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Après la fête, l'heure est au bilan. Six mois après la clôture des Jeux de Paris, qui sont les gagnants et les perdants de cet événement planétaire ? Les retombées sont-elles à la hauteur des attentes ? Des infrastructures sportives, au logement en passant par le transport, tous les secteurs sont abordés dans ce nouveau numéro de Sport etc, l'émission animée par Anne-Laure Bonnet.
Bigorexie, un nouveau mot pour une nouvelle addiction. La dépendance au sport peut devenir une réelle souffrance. Le professeur Amine Benyamina, psychiatre-addictologue à l'hôpital Hôpital Paul-Brousse, explique comment les réseaux sociaux et la course à la performance peuvent faire plonger des joggeurs du dimanche dans l'enfer du sport à outrance.
Autre dérive, autre débat : le dopage. Après la sanction « à la carte » contre Jannik Sinner, numéro 1 du tennis mondial, et le scandale des nageurs chinois, Marie-George Buffet constate que la tentation du dopage est toujours présente.
25 ans après avoir créé l'agence française de lutte anti-dopage, l'ancienne ministre des Sports déplore que ce combat soit encore d'actualité et rappelle la nécessité pour les États de renforcer la lutte contre ce fléau mondialisé. Année de Production :

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Transcription
00:00Retrouvez Sport Etc. avec l'Agence Nationale du Sport.
00:07Générique
00:16Héritage des jeux, bigorexi, dopage, bienvenue pour votre heure de sport sur Public Sénat.
00:23Tout de suite, le sommaire de ce nouveau numéro de Sport Etc.
00:27L'infrastructure sportive, logement, transport, c'était l'autre grand défi des Jeux de Paris 2024.
00:33Que restent-ils des dépenses d'argent public quand les athlètes sont partis ?
00:37Le pari de l'héritage est-il gagné ?
00:41La pratique du sport peut-elle être nocive pour la santé ?
00:45À l'heure où les sports d'endurance se font de plus en plus intenses,
00:48l'augmentation des cas de dépendance à la pratique sportive pose question.
00:52Dit cette addiction de notre société, quels risques réels pour les accros ?
00:58La lutte contre le dopage dépendrait-elle du sport et de la nationalité du sportif impliqué ?
01:04À l'heure où certains tournent le dos à la science, la lutte anti-dopage est-elle menacée ?
01:09Générique
01:13Pour m'accompagner sur la ligne de départ aujourd'hui, Agnès Canailler,
01:16vous êtes sénatrice Les Républicains de Seine-Maritime
01:19Vous êtes ancienne ministre déléguée chargée de la famille et de la petite enfance
01:23Marie-Georges Buffet, vous êtes ancienne ministre de la jeunesse et des sports
01:29Pierre Rabadon, vous êtes adjoint à la mairie de Paris en charge du sport,
01:33des Jeux Olympiques et Paralympiques et de la Seine
01:38Romain Donneux, vous êtes reporter Omnisport au journal L'Équipe,
01:42notre partenaire dans cette émission
01:44Vous êtes en charge de l'athlétisme, du triathlon, du biathlon
01:48Bonjour
01:49Bonsoir
01:50Avant de commencer, une petite question pour tout le monde
01:53Quel est, selon vous, le sportif ou les sportifs préférés des jeunes, des enfants de 7 à 14 ans ?
02:00Agnès Canailler
02:02Oula, c'est une colle !
02:04Non, les sportifs préférés, c'est un petit peu toute la population pour être...
02:07Les footballeurs, moi je pense, en général
02:10Eh bien, c'est une grande surprise, le journal de Mickey a dévoilé son traditionnel sondage Ipsos
02:15sur les personnalités préférées des jeunes français
02:18Donc deux sportifs occupent les premières places
02:21Ce sont des héros du monde moderne, ce sont des héros des Jeux Olympiques
02:25Puisque la première place est occupée par Léon Marchand et la deuxième par Teddy Renard
02:30Est-ce que c'est vraiment eux les héros des jeunes aujourd'hui, les sportifs, Pierre Rabadan ?
02:35Des héros, je ne sais pas, en tout cas des figures auxquelles ils peuvent s'identifier
02:41Donc c'est plutôt un bon signe, je crois que ce soit...
02:45Et on a la chance d'en avoir beaucoup en France
02:48Il faut aussi souligner des icônes un peu qui représentent le sport à l'échelle planétaire
02:54j'allais dire, et au meilleur niveau
02:56Donc c'est bien si les jeunes s'identifient à eux
02:59Gageons que demain il y aura une femme dans les...
03:02Voilà, alors c'est là que blesse Marie-Georges Buffet
03:06C'est que dans ce top 10 des personnalités, il y a certes 5 sportifs
03:09mais il n'y a absolument aucune femme
03:12Une femme qui représente le sport pour les jeunes de 7 à 14 ans
03:15ça veut dire qu'on n'a pas encore assez insisté, on ne les met pas assez à l'honneur ?
03:18Vous savez très bien qu'aujourd'hui encore
03:21la retransmission des sports féminins est 16 fois inférieure à la retransmission des sports masculins
03:27Donc ce manque de visibilité fait en sorte que beaucoup d'individus
03:33méconnaissent la qualité du sport féminin
03:36et puis il y a encore toutes ces visions un peu masculinistes
03:39J'étais dans un lycée où un élève de Terminal
03:42m'expliquait encore lundi dernier que
03:44on n'allait quand même pas payer les joueuses de foot
03:46pareil tous les joueurs de foot
03:48parce que quand même elles n'avaient pas la même technicité
03:51On a vu que par exemple la visibilité du tournoi des 6 nations de rugby féminin
03:56qui a vraiment éclaté sur France Télévisions
03:59a permis une arrivée des filles dans les clubs de rugby extrêmement importante
04:05donc j'espère que plus de visibilité permettront
04:08à des tas de filles d'avoir envie de faire des sports
04:10qui sortent un peu des sports qualifiés de féminins
04:13il n'y a pas de sport féminin il n'y a que des sports
04:15qui sont pratiqués par des hommes ou par des femmes
04:17On aurait bien ajouté Cassandre Beaugrand, Clarissa Gbeigny
04:21dans cette liste Romain Donneux
04:23Oui Cassandre Beaugrand qui a marqué les esprits cet été
04:26en gagnant les Jeux au triathlon et en devenant championne du monde
04:29Il y a eu des icônes françaises
04:31Marie-Josée Perrec, Lormano Doux
04:33et c'est vrai qu'on a un peu du mal à renouveler
04:35alors c'est dur à expliquer juste au niveau du sport
04:38mais c'est vrai qu'une Cassandre qui en plus a envie de s'investir dans ça
04:41elle a envie de développer un peu l'image
04:43Elle était à la une de l'équipe magazine
04:45D'ailleurs nous on a notre rôle à jouer là-dedans
04:47mais elle a envie de développer l'image du sport
04:48pas seulement du triathlon
04:49elle a envie de faire parler du sport féminin
04:50donc je pense que oui ça peut être une ambassadrice dans les années à venir
04:52Alors Cassandre Beaugrand, on pense à Romain Ndiko
04:55enfin je pourrais en citer des dizaines
04:57il faut que les jeunes voient plus de jeunes femmes
04:59qui font du sport et plus d'héroïnes sportives
05:02On va maintenant revenir sur l'héritage des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024
05:06c'est la prolongation de sport etc.
05:14Dans un monde parfois difficile, bouleversé, où il y a beaucoup d'angoisse
05:19il faut rappeler que les Jeux ont été un moment formidable
05:22d'union, de fierté nationale, de sportivité, d'esprit ouvert
05:27et ça on ne peut pas l'oublier
05:29C'était Gérard Larcher, le Président du Sénat
05:31qui s'exprimait le 13 mars dernier
05:33lors du colloque organisé ici au Sénat Paris 2024
05:37Quel bilan pour quel héritage ?
05:39L'union et la fierté c'est bien
05:40mais est-ce que c'est vraiment suffisant ?
05:42Vous attendiez à quoi comme après-jeu Agnès Canaillet ?
05:45Je pense que ce qui est déjà bien et qui ressort
05:50c'était ce moment que nous avons tous vécu durant l'été
05:53qui a quand même été une belle trêve
05:55dans une ambiance politique un peu mouvementée
05:59Derrière, l'enjeu c'est que ça génère
06:02mais je ne suis pas sûre que le résultat soit à la hauteur des espérances
06:06de l'engagement pour les sportifs, les bénévoles, pour les jeunes
06:11et l'envie de pratiquer du sport
06:13de s'inscrire dans les clubs partout sur le territoire
06:16et de continuer à suivre ceux qui leur ont montré l'exemple
06:20lors des compétitions des JO
06:22On parle beaucoup de parenthèse enchantée
06:25on a raté l'opportunité de faire de ce moment le début de quelque chose
06:28plutôt qu'une parenthèse ?
