 qui récupère cette loi, effectivement,
00:14:00 sur le terme de préférence nationale qui est dans tous les médias,
00:14:02 c'est une victoire idéologique pour le RN.
00:14:04 Je vous rappelle simplement deux choses,
00:14:06 les sénateurs du RN ont voté contre la loi du Sénat,
00:14:10 qui a été adoptée à peu de choses près par les députés.
00:14:13 Le matin de l'adoption de cette loi,
00:14:15 Jordane Bardella dit sur France Inter
00:14:17 "on ne va pas la voter parce qu'il y a l'article 4 bis
00:14:19 qui est un appel d'air, une régularisation".
00:14:22 - Oui, Marine Le Pen avec le flair politique,
00:14:24 c'est une énorme habileté politique.
00:14:26 - C'est le programme de Marine Le Pen qui a été adopté,
00:14:28 et il y a juste 80% des Français, 70 selon le sondage élab,
00:14:30 qui sont favorables à ce texte,
00:14:32 donc ça va bien au-delà du simplement
00:14:34 l'électorat de Marine Le Pen.
00:14:36 - Il y a quand même une chose amusante
00:14:38 pour rebondir sur les propos de Gauthier,
00:14:40 sur les 70% des Français, c'est un sondage élab,
00:14:42 je crois qu'ils disent qu'ils approuvent la loi immigration,
00:14:45 quand il y a eu la réforme des retraites,
00:14:48 la majorité de Français disait qu'il ne fallait pas
00:14:50 faire la réforme des retraites,
00:14:52 tous les gens de gauche disaient "écoutez les sondages,
00:14:54 écoutez le peuple, il ne faut pas faire la réforme des retraites
00:14:57 parce qu'une majorité de gens est contre",
00:14:59 et là 70% des gens sont pour la loi immigration,
00:15:02 et ils disent "mais il ne faut surtout pas écouter le peuple".
00:15:05 Comme "si le peuple se trompe, il faut changer le peuple",
00:15:08 c'est bien ça le message ?
00:15:10 - Vous l'avez bien compris.
00:15:12 - Sur cet aspect, à mon avis, il y a deux points qu'on pourrait dire.
00:15:14 La première chose, c'est que les sondages,
00:15:16 je dis ça de manière générale, ce n'est pas un sujet qui me dérange,
00:15:19 les sondages, il faut quand même les lire avec des pincettes.
00:15:21 - Il ne faut pas en faire une interprétation,
00:15:24 un géométrie variable, ils pensent pas comme moi, ils ont tort.
00:15:27 - Justement, si vous regardez par exemple la première version de la loi,
00:15:30 il y avait déjà des sondages pour dire qu'une grande majorité de Français
00:15:33 était pour la deuxième version de la loi aussi.
00:15:35 - Ils veulent plus de fermeté.
00:15:37 - Deuxièmement, sur les retraites, mon argument sur les retraites,
00:15:40 c'était essentiellement de dire que les gens du COR,
00:15:42 du Conseil d'Orientation des Retraites,
00:15:44 que la réforme des retraites était une réforme négative.
00:15:47 Ce n'était pas de dire qu'il y avait une majorité de Français,
00:15:49 pendant le coronavirus, il y avait une majorité de Français
00:15:51 qui approuvaient des mesures absurdes, liberticides,
00:15:53 et contraires à l'esprit de l'État de droit.
00:15:55 Moi, je n'ai pas le fétichisme du sondage de la majorité de Français.
00:15:58 - Je vais vous dire, on est en train de discuter d'une loi,
00:16:02 alors que le pacte asile et immigration a dit totalement,
00:16:05 sur certains points, autre chose.
00:16:07 Parfois, je me demande de quoi on débat.
00:16:10 - Et pas à la main, ce que soutient la France.
00:16:12 On a Gérald Darmanin, en France,
00:16:14 qui a un discours assez martial sur l'immigration,
00:16:17 et ils viennent de soutenir, à Bruxelles,
00:16:19 une amende de 20 000 euros pour chaque migrant refusé
00:16:22 par les pays de l'Union Européenne.
00:16:24 Là aussi, il y a un double discours.
00:16:26 - Cette loi, c'est une montagne qui accouche d'une souris,
00:16:28 parce qu'il faudrait sortir de la boîte,
00:16:30 et en réalité, on reste dans une boîte qui nous contraint.
00:16:33 On change la couleur des serviettes, encore une fois,
00:16:37 mais on ne renverse pas la table.
00:16:39 Mais pourquoi les Français approuvent la loi ?
00:16:41 On leur parle d'une loi immigration, quelle qu'elle soit,
00:16:43 ils disent "j'approuve, j'approuve, j'approuve".
00:16:45 Ce qu'ils veulent, c'est que ce sujet tabou,
00:16:47 qui a été évacué pendant dizaines d'années,
00:16:49 soit mis sur la table, à défaut de renverser la table.
00:16:53 Et pourquoi Marine Le Pen n'a pas eu d'autre choix
00:16:56 que de voter cette loi ?
00:16:58 C'est que si elle ne l'avait pas votée,
00:17:00 ses électeurs n'auraient pas compris.
00:17:02 De fait, ce n'est pas une victoire idéologique,
00:17:04 contrairement à ce qu'ils disent,
00:17:06 parce que, vous avez raison de le dire,
00:17:08 cet article 4 bis,
00:17:10 il induit des régularisations de son papier.
00:17:14 10 000 par an, dit Gérald Darmanin.
00:17:16 Elle disait au départ qu'elle n'en voulait pas.
00:17:19 Mais c'est une victoire sémantique.
00:17:22 L'immigration est arrivée sur la table.
00:17:24 C'est un déplacement du curseur dans le débat public,
00:17:27 plus que politique.
00:17:28 D'ailleurs, j'ai un exemple personnel.
00:17:30 Il y a quelques années, quand on parlait
00:17:32 de la primauté du droit français sur le droit européen
00:17:36 et sur les normes et les traités,
00:17:38 c'était très évanescent.
00:17:40 Alors que là, on sent bien que ça s'est cristallisé.
00:17:42 Quand on voit le sondage du JDD ou du CNews
00:17:45 sur la préférence nationale,
00:17:47 à 70% des Français qui soutiennent ça,
00:17:49 c'est quand même une victoire idéologique pour le RN.
00:17:51 Des titres avec vous, Soubaya.
00:17:53 Quand vous voulez.
00:17:56 On est déjà dans une république bananière.
00:17:59 Il y aurait des petits rois de l'éloquo
00:18:01 qui décideraient de ne plus appliquer
00:18:03 les lois de la République.
00:18:04 C'est de la sédition.
00:18:05 Ces personnes se mettent hors des lois de la République.
00:18:07 C'est de la com.
00:18:08 C'est ridicule.
00:18:09 Et contraire à tout principe légal,
00:18:11 ce sont les mots, ce matin, d'Éric Ciotti,
00:18:13 en réaction aux 32 départements
00:18:15 qui refusent de restreindre le versement
00:18:17 de la location autonomie.
00:18:19 L'US ville juif a l'arrêt
00:18:21 après l'agression d'un éducateur.
00:18:23 Le club situé en Val-de-Marne a décidé
00:18:25 de suspendre ses prochains entraînements
00:18:27 mais aussi ses matchs.
00:18:28 Tous les mois, dans le club,
00:18:30 on a droit à une insulte ou à une agression,
00:18:32 a reconnu la victime qui a depuis porté plainte.
00:18:34 Dès le 8 janvier prochain,
00:18:36 les entraînements se tiendront à huis.
00:18:38 Clos fait savoir, le club, dans un communiqué.
00:18:40 Et puis alors que les efforts se poursuivent
00:18:43 pour obtenir une trêve dans l'enclave palestinienne,
00:18:45 Israël a ordonné de nouvelles évacuations
00:18:48 dans la plus grande ville du sud de Gaza,
00:18:50 Gaza où le bilan atteint désormais les 20 000 morts,
00:18:53 selon le Hamas.
00:18:54 Une première pause d'une semaine
00:18:55 entre le 24 novembre et le 1er décembre
00:18:58 avait permis la libération de 105 otages
00:19:00 et de 240 Palestiniens détenus par l'État hébreu.
00:19:05 Les départements de gauche n'appliqueront pas la loi.
00:19:08 Les quelques 31 départements de gauche
00:19:10 ne veulent pas appliquer, quand même,
00:19:12 écoutons les mots,
00:19:13 ils ne veulent pas appliquer la loi.
00:19:15 La loi, c'est être hors la loi.
00:19:17 Alors, ils affirment que c'est par humanité,
00:19:19 par solidarité, pour respect des valeurs,
00:19:22 évidemment, c'est des résistants.
00:19:24 Ils n'appliqueront pas les dispositions
00:19:26 sur les prestations sociales et notamment la PA.
00:19:29 Écoutons ce matin, justement, Bruno Le Maire.
00:19:31 Alors, il est clair là-dessus.
00:19:32 Écoutons-le à ce sujet.
00:19:35 C'est un très bon texte.
00:19:37 C'est un texte de fermeté,
00:19:39 c'est un texte de justice.
00:19:41 C'est surtout un texte nécessaire
00:19:43 pour protéger les Français.
00:19:45 Ce texte, je le soutiens à 100%.
00:19:48 Vous avez aujourd'hui en France
00:19:50 un certain nombre d'étrangers
00:19:51 qui sont en situation irrégulière
00:19:53 et qu'on n'arrive pas à faire quitter le territoire.
00:19:55 Ce texte va permettre d'accélérer
00:19:57 l'exécution des obligations
00:19:59 de quitter le territoire français.
00:20:00 Après, il y a des dispositions
00:20:02 qui me paraissent moins nécessaires que d'autres.
00:20:03 La disposition que vous mentionnez sur la caution,
00:20:06 ça ne me paraît pas la disposition
00:20:07 la plus indispensable du texte.
00:20:08 Ça, je le reconnais bien volontiers.
00:20:10 Mais l'équilibre global du texte,
00:20:12 c'est un message de fermeté
00:20:14 et un message de justice.
00:20:15 Il me paraît bon et il doit être présent.
00:20:17 La loi s'impose à tous,
00:20:19 surtout quand on est élu,
00:20:21 on est élu par le peuple français.
00:20:23 Ces lois sont adoptées par le peuple français,
00:20:26 par les représentants du peuple français
00:20:28 qui sont dépositaires de la souveraineté nationale.
00:20:31 C'est très sympathique de mettre la main sur le cœur
00:20:33 et de dire "je vais m'opposer".
