C'est une petite phrase qui annonce un grand tournant. En proposant, mi-mars 2024, de remplacer le modèle de l'Etat-providence, pour mettre en place celui de l'état protecteur le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, souhaite enclencher un cycle d'économies. Aux 10 milliards d'économies annoncées cette année s'ajouteront 10 milliards supplémentaires l'année suivante. Durée d'indemnisation du chômage, augmentation du reste à charge pour les frais médicaux, allongement des délais de carences pour un arrêt de travail, quelles vont être les Français les plus touchés par ces annonces ? Quelles conséquences pour les plus fragiles ? Ce mois-ci, Tâm Tran-Huy donne la parole à cinq citoyens qui vont voir leur quotidien impacté. Cinq Français qui interpelleront directement les sénateurs présents sur le plateau de l'émission Dialogue Citoyen.
Année de Production : 2023
Année de Production : 2023
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00:09 Bonjour et bienvenue dans Dialogue Citoyen.
00:12 Nous sommes ensemble pendant près d'une heure pour faire échanger avec franchise et sincérité,
00:18 citoyens et parlementaires autour d'un grand sujet qui concerne de nombreux Français.
00:23 Dans cette émission, cinq personnes vont s'exprimer.
00:27 Ils habitent un peu partout en France.
00:30 Certains peinent à retrouver un emploi, d'autres sont travailleurs saisonniers.
00:33 Ils ont besoin d'un transport médical pour se soigner ou d'un accompagnant pour étudier
00:39 en raison de leur handicap.
00:41 Mais comme à d'autres Français, on leur demande aujourd'hui des efforts.
00:45 L'année dernière, le déficit a dérapé.
00:48 Il atteint pour 2023 5,5% du PIB, bien loin des prévisions attendues.
00:55 Résultat, le gouvernement recherche désespérément des économies.
00:58 Ces pistes durcirent l'assurance chômage, réduire le recours aux transports médicaux,
01:04 instaurer de nouveaux jours de carence en cas de maladie.
01:07 Alors, quelles sont les conséquences concrètes pour les plus fragiles ?
01:11 On va se poser la question dans cette émission.
01:14 Tout de suite, notre premier témoignage.
01:17 Sandrine Oussaï est avec nous.
01:19 Bonjour Sandrine, vous habitez en Seine-Maritime, à Sautteville-les-Rouens
01:24 et vous recherchez un emploi en vain depuis décembre 2022.
01:29 Vous avez commencé votre vie professionnelle à 19 ans,
01:32 mais vous craignez de ne pas pouvoir la terminer.
01:35 On regarde.
01:36 Bonjour, je m'appelle Sandrine Oussaï, j'ai 60 ans.
01:40 Et malgré mes 40 ans de vie professionnelle,
01:42 répartie en contrat intérim CDD et 5 CDI, je suis toujours au chômage.
01:47 J'arrive en fin de droit en juillet prochain et cela m'inquiète beaucoup.
01:50 Il me manque 17 trimestres sur 170 requis,
01:53 soit 4 ans et demi à faire et à mon âge,
01:55 il est de plus en plus difficile de trouver un emploi.
01:58 Sandrine, bonjour, je le disais,
02:01 vous avez commencé à travailler jeune en 1983.
02:05 Vous avez encore besoin de travailler pendant un peu plus de 4 ans
02:09 avant d'arriver à la retraite.
02:11 Mais qu'est-ce que l'on vous dit lorsque vous parvenez jusqu'au stade des entretiens ?
02:16 Eh bien bonjour, il y a plusieurs choses.
02:19 Et d'une, je n'ai pas les diplômes requis puisque je n'ai qu'un bac.
02:23 A l'époque où j'ai passé mon bac, ça suffisait.
02:25 Aujourd'hui, ça ne suffit plus.
02:26 Sandrine, on vous dit aussi que vous êtes trop âgée,
02:30 c'est ce que vous ont dit certains employeurs.
02:32 Ah oui, il y en a un qui m'a dit ouvertement,
02:35 mais madame à votre âge, on ne cherche plus de travail.
02:38 Je dis tiens, je n'ai pas mes trimestres, il faut que je travaille encore.
02:41 Combien vous êtes aujourd'hui indemnisée pour votre chômage, Sandrine ?
02:46 Et puis, qu'est-ce que vous craignez ?
02:47 C'est au mois de juillet que vous arrivez en fin de droit.
02:50 Mi-juillet, je suis en fin de droit, donc là, je ne sais pas comment ça va se passer.
02:53 Sandrine, on va faire tout de suite réagir.
02:55 Trois sénatrices et sénateurs qui sont avec nous sur ce plateau.
03:00 Je vous les présente, Sandrine.
03:01 Avec nous, Colomb-Brussel, bonjour.
03:03 Sénatrice socialiste de Paris, Xavier Iacovelli,
03:07 sénateur Renaissance des Hauts-de-Seine et Franck Dersain,
03:10 sénateur Union centriste du Nord, tout simplement.
03:14 Qu'est-ce que vous inspire cette situation, Xavier Iacovelli ?
03:17 On entend ce moment d'alarme pour Sandrine
03:22 et qui s'inquiète de la réforme à venir.
03:25 Alors déjà, la rassurer parce que cette réforme ne sera pas rétroactive.
03:28 Donc, elle ne concernera pas notre…
03:31 C'est important de le dire à Sandrine.
03:32 C'est important de le dire à Sandrine parce qu'effectivement,
03:34 vous ne serez pas concerné puisque la loi n'est pas rétroactive.
03:38 Ensuite, il y a un vrai problème dans notre pays,
03:40 c'est le taux d'emploi des seniors.
03:42 On le sait, on est aujourd'hui à 33 % de taux d'emploi.
03:45 Ça a progressé depuis les années 2000,
03:47 mais on voit bien que 33 % en France de taux d'emploi,
03:50 c'est moitié moins que l'Allemagne, qui est à 61 %.
03:54 C'est 46 % au niveau de l'Union européenne et 70 % en Suède.
03:58 Donc, on voit bien aujourd'hui qu'on a un problème d'attractivité
04:00 et de maintien dans l'emploi des seniors.
04:02 Et c'est toute la négociation qu'il faut mener.
04:04 On voit qu'on progresse année après année,
04:06 mais il faut qu'on continue à avoir ces formations tout au long de la vie,
04:09 avoir aussi cette capacité à changer d'emploi
04:12 et donc avoir des passerelles dans l'emploi
04:15 parce qu'effectivement, on ne peut pas faire le même métier
04:17 quand on a 20, 30 ans et quand on a…
04:20 50 à 60 ans, ce n'est plus le même métier,
04:23 il n'y a plus la même pénibilité qui est supportable.
04:25 Et donc, il faut avoir cette mobilité dans l'emploi
04:28 et c'est tout l'enjeu en fait des réformes à venir.
04:31 - Sandrine, vous êtes prête à être mobile au niveau de l'emploi ?
04:34 Vous avez fait différents métiers même pendant cette recherche ?
04:39 - Oui, tout à fait, oui.
04:41 Mais je veux bien changer de métier, mais pour faire quoi ?
04:44 Puis à 60 ans, vous pensez que je me mets à la place de l'employeur.
04:47 Je ne pense pas que je serai rentable, s'il me prend, il me forme.
04:50 Je n'ai que pour 4 ans et demi encore à faire, donc je ne suis plus rentable.
04:53 - Colombe-Brussels n'entend dans ce que dit Sandrine
04:58 l'inquiétude d'un certain nombre de personnes
04:59 qui craignent de ne pas avoir des durées d'indemnisation suffisantes
05:04 pour pouvoir retrouver un emploi.
05:07 - D'abord, je voudrais remercier Sandrine pour son témoignage.
05:10 On ne peut pas dire que Sandrine soit l'illustration
05:14 de ce qu'on voudrait nous faire croire,
05:16 les chômeurs ne cherchent pas de travail
05:18 et ne sont pas actifs dans leur démarche.
05:21 C'est 40 ans de travail avec des parcours hachés,
05:24 vous l'avez dit Sandrine, de l'intérim du CDD, 5 CDI,
05:28 des recherches qui n'aboutissent pas.
05:30 Et en fait, la réalité du monde du travail, elle est celle-là.
05:34 Elle n'est pas celle de chômeurs qui sont assis sur leur canapé
05:36 et qui, pour reprendre les mots du président de la République,
05:39 n'aurait qu'à traverser la rue pour trouver du travail.
05:42 Et donc, c'est pour ça que nous, on se bat
05:45 contre cette nouvelle réforme annoncée de l'assurance chômage,
05:49 parce qu'il y a une précédente réforme qui vient d'être mise en place,
05:53 qui risque d'être balayée sans avoir été évaluée
05:56 et qui n'a qu'un seul objectif, et je termine là-dessus,
05:59 c'est de réduire les droits de ceux qui en ont finalement peu.
06:03 Je rappelle un chiffre, on a 6 millions de chômeurs dans notre pays
06:06 et seulement 2 millions qui sont indemnisés.
06:09 Travaillons plutôt sur le fait d'accompagner
06:12 les personnes qui sont privées d'emploi,
06:14 parce que Sandrine, elle est privée d'emploi.
06:16 Sandrine, ça rejoint aussi la question que vous vouliez poser à nos sénateurs,
06:21 c'est même plutôt une interpellation.
06:23 Qu'est-ce que vous voulez leur dire à nos sénateurs ?
06:26 Oui, pensez-vous vraiment qu'on reste au chômage par confort ?
06:31 Oui, Franck Dersain.
06:33 Moi, j'ai à peu près votre âge, madame, j'ai 62 ans.