06:30Je trouve que le mot de parenthèse est tout à fait exact
06:33Oui on a loupé quelque chose
06:35parce que je pense que les jeux olympiques et paralympiques
06:37et j'insiste là-dessus
06:39ont donné envie à de tas de filles, de garçons
06:42de pratiquer du sport
06:45ils ont découvert des sports qu'ils ne voyaient pas habituellement à la télévision
06:48donc ils ont découvert des pratiques nouvelles
06:50et puis lorsqu'ils veulent s'inscrire dans les clubs
06:53ils découvrent une situation très négative
06:56puisque le budget du ministère des sports a été amputé
06:59les départements ont moins de moyens
07:01les villes ont moins de moyens
07:03et donc on annonce aux clubs des restrictions
07:06on annonce aux clubs que l'équipement qui pouvait être adapté aux paralympiques
07:10ne pourra pas l'être cette année
07:12On n'a pas assez anticipé cet enthousiasme ?
07:14C'est pas qu'on n'a pas anticipé
07:17on considère que le sport c'est l'événement sportif
07:20et puis lorsque l'événement sportif, lorsque la flamme s'est éteinte
07:23on considère qu'il faut que les bénévoles se débrouillent
07:25que les communes se débrouillent
07:26que les départements se débrouillent
07:28et l'État reste très en dehors quand même
07:30d'un investissement sur le long terme
07:32important sur le domaine du sport
07:34C'était les Jeux de Paris
07:36les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024
07:39est-ce que c'est Paris qui en profite le plus en termes d'infrastructures ?
07:42Je reviens sur les infrastructures
07:43Alors clairement non
07:44mais ce n'était pas la volonté dès le départ
07:46à l'établissement de la candidature des Jeux
07:49la volonté politique qui était portée par la maire de Paris
07:52qui a signé le contrat de Villotte
07:53était que l'héritage matériel des Jeux de Paris 2024
07:56il bénéficie à la Seine-Saint-Denis en priorité
07:59qui était le département
08:02à la fois avec la population la plus jeune
08:04mais aussi le département le plus pauvre
08:06et donc la transformation territoriale
08:08de l'héritage matériel
08:10ce qu'on appelle
08:11elle devait bénéficier principalement
08:13et là c'est un fait, c'est le cas
08:15elle l'a été majoritairement
08:17Et dans les équipements ?
08:18Au niveau des équipements
08:19On va y revenir dans quelques instants
08:20puisqu'on va aller dans un club en duplex
08:23mais pour Paris c'est quoi l'héritage alors ?
08:25Pour Paris il est multiple sur bien des aspects
08:27d'abord évidemment vous l'avez tous et toutes vu
08:30on a avec l'État
08:32qui s'est beaucoup investi sur le sujet
08:34amélioré la qualité de la Seine
08:36au point de faire les épreuves dedans
08:38comme on s'y était engagé
08:39et toutes
08:40et je reviendrai si j'ai le temps aussi
08:42sur l'approche de ces défis qu'on a relevé
08:45et sur comment ils engagent à l'héritage après
08:50Donc on va pouvoir se baigner cet été dans la Seine ?
08:52Et dès cet été
08:54au moins trois sites de baignade seront ouverts
08:57Vous avez une date pour Antifrabo ?
08:59Ça sera début juillet
09:01Ce qu'il faut retenir c'est que ça a été un accélérateur
09:03de transformation publique
09:04Les Jeux ont permis de faire en 6-7 ans
09:08ce qu'on aurait peut-être pris 15 ou 20 ans à faire
09:10Les ministres des Sports ils veulent tous
09:12sous votre contrôle vous l'avez été
09:14qu'on mette plus d'argent dans le sport
09:15mais c'est une considération différente
09:17et je termine par un chiffre
09:18aujourd'hui on sait qu'un euro investi dans le sport
09:20c'est 13 euros d'économiser sur la santé publique
09:24et aujourd'hui on rechigne encore
09:26à mettre en place une vraie stratégie
09:28publique du sport
09:29et c'est plus que dommage
09:31Je ne peux que partager votre point de vue
09:33on va rester sur les infrastructures
09:35on va prendre tout de suite la direction
09:37de la Seine-Saint-Denis
09:38on va voir avec Jelena Mijanovic
09:40la directrice technique natation
09:42aux Reds de Montreuil
09:44Comment ça se passe ?
09:45Que ça a voulu dire ces Jeux de Paris 2024
09:47concrètement ?
09:48Bonjour Jelena Mijanovic
09:50je sais que votre piscine a été
09:52totalement rénovée grâce aux Jeux
09:54racontez-nous
09:56Bonjour à tous
09:58Oui, oui, oui
09:59et on peut remercier Patrick Bessac
10:02le maire de Montreuil
10:04et l'agglomération
10:06la communauté d'agglomération
10:08d'Est Ensemble
10:09parce que nous on a eu le privilège
10:11d'être dotés vraiment
10:13d'un outil de haute performance
10:15donc avec un bassin olympique
10:17avec 16 plots olympiques
10:19un double mur de séparation
10:21des plongeoirs
10:23avec des doubles plongeoirs
10:26au 1m au 3m
10:28qui ont permis à nos plongeurs olympiens
10:30de pouvoir bien les utiliser
10:33pendant les entraînements
10:35donc nous on a cette chance là
10:37Et donc vous avez vu accourir
10:39plein de jeunes enfants
10:40qui se rêvent en Léon Marchand
10:41le futur champion
10:42il viendra de Montreuil ?
10:44C'est exactement ça
10:46c'est à dire que ça a frappé
10:48grandement à notre porte
10:50donc maintenant nous sommes
10:52deux bassins olympiques
10:54avec Saint-Denis
10:56et l'avantage c'est que nous
10:58ça nous a ouvert déjà
11:00énormément de monde
11:02une extension de créneau
11:04qui nous a permis de créer quand même
11:064 emplois à plein temps
11:08de façon pérenne
11:10et ça c'est pas rien dans le sport
11:12Et vous avez trouvé le budget
11:14on vous a donné le budget pour ces 4 emplois ?
11:16Alors nous on n'a pas eu
11:18à demander de budget
11:20parce qu'on s'est retrouvé
11:22avec 1400 adhérents dans le club
11:24donc ça c'est aussi
11:26une force de pouvoir avoir
11:28de la place pour accueillir
11:30les adhérents
11:32de fonctionner aussi
11:34ça c'est aussi un héritage pour nous
11:36des Jeux de fonctionner
11:38avec les acteurs
11:40de la piscine
11:42nous sommes même en train
11:44d'essayer de monter un projet commun
11:46pour fonctionner ensemble
11:48et ça c'est vrai que
11:50le sport avec l'éducation nationale
11:52qui s'est mis en place
11:54aide grandement à ça
11:56Marie-Georges Buffet
11:58vous qui avez été élue de Seine-Saint-Denis
12:00est-ce que vous avez le sentiment
12:02que les Jeux ont participé
12:04au changement d'image qu'on a de la Seine-Saint-Denis ?
12:06Je pense parce que bien sûr
12:08la Seine-Saint-Denis avec le village des médias
12:10et puis le bassin olympique
12:12le stade de France qui a été rénové
12:14les piscines en effet parce qu'on parle de Montreuil
12:16on pourrait parler aussi d'Aubervilliers
12:18de la Courneuve etc
12:20donc ça donne une image
12:22d'un département à la fois sportif
12:24mais aussi qui a des équipements
12:26après il faut
12:28accompagner les familles
12:30pour que les enfants viennent
12:32très nombreux s'inscrire
12:34il faut les accompagner parfois financièrement
12:36il faut maintenir les crédits pour pas se sport
12:38etc parce que bon parfois
12:40les licences c'est lourd à porter quand il y a une famille
12:42il y a beaucoup d'enfants etc
12:44et puis on le disait tout à l'heure
12:46il faut encourager pas simplement les garçons
12:48mais aussi les filles à aller vers la pratique
12:50sportive donc
12:52oui je pense que ça a été
12:54sur l'image de la Seine-Saint-Denis ça a été un atout
12:56après il faut que ce soit dans la durée
12:58qu'on puisse avoir une pratique sportive
13:00ouverte à tous et toutes en Seine-Saint-Denis
13:02Alors plus de piscines
13:04On a l'impression qu'il nous est fait 4 nouveaux emplois
13:06on a l'impression que tout est rose
13:08dans cet héritage
13:10en Seine-Saint-Denis ou en tout cas en termes d'infrastructures
13:12Je sais pas si tout est rose
13:14mais c'est vrai qu'il y a des baisses de moyens
13:16donc c'est assez compliqué pour les fédérations
13:18d'accueillir en fait les fédérations ont
13:20des nouveaux arrivants comme chaque fois
13:22qu'il y a des Jeux Olympiques
13:24même si là avec Paris il y avait une résonance un peu plus grande
13:26donc il y a plus de monde qui vient
13:28mais ils ont pas de quoi accueillir en fait moi j'ai plein de
13:30je connais des clubs en Ateliers notamment
13:32qui veulent accueillir des nouveaux arrivants parce qu'ils ont pas les entraîneurs pour
13:34ils ont pas les infrastructures pour
13:36donc ils disent non à des enfants qui veulent venir faire de l'athlétisme
13:38ou venir faire peut-être de la natation
13:40donc c'est assez compliqué. Moi je voulais juste dire un truc par rapport
13:42aux gens et aux médias
13:44c'est que nous pour le coup on s'est rendu compte
13:46de quelque chose c'est que les gens ont un appétit
13:48les lecteurs ont un appétit pour les sports autres que le foot
13:50on a l'impression qu'on parlait tout le temps du foot
13:52et c'est vrai qu'à l'équipe on a senti que suive Cassandre Beaugrand
13:54suive Léon Marchand, les gens avaient envie
13:56de lire des histoires sur ces personnages là
13:58et ça c'est un petit gain, un petit héritage des jeux
14:00qui est assez sympa c'est que les gens ont découvert qu'il y avait autre chose que du football
14:02C'est plutôt pas mal de découvrir qu'il y a
14:04autre chose que du football
14:06parmi les nouvelles positives il y a eu l'inauguration
14:08en février dernier
14:10du PRISM, le pôle de référence sportif
14:12inclusif métropolitain à Bobigny
14:14il s'agit du premier centre européen
14:16dédié à une pratique sportive totalement
14:18inclusive, on pourra y faire du
14:20para-athlé, du para-basket
14:22du futsal, de l'escrime, du volley
14:24il était temps de voir que ce genre de
14:26centre voit le jour pour nos para-athlètes
14:28Bien évidemment
14:30je pense que c'était aussi
14:32une des grandes plus-values, un des grands
14:34héritages des jeux olympiques
14:36c'est ce que Buffet l'a dit, c'est l'aspect
14:38aussi para-olympique parce que ça a permis
14:40et ça a été une volonté, on l'a vu
14:42dès le départ que le para-olympisme
14:44soit mis au même niveau si possible
14:46que les compétitions
14:48pour les valides et donc
14:50que derrière on puisse avoir des centres
14:52et des lieux qui continuent
14:54à développer
14:56le sport pour tous, le sport
14:58inclusif et qui permettent d'irradier
15:00là encore, pour permettre
15:02même à toutes les personnes
15:04en situation de handicap de pratiquer ces sports
15:06dans l'avenir, c'est formidable. Et il y a un autre
15:08héritage sur lequel
15:10vous étiez très attentif, c'est celui concernant
15:12la sécurité, indéniablement ça a été un immense
15:14succès, il n'y a pas eu de problèmes
15:16particuliers, pas d'incidents majeurs pendant ces jeux
15:18l'expérimentation de la surveillance algorithmique
15:20mise en place pour les jeux
15:22arrive à son terme le 31 mars,
15:24est-ce que vous êtes favorable à sa prolongation ?