00:20:35 Mais il y a une démocratie,
00:20:37 il y a un peuple,
00:20:38 il y a des représentants du peuple
00:20:39 et il y a une souveraineté populaire.
00:20:41 Je pense qu'il est bon que tout le monde
00:20:43 respecte les décisions de la souveraineté populaire,
00:20:46 en particulier les élus.
00:20:47 Bien, mais alors qu'on comprenne bien.
00:20:49 Ceux qui se réclament de la République
00:20:53 ne vont pas appliquer la loi.
00:20:56 Parce que je ne sais pas si vous et moi,
00:20:58 on décide, quel que soit l'objet de notre désaccord
00:21:03 de ne pas respecter la loi,
00:21:04 on ne va pas nous dire "bravo, merci".
00:21:06 Même si on met en avant des valeurs suprêmes.
00:21:08 J'estime que là, l'État doit porter plainte
00:21:11 contre les élus qui n'appliquent pas la loi.
00:21:13 Parce que la France, c'est un pays démocratique.
00:21:16 Cette loi, elle a été votée par un Parlement
00:21:18 démocratiquement élu.
00:21:19 Quand on refuse d'appliquer la loi,
00:21:22 on se comporte comme un factieux.
00:21:24 Il faut quand même appeler un chat, un chat.
00:21:26 - Pourquoi vous auriez dit ça de M. Ménard
00:21:28 quand il avait refusé d'appliquer la loi
00:21:30 sur un mariage qu'il avait refusé de faire ?
00:21:32 - Il était sous eQTF.
00:21:33 - Il était sous eQTF.
00:21:34 Alors là, ce n'est pas tout à fait la même chose.
00:21:36 - La loi lui demandait de faire ce mariage.
00:21:37 Est-ce qu'il était factieux ?
00:21:39 - Non, déjà, là, c'est totalement aberrant
00:21:42 parce qu'on ne marie pas quelqu'un
00:21:44 qui est sous eQTF.
00:21:45 - C'était la loi.
00:21:46 - Oui, mais là, la loi est aberrante.
00:21:48 Mais excusez-moi, le Parlement vient de voter...
00:21:50 - Le débat estime que la loi est aberrante.
00:21:52 - Non, mais excusez-moi, ça vient d'être voté
00:21:53 par le Parlement avec un arc très large.
00:21:56 Si on n'applique pas les lois d'un pays démocratique,
00:21:58 c'est qu'on n'est pas un démocrate.
00:22:00 C'est Nadine Morado qui a dit
00:22:01 qu'ils ne sont pas républicains.
00:22:02 Sioty a parlé de sédition.
00:22:04 La loi, ça ne se découpe pas en morceaux.
00:22:06 Alors, je veux bien que Ménard...
00:22:08 On peut dire que c'était...
00:22:10 Alors, je ne dirais pas qu'il était factieux,
00:22:12 mais je dirais que là, il y a une telle aberration,
00:22:14 cette loi, même Macron l'a dit,
00:22:16 ce n'est pas une loi d'extrême droite.
00:22:17 Il faut être sérieux.
00:22:18 - Pardonnez-moi, vous pouvez avoir comme boussole
00:22:19 le bon sens ?
00:22:20 - Il faut avoir son bon sens.
00:22:21 - Excusez-moi.
00:22:22 - Personne sous-occupe...
00:22:23 - La loi n'est pas respectée, déjà.
00:22:24 - Je comprends bien votre esprit, là.
00:22:27 - Moi, j'aime bien quand il n'y a pas de géométrie variable.
00:22:30 Soit on estime que la désobéissance civile,
00:22:32 c'est légitime, et dans ce cas-là,
00:22:33 c'est légitime partout.
00:22:34 Soit on estime que c'est un truc de factuel.
00:22:36 - Non, non, la désobéissance.
00:22:37 - La désobéissance fasciste.
00:22:38 - Je pense qu'il est plutôt là, le débat.
00:22:39 - Oui.
00:22:40 - François Hollande, qui était pour un certain moment
00:22:43 la déchéance de nationalité.
00:22:44 - Oui.
00:22:46 - Et à l'époque, Emmanuel Macron était contre.
00:22:48 - Si je peux juste dire une petite phrase sur la gauche.
00:22:51 Moi, je pense que là où il y a une vraie erreur profonde
00:22:54 et grave d'une grande partie de la gauche,
00:22:56 c'est les gens qui ont refusé, je reviens là-dessus,
00:22:58 qui ont voté la motion de rejet avec le Rassemblement national.
00:23:02 Quelques semaines avant, ils disaient qu'ils ne voulaient pas
00:23:04 défiler avec le Rassemblement national
00:23:05 quand c'était pour lutter contre l'antisémitisme.
00:23:07 Quand c'était pour faire ce vote, ils l'ont fait, premièrement.
00:23:09 Et deuxièmement, là où il y a un problème grave,
00:23:11 c'est qu'en démocratie, c'est la phrase de Raymond Aron,
00:23:13 il y a du mal de bien ou de mal, il y a du préférable
00:23:15 et du moins préférable et du détestable.
00:23:17 Et là, la première version de la loi,
00:23:19 évidemment qu'elle ne revenait pas à la gauche,
00:23:21 évidemment qu'elle était trop à droite pour la gauche,
00:23:23 mais enfin, c'était incommensurable.
00:23:24 Et la gauche aurait dû se dire, entre cette première version
00:23:26 de la loi, on accepte le débat et on fera le travail,
00:23:28 et prendre le risque de voter avec le RN sur ce genre de choses
00:23:31 pour se retrouver avec une loi droitisée,
00:23:33 ça, c'est un vrai problème et c'est une vraie erreur.
00:23:35 Et en effet, il y a un côté terroriste dans le monde.
00:23:37 - Alors, on a toujours fait cette erreur, mais aujourd'hui,
00:23:39 ils veulent nous le dire, mais c'est vraiment,
00:23:41 c'est vraiment un sujet d'indignité.
00:23:43 - Ils ont l'impression d'être des résistants.
00:23:45 - Non, mais c'est des gens qui voulaient en carton,
00:23:47 ils voulaient exactement.
00:23:48 - On les voit défiler à chaque fois, c'est dramatique.
00:23:52 Mais moi, ce qui est intéressant, plusieurs choses quand même,
00:23:57 c'est que là, on voit que, parfois, on se demande
00:23:59 à quoi servent les conseils départementaux,
00:24:01 à quoi ça sert de se déplacer, pourquoi votent-on pour eux.
00:24:04 Écoutez, ce n'est pas inintéressant de voir que quand
00:24:06 on laisse un conseil départemental, par exemple,
00:24:09 aux mains de la gauche, on aboutit à ce genre de déclarations.
00:24:14 Et puis, est-ce que ça veut dire que chaque département
00:24:16 va devenir un petit fief ?
00:24:17 Chaque conseil départemental, par exemple,
00:24:19 comme au temps de la fronte de Louis XIV,
00:24:21 parce qu'on peut renvoyer au département de droite,
00:24:24 par exemple, il serait fondé à dire, moi, je ne veux pas recevoir
00:24:28 les migrants, on va m'envoyer.
00:24:30 - Imaginez une seconde que c'était des départements de droite
00:24:33 qui avaient dit sur un autre sujet.
00:24:35 - Justement, ils pourraient dire, moi, je ne veux pas recevoir
00:24:37 la dernière part de ce conseil.
00:24:39 - Imaginez qu'un département de droite reçue de donner,
00:24:42 par exemple, des aides aux clandestins qui sont prévues
00:24:44 par la loi, là, il se ferait traiter de factieux,
00:24:46 vous pouvez me croire.
00:24:47 - Là encore, je ne veux pas faire mon attente de verre,
00:24:49 mais j'ai un autre exemple qui me vient,
00:24:50 pendant le mariage pour tous, par exemple,
00:24:51 il y avait beaucoup de maires de droite qui disaient,
00:24:53 moi, je ne marierai jamais deux hommes, un couple d'hommes
00:24:56 ou un couple de femmes.
00:24:57 - Moi, je trouvais ça scandaleux, je l'avais même écrit.
00:24:59 - Moi, je trouvais ça scandaleux aussi.
00:25:00 Donc, je ne veux pas jouer à qui sera le plus légaliste
00:25:03 et qui sera le plus observateur de la loi.
00:25:05 Pour moi, le fond du sujet, ce n'est pas tant leur espèce
00:25:08 de désobéissance, c'est les motivations profondes
00:25:10 qui les poussent à faire cela.
00:25:11 Et là, Sonia, je fais écho à votre question et aux remarques
00:25:14 que formulait Gabriel à l'instant, c'est-à-dire
00:25:16 cette espèce de grande comédie que je trouve grotesque,
00:25:20 à laquelle nous assistons depuis quelques heures,
00:25:22 quelques jours, depuis le vote de cette loi,
00:25:24 comédie qui s'apparente à Les loups entre dents Paris,
00:25:28 Pétain, alors là, ils nous sortent vraiment
00:25:30 la grosse Bertha et on nous fait, pendant des jours,
00:25:32 si vous voulez, nous sommes sous une espèce de menace terrible.
00:25:34 Alors même que, et là, ce n'est pas un homme d'extrême droite,
00:25:37 Didier Leschi, par exemple, qui est un homme très sérieux,
00:25:40 qui connaît très bien son sujet, qui d'ailleurs est plutôt
00:25:42 un homme de gauche, nous explique, je crois que c'était hier,
00:25:44 dans une interview au Point, il nous expliquait que,
00:25:47 si vous voulez, cette loi nous amenait plus proche
00:25:50 des législations d'un certain nombre de pays voisins
00:25:53 en Union européenne.
00:25:54 Donc, on n'est pas en train, si vous voulez,
00:25:56 de dériver les heures sombres que ces présidents
00:26:00 de départements arrêtent de nous sortir,
00:26:02 les heures sombres, les pancères et l'imaginaire
00:26:04 de la seconde guerre mondiale.
00:26:05 - Vous savez ce que les élus de gauche...
00:26:06 - Est-ce qu'on marque une pause et ensuite vous y allez ?
00:26:08 Parce que là, on est obligés de marcher à la pause.
00:26:10 - Vous savez ce que les élus de gauche ont chanté
00:26:11 quand Clément Beaune est arrivé hier au Conseil régional
00:26:14 d'Ile-de-France ? Le chant des partisans.
00:26:16 Ils se prennent pour des résistants.
00:26:18 Et Clément Beaune qui a failli démissionner.
00:26:21 - On attend la manifestation dans le Vercors.
00:26:23 - Qui a créé ?
00:26:24 - Même pas lui.
00:26:25 - Oui, mais attends.