06:36 On peut aussi parler de la réforme de l'assurance chômage,
06:38 qui s'applique à tous, pas seulement aux seniors.
06:40 Oui, mais ce que je veux dire, c'est, est-ce qu'on reste au chômage,
06:42 je dirais, par volonté, à cet âge-là ?
06:44 Absolument pas.
06:45 Je veux dire, le problème du chômage des jeunes...
06:48 Mais vous pensez qu'il y en a d'autres qui restent au chômage par confort ?
06:52 Écoutez, je ferais la différence entre les jeunes qui sont en chômage,
06:56 pour certains, et les personnes, je dirais même de plus de 55 ans.
07:00 Ça commence à être extrêmement difficile de retrouver du travail
07:05 quand on a, à partir de 55 ans...
07:06 Il y a un chômage subi, un chômage choisi ?
07:09 C'est ça que vous voulez dire ?
07:10 Non, il y a...
07:11 Chez certains jeunes, il y a un chômage, oui, choisi,
07:14 j'en connais, effectivement,
07:16 mais chez la plupart des seniors, c'est subi.
07:20 Je vois plein de gens qui ont envie de travailler,
07:23 qui ont besoin de travailler,
07:24 et à qui on dit à longueur de journée,
07:26 "Vous ne nous intéressez pas."
07:28 Et ça, ça n'est pas normal,
07:29 et c'est là où, effectivement, le gouvernement et les gouvernements
07:33 doivent et tentent de faire des choses à l'avenir
07:36 pour faire en sorte que ceux qui ne peuvent plus travailler
07:39 soient mieux pris en charge.
07:40 C'est ce que je demande, moi, en tout cas.
07:41 Sandrine, est-ce que vous estimez, parmi les chômeurs autour de vous,
07:45 qu'il y en a qui doivent, du coup, faire ces efforts,
07:49 que les efforts qui sont demandés par le gouvernement,
07:52 ils sont justifiés ?
07:55 Non.
07:56 Les 3, 4 personnes que je connais, ils cherchent du boulot.
07:59 Ils ne sont pas chez eux par plaisir.
08:01 Ils cherchent du travail. Ils veulent travailler.
08:03 Vous ne pensez pas qu'en ayant un petit peu moins de temps
08:06 pour trouver du travail, les gens vont rechercher
08:08 de façon plus volontaire ?
08:12 Mais non, je suis déjà volontaire dans ma recherche d'emploi.
08:15 Ce n'est pas parce que je vais avoir moins de temps
08:16 pour trouver du travail que je vais en trouver plus.
08:17 Aujourd'hui, ça ne va pas changer pour moi.
08:20 Est-ce que vous vous sentez aujourd'hui stigmatisée
08:23 par cette réforme, Sandrine ?
08:25 Ah oui, complètement, oui.
08:27 Sauf qu'au moment de chance, il faut que je travaille encore.
08:30 Merci, Sandrine. Mais restez avec nous.
08:32 On va continuer à parler ensemble de l'assurance chômage
08:34 que le gouvernement s'apprête donc à réformer au mois de juillet.
08:38 Parce qu'on l'a vu, les nouvelles règles,
08:39 elles vont s'appliquer aux chômeurs.
08:42 Elles vont aussi s'appliquer, possiblement,
08:45 à 1,2 million de travailleurs saisonniers.
08:50 C'est votre cas, Geoffroy Moreau. Bonjour.
08:52 Vous avez 38 ans.
08:54 Vous habitez dans le Morvan, à Ménéser.
08:58 Mais vous passez plusieurs mois par an en montagne,
09:01 dans différents massifs, au beau jour.
09:03 C'est ce qu'on appelle les estives.
09:05 Vous êtes gardien de troupeaux de brebis.
09:08 Geoffroy, déjà, est-ce que vous pouvez nous expliquer
09:10 comment se passe une année classique pour vous ?
09:13 Combien de temps vous passez en estive ?
09:15 Combien vous vous êtes rémunérés à ce moment-là ?
09:17 Et puis comment se passe le reste de l'année ?
09:21 Oui, bonjour.
09:23 Donc, nous, notre métier consiste à partir environ quatre mois,
09:28 s'occuper de 1 500, 2 000, voire 2 500 bêtes.
09:32 On est rémunérés 44 heures,
09:36 normalement, parfois même avec des contrats de 35.
09:39 Il faut savoir qu'on est là-haut 24 heures sur 24
09:41 et qu'on fait bien 70 heures de travail en présence du troupeau.
09:48 Alors, c'est un peu la triple peine,
09:49 parce que c'est différentes réformes.
09:50 Là, c'est la dernière, mais depuis 2019, c'est terrible.
09:54 Non seulement, on n'est pas payé toutes les heures qu'on fait.
09:57 Alors, on engage des négociations avec la FNSEA,
09:59 parce que je suis par ailleurs membre du syndicat CGT des gardiens de troupeaux.
10:03 Nos revendications restent lettres mortes.
10:06 Donc, on a des heures non payées.
10:08 Ensuite, quand on est à Pôle emploi,
10:09 on est comptabilisé sur une base de 39 heures,
10:12 alors qu'on en a 44 comptées et qu'on en fait 70.
10:17 Et enfin, le reste du temps,
10:21 si on veut rester dans notre métier, ce qui est mon cas,
10:23 moi, je suis en milieu rural,
10:24 donc j'arrive à peu près parfois à trouver du travail dans des fermes autour,
10:29 parce que je veux rester dans mon métier.
10:31 – Oui, en hiver, vous êtes soit au chômage,
10:37 soit vous trouvez un autre métier à faire,
10:41 et vous essayez de trouver quelque chose qui est en lien avec les bêtes,
10:44 avec votre travail de l'été, bien sûr.
10:46 – Bien sûr, voilà.
10:48 Parce que j'ai été formé,
10:49 il y a cinq formations de gardiens de troupeaux dans ce pays,
10:52 des formations publiques.
10:54 Mais aujourd'hui, surtout la réforme de 2019, elle est très mauvaise,
10:58 elle est mauvaise bien sûr pour nos conditions de vie,
11:00 c'est misérable, on va se retrouver au RSA,
11:03 du coup, qui va payer, ça va être les conseils départementaux.
11:06 Mais en plus, beaucoup de collègues sont contraints de quitter le métier.
11:10 – Est-ce que vous pouvez nous expliquer, Geoffroy,
11:13 qu'est-ce qui a changé pour vous la réforme de 2019 ?
11:16 – Ah, la réforme de 2019, il a fallu 910 heures
11:20 pour avoir droit à l'indemnisation,
11:22 ce qui fait qu'avec une estive,
11:24 on n'a pas assez cotisé pour être indemnisé,
11:28 quand bien même on fait les heures.
11:30 – Donc vous n'aviez déjà pas assez
11:32 pour pouvoir avoir le chômage dans les mois manquants, c'est cela ?
11:36 Et vous craignez que ça empire encore,
11:38 puisqu'on parle d'encore durcir les conditions d'affiliation ?
11:43 Je rappelle qu'aujourd'hui,
11:45 il faut avoir travaillé six mois minimum sur 24 mois,
11:48 et ça pourrait être six mois, par exemple,
11:51 sur la dernière année, c'est l'une des possibilités évoquées.
11:55 – Voilà, donc ces réformes-là,
11:57 elles nous poussent à quitter le métier,
11:59 c'est déjà ce qui se passe,
12:01 quand bien même les éleveurs ont du mal à trouver des gens qualifiés,
12:05 et ce n'est pas moi qui le dit, c'est le gouvernement,
12:07 l'agriculture vient d'être classée métier en tension.
12:10 Donc à un moment, pourquoi former des gens,
12:13 reconnaître qu'il y a besoin d'emplois et d'emplois qualifiés,
12:16 parce qu'on a des connaissances poussées en zootechnie,
12:20 en gestion de la ressource,
12:22 sans compter qu'il faut quand même être autonome et être un peu organisé.
12:25 Donc voilà, ça tue un métier,
12:27 et ça ne nous permet pas de vivre dans des conditions normales.
12:31 Moi j'aurais une question,
12:32 quel dispositif spécifique vous seriez prêts à mettre en place
12:37 pour sauver nos métiers et nos vies ?
12:39 Nous on a des propositions, il y en a plusieurs,
12:44 mais aujourd'hui entre le gouvernement et la FNSEA,
12:47 c'est un peu "débrouillez-vous".
12:50 – Franck Dersain, il y a deux strates je dirais,
12:55 dans l'interpellation de Geoffroy Moreau,
12:58 il y a déjà, est-ce qu'il faut faire la réforme
13:03 que l'on s'apprête à faire sur l'assurance chômage,
13:06 alors qu'on est sur un métier en tension,
13:09 qui cherche justement à recruter ?
13:12 – Les réponses politiques ne peuvent pas être que comptables,
13:16 c'est un peu le reproche qu'on peut faire par moment
13:19 aux gouvernements qui se succèdent,
13:22 quelle que soit leur tendance,
13:23 c'est toujours ceux qui sont au pouvoir,
13:25 qui ont le devoir d'équilibrer les budgets,
13:31 je pense que ça ne peut pas être simplement comptable.
13:33 Donc il y a derrière chaque homme, chaque femme,
13:36 chaque métier, des situations particulières,
13:40 on a besoin et on recherche des saisonniers,
13:42 de plus en plus d'ailleurs,
13:43 souvent ce sont des gens qui viennent d'autres pays,
13:45 – De l'étranger, oui.