15:26Je suis favorable à
15:28l'utilisation de cette vidéoprotection augmentée
15:30dès le départ, on dit que c'était un moyen
15:32supplémentaire qui
15:34n'enlevait pas le contact humain
15:36et la place de l'humain pour la sécurisation
15:38on l'a vu notamment avec
15:40l'importance des forces de police
15:42des agences de sécurité privées
15:44et des forces de l'ordre qui étaient présentes, néanmoins
15:46c'est un outil supplémentaire qui garantit
15:48je pense que ça jouait
15:50pendant ces jeux olympiques
15:52néanmoins
15:54sur les questions de liberté individuelle
15:56les jeux olympiques ont été un accélérateur de cette expérimentation
15:58et je pense qu'aujourd'hui
16:00on n'a pas le recul suffisant et qu'il faut continuer
16:02cette expérimentation pour avoir
16:04une vraie évaluation et pour rester justement attentif
16:06c'est ce que disent les rapports et on a vu
16:08qu'il y avait encore quelques failles parce que la technologie
16:10n'est pas tout à fait au point
16:12pour être à la hauteur des enjeux
16:14escomptés, mais ça progresse
16:16et je pense qu'il faut continuer et poursuivre cette expérimentation
16:18Alors il y a un rapport également
16:20qui a été présenté à l'Assemblée nationale
16:22par Stéphane Peu et Éric Martineau
16:24qui donne à voir aussi
16:26que bien sûr pendant ces JOP
16:28il y avait les moyens humains
16:30à la disposition
16:32de la sécurité du public
16:34des athlètes, etc. Donc la question
16:36des moyens consacrés
16:38aux hommes et aux femmes
16:40qui assurent la sécurité est aussi
16:42une question mise en valeur par les JOP
16:44parce que ça s'est bien passé, parce qu'il y a eu ce rapport
16:46très humain entre les publics
16:48et les forces de l'ordre
16:50et je trouve que c'est une leçon aussi à avoir
16:52en tête pour l'avenir
16:54Bon, hormis le budget, je vous trouve
16:56plutôt positif sur cet
16:58héritage des JO, vous en êtes fier, Pierre Rabadon ?
17:00Oui, je crois
17:02que j'en suis fier parce qu'il a été
17:04en fait conçu bien en amont
17:06et il était quasiment prêt
17:08déjà avant même le début
17:10des jeux. Donc il y a un héritage
17:12matériel, on en a parlé, je crois que
17:14ça faisait partie du concept des jeux de Paris
17:16c'était construire uniquement ce qui
17:18serait utile pour l'après-jeu et non pas
17:20comme ça a été le cas dans des versions précédentes
17:22construire pour les besoins
17:24des jeux sans savoir forcément
17:26comment on allait utiliser ces infrastructures après
17:28Marie-Georges Buffet, juste une dernière chose
17:30C'est pas que ça
17:32Dans l'héritage, il devait y avoir aussi
17:34un volet législatif, vous attendiez
17:36une loi d'ampleur pour réformer
17:38la gouvernance du sport français, on en est où ?
17:40Moi je pense qu'il faut
17:42organiser d'urgence
17:44je l'ai dit encore à Madame la Ministre
17:46et je l'avais dit à ses prédécesseurs
17:48il faut organiser une grande
17:50concertation du mouvement sportif
17:52on a fait des lois, souvent d'ailleurs des lois
17:54à l'initiative parlementaire, pas des lois
17:56gouvernementales, ça tombe sur le mouvement
17:58sportif, qu'ils s'en serrent comme ils peuvent
18:00parce que bon, ils sont bénévoles
18:02ils ne sont pas tous, voilà
18:04avec plus ou moins de bonne volonté aussi dans certains cas
18:06notamment sur les comités d'éthique, etc.
18:08Donc avant de
18:10refaire une loi, et je pense qu'on en a
18:12besoin, une loi qui recadre
18:14l'avenir du mouvement sportif français
18:16ses fondements, son organisation pour les années
18:18à venir, il faut d'abord
18:20une concertation
18:22éviter les dérives, ça demande
18:24aussi de débattre avec le mouvement sportif
18:26moi je fais beaucoup de débats en France
18:28et très souvent je me trouve face à des
18:30hommes et des femmes qui n'ont pas les moyens
18:32d'agir, ou qui ne voient pas
18:34comment ils peuvent agir sur les dérives éthiques
18:36parce qu'il y en a qui sont très lourdes
18:38donc il faut leur donner la formation nécessaire
18:40moi je propose par exemple, c'est pas moi
18:42le comité propose par exemple
18:44qu'on puisse indemniser des
18:46dirigeants et dirigeantes bénévoles
18:48comme les maires adjoints
18:50comme les élus, mais
18:52en contrepartie
18:54formation de ces bénévoles
18:56pour qu'ils puissent faire face à des enjeux
18:58d'aujourd'hui, au point de vue de l'éthique
19:00mais aussi au point de vue de la responsabilité
19:02pénale, sur toutes ces questions
19:04qui pèsent sur l'engagement bénévole
19:06on restera très attentif
19:08à l'arrivée ou non
19:10de cette loi héritage
19:12tout autre sujet à présent
19:14et si le sport était finalement
19:16mauvais pour la santé, c'est le hors-piste
19:18de sport etc
19:26si je vous dis bigorexi
19:28Pierre Rabadon, vous me répondez quoi ?
19:30j'en suis bien éloigné maintenant
19:32j'ai été pas très loin
19:34de basculer dedans
19:36à un moment, mais maintenant
19:38donc on va rappeler la définition
19:40de la bigorexi, rien à voir avec la religion
19:42il s'agit d'une addiction caractérisée
19:44par un besoin irrépressible
19:46de pratiquer intensément
19:48une activité sportive
19:50pour comprendre les mécanismes de cette addiction
19:52nous avons cherché les éclaircissements
19:54du professeur Amine Beniamina
19:56bonjour Amine Beniamina
19:58bonjour professeur, vous êtes psychiatre
20:00et addictologue, expliquez-nous comment
20:02est-ce que vous diagnostiquez
20:04la bigorexi ?
20:06merci d'abord
20:08merci de m'inviter pour parler d'un sujet
20:10qui est un sujet important, une société qui monte
20:12dans une société de performance
20:14la bigorexi est une addiction
20:16comme son nom l'indique, c'est une maladie, c'est un trouble
20:18évidemment on a souvent tendance
20:20à penser que faire du sport
20:22quelle que soit l'intensité, est toujours bon
20:24pour la santé, je rappelle assez vite
20:26qu'il y a très peu de personnes qui sont atteintes de bigorexi
20:28dans le flot des personnes qui font du sport
20:30qui en tirent un bénéfice qui est réel
20:32la bigorexi, c'est faire du sport
20:34au-delà de ce que l'organisme
20:36et le psyché peuvent supporter
20:38en remplissant les critères d'une addiction
20:40c'est-à-dire un dommage pour la personne
20:42son environnement, je prends un exemple
20:44quand on est bigorexique, on a
20:46à l'intérieur de soi une force qui nous amène
20:48à maintenir l'effort, parce qu'il y a
20:50un plaisir et parfois l'arrêt
20:52de cet effort, en train du déplaisir
20:54et parfois même de la souffrance
20:56au prix par exemple
20:58de pouvoir par exemple
21:00courir en ayant une cheville
21:02foulée et parfois même
21:04une fracture et ton souffrant
21:06continue à pratiquer ce sport
21:08parce qu'on a une véritable
21:10intensité, une véritable tyrannie
21:12à l'intérieur de soi et de sa psyché
21:14pour maintenir cette pratique
21:16et donc ça a des conséquences
21:18sur sa vie personnelle et son environnement
21:20et sur sa vie physique évidemment
21:22Est-ce que c'est une addiction qui se développe
21:24ou est-ce que c'est parce qu'on en parle plus ?