00:26:26 - Là où je ne suis pas d'accord avec vous,
00:26:28 c'est que je pense qu'on peut le dire sans lyrisme
00:26:30 et sans grande illocence, il y avait des gens
00:26:32 dès 2017 pour dire "attention le macronisme,
00:26:34 c'est la France d'avant l'arrivée de l'extrême droite
00:26:37 au pouvoir, c'est la fin du barrage républicain".
00:26:40 Quand ces gens-là le disaient en 2017,
00:26:41 je pense à Didier Ribon, tout ça,
00:26:42 on les prenait un peu pour des oiseaux de malheur,
00:26:44 pour des gens qui étaient perdus dans des lubies idéologiques.
00:26:47 On peut se poser la question de savoir
00:26:49 si ce diagnostic n'était pas complètement faux
00:26:52 dans la mesure où ce qui s'est passé
00:26:53 sur ces dix dernières années, je prends un peu d'avance,
00:26:55 c'est la fin du barrage républicain.
00:26:56 C'est ce monde-là qui est en train, gentiment, lentement de s'écrouler.
00:26:59 Alors la fin du barrage, c'est la fin du "en même temps".
00:27:01 En tous les cas, voilà ce qui se passe.
00:27:02 Parce que le refrain qui est entonné, c'est "tout va très bien,
00:27:04 madame Lamarckis".
00:27:05 Pourtant, un ministre a démissionné,
00:27:07 la majorité est en crise.
00:27:08 Une première ministre ne cesse de dire que tout va bien.
00:27:11 Des départements de gauche, plus d'une trentaine,
00:27:12 affirment qu'ils n'ont pas respecté la loi.
00:27:14 Mais sinon, on va passer à autre chose,
00:27:16 a dit le président hier.
00:27:17 Qu'est-ce que c'était stable la quatrième république ?
00:27:19 Ah, il faut qu'on prépare une citation.
00:27:22 Ah bah vous en voulez une très drôle ?
00:27:24 Allez-y.
00:27:25 Une citation de Georges Marchais, vous permettez ?
00:27:29 Parce que lui, au moins, c'est drôle.
00:27:30 C'était "Nous communistes, nous n'avons jamais changé,
00:27:32 nous ne changerons jamais, nous sommes pour le changement".
00:27:35 C'est bon.
00:27:36 C'est le "en même temps".
00:27:38 C'est pas des citations apocryphes, tout ça, là ?
00:27:40 Non, non, non, non, non.
00:27:41 Ça m'en rappelle une autre.
00:27:42 La pause, à tout de suite.
00:27:43 Après la pause, sinon on n'y arrivera jamais, là.
00:27:45 Parce que vous savez ce que disait le guépard,
00:27:47 il faut que tout change pour que rien ne change.
00:27:49 Eh bien Emmanuel Macron, c'est "il faut que rien ne change
00:27:50 pour que rien ne change".
00:27:52 On reprend nos débats dans quelques instants
00:27:58 après le rappel des titres.
00:27:59 Avec vous, Somaya.
00:28:00 Emmanuel Macron en déplacement, Jordanie,
00:28:03 pour deux jours pour fêter Noël
00:28:05 avec les forces françaises déployées à l'étranger.
00:28:07 Et avant cela, il rencontrera cet après-midi
00:28:10 le roi de Jordanie, Abdallah II.
00:28:12 Plus de réactions de féministes
00:28:14 suite aux propos d'Emmanuel Macron sur l'affaire de Pardieu.
00:28:17 "N'a-t-il pas toujours défendu les puissants ?"
00:28:20 écrit Anne-Cécile Méfer sur X quand Sandrine Rousseau, je cite,
00:28:24 "y voit une insulte au mouvement de libération
00:28:26 de la parole des victimes de violences sexuelles".
00:28:29 Et puis, une assistante sociale d'un collège de Sarcelles
00:28:32 agressée par un parent d'élève.
00:28:34 Il lui reprochait de ne pas avoir été informée d'un signalement
00:28:38 ayant abouti à une ordonnance de placement provisoire
00:28:40 de son enfant dans un foyer socio-éducatif.
00:28:42 L'homme a depuis été interpellé.
00:28:46 Merci.
00:28:47 Soumaya, il est à tout à l'heure.
00:28:48 On poursuit notre débat sur les mots utilisés.
00:28:51 Alors là, on va vraiment s'y arrêter.
00:28:53 Pour l'instant, je vois que c'est l'anniversaire du président.
00:28:55 Je ne le savais pas.
00:28:56 Oui.
00:28:57 Et Sagittaire, ça n'intéresse personne comme moi.
00:28:59 Moi aussi.
00:29:00 Ah, vous êtes sagittaire ?
00:29:01 Excellent signe, n'est-ce pas ?
00:29:02 D'ailleurs, il y a des signes meilleurs quand même.
00:29:05 Il y a un côté un peu personnalité, consensuel.
00:29:08 Si vous parlez pour moi, je sais que j'aime pas trop avoir ce signe.
00:29:11 Je ne parle pas de vous, je me sers de l'autre côté.
00:29:14 Il y a un autre, il va bien.
00:29:16 Excusez-moi, les signes de feu sont excellents.
00:29:18 Sagittaire est un signe de feu.
00:29:20 Donc vous faites un… c'est bien parce que là…
00:29:21 Ce David dit ce qu'il a fait à JT.
00:29:23 … il y a un sens liment pour le président de la République.
00:29:25 Ah, il est bon.
00:29:26 Bon, signe de feu.
00:29:27 Ah oui, c'est Bézier, Lyon et Sagittaire.
00:29:28 Oui, mais alors parfois, par propos consensuels.
00:29:30 En tous les cas, hier, c'est intéressant.
00:29:32 Sur les flux migratoires, parce qu'il a été beaucoup question,
00:29:34 d'ailleurs dans cette loi de l'immigration illégale,
00:29:37 très peu de choses sur l'immigration légale.
00:29:39 Et moi, ce que j'aimerais, c'est savoir,
00:29:40 est-ce que vous pensez, aujourd'hui, après tout ce qui s'est passé,
00:29:43 connaître la colonne vertébrale du président sur l'immigration ?
00:29:46 Est-ce que vous savez ce qu'il pense ?
00:29:48 Il est sagittaire.
00:29:49 Vous avez parlé de couleuvres tout à l'heure.
00:29:52 Sa colonne vertébrale est assez reptilienne.
00:29:55 C'est-à-dire…
00:29:56 Je dois reconnaître qu'hier, quand même,
00:29:58 il y a un passage, je l'ai trouvé assez, je veux dire,
00:30:01 il était lucide quand il parle des habitants des quartiers populaires
00:30:05 qui subissent aussi les conséquences de l'immigration non maîtrisée.
00:30:08 Mais juste après, on lui pose la question sur les flux.
00:30:11 Est-ce qu'il y a une submersion migratoire ?
00:30:13 Non, dit-il.
00:30:14 Écoutons la séquence où il reconnaît toutefois des problèmes.
00:30:17 C'est pas mal, déjà.
00:30:18 Écoutons-le.
00:30:19 Moi, je revendique que cette loi est due en même temps.
00:30:24 D'abord parce que lutter contre l'immigration clandestine,
00:30:26 j'ai du mal à penser que ce serait que de droite.
00:30:28 Et quand je vois, d'ailleurs, l'électorat populaire, il est pour ça.
00:30:33 Quand vous vivez dans des quartiers populaires
00:30:35 où vous avez des difficultés de sécurité,
00:30:38 parfois une immigration qui n'est pas bien contrôlée,
00:30:40 dont vous vivez les conséquences, vous êtes pour cette loi.
00:30:43 Quand vous vivez dans les beaux quartiers
00:30:45 où vous n'avez pas les conséquences de l'immigration clandestine
00:30:47 ou d'autres problèmes d'insécurité,
00:30:51 vous n'avez pas de sujet, vous pouvez dire "non, c'est pas bien".
00:30:54 Il y a un problème d'immigration dans le pays
00:30:56 parce qu'il y a trop d'immigration clandestine
00:30:58 et que ça crée des déséquilibres, des sujets, des pressions.
00:31:00 Je ne crois pas pour autant qu'on soit dépassé par l'immigration.
00:31:03 Il n'y a pas de submersion.
00:31:05 Non, je n'ai jamais utilisé ces termes.
00:31:07 Mais on a des vrais problèmes d'immigration.
00:31:09 Il y a plus de pression migratoire qu'il y a dix ans dans le pays.
00:31:11 C'est intéressant, vous voyez, quand on ose à peine poser une question.
00:31:14 Il n'y a pas de submersion. Comment ?
00:31:16 Non mais c'est vrai, on dirait que la question,
00:31:18 à mon avis, il faut la poser, franchement.
00:31:20 Et moi, je trouve que c'est bien que le président
00:31:22 dise ce qu'il pense, Gabrielle Puzel.
00:31:24 Non mais il dit qu'il y a un problème avec l'immigration.
00:31:26 Mais on a l'impression qu'on se situe en 1979.
00:31:29 Nous sommes en 2023.
00:31:31 Il n'y a pas un problème avec l'immigration.
00:31:33 Pour beaucoup de nos concitoyens, il y a un drame de l'immigration.
00:31:39 Moi, je suis effarée de l'euphémisation de ce sujet.
00:31:42 On sent bien qu'il est obligé de s'en saisir.
00:31:45 Il n'a pas le choix, il est obligé.
00:31:47 Donc il sort, pardon, mais c'est devenu quand même la palissade
00:31:52 de dire oui, dans les quartiers populaires,
00:31:54 on souffle plus de l'immigration que dans les beaux quartiers.
00:31:57 Tout ça, vraiment, ça sent la phrase recuite.
00:32:01 Bon, c'est quand même pas un scoop, ça, c'est sûr.
00:32:04 Mais de nier le fait qu'il y a une submersion migratoire
00:32:09 et de prétendre que l'immigration est maîtrisée,
00:32:12 et il ne parle que de l'immigration illégale,
00:32:15 c'est quand même une forme de déni extrêmement forte.
00:32:20 Bien sûr, vous avez raison, je pense que l'immigration,
00:32:23 ce n'est pas qu'il ne sache pas quoi faire pour lutter contre le problème.
00:32:29 Je pense, moi, qu'il est favorable à l'immigration.
00:32:32 Pourquoi, je vais vous donner un signal clair,
00:32:34 pourquoi aurait-il nommé sinon Thierry Thiau au Conseil d'État,
00:32:37 qui est quand même un immigrationniste forcené,
00:32:39 vous savez, dans l'affaire de l'Ouzbek, là,
00:32:42 ce fameux Ouzbek qui poursuit Darmanin
00:32:45 comme le scotch du capitaine Haddock,
00:32:47 eh bien, il y avait deux institutions, la CEDH
00:32:50 et le Conseil d'État qui se sont mis en travers de son chemin.