13:46 – Et qui sont d'ailleurs utilisés,
13:49 je mets le terme entre guillemets,
13:51 de manière pas tout à fait acceptable,
13:53 il y a des gens comme monsieur qui sont absolument compétents,
13:57 la grande difficulté c'est comment faire en sorte
13:59 qu'ils soient occupés toute l'année ?
14:02 – Le reste de l'année.
14:03 – On a le système qu'on connaît bien au niveau culturel,
14:06 vous le savez, des intermittents du spectacle,
14:11 est-ce qu'il n'y a pas, qui coûte cher,
14:13 mais est-ce qu'il n'y a pas là, je dirais,
14:15 quelques possibilités, quelques sujets à trouver
14:17 de manière à ce que monsieur qui a fait un choix de vie
14:19 que je respecte parfaitement puisse vivre de son travail ?
14:24 – Oui, Xavier Akoveli, la réforme de l'assurance chômage
14:27 elle va donc aussi possiblement concerner des personnes qui travaillent,
14:32 qui travaillent, qui sont déjà sur des métiers précaires, difficiles
14:35 et en plus recherchées aujourd'hui d'un point de vue économique.
14:39 – Vous savez, lors de la Covid,
14:40 moi j'avais alerté le gouvernement de l'époque
14:43 et j'avais d'ailleurs rendu un rapport à Elisabeth Borne
14:46 qui était ministre du travail à l'époque sur la question des saisonniers
14:50 et notamment des saisonniers dans la restauration,
14:52 les fameux CDDU, les contrats à durée déterminée d'usage,
14:56 qui posent un problème parce que quand on n'était pas en CDI,
15:00 on n'était pas protégés pendant la Covid
15:02 et donc on n'avait pas la prise en charge par l'État du chômage partiel
15:06 et donc on a trouvé, et notamment dans la restauration,
15:09 toute une partie des saisonniers, des extras de la restauration
15:12 qui ont été sur le carreau parce qu'ils n'avaient pas du tout d'indemnité
15:15 pendant les périodes de confinement.
15:17 Et en fait, c'est un peu le même problème sur la question du travail saisonnier,
15:22 c'est-à-dire qu'on a besoin d'avoir une vision globale sur l'ensemble de l'année
15:26 et effectivement, une des pistes de réflexion,
15:28 mais encore une fois, on est sur des pistes de réflexion
15:31 puisque aujourd'hui on est encore dans les négociations avec les partenaires sociaux,
15:35 même si malheureusement on arrive à la fin des négociations,
15:38 en tout cas l'absence de négociations
15:40 puisque les partenaires sociaux n'ont pas réussi à trouver d'accord
15:43 sur une potentielle réforme de l'assurance chômage.
15:46 Mais Xavier Jacoveli, Geoffroy Moreau,
15:48 possiblement, il va passer de moments où il travaille
15:51 à des moments où directement il pourrait être au RSA.
15:54 Est-ce que c'est normal aujourd'hui ?
15:55 C'est pour ça que, dans le cas de M. Moreau,
15:59 il parlait tout à l'heure qu'il faisait quasiment 70 heures par semaine
16:03 pendant sa saison estivale.
16:06 Peut-être qu'il y a aussi une réflexion à avoir sur le nombre d'heures
16:08 effectuées et non pas sur le nombre de mois effectués.
16:11 Je pense qu'il faut effectivement prendre en compte un certain nombre de métiers,
16:14 avoir une spécificité sur l'ensemble des métiers.
16:17 Le métier de saisonnier n'est pas le même que le métier sur l'année.
16:20 On a besoin des saisonniers,
16:22 mais on a aussi besoin d'avoir une durée d'indemnisation
16:24 et donc de cotisation qui suffisent pour pouvoir avoir cette solidarité nationale.
16:29 Parce qu'encore une fois, l'assurance chômage,
16:31 le chômage de ceux qui en ont le plus besoin,
16:34 il est aussi payé par les actifs.
16:35 Donc si on n'a pas assez d'actifs qui cotisent,
16:37 on ne peut pas indemniser et avoir cette solidarité nationale.
16:40 Qu'est-ce que vous voulez dire ? Vous voulez réagir Geoffroy ?
16:44 Oui, là pour moi, il n'y a pas de réponse claire.
16:49 C'est bien de parler, mais nous on a mis des propositions sur la table
16:53 de la part des employeurs,
16:55 que la FNSEA mette en place des caisses de congés payés
16:57 et de repos compensateurs où ils peuvent se mettre en commun.
17:00 On connaît les difficultés de certains agriculteurs et on les prend en compte.
17:04 Mais aujourd'hui, il y a une logique politique qui est indéniable
17:09 depuis de nombreuses réformes.
17:10 Là, je vois la fin de l'État-providence qui va payer,
17:13 mais la réponse, elle est simple.
17:15 Ce sont les salariés qui vont payer, ce sont les travailleurs précaires
17:18 et ce sont finalement, à la fin, même les contribuables,
17:21 puisque ça va être les conseils départementaux qui vont payer les RSA.
17:24 Il faut changer cette logique-là.
17:26 Il faut prendre l'argent là où il est.
17:29 Vous avez rétabli l'ISF, vous faites des cadeaux aux plus riches
17:32 et en même temps, vous asphyxiez des professions entières et des salariés.
17:37 En plus, alors moi je suis berger, on n'est pas nombreux,
17:39 on est 1 500 en France, mais c'est 1,4 million de travailleurs saisonniers.
17:46 On participe pour 40% dans l'agriculture de la valeur ajoutée.
17:50 Et derrière, ce qu'on a, c'est des dérogations au temps de travail.
17:53 C'est en Champagne, des ouvriers, il y en a eu cinq qui sont morts
17:56 au travail en une semaine pendant les vendanges l'an dernier.
18:00 Et on revient et on nous dit, réforme de l'assurance chômage, on durcit encore.
18:05 Enfin, là on n'en est plus à réfléchir peut-être à des dispositifs.
18:09 Les dispositifs, on les a proposés à la FNSEA,
18:12 on les a proposés au gouvernement, vous les avez.
18:14 Si vous ne les avez pas, monsieur, ce n'est pas un problème,
18:16 vous pouvez vous les procurer.
18:18 On attend des réponses un peu concrètes.
18:19 On va faire réagir.
18:21 Votre réponse, et ensuite, Colomb-Rossel, mais votre réponse,
18:23 puisque ça s'adresse aussi à la majorité présidentielle.
18:25 Pardonnez-moi, mais la FNSEA, c'est bien le problème aujourd'hui
18:28 de la gouvernance aussi, de la question de l'assurance chômage.
18:31 Et c'est d'ailleurs pour ça qu'aujourd'hui, le gouvernement,
18:33 après huit mois de négociations entre les partenaires sociaux,
18:35 je rappelle que ce n'est pas les partenaires sociaux avec le gouvernement
18:38 qui ont négocié, c'est les partenaires sociaux entre eux,
18:41 représentants du patronat et des salariés,
18:44 qui ne se sont pas mis d'accord sur une réforme de l'assurance chômage.
18:46 On est d'accord.
18:47 Donc, c'est huit mois de négociations aujourd'hui qui n'ont pas abouti.
18:50 Donc, effectivement, je pense qu'il faut se poser la question aujourd'hui
18:53 de la gouvernance.
18:54 On a une accumulation aujourd'hui de négociations qui n'aboutissent pas
18:59 et qui nous empêchent aujourd'hui de réformer.
19:00 C'est une réponse technique.
19:01 Non, mais c'est une réponse technique.
19:02 Geoffroy Moreau vous interpelle sur le fait qu'il a l'impression
19:05 que ce sont les salariés qui vont trinquer.
19:07 Quand Geoffroy Moreau dit qu'il a fait des propositions à la FNSEA
19:10 mais que la FNSEA reste sourde à ses propositions,
19:14 moi, effectivement, je ne les ai pas eues, ces propositions.
19:16 Moi, je suis ouvert à toutes les propositions.
19:18 Et sur la question, et j'en ai d'ailleurs fait une,
19:21 c'est-à-dire sur la question de la prise en compte
19:24 de l'ensemble des heures travaillées et non pas sur l'ensemble des mois
19:27 ou des semaines travaillées, je pense qu'il y a une réflexion à mener
19:30 sur la question des saisonniers, puisque, effectivement,
19:32 vous avez des heures travaillées et donc des cotisations
19:35 par rapport à des heures et non pas par rapport à des semaines
19:38 ou des mois.
19:39 Et donc, c'est ça qu'il faut prendre en compte pour calculer
19:42 la durée d'indemnisation ensuite sur le chômage.
19:44 Parce que c'est du travail 24 sur 24, parfois.
19:46 Colombe-Brussels, votre réaction à la situation de Geoffroy Moreau
19:50 et à son interpellation ?
19:51 Il y a deux choses importantes dans ce qu'il dit.
19:53 La première, c'est que cette nouvelle réforme de l'assurance chômage,
19:57 elle a pour objectif, en effet, de faire payer les plus précaires,
20:01 parce que c'est eux qui vont payer à la fin,
20:03 et de sortir au fur et à mesure des personnes du droit à l'indemnisation.
20:08 Je redonne le chiffre, il n'y a que 2 millions de chômeurs
20:11 sur les 6 millions qui sont indemnisés.
20:14 Après cette énième réforme, il y en aura encore moins.
20:18 Et la précédente réforme, vous nous avez parlé, Geoffroy,
20:21 depuis 2019, on en est à la quatrième réforme de l'assurance chômage en 5 ans.
20:25 Elle n'a eu finalement pour conséquence que de précariser
20:29 ceux qui cherchent à s'en sortir.