21:28Or, une addiction qui se développe
21:30peut-être, je n'ai pas les chiffres
21:32mais ce qui est sûr, c'est qu'on a
21:34une promotion à juste titre
21:36du sport santé et dans
21:38le flot des personnes qui sont intéressées
21:40on va sélectionner un certain nombre
21:42de personnes qui probablement vont tomber
21:44dans la bigorexie, ça a un effet
21:46finalement arithmétique
21:48pour le coup, mais ça reste globalement
21:50assez marginal. Ce qui
21:52est utile à savoir, c'est les risques
21:54liés aux addictions, non pas l'addiction
21:56non pas le sport
21:58comme étant une addiction, mais tout l'environnement
22:00des problèmes addictifs
22:02chez les sportifs, et là pour le coup
22:04je peux vous affirmer qu'on est sur
22:06une tendance qui est élevée
22:08Comment est-ce qu'on en sort
22:10de la bigorexie sans tomber
22:12dans une autre forme d'addiction ?
22:14Comme toutes les addictions
22:16c'est un traitement à la fois
22:18comportemental, c'est-à-dire on baisse de manière
22:20graduelle l'intensité
22:22et le rythme de l'entraînement
22:24et puis surtout quand on a
22:26à faire une vraie bigorexie
22:28il faut explorer
22:30tout ce qui est autour, c'est-à-dire il faut chercher
22:32ce qu'on appelle les comorbidités psychiatriques
22:34retrouver un peu ce qui peut-être
22:36contribue à ce
22:38comportement, s'il n'y a pas un trouble
22:40onctueux, s'il n'y a pas un trouble dépressif
22:42s'il n'y a pas une pathologie ou bien
22:44un événement associé, notamment des traumatismes
22:46dans l'enfance ou pas
22:48s'il n'y a pas de maltraitance physique, sexuelle
22:50ou morale qui peut s'expliquer
22:52par une forme d'échappement
22:54dans une hyper-stimulation de la
22:56psyché et du corps, ce sont des éléments
22:58qu'il faut aller très rapidement rechercher
23:00on n'a pas besoin d'être psychiatre pour le faire
23:02mais on peut parfaitement dans un entretien
23:04simple, on n'a pas besoin aussi même d'être médecin
23:06pour le faire, on peut avoir
23:08un certain nombre d'éléments qui vont nous orienter
23:10par une prise en charge globale de ces personnes
23:12qui souffrent dans le sport
23:14Est-ce qu'il y a des sports qui sont plus touchés que d'autres
23:16parce qu'on voit l'explosion
23:18de la pratique du trail, de l'ultra-trail
23:20des marathons à outrance ?
23:22Oui, alors vous le dites
23:24il y a ce qu'on appelle les sports d'endurance
23:26dans lesquels il y a une
23:28mise à l'épreuve au long cours
23:30et pas des sports d'intensité courte
23:32qui sont évidemment les sports
23:34qui peuvent charrier ou sélectionner
23:36ce type de profit, il y a aussi
23:38les sports comme
23:40la musculation
23:42ou les sports dans lesquels
23:44on a une intensité dans l'effort
23:46mais qui en même temps
23:48traînent une valeur ajoutée
23:50sur le plan narcissique, donc ça c'est important
23:52il y a le cyclisme aussi
23:54et puis il y a les sports
23:56qui mélangent les trois, comme le triathlon
23:58ou bien ces sports de trail important
24:00avec les 100 kilomètres
24:02ou bien les sports
24:04où vous partez dans des conditions
24:06dans des environnements
24:08contraints comme le froid intense
24:10ou la chaleur intense, qui peuvent parfois
24:12être aussi des sports qui sélectionnent
24:14ce type de profit.
24:16Vers vous Romain Donneux
24:18les réseaux sociaux, ils jouent
24:20un rôle important ?
24:22Les réseaux sociaux et notamment une application
24:24qui est devenue un peu un réseau social
24:26c'est Strava, une des applications
24:28c'est un peu l'acteur majeur
24:30où les gens peuvent enregistrer leur course à pied
24:32leur cyclisme en instantané
24:34et on peut comparer les taux de chacun
24:36et voir, mon voisin il a fait tel kilomètre
24:38et donc c'est ça qui crée
24:40je côtoie beaucoup de sportifs de haut niveau
24:42dans le marathon, ils ne sont pas vigorexiques
24:44en tout cas ils l'ignorent peut-être mais ils ne le sont peut-être pas
24:46mais même eux qui font des fois des préparations
24:48à 200-220 kilomètres par semaine
24:50ce qui est un peu le bon ratio pour être performant
24:52mais qui des fois se font des concours
24:54entre eux en disant tiens je vois
24:56qu'Intel a couru 235 kilomètres cette semaine
24:58je vais aller faire 5 kilomètres de plus
25:00pour faire 240. Je pense qu'on n'est quand même pas
25:02loin de cette idée là de
25:04on en fait toujours plus et on ne sait pas trop finalement pourquoi
25:06on le fait. Les réseaux sociaux
25:08quel rôle est-ce qu'ils jouent parce que
25:10on voit le retour
25:12de ces challenges
25:14je pense au gainage, des abdos à outrance
25:16des courses justement
25:18des courses de triathlons
25:20notamment et ces images
25:22de corps musclé, on a un retour
25:24de la fascination pour le corps musclé
25:26ou de l'ultra-maigreur. Ils jouent quel rôle
25:28les réseaux sociaux dans cette addiction ?
25:30C'est un rôle extrêmement important
25:32c'est un amplificateur
25:34finalement
25:36des fakes
25:38c'est le cas de le dire en même temps des modèles qui sont
25:40parfois des modèles
25:42marketés donc il faut faire
25:44très attention. Les personnes qui se mettent
25:46en scène sur les réseaux sociaux
25:48d'abord elles ne sont pas toutes
25:50à suivre et parfois
25:52il y a des mensonges dans les réseaux sociaux
25:54et monsieur et madame tout le monde qui regarde ça
25:56se donne pour objectif d'atteindre
25:58ou bien de dépasser son influenceur
26:00ou bien ce réseau social. Je pense qu'il faut
26:02vraiment faire
26:04attention, être dans
26:06la distanciation et puis
26:08il est utile ce qu'on a aussi actuellement
26:10et c'est assez récent, des quelques
26:12influenceurs vertueux
26:14qui clairement expliquent les choses
26:16en limitant
26:18le modèle inatteignable
26:20de ces hommes
26:22et de ces femmes aux performances
26:24absolument stratosphériques
26:26et donc c'est vrai qu'ils peuvent jouer un rôle
26:28là pour le coup sur lequel il faut
26:30être vigilant. Alors je ne dis pas qu'il faut bannir
26:32les réseaux sociaux, il faut les modérer
26:34il faut avoir des réseaux sociaux qui peuvent répondre
26:36parfois à des mensonges
26:38ou bien une amplification de la réalité.
26:40Merci infiniment
26:42professeur, merci pour vos éclaircissements
26:44Pierre Rabadon, est-ce qu'il ne faudrait pas
26:46montrer le sport, pas seulement
26:48sous l'angle de l'ultra-performance ?
26:50Est-ce que
26:52montrer le sport loisir, le sport plaisir
26:54ça serait aussi capital
26:56pour donner une image du...
26:58C'est pas que la performance.
27:00C'est clairement pas que la performance
27:02et d'ailleurs le rôle principal du sport
27:04ce n'est pas que dans l'ultra-performance
27:06c'est un moteur, c'est pour ça que moi
27:08je m'insurge toujours contre ceux qui
27:10opposent le sport de haut niveau et le sport
27:12on va dire de masse
27:14l'un attire à l'autre
27:16parfois avec des déviances, vous l'avez dit
27:18c'est marrant que vous parlez de ça parce que j'ai lu
27:20un article il y a quelques jours
27:22qui disait qu'il y a aussi un rôle social
27:24il y a des gens qui payent d'autres gens
27:26sur Strava pour faire le nombre
27:28de kilomètres qu'il doit faire par semaine.
27:30Là on atteint un niveau de ridicule, pardonnez-moi
27:32Je partage tout à fait ce constat là
27:34ça joue un rôle transversal
27:36mais évidemment le très haut niveau
27:38on est toujours à la limite
27:40entre la blessure
27:42et la meilleure performance
27:44donc le très haut niveau est souvent
27:46encadré, il le faut en tout cas
27:48il y a un suivi très proche des athlètes
27:50quand on est à un sportif ou une sportive
27:52qui essaye de côtoyer
27:54de la haute performance
27:56il y a une part de danger s'il n'est pas suivi
27:58donc il faut expliquer
28:00il faut mettre en garde, il faut expliquer
28:02il y a un rôle éducatif du sport
28:04qui est central, y compris vers
28:06l'accompagnement vers le haut niveau.