00:32:53 Pardon, mais Thierry Thiau, par exemple, il a été nommé par Emmanuel Macron.
00:32:56 Vous avez raison, et c'est le point le plus important.
00:32:58 En réalité, Emmanuel Macron estime,
00:33:00 et de toute façon, c'est un projet qu'il défend,
00:33:03 je mets de côté l'immigration illégale,
00:33:05 que pour l'immigration illégale, il n'y a pas de sujet,
00:33:07 il n'y a pas de submersion, il n'y a pas de trop-plein en ce moment.
00:33:10 Donc, il voit les choses en flux, en quantité,
00:33:13 et pas par l'aspect culturel, Nathan.
00:33:15 Probablement, mais je voulais revenir sur un argument qu'il avait employé,
00:33:18 ça me semble très important, quand il dit que l'immigration,
00:33:20 c'est un sujet qui est important pour les gens qui habitent
00:33:22 dans les quartiers populaires et pas dans les beaux quartiers.
00:33:24 Vous avez raison, c'est une sorte de la palissade, de lieu commun,
00:33:26 mais en l'occurrence, ce n'est pas un lieu commun qui est vrai.
00:33:28 Si on fait une brève généalogie de l'anti-immigrationnisme
00:33:31 dans les 50 dernières années, du point de vue de la sociologie politique,
00:33:35 l'électorat de Jean-Marie Le Pen,
00:33:37 c'était vraiment le premier électorat qui estimait
00:33:40 que l'immigration était le sujet majeur,
00:33:43 le problème majeur de la France, la catastrophe majeure de la France.
00:33:46 C'était un électorat, on le sait, qui était très urbain,
00:33:49 qui était des classes sociales globalement privilégiées,
00:33:52 ce n'était pas les quartiers populaires.
00:33:54 Récemment, on l'a vu aux dernières élections présidentielles,
00:33:56 l'électorat d'Éric Zemmour, donc électorat qui estimait
00:33:59 que la question migratoire était la question centrale de notre temps,
00:34:02 c'est pareillement un électorat.
00:34:04 - La première ville décrochée par le Front National, c'est Dreux,
00:34:08 ce n'est pas ce qu'on appelle une bourgeoise.
00:34:11 - Je vous interroge, je vous interroge,
00:34:13 le RPR qui avait gagné, il était bien,
00:34:16 Gabriel, c'est un peu plus cher.
00:34:18 - Ce qui a distingué Marine Le Pen d'Éric Zemmour
00:34:21 sur la dernière élection présidentielle, c'est un constat objectif que je fais,
00:34:24 c'est que Marine Le Pen n'a pas tellement fait sa campagne
00:34:26 sur la question migratoire, celui qu'il a fait c'est Éric Zemmour,
00:34:29 et il a eu un électorat globalement très privilégié,
00:34:31 et souvent dans des endroits où il y avait très peu d'immigrés.
00:34:34 Et une dernière remarque, il y a eu un sondage en décembre dernier,
00:34:39 au début décembre, de l'IFOP, qui disait, qui faisait la liste
00:34:42 des sujets les plus importants pour les Français,
00:34:45 c'était surtout dans les quartiers populaires,
00:34:47 c'était l'inflation, c'était la baisse du pouvoir d'achat,
00:34:49 et l'immigration arrivait en 8ème ou 7ème position,
00:34:52 ou 9ème position, je ne sais plus exactement,
00:34:53 mais en tout cas ce n'était pas l'immigration.
00:34:54 Donc ce lieu commun, il n'est pas, en plus,
00:34:56 comme souvent avec les lieux communs, comme disait Hegel,
00:34:59 ce qui est bien connu et pas toujours vraiment connu.
00:35:01 - Mais je vous assure...
00:35:02 - Non mais moi, je peux rectifier, deux secondes,
00:35:05 parce que j'ai dit une petite bêtise,
00:35:07 de fait, la première mairie, ce n'était pas la première mairie,
00:35:10 le premier succès électoral du Front National a été à Dreux,
00:35:14 qui était une ville très populaire,
00:35:15 et deuxième point, pardon, je vous laisse la parole,
00:35:17 c'est qu'aujourd'hui, on ne peut plus dire ça,
00:35:20 ça prouve que là aussi, il est déconnecté,
00:35:21 tous les quartiers sont touchés par les maux de l'immigration,
00:35:26 et notamment la délinquance d'un certain nombre d'individus
00:35:30 sous OQITF, elle arrive par exemple dans le 17ème,
00:35:32 nous avons vu une jeune femme qui a été violée dans le 17ème,
00:35:35 à Versailles, là aussi, il a une vision très années 80
00:35:40 de la répartition de l'immigration dans notre pays.
00:35:41 - Je veux reprendre juste le point de Nathan sur la sociologie électorale,
00:35:43 parce que je crois que les Français non-issus de l'immigration
00:35:47 qui habitaient en banlieue, ont pour beaucoup d'entre eux
00:35:50 quitté les banlieues, notamment sous la pression migratoire
00:35:53 et sous les problèmes d'insécurité et de violence
00:35:56 qui étaient à traiter dans les banlieues,
00:35:58 et eux, effectivement, les fameuses banlieues pavillonnaires
00:36:00 de la classe moyenne inférieure, ont effectivement plutôt
00:36:03 voté pour Marine Le Pen aux dernières élections présidentielles.
00:36:06 Donc il y a quand même un mouvement de bascule
00:36:09 d'une partie de ce qu'on appelle les classes populaires,
00:36:11 qui est une catégorie un peu fourre-tout,
00:36:12 ce qui a été prouvé par beaucoup de démographes et de sociologues,
00:36:15 qui expliquent qu'effectivement, il y a un déport du vote
00:36:18 et que ces Français-là votent de plus en plus pour Marine Le Pen
00:36:21 et surtout plus encore d'ailleurs que leur vote pour ou contre Marine Le Pen,
00:36:24 sont surtout très opposés à l'immigration.
00:36:25 - Ce qui s'est passé autour de la jeune fille Sokaina à Marseille,
00:36:29 cette jeune fille qui a été touchée par une,
00:36:31 je n'aime pas dire balle perdue, c'est une balle d'un trafiquant,
00:36:34 mais qui était une étudiante brillante,
00:36:37 qui était en train de préparer des études de droit,
00:36:41 dont la mère, quand elle est arrivée sur la Seine,
00:36:43 dans la propre maison, avait dit "mais on n'est pas en Colombie ici".
00:36:46 Voilà, je veux dire, des Français, si je puis dire,
00:36:49 issus de l'immigration, victimes des trafics de drogue,
00:36:54 victimes de ce que peut, je ne dis pas que c'est la conséquence
00:36:56 directe de l'immigration, mais victimes d'une communautarisation,
00:36:59 de ce que ça peut apporter dans certains quartiers,
00:37:02 et également comme délinquance et trafic de drogue,
00:37:04 sans faire de signe égal.
00:37:05 Moi, je trouve que vous avez sans doute raison sur le visage électoral,
00:37:09 et la carte, mais je trouve que cet exemple, il est flagrant,
00:37:13 il est terrible.
00:37:14 - Ce que je peux dire, parce que...
00:37:16 - Quoi, si vous êtes d'accord ?
00:37:17 - Je suis 100% d'accord avec Nathan sur l'explication
00:37:20 entre Éric Zemmour et Marine Le Pen,
00:37:22 pour avoir suivi les deux campagnes, il n'y a pas de débat.
00:37:24 Par contre, ça m'a fait penser à un débat entre Frédéric Dhabi,
00:37:26 de l'IFOP, et Thomas Porte, puisque Thomas Porte dit
00:37:28 sur les réseaux sociaux, l'immigration n'arrive qu'en 9e position
00:37:32 dans le sondage de l'IFOP, sur la préoccupation des Français.
00:37:35 Ce à quoi Frédéric Dhabi a répondu, vous êtes malhonnête, Thomas Porte,
00:37:38 puisque vous omettez de dire qu'en 3e position, il y a le terrorisme,
00:37:42 et en 4e position, il y a la délinquance.
00:37:45 Et le lien approuvé entre, pas tous les faits de terrorisme,
00:37:49 mais une partie des faits de terrorisme, et une partie de l'immigration,
00:37:51 et une partie des faits de délinquance, et une partie de l'immigration,
00:37:54 bon, ce lien n'en est plus à prouver, il est même repris par le gouvernement.
00:37:57 Donc vous voyez que c'est plus compliqué que la version binaire,
00:38:00 il y a le pouvoir d'agent d'un côté, et l'immigration de l'autre,
00:38:02 et les Français sont beaucoup plus préoccupés par la fin du mois que par l'immigration.
00:38:05 Je ne connaissais pas l'existence de ce débat, mais c'est intéressant.
00:38:08 Et en effet, et d'ailleurs, ça rejoint tout à fait ce que vous venez de citer
00:38:11 sur le trafic de drogue. Et il me semble, et ce n'est pas délirant de dire ça,
00:38:14 que dans les quartiers populaires, même si vous avez raison,
00:38:17 c'est une classe un peu générique, mais on voit très bien ce que je veux dire,
00:38:19 en effet, il y a beaucoup plus de sujets d'insécurité,
00:38:21 il y a beaucoup plus de sujets de trafic de drogue,
00:38:23 il y a beaucoup plus de sujets de conditions de vie dégradées pour ces raisons.
00:38:26 Et ça, c'est évident que c'est une préoccupation qui est plus importante
00:38:29 si on habite dans les quartiers nord de Marseille que si on habite boulevard Saint-Germain.
00:38:32 C'est une évidence, ça va m'écroire que par contre, c'est dans ces endroits-là
00:38:37 que le discours anti-immigrationniste est le plus important, ça me semble faux.
00:38:42 Et au contraire, c'est un discours qui est très bourgeois, le discours anti-immigrationniste.
00:38:45 Anti-immigrationniste, pas anti-insécurité, c'est un discours qui est très bourgeois.
00:38:48 Et quand on voit par quelle sociologie électorale il a été porté
00:38:51 sur ces 50 dernières années, c'est des sociologues électorales qui sont vraiment bourgeois.
00:38:55 Non mais pardon, mais l'électorat de Marine Le Pen n'est pas du tout un électorat bourgeois.
00:39:00 Vous pouvez disserter sur celui d'Éric Zemmour, mais sur celui de Marine Le Pen, non.
00:39:04 Et la marque Le Pen, c'est quand même l'immigration à la base.