20:30 Donc voilà, pourquoi on fait une réforme de l'assurance chômage ?
20:35 Les services du ministère du Travail eux-mêmes demandent au gouvernement
20:39 de ne pas réformer de nouveau le système.
20:42 Donc oui, on va vers un système qui va éloigner les personnes
20:46 de l'indemnisation et donc les précariser.
20:49 Et en effet, Geoffroy a raison.
20:51 On a quand même entendu le fait, et on l'a entendu au Sénat,
20:55 qu'à la fin, quand on est en fin de droit,
20:59 on aura un basculement vers le RSA et donc vers les finances
21:04 des collectivités locales.
21:05 Et à la fin, il y a quelqu'un qui paye.
21:07 En effet, c'est le contribuable.
21:08 – Une toute dernière question, Geoffroy,
21:11 pour vous faire réagir aussi à la question qu'a posée tout à l'heure Sandrine.
21:17 Vous le sentez aussi ce regard qu'a la santé de stigmatisation sur les chômeurs ?
21:20 Vous le sentez aussi sur votre situation aujourd'hui ?
21:25 – Stigmatisation, le mot est faible.
21:31 Pour nous, c'est une véritable attaque.
21:33 Et en fait, moi ce que j'ai l'impression, c'est quelque part c'est logique
21:38 la proposition que font ces députés et sénateurs de la majorité.
21:43 Ils sont issus de catégories socio-professionnelles supérieures.
21:47 Il n'y a pas d'ouvriers agricoles à l'Assemblée.
21:49 – Non, non, là c'est de la stigmatisation aussi.
21:52 Pardonnez-moi, vous ne connaissez pas nos parcours.
21:55 – Ce n'est pas un citoyen qui parle,
21:58 c'est un cégétiste professionnel syndicaliste.
22:00 Je suis désolé, c'est ça qu'on a en face de nous là.
22:02 Je préférais la dame avant, elle était moins politicienne.
22:07 – On a le droit d'être citoyen et engagé syndicalement, heureusement.
22:11 Moi je pense qu'il y a une chose dans le témoignage de Geoffroy,
22:14 c'est qu'en fait, pardon et que Xavier Gakovili ne prenne pas mal
22:20 de ce que je vais dire, mais on a une forme de déconnexion
22:23 qu'on retrouve sur plein de sujets et on va l'avoir
22:26 sur le transport médical dans quelques instants,
22:29 entre une vision portée par le gouvernement sur le fait que
22:35 la vie c'est simple, la vie c'est uniforme.
22:38 Maintenant parce que le pays il est fait de plein de diversités
22:41 et de parcours comme celui de Sandrine tout à l'heure
22:43 où la vie professionnelle elle peut être hachée,
22:46 elle peut être compliquée, elle peut être une succession
22:48 de moments de travail qui peuvent être de l'intérim du CDD etc.
22:53 Des métiers comme celui que décrit Geoffroy,
22:55 alors oui vous êtes 1500, mais vous êtes 1500 utiles
22:58 et productifs pour le pays et donc on ne peut pas continuer
23:01 à avoir cette vision portée par le gouvernement.
23:04 En gros tout le monde travaille dans des bureaux et c'est simple.
23:08 Non, la vie elle est plus compliquée et le travail d'un gouvernement
23:11 c'est de mettre en place de la politique publique
23:12 qui corresponde à la réalité, pas uniquement à ce qu'il pense
23:15 être la réalité.
23:16 - Allez merci Geoffroy, on va passer à la suite
23:19 de nos témoignages.
23:20 Autre domaine qui pourrait être impacté par la recherche
23:22 d'économie, celui de la santé et le coût des transports
23:26 de malades et notamment dans le viseur de Bercy,
23:29 alors que la facture a fortement gonflé ces dernières années.
23:32 En 20 ans la facture a plus que doublé, elle atteint aujourd'hui
23:36 5,7 milliards d'euros par an, c'est 5% des dépenses de ville.
23:42 Ce transport médical, Marianne Priveau en a besoin.
23:47 Bonjour Marianne, merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui.
23:50 Vous avez 53 ans, vous habitez à Grenoble,
23:53 vous êtes institutrice à la retraite anticipée
23:55 car vous êtes atteinte par plusieurs maladies chroniques
23:59 et vous avez besoin de transport médical en VSL,
24:02 en véhicule sanitaire léger, deux fois par semaine.
24:05 On regarde votre témoignage.
24:07 - Je quitte mon chez-moi pour partir chez le kiné.
24:14 J'y vais à pied, je vais rejoindre le VSL à l'entrée
24:19 de mon allée-piétonne.
24:22 Vous voyez, je ne suis pas paralysée, je marche,
24:27 mais je marche difficilement, je boite, ça me fait mal
24:32 et puis tout me fatigue très vite.
24:37 Il y a eu une période tout au début où je n'avais pas
24:39 ces bons transports, donc je ne pouvais plus rien faire,
24:43 j'étais condamnée chez moi, je ne pouvais à peine marcher.
24:47 Donc là, je tiens vraiment à continuer, sinon je pense
24:51 que je serai définitivement en fauteuil roulant.
24:56 Ce n'est pas possible.
24:58 - Merci, merci beaucoup Marianne de bien vouloir témoigner
25:01 et puis d'avoir bien voulu vous filmer dans cette situation
25:04 qui, on le comprend pour vous, est difficile.
25:07 Déjà, tout simplement, pourquoi avez-vous besoin d'aller
25:10 chez le kiné deux fois par semaine ?
25:12 Et chez ceux qui naît deux fois par semaine,
25:15 est-ce que ça vous est aujourd'hui indispensable ?
25:18 - Donc actuellement, si je ne me prends pas en charge,
25:22 je vais être de plus en plus dépendante,
25:25 je ne serai plus capable de marcher, de m'habiller, etc.
25:30 Donc ces soins de kiné me sont prescrits par un médecin.
25:36 Et j'ai eu du mal à trouver un kiné qui soit vraiment
25:42 en capacité de répondre à mes besoins, pour avoir une piscine
25:46 pour faire de la belle néothérapie, pour avoir l'encadrement,
25:49 le matériel nécessaire.
25:51 Et j'ai pu trouver finalement, mais un petit peu loin de chez moi.
25:56 Donc moi, je considère que…
25:58 - Marie-Anne, juste un mot sur le mode de transport,
26:02 parce que c'est aussi de ça qu'on veut parler avec vous aujourd'hui.
26:06 Quels sont les avantages pour vous à faire ce déplacement
26:10 en transport médical ?
26:13 Pourquoi pour vous les transports en commun, par exemple,
26:15 ne sont pas envisageables ?
26:17 - Voilà. Alors, si je prends le bus et le tram,
26:21 je suis sur Grenoble, qui est quand même bien fourni
26:23 en transport en commun.
26:25 Malheureusement, pour aller chez mon kiné,
26:28 si j'y vais par mes propres moyens, avec mon fauteuil roulant
26:31 et le bus et le tram, de porte à porte, il me faut 55 minutes.
26:36 55 minutes aller, la séance qui dure une petite heure,
26:39 et 55 minutes retour.
26:41 Pour moi, c'est complètement inenvisageable.
26:44 J'arrive déjà épuidée chez le kiné,
26:47 et je ne serais pas capable de faire le trajet retour.
26:50 Avec le VSL, en revanche, je mets une petite dizaine de minutes.
26:55 Voilà, donc pour moi, le calcul est vite fait.
26:57 - Et par exemple, s'il fallait payer ce VSL,
27:01 ou bien le partager, est-ce que vous le feriez ?
27:04 - Alors, le payer, j'avais à un moment envisagé
27:08 de faire les trajets en taxi.
27:10 J'avais demandé une simulation à la compagnie de taxi VSL.
27:15 Quatre trajets par semaine, payer moi de ma poche,
27:18 ce n'est pas du tout envisageable, ce n'est pas dans mes moyens.
27:21 Après, partager un véhicule...
27:23 - Est-ce que vous pouvez nous préciser, pardon, Marianne,
27:25 vos revenus aujourd'hui, que l'on comprenne de votre situation ?
27:29 - Eh bien, mes revenus, c'est ma retraite qui est peu élevée
27:33 parce que je n'ai pas eu la chance de travailler beaucoup.
27:35 J'ai travaillé une dizaine d'années avant de tomber malade.
27:39 Et à ça, j'ai la chance encore d'avoir une allocation
27:45 pour un validité supplémentaire.
27:47 Donc, je dépasse un peu la H,
27:50 mais j'ai déjà des frais d'aide ménagère,
27:53 des frais d'auxiliaire de vie en plus.
27:56 - Et donc, ça vous fait combien à peu près au total par mois ?
28:00 - Au total, j'en ai à peu près pour 1 500 euros par mois.
28:04 Donc, j'estime que j'ai de la chance quand même
28:07 par rapport à quelqu'un qui a la H à 900.
28:10 Mais malgré tout, je ne peux pas consacrer
28:13 une part importante de mon budget à des trajets en taxi.
28:16 - Oui. Votre interpellation à nos parlementaires ?
28:20 - Voilà. Donc, je voulais leur demander
28:22 s'ils avaient bien conscience ou pas
28:25 avec cette baisse de prise en charge des transports médicaux,
28:31 s'ils avaient conscience de ce que ça pouvait engendrer
28:34 pour des problèmes de santé chroniques, comme moi.
28:37 - Franck Dersain.
28:38 - Tout le monde peut être touché par cela un jour.
28:40 Tout le monde peut être victime de cela.
28:42 Donc, la société doit protéger ces personnes.