28:08Agnès Canailler c'est aussi le rôle
28:10de l'État peut-être d'encadrer
28:12je ne sais pas, d'alerter
28:14d'alerter parce que comme toujours
28:16les excès sont dangereux
28:18et je pense que c'est important
28:20d'alerter, d'expliquer
28:22et je pense que des reportages comme le vôtre permettent
28:24aussi de sensibiliser parce que si on n'informe
28:26pas des dangers qu'encourent
28:28les pratiquants qui recourent
28:30avec excès au sport et que ça a
28:32des conséquences sur leur santé
28:34si on ne sensibilise pas les parents pour qu'ils puissent
28:36transmettre rapidement les messages
28:38et encadrer leurs enfants
28:40aussi dans l'utilisation des réseaux sociaux
28:42qui peuvent être vecteurs
28:44de ces excès
28:46c'est à l'État de remplir aussi ce rôle-là.
28:48Je dirais qu'il y a
28:50deux
28:52protections possibles
28:54d'abord favoriser le sport
28:56et encadrer en club
28:58par rapport au sport individuel
29:00sur les réseaux sociaux, etc.
29:02ça me paraît extrêmement important
29:04on a parlé tout à l'heure de la formation des encadrants dans les clubs
29:06deuxième élément
29:08et puis peut-être, c'est ce que vous avez dit
29:10remettre à sa place la notion de performance
29:12parce que si on a un discours
29:14dans le cadre
29:16de l'instrumentalisation du sport
29:18par des politiques, par des États
29:20où il faut aller toujours plus loin
29:22sur la performance, toujours aller plus vite, plus haut
29:24quitte
29:26à mettre en danger l'intégrité physique
29:28et psychique des athlètes
29:30il ne faudra pas après reprocher
29:32à des individus d'aller sur les réseaux sociaux
29:34rechercher la performance
29:36donc il faut peut-être aussi calmer le discours
29:38de certains
29:40dirigeants responsables
29:42sur la performance à tout prix
29:44et je pense que
29:46dans ce cadre-là, il faut aussi
29:48rappeler aux parents
29:50qu'ils ne peuvent pas rêver
29:52que leur fils ou leur fille fasse
29:54la carrière qu'ils n'ont pas faite
29:56au détriment de la santé du fils ou de la fille
29:58C'est très juste, on va
30:00enchaîner sur un sujet qui se rapproche
30:02justement de cette ultra-performance
30:04on va maintenant parler de dopage dans le monde professionnel
30:06c'est le carton rouge de Sport Etc
30:14Depuis le 11 mars dernier
30:16le champion du monde Paul Pogba peut
30:18à nouveau jouer au football après 18 mois
30:20de suspension pour dopage
30:22suite à un contrôle positif à la DHA
30:24un sportif de haut niveau
30:26se doit d'être vigilant
30:28ce qui explique sa punition
30:30de 18 mois
30:32puisqu'il s'agissait d'un produit qui était présent
30:34dans un complément alimentaire
30:36l'agence mondiale anti-dopage
30:38a donc souligné cette nécessité
30:40pour le sportif d'être vigilant
30:42sur ce qu'il consommait comme produit
30:44le 4 mai prochain en revanche
30:46l'italien Yannick Sinner, le numéro 1 mondial
30:48de tennis, pourra lui reprendre la compétition
30:50après seulement 3 mois
30:52de suspension pour dopage
30:54au Clostable
30:56son kidney aurait mis une crème
30:58sur ses mains contenant ce produit
31:00puis il aurait massé le sportif
31:02comme Paul Pogba, il est suspendu surtout
31:04pour son défaut de vigilance
31:06je me tourne vers vous Romain Donneux
31:08j'ai l'impression que
31:10quand je le dis je ne suis pas crédible
31:12c'est juste une crème qu'on a mis sur les mains
31:14j'ai l'impression de répéter un discours
31:16moi-même ne me convainc pas
31:18c'est un peu le problème, la contamination
31:20devient le problème majeur de la lutte anti-dopage
31:22si on excepte les gens qui trichent
31:24pour la contamination
31:26c'est qu'effectivement dans le monde
31:28il y a 30% des compléments alimentaires qui sont contaminés
31:30c'est à dire que sur la description du produit
31:32il y a 30% des produits où il n'y a pas écrit
31:34une substance qui est véritablement dedans
31:36parce qu'avec les chaînes de production il y a des mélanges
31:38c'est assez compliqué mais c'est un fait
31:40ce qui fait que plein de sportifs se retrouvent
31:42pris par la patrouille
31:44parce que les machines détectent de mieux en mieux
31:46et donc eux ils prennent des compléments qui sont un peu limites
31:48et donc à la fin il y a des contrôles positifs
31:50ça c'est le constat
31:52après les sportifs ont bien compris qu'il y avait ce constat-là
31:54il y a ceux qui ont vraiment pris un complément
31:56sans le savoir qui était pollué
31:58et il y a ceux qui ont compris qu'on pouvait essayer de négocier
32:00et de trouver des petites
32:02des bonnes excuses on va dire
32:04après là dans le cas de Siner je ne suis pas du tout en train de dire ça
32:06l'histoire allait avérer, des experts scientifiques
32:08ont bien démontré que c'était possible
32:10et en fait c'est possible que quelqu'un masse avec un produit interdit
32:12et que ça se retrouve dans votre corps
32:14le problème c'est qu'en fait on inverse la charge de la preuve
32:16normalement dans l'antidopage c'est aux sportifs
32:18de prouver qu'il n'a pas pris le produit
32:20et s'il l'a pris comment, pourquoi
32:22là une fois qu'un sportif avec des bons avocats
32:24avec une belle armée d'experts qui est le cas pour Siner
32:26arrive à démontrer
32:28que ce qui est arrivé
32:30est possible, en face l'agence
32:32antidopage ne peut pas dire ça n'existe pas
32:34mais comment on arrive à seulement 3 mois
32:36de suspension ?
32:38ils ont respecté la règle
32:40l'agence mondiale antidopage prévoit ce type
32:42de problème, en fait c'est l'AMA
32:44l'agence mondiale antidopage qui a
32:46porté appel, parce qu'en fait à la base
32:48la fédération de tennis avait dit y'a pas de problème, y'a zéro
32:50vous pouvez y aller, vous pouvez jouer
32:52l'AMA a dit bon quand même c'est un peu compliqué
32:54on va faire un appel devant le TAS, devant le tribunal arbitral
32:56du sport, et en fait dans ce cas là
32:58l'AMA et le sportif en question peuvent
33:00négocier un accord entre eux, ça c'est la loi
33:02ça existe, c'est pas un truc inventé
33:04faut pas se dire, ils ont triché entre eux
33:06et donc à ce moment là ils ont dit ok votre thèse
33:08de la contamination elle est vraie, ok
33:10donc pour vous vous avez pas un tort, mais votre
33:12vous auriez pas dû avoir un défaut de vigilance
33:14donc les 3 mois ils existent, après c'est ce que me disait
33:16ce que j'étais en début de semaine
33:18à Lausanne pour le symposium de l'AMA, donc là où tout
33:20le grand barnum de l'antidopage
33:22se réunit, et l'AMA le dit
33:24notre gros problème c'est que
33:26soit on augmente
33:28les taux en fait, donc en fait des gens qui seraient
33:30contaminés à des petites substances, on les voit plus
33:32on compte plus, mais donc là ça veut dire qu'on passe à côté
33:34de gens qui peut-être trichent avec des micro-dosages
33:36soit on fait chaque cas et on se prend
33:38la tête avec chaque cas et ça prend des
33:40mois et des mois et beaucoup d'argent, parce que
33:42pour aller devant le tas c'est 10 000 et des fois ça va aller jusqu'à
33:44100 000 euros, donc en fait juste pour finir, un cas
33:46comme Siner, si vous êtes bien
33:48aidé, vous avez beaucoup de moyens
33:50si vous avez une bonne défense, évidemment vous pouvez mieux vous en sortir
33:52mais ça reste la règle, mais il a une meilleure
33:54défense qu'un autre, c'est juste ça.
33:55Marie-Georges Buffet, vous avez créé
33:57l'agence française de lutte contre
33:59l'idopage, quand vous entendez
34:01ces arguments et puis
34:03cette défense qui est aujourd'hui possible
34:05en fait on peut se doper si on a de
34:07bons avocats ? Je fais un petit raccourci ?