00:39:07 Moi, ce qui me dérange un peu, je veux juste terminer, poursuivre là-dessus,
00:39:10 c'est qu'on ne peut dénoncer l'immigration, et ça, c'est une forme de tabou,
00:39:15 que si on ne commence pas à dire que les premières victimes sont les immigrés eux-mêmes
00:39:19 qui vivent dans les cités, vous voyez, et ça a quelque chose de dérangeant.
00:39:22 C'est vrai qu'il y a une part de vérité là-dedans.
00:39:25 Mais pourquoi il fait ça ? Pourquoi il dit ça ?
00:39:27 Mais si les Français qui ont leurs ancêtres depuis des siècles souffrent aussi de l'immigration,
00:39:32 on a le droit de le dire aussi.
00:39:33 Mais il a peur quoi, de la confrontation, des deux, des trois ou des dix France, peu importe.
00:39:37 Je crois que derrière ce qu'il disait hier, Philippe David d'ailleurs,
00:39:41 peut-être à des journalistes qui pour la plupart n'étaient pas d'accord sur ce point-là,
00:39:46 et n'avaient qu'un seul mot à la bouche qui est l'extrême droite.
00:39:50 Je ne sais pas si vous l'avez remarqué hier également.
00:39:52 C'est un mantra.
00:39:53 Ah, vous l'avez remarqué ?
00:39:54 Oui, mais c'est un mantra.
00:39:55 Quand on n'a plus d'argument, de toute façon, c'est extrême droite.
00:39:59 Il y a un problème.
00:40:01 Il y en a même qui ont dit, je crois, il n'y a pas longtemps,
00:40:03 que les problèmes climatiques étaient un problème dû à l'extrême droite.
00:40:05 C'est quelqu'un qui a dit ça il y a un mois ou deux.
00:40:07 Ce qui m'intéresse, c'est pourquoi le président a besoin de rappeler
00:40:10 que parmi les victimes de la délinquance, de la violence, de l'immigration non maîtrisée,
00:40:16 il y a les habitants des quartiers populaires.
00:40:18 De quoi a-t-il peur ?
00:40:19 De quoi a-t-il peur ? Il a peur du politiquement correct.
00:40:21 On y revient toujours.
00:40:23 Vous savez, comme chantait Guy Béart, le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté.
00:40:27 Et Macron a peur, comme pratiquement tout le monde,
00:40:30 de tomber sous les fourches caudines de ceux qui pensent que…
00:40:34 Moi, ce que je ne supporte pas dans le débat sur l'immigration,
00:40:39 c'est le débat binaire.
00:40:41 C'est bien ou c'est mal ?
00:40:43 Non, c'est pas bien ou c'est pas mal.
00:40:45 Il y a une bonne immigration.
00:40:47 Moi, je peux vous dire que quand un footballeur brésilien ou argentin
00:40:49 vient jouer en France, gagner des millions d'euros,
00:40:51 payer des millions d'impôts et de cotisations sociales, il est le bienvenu.
00:40:54 Quand c'est quelqu'un qui vient pour commettre des attentats,
00:40:57 il n'est absolument pas le bienvenu.
00:40:58 Vous voyez ce que je veux dire ?
00:40:59 Et le footballeur, je dis la même chose.
00:41:01 Si il est marreux des malades…
00:41:02 Là, vous y allez avec les… là, c'est les gros sabots.
00:41:05 Mais non, mais c'est une réalité.
00:41:07 C'est pour ça que le discours binaire, c'est bien ou c'est pas bien, m'insupporte.
00:41:11 Il y a de très bonnes choses dans l'immigration.
00:41:13 Il y a de très mauvaises choses dans l'immigration.
00:41:15 C'est comme dans les libéralismes.
00:41:16 D'accord, il y a de très bonnes choses, les Français.
00:41:18 Il y a de très mauvaises choses, les Français.
00:41:20 Mais exactement.
00:41:21 Et ça lui a avancé, cher ami.
00:41:23 Et là, il est un petit peu dans le « en même temps ».
00:41:25 Je crois que les Français signifient…
00:41:27 C'est un peu binaire aussi.
00:41:28 … au fil des sondages qu'ils ne souhaitent plus,
00:41:33 honnêtement, c'est des mots pourtant,
00:41:35 tous les politiques l'écartent en disant « il faut des quotas,
00:41:37 de toute façon l'immigration zéro, c'est pas possible », etc.
00:41:40 Je crois qu'une majorité de Français, quand vous suivez les sondages,
00:41:43 disent « on ne veut plus d'immigration ».
00:41:44 En fait, on va trancher le débat.
00:41:46 Derrière, c'est quoi ?
00:41:47 C'est la crainte de passer pour un raciste ou un xénophobe.
00:41:49 Quand vous voyez des pays du Sud qui, eux-mêmes, portent…
00:41:53 ont le même jugement sur des migrations entre pays du Sud,
00:41:57 donc Sud-Sud, vous vous dites que normalement,
00:42:00 normalement, ils ne sont pas coupables aussi de racisme.
00:42:02 Mais bien sûr, il faut voir comment les migrants de l'Auxerre
00:42:06 ils se prennent de la graine.
00:42:07 C'est une question de souveraineté,
00:42:08 qui prend aujourd'hui les allures de racisme et de xénophobie.
00:42:10 Les titres, et juste après, vous avez la parole, cher ami.
00:42:12 Avec plaisir.
00:42:13 C'est un très bon texte, je le soutiens à 100%.
00:42:17 Ce sont les mots de Bruno Le Maire au micro de Sonia Mabrouk ce matin.
00:42:20 Le ministre de l'Économie a défendu bec et ongle le projet de loi Immigration.
00:42:25 Alors que les efforts se poursuivent pour obtenir une trêve
00:42:28 dans l'enclave palestinienne,
00:42:29 Israël a ordonné de nouvelles évacuations dans la plus grande ville du sud de Gaza.
00:42:34 Gaza où le bilan atteint désormais les 20 000 morts, selon le Hamas.
00:42:38 Et puis la Chine, face à une vague de froid sans précédent,
00:42:41 dans la province de Guangzou, 87 000 personnes ont été transférées
00:42:45 dans des abris temporaires.
00:42:46 Et pour les familles réduites à dormir dehors,
00:42:49 les seules sources de chaleur sont des poêles installées en plein air
00:42:52 ou encore des couvertures récupérées à la hâte dans leurs maisons endommagées.
00:42:56 Merci Somaya et Aya tout à l'heure.
00:42:59 Alors j'aimerais beaucoup vous entendre sur ce qui a été dit
00:43:01 par le président autour de Gérard Depardieu.
00:43:04 Évidemment il a contredit sa ministre de l'Agriculture.
00:43:06 Là on va s'y arrêter quand même,
00:43:08 parce que là c'est même plus intact ce niveau-là.
00:43:10 Ça s'appelle allumer un contre-feu.
00:43:12 Vous voulez arrêter de parler de la loi Immigration,
00:43:14 déclencher une polémique sur quelque chose d'autre ?
00:43:16 C'est joliment dit. Dans quelques minutes,
00:43:19 on va voir l'avis de tout le monde sur ce sujet.
00:43:21 Je voudrais rester encore un instant quand même sur les départements de gauche
00:43:24 puisque nous avons beaucoup de réactions.
00:43:26 Ça choque en réalité.
00:43:27 Quelle que soit la légitimité d'un combat,
00:43:30 ne pas respecter la loi, heureusement d'ailleurs c'est plutôt rassurant.
00:43:33 Ça offre ce que beaucoup de Français.
00:43:35 Regardez les tenants et les aboutissants de cette fronde
00:43:38 résumée par Augustin Donadieu.
00:43:40 Pour 32 présidents de départements de gauche,
00:43:44 pas question d'avoir une préférence nationale.
00:43:47 La loi Immigration votée par les députés
00:43:49 prévoit pour les étrangers hors Union Européenne
00:43:51 un délai de carence pour obtenir certaines prestations sociales.
00:43:54 En particulier l'APA, l'Aide Personnalisée d'Autonomie
00:43:58 versée directement par les départements.
00:44:01 32 d'entre eux prévoient de se mettre hors la loi,
00:44:04 à l'instar de la Seine-Saint-Denis.
00:44:06 Les élus d'opposition sont indignés.
00:44:08 L'attitude du président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis
00:44:11 de toute façon n'est pas digne.
00:44:13 À compter du moment où on est un élu de la République
00:44:16 et que l'on se doit de se conformer aux lois,
00:44:19 on les applique toutes, même si elles ne plaisent pas.
00:44:22 Même fronde en Gironde.
00:44:24 Le département, déjà en difficulté financière,
00:44:27 a prévu lui aussi de ne pas respecter la loi.
00:44:30 Ces politiques-là, il faut les assumer après et les financer.
00:44:33 Or aujourd'hui, les départements, en tous les cas le département de la Gironde,
00:44:37 a une situation financière qui est très difficile.
00:44:40 Si ces aides ne sont pas compensées par l'Etat,
00:44:42 il y aura un manque et il faudra bien trouver l'argent quelque part.
00:44:45 En attendant, l'avis du conseil constitutionnel
00:44:47 saisi par le président de la République,
00:44:49 le département du Lot a prévu de créer une nouvelle allocation
00:44:53 identique à celle à laquelle les étrangers n'auront plus le droit.
00:44:56 Ça me rappelle sur un autre sujet, totalement un autre sujet,
00:44:59 les magistrats qui ne voulaient pas respecter les peines planchées
00:45:02 quand elles sont passées.
00:45:04 Ce n'est pas dans notre logiciel, ça ne fait pas partie de nos valeurs.
00:45:08 Oui, mais ce type d'argumentaire-là me fait penser
00:45:11 à ce que nous disait Philippe juste avant sur la binarité du débat.
00:45:14 C'est-à-dire que ces présidents de département
00:45:17 qui se vivent probablement comme des gens moulins
00:45:20 face au péril nazi ou que sais-je,
00:45:23 s'érigent comme ça, si vous voulez, en espèce de gardien du temple,
00:45:26 je ne sais quoi.
00:45:27 Ce qui est fou, c'est de voir, et on en parlait tout à l'heure,
00:45:30 à quel point est-ce que le débat sur l'immigration,
00:45:32 les Français aspireraient à ce qu'il soit transpartisan,
00:45:35 à ce qu'il aille au-delà de ce type de querelles.
00:45:37 Regardez ce qui se passe, effectivement, au Danemark.
00:45:40 Regardez ce qui se passe en Australie
00:45:42 où un gouvernement travailliste, de gauche, a dit
00:45:45 qu'il voulait réduire de moitié l'immigration.