28:46 Donc, moi, je ne peux pas comprendre
28:48 qu'on puisse moins rembourser demain cette dame
28:52 et les gens qui sont dans ces situations.
28:55 Alors, effectivement, parfois, on peut faire des économies
28:57 en disant qu'on n'utilise pas forcément une ambulance
29:00 qui coûte très cher, mais plutôt un taxi.
29:03 - Oui. C'est un véhicule sanitaire léger
29:05 qu'utilise madame. C'est ce qu'on fait.
29:07 - Tout à fait. Mais je ne peux pas admettre aujourd'hui
29:10 qu'on fasse subir, je dirais, à cette dame
29:14 et à d'autres dans cette situation, un déremboursement.
29:18 Surtout que, si on aide madame,
29:22 elle va rester autonome plus longtemps chez elle
29:25 et elle coûtera beaucoup moins cher que si elle est demain.
29:28 Donc, c'est un mauvais calcul.
29:30 Ce sont des mauvaises économies.
29:33 Donc, je ne suis pas d'accord du tout là-dessus.
29:35 - Donc, vous, vous ne le votez pas s'il faut dérembourser.
29:38 - Pas sur ce sujet là.
29:40 - En tout cas, sur ce type de cas.
29:42 Xavier Iacovelli.
29:43 - Oui, je pense qu'on va se retrouver tous sur ce sujet.
29:46 Sur les questions des maladies longues durées,
29:50 les ALD, effectivement, on a eu une augmentation
29:52 depuis 2010 de 38% des ALD.
29:55 Donc, ça veut dire que, quel que soit le gouvernement
29:57 et quelle que soit la sensibilité du gouvernement,
29:59 il y a une vraie prise en compte des pathologies longues durées.
30:02 Et donc, aujourd'hui, c'est 14 millions de personnes
30:05 qui sont accompagnées par l'assurance maladie.
30:08 Après, il y a effectivement la question du coût,
30:10 parce que c'est 65% de la dépense de l'assurance maladie,
30:12 les ALD, il faut savoir.
30:14 C'est 65%.
30:15 Donc, on a aussi un vrai coût pour la société,
30:17 pour la solidarité nationale.
30:19 Donc, il faut l'assumer et il faut effectivement
30:21 trouver peut-être des pistes d'économie.
30:23 Quand on parle de VSL partagé,
30:26 ce n'est pas réduire les droits pour les malades,
30:30 c'est faire en sorte peut-être de mutualiser
30:33 un certain nombre de transports.
30:34 Mais moi, je maintiens qu'il faut effectivement
30:36 avoir ce transport médicalisé,
30:39 en tout cas d'accompagnement pour les ALD,
30:42 pour avoir leur rendez-vous médical.
30:43 Oui, Marianne, vous voulez réagir.
30:44 Qu'est-ce que vous en pensez du VSL partagé, mutualisé ?
30:47 Voilà, il se trouve que je l'ai expérimenté
30:49 il y a quelques mois.
30:51 Alors, je suis d'accord quand on peut grouper
30:54 des transports qui sont vraiment
30:57 dans un faible nombre de kilomètres.
31:01 Par contre, si moi ça me rajoute
31:04 20 minutes, une demi-heure de transport,
31:07 pour moi ça impacte vraiment trop sur les douleurs,
31:10 la fatigue, c'est insurmontable.
31:12 Et ça, je l'ai vécu, j'ai fait des trajets,
31:15 on était deux, deux patients,
31:17 et bien le détour, ça m'a fait 20 minutes, une demi-heure.
31:21 Donc, par exemple, quand on sort d'hospitalisation,
31:24 on n'est pas en forme,
31:26 on a envie de rentrer chez soi rapidement.
31:29 Là, je pense que ce n'est pas une bonne idée.
31:32 Il faut de la dentelle, il faut que ce soit au cas par cas,
31:36 et effectivement, on ne peut pas généraliser
31:39 ce partage de VSL.
31:41 Il faut qu'il y ait effectivement une coordination des services.
31:45 L'humain, c'est de la dentelle.
31:48 Donc, il faut forcément avoir du cas par cas
31:50 pour permettre, il y a effectivement parfois
31:52 un certain nombre d'abus, il y a aussi un certain nombre
31:54 de tissus économiques qui vivent des VSL
31:57 dans certains territoires ruraux, notamment.
32:00 Il y a certains taxis qui ne vivent que par le transport médical.
32:04 Et qui exagèrent pour vous ?
32:06 Non, je ne dis pas qu'ils exagèrent, je dis juste qu'il faut aussi préserver
32:08 parce que c'est aussi un tissu économique dans certains territoires
32:11 qui permet d'avoir encore des taxis dans certains territoires ruraux
32:14 par le transport médical, et donc il faut aussi avoir
32:17 cette vision globale, en fait, à la fois économique
32:20 et du maintien du service de santé.
32:22 Et Marianne, on vient de parler du contexte de l'explosion,
32:26 des coûts des ALD, etc., du coût du transport médical.
32:30 Vous faites attention, vous, au quotidien aussi,
32:33 entre guillemets, pour ne pas coûter trop cher à l'assurance maladie ?
32:36 Oui, c'est-à-dire que moi j'essaye de faire ce que je peux au quotidien.
32:41 Je suis à la charge de la société, c'est vrai,
32:44 ce n'est pas de ma faute, c'est comme ça,
32:46 mais j'essaye de faire attention, c'est-à-dire que je ne sors pas
32:49 de la pharmacie avec des boîtes de médicaments
32:52 dont je n'ai pas besoin.
32:54 Lorsque j'ai des consultations à l'hôpital,
32:56 comme il n'est pas très loin de chez moi,
32:58 j'y vais avec les transports en commun et mon fauteuil roulant.
33:02 Sur un petit trajet, je peux faire cet effort.
33:05 Ça me coûte, mais je le fais.
33:07 Donc, moi je pense que les budgets explosent
33:14 parce qu'il y a de plus en plus de malades.
33:16 C'est un problème de santé publique, Colombres.
33:18 Mais Marianne vient de poser le diagnostic.
33:21 On est dans un pays dans lequel d'abord la population vieillit
33:24 et où le nombre d'affections chroniques explose.
33:27 Regarder par le petit bout de la lorniette
33:30 ou de la même façon, en se disant qu'il y a des profiteurs
33:33 et qu'il va falloir réduire les droits,
33:35 c'est exactement le même sujet que sur l'assurance chômage.
33:37 Le sujet n'est pas celui-là,
33:39 le sujet est comment on accompagne les personnes en ALD.
33:42 On est tous tombés de l'armoire.
33:43 C'est 5,7 milliards d'euros, je rappelle quand même
33:45 le long coup du transport médical.
33:46 On peut peut-être aussi mutualiser, on peut peut-être aussi organiser.
33:49 Les chiffres qui sont importants, mais on est tous tombés de l'armoire
33:51 quand Bruno Le Maire en mars dernier a expliqué
33:55 que ça allait être une source d'économie.
33:57 Sans arbitrage, c'était une attitude personnelle qui disait ça.
34:01 Pour le coup, je peux vous dire que ce n'est pas du tout
34:03 dans les pistes de réflexion.
34:04 Cher Xavier, peut-être, mais Frédéric Valtoux avait lui-même
34:07 à l'Assemblée dit un certain nombre de choses.
34:09 Honnêtement, restons prudents.
34:11 Le ministre, Frédéric Valtoux, le ministre de la Santé.
34:14 Oui, pardon.
34:15 Restons prudents sur le fait qu'il ne se passe pas d'économie
34:18 qui serait des économies indues.
34:19 Il y a un chiffre qu'il faut rappeler et qui doit certainement
34:22 parler à Marianne, parce que ça coûte de l'argent.
34:25 Oui, ça coûte de l'argent, mais vous aviez raison de dire
34:27 que c'est de l'argent qui est de la prévention
34:30 et qui est protecteur pour l'ensemble de la société.
34:33 La vie de Marianne, ce n'est pas que un coup.
34:35 La vie de Marianne, c'est la vie de Marianne
34:37 et l'accompagnement d'une personne avec une ALD
34:40 et des pathologies graves.
34:41 Il y a juste un chiffre qui a été rappelé par les 25 associations
34:45 de malades en affection en longue durée.
34:49 C'est que le reste à charge, en moyenne,
34:51 ce qui reste pour les personnes en ALD,
34:54 aujourd'hui, c'est en moyenne deux fois plus
34:57 que pour les personnes qui ne sont pas en ALD.
35:00 Peu près 800 euros de reste à charge en moyenne
35:02 pour quelqu'un qui est en ALD, qu'il va donc payer de sa poche
35:05 contre 400 euros pour un Français qui n'est pas affecté par une ALD.
35:09 Donc vous dites qu'ils font déjà des efforts.
35:10 Ça veut dire que les personnes en ALD,
35:12 elles y mettent déjà de leur poche.
35:14 Comment c'est possible alors qu'ils sont censés être pris en charge à 100% ?
35:17 Parce que déjà, il y a une mission aujourd'hui du Sénat qui travaille,
35:21 dont je suis le rapporteur, qui travaille sur les complémentaires santé
35:23 et l'impact sur le pouvoir d'achat des Français
35:26 sur l'augmentation des complémentaires santé.
35:28 Et donc il y a aussi une réflexion à mener,
35:31 c'est ce que nous menons aujourd'hui avec la présidente K. Hergé,
35:36 sur la prise en charge pour les ALD,
35:39 parce que les ALD, effectivement, sur leur pathologie,
35:41 ils sont pris à 100%, mais il y a tous les à côté, tout le reste.