34:09On a quand même engagé une lutte
34:11contre l'idopage qui a montré quand même
34:13son efficacité
34:15parce qu'il faut bien se rendre compte que
34:17dans les années 99-2000
34:19lorsqu'on s'attaque à ce dossier
34:21et que se crée l'agence mondiale anti-idopage
34:23il y avait des sports où c'était une pratique courante
34:25où des jeunes athlètes qui rentraient
34:27dans une équipe, c'était normal
34:29il fallait passer par là
34:31on a quand même fait en sorte que ça ne soit
34:33plus normal, que ça ne soit plus
34:35toléré. Mais
34:37lorsqu'on parle d'instrumentalisation
34:39du sport par des états, lorsqu'on
34:41parle du culte de la performance
34:43lorsqu'on parle des droits télévisés
34:45liés à des performances de telle ou telle
34:47équipe, de tel ou tel athlète
34:49la tentation du
34:51dopage elle est toujours présente
34:53donc il faut à chaque fois
34:55je dirais poursuivre ce
34:57combat en allant chercher
34:59de nouveaux process, en allant chercher
35:01découvrir les produits qui sont utilisés
35:03etc. On n'est plus à l'EPO du
35:05cycliste des années 90. Non mais vous parlez
35:07d'un dopage, alors je ne vais pas
35:09dire un dopage d'état, mais en tout cas certains
35:11états qui poussent leurs athlètes
35:13je pense notamment à la Chine, 23
35:15nageurs chinois avaient été contrôlés
35:17positifs en 2021, je parle sous votre contrôle
35:19Romain Donant, puis Blanchy
35:21dans le plus grand secret selon une enquête
35:23du New York Times et de la chaîne Allemande ARD
35:25certains avaient même été
35:27médaillés aux Jeux de
35:29Tokyo. Je vous propose d'ailleurs d'écouter
35:31Mao Ning, la porte-parole du ministère
35:33chinois des affaires étrangères.
35:35Par principe, la Chine a toujours
35:37respecté strictement les réglementations internationales
35:39en matière de dopage. Je tiens également
35:41à souligner que les questions sportives
35:43ne doivent pas être politisées. Tous les
35:45athlètes de tous les pays doivent être traités
35:47sur un pied d'égalité et des garanties pratiques
35:49doivent être mises en place pour assurer un
35:51environnement de compétition équitable.
35:53On doit la croire Romain Donant ?
35:55En tout cas l'agence mondiale anti-dopage
35:57a vu cette histoire et est quand même sous le feu des critiques
35:59parce que ça a remis en question
36:01tout le système.
36:03Effectivement, comme on disait tout à l'heure, quand on lit
36:05le rapport et on dit qu'il y avait
36:0723 nageurs chinois qui étaient dans un hôtel
36:09avant une compétition en Chine, ils ont tous
36:11été contaminés à la triméthazidine.
36:13C'est un produit qui sert pour
36:15le cœur, quand on est malade d'un peu du cœur.
36:17Et ça viendrait de
36:19dans les cuisines, il y a un produit qui a été mis
36:21à un endroit dans l'aération et ils ont tous été
36:23contaminés.
36:25C'est vrai que sur le papier c'est un peu compliqué, après
36:27il y a eu un rapport externe à l'AMA
36:29pour revenir sur ce dossier-là et
36:31leur rapport dit que c'est plausible.
36:33C'est toujours ce problème de c'est plausible, donc comme c'est plausible
36:35et qu'on n'a pas en face la certitude
36:37que ça n'est pas arrivé comme ça, ça passe.
36:39Et ça a permis aux États-Unis d'enlever
36:41leur subvention à l'AMA.
36:43Ils ont pris ce prétexte pour dire on retire notre subvention
36:45à l'agence mondiale anti-dopage.
36:47Comme déjà certaines ligues professionnelles
36:49américaines s'étaient mises à l'abri
36:51de l'agence mondiale anti-dopage, on voit bien
36:53que ce combat est encore d'actualité
36:55et qu'il ne faudrait surtout pas
36:57dire l'AMA se débrouille.
36:59Il faut vraiment que les responsables
37:01politiques continuent à se mêler
37:03de ce combat contre le
37:05dopage et fassent pression
37:07sur le mouvement sportif et sur l'AMA.
37:09Pour les États-Unis, ça va être
37:11compliqué.
37:13Le patron de l'USADA,
37:15l'agence américaine anti-dopage,
37:17est très véhément sur l'AMA et il sait que derrière lui,
37:19avec l'administration Trump,
37:21il peut faire ce qu'il veut.
37:23On ne va pas trop le reprendre.
37:25On voit que les jeux
37:27avec dopage sont en train de prendre
37:29pas mal place.
37:31Les NNC Games, les jeux améliorés,
37:33c'est des jeux où on a le droit de se doper
37:35et ils sont financés par
37:37Donald Trump Jr. C'est pour ça que je disais
37:39avec les États-Unis, je ne suis pas sûre qu'on réussisse.
37:41Là, on parle de la santé
37:43physique et psychique des athlètes.
37:45Si on leur dit maintenant
37:47on va faire des jeux où vous allez prendre les produits
37:49les plus performants, je rappelle quand même
37:51que les produits non-pommes ont des conséquences
37:53sur la santé des individus.
37:55Là, on joue avec la vie des sportives
37:57et des sportives. Il faudrait
37:59interdire ces compétitions.
38:01À la base du sport, c'est quand même de définir des règles
38:03et de les respecter.
38:05Évidemment, l'équité au travers
38:07du respect de la règle. Moi, je crois
38:09et j'entends la nuance qui est complexe
38:11à mettre en place au niveau mondial.
38:13Suite à votre décision,
38:15moi, quand j'étais sportif à l'époque,
38:17j'étais un des premiers joueurs cibles
38:19à devoir déclarer mon emploi du temps chaque jour
38:21pour pouvoir être contrôlé à tout moment.
38:23Oui, c'était contraignant.
38:25Je rappelle que vous étiez champion de rugby
38:27pour ceux qui l'ignoraient.
38:29Pour les jeunes.
38:31C'était assez contraignant.
38:33Il me semblait normal.
38:35Cette exemplarité fait partie
38:37du rôle d'une sportive
38:39ou d'un sportif.
38:41Vous ne pouvez pas avoir que les avantages.
38:43Si vous voulez
38:45que les gens s'identifient à vous,
38:47comme on en disait au début,
38:49vous avez valeur d'exemplarité.
38:51Il y a des règles.
38:53Il faut respecter ces règles.
38:55Quand ça se joue au niveau mondial,
38:57c'est beaucoup plus complexe.
38:59On comprend les intérêts des Etats
39:01à aller vers autre chose.
39:03Un sport qui, après,
39:05autorise le dopage,
39:07c'est de la chimie.
39:09Et qui joue avec la santé.
39:11Agnès Canailler, vous qui avez été
39:13ministre déléguée à la famille,
39:15quand vous voyez ce dopage,
39:17dans le monde professionnel,
39:19on se demande les conséquences
39:21pour les plus jeunes.
39:23Si les plus jeunes voient
39:25les professionnels ne pas être exemplaires,
39:27ça arrive aussi.
39:29Les plus jeunes veulent aussi
39:31se doper ou prendre des choses
39:33pour être meilleurs dans leur sport.
39:35D'autant plus que les jeunes
39:37s'identifient à ces sportifs.
39:39Ce qui est le plus terrible,
39:41c'est quand ils ont conscience
39:43qu'il y a eu tromperie
39:45sur les résultats sportifs
39:47parce que ce n'étaient pas des résultats naturels
39:49mais qui ont été amplifiés
39:51par l'absorption
39:53de substances interdites.
39:55En ce qui concerne la mise en place des règles,
39:57ce qui est important aussi,
39:59c'est que la France soit au même niveau.
40:01C'est la raison pour laquelle,
40:03dans la loi sur les JO,
40:05on a souhaité que les luttes
40:07contre le dopage génétique soient inscrites
40:09pour être en lien avec le code mondial
40:11anti-dopage.
40:13Un des enjeux aussi,
40:15c'est que les autorités de régulation
40:17et de contrôle aient des outils
40:19à la hauteur de l'évolution des technologies.
40:21C'est un peu comme en matière de sécurité.
40:23On court toujours après.
40:25On passe son temps à courir
40:27après l'évolution des technologies.
40:29Alors nous, on est sans dopage
40:31mais avec des réponses courtes sur l'actualité.
40:33C'est tout de suite le chrono de Sport Etc.
40:39Trois thèmes,
40:41trois minutes max chacun.
40:43Top chrono, c'est parti.
40:45Premier thème, une avancée pour les femmes
40:47dans le tennis professionnel.
40:49Elles pourront enfin jouir d'un congé
40:51de maternité rémunérée de 12 mois.
40:53Gros bémol toutefois,
40:55il est financé par l'Arabie Saoudite
40:57qui n'offre pas vraiment à la femme
40:59un cadre de liberté à la hauteur
41:01de celui des hommes dans son pays.
41:03On se réjouit ou on ne se réjouit pas,
41:05Marie-Georges Buffet ?
41:07Je pense que le droit à la maternité,
41:09le droit à la grossesse et à la maternité
41:11doit être reconnu
41:13dans tout le sport professionnel.
41:15Je rappelle qu'on a eu cette joueuse
41:17de l'Olympique lyonnais qui a dû se battre
41:19pour faire reconnaître son droit à la maternité.
41:21Donc il faut vraiment
41:23que le sport professionnel se mette au niveau
41:25des droits sociaux
41:27et des droits des femmes.
41:29Et c'est vraiment une urgence parce que c'est un obstacle.
41:31Quand vous êtes à quête de haut niveau
41:33et que vous vous dites
41:35si j'attends un enfant,
41:37ma carrière est finie,
41:39ce n'est pas possible, ce n'est pas acceptable.