00:45:47 Je trouve que le débat public français, et ça, ça en est l'exemple,
00:45:50 n'est pas du tout au niveau des enjeux.
00:45:52 C'est-à-dire que c'est un sujet qui emporte tout sur son passage.
00:45:55 Les enquêtes d'opinion montrent qu'un électeur de gauche sur deux,
00:45:58 et parfois plus, veulent, si vous voulez,
00:46:00 beaucoup de fermeté sur l'immigration.
00:46:02 Et on a une élite, parce qu'il s'agit bien d'une élite,
00:46:04 de politiciens, notamment de barons locaux,
00:46:07 qui s'arrogent la voix de leurs électeurs,
00:46:10 même s'ils ne sont pas forcément sur la même longueur d'onde qu'eux,
00:46:13 et qui, si vous voulez, se jouent les gens moulins
00:46:15 pour exister politiquement.
00:46:17 Et je trouve que ce n'est pas digne du débat public
00:46:19 qu'il doit y avoir aujourd'hui.
00:46:21 Ils doivent parler sur le fond.
00:46:23 Est-ce que cette loi contient sur le fond des propositions vichistes ?
00:46:25 La réponse est non.
00:46:27 Par conséquent, ils doivent suivre la loi.
00:46:29 - Elle est jusque là.
00:46:31 - Et peut-être anti-constitutionnelle.
00:46:33 Ce débat fera peut-être pchit si les sages retoquent cet article.
00:46:36 - Je pense qu'il y a deux sujets.
00:46:38 Le premier sujet, c'est celui de la désobéissance civile.
00:46:40 Et à mon avis, il ne faut pas avoir de géométrie variable.
00:46:43 Ça veut dire soit on est pour la désobéissance civile,
00:46:45 on estime que ça peut être légitime.
00:46:47 Et l'idée est de dire, soit on l'est, et on l'est dans tous les cas,
00:46:49 c'est pour ça que je citais tout à l'heure Robert Ménard,
00:46:51 et je dis qu'on ne peut pas être pour la désobéissance civile
00:46:53 et contre dans l'autre cas.
00:46:55 Et donc d'estimer que si quelqu'un pense que les lois écrites,
00:46:57 comme disaient les antiques, que les lois écrites sont illégitimes,
00:47:00 alors au long d'une loi non-écrite, celle du cœur,
00:47:02 celle de la raison, celle du divin, celle d'Antigone,
00:47:04 eh bien on ne va pas respecter les lois écrites.
00:47:06 Ça c'est le premier sujet.
00:47:08 Mais le deuxième sujet, c'est une discussion qu'on a souvent avec Paul.
00:47:11 C'est l'opposition entre une vision jacobine de la politique
00:47:14 et une vision plutôt girondine.
00:47:16 Et c'est vrai que je pense que d'ailleurs on est d'accord tous les deux
00:47:18 pour être plutôt favorables à une perspective girondine.
00:47:21 A estimer que la politique, elle ne doit pas être totalement verticale,
00:47:24 ça ne doit pas être un État qui impose comme ça une loi,
00:47:26 mais qu'il peut y avoir aussi des poches de politique départementales,
00:47:29 municipales, etc.
00:47:31 Mais c'est vrai que là, quand on voit ce qui est en train de se passer,
00:47:35 il y a un risque d'une sorte d'américanisation,
00:47:38 où on n'est pas du tout dans une logique girondine,
00:47:40 et où un peu de la même manière que aux États-Unis,
00:47:42 vous avez des États qui, dans le cadre d'un débat de plus en plus binaire,
00:47:46 de plus en plus radical de tous les côtés,
00:47:48 eh bien des micro-États qui incarnent deux visions complètement opposées
00:47:52 de la société, peut-être qu'on va un peu vers ça en France,
00:47:56 et ce ne serait pas du girondinisme et ce serait assez dangereux.
00:47:59 - Mais là, c'est la morale en réalité, moi j'ai l'impression que c'est que la morale qui nous a l'avant.
00:48:04 - Pardon, mais la comparaison est spécieuse avec Robert Ménard, je vais vous dire pourquoi.
00:48:07 La comparaison serait valable si le président du conseil régional disait
00:48:11 "moi je vais accueillir des migrants chez moi",
00:48:13 parce que Robert Ménard a fait quelque chose de personnel
00:48:15 qui n'aura aucune implication pour ses administrés.
00:48:18 Là, on est en train de nous expliquer que s'il n'applique pas la loi,
00:48:22 c'est une charge financière qui reposera sur ses administrés.
00:48:26 - Ce qui est un peu terrifiant, c'est qu'on se rend compte que ces instances politiques
00:48:32 dont on s'imaginait qu'elles ne servaient pas à grand chose,
00:48:34 ce n'est pas parce qu'elles ne sont pas très charismatiques et pas très incarnées
00:48:38 qu'en réalité elles n'ont pas énormément de pouvoir.
00:48:41 Donc on a en haut le conseil dététal, le conseil constitutionnel, l'Europe,
00:48:44 on a en bas les conseils régionaux, les conseils départementaux,
00:48:47 enfin on a créé tout un tas de "frokenstein" qui en réalité se mettent en travers
00:48:52 du chemin du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif pour...
00:48:58 - Et c'est la vraie question.
00:49:00 Et là, c'est la vraie question, on nourrit, ce que certains ont appelé,
00:49:03 on nourrit, il faut le dénoncer, le gouvernement des juges.
00:49:07 Qui en réalité a le pouvoir pour dire malin ?
00:49:10 - Le millefeuille administratif aussi, parce que c'est vrai que toutes ces couches-là,
00:49:13 ça rejoint ce que disait Nathan sur le girondinisme.
00:49:15 Oui, un pouvoir décentralisé dans lequel le peuple est consulté,
00:49:19 mais là il ne s'agit pas de ça, il s'agit de présidents d'exécutifs
00:49:21 qui eux-mêmes sont élus par des grands électeurs
00:49:23 qui sont les conseillers départementaux, présidents des départements...
00:49:25 - Ah, ne me faites pas tout le millefeuille là.
00:49:26 - Enfin oui, parce que sinon on en a pour la journée d'ailleurs.
00:49:29 - Ça on le connaît, c'est comme le rhum.
00:49:31 - En France, c'est plus le millefeuille, c'est 10 millefeuilles.
00:49:33 - Une citation ou rien ?
00:49:34 - Une citation... une citation ou rien...
00:49:37 Bon écoutez, il y a une deux coluches, la France aujourd'hui,
00:49:39 c'est pas plus mal que si c'était pire, mais finalement, c'est toujours de la qualité.
00:49:42 - Ça tombe très bien, ça m'arrange pour la suite, pire.
00:49:45 On va voir la France d'après pour Emmanuel Macron
00:49:47 qui a essayé de tracer une perspective, une vision.
00:49:49 Alors il y a des mots, il a lâché le mot "décivilisation"
00:49:52 et derrière, moi j'aurais bien aimé lui dire "mais monsieur le président, qui décivilise ?"
00:49:55 Et une fois que vous dites le mot "Kalzac",
00:49:57 parce que si vous actez d'une décivilisation, ce qui n'est pas rien,
00:50:00 comment la contrer, comment faire en sorte que ça ne s'aggrave pas ?
00:50:03 - Ça doit être les supporters anglais.
00:50:05 - Gérard Depardieu.
00:50:07 - Chassalard.
00:50:08 - Alors là, il faut reconnaître qu'il a mis les pieds dans le plat.
00:50:11 - Contrefeu. Vous voulez parler d'autre chose ?
00:50:12 - Contrefeu.
00:50:13 - Contrefeu.
00:50:14 - On va y revenir.
00:50:15 - Et des aveux.
00:50:17 - Merci d'être avec nous, la deuxième partie de Midi News.
00:50:24 Beaucoup de sujets à soumettre à nos invités,
00:50:26 un invité également qui nous a rejoint.
00:50:28 On va présenter tout ça dans quelques instants.
00:50:30 Et puis, puisqu'il est 13h, c'est l'heure du journal.
00:50:33 Bonjour ou rebonjour, Somaya Labide.
00:50:35 - Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:50:37 Emmanuel Macron assure le service après-vente de sa loi Immigration.
00:50:41 Elle constitue, je cite, "un bouclier qui nous manquait
00:50:45 et représente une réponse aux problèmes qui, je cite,
00:50:48 nourrissent les ambitions du Rassemblement national.
00:50:50 Même s'il estime qu'il y a un problème d'immigration en France,
00:50:53 on n'est pas dépassé, a-t-il affirmé hier soir.
00:50:56 Éric Ciotti lui tira boule et rouge sur les départements
00:51:00 qui refusent de restreindre le versement de l'allocation autonomie.
00:51:03 Le patron des LR parle, je cite, de République bananière.
00:51:07 Je vous propose de l'écouter.
00:51:10 - On est dans une République bananière.
00:51:12 Il y aurait des petits rois-de-lais locaux
00:51:14 qui décideraient de ne plus appliquer les lois de la République.
00:51:17 C'est de la sédition.
00:51:18 Ces personnes se mettent hors des lois de la République.
00:51:22 Tout le monde doit appliquer la loi de la République.
00:51:25 Et a fortiori, quand on est élu.
00:51:27 Donc tout ça, c'est de la communication, c'est ridicule.
00:51:31 Ça peut être sanctionné par la loi
00:51:33 et c'est naturellement contraire à tout principe légal.
00:51:38 - Intermarché, Auchan, je cite,
00:51:40 prie des engagements sur l'emploi, sur Bruno Le Maire ce matin.
00:51:43 Votre micro, Sonia, le ministre de l'Economie,
00:51:46 indique avoir reçu la veille des dirigeants des deux groupes
00:51:49 qui doivent racheter la plupart des magasins du distributeur
00:51:52 en difficulté casino.
00:51:53 Et il précise sur notre antenne qu'il les recevra à nouveau aujourd'hui.
00:51:57 Et puis, direction le Proche-Orient,
00:51:59 pour terminer ce journal où les combats sont toujours intenses
00:52:02 dans la bande de Gaza,
00:52:03 alors que des négociations sont en cours
00:52:05 pour tenter d'obtenir une trêve et la libération des otages restants.
00:52:09 On fait le point sur la situation
00:52:11 avec notre envoyé spécial sur place, Antoine Estève.
00:52:14 - Je suis ici à l'entrée de la bande de Gaza,
00:52:17 au niveau du village de Nahal Ouz.