35:45 Et donc aujourd'hui, il y a aussi la question des complémentaires santé
35:49 qui ne s'adaptent pas forcément avec un contrat particulier pour les ALD.
35:53 Et donc parfois, Madame peut-être a une complémentaire santé
35:56 qui prend en charge, je ne sais pas moi, la maternité
35:59 ou je ne sais pas quelle autre garantie d'un contrat complémentaire santé
36:06 qui n'est pas utile en fait pour Madame.
36:09 Donc il faut pouvoir avoir aussi des complémentaires santé
36:11 qui s'adaptent aux ALD pour éviter le reste à charge
36:14 qui est effectivement encore important pour les malades.
36:17 Un tout dernier mot, Marianne, car vous voulez réagir pour une dernière fois.
36:21 Moi, ma mutuelle s'est adaptée, elle m'a mis en catégorie senior,
36:26 donc je n'ai pas de maternité et on ne rembourse plus l'orthodontie,
36:30 on me donne du podologue, etc.
36:32 Voilà, juste pour finir, faites confiance aux médecins,
36:38 ce sont eux qui font les bons transports.
36:41 Ils estiment en fonction de l'état de santé du malade
36:44 et de ses capacités de se transporter
36:47 et ils cochent une case si on peut partager le transport ou pas.
36:51 Donc faites confiance aux médecins, c'est à lui d'estimer
36:55 si on a besoin ou pas, s'il vous plaît. Merci.
36:57 On est d'accord.
36:58 Bon, ben voilà, un moment d'accord dans ce dialogue.
37:01 Merci beaucoup Marianne.
37:03 Parmi les autres pistes du gouvernement pour faire des économies,
37:06 on va continuer à parler de santé, il y a la question du coût des arrêts de travail.
37:09 Le gouvernement veut réfléchir sur les jours de carence,
37:12 c'est-à-dire le nombre de jours où un salarié ne perçoit pas de prestations
37:16 en cas de congé maladie.
37:17 Je vous donne les règles générales aujourd'hui.
37:19 En cas d'arrêt maladie, un salarié du privé a trois jours de carence,
37:22 un fonctionnaire a un jour de carence.
37:24 Mais on va préciser que ce sont les règles générales.
37:26 La disparité entre le public et le privé n'est pas aussi importante
37:30 qu'elle y paraît, car de nombreuses entreprises mettent en place
37:33 des règles qui sont plus avantageuses pour les salariés.
37:37 Les dépenses liées aux indemnités journalières,
37:39 on va vous donner un ordre d'idées, ça représente 16 milliards d'euros
37:42 et c'est en augmentation de 6% par an.
37:46 Sur ce sujet, nous sommes avec Alexandre Jamin.
37:49 Bonjour Alexandre, vous avez 55 ans, vous vivez à Saint-Germain-du-Plein,
37:53 en Saône-et-Loire.
37:54 Vous êtes technico-commercial dans l'industrie agroalimentaire.
37:57 Vous êtes aussi délégué syndical, je le précise.
37:59 Alexandre, que craignez-vous tout simplement si on augmente le nombre
38:03 de jours de carence ? C'est l'une des pistes évoquées,
38:05 et dans le privé comme dans le public.
38:07 Bonjour à tous, pour moi c'est une mauvaise idée de base.
38:12 Pour moi, je pense que les conséquences d'une augmentation
38:17 de carence à plus de trois jours vont être au final plus coûteuses
38:23 aussi bien pour les salariés et aussi bien en termes de financement,
38:32 que ce soit l'assurance maladie, les mutuelles et les entreprises.
38:37 Vous n'avez pas l'impression qu'il y a des abus autour de vous,
38:40 si on prend le cas concret de votre entreprise aujourd'hui ?
38:43 On a très peu de salariés qui sont sur des arrêts courts.
38:49 En règle générale, lorsqu'il y a des arrêts de maladie,
38:54 c'est plutôt des arrêts longs.
38:57 Oui. On prend votre cas de figure par exemple.
39:00 De quand d'être votre dernier arrêt de travail ?
39:02 C'était pour quelle raison ?
39:04 Alors, hors Covid, il y a plus de dix ans,
39:08 et j'étais coincé du dos en sortie d'un client en négociation.
39:17 Pour ma part, c'est à peu près 80 000 kilomètres par an.
39:22 J'étais voir le plus rapidement possible mon médecin,
39:28 et j'étais arrêté cinq jours le temps de pouvoir avoir un rendez-vous
39:34 chez le clinique quand on était coincé.
39:36 Si je n'avais pas été arrêté, j'aurais risqué.
39:40 Déjà, les clients voyaient bien que j'étais coincé du dos,
39:45 et si je n'avais pas été arrêté, j'aurais vu l'accident du travail
39:52 se conduire, parce que je n'avais qu'à me séduire et aller en négociation.
39:56 Ce n'est pas très pratique.
39:58 Vous dites qu'on ne s'arrête pas quatre jours par confort ?
40:04 En tout cas, il faut que ce soit justifié.
40:08 Oui. Déjà, dans le secteur privé,
40:12 de manière générale, c'est assez mal perçu.
40:17 Si des gens ne s'arrêtent pas quatre jours,
40:19 c'est peut-être réaliste.
40:21 Mais les arrêts, de toute façon, c'est le médecin qui les valide.
40:30 Nous, on a très peu de courbes divines.
40:35 À chaque fois qu'il y a eu des arrêts maladie,
40:38 c'est vraiment pour des pathologies assez graves.
40:41 Votre question au sénateur Alexandre.
40:45 Les conséquences d'une augmentation du délai de carence à plus de trois jours,
40:50 au final, ne vont pas être plus coûteuses pour la société.
40:56 Xavier Iacovelli.
40:58 Décidément, c'est toujours moi qui commence.
41:00 Ah non, j'ai un autre.
41:02 Il n'y a pas de souci.
41:04 Je pense qu'il faut à la fois rappeler les chiffres,
41:07 et après, voir l'utilité.
41:09 On voit qu'aujourd'hui, les arrêts de travail
41:12 ont augmenté à peu près de 9% entre 2021 et 2022.
41:20 Ils sont à 40% pour les moins de 40 ans.
41:23 Et paradoxalement, ils sont seulement à 20% pour les plus de 60 ans,
41:26 alors que c'est souvent ceux qui ont le plus besoin
41:29 de s'arrêter pour des problèmes liés à l'âge.
41:33 On voit qu'il y a peut-être quelque chose à travailler sur les moins de 40 ans.
41:38 Après, on voit aussi que, si on regarde un peu les pays voisins,
41:43 on est à 16 jours en moyenne d'arrêt de travail pour maladie en France,
41:48 quand on est à 5 en Grande-Bretagne, et à 14 en Allemagne.
41:54 Donc on a aussi peut-être, on est un peu les records d'Europe
41:58 des arrêts de maladie.
42:00 Mais au-delà de ça, on voit aussi, dans le même temps,
42:03 que cette restriction des arrêts de complaisance n'est pas réellement utile
42:09 et n'impacte pas la pérennisation de notre assurance maladie.
42:14 Donc il faut, à mon sens...
42:16 - Parce que trois jours de carence, ce n'est pas déjà beaucoup
42:18 pour les salariés du privé.
42:20 - A titre personnel, je ne suis pas favorable au rallongement du délai de carence.
42:24 C'était effectivement des pistes qui avaient été évoquées,
42:27 qui aujourd'hui ne sont toujours pas arbitrées,
42:29 et ce n'est pas en tout cas dans le scope.
42:31 Et moi, je ne souhaite pas qu'on puisse revoir ce délai de carence.
42:35 - Colombre-Sel.
42:37 - Xavier Yacovilli a raison de rappeler les données,
42:39 parce que la politique publique, ce n'est pas juste des pistes
42:42 qu'on lance comme ça, c'est évaluées, étayées,
42:45 et après on prend des décisions.
42:47 Si on regarde les conséquences de l'introduction des jours de carence,
42:50 en fait, ça a deux conséquences.
42:52 La première, c'est de rallonger les durées de congés maladie,
42:58 c'est-à-dire qu'en fait, des gens, je vais le dire rapidement,
43:00 des gens qui s'arrêtaient quelques jours parce qu'ils n'allaient pas bien
43:04 et que, un peu comme avec le dos bloqué d'Alexandre,
43:08 se faisaient arrêter quelques jours,
43:09 finalement, leur médecin va les arrêter plus longtemps
43:12 pour pouvoir soigner plus longtemps la pathologie qui les affecte.
43:16 Donc, l'impact de réduction, en effet, des arrêts dits de complaisance
43:21 a été de rallonger la durée des congés maladie et d'indemnisation.
43:25 Donc déjà, évaluation un peu étrange.
43:28 - Mitigée.
43:29 - Mitigée, voilà, on va dire ça.
43:31 Et puis, la deuxième chose, c'est, je crois, l'INSEE,
43:33 qui a fait une grosse étude il y a à peine un an,
43:36 c'est qu'en fait, aujourd'hui, ce sont toujours les plus précaires
43:39 qui s'arrêtent le plus.
43:40 Et donc, parlons plutôt santé publique,
43:42 plutôt que d'aller de nouveau précariser et affaiblir
43:47 ceux qui ont besoin d'être, au contraire, protégés.
43:49 - Donc, il faut parler de prévention.
43:51 - Oui, mais en matière de santé, il faut toujours parler de prévention
43:55 parce que plus on fait de prévention, plus, au bout du compte,
43:58 on fera des économies.
43:59 Mais effectivement, il faut avoir le courage, au départ,
44:02 de se dire, oui, la prévention va coûter 100 de plus,
44:06 mais sauf que l'on sait pertinemment qu'à la fin,
44:09 on dépensera 300 de moins.