41:41C'est une injustice criante par rapport aux femmes
41:43dans la pratique sportive.
41:45Donc il faut que l'on généralise les mêmes droits
41:47pour les sportifs professionnels.
41:49Sans que ce soit financé par l'Arabie Saoudite ?
41:51Non, sans que ce soit financé par l'Arabie Saoudite.
41:53Deuxième thème, François Bayrou a sifflé
41:55la mi-temps en début de semaine.
41:57Le Premier ministre a demandé à ses ministres
41:59de, je cite,
42:01jouer la même partition sur l'indiction
42:03du voile sur les terrains de sport.
42:05Un texte d'initiative sénatoriale
42:07qui est loin de faire l'unanimité parmi les ministres.
42:09D'un côté, la ligne dure de Gérald Darmanin
42:11et de l'autre, des positions plus nuancées.
42:13Notamment de la part
42:15de la ministre de l'Education nationale
42:17Elisabeth Borne,
42:19et celle des sports Marie Barsac.
42:21Les jeunes filles qui font
42:23du sport voilé sont-elles un danger
42:25pour la République, Agnès Canaillet ?
42:27Je pense que surtout
42:29en matière de sport,
42:31l'objectif n'est pas de transposer
42:33ces convictions religieuses et sportives.
42:35Ce qui importe en matière de sport,
42:37c'est que l'on sache
42:39quelle est la performance et que les meilleurs
42:41gagnent. Je pense qu'il n'y a pas
42:43nécessité sur les terrains de sport
42:45à ce que l'on puisse afficher
42:47ces convictions religieuses.
42:49J'ai voté la proposition de loi
42:51de Michel Savin et j'espère
42:53qu'elle ira jusqu'au bout de son chemin législatif.
42:55Il y a déjà beaucoup de fédérations qui ont mis
42:57cette question de la laïcité dans leur règlement intérieur.
42:59Ce n'est pas quelque chose
43:01d'ignoré par le mouvement sportif français.
43:03Non, après ça dépend des fédérations.
43:05La fédération française de football ne l'autorise pas,
43:07la fédération française de handball l'autorise.
43:09Il faut effectivement un cadre.
43:11Il faut que ce principe de la laïcité
43:13soit présent dans toutes les fédérations
43:15obtenant une délégation
43:17de services publics.
43:19Pierre Rabadon, est-ce que vous êtes confronté à ce genre de questions
43:21à Paris ? Très peu.
43:23J'entends les débats
43:25qui existent autour de ça.
43:27Je trouve qu'on l'instrumentalise beaucoup
43:29et il faut bien faire la différence.
43:31Moi, je partage la position
43:33des ministres de l'éducation
43:35et des sports sur ce sujet.
43:37D'abord, parler de la pratique
43:39de femmes qui portent un voile
43:41ou un hijab, puisque c'est comme ça,
43:43ce n'est pas du communautarisme.
43:45La plupart, elles le font dans la vie réelle
43:47et elles demandent à le faire lorsqu'elles
43:49jouent avec. C'est un sujet qui est complexe
43:51par rapport à la laïcité.
43:53Je crois que
43:55si la loi est votée, elle va
43:57faire passer le ressentiment d'une stigmatisation
43:59qui n'est pas forcément
44:01le principe de la laïcité.
44:03C'est un sujet extrêmement complexe
44:05qu'il faut nuancer.
44:07On ne va pas le régler ici.
44:09Ça pose quand même
44:11une problématique
44:13de ces femmes qui vont pouvoir s'entraîner
44:15avec leur voile
44:17qu'elles mettent tous les jours et qu'elles ne peuvent pas
44:19faire en compétition.
44:21Je n'ai pas la solution magique.
44:23Je suis très attaché au principe de laïcité
44:25et les sinocensateurs de religion
44:27interrogent aussi. Mais porter le voile,
44:29ce n'est pas du communautarisme.
44:31J'ai peur que la loi telle qu'elle est
44:33prévue amène finalement
44:35à ces femmes qui ne pourront plus
44:37pratiquer, à s'éloigner
44:39de la pratique et en plus
44:41se réfugier dans un communautarisme
44:43puisqu'elles ne seront plus acceptées dans le système.
44:45C'est un petit peu compliqué.
44:47Le texte a été transmis à l'Assemblée
44:49nationale en espérant des débats
44:51apaisés.
44:53Dernier thème, football.
44:55On a souvent parlé des difficultés
44:57liées au droit TV du foot français.
44:59Dazone, le diffuseur actuel,
45:01manque cruellement d'abonnés.
45:03Dernière trouvaille marketing en date.
45:05Un menu McDo acheté.
45:07Un pass pour regarder
45:09la fin de la saison offerte.
45:11C'est la malbouffe qui doit payer pour le sport français ?
45:13Romain Donneux ?
45:15Je ne sais pas si c'est la malbouffe mais c'est vrai
45:17qu'on est reparti un peu dans la même histoire
45:19qu'il y a eu à Diapro à l'époque où il y a eu un choix.
45:21Mais là c'est McDo qui finance.
45:23Déjà ça s'appelle la Ligue 1 McDonald's.
45:25McDo est dans plein de sponsors.
45:27Je crois que Violette d'Orange,
45:29son bateau était sponsorisé McDo
45:31pour le Vendée Globe.
45:33C'est compliqué.
45:35Ils ont mis un pied dans le foot.
45:37En France, ils sont partis du mauvais pied.
45:39C'était trop cher sûrement.
45:41En sortie des JO, les gens n'avaient plus envie
45:43de regarder le foot.
45:45Là j'ai l'impression que ça revient un peu.
45:47Il y a deux pans.
45:49Ils essayent de faire lutter contre le piratage
45:51parce que c'est quand même un gros ennemi.
45:53C'est un sujet porté justement par Laurent Laffont
45:55et Michel Savin.
45:57Il y a ça qui joue sur le problème du nombre d'abonnements
45:59mais effectivement le foot a un peu de problème.
46:01Le football ne vaut pas plus qu'un menu pour enfants
46:03dans un restaurant.
46:05Je ne sais pas comment on peut appeler ça.
46:07Restauration rapide en malbouffe.
46:09Je trouve que le lien entre les deux
46:11est très surprenant.
46:13Soit McDonald's veut se racheter une conscience
46:15ce qui paraît étonnant.
46:17Soit ils ont les moyens
46:19de soutenir aujourd'hui
46:21les droits télé.
46:23Il faudrait mieux qu'ils agissent
46:25sur une vraie redistribution de ces droits
46:27vers tous les clubs de foot.
46:29Je sens que vous êtes remontée
46:31parce que le club du Havre n'a pas été assez bien servi.
46:33Peut-être aussi, puisqu'on a parlé tout à l'heure
46:35de la loi Héritage, peut-être qu'il faudrait
46:37quand même se pencher sur le modèle
46:39des ligues professionnelles.
46:41Oui, ça c'est quelque chose qui...
46:43C'est une bobine qui travaille au niveau de l'Union Européenne
46:45pour se dire que les ligues professionnelles
46:47pourraient sortir complètement
46:49des fédérations sportives françaises.
46:51Ce qui serait quand même assez dramatique.
46:53Mais est-ce qu'il ne faut pas réfléchir
46:55à des nouvelles données sur l'organisation
46:57du sport professionnel à l'intérieur des fédérations ?
46:59Peut-être que ce serait un grand débat à ouvrir.
47:01J'ai vu qu'il y avait en effet...
47:03C'est la loi Sabin.
47:05Une loi qui est en cours de préparation sur cette question.
47:07Elle va être présentée très prochainement au Sénat.
47:09On aura l'occasion d'y revenir évidemment
47:11On va terminer par des parcours émouvants
47:13et parfois bouleversants.
47:15Ce sont les parcours de ces athlètes
47:17qui se sont volatilisés
47:19après les Jeux de Paris 2024.
47:21C'est le hors-jeu de sport, etc.
47:27Le journal L'Équipe
47:29est parti à la recherche des athlètes
47:31qui ont choisi de ne pas rentrer dans leur pays
47:33une fois la compétition des Jeux de Paris 2024
47:35terminée.
47:37À chaque compétition internationale,
47:39des athlètes saisissent
47:41le visa courte durée
47:43qui leur est accordé
47:45par le pays
47:47pour ne plus le quitter.
47:49Ça existe depuis toujours.
47:51On ne va pas remonter au JO de 1956
47:53où 45 sportifs hongrois
47:55avaient demandé l'asile.
47:57Ce phénomène, vous le voyez,
47:59n'est pas propre à la France
48:01ni à la période qu'on traverse.
48:03C'est un travail de titan
48:05qu'a mené L'Équipe.
48:07Même si ce n'est pas un phénomène nouveau,
48:09personne ne veut en parler,
48:11ni les autorités françaises
48:13ni celles des pays d'origine
48:15qui préfèrent passer ce genre de pratiques
48:17sous silence.
48:19C'est ce que raconte Marc dans son article.
48:21On a su très vite qu'il y avait des athlètes
48:23qui avaient disparu
48:25parce qu'il y avait eu des messages
48:27sur les réseaux sociaux.
48:29Tout le monde s'est un peu bougé.