00:52:18 C'est ici que se préparent les unités opérationnelles médicales
00:52:21 qui se trouvent juste derrière moi pour aller sur le front,
00:52:23 venir en soutien des unités opérationnelles
00:52:25 qui sont sur le terrain maintenant depuis 48 heures
00:52:28 dans cette partie de la bande de Gaza,
00:52:30 entre Khan Younes et Djabalia,
00:52:32 une partie qui est en ce moment à explorer pour eux
00:52:34 parce qu'elle contiendrait encore de nombreux tunnels,
00:52:36 de nombreux souterrains inexplorés
00:52:38 dans lesquels on pourrait éventuellement repérer des otages israéliens.
00:52:41 Alors, tout cela, évidemment,
00:52:43 est un énorme coup de pression de l'armée israélienne depuis 48 heures.
00:52:46 Vous le savez, il y a des négociations en cours
00:52:48 pour un éventuel échange d'otages.
00:52:50 En ce moment, en Égypte,
00:52:52 avec le patron politique du mouvement Hamas,
00:52:55 Anieh, qui se raide pour parler avec l'armée égyptienne
00:52:59 pour faire rentrer de l'aide humanitaire encore à l'intérieur de Gaza
00:53:01 contre des otages.
00:53:03 Et puis, il y a cette initiative aussi du Mossad,
00:53:05 le service de renseignement israélien,
00:53:07 avec les Américains, avec les Qataris aussi,
00:53:09 une initiative diplomatique en cours
00:53:11 pour justement négocier un cessez-le-feu
00:53:13 qui aurait, d'après plusieurs sources,
00:53:15 ici en Israël, lieu la semaine prochaine.
00:53:17 Un cessez-le-feu qui pourrait lui aussi donner
00:53:19 des échanges d'otages assez rapidement.
00:53:21 Voilà pour l'essentiel de l'actualité à 13h, Sonia.
00:53:24 Merci beaucoup, Somaya.
00:53:26 Alors, c'est...
00:53:28 Qu'est-ce que je vais dire ?
00:53:30 Jean-Christophe Gouvy qui nous a rejoints.
00:53:32 Je vais répondre à vous, je vais répondre sur autre chose.
00:53:34 Merci d'être là, secrétaire nationale...
00:53:36 Tout ça, tout ça.
00:53:38 Merci, Gautier Levas d'être resté pour cette deuxième heure.
00:53:41 C'est un plaisir et un honneur.
00:53:43 Avec Nathan Devers, Paul Melin, avec Gabriel Cluzel
00:53:45 et avec Philippe David.
00:53:47 Je souriais parce que vous avez beaucoup de réactions
00:53:49 sur les réseaux sociaux en me disant
00:53:51 pourquoi je vous demande à vous toujours des citations,
00:53:53 pourquoi qu'à vous, et pourquoi pas aux autres ?
00:53:55 Demandez aux autres.
00:53:57 Plus ils font les bienvenus, plus on est de fous.
00:53:59 C'est vous la boîte à citations.
00:54:01 C'est vous la boîte à citations.
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01:22:55 - Quand on a ces chiffres, les policiers...
01:22:57 - C'est la réaction attendue de Sandrine Rousseau.
01:22:59 - C'est la réaction attendue de Sandrine Rousseau.
01:23:01 - Est-ce que vous avez la même analyse ?
01:23:03 - En tout cas, je pense que Gabriel a bien fait
01:23:05 de poser les termes du débat,
01:23:07 entre un débat finalement entre la gauche notamment.
01:23:09 Et moi, j'appartiens plutôt intellectuellement
01:23:11 à la gauche libertaire.
01:23:13 Et je déplore une forme de super puritanisme
01:23:15 du mouvement #MeToo.
01:23:17 Ce qui s'oppose d'ailleurs aux racines de la gauche,
01:23:19 qui est une forme de...
01:23:21 qui est une forme de...
01:23:23 qui est une forme de...
01:23:25 qui est une forme de séduction, de drague,
01:23:27 qui pourrait s'apparenter à du harcèlement,
01:23:29 à bien y regarder, etc.
01:23:31 Qui n'aurait pas besoin de procès,
01:23:33 qui n'aurait pas besoin de justice,
01:23:35 qui n'aurait pas besoin de présomption d'innocence, etc.
01:23:37 En cela, je pense qu'Emmanuel Macron
01:23:39 a fait un sain rappel d'un certain nombre de principes,
01:23:41 qui a bien eu raison d'expliquer
01:23:43 que la Légion d'honneur n'est pas un ordre moral.
01:23:45 Et il a même ajouté que...
01:23:47 - Il est le jour, hein ?
01:23:49 - Oui, et s'il fallait retirer la Légion d'honneur
01:23:51 à tous ceux dont on pourrait juger
01:23:53 le comportement déviant
01:23:55 à travers une vidéo qui a été obtenue
01:23:57 par des méthodes que moi, je conteste.
01:23:59 Je conteste, je suis comme Gauthier.
01:24:01 Quand j'ai vu la vidéo, moi aussi,
01:24:03 le mot qui m'est venu, c'est "dégueulasse",
01:24:05 parce que je n'aime pas la façon
01:24:07 dont Gérard Depardieu a parlé du tout.
01:24:09 Mais j'ai été mal à l'aise dans cette affaire
01:24:11 parce que j'avais un conflit de loyauté intellectuelle
01:24:13 entre les mots de Gérard Depardieu
01:24:15 qui me paraissaient particulièrement grossiers
01:24:17 et inconvenants, et à la fois
01:24:19 les méthodes de journaliste
01:24:21 et les conditions où on ne sait pas très bien
01:24:23 si ces images ont été coupées.
01:24:25 Effectivement, il y a des enquêtes, etc.
01:24:27 Et alors, avec cette simple vidéo-là,
01:24:29 tout le monde se fait une opinion.
01:24:31 Vous me direz, c'est assez représentatif
01:24:33 de la façon dont on rend la justice médiatique
01:24:35 ou sur les réseaux sociaux aujourd'hui.
01:24:37 On va dire, bon, Depardieu est coupable,
01:24:39 de toute façon, c'est un homme blanc hétérosexuel
01:24:41 de plus de 50 ans, donc forcément,
01:24:43 il doit être un peu coupable,
01:24:45 parce qu'on comprend bien l'idée qu'il y a derrière.
01:24:47 - Il est mis en examen pour viol.
01:24:49 - Oui, mais c'est souvent comme ça sur les réseaux sociaux.
01:24:51 La ligue, ça commence. Donc ça, ça m'agace,
01:24:53 je le déplore, et je pense que
01:24:55 si on s'en va, ça va souvent
01:24:57 avec la cancel culture, si on s'en va juger à cela
01:24:59 tous les grands hommes ou toutes les grandes femmes
01:25:01 du passé, eh bien, je ne sais pas ce qu'on va faire
01:25:03 de Tchaïkovski, d'un certain nombre de gens
01:25:05 qui avaient des moeurs qui n'étaient pas irréprochables,
01:25:07 et là, on va vider les théâtres, vider les cinémas,
01:25:09 vider les salles d'exposition, et on va...
01:25:11 - Le musée Grévin, bien sûr.
01:25:13 - Couper la tête à l'art. Et le musée Grévin, c'est souvent
01:25:15 le musée Grévin, c'est les visiteurs
01:25:17 qui protestaient contre la statue des visiteurs.
01:25:19 - Des visiteurs, oui.
01:25:21 - Allez savoir, je ne sais pas si...
01:25:23 - En tout cas, juste un mot sur la ministre
01:25:25 de la Culture, parce que là, Aurélien Rousseau,
01:25:27 on peut lui reprocher beaucoup de choses, mais il n'est pas de tort.
01:25:29 - Cohérent. - Il est parti, cohérent.
01:25:31 Dignité, débat, voilà. - C'est pas le cas
01:25:33 de Clément Beaune, Roland Lescure, Rima Boumanak.
01:25:35 - Rima pour la ministre de la Culture, quand même, le désaveu,
01:25:37 là, on ne la retenait pas. - Mais même sur la phrase,
01:25:39 parce que vous avez oublié cette phrase, et effectivement,
01:25:41 il dit "Gérard Depardieu rend la France fière",
01:25:43 alors que Rima Abdoulmalak avait dit,
01:25:45 en visite du côté de Moissac, je crois,
01:25:47 que Gérard Depardieu faisait honte à la France.
01:25:49 Donc, il y a eu plusieurs réponses
01:25:51 à sa ministre de la Culture,
01:25:53 indirects sur cette phrase-là,
01:25:55 et puis carrément directs, quand on lui pose la question,
01:25:57 elle s'est avancée trop vite.
01:25:59 - Il faut rappeler Gauthier que sa ministre de la Culture,
01:26:01 il la connaît très bien, parce qu'elle était aussi...
01:26:03 - Elle était sa conseillère à l'Élysée.
01:26:05 - Sa conseillère à l'Élysée. - Mais Gauthier, en effet,
01:26:07 je pense que c'était le moment le plus important
01:26:09 de la vidéo d'Emmanuel Macron sur Gérard Depardieu,
01:26:11 c'est quand, au début, on lui pose la question
01:26:13 sur les affaires qui existent aujourd'hui,
01:26:15 le complément d'enquête,
01:26:17 les mises en examen,
01:26:19 et il répond en disant que Gérard Depardieu
01:26:21 est un acteur extraordinaire,
01:26:23 qui fait honneur aux grands textes de la littérature,
01:26:25 qui est connu dans le monde entier pour cela,
01:26:27 et qui, à ce titre, rend la France fière.
01:26:29 C'est en effet ce qu'il dit.
01:26:31 Il y a ce grand débat aujourd'hui pour savoir
01:26:33 s'il faut séparer l'homme de l'artiste.
01:26:35 Si, à partir du moment où, vous en parliez tout à l'heure,
01:26:37 si, à partir du moment où un artiste,
01:26:39 on sait qu'il a eu un certain nombre de vices,
01:26:41 de défauts, de crimes, etc.,
01:26:43 est-ce que ça disqualifie,
01:26:45 enfin, un homme a eu ce genre de crime,
01:26:47 est-ce que ça le disqualifie en tant qu'artiste ?
01:26:49 Pour ma part, je suis assez partisan de séparer,
01:26:51 non pas l'homme de l'artiste, mais l'artiste de l'œuvre.
01:26:53 D'estimer que Céline, on sait ce qu'il a pu faire
01:26:55 dans sa vie par exemple.
01:26:57 D'ailleurs, les films de Gérard Depardieu ne sont pas...
01:26:59 Non, les "Jus du jour perdu" ont été diffusés le week-end dernier.