44:11 - Il faudrait investir dans ce moment où nous sommes en train
44:14 de rechercher des économies.
44:15 Il faut quand même investir.
44:16 Ça coûte.
44:17 On ne va pas en voir les effets tout de suite,
44:19 d'un point de vue budgétaire.
44:20 - On n'est pas là, nous, hommes politiques,
44:22 pour gérer simplement le moment-là.
44:24 On doit se projeter.
44:26 C'est l'avenir qui nous intéresse.
44:28 Bien sûr, c'est le problème que vivent les gens à l'instant T,
44:31 mais c'est aussi, je dirais, d'imaginer demain comment ça se passe.
44:35 Donc, je pense qu'on est assez d'accord là-dessus.
44:37 Au travail, aujourd'hui, il y a effectivement une explosion
44:41 des arrêts, mais souvent, pas tant sur un point de vue physique,
44:46 mais bien plus sur un point de vue psychique.
44:48 - La santé mentale.
44:49 - Voilà.
44:50 Il y a d'énormes problèmes aujourd'hui de ce style-là.
44:53 J'ai été maire, moi, pendant des années.
44:55 J'ai vu comment les choses évoluaient.
44:57 Il y a un sentiment aujourd'hui, par rapport, je dirais,
45:02 au chef, au sous-chef, qui est difficile.
45:05 Donc, je pense qu'on est d'accord tous les trois pour dire
45:07 que nous ne sommes absolument pas favorables
45:09 à une augmentation des délais de carence.
45:11 - Vous êtes d'accord avec un délégué syndical, Jean Gersin.
45:14 - Le délégué syndical a clairement dit des choses
45:17 sans, je dirais, aller au-delà de ce qu'il faudrait.
45:20 - Allez, on va passer à notre dernier témoignage.
45:21 Ça va un petit peu trop vite.
45:23 - Oui, il y a tellement à dire sur tous ces sujets.
45:25 Merci beaucoup, Alexandre.
45:26 On a donné la parole à des chômeurs.
45:28 On a parlé de la maladie.
45:30 On a aussi voulu, dans cette émission,
45:31 se pencher sur le dossier du handicap.
45:34 Les associations s'alarment aujourd'hui.
45:36 Déjà, 230 millions d'euros ont été amputés du budget
45:39 Handicap et Solidarité.
45:41 Dans ce contexte, nous allons écouter le témoignage
45:44 de Marie Figueredo Benvenuti.
45:46 Vous habitez à Rennes.
45:48 Marie, vous êtes la maman d'Arthur, qui a 7 ans,
45:52 qui souffre de dyspraxie.
45:54 Et pour l'accompagner dans ses apprentissages,
45:56 vous avez besoin d'une AESH,
45:58 une accompagnante d'élèves en situation de handicap.
46:02 Ça vous est indispensable.
46:03 On va voir pourquoi.
46:04 - Arthur est aujourd'hui en classe de CE1.
46:07 Il reprend des apprentissages de CPE actuellement,
46:11 qui ne sont pas encore consolidés,
46:13 notamment au niveau de l'écriture,
46:15 comme on peut le voir assez lisiblement.
46:19 Son AESH est là aujourd'hui, au quotidien, auprès de lui,
46:23 puisqu'il a une AESH mutualisée avec un autre enfant.
46:27 L'école le fait en sorte qu'il puisse avoir
46:30 un maximum de temps avec elle,
46:32 pour pouvoir réexpliquer les consignes de manière très simple,
46:37 pour pouvoir également le canaliser,
46:40 lui permettre de se concentrer.
46:43 Elle est un véritable relais de la maîtresse,
46:45 un véritable pilier pour la maîtresse et pour Arthur,
46:48 et fait vraiment partie pour lui de son équipe éducative,
46:51 au même titre que son institutrice.
46:53 Elle l'aide notamment en reprenant des thématiques,
46:57 en reprenant bien certains mots,
47:00 pour pouvoir aussi, même en sport, lui réexpliquer la consigne,
47:04 le canaliser, le concentrer,
47:06 pour que ses apprentissages, quels qu'ils soient, soient plus efficaces.
47:10 - Marie, on l'a compris, vous avez besoin d'une AESH
47:14 pour votre fils Arthur,
47:16 et vous craignez de ne plus avoir suffisamment d'heures
47:20 avec les coupes déjà annoncées ces dernières semaines.
47:25 - Effectivement, bonjour.
47:28 Aujourd'hui, on constate déjà des coupes qui sont faites,
47:32 puisque la majorité des notifications MDPH qui sont faites
47:36 sont des notifications mutualisées,
47:38 donc avec des enfants qui se retrouvent avec…
47:41 - La MDPH, pardon, pour nos téléspectateurs…
47:43 - La maison départementale, c'est ça.
47:45 - Pour le handicap, pour la prise en charge du handicap.
47:48 - Exactement.
47:49 Du coup, effectivement, et qui du coup, aujourd'hui,
47:52 se retrouvent à devoir jongler entre plusieurs élèves,
47:55 soit de manière successive ou de manière simultanée.
47:58 Ça, c'est souvent les écoles qui font le nécessaire
48:01 pour que les enfants, avec les besoins les plus forts,
48:05 puissent, du coup, voilà, ils regroupent des enfants
48:08 dans les mêmes classes pour que les enfants puissent avoir
48:11 des accompagnements… - Mutualisés ?
48:13 - Mutualisés, mais ça peut être sinon aussi des enfants
48:15 qui se retrouvent avec, au final, 6 à 8 heures dans la semaine.
48:19 Donc, quand on parle d'un élève de primaire sur 24 heures,
48:22 vous allez avoir des enfants qui vont avoir 2 heures,
48:24 enfin, l'ABSH, 2 heures auprès d'eux dans la journée.
48:26 Donc, autant vous dire que ce n'est pas suffisant.
48:29 La situation, elle est comme ça aujourd'hui.
48:32 On se retrouve avec, normalement, une école
48:34 qui est censée être inclusive,
48:36 où l'environnement, du coup, scolaire,
48:38 doit s'adapter à tous les élèves.
48:40 C'est un droit fondamental, le droit à l'instruction.
48:43 Et aujourd'hui, on est loin du pitch.
48:46 - Marie, parce que vous parlez déjà de ceux
48:48 qui ont une AESH mutualisée.
48:50 Il y a aussi les familles qui sont encore moins bien loties.
48:54 Il y a aussi ceux qui n'en ont pas du tout.
48:56 Ils manquent d'AESH.
48:57 - Ils n'en ont pas du tout.
48:58 - Toutes les personnes en deformation aussi.
49:00 - En Ille-et-Vilaine, moi, je vais prêcher pour ma paroisse,
49:03 mais en Ille-et-Vilaine, par exemple,
49:05 il y a à peu près… On comptabilise,
49:07 et ça, c'est les chiffres, du coup, de l'académie.
49:10 Il manque… Enfin, il y a 830 élèves à peu près,
49:13 à fin mars, c'est des données qu'on a eues à fin mars,
49:15 qui n'avaient pas d'AESH.
49:16 Donc, c'est 830 élèves, 830 familles
49:19 qui sont laissées complètement dans la nature.
49:22 Et au-delà de ça, c'est potentiellement 830 classes
49:26 où un enfant qui a des besoins n'est pas accompagné.
49:29 Donc, au détriment, déjà prioritairement,
49:32 bien sûr, de l'enseignant,
49:34 puisqu'il se retrouve seul face à une situation
49:37 qui peut des fois être complexe,
49:38 mais aussi, du coup, des autres enfants.
49:40 La problématique, elle est là, c'est qu'aujourd'hui,
49:43 un enfant qui n'a pas d'accompagnant
49:45 alors qu'il a une notification,
49:47 ce n'est pas un plaisir d'avoir une notification.
49:49 Le parcours pour, du coup, obtenir ce droit,
49:53 il est long, on compte à peu près 18 mois
49:55 entre le moment où, en général, le dossier est fait
49:58 et le moment où l'enfant a une AESH,
50:00 enfin, voilà, où on a une notification.
50:02 Marie, du coup, ce que vous dites, c'est qu'il y a un problème.
50:05 Le droit à l'instruction, il n'est pas satisfait
50:08 pour ces enfants, peut-être même pour les enfants
50:10 qui les côtoient dans de telles circonstances.
50:12 Ah ben, pour moi, aujourd'hui, le contrat,
50:15 il n'est pas rempli, ça, c'est certain.
50:17 Si les parents, du coup, ne se mobilisent pas,
50:20 si les enseignants, alors voilà,
50:24 il y a un manque de formation sur ces sujets-là,
50:26 ça, c'est très clair aussi,
50:28 mais le contrat, il n'est absolument pas rempli aujourd'hui.
50:31 Le droit à l'instruction pour tous,
50:34 aujourd'hui, c'est l'école inclusive,
50:36 c'est l'école qui doit s'adapter à tous les élèves.
50:38 C'est votre question, Marie.
50:39 Et là, on fait le contraire.
50:40 Oui, moi, du coup, la question, elle est simple.
50:42 C'est comment est-ce qu'aujourd'hui,
50:43 on peut mettre en place une école réellement inclusive,
50:46 du coup, en supprimant 700 millions
50:48 dans le budget de l'éducation ?
50:50 Colomb-Brussels.
50:51 On s'apporte de l'eau à votre moulin.
50:53 Oui, merci, merci Marie, pour votre témoignage
50:55 et pour votre question, parce qu'en effet,
50:57 la réponse, elle est budgétaire.