48:31Une fois qu'il a essayé de gratter
48:33pour savoir où ça en était,
48:35c'est un sujet qui arrive à chaque fois
48:37après chaque Olympiade
48:39ou après chaque grand championnat.
48:41Avec Cuba, par exemple,
48:43beaucoup d'athlètes ont dû migrer.
48:45Selon un média cubain,
48:471035 athlètes cubains ont demandé l'asile
48:49après une compétition entre 2013 et 2023.
48:51Il y a beaucoup de Cubains qui courent
48:53pour l'Espagne, pour le Portugal.
48:55Il y a autant de Cubains dans les autres pays
48:57que pour Cuba quasiment.
48:59C'est un sujet très fort.
49:01On voit dans quelle misère sont ces athlètes-là.
49:03Ils restent en France.
49:05Donnez-nous quelques exemples.
49:07On a cette boxeuse
49:09qui est dans un camp
49:11pour essayer de continuer à vivre.
49:13Marcela Satobi.
49:15C'est assez impressionnant.
49:17Elle va bientôt faire un combat en boxe.
49:19On sent que c'est de la pure survie.
49:21C'est assez effroyable.
49:23Je pense aussi à Emmanuel Grasse-Moubako,
49:27parathlète malvoyant congolais
49:29qui a repris la course
49:31dans le domaine d'asile.
49:33La France, terre d'asile,
49:35terre d'accueil des sportifs.
49:37Il faut qu'elle soit
49:39terre d'accueil des sportifs
49:41et des sportives.
49:43Permettez-moi de parler
49:45des sportives afghanes
49:47qui essayent de fuir leur pays
49:49et qui aujourd'hui sont retenues
49:51comme ayant droit au statut d'asile
49:53par la Cour de justice européenne
49:55mais qui ont du mal à obtenir des visas
49:57à l'ambassade de Téhéran
50:00Nous avons accueilli des handballeuses
50:02de l'équipe nationale d'Afghan
50:04Nous avons récemment accueilli
50:06une cycliste professionnelle afghane
50:08mais elles sont bien sûr
50:10maintenant emmurées
50:12avec l'interdiction y compris
50:14de parler dans la rue
50:16mais bien sûr d'étudier
50:18ou de faire une pratique sportive.
50:20Donc il faut vraiment que la France
50:22soit terre d'accueil pour ces femmes
50:24et bien sûr pour les hommes aussi
50:26parce que le droit à disposer de son corps
50:28c'est un droit essentiel
50:30et ces femmes ont le droit de disposer
50:32de leur corps comme elles le veulent.
50:34Agnès Canailler, vous êtes sensible
50:36à ce genre de parcours de sportifs
50:38qui cherchent simplement à vivre ?
50:40Oui mais je voulais dire
50:42il y a quand même deux situations
50:44il y a ceux qui demandent l'asile
50:46et donc sont dans des procédures
50:48et cherchent à être régularisés
50:50sur le territoire français notamment
50:52ou ailleurs et puis il y a ceux
50:54qui disparaissent des radars
50:56en matière d'échanges
50:58de services civiques internationaux
51:00des jeunes qui étaient venus en France
51:02pour une période limitée
51:04et qui trois jours avant de repartir
51:06on les a perdus de vue
51:08et c'est dangereux pour eux
51:10parce qu'après ils peuvent être
51:12pris en charge par des réseaux
51:14Est-ce que c'est parce qu'ils ne sont pas
51:16au courant des procédures d'asile ?
51:18Oui ou c'est parce que non
51:20c'est parce que du coup
51:22ils ne veulent pas repartir
51:24ils n'ont pas d'accès pour se maintenir
51:26sur le territoire français un jour ou l'autre
51:28ils pourront y accéder peut-être plus
51:30définitivement, on leur fait peut-être
51:32leurrer des espoirs et moi je trouve
51:34que c'est ça qui est plus dangereux
51:36ces situations hors viseur
51:38et de personnes qui ne sont pas
51:40dans les procédures d'accès au maintien sur le territoire
51:42Parce que dans ce papier de l'équipe
51:44il y a aussi ceux qui ne disent pas leur nom
51:46ceux qui ne se donnent pas leur identité
51:48parce qu'ils n'ont pas de papier
51:50donc ils tombent également sous le coup de la loi
51:52et dans le sens de papier en règle
51:54ils peuvent faire l'objet d'une obligation de quitter le territoire français
51:56est-ce que les demandes et ces sportifs
51:58elles doivent faire l'objet
52:00d'une analyse particulière ?
52:02Est-ce que sportif c'est un statut particulier ?
52:04Moi je ne pense pas
52:06du point de vue strictement personnel
52:08mais je pense que surtout il faut qu'on soit
52:10très vigilants et qu'on les informe
52:12des risques encourus, qu'on les accompagne
52:14s'ils ont la volonté
52:16de s'inscrire dans une
52:18procédure d'accès à l'asile
52:20parce qu'ils sont persécutés dans leur pays d'origine
52:22il faut que les associations
52:24les instances les accompagnent
52:26dans leur procédure
52:28c'est surtout ça qui est important
52:30le plus dramatique c'est ceux qui
52:32se mettent dans l'illégalité totale
52:34et qui sont après à la merci
52:36de toute dérive
52:38Est-ce que vous avez eu des cas à gérer à Paris ?
52:40Oui on a eu des cas d'ailleurs bien avant
52:42les Jeux de Paris qui s'est terminé
52:44en une belle histoire, c'est pas évidemment
52:46que la ville de Paris, on l'a fait en main dans la main
52:48avec l'Etat sur
52:50Osaka Koudadadi qui a été la première
52:52athlète
52:54para-athlète à remporter une médaille
52:56pour l'équipe des réfugiés
52:58elle a été
53:00sortie inextrémiste quand les
53:02talibans ont repris Kaboul
53:04elle est passée par différents
53:06lieux
53:08avant d'arriver en France
53:10d'être après prise en main par l'INSEP
53:12il y a d'autres sujets avec des femmes afghanes
53:14vous le disiez Madame la Ministre, qui sont menacées
53:16très clairement
53:18là on a un pays
53:20qui identifie les femmes comme des cibles
53:22mais globalement
53:24il y a beaucoup de ces athlètes
53:26qui lorsqu'ils partent pour une compétition
53:28aussi tombent dans
53:30l'illégalité parce qu'ils ont peur d'être
53:32rattrapés et renvoyés chez eux
53:34et souvent, on le disait, ça rejoint
53:36les thèmes d'avant, le dopage notamment
53:38c'est des athlètes qui peuvent être aussi
53:40des ambassadeurs
53:42d'un fonctionnement
53:44d'un pays pas très démocratique
53:46et ils ne veulent plus porter ça aussi
53:48donc chaque histoire est évidemment
53:50singulière et on le voit très bien dans le papier de
53:52Marc Le Plongeon, je pense que
53:54peut-être qu'il faudrait dans le cadre
53:56aussi de l'héritage
53:58des Jeux, voire...
54:00On ne peut pas les intégrer dans une équipe française
54:02s'ils ont déjà porté un autre
54:04drapeau aussi, non ?
54:06Alors ça dépend du statut
54:08il y a des équipes réfugiées, le CIO
54:10a développé une équipe réfugiée
54:12moi j'ai eu l'occasion de voir à plusieurs reprises
54:14au travers de sa fondation
54:16il y a des cadres qui existent
54:18mais évidemment, être hors cadre
54:20est un danger, mais on a
54:22des cas de personnes
54:24qui sont vraiment en situation
54:26de survie parce que c'est déjà le cas dans leur pays
54:28d'origine, donc en fait, ils viennent
54:30chercher un avenir, juste un avenir
54:32on peut dire meilleur
54:34mais c'est juste un avenir, mais je pense qu'il y a peut-être
54:36une cellule de traitement
54:38entre le ministère des Sports et le Quai d'Orsay
54:40sur des sportifs
54:42de haut niveau, parce qu'évidemment, c'est pas parce qu'on a
54:44fait trois fois un sport
54:46qu'on peut prétendre à quelque chose
54:48mais il y a des cas très particuliers
54:50sur des régimes autoritaires très particuliers
54:52qui peuvent peut-être
54:54avoir un examen
54:56un peu plus précis que malheureusement
54:58l'ensemble des cas qui sont étudiés
55:00avec les délais qu'on connaît.
55:02Une image de fin pour nous quitter
55:04un championnat un petit peu insolite
55:06pas encore inscrit au programme des Jeux Olympiques
55:08un championnat de France de bras de fer
55:10je vais pas vous demander de vous entraîner aujourd'hui
55:12il a eu lieu les 15 et 16 mars
55:14derniers à Rouen
55:16alors elle est curieuse cette discipline
55:18de force, c'est une toute jeune fédération
55:20qui a 10 ans, elle compte 500 licenciés
55:22on peut pratiquer
55:24le bras de fer, le bras droit
55:26le bras gauche, avis aux amateurs
55:28en tout cas on vous laisse avec ces images
55:30de lutte, ça vous pouvez le faire
55:32sans dopage, sans bigorexie
55:34profitez-en, merci à tous les quatre
55:36pour votre participation
55:38merci à vous de nous avoir suivis
55:40on se retrouve très rapidement pour un nouveau numéro de Sport Etc

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