01:27:01 Mais justement, c'est là que j'ai eu une forme de malaise
01:27:03 dans la prise de parole d'Emmanuel Macron,
01:27:05 c'est qu'on lui pose une question ici sur l'homme Gérard Depardieu,
01:27:07 et il invoque l'œuvre pour, en quelque sorte,
01:27:09 commenter des histoires qui sont celles d'une mise en examen,
01:27:13 qui sont celles...
01:27:15 Alors, moi je suis d'accord sur deux points.
01:27:17 Premièrement, sur le fait qu'il ne faut pas avoir
01:27:19 des fonctionnements en meute.
01:27:21 Parce que, en fait, la meute, c'est quoi ?
01:27:23 C'est le corollaire du silence.
01:27:25 Vous vous taisez, il y a tout un milieu
01:27:27 qui se tait pendant 40 ans,
01:27:29 et puis le moment où ça explose, c'est une meute.
01:27:31 Donc, la manière que le silence, pendant 40 ans,
01:27:33 n'est pas acceptable, le fait, si vous voulez,
01:27:35 d'avoir ce qu'il a appelé une "chasse à l'homme",
01:27:37 je suis d'accord là-dessus, sur la présomption d'innocence.
01:27:39 Je suis d'accord là-dessus.
01:27:41 En revanche, la manière dont il parle
01:27:43 des accusations, des mises en examen,
01:27:45 des témoignages,
01:27:47 en les balayant d'un revers de la main,
01:27:49 il y a une forme, quand un certain nombre de gens,
01:27:51 et vous avez dit, c'est parfois des féministes
01:27:53 qui sont aussi "modérées",
01:27:55 qui n'ont pas les positions les plus radicales,
01:27:57 il y a une forme ici, là,
01:27:59 non pas de brutalité, mais en tout cas d'indifférence.
01:28:01 Ce qui me fait croire à la thèse de Gauthier Lebrun,
01:28:03 c'est-à-dire qu'il a tellement pensé
01:28:05 allumer un contre-feu, qu'il a oublié
01:28:07 cette partie-là de son "en même temps" qui est vicère.
01:28:09 Il s'est tellement dit "il faut la diversion",
01:28:11 qu'il faut qu'il y aille fort.
01:28:13 Il a rappelé que c'était une grande cause du quinquennat,
01:28:15 il a essayé quand même de faire son fameux "en même temps".
01:28:17 Je ne vais pas trop l'interroger,
01:28:19 parce qu'il vaut mieux être
01:28:21 artiste ou acteur
01:28:23 que policier. Parce que nous, par contre,
01:28:25 c'est inexcusable et inexplicable,
01:28:27 là, pour Depardieu, vu que c'est un monument,
01:28:29 effectivement, lui,
01:28:31 c'est "do not touch".
01:28:33 Moi, ce qui m'embête derrière tout ça, c'est qu'effectivement,
01:28:35 il y a une enquête en cours,
01:28:37 il y a une procédure qui est en cours, donc c'est présomption
01:28:39 d'innocence, mais en même temps, il y a des policiers
01:28:41 qui étaient au Bataclan en 2015,
01:28:43 qui n'ont pas eu la Légion d'honneur.
01:28:45 Alors, qu'est-ce que ça veut dire de donner
01:28:47 une Légion d'honneur ? Et si Gérard Depardieu
01:28:49 était condamné par la justice ?
01:28:51 - Il la perd. - Est-ce qu'il la perd ou pas ?
01:28:53 - Il la perd. - C'est ça la vraie question.
01:28:55 En tant que grand maître des horloges
01:28:57 et de la Légion d'honneur,
01:28:59 il devrait dire,
01:29:01 "moi, je suis dans mon rôle, c'est pas moi de juger,
01:29:03 il y a la justice qui part, on verra."
01:29:05 - Il l'a dit hier. - Vous avez raison d'en rappeler ça.
01:29:07 - Mais c'est important, parce qu'en fait,
01:29:09 il y a cette présomption d'innocence,
01:29:11 Depardieu ou Kidam,
01:29:13 que Lambda, on doit
01:29:15 devoir avoir cette présomption d'innocence.
01:29:17 - C'est très important ce que vous dites, quel que soit ce qu'on pense,
01:29:19 on est admiratif de l'oeuvre,
01:29:21 des films de Gérard Depardieu,
01:29:23 vous avez entièrement raison.
01:29:25 J'ai vu beaucoup de réactions,
01:29:27 il faut les voir sur les réseaux sociaux,
01:29:29 comme nous tous,
01:29:31 des citoyens qui nous ont dit, "le depoids de mesure
01:29:33 est horrible, parce que quand on est pris dans la mâchoire judiciaire,
01:29:35 il n'y a personne qui vient nous dire,
01:29:37 "mais regardez, dans sa vie, il a été impeccable."
01:29:39 Vous avez raison sur ça.
01:29:41 Vous avez alerté sur un point.
01:29:43 - Quand un policier passe, par exemple, en jugement,
01:29:45 on ne regarde jamais sa biographie, comment il a été élevé,
01:29:47 si jeune, il a été lui aussi victime de violences,
01:29:49 de mauvaise éducation, etc.
01:29:51 Il faut juste montrer l'exemple, point.
01:29:53 Là, c'est la même chose, je suis désolé,
01:29:55 à un moment donné, il faut aussi regarder tout notre passé.
01:29:57 - Laura Pelle des titres, avec vous, ce matin.
01:29:59 - Emmanuel Macron a un déplacement en Jordanie
01:30:01 pour deux jours pour fêter Noël
01:30:03 avec les forces françaises déployées à l'étranger.
01:30:05 Avant cela, il rencontrera cet après-midi
01:30:07 le roi de Jordanie, Abdallah II.
01:30:09 Levé de bouclier des féministes,
01:30:11 suite aux propos d'Emmanuel Macron
01:30:13 sur l'affaire Depardieu,
01:30:15 n'a-t-il pas toujours défendu les puissants,
01:30:17 écrit Anne-Cécile Melfert sur X,
01:30:19 quand Sandrine Rousseau voit, je cite,
01:30:21 "une insulte au mouvement de libération
01:30:23 de la parole des victimes de violences sexuelles".
01:30:25 Et puis, une assistante sociale
01:30:27 d'un collège de Sarcelles,
01:30:29 agressée par un parent d'élève,
01:30:31 il lui reprochait de ne pas avoir été informée
01:30:33 d'un signalement ayant abouti
01:30:35 à une ordonnance de placement provisoire
01:30:37 de son enfant dans un foyer socio-éducatif.
01:30:39 L'homme a depuis été interpellé.
01:30:41 - Merci à vous, Soumaya.
01:30:43 Il nous reste quelques minutes.
01:30:45 Je voudrais annoncer, c'est un rendez-vous
01:30:47 ce soir à 21h sur notre antenne.
01:30:49 C'est un long reportage
01:30:51 autour de la Rêve-Partie
01:30:53 et du massacre de la Rêve-Partie
01:30:55 du 7 octobre.
01:30:57 C'est un retour très dur,
01:30:59 évidemment, sur ces atrocités.
01:31:01 Un reportage aussi pour l'histoire,
01:31:03 avec des images, des images d'abord
01:31:05 des festivaliers,
01:31:07 des témoignages aussi, évidemment,
01:31:09 de survivants, de proches.
01:31:11 Vous allez le voir, ce soir,
01:31:13 ça prend vraiment, évidemment, aux tripes.
01:31:15 Mais le tout sera suivi d'un débat.
01:31:17 Je précise que c'est interdit
01:31:19 au moins de 12 ans.
01:31:21 Et c'était important, évidemment,
01:31:23 de revenir avec un peu de recul,
01:31:25 si on peut avoir du recul sur un tel événement
01:31:27 aujourd'hui.
01:31:29 Regardez ce qu'il en est, un résumé.
01:31:31 - Ainsi que les témoignages de survivants
01:31:35 et de proches des victimes.
01:31:37 On se retrouve juste après
01:31:39 pour débattre et pour échanger
01:31:41 sur cette attaque terroriste
01:31:43 qui a fait l'affaire la plus grosse
01:31:45 de l'espace du monde.
01:31:47 Retour sur l'attaque terroriste
01:31:49 du 7 octobre.
01:31:51 Soirée spéciale, ce soir,
01:31:53 à 21h, sur CNews.
01:31:55 - Je me demandais si on peut avoir
01:31:57 la bande-annonce, en tout cas,
01:31:59 un extrait un peu plus long, peut-être.
01:32:01 Alors, voilà, s'il vous plaît,
01:32:03 c'est l'extrait, effectivement.
01:32:05 - J'ai crié, mais qui est là ?
01:32:07 J'espérais que ce n'étaient pas
01:32:09 des terroristes.
01:32:11 - Apprenez l'horreur de la situation.
01:32:13 Vous êtes incapables de savoir
01:32:15 qui sont les gens devant vous.
01:32:17 Vous ne savez pas si ce sont des gens
01:32:19 de chez vous ou des terroristes.
01:32:21 - À ce moment-là, ils ont crié.
01:32:23 "Je suis l'un des vôtres,
01:32:25 c'est ce qu'il a dit."
01:32:27 Et c'est à ce moment-là que j'ai compris
01:32:29 que nous étions en guerre.
01:32:31 (cris)
01:32:33 - Rendez-vous ce soir.
01:32:37 Je voudrais vous remercier.
01:32:39 - Merci.
01:32:41 - Il nous reste quelques secondes.
01:32:43 - Un immense plaisir.
01:32:45 - Pour moi aussi, un immense plaisir.
01:32:47 - Il y en a qui veulent être revendus.
01:32:49 - Une citation pour la route ?
01:32:51 - Une citation de Noël,
01:32:53 comme c'est la dernière avant Noël.
01:32:55 Une citation des proches qui est très amusante.
01:32:57 "C'est Noël au balcon, pas côtison,
01:32:59 Noël en Espagne, pas corabane."
01:33:01 - Je ne la connaissais pas, celle-ci.
01:33:03 Pas mal, mais vous arrivez toujours
01:33:05 à nous surprendre.
01:33:07 - Merci à tous les spectateurs
01:33:09 et les auditeurs d'Europe 1 Dimanche
01:33:11 pour le grand rendez-vous.
01:33:13 Notre invité sera Jérôme Fourquet.
01:33:15 On vous souhaite de belles fêtes,
01:33:17 un joyeux Noël, une pensée collective
01:33:19 à ceux qui passent et traversent
01:33:21 des moments difficiles et qui sont seuls.
01:33:23 On pense beaucoup à vous.
01:33:25 Je vous remercie pour la compréhension.
01:33:27 A très bientôt.
01:33:29 ♪ ♪ ♪