50:59 Et le choix qui est fait aujourd'hui
51:01 de faire des économies, y compris dans l'éducation nationale
51:05 et y compris dans la scolarisation des enfants...
51:07 Ce sont des économies actées, on va le dire.
51:09 Absolument. C'est un pur scandale.
51:12 Vous avez rappelé des chiffres,
51:13 vous avez parlé de votre situation.
51:15 Aujourd'hui, le gouvernement n'est pas à la hauteur
51:18 sur la question de la scolarisation des enfants
51:20 en situation de handicap.
51:21 En effet, il y a plein d'enfants qui n'ont pas d'AESH.
51:25 En effet, le statut lui-même des AESH,
51:28 même s'il a été un peu amélioré ces derniers temps,
51:31 je le reconnais bien volontiers.
51:33 Mais ce sont encore des personnes, souvent des femmes,
51:36 qui sont payées extrêmement...
51:39 Petitement, voilà.
51:40 Enfin, je veux dire, c'est vraiment...
51:42 On est loin du SMIC pour un grand nombre d'AESH
51:44 à la fin du mois.
51:45 Il y a une question de statut.
51:46 Et par ailleurs, le gouvernement n'assume pas ses responsabilités.
51:49 On a dénoncé lors du vote du budget, là, de cette année,
51:53 le fait que le budget formation des AESH était en baisse.
51:57 C'est-à-dire qu'on a des grands discours,
51:59 et après, quand il s'agit de traduire politiquement
52:03 et budgétairement ces engagements,
52:05 eh bien, il n'y a plus personne.
52:07 Et donc, oui, à la fin, c'est des enfants et des familles
52:09 qui restent sur le carreau, si vous me permettez, Marie,
52:11 de le dire comme ça.
52:12 On va se demander où on va pouvoir faire des économies,
52:15 parce que pour l'instant, on n'a trouvé que des endroits
52:16 où on ne pouvait pas en faire.
52:17 Pardon, pardon, Tham.
52:18 On peut continuer à se demander où on va faire des économies.
52:21 Mais enfin, on peut aussi, surtout, se demander
52:23 comment on va trouver des recettes.
52:25 Pardon, mais aujourd'hui, on a un gouvernement qui dit
52:28 "on ne reviendra pas sur l'imposition sur les grandes fortunes,
52:32 on ne reviendra pas sur un certain nombre d'exonérations
52:34 qui n'ont fait la preuve d'aucune efficacité
52:36 en matière de création d'emplois pour des entreprises".
52:39 Allez, 2 millions d'emplois supplémentaires, c'est tout.
52:41 "Taxons les super-profits et nous aurons de quoi payer des AESH".
52:44 Bon, le sujet sur les super-profits, c'est un autre sujet,
52:48 mais on pourra en parler sans problème.
52:50 Moi, je voudrais rassurer Marie sur les 700 millions d'économies
52:52 sur l'éducation nationale.
52:54 Ça n'impacte en aucune façon les réformes et les projets
52:59 de l'éducation nationale. Pourquoi ?
53:01 Parce que ces 700 millions, c'est le 1% de réserve
53:03 que chaque ministère peut avoir.
53:05 Et en fait, c'est des réserves que les ministères font
53:08 chaque année dans le budget pour pallier
53:11 à des situations de dernière minute.
53:14 Mais les 230 millions sur le handicap ou la solidarité, par exemple.
53:17 Mais permettez-moi de répondre à cette question-là.
53:19 Donc, les 700 millions n'impactent pas, aujourd'hui,
53:21 les projets de l'éducation nationale,
53:23 les recrutements qui ont eu lieu,
53:25 les revalorisations des salaires des enseignants
53:28 et le dédoublement des classes, comme c'est le cas depuis 2017.
53:32 Donc, encore une fois, ne tombons pas dans ce que l'opposition
53:36 aimerait nous faire faire, c'est-à-dire,
53:38 nous coupons les budgets d'éducation nationale.
53:40 C'est faux. On vide juste les réserves chaque année.
53:44 - Chaque année, chaque année, c'est faux.
53:46 - Et sur la question, pardonnez-moi, sur les AESH,
53:48 le Premier ministre s'est engagé lors de son discours de politique générale.
53:51 Il l'a déjà fait.
53:52 On a eu 15 000 recrutements d'AESH supplémentaires.
53:55 C'est aujourd'hui le deuxième poste de l'éducation nationale
53:57 après les enseignants.
53:59 Donc, c'est un vrai sujet.
54:00 Bien sûr, moi, je le vois, et je le vois dans ma commune,
54:02 je le vois avec mes enfants.
54:04 On a des vraies difficultés, aujourd'hui, pour avoir des AESH.
54:06 C'est un vrai sujet.
54:08 La question de la précarité de ce métier,
54:10 la question de la nécessité de l'attractivité de ce métier,
54:13 qui est un métier dur, un métier peu payé,
54:16 et c'est pour ça qu'il faut revaloriser,
54:18 et qu'aujourd'hui, on a eu cette réforme sur la revalorisation.
54:21 Et donc, encore une fois, nous avons des recrutements qui sont en cours.
54:24 4 800 sont en cours de recrutement encore aujourd'hui pour 2024.
54:30 C'est 15 000 en 2022.
54:32 C'est 140 000 en tout d'AESH.
54:34 Vous voyez bien, aujourd'hui, qu'il y a une volonté du gouvernement
54:37 d'investir là-dedans, mais nous partons de très loin,
54:40 et un certain nombre de gouvernements qui, aujourd'hui,
54:42 et de sensibilité politique, qui, aujourd'hui,
54:44 nous reprochent de ne rien faire sur la ZAE,
54:46 n'ont rien fait du tout pendant des années.
54:49 Un mot de conclusion aussi sur l'ensemble de cette émission.
54:52 Que retenez-vous de tous ces témoignages aussi, Franck Dersain ?
54:56 On a là, dans l'ensemble des témoignages,
54:59 des cas particuliers, mais qui se multiplient.
55:04 Les Français sont autant de cas particuliers.
55:06 Oui, mais chaque cas est humain et doit être traité de manière humaine.
55:10 On l'a dit, il faut arriver à faire de la dentelle
55:14 et ne pas prendre simplement des décisions à partir de l'Elysée ou de Paris,
55:19 mais bien, je dirais, au niveau des régions,
55:22 qui peuvent faire des choses, des départements,
55:24 qui peuvent, là aussi, mieux comprendre leur territoire,
55:28 des intercommunalités et des villes.
55:30 Faisons confiance aux intercommunalités, aux élus locaux,
55:34 qui, eux, savent comment régler les problèmes
55:36 et qui sont en contact direct avec les citoyens et les citoyennes.
55:39 Colombe-Brussels, un mot de conclusion sur cette émission.
55:41 On est frappés, et merci à tous ceux qui sont intervenus,
55:45 parce qu'ils nous rappellent, en effet, ce qu'est la réalité aujourd'hui dans notre pays,
55:49 et je ne peux qu'être d'accord avec mon collègue Bersan.
55:53 Mais on est frappés, quand même, dans tous ces projets de réforme.
55:57 Il y a une volonté d'aller gratter du côté de ceux qui ont le moins,
56:00 d'aller demander des économies à ceux qui, déjà, ont une vie pénible, compliquée,
56:05 et se battent pour y arriver.
56:07 Très sincèrement, ce n'est pas là qu'il y a des économies à faire.
56:10 D'abord, ce sont des économies de bout de chandelle, et puis c'est totalement injuste.
56:14 Merci, Xabienia Coveli, d'avoir fait cette émission.
56:17 Votre mot de conclusion ?
56:19 Les économies, il faut les faire.
56:21 On voit que c'est toujours difficile, toujours douloureux.
56:23 Oui, si on veut respecter l'engagement du président de la République
56:27 de ne pas augmenter les impôts et de même les baisser pour les Français,
56:30 il faut effectivement pouvoir faire des économies.
56:32 Mais, en même temps, moi, je suis très attaché,
56:34 et le gouvernement est très attaché, au maintien de notre modèle social,
56:37 mais faire en sorte que cette solidarité aille vraiment à ceux qui en ont le plus besoin.
56:41 Merci beaucoup à tous les trois d'avoir participé à Dialogue Citoyen.
56:44 Merci à nos cinq citoyens d'avoir participé,
56:47 Sandrine, Geoffroy, Marianne, Alexandre, Marie.
56:51 Merci à tous d'avoir bien voulu livrer vos témoignages et vos préoccupations.
56:57 Merci à vous de nous avoir suivis.
56:59 On se retrouve très vite pour un nouveau numéro de Dialogue Citoyen.
57:02 J'ai trouvé l'émission extrêmement enrichissante, très intéressante.
57:06 Par rapport à ma question,
57:08 si vraiment c'est le 1% de réserve du budget de l'Éducation nationale
57:12 et que du coup les budgets ne sont pas coupés,
57:15 autre, tant mieux, c'est une bonne chose.
57:17 Votre émission nous a permis d'être entendus,
57:20 de faire connaître à ces sénateurs qui parfois
57:24 ne connaissent pas ces réalités, de les écouter, de les entendre.
57:28 Ils ont l'air de dire que les gens préfèrent être au chômage.
57:31 Moi, ce n'est pas ce que je veux, je me demande quelque chose, c'est travailler.
57:34 Je suis contente d'avoir pu parler en direct à des sénateurs comme ça,
57:40 parce qu'il m'arrive d'écrire des lettres à des sénateurs,
57:43 j'ai rarement des réponses.
57:45 Donc, voilà, c'est intéressant de participer à des débats comme ça.
57:50 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]